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L'antiquité classique

Gisela Striker, Peras und Apeiron. Das Problem der Formen in


Platons Philebos
Edouard des Places

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des Places Edouard. Gisela Striker, Peras und Apeiron. Das Problem der Formen in Platons Philebos. In: L'antiquité classique,
Tome 40, fasc. 2, 1971. p. 721;

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COMPTES RENDUS 721

un rationaliste novateur qui croit au rôle souverain de l'intelligence


humaine et qui s'efforce de procéder à une analyse rigoureuse de la
psychologie des personnages projetés par les événements au premier
plan de la scène de l'histoire ; Thucydide est convaincu de la force
de la pensée, γνωμή, qui s'extériorise essentiellement par l'observation,
σκοπεΐν, et par la prévision, πρόνοια. Cet intellectualisme (voyez,
par exemple, comment Thémistocle et Périclès sont présentés : aucun
détail sur leur vie privée mais mise en valeur de leur intelligence
le différencie nettement d'Hérodote et de ses contemporains.
Accompagné d'une bibliographie et d'un index fort riche, la volume
rendra service aux historiens qui trouveront une matière souvent exploitée
étudiée dans une perspective nouvelle et aux philosophes qui apprécieront
l'analyse en profondeur de certaines antimomies (comme οργή / γνω-
μή) qui sont la substance même de la réflexion grecque ; mais les
linguistes y puiseront aussi la matière d'utiles considérations sur les
champs sémantiques. Maurice Leroy.

Gisela Striker, Peras und Apeiron. Das Problem der Formen in


Platons Philebos. Gôttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1970.
1 brochure 15,5 X 23 cm, 84 pp. (Hypomnemata. 30).

La dissertation de G. Strike fait pendant à celle de M. Frede sur la


« prédication et l'expression de l'existence » dans le Sophiste (cf. L'Ant.
cl., 1968, p. 680) ; les mêmes logiciens ont conseillé l'auteur. Il s'agit
cette fois-ci des « Formes » du Philèbe ; G. Striker préfère le terme à
« Idées », comme A. Diès l'avait fait dès son édition du Parménide en
1923, non sans s'attirer quelque ironie de la part des critiques mondains.
En réalité, «Formes», qu'elle dit régner dans les plus récents ouvrages
anglo-saxons (p. 9, n. 2), ne s'est, malgré ses avantages, jamais bien
acclimaté en France. Quoi qu'il en soit de ce détail, l'opuscule traite
un problème sérieux, la définition des γένη (« genres » reste la traduction
usuelle) d'après Philèbe^ 14-18 et 23-27; ce qui relie les deux excursus,
c'est la double question : « qu'est-ce qu'un genre ? » et « quels genres
y a-t-il?» (p. 81, dernière phrase). Auparavant, un premier chapitre
examine « le paradoxe de l'Un et du Multiple et les Formes» (pp. 11-
29), et ne trouve que les Formes (ou Idées) dans les άεΐ οντά que suppose
le texte de 16 c 9-10 : il faut, en effet, rapprocher αεί et είναι (pp. 17-
23). Quant aux quatre genres, si au πέρας (limite), au μεικτόν (mixte)
et à Γ ah ία (cause) doit s'adjoindre V άπειρον ou illimité, il semble que
l'indétermination soit incompatible avec les Idées ; comme H. Cherniss
le note en rendant compte de l'édition de Diès, « la forme de l'infini »,
tj)j> τον απείρου Ιδέαν (16 d 7), est un oxymoron (American Journal
of Philology, LXVIII, 1947, p. 233). G. Striker, qui cite le texte d'après
Diès, ne mentionne pas cette recension ; aux trois titres français de sa
bibliographie (De Vogel, Huit, Vanhoutte) elle aurait pu ajouter au
moins la thèse de N.-I. Boussoulas, « L'Etre et la composition des mixtes
dans le Philèbe de Platon», Paris, 1952. Edouard des Places.

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