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Les contractuels : la fin du contrat

LA CESSATION DU CONTRAT DU FAIT DE L’AGENT

La cessation définitive de fonctions du fait de l’agent peut avoir différentes causes :


Les causes entraînant la cessation du contrat de plein droit ;
Le départ à la retraite ;
Le décès ;
La démission ;
L’abandon de poste.

A. La cessation du contrat de plein droit

La perte d’une condition générale de recrutement


 Article 39-1 du décret n° 88-145 du 15 février 1988.
Cet article précise les hypothèses entraînant de plein droit la cessation du contrat, sans préavis ni versement de
l’indemnité de licenciement.
Ces hypothèses correspondent à la perte d’une condition générale de recrutement.
Il s’agit :
• Du non renouvellement d’un titre de séjour ;
• De la déchéance des droits civiques ;
• De l’interdiction d’exercer un emploi public prononcée par décision de justice sur le fondement de
l’article 131-26 du Code pénal.
Dans ces hypothèses, l’autorité territoriale se trouve en situation de compétence liée pour mettre fin au contrat.
À l’issue de ces périodes ou en cas de délivrance d’un nouveau titre de séjour, l’agent peut solliciter son réemploi
auprès de son précédent employeur.
Les autres cas de cessation de plein droit du contrat
Le cas prévu à l’article 18-1 du décret du 15 février 1988
À l’occasion des congés suivants :
- Congé pour événements familiaux ;
- Congé pour convenances personnelles ;
- D’un congé pour création d’entreprise.
L’agent doit solliciter au moins 3 mois avant leur terme, le renouvellement de ceux-ci ou son réemploi par lettre
recommandée avec demande d’avis de réception.
Lorsque l’agent n’a pas fait connaitre sa décision dans le délai imparti, il est présumé renoncer à son emploi.
L’autorité territoriale doit tout de même l’informer sans délai, par lettre recommandée avec demande d’avis de
réception, des conséquences de son silence.

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DOCUMENTATION / CONSEIL
FÉVRIER 2017
En l’absence de réponse de l’agent dans un délai de 15 jours à compter de la réception de ce courrier, il est mis
fin au contrat de l’agent de plein droit et sans indemnité au terme du contrat.
Le cas prévu à l’article 35-3 du décret du 15 février 1988
Lorsque l’agent qui a bénéficié d’un congé pour suivre un cycle préparatoire, un stage et le cas échéant une
période de scolarité préalable à un stage est titularisé à l’issue de la période de stage, il est mis fin de plein droit
à son contrat sans indemnité ni préavis.

B. La retraite

La retraite intervient sur demande de l’agent contractuel dès lors qu’il a atteint l’âge minimum ou d’office lorsqu’il
a atteint la limite d’âge.

C. Le décès

Le décès de l’agent entraîne automatiquement la fin de l’engagement et ouvre droit à des prestations sociales
(capital-décès, pension de réversion).
L’autorité territoriale doit prendre un arrêté de radiation des cadres le lendemain du décès.

D. La démission

 Article 39 du décret n° 88-145 du 15 février 1988.


Le délai de préavis
L’agent contractuel qui présente sa démission est tenu de respecter un préavis qui est de :
• Huit jours pour l’agent qui justifie auprès de l’autorité qui l’a recruté d’une ancienneté de services inférieure
à six mois de services ;
• Un mois pour celui qui justifie auprès de l’autorité qui l’a recruté d’une ancienneté de services égale ou
supérieure à six mois et inférieure à deux ans ;
• Deux mois pour celui qui justifie auprès de l’autorité qui l’a recruté d’une ancienneté de services égale
ou supérieure à deux ans.
Par dérogation, l’agent qui ne reprend pas son emploi à l'issue d'un congé de maternité ou d'adoption est tenu
de notifier cette intention 15 jours au moins avant le terme de ce congé.
La démission est présentée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception.
Le délai de préavis débute le jour suivant la notification de la démission, il s'impose à l'agent comme à
l'administration, par conséquent, la fin des fonctions et l'interruption de la rémunération ne peuvent pas
intervenir avant son expiration (CE n° 296099 du 12 décembre 2008).
Pour la détermination de la durée du préavis préalable à la démission de l’agent, l’ancienneté est décomptée
jusqu’à la date d’envoi de la lettre de démission.
Elle est calculée compte tenu de l’ensemble des contrats conclus avec l’agent, y compris ceux effectués avant
une interruption de fonctions sous réserve que cette interruption n’excède pas quatre mois et qu’elle ne soit pas
due à une démission de l’agent.
Les congés pris en compte pour la détermination de cette ancienneté sont les suivants :
• Congés annuels ;
• Congé de formation de cadres et d’animateurs pour la jeunesse ;
• Congés pour formation professionnelle pour bilan de compétences ou pour validation des acquis de
l’expérience ;
• Congé pour formation syndicale ;

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• Congé de représentation au sein d’une association ou mutuelle ;
• Congé de maladie ordinaire ;
• Congé de grave maladie ;
• Congé pour accident de travail ou maladie professionnelle ;
• Congé maternité, paternité, accueil d’un enfant, adoption ;
• Congé de présence parentale ;
• Congé de solidarité familiale ;
• Congé sans traitement pour événements familiaux ;
• Congé pour accomplissement du service national, d’une période d’instruction militaire, d’une période
d’activités dans la réserve opérationnelle ou dans la réserve sanitaire.
Les congés non listés ci-dessus ne font pas perdre à l’agent l’ancienneté acquise avant leur octroi, ainsi, la
période d’exercice des fonctions n’est pas interrompue, mais seulement suspendue.
Le contenu de la lettre de démission
L’agent doit dans sa lettre manifester de façon expresse son intention de quitter le service. (CAA Lyon
n° 96LY02362 du 6 novembre 1998).
La demande ne doit pas obligatoirement comporter le terme de "démission". La seule volonté non équivoque
de ne pas poursuivre ses fonctions suffit à regarder une lettre comme constituant une démission
(CAA Bordeaux n° 12BX03059 du 8 avril 2014).
Pour être valable, la démission ne doit ni être entachée d'un vice de consentement, ni être prise sous la
contrainte.
Contrairement aux fonctionnaires, la démission des agents contractuels n’est pas subordonnée à l’acceptation
de l’autorité territoriale sauf si une clause en ce sens est prévue dans le contrat.
L'agent peut retirer sa démission avant que celle-ci ait été régulièrement acceptée par l'administration et soit
ainsi devenue définitive.
- CE n° 130327 et 130328 du 28 juin 1996.
Lorsque l'agent a démissionné suite à la modification substantielle de son contrat, il appartient au juge
administratif d'apprécier si la décision d'acceptation de la démission doit être regardée comme un licenciement.
Le juge statue eu regard notamment à la nature et à l'ampleur des modifications apportées au contrat, au
comportement de l'employeur et aux motifs pour lesquels l'agent a cessé son activité.
- CE n° 384308 du 30 décembre, 2015.
La démission d’office
 Article 13, II du décret n° 88-145 du 15 février 1988.
À l’issue d’un congé sans traitement (suite à inaptitude temporaire après un congé rémunéré ou faute
d’ancienneté suffisante) ayant duré au moins un an, l’agent qui ne présente pas sa demande de réemploi par
lettre recommandée avec demande d’avis de réception au plus tard un mois avant l’expiration du congé est
considéré comme démissionnaire.
Les conséquences de la démission
La démission entraine :
- La rupture du lien avec l'administration ;
- L'exclusion du bénéfice de l'indemnité de licenciement ;
- L'absence de tout droit à la perception des allocations pour perte d'emploi, à moins que la démission
ne résulte d'un motif reconnu légitime par la réglementation.

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L'agent bénéficiaire d'un CDI peut prétendre au bénéfice d'une "indemnité de départ volontaire" après avoir
démissionné pour l'un des motifs suivants :
- Restructuration de service ;
- Départ définitif de la fonction publique territoriale pour créer ou reprendre une entreprise ;
- Départ définitif de la fonction publique territoriale pour mener à bien un projet personnel.
Cette indemnité est octroyée dans les conditions fixées par le décret n° 2009-1594 du 18 décembre 2009.
La collectivité est tenue de fournir à l’agent contractuel démissionnaire le formulaire d’attestation d’emploi
destiné à Pôle emploi.
Document à télécharger sur www.cdg33.fr
 Accueil > Conseil/Actions statutaires >
- L’indemnité de départ volontaire dans la fonction publique territoriale

E. L’abandon de poste

La procédure d’abandon de poste s’appuie sur une circulaire ministérielle du 11 février 1960 et sur la
jurisprudence.
Cette procédure permet la radiation des cadres en dehors de toute procédure disciplinaire (pas de saisine du
Conseil de discipline) et notamment du principe de la communication du dossier.
Eléments constitutifs de l’abandon de poste
Constitue un abandon de poste le fait pour un agent de ne plus se présenter sur son lieu de travail sans fournir
de justification valable.
Il doit, en toute conscience, vouloir rompre ses liens avec le service.
Pour que l’abandon de poste soit avéré, l’absence de l’agent doit être totale et prolongée. En effet, un simple
retard ou une absence d’une journée ne peuvent être qualifiés d’abandon de poste et relèvent, le cas échéant,
de la procédure disciplinaire.
Dans ce cas, l’autorité territoriale peut enclencher une procédure visant à caractériser une situation d’abandon
de poste.
Procédure de mise en demeure
L’autorité territoriale doit mettre en demeure l’agent, sous forme écrite et notifiée, de rejoindre son poste ou de
reprendre son service dans un délai fixé par elle, sous peine d'encourir une radiation des cadres sans procédure
disciplinaire.
- CE n° 147511 et 147512 du 11 décembre 1998.
La mise en demeure répond à un formalisme rigoureusement élaboré par la jurisprudence.
Elle doit respecter les conditions de fond et de forme suivantes :
- La fixation d’un délai de réponse, ce dernier doit être précis et raisonnable.
Un courrier de mise en demeure de reprendre ses fonctions « immédiatement » ou sous un délai d’un
jour ne répond pas à ces critères.
- L’information sur le risque encouru, à savoir l’éviction sans procédure disciplinaire préalable.
L’agent doit en effet dès le courrier de mise en demeure être informé précisément des sanctions
auxquelles il s’expose en ne répondant pas au courrier.
- La signature par l’autorité territoriale.

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Le non-respect de ces conditions peut entraîner en cas de recours contentieux la nullité de la mesure d’éviction
pour vice de forme.

Effets
En cas de refus manifeste d’obtempérer, de silence ou de présentation par l’agent de justificatifs non retenus
par l’administration, la rupture du lien avec l’administration est établie et l’abandon de poste est caractérisé.
La sanction est alors l’éviction. La particularité est que cette éviction ne s’accompagne pas des garanties
prévues dans le cas de la mise en œuvre d’une procédure disciplinaire comme la communication du dossier à
l’intéressé et la saisine du conseil de discipline.
L’autorité territoriale prend un arrêté de radiation des cadres pour abandon de poste.

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