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Droit des contrats

Les obligations précontractuelles


Les pourparlers
Pourparlers : négociations précontractuelles. Proposition non ferme et précise (à l’inverse de l’offre).
L’initiative, déroulement et rupture des pourparlers est libre

Obligations: Bonne foi & Confidentialité


Mauvaise foi : Rupture fautive (brutalité, intention de nuire, avancement des négocations : faisceau
d’indice à l’appréciation du juge).

Confidentialité : divulguer d’info confidentielle obtenue pendant les négos

Sanction : Responsabilité extra-contractuelle (indemnisation des frais engagés par exemple). Pas de
réparation des gains espérés.

L’obligation précontractuelle d’information


Le domaine d’application
Toute personne tenue d’informer doit le faire (pas que les pros). Infos à transmettre : dont
l’importance est déterminante pour le consentement de l’autre. Ignorance légitime (on n’a pas à
informer sur des éléments réputés connus par l’autre partie au vu de son domaine d’activité/expertise
par exemple). Confiance en son cocontractant (plus les liens sont forts en son cocontractant, plus
l’obligation d’informer est forte).

Limite: info sur la valeur, pas obligatoire.

La preuve
Principe : charge de la preuve sur le demandeur. C’est lui qui doit prouver l’obligation d’info qui lui
était due.

Exception : Difficulté de prouver l’inexécution de l’obligation d’info => Renversement de la charge


de la preuve => Le débiteur doit prouver qu’il a bien informé (si le plaignant a prouvé qu’il n’a pas eu
les infos).

Sanction
- Responsabilité Extracontractuelle du débiteur (dommages & intérêts).

- Annulation du contrat en cas de vice de consentement (erreur, dol par réticence).

Les deux sont cumulables.


Les engagements précontractuels
Le pacte de préférence
Contrat par lequel une partie s’engage à proposer en priorité au bénéficiaire la conclusion du contrat
s’il décide de contracter.

Pas besoin de prévoir prix/délai mais identifier clairement le bien et la nature du contrat.

Le régime
Aucune obligation tant que le promettant ne décide pas de contracter.
S’il décide de contracter :
- Obligation de proposer en priorité au bénéficiaire du pacte
- Acceptation du bénéficiaire => conclusion du contrat
- Refus du bénéficiare => Liberté

Sanction
- Responsabilité Contractuelle (dommages & intérêts)
- Nullité ou substitution (annuler et prendre le contrat à la place du tiers) : prouver que le tiers
connaissait l’existence du pacte et prouver que le tiers savait la volonté du tiers de se prévaloir du
pacte.

L’action interrogatoire
Le tiers rédige au bénéficiaire du pacte un écrit en lui demandant si le pacte de préférence est toujours
d’actualité et s’il souhaite toujours s’en prévaloir.

Il se prémunit ainsi des sanctions éventuelles.

La promesse unilatérale
Contrat par lequel le promettant confère au bénéficiaire le droit d’opter pour la conclusion d’un contrat
dont les éléments essentiels sont déterminés.

Différent de l’offre dans la mesure où le bénéficiaire n’a pas levé l’option.

Régime
Rétractation postérieure au délai d’option : inutile car caduque
Rétractation postérieure à acceptation : impossible car contrat formé
Rétractation du promettant dans le délai: impossible => n’empêche pas la formation du contrat,
exécution forcée possible.

Attention : rétractation d’une offre est possible mais pas la rétractation de la promesse.
L’offre
Caractéristiques
Acte par lequel une personne (pollicitant) propose à une autre (destinataire) la conclusion d’un contrat.

2 conditions :
- Proposition précise : éléments essentiels du futur contrat (prix, chose etc.)
- Proposition ferme : manifeste la volonté du pollicitant d’être lié en cas d’acceptation

A défaut : il s’agit d’une invitation à entrer en pourparlers et non d’une offre.

Les différentes offres


- A personne déterminée ou indeterminée
- Avec ou sans délai exprès
- Expresse (écrite/orale) ou tacite (résultante d’un comportement, taxi qui attend par exemple).

La caducité de l’ofrre
L’offre cesse de produire ses effets sans que le pollicitant n’ait à manifester sa volonté

Conséquence : l’acceptation ne forme pas le contrat.

Cas : - Mort/Incapacité du pollicitant (perte d’aptitude)


- Décès du destinataire
- Expiration du délai stipulé (lorsqu’il est mentionné) ou raisonnable (appréciation juge).

Retrait de l’offre
Retrait légitime
L’offre est révocable (à l’inverse de la promesse) car c’est une manifestation unilatérale de volonté

- Libre rétractation tant que l’offre n’est pas parvenue au destinataire


- L’acceptation postérieure au retrait de l’offre est sans effet

Retrait fautif
Retrait avant l’expiration du délai stipulé/raisonnable

=> Responsabilité extracontractuelle du pollicitant


mais => Pas d’éxecution forcée possible
et => Pas d’indémnisation de la perte des avantages attendus du contrat
L’acceptation
Acte unilatéral par lequel le destinataire de l’offre manifeste sa volonté d’être lié dans les termes de
l’offre

Caractéristiques
Pure et simple (correspond exactement aux termes de l’offre).

Sinon c’est une contre proposition engendrant une nouvelle offre rendant la première caduque (le
pollicité devient pollicitant).

Modalités
Expresse (écrit/oral) ou tacite (monter dans taxi : comportement démontre l’acceptation)

Silence ne vaut pas acceptation sauf :


- Par l’effet de la loi (tacite reconduction par exemple)
- Usages & coutumes professionnels
- Relations antérieures
- Circonstances particulières (offre faite dans l’intérêt exclusif du destinataire), offre ne peut être
refusée (ex : personne en état d’urgence qui reçoit des soins).

Effets
Le contrat se forme par la rencontre d’une offre et d’une acceptation. Effet immédiat.

Contrats entre absents : contrat conclu le jour où l’acceptation parvient au pollicitant.

Contrats électroniques : formalité du double-clic : vérifier, corriger, confirmer (= double acceptation


avec choix produits + confirmation panier)

Contrats B2C : Délai de rétractation de 14j sans pénalité + Restitution du bien dans les 14j
Les vices du consentement
L’erreur
Caractéristiques
Fausse représentation de la réalité.

Erreur de fait (la chose n’est pas telle que je le pensais) ou de droit (ignorance de la Loi, ex : je
pensais que j’avais le droit de louer un bien alors que non).

Erreur excusable. Il ne faut pas avoir été négligent au regard de ses compétences.

Erreur sur les qualités essentielles de la prestation :


- Tacitement ou expressément convenue au contrat
- Admission de l’erreur sur sa propre prestation (possibilité de se tromper pour l’offrant)

Erreur sur les qualités essentielles du contractant : Contrats intuitu personae (contrats de travail par
ex)

Erreur déterminante sans laquelle le contrat n’aurait pas été conclu

Exclusions
Erreur sur les motifs d’achat (sauf si on les contractualise)

Erreur sur la valeur (j’ai mal évalué la valeur du bien, ce n’est pas une qualité essentielle du bien)

Erreur sur une qualité essentielle en cas d’acceptation d’un aléa sur cette qualité (on n’est pas sûr de la
qualité de la chose, lors de la formation du contrat car l’aléa est indiqué au contrat).

Sanction de l’erreur
Nullité : Relative. Seul celui qui a commis l’erreur peut agir. 5 ans à la découverte de l’erreur.

Responsabilité extracontractuelle en cas de faute du cocontractant (dommages & intérêts).

Le dol
Manœuvres frauduleuses destinées à tromper.

Eléments matériels :
- manœuvres (ruses, mise en scène etc.)
- mensonge
- dissimulation d’une info déterminante pour le cocontractant

Elements intentionnel : - volonté de tromper

Conditions
Auteur du dol : doit émaner du contractant, son représentant ou complice

Erreur provoquée par le dol : Toute erreur (même inexcusable) sur la valeur, motifs, qualités
essentielles. Caractère déterminant sur les éléments du contrat.

Limite : pas de dol si dissimulation de la valeur.

Sanction : idem erreur.

Violence
Violence classique
Contrainte illégitime physique/morale déterminante émanant d’un cocontractant (ou pas) exercée sur
un contractant ou ses proches ou ses biens.

Abus de dépendance
Forme de violence. Situation de dépendance d’un contractant envers l’autre. Exploitation abuse de
cette situation de dépendance. Avantage manifestement excessif. Ressemble à l’abus de position
dominante.

Sanction
Seule la victime peut agir. 5 ans à partir de la cessation de la violence. Responsabilité
extracontractuelle (dommages & intérêts) de l’auteur de la violence.
Les conditions de validité du contrat
Le contenu licite
Prestation conforme à l’ordre public et pas illicite (ex : engagements perpétuels).

Prestation dans le commerce juridique => Interdiction des prestations totalement hors commerce
(ex : drogues) ou partiellement dans le commerce (ex : organes).

Le but licite
Nullité en cas de mobile contraire à l’ordre public, peu importe que le mobile ait été connu des deux
parties.

Le contenu certain
Prestation présente ou future

Prestation possible
Au moment de la formation du contrat. Non valable : impossibilité absolue (personne ne peut le faire).

Prestation déterminée ou déterminable


Déterminée : prévue au contrat.
Déterminable : peut-être déterminée sans nouvel accord des parties (ex : prix d’un taxi, connu qu’à la
fin)

Contrats valides malgré l’indétermination :


Contrat-cadre : Validité de la clause de fixation unilatérale du prix. Dommages & intérêts et/ou
résolution du contrat en cas d’abus dans la fixation du prix.

Contrat de prestation de service : soit les parties ont fixé le prix avant exécution, soit fixation
unilatérale du prix par le créancier. Dommages & intérêts et/ou résolution du contrat en cas d’abus
dans la fixation du prix.

La contrepartie
Contrat synallagmatique : Convention par laquelle les parties s’engagent réciproquement l’une
envers l’autre.

L’équilibre des prestations n’est pas une cause de nullité.

Exigence d’une contrepartie qui ne soit pas dérisoire ou illusoire. La contrepartie n’est pas que le prix.

Clause non écrite qui prive de sa substance l’obligation essentielle du débiteur. Législateur peut
annuler certaines clauses lorsqu’elles privent de sa substance l’obligation (ex : Chronopost qui ne livre
pas à temps et qui veut rembourser uniquement le prix du pli alors que le préjudice peut monter à
plusieurs k€).

Clauses abusives : non écrites (=nulles) lorsqu’elles désavantagent significativement l’une ou l’autre
partie dans un contrat d’adhésion
Les parties au contrat
Les cas d’incapacités
Capacité : condition de validité d’un contrat.

Principe : toute personne physique peut contracter.

Limite : Exigence générale d’un consentement sain. Mineurs non émancipés, majeurs protégés
(sauvegarde de justice, curatelle…)

Effets d’incapacités
Principe : Nullité du contrat

Limites : actes de la vie courante. Valable sous réserve de lésion (pas d’arnaque).

Obstacles à la nullité (même si pas acte de la vie courante):


- Acte utile et conclu dans des conditions normales
- Confirmation : la personne sait que le contrat peut être nul mais la personne persiste à le conclure

La représentation
Conditions
Représentation légale : - Parents pour le mineur
- Tuteur représente l’incapable
- Dirigeant social représente la société
- Gestion d’affaires : mandat

Représentation judiciaire : - Habilitation judiciaire du conjoint


- Administration ad hoc du mineur (lorsque les deux parents sont en conflit par ex)

Représentation conventionnelle : Mandat, promesse de porte-fort, commission…

Effets
La représentation parfaite :
- Représentant agit au nom et pour le compte du représenté (ex : mandat). Le représenté est seul
obligé, le représentant est seulement un tiers.

La représentation imparfaite :
Représentant agit pour le compte d’autrui mais en son propre nom (ex : commission). Le représentant
est le seul obligé et transmet au représenté tous les droits et obligations résultant du contrat.

Particularité de la promesse de porte-fort :


Contrat par lequel le promettant s’engage envers le bénéficiaire à ce qu’un tiers ratifie un contrat.
Hypothèse 1: le tiers ratifie => Le tiers est engagé comme si le promettant l’avait représenté

Hypothèse 2: le tiers ratifie pas => Contrat caduc, tiers pas engagé, promettant engage sa
responsabilité envers le bénéficiaire.

Sanctions
Pouvoirs du représentant définis en termes généraux :
Actes conservatoires (qui n’engagent pas le bien sur le long terme, actes faibles valeurs et d’urgence)
et d’administration (gestion courante etc)

Pouvoirs du représentant spécialement déterminés = actes visés + accessoires

En cas de dépassement de pouvoir :

Principe : Acte inopposable au représenté


Tiers peut invoquer la nullité et engager la responsabilité du représentant

Limite : Mandat apparent / Tiers de bonne foi => Acte valable et opposable au représenté +
responsabilité du représentant

Ratification de l’acte : Acte valable et opposable au représenté => Pas de responsabilité du


représentant

Détournement de pouvoir au détriment du représenté : Nullité si le tiers avait connaissance du


détournement ou ne pouvait l’ignorer
La forme du contrat
Formalisme et validité du contrat
Principe : le consensualisme
Les contrats sont par principe consensuels : le contrat consensuel se forme par le seul échange des
volontés, peu importe le mode d’expression.

Limite : les contrats solennels


La validité des contrats solennels est subordonnée au respect des formes exigées par la loi. La simple
rencontre des volontés ne suffit plus.
Exemples : mariage, hypothèques, cession de parts sociales…

Formalisme et preuve du contrat


Exigence d’un écrit probatoire
Preuve des contrats d’un montant > 1 500€. Preuve outre et contre un contrat.

1) Acte authentique : acte établi par un officier public. Meilleure preuve.

2) Acte sous signature privée :

- Contrat synallagmatique => Autant d’exemplaires que de parties, mention du nb d’exemplaires,


signature par les parties

- Contrat unilatéral => Mention du montant en chiffres et lettre par celui qui s’engage, signature de
celui qui s’engage (exemple : quelqu’un se porte garant / reconnaissance de dette)

Copie fiable et durable (même si pas d’original, photocopie vaudra preuve comme l’original)

Les limites à l’exigence d’un écrit probatoire


- Preuve libre entre commerçants
- Preuve libre pour contrats <= 1500€
- Preuve libre en cas d’impossibilité de rapporter un écrit (disparition de l’écrit, impossibilité
matérielle/morale d’en rédiger). Ex : Disparition : Incendie. Morale : faire un écrit avec un proche,
c’est moralement très compliqué.
- Serment décisoire ou aveu judiciaire (on jure on gagne / adversaire avoue devant le juge)
- Commencement de preuve par écrit complété par tous moyens (manque des mentions obligatoires
comme la mention du nb d’exemplaires) doit émaner du défendeur et doit sembler vraisemblable.
Ensuite doit être complété par tous moyens (comme témoins par exemple).
- Preuve libre en présence d’un contrat excluant l’exigence d’écrit (ensuite le juge acceptera tout type
de preuve à l’appui)
La nullité du contrat
Conditions de la nullité
Conditions communes
Défaut d’une condition de validité générale (capacité/consentement/dol/violence…) ou spéciale
(formes pour contrat solennel), au jour de la formation du contrat.

=> Prononcé de la nullité par un juge (voie d’action/d’exception) ou par accord des parties.
Voie d’action : quelqu’un saisit le juge pour frapper de nullité le contrat.
Voie d’exception : quelqu’un, dans le cadre de sa défense sur une affaire, prétend que le contrat est
nul pour s’en sortir dans une affaire.

Conditions propres aux nullités absolues


Nullité absolue : atteinte à l’intérêt général (but illicite, stipulations illicites).

Tout interessé peut agir (les contractants, le ministère, des tiers…). Délai : 5 ans à compter de la
conclusion du contrat. Aucune confirmation possible.

Conditions propres aux nullités relatives


Nullité relative : atteinte à un intérêt privé (ex : vice consentement, contrepartie illusoire) => seule la
personne protégée peut agir.

Délai : 5 ans à compter de la conclusion du contrat. Mais parfois le délai est suspendu :
1) En cas d’erreur/dol : découverte de l’erreur
2) En cas de violence : fin de la violence
3) En cas de minorité : majorité/émancipation
4) Majeur protégé: jour où il peut le faire valablement

Confirmation possible : exécuter le contrat en sachant que le contrat est nul avec l’idée de sauver le
contrat. On ne peut plus obtenir la nullité a posteriori.

Action interrogatoire : circularise pour savoir si la personne concernée veut agir en nullité ou pas en
lui fixant un délai. Soit elle agit en nullité soit ça vaut confirmation.

Les effet de la nullité


Principe
Anéantissement total : les effets futurs et passés sont anéantis entre les parties et à l’égard des tiers

Restitutions : Restitution en nature de la chose et de ses fruits. Indémnisation en cas de dégradation,


remboursement des améliorations. Limite : en cas d’impossibilité, les restitutions se font en valeur (on
restitue l’équivalent).
Limites
Nullité partielle : Anéantissement de la seule clause litigieuse si elle n’est pas déterminante de
l’engagement d’une partie. Clauses non écrites (qui prive de sa substance l’obligation essentielle du
débiteur, le législateur l’annule et fait comme si elle n’existait pas)

Limitation des restitutions : Réduction des restitutions en présence d’un majeur protégé/mineur non
émancipé : restitution réduite à proportion de son enrichissement (rend que ce qui lui reste).

Nemo auditur : une personne qui conclut un contrat avec un but immoral et qui souhaite ensuite
frapper de nullité le contrat. On ne lui restituera pas dans les mêmes conditions, il aura moins.

Dommages & Intérêts


Responsabilité extracontractuelle (car contrat annulé) en cas de faute.
Indemnisation du préjudice non réparé par la nullité du contrat.
Les effets du contrat
Entre les parties
Principe
Force obligatoire

- parties doivent exécuter le contrat (sous peine de sanctions)


- le juge ne peut pas modifier le contrat

Loyauté

- Parties doivent exécuter leur contrat de manière loyale


- En cas de changement de circonstances, le refus de renégocier peut constituer une exécution déloyale
(ex : un fournisseur voit le prix de ses MP exploser, son client refuse de négocier un délai de paiement
alors que ça l’impacte pas du tout => forme de déloyauté)

Immutabilité

- Une partie ne peut pas unilatéralement modifier le contrat


- Le juge ne peut pas modifier le contrat

Limites
Revision du contrat par les parties :

- Clauses d’indexation de prix


- Clauses de hardship (clause de renégociation pour éventuellement rééquilibrer le contrat) => seuils
prévus au contrat pour lesquels la renégociation se déclenche

Révision contrat par le juge (depuis 2016)

- Conditions de fond :
* Changement de circonstances imprévisible (différent d’imprévu, imprévisible : on pouvait pas y
penser) au moment de la conclusion du contrat
* Rendant l’exécution du contrat excessivement plus onéreuse pour une partie qui n’avait pas accepté
ce risque

- Conditions de forme :
* Tentative de renégociation par les parties
* En cas d’échec/refus : les parties peuvent mettre fin au contrat ou demander ensemble au juge
d’adapter le contrat
* Absence d’accord : une partie peut saisir le juge unilatéralement

Pouvoirs du juge :
- Mettre un terme au contrat à la date et aux conditions qu’il fixe
- Réviser le contrat : délais, prix…
Les effets du contrat à l’égard des tiers

Effet relatif
Principe
Les tiers ne sont pas créanciers ni débiteurs

Limites
Promesse de porte-fort

Contrat par lequel le promettant s’engage envers le bénéficiaire à ce qu’un tiers exécute son
engagement ou consente à un contrat

Pas d’atteinte à l’effet relatif :


- Le tiers n’est pas engagé/aucune sanction
- Seul le promettant est engagé
- Il engage sa responsabilité contractuelle (obligation de résultat) envers le bénéficiaire si le tiers
n’exécute/ratifie pas

Stipulation pour autrui

Contrat par lequel le stipulant obtient du promettant l’engagement d’accomplir une prestation au profit
d’un bénéficiaire

Vraie atteinte à l’effet relatif : le tiers est créancier du contrat

Exemple : l’assurance au vie dont les bénéficiaires sont des tiers qui deviennent créancier du contrat

L’opposabilité du contrat
Opposabilité du contrat par les parties aux tiers
Contrat : fait juridique pour les tiers

Opposabilité du contrat par les tiers aux parties


Les tiers peuvent se prévaloir de l’inexécution du contrat qui leur cause un préjudice
Les 5 sanctions possibles
Elles sont cumulables.

L’exception d’inexécution
Conditions
- Contrat synallagmatique (les deux parties sont mutuellement obligées)
- Inexécution par le débiteur : suffisamment grave, fautive ou pas
ou
- Menace manifeste d’inexécution par le débiteur (payeur)
- Conséquences graves pour le créancier (fournisseur)

Effets
- Pas de saisine du juge (tout l’intérêt de la démarche)
- Suspension de son obligation par le créancier (fournisseur)
- Réaction proportionnée
- Caractère provisoire : débiteur exécute => créancier exécute, débiteur n’exécute pas => résolution,
exécution forcée (on couple cette sanction avec une autre en général)…

L’exécution forcée
Conditions
- Inexécution ou mauvaise exécution
- Mise en demeure
- Saisine du juge
- Exécution en nature possible
- Exécution en nature pas manifestement disproportionnée quant à son coût pour le débiteur de bonne
foi par rapport à l’intérêt du créancier (dommages&intérêts néanmoins envisageable). Ex : maison à
1m au dessus

Effets
- Demander la condamnation du débiteur à exécuter en nature ou à détruire
- Demande au juge une avance ou un remboursement et faire exécuter lui-même
- Demander au juge de pouvoir détruire lui-même aux frais du débiteur

Réduction du prix
Conditions
- Exécution imparfaite de son obligation par le débiteur : inexécution partielle OU mauvaise exécution
- Mise en demeure
Effets
Réduction proportionnée du prix

Si le créancier n’a pas encore payé :


- Créancier notifie au débiteur la réduction
- L’acceptation doit être rédigée par écrit
- Refus : saisine du juge

Si le créancier à déjà payé :


- Accord des parties sur le remboursement
- A défaut : saisine du juge

La résolution du contrat
Fait partie des deux alternatives pour anéantir un contrat avec la nullité.

Conditions
Résolution judiciaire

- Nécessite la saisine du juge


- Caractère facultatif : juge peut prononcer la résolution ou l’exécution forcée et/ou des dommages &
intérêts
- Inexécution suffisamment grave : fautive ou non, même en cas de force majeure si l’inexécution est
grave : résolution

Clause résolutoire

- Mise en demeure sauf si la clause exclut cette condition


- Résolution de plein droit, sans juge
- Clause doit être précise

Résolution unilatérale

- Mise en demeure préalable sauf en cas d’urgence


- Applicable à tous les contrats (CDD, CDI…)
- Saisine du juge pas nécessaire
- Inexécution suffisamment grave
- Juge peut intervenir a posteriori :
* Résolution aux risques et périls de celui qui résolut
* En cas d’action judiciaire : le créancier doit prouver la gravité de l’inexécution
* Sanction en cas de rupture abusive : dommage & intérêts

Effets
Principe
Résolution met fin au contrat
Soit le contrat n’a pas du tout été exécuté : statu quo

Soit le contrat a été partiellement exécuté :


=> Si les prestations échangées ne pouvaient trouver leur utilité que par l’exécution complète du
contrat : restitutions intégrales (ex : vente d’une voiture, utile uniquement si la vente est intégrale)
=> Si les prestations échangées ont trouvé leur utilité au fur et à mesure du l’exécution réciproque du
contrat : restitution pour la période inexécutée

Limites
Certaines clauses survivent à la résolution :

- Clauses relatives au règlement des différends : clauses compromissoires, clauses attributives de


compétence (choix tribunal par ex)

- Clauses destinées à produire effet même en cas de résolution : clause de non concurrence, clause de
confidentialité, clause de responsabilité

La responsabilité contractuelle
Il s’agit des dommages & intérêts

Conditions
Forme : mise en demeure sauf si l’inexécution est définitive

Fond : - présence d’un contrat


- inexécution ou une mauvaise exécution
- présence d’un préjudice prévisible au moment de la conclusion du contrat
- préjudice qui est la suite directe et immédiate de l’inexécution
- lien de causalité entre la faute et le préjudice

L’exonération
Exonération totale : 0€ de dommages

Force majeure : - évènement qui échappe à la volonté du débiteur


- évènement imprévisible au moment de la conclusion du contrat
- évènement irresistible au moment de l’exécution

Exonération partielle

- Faute de la victime qui ne remplit pas les caractères de la force majeure


- Exonération proportionnelle à la gravité

L’indémnisation
Principe : réparation limitée

Limite légale
Seul le préjudice prévisible par le débiteur est indémnisable (ex : billet de train retard, je rate mon
avion après : je ne serai indemnisé que du billet de train et pas du billet d’avion)

Limite conventionnelle

1) Clauses de responsabilité

Principe : valable.
Exceptions : - Clauses abusives dans contrats de consommation
- Clauses qui contredisent la portée de l’obligation essentielle du débiteur => Non écrites

2) Clauses pénales

- Evaluation forfaitaire de l’indemnité et sanction du débiteur


- Modulation à la hausse/baisse par le juge

Limite : réparation intégrale

Réparation intégrale en cas de faute dolosive ou lourde.


Dolosive : intentionnelle.
Lourde : négligence d’une extrême gravité, inaptitude du débiteur
Le contrat d’entreprise
Définition
Contrat par lequel un entrepreneur s’engage à faire une prestation spécifique pour un maître d’ouvrage
moyennant un prix.

Différence avec le contrat de vente : réalisation d’une prestation de service personnalisée,


indépendamment de tout transfert de propriété

Classifications
Contrat : à titre onéreux, synallagmatique, de prestation de service, consensuel

La formation du contrat d’entreprise


Contrat consensuel : rencontre des volontés

Le prix peut ne peut pas être déterminé/déterminable : c’est le créancier qui le fixe alors à la fin de la
prestation
Si abus du créancier dans fixation du prix : dommages & intérets ou résolution du contrat

Le contrat doit avoir une prestation déterminée

Les effets du contrat


Obligation d’exécuter. Responsabilité en cas d’inexécution

L’entrepreneur a également un devoir de conseil et une obligation de sécurité


Le contrat de vente
La formation du contrat de vente
La vente est parfaite lorsqu’on est d’accord sur : prix + chose

Chose doit être déterminée et dans le commerce (licite)

Le prix doit être : déterminé ou déterminable à la conclusion du contrat.


Prix peut être estimé par un tiers. Contrats cadre : prix unilatéralement fixé

Les prestations n’ont pas a être équivalente (quand on estime que la chose ne vaut pas le prix)

Sauf si le prix est dérisoire ou illusoire : nullité

Les effets du contrat de vente


Transfert de propriété dès la rencontre des volontés.
Clause de réserve de propriété : on reste propriétaire jusqu’à paiement complet du prix
Le transfert de propriété n’a lieu qu’à l’individualisation de la chose
La vente de choses futures : transfert a lieu à l’achèvement de la chose
Transfert de propriété engendre le transfert des risques :
- sauf mise en demeure de délivrer la chose
- prise de possession de la chose dans le code de la consommation
- la vente en l’état futur d’achèvement : transfert à l’achèvement

Les obligations du vendeur


Contrats electroniques

Vendeur engagé tant que l’offre est en ligne


Doit mettre à disposition les stipulations contractuelles d’une manière qui permette leur conservation
et reproduction
L’offre doit contenir certaines infos obligatoires :
- Les étapes à suivre pour conclure le contrat en ligne
- les moyens techniques pour identifier et corriger les erreurs de saisie
- les langues proposées, dont le français
- les modalités d’archivage du contrat
- les CGV

La délivrance de la chose
= mise à disposition de la chose (différent de livraison)

Doit être qualitativement/quantitativement conforme aux stipulations contractuelles


Il doit également délivrer les accessoires
Délivrance non conforme => inéxécution contractuelle.

Sanction de l’inexécution de l’obligation de délivrance : résolution/exécution


forcée/inexécution/dommage&intérêts

Garantie des vices cachés


Elle dans les 2 ans à compter de la découverte du vice :

- existence d’un défaut


- vice rend la chose impropre à son usage normal
- vice caché et grave
- vice antérieur à la vente

L’acquereur peut demander :

1° Dommages & intérets (mauvaise foi)


2° Action rédhibitoire : nullité de la vente
3° Action estimatoire : réduction du prix proportionnelle à la perte de valeur

Garantie légale de conformité


Action réservée au consommateur contre son vendeur pro
Ventes de biens meubles corporels
Défaut existants au moment de la délivrance
Prescrite au bout de 2 ans à compter de la délivrance

Le consommateur a le choix :
- remplacement de la chose
- réparation
Le vendeur peut imposer l’un des 2 choix en cas de cout disproportionné

Si le remplacement/réparation impossible, l’acquéreur a le choix entre restitution du prix ou sa


diminution

La garantie d’eviction
Le vendeur doit à l’acquereur une possession paisible de la chose vendue

Le vendeur doit une garantie de son propre fait ou de l’éviction par un tiers.

En cas d’éviction totale : la vente est anéantie + restitution du prix


En cas d’éviction partielle : anéantissement de la vente ou indemnité (au choix du vendeur)

Les obligations d’information


A la charge du vendeur :
- information
- parfois conseil
- voire mise en garde
En considération :
- de la nature de la chose (dangereuse/complexe)
- de la qualité du vendeur et de l’acheteur (profane/professionnel)
Le contrat de distribution
Le contrat de concession
Contrat par lequel un fabricant (concédant) confie la distribution de ses produits à des distributeurs
indépendants (concessionnaires) qui doivent remplir certains critères

Effets du contrat de concession


Obligations du concessionnaire

- Doit respecter des quotas d’achats prévus par le contrat


- Doit en principe s’approvisionner exclusivement chez le concédant
- Doit se conformer à la politique commerciale du concédant
- Doit prendre l’engagement de ne plus utiliser la marque du concédant en cas de rupture du contrat

Obligations du concédant

- Garantie d’exclusivité promise au concessionaire


- Garantie d’un approvisionnement régulier
- Permettre au concessionnaire de fixer lui-même ses prix de vente
- Obligation de reprendre le stock restant du concessionnaire
- N’a pas a verser d’indemnité de perte de clientèle au concessionnaire en cas de rupture du contrat
(sauf rupture abusive)

Le contrat de franchise
Contrat par lequel un franchiseur concède à des entreprises indépendantes (franchisés) le droit de se
présenter sous sa marque pour vendre des produits/services

La formation du contrat de franchise


- Soumise à des conditions de forme destinées à protéger le franchisé
- Franchiseur doit notamment indiquer le nombre et la localisation des franchisés déjà installés, le CA
réalisé par le réseau/franchisés au cours des exercices précédents (20j avant la signature du contrat)

Effets du contrat de franchise

Obligations du franchiseur

- Permettre au franchisé l’utilisation des droits de propriété industrielle


- Fournir une assistance technique
- Assurer l’approvisionnement du franchisé
- Résiliation : pas d’indemnité de perte de clientèle à verser au franchisé

Obligations du franchisé

- Investir
- Respecter les normes commerciales fixées par le franchieseur et accepté d’être contrôlé
- Payer un droit d’entrée
- Payer une redevance annuelle

Le contrat d’agent commercial


L’agent commercial est un mandataire qui – à titre de profession indépendante – est chargé de façon
permanente de négocier et éventuellement de conclure des contrats de vente/achat/location/services au
nom et pour le compte de tiers commerciaux

Effets du contrat d’agent commercial


Obligations de l’agent commercial

- Ne pas outrepasser les pouvoirs du contrat


- Atteindre les objectifs de vente fixés par le contrat
- Rendre des comptes régulièrement au mandant

Obligations du mandant

- Rémunérer l’agent
- Prise en charge éventuelle de ses frais
- Versement d’une indemnité compensatrice en cas de rupture unilatérale
Le contrat d’assurance
Contrat synallagmatique, aléatoire, consensuel, nommé, d’adhésion, à exécution successive

Effet du contrat d’assurance


Obligations de l’assuré
- Payer la prime
- Déclarer les modifications de risque
- Déclarer le sinistre dans les modalités prévues par le contrat/loi

Obligations de l’assureur
- Indemniser
- Adresser un avis d’échéance avant chaque échéance

La fin du contrat d’assurance


Extinction légale
Perte totale du bien de l’assuré
Liquidation de la compagnie ou perte d’agrément

Résiliation
Avec préavis de 2 mois par LRAR
Le commerce électronique

Création d’un site internet

Droit applicable : lieu ou la personne qui exploite le site est installée de manière stable et durable

Mentions obligatoires

Personne physique : nom et prénom. Personne morale : raison sociale

L’adresse où est établie l’activité, adresse mail, numéro de tel

Numéro RCS, montant capital social et adresse du siège social

Protection des données personnelles

RGPD + loi relative à la protection des données personnelles

Donnée personnelle : toute donnée permettant l’identification directe/indirecte d’une personne


Traitement de donnée personnelle : opération réalisée sur une donnée personnelle (collecte, stockage,
transmission…)

Doit respecter RGPD.

Lorsque le RGPD est applicable, obligatoire de :

- informer préalablement l’usage et le traitement qui va être fait sur les données personnelles
- recueil du consentement
- conservation sécurisée et centralisée en vue d’une demande de suppression ou de mise à disposition

Le contrat électronique

Contrats parfaitement valables.

Le contrat électronique : professionnel qui propose par voie électronique des biens/services

L’offre en ligne

Le vendeur reste engagé tant que l’offre est accessible en ligne.

Le vendeur doit mettre à dispo les stipulations contractuelles d’une manière permettant leur
conservation et reproduction

Le vendeur doit informer clairement qu’il s’agit d’une commande avec obligation de paiement

L’offre doit contenir certaines informations obligatoires :


- étapes à suivre pour conclure le contrat en ligne
- moyens techniques pour identifier et corriger les erreurs de saisie
- langues proposées, dont le français
- modalités d’archivage du contrat
- moyen d’accéder aux règles auxquelles le vendeur entend se soumettre
L’acceptation en ligne

Règle du double clic (notion de panier)

- vérifier le détail et le prix de la commande


- corriger éventuelles erreurs
- avant de confirmer celle-ci pour exprimer son acceptation définitive

Droit de rétractation

En B to C : 14j. Rétractation sans motif ni pénalité. En absence d’indication du droit de rétractation,


celui-ci est prolongé de 12 mois

L’acheteur doit informer clairement le vendeur de sa volonté de se rétracter avant la fin du délai de 14j

Doit restituer le bien dans un nouveau délai de 14j

Vendeur rembourse intégralement sauf frais de transport dans les 14j

La preuve du contrat électronique

L’écrit électronique aussi probant que sur support papier

Signature électronique sécurisée aussi probante si :


- même sécurité (dispositif de création de signature électronique crypté par un prestataire)
- identification du signataire
- expression de son consentement

Facture électronique

Valide si procédé de signature électronique. Mentions obligatoires sont les mêmes qu’une facture
classique.

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