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UNIVERSITE SALAH BOUBNIDER CONSTANTINE 3 - FACULTE DE MEDECINE

DEPARTEMENT DE MEDECINE DENTAIRE

ème
Cours pour les étudiants de 5 Année:

Mobilité dentaire: Etiologies -


Classification

Année universitaire:2020-2021

Dr I.BOUGHEDDA

Service de parodontologie
Mobilité dentaire : Etiologies – Classification Dr I.BOUGHEDDA 2020-2021

Plan:
Introduction

1. Définition de la mobilité dentaire


2. Etiologies
2.1 Etiologies intrinsèques
2.2 Etiologie extrinsèques

3. Physiopathologie de la mobilité dentaire


3.1 Phase initiale intra-alvéolaire
3.2 Phase secondaire

4. Classifications de la mobilité dentaire


4.1 Selon l’état du parodonte
 Mobilité dentaire physiologique
 Mobilité dentaire pathologique
 Mobilité dentaire iatrogène
4.2 Selon l’intensité de la force
 Mobilité dentaire initiale (primaire)
 Mobilité dentaire secondaire
4.3 Selon la direction de la force
 Mobilité dentaire transversale
 Mobilité dentaire longitudinale
4.4 Selon la fréquence des forces
 Mobilité dentaire accrue
 Mobilité dentaire progressive (croissante)

5. Mise en évidence et évaluation clinique de la mobilité dentaire


 Manuelle
 Mécanique et électrique
 Indice
• Indice de l’ARPA international
• indice de MULHEMANN(1954)
• indice de NYMAN (1975)

Conclusion

Références bibliographiques

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Mobilité dentaire : Etiologies – Classification Dr I.BOUGHEDDA 2020-2021

Introduction
La mobilité dentaire représente un motif de consultation très fréquent, une donnée
physiologique et un paramètre importants à un point tel qu’elle est un indicateur de l’état
fonctionnel du parodonte

En fait la mobilité dentaire peut avoir divers origines dont certain nombre d’entre elles
peuvent être éliminé grâce à une thérapeutique étiologique adaptée

Il est donc important au praticien de chercher la ou les causes de celle-ci afin de


pouvoir la traiter.

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1. Définition de la mobilité dentaire


La mobilité est le plus souvent définit comme une augmentation de l’amplitude du
déplacement de la couronne dentaire sous l’effet d’une force définie.

En fait, la mobilité dentaire est le résultat de la diminution de la hauteur du tissu de soutien


et/ou de l’augmentation de la largeur de l’espace desmodontal. La diminution de hauteur de
l’os de soutien a pour conséquence d’augmenter l’action des forces de mastication.

2. Etiologies de la mobilité dentaire

2.1 Etiologies intrinsèques:

 Causes générales:
Certains pathologies générales (sclérodermie-diabète- syndrome de Papillon Lefèvre-
ostéomyélite-tumeurs des maxillaires) peuvent entrainer un élargissement accru de l’espace
desmodontal.

D’autres facteurs métaboliques peuvent causer la mobilité dentaire comme les concentrations
élevées d’hormones sexuelles féminines (grossesse- menstruations) modifient la
viscoélasticité des tissus en cas d’inflammation préexistante.

 Causes locales:
Hyperlaxité ligamentaire.

Forme et longueur des racines (une dent qui a des racines courtes et effilées à plus de chance
de se mobiliser qu’une dent avec des racines de taille normale ou de forme bulbeuse.)

2.2 Etiologies extrinsèques:

 Origine inflammatoire:
L’origine inflammatoire est associée soit à une lésion pulpaire, soit à une lésion parodontale.

La propagation de l’inflammation de la gencive dans le desmodonte provoque des


transformations dégénératives qui augmentent la mobilité. Cette dernière est aussi augmentée
temporairement pendant une courte période qui suit la chirurgie parodontale

 Origine traumatique:
Les origines traumatiques sont soit accidentelle par un choc, soit occlusale: les surcharges
occlusales, les prématurités, les interférences et les parafonctions augmentent la largeur de
l’espace desmodontal visible à la radio à l’origine d’une mobilité accrue pas progressive
lorsque le desmodonte est histologiquement normal.

 Origine mécanique:
Représenté par le rapport couronne clinique/racine clinique défaillant. L’apparition de cette
mobilité anormale est liée à la longueur et à la forme des racines, et aussi au caractère uni ou
pluriradiculaire de la dent. Cette mobilité, contrairement à la mobilité d’origine inflammatoire
ou occlusale est irréversible car elle est liée à la perte osseuse.

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 Association de deux étiologies : surcharges occlusales et une perte osseuse au niveau


des dents
 Association de trois étiologies : cette situation est représentée par une parodontite
destructrice en présence de surcharges occlusales. L’espace desmodontal est élargi,
des lésions osseuses angulaires deviennent visibles à la radiographie et les dents
deviennent très mobiles
La mobilité doit toujours être rattachée à son étiologie. Pour cela, des examens parodontaux,
occlusaux, radiographiques, accompagnés d’un test de vitalité pulpaire sont indispensables
face à une mobilité dentaire.

3. Physiopathologie de la mobilité dentaire:

3.1 Phase initiale intra-alvéolaire:


La dent bouge à l’intérieur des limites du LAD. Ceci est lié à la distorsion viscoélastique du
desmodonte et à la redistribution des fluides parodontaux.

3.2 Phase secondaire:


Apparait graduellement et entraine la déformation élastique de l’os alvéolaire en réponse à des
forces occlusales augmentées.

Lorsque les forces cessent, la dent reprend sa position initiale en 2 phases:

Recul élastique immédiat agissant comme un ressort

Mouvement de rétablissement lent, pulsatile et asymptomatique.

4. Classification de la mobilité dentaire:


4.1 Selon l’état du parodonte:

 Mobilité dentaire physiologique:


Les dents ont une certaine amplitude de mobilité. Cette mobilité est le résultat d’une force
horizontale exercée sur un parodonte sain ou assaini.

La mobilité dentaire peut augmenter transitoirement pour des raisons physiologiques:

- Au cours du sommeil probablement à la suite d’une désocclusion prolongée


- Au cours des périodes menstruelles ou de grossesse sous l’effet des hormones
sexuelles.
 Mobilité dentaire pathologique:
Elle se produit au-delà de l’amplitude physiologique et dépasse les limites de la
mobilité physiologique.
Elle peut être réversible (disparait après élimination de son étiologie) ou irréversible
(liée à une perte osseuse qui augmente le rapport cou ronne clinique/racine clinique)
 Mobilité dentaire iatrogène:
La mobilité dentaire peut augmenter d’une façon transitoire à la suite des pratiques
odontologiques (traitement canalaire, prothétique, parodontal et orthodontique) ainsi
les dents voisines d’un site d’extraction, les dents impliquées dans un acte de chirurgie
parodontale ou de chirurgie périapicale
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4.2 Selon l’intensité de la force:

 Mobilité dentaire initiale (primaire):


C’est le résultat du déplacement intra-alvéolaire de la racine. La dent s’incline dans le sens de
la force appliquée.

 Mobilité dentaire secondaire:


La force appliquée est plus importante. Le déplacement coronaire est du à la distorsion et à la
compression de tout le parodonte.

4.3 Selon la direction de la force:

 Mobilité dentaire transversale:


La première à apparaitre cliniquement et facilement décelable.

Due aux mouvements de version de la dent.

 Mobilité dentaire longitudinale :


Caractérisée par une distorsion du maximum des fibres du desmodonte, elle peut être
physiologique (égression des dents en position de repos) ou pathologique.

4.4 Selon la fréquence des forces:

 Mobilité dentaire accrue:


Elle peut être le reflet d’une adaptation des structures parodontales à des exigences
fonctionnelles modifiées (Ligament- alvéolo-dentaire élargi mais sa composition est normale).
Elle n’évolue pas dans le temps.

Elle s’observe à la suite d’une mauvaise conception prothétique et d’un déséquilibre occlusal
(surcharge, prématurité)

 Mobilité dentaire progressive:


C’est une conséquence d’un trauma d’origine occlusale s’exerçant sur un parodonte malade
(parodontite). Elle augmente avec le temps.

5. Mise en évidence et évaluation clinique de la mobilité dentaire:


La mise en évidence de la mobilité dentaire nécessite des examens cliniques et radiologiques
afin de chercher ses causes, elle peut être évaluée:

- Manuellement entre les manches de deux instruments, l’un placé du coté


vestibulaire et l’autre du coté lingual de la dent à tester. Celle-ci est mobilisée d’avant
en arrière et vice-versa.
- Mécanique et électrique: de nombreux appareil ont été mis en point pour tenter
d’obtenir des mesures objectives et reproductibles de la mobilité dentaire « Le
periotest de SCHUTE et LUKAS 1992
- indices: La mobilité dentaire peut être qualifiée en utilisant des indices

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Indice de L’A.R.P.A international:


Degré I: mobilité physiologique, perceptible aux doigts et non visible à l’œil nu.

Degré II : mobilité transversale, visible à l’œil nu et inférieure à 1 mm.

Degré III: mobilité transversale, visible à l’œil nu et supérieure à 1 mm.

DegréIV: mobilité axiale.

Indice de MULHEMANN (1954):

Indice 0 : ankylose.

Indice 1 : mobilité physiologique, perceptible entre les deux doigts.

Indice 2 : mobilité transversale, visible à l’œil nu.

Indice 3 : mobilité transversale, supérieure à 1mm.

Indice4: mobilité axiale.

Indice de NYMAN (1975):

Degré 0 : mobilité physiologique.

Degré 1 : mobilité transversale 0,2 – 1 mm.

Degré 2 : mobilité transversale supérieure à 1 mm.

Degré3: mobilité transversale et mobilité verticale.

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Conclusion
La gestion clinique de la mobilité dentaire peut se révéler un problème complexe, plus
particulièrement si les causes étiologiques n’ont pas été adéquatement établies. Pour cela, des
examens parodontaux, occlusaux, radiographiques, accompagnés d’un test de vitalité pulpaire
sont indispensables face à une mobilité dentaire.

L’évaluation de la mobilité dentaire de la façon la plus objective possible est


absolument nécessaire à la fois pour juger les résultats après thérapeutique et pour surveiller
l’évolution au cours de la maintenance

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Références bibliographiques:
1. BERCY/TENENBAUM. Parodontologie du diagnostic à la pratique. Edition De
Boeck&Larcier (1996)

2. GLICKMAN: Parodontologie clinique. Edition Julien Prélat 1974

3. JJ.BARRELLE: Contention en parodontie: appareillages et techniques. EMC


N°23604 C10 (1974)

4. Contention en parodontie: EMC N°23604 A10 (1980)

5. P.GENON/C.ROMAGNA GENON: Le traitement parodontal raisonné. Edition CdP


(1999)

6. S.CASIER/M.DANAN: Les contentions: protocoles cliniques directs et indirects.


Edition CdP (2008)

7. P.BERCY/P.OBEID/D.BLASE: Contention dentaire en parodontologie. EMC N°23-


445-P-10 (2003

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