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Dans les conditions normales, l'organisme est protégé par des barrières étanches (la peau et les muqueuses)
contre l'infection et l'invasion microbienne.
• La peau à l’état normale forme la limite extérieure du corps, et une barrière très efficace contre la
plupart des agents microbiens.
En absence de blessures, la peau est presque impénétrable par les microorganismes. Cette résistance
est due au fait que l’épiderme est constitué par de nombreuses couches de cellules superposées. De
plus, la partie superficielle de l’épiderme desquame en permanence : les cellules mortes superficielles
sont Constamment éliminées, et avec elles une grande partie des bactéries superficielles.
Remarque :
La plupart des bactéries ne peuvent survivre longtemps à la surface de la peau, en raison de l’action inhibitrice
de l’acide lactique et des acides gras présents dans la sueur et les secrétions sébacées.
Staphylococcus aureus est cependant une exception, puisqu’il infecte souvent les follicules pileux et les
glandes sébacées.
• Les muqueuses (digestives, respiratoires ou génitales), qui ne portent pas de cellules mortes, forment
une barrière moins résistante, plus facilement envahies, elles servent de poret d’entrée à de
nombreux agents pathogènes. Mais certains mécanismes de défense limitent la colonisation des
muqueuses par les bactéries.
Remarque :
Le système réticulo-endothéliale regroupe en plus des cellules phagocytaires, des cellules non phagocytaires
telles que :
- Les cellules de Langerhans de l’épiderme
- Les cellules interdigitées du cortex profond des ganglions
- Les cellules dendritiques du thymus et des tissus.
- Les histiocytes (tissu conjonctif).
- Les chondroclastes (cartilage).
La deuxième catégorie des cellules phagocytaires sont les polynucléaires neutrophiles qui constituent la
majorité des leucocytes du sang mais ce sont des cellules à courte durée de vie, qui meurent après avoir
phagocyté des particules.
N pour Natural, K pour Killer, comme son nom l’indique, la cellule NK est avant tout une cellule tueuse. Avec
ses congénères du système immunitaire inné (polynucléaires, monocytes, macrophages, cellules
dendritiques) elle explore l’organisme (on la retrouve dans le sang mais aussi dans le foie, la rate, les
poumons, l’intestin et les ganglions lymphatiques) et repère les cellules cancéreuses ou infectées par un
microorganisme. Une fois identifiée, la cellule malade est détruite en quelques minutes par un mécanisme
dit cytotoxique: la cellule NK l’attaque au corps à corps en libérant des substances qui perforent « la peau »
de sa victime, c’est la mort par lyse cellulaire
Les cellules NK sont activées par les interférons, autres agents de l’immunité non spécifique. Ces interférons
produits par des cellules infectées par un virus, rendent les cellules voisines saines résistantes à la réplication
virale, ce qui empêche la dissémination du virus
Parallèlement, la cellule NK sécrète des cytokines (les « hormones » du système immunitaire) qui stimulent
et orientent la réponse des autres agents de l’immunité tels que les macrophages, les cellules dendritiques
ou les lymphocytes du système immunitaire adaptatif.
- La plupart des cellules NK ont une morphologie particulière de LGL (Large Granular Lymphocyte).
- Les cellules NK sont activées vis-à-vis de lignées cellulaires dérivées des tumeurs mais pas vis à vis des
cellules tumorales elles-mêmes.
- En présence d’IL-2 les cellules NK se différencient en LAK (Lymphokine Activated Killers cells)
susceptibles de détruire les cellules tumorales elles mêmes.
- Quand les cellules NK sont douées du phénomène ADCC (= cytotoxicité cellulaire dépendante de
l’anticorps) sont appelées alors « cellules K ».
2.4- L’interféron
La plupart des cellules de l'organisme, lorsqu'elles sont envahies par des virus, notamment les virus à ARN,
libèrent en présence de facteurs de croissance, des interférons et qui sont des polypeptides d'environ
160 acides aminés.
Ce sont des glycoprotéines dont la production est déclenchée quel que soit la nature du virus, mais spécifique
de l’hôte : l’interféron de l’homme est différent de celui du chat ou du chien
L’interféron produit par une cellule infectée a la capacité à se lier aux cellules voisines saines et d’induire un
état anti-viral général. En fait, l’interféron se fixe à la cellule saine et provoque la synthèse de protéines
antivirales dans le cytoplasme qui empêchent la traduction des ARNm viraux. Le virus ne peut plus se
multiplier et il est rapidement inactivé.
De plus, l’interféron (IFN) stimule l’activité cytotoxique des macrophages et des cellules NK.
Synthèse
protéines
antivirales ARN
viral
On utilise des interférons synthétiques fabriqués en grande quantité par génie génétique et qui sont en tout
point similaires aux interférons naturels.
Ils sont utilisés comme médicament antinéoplasique (chimiothérapie anticancéreuse) et comme antiviral :
2.5- Le complément
Ehrlich fut le premier qui a utilisé le terme « complément » pour désigner une activité existante naturellement
dans le sérum, capable de détruire les bactéries en présence d’un anticorps spécifique.
Le complément est un système biologique complexe, constitué d’une trentaine de protéines solubles (environ
5%des protéines plasmatiques) et membranaires (récepteurs et protéines régulatrices).
Les protéines du complément étant des protéases, complètent de façon non spécifique les effets
immunologiques spécifiques des anticorps.
L’activation du complément se fait selon 2 voies classique et alterne qui génèrent toutes les deux une C3-
convertase qui clive C3 en C3b, élément central de l’activation du complément. Le C3b active à son tour la
séquence terminale lytique de C5 à C9.
La première étape conduisant à la fixation de C3 par la voie classique est la combinaison d’un antigène avec
son anticorps spécifique.
La fixation de C3 par la voie alterne ne nécessite pas la présence de complexes antigène-anticorps ; elle est
favorisée par les composants saccharidiques de la membrane cellulaire des microorganismes tels que
l’inuline, le zymosan (levures), les endotoxines bactériennes et les membranes de globules rouges de lapin.
La voie alterne permet une immunité non spécifique naturelle alors que la voie classique représente
probablement un mécanisme adaptatif plus évolué.
Les 2 voies classique et alterne possèdent un 3ème ensemble de protéines plasmatiques appelé complexe
d’attaque membranaire (MAC) C5 à C9 s’assemble ensuite dans les structures membranaires et entraîne des
lésions lytiques des doubles couches lipidiques des membranes étrangères.
La réaction inflammatoire est l'ensemble des phénomènes réactionnels déclenchés par l'effraction d'une
barrière mécanique de protection de l'organisme en particulier par les germes microbiens ; aboutissant à
une agression.
C'est une réaction locale, vasculaire et cellulaire se déroulant dans le tissu conjonctif qui normalement tend
à limiter et à réparer les effets de l'agression. Elle ne peut se dérouler que dans un tissu vascularisé (pas
d'inflammation dans les tissus avasculaires, comme le cartilage, la cornée).
Traumatisme
Inflammation
Agents physiques
Agents chimiques
Infections
Corps étrangers
Réactions immunitaires
(allergie,……..)
Maladies complexes
2.6.1- Le chimiotactisme
Dans une inflammation tissulaire, l’activation du complément permet de libérer un de ses composants, le
fragment C5a qui est un peptide chimiotactique. Ces peptides diffusent vers les capillaires voisins, permettant
l’adhésion des cellules phagocytaires à l’endothélium vasculaire (margination). Grâce à leurs pseudopodes
les cellules phagocytaires s’insinuent entre les cellules endothéliales et perforent la membrane basale
(diapédèse) puis sortent hors du vaisseau sanguin vers le foyer inflammatoire.
2.6.2- La phagocytose
Les cellules phagocytaires parviennent au site inflammatoire par chimiotactisme. Elles vont alors se fixer aux
microorganismes par :
1- Soit par leurs récepteurs de surface non spécifiques où interviennent probablement des sucres.
On a identifié sur les membranes de diverses cellules surtout les macrophages : le récepteur de
Dans les polynucléaires, la mort bactérienne est due en grande partie à la présence de dérivés actifs de
l’oxygène (en particulier l’eau oxygénée H2O2), d’ions halides (iodures, chlorures) et d’une enzyme la
myéloperoxydase qui,à partir de l’eau oxygénée et des ions chlorures, produit de l’hypochlorite (eau de javel)
qui attaque les bactéries.
Les macrophages des tissus ne contiennent pas de myéloperoxydase, dans ces cellules, la lyse des bactéries
est assurée par d’autres substances telles que :
Remarque :
Les cellules des tissus de l’hôte possèdent des moyens de défense anti-radicalaire :
⧫ la vitamine E dans les membranes (elle protège la membrane cellulaire et les globules rouges
des phénomènes oxydatifs).
⧫ La catalase qui dégrade H2O2.
⧫ La taurine qui neutralise l’hypochlorite.
La destruction du germe ingéré entraîne souvent la mort de la cellule phagocytaire. Lorsque l'inoculation
microbienne (bactéries) a été importante, la mort des leucocytes détermine la formation de pus ou
suppuration (liquide crémeux formé de débris cellulaires nécrotiques).
Lorsque les agresseurs microbiens ont été détruits, le pus évacué et le foyer inflammatoire nettoyé, se produit
la cicatrisation par les fibroblastes qui synthétisent le collagène et ce collagène deviendra le tissu de
cicatrisation.
Protéines cationiques
défensine
Bactéries
Foyer d’infection
Ingestion
Vacuole de phagocytose
Le tissu lymphoïde est formé par l'ensemble des organes où résident les lymphocytes et les autres cellules du
système immunitaire.
On différencie deux types d'organes lymphoïdes : primaires et secondaires :
- Le thymus est le lieu de différenciation des lymphocytes T, tandis que les lymphocytes B se
différencient au niveau de la moelle osseuse et le foie fœtale chez les mammifères et dans la bourse
de Fabricius chez les oiseaux.
- Les ganglions lymphatiques sont distribués dans tout le corps, généralement à la jonction des
vaisseaux lymphatiques. Ils tapissent aussi le tissu interstitiel. Leurs lymphocytes réagissent bien aux
antigènes véhiculés par la lymphe, tandis que les lymphocytes spléniques (rate) répondent bien aux
antigènes sanguins.
- L’anneau de waldeyer est l’ensemble des formations lymphoïdes du cou et de la gorge, alors que les
plaques de peyer sont des formations lymphoïdes diffuses associées à l’intestin grêle.
Remarque :
Les amygdales et les végétations adénoïdes sont des tissus qui appartiennent au système immunitaire et
interviennent dans le développement des défenses de l'organisme, par le biais de la fabrication d'anticorps.
Les amygdales sont situées à l'arrière de la bouche et les végétations adénoïdes se trouvent à l'arrière du nez
Moelle osseuse
Dans les organes lymphoïdes primaires, les lymphocytes se différencient et acquièrent la capacité de
reconnaître les antigènes du soi qui sont tolérés et du non soi avec lesquels réagissent.
3.1.1- le thymus
- Le thymus des mammifères est un organe bilobé logé au dessus du cœur. Chaque lobe est découpé
en lobules par des travées de tissu conjonctif et dans chaque lobule, les cellules lymphoïdes sont
arrangées en un cortex externe et une médulla centrale.
Thymus
Cœur
Lobule
thymique
Corpuscule de Hassal
Septum interlobulaire
- Le cortex contient la majorité des lymphocytes thymiques qui prolifèrent activement et sont
relativement immatures. Ils sont appelés les thymocytes corticaux.
- Les thymocytes médullaires sont plus matures et prolifèrent peu.
- Le thymus étant un tissu lympho-épithélial, ses lobules sont traversés par un réseau de cellules
épithéliales qui joue un rôle dans la différenciation des cellules souches en lymphocytes T.
Il y a3 types de cellules épithéliales :
➢ les cellules nourricières du cortex externe « nurse cells »
➢ les cellules épithéliales corticales formant un réseau serré
➢ les cellules épithéliales de la médullaire organisées en amas qui se regroupent en corpuscule
de hassal, agrégats concentriques en bulbe d’oignons.
- Des cellules interdigitantes (TD) et des macrophages sont situés particulièrement à la jonction cortico-
médullaire.
- Le thymus augmente en taille jusqu’à la puberté. Chez l’adulte les thymocytes deviennent de moins
en moins nombreux et sont remplacés par des tissus adipeux.
Chez les oiseaux, la bourse de Fabricius est un organe lympho-épithélial, (comme le thymus). C'est dans cet
organe que les cellules souches provenant de la moelle osseuse s'établissent, se multiplient et se différencient
en lymphocytes B (B comme bourse). Pour les mammifères, l'équivalent de la bourse de Fabricius est la moelle
osseuse.
La bourse de Fabricius est située sur la face dorsale du cloaque, la lumière de la bourse s’ouvre dans le
cloaque, elle est bordée par un épithélium formant de nombreux replis. A ces replis, sont attachés les
follicules lymphoïdes.
Comme les lobules thymiques, les follicules de la bourse présentent un cortex externe et une médulla
centrale.
Cortex
Epithélium de surface
Follicule lymphoïde
Médulla
La moelle osseuse n'a rien à voir avec la moelle épinière située dans la colonne vertébrale. La moelle osseuse
est un tissu mou présent dans le centre des os. Elle est constituée d’un système complexe de vaisseaux qui
circulent au milieu du tissu hématopoïétique. Elle produit les cellules souches hématopoïétiques, c'est-à-dire
les cellules qui sont à l'origine des cellules sanguines :
o Les globules rouges qui transportent l'oxygène ;
o Les globules blancs qui luttent contre les infections ;
Les plaquettes qui arrêtent les saignements.
3.2.1- La rate
La rate est l'organe lymphoïde le plus volumineux. Elle mesure environ 12 cm de longueur. Elle est située à
gauche dans la partie haute de l’abdomen sous les côtes, entre l'estomac et le diaphragme. La rate est reliée
à la circulation sanguine. Elle a un rôle important dans l'épuration du sang ; c’est un filtre. Ce filtre laisse
passer 6 à 12 litres de sang par heure. Elle n'est pas drainée par une circulation lymphatique.
La rate est enveloppée d'une capsule conjonctive renfermant des fibres musculaires lisses et des travées
limitant des lobules spléniques (spleen = rate).
Zone T
Zone marginale
Manchon du
Artériole centrale centre germinatif
La gaine lymphoïde périartérielle comporte une zone T et une zone B. les lymphocytes T entourent l’artériole,
tandis que les lymphocytes B forment vers l’extérieur une zone constituée soit par un follicule primaire non
stimulé, soit par un follicule secondaire stimulé pourvu d’un centre germinatif.
Le tissu lymphoïde est séparé de la pulpe rouge par la zone marginale. Celle-ci est riche en capillaires sanguins
au niveau desquels les lymphocytes quittent le sang et pénètrent dans le tissu lymphoïde.
En plus des lymphocytes B et T, la gaine lymphoïde périartérielle renferme des macrophages et des cellules
spécialisées dans la présentation des antigènes (CPA).
Cordons spléniques
Centre germinatif (de la pulpe rouge)
Capsule
Sinus veineux
Zone marginale
Gaine lymphoïde
périartérielle Veine de la pulpe
(pulpe blanche)
Sinus veineux de la
pulpe rouge
Nodule
lymphatique
Gaine lymphoïde
Zone périartérielle
marginale
Artère centrale
Artère trabéculaire
Remarque :
- Les lymphocytes pénètrent dans la pulpe blanche de la rate à travers la zone marginale. Ils passent
dans les sinusoïdes de la pulpe rouge et quittent la rate par la veine splénique.
- La zone marginale et la pulpe rouge contiennent aussi des macrophages, des lymphocytes et des
plasmocytes.
3.2.2- Les ganglions lymphatiques
Les ganglions lymphatiques humains peuvent se présenter sous forme arrondie ou réniforme, leur diamètre
est de 1 à 25 mm. Ils sont souvent disposés en chaînes ou groupés en amas.
Ils sont placés sur le trajet de la lymphe circulant des tissus vers le sang : aine, aisselle, cou, etc. Certains
ganglions sont superficiels et palpables chez les sujets minces, d'autres profonds et visibles à l'examen
radiologique (scanner, imagerie par résonance magnétique).
- Les ganglions lymphatiques sont enveloppés dans une capsule de tissu conjonctif sous laquelle se
trouve le sinus sous capsulaire bordé par des cellules phagocytaires.
- Les antigènes et les lymphocytes venant des ganglions adjacents et des espaces intertissulaires voisins
passent vers le sinus par les lymphatiques afférents.
- Les lymphocytes circulants entrent dans le ganglion au niveau de l’endothélium spécialisé de veinules
post-capillaire de la zone paracorticale. Mais les lymphocytes ne peuvent quitter le ganglion que par
les lymphatiques efférents via le canal thoracique qui se jette dans la veine sous-clavière gauche.
- Avec les antigènes thymodépendants, la zone paracorticale montre une prolifération des
lymphocytes T. ainsi les malades atteints du syndrome de Di-George (aplasie thymique congénitale)
et les souris « nude » (athymique ou thymectomisées) présentent une déplétion lymphoïde de cette
même zone.
- La médulla contient à la fois des lymphocytes T et B et la majorité des plasmocytes organisés en
cordons ainsi que de nombreux macrophages phagocytant les antigènes particulaires lors du passage
de la lymphe des lymphatiques efférent via le canal thoracique qui se jette dans la veine sous-clavière
gauche.
Capsule
conjonctive
Sinus sous-
capsulaire
Veinules post-
Capillaires hautes Cordon médullaire
(HEV : high endothelial
venules)
Zone T
Vaisseau
lymphatique
afférent
Zone B
Les muqueuses gastro-intestinal, respiratoire et uro-génital constituent la principale voie d’entrée des
microorganismes dans le corps.
Les cellules lymphoïdes se distribuent soit en agrégats diffus soit en nodules organisés pourvu de centres
germinatifs.
On les rencontre dans les amygdales, le jéjunum, les poumons et l’appendice.
On appelle :
- GALT : tissu lymphoïde associé à l’intestin grêle
- BALT : tissu lymphoïde associé aux bronches.
LUMIERE
villosité
INTESTINALE
Cellule
dendritique
Lymphocytes
Bordure en Cellules M
intraépithéliaux
brosse TCR
(IEL)
(IEL)
TCR sIgA
Epithélium (IEL)
Plaque de
Peyer Macrophage
Neutrophile
Cellules NK Plasmocytes
Lymphocyte T Follicule
Lymphocyte B lymphoïde
LAMINA isolé
PROPRIA
Ganglions
Tissu lymphoïde diffus
lymphatiques
mésentériques