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L’Importance de l'Assurance Incendie & L'Assurance des

Pertes d’Exploitation après Incendie au Niveau d'Entreprise

LAYACHI MOUZAOUI

CADRE D’ETUDES CAAT ASSURANCES


L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

SOMMAIRE

Introduction Générale.
Chapitre I : l’assurance incendie et l’assurance
I- Les Garanties De Base De L’assurance Incendie
II- Les Extensions De Garantie Au Contrat Incendie
III- Les Valeurs Assurees

Chapitre II : « Assurance Des Pertes D’exploitation Apres Incendie


I- Objet De L’assurance Des Pertes D’exploitation
II- L’etendue De L’assurance « Pertes D’exploitation »
III- La Tarification Du Contrat « Pertes D’exploitation »
Conclusion Générale
Bibliographie
Annexe

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INTRODUCTION GENERALE

Dès sa création, une entreprise doit avoir le souci de protéger son


avenir et le développement de son activité, pour le faire, elle est tenue
d’ores et déjà de recenser les risques auxquels elle est appelée à faire
face, et d’évaluer les conséquences d’éventuels sinistres sur son
organisation et son équilibre financier, ce qui suppose une vision à court
et à long terme.
Dans ce cadre, la majorité des entreprises, quel que soit leur
secteur d’activité, placent l’assurance contre l’incendie au premier plan
de leur politique de couverture, comme mesure indispensable à la
sauvegarde de leurs activités et de leurs établissements, et ce vu les
conséquences lourdes auxquelles une entreprise est exposée à la suite
d’un incendie.
Souvent incapable de y faire face par ses propres moyens, l’entreprise
s’efforce à souscrire la couverture la plus complète possible contre ce
risque, c’est ainsi que la détermination des capitaux à couvrir fait l’objet
d’examens attentifs et même, de plus en plus fréquemment, d’estimations
préalables confiées à des cabinets spécialisés en la matière. En outre, la
garantie est souvent assortie d’une assurance « valeur à neuf » qui permet
le remplacement des bâtiments sinistrés par de nouvelles constructions, et
des machines par du matériel neuf, évitant ainsi à l’assuré de supporter la
déduction applicable pour la vétusté.
Faut-il encore rappeler les efforts consentis par le législateur et les chefs
d’entreprises, notamment par le déploiement d’énormes moyens de
protection contre l’incendie, et la mise en place d’une réglementation de
plus en plus stricte en matière de sécurité sur les lieux de travail, dans le
seul but de limiter et la fréquence et le coût des sinistres d’incendie.
Comment expliquer dans ces conditions, que les entreprises qui
subissent un sinistre d’incendie, enregistrent durant les mois, voire les
années qui suivent, des résultats défavorables, qui laissent croire que
l’assurance n’a pas rempli efficacement sa fonction, qui consiste,
rappelons-le à replacer l’entreprise dans la situation qui aurait été la
sienne si le sinistre n’avait pas eu lieu ?
La remise en l’état, et par conséquent la reconstitution du
potentiel de l’activité exige une certaine période au cours de laquelle
l’activité se trouve encore perturber par le sinistre, et caractérisée par
l’arrêt partiel ou total de l’activité, qui se traduit par une baisse du chiffre
d’affaires, qui peut aller jusqu’à la totale disparition. Durant cette
période, certes, des charges se trouvent-elles également réduites ou

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annulées, ce sont les charges variables (achats de matières premières,


frais de production variables, frais de distribution,…). Il en est toutefois
d’autres qui demeurent stables et indépendantes du niveau d’activité : ce
sont les charges fixes ou de structure (salaires, loyers, amortissements,
intérêts d’emprunts,…).
Cette situation constitue un handicap pour l’entreprise, qui ne peut plus
faire face à ces charges de structures, qui ne diminuent pas
proportionnellement à la diminution du chiffre d’affaires, et provoque, de
ce fait, un déséquilibre dans les résultats ; ce qui constitue une menace
pour la rentabilité voire même la survie de l’entreprise, dans un
environnement de plus en plus concurrentiel.
De ces diverses considérations est née l’assurance des pertes
d’exploitation dont l’objet est d’indemniser l’entreprise pendant une
période déterminée, qui commence le jour du sinistre, des pertes
financières consécutives à la baisse du chiffre d’affaires causées par
l’interruption ou la réduction de l’activité, et des frais supplémentaires
engagés immédiatement à la suite du sinistre, pour limiter son ampleur.
 La problématique
A partir de cette constatation, on va proposer la problématique
suivante :
« Comment peut-on mettre en place un contrat d’assurance, adapté à
l’entreprise qui veut se couvrir, et ce selon ses spécificités, et selon son
secteur d’activité ? »
A partir de cette problématique apparaîtront les questions suivantes :
 Quelles sont les garanties principales, facultatives, et les
extensions que comporte un contrat d’assurance incendie ?
 Quelles sont les formules particulières d’assurance mises en place
par les assureurs, pour répondre aux besoins spécifiques des
assurés?
 Quelle est l’importance de la garantie Pertes d’Exploitation ? et
que couvre-t-elle ?
 Comment est tarifié le contrat Pertes d’Exploitation ?

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CHAPITRE I
L’assurance incendie et risques annexes
L’assurance contre l’incendie est l’une des plus anciennes assurances
pratiquées dans le monde .elle s’est développée dès 1666 en Angleterre à
la suite du grand incendie de Londres.
Cet incendie nous a appris le rôle opportun de l’assurance et a fait, à
l’époque, l’objet d’un point de réflexion sur cette activité noble, déjà une
année après ce terrible incendie (1667) a été créée la « Fire Office » en
Angleterre qui s’engage à assurer les dommages occasionnés par le feu.
L’approche adoptée par cette compagnie est basée sur les travaux de
PASCAL « la géométrie du hasard » et « la science des calculs de
probabilité ».
Ensuite l’assurance contre l’incendie a connu un développement très
important avec l’apparition de véritables compagnies d’assurances
comme le « Friendly Society »en 1684, le « Hand in Hand » en 1704.
Il est à noter que l’assurance incendie est une assurance en constante
évolution, il est actuellement possible de l’étendre à un nombre croissant
de risques dit « spécifiques » parfois sans rapport direct avec les risques
incendie proprement dite, ce qui en fait une véritable police multirisques.
I : LES GARANTIES DE BASE DE L’ASSURANCE INCENDIE
Le contrat d’assurance incendie se présente comme un contrat « tous
risques sauf », qui permet à l’assuré de cerner facilement et rapidement
l’étendue des garanties de son contrat, car ce qu’il énumère sont plutôt
les exclusions que les garanties dans les conditions particulières. En effet,
par le contrat incendie, on garantit tous les biens désignés sauf lorsque le
feu provient d’un cas prévu par les exclusions. Il en découle que tout ce
qui n’est pas exclu est garanti tant qu’il s’agit d’un incendie.
1. Les événements de base assurés
Au titre de la garantie de base, et conformément aux dispositions de
l’article 44 de l’ordonnance n° 95-07 du 25/01/1995, le contrat incendie
couvre, et d’une manière claire, l’incendie et l’explosion, cette dernière
englobe l’explosion proprement dite et la chute de foudre.
Il en découle ainsi que tout bien désigné dans le contrat incendie,
couvre également l’explosion et la foudre.
1-1- L’étendue de l’assurance incendie
L’assurance contre l’incendie garantit les dommages matériels causés
directement par le feu aux biens meubles et immeubles, à l’exclusion de
tous dommages corporels, causés aux personnes. Cependant, tous les
dommages causés par le feu ne tombent pas sous la garantie de

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l’assureur. Pour que cette garantie joue, il faut que certaines conditions
soient remplies.
Conformément aux dispositions de l’article 44 de l’ordonnance n° 95-
07 du 25/01/1995 relative au secteur des assurances en Algérie,
l’incendie est défini comme suit :
« L’assureur contre l’incendie répond de tous dommages causés aux
objets assurés par conflagration, embrasement ou combustion. Toutefois,
il ne répond pas, sauf convention contraire, de ceux occasionnés par la
seule action de la chaleur ou par le contact direct et immédiat du feu s’il
n’y a pas eu ni incendie, ni commencement d’incendie susceptible de
dégénérer en incendie véritable ».
Il ressort de cette définition, que la garantie de l’assureur n’est pas
acquise automatiquement, mais des limites sont posées au champ
d’application. En effet, ne sont considérés comme dommages
d’incendie1 :
- Les simples brûlures occasionnées par le contact direct du feu ou la
très grande proximité d’un foyer, dès lors qu’il n’y a pas eu embrasement
ou danger d’embrasement, les brûlures de cigarette ou occasionnées par
un fer à repasser laissé branché par mégarde. En effet, de tels cas peuvent
être considérés comme des accidents de ménage.
- Les objets tombés accidentellement, dans les locaux et appareils
considérés comme le siège d’un foyer normal de feu (fours, générateurs,
cheminées,…), car il s’agit d’un feu contrôlable.
- Les bris de glaces dus à un excès de chaleur, sans qu’il y ait
embrasement voisin à l’origine du dommage.
- Le début d’incendie non susceptible de devenir un véritable incendie,
c'est-à-dire sans possibilité de propagation aux objets voisins.
1-2- L’assurance contre les explosions
1-2.1- L’explosion proprement dite
Cette garantie est considérée comme faisant partie de la garantie de
base, qui peut être définie comme l’action subite et violente de la
pression ou de la dépression de gaz ou de vapeurs, que ceux-ci aient
existé avant cette action ou que leur formation lui ait été concomitante.
1-2.2- La chute de foudre
Ce sont les dégâts causés par la chute de foudre dûment constatée sur
les biens assurés. C'est-à-dire ceux occasionnés par le choc de la
décharge électrique aérienne sur les biens assurés, sans qu’ils soient
suivis d’un incendie.

1
J.M Rothman et N. Tilmant-Tatischeff, fiche pratique INC J.68, l’assurance incendie ,
2006.

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« L’explosion » et la « chute de foudre » constituent ce que les


assureurs appellent dans leur jargon la garantie « toutes explosions ».
2- Les biens assurables
Le contrat d’assurance incendie couvre les dommages matériels,
résultant d’un événement couvert, au titre de la garantie de base, subis
par les objets appartenant à l’assuré. Et qui sont :
2-1- Les biens immobiliers
Ce sont des biens qui ne peuvent être déplacés (immeubles par nature),
ainsi que toutes les installations qui ne peuvent être détachées ou
déplacées, sans être détériorées ou sans détériorer la partie de la
construction à laquelle sont attachées (immeubles par destination). Sont
donc immobiliers au sens de l’assurance :
- Les bâtiments,
- leurs dépendances,
- les clôtures qui font partie intégrante des bâtiments,
- les installations qui ne peuvent être détachées ou déplacées, sans être
détériorées ou sans détériorer la partie de la construction à laquelle sont
attachées.

2-2- Les biens mobiliers


Sont considérés comme meubles tous les biens susceptibles d’être
déplacés. Il s’agit des corps qui peuvent se transporter d’un lieu à un
autre, soit qu’ils se déplacent par eux-mêmes, comme les animaux, soit
qu’ils ne peuvent changer de place, que par l’effet d’une force étrangère,
comme les choses inanimées. Sont donc biens mobiliers, au sens de
l’assurance :
- Le mobilier personnel : Il s’agit des biens qui, au moment de
l’incendie, se trouvent dans les locaux désignés, appartenant à l’assuré et
aux personnes occupant les locaux. Il englobe le meuble meublant, le
linge, les effets d’habillement et les objets divers appartenant à l’assuré.
- Le matériel : C'est-à-dire les instruments, l’outillage et les machines,
utilisés pour les besoins professionnels de l’assuré.
- Les marchandises : Qui englobent les matières premières, les
produits en cours de fabrication, les produits finis, ainsi que les récoltes.
- Les animaux.

3- Les dommages assurés


Les dommages couverts peuvent être de trois types :

3-1- Les dommages directs

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L’objet principal du contrat incendie est la réparation des dommages


matériels causés directement aux biens assurés, comme la détérioration et
la destruction totale ou partielle de ces derniers.

3-2- Les dommages indirects ou de responsabilité


L’assuré peut garantir les conséquences pécuniaires de ses
responsabilités à l’égard des contractants ou de tiers, découlant des textes
légaux et réglementaires (code civil) et résultant d’événements assurés au
titre de la garantie de base et des extensions du contrat.
Les responsabilités couvertes par le contrat incendie sont celles qui
résultent de dommages causés à l’occasion d’incendie ou de risques
annexes, survenus du fait de l’utilisation, de la garde ou de la propriété
d’un bien assuré par le contrat.
Par conséquent, il ne faut pas confondre entre garantie et responsabilité.
Il peut, en effet, se produire que la responsabilité de l’assuré soit
engagée, mais cette obligation pour l’assuré de réparer les dommages
causés aux tiers n’entraînera pas forcément la garantie de son contrat
incendie, si les faits en cause n’entrent pas dans le cadre des garanties qui
y sont prévues. (Cas d’un assuré qui a brûlé des déchets dans son jardin
et que cela communique le feu à la maison de son voisin).
Les responsabilités assurables au titre du contrat incendie sont
multiples :

3-2-1- La responsabilité à l’égard des voisins et tiers


Ce sont les conséquences pécuniaires de la responsabilité que l’assuré
peut encourir, pour tous dommages matériels résultant d’un incendie,
survenu dans les biens assurés par son contrat incendie ou dans les
locaux occupés par lui au lieu indiqué dans le contrat.
C’est par exemple, le cas de communication du feu aux voisins à la
suite d’un incendie qui a pris naissance dans les biens de l’assuré.
Cette couverture est accordée par la garantie « recours des voisins et
tiers ».

3-2-2- La responsabilité du propriétaire à l’égard du locataire


Ce sont les conséquences pécuniaires de la responsabilité que le
propriétaire peut encourir, pour tous dommages matériels causés aux
biens mobiliers de ses locataires, à la suite d’un incendie qui a pour
origine un vice de construction ou un défaut d’entretien.
Cette couverture est accordée par la garantie « recours du locataire
contre le propriétaire».

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3-2-3- La responsabilité du locataire à l’égard du propriétaire


Il s’agit des conséquences pécuniaires de la responsabilité que le
locataire peut encourir vis-à-vis de son propriétaire, pour les destructions
ou détériorations de la chose qu’il a prise en location (Bâtiments ou
matériels). C’est le cas des dommages subis par un bâtiment loué par
l’assuré et endommagé à la suite d’un incendie dont il est responsable.
Cette couverture est accordée par la garantie « risque locatif».

3-2-4- Renonciation à recours


La règle communément admise en assurance stipule que celui qui a
subi un dommage est en droit d’exiger de son auteur sa réparation.
Lorsqu’il y a un contrat d’assurance couvrant la chose endommagée,
l’assureur règle directement son client et se retourne contre le
responsable, on appelle cette opération « recours après sinistre » ou
« subrogation ». Seulement, l’assuré propriétaire ou locataire, peut
renoncer à son droit vis à vis de l’auteur du dommage, son assureur ne
peut plus alors exercer aucun recours, à son tour.
Par conséquent lorsqu’un assuré bénéficie d’une renonciation à recours,
il peut ne pas garantir sa responsabilité. A titre d’exemple si, dans le
contrat de location, le propriétaire et le locataire ont renoncé
réciproquement au recours de l’un contre l’autre, le propriétaire
n’assurera pas le recours du locataire, et ce denier n’assurera pas son
risque locatif.

3-3- Le préjudice immatériel


Les différents types de dommages déjà présentés sont basés sur la
détérioration d’un bien meuble ou immeuble dont l’assuré est propriétaire
ou locataire, ou qu’à la suite de cette détérioration, un bien meuble ou
immeuble appartenant à un tiers a été également endommagé. Donc il
s’agit toujours d’un préjudice matériel.
Cependant, l’assuré peut voir sa situation financière d’avant sinistre de
détériorer après le sinistre, même s’il était bien assuré. Cette détérioration
de sa situation financière est appelée préjudice immatériel ou dommage
immatériel.
Le contrat d’assurance incendie peut comporter des garanties
complémentaires qui couvrent ces dommages.

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3-3-1- La privation de jouissance1


- Pour un propriétaire, cette garantie permet de compenser les frais
d’hébergement, pour se loger ailleurs, que l’assuré propriétaire va
supporter, si à la suite d’un incendie se trouve contraint de quitter le
bâtiment assuré, pendant le temps nécessaire aux réparations.
- Pour un locataire, cette garantie couvre les loyers que ce dernier devra
continuer à payer, bien qu’il ne puisse pas occuper les lieux en cours de
réfection, s’il ne dégage pas sa responsabilité dans le sinistre.

3-3-2- La perte des loyers


- Pour un propriétaire, c’est le montant des loyers qu’il perçoit et qu’il
va perdre, si les locataires réussissent à dégager leur responsabilité dans
le sinistre.
- Pour un locataire, c’est le montant des loyers que le propriétaire ne va
plus percevoir de ses locataires, à la suite d’un sinistre dont serait
responsable l’un d’entre eux.

4- La règle proportionnelle
4-1- La règle proportionnelle des capitaux
C’est le principe en vertu duquel, s’il résulte de l’estimation des experts
que la valeur réelle de la chose assurée excède, au jour du sinistre, la
somme garantie, l’assuré sera considéré comme restant son propre
assureur pour l’excèdent, et supporte une part proportionnelle du
dommage, sauf convention contraire.
Autrement dit, si l’assuré garantit un bien pour une somme inférieure à
sa valeur réelle, il ne sera indemnisé, en cas de sinistre couvert, que dans
le rapport suivant :

Valeur assurée sur le bien


Valeur réelle du bien

Deux cas sont possibles, dans ce cadre :


- Si le sinistre est total, l’indemnité due par l’assureur sera égale au
capital garanti, constituant la limite maximale de son engagement, et
l’assuré gardera à sa charge la différence.
- Si le sinistre n’est que partiel, le même principe est respecté par
l’application du rapport suscité, au montant réel des dommages.

1
Idem

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Exemple :

- Un bâtiment est assuré pour une somme de 500.000 DA, le sinistre


partiel est évalué par l’expert à 300.000 DA.
- La valeur réelle déterminée par l’expertise est de 800.000 DA.
- En application de la règle (1), l’indemnité à verser est égale :
Indemnité= 300 000 x 500 000 = 187 500
800 000

4-2- La règle proportionnelle de prime


Cette règle ne doit pas être confondue avec la précédente.
En effet, si après sinistre, l’assureur constate qu’il y a eu omission ou
déclaration inexacte de la part de l’assuré, l’indemnité est réduite dans la
proportion des primes payées par rapport aux primes réellement dues
pour les risques considérés.
Cette règle s’applique de la manière suivante :
Indemnité= montant du sinistre x prime payée
Prime due
Remarque : il est possible que l’assuré donne de fausses indications à
la fois sur les capitaux et sur les éléments de tarification. Dans ce cas, les
deux règles peuvent se cumuler sous la formule : Indemnité= montant
du sinistre x la somme assurée x prime payée
aleur réelle du bien prime due
5- Le report des excédents
Lorsque le contrat d’assurance incendie comporte plusieurs articles
assurés, certains peuvent se trouver garantis pour leur exacte valeur
d’assurance, d’autres pour une somme inférieure, et d’autres pour une
somme supérieure.
Afin de respecter le principe d’exacte adaptation de la garantie à la
prime reçue, il est prévu une disposition permettant à l’assuré, sous
certaines conditions, de ne pas perdre le bénéfice de ses excédents
d’assurance et de les utiliser, pour compenser en tout ou partie des
insuffisances. C’est ce qu’on appelle « le report des excédents ».

- Conditions d’application :
- Le report des excédents n’est possible qu’entre des articles soumis à
la règle proportionnelle des capitaux,
- le taux de prime appliqué aux articles excédentaires est supérieur ou
égal à celui des articles insuffisamment garantis,

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- le report n’est possible que pour les articles garantissant les risques
d’un même établissement, c'est-à-dire appartenant à un même
propriétaire ou société, concourant à la même exploitation et réunis dans
un même enclos ou groupés dans des conditions, telles qu’aucun des
bâtiments composants l’établissement ne soit séparé du bâtiment le plus
voisin, par une distance supérieure à 200 mètres.

Exemple :
- Soit 03 ateliers dont la distance entre eux est de 100 m, les autres
informations concernent la VA et les dommages occasionnés par les
ateliers sont :
Atel Tau K V Insuffisa Excéd Domm
ier x de assuré réelle nce ent age
base
1 1.75 1.000. 700. - 300.00 500.00
2 % 000 000 200.000 0 0
3 1.50 400.00 600. 100.000 - 300.00
% 0 000 - 0
1.10 300.00 400. 200.00
% 0 000 0
Application de la règle ci-dessus :
- Report à l’atelier 2 = 300 000 X (200 000 /300 000)= 200 000.
- Report à l’atelier 3 = 300 000 X (100 000 /300 000)= 100 000
NB/ Si l’assuré constate que l’insuffisance existe toujours il doit
appliquer le règle proportionnelle des capitaux.

II - LES EXTENSIONS DE GARANTIE AU CONTRAT


INCENDIE

1- Les extensions aux événements

1-1- Le rachat des exclusions du contrat


Rappelant que le contrat incendie couvre tous les dommages subis par
les biens assurés, à la suite d’un incendie ou d’une explosion, pourvu
qu’ils ne soient pas causés par l’un des événements prévus par les
exclusions du contrat. Par conséquent, compléter la couverture d’un

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contrat incendie revient en premier lieu, à y inclure les cas d’incendie


pouvant trouver leur origine dans un événement non inclus dans la
garantie de base. A ce titre il y a lieu de préciser que les exclusions du
contrat ne sont pas toutes rachetables, il existe, en effet, deux types
d’exclusions : les exclusions absolues (non rachetables) et les exclusions
relatives (rachetables).

1-1-1- Les exclusions absolues (non rachetables)


Ces exclusions concernent des événements, qui sont dans leur nature ou
dans leurs circonstances, en contradiction soit avec l’esprit, soit avec
l’objet de l’assurance incendie & explosions, ce sont notamment :
- Les incendies intentionnels causés ou provoqués par l’assuré ou avec
sa complicité, l’assuré est alors entièrement ou partiellement responsable,
- la guerre étrangère et la guerre civile,
- le vol des objets assurés survenus pendant un incendie,
- les risques atomiques de toutes natures.

1-1-2- Les exclusions rachetables


Ces exclusions portent essentiellement sur des événements susceptibles
d’atteindre dans le même temps et dans la même mesure une masse
considérable d’assurés ; et sont donc trop catastrophiques et hasardeux. Il
peut s’agir également de dommages à des biens trop vulnérables à l’égard
du feu et dont la couverture ne peut qu’être conditionnée par des mesures
de protection appropriées. Ce sont :
- La destruction d’espèces monnayées, de titres de toute nature et de
billets de banque,
- les émeutes et mouvements populaires, actes de terrorisme ou de
sabotage,
- le tremblement de terre, les éruptions volcaniques et raz-de-marée
consécutifs à un tremblement de terre ou une éruption volcanique, et les
inondations.

1-2- Les dommages électriques


Les appareils électriques et électroniques, machines, et installations
peuvent subir des dommages internes y compris ceux d’incendie ou
d’explosions, causés par l’électricité atmosphérique (foudre) ou
l’électricité canalisée. Ces dommages étaient exclus de la garantie de
base du contrat. Actuellement, la plus part des compagnies limitent
l’exclusion aux seuls dommages électriques non suivis d’incendie ou
d’explosion.

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En d’autres termes, que l’incendie soit d’origine interne ou externe, il


est couvert par la garantie de base. Par contre les dommages autres que
l’incendie restent exclus et ne sont couverts que par l’extension de
garantie appelée « dommages aux appareils électriques ».
Principalement, cette extension couvre les conséquences de la foudre sur
les parties électriques des machines et les dommages causés par les
variations brusques dans l’alimentation électrique (surtension, court-
circuit, sous-tension).
Cette garantie est toujours assortie d’une franchise absolue minimale,
par sinistre et par appareil endommagé.

1-3- Les risques spéciaux


Les risques d’incendie et explosions peuvent engendrer la destruction
des biens assurés et même la disparition de l’entreprise, par conséquent
leur garantie est placée sur le premier plan dans le cadre du contrat
incendie. Cependant, il existe d’autres risques, qui présentent également
un danger potentiel, et dont la survenance peut mette en périls
l’entreprise à assurer.
Il y a en premier lieu, les phénomènes naturels présentés dans le cadre
des exclusions rachetables. Egalement, il y a un bouquet de garanties
comprenant un ensemble d’événements susceptibles de provoquer des
dommages plus ou moins importants. Il s’agit des1 :
- chute d’appareils de navigation aérienne,
- tempêtes, ouragans, cyclones, tornades et de la grêle sur les toitures,
- la fumée due à une défectuosité d’un appareil de chauffage,
- le choc des véhicules terrestre identifiés n’appartenant pas à l’assuré,
- les dégâts des eaux.
A ce titre, il faut préciser que si l’un de ces événements cause un
dommage d’incendie ou d’explosion, à un bien assuré, la garantie est
automatiquement acquise, sans aucune extension préalable. Il s’agit donc
de couvrir exclusivement les dommages autres que d’incendie &
explosions causés par ces événements.
La couverture de ces dommages est souvent limitée à une somme
déterminée, et sous déduction d’une part des dommages (franchise) qui
restera toujours à la charge de l’assuré.

1
Fédération Française des sociétés d’assurances, « traité d’assurance incendie risques
d’entreprises », tome I, p70.

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2- Les extensions aux biens assurés

2-1- La couverture des archives, modèles et supports


d’informations1
Les supports d’informations tels que les modèles, les dessins, les
archives, fichiers, ainsi que les supports informatiques comme les
disquettes et les bandes magnétiques, sont assimilables à l’immobilier et
à l’outillage de l’assuré sans mention expresse dans le contrat.
Cependant, l’usage a fait que ces supports font l’objet de garanties
spécifiques.
Cela est dû essentiellement, au fait que ces objets sont plus vulnérables
que le reste de l’immobilier et de l’outillage, et que les règles
d’indemnisation de ces derniers ne sont pas appropriées à l’estimation
des dommages subis par les supports d’informations.
Cette garantie concerne dans un premier temps les supports
d’informations non informatiques. Elle comprend :
- Le coût de reconstitution ou de remplacement des supports matériels
(papier, bois, métal,…),
- les frais d’étude et de conception pour la reconstitution de
l’information,
- les frais de report de l’information reconstituée sur un support
matériel identique à celui endommagé.
En second lieu, il est possible de garantir par article spécial, les
supports informatiques. Cette garantie ne comprendra que le coût des
supports matériels (bandes, disquettes,…) et les frais de report des
informations sur ce support à partir d’un double existant. Les frais
d’étude et de conception sont donc exclus.
2-2- Les véhicules en stationnement et autres extensions aux objets
L’assurance des véhicules en stationnement est citée ici à titre
d’exemple. En effet, il existe parmi les biens à assurer des objets qu’on
ne peut pas classer automatiquement parmi les bâtiments, le mobilier, le
matériel ou les marchandises, ou qu’on a tendance à omettre de le faire. Il
devient alors utile de les prévoir par un article spécial dans le contrat.
Nous citant les exemples suivants :
- Les véhicules en stationnement dans les parkings couverts ou non,
appartenant à l’assuré ou à son personnel et qui peuvent être incendiés,
par communication de feu ou par explosion de l’un d’entre eux,

1
Voir clause 42-A du « traité d’assurance incendie risques d’entreprises », tome I, p118.

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L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

- les espèces et valeurs contenues dans les coffres forts et


éventuellement dans les tiroirs caisses (pour les hôteliers par exemple),
- les marchandises au cours de leur transport du lieu de l’assurance
vers un client ou sous-traitant. Cela, constitue en fait, une extension dans
l’espace, puisque ces mêmes marchandises sont assurées parmi le capital
global couvrant la totalité des marchandises.

3- Les extensions aux dommages assurés

3-1- L’assurance des pertes indirectes


Cette garantie est destinée à indemniser l’assuré pour tous les « faux
frais » ou pertes, qu’il peut subir du fait d’un sinistre et pour lesquelles
aucune garantie directe ne les couvre. Il s’agit d’une méthode facile et
forfaitaire de couvrir les dommages immatériels consécutifs à un
incendie. A l’origine, cette extension a été destinée pour compenser la
vétusté retenue sur les biens assurés ou une éventuelle réduction de
l’indemnité, par application de la règle proportionnelle des capitaux.
Actuellement, elle n’a plus d’affectation particulière, l’assuré en dispose
comme il l’entend pour compenser divers frais engagés tels que :
- Coût des taxes et timbres relatifs à des démarches administratives
pour reconstituer des dossiers,
- frais de déplacements pour se rendre à un endroit donné, pour les
besoins du sinistre
- gratifications aux sauveteurs.
Cette garantie est souvent accordée de façon forfaitaire, où le contrat
prévoit un pourcentage des capitaux choisis par l’assuré, qui peut être de
5, 10 ou 20% des capitaux assurés sur bâtiments, matériels et
marchandises. En cas de sinistre couvert, ce même pourcentage est
appliqué à l’indemnité à régler, pour déterminer l’indemnité
complémentaire due au titre de la garantie des pertes indirectes.

3-2- L’assurance des honoraires d’experts


Un assuré, quel que soit sa qualité vis-à-vis des biens garantis, peut se
faire rembourser les honoraires de l’expert qu’il a lui-même choisi, afin
de déterminer le montant de son préjudice. Cette garantie, pour laquelle,
la règle proportionnelle des capitaux n’est pas applicable, est limitée
contractuellement à une somme fixée par l’assuré, et l’indemnité sera
calculée par rapport à un barème d’indemnisation des honoraires
d’experts. Cette garantie sert à payer tout ou partie des honoraires
éventuellement à l charge de l’assuré, à savoir :

33
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

- Les honoraires de l’expert de l’assuré, en cas d’expertise amiable


contradictoire,
- la moitié des honoraires du tiers arbitre, en cas de désaccord des
experts,
- les frais engagés par l’assuré en cas d’expertise judiciaire.

III- Les valeurs assurées


1- La valeur d’usage
La valeur d’usage est la valeur réelle du bien assuré compte tenu de son
éventuelle vétusté ou dépréciation.
D’une manière générale, on peut retenir la formule suivante :
Valeur d’usage = Valeur de remplacement à neuf – La vétusté

2- L’assurance en valeur à neuf


L’assurance d’usage ne permet pas toujours de replacer l’assuré dans la
situation antérieure au sinistre comme vous pouvez le constater dans
l’exemple ci-après.

Exemple :
Un bâtiment est assuré pour une valeur d’usage de 9.000.000 DA.
La vétusté (fixée par l’expertise) est de 10%.
Le montant des dommages, lors d’un sinistre partiel, est de 500 000
DA.
Cette somme correspond à des travaux « neuf » alors que l’assuré tient
compte de la vétusté.
Le règlement en valeur d’usage est de :
500000 – 50000 = 450000 DA.

L’assurance valeur à neuf permet de pallier à cette insuffisance et de


couvrir la vétusté.
Ce risque de dépréciation ou vétusté fait l'objet de l'assurance en
"valeur à neuf". L'assuré peut garantir, aux conditions de "la convention
d'assurance en valeur à neuf", les bâtiments ou les risques locatifs, le
mobilier personnel et le matériel en valeur à neuf au jour du sinistre (c'est
à dire sans déduction de la dépréciation ou vétusté).
Assurance valeur à neuf = Assurance valeur d’usage + Assurance de la
vétusté
Mais elle est soumise à quelques limites :
 Pas de valeur à neuf pour certains biens : ceux à dépréciation très
rapide (les vêtements, les machines électriques, électroniques,

34
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

l’électroménagers et ceux ne répondant jamais, par nature, de vétusté


(marchandises et bijoux);
 conventionnellement, l’indemnité en valeur à neuf est limitée à "la
valeur d’usage" (c’est à dire la valeur de reconstruction ou de
remplacement, évaluée au jour du sinistre déduction faite de la
dépréciation ou vétusté) majorée du quart de la valeur à neuf. En
d’autres termes, seuls les biens auxquels peut être appliqué un
coefficient de vétusté inférieur à 25% seront intégralement
indemnisés en valeur à neuf ;
 la règle proportionnelle reste applicable si la valeur de
reconstruction, reconstitution ou de remplacement à neuf au jour du
sinistre est supérieure aux capitaux garantis.
Exemple
1- La valeur de reconstruction d’un bâtiment est fixée à dire d’expert à
1 000 000, la vétusté est de 20%,
 l'assuré est tout d’abord indemnisé à hauteur de 800 000 (c'est-à-dire
1 000 000 moins 20% de 1 000 000).
 puis sur facture, il reçoit les 20% manquants soit 200 000 ;
l’indemnité globale est alors de 1 000 000.
2- Avec une vétusté de 30% l’indemnité est réglée ainsi :
 paiement immédiat de 700 000 (c'est-à-dire 1 000 000 moins 30% de
1 000 000).
 puis sur justificatifs, prise en charge de la vétusté par l’assureur dans
la limite de 25%, soit 250 000 (25% de 1.000.000), soit une
indemnisation totale de 950 000, l'assuré gardant à sa charge 5%.

3- Garantie des frais de reconstitution


La garantie des frais de reconstitution correspond à une garantie en
valeur à neuf, non pas au jour du sinistre, mais au jour de la
reconstitution.
Cette modalité d'assurance permet à l'assuré d'être couvert contre les
conséquences de l'inflation survenant entre le jour du sinistre et celui de
la reconstitution.
Le surplus d’indemnité correspondant à l’écart entre la valeur à neuf au
jour de la reconstitution et la valeur à neuf au jour du sinistre ne peut
excéder un pourcentage (dit "pourcentage de provision" fixé aux
conditions particulières) de la valeur à neuf au jour du sinistre avec un
maximum de 30%.
L'assiette de la prime relative aux bâtiments et/ou aux risques locatifs,
au mobilier personnel et au matériel est égale à la valeur des capitaux

35
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

issus de l'estimation préalable, majorée du pourcentage de provision


convenu aux conditions particulières.
Remarque:
 La reconstitution doit se faire en moins de deux ans, sur
l'emplacement des biens sinistrés, et ne pas s'accompagner de
modifications profondes de la destination de ces biens.
 La règle proportionnelle de capitaux est applicable à l’indemnisation
des dommages subis par les marchandises et les autres biens qui
n’ont pas fait l’objet d’une estimation préalable en fonction du
montant des capitaux assurés au jour du sinistre.
 Toutefois, il ne sera pas fait application de la règle proportionnelle
dans le cas où l'écart entre la valeur au jour du sinistre des biens
garantis et le montant des capitaux assurés ne dépasse pas 10 % de
ce montant.
 La durée de validité de l’estimation préalable est limitée à 5 ans; à
l’expiration de ce délai, si l’assuré ne fait pas procéder à une
nouvelle estimation, la règle proportionnelle redevient applicable.

4- Modalité d’assurance particulière

A- Assurance temporaire :
En principe, les sociétés d’assurances n’acceptent pas de police pour
une durée inférieure à une année, cependant certains risques n’ont qu’une
durée temporaire et l’assuré est obligé d’en tenir compte.
Les assurances souscrites pour une durée inférieure à une année
bénéficient au fractionnement de la prime annuelle de la façon suivante :

a-Assurance d'une durée inférieure ou égale à 60 jours consécutifs


Il sera perçu une prime correspondant "prorata temporis" à une durée
égale à 3 fois la durée demandée plus 10 jours, sans que la durée ainsi
calculée puisse excéder 120 jours.
Prime annuelle  (durée en jours  3  10)
P
365
b-Assurance d'une durée supérieure à 60 jours consécutifs
La prime à percevoir, correspondant à la durée demandée arrondie au
mois supérieur, est majorée de 2 mois, sans que cette prime ne puisse être
supérieure à la prime annuelle:

36
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

Prime annuelle  (durée en mois  2)


P
12
Exemple :
Supposant que la prime annuelle d’une assurance ressorte à 3650 DA.
La prime d’un contrat d’une durée de 15 jours sera de :
3650 x [ (15 x 3) +10)]/ 365= 550 DA.
La prime d’un contrat de 3 mois et 20 jours sera de :
3650 x (4+2)/12=1825 DA.
B- L’assurance au premier feu
Selon cette assurance forfaitaire le capital assuré représente
l’engagement maximum de l’assureur pour une même sinistre toute
indemnité confondue, autrement dit c’est le sinistre maximum éventuel.

C- L’assurance en valeur agrée


Les objets d’arts ou de collection peuvent être couvert en valeur agrée,
c'est-à-dire reconnue exacte par l’assureur à la souscription et ne pouvant
être contestée.
L’expertise est à la charge du proposant, auprès d’un ou plusieurs
experts agrées par les sociétés d’assurance.
D- Assurances des marchandises
Dans certains risques, le stock de marchandises peut être très variable,
ce qui entraîne de grands écarts de valeur au cours d’une même année.
L’assuré s’expose donc soit à verser une prime trop élevée s’il assure la
valeur maximale de son stock, soit à subir l’application de la règle
proportionnelle s’il ne fait garantir qu’une valeur moyenne.
Pour éviter ces inconvénients, les sociétés ont mis au point des formules
spéciales d’assurances à primes variables pour la couverture des
marchandises.
E- L’assurance révisable
A la conclusion du contrat, l’assuré choisi un capital plafond qu’il ne
doit jamais dépasser quel que soit les fluctuations de stocks, il représente
la valeur maximum assurée et constitue l’engagement maximum de
l’assureur.
C’est sur cette valeur qu’est calculée la prime dite provisionnelle à
l’origine du contrat.
En cours d’année, l’assureur déclare tous les mois aux dates convenues,
la valeur réelle du stock.
A défaut de cette déclaration, c’est le capital plafond qui sera pris en
compte.

37
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

En fin d’année, l’ajustement s’obtient sur la base du stock réel moyen et


la prime à retourner à l’assuré ne doit pas dépasser 50 % de la prime
payable d’avance.
NB/ si en cour d’année le capital plafond s’avère insuffisant, un avenant
de mise au point est établi avec la nouvelle prime provisionnelle.
Exemple : Un magasin de stock est assuré pour 1 pour mille, le plafond
est fixé à 10.000.000 unités.
Les déclarations pendant l’année sont :
Mois 1 2 3 4 5 6
Le
montant Omissio Déclarati
7000 5000 9000 6000
déclaré en n on tardive
1000
Mois 7 8 9 10 11 12
Le
montant Omissio
7000 4000 8500 7500 3000
déclaré en n
1000

Les déclarations tardives et les omissions sont remplacées par le


plafond.
Calcul du stock annuel
7000+5000+10000+9000+10000+6000+7000+4000+10000+8500+750
0+3000=87000 .
Le stock annuel moyen est de 87000/12=7250X103 unité.
La prime réelle est de 7250 DA, donc la ristourne est de 10000 – 7250
=2750 DA.
F- l’assurance en compte courant :
Elle est identique à l’assurance révisable, sauf que la ristourne est
portée jusqu’à 75 %, cette forme d’assurance est réservée aux
marchandises soumises au contrôle douanier.
G- l’assurance ajustable :
Dans l’assurance ajustable, la somme garantie peut être modifiée à tout
moment dans la limite du capital plafond sur simple avis adressé à
38
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

l’assureur par lettre recommandée. Le nouveau montant de garantie


prend effet le lendemain à 12 h 00 de l’expédition de la lettre
recommandée et jusqu’à la modification suivantes autant de fois
nécessaire au cours de l‘exercice.
Ces déclarations de stock sont appelées des déclarations d’existence en
cas de sinistre ; c’est la dernière qui détermine le capital assuré.

CHAPITRE II
ASSURANCE DES PERTES D’EXPLOITATION
APRES INCENDIE
Personne ne met en doute la nécessité de l’assurance des dommages
causés par l’incendie ou l’Explosion et le bris de machines. On peut dire
qu’il n’existe pas une firme industrielle négligeant cette garantie de son
patrimoine.
En effet, l’existence d’une firme industrielle dépend essentiellement
de l’utilisation de ses bâtiments et de son matériel. Si ceux-ci sont
détruits par un incendie ou un bris de machines, elle ne peut plus
produire, et par conséquent ne peut plus vendre. L’importance des
dommages immatériels consécutifs à des bris de machines ou L’incendie
ont entraîné l’introduction sur le marché d’une nouvelle assurance,
l’assurance Pertes d’exploitation après l’incendie et après bris de
machines. En effet, pour nombre d’entrepreneurs, la défaillance d’une
importante unité de production peut conduire à la ruine.
L’indemnité de l’Assureur lui permettra seulement de reconstruire et de
remplacer les biens détruits. Mais pendant toute la durée de cette
reconstruction et de ce remplacement, cette firme devra, dans la
proportion de la chute de sa production, trouver l’argent nécessaire pour
faire face à ses frais généraux, tels que : charges financières,
appointements et charges sociales, loyers , dépenses administratives ,
impôts directs, et aussi, dans bien des cas, devra-t-elle trouver également
l’argent frais nécessaire pour faire face à certaines charges d’exploitation,
telle que les salaires et charges sociales de la main-d’œuvre de
fabrication que, soit pour des raisons de convenance personnelle soit pour
des raisons sociales, l’on hésitera à mettre en chômage .
En outre, cette firme, dans les mêmes proportions , devra se passer du
bénéfice qu’elle espérait légitimement tirer de son activité pour

39
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

rémunérer son capital, amortir ses biens non sinistrés, et faire toutes les
provisions nécessaires à la saine gestion d’une affaire.
Il est donc nécessaire qu’une entreprise assure non seulement ses
investissements, mais également l’argent qu’elle crée. Elle le fera en
souscrivant la garantie des « pertes d’exploitation » dont le but est de
l’aider à retrouver la situation qui aurait été la sienne si un sinistre ne
s’était pas produit, En un mot, et c’est son but essentiel, l’assurance
« pertes d’exploitation » doit remettre l’Assuré dans la position
financières où il aurait été s’il n’y avait pas eu sinistre. Mais, pour que ce
but soit pleinement atteint, deux conditions sont absolument nécessaires :
- que la période d’indemnisation choisie soit suffisamment longue,
- que le capital garanti soit suffisamment élevé.

I- OBJET DE L’ASSURANCE DES PERTES


D’EXPLOITATION
1- Historique
Les premières formes connues de l'assurance des pertes d'exploitation
sons nées du besoin de se protéger contre les conséquences financières
des dommages survenant on tours de transport ou lors d'un incendie. Bien
qua ce produit n'ait pas réussi à se développer significativement dans
l'assurance transports, l'assurance des pertes d'exploitation après incendie
et bris de machines ont fini par s'imposer après quelques difficultés
initiales.
En 1797, L’assurance des pertes d’exploitation est apparue en Grande-
Bretagne, lorsque la Minerva Universal accepta de prendre en charge le
risque d’interruption d’activité, en annexe à une police incendie
classique.
Un peu plus tard, en 1821, la Bacon Fire Insurance Company offrait
aux commerçants l’assurance d’une indemnité hebdomadaire pendant
tout le temps où, par suite à un incendie, ils seraient privés des moyens
de poursuivre leurs activités usuelles.
D’autres sociétés suivront : la General Indemnity Insurance Company
en 1853, la Trade Profit en 1871, le Crown Office en 1875, proposaient
des garanties qui restent basées sur le principe d’une indemnité forfaitaire
en cas de sinistre.
Il faudra attendre le tout début du XXème siècle pour qu’un courtier
londonien, Ludovic Mac Lellan, propose pour la première fois à calculer
la perte de bénéfice, posant ainsi les bases du principe indemnitaire.
Le tableau ci-dessous fournit un aperçu des principales étapes de
l’histoire de l'assurance des pertes d'exploitation.

40
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

Tableau N°1 : les principales étapes de l’histoire de l'assurance des


pertes d'exploitation1.

En Angleterre. première tentative de Minerva Universal


1797 d'assurer les couts et les pertes de revenus consécutifs a un
sinistre.
En Allemagne, la Hamburger Generalfeuerkasse assure les
1817 pertes de loyers e titre de garantie complémentaire de la
police incendie.
En Angleterre. introduction des garanties time loss (ou a
1821 système per diem a), variantes de ('assurance d'indemnités
journalières.
En France, introduction d'une assurance " chômage" (ou
1857 «système forfaitaire) couvrant les frais consécutifs a un
incendie a hauteur d'un pourcentage déterminé de la somme
d'assurance en cas d'incendie.
A Boston (Etats Unis). ('agent d'assurance Dalton end a
1880 ('assurance des pertes de production consécutives a un
incendie. la notion de use and occupancy déjà connue dans
('assurance incendie.
A Glasgow (Ecosse), Ludovig Mcllellan développe le
1899 système britannique de loss of profits base sur le chiffre
d'affaires.
1906 En Suède. introduction des polices pertes d'exploitation
sur la base du modèle britannique.
L'office de contrôle des assurances allemand autorise
1910 ('introduction de le police pertes d'exploitation après bris de
machines.
Aux Etats Unis. introduction du gross earnings form (cf.
1938 aussi 1986) également connu sous l'appellation de US-
system (système américain).
En Angleterre et en Irlande. introduction de la standard
1939 Policy. précurseur de la forme d'assurance des pertes
d'exploitation encore connue aujourd'hui sous le nom de UK
system («système britannique).
1956 En Allemagne. introduction de conditions spécifiques à
('assurance des pertes d'exploitation après incendie.

1
Swiss re, l’assurance des pertes d’exploitation, 2006, p 6.

41
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

L'Insurance Services Office (ISO) recommande de


1986 remplacer le gross earnings form par le business, income
coverage dont l'usage est aujourd'hui répandu aux Etats
Unis.
1989/
L'Association of British Insurers (ABI) publie de
91 nouveaux recommended business interruption wordings.
La dépendance croissante de la société vis-à-vis des
Depui medias électroniques, la mondialisation et l'attentat terroriste
s 2000 contre le World Trade Center placent de plus en plus le
risque de pertes d'exploitation au centre des préoccupations

2- Définition des risques garantis


« L’assurance pertes d’exploitation est destinée à placer l’entreprise
dans la situation financière qui aurait été la sienne si le sinistre ne s’était
pas produit. »1
Une entreprise peut subir des pertes d’exploitation pour une infinité de
causes tant matérielles qu’immatérielles. Les assureurs dommages pertes
d’exploitation ne retiendront que les sinistres consécutifs à un dommage
matériel.
La garantie pertes d’exploitation impose la décision de remettre en
activité l’entreprise sinistrée. Cette remise en route demandera
nécessairement un financement pour reconstruire l’atelier ou reconstituer
l’outil productif. L’absence d’un financement suffisant va donc induire
une aggravation des pertes d’exploitation. C’est la crainte de se retrouver
dans cette situation qui conduit l’assureur pertes d’exploitation à faire de
l’existence d’une garantie dommage direct une condition de
souscription.2
L'assurance pertes d'exploitation à pour objectif d’indemniser
l'entreprise pendant une
Période définie commençant le jour du sinistre :
 Des pertes consécutives à la baisse du chiffre d'affaires causée par
l'interruption ou la réduction de l'activité.
 Du coût des frais supplémentaires d'exploitation.

1
J. Eno & J. Prevotes « l’assurance des pertes d’exploitation », L’Argus 1996, 7éme édition,
p10
2
P.H. Dadé & D.Huet « les assurances dommages aux biens de l’entreprise », édition
L’Argus, 1999, p152

42
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

3- Importance de L'assurance des pertes d'exploitation


A L'heure actuelle, l'assurance des pertes d'exploitation est de loin la
principale branche assurant les pertes de revenus. C'est pourquoi elle est
1'objet de la présente étude. Cependant, depuis la disparition des tarifs de
marche. Les données relatives
À l'assurance des pertes d'exploitation et des garanties connexes ne sont
plus systématiquement collectées et analysées statistiquement, ce qui ne
permet plus de fournir des analyses concluantes - par exemple sur les
encaissements et la sinistralité. Par ailleurs, les garanties multirisques
proposées dans une seule et même police dommages sont désormais
fréquentes dans de nombreux marches, ce qui rend impossible une
ventilation rigoureuse entre primes, limites de garantie et franchises
notamment.
On peut cependant affirmer que :
 l'assurance des pertes d'exploitation après Incendie (PEI) est la
forme la plus répandue de garantie des revenus, survie par la garantie des
pertes d'exploitation après bris de machines;
 les couvertures des pertes d'exploitation se sont généralisées dans
les pays industrialisés. en particulier dans la grande industrie;
 L'assurance des pertes d'exploitation représente moins de la
moitie des primes et des sinistres enregistres dans la branche dommages.

II- l’étendue de l’assurance « pertes d’exploitation »


Le but de l'assurance des Pertes d'exploitation est précisément
« d'effacer » cette période, en replaçant au plus vite l'entreprise assurée
dans la situation financière qui aurait été la sienne si le sinistre n'avait pas
eu lieu. Les différentes formules de contrats et leurs extensions de
garanties, en permettant l'adéquation de la couverture aux différents types
d'entreprises et de situations, ont en définitive deux objectifs
 aides l'entreprise, dans des conditions de rentabilité optimale, a
réduire au minimum la période de perturbation de 1'activité et des
résultats comptables, et a retrouver, à issue de celles-ci, son autonomie de
gestion avec, si Cela est possible, la production, la productivité et la
situation commerciale qui auraient été les siennes si le sinistre ne s'était
pas produit,
 Indemniser l'assuré des pertes financières résultant du sinistre,
subies pendant cette période et non couvertes par ailleurs.
Pendant la période d'indemnisation, bien que l'assuré reste
juridiquement son propre maître, le contrat d'assurance "Pertes
d'exploitation" fait de 1'assureur son partenaire, avec des intérêts

43
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

communs face aux incertitudes de 1'avenir et avec un désir partagé de


retrouver le plus rapidement possible une situation normale.
L'assurance des pertes d'exploitation est une assurance de compte
déterminés et évalués sur les données comptables de l'entreprise assurée.

1-Risques déclencheurs de la garantie

1.1. Incendie L’incendie proprement dit, selon l’article 39 de


l’ordonnance 95/07 du 25/01/1995, relative aux assurances.
1.2- Autres risques Les dommages causés par la foudre, les
explosions de toute nature et l’électricité.

2- les dommages assurables


Les contrats Pertes d'exploitation offrent une couverture plus ou moins
étendue.

2-1-Garanties de base
L’objet d’un contrat perte d’exploitation est d’indemniser l’entreprise,
pendant une période bien déterminée, dite période d’indemnisation, et
commençant le jour du sinistre, de la perte de marge brute résultant de la
baisse du chiffre d’affaires, causée par l’interruption d’activité de
l’entreprise, et des frais supplémentaires, engagés avec l’accord de
l’assureur, afin de réduire la baisse du chiffre d’affaires.
Le contrat pertes d’exploitation couvre, en cas de réalisation d’un
événement garanti, pendant une période déterminée contractuellement,
appelée période d’indemnisation, la perte de financement de la marge
brute, et le remboursement des frais supplémentaires d’exploitation.1
Il convient de préciser que contrairement aux pertes d’exploitation
après incendie, qui couvrent les conséquences d’un sinistre incendie sur
tout ou partie des biens de l’entreprise, la garantie pertes d’exploitation
après bris de machines porte, généralement, sur une ou plusieurs
machines bien identifiées et présentant un caractère stratégique dans
l’entreprise. C’est à l’assureur-conseil, en accord avec le gestionnaire de
risques de l’entreprise, de déterminer quels sont les nœuds de fabrication
et d’assurer les conséquences d’un dommage les atteignant.

2-1 Assurances complémentaires

1
Traité d’assurance incendie des risques d’entreprises : « pertes d’exploitation », Tome II, p
09.

44
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

Ces assurances ont pour objet de couvrir des dépenses qui, bien que
résultant directement du sinistre, ne constitue ni des "charges fixes", ni
des "frais supplémentaires d'exploitation" et ne sont donc pas
indemnisables au titre d: 'assurance de base définie précédemment.
Les assurances complémentaires, qui peuvent titre souscrites aux
conditions définies, concernent les dépenses éventuelles suivantes :
 es frais supplémentaires additionnels,
 les pénalités de retard,
 les honoraires d'experts.
D'autres frais et pertes peuvent faire ('objet d'une assurance
complémentaire, notamment
Les pertes résultant, en cas de sinistre, de contrats d'achat de produits,
qui sont spécifiques de certaines industries alimentaires comme les
sucreries, les laiteries ou les conserveries. Ces entreprises achètent
généralement de façon ferme une partie importante des produits qu'elles
traitent (betteraves, lait, légumes ou fruits). Bien que non touches par le
sinistre ces produits périssables sont dégradés ou perdus ce qui entraine
non seulement une perte de chiffre d'affaires, mais aussi une perte au titre
des achats de matières. Cette dernière perte n'est indemnisable, ni par la
police "Risques Directs", sauf convention contraire(1) ni en tant que
charges fixes,
 les pertes de débits en suspens, c'est-a-dire, les sommes dues par
des tiers en vertu de transactions antérieures au sinistre, et dont le
recouvrement est rendu difficile ou impossible en raison de la destruction
des documents, comptables.
Ainsi que la tarification de ces autres assurances doit être faite cas par
cas.

3- conditions de validité de l’assurance PE


L'assurance des Pertes d'exploitation résultant de certains événements
est subordonnée à l'existence d'un contrat "Risques Directs" en vigueur
au jour du sinistre, garantissant contre les mêmes événements tous les
biens de l'entreprise assurée. Par "entreprise", il faut entendre ici tout ce
qui concourt à l'activité assurée, désignée explicitement dans le contrat.
Cette exigence d'une assurance des dommages matériels trouve son
fondement dans le fait qu'un chef d'entreprise qui, a pour reconstituer ses
biens endommages, ne recevrait pas d'indemnité ou ne recevrait qu'une
indemnité réduite (en raison de l'application de la règle proportionnelle
de capitaux par exemple) éprouverait de très graves difficultés pour la
remettre en activité. La reprise de celle-ci serait au moins retardée et les

45
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

pertes d'exploitation aggravées. On peut en ce sens facilement imaginer


le cas où, après un sinistre important, la limite de la période
d'indemnisation serait atteinte avant que l'entreprise ait retrouve son
rythme normal, ce qui, sans compter l'indemnisation excessive que
l'assureur serait amène à verser, est absolument contraire a l'esprit du
contrat.
Cependant, étant donné la diversité des formules d'assurances des
dommages matériels et l'impossibilité pratique, et en même temps légale,
d'exiger un minimum d'assurance, c'est l'aggravation de la perte
d'exploitation causée par l’insuffisance d'assurance des dommages
matériels qui seule est exclue.

4- Détermination de la marge brute d’exploitation


La marge brute qui correspond à la part du Bénéfice net d’exploitation
et les frais généraux permanents assurés, qui n’est plus couverte par les
revenus directs de l’activité assurée, en raison de la baisse du chiffre à la
suite de l’interruption ou, en l'absence de Bénéfice net, le montant des
frais généraux permanents assurés, moins un pourcentage de la perte
nette, égal au taux que représentent les frais généraux permanents assurés
par rapport à l'ensemble des frais généraux permanents.
La marge brute d’exploitation MB, qui représente le montant des
dépenses qui continueront après le sinistre, se déduit à partir du chiffre
d’affaires CA qui a pour contrepartie :
 Les charges variables CV : telles que les achats de matières
premières, frais de fabrication…etc. ;
 Les charges fixes CF : dits également frais généraux permanents
FGP, tels que les salaires, les impôts,…etc. ;
 Un résultat d’exploitation RE : qui est soit un bénéfice, soit un
déficit, selon la performance de l’entreprise.
Chiffre d’affaires = Charges variables + Charges fixes + Résultat
d’exploitation
CA= CV + CF + RE
En cas de sinistre, les charges variables peuvent être réduites, mais les
charges fixes subsistent, en plus d’éventuels frais supplémentaires
(location de machines de substitution ou de locaux…), et le résultat
d’exploitation se transforme en perte.
Il existe deux méthodes pour déterminer la MB, moyennant les états
comptables de l’entreprise assurée, et principalement le compte de
résultat du dernier exercice comptable clos, qui loge les comptes de

46
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

gestion (produits et charges), Il y a donc lieu de garantir la marge brute


qui peut se calculer :
 Soit par addition : MB = CF + RE
 Soit par soustraction : MB = CA – CV
5-1 Calcul de la marge brute : Sauf convention contraire aux
Conditions Particulières, la marge brute est définie, par référence au Plan
Comptable comme la différence, pour un exercice comptable, entre d'une
Part:
La somme:
- du chiffre d’affaires annuel défini plus haut, - de la production
immobilisée,
-variation de la production stockée, - rabais, remises et
ristournes obtenues.
La variation de la production stockée est ajoutée à cette somme s’il
s’agit d’une augmentation, ou retranchée s’il s’agit d’une diminution.
Et d'autre part,
La somme:
- des achats de matières premières, - des achats de matières
consommables,
- des achats d’emballages - des achats de marchandises,
- des frais de transport sur achats ,- des frais de transport sur
ventes.
Dont il faut retrancher le montant des rabais, remises et ristournes
accordés, de laquelle il faut retrancher s'il s'agit d'une augmentation des
stocks (ou à laquelle il faut ajouter s'il s'agit d'une diminution) la
variation correspondante des stocks
Figure N° 5 : La marge brute en Cas d’exploitation bénéficiaire :

Charges
variables
d’exploitation

Charges fixes
d’exploitation Chiffre d’affaires
Marge Brute
et autres
d’Exploitation Bénéfice
produits
d’exploitation
d’exploitation

47
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

Figure N° 6 : La marge brute en Cas d’une exploitation déficitaire :

Charges variables
d’exploitation
Chiffre d’affaires
et autres produits
d’exploitation
Marge Brute Charges fixes
d’Exploitation d’exploitation Perte d’exploitation

4- 2 Le taux de marge brute (TMB) : 1


Le TMB correspond au pourcentage de la marge brute assurée par
rapport au chiffre d’affaires, pendant l’exercice annuel précédant
immédiatement le sinistre.
L’application de ce taux à la perte du chiffre d’affaires constatée
permettra de déterminer le dommage sur marge brute.
Ainsi, le TMB, qui est un instrument de mesure de risque et de calcul
de l’indemnisation en cas de sinistre, peut être calculé de cette manière:

TMB = MB assurée / CA annuel précédent le sinistre.

La façon la plus simple de le définir est d’écrire la formule2 :


Taux de marge brute = marge brute x 100 / chiffre d’affaires
Ou taux de marge brute = marge brute x 100 / marge brute + charges
variables
Afin de connaître les dommages indemnisables au titre de la marge
brute, il faut appliquer le taux de la marge brute au chiffre d’affaires
perdu durant la période d’indemnisation (la différence entre le chiffre
d’affaires prévisionnel, qui aurait été réalisé en l’absence de sinistre, CAp
et le chiffre d’affaires effectivement réalisé CAr).

Indemnité due = TMB × (CAp – CAr)

1
R. Gesellshaft, « assurance pertes d’exploitation après bris de machines », Munich Re, P
07
2
Idem, p 161.

48
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

Si la somme assurée sur bénéfice brut est inférieure au montant obtenu


en appliquant le pourcentage du bénéfice brut au chiffre d’affaire annuel,
l’indemnité sera réduite proportionnellement.

4-3 - Assurance partielle de la marge brute


Il y a deux grandes catégories de moyens de réduire la couverture de la
marge brute :
 Les limitations et les franchises qui précédent d'une saine gestion du
risque et correspondent, soit à la détermination de la Porte d'Exploitation
Maximale (PEM) soit à une auto-assurance provisionnée dans le budget.
 L'exclusion de certains postes de charges fixes.
Les quelques lignes qui suivent n'ont pour but que de souligner les
inconvénients de cette seconde catégorie de moyens qui sont, non
seulement une réduction de l'indemnité sur perte de marge brute, mais
aussi :
- une indemnisation réduite des frais supplémentaires, alors même que
ceux-ci jouent un rôle fondamental pour la reprise de l'activité, un risque
d'aggravation des difficultés de trésorerie,
- Un allongement de la période de perturbation de l'activité.
En effet, en cas de sinistre, l'assurance partielle équivaut pour l’assuré à
cumuler les qualités de sinistré et de coassureur. Contrairement a ce qui
se passe en assurance des Risques Directs, 1a façon dont se déroulent les
différentes étapes du règlement de sinistre, notamment la diligence avec
laquelle sent réglées les dépenses qui se présentent, influe largement sur
la durée de 1a période d'interruption et sur le montant de la perte.
L'importance de l'indemnité de l'assureur peut donc dépendre la l'aptitude
de l'assuré à assureur en tant que coassureur sa part du sinistre.
L’assureur qui lors de la souscription s'est contenté de la seule
déclaration de l'assuré et a négligé de prendre connaissance des éléments
réels de la marge brute a compromis, par avance. Les chances de
rétablissent de l'activité de L’entreprise et l'efficacité du central.
La non-assurance de certaines charges fixes, par négligence ou
méconnaissance des éléments comptables, représente un danger pour
l’assure (insuffisance des indemnités sur marge brute et frais
supplémentaires) et pour l'assureur (difficulté pour 1'entreprise à
redémarrer).

49
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

4-4- Taux partiels de marge brute


Dans une entreprise assez importante pour fabriquer des produits
différents selon des procédés différents, le taux global de marge brute
peut cacher des différences notables entre les faux relatifs au chiffre
d'affaires de chaque produit pris isolément (taux partiels).

Exemples :
Soit une entreprise fabriquant séparément deux produits a et b.
réalisant avec chacun deux le même chiffre d'affaires avec un faux de
marge brute de 50 % pour le premier et de 30 % seulement pour le
second. Le taux global de marge brute (t) est de 40 % .(t= MB/CA =
MBa+MBb /CA),
Donc t= (50%*CAa+30%*CAa )/ 2*CAa = 40%), pourtant, en cas
d'arrêt d'activité sur l’une ou l’autre des productions le risque de perte est
plus élevé sur a que sur b. En effet, on léserait l'assuré si 1'indemnité
était calculée en appliquant au chiffre d'affaires perdu par a le taux de
marge brute global de 40 %, dans le cas inverse, il ferait un bénéfice
indu.

5 - Frais supplémentaires exposés au fait du sinistre


Qui correspondent aux dépenses engagées, avec l’accord de l’assureur,
à la suite du sinistre pour en limiter les conséquences, et de faciliter la
reprise de l’activité ; il s’agit notamment des frais occasionnés par la
construction provisoire, la location de bâtiments ou de machine, le coût
d’une sous-traitance provisoire, les frais d’entreposage et de transport,…
Le coût de ces mesures de minimisation des conséquences du sinistre
doit avoir un effet positif sur le montant du dommage total, ou du moins
de ne pas le grever d’avantage.
La reprise de l’activité totale ou partielle de l’entreprise après un
sinistre, exige souvent l’engagement, avec l’accord préalable de
l’assureur, de frais supplémentaires qui n’auraient pas existé s’il n’avait
pas eu lieu.
Ce sont des dépenses de la même nature que celles qui composent la
marge brute que l’on engage uniquement du fait de la survenance du
sinistre pour en limiter les conséquences et sauver le chiffre d’affaires.
Le remboursement des frais supplémentaires ne doit en aucun cas être
supérieur au complément d’indemnité de marge brute qui aurait été dû
s’ils n’avaient pas été engagés.

7 - Matériel à garantir

50
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

Seules les machines qui occupent une position clé peuvent entraîner, du
fait de leur arrêt, une baisse importante de la production. Il faut donc
procéder à l’étude de chaque entreprise à assurer en pertes d’exploitation
et rechercher systématiquement les machines :
 Qui sont des nœuds de fabrication, c'est-à-dire qui contrôlent un
pourcentage important de la marge brute (en générale égale ou supérieure
à 20%) ;
 Qui nécessitent des délais de réparation non négligeables (en général
supérieurs à 15 jours) ;
 Qui ont peu ou pas de pièces de rechange ;
 Qui pourraient mettre en péril, en cas de défaillance, la solvabilité de
l’entreprise.
L’étude du procédé de fabrication permet de déterminer les machines
pour lesquelles le produit :
(M.B annuelle) × (% de contrôle) × (durée du sinistre maximum en
fraction d’année) Est supérieur à un seuil financier acceptable, et donc
qu’il faudra garantir.

III- La tarification du contrat « pertes d’exploitation »


La tarification du risque des « pertes d’exploitation » est basée sur le
taux net de la garantie du risque direct incendie et bris de machines,
puisque la fréquence du risque pertes d’exploitation est au maximum
égale à celle du risque direct. En revanche, il est tout à fait clair que son
coût moyen ne présente aucune corrélation avec celui du dommage
direct.
Avant la tarification, proprement dite du contrat « pertes
d’exploitation », et avant l’émission même de la garantie par l’assureur,
ce dernier doit procéder, dans un premier temps, à la vérification et
l’analyse du risque, et dans une seconde phase à l’évaluation des
conséquences d’un sinistre éventuel.
Ces étapes préliminaires, sont d’une importance capitale, puisqu’elles
permettent à l’assureur de :
 Proposer la couverture la mieux adaptée à l’entreprise,
 proposer des améliorations en matière de prévention,
 fixer la tarification,
 déterminer son engagement.

1- la vérification du risque
Même si l’assureur dispose du rapport de visite du risque direct, mais
ce dernier ne comporte que des indications d’ordre général, notamment

51
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

sur la construction, les facteurs de majoration et de minoration du taux de


prime incendie, les moyens de prévention, … en effet, il ne portera que
sur le seul établissement principal de production, alors que d’autres
centres, tels que les magasins de stockage, les centres de production qui
se trouvent dans d’autres lieux géographiques, autre que celui du centre
principal, peuvent exister, et qui sont d’une importance non négligeable
pour l’assureur « pertes d’exploitation ».
Donc l’assureur PE doit procéder à une analyse plus détaillée, et ce à
commencer par la vérification des lieux de stockage des matières
premières, jusqu’au lieu où sont entreposés les produits finis, tout en
passant par les différentes phases de production.
A l’issue de la vérification, l’assureur (expert) doit établir un rapport,
comportant des informations concernant :
 La ventilation de la marge brute, ou à défaut, du chiffre
d’affaires, par postes principaux,
 l’activité de l’entreprise,
 nature des matières premières, sources et délais
d’approvisionnement,
 les procédés de fabrication utilisés,
 processus de fabrication,
 les principaux clients de l’entreprise.
L’expert s’attachera également à mettre en évidence les facteurs
susceptibles d'aggraver la durée de reconstitution du chiffre d’affaires
tels que:
 Saisonnalité,
 goulots d’étranglements,

 vulnérabilité des équipements, matériels obsolètes,

 contraintes administratives,…
En définitif, on peut conclure que cette analyse doit permettre d’avoir
une bonne compréhension de l’entreprise et de son environnement, ainsi
que de dégager les points critiques de l’activité.

2- Evaluation des conséquences d’un sinistre


Elles doivent être envisagées sous un triple aspect :
- probabilité et degré du risque d’interruption,
- moyens d’assistance raisonnablement envisageables,
- délai de retour à une situation normale.

52
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

Nous avons jugé utile d’introduire, à ce stade, la notion du « Sinistre


Maximum Possible » 1 (SMP), et sur lequel doit être débouchée cette
analyse.
Le SMP correspond au montant maximum des dommages qu’un seul
sinistre peut entraîner, lorsque les circonstances les plus défavorables se
trouvent réunies (concentration maximum des stocks, retard dans les
secours,…). Lorsque les circonstances de survenance de sinistres sont
normales, on parle alors de « sinistre maximum probable ».
Le sinistre maximum possible en Perte d’Exploitation (SMP PE) est
déterminé à partir des informations recueillies au cours de l’analyse du
risque.

3- Tarification proprement dite


3-1- Principe de tarification
La tarification du risque des « pertes d’exploitation » est basée sur le
taux net de la garantie du risque direct, puisque la fréquence du risque
pertes d’exploitation est au maximum égale à celle du risque direct. En
revanche, il est tout à fait clair que son coût moyen ne présente aucune
corrélation avec celui du dommage direct.

3-2- Taux net PE 2

Le taux net pertes d’exploitation applicable la marge brute annuelle


prévisionnelle, qui correspond, rappelant le à l’assiette de prime
applicable, corrigée le cas échéant en fonction de la durée de la période
d’indemnisation si elle est supérieure à douze mois, est obtenu à partir du
taux risques directs (Trd) auquel est affecté un certain nombre de
coefficients :
 Le coefficient "activité PE",
 le coefficient "interruption PE",
 la "franchise PE",
 la "limitation PE",
 la "période d’indemnisation"

1
Séminaire : « Le risk management et l’assurance », CAAT
2
Traité d’assurance incendie des risques d’entreprises, op-cit, P 45

53
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

3-2.1 – Le coefficient d’activité1

Ce coefficient, noté « Ka », tes utilisé afin de rapprocher le taux


perte d’exploitation, et de corriger le taux du risque direct « Trd ». En
fonction de la nature de l’activité à assurer, ce coefficient mesure pour
chaque rubrique, l’écart de taux dû à la différence de coût moyen entre
dommage direct et pertes d’exploitation.
D’après la nature de l’activité, sont notamment qualifiés de :
Risques légers, les risques dont le coût moyen d’exploitation est de
40% (semblable à celui des magasins de détail).
 Risques lourds, les risques pour lesquels l’écart avec les
indemnités moyennes dommages directs est de plus de 40%.
 Risques très lourds, les risques pour lesquels l’écart atteint 80%.
 Autres risques, présentant seulement un écart en plus de 10%, ce
sont tous les autres risques et qui ne sont pas des magasins.
Le coefficient "activité PE" est directement lié à l’activité de
l’assuré. Il varie de 0,6 à 1,8 avec une valeur de 1,1 pour un atelier sans
exposition particulière.
Tableau N° 3 : Le coefficient d’activité (Ka)
Activité Ka Exemples
Toutes activités autre que 1,10
ci-dessous
Commerce de détail 0,60
Autres magasins ou lieux 0,70
de stockage
Ateliers « risques légers » 0,60 Production de béton, parcs de
stationnement, imprémerie, …
Ateliers « risques lourds » 1,40 Traitement de surface des
métaux
Ateliers « risques très 1,80 Métallurgie, briqueteries,
lourds » industrie des ciramiques, …
(source : l’assurance survie de l’entreprise PME&PMI)

1
Philippe « Béraud, l’assurance survie de l’entreprise PME&PMI » , 1998.

54
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

3-2.2- Le coefficient d’interruption1


Le coefficient interruption PE, noté « Ki » mesure les risques liés au
délai de reconstitution de l’outil de production (bâtiments, matériels,
marchandises). Il correspond au plus élevé des délais, estimés dans
l’hypothèse d’un sinistre détruisant, en totalité, l’outil de production,
parmi : - Délai de disposer d’un bâtiment entièrement
équipé, augmenté des délais nécessaires au montage et aux essais du
matériel, soit sur le même site, situation qui prévoit la fixation d’un délai
de douze (12) mois, soit situé en un autre lieu.
- Délai de mise en place du matériel de remplacement augmenté des
délais de livraison, de montage et d’essais,
- Délai de réapprovisionnement en matières premières ou en
marchandises nécessaires à l’activité.
Détermination du coefficient « Ki » :

Le tableau suivant donne les valeurs du « Ki », pour une période


d’indemnisation (PI) de 12 mois

Tableau N° 4 : Le coefficient d’interruption « Ki »


Délais de reconstitution de l’outil de
production « D »
D < ¼ PI (< 3 3 mois < D < 6 D>6
mois) mois mois
Ca normal 1,00 1,10 1,30
Entreprise bénéficiant
de possibilité de
-0,10 -0,10 -0,20
déménagement
temporaire
Recours à la sous-
-0,10 -0,10 -0,20
traitance
Entreprise dépendante 0,10 0,10 0,20

1
Traité d’assurance incendie des risques d’entreprises, op-cit, P 46

55
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

de dispositions
réglementaires
contraignantes
Entreprise ayant un
risque particulier de
0,10 0,20 0,20
désaffection de la
clientèle
(source : l’assurance survie de l’entreprise PME&PMI)
3-2.3- La franchise :1
Des sinistres dus à des interruptions de courte durée peuvent, en règle
générale, être supportés par l'entreprise elle-même ou rattrapés. Ces
sinistres de faible importance sont exclus de la garantie par un accord de
franchise. Cela signifie que l'assuré doit supporter lui-même le sinistre dû
à l'interruption au cours de la franchise.
La franchise débute à partir du commencement d'une interruption ou
d'une réduction de l'exploitation du fait d'un dommage matériel. La
fixation judicieuse d'une franchise est fonction de la quantité de produits
finis en stock, de la possibilité de rattraper le manque de production, ainsi
que de l'importance des charges financières qui peuvent être supportées
par l'entreprise elle-même.
Comme en risques directs, il existe plusieurs formules de franchises qui
visent toutes, pour des raisons diverses, à laisser à la charge de l’assuré
une partie des dommages.
Il s’agit dans la plupart des cas de franchises exprimées :
 Soit en durée, formule retenue dans les recommandations
tarifaires.
 Soit en valeur,
 Soit en pourcentage de la marge brute,
 Soit en pourcentage de l’indemnité.
La franchise minimum classique recommandée est de 7 jours, soit 2,8
% de la marge brute dans le cas classique où la période d'indemnisation
est de 12 mois, et le nombre de jours ouvrés par an est de 250. Soulignant
la relation inverse qui existe entre le taux de prime et la franchise. À cet

1
R. Gesellshaft, op-cit, P 04.

56
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

effet, et si la franchise choisie par l’assuré est supérieure à 7 jours, il faut


appliquer un coefficient de rabais, selon le tableau suivant :
Tableau N°5 : La franchise
Franchise PI = 12 mois PI = 18 mois PI = 24 mois
10 jours 0,80 0,82 0,85
20 jours 0,75 0,77 0,80
30 jours 0,70 0,73 0,75
(source : l’assurance survie de l’entreprise PME&PMI)
3-2.4- La limitation
Montant, fixé aux Conditions Particulières, au-delà duquel les
dommages assurés résultant d'un événement garanti ne sont plus pris en
compte dans le calcul de l'indemnité, due par les assureurs au titre du
contrat. La limitation s'applique au total des dommages assurés résultant
d'un événement garanti, à l'exception toutefois des événements pour
lesquels il est prévu par ailleurs dans le contrat une limitation particulière
d'un montant inférieur, auquel cas c'est cette limitation qui s'applique.
Si l’assuré choisit d’introduire une limite contractuelle d’indemnité
(LCI) inférieure à la marge brute prévisionnelle (MBP) assuré, il
bénéficie d’une réduction sur le taux de prime.
Cette limite doit théoriquement, correspondre à la perte d’exploitation
maximale évaluée par l’expert. Le coefficient de la (LCI), noté KLCI
varie en fonction de la valeur du rapport
LCI / MBP.

Tableau N°6 : La limitation


LCI /
20% 30% 50% 70% 80%
MBP
KLCI 0,60 0,65 0,75 0,85 0,90
(Source : l’assurance survie de l’entreprise PME&PMI)
Deux raisons principales peuvent amener à fixer une limitation :
 L’observation, par une analyse du risque, que la P.E.M. est
sensiblement inferieure a la somme assurée. Deux causes à cela:
- Une période d'indemnisation réelle incontestablement inferieure à 12
mois, la durée minimum de la période d'indemnisation à prévoir au
contrat, ce qui est souvent le cas de petites entreprises,

57
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

- Une division du risque telle, qu'on peut avoir la certitude


qu'indépendamment de la durée de la période d'indemnisation, la baisse
du chiffre d'affaires ne sera que partielle. C'est le cas de nombreuses
entreprises moyennes ou grandes possédant plusieurs établissements à
activités indépendantes, au moins en partie.
 pour les grandes entreprises, une politique délibérée d'auto-
assurance entrant dans un contexte de gestion des risques.
4 - Risques standards : (garantie de base : incendie/explosion)
Le taux PE est calculé à partir du taux incendie risques directs (TRD)
auquel est affecté un certain nombre de coefficients.
TPE = tRD x KPE x KI x Ka x KF
Avec :
TPE : Taux net applicable à l'assiette de prime de la garantie de base
PE.
tRD: Taux net risque direct (RD) ou taux moyen net RD, suivant que
l'entreprise exerce son activité dans un bâtiment unique ou dans plusieurs
bâtiments exposés à un même sinistre ou distincts; ce taux est calculé en
application du TRE (Traité des risques d'entreprise).
KPE : coefficient "pertes d'exploitation", ce coefficient, majorant ou
minorant, est égal au rapport du taux de prime pure PE au taux de prime
pure RD (risques directs).
KI : coefficient "interruption", ce coefficient mesure les risques liés au
délai de reconstitution de l'outil de production.
Tableau donné pour PI = 12 mois

Tableau N° 7 : coefficient interruption PE


Délai < Délai <
Kipe : "coefficient Délai >
3mois 6mois
interruption PE) 6 mois
< 1/4 PI < 1/2 PI
Cas normal 1.0 1.1 1.3
Entreprise bénéficiant de
possibilité de déménagement -0.1 -0.1 -0.2
temporaire
Entreprise dépendante de
+0.1 +0.1 +0.2
dispositions réglementaires

58
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

contraignantes
Entreprise ayant un risque
particulier de désaffectation +0.1 +0.2 +0.2
de la clientèle
Ka : le coefficient "activité"
Le coefficient "activité" est directement lié à l'activité de l'assuré, il
varie de 0,6 à 1,8 une valeur de 1,1 pour un atelier sans exposition
particulière.
Tableau N° 8 : coefficient « Activités »
Activités Ka Exemples
Toutes activités autres que 1.1
ci-dessous
Commerce de détail 0.6
Autres magasins ou lieux 0.7
de stockage
Ateliers 0.6 Production de béton, pierre,
"Risques légers" parcs de stationnements: autos,
habillement, literie, bijouterie,
imprimerie (à l'exclusion
imprimerie de journaux)
Ateliers 1.4 Traitement de surface des
"Risques lourds" métaux par voie électrolytique
Ateliers 1.8 Fabrication d'aliment pour
"Risques très lourds" animaux, entreprise de vente par
correspondance, ciments et plâtre
KF : le coefficient "franchise"
La franchise minimum classique recommandée est de 3 jours.

59
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

Soit 1.5 de la marge brute dans le cas classique où la période


d'indemnisation est de 12 mois et le nombre de jours ouvrés par ans est
de 250.
Si la franchise choisie par l'assuré est supérieure à 3 jours il faut
appliquer un coefficient de rabais.
Tableau N° 9 : coefficient « franchise »
Coefficient
PI : 12 mois PI / 18 mois PI : 24 mois
"franchise"
5 jours 0.85 0.88 0.90
10 jours 0.80 0.82 0.85
20 jours 0.75 0.77 0.80
30 jours 0.70 0.73 0.75

 Exemple de calcul de la prime (PE)


Marge brute (bénéfice brute) annuel :
100.000,00DA / Taux de base RD : 0.65
Activité l : Risque normal : Ka = 1.1
Délai de reconstruction : 5 mois : KI = 1.1
Franchise 3 jours : KF : 1.2
T PE = 0.65 x (1.1 x 1.1 x 1.2) = 0.94
Prime PE = 100.000,00 x 0.94 = 9438000DA

5- Le calcul de l'indemnité
Le dommage est égal au total de la perte de marge brute et des frais
supplémentaires d'exploitation.
Lorsque le montant des pertes a été établi, certaines réductions doivent
être opérées pour obtenir le montant de l'indemnité dû par l'assureur :
- Déduction des frais généraux permanents assurés non exposés du
fait du sinistre "sauvetage"
- Application de la règle proportionnelle de prime pour déclaration
inexacte
- Application de la règle proportionnelle des capitaux en cas de sous
assurances
- Limitation contractuelle d'indemnité
- Franchises et délai de carence

60
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

La relation entre les notions examinées s’exprime par la formule


suivante :
Dommage = perte de marge brute + frais supplémentaires –
sauvetage
Ainsi que : Perte de marge brute = taux de marge brute x pertes de
chiffre d’affaires

6- Exemple de règlement d’un sinistre1


Cette partie est consacrée au règlement d’un sinistre en Perte
d’Exploitation suite au tremblement de terre du 21 mai 2003, qui a
secoué la capitale algérienne, Alger, et ayant pour épicentre la région
entre Zemouri et Thénia, et dont la forte magnitude a mis à rude épreuve
les constructions de la région, comprenant les habitations mais aussi les
usines et les ateliers de la zone industrielle algéroise, qui va de Oued
Samar à Réghaia.
Le cas étudié concerne la perte d’exploitation résultante de la cessation
d’activité d’une entreprise industrielle, qui par mesure de sauvetage et de
limitation des dommages suite à l’effondrement partiel d’un de ses
ateliers causé par les secousses telluriques, a fait transférer les machines
menacées vers d’autres ateliers et a permis la continuation partielle de
l’activité.

6-1 Garanties souscrites :


 Contrat souscrit sans convention de dérogation à la règle
proportionnelle ;
 Bénéfice net garanti : 27.180.600,00 DA ;
 Charges fixes garanties : 61.188.530,00 DA ;
 Frais supplémentaires garantis : 12.000.000,00 DA ;
 Franchise journalière de : 0,04%.

6-2 Données circonstancielles :


 Durée de l’interruption du : 21 mai 2003 au 21 juin 2003 ;
 Ralentissement de l’activité à : 70% ;
 Frais supplémentaires engagés : 0 DA ;
 Charges fixes réelles : 161.555.666,00 DA ;
 Chiffre d’affaires référence : 370.326.051,00 DA ;
 Chiffre d’affaires réel : 346.797.588,00 DA ;
 Déficit de la période d’interruption : 28.719.314,00 DA ;
 Résultat d’exploitation : 12.244.144,00 DA.
1
Direction générale de la caat.

61
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

6-3 Perte de bénéfice brut :


Puisque le contrat ne comporte pas de dérogation à la règle
proportionnelle, les cas de sous-assurance sont sanctionnés par
l’application du principe indemnitaire :

CFassurées
61.188.533,00
(CFassurées – Déficit) × = (61.188.533,00 – 28.719.314,00)
× Fréelles 161.555.666,00
= 32.469.216,00 × 37,87% = 12.297.579,20 DA
Et, puisque l’interruption de l’activité n’a été que de 70% :
Perte de bénéfice brut = 12.297.579,20 × 70% = 8.608.305,44 DA

6-4 Réduction du chiffre d’affaires


Marge brute = Charge Fixes + Résultat d’Exploitation = 61.188.530,00
+ 12.244.144,00
Marge brute = 73.432.674,00 DA
Marge brute 73.432.674,00
Taux de Marge Brute = =
= 19,83%
CAréférence 370.386.955,00

TMB = 19,83%
TMB×(CA référence – CA réel)= 19,83%×(370.326.051,00–
346.797.588,00) = 4.664.737,59 DA
Et, puisque l’interruption de l’activité n’a été que de 70% :
Indemnité due = 4.664.737,59 ×70% = 3.265.316,31 DA

62
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

6-5 Montant à payer


Montant total de la perte = 8.608.305,44 + 3.265.316,31 =
11.873.621,75 DA
En déduisant le montant de la franchise, qui est de trois jours sur
journée ouvrées, c'est-à-dire : (3 × 0,04%) × 11.873.621,75 = 142.483,46
DA, le montant net à payer à l’assuré est de :
Montant net à payer = 11.873.621,75 – 142.483,46 = 11.731.138,29
DA

63
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

CONCLUSION GENERALE

A une période de développement technologique et technique sans


précédent, le fait d’être bien assurée contre le risque direct d’incendie,
qui garantit l’outil de production, pour une entreprise s’avère insuffisant
pour éliminer et neutraliser ses incidences, souvent plus onéreuses que le
sinistre lui-même.
Quel que soit la qualité du contrat, qu'elle que soit la célérité des
régleurs de sinistre, il s'écoule toujours du temps entre le jour du sinistre
et le jour du paiement de l'indemnité. Après le règlement il se passe
encore souvent du temps avant que l'entreprise ne retrouve son rythme de
production et donc de facturation normale.
D’ailleurs, une étude effectuée au cours des années quatre-vingt a
affirmé que plus de la moitié des entreprises victimes d’un grave
incendie ferment leurs portes, dans les cinq ans qui suivent, et ce malgré
une prise en charge totale du sinistre par la police couvrant le risque
direct. En effet, avec la mondialisation et la féroce concurrence, la
disparition devient plus potentielle.
Devant ce constat amer, certains chefs d’entreprises pensent
encore que ça n’arrive qu’aux autres et se sentent rarement concernés,
jusqu’au moment venu.
La survenance d’un incendie entraîne des incidences immédiates
certes, mais des effets décalés dans le temps sont à prévoir également, ce
qui affectera l’équilibre de l’entreprise. Pour y faire face, Celle-ci pourra
dans un premier temps compter sur les réserves financières dont elle
dispose pour surmonter ce déséquilibre, mais cela peut s’avérer périlleux
car toute baisse du chiffre d’affaire entraînera des difficultés pour
honorer les engagements pris, et pour faire face aux échéances vis-à-vis
de ses fournisseurs, du personnel, des actionnaires, des créancier et vis-
à-vis de l’Etat, car, il s’agit bel et bien d’un risque de nature dynamique.
Aussi même si l’entreprise est capable de faire appels aux organismes
financiers, pour dépasser cette période pénible, les conditions de
financement imposées sont souvent exorbitantes.
Ainsi, L’Assurance des Pertes d’Exploitation après incendie a
pour objet d’apporter à l’entreprise sinistrée le financement
complémentaire, lui permettant de dépasser cette période pénible, en la
replaçant au plus vite dans la situation financière qui aurait été la sienne,

64
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

si le sinistre n’avait pas eu lieu, et éviter, ainsi à cette dernière un triste


sort.
L’établissement d’un contrat pertes d’exploitation demande
certes, une étude préalable, et un examen attentif de la situation de
l’entreprise à assurer, avec le concours de ses responsables, mais le
principe de la garantie elle-même n’est pas de la complexité qu’on
imagine, puisqu’il s’agit en définitive, pour fixer le dommage,
d’appliquer un taux de marge brute à la réduction du chiffre d’affaires
consécutive au sinistre.
Pour répondre aux aspirations des entreprises, et atteindre le but de
l’assurance des pertes d’exploitation, l’établissement d’une police
adéquate passera automatiquement par une meilleure définition des
éléments du contrat, ce qui suppose toute une démarche, faisant
intervenir :
- Une meilleure définition de la période d’indemnisation,
- un meilleure choix des garanties à accordées à l’entreprises, surtout
dans la partie « garanties complémentaires »,
- une juste détermination des capitaux à couvrir,
- une analyse complète du risque, de l’activité, et de la vulnérabilité de
l’entreprise face aux aléas,
- une mise en place d’un plan de prévention,
- une étroite collaboration entre l’entreprise assurée et l’assureur, pour
mieux adaptée la couverture aux besoins précis du souscripteur, et pour
que l’assureur puisse jouer son rôle de partenaire de l’entreprise, en cas
de sinistre, avec un désir partagé de retrouver le plus rapidement possible
une situation normale.
Donc un contrat d’assurance incendie qui prend en charge le
patrimoine de l’entreprise, auquel est associée une garantie perte
d’exploitation adaptée aux besoins précis de l’entreprise assurée,
l’assurance aurait réalisé son objectif, à savoir le replacement de
l’entreprise assurée dans la situation financière, qui aurait été la sienne si
le sinistre n’était pas survenu.

65
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

Bibliographie :
1- Ouvrages :
 André plantés, guide des assurances de l’entreprise, gualino éditeur,
paris, 1999.
 Joël ENO & Jacques prevotes « L’Assurance des Pertes
d’Exploitation », Editions L’Argus, 7ème édition, 1996 ;
 P. Rubise « assurance des risques techniques », édition L’Argus, 2ème
édition, 1999.
 Pierre BESSE « La Perte d’Exploitation », Edition L’Assurance
Française, 1990.
 Pierre-Henri DADE & Daniel Huet « Les Assurances dommages aux
biens de l’entreprise », Editions L’Argus, 1999 ;
 Traité d’assurance incendie des risques d’entreprises, « Pertes
d’exploitation », FFSA, Tome II, 1996.
 Traité d’assurance incendie des risques d’entreprises, « Pertes
d’exploitation », FFSA, Tome II, 2002.
 R. Gesellshaft, « assurance pertes d’exploitation après bris de
machines », Munich.
2- Textes Législatif et réglementaire
 Les conditions générales du contrat « incendie - explosions »
 Les conditions générales du contrat « pertes d'exploitation ».
 Loi N°06-04 du 20 Février 2006 modifiant et complétant la
l'ordonnance 95/07.
 Ordonnance N°95-07 du 25 Janvier 1995, relative aux assurances.
3- Revues et séminaires
 Extrait de la publication de 1'APSAD, «Assurance des risques
d'entreprises : convention spéciale pertes d'exploitation », 1996.
 FFSA, «L'assurance des pertes d'exploitation », juillet 2006.
 G.Galey et E.Sormani, : « L'assurance des pertes d'exploitation »,
Swisse-Re, 2006.
 G.Galey, «Assurance contre la carence des fournisseurs et autres
couvertures spéciales », Suisse-Re, 2002.
 SCOR TECH, « L'assurance des risques financiers des entreprises »,
Mars 1997.
 Séminaire organise par la CART, et SONELGAZ, « Le risk
management et 1'assurance », avril 2001.
4- Sites Internet :
 Fédération Française des Société d'Assurances (FFSA), www.ffsa.fr
 La Compagnie Algérienne Des assurances, www.caat.dz.
66
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

 Le conseil national des assurances (ALGERIE), www.cna.dz.


 Société Swiss de Réassurance, www.swiss -Re.com

67
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

ANNEXE

CONDITIONS D’ASSURANCES

A . ASSURANCES INCENDIE ET RISQUES DIVERS

1.1 – Les bâtiments :

L’ensemble et la généralité des bâtiments et constructions


appartenant à l’assuré, avec toutes leurs annexes, aisances et
dépendances y compris tous leurs agencements, aménagements
intérieurs ou extérieurs, installations ne pouvant être détachées
sans être détériorées ou sans détériorer les bâtiments notamment
ascenceurs, monte-charge, installations de chauffage et de
climatisation ainsi que tout revêtement de sol, de mur ou de
plafond.

1.2 – Contenu :
L’ensemble et la généralité des matériels fixes ou mobiles,
outillages, matériels de bureau, mobiliers, agencements,
installations, matières premières, marchandises à tous états,
préparées ou en préparation, fabriquées ou en cours de
fabrication, les effets vestimentaires et l’outillage du personnel, et
tous objets quelconques se trouvant ou pouvant se trouver dans
les biens assurés, le tout appartenant ou confié à l’assuré.
L’ensemble de ces biens se rapporte directement ou indirectement
aux activités professionnelles de l’assuré :
- Equipement et / ou matériel professionnel
- Mobilier et matériel de bureau
- Stock (matières premières, produits semi-finis et / ou finis)
2 – Garanties proposées
2.1 – Incendies et événements assimilés :

2.1.1 – Incendie :
La CAAT garantit les dommages matériels résultant d’un
incendie, c’est à dire une conflagration, un embrasement ou une simple
combustion.
Il est précisé que les dommages sont ceux qui portent atteinte à la
structure ou à la substance de la chose.

68
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

2.1.2 – Les explosions :

La CAAT garantit les dommages occasionnés par la chute de la


foudre et par l’électricité ainsi que les dommages l’explosion ou
d’implosion causée aux objets assurés.
2.1.3 – Chute d’appareils de navigation aérienne et d’engins
spatiaux :
Sont garantis les dommages matériels causés par le choc ou la
chute sur les biens assurés de tout ou partie d’appareils de navigation
aérienne ou d’objets tombant de ceux-ci.
2.2 – Garanties annexes :
2.2.1 – Emeutes et mouvements populaires :
Sont garantis les dommages directs causés aux objets assurés par
un incendie ou une explosion, provoqués par des émeutes ou des
mouvements populaires.
2.2.2 – Tempêtes, grêles et neige sur les toitures :
Sont garantis les dommages matériels causés biens assurés par
l’action directe du vent ou du choc d’un corps renversé ou projeté par le
vent, ou la grêle.
2.2.3 – Inondations :
Sont garantis les dommages matériels causés aux biens assurés
par le débordement ou la déviation des cours d’eau et par l’écoulement
ou l’accumulation d’eau sur le sol.
2.2.4 – Tremblement de terre :
La CAAT garantie à l’assuré les dommages matériels directs
subis par les biens assurés ayant eu pour cause déterminante un
tremblement de terre.

2.2.5 – Dommages aux appareils électriques :


Sont garantis les accidents aux appareils électriques, machines,
moteurs électriques et électroniques et leurs accessoires ainsi qu’aux
canalisations électriques (autres que les canalisations enterrées).
2.3 – Frais et pertes pécuniaires garanties :
2.3.1 – Frais de démolition et de déblais :
Sont garants les frais de déblais et de démolition auxquels l’assuré
est exposé à l’occasion de mesures préparatoires rendues nécessaires par
la remise en l’état des biens sinistrés. Cette garantie est accordée sans
supprime et d’office dans la limite de 5% du montant de l’indemnité.
2.4 – Responsabilités assurables :
2.4.1 – Recours des voisins et des tiers :

69
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

La CAAT garantit la responsabilité que l’assuré peut encourir à


l’égard des voisins et des tiers en vertu des articles 124, 134, 135, 136,
138 et 140 du code civil pour les dommages matériels résultants d’un
événement couvert, survenu dans les biens objets du contrat et dont
l’assuré est propriétaire, locataire ou gardien.
3- Autres garanties proposées :
3.1 – Dégâts des eaux :
La CAAT garantit les dommages matériels directs causés aux
biens assurés par des fuites d’eau accidentelles provenant exclusivement :
- des conduites non souterraines, de tout appareil fixe à effet
d’eau ou de vapeur ou de chauffage, de la rupture ou de
l’engorgement des chêneaux ou des conduites d’évacuation
des eaux pluviales.
- Des infiltrations au travers des toitures, terrasses, balcons ou
de ciels vitrés.
3.2 – Bris de glaces :
Sont garantis :
 Les bris accidentels de l’ensemble des vitres, glaces, miroirs,
enseignes, marquises, et d’une manière générale, tout objet en produit
verrier, simulaire ou translucide, fixe ou mobile.
 Les décorations et / ou inscriptions de toutes sortes faisant partie
intégrante des objets garantis.
 Les frais nécessaires à la clôture provisoire ou de gardiennage
nécessités par un bris de vitrage couvert au titre de la présente
garantie et qui mettrait en cause la protection des locaux de
l’établissement.
 Les frais de transport, de pose et de nettoyage nécessaire à la suite
d’un sinistre.
CAPITAL TAUX
BIENS ASSURES ET GARANTIES GARANTIS DE
PRIME
(Pour
mille)
1. INCENDIE

- SIEGE
- BATIMENTS ADMINISTRATIF
- EQUIPEMENTS MOBILIERS ET VALEUR
MATERIELS BUREAU DECLAREE

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L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

- UNITE DE PRODUCTION
- BATIMENTS
- CONTENU VALEUR
DECLAREE

VALEUR TOTALE EN RISQUE VTR


(VTR)

2. GARANTIES ANNEXES
2.1. Explosions / Chute de la Foudre VTR TCI
2.2. Chute d’appareils de navigation VTR TCI
aérienne 1 500 000,00
2.3.Dommages aux Appareils Electriques 1 000 000,00
2.4. Choc de véhicules terrestres VTR
2.5. Emeutes et mouvements populaires 50% VTR
2.6 .Tremblement de terre

3. PERTES ET FRAIS DE GARANTIS


3.1. Frais de démolition et de déblais 5% de TCI
3.2. Pertes indirectes : l’indemnité TCI
10% sur bâtiments, matériel et
équipements
5% sur la marchandise
3.3. Frais de remplacement et de 5% de
déplacement l’indemnité
3.4. Frais et Honoraires d’Experts 2 000 000,00
3.5 Recours des voisins et des tiers 1/25e de la
3.6. Archives VTR
3.7. Frais de sauvetage 500 000,00
3.8. Perte d’usage Montant des
3.9. Perte de loyer dommages
3.10. Privation de jouissance 2 ans de loyer
2 ans de loyer
2 ans de loyer

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L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

4. AUTRES GARANTIES ANNEXES


4.1. Dégâts Des Eaux 2 000 000,00 TCI
4.2. Bris De Glaces 1 000 000,00 TCI

B. – Perte d’exploitation après incendie

L’assureur indemnise l’assuré dans les conditions définies ci-après :


 Perte de bénéfice net
 Paiement des charges fixes assurées
 Charges supplémentaires exposées par l’assuré pour éviter ou
limiter la réduction du chiffre d’affaires, résultant tant de
l’interruption que de la gêne totale ou partielle causées à
l’exploitation assurée par l’incendie ayant lieu dans les locaux
désignés pendant la durée de l’assurance, et ce, pour autant que
les dits bénéfices nets et charges fixes assurés sont afférents à la
période d’indemnisation.
CAPITAL TAUX
BIENS ASSURES ET GARANTIES GARANTIS DE
PRIME
(Pour
mille)

. PERTE EXPLOITATION APRES A


INCENDIE CONCURREN
PERTE D’EXPLOITATION APRES CE DE
INCENDIE 700 000 000,00
1 – FRAIS GENERAUX 300 000 000,00
2 – BENEFICE NET FRANCHISE
15 JOURS

72
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

CONDITIONS PARTICULIERES

ASSURANCE PERTES D'EXPLOITATION APRES INCENDIE

POLICE N°:

Aux conditions générales qui précédent et à celles particulières qui


suivent,

LA COMPAGNIE ALGERIENNE DES ASSURANCES Par abréviation


C.A.A.T., représentée par :

SA SUCCURSALE :

AGENCE DE :

SISE A :

ASSURE :

SISE A :

ci-après dénommé l'assuré.

73
L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

ARTICLE PREMIER : L'ACTIVITE DE L'ASSURE :


L'Assuré déclare que son activité consiste en :
ARTICLE DEUXIEME : OBJET DE L'ASSURANCE :
La C.A.A.T. garantit à l'assuré la perte de bénéfice et le paiement
des frais généraux permanents assurés, conformément à l'article 1
des conditions générales, et sous réserves des exclusions qui y sont
mentionnées.
La garantie de la CAAT est accordée du fait de la survenance des
risques énumérés à l'article 2 des conditions générales, sous
réserves de l'exclusion ci-après, causant des dommages aux biens
assurés par le contrat de base "Incendie " n°….........., .
ARTICLE TROISIEME : RISQUES EXCLUS :
Outre les exclusions prévues à l'article 4 des conditions générales
et par dérogation à l'article 2 des mêmes conditions, la CAAT ne
répond pas des dommages consécutifs aux tremblements de terre,
aux inondations ou autres cataclysmes.
ARTICLE QUATRIEME : LES CAPITAUX ASSURES :
Le capital assuré est égal au montant du bénéfice brut annuel,
c'est-à-dire en cas de bénéfice, les frais généraux permanents
assurés auxquels est additionné le montant du bénéfice net, ou en
cas de perte, les frais généraux permanents assurés auxquels est
retranché le montant des pertes nettes.
Frais Généraux Permanents :
Bénefice Net :

ARTICLE CINQUIEME : PERIODE D'INDEMNISATION :


La période d'indemnisation débute le jour du sinistre. Elle est fixée
à douze (12) mois. Pendant cette période la CAAT prend en charge
les conséquences indemnisable de ce sinistre.

ARTICLE SIXIEME : FRANCHISES

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L’importance de l’Assurance Incendie …..- Layachi Mouzaoui

Pour chaque sinistre l'assuré conservera à sa charge les pertes


d'exploitation résultant de l'interruption ou de la réduction de ses
activités professionnelles pendant les sept …… jours ouvrés suivant
immédiatement le jour du sinistre.
ARTICLE SEPTIEME : ASSIETTE DE PRIME ET TARIFICATION :
L'assiette servant de calcul à la prime est constituée par le capital
assuré.
le taux de prime pour la période d'indemnisation de ….. mois et une
franchise de …. jours est de …… %o .
ARTICLE HUITIEME : ESTIMATION DES DOMMAGES :
Le montant à payer à titre d'indemnité est déterminé comme suit :
1- la perte de bénéfice brut :
- calcul de la réduction du chiffre d'affaires
ARTICLE NEUVIEME : DECOMPTE DE LA PRIME :
Le montant total de la prime, taxes, frais et droits compris s'élève à
:..........................
ARTICLE NEUVIEME : PERIODE D'ASSURANCE :
Le présent contrat est conclu pour une durée d'une année.
Il prend effet ................ et expire le ...........

FAIT A : LE: .

L'ASSURE P / La C.A.A.T.

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