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SYNTHÈSES - TUYAUX - QUESTIONS D’EXAMENS


ET BIEN PLUS ENCORE
L imm i ada a i e :

Antigène et immunogénicité :

Les antigènes sont des molécules reconnues par des immunorécepteurs, c'est-à-
dire des récepteurs BCR, TCR ou leur version soluble qui n est autre que les
immunoglobulines. Ils comprennent de nombreux types de molécules dont, de
manière non exhaustive, des protéines, des polysaccharides, des acides
nucléiques, des lipides et des glycolipides.

Cependant, le concept d antigène est minimaliste, qualitatif et fort général


puisqu une substance sera dite antigénique si au moins dans certaines conditions
et au moins chez certains sujets elle est capable d induire une réponse en se liant
de façon spécifique aux immunorécepteurs. Il est donc possible d injecter un
antigène qui pourtant ne provoquera dans les conditions et chez l individu
considérés, aucune réponse immunitaire.

Ceci s explique par le fait que selon les circonstances, l antigène va etre très
immunogène ou peu immunogène sachant que l immunogénicité est le pouvoir d un
antigène à induire une réponse immunitaire chez un individu donné et dans des
conditions données ; ainsi, une injection sanguine est très immunogène alors
qu une injection orale est peu immunogène et le virus de la grippe est très
immunogène alors que celui du sida l est beaucoup moins.

L immunogénicité est expliquée par de nombreux facteurs :


Le degré d altérité, qui permet de représenter le concept que plus un antigène
provient d un organisme distant dans l évolution, plus il sera immunogène, ainsi,
des hématies de porc sont plus immunogènes que des hématies de chimpanzé.

Le poids moléculaires, qui s explique par le fait que pour déclencher une réponse
antigénique, il faut que l antigène se lie à des récepteurs du système immunitaire
avec une affinité suffisante, qui est maximale pour un poids moléculaires de plus
ou moins 100 kD ; les petites protéines de poids moléculaire inférieur à 5 kD
étant antigéniques mais peu immunogènes.

Julien Barras – Edition 2013-2014


Les modifications individuelles quant à elles sont expliquées par la capacité de
l antigène à être apprêté et présenté par une molécule du CMH. En effet,
l antigène sera généralement phagocyté par une cellule présentatrice d antigène
qui se chargera de le découper en plusieurs peptides qui seront présentés par le
CMH, or, les molécules de CMH ne sont pas les mêmes chez toutes les espèces et
présentent même des variations interindividuelles qui influencent les peptides
présentés, ce qui détermine en partie l immunogénicité de l antigène chez une
personne X par rapport à une personne Y.

En outre, seuls les peptides étant présentés, cela se limite aux antigènes
protéiques, les antigènes d autres types comme les polysaccharides par exemple
ne seront jamais présentés par un CMH et interagirons donc avec les
lymphocytes B et pas les lymphocytes T. On constante cependant quelques rares
exceptions où des polysaccharides et des lipides sont présentés par le CMH.

La concentration de l antigène est un autre facteur influençant l immunogénicité ;


si l antigène est trop peu concentré, il ne provoquera pas de réactions
immunitaires alors que si sa concentration est trop importante, le système
immunitaire présentera une certaine tolérance antigénique.

De plus, comme mentionné auparavant, selon la voie d entrée l immunogénicité


sera différente puisque les cellules présentatrices d antigène ont des
localisations différentes selon les zones corporelles, ainsi, la voie orale est
généralement mais pas toujours peu immunogène voir génératrice de tolérance
alors que la voie provoquant les plus grosses réactions immunitaires est la voie
sous cutanée ou intramusculaire.

Pour finir, une réaction entre un antigène et une cellule présentatrice d antigène
ne peut se passer que si l antigène n est pas solubilisé ; dès lors, plus l antigène
est vite solubilisé et moins il est immunogène. Les lymphocytes B qui n ont, eux,
pas besoin de voir l antigène présenté par un CMH sont capable de reconnaitre un
antigène solubilisé.

Or, dans le cas d un vaccin, le but est de fabriquer des anticorps et donc de
provoquer une réaction la plus immunogénique possible, c est dans ce but que l on
ajoutera aux vaccins des adjuvants, dont les sels d aluminium qui ont pour effet

Julien Barras – Edition 2013-2014


d éviter la solubilisation des protéines de l antigène injecté mais également
d autres substances, capables d activer les cellules de l immunité naturelle,
principalement les cellules dendritiques, meilleures présentatrices d antigène que
les macrophages à l état de repos, qui viendront phagocyter l antigène pour le
présenter aux lymphocytes T ; ces molécules activatrices des cellules de
l immunité naturelles sont des broyats de membrane bactérienne, contenant des
polysaccharides et autres PAMPs.

Dans le cas d injection d un vaccin vivant », la réaction sera très immunogène et


il ne sera pas nécessaire d ajouter d adjuvants, néanmoins une telle injection peut
être fatale si le système immunitaire du patient n est pas suffisamment
performant pour refouler l infection ; c est pour cette raison que l on utilise des
vaccins « morts », peu immunogène, mais qui présentent beaucoup moins de
risques et auxquels on ajoute des adjuvants.

De plus, les sels d aluminium, en plus de fixer les antigènes dans le lieu
d injection, provoque une nécrose des cellules musculaires, ce qui va provoquer un
relâchement de molécules normalement intracellulaires, qui seront reconnues et
attaquées par l immunité naturelle, la stimulant encore plus sur le lieu de
l infection.

Les épitopes ou déterminants antigéniques :

Le terme d antigène désigne généralement la molécule antigénique dans son


ensemble, même si une seule partie de celle-ci est reconnue par
l immunorécepteur. Le terme d épitope quant à lui désigne précisément cette
partie précise de l antigène qui interagi réellement avec l immunorécepteur ; un
antigène peut donc avoir plusieurs épitopes, qu il s agisse d une protéine, d un
polysaccharide etc.

Les épitopes protéiques peuvent impliquer les quatre niveaux de structure d une
protéine, c'est-à-dire que les lymphocytes B ou T peuvent reconnaitre aussi bien
une séquence d acide aminé qu une structure en hélice alpha ou beta, qu un
assemblage de ces structures dans l espace.

Julien Barras – Edition 2013-2014


Cependant, les épitopes reconnus par les lymphocytes T sont distincts de ceux
reconnus par les lymphocytes B : pour les premiers, on parle d épitopes tertiaires
puisqu ils sont représentés par un antigène lié à un CMH lui-même lié à un
récepteur de lymphocyte T auquel il va présenter son épitope ; les épitopes
reconnus par les lymphocytes B quant à eux sont dit binaires puisqu ils se
composent de l antigène et du récepteur BCR des lymphocytes B auquel il
présente son épitope. La molécule MHC est donc indispensable à la
reconnaissance d épitopes par les lymphocytes T.

A cause de la présence de ce CMH, les lymphocytes B peuvent reconnaitre


comme des épitopes toutes les sortes de molécules, qu il s agisse de sucre ou de
protéine, alors que les lymphocytes T ne peuvent reconnaitre que les épitopes
protéiques, capables de se lier au CMH, même si certains polysaccharides et
lipides y arrivent très rarement.

En outre, ce qui est reconnu par les T sont toujours des peptides linéaires, la
conformation dans l espace ne jouant presque aucun rôle par rapport à la
séquence d acides aminés, et ces séquences peptidiques reconnues sont le plus
souvent située « à l intérieur » de la protéine. Les lymphocytes B quant à eux
reconnaissent des épitopes qui peuvent etre séquentiels mais dans la plupart des
cas, les lymphocytes B reconnaissent une structure l épitope.

Ainsi, si l on prend un antigène dans sa conformation native et que l on génère une


réponse immunitaire B contre cet antigène, si on le dénature chimiquement, il ne
sera plus reconnu par la réponse immunitaire initialement générée alors que les
épitopes dirigés contre des épitopes séquentiels la reconnaitront même si la
protéine est dénaturée.

De plus, si l on est simultanément exposé à de multiples épitopes situés sur une


même protéine, ce sont uniquement quelques épitopes qui vont mobiliser la
réponse immunitaire ; ces épitopes sont dits immunodominants. Ce concept est
applcable tant aux lymphocytes T qu aux lymphocytes B.

Les épitopes les plus intéressants ne sont pas forcément immunodominants, cela
signifie que lorsque l on vaccine et l on veut générer des anticorps contre une
protéine infectieuse bien particulière, il va falloir la rendre immunodominante,

Julien Barras – Edition 2013-2014


mais étant donné que cela est impossible, nous allons sélectionner les épitopes
conte lesquels l on veut déclencher une réponse immunitaire et n injecter que
ceux là.

Les épitopes B :

Comme nous l avons précisé, il s agit d épitopes dimériques o l anticorps se lie à


l épitope par des interactions non covalentes, de faible affinité, ce qui impose
une proximité directe des structures moléculaires qui interagissent et une
structure du site de liaison complémentaire à celle de l épitope ; de plus, cela
contraint également la taille de l épitope B à ne pas être supérieure à celle du
site de liaison sur l anticorps.

Le site de liaison à l antigène, sur l anticorps, qui a lui-même une structure de Y,


est situé aux deux extrémités des chaînes légères et des chaînes lourdes, étant
toutes deux présentes en 4
exemplaires, il y a donc deux sites de
liaison à l antigène par immunoglobuline,
dénommés par l abréviation Fab. Ces
sites de liaisons sont complémentaires à
l épitope reconnus par les lymphocytes
B.

De plus, on distingue deux types de site de liaison à l antigène :

Le site « poche » dans le Fab, qui permet la liaison des petites molécules de
structures compacte, comme les peptides, les oligonucléotides, les sucres
et d autres agents chimiques. Il s agit généralement de sites capables de
reconnaitre une conformation de l épitope.

Le site de surface du Fab dans son ensemble, qui permet la liaison de


grosses protéines. Il s agit généralement de sites capables de reconnaitre
une séquence d acides aminés, en scannant grâce à leur grande surface
plate l épitope.

Julien Barras – Edition 2013-2014


Ces méthodes de fixation imposent une nouvelle contrainte : les épitopes B
doivent être directement accessibles à la surface de la protéine puisqu il n y a
pas ici de présentation par CMH ; de plus comme nous l avons déjà rappelé, la
structure de l épitope B et du Fab correspondant sont complémentaires.

Toutes ces régions impliquées dans la liaison à l antigène et dans la


complémentarité à la structure de celui-ci sont situées dans la partie variable
des chaînes légères et des chaînes lourdes et sont appelées CDR
(complementarity determining region), déclinées sous plusieurs types : CDR1,
CDR2 et

Ces CDR sont donc la partie de la chaine légère et de la chaine lourde qui va venir
au contact de l épitope pour en épouser sa structure de façon très
complémentaire.

On a donc un récepteur Fab par paire de chaîne légère/chaîne lourde et


l extrémité de chacune de ces cha nes formant trois boucles, qui vont venir
palper l épitope, chacune de ces boucles étant des CDR. Ces CDR se retrouve
tant à la surface des immunoglobulines, que des BCR, que des TCR.

La diversité et la spécificité du système immunitaire va se concentrer au niveau


de ces régions CDR, qui sont très variables selon les anticorps afin de s adapter
au plus grand nombre d antigène possible. Les parties qui ne vont pas interagir
avec l épitope ont une diversité beaucoup plus faible et les parties constantes
n ont, comme leur nom l indique, aucune diversité.

Les épitopes T :

Les lymphocytes T reconnaissent les épitopes séquentiels, c'est-à-dire une


séquence de peptides, ainsi, même dénaturée, une toxine sera reconnue par les
lymphocytes T, quel que soit sa conformation dans l espace.

Julien Barras – Edition 2013-2014


Les épitopes T sont différents selon qu ils sont présentés par le CMH de classe I
ou le CMH de classe II : les épitopes présentés par les CMH de classe I sont des
séquences de neuf acides aminés (nonamères) alors que ceux présentés par le
CMH de classe II sont des séquences de 11 à 25 acides aminés. Ces épitopes T
sont souvent des parties internes ou cachées de la structure primaire dans les
replis de la protéine.

Ce qui est reconnu par les lymphocytes T est un peptide, reconnu par le TCR, qui
est donc un épitope et tous les acides aminés constituant l épitope sont scannés
et reconnus ; cependant, pour que le peptide soit lié par le CMH, il faut que le
CMH reconnaisse un agrétope sur le peptide, soit un ensemble de un ou deux
acides aminés spécifiques. Cette spécificité du CMH explique qu une protéine
peut etre très immunogène chez X alors qu elle ne l est que très peu chez Y,
selon l affinité du CMH pour l agrétope qui influence la capacité de présentation
du peptide.

L agrétope est donc la partie du peptide responsable de la liaison du peptide au


CMH et l agrétope peut faire à la fois partie de l épitope et de l agrétope ; la
présence d un épitope est indispensable pour la liaison au TCR et celle d un
agrétope pour la liaison au CMH.

Etant donné qu un même CMH peut fixer des centaines de milliers de peptides
différents, il est logique que la séquence de l agrétope ne dépasse pas 1 à 2
acides aminés, le CMH n atteint donc pas du tout la spécificité du TCR.

Dès lors, puisque la capacité d activation des lymphocytes T dépend de la


présentation de l antigène par le CMH, pour qu un épitope soit immunogène, il
faut qu il présente un agrétope au CMH ; les épitopes sans agrétopes ne
provoqueront pas de réaction de la part des lymphocytes T.

Les haptènes et porteurs :

Certaines molécules de faible poids moléculaire ne peuvent initier une réponse


immunitaire mais peuvent être reconnues par des anticorps toutefois sans
pouvoir induire la synthèse d anticorps spécifiques ; il s agit alors d haptènes.

Julien Barras – Edition 2013-2014


Pour qu une réponse soit induite à partir d une haptène, il faut que cette dernière
soit liée à une grosse protéine porteuse. Ainsi, la pénicilline est une molécule de
faible poids moléculaire qui est une haptène, néanmoins, les allergies à la
pénicilline existent car certains individus ont des IgE anti-pénicilline, c est donc
la preuve que la pénicilline peut déclencher une réponse immunitaire.

En fait, les anticorps anti pénicilline ont été produits par la réaction de la
pénicilline liée à une grosse protéine porteuse avec le BCR, ce qui activera le
lymphocyte B qui produira des anticorps ; et une fois ces anticorps produits, ils
pourront reconnaitre la pénicilline seule, sans protéine porteuse, qui pourra dès
lors générer une réponse immunitaire chez chaque cellule immunitaire
rencontrée.

La plupart des médicaments étant des haptènes, cette réaction est à la base des
allergies médicamenteuses. C est également grâce à la fabrication d anticorps
anti hormones stéro diennes que l on peut doser la testostérone dans le sérum,
or, pour fabriquer ces anticorps, il a fallu qu une réaction de type haptène » se
passe.

Dès lors, les médicaments qui sont capables de former des conjugués covalents
avec les protéines ont un risque important de générer des allergies, alors que les
médicaments qui ne forment pas de conjugués covalent avec les protéines ont un
risque faible de générer des allergies.

Organisati e e e i de g e d imm gl b li e :

L organisation des gènes du BCR est très proche de celle du TCR. Chaque
anticorps est composé de deux chaînes lourdes et de deux chaînes légères ; il
existe deux types de chaînes légères : kappa ou lambda, qui sont produites par
deux gènes différents.

Un même clone de lymphocyte B et donc un même anticorps utilise soit du kappa,


soit du lambda, mais il n existe pas d anticorps mixte avec les deux types de
chaînes légères.

Julien Barras – Edition 2013-2014


Tant les chaînes légères que les chaînes lourdes ont une partie variable,
différente d un clone à l autre, et une partie constante, identique d un clone à
l autre. La portion constante des cha nes lourdes est essentielle pour déterminer
les propriétés fonctionnelles de l immunoglobuline, c'est-à-dire l activation du
complément et l opsonisation, en t autre. La partie constante des cha nes légère
est trop courte pour jouer un r le la dedans, et il n y a donc pas beaucoup de
différence entre un anticorps avec une chaîne kappa ou une chaîne lamba.

C est également la partie constante des cha nes lourdes qui va déterminer la
classe de l immunoglobuline (IgM, IgD, IgG, IgE, IgA).

Etant donné que l on est capable de reconnaitre des milliards d antigènes, nous
devons avoir des milliards de possibilité d anticorps différents à partir des
quelques gènes les synthétisant, ce qui implique un nouveau système de
recombinaison génétique. C est Tonegawa qui a montré ce système o notre
génome suffit à synthétiser ces milliards de protéines immunitaires à partir de
quelques gènes.

En réalité, pour les lymphocytes et seulement pour eux, la séquence d ADN


évolue et se diversifie considérablement au fil de la différenciation
lymphocytaire, ce qui entrave le dogme prétendant que le génome était identique
pour chaque cellule. Cependant, seul la partie codant pour les anticorps est
modifiée, la partie indispensable à la cellule pour synthétiser les protéines de
membrane et n est évidemment pas modifiée.

Le a a geme de l ADN :

Pour faire cela, nous avons au niveau de nos cellules germinales et de nos
précurseurs de lymphocytes, non pas un gène codant pour un récepteur mais des
familles qui regroupent des segments géniques qui vont permettre de former un
nouveau gène qui, lui, va permettre de fournir une famille de récepteurs.

Pour créer la diversité, on va donc piocher dans chaque famille un seul segment
au hasard et aligner tous les segments pour, par la puissance recombinatoire,
générer un nouveau gène à partir duquel l anticorps considéré sera transcrit.

Julien Barras – Edition 2013-2014


Pour les chaines légères de type lambda, on a deux familles responsables de la
portion variable : une famille V lambda (30 membres) et J lambda (4 membres)
ce qui fait 120 possibilités différentes uniquement pour les chaines légères de
type lambda ; on aura également une famille de segments géniques responsables
de la portion constante. Pour faire une chaine légère on va donc prendre un V
lambda, un J lambda et un C lambda.

De même, pour les chaines légères de type kappa, nous avons une famille V kappa
(40 membres) et une famille J kappa (5 membres) ce qui fait 200 possibilités, et
l on a également un seul segment possible pour former la partie constante.

Pour les chaines lourdes, plus longues, nous avons trois familles responsables de
la partie variable : une famille V (51 membres), responsable de la partie la plus
variable des chaînes lourdes, au contact des chaînes légères ; une famille J (6
membres) et une famille D (27 membres), ce qui nous fait 8262 possibilités pour
la partie variable. Une fois que l on a sélectionné ce V ce D ce J, l on va ajouter
un segment génique de partie constante de façon ordonnée pour former un
nouveau gène à partir duquel on va fabriquer notre anticorps. C est en choisissant
dans notre génome les fractions géniques qui codent pour la partie constante que
l on va déterminer si l anticorps sera plut t IgM, IgA et

Les réarrangements pour la partie variable se déroulent lors de la lymphopoïèse à


un moment totalement différent, bien après le réarrangement de la partie
constante, qui se passe toujours en premier et qui, en outre, se passe avec des
mécanismes totalement différents.

En effet, les réarrangements des chaines légères se font de manière aléatoire


alors que le réarrangement des chaines lourdes se fait selon les facteurs de
l environnement. Vont donc sortir de la moelle hématopoïétique toujours des
lymphocytes B avec des IgM et les IgD car ce sont les chaines lourdes de base.

Ces réarrangements se font grâce à des enzymes bien particulières qui vont aller
chercher les segments géniques, éliminer les parties superflues puis les
recombiner grâce à l identification de séquences signal à proximité des segments
géniques à réarranger. Il s agit de recombinases. Si une malformation touche les
recombinases, il n y a pas de lymphocytes et donc pas de système immunitaire.

Julien Barras – Edition 2013-2014


Cependant ce n est pas avec la seule aide de ces recombinases que l on obtient
une telle diversité génique ; en effet, cette dernière est fortement accrue par
le mode de jonction des segments sélectionnés puisque, aux jonctions V-J des
chaînes légères et aux jonctions V-D des chaînes lourdes, on retrouve les
jonctions hypervariables codant pour les CDR.

Ainsi, lorsque l on formera des cha nes légères, l assemblage de la chaine V avec
la chaine J fait apparaitre des excisions, des modifications ou des rajouts
aléatoires de nucléotides et de manière imprécise pour permettre la jonction des
deux cha nes. C est donc cette partie, à la variabilité aléatoire et très
importante, qui codera pour les immunorécepteurs et il en sera de même des
chaînes lourdes.

L ajout de nucléotide au niveau jonctionnel peut être une addition de nucléotides


palindromiques (P nucléotides) ou de nucléotides non palindromiques (N
nucléotides) selon que l on insère ou non des nucléotides dans la jonction.
L addition des N-nucléotides, qui peut aller jusqu'à 15, est totalement aléatoire
et constitue une source importante de diversité ; elle est catalysée par la Tdt
(terminal doxynucléotide transférase).

Julien Barras – Edition 2013-2014


Il arrive également que l ajout aléatoire de nucléotides provoque la création d un
codon stop ; dans ce cas, la création de chaînes lourdes est impossible et la
protéine sera recyclée. On parle de réarrangement non productif.

L e cl i all li e :

Un mécanisme important est l exclusion allélique : les lymphocytes B et les


lymphocytes T sont caractérisés par la présence d un seul TCR ou BCR présent en
de multiples copies et qui sera transmis comme tel aux clones produits ; ceci
impose qu ils n expriment que les gènes réarrangés d un seul chromosome, qu il
s agisse de gènes de chaines légères ou de chaines lourdes malgré leur
diploïdisme ; ce phénomène s appelle l exclusion allélique.

En effet, les réarrangements géniques vont commencer sur les segments


génétiques d origine paternelle et maternelle VJ ; dès qu un réarrangement
productif de chaîne lourde est obtenu, c'est-à-dire un ARNm codant pour une
chaîne lourde, il bloque les autres réarrangements de chaînes lourdes, c'est-à-
dire la fabrication d autres ARNm, et enclenche les réarrangements de chaînes
légères kappa ; dès qu un réarrangement productif de cha ne kappa est obtenu, il
bloque les autres réarrangements de cha ne légère et les cha nes s assemblent ;
dans le cas contraire, on passe au réarrangement de la chaîne légère lambda.

Lh e m a i ma i e :

Il s agit d un mécanisme très important qui touche les lymphocytes B


différenciés, qui intervient après la phase de réarrangement de l ADN et qui est
le dernier niveau de génération de diversité. Contrairement aux autres
processus, celui-ci ne se déroule pas sur le site de production qu est la moelle
épinière et nécessite absolument la présence de l antigène pour se dérouler.

En effet, l hypermutation somatique va se faire quand le lymphocyte rencontrera


l antigène dans les organes lympho des ; elle consiste à provoquer des mutations
génétiques par des substitutions de nucléotides et, de manière très rare, des
délétions, dans les unités VJ ou VDJ, c'est-à-dire dans les parties variables des
chaînes légères.

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Ces mutations vont se dérouler à chaque division du plasmocyte lorsqu il aura
rencontré l antigène et qu il entrera dans une phase d hyper division pour
entamer la réponse immunitaire ; étant donné que ces mutations touchent les
parties variables des chaînes légères, elles touchent le CDR.

Ainsi, le CDR est légèrement différent pour chaque plasmocyte produit ce qui
crée des modifications de l affinité pour l antigène et augmente la diversité des
anticorps de chaque plasmocyte ; étant donné que seuls les plasmocytes aillant
une grande affinité seront gardés, c est un phénomène qui permet d améliorer la
réponse immunitaire au fil du temps de l infection.

Dès lors, si l on dose la quantité d anticorps et leur affinité et que l on retrouve


des anticorps à faible affinité, l infection est récente ; dans le cas contraire,
avec des anticorps de forte affinité, l infection est plus ancienne.

Ce processus d hypermutation somatique dépend strictement de l activité de


l enzyme AICD (activation induced cytidine deaminase), qui transforme les dC en
cU sur l ADN ; le mismatch G-U qui en résulte est le signal nécessaire au
processus d hypermutation et à la commutation isotypique.

Pour finir, le tout dernier niveau de la génération de diversité est provoqué par
l association aléatoire d une cha ne lourde et d une cha ne légère.

Il y a donc 4 moyens de générer la diversité qui sont :

Le réarrangement aléatoire des segments géniques


La diversité jonctionnelle par les imprécisions de recollage
L hypermutation somatique
L association aléatoire d une chaine lourde avec une chaine légère

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La commutation isotypique :

La commutation isotypique, également appelée commutation de classes, est la


dernière phase de réarrangement, elle n accroit pas la diversité et se charge
simplement de juxtaposer un multisegment VDJ déjà réarrangé à un segment CH
particulier.

En réalité, les lymphocytes B matures qui n ont jamais rencontré d antigène


expriment uniquement des IgM et des IgD, c est la rencontre avec l antigène qui
va déclencher la commutation de classes.

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Une fois le VDJ construit, le lymphocyte peut faire des anticorps par
transcription en sélectionnant une des deux parties les plus proches du VDJ,
c'est-à-dire la partie C pour les IgM ou la partie C pour les IgD. Les autres
segments C situés au-delà ne sont pas transcrit mais sont conservées chez le
lymphocyte mature et naïf ; une fois l antigène rencontré, cela va déclencher la
transcription d un autre segment C avec l élimination des segments situés entre
le VDJ et ce segment choisi.

Il s agit donc de réarrangements non aléatoires selon une séquence donnée


influencés par la présence de l antigène et de certaines cytokines, avec l aide des
lymphocytes T et de l AID (activation induced cytidine deaminase). Ces
réarrangements sont responsables de la sécrétion séquentielle d anticorps
d isotypes différents mais de même spécificité.

Tout comme l hypermutation somatique, la commutation isotypique a donc un


besoin indispensable de rencontre avec l antigène pour se dérouler.

L allergie est notamment liée à un problème dans la commutation isotypique qui a


comme conséquences une surproduction d IgE suite à une présence trop
importante d interleukine 4.

L i age al e a if :

L épissage alternatif permet, à partir d un même ARN primaire, de faire


plusieurs ARNm différents. Ce mécanisme se déroule donc sur l ARN
contrairement à tous les autres mécanismes qui faisaient intervenir l ADN.

Cet épissage alternatif permet de déterminer si l ARN produit servira à


fabriquer une immunoglobuline sécrétoire ou membranaire. Cependant, la
synthèse d immunoglobulines à la fois solubles et membranaire se fait rarement
par une même cellule car il est influencé par la différenciation cellulaire.

En revanche, il intervient dans la synthèse d IgM et d IgD par les mêmes cellules
et en même temps.

Julien Barras – Edition 2013-2014


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