Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L’analyse d’un besoin doit être traduit en incertitude cible. Ce travail permettra d’identifier
le processus de mesure le mieux adapté et ensuite de choisir les ressources appropriées.
S’il y a des contraintes ou spécificités, elles sont également à prendre en compte. Elles
peuvent être techniques bien sûr, mais souvent de nature budgétaire ou liées à des
cadences…
2. Comment identifier son besoin de mesure ?
On entend par « besoin de mesure », toute quantification d’une grandeur ou d’une caractéristique
liée à un produit ou à une prestation.
Les spécifications peuvent également être issues de textes normatifs ou réglementaires, c’est
généralement le cas pour les laboratoires d’essais et d’analyse.
Page 2 sur 31
Une spécification est obligatoirement composée de deux paramètres indispensables : la valeur
nominale et la tolérance.
La tolérance ou encore intervalle de tolérance correspond à une étendue, elle n’est pas affectée
d’un signe. Elle définit des limites acceptables, par exemple : l’épaisseur d’une tôle qui doit être
de (20,00 ± 0,05) mm, c’est à dire comprise entre 19,95 mm et 20,05 mm. Dans ce cas, la tolérance
est de 0,1 mm.
Les spécifications sont souvent exprimées avec deux limites mais parfois, la limite n’a de sens que
d’un seul côté. C’est par exemple le cas pour le taux maximum de matière sèche d’une eau de rejet
ou une couche de peinture minimum. Attention, dans certains textes, il peut y avoir des
spécifications incomplètes… Par exemple : incubation à (37±1)°C pendant une nuit… Dans ce cas,
il est nécessaire de compléter la spécification en étudiant l’impact de la durée d’incubation sur le
produit.
3. Objectif métrologique
La spécification étant identifiée, il reste à la convertir en objectif métrologique, donc en
incertitude. Rappelons que l’incertitude associée à un résultat de mesure est le paramètre
qui caractérise le résultat, il renseigne sur la confiance à accorder au résultat de mesure.
Pour cela, il faut définir ce que l’on appelle « l’incertitude cible », définie comme une limite
maximum acceptable pour l’incertitude élargie associée au résultat de mesure.
Page 3 sur 31
Figure 6 : spécification et incertitude cible
La capabilité est généralement définie comme étant le rapport entre la tolérance associée à
la spécification et l’incertitude associée au résultat.
Ce rapport, dans un sens ou dans l’autre et parfois appelé rapport de confiance ou coefficient
d’aptitude du processus de mesure.
Le dénominateur est parfois multiplié par deux pour avoir un rapport d’intervalles
(intervalle d’incertitude/intervalle de tolérance).
En général, la capabilité est comprise entre trois et dix. Elle est à définir dans l’entreprise
en fonction de la criticité de la spécification. On conçoit aisément qu’elle soit différente s’il
s’agit d’un assemblage mécanique, de la surveillance des conditions d’environnement ou
encore d’une exigence de santé.
L’image de marque d’un produit ou encore les contraintes financières peuvent avoir un impact
sur le choix de la capabilité.
Reprenons notre exemple, avec une capabilité de 5, l’incertitude cible du processus de mesure de
l’épaisseur de la tôle serait de 0,02 mm.
Page 4 sur 31
La capabilité doit être adaptée au besoin et définie en amont, avant la conception et la réalisation
du processus de mesure.
5. Conclusion
Il faut donc retenir que l’identification et l’analyse des besoins constitue l’opération initiale et
primordiale pour concevoir des processus de mesure en adéquation aux exigences métrologiques.
C’est le point de départ pour que l’ensemble des ressources mises en œuvre soient appropriés.
Page 5 sur 31
10012 qui constitue le document de référence concernant les processus et les équipements
de mesure en cohérence avec la norme ISO 9001.
Le but, rappelons-le, est de garantir que les exigences métrologiques spécifiées sont
satisfaites, que ce soit en production ou dans un laboratoire.
Au-delà de ces points, qui ne sont pas spécifiques à la métrologie, je vous propose de faire
le tour des 3 types de ressources clés de la fonction métrologie, à savoir : les ressources
humaines, techniques et documentaires.
Page 6 sur 31
2. Ressources humaines
Concernant les ressources humaines, il s’agit essentiellement de compétences et de
responsabilités.
Les activités de formation sont à maintenir. Pour chaque formation, l’efficacité est à évaluer
et à documenter.
Pour terminer sur ce volet, chacun doit être informé de l’étendue de ses responsabilités, de
ses obligations mais également de l’impact de ses activités sur l’efficacité du système de
management de la mesure et sur la qualité du produit.
Page 7 sur 31
3. Ressources techniques
Les ressources techniques regroupent bien sur tous les équipements de mesure impliqués dans les
processus de mesure, mais aussi l’environnement de mesure et les prestataires en métrologie qui
fournissent une prestation technique.
Concernant les équipements de mesure, ceux-ci doivent être identifiés, dans un état valide
d’étalonnage et confirmés pour l’utilisation projetée.
La confirmation métrologique des équipements, étape clé, correspond à l’ensemble des opérations
nécessaires pour assurer que les équipements répondent aux exigences métrologiques associées à
l’utilisation prévue.
Elle est basée sur les résultats d’étalonnage, peut inclure une vérification et éventuellement un
ajustage.
Si une limitation ou une exigence spéciale existe, par exemple la position d’un capteur, la
confirmation métrologique sera établie avec cette condition.
N’oublions pas que, les exigences relatives aux prestations et aux prestataires seront définies et
documentées. Les prestataires seront évalués et sélectionnés sur leur aptitude à répondre aux
exigences de l’entreprise. Notons que les raccordements métrologiques peuvent être internes, cela
ne change rien, les exigences applicables restent les mêmes.
Dernier point, n’oublions pas que les conditions d’environnement requises sont à définir, à
surveiller et à enregistrer.
Page 8 sur 31
Figure 3 : principales exigences liées aux équipements de mesure, incluant prestataires et
environnement
4. Ressources documentaires
Les ressources documentaires décrivent les méthodes, apportent les éléments de preuve et
rendent valides les résultats de mesure.
Il y a d’abord les procédures, ce sont des documents qui précisent les méthodes, les modes
opératoires. Elles sont à documenter et à valider. Les mises à jour et la gestion des modifications
sont à prévoir.
Page 9 sur 31
Viennent ensuite les enregistrements, par exemple les résultats de confirmation, les historiques de
formations ou encore les résultats de mesure. Ce sont eux qui apportent les preuves et les résultats.
L’identification, le stockage, la protection, la récupération, la durée de conservation et l’élimination
des enregistrements sont précisés dans les procédures.
Le cas échéant, on n’oubliera pas les documents d’origine externe applicables, textes normatifs
ou réglementaires par exemple, ils ne sont pas à produire mais à gérer. Dernier point, lorsque des
logiciels sont utilisés pour produire un résultat de mesure, ils sont à identifier, documenter,
valider et maitriser. 5. Conclusion Si la « fonction métrologie » est organisée de cette façon, alors
l’ensemble des exigences métrologiques spécifiées seront satisfaites et la qualité des produits sera
assurée.
Étape 1
La première étape est la constitution du parc et le choix des instruments. Dans cette étape la
fonction "gestion de parc" est confrontée à l’acquisition des instruments donc à leur choix. Pour
plus d’efficacité, le gestionnaire du parc d’instruments doit être impliqué dans ce choix qui est fait
généralement en analysant le besoin, ce qui peut remettre en cause la méthode de mesure choisie,
en utilisant la connaissance des moyens existants dans les services et en impliquant les équipes de
maintenance et de métrologie. Au préalable, il est indispensable d’établir les caractéristiques des
Page 10 sur 31
instruments de mesure à acquérir, celles-ci seront toujours déduites du besoin de mesure final. La
figure 1 montre comment un résultat de mesure dépend toujours de l’instrument utilisé et doit être
en adéquation avec ce qu’il doit mesurer ou vérifier. On dit qu’il est capable de faire les mesures.
Étape 2
La deuxième étape consiste à utiliser un logiciel pour la gestion de parc lorsque le nombre
d’instruments devient important. La mise en œuvre d’un logiciel de parc peut faciliter la maîtrise
du parc d’instruments. Il oblige à structurer le parc (par type d’instrument, par banc de mesure ou
par localisation), il permet d’accéder aisément à toutes les données du fichier, il facilite la mise à
jour des documents, il évite que chacun puisse intervenir sur le contenu des données, il permet de
ne pas oublier d’instruments dans le suivi périodique et de retrouver facilement l’historique de
chaque instrument de mesure. Lors du choix du fournisseur du logiciel, il convient d’exiger une
formation ainsi qu’un service après-vente. La possibilité d’échange de données avec d’autres
logiciels laisse ouverte l’opportunité de changer de fournisseur de logiciel si cela s’avère
nécessaire. Il existe de nombreux logiciels dont les principaux sont Split, QS-Métro, Hasting,
Optimu, Dimelco, Deca, Gessica, etc.
Étape 3
La troisième étape consiste en l’inscription à l’inventaire et à la création de la fiche de vie. C’est
la réception de l’équipement qui déclenche la mise à l’inventaire. Celui-ci constitue une base de
données liées aux instruments de mesure, il permet d’éviter le dédoublement des équipements, il
est obligatoire pour assurer la traçabilité des mesures, il est également nécessaire pour la gestion
des amortissements et des investissements et enfin, Il est l’ensemble des fiches de vie (figure 2).
Les instruments concernés par la gestion de parc sont les instruments critiques. Ce sont ceux qui
peuvent avoir une influence sur la qualité du produit, sur la sécurité des personnes, et sur
l’environnement.
Page 11 sur 31
Figure 2. l’inventaire (ensemble des fiches de vie) constitue le point
de départ d’une gestion de parc d’instruments maîtrisée
Note : si cette étape impliquait d'identifier ou de graver l'instrument de mesure, elle devrait être
effectuée après l'étape 5 car un fournisseur ne reprendrait alors pas l'instrument en cas de non-
conformité.
Étape 4
La quatrième étape est l’utilisation de la fiche de vie. Après sa création, la fiche de vie est
utilisée pour recueillir toutes les opérations effectuées sur l’instrument. C’est en quelque sorte
la "carte d’identité" et le "carnet de santé" de chaque instrument de mesure. Elle contribue à
assurer l’aptitude à l’emploi de l’instrument. Les rubriques de la fiche de vie, selon le fascicule
de documentation AFNOR X 07-018 sont :
■ identification de l’équipement de mesure ;
■ état du matériel à la réception (neuf, modifié, rénové, etc.) ;
■ affectation de l’équipement de mesure (localisation) ;
■ références aux procédures de maintenance, si elles existent ;
■ références aux procédures d’étalonnage ou de vérification ;
■ références des moyens d’étalonnage ou de vérification utilisés (sauf si cela est
mentionné dans un autre document) ;
■ documents de référence (norme, spécifications internes, erreurs maximales tolérées,
etc.) ;
■ date de l’intervention
■ nature de l’intervention (réception, mis en service, étalonnage, vérification,
maintenance, etc.) ;
■ résultats et/ou référence du document d’étalonnage ou de vérification ; observations
si nécessaire ;
■ intervalle entre deux étalonnages ou deux vérifications (exprimé soit en unités de
temps, soit en fonction du nombre d’utilisations) ou date limite d’utilisation ;
Page 12 sur 31
■ identification de l’intervenant (interne ou externe à l’entreprise) ;
■ identification du responsable de la confirmation métrologique.
Étape 5
La cinquième étape est l’étalonnage ou la vérification initiale des instruments de mesure. Les
étalonnages ou les vérifications initiaux sont effectués après la réception et la mise en inventaire
des instruments de mesure. Ils donnent une première information sur la qualité métrologique des
instruments et permettent de confirmer le choix. Ils constituent le point départ de l’historique de
chaque instrument. Ils permettent de vérifier la capabilité et la conformité des instruments aux
spécifications constructeur et déclenchent la mise en service de l’instrument. La figure 4 montre
un certificat d’étalonnage et un constat de vérification.
Page 13 sur 31
Figure 4. Certificat d’étalonnage et constat de vérification
Étape 6
La sixième étape est la mise en place du suivi des instruments. Des méthodes de détermination
des intervalles entre deux étalonnages ou vérifications, appelés intervalles de confirmation
métrologiques, doivent être définies et mises en œuvre pour une bonne maîtrise de la
dérive. On peut utiliser, par exemple :
■ une méthode d’ajustement automatique ;
■ des cartes de contrôle ;
■ le temps d’utilisation ;
■ le contrôle à chaque utilisation ;
■ la norme FD X 07-014 ou la méthode opperet.
Page 14 sur 31
Figure 5. Carte de contrôle
Étape 7
La septième étape consiste en la réforme et le déclassement des instruments. La gestion de parc
prend aussi en charge le déclassement, la mise au rebut, le retrait de l’inventaire de tout équipement
de mesure obsolète ou inutile. Le gestionnaire du parc applique une procédure de réforme du
matériel. Celle-ci doit indiquer a minima qui décide de la mise en réforme et selon quelle démarche
on procède au déclassement ou à la réforme des instruments. Cette procédure doit tenir compte de
tous les aspects qui permettent d’optimiser la gestion des instruments de mesure, qu’ils soient
financiers ou environnementaux, qu’ils concernent la qualité des mesures ou la sécurité.
Page 15 sur 31
En conclusion, la gestion de parc de mesure est une composante importante de la fonction
métrologie dans une entreprise. Elle se construit pour être adaptée aux besoins de l’entreprise et
proche des préoccupations des services de production, principaux utilisateurs d’instruments de
mesure. Elle gagnerait à être perçue, dans l’intérêt de la société, comme un poste productif et non
un poste de coût.
Exemple :
Prenons l’exemple de la mesure de température avec 2 thermomètres, à savoir :
un premier thermomètre, appelé thermomètre étalon, qui fournit une moyenne de mesures
à 37°C. Ce résultat présente une incertitude de …. °C conformément au Certificat
d’Etalonnage (CE).
un second thermomètre de travail, appelé « indicateur » (fig. ci-dessous) donne une
température moyenne de 37.2°C. Le thermomètre de travail présente donc une erreur de
justesse, c’est-à-dire une erreur de l’indicateur de 0.2°C. L’incertitude de ce thermomètre
est évidemment supérieure à l’incertitude du thermomètre de référence et doit être
Page 16 sur 31
correctement estimée. On suppose ici que l’incertitude élargie de ce thermomètre de travail
est de 0.05°C.
Mais la question que l’on peut se poser, c’est « que se passe-t-il si on utilise alors le thermomètre
de travail à une température autre que 37°C ? ». La réponse à cette question correspond au concept
d’étalonnage.
Exemple :
Soit une étuve dont la température attendue doit être de 37 °C ± 0,5 °C (EMT de 0.5°C). La question
posée est donc : « Est-elle conforme ou non conforme » ?
La température de l'enceinte est alors vérifiée avec un thermomètre préalablement étalonné, ayant
une incertitude de 0,05 °C. On pourrait introduire la capabilité de l’instrument par rapport à la
tolérance de l’enceinte. La valeur lue sur le thermomètre est : 37,2 °C.
Explication :
Il s’agit de s’assurer de la conformité des résultats d’étalonnage au regard de son besoin
usuellement exprimé sous le nom d’erreur maximale tolérée (EMT).
Page 17 sur 31
Pour s’assurer de la conformité à l’EMT, il convient de vérifier que la somme de la valeur
absolue de l’erreur de mesure et de l’incertitude d’étalonnage est inférieure à l’erreur
maximale tolérée.
NOTE 1 : les termes "erreurs maximales tolérées" ou "limites d'erreur" sont généralement utilisées
lorsqu'il y a deux valeurs extrêmes.
NOTE 2 : il convient de ne pas utiliser le terme "tolérance" pour désigner l'erreur maximale tolérée.
Page 18 sur 31
Figure 1 : processus de raccordement métrologique
Les données de sortie du processus d’étalonnage sont des informations quantitatives, elles sont
consignées dans un document qui porte le titre de certificat d’étalonnage.
La vérification permet de s'assurer que les erreurs de justesse entre les valeurs indiquées par un
instrument de mesure et les valeurs connues correspondantes d'une grandeur mesurées sont toutes
inférieures aux erreurs maximales tolérées, définies par une norme, par une réglementation ou
une spécification constructeur).
Le résultat d'une vérification se traduit par un jugement de conformité (conforme, non conforme)
consigné dans un document qui porte le titre de constat de vérification.
Notons qu’un Constat de Vérification peut être annexé dans un Certificat d’Etalonnage.
On obtient de plus faibles incertitudes sur la justesse de l’instrument en appliquant les corrections
d’un certificat d’étalonnage car en se rapprochant de la valeur de référence, on diminue le doute
sur le résultat de mesure. Exprimer plus simplement, quand je corrige, le doute associé aux
résultats devient plus faible.
Page 19 sur 31
Si je demande un étalonnage et que j’applique les corrections (Cj ), l’incertitude-type de justesse
u (Cj ) sera uniquement l’incertitude-type de la correction, c’est-à-dire l’incertitude élargie U sur
2.
est :
Ensuite, on recense tous les facteurs d’influence possible sur le résultat, c’est l’analyse du
processus de mesure détaillé dans une séquence en début de formation. On appelle ces facteurs,
les grandeurs d’entrée, notées Xi.
Enfin selon les informations dont on dispose et selon l’organisation mise en place pour assurer la
qualité des résultats, plusieurs méthode d’évaluation de l’incertitude sont possibles :
Page 20 sur 31
Si on fait l’analyse en interne dans son organisme et que l’on sait écrire le modèle f reliant le
mesurande aux différentes grandeurs d’entrée, alors on peut mettre en œuvre la méthode
d’évaluation d’incertitude comme défini dans le GUM (guide pour l’expression de l’incertitude de
mesure). Cette méthode est la méthode de référence reconnue internationalement et c’est celle qui
est déroulée ensuite dans la suite du document.
D’autres méthodes de quantification de l’incertitude existent, elles sont plus globales et font appel
par exemple à de la caractérisation de méthode, à des résultats de cartes de contrôle interne et/ou
à des résultats de comparaisons interlaboratoires (comparaison interlaboratoires ou essais
d’aptitude).
Page 21 sur 31
Page 22 sur 31
2. Explications supplémentaires sur l’estimation de
l’incertitude de chacune des grandeurs d’entrée (ÉTAPE
2)
On appelle méthode d’évaluation de type A, les méthodes estimant l’incertitude-type à
partir de résultats expérimentaux.
Par exemple, pour estimer la répétabilité, j’ai répété n mesures dans les mêmes conditions.
L’incertitude-type, notée u est alors l’écart-type expérimental S.
On appelle méthode d’évaluation de type B, toutes les autres méthodes, c’est à dire celles
qui utilisent des informations sans faire de mesures.
■■j’utilise les résultats d’une notice constructeur qui stipule que, par exemple, l’influence du
facteur température sur notre résultat est au maximum de ± δ. Dans ce cas, pour transformer cette
information en incertitude-type, on fait l’hypothèse d’une loi uniforme ou rectangulaire pour
représenter la distribution possible des résultats et on calcule l’incertitude-type à partir de cette
distribution. On obtient :
Page 23 sur 31
En des termes plus simples :
Page 24 sur 31
La justesse est l’écart à une valeur de référence.
La spécificité : cette caractéristique consiste à vérifier que le signal n’est pas perturbé par la
présence d’interférents dans le milieu analysé.
La limite de détection est la valeur à partir de laquelle on considère avoir détecté sans pour
autant pouvoir quantifier.
La limite de quantification est la valeur à partir de laquelle on peut donner un résultat chiffré
et une incertitude.
En conclusion, la validation est toujours un équilibre entre les coûts, les risques et les
possibilités techniques.
Page 25 sur 31
Il ne faut pas oublier, que si on trouve un instrument "défaillant" au cours d’un étalonnage, il faudra
examiner tous les résultats de mesure obtenus avec cet instrument et en évaluer l’impact sur la
qualité des produits ou des services réalisés. Avec cet enjeu on comprend bien la nécessité de
mettre en place des méthodes simples de surveillance.
Dcrit = 2,8 s
Si la différence entre les deux résultats est plus petite que la différence critique, les résultats
sont validés.
3. Cartes de contrôle
L’idée de base, due à W. A. Shewhart (1924), a été d’utiliser une étude préalable de la
variabilité d’un processus en régime stable pour calculer l’intervalle de variation probable
de la statistique suivie et de faire apparaître sur le graphique les limites de cet intervalle. On
surveille ainsi une moyenne et/ou un écart-type. Ces techniques font l’objet de normes.
Page 26 sur 31
Il existe également d’autres cartes :
■■carte à moyenne mobile avec pondération exponentielle (EWMA), le poids des
données anciennes diminue progressivement ;
■■carte à somme cumulée (CUSUM) sommation algébrique des écarts à une valeur
de référence.
Le principe d’une méthode de surveillance par carte de contrôle, consiste à "mesurer" un étalon
avec le processus de mesure. Cet étalon peut être un objet quelconque, on lui demande simplement
d’être stable dans le temps. Si la valeur de la grandeur qu’il représente est connue alors on pourra
mieux exploiter la carte.
Page 27 sur 31
Le diagramme est établi pour n = 1.
Si le processus reste "sous contrôle", les points doivent rester entre les limites de surveillance
définies par deux fois l’écart-type s0 représentant la répétabilité du processus de mesure.
Si l’on se trouve dans l’une des situations précédentes, on doit redoubler de vigilance et
effectuer des vérifications sur le processus de mesure.
Page 28 sur 31
Les référentiels du métrologue
1. Pourquoi des référentiels ?
Nous avons vu au cours de cette formation que la métrologie est une discipline "transverse"
l’entreprise. Elle intervient depuis la conception des produits jusqu’à leur mise au rebut. Le
métrologue doit donc échanger avec différents interlocuteurs tant internes qu’externes à
l’entreprise. Il faut donc disposer de règles, de concepts partagés, de modes d’expression des
résultats de mesure pour prendre de bonnes décisions. C’est le but de la normalisation de fournir
des outils permettant d’obtenir des données techniques fiables et d’organiser les échanges
d’information le plus efficacement possible.
De nombreux référentiels peuvent s’appliquer mais nous avons choisi de ne présenter que
ceux qui sont communs à tous les métrologues quelle que soit leur entreprise ou leur
domaine d’activité.
Nous citerons en premier, le Joint Committee for Guides in Metrology (JCGM) qui
rassemble huit organisations internationales : Le Bureau International des Poids et Mesures
(BIPM), la Commission Electrotechnique Internationale (CEI), la Fédération Internationale
de Chimie Clinique (IFCC), l’Organisation International de Normalisation (ISO),
l’Organisation Internationale de Métrologie Légale (OIML), l’Union International de
Chimie Pure et Appliquée (UICPA), L’Union Internationale de Physique Pure et Appliquée
(UIPA) et la Coopération International sur l’agrément des laboratoires d’essais (ILAC). Le
JCGM élabore le vocabulaire des métrologues, le VIM et le Guide pour l’expression de
l’incertitude de mesure, le GUM ainsi que les documents associés. Ces documents sont
détaillés aux chapitres 4 et 5.
Ce texte écrit dans l’esprit d’ISO 9001, décrit dans le cadre d’une approche processus ce
qu’il faut mettre en place pour manager les processus de mesure et démontrer la conformité
aux exigences métrologiques.
Son grand mérite est d’avoir pris le parti de s’intéresser aux processus de mesure et de ne
pas s’intéresser uniquement aux instruments de mesure. Une autre originalité a été de définir
les exigences en terme d’objectifs et non pas de moyens, ce qui a fait dire à certains que
l’on devait passer du métrologue obéissant au métrologue intelligent.
Le VIM concerne la métrologie c’est à dire la science des mesurages et ses applications, il
couvre également les principes de base régissant les grandeurs et les unités. Si la première
édition du VIM trouvait ses principales sources dans la physique et dans la métrologie légale
(métrologie essentiellement liée à la régularité des transactions commerciales et à la sécurité
des citoyens), la troisième édition considère qu’il n’y a pas de différence fondamentale dans
Page 30 sur 31
les principes de base des mesurages en physique, chimie, biologie médicale, biologie ou
science de l’ingénieur. Le VIM a également essayé de couvrir les besoins conceptuels des
mesurages dans les domaines tels que la biochimie, la science des aliments, l’expertise
médicolégale et la biologie moléculaire.
Il faut bien comprendre que ce qui est important ce sont les concepts et ensuite on utilise
des mots pour présenter, véhiculer, résumer les concepts. Le partage des concepts et
leur compréhension au sein de cultures parfois fort différentes constitue le challenge de
tout vocabulaire technique.
"Lorsqu’on rend compte du résultat d’un mesurage d’une grandeur physique, il faut
obligatoirement donner une indication quantitative sur la qualité du résultat pour que
ceux qui l’utiliseront puissent estimer sa fiabilité. En l’absence d’une telle indication,
les résultats de mesure ne peuvent pas être comparés entre eux, soit par rapport à des
valeurs de référence données dans une spécification ou une norme. Aussi est-il
nécessaire qu’il existe une procédure facilement applicable, aisément compréhensible
et largement acceptée pour caractériser la qualité du résultat d’un mesurage, c’est-à-
dire pour évaluer et exprimer son incertitude". Cet extrait de l’introduction du GUM
résume parfaitement les objectifs de ce document.
Page 31 sur 31