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Tuberculose
Objectifs pédagogiques
- Connaitre l’épidémiologie de la tuberculose en Algérie et dans le monde.
- Connaitre l’histoire naturelle de l’infection tuberculeuse, de la primo-infection
tuberculeuse latente à la tuberculose maladie.
- Savoir poser le diagnostic de la tuberculose maladie
- Connaitre les localisations extra respiratoires de la tuberculose avec leur prise en
charge
- Savoir traiter la tuberculose avec surveillance du traitement selon les directives du
PNLAT
Plan
1er cours : Généralité et primo-infection tuberculeuse
I. Introduction
II. Épidémiologie
A. Dans le monde
B. En Algérie
II. Bactériologie
A. Caractères généraux des mycobactéries
1. Taxonomie :
2. Caractères structuraux et métaboliques
B. Méthodes de laboratoire à la recherche de bacilles de koch
1. Examen direct au microscope
2. Culture de BK
3. Biologie moléculaire
III. Physiopathologie de la tuberculose
A. Histoire naturelle de la tuberculose
1. Transmission du bacille tuberculeux
2. Infection tuberculeuse
B. Immunité dans la tuberculose
IV. Primo-infection tuberculose
A. Définition
B. Primo-infection latente
C. Primo-infection patente
1. Signes cliniques
2. Signes radiologiques
1
3. Diagnostic positif
4. Complications
2e cours : Tuberculose maladie
A. Tuberculoses pulmonaires
1. Circonstance de découverte
2. Critères d’orientation
3. Critères de certitude : Examen bactériologique :
La recherche de BK
4. Définition des cas de tuberculose.
B. Tuberculoses extra-pulmonaires(TEP)
1. Généralités
2. Diagnostic des TEP
Cas présumé
Cas prouvé
3. Classement des TEP selon leur sévérité
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Université de Bejaia, Faculté de médecine
Module de pneumologie, 4e année médecine
Cours tuberculose
Dr F. SI HADJ MOHAND Maitre assistante en pneumologie
1e cours :
Généralités et primo-infection tuberculeuse
I. Introduction
II. Épidémiologie :
A. Dans le monde :
3
Figure 1 : Incidence de la tuberculose dans le monde en 2016 (3)
4
Figure 3 : Taux de mortalité par la tuberculose dans le monde en 2017 (5)
B. En Algérie
5
III. bactériologie :
1. Taxonomie :
La famille des Mycobacteriaceae comprenant un seul genre : le genre Mycobacterium (M) qui
se divise en plusieurs espèces : le complexe tuberculosis (M. tuberculosis, M. africanum, M.
bovis) responsable de la tuberculose, M. leprae responsable de la lèpre et les mycobactéries
atypiques.
2. Caractères structuraux et métaboliques :
Les mycobactéries se présentent sous la forme de bacilles fins, légèrement incurvés. Leur
longueur varie entre 2 et 12 μm, et leur diamètre est compris entre 0,2 et 0,3 μm. En milieu
solide, principalement sur milieux à l’œuf, les mycobactéries donnent des colonies d’aspect
caractéristique (aspect en « chou-fleur » pour M. tuberculosis) ; de même l’examen direct des
cultures en milieu liquide montre un aspect caractéristique, en cordes par exemple pour M.
tuberculosis. (7)
Ces bactéries sont immobiles, aérobies strictes, non capsulées, asporulées et, du fait de la
structure de leur paroi, ne prennent pas les colorants usuels comme ceux utilisés pour la
coloration de Gram (7), M. tuberculosis est le Mycobactérium le plus incriminé en Algérie, il
se multiplie lentement toutes les 20 heures.
2. Culture :
La culture de BK est lente et elle nécessite des milieux spéciaux
- Culture sur milieu solide à l’œuf : milieu de Löwenstein-Jensen ; c’est le milieu le plus
utilisé. Des colonies beiges, rugueuses ressemblant au chou-fleur apparaissent au 28e,
42e ou 70e jours. L’aspect des colonies est différent quand il s’agit de Mycobactérium
bovis (petites lisses et brillantes).
- Culture sur milieu liquide : Plusieurs milieux, soit liquide (monophasique) : Bactec 12B,
milieu 13A, MGIT (Mycobacteria growth indicator tube), soit liquide et solide
(biphasique, avec ensemencement régulier) : MB Check (Roche-Boehringer), Septi-
Check AFB (Becton Dickinson), ont été développés ces dernières années. Ils
permettent la mesure de la croissance bactérienne par différentes techniques grâce à
une source radioactive, une source fluorimétrique ou colorimétrique, un dégagement
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ou une consommation de gaz (7). La majorité des mycobactéries pathogènes et
opportunistes sont détectées avec ces milieux et dans des délais plus courts (7)
7
3ème semaine, survient une réaction immunitaire de défense de type cellulaire arrêtant la
diffusion bacillaire. La nécrose caséeuse résultant de la mort des macrophages infectés
entourée d’une couronne de lymphocytes, de cellules épithélioïdes et de cellules géantes
l’ensemble forme le follicule tuberculoïde avec nécrose caséeuse spécifique de l’infection
tuberculeuse.
Après l’infection tuberculeuse, le risque de survenue d’une tuberculose maladie est de 5 à
10% dans les 5 ans et de 5% pour le reste de la vie chez le sujet immunocompétent, alors que
pour un patient infecté par le VIH, le risque est de 8 %/an (1).
A. Définition :
Ce sont tous les symptômes cliniques radiologiques et biologique en rapport avec le premier
contact de l’organisme avec le BK.
B. Primo-infection latente
Elle représente 90% des cas.
De découverte systématique ou au cours d’un dépistage de sujet contact.
Aucun symptôme clinique ni radiologique, juste un virage tuberculinique (positivité du test
intradermo-réaction à la tuberculine (IDR)).
L’IDR à la tuberculine ou test de Mantoux est une réaction d’hypersensibilité de type retardé;
la lecture s’effectue 72 heures après l’injection intradermique de 5 unités de tuberculine
purifiée, injection qui doit être réalisée dans le derme de l’avant-bras, au tiers moyen de sa
ligne médiane, avec une aiguille courte et fine à biseau très court. L’injection crée une papule
où la distension des pores provoque le phénomène de « peau d’orange » caractéristique d’une
injection intradermique (11). Intra-dermo réaction à la tuberculine positive si la papule
d’induration de diamètre égal ou supérieur à 10 mm chez l’adulte et l’enfant non vacciné par
le BCG, à 15 mm chez l’enfant vacciné par le BCG (8).
8
C. Primo-infection patente
Des Signes cliniques, radiologiques avec une IDR positive et exceptionnellement une preuve
bactériologique.
- Signe clinique : léger altération de l’état général, fièvre, asthénie, anorexie,
amaigrissement. Dans certains cas le patient peut présenter un érythème noueux, une
kérato-conjonctivite phlycténulaire ou typho-bacillose de Landouzy (8).
- Radiographie thoracique : une opacité de quelques millimètres de diamètre, située le
plus souvent au niveau de la base droite, correspondant au chancre d’inoculation avec
une adénopathie hilaire homolatérale.
Parfois une atélectasie lobaire ou segmentaire due à la compression d’une bronche par
l’adénopathie.
- Intradermo- réaction à la tuberculine (IDR) est positive.
- Complications :
1. Passage à la maladie,
- Nécrose du chancre d’inoculation et formation d’une caverne
- Dissémination par voie bronchogène par fistulisation d’une adénopathie
dans une bronche
- Dissémination par voie hématogène à l’origine d’autre localisation extra-
thoracique et la miliaire.
- Pleurésie.
2. Trouble de ventilation par compression des bronches : syndrome du lobe moyen ou
de Brock avec possibilité d’hémoptysies.
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2e cours
Tuberculose maladie
C’est une infection évolutive due aux bacilles de Koch qui se développe soit directement après
la primo-infection, soit une réactivation endogène d’un foyer de BK quiescents ou rarement
par ré-infestation exogène.
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Les critères de certitude :
Le diagnostic de certitude de la tuberculose pulmonaire repose sur l’examen bactériologique
d’au moins deux échantillons d’expectoration dont l’un recueilli obligatoirement le matin à
jeun au réveil.
L’examen microscopique permet de faire rapidement le diagnostic des formes les plus
contagieuses. Il est fait sur des échantillons d’expectoration recueillis à des moments
différents :
Le premier échantillon est prélevé sur place lors de la première consultation, au moment où
le malade est reconnu comme suspect de tuberculose.
Le second échantillon est recueilli par le malade lui-même à domicile le matin à jeun, au réveil,
et ramené dans la journée par le malade dans le service où il a consulté.
Si les deux échantillons recueillis sont jugés insuffisants (volume inférieur à 2 cc, absence de
parcelles purulentes), un troisième échantillon doit être recueilli sur place, à la consultation
du service, au moment où le malade revient pour remettre le deuxième échantillon
La mise en culture des échantillons d’expectoration sur milieu de Löwenstein Jensen permet
de poser le diagnostic de tuberculose lorsque les premiers examens microscopiques sont
négatifs (8).
Si le patient ne crache pas, la recherche bactériologique de BK se fait sur le liquide de tubage
gastrique.
Si l’examen direct est négatif, on fait une fibroscopie bronchique pour aspiration du liquide
bronchique pour examen direct et culture.
B. Tuberculose extra-pulmonaire
1. Généralités :
Incidence de la tuberculose extra-pulmonaire ne cesse d’augmenter, elle représente plus de
65% des cas de tuberculose observée ces dernières années en Algérie. Les localisation
pleurales et ganglionnaires sont les plus fréquentes. Souvent elles posent un problème de
diagnostic de certitude.
La tuberculose peut toucher tous les organes. On distingue :
- Les localisations ganglionnaires, soit périphériques : cervicales, axillaires, inguinales, soit
profondes : médiastinales, mésentériques ;
- Les localisations séreuses de la maladie : pleurésies séro-fibrineuses ou séro-hémorragiques
(rarement purulentes), péritonites, péricardites ; on rattache à ce groupe les méningites ;
- Les localisations osseuses et ostéo-articulaires : vertébrales et des membres (osseuses pures,
et ostéo-articulaires) ;
- Les localisations viscérales : intestinales, rénales, hépatiques, spléniques, cérébrales,
génitales ;
- Les localisations cutanées et muqueuses.
11
Les symptômes cliniques et éventuellement les signes radiologiques ou biologiques diffèrent
selon les localisations : ils ne constituent que des éléments de présomption du diagnostic (8).
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Tableau 1 : Prélèvements à effectuer pour obtenir un diagnostic de certitude dans les
localisations les plus fréquentes de la tuberculose extra pulmonaire (8)
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3e cours
Traitement de la tuberculose
C. La chimiothérapie de la tuberculose
Les médicaments antituberculeux se divisent en deux groupes :
- Les médicaments essentiels
- Les médicaments de réserve.
Les médicaments essentiels utilisés en Algérie sont au nombre de cinq :
- L’isoniazide (H)
- La rifampicine (R)
- La streptomycine (S)
- Le Pyrazinamide (Z)
- L’Ethambutol (E)
Les quatre premiers possèdent, à des degrés divers, trois propriétés principales : ils sont
bactéricides, stérilisants et capables de prévenir l’émergence de bacilles résistants lorsqu’ils
sont associés.
- L’isoniazide et la rifampicine sont les plus puissants et représentent des médicaments
majeurs, hautement bactéricides et stérilisants.
- La streptomycine est très active sur les bacilles extracellulaires qui se multiplient très
rapidement.
- Le Pyrazinamide est essentiellement actif sur les bacilles intracellulaires qui se multiplient
lentement et possède de ce fait une activité stérilisante importante.
- L’Ethambutol est un bactériostatique dont le rôle est de prévenir l’émergence de bacilles
résistants lorsqu’il est associé à l’isoniazide et à la rifampicine.
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Tableau 2 : Les médicaments antituberculeux essentiels posologie quotidienne, formes et
dosages, voie d’administration (8).
Pour une meilleure observance et pour éviter la monothérapie, il existe des associations à des
doses fixes des médicaments antituberculeux essentiels.
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bactériologique. Ces médicaments de réserve ne sont prescrits et délivrés que sous le contrôle
de pneumo-phtisiologues hospitalo-universitaires
1. catégories de traitement
CATEGORIE I : - nouveaux cas de TP
- forme sévère TEP (miliaire aigue, méningite, tuberculose vertébrale, rénale,
péricardique)
- PIT patente avec adénopathies médiastinale et opacités pulmonaires
CATEGORIE III : - PIT patente avec adénopathies médiastinale ou hilaire sans opacités
pulmonaires visibles
- TEP non sévère (peau, ganglion, osseuse…)
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- Ingestion des médicaments oraux à jeun, ou deux heures après un petit déjeuner léger.
- Régularité de la prise quotidienne des médicaments qui doit être directement supervisée
par une tierce personne, au moins durant la phase initiale du traitement (8)
Les régimes standardisés de première ligne sont au nombre de deux :
- 2RHZE/ 4RH : Il comporte une phase initiale intensive de deux mois avec
administration quotidienne d’Ethambutol (E), d’isoniazide (H), rifampicine (R) et
Pyrazinamide (Z), suivie d’une phase de continuation de quatre mois avec
administration quotidienne d’isoniazide et de rifampicine (HR) (8).
Ce régime est prescrit pour des patients qui appartiennent à la catégorie I (nouveau
cas de tuberculose pulmonaire et les formes sévères des tuberculoses extra-
pulmonaires).
- 2RHZ/ 4RH : Ce régime ne diffère du premier que par l’absence d’Ethambutol durant
la phase intensive des deux premiers mois (8). Ce régime est prescrit dans les formes
pauci-bacillaire, les patient de la catégorie III.
Le régime standardisé de deuxième ligne
Le régime 2SHRZE/1HRZE/5HRE est un régime de 8 mois qui associe streptomycine (S),
isoniazide (H), rifampicine (R), Pyrazinamide (Z) et Ethambutol (E), administrés
quotidiennement pendant les deux premiers mois, suivis de l’administration quotidienne
de H, R, Z et E, durant le troisième mois, et de l’administration quotidienne de HR et E
pendant les cinq derniers mois (8). On l’appelle aussi le régime de retraitement prescrit
pour la catégorie II.
Le régime de troisième ligne
4 à 6 mois (jusqu’à négativation des bacilloscopies) ET O Z K C/18 ET O Z.
Ce régime s’adresse principalement aux malades qui ont reçu un régime de deuxième ligne
standardisé, sous stricte supervision et qui, au cinquième mois de traitement ou plus tard,
demeurent des « cracheurs chroniques persistants » de bacilles, c’est-à-dire qu’ils
présentent trois examens microscopiques successifs positifs sur des échantillons
d’expectoration recueillis à une semaine d’intervalle (Catégorie IV) (8).
E. La mise en œuvre du traitement
1. La prise en charge initiale du malade par le service de contrôle de la
tuberculose et des maladies respiratoires (SCTMR) :
La prise en charge initiale du malade atteint de tuberculose est assurée par le médecin
responsable du SCTMR qui doit accomplir les 6 opérations suivantes :
1 - Faire un bilan clinique avant traitement
2 - Enregistrer le malade et choisir le régime thérapeutique adéquat.
3 - Expliquer au malade, en présence de l’un de ses proches, la maladie, son caractère
contagieux et curable.
4 - Ouvrir le dossier individuel du malade (et ses trois fiches)
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5 - Organiser avec le malade et l’un de ses proches le plan de traitement et les échéances du
suivi, ainsi que la consultation de dépistage des personnes (adultes et enfants) vivant au
contact du malade
6 - Informer le malade sur ses droits sociaux (8).
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Tableau 4 : Traitement des nouveaux cas de tuberculose (nombre de comprimés à prescrire
pour prise orale quotidienne) (8)
Les cas de tuberculose pulmonaire déjà traités par un régime de 1ère ligne mais ayant encore
des bacilles dans l’expectoration à l’examen direct ou en culture (échecs, rechutes, ou reprises
évolutives après interruption prématurée du traitement de première ligne) reçoivent le
régime de chimiothérapie de 2ème ligne : 2 SRHZE/1 RHZE/5 RHE
Le nombre de comprimés à prendre chaque jour tout au long du traitement et la quantité de
streptomycine à injecter pendant les 2 premiers mois sont indiqués dans le tableau 5.
Tableau 5 : Traitement des cas de tuberculose pulmonaire déjà traités: catégorie II
(nombre de comprimés à prescrire pour une prise orale quotidienne) (8)
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5. Expliquer au malade et à l’un de ses proches la maladie, c’est quoi la tuberculose, le mode
de transmission de la maladie, l’évolution sous traitement, l’importance de l’observance et de
signaler le moindre signe d’intolérance au traitement sans l’interrompre.
6. Ouvrir le dossier individuel du malade
Ce dossier comporte trois fiches :
- La fiche médicale sur laquelle sont indiqués le diagnostic initial et le traitement prescrit.
- La fiche sociale qui permet de relever les adresses du malade et la liste des personnes vivant
sous son toit, dans un but de dépistage des sujets- contact.
- La fiche de traitement qui doit être soigneusement remplie par le médecin (en particulier la
catégorie de traitement et le poids du malade) avant d’être remise à l’infirmier chargé du
traitement (au sein du SCTMR ou dans l’unité sanitaire de base proche du domicile du malade).
6. Informer le malade sur ses droits sociaux
- Le traitement de la tuberculose est obligatoire et gratuit en Algérie depuis le décret de
juillet 1969. Prise en charge médicale complète gratuite avec le traitement, dépistage des
sujets contacts et un arrêt de travail de longue durée avec prise en charge de la sécurité sociale
à 100%.
2. Lieu de prise en charge de la tuberculose :
La prise en charge de la tuberculose est ambulatoire. Elle est assurée par le médecin de SCTMR
le plus proche de la résidence du malade pour faciliter l’accès au malade.
L’hospitalisation est indiquée en cas :
Diagnostic de la tuberculose pulmonaire par tubage gastrique (pour les malades qui ne
peuvent pas cracher) et de certaines localisations extra-pulmonaires nécessitant une biopsie
(plèvre, péritoine, os et articulation, foie) ou des explorations particulières (ponction
lombaire, laparoscopie, coelioscopie)
Complications de la tuberculose : cachexie, tuberculose aiguë, mal de Pott avec
paraplégie, coxalgie, hémoptysie abondante, pyo-pneumothorax, pleurésie abondante
Complications du traitement antituberculeux : érythrodermie, ictère, chute de l’acuité
auditive ou visuelle.
Co-morbidité (à prendre en charge conjointement avec un autre spécialiste) : diabète
sucré, insuffisance rénale ou hépatique, psychopathie, toxicomanie, co-infection VIH.
Cas chroniques et cas de TP à bacilles multi-résistants, à isoler dans un service
spécialisé hospitalo-universitaire au début du traitement
3. Le suivi du traitement
Observance
Efficacité
Tolérance
a. Observance : Contrôler la prise régulière des médicaments, soit directement par
le personnel de santé si le patient est hospitalisé ou par un membre de la famille
à domicile. Le respect du patient de ses rendez-vous au moment de la délivrance
de la provision des médicaments, est un signe indirect d’une bonne observance.
b. Efficacité : Le contrôle de l’efficacité du traitement est différent selon qu’il s’agit
de tuberculose pulmonaire ou de tuberculose extra-pulmonaire.
En cas de tuberculose pulmonaire à microscopie positive, l’efficacité du traitement se mesure
par la négativation bactériologique de l’expectoration qui est souvent obtenue dès la fin du
deuxième mois de traitement de première ligne, ou du troisième mois du traitement de
deuxième ligne.
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Les échéances des examens de contrôle bactériologique pour le régime de 1er ligne 2e, 5e et 6e
mois. En cas de régime de 2e ligne 3e, 5e et 8e mois.
En cas de tuberculose pulmonaire à microscopie négative initialement, les échéances du
contrôle bactériologiques sont les mêmes.
En cas de tuberculose extra-pulmonaire, l’efficacité du traitement s’apprécie le plus souvent
d’après l’évolution clinique et/ou radiologique. La prise en charge se fait en collaboration avec
le spécialiste concerné.
c. Tolérance : La détection des éventuels effets indésirables du traitement doivent
être rechercher systémiquement à chaque consultation, afin de les prendre en
charge précocement et d’éviter l’arrêt de traitement par le malade.
Effets secondaires mineurs des antituberculeux sont résumés dans le tableau suivant :
Effets secondaires majeurs chez l’adulte : ces effets nécessitent une prise en charge en
hospitalier avec arrêt temporaire ou définitif du médicament responsable
Les accidents cutanés surviennent dans les premières semaines de traitement et se
manifestent le plus fréquemment par une réaction d’hypersensibilité généralisée,
caractérisée par :
- un début brutal avec fièvre, céphalée et vomissement.
- une éruption cutanée rouge, prurigineuse, urticarienne ou scarlatiniforme, siégeant de
préférence au niveau de la face et des membres et parfois généralisée.
- un œdème de la face ou un œdème laryngé qui peuvent parfois être associés.
Devant un tel tableau clinique, il faut arrêter tous les médicaments jusqu'à disparition de la
réaction, car tous les médicaments antituberculeux peuvent en être la cause. Pour soulager le
malade, on prescrit un antihistaminique jusqu’à régression de la réaction (8).
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Il faut alors identifier le médicament responsable, en introduisant médicament par
médicament par des doses progressivement croissantes. Si le médicament responsable est la
rifampicine ou l’isoniazide, on tente une désensibilisation avec une corticothérapie. Si c’est les
autres médicaments, on met schéma sans le médicament responsable.
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La conduite à tenir dépend des résultats de l’examen clinique et de la radiographie et de l’âge.
Si aucun symptôme clinique ni image radiologique ne sont détectés, on explique au patient
les différents symptômes et la nécessité de consulter s’ils surviennent plus tard (8).
Chez l’enfant ne présentant de signes clinique la conduite à tenir dépend de la réaction à l’IDR
Enfant non vacciné au BCG
IDR inférieure à 10 mm, l’enfant doit être vacciné au BCG quel que soit son âge.
IDR supérieure ou égale à 10 mm, l’enfant de moins de 5ans, on lui prescrit une chimio-
prophylaxie à base d’isoniazide 5mg/ Kg pendant 6 mois. Si l’enfant est âgé entre 5 et 14 à
revoir en cas de symptôme clinique (8).
Enfant vacciné au BCG
IDR inférieure à 15 mm, il doit consulter si apparition de signes cliniques.
IDR supérieure ou égale à 15 mm, l’enfant de moins de 5 ans, on lui prescrit un chimio-
prophylaxie à base d’isoniazide 5mg/ Kg pendant 6 mois. Si l’enfant est âgé entre 5 et 14 à
revoir en se symptôme clinique (8).
Références :
1. M.-C. Dombret. Tuberculose pulmonaire de l’adulte. Encycl Méd Chir (Elsevier SAS, Paris, tous droits
réservés), Traité de Médecine Akos, 6-0740, 2004, 7 p.
2. OMS Rapport sur la tuberculose dans le monde 2019
3. https://ourworldindata.org/grapher/tuberculosis-incidence-per-100000-
people?tab=map&country
4. https://ourworldindata.org/grapher/tuberculosis-incidence-per-100000-people?country
5. https://ourworldindata.org/grapher/tuberculosis-death-rates
6. S. Alihalassa. Comprendre l’épidémiologie de la tuberculose en Algérie, Revue des Maladies
Respiratoires Volume 35, Supplement, January 2018, Pages A234-A235
7. Herrmann JL et Lagrange P. Bactériologie de la tuberculose et des infections à mycobactéries
atypiques. Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris), Pneumologie, 6-019-A-34, 1999, 14 p.
8. Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, Direction de la Prévention,
Programme National de Lutte Contre la Tuberculose, Manuel de la Lutte Antituberculeuse – Edition
2011
9. A. Dinh, C. Perronne. Aspects cliniques et thérapeutiques de la tuberculose chez l’adulte et l’enfant
EMC - Maladies infectieuses 1, Volume 10 > n◦4 >, 8-038-C-30, novembre 2013, 11 p.
10. Julie Milstien. Les bases immunologiques de la vaccination / Module 5: La tuberculose
WHO/EPI/GEN/93.15 p 2
11. G. Huchon, Tuberculose : infection et maladie, EMC - Pneumologie, Volume 23, Issue 4, 6-019-A-
33,2012, 22p.
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