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==> Principe de non-cumul

La jurisprudence a depuis longtemps posé un important principe de non-cumul des


responsabilités contractuelle et délictuelle (V. en ce sens Cass. req. 21 janv. 1880).

Certains auteurs, minoritaires, étaient pourtant contre la reconnaissance de ce


principe, au premier rang desquels figurait Planiol. Selon lui, partisan du cumul des
responsabilités « la responsabilité délictuelle est préexistante à toute réglementation
et se superpose seulement à la première à la manière d’un sédiment ».

La thèse avancée n’a cependant pas convaincu la Cour de cassation qui a toujours
maintenu sa position.

Dans un arrêt du 11 janvier 1922 la haute juridiction a ainsi jugé que « les articles
1382 et suivants sont sans application lorsqu’il s’agit d’une faute commise dans
l’exécution d’une obligation résultant d’un contrat » (Cass. civ. 11 janv. 1922).

Dans un arrêt du 11 janvier 1989, la Cour de cassation a encore considéré que « le


créancier d’une obligation contractuelle ne peut se prévaloir contre le débiteur de
cette obligation, quand bien même il y aurait intérêt, des règles de la responsabilité
délictuelle » (Cass. 1ère civ. 11 janv. 1989, n°86-17323).

Selon le principe du non-cumul encore qualifié de non-option, si un dommage se


rattache à l’exécution d’un contrat, il n’est pas possible d’en demander la réparation
sur le fondement de la responsabilité délictuelle.

Il n’est donc a fortiori pas possible de cumuler les deux voies et de demander
réparation du même dommage sur deux fondements différents car il y aurait
enrichissement sans cause de la victime à être indemnisée deux fois pour un seul
dommage.

Les raisons de ce principe sont diverses. Il s’agit principalement d’éviter que le


demandeur, en choisissant la voie de la responsabilité délictuelle, puisse échapper à
des contraintes qu’il avait acceptées et qui rentraient dans les prévisions de son
cocontractant, en particulier une clause limitative de responsabilité, ou encore se
dispenser de la charge de la preuve, en invoquant la responsabilité de plein droit
prévue par le premier alinéa de l’article 1242 du code civil.

En faveur du cumul des responsabilités, on a surtout fait valoir que la responsabilité


délictuelle serait une institution d’ordre public. Elle constituerait un minimum que le
contrat pourrait augmenter mais non diminuer. Or les clauses limitatives de
responsabilité sont admises.

Telles sont les raisons pour lesquelles, l’avant-projet de loi de réforme du droit de la
responsabilité civile consacre ce principe de non-cumul sous réserve d’une exception
très importante au profit des victimes de dommages corporels.

Celles-ci doivent pouvoir opter en faveur du régime qu’elles estiment leur être le plus
favorable, à condition toutefois d’être en mesure d’apporter la preuve des conditions
exigées pour justifier le type de responsabilité qu’elles invoquent.
La Jurisprudence élabore une règle comme véritable principe pour éviter toute
confusion: principe du non-cumul des responsabilité délictuelle et
RESPONSABILITÉ CONTRACTUELLE. Une victime d'un dommage ne peut
invoquer cumulativement les règles délictuelles et contractuelles; pas de
panachage.

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