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Cours de Normes Internationales d’Information Financière (2)

Préparé par : Pr. Hanen MOALLA

Chapitre 1
Instruments financiers : Présentation (IAS 32)

La norme IAS 32 a été applicable à partir du 1er janvier 1996 et a été révisée en 2003 et
cette version révisée est applicable à compter du 1er janvier 2005. Des amendements de la
norme ont permis de prendre en considérations les nouvelles dispositions de certaines
normes. L’IAS 32 définit la notion d’instrument financier, d’actif financier, de passif financier
et d’instrument de capitaux propres. Elle présente les règles permettant de distinguer entre les
passifs financiers et les instruments de capitaux propres. Elle traite aussi des intérêts,
dividendes, profits et pertes, ainsi que de la compensation entre les actifs et les passifs
financiers.

Section 1/ Objectifs et champ d’application


1. Objectifs de la norme
L’objectif de la présente norme est (1) d’établir des principes régissant :
- la présentation des instruments financiers comme passifs ou comme capitaux
propres ;
- la compensation des actifs financiers et passifs financiers.

(2) Elle traite :


- du classement des instruments financiers, du point de vue de l’émetteur, en actifs
financiers, en passifs financiers et en instruments de capitaux propres,
- du classement des intérêts, dividendes, profits et pertes y relatifs, et
- des circonstances dans lesquelles des actifs et des passifs financiers doivent être
compensés.

Les principes exposés dans l’IAS 32 complètent les principes de comptabilisation et


d’évaluation des actifs financiers et des passifs financiers énoncés dans IFRS 9 Instruments
financiers, ainsi que les principes régissant l’information à fournir énoncés dans IFRS 7
« Instruments financiers : Informations à fournir ».
2. Champ d’application
(1) La norme IAS 32 est applicable non seulement aux établissements financiers
(banques, sociétés de leasing, etc.) mais aussi aux établissements non financiers.
(2) Elle ne se limite pas uniquement aux instruments financiers matérialisés par des
titres, mais s’étend à d’autres instruments comme les créances sur les clients et les
dettes envers les fournisseurs.
(3) Elle concerne les instruments financiers primaires (actions, obligations, créances,
dettes, etc.) et les instruments financiers dérivés (options d’achat, option de vente,
swaps, etc.). Les instruments financiers primaires sont aussi appelés les sous-jacents et
les instruments financiers dérivés sont aussi appelés des instruments financiers
secondaires.

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La présente norme doit être appliquée aux contrats d’achat ou de vente d’un élément non
financier qui peut faire l’objet d’un règlement net en trésorerie ou en un autre instrument
financier, ou par l’échange d’instruments financiers, comme si les contrats étaient des
instruments financiers, à l’exception des contrats conclus et maintenus en vue de la réception
ou de la livraison d’un élément non financier selon les contraintes auxquelles s’attend l’entité
en matière d’achat, de vente ou d’utilisation.
D’une manière générale, ne sont pas traités par les normes relatives aux instruments
financiers (IAS 32, IFRS 9 et IFRS 7), les éléments suivants :
- Les titres de participation qui sont consolidés par la méthode de l’intégration globale
ou par la méthode de la mise en équivalence et qui sont comptabilisés selon IFRS 10
États financiers consolidés, IFRS 11 Partenariat ou IAS 28 Participations dans des
entreprises associées et des coentreprises. Cependant, Les entités doivent appliquer
l’IAS 32 aux instruments dérivés liés à ces participations.
- les instruments financiers, les contrats et les obligations relevant de transactions dont
le paiement est fondé sur des actions auxquels s’applique la norme IFRS 2 Paiement
fondé sur des actions
- les droits et obligations des employeurs, découlant de régimes d’avantages du
personnel auxquels s’applique IAS 19 Avantages du personnel
- Les actifs et passifs découlant des contrats d’assurance (IFRS 4/IFRS 17).
- Etc.

Section 2/ Définitions
1. Instrument financier
Le paragraphe 11 de l’IAS 32 définit l’instrument financier comme suit : « Un instrument
financier est tout contrat qui donne lieu à un actif financier pour une entité et à un passif
financier ou à un instrument de capitaux propres pour une autre entité ».
La notion d’instrument financier selon la norme IAS 32 est très large. Elle ne se limite pas
aux instruments financiers matérialisés par des titres (actions, obligations, etc.). Elle s’étend
aux créances, dettes etc.
On distingue deux types d’instruments financiers :
- Les instruments financiers principaux ou sous-jacents : Exemples une action,
une obligation.
- Les instruments financiers secondaires ou les dérivés : Exemples les options, les
swaps, les futures, etc.

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Exemple 1 :
Classer les éléments suivant en instruments financiers ou en autres, tout en se référant à la
définition d’un instrument financier donnée par la norme IAS 32 et à la délimitation de son
champ d’application.
Instruments Autres
financiers
Titres de participations
Obligations détenues jusqu’à l’échéance
Titres de transactions
Impôt à payer
Emprunt bancaire
Emprunt obligataire
Dépôts en banque
Charges constatées d’avance
Créances sur les clients
Dettes envers les fournisseurs
Fournisseurs-effets à payer
Avoirs en caisse
Immobilisations corporelles
Immobilisations incorporelles
Clients-effets à recevoir
Emprunt courant lié au cycle d’exploitation
Prêt
Stock de marchandises
Avances sur marchandises
Provisions pour risques et charges
Provisions pour garanties données aux clients
Obligations convertibles en actions
Titres émis (obligations, actions, etc.).

Réponse Exemple 1
Instruments Autres
financiers
Titres de participations X
Obligations détenues jusqu’à l’échéance X
Titres de transactions X
Impôt à payer (1) X
Emprunt bancaire X
Emprunt obligataire X
Dépôts en banque X
Charges constatées d’avance (2) X
Créances sur les clients X
Dettes envers les fournisseurs X
Fournisseurs-effets à payer X
Avoirs en caisse X

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Immobilisations corporelles (3) X


Immobilisations incorporelles X
Clients-effets à recevoir X
Emprunt courant lié au cycle d’exploitation X
Prêt X
Stock de marchandises X
Avances sur marchandises (4) X
Provisions pour risques et charges (5) X
Provisions pour garanties données aux clients (5) X
Obligations convertibles en actions X
Titres émis (obligations, actions, etc.). X
(1) A la différence de la plupart des dettes qui découlent d’une obligation contractuelle,
l’impôt à payer découle d’une obligation légale et donc ne répond pas à la définition d’un
instrument financier selon l’IAS 32. (Exemples d’éléments ne découlant pas d’engagements
contractuels : Dettes et créances d’impôts, les obligations implicites1 relevant de la norme IAS
37 « Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels »)
(2) Les charges constatées d’avance ne constituent pas des instruments financiers parce que la
sortie d’avantages économiques futurs ne correspond pas in fine à un flux de trésorerie ou à
un autre instrument financier. (Exemples d’éléments : charges constatées d’avance, les
produits différés (les produits à recevoir), les obligations découlant de garanties).
(3) Les immobilisations corporelles, incorporelles et stocks sont des éléments non monétaires
(physiques ou immatériels) et donc ne sont pas des instruments financiers.
(4) L’avance sur les marchandises n’est pas un instrument financier parce que la contre partie
sera des marchandises à livrer ou des services à rendre et non pas un flux de trésorerie ou à un
autre instrument financier.
(5) Les provisions sont des passifs financiers mais ne peuvent pas être considérées comme des
instruments financiers pour la simple raison qu’il n’y a aucun contrat et qu’il n’y a aucune
obligation contractuelle.
2. Actif financier
Les actifs financiers sont définis par le § 11 de l’IAS 32. Ils regroupent les éléments suivants :
- La trésorerie : Une monnaie (de la trésorerie) est un actif financier parce qu’elle
représente le moyen d’échange et qu’elle constitue par conséquent l’étalon à partir
duquel toutes les transactions sont évaluées et comptabilisées dans les états financiers.
Un dépôt de trésorerie dans une banque ou dans un établissement financier similaire
constitue un actif financier parce qu’il représente le droit contractuel pour le déposant
d’obtenir de l’établissement de la trésorerie ou de tirer un chèque ou un instrument
similaire contre le solde en faveur d’un créancier en paiement d’un passif financier.

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Selon le § 10 de l’IAS 37, Une obligation implicite est une obligation qui découle des actions d’une entité
lorsque :
(a) elle a indiqué aux tiers, par ses pratiques passées, par sa politique affichée ou par une déclaration récente
suffisamment explicite, qu’elle assumera certaines responsabilités ; et
(b) en conséquence, l’entité a créé chez ces tiers une attente fondée qu’elle assumera ces responsabilités.

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- un instrument de capitaux propres d’une autre entité (exemple les actions, les
certificats d’investissement, les actions à dividendes prioritaires, les certificats de droit
de vote, etc.).
- un droit contractuel :
(i) de recevoir d’une autre entité de la trésorerie ou un autre actif financier
(Exemples : les créances sur les clients, les effets à recevoir, les obligations
acquises, etc.), ou
(ii) d’échanger des actifs ou des passifs financiers avec une autre entité à des
conditions potentiellement favorables à l’entité (e.g. les contrats à
terme : forward ou future) ; ou
- un contrat qui sera ou qui peut être réglé en instruments de capitaux propres de
l’entité elle-même et qui est :
(i) un instrument non dérivé pour lequel l’entité est ou pourrait être tenue de
recevoir d’instruments de capitaux propres de l’entité elle-même, ou
(ii) un instrument dérivé qui sera ou qui peut être réglé autrement que par
l’échange d’un montant déterminé de trésorerie ou d’un autre actif financier
contre un nombre déterminé d’instruments de capitaux propres de l’entité
elle-même.
3. Passif financier
Est un passif financier tout passif qui est :
- (a) une obligation contractuelle :
(i) de remettre à une autre entité de la trésorerie ou un autre actif financier
(exemples les dettes envers les fournisseurs, les effets à payer, les emprunts
bancaires contractés, les emprunts obligataires émis), ou
(ii) d’échanger des actifs financiers ou des passifs financiers avec une autre entité
à des conditions potentiellement défavorables à l’entité ; ou
- (b) un contrat qui sera ou qui peut être réglé en instruments de capitaux propres de
l’entité elle-même et qui est :
(i) un instrument non dérivé pour lequel l’entité est ou peut être tenue de livrer un
nombre variable de ses instruments de capitaux propres, ou
(ii) un instrument dérivé qui sera ou qui peut être réglé autrement que par
l’échange d’un montant déterminé de trésorerie ou d’un autre actif financier
contre un nombre déterminé d’instruments de capitaux propres de l’entité elle-
même.

Exemple 2 : Explication de la différence entre actifs financiers, passifs financiers et


instruments de capitaux propres
Préciser dans chacun des cas suivants la nature de l’instrument financier
1/ Acquisition de par la société A de 1000 actions émises par la société Z
2/ Acquisition par la société A de 300 obligations émises par la société X

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Réponse
1/ Les 1000 actions émises par la société Z constituent des actifs financiers pour la société A
(dans la définition d’un actif financier : un instrument de capitaux propres d’une autre
entité) et des instruments de capitaux propres pour la société Z.
2/ Les 300 obligations émises par la société X représentent un actif financier pour la société A
(un droit contractuel de recevoir d’une autre entité de la trésorerie ou un autre actif financier)
et un passif financier pour la société X .

Exemple 3 : (explication des conditions potentiellement favorables et des conditions


potentiellement défavorables).
Début septembre N, l’entité X à une dette de 1 million d’euros à échéance le 30 avril N+1.
Pour se couvrir contre le risque d’augmentation du cours de l’euro, l’entité a conclu en contrat
d’achat à terme de 1 millions d’euros pour un prix à terme de 3,200 dinars l’euro. Au
31/12/N, l’entité X peut se trouver dans l’un des cas suivants :
1er cas : le cours de l’euro à l’inventaire est supérieur au prix d’achat à terme. Par exemple, le
cours de l’euro au 31/12/ est de 3,400 dinars et donc, les conditions sont potentiellement
favorables. La juste valeur du contrat à terme (actif financier) au 31/12/N est de (3,400 –
3,200) X 1 000 000 = 200 000 dinars.
2ème cas : le cours de l’euro à l’inventaire est inférieur au prix d’achat à terme. Par exemple, le
cours de l’euro au 31/12/ est de 3,100 dinars et donc, les conditions sont potentiellement
défavorables. La juste valeur du contrat à terme (passif financier) au 31/12/N est de (3,200 –
3,100) X 1 000 000 = 100 000 dinars
Exemples d’actifs financiers et de passifs financiers
1. une garantie financière (donnée ou reçue)
Une garantie financière est un passif financier pour le garant (obligation contractuelle de
rembourser le prêteur en cas de défaillance du débiteur) et un actif financier pour le prêteur
(droit de recevoir de l'argent du garant en cas de défaillance de l’emprunteur). Les droits et
obligations conditionnels de ce type constituent des actifs ou passifs financiers, même s'ils ne
satisfont pas aux conditions nécessaires pour être inscrits au bilan.

2. Le contrat de location-financement est un instrument financier


Un contrat de location-financement est considéré avant tout comme un droit pour le bailleur
de recevoir, et une obligation pour le preneur d’effectuer une série de paiements semblables
pour l’essentiel à ceux qu’exigerait le remboursement d’un emprunt, principal et intérêts
confondus. Le bailleur comptabilise son investissement dans le montant à recevoir en vertu du
contrat de location plutôt que dans l’actif loué lui-même. En revanche, une location simple est
considérée avant tout comme un contrat incomplet obligeant le bailleur à permettre
l’utilisation d’un actif au cours d’une période future en échange d’une contrepartie assimilable
à des honoraires versés au titre de services. Le bailleur continue de comptabiliser l’actif loué
plutôt qu’un montant à recevoir dans l’avenir en vertu du contrat. Par conséquent, le contrat
de location-financement est considéré comme un instrument financier alors qu’une location
simple n’est pas considérée comme un instrument financier (sauf en ce qui concerne les
paiements individuels échus et exigibles).

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3. Un effet à payer en obligations de l’Etat


Il existe un autre type d’instrument financier pour lequel l’avantage économique à recevoir ou
à donner en échange est un actif financier autre que de la trésorerie. Par exemple, un effet à
payer en obligations d’État confère à son porteur le droit contractuel de recevoir et à son
émetteur l’obligation contractuelle de livrer des obligations d’État et non de la trésorerie. Ces
obligations sont des actifs financiers parce qu’elles représentent l’obligation pour le
gouvernement émetteur de payer de la trésorerie. L’effet est donc un actif financier pour le
porteur de l’effet et un passif financier pour l’émetteur de l’effet.

4. Un droit ou une obligation contractuels de recevoir, de livrer ou d’échanger des


instruments financiers
Un droit ou une obligation contractuels de recevoir, de livrer ou d’échanger des instruments
financiers est, en soi, un instrument financier. Une chaîne de droits ou d’obligations de nature
contractuelle répond à la définition d’un instrument financier si elle conduit au bout du
compte à recevoir ou à verser un montant en trésorerie ou à acquérir ou à émettre un
instrument de capitaux propres.

5. Les titres de dettes perpétuelles


Les titres de dette perpétuelle (tels que les obligations perpétuelles et les autres titres
assimilables à des titres perpétuels) confèrent normalement à leur porteur le droit contractuel
de recevoir des paiements au titre d’intérêts à dates fixes jusqu’à une date future indéterminée,
assortis soit d’aucun droit de percevoir un remboursement du principal soit assortis d’un droit
de percevoir un remboursement du principal selon des termes qui le rendent très improbable
ou très lointain.
Exemple : Une entité émet un instrument financier qui lui impose de procéder à des
paiements annuels à perpétuité équivalents à un taux d’intérêt fixé de 8 % appliqué sur une
valeur au pair ou à un montant en principal de 1 000 UM. En supposant que 8% soit le taux
d’intérêt du marché pour l’instrument à la date de son émission, l’émetteur assume
l’obligation contractuelle de procéder à un flux de paiements futurs d’intérêts d’une juste
valeur (valeur actualisée) de 1000 UM. Le porteur et l’émetteur de l’instrument détiennent
respectivement un actif financier et un passif financier.
6. Les actions de préférence prévoyant un rachat obligatoire par l’émetteur
Une action préférentielle qui prévoit un rachat obligatoire par l’émetteur, à un montant
déterminé ou déterminable et à une date future déterminée ou déterminable ou qui confère au
porteur le droit d’exiger de l’émetteur le rachat de l’instrument à compter d’une date
déterminée, à un montant déterminé ou déterminable, est un passif financier.
7. Les actions remboursables au gré du porteur
Un instrument remboursable au gré du porteur est un instrument financier qui confère à son
porteur le droit de le restituer à l’émetteur contre de la trésorerie ou un autre actif financier, ou

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qui est automatiquement restitué à l’émetteur en cas de réalisation d’un événement futur
incertain ou en cas de décès ou de prise de retraite du porteur de l’instrument
Un instrument financier qui confère à son porteur le droit de le restituer à l’émetteur contre de
la trésorerie ou un autre actif financier (un « instrument remboursable au gré du porteur ») est
un passif financier, à l’exception d’un instrument classé comme instrument de capitaux
propres.
L’instrument financier est un passif financier même lorsque le montant de trésorerie ou
d’autres actifs financiers est déterminé d’après un indice ou un autre élément susceptible
d’augmenter ou de diminuer. L’existence d’une option permettant au porteur de restituer
l’instrument à l’émetteur contre de la trésorerie ou un autre actif financier signifie que
l’instrument remboursable au gré du porteur répond à la définition d’un passif financier, à
l’exception d’un instrument classé comme instrument de capitaux propres.
NB :
Lorsqu’un instrument financier dérivé confère à une partie le choix du mode de règlement
(par exemple lorsque l’émetteur ou le porteur peut choisir d’effectuer un règlement net en
trésorerie ou par l’échange de ses propres actions contre de la trésorerie), cet instrument est un
actif financier ou un passif financier sauf si tous les modes de règlement possibles en font un
instrument de capitaux propres.
Exemple 1 : Une option sur ses propres actions que l’émetteur peut décider de régler par un
paiement net en trésorerie ou par l’échange de ses propres actions contre de la trésorerie.
Exemple 2 : Un contrat d’achat ou de vente d’un élément non financier en échange
d’instruments de capitaux propres de l’entité entrent dans le champ d’application de l’IAS
32 car ils peuvent être réglés soit par la remise de l’élément non financier, soit par un
paiement net en trésorerie ou en un autre instrument financier (voir paragraphes 8 à 10 de
l’IAS 32). De tels contrats sont des actifs financiers ou des passifs financiers et non des
instruments de capitaux propres.
Ne sont pas des actifs ou des passifs financiers
Les éléments suivants ne sont pas des actifs ou des passifs financiers
1. Les actifs physiques (tels que les stocks, les immobilisations corporelles), les actifs loués
et les immobilisations incorporelles (telles que des brevets et des marques) ne sont pas des
actifs financiers. Le contrôle de tels actifs physiques et incorporels fournit une opportunité de
générer une entrée de trésorerie ou d’autres actifs, mais il ne donne pas naissance à un droit
actuel de recevoir de la trésorerie ou d’autres actifs financiers

2. Des actifs (comme les charges payées d’avance) pour lesquels l’avantage économique
futur est la réception de biens ou de services plutôt que le droit de recevoir de la
trésorerie ou un autre actif financier, ne sont pas des actifs financiers. De même, des
éléments tels que des produits différés et la plupart des obligations découlant de garanties ne
sont pas des passifs financiers parce que la sortie d’avantages économiques qui leur est
associée est la fourniture de biens et de services, plutôt qu’une obligation contractuelle de
remise de trésorerie ou d’un autre actif financier.
3. Les passifs ou les actifs qui ne sont pas contractuels
Les passifs ou les actifs qui ne sont pas contractuels (comme les impôts sur le résultat qui
résultent d’obligations légales imposées par les pouvoirs publics) ne sont pas des passifs

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financiers ou des actifs financiers. IAS 12 traite de la comptabilisation des impôts sur le
résultat. De même, les obligations implicites définies dans IAS 37 Provisions, passifs
éventuels et actifs éventuels ne résultent pas de contrats et ne constituent pas des passifs
financiers.
Les actifs ou passifs qui ne relèvent pas d’un engagement contractuel et qui sont par exemple
issus d’une disposition légale (créance ou dette d’impôt) ne sont pas par conséquent, des
instruments financiers (ne sont pas des actifs financiers ou des passifs financiers).

Section 3/ Distinction Passif financier/Instrument de capitaux propres


Selon le § 15 de l’IAS 32, L’émetteur d’un instrument financier doit, lors de sa
comptabilisation initiale, classer l’instrument ou ses différentes composantes en tant que
passif financier, actif financier ou instrument de capitaux propres selon les deux critères
suivants :
- la substance de l’accord contractuel (et non pas la forme juridique, bien que les deux
coïncident généralement)
- les définitions d’un passif financier, d’un actif financier et d’un instrument de
capitaux propres.
NB :
Le droit contractuel, pour une partie, de recevoir (ou l’obligation de payer) de la trésorerie
est contrebalancé par l’obligation correspondante, pour une autre partie, de payer (ou le droit
de recevoir).

Selon le § 12, de l’IAS 32, les termes « contrat » et « contractuel » font référence à un accord
entre deux parties ou plus et ayant des conséquences économiques évidentes. L’accord est
juridiquement exécutoire. Les contrats et donc les instruments financiers peuvent se présenter
sous des formes diverses et ne sont pas nécessairement écrits.
Pratiquement, les instruments de capitaux propres sont déterminés par défaut. Ceux qui ne
sont pas des dettes sont instruments de capitaux propres (il n’y a aucune obligation de
remettre de la trésorerie ou un autre actif financier). Ainsi, pour être qualifié d’instrument de
capitaux propres, un contrat doit comporter un droit inconditionnel d’éviter de verser de la
trésorerie ou tout autre actif financier.

La norme IAS 32 donne des précisions concernant le règlement en actions propres

Important
Les instruments qui peuvent ou qui doivent être réglés en actions propres de l’émetteur
doivent respecter la règle dite « Fixe contre fixe ( fix to fix)» pour être classés
parmi les capitaux propres. En d’autres termes :
- S’il s’agit d’un instrument non dérivé, se régler par la livraison d’un nombre fixe
d’actions.
- S’il s’agit d’un instrument dérivé, se régler par l’échange d’un nombre fixe
d’instruments financiers contre un montant fixe de trésorerie.

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Selon le § 16 de l’IAS 32, lorsqu’un émetteur applique les définitions du paragraphe 11 pour
déterminer si un instrument financier est un instrument de capitaux propres plutôt qu’un passif
financier, cet instrument est un instrument de capitaux propres si et seulement si les deux
conditions (a) et (b) ci-dessous sont réunies.
(a) L’instrument n’inclut aucune obligation contractuelle : (i) de remettre à une autre
entité de la trésorerie ou un autre actif financier ; ou (ii) d’échanger des actifs ou des
passifs financiers avec une autre entité à des conditions potentiellement défavorables à
l’émetteur.
(b) Dans le cas d’un instrument qui sera ou qui peut être réglé en instruments de
capitaux propres de l’émetteur lui-même, il s’agit : (i) d’un instrument non dérivé qui
n’inclut pour l’émetteur aucune obligation contractuelle de livrer un nombre variable
de ses instruments de capitaux propres ; ou (ii) d’un dérivé (e.g. bons de souscription
d’action ou option d’achat d’actions) qui ne sera réglé qu’au moyen d’un échange,
par l’émetteur, d’un montant déterminé (fixe) de trésorerie ou d’un autre actif
financier contre un nombre déterminé (fixe) de ses instruments de capitaux propres.

À cet égard, les droits, options ou bons de souscription permettant d’acquérir un nombre
déterminé d’instruments de capitaux propres de l’entité elle-même en échange d’un montant
déterminé libellé dans n’importe quelle monnaie sont des instruments de capitaux propres si
l’entité offre les droits, options ou bons de souscription au prorata à tous les porteurs existants
d’une même catégorie de ses instruments de capitaux propres non dérivés.

(Voir exemple dans l’activité d’apprentissage de l’IAS 32)

Exemples d’instruments de capitaux propres


- Les actions ordinaires
- Certains bons de souscriptions d’actions (BSA) (dès lors qu’ils sont réglés par échange
d’un nombre fixe d’actions contre un montant fixe)
- Certaines options de conversion incorporées dans une obligation convertible (dès lors
qu’ils sont réglés par échange d’un nombre fixe d’actions contre un montant fixe)
- Les actions de préférence non remboursables et à dividendes discrétionnaires
- Les actions de préférence remboursables au gré du seul émetteur et à dividendes
discrétionnaires

Ne sont pas des instruments de capitaux propres


Une obligation contractuelle, y compris une obligation découlant d’un instrument financier
dérivé, qui aura ou qui peut avoir pour résultat la réception ou la livraison futures
d’instruments de capitaux propres de l’émetteur lui-même, mais qui ne remplit pas les
conditions (a) et (b) ci-dessus, n’est pas un instrument de capitaux propres.
D’une manière générale, les instruments remboursables au gré du porteur ne sont pas des
instruments de capitaux propres.

Section 4/ Instruments financiers composés


« L'émetteur d'un instrument financier non dérivé doit évaluer les termes de l'instrument
financier afin de déterminer s'il contient à la fois une composante de passif et une
composante de capitaux propres. Ces composantes doivent être classées séparément en
passifs financiers, en actifs financiers ou en instruments de capitaux propres selon le
paragraphe 15 de la norme IAS 32 »
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Exemple d’instruments financiers composés les obligations convertibles en actions et les


obligations avec bons de souscriptions d’actions (OBSA).
Une entité comptabilise séparément les composantes d’un instrument financier qui (a) crée un
passif financier de l’entité et (b) confère au porteur de l’instrument une option de conversion
de l’instrument financier en instrument de capitaux propres de l’entité. Par exemple, une
obligation ou un instrument analogue, convertible par le porteur en un nombre déterminé
d’actions ordinaires de l’entité est un instrument financier composé. Du point de vue de
l’entité, un tel instrument comprend deux composantes : un passif financier (l’engagement
contractuel de remettre de la trésorerie ou un autre actif financier) et un instrument de
capitaux propres (une option d’achat que le porteur a le droit, pendant une durée déterminée,
de convertir en un nombre déterminé d’actions ordinaires de l’entité). Sur le plan économique,
l’émission d’un tel instrument a essentiellement le même effet que l’émission d’un titre
d’emprunt assorti d’une clause de remboursement anticipé et de bons de souscription
permettant l’acquisition d’actions ordinaires ou que l’émission d’un titre d’emprunt avec bons
de souscription d’actions détachables. Dans tous les cas, l’entité présente donc les
composantes de passif et de capitaux propres séparément dans son état de la situation
financière.
Le classement des composantes de passif et de capitaux propres d’un instrument convertible
n’est pas revu du fait de l’évolution de la probabilité qu’une option de conversion sera
exercée, même si la levée de l’option peut apparaître comme économiquement avantageuse
pour certains porteurs. Il se peut que les porteurs n’agissent pas toujours comme prévu parce
que, par exemple, les conséquences fiscales de la conversion peuvent varier d’un porteur à
l’autre. De plus, la probabilité de conversion évoluera dans le temps. L’obligation
contractuelle de l’entité de pourvoir aux paiements futurs demeure jusqu’à ce qu’elle
s’éteigne à travers la conversion, l’échéance de l’instrument ou toute autre transaction.
L’IFRS 9 traite de l’évaluation des actifs financiers et des passifs financiers. Les instruments
de capitaux propres sont des instruments mettant en évidence un intérêt résiduel dans les
actifs d’une entité après déduction de tous ses passifs. Par conséquent, lorsque la valeur
comptable initiale d’un instrument financier composé est ventilée en composantes capitaux
propres et passif, il convient d’affecter à la composante capitaux propres le montant résiduel
obtenu après avoir déduit de la juste valeur de l’instrument considéré dans son ensemble le
montant déterminé séparément pour la composante passif.
La somme des valeurs comptables attribuées aux composantes de passif et de capitaux propres
lors de la comptabilisation initiale est toujours égale à la juste valeur qui serait attribuée à
l’instrument dans sa globalité. La séparation des composantes de l’instrument lors de la
comptabilisation initiale ne peut donner lieu à un profit ou à une perte.
Le traitement ci-dessus indiqué ne s’applique qu’à l’émetteur. Ce traitement ne concerne pas
le porteur de l’instrument financier.
L’émetteur procède en deux étapes comme suit :
1ère étape : Détermination de la valeur du passif financier par l’actualisation des paiements
futurs. L’actualisation se fait sur la base du taux d’intérêt en vigueur pour des emprunts sans
droit de conversion.

2ème étape : déterminer la composante capitaux propres en retranchant de la juste valeur de


l’actif composé la valeur de la composante passif financier.

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Cours de Normes Internationales d’Information Financière (2)
Préparé par : Pr. Hanen MOALLA

Les dispositions ci-dessus présentées ne s’appliquent qu’aux émetteurs d’instruments


financiers composés non dérivés. Elles ne traitent pas des instruments financiers composés du
point de vue des porteurs. C’est l’IFRS 9 qui traite du classement et de l’évaluation des actifs
financiers constituant des instruments financiers composés du point de vue des porteurs.

Exemple 4 :

Début janvier N, la société Alpha a émis un emprunt obligataire de 50 000 obligations


convertibles en actions (OCA) aux conditions suivantes :
- Valeur d’émission : 48 UM (Unité monétaire)
- Remboursement au pair : 50 UM
- Taux d’intérêt facial : 6%
- Remboursement de l’emprunt, in fine, à la fin de la 5ème année.
- Les intérêts sont remboursables annuellement à la fin de chaque exercice
- Taux d’intérêt sur emprunts similaires sans droit de conversion est de 7,5%
- La conversion se fait à raison d’une obligation pour une action, à compter de la
troisième année.
- Le cours de l’action, le jour de l’émission de l’emprunt est de 40 UM.
TAF :
1/ Présenter le traitement comptable relatif à cette émission.
2/ Supposons qu’au 31/12/N+2, le cours de l’action est de 55 UM, alors que celle de
l’obligation est de 52 UM, Quel traitement comptable doit-on envisager ?
3/ Supposons qu’au moment de l’émission de l’emprunt convertible en actions, la société a
engagé des coûts de transactions de 200 000 UM, présenter les traitements comptable
nécessaires.

Réponse :
Rappel du traitement de l’emprunt obligataire et des frais de transaction selon le
système tunisien : (hors programme mais juste pour comparer)
VR = VN = 50 ; VE = 48
Prime de remboursement ou double prime (50 – 48) x 50 000 = 100 000 dinars
Frais d’émission = 200 000 dinars

__________ ___________
Banque (48 x 50 000) 2 400 000
273 PRO 100 000
Emprunt obligataire 2 500 000 (50X50 000)
__________ ___________
273 FE des obligations 200 000
Banque 200 0000
Frais de transaction
_________ ____________

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Cours de Normes Internationales d’Information Financière (2)
Préparé par : Pr. Hanen MOALLA

Traitement selon l’IAS 32 :

1/ le traitement comptable relatif à cette émission.

La valeur d’émission de l’emprunt convertible en action est VE 2 400 000

1ère étape : Détermination de la composante Passif Financier

Rappel de la règle :
L’évaluation de la composante dette (passif financier) s’effectue en actualisant les
paiements prévus en l’absence de conversion au taux effectif d’un emprunt ordinaire
équivalent (sans l’option de conversion).

Intérêt annuel 50 000 x 50 x 6% = 150 000 UM


Remboursement à la fin de la 5ème année du principal = 50 000 x 50 = 2 500 000 UM.

Juste valeur de la composante passif = 150 000/1,075 + 150 000/(1,075)-2


+ 150 000/(1,075)-3 + 150 000/(1,075)-4 + (150 000+ 2 500 000)/(1,075)-5 = 2 348 279

Aussi,
Juste valeur de la composante passif =

150 000 (1 – (1,075) -5 ) + 2 500 000 = 2 348 279


0,075 (1,075) 5

2ère étape : Détermination de la composante « Capitaux propres » (Droit de conversion


des obligations)

Rappel de la règle :
La composante « capitaux propres » (Droit de conversion des obligations) est
déterminée par la différence entre la valeur d’émission et la juste valeur de la
composante passif financier.

Composante passif financier = 2 348 279

Composante capitaux propres = Valeur d’émission – Composante passif financier


Composante capitaux propres = 2 400 000 - 2 348 279 = 51 721

A la date d’émission
__________ ____________
Banque (48 x 50 000) (B) 2 400 000
Emprunt obligataire convertible (B) 2 348 279 (PF)
Droit de conversion des obligations (B) 51 721 (IKP)
__________ _____________

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Cours de Normes Internationales d’Information Financière (2)
Préparé par : Pr. Hanen MOALLA

Remarque sur le taux d’intérêt effectif (TIE)

La méthode d’évaluation du composant passif financier se base sur la détermination du taux


d’intérêt effectif. C’est le taux qui actualise exactement les décaissements ou encaissements
de trésorerie futurs sur la durée de vie prévue de l’instrument financier.
Dans le cas d’un emprunt obligataire convertible, ce TIE correspond, au moment de
l’émission, au taux d’intérêt d’un emprunt présentant les mêmes caractéristiques, mais non
convertible. Ce taux va permettre de déterminer « une charge d’intérêt réelle ».

Intérêt réel = Taux Effectif × coût amorti du titre

La différence entre le montant de l’intérêt effectif et le montant de l’intérêt nominal payé


aboutit à la détermination du coût amorti de la dette :

Coût amorti de fin d'exercice = Coût amorti initial + Intérêt réel - Intérêt versé

Il en résulte une augmentation progressive du montant de la dette, qui sera égale à l’échéance
à la valeur de remboursement

Remarque sur l’Impôt différé


Lorsque les impôts différés résultent d’opérations qui n’affectent pas le compte de résultat,
ils sont comptabilisés directement dans les capitaux propres (IAS 12 paragraphe 23).
Les changements ultérieurs du passif d’impôt différé sont comptabilisés dans le compte de
résultat sur les excédents de charges financières. A l’échéance le compte passif d’impôt
différé est soldé.
(Voir exercice dans l’activité d’apprentissage IAS 32)

2/ Supposons qu’au 31/12/N+2, le cours de l’action est de 55 UM, alors que celle de
l’obligation est de 52 UM, Quel traitement comptable doit-on envisager ?

Au 31/12/N+1, la probabilité de conversion est plus grande qu’au moment de l’émission. Ce


n’est pas une raison pour reclasser une partie de la dette en capitaux propres. Ce
reclassement n’interviendra qu’au moment de l’échange effectif des obligations contre
des actions.

Remarque sur la conversion à l’échéance


Lors de la conversion d’un instrument convertible à l’échéance, l’entité décomptabilise la
composante passif et la comptabilise en capitaux propres. La composante capitaux propres
initiale reste comptabilisée en capitaux propres (bien qu’elle puisse être transférée d’un

14
Cours de Normes Internationales d’Information Financière (2)
Préparé par : Pr. Hanen MOALLA

poste de capitaux propres à un autre). La conservation de cette valeur, même en cas de


remboursement de l’emprunt, peut être justifiée par le fait qu’elle a été prélevée sur les
résultats des exercices séparant l’émission de l’échéance (charges financières “calculées”,
plus élevées que les intérêts payés).

(Voir exercice dans l’activité d’apprentissage IAS 32)

3/ Prise en compte des coûts de transaction

Remarque sur les coûts de transactions


Les coûts de transaction portant sur les capitaux propres sont portés en déduction des
capitaux propres (nets de tout avantage d’impôt sur le résultat y afférent)
Les coûts de transaction liés à l’émission d’un instrument financier composé sont affectés
aux composantes passif et capitaux propres de l’instrument au prorata de la répartition du
produit de l’émission.

Les coûts de transaction de 200 000 UM concernent la composante passif et la composante


capitaux propres.

Coûts de transaction liés à la composante passif = 200 000 x (2 348 279/2 400 000) = 195 690

Coûts de transaction liés à la composante capitaux propres = 200 000 x (51 721/2 400 000) =
4 310

A la date d’émission
__________ ____________
Emprunt obligataire (B) 195 690
Droit de conversion des obligations (B) 4 310
Banque 200 000
__________ _____________

Le passif financier = 2 348 279 - 195 690 = 2 152 589

Déterminer le taux d’intérêt effectif (ce taux prend en considération l’intérêt réel (7,5%) et les
coûts de transaction : il sera sans doute supérieur au taux de 7,5%)

2 152 589 = 150 000 x [(1-(1+i) -5)/i] + 2 500 000 x (1+i) -5

NB : Méthode à suivre pour le calcul du taux d’intérêt effectif (c’est en fait le taux de
rendement interne étudié en mathématique financière). C’est par itération

On fixe un taux d’intérêt implicite qui soit inférieur au taux i et un autre qui soit supérieur à
i.

Par exemple, on pose i = 8%, on calcule donc la somme suivante lorsque i=8

150 000 (1 – (1+i) -5 ) + 2 500 000

15
Cours de Normes Internationales d’Information Financière (2)
Préparé par : Pr. Hanen MOALLA

i (1+i) 5

On trouve que cette somme est égale à : 150 000 (1 – (1,08) -5 ) + 2 500 000 = 2 300 364
0,08 (1,08) 5

On remarque que cette valeur de 2 300 364 est supérieure à 2 152 589 on prend donc une
autre valeur i supérieure à 8 (on prend 11).

Dans une deuxième étape, on calcule la même somme lorsque i=11%

= 150 000 (1 – (1,11) -5 ) + 2 500 000 = 2 038 013 dinars


0,11 (1,11) 5

On trouve que cette somme est égale à : 2 038 013 dinars

On note les intérêts par i et les valeurs actualisées trouvées par X. On aura donc,

i1 = 8% et X1 = 2 300 364

i2 = 11% et X2 = 2 038 013


i à déterminer X = 2 152 589

Xi = 2 152 589 et i est à déterminer.

i1 < i < i2

Pour ce faire, on fait le calcul suivant

(i2 – i)/(i2 – i1) = (X2 – X)/(X2 – X1)

(i2 – i) = (X2 – X) x (i2 – i1) /(X2 – X1)


i2 - (X2 – X) x (i2 – i1) /(X2 – X1) = i

i = 11 - (2 038 013 - 2 152 589) x (11 – 8)


(2 038 013 – 2 300 364

i = 9,6314%

Tableau de répartition des charges financières


Années Coût amorti Intérêts réel Intérêts payés Ajustement Coût amorti à
au début de la (9,6314%) (6%) de la dette la fin de la
période période
N 2 152 589 207 510 150 000 57 510 2 210 099
N+1 2 210 099 213 054 150 000 63 055 2273153
N+2 2273153 219132 150 000 69 132 2342265

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Cours de Normes Internationales d’Information Financière (2)
Préparé par : Pr. Hanen MOALLA

N+3 2342265 225796 150 000 75796 2418081


N+4 2418081 233103 150 000 83103 2 500 000
Total 750 000

_________ 31/12/N __________


(R) Charge financière 207 510
(B) Emprunt obligataire convertible 57 510
(B) Banque 150 000
Rattachement de la charge financière
__________ __________

Exemple 5 :

Au début de l’exercice N, la société Alpha a émis 20 000 obligations au taux d’intérêt de 5%.
Un bon de souscription d’action (OBSA) est attaché à chaque obligation. L’obligation
émise à 97UM est remboursable au pair à 100UM. L’emprunt est remboursable sur 5 ans par
annuités constantes. Le taux de rendement du marché est de 7%.

TAF : Présenter le traitement comptable chez l’émetteur


Réponse

Obligation à bon de souscription d’action : OBSA Prix d’émission= 97


N= 20 000 obligations Taux= 5%
Prix de remboursement=prix nominal= 100 Durée= 5 ans
Amortissement= annuité constante
Calcul de l’annuité constante :
a = (Cxi)/[1-(1+i) ˉ⁵]
a = (20 000 x 100 x 0,05)/[1-(1+0,05) ˉ⁵]
a = 461 950
Valeur actuelle de l’emprunt = 461 950 x (1-(1+0,07) ˉ⁵)/0,07
Valeur actuelle de l’emprunt = 1 894 085 dinars
Composante capitaux propres (Bons de souscription d’actions)
= (20 000 x 97) – 1 894 085 = 1 940 000 – 1 894 085 = 45 915 dinars
Le jour de l’émission
______________ _____________
Banque (B) 1 940 000

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Préparé par : Pr. Hanen MOALLA

Emprunt (B) 1 894 085 (PF)


Bon de souscription d’actions (B) 45 915 (IKP)
______________ ______________
Tableau d’amortissement de l’emprunt
Années RDDP Intérêts Amort Annuité RDFP
(5%)
N 2 000 000 100 000 361 950 461 950 1 638 050
N+1 1 638 050 81 903 380 047 461 950 1 258 003
N+2 1 258 003 62 900 399 050 461 950 858 953
N+3 858 953 42 948 419 002 461 950 439 951
N+4 439 951 21 998 439 953 461 950 -
Total 309 750 2 000 000 2 309 750

Tableau de répartition des charges financières


Année Coût amorti Intérêts réel Intérêts Amortissem Ajustement Coût amorti à
s au début de la (7%) payés (5%) ent de la dette la fin de la
période période
N 1894085 132586 100 000 361 950 32 586 1 564721
N+1 1 564720 109 530 81 903 380 047 27627 1 212 300
N+2 1 212 300 84 861 62 900 399 050 21961 835211
N+3 835211 58465 42 948 419 002 15517 431726
N+4 431726 30221 21 998 439 953 8223 0
Total 309 750 2 000 000

Remarque :
Si le remboursement n’est pas in fine (à la fin de la période), le coût amorti à la fin de la
période est calculé comme suit :
Coût amorti à la fin de la période = Coût amorti au début de la période + ajustement de
la dette – Amortissement de la période

Amortissement = Annuité – Intérêts


et donc dans l’équation, on remplace Amortissement de la période par Annuité – Intérêts
Coût amorti à la fin de la période = Coût amorti au début de la période + ajustement de la
dette – (annuité – Intérêts)
Coût amorti à la fin de la période = Coût amorti au début de la période + ajustement de la
dette – annuité + Intérêts
Coût amorti à la fin de la période = Coût amorti au début de la période + (ajustement de la
dette + Intérêts) – annuité
(ajustement de la dette + Intérêts) n’est autre que l’intérêt réel

18
Cours de Normes Internationales d’Information Financière (2)
Préparé par : Pr. Hanen MOALLA

Et donc, on peut écrire l’équation comme suit :


Coût amorti à la fin de la période = Coût amorti au début de la période + Intérêt réel –
Annuité
Le tableau de remboursement et de la répartition de la charge financière peut donc être
présenté comme suit :
Années Coût amorti au Intérêts réel Annuité Coût amorti à la
début de la (7%) fin de la
période période
N 1894085 132586 461 950 1 564721
N+1 1 564720 109 530 461 950 1 212 300
N+2 1 212 300 84 861 461 950 835211
N+3 835211 58465 461 950 431726
N+4 431726 30221 461 950 0
Total 2 309 750

L’inconvénient de cette dernière présentation du tableau de remboursement est qu’on ne peut


déterminer l’intérêt payé et l’ajustement de la dette que pour la première année
__________ 31/12/N _________
(R) Charge financière 32 586
(B) Emprunt obligataire 32 586
__________ Dito __________
(B) Emprunt obligataire 361 950
(R)Charges financières 100 000
(B) Banque 461 950
__________ __________

Section 5/Actions propres


1. Traitement préconisé par l’IAS 32
Les entreprises peuvent racheter une partie de leurs actions pour les détruire, les remettre à
des salariés dans le cadre d’un plan d’intéressement ou afin d’assurer la conversion
d’obligations convertibles. Ces actions doivent être déduites des capitaux propres. Aucun
profit ou perte ne doit être comptabilisé dans le résultat lors de l’achat, de la vente, de
l’émission ou de l’annulation d’instruments de capitaux propres.

Aux termes du § 33 de l’IAS 32, « Si une entité rachète ses propres instruments de capitaux
propres, ceux-ci (les « actions propres ») doivent être déduits des capitaux propres. Aucun
profit ou perte ne doit être comptabilisé en résultat net lors de l’achat, de la vente, de
l’émission ou de l’annulation d’instruments de capitaux propres de l’entité. De telles actions
propres peuvent être acquises et détenues par l’entité ou par d’autres membres du groupe

19
Cours de Normes Internationales d’Information Financière (2)
Préparé par : Pr. Hanen MOALLA

consolidé. La contrepartie versée ou reçue doit être comptabilisée directement en capitaux


propres ».

Les instruments de capitaux propres d’une entité ne sont pas comptabilisés en actif financier,
quelle que soit la raison de leur rachat. Une entité qui rachète ses instruments de capitaux
propres doit les déduire de ses capitaux propres. Toutefois, lorsqu’une entité détient ses
capitaux propres pour le compte de tiers (par exemple une institution financière détenant ses
capitaux propres pour le compte d’un client), dans ce cas, il y a une relation de mandataire et,
de ce fait, ces participations ne sont pas incluses dans l’état de la situation financière de
l’entité.

Selon le § 34 de l’IAS 32, « Le montant d’actions propres détenues est indiqué séparément,
soit dans l’état de la situation financière, soit dans les notes, selon IAS 1 Présentation des états
financiers. Une entité fournit des informations selon IAS 24 Information relative aux parties
liées si l’entité rachète ses instruments de capitaux propres à des parties liées ».

Capitaux propres

Capital social (100 000 actions x 10) 1 000 000

Réserves 200 000

Actions propres (80 000)

Résultat de l’exercice 50 000

Total des capitaux propres 1 170 000

Exemple 6 :

Le capital de la société anonyme Alpha s’élève à 1 000 000. Il est composé de 10 000 actions
de 100 UM. Le 2 mai N, elle a acquis 800 actions de ses propres actions à 220 UM. Le 28
juillet, elle a annulé 300 actions et a cédé les 500 actions restantes à 200 UM le titre.

TAF : Présenter le traitement comptable relatif à ces opérations selon l’IAS 32.

Réponse

_________ 02/05/N _________


Actions propres (B) 176 000
800 x 220
Banque (B) 176 000
________ 28/07 __________
(B) Capital (100 x 300) 30 000
(B) Réserves (220 – 100) x 300 36 000
(B) Actions propres 66 000
300 x 220

20
Cours de Normes Internationales d’Information Financière (2)
Préparé par : Pr. Hanen MOALLA

________ Dito ________


(B) Banque (200 x 500) 100 000
(B) Réserves (220 – 200) x 500 10 000
(B) Actions propres 110 000
500 x 220
_________ _________

Le montant d’actions propres détenues est indiqué séparément, soit dans l’état de la situation
financière, soit dans les notes, selon IAS 1 Présentation des états financiers.

Traitement des dividendes rattachés aux actions rachetées


Les dividendes distribués par une société et revenant à ses propres actions rachetées, ne
doivent pas être inclus parmi les revenus de l'exercice.
Lorsqu'une société acquiert ses propres actions et qu'elle ne les annule pas, tout dividende
auquel donneraient droit lesdites actions, doit être constaté dans un compte de résultats
reportés parmi les capitaux propres.

Cadre juridique du rachat par la société de ses propres actions en Tunisie (juste pour
information : hors programme )
Selon l’article 88 de la loi N° 94-117 du 14 novembre 1994, Portant réorganisation du
marché financier : « Sont interdits la souscription et l’achat par la société de ses propres
actions. Toutefois, l’assemblée générale extraordinaire qui décide une réduction du capital
non motivée par des pertes peut autoriser le conseil d’administration, pendant une période
déterminée à acheter un nombre d’actions en vue de leur annulation. Dans ce cas, le capital
est réduit à concurrence des actions effectivement achetées. Ces actions doivent être annulées
dans un délai de trois mois à partir de la date de l’achèvement de l’opération d’achat ».
Aussi selon l’article 19 de la loi N° 94-117 du 14 novembre 1994, telle que modifié par la loi
n° 99-92 du 17 août 1999 relative à la relance du Marché Financier, « Les sociétés admises à
la cote de la bourse peuvent acheter les actions qu’elles émettent en vue de réguler leurs
cours sur le marché. A cette fin, l’assemblée générale ordinaire doit avoir expressément
autorisé le conseil d’administration de la société à acheter et à revendre ses propres actions
en bourse. Le conseil d’administration fixe notamment les conditions d’achat et de vente des
actions sur le marché, le nombre maximum d’actions à acquérir et le délai dans lequel
l’acquisition doit être effectuée. Cette autorisation ne peut être accordée pour une durée
supérieure à trois ans. La société ne peut détenir plus de 10 % des actions déposées auprès de
la société de dépôt, de compensation et de règlement.
Ces actions doivent être mises sous la forme nominative et entièrement libérée lors de
l’acquisition. La société doit disposer, au moment de la décision de l’assemblée générale de
réserves autres que les réserves légales, d’un montant au moins égal à la valeur de l’ensemble
des actions à acquérir calculée sur la base du cours justifiant la régulation du marché. Les
actions détenues par la société émettrice ne donnent droit ni aux dividendes, qui doivent être
déposés dans un compte de report à nouveau, ni au droit de souscription en cas
d’augmentation de capital en numéraire, ni au droit de vote. Elles ne sont pas prises en
considération pour le calcul des différents quorums.
Avant de procéder à l’exécution de la décision de l’assemblée précitée, la société doit en
informer le Conseil du Marché Financier. A la clôture de l’opération de régulation, la société
adresse au Conseil du Marché Financier un rapport détaillé sur son déroulement et sur les

21
Cours de Normes Internationales d’Information Financière (2)
Préparé par : Pr. Hanen MOALLA

effets qu’elle a engendrés.

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Cours de Normes Internationales d’Information Financière (2)
Préparé par : Pr. Hanen MOALLA

Cadre Juridique des obligations convertibles en actions en Tunisie (juste pour


information : hors programme)
Les obligations convertibles sont régies par les dispositions des articles 340 à 345 du code
des sociétés commerciales.

Aux termes de l’article 340 du CSC, « L'assemble générale extraordinaire sur le rapport du
conseil d'administration ou du directoire et sur le rapport spécial des commissaires aux
comptes, relatif aux bases de conversion proposées, autorise l'émission d'obligations
convertibles en actions auxquelles les dispositions relatives à l'émission d'obligations sont
applicables »

Les actionnaires doivent renoncer expressément à leur droit préférentiel de souscription


aux actions qui seront émises par conversion des obligations.

La conversion ne peut avoir lieu qu'au gré des porteurs et seulement dans les conditions
et sur la base de conversions fixées par le contrat d'émission des obligations. Le contrat
indique que la conversion aura lieu soit pendant une ou plusieurs périodes d'option
déterminées soit qu'elle aura lieu à tout moment.

Le prix d'émission des obligations convertibles en actions ne peut être inférieur à la


valeur nominale des actions que les obligataires recevront en cas d'option pour la
conversion.

A dater de l'autorisation de l'assemblée générale extraordinaire, il est interdit à


l'entreprise émettrice, jusqu'à l'expiration du délai ou des délais d'option pour la conversion,
de procéder à une nouvelle émission d'obligations convertibles en actions, d'amortir son
capital ou de le réduire par voie de remboursement de distribuer des réserves en espèces ou
en titres, de créer des parts bénéficiaires, d'incorporer des réserves ou des bénéfices à son
capital et généralement de modifier la répartition des bénéfices.

Au cas où l'entreprise a procédé avant l'ouverture du ou des délais d'option à des émissions
d'action à souscrire contre espèces, elle est tenue, lors de l'ouverture de ces délais, de
procéder à une augmentation complémentaire de capital réservée aux obligataires qui
auront opté pour la conversion et qui en outre, auront demandé à souscrire des actions
nouvelles. Ces actions leurs seront offertes dans les mêmes proportions, ainsi qu'aux mêmes
prix et conditions, sauf en ce qui concerne la jouissance, que s'ils avaient eu la qualité
d'actionnaires lors desdites émissions d'actions.

Dispositions comptables tunisiennes en matière d’obligations convertibles en actions

Sur le plan comptable, l’émission d’obligations convertibles en actions est comptabilisée de


la même manière qu’une émission d’obligations ordinaires et affectée à la catégorie des
dettes.
La seule différence tient dans son inscription dans un compte spécifique : « 1611 Emprunts
obligataires convertibles en actions.
L’enregistrement des intérêts ne fait pas l’objet d’un traitement particulier et en cas de
présence des frais de transaction et prime de remboursement, ils sont traités conformément

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à la NCT 10 « Charges reportées » (au prorata des intérêts courus).


L’opération de conversion des obligations en actions, est assimilée à une augmentation du
capital par transformation d’une dette en capital.
Si le prix d’émission de l’obligation convertible est supérieure à la valeur nominale des
actions, la différence constitue une prime de conversion (assimilée à un supplément de
capital) est enregistrée dans le compte : 1174 « Prime de conversion d’obligation ».

Cas particulier de la conversion anticipée


Une entité peut modifier les termes d’un instrument convertible pour induire une conversion
anticipée, par exemple en offrant un rapport de conversion plus favorable ou en payant une
contrepartie supplémentaire en cas de conversion avant une date déterminée. La différence, à
la date de modification des termes, entre la juste valeur de la contrepartie reçue par le porteur
lors de la conversion de l’instrument selon les termes modifiés et la juste valeur de la
contrepartie que le porteur aurait reçue selon les termes initiaux est comptabilisée à titre de
perte en résultat net.

(Voir exercice dans l’activité d’apprentissage IAS 32)

Section 6/ Intérêts, dividendes, profits et pertes


Les intérêts, dividendes, profits et pertes liés à un instrument financier ou une composante
constituant un passif financier doivent être comptabilisés en produit ou en charge au compte
de résultat. L'entité doit imputer directement au débit des capitaux propres, nettes de tout
avantage d'impôt sur le résultat y afférent, les distributions aux porteurs d'instruments de
capitaux propres. Les coûts de transaction d'une transaction sur capitaux propres doivent être
comptabilisés en déduction des capitaux propres, nets de tout avantage d'impôt sur le résultat
y afférent.
Ainsi, les dividendes versés sur des actions qui sont intégralement comptabilisées en tant que
passifs (actions avec obligation de rachat) sont comptabilisés en charges de la même manière
que les intérêts sur obligation. De même, les profits et les pertes associés à des
remboursements ou à des refinancements de passifs financiers sont comptabilisés en résultat
net, alors que les remboursements ou les refinancements d’instruments de capitaux propres
sont comptabilisés en variation de capitaux propres.
Les variations de la juste valeur d’un instrument de capitaux propres ne sont pas
comptabilisées dans les états financiers.
Exemple
Suites à la renégociation des conditions d’un de ses emprunts, une société a pu avoir des
économies d’intérêts d’une valeur actuelle de 30 000 UM. L’écriture à passer est la suivante :
__________ __________
Emprunt 30 000
Produits financiers 30 000
__________ ___________

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Lorsqu’elle émet ou acquiert elle-même ses instruments de capitaux propres, une entité
engage habituellement différents coûts. Ces coûts peuvent inclure les droits d’enregistrement
et autres droits acquittés aux autorités de réglementation, les sommes versées à des conseils
juridiques, comptables et autres conseils professionnels, les coûts d’impression et les droits de
timbre.
Les coûts de transaction d’une transaction portant sur les capitaux propres sont portés en
déduction des capitaux propres dans la mesure où il s’agit de coûts marginaux directement
attribuables à la transaction qui auraient été évités autrement. Les coûts d’une transaction
portant sur les capitaux propres qui est abandonnée sont comptabilisés comme une charge.
Les coûts de transaction liés à l’émission d’un instrument financier composé sont affectés aux
composantes passif et capitaux propres de l’instrument au prorata de la répartition du produit
de l’émission. Les coûts de transaction qui sont communs à plusieurs transactions, par
exemple les coûts liés à un placement simultané de certaines actions et à l’admission à la cote
d’autres actions, doivent être répartis entre ces transactions sur une base d’imputation
rationnelle et cohérente avec des transactions similaires.
Le montant des coûts de transaction comptabilisés en déduction des capitaux propres au
cours de la période est indiqué séparément
Section 7/ Compensation d’un actif financier et d’un passif financier
Un actif financier et un passif financier doivent être compensés et le solde net doit être
présenté dans l’état de la situation financière si et seulement si une entité :
(a) a actuellement un droit juridiquement exécutoire de compenser les montants
comptabilisés ; et
(b) a l’intention, soit de régler le montant net, soit de réaliser l’actif et de régler le passif
simultanément.

L’IAS 32 impose la présentation d’actifs et passifs financiers sur une base nette lorsque ceci
reflète les flux de trésorerie futurs attendus par une entité, associés au règlement de deux
instruments financiers séparés ou plus. Lorsqu’une entité a le droit de recevoir ou de payer un
montant net unique et qu’elle a l’intention de le faire, elle n’a, en fait, qu’un seul actif ou
passif financier. Dans d’autres circonstances, les actifs et passifs financiers sont présentés
séparément les uns des autres en accord avec leurs caractéristiques en tant que ressources ou
obligations de l’entité.
La compensation d’un actif financier comptabilisé et d’un passif financier comptabilisé et la
présentation du montant net se distingue de la décomptabilisation d’un actif financier ou d’un
passif financier. Bien que la compensation n’entraîne pas la comptabilisation d’un profit ou
d’une perte, la décomptabilisation d’un instrument financier implique non seulement la
suppression dans l’état de la situation financière de l’élément précédemment comptabilisé,
elle peut aussi entraîner la comptabilisation d’un profit ou d’une perte.

L’existence d’un droit juridiquement exécutoire de compenser un actif et un passif financiers


affecte les droits et obligations liés à un actif et un passif financiers et peut affecter
l’exposition d’une entité aux risques de crédit et de liquidité. Toutefois, l’existence du droit
n’est pas, en soi, une base suffisante pour opérer une compensation. En l’absence d’intention
d’exercer le droit ou d’opérer encaissement et règlement simultanément, le montant et
l’échéancement des flux de trésorerie futurs d’une entité ne sont pas affectés. Lorsqu’une
entité entend exercer ce droit ou entend régler et encaisser simultanément, la présentation de
l’actif et du passif sur une base nette reflète de manière plus appropriée les montants et
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l’échéancement des flux de trésorerie futurs attendus ainsi que les risques auxquels sont
exposés ces flux de trésorerie. Le fait qu’une partie, ou les deux, ait l’intention de procéder au
règlement sur la base du montant net sans qu’un droit ne l’autorise ne suffit pas pour justifier
la compensation, puisque les droits et obligations associés à chaque actif et passif financier
individuel restent inchangés.

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