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UFR SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES Cours de comptabilité de gestion 2021

DEPARTEMENT MANAGEMENT DES Licence 2


ORGANISATIONS

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A LA COMPTABILITE DE GESTION

I. INTRODUCTION
Pour rappel, la comptabilité financière ou générale est le système d’organisation de
l’information financière qui permet de:
- saisir, classer, enregistrer l’ensemble des opérations de l’entreprise
- fournir après traitement approprié un ensemble d’informations conformes aux
besoins des divers utilisateurs.
Fondamentalement, elle a deux objectifs majeurs : la mesure du résultat et l’évaluation du
patrimoine et de la situation financière de l’entreprise. Pour assurer la qualité, la fiabilité vis-
à-vis des tiers, il est apparu nécessaire de se fonder sur des règles codifiées sous forme de
référentiel applicable. De plus la comptabilité générale reste fortement encadrer par la règle
de droit (droit des affaires en général mais aussi le droit fiscal). Elle constitue l’outil privilégié
pour informer les acteurs extérieurs à l’entreprise (actionnaire, investisseurs, banquier et état).
Toutefois, elle ne répond pas à des problèmes majeurs que se posent les managers de
l’entreprise : Par exemple quel est la contribution des produits au bénéfice ou perte de
l’organisation ? Quelles activités supportent la performance de l’entreprise ? Les gestionnaires
ont besoin d’être informés de la qualité de leur gestion, du degré de maîtrise de leurs coûts
pour mieux asseoir leurs décisions ; c’est cette intendance qu’assure la comptabilité de
gestion. C’est dire que la comptabilité de gestion est l’autre facette du système d’information
financière de l’organisation orientée vers la prise en charge des préoccupations économiques
des acteurs internes. Elle participe d’une volonté de maitrise de la gestion par la direction et
de conquête de l’efficacité du management. A ses origines, cette discipline s’attachait à
analyser le résultat (comptabilité analytique) mais elle est devenue aujourd’hui un véritable
instrument qui aide à maîtriser les coûts, à orienter les acteurs pour organiser et piloter la
performance de toute l’entreprise.
En effet, la performance est définie comme l’association de l’efficacité et de l’efficience.
Mieux, le cadre actuel de la gestion est celui de la recherche d’un avantage concurrentiel
forte. C’est dire qu’au-delà de la performance, les organisations doivent aujourd’hui maitriser
la valeur de leurs produits et activités. La valeur d’un produit n’est plus simplement la
différence entre le prix de vente et un coût ‘achat mais l’appréciation subjective et fluctuante
par la demande de l’utilité apportée par les fonctions d’un produit.

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Avant d’approfondir la question, nous commencerons ce cours d’abord par les grandes phases
de développement historique de cette discipline, nous fixerons quelques définitions de base,
ensuite nous terminerons sur les éléments à prendre en compte (typologie des charges)
II. EVOLUTION DE LA DISCIPLINE
La comptabilité s’est toujours adaptée aux courants pensés en gestion qui ont traversé
l’histoire. Centrée initialement sur l'analyse des coûts, a considérablement évolué depuis ses
origines au XIXe siècle jusqu'à nos jours. Son objet s'est élargi, sa problématique s'est
modifiée sous l'emprise des changements stratégiques et technologiques : les préoccupations
de gestion des organisations ont évoluées dans le temps.
Dans le système de production traditionnel avant la révolution industrielle, l’entrepreneur était
un homme d’affaire intermédiaire et non un producteur. Ses activités consistaient
essentiellement à apporter le travail et les matières premières chez l’artisan qui possédait ses
outils puis revient chercher le produit fini. Dans ce système, l’entrepreneur ne cherchait pas à
connaître le coût d’un produit, puisque l’information de la valeur ajoutée lui est donnée par le
« prix de revient » qu’il compare au prix d’achat des matières.
Avec l'industrialisation, le monde allait connaitre au XIXème siècle, la plus importante
période de développement économique de toute l'histoire de l'humanité. Cette grande poussée
industrielle bouleverse les techniques de fabrication (nouvelles sources d’énergies, révolution
technologique,…) et pousse ainsi à une organisation concentrée de la production : les
machines sont regroupées dans des usines dans lesquelles les ouvriers viennent travailler.
C’est dans ce contexte qu’est d’abord apparue la comptabilité industrielle qui s’élabore et se
diffuse avec le développement industriel occidental durant tout le XIXe siècle (même si des
formalisations n’apparaissent, en France, dans des traités de comptabilité industrielle qu’à
partir de 1870). Elle consiste à mesurer les coûts des flux internes à l’organisation, c’est-à-
dire les coûts de transformation des matières premières sur les machines de l’usine avec des
ouvriers. La comptabilité de gestion est donc née de la comptabilité industrielle développée
à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, par des ingénieurs en quête d'efficience dans les
grandes entreprises industrielles pour lesquelles ils devaient organiser le travail et optimiser
les méthodes de production. Il s’agissait de mesurer les coûts afférents aux processus de
production des produits fabriqués, et d’aider à la fixation des prix face à la concurrence des
autres industriels. Au-delà du domaine réservé des ingénieurs, la comptabilité industrielle,
comptabilité d'usine au départ, va devenir par la suite l'affaire des comptables.

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Vers 1915, avec l’OST (Organisation scientifique du travail) proposée par F. Taylor, la
comptabilité s’affine, segmente les activités, élabore des normes (coûts standards, coûts
préétablis), calcule des écarts par rapport aux normes et contrôle les résultats, les
responsabilités. La comptabilité devient analytique d’exploitation afin de prévoir et de
vérifier les réalisations de toutes les organisations, et pas seulement industrielles. En France,
dès le plan comptable 1947, elle prit la dénomination de « comptabilité analytique
d'exploitation » aux côtés de la « comptabilité générale ». C'est d'ailleurs cette même
appellation qu'on retenue les plans comptables successifs de 1957 et 1982.
C'est surtout à partir du début des années 1990 que l'on commencera à employer le terme de
«comptabilité de gestion». Ce pour bien signifier un élargissement du champ de la
comptabilité qui désormais du ressort des gestionnaires permet d’intégrer toutes les
démarches et les techniques qui aident à piloter l’organisation par la maitrise des coûts et au-
delà à réguler les comportements des acteurs.
En définitive, la comptabilité de gestion s’intéresse aux flux internes de l’entreprise afin :

– de calculer et d’expliquer des coûts, des marges et des résultats par produit, par service, par
activité ;

– d’évaluer certains éléments du patrimoine de l’entreprise (stocks, production immobilisée) ;

– de prévoir les coûts afin, par comparaison aux réalisations, d’analyser et de réguler la
performance de l’exploitation.

La comptabilité de gestion, qui n’est soumise à aucune contrainte de forme, retraite les
charges de la comptabilité financière.

III. QUELQUES DEFINITIONS USUELLES


Charges : Ce sont des dépenses ou d’autres causes de diminution de l’actif (réduction des
immobilisations, des stocks, des créances, etc) n’ayant pas pour contrepartie une
augmentation du patrimoine (augmentation de l’actif ou diminution des dettes (Monique
Henrad et al. ,2001)
Objet de coût : L’objet de coût est définit comme un élément significatif de l’entreprise
pour lequel une mesure de coût est jugé utile. Cela peut être soit un produit, soit une
commande, soit un service,…

Coût : Le plan comptable français définit un coût comme la somme de charge au sein d’un
réseau comptable. C’est la somme de charges, c'est-à-dire des consommations de ressources

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effectuées pour réaliser un objet, une activité. La signification d'un coût est fonction, à la fois,
du moment de son calcul, du champ d'application du calcul et de son contenu.

 D'après son champ d'application, le coût pourrait être calculé pour un produit, une
activité, une fonction, une commande.

 D'après le moment de calcul, les coûts a priori (prévisionnels) et les coûts a posteriori
(historiques) sont utiles à l'analyse des écarts.

 D'après le contenu, les coûts se distinguent en coûts complets et en coûts partiels, en


considération du mode d'attachement de tout ou partie des charges.
Coût d’opportunité : Le coût d’opportunité est le manque à gagner résultant du
renoncement qu’implique tout choix.
Coûts cachés : Les coûts cachés sont des coûts qui n’apparaissent pas dans le système
comptable. Ils sont dus à des anomalies dans le fonctionnement de l’organisation qui
empêchent de réaliser ses objectifs et entrainent un gaspillage de ressources.
Charges directes : Les charges sont dites directes lorsqu’on peut les affecter «
immédiatement (c’est-à-dire sans calcul intermédiaire)», donc sans ambiguïté et sans calcul
préalable au coût d’un produit ou d’un établissement.
Charges indirectes : Par définition, si une charge ne peut être considéré comme directe, elle
est nécessairement indirecte.
Charges variables : Les charges variables sont celles dont le montant varie dans le même
sens que l’activité mesurée soit par la production, soit par un temps d’activité.
Charges fixes : Les charges fixes dont le montant est indépendant de l’activité dans le cadre
d’une structure donnée, i.e. d’organisation productive caractérisée par un nombre de
machine, d’opérateurs qui définissent une capacité productive possible. On parle aussi de
charges de structures.
Marge : différence entre un prix de vente et un coût. Une marge est généralement qualifiée à
partir du coût auquel elle correspond. (PCG 82).

Résultat : différence entre un prix de vente et le coût de revient correspondant.

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IV. TYPOLOGIE DES CHARGES


En comptabilité générale, le critère d’analyse des charges qui a été retenu dans la codification
(classe 6) repose sur la nature des charges : on peut distinguer par exemple les achats des
salaires ou charges financières. La comptabilité de gestion qui poursuit d’autres objectifs
spécifiques a retenu particulièrement d’autres critères plus pertinents pour son analyse :
 -critère de destination des charges : Pour quel produit ou activité engage t on la charge
objet de l’étude ?
 -critère de variabilité : La charge est-elle consommée proportionnellement à la
production ?
1. Charges incorporées aux coûts

La comptabilité générale est fortement influencée par des considérations juridiques et fiscales.
La comptabilité de gestion doit se libérer de ces influences et privilégier une approche
économique des problèmes étudiés afin de répondre aux impératifs qui lui sont fixées. C’est
pourquoi les charges de la comptabilité générale subissent des retraitements avant leurs
incorporations aux coûts en comptabilité de gestion. Il s’agit principalement :
 d’éliminer certaines charges (charges non incorporables)
 d’en substituer d’autres (charges recalculées)
 d’en créer certaines (charges supplétives)

2. Charges non incorporables


En principe toutes les charges de la comptabilité générale sont incorporables sauf celles qui
répondent à un des points suivants :
 les charges sans rapport avec l’activité de l’entreprise (prime sur la tête du dirigeant
par exemple)
 les charges qui ne relèvent pas de l’activité courante (toutes les charges HAO)
 les charges qui n’ont pas le caractère de charges (impôt sur les sociétés, participation
des travailleurs)

3. Charges recalculées :
Ce sont des charges incorporées aux coûts pour un montant différent de celui pour lequel elles
figurent en comptabilité financière. Leurs montants recalculés selon les besoins de l’analyse
sont au nombre de trois :

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a) Charges d’usage
Ce sont des charges incorporables qui se substituent aux dotations aux amortissements de la
comptabilité générale. Les charges d’usage différent sur trois points essentiel des dotations
aux amortissements :
 La base amortissable est la valeur actuelle fondée sur le prix de marché ou le coût de
remplacement et non sa valeur historique
 La durée d’utilisation doit être une durée probable d’utilisation qui peut être différente
de la durée admise
 La charge d’usage reste incorporée au coût tant que l’immobilisation reste en service
même si elle est complètement amortie
b) La charge étalée
La charge étalée remplace la dotation aux provisions. Mais la comptabilité de gestion ne
retient que les provisions pour risque et charge (à enlever les provisions réglementées à
caractères fiscales)
c) Les charges abonnées

L’abonnement des charges permet d’intégrer aux coûts des charges incorporables de la
comptabilité financière selon une période différente de leur période d’apparition. Par exemple
facture bimensuelle à mensualiser

4. Les charges supplétives


Ce sont des charges incorporables aux coûts bien qu’elles n’existent pas en comptabilité
générales pour des raisons juridiques et fiscales.
 rémunération conventionnelle des capitaux propres nécessaires à l’exploitation doit
être pris en compte dans le calcul des coûts
 la rémunération du travail de l’exploitant

Synthèse : Détermination des charges prises en compte dans les calculs en comptabilité
de gestion

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CHAPITRE 2: METHODE COÛT COMPLET OU FULL COSTING

A) SECTION A : METHODE DU COÛT COMPLET


I. INTRODUCTION
Les outils de gestion sont des réponses à des préoccupations de gestions inscrites dans
l’espace et dans le temps. La méthode du coût complet est la première approche de gestion
des organisations par les coûts. La gestion par les coûts désigne l’ensemble des actions
menées par les organisations dans le but de satisfaire l’offre de produits sur le marché tout en
maîtrisant leurs coûts. En France, cette méthode du coût complet ou « méthode des sections
homogènes » est initialement théorisé par le lieutenant-colonel Rimailho(1) avant d’être
adopté par les plans comptables généraux français de 1947, 1957 et surtout 1982. Elle se
situe dans un contexte d’économie de la production. Elle situe aussi dans un contexte de forte
industrialisation de l’Europe avec une organisation taylorienne. Le taylorisme se démarque
par la standardisation des produits, une division scientifique du travail, une technologie rigide
et une production en grande masse. Cela était possible car la demande poussée par l’effort de
reconstruction après la guerre était largement supérieure à l’offre peu diversifiée et
représentée par quelques industriels. La compétitivité des entreprises étaient portée:
 par la productivité : il fallait pouvoir produire plus que les concurrents pour dominer le
marché.
 par la maîtrise des coûts essentiellement de production qui constituaient les plus
importants
C’est ainsi que la méthode du coût complet épouse l’organisation et l’ordre logique
d’élaboration des produits des entreprises industrielles. Dans une vision globale, leur cycle
d’exploitation peut se résumer par :
Approvisionnement Production Distribution (Vente)

Nous allons d’abord revenir sur la nature des charges en considération et poser les bases sur
lesquelles, elles seront rattachées aux objets de coûts (coût des produits ou de commandes,...)

II. DEVERSEMENT DES CHARGES INCORPORABLES

La méthode du coût complet partage les charges de l’entreprise en charges directes et


charges indirectes :

Une charge est dite directe lorsqu’on l’on peut affecter sans ambiguïté et sans calcul
préalable au coût d’un objet de coût (produit ou service) : ce sont des charges dont la

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destination est connue. Par exemple, les coûts des matières premières utilisées dans la
fabrication d’un bien constituent un coût direct pour ce bien. Mais, il ne suffit pas qu’une
charge soit liée un produit ou une commande pour qu’elle soit considérée comme directe par à
ce produit ou commande. En encore faut-il qu’un outil d’information comptable permette de
repérer ce lien et de le mesurer. La conception d’un système d’information nécessite souvent
des arbitrages du rapport coûts - avantages ou pertinences. Ainsi à titre d’exemple, très
souvent les vis ou boulons qui constituent des consommations directes pour certains produits
seront considérés souvent comme des charges indirectes ; la faiblesse de leurs montants et la
lourdeur des investissements nécessaires pour retrouver leur traçabilité poussent à les
considérer comme des charges indirectes.
Notons que l’affectation des charges directes aux objets de coûts ne pose aucun problème.
Ces charges directes pourront être facilement incorporées aux objets de coûts.

Mais il existe aussi des charges qui se rapportent à priori à plusieurs objets de coûts dont il
n’est d’emblée pas facile d’identifier leur dégrée de participation à la réalisation de tel ou tel
autre objet de coût : ce sont des charges indirectes. Dans école de gestion par exemple, pour
les charges de direction générale qui travaille pour l’ensemble des classes et programmes, il
ne sera pas aisé d’attribuer la part se rapportant à chacune d’elle. Il nécessite souvent des
calculs intermédiaires avant leur imputation aux objets de coûts. Cette imputation des charges
est souvent problématique. En effet des questions se posent sur comment répartir
objectivement ces charges sur les objets de coût ?
L’imputation des charges indirectes : les charges indirectes subissent un traitement permettant
de les allouer aux coûts des produits ou des services :
 elles sont dans un premier temps affectées ou réparties entre les centres d’analyse ;
 elles sont dans un second temps imputées aux coûts des produits ou des services en
fonction du nombre d’unités d’œuvre consommées ou d’une assiette de frais.

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En résumé, les charges indirectes seront regroupées d’abord dans des centres d’analyse. Elles
seront ensuite imputer aux objets de coûts suivant une procédure analytique de répartition
primaire et secondaire.
RESUME GRAPHIQUE DE LA METHODE DU COÛT COMPLET

Le plan comptable français de 1982 (PCF 82) propose le schéma suivant :

III. DECOUPAGE DE L’ENTREPRISE EN CENTRE CENTRES D’ANALYSE

S’appuyant sur le critère de destination (voire chapitre 1), la méthode va déverser les charges
suivant qu’elles soient directes ou indirectes par rapport à un objet de coût, avant que ces
dernières soient ventiler dans des centres d’analyse. Un objet de coût nous l’avons dit, se
définit comme un élément significatif de l’entreprise pour lequel une mesure de coût est jugé
utile. Il peut être un produit, une commande, un client, un service, un département,…
Un centre d’analyse est une subdivision comptable de l’entreprise où sont analysés et
regrouper les éléments de charges indirectes préalablement à leur imputations. Le PCF 82
insiste sur le fait que ces centres doivent correspondre à des fonctions ou service de
l’entreprise. A titre d’exemple, il envisage les fonctions suivantes : administration,
financement, gestion du personnel, gestion des bâtiments, gestion du matériel,
approvisionnement, étude, production distribution, etc. Rimailho préconisait pour que
l’imputation des charges indirectes soit correcte, de veiller à des regroupements d’activités
homogènes. Un centre d’analyse sera homogène lorsque les activités qui la composent
consomment les différentes ressources dans les mêmes proportions pour tous les travaux.
(C’est en ce sens que la méthode s’appelle aussi la méthode des sections homogènes).
1. Classification des centres d’analyse
Le plan comptable français de 1982 fait la distinction entre :
 Les centres opérationnels, dont l’activité peut être mesurée par une grandeur
physique par exemple l’heure main d’œuvre, l’heure machine, la tonne produite,…

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 Et les centres de structure tel que l’administration générale, financement,… pour


lesquelles l’activité ne peut être mesurée par une grandeur physique significative
Pour les centres opérationnels, une distinction supplémentaire entre centres principaux et
centres auxiliaires :
 Un centre principal est un centre dont les activités ajoutent au produit ou
service de la valeur perceptible pour le client : par exemple le centre Usinage
d’une entreprise sera considéré comme principal puisque cette activité ajoute
de la valeur pour le client.
 Un centre est dit auxiliaire dont les activités fournissent aux autres centres de
l’organisation (principaux comme auxiliaire) des prestations qui les
maintiennent en condition opérationnelle. A titre d’illustration, le centre
gestion du personnel qui n’intervient dans la production d’un bien mais
demeure indispensable pour l’entreprise sera un centre auxiliaire ou de
soutien.
2. Mesure d’activité des centres d’analyse
On définit une unité dans chaque centre d’analyse qui sert de mesure de l’activité de ce centre.
L’unité d’œuvre est une « unité de mesure dans un centre d’analyse servant notamment à
imputer le coût de ce centre aux coûts des produits » (PCG 82). Elle permet :
 de fractionner le coût d’un centre d’analyse et d’obtenir un coût par unité d’œuvre
 d’imputer une fraction d’un centre à un coût de produit à partir d’un nombre d’unité
d’œuvres consommées par la fabrication de ce produit
Exemple : L’heure de main-d’œuvre directe, l’heure machine, la quantité de matières achetées
sont des unités d’œuvre couramment utilisées.
3. Assiette de répartition
Il peut être impossible de déterminer une unité d’œuvre physique pour un centre. Dans ce cas,
on utilise pour exprimer son activité une base forfaitaire monétaire qui peut le chiffre d’affaire
ou un coût d’achat ou de production. On définit ainsi un taux de frais
Le tableau d’analyse des charges indirectes est l’outil par lequel s’opère, pour chaque période,
le traitement des charges indirectes. En pratique, la répartition des charges indirectes dans les
centres s’effectuent généralement en trois temps au moyen du tableau de répartition :
Dans un premier temps on porte sur un tableau à double entrée, en ligne les charges
indirectes incorporables de la comptabilité générale et en colonne les centres d’analyse. Ceci

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permet de calculer les montants totaux de répartition primaire qui indiquent les frais engagés
dans chaque centre.
Dans un second temps, les totaux primaires des centres auxiliaires sont transférés aux centres
principaux : c’est la répartition secondaire. Rappelons que les centres secondaires constituent
travaillent pour les centres principaux, c’est pourquoi leurs coûts sont reversés à ces derniers.
Lors de cette répartition secondaire, il est fréquent qu’il y ait des prestations réciproques ou
croisées entre centres auxiliaires (voir TD). Sur la base de la totale répartition secondaire et
du nombre d’unité d’œuvre par centre le coût des unités sera calculé. Ce permettra d’imputer
les coûts du centre aux objets de coûts.

Notons toutefois que les centres auxiliaires peuvent s’offrir entre aux des prestations
réciproques. D’une manière générale, si nous avons N centres en interaction retrouver les
coûts totaux de répartition secondaire, le recours au calcul matriciel peut s’avérer nécessaire.

4. Schéma de production et modèle hiérarchique de calcul des coûts


La schématisation du processus de production permet de mettre en évidence les étapes de
calcul de coûts selon un modèle hiérarchique qui, pour une entreprise industrielle, se décline
en trois étapes : achat, production et vente.
Le coût complet est constitué par la totalité des charges qui peuvent lui être rapportées (PCG
82). La notion de coût complet s’applique aux objets de coût et de marge : coût complet d’une
activité, d’un produit, d’un processus. Le coût de revient : c’est un « coût complet d’un
produit au stade final, coût de distribution inclus » (PCG 82). La constitution des coûts par
étapes fait apparaître :
 un ou des coûts d’approvisionnement ou d’achat ;
 des coûts de production ;
 des coûts de distribution.

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En effet, le PCG stipule que « le système de comptabilité analytique d’une entreprise doit être
adapté exactement à sa structure organique et aux activités d’exploitation particulières
qu’elle exerce. » La validité de l’architecture des coûts ainsi construite doit être confortée par
une analyse à précise des éléments à intégrer aux coûts.

La méthode du coût complet parcourt le processus de fabrication en incorporant dans le calcul


cumulativement et successivement l’ensemble des charges lorsqu’elles derniers apparaissent,
(coûts de production et coûts hors production) : les coûts directs par affectation et par les
coûts indirects imputation, mais aussi en tenant compte des effets des coûts de stocks et autres
encours de fabrication.

5. Démarche générale de calcul du coût complet


À chaque période de calcul des coûts, la démarche est la suivante :
1) détermination des charges incorporées,
2) distinction des charges directes et des charges indirectes,
3) construction du tableau d’analyse des charges indirectes,
4) calcul des coûts selon un modèle hiérarchique,
5) calcul et analyse des résultats

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Application  : Etude du CAS SANILUX

La société SANILUX est spécialisée dans la fabrication et la vente de cabines de douches destinées à
l’équipement des salles de bains des particuliers. Ces cabines s’adaptent facilement sur tous les modèles de bacs
placés en angles. SANILUX commercialise deux modèles dénommés « modèle standard » et « modèle luxe ».
Le modèle luxe est de dimensions plus grandes et présente des cotés réglables en largeur. La structure des
cabines est en profilés d’aluminium anodisé. Les panneaux sont constitués par du vitrage acrylique demi –
transparent avec face extérieur granitée. Les portes coulissent sur des galets nylon.
Les profilés d’aluminium et le vitrage acrylique font l’objet d’un stockage de sécurité relativement important.
Par contre on négligera les stocks de galets et fournitures diverses (visseries), dont les consommations sont
considérées comme des charges.
A- Organisation de la société
L’organisation comptable repose sur la définition de sept centres d’activité :
- Centre Administration
- Centre Bureau Achat
- Centre Atelier de découpe des profilés
- Centre Atelier de découpe des vitrages
- Centre Atelier montage
- Centre Atelier conditionnement
- Centre Service commercial
Les deux ateliers de découpe ont pour unité d’œuvre l’heure machine, alors que les ateliers de montage et
conditionnement qui utilisent la main d’œuvre directe (MOD) retiennent comme clé d’imputation l’heure MOD.
Le bureau d’achat impute ses charges en proportion des achats et on prend pour le service commercial 100 KF de
vente comme unité d’œuvre. Les frais administratifs sont sous répartis après études statistiques par huitième sur
les autres centres de la manière suivante :
- Bureau achat et service commercial : 2/8
- Ateliers : 1/8
L’entreprise utilise la méthode des coûts complets.
B- Analyse des comptes de gestion : Tous les montants sont exprimés tous en kilos francs.
Pour la période N, la balance des comptes fournit les renseignements suivants :
a) Achats
20 000 m de profilés à 3,4 KF le mètre
5 000 m2 de vitrage acrylique à 8,8 KF
9 302 KF fournitures diverse (galets,…) dont 3 849 pour la fabrication du modèle standard et reste pour
le modèle luxe.
b) Stocks initiaux
5 200 m de profilés à pour 18 720 KF
1 400 m2 de vitrage acrylique pour 12 600 KF
20 modèles S pour 4 360 KF
140 modèle L pour 39 200 KF
c) Frais de personnel
Main d’œuvre directe : 8 400 KF
Charges indirectes : 28 658 KF
Commission aux représentants : 36 800 KF
Total 73 858 KF
Les charges de personnel indirectes sont à répartir comme suit entre les centres d’activité :
- Administration 5 000 KF
- Bureau Achat 2 400 KF
- Atelier de découpe des profilés 3 100 KF
- Atelier de découpe des vitrages 3 600 KF
- Atelier montage 4 120 KF
- Atelier conditionnement 3 238 KF
- Le reste est pour le Service commercial.
Les commissions aux représentants représentent 10 % des ventes, prix hors taxes.
d) Compte 62 – charges externes
Frais de publicité 6 400 KF

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Frais de transport (service administratif) 1 800 KF


Frais de transport sur achats 7 320 KF
Frais de transport sur ventes 17 400 KF
Frais de courtage 3 560 KF
36 480 KF
Les frais de courtages concernent les achats de profilés pour 3 200 KF et les achats de vitrages pour 360 KF.
e) Impôts, taxes et versements assimilés
4 400 KF considérés comme charges administratives.
f) Charges financières
Intérêts des emprunts : 2 600 KF (Charges administratives)
Frais de découvert : 2 400 KF (dus au crédit client, donc considérés
comme des charges commerciales indirectes)
g) Charges exceptionnelles
Une subvention exceptionnelle de 2 400 KF accordée à une association sportive locale, est considérée
comme étant non incorporable.
h) Dotations amortissements et provisions
Amortissement des locaux et du matériel pour 27 200 KF dont :
- Administration 2 200 KF
- Bureau Achat 1 600 KF
- Atelier de découpe des profilés 2 600 KF
- Atelier de découpe des vitrages 4 400 KF
- Atelier montage 3 500 KF
- Atelier conditionnement 3 500 KF
- Service commercial 4 600 KF
Le reste constitue des amortissements dérogatoires non incorporables.
- Provisions 1 400 KF pour dépréciation des comptes clients (charges commerciales) et 3 800 KF
de provision fiscale pour hausse des prix, non incorporables.
i) Ventes
560 modèles S à 400 KF hors taxes et 240 modèles L à 600 KF hors taxes
j) Des ristournes accordées sur les ventes
Des ristournes ont été accordées à certains distributeurs et vendeurs, et sont considérées comme des
charges de distributions :
33 600 KF pour le modèle S
21 600 KF pour le modèle L Soit un total de 55 200 KF
C- Renseignements complémentaires
1. On incorpore 10 400 KF de charges administratives supplétives pour la rémunération
conventionnelle des capitaux propres.
2. La fabrication de la période porte sur 580 modèles standards et 260 modèles luxes.
Pour cette production, les consommations de matières premières ont été les suivantes :
Matières Modèle S Modèle L
Profilés (en mètre) 14 500 7 800
Vitrage en m2 3 480 2080

3. Le dépouillement des comptes rendus journaliers des contremaîtres donne les renseignements
suivants :

Eléments Modèles S Modèles L


Heures MOD montage 580 260
H MOD conditionnement 145 65
H machines : découpe profilés 300 150
H machines : découpe vitrage 280 172

4. L’heure de main d’œuvre en atelier entraine un coût direct (salaire + charges sociales) est de 8
KF. TRAVAIL A FAIRE
- Tableau de répartition des charges indirectes
- Tableau de calcul des coûts d’achat 
- Tenue des comptes de stock des matières premières
- Tableau de calcul des coûts de production
- Tenue des comptes de stock des produits finis

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- Tableau de détermination des coûts de distribution.


- Tableau de détermination des coûts de revient, des résultats analytiques sur les produits vendus,
du résultat global de la période
- Compte de résultat de la comptabilité générale.

5. CORRECTION DU CAS SANILUX


1. TABLEAU DE REPARTITION DES CHARGES INDIRECTES :
Nous reprenons ci-dessous, le tableau de répartition après avoir répertorié l’ensemble des
charges incorporable de la comptabilité générale. La répartition primaire regroupe toutes les
charges indirectes par centres. Ensuite, la répartition secondaire a permis de déverser sur les
centres principaux le centre auxiliaire Administration d’après les clefs de répartition. Les
coûts totaux répartition secondaire et le nombre d’unité d’œuvre par centre permettent de
calculer le coût des unités d’œuvre. Les consommations d’unités d’œuvre par objet de coût
(ici modèle L et modèle S) vont nous permettre d’imputer le coût de ces centres.
CHARGES INDIRECTES TOTAL Charges Adminis Bureau Atelier Atelier Atelier Atelier Service
non incorpo tration Achat Découpe découpe montage condition commer
rables profilés vitrage nement cial

Frais publicité 6 400               6 400


Frais transport 26 520   1 800 7 320         17 400
Frais de personnel 28 658   5 000 2 400 3 100 3 600 4 120 3 238 7 200
Impôts et taxes 4 400   4 400            
Charges financières 5 000   2 600           2 400
Charges 2 400 2 400              
exceptionnelles
Dotations aux 27 200 4 800 2 200 1 600 2 600 4 400 3 500 3 500 4 600
amortissements
Dotations aux 5 200 3 800             1 400
provisions
Charges supplétives 10 400   10 400            
Répartition primaire 116 178 11 000 26 400 11 320 5 700 8 000 7 620 6 738 39 400
Répartition secondaire     -26 400 6 600 3 300 3 300 3 300 3 300 6 600
Administration                  
Total Répartition 116 178 11 000 0 17 920 9 000 11 300 10 920 10 038 46 000
secondaire
Nature d'unités       100 KF Heure Heure Heure Heure 100 KF de
d'œuvre d’achat Machine Machine MOD MOD vente
Nombre d'unités       1 120 450 452 840 210 3 680
d'œuvre
Coût d'unités d'œuvre       16,0 20 25 13 47,8 12,5

2. LE COÛT D’ACHAT 
Le plan comptable français de 1982 définit un calcul de coût à chaque stade du processus de
fabrication.
Approvisionnement ⟾ Production ⟾ Distribution

Le coût d’achat regroupe l’ensemble des charges relatives à la fonction approvisionnement de


l’entreprise. On détermine un coût d’achat pour chaque matière première ou matière

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consommable approvisionnée. Ce peut être décomposé en charges directes et charges


indirectes :
 Les charges directes sont constituées de la valeur nette des achats telle qu’elle résulte
des factures fournisseurs et des frais directs comme le transport, les droits de douanes
et des commissions et courtages
 Des charges indirectes sont essentiellement les coûts des centres approvisionnement :
réception, contrôle, etc. Le coût pris en compte est imputé en fonction du nombre
d’unité d’œuvres consommées par les produits.
A partir du coût d’achat des matières achetées, nous devrons d’abord déduire le coût des
matières consommées sur la période. De plus, il faudra neutraliser l’effet des mouvements de
stocks. En effet d’une période à l’autre, les coûts d’achats peuvent différer pour différentes
raisons et d’autre part la fabrication actuelle peut intégrer des stocks de matières qui avaient
été approvisionné sur la période précédente.
Le suivi des mouvements de stock est effectué à travers les comptes de stock de la
comptabilité.

Entrée Sortie

Stock initial Sortie au coût de sortie


Achat valorisé au coût d’entrée en Stock final

Stock initial + Entrée = Sortie + Stock final d’où l’on déduit


Sortie = Entrée + (Stock final –Stock initial) soit Entrée = Entrée + Δ Stock
NOTA BENE : Il existe plusieurs méthodes pour valorisés les stocks :
Se REFERER au cours de comptabilité générale. On peut citer la méthode du coût moyen
pondéré CUMP, la méthode du premier entrée –premier sorti (PEPS ou FIFO) et la méthode
du dernier entrée, premier sorti (DEPS ou LIFO).
Revenons à notre exemple l’entreprise SANILUX pour évaluer les coûts d’achats
Puisque les frais de courtages sont bien définis, ils sont affectés directement aux coûts des
profilés et vitrages. Les coûts d’achat des profilés et vitrages sont données. L’imputation des
charges indirectes d’approvisionnement se fait au prorata des achats par 16 KF / 100KF
d’achat.

Eléments Profilés Vitrages Total


Achats 20000 x 3,4 68 000 5000x 8,8 44 000 112 000
Frais courtages 3 200 360 3 560
Imputations charges achats 17920x (68000 / 10 880 17920x (44000 / 7 040 17 920
112000) 112000)

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Total 82 080 51 400 133 480
Volume acheté 20 000 5 000,00
Coût unitaire 4,104 10,28

Comptes de stock des matières premières

La tenue des stocks est réalisée avec la méthode du coût unitaire moyen pondéré CUMP
PROFILES COMPTE DE STOCK
Désignation Volume Coût Valeur Désignation Volume coût Valeur
unitaire unitaire
Achats 20 000 4,104 82 080 Sortie 22 300 4,00 89 200
Stock initial 5 200 3,60 18720 Stock Final 2 900 4,00 11 600
Total 25 200 4,00 100 800 Total 25 200 4,00 100 800
Coût unitaire 4,00 ΔStock      
pondéré

VITRAGE COMPTE DE STOCK


Désignation Volume Coût Valeur Désignation Volume Coût Valeur
unitaire unitaire
Achats 5 000 10,28 51 400 Sortie 5 560 10 55 600
Stock initial 1 400 9,00 12 600 Stock Final 840 10 8 400
Total 6 400 10,00 64 000 Total   64 000
Coût Moyen Unitaire   10   Δ stock      
Pondéré

3. LE COÛT DE PRODUCTION
Le coût de production est le coût qui intègre outre les consommations matières l’ensemble
des charges de production relatives à un produit. On détermine un coût de production pour
chaque produit de l’entreprise (fini ou intermédiaire). Nous reviendrons sur ces notions de
produits finis ou intermédiaires à la prochaine section. Toutefois, notons que de même que les
matières approvisionnées, les produits font souvent l’objet de stockage après la fabrication et
avant la vente. C’est pourquoi, il y a lieu de neutraliser encore les stocks de produits finis,
intermédiaires.

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La méthode du coût complet sépare les charges en différents postes qui correspondent à
l’ordre d’incorporation des charges dans la production. Ce coût de production sera
également composé de charges directes (matière consommée par les produits, emballage et
main d’œuvre direct) et de charges indirectes essentiellement les coûts des centres d’analyse
de production (par exemple ici découpe, montage conditionnement)
Nous noterons que les matières entrent finalement à la fabrication (Atelier Découpe) au coût
de 4.00 Kf pour les profilés et 10.00 Kf pour les vitrages. Ces matières premières parcourent
tout le cycle de fabrications, ramassant à chaque étape les coûts mobilisés pour leurs
transformations en produits. L’atelier Découpe est automatisé et ses charges indirectes pour
les produits Luxe et Standard sont imputées au prorata des consommations en heures
machine. Le même processus est valable avec les ateliers montages et conditionnement.
Toutefois, ces deux derniers mobilisent en plus des frais de main d’œuvre directe.
Comptes de stock des produits finis
Il faut maintenant tenir compte des mouvements de stocks de produits finis en passant leurs
écritures
COMPTE DE STOCK MODELE S
Production 580 224 129 920 Sortie 560 223,8 125 328
Stock initial 20 218 4 360 Stock 40 223,8 8 952
final
Total 600 223,80 134 280 Total 560   134 280
Coût Moyen Unitaire   223,80   Δ stock      
Pondéré

COMPTE DE STOCK MODELE L


Volume Coût Coût Volume Coût Coût
unitaire Total unitaire Total
Production 260 284 73 840 Sortie 240 282,60 67 824
Stock initial 140 280 39 200 Stock 160 282,60 45 216
final
Total 400 282,60 113 040 Total 240   113 040
Coût Moyen Unitaire   282,60   Δ stock      
Pondéré

En définitive, les produits vont être transmis à la distribution au CUMP de 223.8 KF pour le
modèle S et 282.6 KF pour le modèle L.
4. LE COÛT DE REVIENT
L’élaboration d’un coût de production est plus ou moins complexe selon l’existence au sein
de la phase de fabrication d’encours ou de produits secondaires. Le coût de revient est l’étape
ultime du calcul des coûts : coût complet. Il comprend le coût de production telle que présenté
précédemment et le coût hors production comprenant :

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 Le coût de distribution : éléments directs (commission aux vendeurs, frais


d’expédition aux clients, emballage de conditionnement mais aussi des charges
indirectes coûts des centres de distribution
 La Quote-part des charges de structures
Les coûts hors productions
COÛT DE DISTRIBUTION
Eléments Totaux Modèle S Modèle L
Commissions aux représentations 36 800   22 400   14 400
Ristournes aux revendeurs     33 600   21 600 5. RES
Imputation des charges indirectes     28 000   18 000 ULT
du service
Commercial          
AT
Coûts de distribution globaux 138 000   84 000   54 000
Quantités vendues     560   240
Coût unitaire distribution     150   225
ANALYTIQUE
L’objectif de calcul des coûts est la mise en évidence de résultat analytique ou de gestion par
objet de coût. Il est obtenu en soustrayant du prix de vente le coût de revient. Et pour
retrouver le résultat de la comptabilité générale, il est nécessaire de procéder aux retraitements
des différences d’incorporation, différence d’inventaire et de cession.
TABLEAU DE DETERMINATION COÛT DE REVIENT

Eléments   Modèle S Modèle L  


  Q PU PT Q PU PT
Vente 560 400 224 000 240 600 144 000
Coût de production des produits 560 223,80 125 328 240 282,60 67 824
Vendus            
+            
Coût de distribution 560 150 84 000 240 225 54 000
=            
Coût de revient 560 373,8 209 328 240 507,6 121 824
             
Résultat analytique par produit 560 26,2 14 672 240 92,4 22 176
Résultat analytique global 36 848          
Différences de traitement            
comptable
charge non incorporable 11 000
charge supplétive -10 400
Résultat C.A.E 37 448

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B) SECTION B : PROBLEMES SPECIFIQUES AUX PROCESSUS DE


PRODUCTION
Tout processus de fabrication produit inévitablement un pourcentage défaut et déchets. Il
peut être obtenu des produits principaux et leurs dérivés et les produits secondaires. En
fonction de leurs niveaux d’élaboration, seront distingués les produits finis, des produits
intermédiaires ou des encours de production :
 Un produit est tout ce qui ayant une valeur marchande (faisant économiser des coûts à
l’organisation), résulte d’un processus de production. Quand un seul produit a une
valeur marchande relativement élevé parmi tous les produits issus simultanément du
processus, ce produit est appelé produit principal. Un produit résiduel à une valeur
marchande nulle
 Le produit fini est un produit qui a parcouru la totalité du cycle de fabrication et atteint
un stade d’achèvement complet
 Le produit intermédiaire est un produit qui terminé certaines phases du processus de
fabrication mais n’a pas encore effectué la totalité du cycle de fabrication. Il peut être
stocké (produit semi fini) ou livré direct à l’atelier (produit semi ouvré)
 L’encours de fabrication est un produit qui au moment du calcul des coûts n’a pas
terminé une phase du cycle de production : il est encore en atelier. Par principe, il est
admis que ces encours sont terminés en priorité à la période suivante
 Un produit est dit secondaire lorsqu’il apparait lors de la production d’un produit
principal du fait des conditions techniques de fabrication. Il peut être un sous-produit
ou un produit résiduel.
 Le sous- produit est un produit qui apparait du fait de la production du produit principal
 Le produit résiduel est soit des déchets soit rebuts :
- Déchets quand il s’agit de résiduel de fabrication qui résultent du processus
normal de production les déchets sont des matières premières incorporables
dans le cycle de fabrication qui ne se retrouvent pas le produit final
- Des rebuts pour des finis ou intermédiaires qui ne répondent pas aux normes
exigées les rebuts sont des produits qui n’ont pas les spécifications techniques
et de la qualité voulue. Dans le coût des rebuts correspondant au rendement
normal à inclure dans le calcul des coûts de revient.
Les produits résiduels peuvent être vendus en l’état et la valeur de revente vient en déduction
du coût de production. Si les produits résiduels sont retraités ou éliminés, ils génèrent des
coûts supplémentaires qui s’ajoutent au coût de la période. Lorsqu’ils sont réintroduits dans
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les processus de production comme matière première il faut retrancher du coût de production
de la période la valeur de ces matières déchets. De toute évidence, nous devons retenir
l’égalité suivante :

1. TRAITEMENT DES ENCOURS DE FABRICATION


La connaissance des couts des produits est essentielle pour évaluer les stocks, analyser la
rentabilité des produits et décider sur les prix. Dans l’analyse des couts de production d’une
entreprise, on retrouve souvent des produits à divers stade de leurs niveaux d’achèvement.
L’on utilise les équivalents d’unités achevés pour conduire l’étude. Les équivalents
d’unités représentent une conversion de la quantité de produits en cours en nombre de
produits terminés. Par exemple si 100 produits physiques ont un degré d’achèvement de 50 %,
on considère que le nombre d’équivalents unités est égale à 100 x 50 % soit 50 équivalents
unités.
2. TRAITEMENT DES COUTS JOINTS

Un processus peut générer aussi plusieurs produits conjointement. Un cout joint est un cout
engendré par un unique processus de production qui donne naissance simultanément à
plusieurs produits : on parle de produits liés. Les produits liés ont tous une valeur marchande
relativement élevée, mais ne peuvent être distingués tant que l’on n’a pas atteint le point de
séparation. Par exemple dans l’industrie minière, l’exploitation du pétrole donne
simultanément le pétrole raffiné, le gaz brut liquéfié de pétrole. De l’exploitation du gaz brut
liquéfié produit le butane, l’éthane et le propane. . Un processus de fabrication peut générer
un nombre d’élément excédent le nombre de produits. Par exemple, le traitement du minerai
qui donne de l’or et de l’argent produit aussi la boue qui est rendue à la terre. Ces éléments
excédentaires ne sont pas enregistrés en comptabilité. L’instant du processus de production où
un ou plusieurs produits deviennent distincts est appelé point de séparation .Les charges
propres sont les charges intervenues après le point de séparation et qui peuvent être affectées
directement aux produits individuellement. Quand on a dépassé le point de séparation on peut
souvent vendre à l’état ou décider de poursuivre les étapes du processus de fabrication pour
chacun des produits, indépendamment des autres.

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Notre allons voir comment répartir ces couts joints aux différents produits ? Il existe plusieurs
méthodes pour la répartition de ces couts dont on peut citer:
 Répartition se référant au quantité ou volume des produits
 La méthode de la valeur marchande au point de séparation
 La méthode de la valeur probable de réalisation nette
 La méthode du taux de marge constant
Nous étudierons ces méthodes avec le cas du GIE TAKKOU LIGUEY qui est un groupement
féminin qui œuvre dans la production et la vente de viande de poulet. Les poulets sont élevés
dans leur ferme du DIAMNIADIO. Elles disposent d’un abattoir respectant des normes
sévères de sécurité. D’ailleurs c’est ce qui lui a permis de gagner le contrat
d’approvisionnement avec un supermarché qui achète toute la production en pièces de blanc,
aile et cuisse de poulet. Les déchets sont vendus à l’état aux agriculteurs de la région pour
servir de fertilisant.
Toutes les charges de la période concernant l’élevage et l’abattage sont de 250 000 FCFA.
Les charges de conditionnement et transport s’élèvent de 25000 F pour les blancs, 20 000 F
pour les ailes et cuisses chacune et 15 000 F pour les déchets. Les données de la production
sont reprises dans les tableaux suivants :

a) Méthode des quantités physiques

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La méthode des quantités physiques répartit les couts joints au point de séparation,
proportionnellement aux quantités mesurées par une unité physique qui soit commune à tous
les produits

b) Méthode de la valeur marchande au point de séparation


La méthode de la valeur de la valeur marchande au point de séparation réparti le cout joint
proportionnellement à la valeur marchande (i.e. le chiffre d’affaire.), de la production totale
de chaque produit, pendant la période comptable.

c) Méthode de la valeur probable de réalisation nette


La méthode de la valeur probable de réalisation nette répartit les couts joints
proportionnellement à la valeur de marché nette probable (c'est-à-dire valeur de prévisionnelle
des ventes, dans l’hypothèse où les affaires sont normales, diminuée des couts propres de
production et de distribution pour la totalité de la période.

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d) Méthode du taux constant de marge brute


Dans la méthode du taux constant de marge brute, le cout est réparti de telle manière que le
taux de marge brute soit identique pour tous les produits. Le calcul se fait en trois étapes :
 Calcul du taux global de marge brute
 Ce taux est ensuite appliqué au prix de vente de chaque produit et la marge sur cout de
production ainsi déterminée est retranchée du prix de vente pour obtenir le cout de
revient du produit
 Le cout propre prévisionnel du produit est retranchée du cout de revient pour obtenir
la fraction du cout joint imputée.

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CHAPITRE 2 : ACTIVITY BASED COSTING METHODE ABC

I. INTRODUCTION
Les mutations qui touchent les techniques et l’organisation de la production dans le monde
d’aujourd’hui bouleversent les systèmes d’informations sur lesquels s’appuient les outils
classiques de gestion. En effet, de l’économie de production, nous sommes passés à une
économie de marché : on dit aujourd’hui que le client est roi. L’environnement marqué par la
centralité de l’offre très diversifiée et concurrentielle des entreprises impose flexibilité. La

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demande hétérogène et instable requiert une technologie flexible mais surtout des produits
diversifiés et de courte durée de vie. La flexibilité des systèmes de production sera réalisé au
gré d’une production série, d’une organisation en flux tendu (pilotage par l’aval et Just A
Time) et de l’élimination des couts des stocks. Toutes ces évolutions ont rendus bien
évidemment inadaptés la méthode traditionnelle des couts complets. D’ailleurs P. LORINO
fait remarquer que le renversement de la pyramide des couts remet en cause la méthode des
centres d’analyse:
 Dans l’économie de production, les couts directs représentant 90 % du total des
charges ; ce qui autorisait à négliger les biais qui résultaient de l’imputation des 10 %
des charges indirectes. Mais aujourd’hui ces couts indirects représentent 70 % des
couts totaux ; et donc recourir à des moyennes générales (calculs des unités d’œuvre
dans les centres d’analyse) pour répartir les charges uniformément entre les objets de
couts induiraient infailliblement à des erreurs. Surtout que les produits ou clients
consomment les ressources de manière inégales. C’est dire que l’utilisation des
moyennes conduiraient souvent à sous (sur) estimés les couts. Et donc les couts
apparents de la comptabilité seront relativement faibles pour des produits qui
consomment d’avantages de ressources : on parle de phénomène subvention croisé.
 Par ailleurs, traditionnellement la comptabilité de gestion se focaliser sur le calcul des
couts dans la phase de production. Mais actuellement 70 à 90 % des charges sont
relatives aux couts hors production (en amont les couts de conception et en aval la
maintenance, le service après-vente et la logistique aussi).
Il est apparu nécessaire d’adapter la comptabilité aux nouvelles approches de gestion. C’est
ainsi que la volonté de retrouver une traçabilité satisfaisante des flux internes ainsi que le
désir de réintroduire les liens de causalités dans les calculs des objets de couts ont conduit à
une méthode dite de la comptabilité par activité.
II. COMPTABILITE PAR ACTIVITE
Un groupement international d’entreprises et de consultants fait des recherches en coopération
sur la productique et ses conséquences depuis 1986 : Consortium Advanced Management
International = CAM-I (Arlington, Texas). Le programme de recherche s’appelle CMS :
Cost Management System. Les premiers chercheurs américains à y participer sont Kaplan,
Cooper, Porter, Miller, mais aussi des français travaillent efficacement sur le sujet, Mevellec,
Midler, Lorino, Lebas.

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Ce Consortium Advanced Management International (CAMI-I) courant doctrinal fait des


recherches qui aboutissent à la méthode ABC suite à la constatation que les produits
consomment des activités et les activités consomment des ressources. Ils viennent à
décomposer l’entreprise par activité non plus par fonction ou produit. Cette démarche
s’appuie sur le concept de chaine de valeur développée par M Porter : chaque activité chainée
avec les autres contribue à la création de la valeur par l’entreprise.
Une activité est un ensemble de taches coordonnées dans un but déterminé,
caractéristique d’un processus de réalisation de la chaine de valeur et consommatrice de
ressources. Concrètement, il faut découper l’entreprise autrement qu’en centres d’analyse ou
de responsabilité. La ventilation se fait en activités élémentaires et pour chacune est
déterminée une unité effectivement réelle de consommation des ressources : l’inducteur
d’activité.

La démarche de construction de ce nouveau système de cout par activité s’appuie


généralement sur les étapes suivantes :
- Identification des activités
- Evaluation des ressources consommées par chacune d’elles
- Définition des inducteurs de couts
- Affectation du cout des activités aux objets de couts

1. IDENTIFICATION DES ACTIVITES


Philippe LORINO dans son ouvrage "méthode et pratique de la performance" appelle
activité « tout ce que l’on peut décrire par des verbes dans la vie de l’entreprise :
tourner, fraiser, assembler, négocier un contrat, qualifier un fournisseur, monter une
campagne promotionnelle, préparer un budget, émettre une facture, visiter un client,
traiter des commandes… »
Une activité est un ensemble de taches élémentaires :
o réalisées par des individus ou groupe d’individus,

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o faisant appel à un savoir-faire spécifique,


o homogène du point de vue de leur comportement de performance,
o permettant de fournir un output bien précis, qui soit matériel ou immatériel,
o à un ou plusieurs clients identifiables, internes ou externes,
o à partir d’un panier de ressources. »
La comptabilité de gestion par activité comporte des centres de regroupement de charges de
dimensions réduites, qui correspondent aux différentes activités. En pratique, la méthode
ABC consiste à subdiviser et à augmenter le nombre de centre d’analyse de sorte tous les
centres soient homogènes. Dans un centre homogène, toutes les charges varient à peu près
proportionnellement au nombre d’unité d’œuvre et tous les produits utilisant les
ressources du centre le font dans les même proportions. Toutefois, les systèmes qui
cherchent à atteindre un très haut degré de précision, la répartition des charges entre de
multiples activités peut devenir paradoxalement souvent imprécise : c’est pourquoi il faut s’en
tenir aux activités déterminantes.

2. EVALUATION DES RESSOURCES CONSOMMEES PAR CHAQUE


ACTIVITE
Nous avons vu que la méthode ABC décompose les activités à partir des groupes de clients à
satisfaire, des métiers de l’entreprise, des processus ou des flux qui la parcourent et qui
concourent à la réalisation de ses objectifs. Michel Gervais fait remarquait par exemple que si
le calcul d’un cout de revient suffisamment nécessite l’identification de 30 à 40 activités, une
démarche de reconfiguration des processus au sein d’une usine requiert l’analyse de plusieurs
centaines d’activités.
Comme le postulat de la méthode ABC est que " les produits consomment les activités et les
activités consomment des ressources ". Ce postulat oblige à ventiler différemment les
charges indirectes dans le but d’en faire des charges attribuables aux activités mais aussi de
faire disparaître l’arbitraire existant dans l’imputation des ressources de la méthode des couts
complets. Il s’agit de faire un recensement consensuel des taches avec les opérationnels de
sortes à mettre exergue les facteurs expliquant le mieux possible les consommations de
ressources mais aussi d’appréhender le cout des activités. Cela se traduit souvent l’étude des
lois de variation des charges. Une loi de variation des charges est une fonction d’inducteur de
cout donnant le montant des charges. Il existe quatre méthodes pour déterminer une loi de
variation des charges :

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1. Méthode de l’ingénierie industrielle qui détermine les lois de variation des charges en
analysant les relations entre les quantités physiques de ressources consommées et de
produits obtenus.
2. Méthode de l’enquête d’opinion estime les lois de variation de charges en se fondant
sur les avis des différents services d’une organisation (approvisionnement, bureau des
méthodes, production,..) ou expert.
3. Méthode de l’analyse comptable qui estime les lois de variation des charges en
classant les comptes du grand livre en comptes de charges variables, fixes ou semi-
variables en fonction des inducteurs de couts identifiés
4. Méthodes numériques des données observées est la branche des mathématiques qui
cherche les solutions exactes ou approchées de problèmes impliquant des valeurs
numériques.
La phase suivante consiste alors à rechercher pour chaque activité, le facteur explicatif
essentiel, de la variation de consommation de ressources.
3. INDUCTEUR DES ACTIVITES
Le choix des inducteurs est primordial, il doit mettre en évidence un comportement de cout
cohérent qui évolue proportionnellement au volume de l’inducteur. Ces deux conditions
seront particulièrement rechercher :
- Il doit exister une relation de corrélation satisfaisante entre les charges du centre et le
volume de l’inducteur. C'est-à-dire que les charges et le volume doivent être évolués
ensemble.
- Il doit exister une relation de causalité entre l’inducteur et les couts. L’inducteur doit être
l’élément qui provoque l’activité. La comptabilité par activité à répertorier quatre types de
charges pour définir les unités d’œuvre qui sont les meilleurs inducteurs de couts :
o Charges liées au volume fabriqué représentent des charges affectées à des taches
exécutées sur chaque unité de produit. On privilégie des inducteurs dits volumiques
telles que l’heure machine, l’heure MOD, les quantités achetées ou produites. Ces
inducteurs varient proportionnellement à leurs charges.
o Charges liées au lots ou changement de série représentent des ressources dont la
consommation dépend du nombre de lots de produits. Seront retenus des inducteurs
comme le nombre de fabrication ou nombre de série
o Charges liées aux activités de soutien d’un objet de cout résultent de la création et
de la gestion d’un type de produits et de ses composants. Les inducteurs sont le

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nombre de composants, le nombre de modification technique, le nombre de référence,



o Charges liées aux activités de soutien général dont le montant est indépendant du
volume et de la gamme de produit. Certaines entreprises renoncent à les imputer aux
objets de couts. D’autre surtout dans la perspective de construction de prix de vente,
les imputent au prorata de la valeur ajoutée : on parle alors de cout ajouté.
Le découpage de l'organisation en activité induit un nombre important d'activités. Pour ce
faire, il convient de regrouper ces activités afin d'en obtenir un nombre limité. Ce
regroupement s'effectue à l'aide des inducteurs de coûts (cost driver) ; lorsque plusieurs
activités ont le même facteur déclenchant, ils vont pouvoir être regroupés dans une méga-
activité. Pour ce faire, il convient d'établir une matrice des activités-inducteurs.

4. AFFECTATION DU COUT DES ACTIVITES AUX OBJETS DE COUTS


Sur la base de la consommation des activités par les produits (à travers ses quantités
d’inducteur et leurs couts), il devient possible de ramasser les couts relatifs à chaque produit.
La méthode permet à ce stade par regroupement en processus des activités une meilleure
gestion des couts.
Selon H. Bouquin, « un processus est un ensemble d'activité nécessaires à la conception d'un
produit, à sa fabrication, à sa vente, à son suivi après la vente et à la gestion des travaux
administratifs qu'il entraîne » donne pour exemple, « le processus de gestion de la qualité est
constitué des activités d'inspection des approvisionnements, réception, inspection par lots des
produits semi-finis, etc. » Elle s'appuie sur une approche transversale qui consiste à
décomposer l'entreprise en activités créatrices de valeur. Cette vision transversale, par
activité, s'oppose à la vision verticale, traditionnelle, par fonction, sur laquelle repose la
modélisation de la méthode des « centres d'analyse ».
La méthode ABC met mieux en exergue les phénomènes de transversalité qui traduisent
comment sont articulés et coordonnées les opérations au sein d’un processus. Par ailleurs, par
l’analyse causale qui la sous-tend, la démarche ABC aboutit un système de gestion par les
couts qui est un véritable outil de management. Elle conduit les entreprises à la gestion par les
activités (Activity Based Management). La gestion par activité exploite l’information sur les
couts de la méthode ABC pour améliorer la performance et accroitre la satisfaction des
clients. L’idée de base est que la performance ne peut être atteinte qu’à travers la maitrise des
activités et de leur combinaison en processus.
EXERCICES ET CAS DU CHAPITRE 2

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1. EXERCICE SUR LA METHODE ABC ET SUBVENTIONNEMENT CROISE


La SA NOBINE exerce dans le secteur de l’agroalimentaire. Ces dix dernières années, elle
produisait des cakes aux raisins conditionnés en cartons de 1 kg. Ces deux postes de charges
directes étaient les matières premières et la main d’œuvre directe de production. Il n’existait
qu’un seul centre d’analyse de charges indirectes : les frais de production. L’unité d’œuvre
était la quantité produite.
En 2010, la SA NOBINE a lancé la production de cakes aux cerises confites, également
conditionné en carton de 1 kg. La nouvelle variété de cakes présente les différences suivantes
par rapport aux cakes aux raisins :
o Utilisation de fruits plus onéreux
o Davantage de main d’œuvre directe pour la production
o Opérations de production plus complexes.
SA NOBINE a continué le système existant de détermination des couts où le kg de cake avait
la même pondération. Le cout des matières a été de 300 F par kg de cake aux raisins et de 450
F par kg de cake aux cerises confites. La main d’œuvre directe de production a été de 70F par
kg de cake aux raisins et de 100 F de cake aux cerises confites. Les vendeurs ont signalé que
les ventes de cakes aux cerises dépassaient les prévisions, mais que les ventes de cakes aux
raisins étaient plus faibles que prévues. Les données prévisionnelles et réelles ont été les
suivantes :

Le budget des charges indirectes de production était de 105 400 000 F.


En fin 2010, le comptable de la société a étudié l’incidence d’un système ABC sur le calcul
des couts. Après avoir consulté le personnel, il a été divisé le centre d’analyse des frais
d’analyse des frais de production en cinq domaines d’activité (cf. ci-dessous)

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TRAVAIL A FAIRE
a. Calculer le cout unitaire de production en 2010 des cakes aux raisins et cakes aux cerises
avec l’ancien système
b. Calculer le cout unitaire de production en 2010 des cakes aux raisins et cakes aux cerises
avec la méthode ABC
c. Expliquer les différences entre les couts calculés par les deux approches précédentes ?
Comment la SA NOBINE pourrait exploiter ces informations.
2. EXERCICE : COUT DES PRODUCTIONS A LA COMMANDE, BASE SUR
LES ACTIVITES. COMPARAISON
La société AIRCOM dispose d’une usine pour la fabrication de composant pour
l’aéronautique. L’ancien système de détermination des couts comprenait deux postes de
charges directes (matières premières et heures main d’œuvre directe de production) et un seul
poste de centre d’analyse (frais d’atelier avec les heures de main d’œuvre directes comme
unité d’œuvre). Le cout d’unité d’œuvre avait été de 115 $ par heure MOD. Un groupe de
travail constitué des représentants des services études, de la production et de la comptabilité a
récemment étudié l’amélioration du système de cout. Le groupe a proposé de remplacer le
centre frais d’atelier en cinq centres d’analyse. Chacun de ces centres correspond à une
activité de l’usine. Les renseignements utiles sont donnés ci après :

Deux commandes représentatives qui ont été récemment exécutées avec la nouvelle
procédure, présentent les caractéristiques suivantes :

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TRAVAIL A FAIRE
1) Calculer le cout des deux commandes avec l’ancien système de cout.
2) Calculer le cout des deux commandes avec le nouveau système de cout.
3) Comparer les couts obtenus avec les deux systèmes de couts et expliquer leurs différences.

CHAPITRE 3 : METHODES DES COUTS PARTIELS


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1. INTRODUCTION
Les reproches adressés à la méthode du cout complet sur le caractère arbitraire de certaines
clefs de répartition ont poussé certains comptables à renoncer à imputer aux produits
l’intégralité des charges : ces dernières non imputées seront alors directement mais déduites
sur le résultat. C’est dans cette perspective que les méthodes des couts partiels ne retiennent
dans son analyse qu’une partie des charges incorporables et conduit à calculer des résultats
partiels appelés marges. Il existe plusieurs systèmes de couts partiels qui reposent toutes sur
une même volonté de n’intégrer aux coûts la partie jugée pertinente des charges de
l’entreprise : la performance de chaque produit est alors analysée par la marge qu’il dégage et
qui contribue à la couverture des charges non réparties.
Dans ce chapitre nous commencerons par définir dans la section 1 les différentes approches
de coûts partiels : le cout direct, cout variable ou direct costing mais aussi cout variable
évolué ou direct costing évolué. Nous insisterons dans la section 2 sur la méthode du cout
variable en raison de son utilité pour la gestion prévisionnelle à court terme des
organisations. Nous aborderons ensuite dans la section 3 le cout marginal qui dérive de la
théorie économique. Nous terminerons dans la section 4 enfin par l’imputation rationnelle
des charges qui est une démarche qui s’assigne de recouvrer pertinence et logique dans
l’imputation des charges indirectes sur les objets de couts.
2. SECTION 1: APPROCHES DES COUTS PARTIELS
L’ensemble des charges incorporables peut être représenté par le schéma suivant :

Variables Fixes

1 3
Directes

Indirectes 2 4

2.1 Méthode des couts variables


Couts variables
1 3

2 4

La méthode des couts variables ne retient que les charges variables, qu’elles soient directes
ou indirectes, dans les objets de couts. Cette approche est adaptée pour des entreprises dont

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les charges sont majoritairement variables. Ce mode de traitement permet de juger de


l’opportunité de supprimer ou de développer un produit ou les ventes. ⟾ Les Anglos saxons
parlent direct costing. Cette approche aboutit à la présentation du compte de résultat de
l’entreprise appelé compte de résultat différentiel à partir de la marge sur cout variable.

2.2 Méthode des couts directs

1 3
Charges directes

2 4
La méthode des couts directs n’intègre dans les couts uniquement les charges affectables
sans ambiguïté aux produits qu’il s’agisse de charges variables ou de charges fixes (1 et 3).
Les charges sont majoritairement directes, le choix de l’entreprise se portera sur la méthode
des couts directs. Cette approche aboutit à la présentation du compte de résultat de l’entreprise
appelé compte de résultat fonctionnel à partir de la marge sur cout de production.

2.3 Méthode des couts spécifiques ou direct costing évolué

1 3
2 4

La méthode des couts spécifique prolonge la démarche de celle des couts variables. Elle
impute, à chaque produit, les charges directes fixes qui lui sont propres. Elle permet de
dégager une marge sur cout spécifique (du produit) qui doit permettre la couverture des
charges indirectes réputés charges communes à l’entreprise. En tout état de cause, c’est au
responsable analytique de l’entreprise de juger de quelle approche adoptée et degré d’analyse,
il doit atteindre pour que son travail soit significatif. Ce choix résulte toujours d’un arbitrage
entre le gain apporté par plus de précision dans les calculs et les couts d’obtention de cette
même précision. On pourrait imaginer un système de cout d’une entreprise de BTP :

Elément Total Chantier A Chantier B Chantier C

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Vente ou Production facturée

(-) Couts Variables opérationnelles :


Déboursé sec

= Marges sur cout Variable

(-) Charge fixe directe : Frais de Chantier


et frais spéciaux

= Marges sur cout spécifique ou Résultat


contribution par chantier

(-) Charges de structures : frais généraux

(+ / -) Différences de traitements
comptables

= Résultat comptabilité générale

SECTION 2 : METHODE DES COUTS VARIABLES


La prise en compte de la variabilité des charges permet de structurer le compte de résultat
différemment, de mettre en œuvre une analyse cout-volume-profit au seuil de rentabilité.
1. Charges variables 

La charge variable est celle dont le montant varie dans le même sens que l’activité mesurée
soit par la production, soit par le temps d’activité. Par simplification, on considère ces charges
sont proportionnelle à l’activité ⟾ charges opérationnelles.

Unitairement, les charges variables sont constantes par rapport à l’activité.

2. Charges fixes

La charge variable est celle dont le montant varie dans le même sens que l’activité mesurée
soit par la production, soit par le temps d’activité. Par simplification, on considère ces charges
sont proportionnelle à l’activité ⟾ charges opérationnelles.

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3. Cout total et cout moyen

En réalité, la fonction de cout total n’est pas linéaire, elle est proche de la courbe S caractérisé
par 3 zones de rendement.

o Zone A  rendement croissant où des phénomènes d’économie d’échelle et


d’apprentissage permettent d’améliorer la productivité.
o Zone B rendement constant est la référence implicite au modèle mathématique ou les
couts sont quasiment proportionnels par rapport aux quantités.
o Zone C rendement décroissant où l’intensification des conditions d’exploitation
entraine une dégradation de la productivité. L’évolution rapide des couts est justifiée
par les couts supplémentaires induits par l’accroissement de l’échelle de production :
recours aux heures supplémentaires mieux rémunérées, recherches de nouveaux
fournisseurs souvent plus éloignés, plus couteux, …
4. Modèle du cout variable

L’utilisation des charges variables permet de mettre en œuvre en évidence des résultats
intermédiaires par le calcul des couts partiels et de marges. Le résultat est la différence entre

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le prix de vente et le cout de revient. Alors qu’une marge est la différence entre prix de vente
et cout un partiel.

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CAS : METHODE DU COUT VARIABLE


La société CLIMAFLEX fabrique et commercialise un isolant thermique et phonique pour murs, sols et
plafonds. Le CLIMAFLEX est vendu aux professionnels au prix de 480F le rouleau. Il peut être peint, tapissé,
crépi ou posé sous maquette. Le produit est composé d’une mousse latex recouverte d’un tissu de
polypropylène.

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1- Pour la période N, la société a fabriqué et vendu 12 000 rouleaux de CLIMAFLEX. Les frais variables
nécessaires à la fabrication d’un rouleau ont été les suivants :
- Consommation de mousse latex 130
- Consommation de tissu de polypropylène 90
- Autres frais variables de fabrication 40
Les frais fixes ont été les suivants
- Frais fixes de fabrication 1 584 000
- Frais fixes de commercialisation 583 000
- Frais fixes d’administration 484 000
a) Calculez la marge sur couts variables unitaire et la marge sur couts variables globales.
b) Etablissez la relation « volume – cout - profits », sous la forme R = f (N), avec R = résultat et N =
nombre de rouleaux vendus.
c) Etablissez le compte de résultat de la période
d) Vérifiez que la relation volume-couts-profit permet bien de calculez le résultat de la période à partir du
nombre de rouleaux vendus
e) Calculez le seuil de rentabilité S exprimé en nombre de rouleaux.
2- Le Directeur Technique propose d’intégrer en amont la fabrication de la mousse de latex. Il présente un
dossier prévoyant un investissement de 400 000, amortissable en 5 ans. Le cout variable de la
production de la mousse nécessaire pour la fabrication d’un rouleau serait de 110.
a) Calculez l’impact sur le résultat et portez votre jugement
b) A partir de combien de rouleau fabriqués le projet est – il rentable ?
c) Si on met en œuvre cette fabrication intégrée, à quelle valeur se fixera le seuil de rentabilité de la
société ?
d) Calculez dans ces conditions la marge de sécurité absolue ainsi que la marge de sécurité relative ?
e) Etablissez dans ces conditions le compte de résultat.
3- On suppose maintenant que le projet de production intégrée étudiée dans la question précédente sera
mis en œuvre en n+ 1
Une étude de marché indique qu’en consacrant un budget supplémentaire de publicité 100 000, il serait
possible d’augmenter les ventes de 20%.
a) Quel serait dans ces conditions l’impact sur le résultat ? Que pensez-vous de ce projet ?
b) Quelle devrait être l’augmentation minimale des ventes en pourcentage pour que cette campagne
de publicité améliore le résultat ?
c) Indépendamment de tout problème de rentabilité à court terme, la direction technique a décidé une
politique d’expansion afin de gagner des parts de marché et mettra en œuvre le projet publicitaire
en N+1.
On s’attend d’autre part à une baisse du cout du tissu de 5% et à une hausse des frais administratifs
de 10 %.
Etablissez dans ces conditions le compte de résultat prévisionnel pour N+1

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SECTION 3 : METHODE DU COUT MARGINAL


Selon le plan comptable français, le cout marginal est « la différence entre l’ensemble des
charges d’exploitation nécessaire à une production donnée et l’ensemble de celles qui sont
nécessaires à cette même production majorée ou minorée d’une unité ». Le cout marginal est
donc l’accroissement de cout qui résulte de la fabrication (ou la vente) d’une unité
supplémentaire de bien : il correspond à la différence entre le cout total relatif à n+1 produits
et n produits.
Si le cout total peut s’écrire CT n = Qn x v + CFn pour une production Qn et CTn+1 =
Qn+1 x v + CFn+1 pour une production Qn+1 alors le cout marginale
Cm s’écrit Cm = CTn+1 - CTn = (Qn+1 - Qn ) x v + (CFn+1 - CFn)

Dans l’hypothèse de structure inchangée (Charges fixes constantes CF n+1 =CFn) et de charges
fixes variables strictement proportionnes aux quantités, le cout marginal devient égal aux
charges variables unitaires.

Par extension, le cout total CT(Q) est une fonction des quantités. Par, définition le cout
marginal est ainsi la dérivée du cout total.  :

CT ( Q+ ∆Q )−CT (Q) ∂ CT (Q)


Cm= →
∆Q ∂Q

CT (Q)
Et si nous posons le cout moyen Cmo =
Q

Lorsque sa fonction du cout moyen atteint son minimum qui permet une production au
moindre cout lorsque sa dérivée première s’annule.

CT (Q ) ’ x Q−1 x CT ( Q ) CT ( Q )
(Cmo)’ = =0 ⟾CT ( Q )' =
Q 2
Q

Le cout marginal est alors égal au minimum du cout moyen. ll représente la quantité de
produit pour laquelle la combinaison productive est la plus économique : c’est l’optimum
technique.
Selon un raisonnement similaire, nous pouvons monter que le profit est maximal quand la
recette marginale est égale au cout marginal.
RT(Q) est fonction de la recette totale - la recette marginale est Rm= RT(Q)’ et la recette
moyenne est égale à Rmo = RT(Q) / Q

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Le profit se définit comme la différence entre la recette totale et le cout total. Il atteint son
maximum quand sa dérivée totale est nulle et sa dérivée seconde est négative.

Pto = Rmo - Cmo et Pto’ = RT(Q)’ – CT(Q)’ = 0 ⟾ RT (Q ) ’=CT ( Q) ’.

Ce point représente l’optimum économique qui est la quantité maximale pour laquelle
l’efficience économique est optimale. Elle est liée à la notion de profit alors l’optimum
technique ne considère que les éléments de couts.

CAS ENTREPRISE DUFLAN


La fonction de coût total de l’entreprise Duflan est la suivante (Q = quantités) :
CT0 = 20 000 + 60 Q + 15 Q2 L’entreprise étant sur un marché à forte concurrence, le prix de
vente varie en fonction des quantités offertes d’après la relation suivante : prix de vente
unitaire (P) = 1 500 – 3 Q
QUESTIONS
1) Déterminer la quantité à vendre pour optimiser le profit.
2) Sur un graphique, déterminer l’aire représentant le profit maximum en fonction des
quantités. Donner clairement l’équation de chacune des droites figurant sur votre
graphique.
3) Déterminer graphiquement la quantité maximale pouvant être vendue sans entraîner de
perte pour l’entreprise

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SECTION 4 : IMPUTATION RATIONNELLE DES CHARGES


Pour imputer les charges fixes indirectes de production, une entreprise peut choisir quatre
niveaux d’activités de référence : la capacité de production théorie, la capacité de production
pratique, l’activité normale et l’activité prévue.
Capacité de production théorique désigne la quantité maximale d’un bien ou service pouvant
être produite pendant une donnée par une entreprise. Elle correspond à la quantité produite
quand les moyens matériels et humains travaillent en permanence à leur vitesse maximale.
Capacité de production pratique est inférieure à la capacité théorique du fait que des arrêts
inévitables comme ceux qui sont programmés pour l’entretien, l’impact des congés,…La
capacités théorique et pratique renvoient à ce que l’entreprise est capable de produire. En
revanche, l’activité normale et l’activité prévue sont définies en fonction de la demande du
marché pour les produits concernés.
L’activité normale correspond au niveau d’activité productive qui répond à la demande
moyenne des clients sur une période assez longue pour inclure les variations saisonnières et
cycliques de l’ordre de deux à trois.
L’activité prévue (ou préétablie) correspond au niveau prévisionnel de l’activité sur la
prochaine période budgétaire.
L’imputation rationnelle consiste à n’imputer au cout des produits qu’une fraction des
charges fixes réelles. La fraction imputée est telle que le cout unitaire du produit est celle
qu’on obtiendrait avec l’activité de référence. La méthode neutralise l’incidence des
variations d’activités. On définit un taux d’activité (coefficient d’imputation rationnelle de la
période)

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