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UNIVERSITE ABDELMALEK ESSAADI École Normale Supérieure-Tétouan

Département des Sciences de la Matière et de la Vie Licence d’Enseignement en Sciences de la Vie et de la


Terre (LE – SVT)

2.1- Les défenses naturelles externes : les barrières physiques et biochimiques

Dans les conditions normales, l'organisme est protégé par des barrières étanches (la peau et les muqueuses)
contre l'infection et l'invasion microbienne.

2.1.1- les barrières physiques

• La peau à l’état normale forme la limite extérieure du corps, et une barrière très efficace contre la
plupart des agents microbiens.
En absence de blessures, la peau est presque impénétrable par les microorganismes. Cette résistance
est due au fait que l’épiderme est constitué par de nombreuses couches de cellules superposées. De
plus, la partie superficielle de l’épiderme desquame en permanence : les cellules mortes superficielles
sont Constamment éliminées, et avec elles une grande partie des bactéries superficielles.
Remarque :
La plupart des bactéries ne peuvent survivre longtemps à la surface de la peau, en raison de l’action inhibitrice
de l’acide lactique et des acides gras présents dans la sueur et les secrétions sébacées.
Staphylococcus aureus est cependant une exception, puisqu’il infecte souvent les follicules pileux et les
glandes sébacées.
• Les muqueuses (digestives, respiratoires ou génitales), qui ne portent pas de cellules mortes, forment
une barrière moins résistante, plus facilement envahies, elles servent de poret d’entrée à de
nombreux agents pathogènes. Mais certains mécanismes de défense limitent la colonisation des
muqueuses par les bactéries.

• Les poils, la sueur et les cils retiennent la poussière et les microbes.


• les microbes englobés dans le mucus des muqueuses respiratoires sont mis hors de l’organisme par
le mouvement permanent des cils qui tapissent ces muqueuses.
• La contraction des organes tels que le péristaltisme intestinal.
• Les flux des liquides hors de l’organisme (larmes, urines) rejettent aussi une partie des microbes hors
de l’hôte.

2.1.2- les barrières biochimiques


• Le lysozyme, enzyme présente dans la plupart des sécrétions corporelles et capables de détruire les
bactéries en coupant certaines liaisons chimiques de leur paroi.

Pr. Rajae ZERHANE & Pr. Rachid JANATI-IDRISSI LE - SVT


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• L’acidité locale de l’estomac, du vagin ou des urines.


• Les acides gras toxiques sécrétés par la peau.
• Les enzymes protéolytiques du pancréas capables d’inhiber la multiplication bactérienne.
• La lactoferrine dans le sang, qui bloque le fer indispensable à la croissance des bactéries.
• La flore bactérienne commensale, constituée de bactéries non pathogènes abritées par l’hôte
(exemple : Escherichia coli dans le tube digestif) exerce une compétition efficace sur de nombreux
microorganismes pathogènes.
2.2- Les cellules phagocytaires
Si un agent infectieux franchit la peau ou un revêtement épithélial, il se trouve en présence d’une première
catégorie de cellules phagocytaires appartenant à la lignée monocytes/macrophages du système réticulo-
endothéliale.
Ces macrophages sont placés en différents points stratégiques de l’organisme tels que le foie, le cerveau, ……..
Leur fonction est de phagocyter puis détruire les particules étrangères y compris les germes pathogènes. On
parle de phagocytose.

Remarque :
Le système réticulo-endothéliale regroupe en plus des cellules phagocytaires, des cellules non phagocytaires
telles que :
- Les cellules de Langerhans de l’épiderme
- Les cellules interdigitées du cortex profond des ganglions
- Les cellules dendritiques du thymus et des tissus.
- Les histiocytes (tissu conjonctif).
- Les chondroclastes (cartilage).

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La deuxième catégorie des cellules phagocytaires sont les polynucléaires neutrophiles qui constituent la
majorité des leucocytes du sang mais ce sont des cellules à courte durée de vie, qui meurent après avoir
phagocyté des particules.

2.3- Les cellules NK

N pour Natural, K pour Killer, comme son nom l’indique, la cellule NK est avant tout une cellule tueuse. Avec
ses congénères du système immunitaire inné (polynucléaires, monocytes, macrophages, cellules
dendritiques) elle explore l’organisme (on la retrouve dans le sang mais aussi dans le foie, la rate, les
poumons, l’intestin et les ganglions lymphatiques) et repère les cellules cancéreuses ou infectées par un
microorganisme. Une fois identifiée, la cellule malade est détruite en quelques minutes par un mécanisme
dit cytotoxique: la cellule NK l’attaque au corps à corps en libérant des substances qui perforent « la peau »
de sa victime, c’est la mort par lyse cellulaire

Les cellules NK sont activées par les interférons, autres agents de l’immunité non spécifique. Ces interférons
produits par des cellules infectées par un virus, rendent les cellules voisines saines résistantes à la réplication
virale, ce qui empêche la dissémination du virus

Parallèlement, la cellule NK sécrète des cytokines (les « hormones » du système immunitaire) qui stimulent
et orientent la réponse des autres agents de l’immunité tels que les macrophages, les cellules dendritiques
ou les lymphocytes du système immunitaire adaptatif.

Une cellule NK (à gauche) interagissant avec une cellule tumorale (à droite).

- La plupart des cellules NK ont une morphologie particulière de LGL (Large Granular Lymphocyte).
- Les cellules NK sont activées vis-à-vis de lignées cellulaires dérivées des tumeurs mais pas vis à vis des
cellules tumorales elles-mêmes.

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- En présence d’IL-2 les cellules NK se différencient en LAK (Lymphokine Activated Killers cells)
susceptibles de détruire les cellules tumorales elles mêmes.
- Quand les cellules NK sont douées du phénomène ADCC (= cytotoxicité cellulaire dépendante de
l’anticorps) sont appelées alors « cellules K ».

2.4- L’interféron

La plupart des cellules de l'organisme, lorsqu'elles sont envahies par des virus, notamment les virus à ARN,
libèrent en présence de facteurs de croissance, des interférons  et  qui sont des polypeptides d'environ
160 acides aminés.
Ce sont des glycoprotéines dont la production est déclenchée quel que soit la nature du virus, mais spécifique
de l’hôte : l’interféron de l’homme est différent de celui du chat ou du chien
L’interféron produit par une cellule infectée a la capacité à se lier aux cellules voisines saines et d’induire un
état anti-viral général. En fait, l’interféron se fixe à la cellule saine et provoque la synthèse de protéines
antivirales dans le cytoplasme qui empêchent la traduction des ARNm viraux. Le virus ne peut plus se
multiplier et il est rapidement inactivé.
De plus, l’interféron (IFN) stimule l’activité cytotoxique des macrophages et des cellules NK.

Synthèse
protéines
antivirales ARN
viral

On distingue deux types d'interférons ou IFN :


• de type I : IFN et IFN sécrétés par diverses cellules de l'organisme, notamment par les
macrophages pour interféron , et les fibroblastes pour l'interféron .
• de type II ou Interféron , IFN, sécrété par les cellules T activées et les cellules NK.

On utilise des interférons synthétiques fabriqués en grande quantité par génie génétique et qui sont en tout
point similaires aux interférons naturels.
Ils sont utilisés comme médicament antinéoplasique (chimiothérapie anticancéreuse) et comme antiviral :

2.5- Le complément
Ehrlich fut le premier qui a utilisé le terme « complément » pour désigner une activité existante naturellement
dans le sérum, capable de détruire les bactéries en présence d’un anticorps spécifique.
Le complément est un système biologique complexe, constitué d’une trentaine de protéines solubles (environ
5%des protéines plasmatiques) et membranaires (récepteurs et protéines régulatrices).

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Les protéines du complément étant des protéases, complètent de façon non spécifique les effets
immunologiques spécifiques des anticorps.

Le système du complément remplit 3 fonctions essentielles :


• activation des leucocytes : Le clivage protéolytique de certains composants du complément
libère de petits fragments tels que le C5a qui diffusent facilement. Les polynucléaires et les
macrophages possédant des récepteurs pour ces petits fragments peuvent les fixer, ce qui
provoque ainsi leur activation et leur chimiotactisme vers le site de l’inflammation. En plus de la
production des histamines par les mastocytes.
• lyse des cellules cibles : grâce aux protéines du complexe d’attaque membranaire (CAM),
l’activation du complément peut provoquer l’insertion de « canaux hydrophobes » dans les
bicouches lipidiques membranaires ce qui aboutit à la lyse et la mort des cellules cibles par choc
osmotique.
• Opsonisation : certaines protéines du complément tel que le C3b peuvent se fixer par liaison
covalente aux particules étrangères, facilitant ainsi aux cellules phagocytaires qui ont des
récepteurs pour ces protéines de fixer et d’internaliser les particules opsonisées.

L’activation du complément se fait selon 2 voies classique et alterne qui génèrent toutes les deux une C3-
convertase qui clive C3 en C3b, élément central de l’activation du complément. Le C3b active à son tour la
séquence terminale lytique de C5 à C9.
La première étape conduisant à la fixation de C3 par la voie classique est la combinaison d’un antigène avec
son anticorps spécifique.

La fixation de C3 par la voie alterne ne nécessite pas la présence de complexes antigène-anticorps ; elle est
favorisée par les composants saccharidiques de la membrane cellulaire des microorganismes tels que
l’inuline, le zymosan (levures), les endotoxines bactériennes et les membranes de globules rouges de lapin.
La voie alterne permet une immunité non spécifique naturelle alors que la voie classique représente
probablement un mécanisme adaptatif plus évolué.
Les 2 voies classique et alterne possèdent un 3ème ensemble de protéines plasmatiques appelé complexe
d’attaque membranaire (MAC) C5 à C9 s’assemble ensuite dans les structures membranaires et entraîne des
lésions lytiques des doubles couches lipidiques des membranes étrangères.

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2.6- La réaction inflammatoire

La réaction inflammatoire est l'ensemble des phénomènes réactionnels déclenchés par l'effraction d'une
barrière mécanique de protection de l'organisme en particulier par les germes microbiens ; aboutissant à
une agression.
C'est une réaction locale, vasculaire et cellulaire se déroulant dans le tissu conjonctif qui normalement tend
à limiter et à réparer les effets de l'agression. Elle ne peut se dérouler que dans un tissu vascularisé (pas
d'inflammation dans les tissus avasculaires, comme le cartilage, la cornée).

Différentes causes sont responsables de l’apparition de l’inflammation :


• causes physiques (traumatisme, chaleur, froid, rayonnement, courant électrique)
• causes trophiques par défaut de vascularisation
• causes chimiques (acides, bases, corps "étrangers" exogènes ou endogènes)

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• causes biologiques (germes, bactéries, virus, parasites, champignons)


• conflit immunitaire (anomalie de la réponse immunitaire, allergies, autoimmunité...)

Traumatisme
Inflammation

Agents physiques

Agents chimiques

Infections

Corps étrangers

Réactions immunitaires
(allergie,……..)

Maladies complexes

Les signes cliniques de cette réaction sont :


• rougeur: vasodilatation des capillaires (augmentation du calibre du vaisseau) : un appel de
sang vers la région infectée pour lui apporter l’oxygène et le glucose, en plus des leucocytes
et des molécules du sérum.
• chaleur : un dégagement de chaleur important dû à l'importante consommation de calories
et à l’augmentation du catabolisme durant cette phase .
• tuméfaction: exsudation de plasma hors des vaisseaux : les capillaires sanguins deviennent
très perméables par contraction des cellules endothéliales, facilitant ainsi le passage des
grosses molécules et des médiateurs solubles à travers l’endothélium vasculaire pour
attendre le site infectieux (protéines du complément, lactoferrine, transferrine, ……..)
• douleur: distension des tissus par l'œdème

2.6.1- Le chimiotactisme

Dans une inflammation tissulaire, l’activation du complément permet de libérer un de ses composants, le
fragment C5a qui est un peptide chimiotactique. Ces peptides diffusent vers les capillaires voisins, permettant
l’adhésion des cellules phagocytaires à l’endothélium vasculaire (margination). Grâce à leurs pseudopodes
les cellules phagocytaires s’insinuent entre les cellules endothéliales et perforent la membrane basale
(diapédèse) puis sortent hors du vaisseau sanguin vers le foyer inflammatoire.

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2.6.2- La phagocytose

Les cellules phagocytaires parviennent au site inflammatoire par chimiotactisme. Elles vont alors se fixer aux
microorganismes par :

1- Soit par leurs récepteurs de surface non spécifiques où interviennent probablement des sucres.
On a identifié sur les membranes de diverses cellules surtout les macrophages : le récepteur de

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mannose ou récepteur mannose-fucose, un récepteur de galactose et un récepteur d’acide


sialique.
2- Soit en cas d’opsonisation par les fragments C3b résultant de l’activation du complément, par
l’intermédiaire de leurs récepteurs membranaires du C3b. l’agent infectieux est alors englobé dans
le phagosome formé par les pseudopodes du phagocyte. Une fois internalisé le phagosome
fusionne avec les lysosomes en un phagolysosome et dans lequel l’agent infectieux est finalement
détruit. Les fragments microbiens non digérés peuvent ensuite être rejetés hors de la cellule.

2.6.3- La digestion des germes par les lysosomes

Dans les polynucléaires, la mort bactérienne est due en grande partie à la présence de dérivés actifs de
l’oxygène (en particulier l’eau oxygénée H2O2), d’ions halides (iodures, chlorures) et d’une enzyme la
myéloperoxydase qui,à partir de l’eau oxygénée et des ions chlorures, produit de l’hypochlorite (eau de javel)
qui attaque les bactéries.

Les macrophages des tissus ne contiennent pas de myéloperoxydase, dans ces cellules, la lyse des bactéries
est assurée par d’autres substances telles que :

➢ les protéines cationiques ayant une activité antibiotique et agissant à pH alcalin.


➢ Les défensines qui dégradent les glycopeptides des bactéries Gram +.
➢ Les dérivés de l’oxyde nitrique (NO2).
➢ La BPI (bacterial permeability increasing protein) qui fixe le LPS (lipopolysaccharide) des
bactéries Gram-et perfore leur membrane.

Remarque :

Les cellules des tissus de l’hôte possèdent des moyens de défense anti-radicalaire :
⧫ la vitamine E dans les membranes (elle protège la membrane cellulaire et les globules rouges
des phénomènes oxydatifs).
⧫ La catalase qui dégrade H2O2.
⧫ La taurine qui neutralise l’hypochlorite.

2.6.4- La phase de cicatrisation

La destruction du germe ingéré entraîne souvent la mort de la cellule phagocytaire. Lorsque l'inoculation
microbienne (bactéries) a été importante, la mort des leucocytes détermine la formation de pus ou
suppuration (liquide crémeux formé de débris cellulaires nécrotiques).
Lorsque les agresseurs microbiens ont été détruits, le pus évacué et le foyer inflammatoire nettoyé, se produit
la cicatrisation par les fibroblastes qui synthétisent le collagène et ce collagène deviendra le tissu de
cicatrisation.

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Protéines cationiques
défensine

Oxyde nitrique NO2-

Lactoferrine H2O2 + Cl-


H2O2
Transferrine HClO

Attaque directe des bactéries


Activation du Lyse Adhésion des Dégranulation
complément bactéries

Bactéries
Foyer d’infection

Ingestion
Vacuole de phagocytose

I- Anatomie du système immunitaire : tissu lymphoïde

Le tissu lymphoïde est formé par l'ensemble des organes où résident les lymphocytes et les autres cellules du
système immunitaire.
On différencie deux types d'organes lymphoïdes : primaires et secondaires :
- Le thymus est le lieu de différenciation des lymphocytes T, tandis que les lymphocytes B se
différencient au niveau de la moelle osseuse et le foie fœtale chez les mammifères et dans la bourse
de Fabricius chez les oiseaux.
- Les ganglions lymphatiques sont distribués dans tout le corps, généralement à la jonction des
vaisseaux lymphatiques. Ils tapissent aussi le tissu interstitiel. Leurs lymphocytes réagissent bien aux
antigènes véhiculés par la lymphe, tandis que les lymphocytes spléniques (rate) répondent bien aux
antigènes sanguins.

- L’anneau de waldeyer est l’ensemble des formations lymphoïdes du cou et de la gorge, alors que les
plaques de peyer sont des formations lymphoïdes diffuses associées à l’intestin grêle.

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Remarque :
Les amygdales et les végétations adénoïdes sont des tissus qui appartiennent au système immunitaire et
interviennent dans le développement des défenses de l'organisme, par le biais de la fabrication d'anticorps.
Les amygdales sont situées à l'arrière de la bouche et les végétations adénoïdes se trouvent à l'arrière du nez

Organes lymphoïdes primaires Organes lymphoïdes secondaires


Anneau de waldeyer au niveau du cou :
Thymus - Ganglions lymphatiques
- Amygdales palatines
- Végétations adénoïdes

Moelle osseuse (bone marrow) rate

Bourse de fabricius (chez les oiseaux) Ganglions lymphatiques

Moelle osseuse

Tissu lymphoïde associé aux bronches (BALT)

Tissu lymphoïde associé aux muqueuses


(MALT)

Tissu lymphoïde associé à l’intestin grêle


- Plaques de peyer
- Lamina propria
Principaux organes et tissus lymphoïdes
3.1- Les organes lymphoïdes primaires

Dans les organes lymphoïdes primaires, les lymphocytes se différencient et acquièrent la capacité de
reconnaître les antigènes du soi qui sont tolérés et du non soi avec lesquels réagissent.

3.1.1- le thymus

- Le thymus des mammifères est un organe bilobé logé au dessus du cœur. Chaque lobe est découpé
en lobules par des travées de tissu conjonctif et dans chaque lobule, les cellules lymphoïdes sont
arrangées en un cortex externe et une médulla centrale.

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Thymus

Cœur

Lobule
thymique

Corpuscule de Hassal
Septum interlobulaire

Coupe montrant la structure lobulaire du thymus

- Le cortex contient la majorité des lymphocytes thymiques qui prolifèrent activement et sont
relativement immatures. Ils sont appelés les thymocytes corticaux.
- Les thymocytes médullaires sont plus matures et prolifèrent peu.

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- Le thymus étant un tissu lympho-épithélial, ses lobules sont traversés par un réseau de cellules
épithéliales qui joue un rôle dans la différenciation des cellules souches en lymphocytes T.
Il y a3 types de cellules épithéliales :
➢ les cellules nourricières du cortex externe « nurse cells »
➢ les cellules épithéliales corticales formant un réseau serré
➢ les cellules épithéliales de la médullaire organisées en amas qui se regroupent en corpuscule
de hassal, agrégats concentriques en bulbe d’oignons.
- Des cellules interdigitantes (TD) et des macrophages sont situés particulièrement à la jonction cortico-
médullaire.
- Le thymus augmente en taille jusqu’à la puberté. Chez l’adulte les thymocytes deviennent de moins
en moins nombreux et sont remplacés par des tissus adipeux.

3.1.2- La bourse de Fabricius

Chez les oiseaux, la bourse de Fabricius est un organe lympho-épithélial, (comme le thymus). C'est dans cet
organe que les cellules souches provenant de la moelle osseuse s'établissent, se multiplient et se différencient
en lymphocytes B (B comme bourse). Pour les mammifères, l'équivalent de la bourse de Fabricius est la moelle
osseuse.

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La bourse de Fabricius est située sur la face dorsale du cloaque, la lumière de la bourse s’ouvre dans le
cloaque, elle est bordée par un épithélium formant de nombreux replis. A ces replis, sont attachés les
follicules lymphoïdes.
Comme les lobules thymiques, les follicules de la bourse présentent un cortex externe et une médulla
centrale.

Cortex
Epithélium de surface

Follicule lymphoïde
Médulla

Coupe de la bourse montrant l’organisation folliculaire


Remarque :
- Comme le thymus, la bourse de Fabricius s’atrophie avec l’âge.
- Chez les mammifères, les cellules B se différencient d’abord dans les îlots hématopoïétiques du foie
fœtal puis dans la moelle osseuse fœtal et adulte.

3.1.3- La moelle osseuse

La moelle osseuse n'a rien à voir avec la moelle épinière située dans la colonne vertébrale. La moelle osseuse
est un tissu mou présent dans le centre des os. Elle est constituée d’un système complexe de vaisseaux qui
circulent au milieu du tissu hématopoïétique. Elle produit les cellules souches hématopoïétiques, c'est-à-dire
les cellules qui sont à l'origine des cellules sanguines :
o Les globules rouges qui transportent l'oxygène ;
o Les globules blancs qui luttent contre les infections ;
Les plaquettes qui arrêtent les saignements.

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3.2- Les organes lymphoïdes secondaires


Après s’être différenciés dans les organes lymphoïdes primaires, les lymphocytes migrent vers les organes
lymphoïdes secondaires, comprenant :
- des organes structurés et encapsulés : la rate et les ganglions lymphatiques
- des accumulations de tissus lymphoïdes non encapsulés distribués à travers le corps, le plus souvent
en association avec les muqueuses des tractus digestif, respiratoire et urogénital.

3.2.1- La rate
La rate est l'organe lymphoïde le plus volumineux. Elle mesure environ 12 cm de longueur. Elle est située à
gauche dans la partie haute de l’abdomen sous les côtes, entre l'estomac et le diaphragme. La rate est reliée
à la circulation sanguine. Elle a un rôle important dans l'épuration du sang ; c’est un filtre. Ce filtre laisse
passer 6 à 12 litres de sang par heure. Elle n'est pas drainée par une circulation lymphatique.
La rate est enveloppée d'une capsule conjonctive renfermant des fibres musculaires lisses et des travées
limitant des lobules spléniques (spleen = rate).

L’organisation tissulaire de la rate


On distingue 2 tissus principaux :
- la pulpe rouge est essentiellement impliquée dans la destruction des hématies altérées. En plus c’est
un site de destruction des hématies sénescentes, et un réservoir d’hématies susceptibles d’être
injectées dans la circulation sanguine par contraction de la rate.
- La pulpe blanche constituant une gaine lymphoïde périartérielle.

Centre germinatif Pulpe rouge

Zone T
Zone marginale

Manchon du
Artériole centrale centre germinatif

Coupe de rate montrant la gaine lymphoïde périartérielle

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La gaine lymphoïde périartérielle comporte une zone T et une zone B. les lymphocytes T entourent l’artériole,
tandis que les lymphocytes B forment vers l’extérieur une zone constituée soit par un follicule primaire non
stimulé, soit par un follicule secondaire stimulé pourvu d’un centre germinatif.
Le tissu lymphoïde est séparé de la pulpe rouge par la zone marginale. Celle-ci est riche en capillaires sanguins
au niveau desquels les lymphocytes quittent le sang et pénètrent dans le tissu lymphoïde.
En plus des lymphocytes B et T, la gaine lymphoïde périartérielle renferme des macrophages et des cellules
spécialisées dans la présentation des antigènes (CPA).

Cordons spléniques
Centre germinatif (de la pulpe rouge)
Capsule
Sinus veineux
Zone marginale
Gaine lymphoïde
périartérielle Veine de la pulpe
(pulpe blanche)
Sinus veineux de la
pulpe rouge

Nodule
lymphatique

Gaine lymphoïde
Zone périartérielle
marginale
Artère centrale
Artère trabéculaire

Organisation schématique du tissu lymphoïde de la rate

La pulpe blanche est composée de gaines lymphoïdes périartérielles, contenant


souvent des centres germinatifs avec un manteau, entourées d’une zone marginale
qui contient les cellules présentatrices de l’antigène, des macrophages, des cellules
NK et des lymphocytes B à recirculation lente.
La pulpe rouge contient des sinusoïdes veineux séparés par des cordons spléniques.
Le sang entre dans le tissu par l’artère trabéculaire qui devient l’artère centrale puis
se ramifie.
Certaines de ces ramifications se terminent dans la pulpe blanche, nourrissant les
centres germinatifs et leur périphérie, tandis que la plupart se terminent au niveau
des zones marginales.
Certaines ramifications se jettent directement dans la pulpe rouge, se terminant en
général dans les cordons. Les sinus veineux drainent le sang dans les veines de la
pulpe puis dans les veines trabéculaires.

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Remarque :
- Les lymphocytes pénètrent dans la pulpe blanche de la rate à travers la zone marginale. Ils passent
dans les sinusoïdes de la pulpe rouge et quittent la rate par la veine splénique.
- La zone marginale et la pulpe rouge contiennent aussi des macrophages, des lymphocytes et des
plasmocytes.
3.2.2- Les ganglions lymphatiques
Les ganglions lymphatiques humains peuvent se présenter sous forme arrondie ou réniforme, leur diamètre
est de 1 à 25 mm. Ils sont souvent disposés en chaînes ou groupés en amas.

Ils sont placés sur le trajet de la lymphe circulant des tissus vers le sang : aine, aisselle, cou, etc. Certains
ganglions sont superficiels et palpables chez les sujets minces, d'autres profonds et visibles à l'examen
radiologique (scanner, imagerie par résonance magnétique).

- Les ganglions lymphatiques sont enveloppés dans une capsule de tissu conjonctif sous laquelle se
trouve le sinus sous capsulaire bordé par des cellules phagocytaires.

- Les antigènes et les lymphocytes venant des ganglions adjacents et des espaces intertissulaires voisins
passent vers le sinus par les lymphatiques afférents.

- Les lymphocytes circulants entrent dans le ganglion au niveau de l’endothélium spécialisé de veinules
post-capillaire de la zone paracorticale. Mais les lymphocytes ne peuvent quitter le ganglion que par
les lymphatiques efférents via le canal thoracique qui se jette dans la veine sous-clavière gauche.

- Les antigènes thymoindépendants stimulent la formation des centres germinatifs ou follicules


secondaires de la zone corticale du ganglion lymphatique et qui sont semblables aux centres
germinatifs de la rate. Ces follicules secondaires renferment également des cellules CPA, des
macrophages et un petit nombre de lymphocytes T et de cellules NK.

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- Avec les antigènes thymodépendants, la zone paracorticale montre une prolifération des
lymphocytes T. ainsi les malades atteints du syndrome de Di-George (aplasie thymique congénitale)
et les souris « nude » (athymique ou thymectomisées) présentent une déplétion lymphoïde de cette
même zone.
- La médulla contient à la fois des lymphocytes T et B et la majorité des plasmocytes organisés en
cordons ainsi que de nombreux macrophages phagocytant les antigènes particulaires lors du passage
de la lymphe des lymphatiques efférent via le canal thoracique qui se jette dans la veine sous-clavière
gauche.

Capsule
conjonctive
Sinus sous-
capsulaire

Veinules post-
Capillaires hautes Cordon médullaire
(HEV : high endothelial
venules)

Zone T

Vaisseau
lymphatique
afférent

Zone B

Structure d’un ganglion lymphatique

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3.2.3- Le tissu lymphoïde associé aux muqueuses (MALT)

Les muqueuses gastro-intestinal, respiratoire et uro-génital constituent la principale voie d’entrée des
microorganismes dans le corps.
Les cellules lymphoïdes se distribuent soit en agrégats diffus soit en nodules organisés pourvu de centres
germinatifs.
On les rencontre dans les amygdales, le jéjunum, les poumons et l’appendice.
On appelle :
- GALT : tissu lymphoïde associé à l’intestin grêle
- BALT : tissu lymphoïde associé aux bronches.

LUMIERE
villosité
INTESTINALE
Cellule
dendritique
Lymphocytes
Bordure en Cellules M
intraépithéliaux
brosse TCR
(IEL)
(IEL)
TCR sIgA
Epithélium (IEL)

Plaque de
Peyer Macrophage
Neutrophile
Cellules NK Plasmocytes
Lymphocyte T Follicule
Lymphocyte B lymphoïde
LAMINA isolé
PROPRIA
Ganglions
Tissu lymphoïde diffus
lymphatiques
mésentériques

Tissu lymphoïde associé à l’intestin (GALT)


Lamina propria :
La deuxième des trois couches composant la muqueuse qui tapisse le tube digestif de la
bouche à l'anus, sous l'épithélium.
Cellule M :
Cellule spécialisée de l'épithélium intestinal par laquelle les antigènes et les pathogènes
transitent pour gagner le tissu lymphoïde associé au tractus digestif.
Les cellules M captent par endocytose ou par phagocytose les molécules et les particules
présentes dans la lumière intestinale.

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