Bain de sang

Benoît Attinost

J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00

J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00
 Benoît Attinost

Bain de sang

J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00

Crédits

Idée originale et textes : Benoît Attinost

Direction éditoriale : J. « Jemrys » Rueff

Secrétariat d’édition : Daniel Latreille
Fabrication : J. « Jemrys » Rueff

Graphismes maquette : Virginie Andres

Mise en page et graphismes additionnels : J. « Jemrys » Rueff

Studio de développement : Les Écuries d’Augias

www.ecuries-augias.com
© SYCKO, 2020
3, Rue de Plaisance
92340 Bourg La Reine

www.sycko-fab.com

ISBN : 979-10-94206-32-4
Cette publication fut précédemment publiée en 2015 par les Écuries d’Augias dans une édition limitée
imprimée à 100 exemplaires et offerte dans le cadre de la souscription de WITHIN.

Tous droits réservés. Toute reproduction sans permission écrite de l’éditeur est expressément refusée, sauf
dans un but de présentation. Les joueurs peuvent reproduire les feuilles de personnage et les annexes des
scénarios pour un usage personnel exclusivement. La mention ou la référence à une quelconque entreprise
ou produit dans ces pages n’est pas une atteinte aux labels ou marques déposés concernés.

Sommaire
Bain de sang Personnages prêts-à-jouer
L’histoire en quelques morts 5 Antony Favre (Tony) 18
Mise en bouche 7 Dr. Luc Prevost (Doc) 19
Quand on arrive en ville... 7 Brahim Kader (Kad) 20
Bleu... J’avais dit bleu... Pas saignant... 9 Emmanuel(le) Rosier (Manu) 21
Ad mortem festinamus 11 Juliette Gants (Ju) 22
Accélération et (ré)actions 12 Fiche de personnage vierge 23
Le plat du jour 14
Attaques et contre-attaques 16
Fin ? 17
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 Bain de san
g

Ce petit scénario peut servir de First Contact
à une équipe travaillant pour une agence gouver-
nementale comme le FBI, la gendarmerie, etc.
D’ailleurs, histoire de changer un peu, la trame se
déroule en France et non pas aux États-Unis, comme
la plupart des autres scénarios de WITHIN. Cepen-
dant, il suffit de transformer les noms des PNJ et
des lieux pour l’adapter à n’importe quel autre pays.
Comptez deux ou trois séances. En lisant, réfléchis-
sez aux meilleurs endroits pour couper l’histoire et
tenir vos joueurs en haleine.
Douce Francevous... allez dépeindre n’est pas la
Bain de sang
L’histoire en quelques morts
Pour simplifier la lecture du scénario, voici
directement sa trame principale.
Deux Artisans (cf. page 257 du Livre de Base) ont
invoqué un démon sous la forme d’un litre de sang,
afin de l’intégrer dans une clepsydre maudite.
La créature liquide a réussi à briser ses liens
magiques et a tué le premier sorcier en le pénétrant
par la bouche, le nez et les yeux, pour le vider de
ses fluides et ressortir sous la forme d’une flaque
de sang, bien plus importante. C’est comme ça que
le démon assimile l’âme de ses victimes, mais aussi
leur personnalité et les informations qu’elles
possèdent. Le second Artisan, Léon Gauthier,

La France que
terrorisé et blessé, a pris la fuite et le cadavre de

véritable « Douce France », pas plus queTH les États- son collègue, Ernest Beauchamp, a été découvert par

Unis décrits dans les scénarios pour spérée, WI IN. une patrouille de gendarmerie, intriguée par la vue

Elle est plus sombre, plus sale, plus dése

de la porte du pavillon grande ouverte.

dotée de systèmes policiers et judiciaires plus durs

Le démon doit toujours ressortir des victimes
qu’il vide, rester à l’état de flaque pendant
et plus répressifs. Inspirez-vous de films comm e La quelques heures (pour se reposer et assimiler
Haine, Frontière(s), La Horde ou Nikit e CSI ou es
a (côt é forc l’âme), avant de partir à la recherche d’une
de l’ordre), mais aussi de séries comm avancé que nouvelle proie (humaine ou animale). Si la victime

Bones pour le niveau technologique plus

est de petite taille (comme un rat), la période de

dans la réalité (analyses ADN en une heur e, plans en repos n’est que de quelques secondes. Pour un être

3D, scan des empreintes pour consultat directe ion plus important, comme un homme ou une vache, il
faut une heure ou deux d’immobilité. Si le démon
sur un fichier, etc.). a consommé plus de dix humains (et que sa taille
Imaginez toutes les villes comme des banlpoub ieues est donc de plusieurs mètres cubes), il ne lui faut

sordides, couvertes de graf fitis et où les elles plus que quelques minutes pour "digérer" le fluide.

s’amassent dans les rues (qua nd elles ne brûl ent La créature est sensible à la forte chaleur qui

pas). Le pays est paralysé par de violentesés, les

la brûle et à l’air qui la coagule. Elle préfère

manifestations, les policiers hués ou lynch

donc se réfugier dans les endroits humides,

politiques corrompus ou défaillants et lesenméd ias moites et sombres comme les canalisations ou les
égouts. C’est d’ailleurs par ces derniers qu’elle
étouffés par des reali ty show s de plus plus se déplace. L’eau ou la dilution dans l’eau ne
racoleurs ou dangereux. Le gouvernemen t néo- la dérange pas, mais ne la renforce pas non plus.
fasciste n’a plus les moye ns de paye r pour le Elle peut se reconstituer un peu plus loin si on
chômage endémiqu e et la Sécu rité Soci ale. La finance cherche à la "noyer". Les produits chimiques, par

a terminé son travail de destruction de. Lel’écoprés nomie contre, comme les coagulants ou les dissolvants, la

et la crise a donc repris de plus belle ritaire qu’il ident détruisent.

s’est fait élire sur un programme sécu fait exploser

Le démon n’est pas qu’un simple Blob. Il est

n’arrive même pas à appliquer (ce qui i ceux des

intelligent, très prudent, peut sacrifier et
solidifier une partie de sa flaque pour tourner un
les chiffres de la criminalité, mais auss verrou ou une poignée (mais le sang caillé restera
violences policières). sur place) et prendre la fuite s’il se sent en

Heureusement, il reste quelques gens « b ons », danger. Son but est de retrouver l’Artisan qui a

que ce soit dans la police, l’arm ée, la gend arm erie, survécu, Léon Gauthier, afin de lui faire payer son

la rue, les administrations. Des gens qui ont gard é impudence. S’il peut provoquer le plus de dégâts

la « foi » (pour des raisons pers onne lles, polit ique s, possible avant, il ne va pas se priver.

religieuses, etc.). Ces gens sont les PJ.

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 Il sait qu’à terme ses actions vont attirer un
Chasseur, et qu’il va devoir repartir en Carcerie.
D’ailleurs, sa cible est toujours en ville, dans
sa chambre d’hôtel en centre-ville, blessée et
incapable de faire autre chose que de se traîner
du lavabo au lit. Mais le monstre se moque d’être
discret ou d’attirer l’attention d’un Chasseur.
Il veut avant tout se venger. S’il y arrive, il
cherchera à se gorger d’âmes, avant de fuir dans
Scénario
Les PJ vont être impliqués dans cette histoire en
tant que représentants de la loi : ils appartiennent
à la BIRM (cf. l’encadré plus bas). Cependant,
rien ne vous interdit d’inventer une organisation
d’enquêteurs de l’occulte à la française, en vous
inspirant des modèles suggérés dans le Livre de Base
de WITHIN. Après tout, le Pentacle est international.
Les PJ peuvent aussi n’être que des quidams pris
dans l’histoire et cette dernière deviendra leur

son monde, repu et plus puissant que jamais.
Sa stratégie est simple  : il se déplace par
les canalisations et les égouts, à la recherche
de cibles faciles. Il connaît le nom de l’hôtel de
Gauthier, mais il ne connaît pas la ville, la région
ou même le pays où il a été invoqué. Donc il lui faut
un peu de temps pour assimiler les informations de
ses victimes et retrouver l’Artisan. Ses mouvements
provoquent des pannes dans la distribution, mais
surtout l’évacuation de l’eau (il n’aime pas les
produits chimiques, alors il bouche les accès le
temps de passer).
First Contact. Autre possibilité, plus longue à
mettre en place, les PJ peuvent être des Artisans ou
des sorciers à qui on a volé la formule d’invocation
du démon sanguin (peut-être sans en connaître la
nature). Ils viennent donc dans la petite ville
où se passe l’action pour récupérer les documents
volés et obtenir réparation (cf. l’encadré "Et
si... Le dragon se réveille", page 10).

La BIRM
Le moyen le plus simple
sociale explosive du pays, lesdediflanfércer les PJ dans le scénario consiste à les lier aux forces de l’or
Ces brigades feraient passer les age ents gouvernements ont créé des sec dre. Vu la situation
nts tion s spé cia les pou r lutt er
Mobile, prononcez les initiales et pas de la BAC pour des enfants de chœur. La BIRM (Brig contre la criminalité.
parmi les plus velus, qui s’occupent « birm ») regroupe à la fois des policiers d’expérience et ade d’Intervention Rapide
le plus rapidement possible, dès qu’ de sécuriser les scènes de crimes ou d’en assurer l’accès. Cesune flopée d’anciens CRS,
débarquent avec des cars remplis deun crime majeur est découvert, empiétant souvent sur leurs super flics interviennent
sont très peu appréciés de la popula gros bras et du matériel de pointe. Inutile de dire que ma collègues locaux. Ils
leurs 4x4 blindés provoque plus de tion et que la présence de leurs gardes-du-corps ou de lgré la propagande, ils
ordres du colonel Frênet, les memb troubles qu’elle n’en prévient. Cependant, sous les
seulement des arrestations par raf res de la BIRM obtiennent de vrais résultats (pas
d’autres services) et arrivent à résles pour gonfler les statistiques, comme dans
Du coup, depuis la création de la brioudre des affaires réellement compliquées.
été la cible d’enquêtes et arrêtées, gade, plusieurs personnes influentes ont
à plisser du nez lorsqu’on l’évoque. ce qui fait que les politiques commencent
de ce groupe d’élite soit reconduit Il n’est pas dit que le budget faramineux
scandale, le colonel Frênet (un hom dans les années à venir ou qu’au moindre
au mieux rigides) ne saute. me intègre, mais aux idées politiques
Les PJ peuvent donc êtr
spécialistes en balistique, légeistedess) exp
ou
erts dans un domaine d’investigatio
n (scientifiques, enquêteurs, compta
tireur délite). Si certains sont des l’un des gros bras qui les accompagne (combattant ém éri
bles,
dans un plus grand nombre de dom som mit és dan s leu r domaine (niveau 3), les PJ eux, son te, spé cia list e des émeutes,
aines que la moyenne humain t gén
e. Seuls les meilleurs peuvent travai éra lem ent Trè s bons (2)
Si vous jouez en campagne, n’hésitez ller pou r la BIRM.
(COPS, Nécropolice) ou de séries télé pas à vous inspirer des autres jeux de flics pour créer
d’une radicalisation des forces de l’or visées, sachant qu’il faudra tenir compte du contexte trè votre propre organisation
Haussez un peu le niveau technolog dre. Robocop (le début du premier) ou Frontière(s) sonts violent de la France et
ique auquel la BIRM a accès, histoir de nes inspirations.
e de rendre le récit plus flubon ide.

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 Mise en bouche
Le scénario commence sur les chapeaux de roue,
alors que les PJ viennent de démasquer « l’Étouffeur
de Saint Denis », Jimmy Dufray, qui a plus d’une
vingtaine de victimes au compteur (asphyxiées avec
un sac plastique sur la tête), mais qui est aussi le tra-
fiquant le plus charismatique de la Cité de Étoiles,
un ensemble de barres en voie de démolition dont
la police « classique » n’ose même plus s’approcher.
La fouille de la cave du suspect a permis de décou-
vrir les cartes de crédit des victimes, ainsi que des
photos de leurs cadavres juste après leur mort. Lais-
ser filer Jimmy, c’est être certain qu’il va encore tuer
(il ne contrôle plus des pulsions), mais le tuer, c’est
prendre le risque de provoquer une explosion de vio-
lence dans cette partie de la banlieue. Il faut donc
l’appréhender vivant et prouver aux jeunes en colère
qu’il est bien le fameux Étouffeur qui a sévi dans
le quartier (en montrant les photos, par exemple,
ou en le faisant avouer devant la foule furieuse qui
cherchera, du coup, à le lyncher). Dans tous les cas,
Quand on arrive en ville…
Frênet ne cache pas que le dossier est étrange et
que les PJ vont devoir faire preuve d’une certaine
discrétion. Donc, comme Loge sur Oise, la petite
ville où ils vont enquêter, n’est pas une zone consi-
dérée à risque (malgré la présence de deux quar-
tiers chauds, mais isolés du centre historique), il a
décidé de limiter les effets d’arrivée et de réduire au
minimum l’escorte habituelle. En gros, les PJ vont
bénéficier de deux véhicules blindés et banalisés
avec chauffeur (si aucun PJ n’est spécialisé dans la
conduite), du matériel d’enquête habituel dans le
coffre du premier 4x4 et de l’arsenal de base dans
l’autre.
Le point positif, c’est que le capitaine de gen-
darmerie local, le capitaine Dormel, a lui-même
demandé l’intervention de la BIRM. Donc, les col-
lègues locaux ne devraient pas poser de problème.
Illustrant sa présentation de photos, Frênet
explique la situation. Il y a 6 heures précisément
le corps sans vie d’Ernest Beauchamp a été décou-
vert par une patrouille de la gendarmerie, intriguée
de voir la porte de son pavillon ouverte. Le cadavre
était dans le salon, complètement vidé de son sang,
ledit sang se trouvant tout autour, au sol, sur les
murs et même au plafond. Quelqu’un s’était amusé
à retirer tout les fluides du corps, sans qu’on sache
comment, avant d’en maculer la scène de crime.
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même le meilleur, il faut opérer une retraite sous
les cailloux, les cocktails molotov, les barres de fer
et les ordures lancées depuis les étages.
Cette scène de poursuite, de combat, de dia-
Bain de sang
logue et de retraite est un bon moyen de découvrir
le système de WITHIN, mais aussi l’ambiance de
cette France alternative. N’hésitez pas à en rajou-
ter dans la noirceur et à improviser des péripéties
(par exemple en obligeant un gros bras à se calmer
avant qu’il ne charge un groupe de gamins qui cail-
lassent son véhicule). Ne laissez jamais le temps à
vos joueurs de souffler, avant de couper la scène de
retraite et passer à la suite (peut-être avec un géné-
rique, si vous voulez donner un côté série télévisée).
De retour au QG (à Paris, dans un immeuble isolé
du reste du quartier par des grilles et des barrages),
les PJ sont accueillis par le colonel lui-même et briè-
vement félicités ou non, avant de recevoir leur nou-
velle affectation.
Craignant que la presse n’apprenne l’affaire et que
la petite ville ne tombe dans la psychose, le capi-
taine Dormel a décidé immédiatement de transférer
le cas à la BIRM. Rien n’a été touché et seules des
photos ont été prises. Les PJ sont attendus le plus
rapidement possible sur place et si leur équipe ne
compte pas de légiste, un PNJ répondant au nom de
Docteur Vaillard les accompagnera. Froid, pédant, à
la BIRM uniquement pour obtenir une promotion, il
méprise dès le début les PJ, surtout les « gros bras »
qu’il considère, au mieux, comme des larbins attar-
dés. Vous aurez plaisir à l’éliminer au moment le
plus critique du scénario.
Frênet veut absolument éviter de se retrouver
avec une histoire de vampire à gérer et compte sur
les PJ pour limiter les éclats.
En route, nos héros peuvent en apprendre plus
sur Loge sur Oise. À l’instar de Dreux ou de Mantes-
la-Jolie, cette bourgade en limite de l’Île-de-France
est un « ghetto à la campagne ». La vieille ville est
coincée entre deux cités, Les Molières et Loge
2000, respectivement au nord et au sud, l’est et
l’ouest se composant de résidences pavillonnaires
dans un sale état, où des « milices citoyennes »
patrouillent entre deux tournées de Pastis. Les habi-
tants des deux cités ne votant pas, c’est un parti
d’extrême droite qui possède la mairie depuis des
7
 décennies et qui coupe tous les budgets pour aider
les jeunes à s’en sortir. Par contre, la fête médié-
vale, qui va avoir lieu un peu après l’arrivée des PJ,
attire pas mal de monde chaque année et coûte une
fortune à la municipalité (qui ferme les MJC des
quartiers par ailleurs, faute de budget). Une unique
ligne de train TER (souvent en grève et toujours en
retard) permet de monter sur Paris et une nationale
Scénario
contourne la ville par le nord. Autour, il n’y a que
des champs, quelques usines en friche, de la forêt
mal entretenue et des abattoirs volaillers ressem-
blant à un camp de concentration. À l’est, à la limite
nord de Loge 2000, se trouve une station d’épura-
tion imposante, dont les émanations empuantissent
la ville dès que le vent n’est pas favorable. Les PJ
devraient sentir ces effluves malodorants et se
demander d’où ils viennent, ce qui a une certaine
importance, puisque c’est là que le démon risque
de se réfugier si son volume lui interdit de rester
dans des endroits plus confinés. La vieille ville a été
bombardée pendant la seconde Guerre Mondiale
et les remparts médiévaux ont été détruits. Seule
la grosse église en centre-ville domine et bénéficie
de budgets conséquents (alors que les musulmans
des deux cités doivent prier dans des caves ou dans
les rues, faute de locaux). Les maisons n’ont donc
aucun charme, leur crépi étant rongé par un lichen
gris. Les commerçants ont l’amabilité de portes de
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prison (surtout qu’ils sont très occupés par la prépa-
ration de la fête médiévale, qui leur permet de dou-
bler tous leurs prix). À l’ouest se trouve un centre
commercial construit autour d’un grand hypermar-
ché, mais il y a plus de vigiles que de clients la plu-
part du temps. Un cinéma miteux ouvre encore une
salle aux sièges délabrés. Bref, si vous ajoutez à cela
une pluie permanente, des groupes de gamins qui
s’affrontent sans autre raison que l’ennui, des fas-
cistes qui collent des affiches racistes sur les murs
des MJC abandonnées, deux collèges en difficulté
et une piscine crasseuse, vous avez exactement de
quoi déprimer nos super flics. Les cités n’ont pas
de bandes et c’est la fierté du capitaine de gendar-
merie, seulement quelques jeunes désœuvrés prêts
à faire toutes les conneries qui se présentent. La
grande criminalité n’a aucun intérêt pour ce trou
paumé et à part quelques affaires sordides montées
en épingle par une presse avide de sang et des cli-
chés racistes, il ne se passe grand-chose ici (un peu
de prostitution, quelques petits recels ou deals).
Il faut une heure et demie pour arriver à Loge sur
Oise, essentiellement à cause du mauvais temps et
des zones de travaux (abandonnées) à traverser.
Sur place, le capitaine accueille lui-même les PJ
et indique ce qu’il sait de la victime en les condui-
sant au pavillon.
 Bleu... J’avais dit bleu... Pas saignant...
Le corps est celui d’Ernest Beauchamp, un sexa-
génaire à la retraite issu de l’éducation nationale,
qui a hérité de la maison de son oncle il y a cinq
ans, mais qui a passé l’essentiel de sa vie en ban-
lieue nord. Sans histoire, aimable, discret, apoli-
tique et au casier vierge, Beauchamp était, d’après
une première enquête de voisinage, un reclus qui
laissait le jardin autour de son pavillon complète-
ment à l’abandon, malgré les plaintes déposées à la
mairie. Son oncle était un ancien légionnaire, mort
d’une crise cardiaque alors qu’il faisait son jogging
quotidien avec ses bergers allemands. Comme sa
main était crispée sur la laisse des molosses et qu’il
a eu son malaise au fond des bois, les chiens ont
mangé une part de sa grosse carcasse, avant d’être
retrouvés et abattus par un garde-chasse terrorisé
par cette découverte. De nombreuses rumeurs
entourent cette mort curieuse, mais il ne s’agit que
de fausses pistes; Beauchamp n’a rien à voir avec
ce qui n’est qu’une mort accidentelle. De fait, lui
et son oncle ne se parlaient plus depuis des années.
Dormel ouvre lui-même la porte du pavillon sor-
dide (murs en crépi gris, une fenêtre cassée et répa-
rée à l’aide d’un bout de bâche, grille rouillée...),
allume les lumières jaunes et laisse entrer les PJ
(odeur de vieux café, de poussière et d’humidité
rance, etc.).
Décrivez exactement la même chose que sur
les photos de scène de crime, sauf qu’il n’y a plus
aucune goutte de sang dans la pièce où gît le cadavre
rabougri. Toutes les surfaces sont immaculées. Les
toiles d’araignée et la poussière sous les meubles
sont absentes. La saleté et une partie du pigment
des papiers peints ont été emportées par le démon
au moment où il a quitté les lieux.
Le capitaine ne peut expliquer la situation et ses
hommes affirment que personne n’est entré dans le
pavillon. De fait pour nettoyer une scène de crime
de la sorte, il faudrait du matériel bruyant, encom-
brant, odorant, impossible à utiliser sans attirer
l’attention. Aucune société en ville ne propose d’ail-
leurs un tel service.
Les PJ ont, bien entendu, tout le matériel néces-
saire pour analyser les scènes de crime. En utilisant
du révélateur et des lampes noires, ils peuvent voir
que la pièce a été effectivement maculée de sang. Le
démon n’a pas pu emporter tout le fluide et a laissé
une trace de son déplacement vers l’évier de la cui-
sine. Cependant, cette trace est mélangée avec le
reste des taches et les PJ ne peuvent la différencier.
Ils le pourront plus tard pour pister le monstre, mais
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pas dans les lieux où il a « digéré ». Attention, si vous
leur suggérez d’emblée que le sang pourrait avoir
été déplacé au lieu d’avoir été nettoyé, vos joueurs
vont immédiatement deviner que c’est le fluide lui-
Bain de sang
même qui bouge et la surprise « blobesque » risque
de tomber à l’eau.
Le pavillon n’a pas été forcé, les analyses ne
révèlent aucune trace de produit nettoyant, l’ADN
des molécules de sang encore présentes ne permet
pas de remonter à une fiche (ce qui est curieux,
car dans cette France ultra policée et sécuritaire
presque toute la population est fichée « pour sa
sécurité », voir l’encadré à ce propos) et il n’y a pas
d’arme de crime évidente.
Considérez que les PJ ont le matériel de cam-
pagne pour procéder à une autopsie préliminaire
assez complète (le corps sera ensuite emporté dans
la capitale pour des analyses plus fines, mais qui
n’apporteront pas plus d’informations).
Le corps a été vidé de son sang par toutes les
voies naturelles (bouche, narines, oreilles, anus,
pénis, canaux lacrymaux, etc.). Ce qui est trou-
blant, c’est qu’il n’y a aucune trace laissée par un
instrument de pompage quelconque. Et même si
c’était le cas, aucune machine ne peut « sécher »
à ce point un organisme. Bien entendu, la peau a
commencé à perdre son pigment (elle est jaune par-
cheminée, mais sans veines apparentes, puisqu’elles
sont vides). Une inspection très minutieuse permet
de détecter de minuscules coupures au niveau des
mains et des avant-bras. Le démon a fait exploser la
clepsydre sanglante en s’échappant. Les deux Arti-
sans ont été blessés aux mains comme aux bras lors-
qu’ils ont tenté de lancer un contre-sort consistant
à agripper la relique et à la serrer le plus fort pos-
sible pour en empêcher la désolidarisation. Lorsque
les PJ rencontreront le second Artisan, mort ou vif,
ils remarqueront les bandages imbibés de sang sur
ses mains et ses avant-bras.
Enfin, dans le dos de la victime, les PJ vont
noter la présence d’un tatouage en forme de pen-
tacle dans lequel est entrelacé un serpent ailé (un
dragon en fait). Le second Artisan possède le même
tatouage, qui indique l’appartenance à l’école de
sorciers dite du Conclave Draconique Accepté
(CDA). Une recherche concernant ce symbole sur
Internet ne donne rien. Par contre, sur les fichiers
des Renseignements Gouvernementaux, le symbole
ressort comme étant celui d’une secte ésotérique
de dimension européenne, dont le siège se trouve
à Bâle depuis plus d’un siècle. La fiche précise que
9
 Et si... Le dradegon se réveille… (op tion) l’organisation est très fermée, impossible à infiltrer,
mais qu’elle ne semble pas poser de problème pour
Si la tentativefabrication de la cleps a été
ydre la sécurité nationale. La mention « à surveiller » est
un échec sanglant (hu hu !), c’est que nos deux Artisans la mention la plus basse dans le système (en gros,
n’avaient pas toutes les indications. Pou r être même plus le gouvernement s’en moque). Si on téléphone
,
précis, ils n’avaient pas l’autorisation des l’explosion,. aPire
leur école
volé au siège à Bâle, on tombe sur un simple répon-
Léon Gauthier, qui a pris la fuite aprè deur, mais, ce faisant, on attire l’attention du CDA
le livre de formules au CDA. (cf. l’encadré ci-contre).
étaient non
Scénario

Ce qu’il ignorait, c’est que les schémas aine s formules Autre élément important à trouver dans le salon
seulement incomplets, mais qu’e n plus cert
étaient cryptées. Cela explique le désastre. de Beauchamp, au sol, au milieu de minuscules
éclats de verre très coupants, traîne un anneau de
Si les PJ cherchent à entrer en contactenvo avec cuivre ouvragé. Il était placé autour de la clepsydre
er, va
l’école, le directeur, Rufus Bertholi la Marnaud yer deux et y sont inscrits trois noms. Il est probable que les
élèves : Amandine Cordier et Ivon de ière PJ cherchent dans leur base à qui ils correspondent.
(respectivement 50 et 45 ans, car s d’études etent
les élève s entr á  Maribelle Keinz. Allemande, sans profession, dis-
souvent à la CDA après des décennie présenter comme parue à l’âge de vingt ans à Berlin. Le dossier à
d’épreuves). Ces deux Suisses vont se e et chercher été classé sans suite il y a douze années, la police
des touristes venus pour la fête médiévalendre le livre. Ils concluant à une fugue.
à retrouver Léon Gauthier pour lui reprde la malheureuse á  Nadir Hadid, Français, magasinier, disparu en
veulent aussi effacer toutes les tracespavillon de région lyonnaise à l’âge de 46 ans. Son dossier est
expérience, par exemple en brûlant le la première scène de toujours ouvert dix ans après qu’il se soit volati-
Beauchamp (juste après l’examen de et lui peler son lisé en revenant du travail, mais personne ne s’en
crime). S’ils peuvent tuer Léon Gauthier été très bavards, occupe en réalité.
tatouage, ils le font. Sauf si les PJ ont rent tout de la á  Jeanne Aubert, elle, n’est dans aucun fichier,
lorsqu’ils arrivent, les deux Artisans igno de parfaites ce qui est curieux. En fait, cette jeune ouvrière
présence du démon. Ils peuvent donc faire s mor des cités jardins, à Suresnes, a disparu en 1951,
ts ou vivants.
victimes, brouillant encore plus les piste donc bien avant l’informatisation des fichiers de la
on
S’ils sont arrêtés, seule la présence . Et même aus’ilsdrag
du pent acle police. Son dossier existe dans les archives, mais le
sont
peut trahir leur appartenance au CDA ressortir ne sert à rien.
confondus, ils refusent de parler. Ces trois personnes ont été enlevées par des
Artisans du Conclave, sacrifiées et leurs âmes ont
été volées pour être stockées et utilisées ulté-
# Amandine Cordier rieurement dans la fabrication d’une relique. La
Occupation : Scientifique Très bon (2), destruction de la clepsydre les a libérées, mais
Spécialité(s) : Chimiste organique elles vont rôder encore un moment dans le pavil-
Alchimiste Très bon (2) suje t au cho ix) lon, rendant l’ambiance lugubre à souhait, fai-
Autres aptitudes : Érudition (un
Bon (1), Lan gue (un e au sant varier l’intensité des lampes ou claquer les
Bon (1), Informatique (1) volets (pas plus). Si les membres du Conclave
choix y compris une lang ue mor te) Bon
pos sibl es  : scie ntif ique s, alch imistes, cherchent à brûler le pavillon, les âmes en peine,
Milieux
Artisans, etc. revanchardes, risquent d’empêcher la sortie de
petit calibre l’un des deux pour faire justice (l’autre, terrifié,
Matériel : voiture de location,
(dégâts 1) racontera le drame s’il est capturé). Les joueurs
peuvent penser que ces âmes sont responsables
des crimes de ce scénario. C’est une fausse piste
# Ivon de la Marnaudière qu’il faudra évacuer si les PJ s’y perdent trop. Le
Occupation : Administratif Très bon (2), plus simple étant que les âmes aident les enquê-
Spécialité(s) : Rat de bibl ioth èqu e
rite Très bon (2) teurs en repoussant le flot de sang. À trois, elles
Comptable émé suje t au choix) étaient censées avoir assez de puissance pour le
Autres apt itud es : Éru diti on (un
Bon (1), Horlogerie Bon (1) contenir dans la clepsydre. Elles ne peuvent pas
Artisans, le détruire, mais au moins l’obliger à se replier
Milieux possibles : banquiers suisses,
bibliothécaires, etc. .
(et même, si vous le voulez, les PJ peuvent utili-
Matériel : petit calibre (dégâts 1), GPS ser l’anneau de cuivre pour coincer la créature
dans la station d’épuration).

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J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00
 Enfin, renversée, dans un coin de la pièce, il y a
une caisse en plastique renforcé. Elle est vide, mais
l’intérieur est rempli de mousse absorbant les chocs.
Un relevé des empreintes permet de découvrir qu’il
y a celles de Beauchamp, mais surtout celles d’un
inconnu non fiché (l’autre Artisan, Léon Gauthier).
À l’étage, outre la chambre à coucher de Beau-
champ, qui montre son absence totale de person-
nalité, il y a son bureau. Là, au milieu d’un bazar
indescriptible, les PJ, s’ils sont patients (fouille Très
difficile (2)), peuvent dénicher un carnet de notes
relié. Au milieu de croquis, pentacles, ratures et
autres formules chimiques ou mathématiques, il y a
le dessin de la clepsydre. On reconnaît parfaitement
l’anneau de cuivre gravé retrouvé dans le salon. Les
PJ peuvent ainsi expliquer le pourquoi des coupures
et du verre. Mais le carnet ne révèle rien sur la
nature du liquide utilisé (laissez les joueurs le devi-
ner; ce n’est pas bien dur et ça leur donnera l’im-
pression de cogiter comme leurs personnages sur le
dossier). Le reste des papiers n’a que peu d’intérêt,
car il s’agit surtout de notes que Beauchamp a pris
soin de crypter. Si les PJ loupent cette information,
ils pourront la retrouver en fouillant la camionnette
de Léon Gauthier.
Dans le jardin, il y a une cabane en bois dont la
taille devrait interpeller les PJ. On pourrait y garer
facilement deux voitures et elle prend la moitié de la
surface du terrain. En fait, elle cache un abri souter-
rain que l’oncle de Beauchamp avait fait construire.
L’Artisan n’y descendait jamais, comme la poussière
le laisse à penser (il faut même pousser les herbes
hautes pour entrer dans la cabane) et l’accès est
fermé par une lourde plaque blindée. La clé de l’abri
se trouve parmi toutes les autres, pendue à côté de
l’entrée (et intouchée depuis longtemps). C’est
Ad mortem festinamus
Le temps que les PJ fouillent le pavillon, le démon
va se diriger vers le centre-ville, provoquant des cou-
pures d’eau, des débordements d’égouts, etc. Inté-
grez ces petites pannes à vos descriptions, l’air de
rien. Les techniciens municipaux quadrillent la ville,
essayant de comprendre ce qui se passe et maudis-
sant les gamins des quartiers qu’ils accusent d’être
responsables des avaries des systèmes. La mairie est
furieuse, car ces déboires techniques surviennent la
veille de la fête médiévale, qui comprend l’inaugura-
tion d’une fontaine (voir plus bas).
Trois heures après l’arrivée des PJ, une nou-
velle victime du démon va être découverte. Il s’agit
d’un sans domicile fixe connu dans le centre-ville
J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00
là que l’oncle du propriétaire stockait non seule-
ment ses armes (presque tous les modèles, presque
toutes illégales et parfaitement entretenues), mais
aussi un stock d’explosifs assez conséquent et par-
faitement protégé (dynamite, nitro, plastic, etc.).
Il y a même quelques bidons hermétiques conte-
nant du napalm. Si le pavillon venait à prendre feu,
Bain de sang
l’abri est tellement bien protégé et isolé, que la
réserve d’explosifs ne sauterait pas. Il y a aussi des
conserves, de la nourriture, du matériel de survie,
etc. L’oncle était un survivaliste et se préparait au
Grand Jour en lisant fiévreusement toute la litté-
rature d’extrême droite possible. On verra que les
explosifs seront peut-être utiles en dernier recours
dans cette histoire.
Et si… Mèche courte…
Jusque-là, les am
Beauchamp (dont le ismapoirelitiques de l’oncle de
à récupérer les armes et les ) n’ont pas cherché
ils connaissaient l’existence. explosifs dont
les funérailles, leur avait claL’Artisan, durant
les petites activités de l’anc irement dit que
l’intéressaient pas et qu’il ien légionnaire ne
à l’arsenal ou en parler à ne comptait pas toucher
donc resté là, intouché, pe la police. Le stock est
ndant des années.
La mort de Beauchamp a
quelques gros bras vont sa tout changé et
récupérer plus ou moins su ns doute tenter de
matériel. Et comme ils ne sobtilement l’ensemble du
y arrivent, ils vont tout ra nt pas très futés, s’ils
chef, bien chef ! », c’est- mener « au chef, oui
mairie. à-dire au maire… à la
Bon courage aux PJ s’ils ve
explosifs… ulent récupérer les
pour faire la manche entre le bar, la boulangerie
et l’église (d’où il se fait chasser à coups de bâton,
comme ce matin, ce qui explique pourquoi il s’est
réfugié dans les égouts).
Bien entendu, malgré la nature étrange de cette
mort, la municipalité, qui fait son apparition à ce
moment-là, refuse de considérer le cas comme prio-
ritaire. Si les PJ veulent descendre sur la scène de
crime, qu’ils ne comptent pas sur l’aide d’un fonc-
tionnaire : ils sont tous occupés à gérer les pro-
blèmes de canalisation de la ville. N’hésitez pas à
en rajouter sur le côté notable bouffi d’orgueil et de
préjugés du maire (Marcel Guichard). Clairement,
il méprise les forces de l’ordre et écrase psychologi-
11
 quement ou physiquement ceux qui osent le contre-
dire. Si les PJ s’opposent ouvertement à lui, il n’est
pas impossible qu’un gentil groupe de miliciens aux
crânes rasés vienne leur rendre visite ou cherche
même à leur faire un sale coup. Son objectif est que
la fête médiévale, qui doit avoir lieu le lendemain
en centre-ville, se passe le mieux possible « entre
bonnes gens qui savent apprécier le pinard et le sau-
Scénario
cisson », sans scandale et sans esclandre. D’ailleurs,
annonce-t-il à qui veut l’entendre, « demain, la ville
sera remplie de vrais Français, qui honoreront leur
pays, son histoire et ses traditions ». N’hésitez pas
à rajouter des couches et des couches de racisme
beauf et d’ignorance crasse, mais glissez une infor-
mation capitale sur la fête médiévale et l’afflux de
visiteurs : le clou de la cérémonie d’ouverture sera
l’inauguration d’une fontaine aussi énorme qu’hor-
rible, à la gloire de Sainte Bertille des Vaux, une
sainte locale. D’après une légende bidouillée par
un historien soudoyé, elle aurait guéri des soldats
partis bouter les Maures hors du royaume de France
et empoisonnés par traitrise. « L’œuvre », cachée
sous une bâche, représente la sainte, les bras levés,
les jets d’eau sortant de la paume de ses mains. Le
maire, qui a demandé à sa fille de servir de modèle,
considère la fontaine comme son legs à la ville et
l’inauguration comme le moment le plus important
de sa carrière. Il en parle donc partout et à tout le
monde. Inspirez-vous du film Les Dents de la Mer et
Accélération et (ré)actions
La découverte du second corps marque l’accéléra-
tion des attaques du démon. Toutes les deux heures
ou moins, il va s’en prendre à une ou plusieurs
cibles (pas seulement des humains d’ailleurs), gros-
sir, grossir et grossir encore, provoquant des débor-
dements dans les égouts, des explosions de canali-
sation et des pannes d’électricité. Trop gros, il devra
se réfugier dans le centre de traitement des eaux en
limite de ville, où certains techniciens ont déjà été
vidés de leurs fluides (voir la description des lieux
plus bas).
À vous de gérer la chronologie de la partie, qui
devrait logiquement se terminer par l’inauguration
sanglante de la fontaine en centre-ville. En fonction
de l’avancement de l’enquête, placez plus ou moins
de cadavres, accélérez ou ralentissez le rythme.
Les PJ, eux, peuvent simplement suivre la piste
des victimes, ou tenter de remonter le plus rapide-
ment possible vers celui qui connaît le fin mot de
cette histoire, Léon Gauthier.
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J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00
de son maire qui refuse d’annuler le festival malgré
les mises en garde du héros à propos des requins,
mais avec un côté ridiculement tragique.
La seconde scène de crime est plus difficile à
exploiter, puisque de brusques montées des eaux
lavent tout à intervalles irréguliers. D’ailleurs, n’hé-
sitez pas à stresser les joueurs en indiquant qu’ils
entendent des bruits de cascades, que l’eau monte
d’un coup jusqu’à la taille, pour disparaître presque
complètement, etc. Outre l’aspect sale, odorant,
enténébré et visqueux du conduit, ils doivent sentir
qu’ils ne sont pas en sécurité du tout. Ajoutez une
couche, si vous voyez que les joueurs ne prennent
pas le danger au sérieux, en leur infligeant une inva-
sion de rats (qui fuient le démon et sont prêts à tout
pour passer). Et si ce n’est pas assez, remplacez les
rats par des insectes (qui peuvent aussi envahir un
endroit et indiquer aux PJ que la créature est passée
par là).
Le corps, comme le premier, est vidé de son sang
et ne porte aucune trace apparente d’outils de suc-
cion. Le sans domicile fixe s’appelait Joseph Savigny
(« Jo »), n’avait pas de famille ou d’amis. Personne
ne viendra réclamer son cadavre. Il squattait le plus
souvent dans le placard d’une MJC à l’abandon en
bordure de Loge 2000. Il n’y a rien à exploiter de
ce côté-là, à part attirer l’attention des jeunes des
quartiers défavorisés.
Comme indiqué plus haut, après l’explosion, l’Ar-
tisan a pris la fuite pour se réfugier dans sa chambre
d’hôtel, au centre-ville, face à la place où les stands
de la foire médiévale se montent déjà. Mais ses bles-
sures (des centaines de petites coupures) ne sont
pas naturelles et malgré tous les bandages imbi-
bés de sang qui couvrent ses bras, il se vide dans
sa chambre, délirant à moitié, en attendant que le
démon le trouve enfin. Comment remonter jusqu’à
Gauthier ? Les PJ peuvent commencer par éplucher
la liste des appels téléphoniques de Beauchamp. Un
numéro suisse revient régulièrement. Il faut faire
jouer quelques relations (utilisez les Milieux des PJ)
pour obtenir le nom du propriétaire, Léon Gauthier,
et sa profession : souffleur de verre. À partir du
moment où le nom et le numéro sont connus, les
Renseignements peuvent fournir une localisation
du téléphone : le centre-ville. L’appareil n’a pas été
utilisé depuis quelques jours, cependant comme il
n’a pas été éteint, on peut le localiser sur le réseau.
 Ce n’est pas précis, mais suffisant pour savoir qu’il
se trouve non loin ou sur la place centrale (ou Grand
Place).
Ensuite, il suffit de traîner un peu dans le quar-
tier, montrer sa carte aux six cafetiers et aux
concierges des trois hôtels (pas aimables natu-
rellement, et encore moins avec toute l’activité
une semaine plus tôt en ville, avec une camionnette
lourdement chargée, toujours garée derrière l’hô-
tel. Les agents de la BIRM n’ont pas besoin d’une
autorisation de perquisition pour la fouiller (n’ou-
bliez jamais le contexte quasi fasciste de la France).
Le véhicule contient du matériel de verrier (pas un
four, bien entendu, mais des pinces, des colorants,

qu’amène la fête médiévale). Léon Gauthier n’est
pas descendu sous son véritable nom, car il sait que
l’école à qui il a volé le livre de magie va le traquer.
Cependant, en négociant un peu les informations
(soudoyer, menacer, jouer sur la fermeture de l’éta-
blissement pour des raisons sanitaires à cause de
l’odeur que dégagent les égouts, etc.), on peut
savoir qu’à l’hôtel de la Grand Place, un client un
peu étrange, avec un accent, est revenu tard dans la
nuit, probablement saoul (il titubait) et n’est plus
sorti depuis et refuse qu’on le dérange. Il est arrivé
Bain de sang
des outils, etc.). Mais surtout, bien protégées dans
des caisses résistant aux chocs, il y a tout une série
de clepsydres vides. Les joueurs devraient se rap-
peler la caisse vide trouvée dans le salon de Beau-
champ. D’ailleurs, les empreintes correspondent.
L’Artisan avait pris soin de préparer six clepsydres,
au cas où la première ne fonctionnerait pas. Avec
cette découverte, les joueurs devraient commencer
à comprendre ce que Gauthier et Beauchamp ten-
taient de fabriquer.

« Pour votre sécurité »

Un petit mot de l’auteur (qui raconte un peu sa vie, faut avouer)
Lorsque j’ai quitté la France les radars automatiques commençaient tout juste à fleurir un peu partout
vos belles routes. Que nous soyons très clairs, je suis à 100% pour ces radars. au bord de
Et ceux qui râlent à
qu’à respecter les limites de vitesse ou prendre le train. Bref, en revenant en France, par réflexe, on faitleur propos n’ont
attention à ce qui est écrit (panneaux, publicités et autres), car l’œil n’est plus habitué à cette langue. Et beaucou p plus
juste
d’entrer sur le périphérique par l’A1, il y a un de ces radars fixes. Et juste avant, comme la loi l’oblige (encore avant
il y a un panneau pour prévenir. Et sur ce panneau, on peut lire « Pour votre en 2013),
sécurité »...
Et cette petite formule, je l’ai revue de plus en plus souvent, un peu partout, chaque fois que je suis revenu
France... de plus en plus. en
Cet argument : « On vous surveille, on vous contrôle, mais c’est pour votre sécurité. » est le premier pas
notre bien » vers la privation de nos libertés. « pour
C’est ainsi que m’est venue cette idée d’un France tombée dans les extrêmes où tout est fliqué, fiché, sécurisé
contrôlé, règlementé... « pour votre sécurité ». Les PJ font partie de ce système ,
autorita ire et jouent
puisqu’ils défendent la loi. À première vue, leur action est « logique » et le Colonel Frênet, qui incarne la même son jeu,
n’est motivé que par le bien commun. Après tout, la BIRM sauve des vies tous les jours. rigidité même,
Si vous décidez d’utiliser ce cadre pour vos campagnes de WITHIN,
malgré toutes les meilleures intentions du monde, génère très rapidement deconsidér
la
ez toujours qu’un système autoritaire,
corrupti
niveau. Donc, peut-être pas lors de leurs premières enquêtes, mais un jour ou l’autre, on les
à grande échelle et à haut
confrontés à une caste d’intouchables, ceux qui font les lois à leur avantage et qui s’enrichiPJ vont se retrouver
ssent alors que le pays implose.
Ajoutez à ça la découverte des éléments surnaturels de l’univers de WITHIN, les branches europée
et vous aurez de quoi jouer un certain temps. En gros, laissez les PJ profiter de la puissance que leur nnes du Pentacle,
confère
au début, pour mieux les placer de l’autre côté de la matraque au moment où ils s’y attendront le moins. la Brigade
pour leur sécurité… Mais bon, c’est

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J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00
 Nul besoin de menacer le propriétaire de l’hô-
tel pour qu’il fournisse un passe permettant d’en-
trer dans la chambre de l’étrange client. Il restera
cependant toujours derrière les PJ, autant pour les
surveiller que par curiosité malsaine.
Trois possibilités ici :
á  Les PJ ont été loooooooongs à arriver. Dans ce cas,
soit le démon est passé et Léon Gauthier est plus
Scénario
ratatiné qu’une momie égyptienne, soit, si vous
jouez l’option des envoyés du Conclave, non seu-
lement l’Artisan est tout desséché, mais en plus,
on lui a pelé son tatouage et il est couvert de sym-
boles ésotériques. Les envoyés du Conclave l’ont
tué et le démon est arrivé après. À défaut de lui
dévorer l’âme (puisqu’il s’agit d’un sorcier et que
les sorciers n’en possèdent pas), il s’est contenté
de le vider de ses fluides. Si vous voulez encore plus
compliquer les choses, le démon est arrivé alors
que les envoyés du Conclave retiraient la peau de
leur victime et les a tués. La scène de crime risque
d’être alors vraiment intéressante à étudier...
á  Les PJ ont été longs. Dans ce cas, lorsqu’ils
débarquent dans la chambre, Léon Gauthier est
mort, tout desséché, mais baigne dans son sang...
En gros, nos héros vont patauger dans le démon
(qui ne bouge pas et laisse faire, sauf s’il se sent en
danger). S’il se sent menacé, il attaque. Voir plus
bas pour ses caractéristiques et tactiques.
á  Les PJ ont été rapides (à votre discrétion) et Léon
Gauthier, fiévreux, délirant est encore en vie. Sa
chambre est maculée de sang (le sien, pas celui
du démon) et l’homme peut parler. Comme il n’a
plus toute sa tête (entre l’effroi et les blessures), il
va simplement dire la vérité. Il a tenté, avec Beau-
Le plat du jour
La créature va continuer à traquer des victimes
partout où elle peut, mais lorsqu’elle en aura dou-
zaine au compteur, elle va devoir se réfugier à la sta-
tion d’épuration, pour tuer tous les techniciens qui
s’y trouvent et attendre sagement l’inauguration de
la statue en centre-ville (voir plus bas).
Voici cependant quelques lieux où le démon peut
agir. Imaginez vos propres scènes.
L’église en centre-ville. Il n’y a pas de système
permettant au liquide de circuler dans l’église elle-
même (un petit lavabo dans le presbytère et des toi-
lettes par lesquelles le démon peut s’en prendre au
Père Bernard, le prêtre, dans le plus pur style de
Street Trash). Par contre, sous l’église, il y a la crypte
et cette dernière est reliée par une petite grille aux
égouts. Cela permet d’éviter les inondations en cas
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champ, de fabriquer un objet magique en suivant
les formules d’un grimoire : une clepsydre san-
glante. Mais le sang a réussi à s’échapper et a tué
Beauchamp en le noyant (il ne sait rien du fonc-
tionnement du démon, du fait qu’il vide ses cibles,
car il est parti avant la mort de son collègue). Libre
aux PJ de croire à cette histoire ou pas. Même si
dans la chambre ils vont trouver le livre de for-
mules, du matériel de magie, des croquis, notes
et autres outils, il n’y a rien de vraiment tangible
permettant de prouver les délires de l’homme. Sauf
que, dès que Léon Gauthier aura terminé de racon-
ter son histoire, le démon va attaquer. À moins
d’aider l’Artisan à quitter la pièce, son rôle dans le
scénario va s’arrêter là. Il reste la cible principale
du démon et c’est ce qui va peut-être sauver les PJ
(à moins qu’ils ne décident d’eux-mêmes de patau-
ger dans le flot de sang). Ils vont donc être témoins
du phénomène qui a tué plusieurs personnes en
ville. C’est une bonne occasion pour se débarras-
ser aussi du légiste ou de l’hôtelier curieux. Puis,
si les PJ décident de rester, le démon, après avoir
digéré (30 minutes par cible à présent), va repartir
en laissant la chambre immaculée derrière lui et
en faisant trembler toute la tuyauterie du quartier.
Ils seront témoin du phénomène, mais autant la
créature s’attaquera aux autres PNJ, autant elle
semblera peu intéressée par les PJ (sauf pour se
défendre). Le démon a senti qu’ils étaient spéciaux
(en gros, ils ont un Alpha et un Omega et il ne
veut pas prendre le risque de les affronter, car ils
lui semblent « étranges »). C’est un avantage dont
ils peuvent profiter, mais pas abuser.
de fortes pluies. Le démon, s’il n’a que quatre vic-
times au compteur peut stagner là, emportant ceux
qui descendent. N’hésitez pas à jouer des clichés
avec les enfants de chœurs crachant sur la dépouille
desséchée du prêtre.
Le centre commercial et son cinéma pourri
peuvent permettre de recréer la scène du Blob, si
cela vous chante. Mais le démon devra retraverser
toute la ville (faisant trembler les murs sur son pas-
sage), pour retourner à la station d’épuration. Il
peut virtuellement « sécher » n’importe quelle vic-
time (de l’agent de sécurité attiré par un bruit sus-
pect, aux gamines qui se cachent après avoir piqué
des produits cosmétiques, en passant par la mère de
famille garée au-dessus d’une grille et dont la voi-
ture se remplit de sang d’un coup devant les PJ).
 La piscine municipale est intéressante, même
fermée. La créature va attaquer le petit bassin (où
des jeunes entrés par effraction batifolent), le sauna,
les douches, etc., mais surtout pas le grand bassin.
Les PJ, en arrivant sur place, vont être agressés par
l’odeur de chlore et sans doute interpelés par les
nombreux bidons de produits chimiques à côté du
bassin. Le directeur explique qu’il profitait de la fer-
meture hebdomadaire de la piscine pour désinfecter
l’eau du grand bassin. Ce petit indice devrait aider
les joueurs à comprendre le point faible du démon.
Le directeur possède un stock assez important de
ces produits et les PJ peuvent les réquisitionner
sans demander son avis. Il va râler et préciser que
s’ils veulent quelque chose de vraiment puissant, ils
devraient plutôt aller à la station d’épuration.
Et il a raison. C’est là où se trouve peut-être
la créature, mais c’est aussi là qu’il y a un stock
incroyable de produits chimiques tous plus corrosifs
les uns que les autres. C’est l’un des petits secrets
de la municipalité, qui a détourné les budgets de
la station en achetant un tas de produits à bas prix
et complètement illégaux. Bien entendu, Guichard
non seulement refusera d’en parler, mais en plus
tentera d’interdire l’accès de la station aux autori-
tés. Si un cadavre est retrouvé sur place, le maire
ne pourra rien faire, mais sinon, il envoie ses gros
bras pour gagner du temps et faire disparaître dans
un incendie (malheureux), la comptabilité de la sta-
tion (il se fera happer par la créature, qui s’en pren-
dra peut-être aussi à ses gros bras s’ils menacent
les PJ). Insistez sur l’aspect lugubre des lieux. La
station, si elle est fonctionnelle, n’est plus entre-
tenue et plus aux normes depuis bien longtemps.
Tagguée, elle pue tout ce que la ville peut rejeter de
plus toxique. À l’extérieur, un grillage ouvert de par-
tout entoure une zone d’herbes folles et de ronces.
Plusieurs couches de graffitis couvrent les murs de
dessins obscènes, éclairées par les rares lampes que
les vandales locaux n’ont pas détruites à coups de
petits plombs. L’intérieur n’est pas mieux. Plusieurs
gamins ont réussi à entrer, mais l’odeur est si pre-
nante qu’ils ne sont pas restés bien longtemps pour
dégrader les salles de cuves. Il y a cinq bassins, dont
deux sont inactifs. À moitié remplis d’eau croupie la
plupart du temps, les deux inactifs servent à gérer
les éventuels débordements dus à de grosses pluies.
Or, si un technicien encore en vie est présent, il
s’étonnera de voir que les deux sont remplis à ras-
bord. C’est le démon qui a vidé la cuve principale
pour s’y installer. Lorsqu’il est en vadrouille, comme
il a fermé les valves, il n’y a qu’un fond d’eau rou-
geâtre où flottent les corps desséchés des malheu-
reux techniciens et peut-être même du directeur du
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site. On peut longer les cuves ou passer au-dessus
grâce à des passerelles. Cependant, la créature a
assez de force pour tenter de balayer un imprudent
qui chercherait à les emprunter (action Très difficile
(2) pour ne pas basculer et Difficile (1) pour s’ac-
crocher à la rambarde). Le bon point, c’est qu’à part
pour déborder un peu, le démon n’a pas la masse
Bain de sang
suffisante pour s’extraire complètement de sa cuve
et poursuivre d’éventuels gêneurs. Il est obligé de
passer par les canalisations (faisant trembler tout le
bâtiment), pour gicler par les valves les plus proches
de ses cibles. Notez que si les PJ soupçonnent la
présence du monstre dans les cuves, le niveau de
pression monte à 1 et augmente encore de 1 dès
que les cadavres des techniciens sont découverts.
Si le démon attaque en plus ouvertement, augmen-
tez encore de 1, sauf si les PJ savent comment le
contrer (par exemple, s’ils ont préparé un piège).
Les produits chimiques sont stockés dans une salle
à côté de la cuve principale et la station possède
même un camion citerne doté d’un tuyau, si les PJ
voulaient intervenir avec les dissolvants en ville et
éclabousser le démon. Dans ce réduit, on trouve
aussi des combinaisons isolantes étanches avec des
respirateurs en plus ou moins bon état.
Autres lieux. Les deux cités peuvent être des ter-
rains de chasse intéressants puisque les gangs de
gamins vont s’accuser les uns les autres des dispa-
ritions, puis, à la découverte des premiers cadavres,
ce sont les grands frères, les oncles et les cousins
qui vont s’en mêler. La mairie, elle, peut être le
cadre d’une confrontation entre Guichard et les PJ
(surtout si ces derniers sont persuadés que l’arsenal
de Beauchamp se trouve dans les locaux). Une de
ses assistantes (avec qui il « travaillait en privé dans
son bureau ») va aux toilettes, hurle alors que les PJ
se disputent avec le maire et est retrouvée baignant
dans son sang.
Ce n’est pas un lieu, mais le capitaine de gen-
darmerie Dormel, techniquement le seul allié des
PJ, peut connaître une fin horrible. D’ailleurs, rien
n’interdit que le démon n’aspire qu’une partie des
fluides de ses victimes (afin de digérer et repartir
plus rapidement). Dans ce cas, avant de mourir d’hé-
morragies internes massives, elles peuvent raconter
ce qu’elles ont vécu.
15
 Attaques et contre-attaques
Voici les techniques utilisées par le démon et
celles qui permettent de l’éliminer.
Lorsqu’il attaque, le démon éclabousse sa vic-
time. Puis, les gouttes de sang, comme du mercure,
glissent jusqu’aux orifices disponibles. Une cible
Scénario
possédant une combinaison étanche et un système
de respiration autonome (comme les PJ peuvent en
trouver à la station d’épuration, avec les produits
chimiques) est donc protégée, même si la créature
peut tenter de lui faire perdre l’équilibre en la sub-
mergeant ou en l’éclaboussant avec force. On l’a
dit plus haut, le démon peut coaguler une partie de
sa masse pour bouger des objets, tourner des poi-
gnées, etc. Mais il ne peut pas blesser ou entraver
quelqu’un car il n’a pas la solidité nécessaire. D’ail-
leurs, briser ses « croûtes » est une action Facile (-1).
Sa technique consiste donc à couvrir la plus
grande surface possible autour de son point d’arri-
vée. Par exemple, dans la chambre de Léon Gauthier,
la tuyauterie va vibrer dans tous les sens, le lavabo
va dégorger une fontaine de sang qui va asperger la
minuscule salle-de-bain et une partie de la chambre,
avant de couler partout et d’inonder la pièce, à la
recherche d’une ou de plusieurs victimes. Fermer la
porte de la salle-de-bain va ralentir un peu le démon
(qui passera par en dessous ou par la serrure), mais
pas le bloquer.
Si le monstre est dans une cuve (dans la station
d’épuration, par exemple), il peut tenter de faire
tomber sa cible et former un tourbillon pour la
noyer ou la plaquer au fond de la cuve pour l’écraser.
Pour garder l’équilibre, il faut s’opposer à sa pous-
sée de niveau 2 et pour ne pas se laisser emporter
au fond, il faut réussir à nager, ce qui est Extrême
(3). On peut augmenter le niveau de natation de 1
par personne extérieure qui aide (maximum deux
personnes).
Le scénario catastrophe, c’est l’inauguration de
la fontaine au centre de la grande place. Là, seront
présents tous les commerçants, les officiels et les
visiteurs de la foire médiévale. Le démon va arri-
ver avec le plus de pression possible, faire exploser
l’odieuse effigie (blessant les personnes autour à
cause des pierres projetées) et arroser d’un coup les
deux cents personnes les plus proches ! Les épar-
gnés vont prendre la fuite, s’écrasant les unes les
autres dans la panique. Si cela devait arriver, il faut
absolument rendre la scène « brussolienne », avec
tous ces gros commerçants, grimés et habillés de
façon ridicule « pour faire médiéval » qui pataugent
comme des porcs dans le sang, avant de commencer
16
J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00
à se vider de partout en hurlant et en se tortillant.
Du pur gore, mais avec une pointe de cynisme. Le
démon, après une telle orgie, décide de repartir de
lui-même pour Carcerie et le sang se vaporise, pour
se coller au sol et aux murs de la ville (et il sera
impossible à retirer) marquant le lieu du carnage à
jamais et ne laissant que des carcasses flétries (ou
pire, des demi-carcasses vagissantes). Notez que si
vous en arrivez là, cela ne signifie pas que le scé-
nario est un échec. WITHIN est un jeu d’horreur et
dans cette France crapouille, rien ne vous interdit
de terminer salement l’histoire.
Pour éliminer le démon, il a donc trois options :
le feu, les produits chimiques ou les explosifs de
tonton Beauchamp.
Le feu est le plus compliqué à mettre en place.
Les PJ n’ont pas de lance-flammes, ni les moyens
d’en fabriquer un. Mais s’ils arrivent à bloquer la
créature dans un espace clos (ou presque) et qu’ils
l’asperge d’essence pour l’enflammer, ils ont toutes
les chances de l’éliminer. Le démon préfèrera repar-
tir volontairement dans son monde plutôt que
d’être renvoyé de force (ce qui réduirait considé-
rablement sa puissance en Carcerie). Réquisition-
ner un camion citerne dans la station-essence du
centre commercial est une solution. Ensuite, l’idée
consiste à traquer et rabattre le démon en « jouant
avec le feu ». Cela passera par une chasse dans les
égouts, peut-être jusqu’à la station d’épuration,
avec les eaux qui montent sans prévenir, les hordes
de rats en feu qui balayent tout sur leur passage et
le démon qui se mélange à l’eau pour tendre des
pièges à ses chasseurs (happés d’un coup et qui res-
sortent en hurlant, à moitié vidés de leur sang).
Les produits chimiques (à la piscine, mais le plus
gros stock se trouve à la station) sont tout aussi
efficaces et redoutés par le démon. On peut l’atti-
rer jusqu’à la station d’épuration (il faudra trouver
un volontaire pour jouer les appâts, Léon Gauthier
étant un candidat parfait, surtout parce que s’il a
été sauvé, il a sombré dans l’inconscience). Encore
une fois, les trois âmes peuvent venir en aide aux PJ
si la situation est vraiment bloquée.
Faire sauter la station d’épuration est vraiment
le recours ultime et catastrophique. Les PJ auront
peut-être trouvé le stock d’explosifs de l’oncle de
Beauchamp, mais s’ils optent pour cette solution,
l’effondrement du toit va provoquer des gerbes
d’eau sale et de sang qui vont monter surnaturelle-
ment haut, pour se rabattre sur la ville. Les PJ pour-
 ront voir le nuage retomber en une pluie de sang.
Laissez-les imaginer le pire et foncer en ville… où
tous les murs, toits, rues, seront maculés de rouge.
Les malheureux touchés par les gouttes seront cou-
verts de cloques brûlantes, mais toujours en vie :
Fin ?
Officiellement, oui.
Si le scénario se termine effectivement en bain de
sang (ou en pluie de sang), la version officielle sera
qu’un phénomène de pollution massive venant de
la station d’épuration aura touché la ville. De toute
façon, personne ne sera capable d’expliquer ce qui
s’est réellement passé et peut-être même pas les PJ.
Nos héros, eux, auront peut-être payé le prix fort
(marqué à vie par des cloques, drainés de tout leur
sang ou autre). Mais ils auront été tout de même
les témoins d’un phénomène surnaturel horrible et
rien ne vous interdit de leur faire connaître d’autres
aventures similaires. La Brigade peut même créer
une « sous section » traitant uniquement des cas
J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00
un dernier petit cadeau du démon qui a dû faire
retraite dans son monde, incapable de « digérer »
une telle surface. Plutôt que de risquer la disper-
sion, il aura préféré marquer la ville à jamais et tirer
sa révérence.
Bain de sang
« spéciaux » et les PJ peuvent être chargés de démê-
ler ce qui tient de l’arnaque et du véritable phéno-
mène surnaturel. Il reste aussi le livre de formules à
gérer (le Conclave voudra le récupérer) et peut-être
que le démon appartenait à une cour qui voudra se
venger des PJ.
Le colonel Frênet, après leur avoir confié plu-
sieurs dossiers « chauds », leur expliquera peut-
être ses liens avec l’Église/une Agence spéciale/un
groupe de recherche sur le surnaturel, etc. et vous
aurez ainsi votre branche française du Pentacle.
Bon jeu et si vous décidez de créer vos propres
scénarios dans ce petit bout d’univers, n’hésitez pas
à les partager !
17
 : ____________________
IDENTITÉ Antony Favre
(Tony)
________________________________
: _________________________
SEXE Masculin
: __________________________
ÂGE 35 ans
: _________________________
TYPE Caucasien
Alpha : -2 -1 0
Oméga : O O O O1 2 3
OO
OOOO
Simple gardien de la paix en banlieue, vous avez passé les concours, étudié OO
le soir, repassé d’autres concours, pour être promu inspecteur, puis inspecteur
en chef. Autant dire que dans les services, et parfois aussi dans la presse, vous
êtes une sorte de rêve américain à la française. Parti de rien, vous êtes l’un
des exemples cités lors des formations de cadets. Bien entendu, personne ne
Potentiels
mentionne toutes les plates-bandes piétinées, les têtes enfoncées, les regards
détournés, les derrières léchés, les coups tordus, les pots-de-vin distribués et les
Vigueur OOO
principes de solidarité entre flics oubliés pour en arriver là. Vous êtes un bon flic,
compétent et qui connaît bien les banlieues. Intègre ? Disons que la fin justifie Volonté OOO
les moyens et le soir, en rentrant du boulot, même s’il a fallu forcer un peu le
destin ou la vérité, vous n’avez pas honte des résultats obtenus. Et vous ne vous Santé OOO
faites pas d’illusions, vos collègues de la Brigade d’Intervention Rapide Mobile
ont dû botter pas mal de culs ou montrer pas mal le leur pour en arriver là.
OO
Résistance O tiel
n
Plus bas pote

Occupation : Enquêteur de terrain

Spécialité(s) : Tireur émérite Très bon (2), Juriste Très bon (2)
Notes

Aptitudes : Vigilance Très bon (2), Athlétisme Très bon (2)

Milieu(x): Police, syndicats de police (-1)

efuge : Un petit appartement de HLM discrètement sous-loué

R

Niveau de vie / Équipement : Arme de service (dégâts 2), véhicule type 4x4,
téléphone satellitaire de service

J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00

 : ____________________
IDENTITÉ Dr. Luc Prevost
(Doc)
________________________________
: _________________________
SEXE Masculin
: __________________________
ÂGE 45 ans
: _________________________
TYPE Caucasien
Alpha : -2 -1 0
Oméga : O O O O1 2 3
OO
OOOO
Vos années à relever les empreintes et à inspecter les fonds de poubelle vous OO
ont appris que vos collègues vous considèrent au mieux comme un larbin, au
pire comme un taré. Vous vous en moquez. Vos résultats d’analyse ont permis
d’arrêter bien plus de criminels que leurs petites enquêtes de voisinage. Dans
un pays où presque tout le monde est fiché, l’ADN est la formule magique qui
Potentiels
permet de gagner un temps fou. Après, on peut toujours discuter des libertés
individuelles, de la surveillance généralisée des citoyens, des méthodes de plus
Vigueur OOO
en plus sécuritaires du gouvernement, c’est vrai. Mais vous êtes pour. Si les gens
n’ont rien à se reprocher, alors de quoi ont-ils peur ? La science, épaulant la Volonté OOO
justice, prouvera leur innocence ou retrouvera celui qui leur a porté atteinte et
ils seront bien contents, à ce moment, d’avoir été fichés. Vos succès et quelques Santé OOO
pots-de-vin vous ont permis d’intégrer la fameuse Brigade d’Intervention Rapide
Mobile. Bien entendu, il faut composer avec les gros bras qui y travaillent et
OO
qui piétinent les preuves, mais le matériel est de pointe et les dossiers toujours
Résistance O tiel
brûlants.
n
Plus bas pote

Occupation : Spécialiste des scènes de crime

Spécialité(s) : Scientifique émérite Très bon (2), Fouineur Très bon (2)
Notes

Aptitudes : Armes de poing Bon (1), Juriste Bon (1), Athlétisme Bon (1)

Milieu(x): Académie de police scientifique, police, laboratoires d’analyse

efuge : Un bel appartement en centre-ville

R

Niveau de vie / Équipement : Arme de service (dégâts 2), malette contenant le
nécessaire pour analyser une scène de crime, ordinateur portable avec outil d’analyse de
l’ADN lié aux fichiers des services de police, téléphone satellitaire de service

J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00

 : ____________________
IDENTITÉ Brahim Kader
(Kad)
________________________________
: _________________________
SEXE Masculin
: __________________________
ÂGE 35 ans
: _________________________
TYPE Méditerranéen
Alpha : -2 -1 0
Oméga : O O O O1 2 3
OO
OOOO
Dans un pays où la xénophobie règne en maîtresse, il faudrait être fou pour in- OO
tégrer et monter en grade au sein d’une brigade de CRS, tout en s’appelant Bra-
him (Français issu depuis trois générations, mais, ça, les gens s’en moquent).
Pourtant, vous l’avez fait. Il faut dire qu’être ancien champion olympique de
karaté et enseigner deux autres arts martiaux aident pas mal à se faire respecter.
Potentiels
Et puis, comme certains de vos collègues aiment à vous le rappeler : « toi c’est
pas pareil… T’es pas comme eux, tu vois… ». Dans ce cas, vous réfrénez l’en-
Vigueur OOO
vie de faire avaler ses dents à votre interlocuteur et vous souriez. À la Brigade
d’Intervention Rapide Mobile, vous êtes à cheval sur deux positions. D’un côté, Volonté OOO
vous faites partie des gros bras qui sécurisent les scènes de crime. Cependant,
votre connaissance encyclopédique des armes à feu fait qu’on vient parfois vous Santé OOO
demander votre avis d’expert. La situation vous convient. Vous pourriez passer
les diplômes pour devenir un cador de la balistique, mais l’idée de vous retrouver
OO
coincé dans un labo, entouré de binoclards vous fait frémir…
Résistance O tiel
n
Plus bas pote

Pacificateur
Occupation :

Spécialité(s) : Sniper Très bon (2), Combattant Très bon (2)
Notes

Aptitudes : Athlétisme Très bon (2), Conduite Très Bon (2)

Milieu(x): Brigades de maintien de l’ordre, écoles d’arts martiaux

efuge : Un vieil entrepôt de banlieue qui sert de loft et de dojo

R

Niveau de vie / Équipement : Arsenal complet dans le coffre sécurisé d’un 4x4
blindé (dégâts de 1 à 3), arme de service (dégâts 2), matraque (dégâts 1), téléphone
satellittaire de service

J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00

 E
IDENTITÉ mmanuel(le)
: ____________________
Rosier (Manu)
________________________________
: _________________________
SEXE
: __________________________
ÂGE 30 ans
: _________________________
TYPE Caucasien
Alpha : -2 -1 0
Oméga : O O O O1 2 3
OO
OOOO
Contrairement à vos collègues qui ont fait des pieds et des mains pour travail- OO
ler au sein de la Brigade d’Intervention Rapide Mobile, c’est le colonel Frênet
qui a insisté pour que vous acceptiez de rejoindre son service. Il faut dire que
même si on vous a toujours considéré(e) comme un gratte-papier, un grouil-
lot, un employé de bureau, rares sont ceux qui peuvent se vanter de maîtriser
Potentiels
l’informatique comme vous le faites. Un nom ? Un numéro de téléphone ? Un
message crypté ? Un bruit de fond à isoler sur un message téléphonique ? Une
Vigueur OOO
image de vidéo surveillance à dégotter ? Le reflet d’un suspect à rendre plus net
dans la vitre d’une voiture qui passait au moment de la prise de la photo ? Pas Volonté OOO
de problème. Dans cette France fichée, surveillée, contrôlée, vous êtes comme
un poisson dans l’eau. Cela ne vous empêche pas de vous poser des questions Santé OOO
sur la rapide disparition des libertés individuelles et de couvrir toutes vos traces
(enfin, celles que vous pouvez). Vous utilisez ce système de surveillance globale
OO
comme vos collègues utilisent leurs flingues. Comme eux, vous faites attention
Résistance O tiel
de ne jamais retourner cette arme contre vous-même. Peut-être par déformation
n
professionnelle, vous avez aussi un don pour être au courant de tout et de n’im-
porte quoi (scandales people, financiers, petite histoire de l’histoire, etc.).
Plus bas pote

Administratif
Occupation :

Spécialité(s) :Spécialiste des réseaux Très bon (2), Comptable émérite Très bon (2)
Notes

Aptitudes : Arme de poing Bon (1), Photo-manipulation Bon (1), Ragots et potins
Bon (1)

Milieu(x): Administrations, bureaux (spécialisation machine à café ou photocopieur)

efuge : Un petit appartement dans un immeuble sécurisé

R

Niveau de vie / Équipement : Arme de service (dégâts 2), ordinateur portable avec
connexion satellitaire, revues people (quatre au moins dans la malette), téléphone satellitaire

J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00

 : ____________________
IDENTITÉ Juliette Gants
(Ju)
________________________________
: _________________________
SEXE Féminin
: __________________________
ÂGE 35 ans
: _________________________
TYPE Caucasien
Alpha : -2 -1 0
Oméga : O O O O1 2 3
OO
OOOO
Docteur en psychiatrie, docteur en psychologie, avocate diplômée, instruc- OO
trice dans plusieurs académies de police, tireur émérite, vous êtes la seule spé-
cialiste du comportement de la Brigade d’Intervention Rapide Mobile. Même si
les gros bras de la brigade ont tendance à se moquer et à siffler dans votre dos,
vos véritables collègues, les enquêteurs, ont tendance à écouter vos analyses de
Potentiels
la situation. Vous ne cherchez jamais à convaincre. Vous donnez vos informa-
tions et libre aux autres de les utiliser. Le fait est que vous vous êtes rarement
Vigueur OOO
trompée. Ce côté abrupt vous joue parfois des tours, car votre spécialité n’est
pas encore tout à fait acceptée et comme vous ne vous justifiez jamais et que Volonté OOO
vous n’expliquez qu’à ceux que vous jugez assez intelligents pour comprendre,
vos interlocuteurs se demandent parfois de quel chapeau de magicien vous tirez Santé OOO
vos conclusions.
OO
Résistance O tiel
n
Plus bas pote

Profileur
Occupation :

Spécialité(s) : Juriste émérite Très bon (2), Psy Très bon (2)
Notes

Aptitudes : Tireur émérite Très bon (2), Athlétisme Bon (1)

Milieu(x): Académies de police, quartiers de haute sécurité d’établissements
psychiatriques, hôpitaux, profileurs étrangers
efuge : Un appartement coquet utilisé par votre sœur quand son compagnon la cogne
R

Niveau de vie / Équipement : Arme de service (dégâts 2), téléphone satellitaire,
ordinateur portable avec connexion satellitaire liée aux fichiers

J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00

 IDENTITÉ : ____________________
________________________________
SEXE : _________________________
ÂGE : __________________________
TYPE : _________________________
Alpha : -2 -1 0
Oméga : O O O O1 2 3
OO
OOOO
Origines : OO

Potentiels
OOO
Refuge :
Vigueur
Apparence : Volonté OOO
Santé OOO

OO
Résistance O tiel
Signes particuliers :
n
Occupation : Plus bas pote
Spécialité(s) :
Aptitudes :

Limite :
Notes
Milieu(x):

Niveau de vie :
Équipement :

FIRST CONTACT :

J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00

J François Massé jf.masse.gvp@gmail.com - #1132824 - 0000-00-00 00:00:00