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Communication marketing
Une perspective intégrée 3e édition
CHENELIÈRE ÉDUCATION
Communication marketing
Une perspective intégrée 3e édition
G e orG e e . Be l c h
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CHENELIÈRE ÉDUCATION
Communication marketing
Une perspective intégrée, 3e édition Des marques de commerce sont mentionnées ou illus-
trées dans cet ouvrage. L’Éditeur tient à préciser qu’il
Adaptation française de Pierre Balloffet et François Coderre n’a reçu aucun revenu ni avantage conséquemment
à la présence de ces marques. Celles-ci sont repro-
Traduction et adaptation de : Advertising & Promotion: An Integrated duites à la demande de l’auteur ou de l’adaptateur en
Marketing Communications Perspective, with Connect Access Card, vue d’appuyer le propos pédagogique ou scientifique
Fourth Canadian Edition de George Belch, Michael Belch et Michael de l’ouvrage.
Guolla © 2011 McGraw-Hill Ryerson Limited (ISBN 9780071091381)
© 2013 Chenelière Éducation inc.
© 2008 Les Éditions de la Chenelière inc. Le matériel complémentaire mis en ligne dans notre
Conception éditoriale : Sylvain Ménard site Web est réservé aux résidants du Canada, et ce,
Édition : Julie Fortin à des fins d’enseignement uniquement.
Coordination : Josée Desjardins
Recherche iconographique : Marc-André Brouillard
Révision linguistique : Sylvie Bernard L’achat en ligne est réservé aux résidants du Canada.
Correction d’épreuves : Natacha Auclair
Conception graphique et conception de la couverture : Christian Campana
CHENELIÈRE ÉDUCATION
5800, rue Saint-Denis, bureau 900
Montréal (Québec) H2S 3L5 Canada
Téléphone : 514 273-1066
Télécopieur : 514 276-0324 ou 1 800 814-0324
info@cheneliere.ca
ISBN 978-2-7651-0675-3
Dépôt légal : 2e trimestre 2013
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Imprimé au Canada
1 2 3 4 5 M 17 16 15 14 13
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par
l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de
livres – Gestion SODEC.
Avant-propos
Introduction de chapitre 337
orientent l’enseignement en
carambole était en vedette lors des moments
ensoleillés, la pastèque en période de pluie,
le chou-eur lors de passages nuageux et la
grappe de raisin lors d’orages.
Les méd
médias
dias hors dom
domicile
a tiré proft de l’interactivité qu’il ore. Ce
et lles médias
édi d’appoint
d’ i Facebook. En retour, leur photo était retransmise sur le réseau d’achage numérique
d’Astral au Canada, leur orant ainsi un moment de gloire.
objectis sont repris à la fn du chapitre Comme on peut le constater, cette nouvelle orme d’achage suscite beaucoup d’intérêt.
Elle doit touteois relever certains défs. D’abord, l’achage numérique doit défnir des
standards de mesure d’audience. Comme le souligne Kristine Lyrette, directrice chez
OMD Canada, il y a actuellement une très grande variété de ormats d’achage. Certains
actuel de l’emploi ecace de la L’achage a longtemps été perçu comme un média très statique orant peu de exi-
bilité aux annonceurs, même si à l’occasion, certaines exécutions pouvaient s’avérer très
D
créatives. L’annonceur devait acheter des espaces publicitaires, généralement sur une base
ès que nous posons le pied hors de chez nous, des messages publicitaires
PERSPECTIVE
INTERNATIONALE Le
combat Georges
323 St-Pierre contre Carlos Condit
4.2
Les enjeux du combat étaient énormes pour George St-Pierre (GSP)
PERSPECTIVE mais aussi pour la ligue Ultimate Fighting Championship (UFC)
ÉTHIQUE BMW se paye la pagee couverture de Sharp
et lespcommanditaires.
! Depuis leur création, les ligues d’arts
11.1 martiaux mixtes ont mauvaise réputation auprès de la population.
Leurs événements sont plus souvent associés à des scènes du
film Fight Club qu’à un sport organisé. Lorsque la compagnie
Zuffa LLC acquiert la ligue UFC en 2001, ses dirigeants décident
de poursuivre les efforts entrepris par leurs prédécesseurs
pour donner ses lettres de noblesse à ce sport. De nouveaux
règlements sont adoptés, la présence de médecins autour du
Encadrés Perspective
ring est rendue obligatoire, des catégories de poids similaires à
ce que l’on retrouve dans le domaine de la boxe sont instaurées
et les tenues vestimentaires sont uniformisées. Malgré les efforts
consentis, certains marchés demeurent fermés à ce sport, et pas
éthique et mondial.
combattant du monde, mais il reste humble car tous ses
Pour son édition de septembre 2011, le magazine Sharp a accomplissements sont le résultat de nombreuses victoires. »
la campagne était d’attirer la clientèle privilégiée de BMW,
permis à BMW d’afficher une publicité sur sa page couverturerture principalement composée
C’est à Sidd’adultes
Lee que âgés
revientdela35tâche
à 54de ansgérer l’image de
sur laquelle apparaît l’acteur Hugh Jackman. L’annonceur a eu ayant des revenusmarquesupérieurs à 100
de GSP. Rien000 $. laissé au hasard. Selon Justin
n’est
recours à une publicité die cut comportant deux rabats : l’un
un sur Pour John McGouran, Kingsley, vice-président
éditeur de Sharp, il stratégie,
s’agit d’une « GSP avait déjà beaucoup
les deux dernières lettres du nom du magazine, et l’autre sur la fans. Ceà un
excellente idée quidepermet quedenous
leurstentons de faire,
partenaires c’est de voir ce qu’ils
de livrer
poitrine de l’acteur. Le dévoilement du premier rabat transforme
sforme aiment dedesafaçon
un message à sa clientèle personne, puis deTous
innovatrice. le transposer
ne sont dans la culture
le titre du magazine « Sharp » en Shape alors que le dévoilement
ilement pas du même avis.pop Lynnet Cunningham,
de rester conséquent dansassociée
professeure notre approche. Chaque
du second rabat révèle les mots The Future, inscrits sur la grille partenariat
à l’école de journalisme doit être compatible
de l’Université Ryerson deavec la personnalité de
Toronto,
avant d’une BMW. Une annonce dans la page couverture s’est dite « choquée la marque. Nous voulons
et estomaquée bâtirpublicité.
» par cette une véritable relation avec
intérieure complète le slogan avec les mots by creating it. Pour elle, il s’agit le public
d’une ». Pour cela,très
contravention selon ce dernier,
claire des lignesl’athlète doit rester
Cette initiative s’inscrit dans une campagne plus vastee visant authentique
directrices concernant et êtreentre
la séparation reconnaissant
le contenuenvers ses admirateurs.
éditorial
à réaffirmer la position de leader technologique de BMWMW À cet effet,
et la publicité, rédigées par laGSP souligne
Canadian : « Je dois
Society beaucoup aux fans et j’en
of Magazine
ment
dans l’industrie de l’automobile et comportant notamment Editors. Selon cette suis extrêmement
dernière, ce typereconnaissant.
d’action mine Illaest important de redonner
relation
des messages dans un numéro spécial du magazine entre les éditeurs au public,lecteurs.
et leurs mais aussi à la société, que ce soit en me rendant
Maclean’s sur l’innovation et la création d’un micrositee disponible,
John McGouran reconnaît queencette
participant
décisionà la conversation
a fait l’objet de sur les médias
qui met en évidence les caractéristiques technologiqueses sociaux àoul’interne.
beaucoup de discussions par ma fondation
Il considère(Fondation
toutefois queGeorges St-Pierre). »
de la gamme BMW. Comme le souligne Noah Vardon, cette initiative neGSP a finalement
remet pas en cause remporté sondu
l’intégrité combat devant plus de
magazine. combat, habillé en complet-veston et cravate : tout un
responsable stratégique chez Media Experts, l’objectiff de 17 249 spectateurs au Centre Bell, non sans avoir beaucoup contraste avec la tenue vestimentaire des autres combattants.
souffert. Il s’est présenté en conférence de presse, après le Décidément, GSP soigne son image !
Source : Powell, Chris. (8 septembre 2011). « BMW has it covered with men’s magazine Sharp », [En ligne], www.marketingmag.ca/news//
media-news/bmw-has-it-covered-with-men%E2%80%99s-magazine-sharp-35611
ine-sharp-35611 (Page consultée leSources
20 décembre 2012). Marc-Antoine. (18 juin 2012). GSP : sept leçons tirées d’une « marque surhumaine », [En ligne], www2.infopresse.com/
: Brouillette,
blogs/actualites/archive/2012/06/18/article-40155.aspx (Page consultée le 15 novembre 2012) ; Lloyd, Jeromy. (17 mai 2010). « What a Knock Out »,
Marketing Magazine, p. 28-32.
Nul ne peut cependant encore confirmer si les consommateurs
onsommateurs préèrent lire les maga-
zines à l’écran. Plus les périodiques se ont nombreux
breux dans le cyberespace, plus on doit
trouver d’autres moyens de mesurer le lectoratt et d’évaluer le degré d’exposition et
d’interaction des consommateurs par rapport à laa publicité interactive. Nous parlerons
de la publicité en ligne au chapitre 16.
VIII Caractéristiques de l’ouvrage
publicités d’ici et d’ailleurs permettant une image, maintenir un taux élevé de satis
faction chez la clientèle ou informer certains
consommateurs. Tourisme Québec, par
une ois de plus d’ancrer les notions exemple, utilise différentes formes publi
citaires afin d’inciter de possibles visiteurs
La mise en place d’une base Tourisme Québec incite ici nos voisins américains et ontariens à se
renseigner sur l’expérience unique que peut proposer le Québec.
de données
Pour segmenter et choisir sa clientèle, le gestionnaire exploite une base de données,
c’estàdire une liste de clients établis ou potentiels. Selon une étude menée par le
Glossaire à la page
Service postal des ÉtatsUnis, plus des deux tiers des entreprises interrogées utilisent
leurs bases de données internes à des fins de marketing5.
L’exploitation de ces fichiers sert de fondement à des opérations de marketing direct,
La défnition de certains termes dans le cadre de ce que l’on nomme le marketing par bases de données. Cette forme
de marketing consiste à employer les données disponibles sur des clients établis ou
potentiels pour la mise en place de programmes de communication efficaces6.
Marketing par bases
de données
Forme de marketing
mis en évidence se trouve Si les listes exploitées contiennent au minimum des noms, des adresses et des codes
postaux valides, les bases de données plus complexes comprennent aussi des rensei
consistant à mobiliser les
données disponibles
sur des clients établis ou
directement dans la marge, gnements démographiques et psychographiques, de l’information sur les transactions
d’achat ou les paiements, des renseignements personnels, des données sur le voisinage
potentiels en vue de la mise
en place d’un programme
de communication
et même certains antécédents en matière de crédit (voir le tableau 15.1 à la page sui-
permettant à la ois de vante). De bonnes bases de données peuvent ainsi devenir la pierre d’assise à partir de
laquelle on élaborera des programmes de marketing direct ayant de bonnes chances
commerciale plus efficace.
aciliter la lecture de l’ouvrage de succès. On se sert des bases de données pour les activités suivantes7 :
• Améliorer la détermination des segments de marché. Certains consommateurs
Fermeture de chapitre
En fn de chapitre se trouvent des résumés et des mots clés
qui permettent de survoler rapidement les idées maîtresses abordées
dans le chapitre et de déterminer dans quelle mesure les objectis
d’apprentissage ont été atteints. Ils avorisent en outre une révision
plus méthodique du contenu du chapitre.
206 PARTIE 3 • La construction du message Chapitre 7 • Les fondements stratégiques de la création 207
Conformité signification espérée auprès du public ? Sur ce plan, une personnalité qui ne se trouve plus
sous les feux de la rampe est sans doute susceptible de perdre rapidement de son influence.
Mots clés
Moment où le récepteur
accepte l’influence
persuasive de la source et Le pouvoir de la source • Aguichage ou annonce mystère • Créativité publicitaire • Plateforme de création ou guide
acquiesce à son point de Une source est dotée de pouvoir lorsqu’elle est en mesure de décerner des récompenses de rédaction
vue dans l’espoir d’obtenir • Argument ou proposition publicitaire • Crédibilité
et d’administrer des punitions (sur un plan symbolique, le plus souvent). unique • Pouvoir de la source
une réaction favorable ou
• Données non disponibles et recueillies
d’éviter une sanction (sur Lorsque le récepteur considère que la source est investie de pouvoir, l’influence de cette • Attrait spécialement (ou données primaires) • Publicité axée sur la peur
un mode symbolique dans
dernière agit par le biais d’un processus dit de conformité. Le récepteur accepte alors
la plupart des cas). • Axe dramatique inhérent • Données préliminaires disponibles • Recherche
l’influence persuasive de la source et acquiesce à son point de vue dans l’espoir d’obtenir
au produit (ou données secondaires)
Pouvoir de la source une réaction favorable ou d’éviter une sanction. Il peut d’ailleurs manifester publique- • Scénario du message publicitaire
ment son accord avec le point de vue de la source sans nécessairement y adhérer. • Axe émotionnel • Groupe de discussion
Dernière caractéristique du • Source
classement de Kelman ; la Miser sur le pouvoir particulier de la source, dans une situation où l’influence est non • Axe humoristique • Identification
• Stratégie de création
source est dotée de pouvoir directe, comme en publicité, constitue une entreprise difficile. On se situe alors sur un • Axe publicitaire • Intériorisation
lorsqu’elle peut décerner des • Tactique de création
récompenses et administrer
plan le plus souvent symbolique. En général, la personnalité choisie n’est en eet pas en • Axe rationnel • Mise en forme
mesure d’édicter des sanctions à l’intention du récepteur ou de déterminer si ce dernier • Thème publicitaire
des punitions au récepteur • Conformité • Planification
(sur un plan symbolique, le se conforme à ce qu’elle préconise. On mise cependant indirectement sur le pouvoir de
plus souvent). la source lorsqu’on retient les services d’un porte-parole jouissant d’une certaine autorité.
Partie 1 Chapitre 2
Les principes de la communication La communication marketing intégrée
marketing intégrée ............................................... 1 au cœur de l’action marketing ........................... 30
Chapitre 6 Chapitre 7
Les objectis de la démarche de Les ondements stratégiques
communication marketing intégrée ............... 140 de la création .................................................................. 170
Les acteurs ayant une incidence sur le budget ......... 248 La radio .................................................................................. 297
Les méthodes de haut en bas .................................... 250 Les forces de la radio ................................................ 298
Les méthodes de bas en haut .................................... 256 Le rapport coût-efcacité .......................................... 298
Les décisions relatives à la stratégie médias .............. 260 La sélectivité .............................................................. 298
La souplesse .............................................................. 299
La couverture du public visé ................................... 260
L’imagerie mentale .................................................... 299
La combinaison des médias .................................... 262 Les possibilités du marketing intégré ........................ 299
La couverture géographique .................................. 264 Les faiblesses de la radio ......................................... 300
L’élaboration du calendrier de publicité ............... 265 Les aiblesses de la radio sur le plan
La portée et la fréquence ........................................ 267 de la création ............................................................. 300
Quelle est la portée nécessaire ? ............................... 267 La ragmentation de l’audience ................................. 301
Quelle est la réquence nécessaire ? ........................... 267 Des résultats de recherche limités ............................. 301
Comment déterminer la portée L’attention limitée de l’auditeur ................................. 301
et la réquence ........................................................... 269 L’encombrement publicitaire ...................................... 301
Comment déterminer une portée efcace ................ 269 L’achat de temps publicitaire à la radio ....................... 302
Les décisions relatives aux tactiques médias ............. 272 Le type d’achat publicitaire .................................... 302
Le média et le support publicitaires ..................... 272 La publicité réseau ..................................................... 302
Une analyse des coûts .............................................. 274 La publicité sélective ................................................. 302
Comment déterminer les coûts relatis Les grilles horaires .................................................... 303
de diérents médias .................................................. 274 La mesure de l’audience de la radio ...................... 303
Le calendrier d’utilisation des médias .................. 277
Chapitre 11
Chapitre 10 Les médias imprimés ................................................ 308
La télévision et la radio ........................................... 280 L’évaluation des magazines ............................................. 310
Les types de magazines ........................................... 310
La télévision ......................................................................... 282
Les publications d’intérêt général ............................. 311
Les forces de la télévision ....................................... 282 Les publications agricoles .......................................... 312
La créativité et l’impact ............................................. 282 Les périodiques proessionnels .................................. 313
La couverture et le rapport efcacité-coût ................ 282
Les forces des magazines ........................................ 313
L’audience captive et l’attention ................................ 283
La sélectivité .............................................................. 313
La sélectivité et la souplesse ..................................... 283
La qualité de la reproduction .................................... 314
Les faiblesses de la télévision ................................ 284 La souplesse sur le plan de la création ...................... 314
Un coût élevé ............................................................. 284 Le caractère permanent des magazines .................... 315
Le manque de sélectivité ........................................... 284 Le prestige ................................................................. 316
La ugacité du message ............................................. 285 La réceptivité et la participation
L’encombrement publicitaire ..................................... 285 du consommateur ...................................................... 317
L’attention limitée du téléspectateur ......................... 285
Les faiblesses des magazines ................................. 317
La méfance et une évaluation négative .................... 286
Les rais de publicité .................................................. 317
L’achat de temps publicitaire à la télévision ............... 286 Une portée et une réquence limitées ....................... 317
Le type d’achat publicitaire .................................... 286 De longs délais .......................................................... 318
La publicité réseau ..................................................... 287 L’encombrement et la concurrence ............................ 318
La publicité sélective ................................................. 288 L’achat d’espace publicitaire
La publicité de commandite ...................................... 288 dans les magazines ............................................................ 319
Les émissions et les tranches horaires .................. 288 Le tirage et le lectorat des magazines .................. 319
La publicité et les chaînes spécialisées ................ 290 Le tirage ..................................................................... 319
La télévision par câble et la télévision Le lectorat .................................................................. 319
par satellite ................................................................ 290 Les tarifs de publicité des magazines ................... 321
Les réseaux spécialisés .............................................. 290
L’avenir des magazines ...................................................... 321
La mesure de l’audience de la télévision ............. 291
Les organismes de mesure de l’audience ................... 292 De meilleures politiques rédactionnelles ............. 321
La mesure de l’audience ............................................ 294 La gestion du tirage .................................................. 322
XIV Table des matières
Le marketing de créneaux ....................................... 322 La publicité sur le lieu de vente ...................................... 346
Les progrès technologiques .................................... 322 Les diverses ormes de publicité sur
Les modes de livraison électroniques ................... 322 le lieu de vente................................................ 347
Les orces de la publicité sur le lieu
L’évaluation des journaux ................................................. 324 de vente ..................................................................... 347
Les types de journaux ............................................... 324 Les aiblesses de la publicité sur le lieu
Les quotidiens ............................................................ 324 de vente ..................................................................... 347
Les hebdomadaires .................................................... 324
Les journaux nationaux .............................................. 324 La publicité sur les lieux d’afuence ............................. 347
Les journaux spécialisés ............................................. 325 Les diverses ormes de publicité
Les suppléments ......................................................... 325 sur les lieux d’afuence ................................ 348
Les types de publicités dans les journaux ............ 325 Les orces de la publicité sur les lieux
La publicité générale ................................................. 325 d’afuence ................................................................. 348
Les petites annonces ................................................. 325 Les aiblesses de la publicité sur les lieux
Les annonces particulières et les encarts ................... 325 d’afuence ................................................................. 348
Les orces des journaux ........................................... 326 La publicité dans les salles
Un taux de pénétration élevé .................................... 326 de cinéma ......................................................... 348
La souplesse .............................................................. 326 Les orces de la salle de cinéma en tant
La sélectivité géographique ...................................... 326 que média sur les lieux d’afuence ............................ 349
Le degré d’implication et la réceptivité des lecteurs ..... 327 Les aiblesses de la salle de cinéma en tant
Les services proposés ................................................ 327 que média sur les lieux d’afuence ........................... 349
Les aiblesses des journaux ..................................... 327 La publicité par objet en tant que média ..................... 350
Une piètre reproduction ............................................ 327 Les diverses catégories d’objets
Une courte durée de vie ............................................ 328 publicitaires ..................................................... 350
Un manque de sélectivité .......................................... 328 Les orces de la publicité par objet en tant
L’encombrement publicitaire ..................................... 328 que média .................................................................. 350
L’achat d’espace publicitaire dans un journal ............. 328 Les aiblesses de la publicité par objet en tant
que média .................................................................. 352
Le tirage et le lectorat des journaux...................... 329
Le tirage ..................................................................... 329 La mesure de l’audience de la publicité
Le lectorat .................................................................. 330 par objet ........................................................... 352
Les taris de publicité des journaux ...................... 333 Les pages jaunes ................................................................. 352
L’avenir des journaux .......................................................... 333 Les orces des pages jaunes ...................................... 353
Les aiblesses des pages jaunes ................................ 353
Le placement de produit ................................................... 354
Chapitre 12 Les diverses ormes de placement
Les médias hors domicile de produit ........................................................ 354
Les orces du placement de produit ........................... 355
et les médias d’appoint ........................................... 336 Les aiblesses du placement de produit ..................... 356
La publicité extérieure ....................................................... 338 La mesure de l’audience du placement
Les diverses ormes de publicité extérieure ........ 339 de produit ........................................................ 357
Les orces de la publicité extérieure ........................... 341
Les aiblesses de la publicité extérieure ..................... 341
La mesure de l’audience des médias Partie 5
hors domicile .................................................. 342
La publicité dans les moyens de transport .................. 342
Le renorcement du message ..................... 359
Les diverses ormes d’achage
dans les transports en commun .................. 342 Chapitre 13
Les orces de la publicité dans les transports La promotion des ventes ........................................ 360
en commun ................................................................ 344
Les aiblesses de la publicité La planication de la promotion
dans les transports en commun ................................ 345 des ventes .............................................................................. 361
La publicité dans les avions .................................... 345 Les caractéristiques et les types
Les orces de la publicité dans les avions .................. 346 de promotions des ventes ............................ 361
Les aiblesses de la publicité dans les avions ............ 346 L’essor de la promotion des ventes ........................ 363
Table des matières XV
Le pouvoir grandissant des détaillants ...................... 364 Inciter le détaillant à réserver de l’espace
Un recul de la loyauté à l’égard aux marques établies ................................................. 391
de la marque .............................................................. 365 La stratégie de promotion des ventes
Des promotions qui gagnent en popularité ............... 365 auprès des intermédiaires ............................ 391
La proliération des marques ..................................... 365 Les concours et les programmes
La ragmentation des marchés promotionnels incitatis ............................................. 392
de consommation ....................................................... 366 Les remises consenties aux intermédiaires ................ 393
Des objectis à court terme ....................................... 366 Les présentoirs et le matériel de publicité
Une responsabilité accrue ......................................... 367 sur les lieux de vente .................................................. 395
La recherche de l’avantage concurrentiel .................. 367 Les programmes de ormation
L’intégration promotionnelle ...................................... 368 dans le domaine de la vente ...................................... 395
Une défnition étroite des publics à privilégier .......... 368 Le salon proessionnel ................................................ 395
La promotion des ventes et la publicité................ 368 La publicité à rais partagés ....................................... 396
Le plan de promotion des ventes ................................... 369 L’intégration de la promotion des ventes
aux stratégies de CMI ........................................................ 397
Les décisions stratégiques relatives
à une promotion des ventes ........................ 369 L’affectation budgétaire .......................................... 397
L’éventail des stratégies de promotion Les thèmes de création ............................................ 398
des ventes .................................................................. 370 Le support médiatique ............................................. 398
Les choix promotionnels selon les gammes
Une perspective stratégique ................................... 400
de produits ................................................................. 372
Les choix promotionnels selon les marchés
géographiques ........................................................... 372 Chapitre 14
Les tactiques relatives aux promotions Les relations publiques ............................................ 404
des ventes ........................................................ 372
La valeur de l’incitati promotionnel ......................... 373 Les relations publiques ..................................................... 406
Le choix du moment .................................................. 373 Le rôle traditionnel des relations publiques ........ 406
La distribution ............................................................ 373 Le nouveau rôle des relations publiques .............. 406
La promotion des ventes auprès Les atouts des relations publiques......................... 408
des consommateurs ............................................................ 373 La crédibilité .............................................................. 408
Le coût ....................................................................... 409
Les objectifs de la promotion des ventes
L’absence d’encombrement ....................................... 409
auprès des consommateurs ......................... 373
Des pistes sur les clients éventuels ............................ 409
L’achat en vue de l’essai d’un produit ........................ 374
La possibilité de rejoindre des groupes précis ........... 409
La répétition des achats ............................................. 374
La construction de l’image ........................................ 409
L’accroissement de la consommation ......................... 375
Le programme de soutien à la CMI Les faiblesses des relations publiques .................. 410
et la consolidation du capital de marque .................. 375 Une identifcation moins soutenue
de la marque ou de l’entreprise ................................. 410
La stratégie de promotion des ventes
L’incohérence du message ......................................... 410
auprès des consommateurs.......................... 376
Le choix du bon moment ............................................ 410
La distribution d’échantillons ..................................... 376
La précision ................................................................ 410
Les coupons donnant droit à une réduction .............. 379
Les primes .................................................................. 383 Le plan de relations publiques ........................................ 410
Les concours et les loteries promotionnelles ............. 385 L’analyse de situation................................................ 411
L’ore de remboursement et la réduction
La détermination des audiences à rejoindre
diérée ...................................................................... 386 en priorité ........................................................ 412
Le ormat boni ........................................................... 387 Les employés de l’entreprise ...................................... 412
La promotion à prix réduit ......................................... 388 Les actionnaires et les investisseurs .......................... 413
Les programmes de fdélisation ................................. 388 Les membres de la collectivité ................................... 413
Le marketing événementiel ........................................ 389 Les ournisseurs et les clients .................................... 414
La promotion des ventes auprès Les médias .................................................................. 414
des intermédiaires .............................................................. 390 Les enseignants ......................................................... 414
Les organismes communautaires
Les objectifs de la promotion des ventes
et proessionnels ........................................................ 414
auprès des intermédiaires ............................ 390
Les gouvernements .................................................... 415
Favoriser la distribution de nouveaux produits ......... 390
Maintenir le soutien aux marques établies ................ 391 Les objectifs de comportement .............................. 415
Accroître le niveau des stocks des détaillants ........... 391 Les objectifs de communication ............................. 415
XVI Table des matières
Assurer une distribution élargie ................................. 466 Les décisions budgétaires .......................................... 488
La création et l’entretien d’un site Internet ................ 466 À quel moment doit-on eectuer
La communication marketing dans Internet des tests ? ......................................................... 489
et l’approche de CMI .......................................................... 467 Le prétest ................................................................... 489
Le post-test ................................................................ 490
La publicité dans Internet ........................................ 468
Le bandeau publicitaire .............................................. 469 Où tester ? ................................................................... 491
La commandite ........................................................... 469 Le test en laboratoire ................................................. 491
La publicité texte ........................................................ 469 Le test sur le terrain ................................................... 491
La enêtre publicitaire ................................................ 470 Les méthodes de mesure de l’efcacité
La publicité interstitielle ............................................. 470 en publicité ........................................................................... 492
La technologie de diusion personnalisée ................ 470 La création et la vérifcation du concept .............. 492
Le lien publicitaire ..................................................... 470
L’esquisse, le texte descripti et le test
La promotion des ventes dans Internet ................ 470 de marché ........................................................ 493
La vente personnelle dans Internet ....................... 471 Les tests de compréhension et de réaction ............... 494
Les relations publiques et Internet ........................ 472 Le groupe témoin de consommateurs ....................... 494
Le marketing direct dans Internet.......................... 473 Les prétests du produit fnal ................................... 496
Le publipostage direct ................................................ 473 Les prétests de la version défnitive
Le marketing par bases de données .......................... 473 d’une publicité imprimée ........................................... 496
L’inopublicité et la vente directe ............................... 474 Les prétests de la version défnitive d’une
publicité radiophonique et télévisée ......................... 497
Une évaluation du marketing dans Internet ............... 475
Les tests de marché des publicités ........................ 502
Les orces du marketing dans Internet.................. 475
Les post-tests de la publicité imprimée ..................... 502
Les aiblesses du marketing dans Internet ........... 476 Les post-tests des publicités radiodiusées
Les autres médias interactis ........................................... 477 et télédiusées ........................................................... 506
Établir un programme pour mesurer l’efcacité
d’une publicité ...................................................................... 510
Partie 6 Les principes visant à améliorer
la recherche ..................................................... 510
L’implantation, le contrôle
Les problèmes associés aux méthodes
et le suivi du programme de recherche actuelles .................................. 511
de communication marketing Les éléments essentiels d’un test efcace ........... 512
intégrée ............................................................................ 481 Mesurer l’efcacité des autres outils de CMI .............. 513
L’efcacité de la promotion des ventes ................ 513
Chapitre 17 L’efcacité des relations publiques ....................... 514
La mesure de l’efcacité de la La publicité institutionnelle ........................................ 515
La commandite .......................................................... 515
communication marketing intégrée ............... 482 L’efcacité du marketing direct .............................. 517
Mesurer l’efcacité de la publicité : oui ou non ? ....... 484 L’efcacité du marketing dans Internet ............... 517
Les avantages de la mesure de l’efcacité Les mesures d’exposition ........................................... 517
de la publicité .................................................. 484 Les mesures du processus et des eets
La prévention des erreurs coûteuses ......................... 485 liés à la communication ............................................. 518
L’évaluation des stratégies de rechange .................... 485 Les sources de données d’évaluation ......................... 519
L’amélioration de l’efcacité de la publicité ............... 485
Les inconvénients de la mesure
de l’efcacité de la publicité ........................ 486 Chapitre 18
Le coût ....................................................................... 486 La réglementation et les enjeux
Les problèmes liés à la recherche .............................. 486 déontologiques, sociaux et économiques
Un désaccord sur l’objet de la recherche ................... 486
Les réticences de la création ...................................... 487
de la communication marketing ....................... 522
Mesurer l’efcacité de la publicité ................................. 487 La réglementation de la publicité au Canada ............. 525
Que doit-on mesurer ?............................................... 487 Le CRTC ........................................................................ 526
Les décisions relatives à la création ........................... 487 La réglementation sur les produits
Les décisions relatives aux médias ............................. 488 du tabac ............................................................ 527
XVIII Table des matières
La loi québécoise sur la publicité destinée La publicité et les médias ........................................ 545
aux enants ...................................................... 527 Les arguments démontrant l’infuence
Les normes canadiennes de la publicité sur les médias ..................................... 545
de la publicité (NCP) ...................................... 528 Les arguments démontrant la non-infuence
Le Code canadien des normes de la publicité ............ 528 de la publicité sur les médias ..................................... 546
Les Lignes directrices sur la représentation Une réfexion sur l’impact de la publicité
des emmes et des hommes dans la publicité ........... 529 sur la société.................................................... 547
Le traitement des plaintes .......................................... 529
Le rapport des plaintes contre la publicité ................ 530 L’impact économique de la publicité ............................. 548
Le processus d’approbation ....................................... 531 Les eets de la publicité sur les choix
des consommateurs ....................................... 548
L’impact déontologique et éthique Les eets de la publicité sur la
de la publicité ...................................................................... 532 concurrence ..................................................... 549
La publicité mensongère ou trompeuse ............... 533 Les eets de la publicité sur le coût
La publicité oensante ou de et le prix des produits.................................... 550
mauvais goût ................................................... 535 L’impact économique de la publicité :
La publicité destinée aux enants .......................... 538 le pour et le contre ......................................... 552
La publicité, acteur de concentration de marché ...... 553
L’impact de la publicité sur la société ........................... 539 La publicité, acteur d’une meilleure concurrence
La publicité et le matérialisme................................ 540 de marché .................................................................. 553
La publicité et l’incitation à l’achat
de produits ...................................................... 541 Notes ....................................................................................... 556
La publicité et les stéréotypes ................................ 543
Index ....................................................................................... 570
Les emmes ................................................................ 543
Les minorités visibles ................................................. 544 Sources iconographiques .................................................. 597
Partie
Les principes
1
de la communication
marketing intégrée
La communication
marketing intégrée
Objectifs d’apprentissage
Mise en situation
Desjardins, plus qu’une banque
Desjardins n’est pas une institution fnancière comme les autres. Il s’agit d’une coopérative
qui adhère à des valeurs telles la prise en charge et la responsabilité personnelles et
mutuelles, la démocratie, l’égalité, l’équité et la solidarité. La première caisse a été ondée
en 1900, à Lévis, par Alphonse Desjardins. Aujourd’hui, Desjardins compte plus de
5,8 millions de membres et est devenue la plus importante institution fnancière du
Québec, le premier groupe fnancier coopérati du Canada et le sixième au niveau mondial.
Desjardins est un des principaux annonceurs au Québec. Sa dernière campagne, lancée
en 2006 sous le thème « C’est plus qu’une banque, c’est Desjardins », est un très bon
Chapitre 1 • La communication marketing intégrée 3
C
omme l’illustre la présentation précédente, les entreprises reconnaissent que le
succès de toute organisation repose sur l’élaboration de programmes de com-
Marketing munication marketing incorporant une grande variété d’outils de communica-
Procédé de planification tion. Plusieurs entreprises adhèrent à cette philosophie. Par exemple, an de simplier
et de réalisation de la l’expérience de magasinage, la Société des alcools du Québec (SAQ) a développé une
concepion, de l fixion campagne en collaboration avec l’agence Sid Lee pour aire connaître les pastilles de
des prix, de l promoion
goût. Au nombre de huit, celles-ci visaient à standardiser la présentation des produits
et de la distribution
d’idées, de biens et de tout en donnant des repères aux consommateurs : quatre pastilles pour le vin rouge et
services fin d’morcer des quatre pour le vin blanc. Pour ce aire, on a eu recours à plusieurs outils de commu-
échnges répondn ux nication, notamment la publicité (télévision, radio, magazine, achage en magasin),
objecifs d’un individu ou Internet (questionnaire interacti ) et la promotion (un concours a été organisé en
d’une entreprise. collaboration avec TVA et Canoë). Les résultats ont été immédiats : le système des
pastilles de goût avait une notoriété de 81 % auprès des Québécois après son lance-
ment, et la SAQ a pu voir une
augmentation des ventes des
produits sur lesquels était appo-
sée une pastille. Depuis, une
neuvième pastille a été ajoutée1.
Comme nous venons de le voir,
la publicité et d’autres outils
de communication marketing
jouent un rôle important dans
les programmes de communi-
cation marketing intégrée de
Une publicité de la SAQ qui permet de simplifer l’expérience de magasinage. nombreuses entreprises.
La communication marketing
Le rôle du marketing est de développer un produit ou un service qui satisait les
Marketing mix besoins et les désirs du consommateur, de l’orir à un certain prix, de le rendre
Ensemble des vribles disponible à tel endroit ou au moyen d’un circuit de distribution et d’élaborer un
conrôlbles sur lesquelles programme de communication visant à le aire connaître et à susciter l’intérêt2 à son
le gestionnaire peut agir endroit. Ces quatre éléments, le produit, le prix, la distribution (place) et la commu-
pour eindre les objecifs
nication marketing (promotion), constituent le marketing mix, souvent appelé 4P du
de vene uprès du segmen
visé, nommen le produi, marketing. La principale tâche du gestionnaire du marketing consiste à combiner ces
le prix, l communicion quatre éléments pour en aire un plan marketing qui acilitera les échanges avec le
marketing et la distribution. consommateur.
Chapire 1 • La communicaion markeing inégrée 5
La publicité
La publicité ait réérence à toute orme de communication impersonnelle payée par Publicité
un annonceur ; celui-ci doit en eet assumer le coût de l’espace publicitaire ou du temps toue forme de
d’antenne pour la diusion de son message, contrairement aux messages d’intérêt public. communication
impersonnelle contre
La publicité constitue une orme impersonnelle de communication, car elle ait appel réribuion au suje d’une
aux médias de masse tels que la radio, la télévision, les magazines et les journaux, qui entreprise, d’un produit,
peuvent transmettre un message à une large audience, souvent au même moment. Le d’un service ou d’une idée
caractère impersonnel de la publicité ait réérence à l’impossibilité pour l’annonceur transmise au nom d’un
de connaître sur-le-champ les réactions du récepteur, sau lorsqu’il s’agit d’une publicité commanditaire particulier4.
directe. C’est pourquoi, avant la diusion de son message, l’annonceur doit réféchir à
l’interprétation qu’en era l’audience et aux réactions qu’il créera.
La publicité est la plus connue et la plus discutée des ormes de communication mar-
keting, sans doute en raison de son omniprésence. Comme en témoigne la gure 1.2,
à la page suivante, selon des estimations de la rme Strategic Marketing Counsel Inc.,
Le mix communicationnel
Télévision
23,20 %
Radio
36,70 % Magazines
Quotidiens
3,20 %
3,50 % Dépliants et encarts
Internet
5,30 %
Affichage
5,60 %
11,20 % Publipostage
7,10 % 4,20 %
Autres
Source : associion des nnonceurs du Cnd. (2010). Enquêe 2010 sur les dépenses de communicion mrkeing,
rélisée pr Sregic Mrkeing Counsel, Inc., p. 9.
Cette campagne générique
vise à changer l’image du
fromage et à hausser les
ventes du produit. réalisées pour le compte de l’Association canadienne des annonceurs (ACA), la publi-
cité télévisée représentait environ 37 % des dépenses de communication marketing des
entreprises canadiennes en 20105.
Plusieurs raisons expliquent la place prépondérante qu’occupe la publicité télévi-
sée dans le mix communicationnel de nombreuses entreprises. En premier lieu, la
publicité télévisée peut se révéler un moyen très rentable pour atteindre un vaste
auditoire. Ainsi, le coût de diusion d’un message publicitaire de 30 secondes variait
entre 8 000 $ et 12 000 $ lors de la première cuvée de Star Académie qui, dès le soir
de la première, joignait plus de 925 000 téléspectateurs, soit un coût d’environ 11 $
par 1000 personnes. Le succès de l’émission a été tel qu’au printemps 2003, l’émis-
sion attirait en moyenne, au Québec, 2,3 millions de téléspectateurs en semaine
et 3,0 millions le dimanche soir. Évidemment, les taris publicitaires ont été révi-
sés en conséquence 6. L’achat de la publicité la plus coûteuse revient sans doute
à Chrysler, qui aurait payé six millions de dollars à la chaîne Fox pour diuser
un message de deux minutes destiné à vendre la Chrysler 200 durant le Super
Bowl 2011. L’événement aurait été suivi par 111 millions de personnes7.
La publicité peut servir à créer une image de marque (voir la publicité des fromages
d’ici) et un attrait symbolique envers une société ou une marque. C’est d’autant
plus important pour l’entreprise lorsque la population a du mal à diérencier les
produits ou les services sur la base de leurs caractéristiques onctionnelles. Ainsi,
depuis 1980, Absolut table sur une publicité créative pour positionner sa marque de
vodka comme un spiritueux haut de gamme, branché et rané. La stratégie publi-
citaire consiste à mettre en relie deux caractéristiques uniques du produit : le nom
Absolut et la orme de la bouteille. La plupart des publicités imprimées liées à
cette campagne de longue durée sont conçues expressément en onction du maga-
zine ou de la région où elles paraissent. Cette campagne, qui remporte un succès
presque inégalé dans l’histoire de la publicité, a ait du nom Absolut un synonyme
de vodka importée. Alors que la vente des autres spiritueux a féchi de plus de 40 %
au cours des dernières années, les ventes de la vodka Absolut ont décuplé, et les
diverses marques Absolut se taillent une part de marché combinée de 70 % 8. Dans
le cadre de sa plus récente opération commerciale, l’entreprise a tenté de mettre
encore plus d’accent sur le caractère singulier de sa bouteille. Elle a créé 4 millions
Chapitre 1 • La communication marketing intégrée 7
En général, la promotion des ventes se divise en deux catégories : les activités dirigées Promotion des ventes
vers le consommateur et les activités dirigées vers le réseau de distribution. Ensemble des activités
La promotion dirigée vers le consommateur vise l’utilisateur nal d’un produit ou marketing fournissant une
valeur ou un incitatif et
d’un service. Elle repose sur les bons de réduction, la distribution d’échantillons, les dont le rôle est de stimuler
primes, les remises en argent, les concours, les loteries publicitaires et les présentoirs à court terme les ventes
de publicité sur le lieu de vente. Ces outils promotionnels incitent le consommateur à auprès de l’équipe des
eectuer un achat immédiat et peuvent ainsi aire mousser les ventes à court terme. La ventes, des distributeurs
promotion dirigée vers le réseau de distribution, de son côté, cible les intermédiaires ou du consommateur final.
tels que les grossistes, les distributeurs et les détaillants. Les remises promotionnelles,
les ores à prix spéciaux, les concours de vente et les oires commerciales constituent
autant d’outils promotionnels incitant les membres du réseau de distribution à stocker
et à promouvoir les produits d’une entreprise.
8 PaRtIE 1 • Les principes de l communicion mrkeing inégrée
La publicité nationale
Publicié rélisée pr les grndes enreprises à l’échelle nionle ou dns l plupr des régions d’un pys. L mjorié des
nnonces publiciires des enreprises e des mrques répuées diffusées à l élévision à heure de grnde écoue ou dns
d’ures médis d’impornce à l’échelle nionle ou régionle consiuen des exemples de publicié nionle. Les nnonceurs
recourn à ce ype de publicié cherchen à renseigner le consommeur sur une enreprise ou une mrque, ou à l lui rppeler.
Ils insiseron sur ses crcérisiques, ses vnges ou ses usges e eneron de créer ou de renforcer son imge, de sore que
le consommeur ser disposé à l’cquérir.
PERSPECtIVE
IntERnatIonaLE Ue recee pur vedre u livre v même s srie
1.1
Plusieurs geces de publicié québécises e cdiees d’exisece, l’édieur de tr publié plus de 5 millirds
se démrque sur l scèe ierile. C’es le cs de de livres. Chque mis, celui-ci me e vee près de
l’gece txi, qui sigé, e 2009, ue cmpge pur le 120 uveux ires ds plus de 29 lgues, e ce, ds
cmpe de l’édieur Hrlequi. au curs de ses 60 ées 107 mrchés. tuefis, ds s pricipl mrché, les
10 PaRtIE 1 • Les pricipes de l cmmuici mrkeig iégrée
PERSPECtIVE
IntERnatIonaLE (Suite)
1.1
Street, uri lieu qure semies v le lceme de
twey Wishes. Il flli dc cvicre l clieèle d’cheer
u deuxième uvrge de l’ueur. Cmme les leceurs s
rès sesibles u prix, l’édieur crigi que ceux-ci décide
d’edre le lceme de l versi cuverure suple
à 7,99 $, pluô que d’cheer l versi cuverure rigide à
24,95 $. Efi, cmme c’es suve le cs, l’gece dispsi
d’u budge limié pur eidre les bjecifs du clie.
Sources : Cssies. (2009). Cssies 2009 Cses : Hrlequi’s Wish fr he U.S. Mrke, [E lige], hp://cssies.c/ce/cselibrry/
wiers/2009pdfs/10_C09_Hrlequi_Web_ic_credis.pdf (Pge csulée le 30 cbre 2012) ; Mrees, teres. (30 û 2011). «Wishes d desires
can come true in “twey Wishes” by Debbie Mcmber », exmier.cm, [E lige], www.exmier.cm/review/wishes-d-desires-c-cme-rue-
wey-wishes-by-debbie-mcmber (Pge csulée le 18 cbre 2012).
Chapitre 1 • La communication marketing intégrée 11
Le marketing direct
Le marketing direct est l’un des secteurs d’activité de l’économie canadienne dont Marketing direct
l’accélération de la croissance est des plus marquées. Cet outil de communication Stratégie qui permet de
marketing permet de s’adresser directement à la clientèle visée an de susciter une s’adresser directement
réaction ou une transaction. à la clientèle visée
afin de susciter une
Le télémarketing et les centres d’appels, le publipostage, le catalogue de vente par réaction favorable ou
correspondance et la publicité directe sont tous des outils du marketing direct. une transaction.
Traditionnellement, le marketing direct ne aisait pas partie de la communication
marketing parce que ses objectis, ses stratégies et ses tactiques étaient diférents.
Nous croyons au contraire que le marketing direct constitue un élément important des
programmes de communication marketing, car il est intimement lié à de nombreux
autres outils de communication.
Le marketing direct se révèle particulièrement utile à l’entreprise dont la distribution
des produits aux consommateurs se ait sans intermédiaire, par l’entremise des cir-
cuits traditionnels ou de ses propres représentants. Chaque année, nombre d’entreprises
consacrent de ortes sommes an de constituer et de mettre à jour des bases de données
contenant les adresses ou les numéros de téléphone de leurs clients actuels ou potentiels.
Ces entreprises ont appel au télémarketing pour joindre directement le consomma-
teur dans le but de lui vendre des produits ou des services
ou de déterminer des acheteurs potentiels. Les centres
d’appels traitent les demandes ou les plaintes du consom-
mateur. Le gestionnaire du marketing achemine aussi des
publipostages sous orme de lettre, d’encart, de brochure,
de catalogue ou de DVD. Le but est de ournir au client
potentiel de l’inormation sur les produits ou les services
de l’entreprise. Les techniques de marketing direct servent
aussi à distribuer des échantillons et d’autres articles pro-
motionnels. Le gestionnaire du marketing ait aussi appel
à la publicité directe an de promouvoir un produit ou
un service à l’aide d’une annonce, qu’elle soit télévisée ou
imprimée, et d’inciter le consommateur à acheter directe- Cette publicité de la SSQ, Société d'assurances générales
ment du abricant, comme l’illustre la publicité ci-contre. inc., fait appel au marketing direct.
Le marketing direct a gagné en popularité au cours des deux dernières décennies, Publicité directe
principalement en raison du changement des habitudes de vie et de l’augmentation du Publicité s’adressant
nombre de amilles ayant deux revenus. Par conséquent, le revenu discrétionnaire de personnellement au
plusieurs amilles a connu une hausse spectaculaire, mais celles-ci disposent de moins consommateur à
de temps pour efectuer leurs achats en magasin. De plus, l’accessibilité des cartes de l’aide d’un moyen de
crédit et des numéros de téléphone sans rais, ainsi que la abilité des services de livrai- communication direct
tel que le publipostage,
son, ont avorisé l’achat de produits au moyen du marketing direct. Ces changements le télémarketing, la
ont eu pour efet de aciliter le magasinage et ils expliquent la croissance remarquable télévision, la publicité
de cette technique de vente. imprimée et le réseau
Internet.
Le marketing interactif
Actuellement, on assiste peut-être au changement le plus dynamique et révolution-
naire de l’histoire du marketing. Les changements et la croissance spectaculaire des
communications sont attribuables aux avancées technologiques, dont ont partie les
médias interactis, en particulier le réseau Internet. Les médias interactis assurent la
transmission de l’inormation en temps réel, alors que l’utilisateur peut y prendre part
et en modier la orme et le ond. À l’opposé des modes de communication marketing
12 PaRtIE 1 • Les principes de l communicion mrkeing inégrée
traditionnels tels que la publicité et la promotion des ventes, à sens unique rappelons-le,
ces nouveaux médias permettent à l’utilisateur d’exécuter plusieurs onctions, comme
recevoir et modier de l’inormation et des images, ormuler des demandes, répondre à
des questions et, bien sûr, eectuer des achats. Mis à part Internet, les médias interactis
comprennent les cédéroms, les bornes interactives et la télévision interactive. Touteois,
le média interacti ayant le plus d’impact sur le marketing est sans conteste le réseau
Internet, en particulier le World Wide Web (WWW).
Outre le ait de modier la açon dont l’entreprise conçoit et met en œuvre ses activités et
ses stratégies marketing, Internet constitue un outil de communication à part entière. Des
milliers de sociétés, des multinationales aux petites entreprises locales, ont misé sur un site
Internet an de promouvoir leurs produits et services, de présenter de l’inormation à leurs
clients actuels et potentiels, de communiquer avec les consommateurs et de les divertir.
En raison de son caractère interacti, Internet constitue un mode de communication très
efcace concernant la clientèle. D’ailleurs, reconnaissant les avantages de la communi-
cation dans Internet, de nombreuses entreprises ont élaboré des stratégies Web et ait
appel à des agences spécialisées an qu’elles conçoivent leur site Internet. Cependant,
les sociétés qui exploitent le réseau Internet avec efcacité intègrent leurs stratégies Web
aux autres éléments de leur programme de CMI. Internet peut aussi servir à déployer
tous les éléments du mix communicationnel. Outre le ait de diuser de la publicité sur
le Web, le gestionnaire peut orir des incitatis à l’achat tels que des bons de réduction,
des concours publicitaires et des tirages en ligne, ainsi que mener des activités de mar-
keting direct, de vente personnelle et de relations publiques plus efcaces.
La vente personnelle
Vente personnelle La vente personnelle repose sur un contact direct entre l’acheteur et le vendeur. Ce
Forme de communication contact peut être établi ace à ace ou par l’entremise d’un mode de télécommunication
enre deux individus tel le téléphone. Cette interaction ore une plus grande souplesse au gestionnaire du
u cours de lquelle le marketing lorsque celui-ci communique avec l’acheteur. Le vendeur peut en eet voir
vendeur s’efforce d’ider ou entendre la réaction de l’acheteur potentiel et modier son message en onction de
l’acheteur potentiel à la situation ou des besoins. Nous ne nous pencherons pas ici sur la vente personnelle,
cquérir un produi ou un
service de l’enreprise ou à
étant donné que plusieurs programmes de ormation collégiale et universitaire orent
agir en fonction d’une idée, des cours distincts. Notons qu’il aut s’assurer de la cohérence entre le message du
ou encore de le convincre vendeur et celui que véhiculent les autres outils de communication marketing.
de le faire.
Nombre de gestionnaires du marketing ont érigé des barrières autour des onctions
du marketing et de la communication. Ils ont géré ces onctions en s’appuyant sur des
budgets, des visions du marché et des objectis diérents. Ces spécialistes n’ont pas
compris à quel point il était important de bien coordonner cette vaste gamme d’outils
de communication et de marketing an de communiquer avec efcacité et de présenter
une image cohérente aux clientèles cibles.
L’évolution de la CMI
Au cours des années 1980, plusieurs entreprises ont reconnu la nécessité d’une inté-
gration stratégique de leurs outils de communication marketing. Elles se sont alors
intéressées aux principes de la communication marketing intégrée (CMI). La CMI Communication
consiste en la coordination des éléments du mix communicationnel et des autres marketing intégrée (CMI)
activités marketing permettant de communiquer avec la clientèle de l’entreprise12. Les Concept de planification
gestionnaires du marketing adoptant les principes de la CMI ont demandé à leurs de la communication
agences de publicité d’assurer la coordination des divers outils de communication marketing reconnaissant
la valeur ajoutée d’un
marketing plutôt que de compter avant tout sur la publicité média. Plusieurs sociétés
plan détaillé qui évalue
ont dès lors commencé à aire appel à des spécialistes de la communication autres les rôles stratégiques
que les agences de publicité traditionnelles an d’élaborer et de mettre en place les d’une variété de disciplines
éléments de leurs plans de communication. communicationnelles,
par exemple la publicité,
De nombreuses agences ont répondu à l’appel en aveur d’une plus grande syner- le marketing direct, la
gie des outils de communication marketing en acquérant des rmes de relations promotion des ventes et
publiques ainsi que des rmes spécialisées dans la promotion des ventes et le mar- les relations publiques,
keting direct. Elles se sont ensuite présentées comme des agences de CMI à service et qui intègre ces
disciplines en vue de la
complet15. Quelques agences ont étendu leurs activités à des secteurs autres que la
diffusion d’un message
publicité en vue de contrôler les budgets et les programmes de communication mar- clair, cohérent et
keting de leurs clients. Elles ont cependant eu du mal à leur orir autre chose que percutant13, 14.
de la publicité inventive.
La dénition que ait l’American Association o Advertising Agencies (AAAA) de la
CMI insiste sur l’importance pour l’entreprise d’intégrer toutes les ormes de commu-
nication en vue d’obtenir un eet maximal des eorts en ce sens.
Plusieurs entreprises ont ait leur cette philosophie de la CMI. La CMI leur permet de
gérer et de coordonner leurs programmes de communication marketing et leur assure
de transmettre à leur clientèle un message cohérent sur l’entreprise ou ses marques.
Les principes de la CMI représentent, à leurs yeux, une amélioration par rapport aux
méthodes traditionnelles de traitement des divers éléments de communication et
de marketing qui étaient presque étanches. Plus le gestionnaire du marketing est en
mesure de saisir les subtilités de la CMI, plus il est aussi en mesure de comprendre
que cette dernière ore davantage que des idées quant à la coordination des éléments
des programmes de communication et de marketing. La CMI permet à l’entreprise de
déterminer les méthodes les plus opportunes et les plus efcaces an de communiquer
et de créer des liens avec les clients, les employés, les ournisseurs, les investisseurs, les
groupes d’intérêt et le grand public.
Bien que quelques proesseurs d’université et publicitaires aient remis en cause le
concept de la CMI et suggéré que celui-ci ne pouvait être qu’une olie passagère dont
étaient atteints les gestionnaires16, orce est de constater que le concept est déjà bien
implanté dans de nombreuses entreprises, ses mérites ayant été largement reconnus17.
Nous explorerons maintenant quelques acteurs expliquant le succès de la CMI.
14 PaRtIE 1 • Les principes de l communicion mrkeing inégrée
L’importance de la CMI
Nous l’avons vu, les entreprises modiient leurs açons de commercialiser et de
promouvoir leurs produits et services. Elles ne peuvent plus s’en remettre à un seul
outil de communication. Elles doivent plutôt recourir à des méthodes qui leur per-
mettront de livrer aux clientèles visées des messages de la plus grande ecience. Pour
atteindre sa cible, l’entreprise doit d’abord élaborer un programme de CMI reposant
sur une combinaison judicieuse d’outils et de techniques de communication marketing ;
elle doit ensuite dénir le rôle et le degré d’utilisation de chacun, puis coordonner leur
utilisation. Si ces exigences semblent tomber sous le sens, deux raisons impérieuses
expliquent pourquoi la plupart des rmes s’appuient désormais ortement sur la CMI.
Chapitre 1 • La communication marketing intégrée 17
Le marketing relationnel
De nos jours, la majorité des gestionnaires du marketing recherchent plus qu’un
échange ou une transaction unique avec leurs clients. Les entreprises privilégiant
Plusieurs organismes sans but lucratif (OSBL) font appel à la publicité pour atteindre leurs
objectifs commerciaux.
18 PaRtIE 1 • Les pricipes de l commuicio mrkeig iégrée
PERSPECtIVE
1.2 Ue perspecive élrgie de l CMI
Do Schulz, de l’Uiversié norhweser, plide pour ue u modèle de mrkeig fodé sur l commuicio.
opique ecore plus lrge de l CMI. Celle-ci iedri compe Ils soulige l’imporce de plifier l’esemble des
de oues les sources de cocs qu’u clie cuel ou commuicios d’ue ereprise ou d’ue mrque
poeiel d’u produi ou d’u service pourri voir vec ue puisque celles-ci, colleciveme, crée, miiee
mrque ou ue ereprise. De l’vis de M. Schulz e d’ures ou affaiblissent la relation de l’entreprise et du
spécilises, les ereprises doive border l CMI à prir consommateur ou de l’interlocuteur et, en fin de compte,
d’u pl d’esemble qui ie compe de l mière do cofère à l mrque s vleur. Les civiés ouch
elles commuique vec leurs clies pour oues leurs l’orgisio, le mrkeig mix e l commuicio
civiés de mrkeig – e o uiqueme sous l’gle de l marketing de l’entreprise sont empreintes de
communication. communication et ont pour but d’attirer et de fidéliser
Les ueurs tom Duc e Sdr Moriry ffirme que les clies. C’es pourquoi les messges peuve,
l CMI fi prie iégre de l ouvelle géério selo les ueurs, proveir de rois sources : l’orgisio,
d’pproches mrkeig uxquelles fo ppel les le marketing et la communication marketing.
ereprises fi de cocerer dvge leurs effors nombre d’specs des priques e de l philosophie de
pour créer, éblir e reforcer des lies vec leurs l’orgisio ouche l commuicio e exerce ue
clients et d’autres parties. Les auteurs ont mis au point iuece sur les relios de l’ereprise vec ses clies
Chpire 1 • L commuicio mrkeig iégrée 19
PERSPECtIVE
1.2 (Suite)
e les ures ierlocueurs. Sogeos à l missio, ux reforcée pr l srégie de l sociéé, qui es de vedre ses
méhodes de recrueme, ux œuvres de biefisce produis exclusiveme ds des bouiques, des bijoueries e
soueues pr l’ereprise, à l culure iere e à l fço des mgsis de déil exclusifs.
de répodre ux demdes. L sociéé nike, pr exemple, E ce qui ri à l commuicio mrkeig, tom Duc
éé l’obje d’ue publicié égive ss précéde. Selo e Sdr Moriry ffirme que pour créer des percepios
certaines sources, la multinationale américaine aurait cohérees chez les clies e les ures ierlocueurs
embuché de l mi-d’œuvre ifile ds ses usies de de l’ereprise, chque messge doi êre coçu à prir
l’asie du Sud-Es. Leurs codiios de rvil, misérbles d’ue seule pleforme sur les pls de l’exécuio e de l
semble--il, o eché so imge uprès de ombreux srégie. Pour ce fire, le gesioire doi iégrer les divers
jeues cosommeurs. nike dû se prêer u jeu des messages émanant de la communication marketing
civiés de relios publiques pour démeir ces llégios et coordonner les actions des interlocuteurs au cours
e redorer so imge uprès de ce public. du processus d’élborio du pl de CMI – gece de
Chque spec du mrkeig mix rsme u messge publicié, firme de relios publiques, spécilises de l
ux cosommeurs e ux ures ierlocueurs. Le promoio des vees, firme de cocepio de codiioe-
desig, l’pprece, le prix, le service près-vee, le lieu ment, agence spécialisée en marketing direct et agence de
et le moment de la distribution sont autant d’éléments publicié iercive. L’objecif cosise à s’ssurer que ous
qui permero u cosommeur de irer ses propres les éléments de la communication marketing présentent
coclusios à propos d’u produi. aisi, u prix élevé, l e posiioe l’ereprise ou l mrque d’ue mière
forme, le codiioeme, le om de l mrque ou l’imge cohéree, à prir d’ue voix, d’u syle e d’ue
du mgsi où le produi es vedu peuve êre ierpréés imge uiques.
comme u gge de qulié. Moblc, pr exemple, fi Mlgré so imporce, l préseio d’ue perspecive
ppel à u desig clssique, à u om de mrque évoceur élrgie de l CMI dépsse le cdre du prése ouvrge,
e à des prix élevés pour posiioer ses sylos hu de qui es dvge ceré sur l plificio du mix
gmme, de qulié supérieure. Cee imge de presige es communicationnel.
La planifcation de la CMI
Lorsqu’elle élabore une stratégie de communication, l’entreprise combine les éléments
du mix communicationnel en prenant soin d’équilibrer les orces et les aiblesses de
chacun an de mener une campagne ecace. C’est ce que nous appelons la gestion Gestion de la
de la communication marketing. Le gestionnaire doit alors réféchir aux outils de communication
marketing
communication marketing à privilégier et à la manière de les combiner an d’atteindre
les objectis de marketing et de communication. La direction de l’entreprise, de son Procédé de coordination
côté, doit répartir son budget de communication marketing entre les éléments du ere les élémes du mix
communicationnel.
mix communicationnel.
Quel pourcentage du budget devra-t-on allouer à la publicité, à la promotion des
ventes, au marketing direct et à la vente personnelle ?
Plusieurs acteurs sont soupesés lors de l’élaboration du mix communicationnel, notam-
ment le type de produit, le marché à privilégier, le processus décisionnel de l’acheteur, la
phase du cycle de vie du produit et les circuits de distribution. En général, l’entreprise
commercialisant des produits et des services de consommation diuse de la publicité
dans les médias de masse an d’atteindre les consommateurs. En revanche, l’entreprise
évoluant dans le domaine du marketing interentreprises, domaine qui exige souvent de
vendre des produits et des services complexes, coûteux et comportant un risque pour
l’acheteur, se tourne vers la vente personnelle. Cette entreprise peut touteois recourir
à la publicité pour accomplir certaines activités importantes, par exemple accroître la
notoriété de l’entreprise et de ses produits, ournir des arguments à sa orce de vente et
rassurer les consommateurs sur les achats qu’ils ont eectués.
20 PaRtIE 1 • Les principes de l communicion mrkeing inégrée
s’est appuyée sur une recherche marketing an d’évaluer ses programmes antérieurs,
l’entreprise doit aussi les passer en revue.
En outre, l’analyse interne doit évaluer les orces et les aiblesses de l’image de l’entre-
prise ou de la marque. L’image de l’entreprise ou de la marque a souvent une incidence
importante sur la manière de promouvoir ses produits et services.
Les entreprises ou les marques nouvelles, ou celles qui sont perçues d’une açon négative,
doivent redorer leur image et insister sur les avantages et les caractéristiques du produit
ou du service. En revanche, l’entreprise réputée ou celle qui projette une bonne image
a une longueur d’avance au moment de commercialiser ses produits ou ses services.
L’analyse interne permet d’évaluer les capacités de l’entreprise, son aptitude à élaborer
et à mettre sur pied un programme de communication marketing efcace et l’organisa-
tion du service de communication marketing. Cette orme d’analyse peut aussi révéler
l’incapacité de l’entreprise à planier, à mettre en œuvre et à diriger certains volets de ce
programme. Dans ce cas, elle serait bien avisée de chercher de l’aide auprès d’une agence
de publicité ou d’une rme spécialisée en communication marketing. Lorsqu’elle ait
déjà appel aux services d’une agence de publicité, l’entreprise doit examiner la qualité de
son travail. Elle doit aussi porter une attention particulière aux résultats des campagnes
actuelles et précédentes.
Le tableau 1.1 présente une liste d’éléments à considérer lors de l’analyse de la
communication marketing. Pour ce qui est de certains éléments internes, il est
possible que l’entreprise ne puisse pas compter sur des renseignements disponibles
dans l’organisation ; ces renseignements doivent donc être recueillis à l’occasion d’une
analyse externe.
L’analyse externe
Analyse externe Comme l’illustre le tableau 1.1, à la page précédente, l’analyse externe porte sur les
Analyse des données caractéristiques des clients de l’entreprise, les segments de marché, les stratégies
de l’environnemen de positionnement, la concurrence et l’environnement marketing. Les caractéris-
exerne d’une enreprise, tiques des consommateurs, les comportements d’achat, les processus décisionnels
incluant les facteurs et les acteurs infuant sur les décisions d’achat occupent une place importante dans
poliiques, culurels, l’analyse externe.
sociux, démogrphiques,
légux, inernionux L’attention doit aussi se concentrer sur les perceptions, les attitudes, les habitudes de vie
e environnemenux, et les critères d’achat des consommateurs. Des études en marketing se révèlent souvent
afin de déterminer des
nécessaires pour répondre à quelques-unes des questions précédentes. L’évaluation du
tendances et leur impact
sur l’organisation. marché constitue un élément clé de l’analyse externe. Les acteurs d’attractivité des
segments de marché doivent être évalués et les segments visés, dénis.
Le volet externe de l’analyse de situation du programme de communication mar-
keting comporte aussi un examen des concurrents directs et indirects. L’attention
doit se concentrer sur les orces et les aiblesses, les segments visés, les stratégies
de positionnement et les stratégies de communication marketing de ses principaux
concurrents. L’entreprise doit aussi considérer l’importance et la répartition de leurs
budgets de communication marketing, leurs stratégies médias et les messages qu’ils
adressent au marché.
des autres onctions relatives à la CMI, l’entreprise peut retenir les services d’autres
rmes spécialisées en communication marketing telles que les agences de promotion
des ventes, de marketing direct, de marketing interacti, de même que les rmes de
relations publiques.
que vous puissiez élaborer un programme de CMI. Le manuel comprend six parties
destinées à améliorer votre compréhension des divers enjeux.
La première partie, intitulée « Les principes de la communication marketing inté-
grée », regroupe les chapitres 1, 2 et 3. Elle vise à vous amiliariser avec les principes
de la CMI et à mettre en relie son apport au marketing. Le chapitre 1 ournit une
brève description de la CMI. Le chapitre 2 traite du rôle des outils de CMI dans le
domaine du marketing, de la segmentation des marchés et du positionnement des
produits et des services et examine leur apport dans la conception d’un programme de
CMI. Le chapitre 3, de son côté, présente les principaux interlocuteurs du secteur
de la communication marketing.
La planication, l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de CMI efcace
nécessitent une bonne compréhension du comportement du consommateur et
du processus de communication. Nous abordons les théories sur le comportement
du consommateur et nous présentons divers modèles de communication aux cha-
pitres 4 et 5, respectivement. Le chapitre 6 explore davantage les modèles de com-
munication présentés au chapitre précédent et explique la açon de déterminer
des objectis de communication en vue d’atteindre les eets escomptés. Ces trois
chapitres constituent la deuxième partie du manuel, intitulée « Le consommateur :
au cœur de la communication marketing intégrée ». Cette section a pour but de vous
orir un cadre conceptuel qui servira à la prise de décisions lors de l’élaboration du
plan de CMI.
Le message que nous tentons de transmettre se trouve au cœur de la communication
marketing. La troisième partie, intitulée « La construction du message », ait état de
décisions que doit prendre l’entreprise pour ormuler un message convaincant. Les
aspects sans doute les plus intéressants de la CMI ont l’objet des chapitres 7 et 8, qui
abordent les décisions relatives à la stratégie et aux tactiques de création permettant
d’obtenir des annonces dynamiques et stimulantes.
La quatrième partie, intitulée « La communication du message », traite des décisions
relevant de la stratégie et des tactiques médias. Alors que le chapitre 9 présente
les grands principes de la planication média, les chapitres 10, 11 et 12 traitent de la
sélection des médias traditionnels, c’est-à-dire la télévision, la radio, les magazines, les
journaux, les médias hors domicile et de soutien.
Les troisième et quatrième parties du manuel sont réunies pour cerner le volet publi-
citaire du programme de CMI.
Nous porterons ensuite notre attention sur les autres volets du mix communicationnel,
soit la promotion des ventes, les relations publiques, le marketing direct et le mar-
keting interacti, dans la cinquième partie, intitulée « Le renorcement du message ».
Un chapitre est consacré à chaque outil et, comme nous l’avons ait dans les chapitres
portant sur la publicité, nous discuterons de la contribution de chaque outil à l’atteinte
des objectis de communication.
La sixième et dernière partie, intitulée « L’implantation, le contrôle et le suivi du
programme de communication marketing intégrée », montre comment les entre-
prises mettent en place la CMI. Nous nous concentrerons d’emblée sur l’efcacité
d’une publicité et sur d’autres ormes de communication. Enn, nous nous pencherons
sur les acteurs réglementaires, sociaux et économiques qui ont une incidence sur le
programme de communication marketing de l’entreprise.
28 PaRtIE 1 • Les principes de l cmmunicin mrkeing inégrée
Résumé
La publicité et les autres formes de communication marketing plus efficiens e plus efficces. Plusieurs fceurs expliquen
font partie intégrante de la démarche marketing de la plupart le succès de l CMI uprès des gesinnires, des publiciires
des enreprises. Les élémens du mrkeing mix cmprennen le et des autres spécialistes de la communication marketing. La
prdui u le service, le prix, l disribuin e l cmmunicin crissnce rpide de l CMI peu, enre ures, s’expliquer pr
marketing. les changements de comportement des consommateurs, les
vncées echnlgiques e les rnsfrmins dns le sec-
L cmmunicin mrkeing s’ppuie sur un mix cmmuni-
eur des médis. Le muvemen fvrble à l CMI es ussi
cinnel cmprenn l publicié, l vene persnnelle, les
ribuble ux nuvelles priques de gesin cncernn l
relins publiques, l prmin des venes, le mrkeing
mise en mrché des prduis e des services. Prmi les prin-
direct et le marketing interactif. La place de chacun dans le
cipux chngemens, sulignns l réducin des budges
prgrmme glbl de mrkeing dépend des vnges e
cnscrés à l publicié u prfi de ceux qui sn llués à
des incnvéniens qu’il cmpre. au mmen de cncevir
l prmin des venes, le dévelppemen e l crissnce
son programme de communication marketing, le gestion-
rapide du marketing par bases de données et la fragmentation
nire du mrkeing di décider des uils à privilégier e de
des médias.
leur inégrin fin d’eindre les bjecifs de cmmunic-
tion et de marketing de l’entreprise. L gesin d’un prgrmme de CMI efficce repse sur l cr-
dinin des élémens du mix cmmunicinnel. Le mdèle du
La publicité dans les médias de masse a longtemps dominé la
prcessus de plnificin de l CMI de l figure 1.4, ux pges 21
fonction communicationnelle dans les entreprises.
e 22, cmpre plusieurs épes : revir le pln mrkeing, év-
tuefis, un nmbre crissn d’enreprises recnnissen luer la situation de la communication marketing, déterminer les
l’importance de la coordination des éléments de communica- bjecifs du pln de CMI, cncevir des prgrmmes de CMI e,
in e de mrkeing pur élbrer des prgrmmes de CMI enfin, mere en œuvre e cnrôler le pln de CMI.
Mots clés
Questions de discussion
1. Exminez chque ouil de communicion mrkeing – 4. De nos jours, plusieurs promoions des venes ressemblen à
publicié, promoion des venes, relions publiques, mrke- des publiciés. Pourquoi ?
ing direc, mrkeing inercif e vene personnelle – qui 5. L figure 1.3, à l pge 8, présene une clssificion de
serviri à commerciliser une nouvelle voiure suscepible la publicité destinée au marché de consommation et à
d’inéresser les nouveux diplômés. Expliquez pourquoi l’indusrie. Choisissez une cégorie de publicié desinée
chque ouil se révéleri efficce ou inefficce pour au marché de consommation et une catégorie de publi-
ccroîre l nooriéé e les venes du produi. cié desinée à l’indusrie. trouvez une nnonce qui es
2. Pour chcune des mrques ci-près, indiquez l’ouil de un exemple de chcune. Discuez des objecifs qui sous-
communicion le plus imporn e précisez l rison enden les cmpgnes de chque enreprise.
de vore choix : Molson Ex, telus e le gouvernemen 6. Discuez du rôle du mrkeing direc en n qu’ouil de l
du Cnd. CMI en prên enion ux diverses formes de ce élémen
3. Du poin de vue du consommeur, quelles mrques cn- du mix communicionnel.
diennes ures que celles que nous vons vues dns le 7. anlysez le rôle du réseu Inerne dns un progrmme de
présen chpire on obenu un grnd succès u cours de l CMI. Indiquez en quoi Inerne peu servir ux élémens du
dernière nnée grâce à un pln de CMI ? mix communicionnel.
2
La communication marketing
intégrée au cœur de
l’action marketing
Objectifs d’apprentissage
Mise en situation
GURU, faire sa place en redéfinissant sa catégorie
Amorcé en Autriche vers 1987, le développement des boissons énergisantes, véritable phé-
nomène mondial, a pris son essor en Amérique du Nord 10 ans plus tard, avec la naissance
de la marque Red Bull. En 1999, deux ans après, la marque Boisson Énergie GURU
était oferte au Québec. Pour une marque québécoise telle que GURU, réussir à aire sa
place parmi les grands du domaine tient de la gageure. Les clés du succès de la marque ?
D’abord, un positionnement original. Afronter Red Bull, Coca-Cola et Pepsi, des sociétés
disposant de moyens considérables, exigeait de dénir son propre territoire. Ensuite venait
Chapitre 2 • La communication marketing intégrée au cœur de l’action marketing 31
L
’exemple de la marque GURU présente, en ligrane, plusieurs stratégies ou
logiques marketing que nous mettrons en exergue dans le présent chapitre.
Au premier rang de celles-ci, on trouve notamment un choix judicieux des
clientèles à privilégier, choix ondé sur une solide compréhension du marché, ainsi
que sur l’élaboration d’un programme de communication en lien étroit avec les nom-
breuses composantes du marketing mix. Nous nous concentrerons particulièrement
sur ce rôle de la communication dans les stratégies marketing et montrerons en quoi
l’arrimage des décisions de communication avec les autres éléments du marketing
mix s’avère indispensable. Cette cohérence, ou synergie, est la condition essentielle
de l’élaboration d’un programme de CMI ecace. Le modèle de la figure 2.1, à la
page suivante, nous montre comment la publicité et la promotion s’intègrent aux
programmes stratégiques de marketing.
Ce modèle se compose de quatre éléments principaux : l’analyse du marché, le choix
des audiences à rejoindre, l’élaboration du programme de marketing (ce qui comprend
32 PARtIE 1 • Les principes de la communicaion markeing inégrée
vu, la stratégie marketing repose avant tout sur une analyse de la situation du marché.
Cette analyse consiste en une évaluation détaillée des conditions du marché auxquelles
ont ace l’entreprise, ses gammes de produits et services ou ses marques. L’analyse de
la situation permet à l’entreprise d’avoir une meilleure idée à la ois du marché, des
débouchés commerciaux et de la concurrence.
L’analyse de la concurrence
L’une des missions importantes de l’équipe qui élabore les plans et les stratégies mar-
keting est d’analyser la concurrence directe d’autres marques ou la concurrence, plus
indirecte il est vrai, de produits de substitution. Le cas échéant, l’équipe étudie aussi les
produits de l’entreprise qui se concurrencent ; on parle alors de cannibalisation. Lay’s en
sait quelque chose : en termes de parts de marché, les gains aits grâce à ses nouvelles
croustilles cuites au our et à aible teneur en gras l’ont surtout été au détriment de sa
principale marque de croustilles ! En outre, au même moment, de nouveaux consom-
mateurs se laissaient gagner par des marques concurrentes. Et, comme si ce n’était
pas assez, Lay’s a dû aussi aire ace à une concurrence renorcée de certains types de
grignotines, tels que les bretzels et les craquelins. D’aucuns ajouteront enfin que cer-
tains autres produits moins gras représentent également un choix du consommateur
et qu’ils concurrencent donc les produits Lay’s de manière moins directe – les ruits
séchés, par exemple.
34 PARtIE 1 • Les principes de la communicaion markeing inégrée
Ce cas montre qu’il est essentiel pour les gestionnaires de reconnaître qu’ils se livrent
une concurrence élargie afin d’accaparer une part du revenu discrétionnaire du
consommateur, un revenu marginalement toujours décroissant. C’est pourquoi il est si
important pour eux de comprendre les critères à partir desquels les clients éventuels
dépensent leur argent.
La chute spectaculaire des ventes de motocyclettes aux États-Unis, à la fin des années
1980 et au début des années 1990, constitue un exemple de l’importance d’une com-
préhension large de son marché. Si cette baisse refète en ait de nouvelles tendances
démographiques associées au vieillissement de la population, on peut aussi attribuer
ce ralentissement des ventes au grand nombre de véhicules et de produits récréatis
oerts au consommateur : motomarine, équipement de conditionnement physique,
bain à remous, cinéma maison ou téléviseur à écran plat. Les spécialistes du marke-
ting de Honda et de Harley-Davidson ont dû convaincre les acheteurs potentiels que
l’expérience vécue sur le siège d’une motocyclette valait bien celle des autres produits
récréatis. Grâce à des stratégies marketing et de communication gagnantes, ce sec-
teur est parvenu à renverser la tendance, ses ventes augmentant de 25 % vers la fin
des années 19902. Depuis, sans atteindre un même niveau de croissance, leur situation
s’est redressée.
Lors de l’élaboration de sa stratégie marketing, l’entreprise s’eorce de déterminer
Avantage concurrentiel un avantage concurrentiel. Cet atout, à la source d’une supériorité relative de
Élémen unique conféran l’entreprise, peut être obtenu, entre autres, par des produits de qualité vendus à prix
au produi ou au service supérieur, un meilleur service à la clientèle, des prix plus avantageux attribuables à
une qualié ou une valeur des rais de production inérieurs, le contrôle de certains circuits de distribution ou
supérieure aux produis les caractéristiques uniques du produit ou du service lui-même. Dans tous les cas, la
concurrens. communication de cet avantage concurrentiel est déterminante, car c’est d’elle que
dépend en grande partie le bon positionnement du produit sur les marchés. Au-delà
de la valorisation des propriétés distinctives du produit, une image de marque orte
et positive permet aussi à l’entreprise d’obtenir un avantage concurrentiel. C’est par
exemple le cas pour Colgate (dentirice), Campbell (soupes), Adidas (chaussures
de sport), Apple (électronique) ou Subway (res-
tauration rapide).
Sur ce plan, nombre d’annonceurs ont récemment
été l’objet de critiques en raison de leur vision à court
terme. On leur reproche de consacrer moins d’argent
à l’amélioration des produits signés par leurs marques
qu’aux promotions auprès de leurs distributeurs3. De
nombreux spécialistes de la communication, dont les
agences de publicité, ont mis en garde ces annonceurs
contre le risque associé à la non-protection du capi-
tal lié aux marques et aux ranchises. Certains ont
répondu à cette mise en garde par un accroissement
de leurs investissements publicitaires, reconnais-
sant de facto la valeur associée à la construction de
marques ortes. Sans produits ou services de qualité à
la clé, celles-ci ne peuvent pourtant espérer s’imposer
de açon durable.
Par ailleurs, l’entreprise doit aussi se préoccuper
des mutations constantes de son environnement
Cette annonce de la marque Lego, par sa magie, éveille concurrentiel. Les programmes de marketing de la
l’imaginaire des grands comme des petits. concurrence peuvent, en eet, avoir d’importantes
Chapitre 2 • La communication marketing intégrée au cœur de l’action marketing 35
La détermination des
marchés à privilégier
Après avoir évalué les débouchés que représentent
divers marchés et analysé la concurrence, l’en-
treprise est à même de choisir un ou plusieurs
segments de marché sur lesquels elle concentrera McDonald’s propose une variété de produits sur différents
marchés internationaux.
sa stratégie marketing et ses eorts de vente. Elle
établit par la suite ses objectis quant
au chire d’aaires, à la part de mar-
ché et à la rentabilité attendue, selon le
créneau qu’elle souhaite occuper.
Le processus de détermination des
marchés à privilégier, présenté à la
gure 2.2, comporte trois volets prin-
cipaux : la segmentation du marché, la
détermination du segment à privilégier
et la dénition de la stratégie de posi-
tionnement du produit ou du service
sur ce marché choisi. La détermination
du marché à rejoindre correspond à une
base ondamentale de la stratégie d’a-
aires de l’entreprise et est intimement
« Familiprix, là où ça fait mal. » Les pharmaciens de Familiprix se mettent
liée au déploiement ultérieur de sa stra- de nouveau à la place de leurs clients dans une campagne télé signée Lg2.
tégie publicitaire et promotionnelle. Une façon originale d’interpeller les consommateurs par la mise en scène
Une partie des objectis de commu- de situations multiples.
nication en dérivent, les stratégies de
communication mises de l’avant servant à atteindre ces objectis. Les objectis com-
merciaux et les stratégies promotionnelles et de communication sont autant d’éléments
qui varient donc grandement selon la açon d’aborder le marché.
Détermination
Segmentation Définition de la stratégie
du segment
du marché de positionnement
à privilégier
36 PARtIE 1 • Les principes de la communicaion markeing inégrée
La segmentation du marché
Au moment de choisir un marché privilégié, le gestionnaire cerne les besoins d’un
groupe de consommateurs ou segment, choisit un ou plusieurs segments à servir et
conçoit par la suite des programmes de marketing adaptés à chacun d’eux. Cette pra-
tique est de plus en plus nécessaire, en raison notamment des transormations rapides
du marché, ainsi que de la diversifcation des besoins, des attitudes et des habitudes
des consommateurs, sans parler de leurs désirs, la véritable base de travail d’un ges-
tionnaire de marque. Cette nécessité s’explique aussi par l’intensifcation de la pression
de la concurrence. Un nombre accru de gestionnaires s’est ainsi amiliarisé avec les
diérentes méthodes de segmentation. Cette évolution a été acilitée par l’accessibilité
plus aisée à des sources de données fiables. Le succès de cette pratique repose en eet
avant tout sur une bonne connaissance des besoins ou des désirs du consommateur.
Plus le gestionnaire du marketing est en mesure de répondre à ces besoins ou désirs,
plus les programmes de communication mis en place ont de chances de persuader le
consommateur potentiel que les produits ou les services oerts sont véritablement en
mesure de répondre à ses attentes.
Principales Variables de
dimensions segmentation Typologie caractéristique
A) Variables de segmentation et typologie des marchés de grande consommation
Éendue des zones méro- Moins de 5 000 habians ; enre 5 000 e 19 999 ; enre 20 000 e 49 999 ;
poliaines d’éude enre 50 000 e 99 999 ; enre 100 000 e 249 999 ; enre 250 000 e 499 999 ;
enre 500 000 e 999 999 ; un million e plus
Éape du cycle de vie de la Jeune célibaaire ; jeunes mariés, sans enfan ; jeunes mariés don le benjamin
famille a moins de 6 ans ; jeunes mariés don le benjamin a 6 ans ou plus ; mariés
plus âgés avec enfans ; mariés plus âgés sans enfan de moins de 18 ans ;
célibaaire plus âgé ; aures personnes mariées plus âgées sans enfan de
moins de 18 ans
Âge des enfans Sans enfan de moins de 18 ans ; benjamin âgé de 6 à 17 ans ; benjamin
de moins de 6 ans
Communaué culurelle
d’origine
Siuaions d’acha
Nooriéé e inenions Voloné d’acha Non informé ; au couran ; informé ; inéressé ; a l’inenion d’acheer
Condiion d’acha type d’acivié d’acha Demande un minimum d’effors ; acha comparaif ; exige un effor pariculier
Caracérisiques de l’organisaion
Démographiques Code de la classificaion Code à deux chiffres ; code à rois chiffres ; code à quare chiffres
ype des indusries (CtI)
Chiffre d’affaires annuel Moins de 1 million de dollars ; enre 1 e 10 millions de dollars ; enre 10 e
100 millions de dollars ; plus de 100 millions de dollars
Siuaions d’acha
Applicaion Usage de bureau ; usage limié dans la producion ; for usage dans la producion
des personnes de plus de 30 ans), son revenu (dévaler les pentes d’un centre de ski
coûte très cher de nos jours) et son état matrimonial (le ait ou non d’être accompagné).
Intéressons-nous à présent aux ondements de la segmentation et explorons quelques
stratégies de communication qui en découlent.
PERSPECtIVE
2.1 L’Oréal Paris – Couleur Expere ou les secres d’une campagne
de communicaion inégrée réussie
Au Canada, le lancemen de la marque L’Oréal Paris – Des équipes de promoion son allées à la renconre des
Couleur Expere, qui a eu lieu en 2003, devai d’emblée consommaeurs dans de nombreux cenres commerciaux
répondre à rois objecifs : 1) raviver ou d’abord une parou au pays. L’Oréal esime ainsi avoir join près de
caégorie de produis devenue erne, faue d’innovaion ; 250 000 personnes e avoir disribué environ 70 000 brochures
2) améliorer ensuie la renabilié de cee caégorie par d’informaion.
l’inroducion d’une marque don le prix éai neemen
plus élevé ; 3) répondre enfin à la demande grandissane des Une campagne publicitaire grand public
consommarices pour une coloraion à domicile mulions de Un ensemble de médias bien ciblés a permis de
qualié professionnelle. couvrir la campagne publiciaire grand public de la
Le lancemen de la marque L’Oréal Paris – Couleur Expere nouvelle coloraion mulions : élévision, magazines e
a eu lieu en même emps dans plusieurs pays, don les panneaux-affiches, noammen à torono, où des affiches
Éas-Unis. C’es ouefois au Canada que l’on a enregisré exérieures excepionnellemen bien siuées on annoncé
les résulas les plus remarquables. La clé de ce succès ien la marque cinq mois duran. L’Oréal a aussi fai diffuser
en un seul mo : intégration. On ne compe plus les effors des infopubliciés de 30 minues e choisi un nouveau
de communicaion déployés : campagne d’informaion pore-parole masculin.
auprès de la presse spécialisée e des expers du domaine,
valorisaion éudiée e soignée des produis en magasin, Et Internet ?
diffusion d’une infopublicié de 30 minues, campagne L’Oréal a aussi misé sur un sie Inerne pour faire
Inerne e opéraions de promoion dans des cenres connaîre les avanages de sa nouvelle marque. Un ouil
commerciaux de torono, de Monréal e de Vancouver. ineracif permeai aux inernaues de voir les résulas
de coloraion possibles. Afin d’airer les consommaeurs
Une campagne de prélancement vers ce sie, L’Oréal a organisé un concours d’une durée
La rès large couverure médiaique, obenue rapidemen, de six semaines e a diffusé diverses annonces en ligne.
a eu pour effe de renforcer l’inérê à l’égard d’un produi Le concours « Soirée de filles » éai invian, chaque
encore inconnu de leaders d’opinion exerçan une inuence consommarice devan y faire pariciper rois amies.
considérable sur les consommaeurs. Le markeing viral a largemen conribué au succès de
la campagne publiciaire, permean de recueillir de
Destination : les magasins et les centres précieux renseignemens sur des clienes poenielles. Ainsi,
commerciaux on a dénombré plus de 250 000 visies dans le sie, don
L’Oréal Paris a d’abord ablé sur des présenoirs de grande 190 000 visieurs uniques. Le concours à lui seul a airé
qualié pour faire connaîre Couleur Expere. Différens 72 000 paricipanes.
réseaux de disribuion se son chargés de la visibilié de cee Le lancemen de L’Oréal Paris – Couleur Expere n’aurai
nouvelle coloraion à domicile. En raison du posiionnemen pu obenir un el succès sans la mise en place d’un plan de
pariculier de la marque, le fabrican de cosméiques n’a fai communicaion markeing cohéren e parfaiemen inégré.
appel à aucune offre promoionnelle. De fai, il a disribué sa Chapeau aux parenaires de L’Oréal Paris qui, dans un cour
marque uniquemen dans des chaînes suscepibles de mere délai de cinq mois, on réussi par leurs effors à faire de ce
en valeur la collecion enière. lancemen un des plus specaculaires au pays !
de repérer ce 20 % d’acheteurs, il est bien sûr possible d’obtenir une bien meilleure
répartition des eorts de mise en marché.
En résumé
La segmentation des marchés est une activité continue. Elle prend racine dans la
compréhension des attentes et des désirs des consommateurs, placés dans un environ-
nement concurrentiel particulier. C’est
lors de l’analyse de situation que le spécia-
liste du marketing tente d’intégrer toutes
les données qu’il est susceptible d’obte-
nir sur un marché. Quels sont les besoins
insatisaits ? Quels sont les avantages recher-
chés ? Quelles caractéristiques distinguent
les groupes recherchant tels produits
ou tels services ? Après avoir délimité le ou
les segments à viser, on gagne souvent à
recueillir une oule de renseignements
additionnels afin de mieux comprendre les
besoins de ce ou ces groupes.
Ainsi, une ois qu’un segment précis est
défini selon les avantages que recherchent
les consommateurs, le gestionnaire doit
prendre un soin tout particulier à préci-
Par une campagne audacieuse, Allegra cherche à rappeler les bénéfces ser les caractéristiques de ce groupe, en
de ses produits. termes de style de vie, de démographie
Chapitre 2 • La communication marketing intégrée au cœur de l’action marketing 41
comme de toute autre variable jugée pertinente. Son objecti est toujours le même :
parvenir à caractériser et à comprendre les besoins du segment privilégié. Il complète
souvent son analyse à l’aide de critères de segmentation ondés sur les comportements.
Lors de l’achat de bottes de ski, par exemple, le consommateur est à la recherche
d’avantages précis selon le type de ski qu’il pratique (souplesse ou rigidité de la botte,
etc.) Le maximum d’éléments d’inormation devraient alors être réunis pour esquisser
un profil complet du skieur et lui proposer le produit le plus adapté possible. Plus le
gestionnaire est à même de segmenter le marché, plus sa compréhension se révèle pré-
cise et nuancée. Touteois, plus le marché est divisé en groupes restreints et homogènes,
plus la mise en œuvre de stratégies marketing diférenciées s’avère ardue. Il y a donc
une limite au nombre de segments qu’il est utile de distinguer.
Lors de la planification de ses activités de communication, le responsable du marketing
doit ainsi évaluer si le segment visé est assez important pour justifier le déploiement
d’une stratégie adaptée. D’autres questions se posent parois. Par exemple, est-il vrai-
ment possible d’atteindre eficacement ce segment par le biais d’un programme de
communication ?
Vous verrez, au chapitre 9, qu’il n’existe parois aucun média permettant de joindre le
groupe choisi ou qu’il s’avère impossible de concevoir un programme distincti afin de
l’atteindre. L’entreprise ne dispose peut-être pas non plus des ressources nécessaires à l’éla-
boration de campagnes publicitaires adaptées ; sa orce de vente est peut-être insufisante
pour couvrir tous les segments, etc. Plusieurs sociétés proposent désormais des services de
recherche afin d’aider le gestionnaire à définir ses marchés et à concevoir des stratégies qui
lui permettront de les atteindre. Les méthodes VALS et PRIZM, dont il a été question
précédemment, correspondent à de tels services ; d’autres méthodes encore privilégient
des données démographiques, socioéconomiques et géographiques afin de regrouper
les oyers de consommateurs en microsegments. Il revient à l’utilisateur de la méthode
de déterminer si ces micro-unités répondent bien aux critères d’une segmentation utile.
L’entreprise présente à l’échelle nationale ou internationale n’a pas nécessairement intérêt
à définir d’aussi petits segments. La démarche pourrait s’avérer en revanche ort utile à
l’annonceur implanté dans une ville ou une zone géographique limitée.
Lorsqu’il a terminé son analyse de segmentation, le gestionnaire passe à une
deuxième étape, celle de la détermination du segment à privilégier (voir la figure 2.2,
à la page 35).
La stratégie de positionnement
En général, dans le cadre de son plan marketing, l’entreprise explicite un énoncé de
positionnement afin d’établir clairement la stratégie retenue. Cet énoncé sert de prin-
cipe directeur dans chacune des sphères traditionnelles de décision sur lesquelles repose
le programme de marketing.
Stratégie de Lorsqu’elle élabore une stratégie de positionnement sur un marché, une entreprise
positionnement peut proposer diérentes combinaisons des caractéristiques du produit, ainsi que
sur un marché
diverses échelles de prix, souvent selon les points de vente. Elle peut aussi opter pour
Sraégie de markeing liée un produit unique, soutenu par un vaste réseau de distribution et par une publicité
au segmen de marché de masse. Les possibilités sont multiples, et l’entreprise se doit en ait d’en analyser
que l’enreprise désire
explorer ; cee sraégie
le plus grand nombre afin de aire le choix le plus éclairé possible. À cette étape, les
es associée à l’ensemble études de marché dont elle dispose, son expérience et son flair s’avèrent déterminants.
des élémens du markeing Il s’agit, en définitive, de concocter un ensemble d’avantages attrayants pour les mar-
mix de manière à saisfaire chés choisis et de déterminer le programme de marketing qui permettra le mieux de
les besoins e désirs les atteindre.
du segmen.
La réaction du marché au positionnement et aux eorts qui l’accompagnent constitue
le véritable moment de vérité. Cette réaction, reflétant la perception du marché, peut
confirmer la vision de l’entreprise ou l’infirmer. Ce qui importe ici, ce sont moins
les choix stratégiques de l’entreprise que la perception des consommateurs concernant
ces choix. En Amérique du Nord, par exemple, Ford a ait appel pendant plusieurs
années au slogan « Quality is Job 1 » afin de souligner les eorts qu’elle déployait pour
Chapitre 2 • La communication marketing intégrée au cœur de l’action marketing 43
Services complets
Air Canada
WestJet
Services limités
44 PARtIE 1 • Les principes de la communicaion markeing inégrée
tente de communiquer quelque chose. Songez aux publicités de Nike, dans lesquelles Capital de marque
les avantages et les caractéristiques des produits ne sont à peu près jamais soulignés ; Valeur pouvant être
pourtant, l’inormation sur la marque y est communiquée avec eficacité. Comme le considérée comme un
montre bien ce dernier exemple, il est bien sûr aussi nécessaire de s’assurer que les actif de l’entreprise ; se
caractéristiques du produit vont de pair avec les promesses véhiculées dans la cam- compose de la valeur
ajoutée ou de la cote
pagne de communication ou de promotion de ce produit. Il ne peut y avoir de hiatus
d’estime découlant d’une
sur ce plan. image favorable,
d’impressions nées de
Le choix du nom de la marque la différenciation ou
Le choix d’un nom de marque se révèle souvent d’une importance capitale, car il de la profondeur de
l’attachement du
permet de communiquer en partie les caractéristiques de celle-ci et lui conère, dans
consommateur à l’égard
bien des cas, une signification particulière. Les spécialistes de la marque recherchent de la marque.
d’emblée un nom de marque qui est en mesure de refléter l’idée maîtresse qui a présidé
à l’élaboration du produit et qui permet de le positionner de açon
distinctive dans l’esprit du consommateur. Des noms de marque
tels que Saeguard (traitement antitache), M. Net (produit de net-
toyage), Easy-Of (nettoyeur pour le our) ou le Choix du Président
(produits alimentaires) communiquent sans équivoque les avantages
de ces produits dans l’esprit du consommateur.
L’un des objectis de la communication marketing est de contri-
buer à créer, à valoriser et à conserver un capital de marque. Sau
exception, un ort capital de marque est associé positivement avec
un volume de ventes supérieur. Il correspond donc à un avantage
concurrentiel du abricant et a, notamment, une incidence sur le
niveau de prix que le consommateur juge équitable. Il est aussi un
atout pour ce abricant dans le cadre de ses relations avec les dis-
tributeurs. Le lancement de la marque Iögo, par Aliments Ultima,
a ainsi beaucoup ait parler au Québec. Lorsque son objecti n’est
rien de moins que de « réinventer le yogourt », un nom distincti
est de mise, tout comme une campagne de lancement massive et
remarquable. La nouvelle marque québécoise Iögo espère ainsi non
seulement retenir l’attention, mais aussi communiquer l’unicité des
produits signés par la marque, soit plus de 40 ! Valoriser 44 produits,
répartis dans 7 gammes, exige certainement un efort d’intégration
stratégique majeur. Cela est aussi vrai en matière de communication Iögo, une marque bien de chez nous, dont le
marketing. nom a pour objectif premier de nous intriguer.
Le conditionnement
Le conditionnement ou l’emballage est une autre acette de la stratégie de com-
munication du produit qui a gagné en importance au cours des dernières années.
Taper « Apple » et « Opening Box » sur YouTube si vous désirez vous en convaincre !
Traditionnellement, le conditionnement ofrait certains avantages d’ordre pratique,
liés surtout à la protection et aux contraintes d’entreposage du produit. Son rôle et
sa onction ont cependant considérablement évolué depuis qu’un nombre croissant
de lieux de vente tablent dorénavant sur le libre-service et que le nombre de déci-
sions d’achat prises par les consommateurs dans ces points de vente ne cesse de
croître. Ainsi, selon diverses études, plus des deux tiers des achats efectués dans un
supermarché ne sont pas planifiés. En règle générale, le conditionnement constitue
le premier et le dernier contact entre le produit et le consommateur sur le lieu de
vente ; c’est pourquoi l’impression créée par celui-ci joue un rôle si prépondérant. Un
46 PARtIE 1 • Les principes de la communicaion markeing inégrée
bien des cas, ce n’est en ait qu’à cette condition que la cohérence du message transmis
au consommateur s’avère possible.
Lors de la planification du programme de CMI, plusieurs décisions doivent ainsi être
prises en onction de la distribution. Un abricant peut, par exemple, mettre sur pied
une campagne de communication dans le seul but de motiver les membres du circuit ou
de les convaincre de stocker et de promouvoir ses produits. On dit alors que l’entreprise
Stratégie de pression déploie une stratégie de pression. Ces actions peuvent mobiliser de nombreux éléments
Sraégie visan à du mix communicationnel. Les représentants de l’entreprise communiquent alors avec
convaincre les disribueurs les revendeurs pour présenter leur produit, discuter des stratégies de l’entreprise en
de valoriser un produi vue de consolider la demande des consommateurs et expliquer la nature des actions
à ravers leurs circuis destinées au réseau – réductions de lancement, remises promotionnelles ou publicité
de disribuion e à destinée au réseau. Lorsqu’elle ait appel à de la publicité de type traditionnel pour
persuader les déaillans
de pousser à leur our
convaincre grossistes et détaillants d’acheter ses produits (afin qu’ils les proposent par la
le produi auprès des suite aux consommateurs), une organisation mise d’ordinaire sur des annonces insérées
consommaeurs par des dans les publications spécialisées propres au secteur d’activité.
acions promoionnelles.
Pour qu’une stratégie de pression soit un succès, il s’agit de convaincre le détaillant
Publicité destinée qu’il sera à même d’engranger des bénéfices substantiels en aisant valoir le produit du
au réseau abricant. Si ce n’est pas le cas, les interlocuteurs du circuit ne seront que peu disposés
Publicié desinée à collaborer avec les abricants. Lorsque cette situation se présente, l’entreprise peut
aux grossises e aux alors opter pour une stratégie d’aspiration. Devant la demande des consommateurs, le
déaillans. détaillant n’a alors d’autre choix que de commander le produit aux grossistes (s’il ait
appel à eux) qui, à leur tour, le commanderont auprès du abricant. La stimulation de
Stratégie d’aspiration
la demande des consommateurs active en ait la circulation du produit dans l’ensemble
Sraégie consisan à du circuit de distribution.
invesir dans la publicié
e la promoion des La décision d’employer une stratégie de pression ou une stratégie d’aspiration dépend
venes desinées au notamment des relations de l’entreprise avec son réseau, du budget de promotion dispo-
consommaeur final ; nible et des caractéristiques de la demande. Une société ayant de bonnes relations avec
son bu es de suscier les membres de son circuit de distribution préère, en règle générale, opter pour une
une demande chez le
consommaeur afin
stratégie de pression et exploiter ainsi pleinement les possibilités de collaboration avec
qu’il réclame le produi ses interlocuteurs afin de les inciter à stocker et à promouvoir ses produits. Par ailleurs,
auprès du déaillan. une entreprise dont le budget de communication s’avère restreint ne dispose peut-
être pas des sommes nécessaires afin de soutenir l’efort publicitaire et promotionnel
qu’exige la mise en œuvre d’une stratégie d’aspiration. Dans ce cas, elle considère sans
doute comme plus avantageux de consolider distribution et demande en collaborant
étroitement avec ses revendeurs. Une stratégie d’aspiration peut, en revanche, être
particulièrement indiquée lorsque la demande d’un produit semble avorable en raison
des caractéristiques exceptionnelles de celui-ci, de sa supériorité relative par rapport
aux marques concurrentes ou d’un certain engouement des consommateurs. Notons
enfin que ces deux stratégies ne s’excluent évidemment pas. Dans les aits, nombre
d’entreprises misent souvent sur une combinaison des deux pour assurer le succès de
la commercialisation de leurs produits.
Par sa nature, l’activité publicitaire ou promotionnelle est très visible, tant et si bien que
l’on pourrait croire qu’elle détermine en grande partie la stratégie de positionnement.
Si cela est parois vrai, il n’en demeure pas moins que la plupart des campagnes
publicitaires s’articulent plutôt autour d’un message ponctuel. Celui-ci permet au
consommateur de situer le produit en comparaison avec d’autres marques au sein
d’une même catégorie ou d’un même marché. De plus, la majorité des annonces et
des outils de communication ou de promotion se révèlent eficaces dans la mesure
où ils s’adressent à des audiences précises. Une banque, par exemple, peut expédier
une publicité directe à l’un de ses clients pour lui rappeler le renouvellement de son
emprunt hypothécaire. Pour ce aire, l’institution financière met sans doute l’accent
sur la acilité de ce renouvellement et l’excellence de ses services de conseil. Au même
moment, elle peut aussi miser sur une annonce télévisée soulignant ses taux d’intérêt
attrayants dans le but d’attirer les clients des banques concurrentes. Comme il s’agit de
deux audiences diérentes, dont les points de réérence ne sont pas les mêmes, l’entre-
prise ait ace à la dificulté de se positionner correctement, et de manière cohérente,
dans les deux contextes de communication. Cela ne peut se aire sans l’établissement
d’une stratégie claire et intégrée.
La pertinence relative d’un positionnement par le biais de communications commer-
ciales plutôt que par une stratégie d’ensemble era l’objet de la prochaine section. Nous
erons alors la distinction entre la stratégie de positionnement d’une marque et une
stratégie de positionnement globale sur le marché. Nous insisterons également sur
quelques éléments utiles à l’élaboration de stratégies de positionnement de la marque.
Enfin, nous présenterons une structure permettant de mettre en relation les nombreux Positionnement
rouages inhérents à ce type de prise de décision. L’art et la science
d’associer un produit ou un
La stratégie de positionnement de la marque service à un ou plusieurs
segments du marché, de
Nombre de publicitaires estiment que la décision relative au positionnement14 est la manière à le distinguer
plus importante afin d’ancrer solidement une marque dans un marché. David Aaker de la concurrence.
et John Myers notent que ce n’est que depuis peu que le mot positionnement renvoie à
l’image de marque15. Jack Trout et Al Ries réafirment pour leur part que cette image Stratégie de
doit se démarquer de celle des concurrents : « De nos jours, l’image de vos concurrents positionnement
de la marque
importe autant que la vôtre, parois davantage16. » Pensez par exemple au flm ironique
Te next big thing is already here, de Samsung, en réaction au lancement du iPhone5. Dans Stratégie faisant référence
à l’image d’un produit ou
ce flm, Samsung tourne en dérision les anatiques de la marque Apple17. La stratégie de
d’un service par rapport à
positionnement de la marque, comme nous l’entendons ici, ait réérence à l’image d’un une marque concurrente
produit ou d’un service par rapport à une marque concurrente dans un espace concur- dans un espace
rentiel donné. Cet espace est organisé selon diérentes catégories de produits dont les concurrentiel donné.
rontières sont de plus en plus mouvantes. Le
positionnement d’une marque doit être établi
sans ambiguïté si l’entreprise aspire à conce-
voir une stratégie ou un axe de communication
réellement eficace. Par exemple, l’institution
financière dont il a été question au chapitre 1
a tout intérêt à privilégier une stratégie de
positionnement de la marque correctement
définie en onction de la clientèle choisie et
des services bancaires concurrents.
À présent, songez aux réactions que vous
éprouvez après avoir vu une publicité télévi-
sée ou toute autre orme de communication. Wawanessa adopte ici un positionnement clair, axé sur la confance.
50 PARtIE 1 • Les principes de la communicaion markeing inégrée
FIGURE 2.4 Une première illustration du FIGURE 2.5 Une seconde illustration du
positionnement de la marque en positionnement de la marque en fonction
fonction de ses caractéristiques ou de ses caractéristiques ou avantages
avantages possibles possibles
Plusieurs villes Fiabilité
desservies hors pair
même produit se retrouverait dans certaines recettes de cuisine, qu’il soulagerait les
brûlures d’estomac et qu’il chasserait les odeurs emprisonnées dans les moquettes et
les rérigérateurs ?
Le positionnement du produit associé à l’utilisateur. Le positionnement du pro-
duit en onction d’un utilisateur ou d’un groupe d’utilisateurs particulier constitue une
autre approche. Plusieurs des campagnes publicitaires de Valvoline mettent ainsi l’ac-
cent sur un groupe précis : celui des mécaniciens du dimanche.
Le positionnement du produit en fonction de la concurrence. La concurrence peut
peser autant dans l’élaboration de la stratégie de positionnement que les produits ou les
services de l’entreprise eux-mêmes. Comme l’observent les auteurs Trout et Ries, igno-
rer ses concurrents est toujours ort risqué19. Au-delà de cette évidence, si aire allusion
à des concurrents dans une publicité est encore aux yeux de plusieurs un péché capi-
tal, de nos jours, une stratégie de positionnement eficace peut aussi être délibérément
axée sur une comparaison (implicite ou explicite) avec ceux-ci. Le meilleur exemple
de cette stratégie est sans doute celui de l’entreprise de location automobile Avis, qui
s’est positionnée contre le che de file Hertz à l’aide du slogan suivant : « Nous sommes
deuxième. C’est pourquoi nous déployons davantage d’eorts. » De açon générale,
choisir de positionner une marque en onction de la concurrence ne peut touteois se
aire sans avoir recours à des stratégies complémentaires afin d’assurer une certaine
diérenciation de la marque.
Stratégie de Le repositionnement du produit. La stratégie de repositionnement se révèle sou-
repositionnement vent nécessaire lorsque les ventes accusent une baisse ou stagnent ou encore lorsque
Sraégie consisan à l’entreprise désire exploiter de nouveaux marchés. Le repositionnement d’une marque
modifier en tout ou en ou d’un produit est souvent dificile à réussir puisqu’il doit contrer certaines percep-
parie la posiion du tions ou attitudes bien ancrées. De nombreuses tentatives en ce sens se sont soldées par
produi ou de la marque
un échec.
sur un marché donné.
À titre d’exemple, à l’automne 2003, les lecteurs de La Presse
ont découvert leur quotidien sous un nouveau jour. Même
s’il ne s’agit que d’un repositionnement marginal, ce change-
ment important a été annoncé aux lecteurs et aux annonceurs
grâce à une campagne publicitaire d’envergure. L’annonce
ci-contre n’est qu’un exemple parmi d’autres de la mise en
œuvre de cette stratégie par l’agence québécoise Cossette.
Aujourd’hui, le développement de la présence en ligne de
ce grand quotidien montréalais lui impose une ois encore
de redéfnir cette stratégie. Le travail réalisé en 2012 par la
marque Iögo, travail dont nous avons précédemment parlé,
en est un autre exemple.
Le positionnement selon la classe de produits. Un produit
est réquemment concurrencé par des produits autres que ceux
de sa classe ou de sa catégorie. Par exemple, non seulement les
compagnies aériennes se concurrencent entre elles, mais elles
savent aussi que les trains et les autocars constituent d’autres
modes de transport collecti possibles. Misant sur les écono-
mies de coûts, le plaisir et d’autres avantages, Amtrak s’est ainsi
souvent présentée comme une solution de rechange à l’avion.
Plusieurs marques de margarine se positionnent par rapport au
beurre plutôt que les unes par rapport aux autres, et cela indé-
2003 : La Presse fait peau neuve. pendamment de leur couleur.
Chapitre 2 • La communication marketing intégrée au cœur de l’action marketing 53
Résumé
La communicaion joue un rôle prépondéran dans la commer- Une fois ces choix fais, le gesionnaire es amené à prendre
cialisaion des produis, des services e des idées. La figure 2.1, des décisions quan aux produis, aux prix, aux modes de
à la page 32, présene un modèle permean de mieux com- disribuion, ainsi qu’aux modes de communicaion e
prendre la façon don les différenes formes de communicaion aures formes de promoion. toues ces décisions se doi-
s’inègren au programme de markeing. Ce modèle comprend ven d’êre coordonnées afin d’assurer une pleine inégra-
l’analyse du marché, le choix des clienèles à privilégier e une ion communicaionnelle. C’es là une condiion nécessaire
définiion de programmes de markeing adapés à ces clienèles. au bon déploiemen de la sraégie de posiionnemen. Les
L’analyse de la siuaion ser de guide à l’élaboraion de la décisions relaives aux produis, aux prix e aux modes de
sraégie markeing. Le gesionnaire doi ensuie concevoir disribuion devraien oues conribuer à consolider l’image
un programme de communicaion cohéren en regard de globale du produi ou de la marque. Les décisions rela-
cee sraégie. Dans ce cadre, l’une des décisions imporanes ives à la publicié e à la promoion on à leur our à êre
concerne le choix des clienèles à rejoindre e l’élaboraion de inégrées aux aures décisions relevan du markeing mix
sraégies de posiionnemen différenciées afin de s’adresser afin de garanir l’aeine des objecifs sraégiques iniia-
efficacemen aux segmens choisis. lemen définis.
Mots clés
Questions de discussion
1. Monrez en quoi ceraines données relaives aux syles de 5. À l’aide d’un exemple, démonrez en quoi la sraégie de
vie peuven permere de segmener de façon perinene un posiionnemen de la marque doi, pour obenir du succès,
marché de vore choix. Après avoir choisi un exemple com- êre souenue par la mobilisaion e la coordinaion de ous
mercial, proposez une siuaion relevan du domaine du les élémens du markeing mix.
markeing social.
6. Qu’enend-on par sraégie de posiionnemen de la
2. Il es souven difficile pour une nouvelle enreprise d’éablir marque ? Discuez des diverses démarches possibles e
une image de marque solide. Ciez les moyens qu’elle devrai donnez des exemples de sociéé ou de marque faisan
privilégier afin d’aeindre ce objecif. appel à chacune d’elles.
3. Plusieurs formes de segmenaion on éé présenées dans 7. Quels faceurs incieraien un gesionnaire du markeing
ce chapire. Donnez des exemples d’enreprises ou de mar- à déployer une sraégie de reposiionnemen ? trouvez
ques vous permean d’illusrer chacune de ces formes. un produi ou un service qui, récemmen, a dû êre reposi-
ionné, puis analysez la sraégie déployée à l’occasion de ce
4. Discuez du concep de l’avanage concurreniel. Choisissez
reposiionnemen.
rois marques ou produis e discuez des avanages concur-
reniels propres à chacun.
3
L’organisation de la
communication marketing
intégrée
Objectifs d’apprentissage
Mise en situation
Quelle mouche a piqué Sid Lee ?
Plusieurs agences de publicité auraient pu faire l’objet de cette vignette sur l’industrie
de la communication marketing : Cossette, qui vient de fêter ses 40 ans et qui demeure
au premier rang des agences au Canada ; Taxi, qui s’est vu décerner en 2010 le titre de
l’Agence de la décennie par le magazine Marketing et qui a remporté plus de 1 200 prix
à l’échelle nationale et internationale pour ses créations ; ou lg2, l’agence la plus récom-
pensée dans le cadre du concours Créa au cours des cinq dernières années. Notre choix
s’est arrêté sur Sid Lee, qui s’est vu octroyer pour une troisième année consécutive le
prix de l’Agence de l’année par le magazine Marketing. Ce prix récompense l’agence
Chapitre 3 • L’organisation de la communication marketing intégrée 57
E
n règle générale, la préparation et la mise en œuvre d’un programme de CMI
sont longues et complexes et requièrent un grand nombre de personnes. Nous,
les consommateurs, tendons à oublier les individus et les entreprises derrière
ces publicités astucieuses qui captent notre attention ou ces concours et loteries
promotionnels que nous espérons tous gagner. Touteois, pour les personnes qui
participent aux activités marketing, il importe de comprendre la nature de cette
industrie, ainsi que la structure et les onctions des entreprises qui en sont membres.
L’industrie de la communication marketing évolue à mesure que les spécialistes du
marketing découvrent de meilleurs moyens de communiquer avec leurs clients. Cette
évolution a un impact sur la açon dont ils organisent la communication marketing,
sur les relations entre les agences de publicité et sur les autres spécialistes de la
communication.
Dans le présent chapitre, nous examinerons les rôles et les responsabilités des diférents
intervenants indispensables à la CMI, ainsi que leurs interrelations. Nous étudierons
aussi la structure interne de la communication marketing. La plupart des campagnes
de publicité sont planiées et exécutées par des agences de publicité externes. Plusieurs
grandes agences ofrent des services connexes à la CMI, notamment les relations
publiques, la promotion des ventes et le marketing direct. Par conséquent, nous accor-
derons une attention particulière au rôle de l’agence de publicité et à l’ensemble des
relations entre l’entreprise et son agence.
Les autres acteurs de la communication marketing, dont les agences de marketing
direct, les agences de promotion des ventes, les agences interactives et les agences de
relations publiques, jouent un rôle accru à mesure que les entreprises adoptent une
approche intégrée pour leur communication marketing. En outre, nous scruterons le
rôle de ces agences spécialisées dans la communication marketing intégrée. Enn, nous
nous demanderons s’il est préérable, pour le gestionnaire du marketing, de recourir
aux services intégrés d’une seule grande agence ou de aire appel à plusieurs spécialistes
de la communication.
L’organisation de la communication
marketing au sein de l’entreprise
La quasi-totalité des entreprises ait appel à une orme de communication marke-
ting. Touteois, la somme des eforts déployés dépend de la taille de l’entreprise, du
nombre de produits à commercialiser, du rôle de la communication marketing dans
le marketing mix et, enn, de la structure organisationnelle du marketing. Plusieurs
employés participent au processus décisionnel en matière de communication marke-
ting. Le personnel des services de marketing est touteois le groupe qui entretient le
plus de liens directs avec la publicité. Il participe souvent au processus décisionnel, par
exemple en donnant son avis au sujet du plan d’une campagne, du choix d’une agence
et de l’évaluation des programmes proposés.
Quant à la haute direction, elle s’intéresse d’ordinaire à l’image de l’entreprise que
véhicule la campagne publicitaire. Elle peut aussi participer aux décisions ayant trait
à la publicité, bien que celles-ci ne relèvent pas de ses responsabilités quotidiennes.
De nombreuses personnes, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise, participent
à la communication marketing. La responsabilité directe de la gestion du programme
doit cependant relever d’une seule et même personne au sein de l’organisation. Un
grand nombre d’entreprises possèdent donc un service de la publicité. Celui-ci est
dirigé par un che de la publicité ou de la communication relevant du directeur du
marketing. Beaucoup de grandes entreprises ont recours à un système de marketing
décentralisé (gestion par marque).
Le système centralisé
Dans de nombreuses organisations, les activités marketing sont divisées selon difé-
rentes relations onctionnelles. Comme l’illustre la gure 3.2, la publicité y côtoie les
Chapitre 3 • L’organisation de la communication marketing intégrée 61
Président
Recherche et Ressources
Production Finances Marketing
développement humaines
Recherche Stratégie et
Publicité Ventes
en marketing planification
autres activités marketing telles que les ventes, la recherche en marketing, la stratégie
et la planication de produits. Le directeur de la publicité est responsable de toutes
les activités de communication, à l’exception des ventes. Dans la plupart des systèmes Système centralisé
centralisés, c’est lui qui supervise la totalité des activités de communication marketing. Système organisationnel
Les responsabilités précises du directeur de la publicité varient selon la taille de l’entre- à l’intérieur duquel le
directeur de la publicité
prise et l’importance accordée aux programmes de communication marketing. Voici supervise la totalité des
quelques tâches dévolues au directeur et à son personnel. activités de communication
marketing ; cela comprend
La planifcation et la gestion du budget la planification et la
gestion du budget, la
Le service de la publicité est responsable de l’élaboration du plan de communication
coordination, la création
marketing que la direction devra approuver. Les plans ofciels sont soumis une ois par et la production de la
année ou chaque ois qu’un programme est modié de açon appréciable, par exemple publicité, l’élaboration
lors du lancement d’une campagne publicitaire. Le service de la publicité prépare le du plan médias ainsi que
budget de communication marketing, mais la décision ultime quant à l’aectation des le contrôle et la gestion
onds est ordinairement réservée à la haute direction. des autres programmes
de communication
marketing de tous les
L’administration et la mise en œuvre des activités produits et services
Le directeur veille à l’organisation du service de la publicité dont il supervise les de l’entreprise.
activités. Il voit aussi à la mise en œuvre du plan par le biais de ses subalternes ou de
l’agence de publicité. Ce travail demande la collaboration des services qui s’occupent,
entre autres, de la production, des médias, de la direction artistique, de la rédaction des
annonces et de la promotion des ventes. Lorsque l’entreprise sollicite les services d’une
agence extérieure, le service de la publicité se trouve alors déchargé de la plupart
des responsabilités liées à la mise en œuvre ; il devra touteois évaluer et approuver
les plans de l’agence.
Le système décentralisé
Un système centralisé sied mal à la
grande entreprise possédant plusieurs
liales et diérents produits, car celle-
ci éprouve beaucoup de mal à gérer
l’ensemble de ses publicités et de ses
promotions, ainsi que les autres onc-
tions. C’est pourquoi, en général, elle
ait appel à un système décentralisé.
Nombre d’entreprises ayant adopté
un système décentralisé, par exemple
Procter & Gamble, Gillette Co. et
Nestlé, conient chaque produit ou
marque à un che de marque ou ges-
tionnaire de produit. Cette personne
est responsable de la planication, du
Un grand nombre de produits fabriqués par Procter & Gamble se concurrencent. budget, des ventes et des bénéices
Chapitre 3 • L’organisation de la communication marketing intégrée 63
de la marque. Le che de marque, qui peut compter sur un ou plusieurs adjoints, est
aussi chargé de la planication, de la mise en œuvre et du contrôle du programme
de marketing2.
En vertu de ce système, les responsabilités et les onctions associées à la publi-
cité et aux promotions sont coniées au che de marque, qui travaille en
étroite collaboration avec l’agence de publicité et les autres spécialistes de la
communication marketing aectés à l’élaboration du plan de communication
marketing3. Dans une entreprise multiproduits, chaque marque peut disposer de
sa propre agence de publicité. L’entreprise peut aussi concurrencer les produits des
compétiteurs et les autres marques de l’entreprise. Par exemple, Cheer et Tide,
deux produits abriqués par Procter & Gamble, se disputent une part du marché
des détergents à lessive.
Comme l’illustre la gure 3.3, le service de la publicité compte parmi les services de
marketing et ofre un soutien au che de marque. Les diférents services de marketing
ont pour rôle d’assister le che de marque dans la planication et la coordination des
programmes de CMI. Dans certaines entreprises, la promotion des ventes ait partie
intégrante des services de marketing.
Le che de marque et les responsables de la promotion des ventes peuvent pré-
parer de concert des budgets et élaborer des stratégies ainsi que diérentes
tactiques de mise en œuvre pour les promotions destinées aux distributeurs et aux
consommateurs.
Entreprise
Agence de publicité
Chef de
marque
Agence de publicité
64 PaRTIE 1 • Les principes de l communiction mrketing intégrée
FIGURE 3.4 Une filiale de Procter & Gamble faisant appel à un système de gestion par catégorie
Chef du Service de la publicité (Chaque gestionnaire de catégorie disposera d’un ou de plusieurs chefs de publicité qui relèveront
de lui, un chef de la publicité affecté à la marque Tide et un chef de la publicité affecté à la marque Cheer, par exemple.)
Chefs de marque
L’agence maison
La réduction des coûts de publicité et de
promotion constitue l’un des principaux motis C’est l’agence maison Innocean qui a conçu cette publicité pour la
justiant de aire appel aux services d’une agence marque Sonata, de Hyundai.
66 PaRTIE 1 • Les principes de l communiction mrketing intégrée
maison. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons qui ont motivé Labatt à mettre sur
pied sa propre agence maison, GRIP, en 2002. L’entreprise, qui dépense des sommes
importantes en publicité, verse aux agences externes des commissions substantielles.
Au sein d’une structure interne, ces commissions vont à l’agence maison. Celle-ci peut
aussi eectuer certaines tâches connexes à un coût moindre que les agences externes.
Elle peut par exemple veiller à la préparation du matériel destiné au personnel de
vente, à la conception d’emballage et aux relations publiques.
Selon une étude de Louise Ripley, proesseure à l’Université York, les services relevant
de la création et de la production sont les plus susceptibles d’être réalisés à l’externe ;
le marchandisage et la promotion des ventes sont les tâches les plus susceptibles d’être
eectuées à l’interne8.
Les économies de temps et d’argent, les mauvaises expériences vécues auprès d’agences
externes, de même qu’une connaissance et une compréhension accrues du marché
acquises jour après jour sont autant de raisons justiant d’opter pour les services d’une
agence maison, que ce soit pour un produit ou un service. Mais il y a plus : l’entreprise
est alors en mesure d’exercer un contrôle plus serré sur les activités du programme
de marketing et de les coordonner avec plus de acilité. Enn, certaines entreprises
ont appel à une agence maison tout simplement parce qu’elles estiment obtenir ainsi
de meilleurs résultats9.
Les détracteurs de l’agence maison afrment que ce type d’agence n’ore pas à l’annon-
ceur l’expérience et l’objectivité de l’agence externe ni la même gamme de services.
À leurs yeux, l’agence externe compte plus de spécialistes et attire plus de personnes
talentueuses sur le plan de la création. Elle orirait ainsi à ses clients des points de vue
plus diversiés sur les problèmes de publicité et une plus grande souplesse. Le person-
nel de l’agence maison travaillant uniquement à la même gamme de produits aurait
une vision plus limitée ou pourrait recourir sans cesse aux mêmes recettes ; de son côté,
l’agence externe erait appel à des ressources aux expériences et aux idées variées pour
travailler à un projet. Enn, elle orirait une souplesse accrue parce que l’entreprise
insatisaite de ses services la remplacerait par une autre. À l’opposé, les changements
au sein d’une agence maison seraient plus lents et désorganiseraient l’entreprise.
Les économies que permet une agence maison doivent donc être évaluées à la lumière
de ces considérations. Pour beaucoup d’entreprises, une publicité de grande qualité
constitue l’ingrédient clé de la réussite de leur plan marketing.
2 Cossette 443
4 lg2 190
5 Marketel 140
6 Bos 129
8 Bleublancrouge 105
9 Ogilvy Montréal 99
10 Taxi 72
Source : Guide annuel COM 2012. (2012). Montréal, Éditions Infopresse, p. 13.
68 PaRTIE 1 • Les principes de l communiction mrketing intégrée
Conseil
d’administration
Président
Superviseur Production –
Recherche Comptabilité
du Service télévision
des comptes et radio
Service
Chargé
d’ordonnancement Personnel
de compte
au travail
Chapitre 3 • L’organisation de la communication marketing intégrée 69
des moyennes et grandes agences onctionnent selon une organisation par fonction Organisation par
ou par groupe. Comme l’illustre la gure 3.5, chaque onction de l’organisation par fonction
onction est conée à un service distinct. Ce service est à la disposition de tous les Forme d’organisation
clients de l’agence et mis à contribution sur demande pour accomplir les tâches qui d’une agence de publicité
lui sont dévolues. Le service de la création publicitaire s’occupe ainsi des maquettes, où chaque fonction est
confiée à un service
de la rédaction des textes et de la production ; le service du marketing est respon-
distinct.
sable de la recherche ; le service de médias, du choix des médias et de l’achat d’espace
et de temps d’antenne, le service des comptes clients se charge des relations avec la
clientèle ; enn, le service de l’administration et des nances gère la comptabilité, les
nances et les ressources humaines. Certaines agences optent pour l’organisation par
onction, car elle permet aux employés aectés à plusieurs comptes clients d’acquérir
des connaissances spécialisées.
Beaucoup de grandes agences ont appel à l’organisation par groupe. Chaque groupe Organisation par groupe
est dirigé par un chargé de compte ou un superviseur et possède un ou plusieurs Forme d’organisation
représentants du service de médias, dont les responsables de la planication médias et d’une agence de publicité
les acheteurs-médias ; une équipe de création comprenant des concepteurs-rédacteurs, comprenant des membres
des directeurs artistiques, des artistes et du personnel responsable de la production ; et de chaque service affectés
un ou plusieurs chargés de compte. Le groupe peut aussi comporter des représentants à des comptes clients
particuliers.
d’autres services tels que ceux de la recherche marketing, du marketing direct ou de
la promotion des ventes. La taille et la composition de chaque groupe varient selon la
acturation du client ou l’importance de son compte. Pour les comptes très importants,
des membres du groupe peuvent être aectés à un seul client ; dans certaines agences, ils
peuvent servir plusieurs clients plus petits. Nombre d’agences préèrent l’organisation
par groupe, car elle permet aux employés de connaître en détail l’entreprise du client
et assure une continuité dans le traitement réservé à chaque compte client.
sources primaires, c’est-à-dire une recherche conçue, réalisée et interprétée par le service
de recherche ou à l’aide de sources secondaires, c’est-à-dire une recherche basée sur des
sources d’inormation déjà publiées. Le service de recherche achète parois des études
réalisées par des agences spécialisées ou des consultants. Le personnel de ce service
interprète ensuite ces rapports et relaie l’inormation aux autres employés de l’agence
aectés à ce compte client.
Ce service peut aussi concevoir et mener des recherches pour vérier l’efcacité d’un
projet de campagne publicitaire. Les prétests, par exemple, servent souvent à déter-
miner comment l’audience interprétera le message mis au point par des spécialistes
de la création.
Le service de médias est chargé de l’analyse, de la sélection et de l’achat de l’espace
publicitaire ou du temps d’antenne. L’espace ou le temps sert à la diusion du mes-
sage publicitaire à l’aide des supports retenus. Le plan médias permet d’atteindre un
public particulier et de communiquer un message avec efcacité. La majeure partie du
budget publicitaire est consacrée à l’espace publicitaire ou au temps d’antenne. C’est
pourquoi le plan doit atteindre le bon public, tout en étant rentable.
Le spécialiste des médias doit connaître les publics auxquels s’adresse le média, de
même que ses taris publicitaires. Il doit aussi savoir dans quelle mesure ce public
représente le segment privilégié du client. Un plan médias efcace repose sur des
données démographiques, sur une analyse du lectorat des journaux et des magazines,
de l’audience de la radio et des habitudes des téléspectateurs. L’acheteur-médias met
en œuvre le plan médias en achetant du temps d’antenne et de l’espace publicitaire.
Notons que le service de médias constitue un élément de plus en plus important au
sein des agences, au moment où plusieurs grands annonceurs consolident leurs achats
dans les médias auprès d’une ou de quelques agences an de réaliser des économies.
Au l du temps, la capacité stratégique d’une agence à négocier des prix et à utiliser
efcacement le vaste éventail de véhicules médiatiques oerts est devenue une onction
tout aussi importante que la création publicitaire.
Le service de recherche et le service de médias s’acquittent de la plupart des onctions
qui permettent aux agences à service complet de planier et de mettre en œuvre les
campagnes publicitaires. Certaines agences orent d’autres services de marketing pour
assister leurs clients dans les autres acettes de la communication. Elles orent un
service de promotion des ventes, ou un service de marchandisage, spécialisé dans la
création de concours, de programmes de primes, de promotions, de matériel destiné
aux points de vente ou à la vente. D’autres agences comptent aussi sur des spécia-
listes du marketing direct et des concepteurs d’emballage et sur un service de relations
publiques. En outre, un très grand nombre d’agences ont mis en place des services de
médias interactis destinés à la conception et à la création de sites Internet. La popu-
larité grandissante de la CMI a incité plusieurs agences à service complet à étendre
leur champ d’action et à orir ce type de services.
maquette consiste en une esquisse de l’annonce qui servira de modèle à l’étape de la réali-
sation nale. Du côté des annonces télévisées, l’esquisse a la orme d’un scénarimage. Le
scénarimage consiste en une suite d’images xes illustrant les scènes d’un projet d’annonce.
Les membres du service de création publicitaire travaillent en équipe. En général,
le concepteur-rédacteur et le directeur artistique relèvent du directeur de la création
de l’agence. Les rôles du directeur sont d’établir la philosophie créative du service, de
superviser les annonces produites par l’agence et, à l’occasion, de participer activement
à la création publicitaire pour les clients les plus importants.
On cone la publicité au service de la production une ois que le texte, la maquette,
les illustrations et les éléments techniques ont été approuvés. Les agences réalisent
rarement le produit ni ; elles ont plutôt appel aux services de quelques imprimeurs,
graveurs, photographes, typographes et autres ournisseurs. Dans le cas d’une produc-
tion audiovisuelle, le scénarimage doit être transormé en annonce publicitaire. Le
service de la production est chargé de la distribution des rôles, des décors et du choix
de la maison de production. En outre, ce service peut embaucher un réalisateur qui
traduit le concept créati sous orme d’annonce. Concepteurs-rédacteurs, directeurs
artistiques, chargés de compte, membres afectés à la recherche ou à la planication et
représentants du client peuvent aussi participer aux décisions de production lorsque
d’importantes sommes sont en jeu.
La création d’une publicité exige souvent la participation de nombreuses personnes et
plusieurs mois de préparation. Dans les grandes agences, la coordination des processus
de création et de production peut s’avérer problématique. Le service d’ordonnancement
du travail de l’agence de publicité contrôle toutes les étapes de la production et veille à
ce que les délais de soumission aux médias soient respectés. Le service d’ordonnance-
ment du travail peut posséder ses propres bureaux, être intégré à la gestion des comptes
ou partager son espace avec le service de création publicitaire.
autres onctions à l’interne. En général, ces clients estiment qu’un eort additionnel
de création est nécessaire ou que leurs propres employés ne possèdent pas les com-
pétences requises. Certains annonceurs à la recherche d’idées originales d’annonces
publicitaires ignorent même les agences et ont appel aux spécialistes de l’industrie
cinématographique 14. Il y a quelques années, par exemple, Coca-Cola a participé à
un projet conjoint avec Disney et trois anciens employés de l’agence Creative Artists
Agency (CAA), une agence de spectacles qui a pignon sur rue à Hollywood. Ce projet
visait à mettre sur pied l’agence maison Edge Creative.
L’agence Edge Creative a produit plusieurs campagnes pour le produit phare de
Coca-Cola, notamment la populaire annonce mettant en vedette un ours polaire.
Plus près de nous, en 2001, insatisaite du modèle traditionnel d’agence et dési-
rant avoir des campagnes plus créatives, Labatt a rompu sa relation d’aaires avec
l’agence Ammirati Puris, qui durait depuis huit ans. Comme nous l’avons vu pré-
cédemment, elle a donc décidé de mettre sur pied sa propre agence de création.
Elle a recruté plusieurs personnalités de la publicité au Canada anglais et, en 2002,
l’agence GRIP a vu le jour. L’agence voulait créer une publicité de calibre mondial à
moindres rais. Elle s’est alors vu coner la publicité pour les marques Blue et Blue
Light, de même que Labatt Classic, Kokanee et Carlsberg. Aujourd’hui, le porte-
euille clients de l’agence s’est agrandi et il comprend des marques telles que Honda,
Acura, Bell et CGA.
Lorsqu’elle se montre trop occupée ou désire éviter d’ajouter des employés à temps
plein à sa liste de paie, l’agence à service complet cone souvent des mandats en
sous-traitance à une agence de création. En général, l’agence de création est ondée
par des employés des services de création publicitaire d’une agence à service complet.
Ces spécialistes quittent leur employeur et apportent dans leurs bagages les clients
souhaitant continuer à proter de leurs talents. Par exemple, Jean-François Bernier,
jeune publicitaire, créateur de la campagne télé de Familiprix et jadis au service de
l’agence BOS, a mis sur pied sa propre agence. La nouvelle agence, Alred, a été
mandatée pour concevoir et réaliser la campagne désormais célèbre du regroupement
de pharmaciens propriétaires. L’agence de création, d’ordinaire, est rétribuée sous
orme d’honoraires.
La création de messages destinés à des marchés ethniques particuliers constitue
un autre secteur où les agences canadiennes travaillent en collaboration avec des agences
de création spécialisées. Il est très onéreux et difcile pour les grandes agences d’at-
teindre diérentes communautés ethniques à l’intérieur d’une même campagne et c’est
pourquoi elles recourent à des spécialistes du domaine. Devant la croissance phéno-
ménale de la population d’origine chinoise à Toronto et à Vancouver, des entreprises
comme Ford ont privilégié des messages taillés sur mesure et des médias ethniques
pour influer sur les attitudes de cette audience. La raison se trouve dans l’héritage
de cette population, dont les valeurs dièrent de celles des autres consommateurs.
Ford était incapable d’établir un positionnement de marque pour ce segment sans
l’aide de personnes amiliarisées avec cette communauté. Pour tirer le maximum de
ce type d’opération, l’annonceur doit cependant aire un compromis : réinvestir dans
la création de messages les économies réalisées à l’aide de publications ou d’émissions
Agence de dont les taris publicitaires sont inérieurs15.
placement médias
agence indépendnte L’agence de placement médias
spécilisée dns l’cht
médis, prticulièrement La proliération des médias a eu pour eet de complexier l’achat médias. L’agence
en temps d’ntenne à l de placement médias a donc trouvé un créneau en se spécialisant dans l’analyse et
rdio et à l télévision. l’achat de temps d’antenne et d’espace publicitaire. En règle générale, l’agence et le
Chapitre 3 • L’organisation de la communication marketing intégrée 73
client conçoivent les stratégies médias, alors que leur mise en œuvre est conée à
une agence de placement médias. Certaines agences de placement médias contri-
buent à la planication de la stratégie média de l’annonceur. Le volume d’achats
de ces agences est si imposant qu’elles proitent d’importantes réductions, ce
qui permet aux petites agences de publicité ou aux clients de réaliser des éco-
nomies. L’agence de placement médias reçoit des honoraires ou une commission
pour ses services.
Les agences de placement médias ont connu une orte croissance au cours des der-
nières années, de nombreux clients étant à la recherche d’une solution de rechange aux
agences à service complet. Plusieurs annonceurs ont isolé l’achat médias des autres
services publicitaires an d’exercer un meilleur contrôle sur leurs budgets publici-
taires. GM, Walt Disney, Hydro-Québec et Rona se trouvent parmi les annonceurs
qui ont retiré cette tâche aux agences à service complet pour la coner à des agences
de placement médias.
Coût de l’espace magazine 100 000 $ Coût de l’espace magazine 100 000 $
compensation équitable pour les services rendus. Supposons que deux agences consacrent
la même somme d’eorts à la création et à la production d’une annonce publicitaire. Dans
le premier cas, le client dépense 200 000 $ pour la diusion de la publicité, ce qui génère
une commission de 30 000 $; dans le second cas, le client débourse 2 millions de dollars,
d’où une commission de 300 000 $. Aux yeux des détracteurs du système, les commissions
incitent les agences à recommander à leurs clients des médias aux taris publicitaires
élevés, dans le simple but d’augmenter leurs commissions.
Une autre critique ormulée à l’égard du système de commission est que la rému-
nération de l’agence est liée aux coûts du média. En période de hausse des coûts, la
récompense de l’agence pour ses eorts est, du point de vue du client, disproportion-
née. On a aussi montré du doigt le système de commission parce qu’il encourage les
agences à aire d’un système de coût de revient justiant les dépenses aectées à un
compte particulier. D’autres encore prétendent que ce système incite les agences à
ignorer les médias sans commission tels que le publipostage, la promotion des ventes
ou les services publicitaires spécialisés, à moins que le client en ormule la demande.
Au dire de certains, le système de commission est plus acile à gérer et il avorise
la concurrence entre les agences sur des acteurs non liés au prix, comme la qualité
de l’annonce publicitaire. De plus, les services d’une agence sont proportionnels à
l’importance de la commission, car l’agence consacre davantage de temps et d’eorts
aux comptes clients lui procurant des revenus élevés. Les partisans de ce mode de
rémunération estiment aussi qu’il est plus souple qu’il paraît à première vue, car les
agences orent souvent des services gratuits à leurs clients importants, justiant cette
politique par les imposantes commissions qu’elles touchent déjà.
Le système de commission a été, pendant des années, au centre des discussions entre
annonceurs et agences. Ses opposants prétendent qu’il encourage les agences à aire les
mauvais choix, par exemple recommander une campagne publicitaire dans les médias
de masse, alors que d’autres moyens de communication tels que le marketing direct
ou les relations publiques auraient pu s’avérer beaucoup plus efcaces16. À leur avis, le
système de commission est dépassé et doit être revu de ond en comble. C’est d’ailleurs
ce qui semble se produire. En eet, une étude réalisée en 2012 par l’Association o
National Advertisers (ANA) des États-Unis dans près de 40 pays indique que plus
de 57 % des annonceurs afrment recourir à un mode de rémunération basé sur des
honoraires et que 37 % privilégient un mode de rémunération combinant les honoraires
et la commission17.
Alors que la commission de 15 % semble en perte de vitesse, plusieurs annonceurs avo-
risent encore une orme ou l’autre de commission pour rémunérer leur agence. Nombre
Système de commission d’annonceurs ont en eet appel à un système de commission négociée. Cette orme de
négociée commission se traduit par un pourcentage réduit, un taux de commission variable ou
Méthode de rémunértion une commission assortie d’une marge bénéciaire minimale et maximale. La commis-
des gences de publicité sion négociée tient compte des besoins des clients, du temps et des eorts de l’agence ;
selon lquelle l commission elle permet d’éviter certains problèmes inhérents au système traditionnel du 15 % 18.
est l’objet d’une négocition
Certaines agences de premier plan reçoivent maintenant en moyenne une commission
entre le client et l’gence,
en remplcement de l des médias se situant entre 8 et 10 %, comparativement à la traditionnelle commission
traditionnelle commission de 15 %. De plus, la part des commissions dans le total des revenus des agences dimi-
de 15 %. nue à mesure que leurs clients intègrent d’autres outils de communication dans leurs
programmes de CMI, ce qui réduit le recours à la publicité dans les médias de masse.
Le pourcentage des revenus d’une agence provenant des commissions diminue, tandis
qu’un pourcentage plus grand de ces revenus provient d’autres méthodes de rémuné-
ration telles que les honoraires et les mesures incitatives liées au rendement.
Chapitre 3 • L’organisation de la communication marketing intégrée 75
Les honoraires
On compte deux systèmes d’honoraires : la acturation à honoraires fxes et la combinaison Facturation à honoraires
honoraires-commission. Dans le premier scénario, l’agence exige un tari mensuel xe de fixes
base pour tous ses services et crédite le client pour chaque commission reçue d’un média. Mode de rémunération
Dans le second scénario, les honoraires varient en onction des services rendus. Toute selon lequel l’agence et le
commission versée par un média à une agence est alors déduite des honoraires. Lorsque client s’entendent sur le
travail à accomplir et sur la
la commission s’avère inérieure aux honoraires prévus au contrat, le client doit combler la
somme à verser en retour.
diérence. Quand l’agence concentre le gros de ses eorts dans un média qui ne verse
aucune commission, les honoraires peuvent s’ajouter aux commissions reçues. Combinaison
honoraires-commission
Dans les deux cas, l’agence devra évaluer avec soin le coût des services rendus pour
une période donnée ou la durée du projet, ainsi que la marge bénéciaire souhaitée. Mode de rémunération en
vertu duquel une agence
Pour éviter les désaccords, l’entente liant les deux parties devra préciser les services à
de publicité établit une
rendre au client. somme mensuelle fixe
en guise d’honoraires
Le système du coût plus marge pour ses services et
Le système du coût plus marge exige de l’agence qu’elle consigne de açon détaillée déduit de cette somme
les commissions
les rais découlant du travail eectué pour le client. Les rais directs (heures travaillées reçues des médias.
et menues dépenses), auxquels s’ajoutent une allocation pour les rais généraux et une
marge bénéciaire brute, déterminent la somme que l’agence acturera au client. Système du coût
plus marge
Les honoraires et le système du coût plus marge sont souvent combinés à un système
de commission. Les honoraires peuvent s’avérer plus avantageux, à la ois pour le Mode de rémunération
d’une agence de publicité
client et l’agence, selon la taille du client, le budget de publicité, les médias utilisés et selon lequel l’agence reçoit
les services exigés. Nombre de clients préèrent les honoraires ou le système du coût des honoraires mensuels
plus marge, car ils obtiennent une ventilation détaillée des dépenses publicitaires et pour le travail effectué, en
promotionnelles. La gestion de ces systèmes se révèle parois complexe pour l’agence, plus d’un ratio de marge
exigeant une comptabilisation précise des rais qui sont souvent difciles à estimer bénéficiaire prédéterminé.
au moment de préparer une soumission. Les agences se montrent aussi hésitantes à
divulguer leurs rais internes à leurs clients.
PERSPECTIVE
3.1 Une nouvelle formule pour Coc-Col
Coc-Col espère que s décision de revoir le mode de 400 mrques. Coc-Col n’est toutefois ps l première à
rémunértion de ses gences de publicité ser suivie pr le fire. Procter & Gmble églement dopté ce type de
l’ensemble de l’industrie. Le 20 vril 2009, l’entreprise système, mis à une échelle moins grnde : seulement
nnonçit qu’elle llit dopter un mode de rémunértion 12 de ses mrques sont touchées pr cette inititive.
des gences bsé sur l performnce. Plutôt que de pyer ses L’idée de rémunérer les gences en fonction des résultts
gences en fonction du nombre d’heures trvillées, Coc- n’est ps nouvelle. À ce jour toutefois, très peu d’nnonceurs
Col souhite rémunérer celles-ci en fonction des résultts. ont opté pour ce mode de rémunértion. Selon les
Le nouveu modèle s’pprente u système du coût plus estimtions de l’americn assocition of advertising agencies
mrge. Coc-Col s’engge à rembourser les fris enggés (aaaa), environ 10 % des contrts incluent des cluses de
pr l’gence, dditionnés d’une mrge bénéciire pouvnt performnce, lors que cel est le cs d’environ 1 % des
tteindre 30 %. Le niveu de l mrge bénéciire est contrts selon l’assocition of Ntionl advertisers (aNa).
déterminé en fonction de l’tteinte d’objectifs liés notmment
Comme le souligne Dvid Bels, président et directeur
à l performnce globle de l’gence, u niveu des ventes
générl de l rme de consulttion Jones Lundin Bels,
et à l prt de mrché des produits nnoncés.
plusieurs gences sont réticentes à dopter ce mode de
On comprend très bien qu’une compgnie comme Coc-Col, rémunértion. D’bord, il est très difcile de dénir et
qui dépense plus de trois millirds pr nnée en publicité à de mesurer l « vleur » de l contribution des gences de
l’échelle mondile, souhite réduire ses dépenses en période publicité, prticulièrement dns le cs où l’entreprise fit
de récession. Même si certines gences suspectent qu’il s’git ppel à plusieurs gences. Ensuite, l’doption de ce système
d’une tctique pour réduire les coûts, l’entreprise prétend que le de rémunértion exige beucoup de temps comprtivement
nouveau mode de rémunération s’inscrit dans une volonté u mode bsé sur les honorires. Enn, dns un contexte où
de récompenser les gences pour leur crétivité. L’instigtrice de plusieurs des gences de publicité sont cotées en Bourse, ce
cette inititive, Srh armstrong, directrice des opértions médis nouveu mode de rémunértion ne permet ps à celles-ci
et communictions mondiles pour Coc-Col, souligne insi d’voir des revenus et des prots stbles. Plusieurs gences
le rôle des gences de publicité en mentionnnt : « Nous vons crignent que l vleur de l contribution de l’gence repose
besoin qu’elles soient protbles et en snté, mis elles doivent sur des éléments inuencés pr des fcteurs qui sont hors de
tteindre ce but grâce à leur performnce. » leur contrôle.
Les intentions de Coc-Col sont mbitieuses. L’entreprise L’venir nous dir si cette nouvelle pproche supplnter le
souhite dopter ce système de rémunértion pour ses mode de rémunértion bsé sur les honorires.
Sources : « aNa Releses First-Ever Globl Survey on agency Compenstion Results Revel Key Similrities, Differences in Globl vs U.S. Prctices ».
(9 mi 2012). Communiqué de presse de l’assocition of Ntionl advertisers, [En ligne], www.n.net/content/show/id/23458 (Pge consultée
le 3 jnvier 2013) ; « Clock-wrtchers no more ; advertising’s new model ». (16 mi 2009). The Economist, p. 72 ; Bels, Dvid. (3 mi 2010). « Why
vlue-bsed compenstion is going nowhere fst », advertising age, p. 115 ; Mullmn, Jeremy et Ntlie Zmud. (27 vril 2009). « Coke Pushers
Py-for-Performnce Model Urges Industry to Let Shops Prot Only if They Hit Estblished Trgets », advertising age, p. 1 et 34 ; Schweizer, Kristen.
(11 oût 2009). « P&G’s Ending Billble Hours Forces Grey to Show Chip ads Work », Bloomberg, [En ligne], www.bloomberg.com/pps/
news ?pid=newsrchive&sid=XI1vGkX3dyo (Pge consultée le 12 octobre 2012).
Chapitre 3 • L’organisation de la communication marketing intégrée 77
C’est pourquoi, dans le cadre de leur mandat respecti, l’Association des agences de Examen des efforts
publicité du Québec (AAPQ), l’Institut des communications et de la publicité (ICA) consentis par une agence
dans la planification,
et l’Association canadienne des annonceurs (ACA) mettent à la disposition de leurs
l’élaboration et la mise
membres des guides sur la relation agence-client et sur les meilleures pratiques en en œuvre de la campagne
matière de recherche et de sélection d’une agence de publicité. publicitaire permettant
d’évaluer les résultats
Le système utilisé par Whirlpool, qui commercialise une variété de produits de consom- obtenus.
mation, constitue un exemple probant de système structuré d’évaluation d’agences.
Une ois par année, les équipes responsables des marques de Whirlpool rencontrent
les agences de publicité engagées par l’entreprise an d’évaluer leurs résultats. Chaque
directeur de marque évalue d’abord le rendement de l’agence, puis l’entreprise rassemble
et examine ces rapports avec l’agence à l’occasion de la rencontre annuelle. Le processus
d’évaluation de Whirlpool couvre six points liés au rendement de l’agence. Enn,
l’entreprise et l’agence élaborent un plan d’action pour corriger les lacunes.
Le maintien ou l’abandon
de la relation d’affaires
Grâce au processus d’évaluation
décrit précédemment, l’agence et
le client disposent de précieux ren-
seignements qui leur permettent de
déterminer si le client ou l’agence
devrait procéder à des changements
importants pour obtenir de meil-
leurs résultats et rendre la relation
d’aaires plus productive. Plusieurs
agences ont une clientèle établie de lg2 signe cette campagne de publicité de Bell.
78 PaRTIE 1 • Les principes de l communiction mrketing intégrée
longue date ; touteois, ce genre de relation à long terme se révèle de plus en plus rare. Par
exemple, après une relation de plus de 25 ans avec l’agence de publicité Cossette, Bell a
décidé, en 2008, de mettre n à son partenariat exclusi avec cette dernière. L’entreprise
a plutôt décidé de coner l’élaboration de ses campagnes de publicité à plusieurs agences,
dont lg2. Diverses raisons poussent les clients à changer d’agence. Voici les principales :
• Des résultats ou des services médiocres. Le client est mécontent de la qualité de
la publicité ou des services de l’agence.
• Une mauvaise communication. Le client et le personnel de l’agence ont du mal
à instaurer ou à maintenir un minimum de communication qui leur permettrait
d’établir une relation de travail ructueuse.
• Les attentes irréalistes du client. Les attentes du client excèdent la rémunération
prévue et ont pour eet de réduire l’intérêt de l’agence.
• Une incompatibilité de caractères. Le manque d’afnités entre les employés de
l’agence et ceux du client les empêche de travailler avec efcacité.
• Des changements de personnel. Tout changement de personnel au sein de
l’agence ou chez le client peut constituer une source de problèmes. De nouveaux
gestionnaires sont susceptibles de traiter avec une agence avec laquelle ils ont déjà
des liens. L’employé quittant une agence pour un concurrent ou pour onder sa
propre agence amène parois des clients avec lui.
• Une croissance trop rapide du client ou de l’agence. Le client peut devenir trop
imposant pour son agence ou conclure qu’il a besoin d’une agence plus prestigieuse.
Lorsque l’agence croît trop rapidement, le client peut alors représenter un
pourcentage négligeable de son chire d’aaires et susciter peu d’intérêt pour elle.
• Les conflits d’intérêts. Un conflit d’intérêts est susceptible de survenir quand il y a
usion de deux agences ou lorsqu’un client ait l’objet d’une acquisition ou d’une usion.
• Les changements dans la stratégie marketing ou la stratégie d’entreprise du
client. Un client peut changer sa stratégie marketing ou sa stratégie d’entreprise et
juger qu’un changement d’agence s’impose dans ce contexte.
• Une baisse des ventes. Lorsque les ventes du produit ou du service du client sont
stagnantes ou en baisse, la publicité peut être perçue comme une des causes du
problème. Le client peut alors solliciter une autre agence en vue de se voir proposer
de nouvelles stratégies de création publicitaire.
• Des méthodes de rémunération conflictuelles. La méthode et le niveau de
rémunération constituent trop souvent une source de conflits entre le client et
l’agence de publicité. Plus les entreprises adoptent des modes de rémunération au
rendement, plus les désaccords se multiplient.
• Un changement de politique. Un changement de politique peut survenir
lorsqu’une partie réévalue l’importance de la relation d’aaires, que l’agence
accueille un nouveau client plus important ou qu’une partie est l’objet d’une usion
ou d’une acquisition.
Lorsqu’elle reconnaît ces signaux, l’agence peut adapter ses programmes et ses règles
an de satisaire le client. Certaines situations décrites précédemment s’avèrent cepen-
dant inévitables ; d’autres sont indépendantes de la volonté de l’agence. Pour espérer
conserver un compte client, l’agence doit régler les problèmes qui sont de son ressort.
L’agence peut aussi conclure qu’une rupture serait souhaitable. Les conflits person-
nels, les changements dans la philosophie de gestion et la rémunération au rendement
insufsante sont des raisons motivant cette décision. L’agence peut alors décider de
mettre n à la relation d’aaires conflictuelle.
Chpitre 3 • L’orgnistion de l communiction mrketing intégrée 79
L’agence interactive
Agence interactive L’agence interactive constitue un nouveau type d’agence spécialisée en communication
agence spécilisée dns marketing. Elle est issue de la croissance rapide d’Internet et des autres ormes de médias
la création et l’utilisation interactis, et nombre de gestionnaires y ont maintenant appel. Cette orme d’agence
strtégiques de divers se spécialise dans la création et l’utilisation stratégiques de divers outils de marketing
outils de marketing interacti tels que les sites Internet, les bandeaux publicitaires, les cédéroms et les bornes
interctif tels que les sites interactives21. Plusieurs agences de publicité traditionnelles se sont enrichies de nouvelles
Internet, les bndeux
publicitires, les cédéroms
compétences en matière de communication interactive, qu’il s’agisse de l’embauche de
et les bornes interctives. quelques spécialistes ou la mise sur pied d’un service interacti complet.
Alors que beaucoup d’agences possèdent des compétences en communication inter-
active ou s’apprêtent à en acquérir, certains gestionnaires ont appel à des agences
interactives plus spécialisées pour créer des sites Internet et des médias interactis. Selon
ces gestionnaires, ces agences comptent une plus grande expérience dans la conception,
le développement, la gestion et l’exploitation de sites Internet. Les agences interactives
vont de la petite entreprise spécialisée dans la conception et la création de sites Internet
aux agences interactives à service complet qui possèdent tous les éléments requis pour
élaborer une campagne efcace de marketing interacti. Elles orent aussi des services
Chapitre 3 • L’organisation de la communication marketing intégrée 81
possédant la vision et l’expertise nécessaires à sa bonne marche. Selon eux, les agences
ne disposent pas des compétences requises en marketing par bases de données, en
recherche marketing et en technologie de l’inormation. Les luttes internes, l’ego des
publicitaires et la peur des agences de publicité de voir leurs budgets réduits consti-
tuent aussi des obstacles majeurs à la mise sur pied de campagnes de communication
marketing intégrée efcaces25.
De nombreuses agences de publicité consacrent davantage de ressources à orir une
gamme complète de services. Leurs compétences en publicité interactive et en multi-
média, en gestion de bases de données, en marketing direct, en relations publiques et
en promotion des ventes sont de notoriété publique. Par contre, plusieurs responsables
du marketing souhaitent garder la mainmise sur la stratégie de leur campagne de
CMI. Ils recourent aux services de plusieurs ournisseurs parce qu’ils recherchent des
compétences pointues, davantage de qualité et de créativité, un contrôle accru et un
meilleur rapport coût-efcacité.
La plupart des gestionnaires du marketing reconnaissent que le rôle des agences de
publicité ne se limite plus à la publicité et qu’elles continueront à développer leurs com-
pétences en CMI. Il existe un marché pour les agences dont les services vont au-delà
de la publicité. Ces agences devront touteois acquérir de véritables compétences en
matière de CMI. Elles devront aussi mettre sur pied des structures organisationnelles
qui permettront aux individus possédant une expertise dans une variété de domaines
liés à la communication marketing de travailler ensemble à l’interne et à l’externe.
Chose certaine, dès que les entreprises délaisseront la publicité dans les médias pour
aecter leurs budgets de communication aux autres outils de la CMI, les agences
exploreront de nouvelles avenues pour conserver leur clientèle.
Résumé
L’élaboration, la mise en œuvre et la gestion du programme de services d’une agence de publicité ou si elle fera appel à des
communication marketing mobilisent beaucoup de ressources ressources internes pour la création de ses annonces publici-
internes et externes. Parmi les participants à la planication de taires et l’achat médias. L’agence maison permet de réaliser
la CMI, on trouve l’annonceur et le client, les agences de publi- des économies, d’exercer un meilleur contrôle et d’accroître la
cité, les médias, les agences spécialisées en communication coordination des activités. Elle présente toutefois des lacunes
marketing et les fournisseurs de services connexes. sur les plans de l’expérience, de l’objectivité et de la souplesse.
L’entreprise fait appel à deux systèmes pour structurer ses Plusieurs entreprises font appel à des agences de publicité
activités de communication marketing à l’interne. Le système cen- pour l’élaboration et la mise en œuvre de leurs programmes
tralisé facilite les communications, requiert moins de ressources de CMI. Ces agences se présentent sous diverses formes. On
humaines, favorise une continuité des postes et une participation compte notamment l’agence à service complet, l’agence de
accrue de la haute direction. Par contre, ce système ne permet création et l’agence de placement médias. La première offre
pas aux gestionnaires de bien saisir les nuances de la stratégie une gamme complète de services : création, comptes clients,
marketing. Les temps de réaction y sont plus longs et la gestion marketing, nances et administration ; les deux autres se spé-
des différentes gammes de produits pose certaines difcultés. cialisent respectivement dans la création publicitaire et l’achat
médias. En ce qui a trait à la rémunération, les agences reçoi-
Le système décentralisé a pour avantages de concentrer vent des commissions, des honoraires ou un pourcentage
l’attention des gestionnaires sur la marque, de régler les assorti d’une marge bénéciaire brute. Depuis peu, la reddi-
problèmes plus rapidement et d’offrir une plus grande sou- tion de comptes exigée de la part des agences prend de plus
plesse. L’inefcacité du processus de décision, les conits en plus d’espace. L’évaluation des agences repose sur des
internes, une mauvaise répartition des budgets et un manque critères nanciers et qualitatifs. Certains clients privilégient la
d’autorité pourraient toutefois reléguer ces avantages au rémunération au rendement où les gains de l’agence seront
second plan. L’entreprise devra déterminer si elle retiendra les fonction des ventes ou des parts de marché obtenues.
84 PaRTIE 1 • Les principes de l communiction mrketing intégrée
Non seulement le responsble du mrketing fer ppel à des Des études récentes révèlent que l pluprt des respon-
gences de publicité, mis il retiendr églement les services sbles du mrketing jugent qu’il leur revient, et non
d’utres spécilistes de l communiction mrketing : gences de ux gences, d’étblir l strtégie d’une cmpgne de
mrketing direct, gences de promotion des ventes, gences CMI et de l coordonner. Le mnque de vision élrgie et
de reltions publiques et gences interctives. Le gestionnire de compétences spécilisées dns les domines non liés à
devr déterminer s’il recourr à une gence différente pour l publicité empêcher les gences de prticiper dvntge
chque fonction de communiction mrketing ou s’il coner le à l CMI.
tout à une seule grnde gence offrnt tous les services.
Mots clés
• agence maison • Firme offrnt des services connexes • Système de commission négociée
Questions de discussion
1. Qui prticipe à l CMI ? Décrivez brièvement leurs rôles et 7. Nombre d’entreprises pssent du système de commis-
responsbilités. sion à un mode de rémunértion bsé sur le rendement.
Expliquez les risons d’un tel chngement. Pourquoi une
2. Quel rôle le chef de l publicité joue-t-il dns une structure
gence de publicité hésiterit-elle à ccepter une rémuné-
orgnistionnelle centrlisée ? Pourquoi s présence s’vère-
rtion liée u rendement ?
t-elle nécessire lorsqu’une entreprise retient les services
d’une gence externe ? 8. Pourquoi un gestionnire du mrketing opterit-il pour une
utre gence de publicité ? Trouvez une entreprise qui
3. Qu’est-ce qu’un chef de produit ou chef de mrque ? En quoi
récemment chngé d’gence et nlysez les risons de s
contribue-t-il u progrmme de CMI ?
décision.
4. Présentez les vntges et les désvntges d’une gence
9. Qu’est-ce qu’une gence interctive ? Pourquoi un gestion-
mison. Pourquoi une entreprise psserit-elle d’une
nire du mrketing ferit-il ppel à une gence interctive
gence mison à une gence externe ?
u lieu d’une gence à service complet pour l crétion
5. Quelles tâches l’gence à service complet ccomplit-elle ? d’un site Internet, pr exemple ?
Certines fonctions sont-elles plus importntes que d’utres ?
10. Expliquez pourquoi une entreprise regrouperit ses ctivités
6. Décrivez les modes de rémunértion d’une gence de publi- de CMI u sein d’une même gence u lieu de les coner
cité. Quels fcteurs détermineront le type de rémunértion à différentes gences spécilisées dns des domines
entre l’entreprise et l’gence ? connexes à l CMI.
Partie
Le consommateur: au
2
cœur de la communication
marketing intégrée
Mise en situation
Adultes, s’abstenir!
Le succès d’une campagne se mesure souvent à sa longévité. Parlez-en à Couche-Tard
qui, depuis plus de 10 ans, ne cesse de provoquer le public avec ses publicités. En ait,
l’histoire de Sloche débute en 2000, lorsque le détaillant décide de lancer une marque
maison de barbotine. L’objecti : concurrencer la marque Slush Puppie, le leader incon-
testé depuis plus de 20 ans.
Pour se démarquer auprès de la clientèle visée, les jeunes de 9 à 18 ans, la marque se fxe
comme mission de « satisaire les besoins de gratifcation sensorielle et de protestation
contre l’autorité, les parents et la société ». La marque ne veut pas être « cool », elle veut
s’adresser aux jeunes en tant que personnes, pas en tant que groupe. Elle ne veut surtout
Chapitre 4 • Les modèles de comportement du consommateur 87
L
’exemple précédent montre que la conception de programmes de communication
marketing eficaces débute par la compréhension des déterminants du compor-
tement du consommateur. Le responsable chargé d’élaborer les programmes de
CMI doit bien connaître les motis d’achat, les attitudes et les habitudes du consom-
mateur afin de ormuler des stratégies de promotion gagnantes. Comme vous le verrez,
ce ne sont là que quelques-uns des nombreux acteurs influant sur le comportement
des consommateurs.
Nous n’explorons pas en proondeur le comportement du consommateur dans ce
manuel. Il aut néanmoins bien comprendre le processus de décision d’achat de ce der-
nier, connaître les acteurs qui l’influencent et savoir tirer profit de ces renseignements
lors de l’élaboration de programmes et de stratégies de communication marketing.
Un survol du comportement
du consommateur
Les gestionnaires du marketing s’interrogent tous sur la açon d’influencer le
consommateur en aveur du produit ou du service qu’ils ofrent. Pour American
Express, cela signifie inciter le consommateur à porter un plus grand nombre d’achats
à son compte AmEx. Pour le constructeur BMW, cela veut dire inciter le consom-
mateur à acheter ou à louer l’un de ses véhicules. Pour des entreprises telles que
Canon ou Ricoh, cela veut dire inciter les acheteurs organisationnels à se procurer
plus de photocopieurs ou de télécopieurs. Bien que l’objecti ultime du gestionnaire
Comportement soit d’exercer une influence sur le comportement du consommateur au moment de
du consommateur l’achat, le gestionnaire sait que l’achat lui-même n’est qu’un élément d’un processus
Actvtés auxquelles se beaucoup plus large.
livre le consommateur
lorsqu’l recherche, chost, Pour de nombreux produits et services, la décision d’achat est l’aboutissement d’un
acquert, utlse et évalue processus long et détaillé ondé sur une recherche poussée d’inormation, la comparai-
un produit ou un service son et l’évaluation de diférentes marques, ainsi que sur d’autres activités. En revanche,
afin de satisfaire ses d’autres décisions d’achat se révèlent plus ortuites et peuvent découler du simple ait
besoins ou ses désirs qu’un produit est proposé à meilleur prix que d’autres. Songez aux achats impulsis que
ou afn de s’en départr.
vous efectuez lorsque vous vous trouvez dans un magasin.
Le gestionnaire influencera le consommateur au moment de ses achats s’il sait
interpréter son comportement. Il doit donc connaître les besoins précis que le consom-
mateur tente de satisaire et comment ceux-ci se traduisent en critères d’achat. Le
gestionnaire doit aussi savoir comment le consommateur recueille de l’inormation
sur diférents produits et services et comment il utilise cette inormation pour choisir
entre des marques concurrentes. En outre, ce spécialiste du marketing doit com-
prendre les rouages de la décision d’achat. À quel endroit le consommateur préère-t-il
acheter un produit ? De quelle açon les stimuli promotionnels sur le lieu de vente
l’influencent-ils ? Enfin, le gestionnaire doit saisir en quoi le processus de décision
d’achat et les motis d’achat varient selon les catégories de consommateurs. La per-
sonnalité ou le style de vie d’un consommateur, par exemple, peuvent influer sur ses
décisions d’achat1.
Le modèle conceptuel de la figure 4.1, qui sert de structure à l’analyse du processus de
décision d’achat du consommateur, considère celui-ci comme un agent de résolution
de problèmes et de traitement de l’inormation. À l’aide de plusieurs processus men-
taux, cet agent évalue diférents produits et services et détermine ceux qui répondent à
ses besoins ou à ses motis d’achat. Ce modèle est une orme d’apprentissage cogniti.
Chapitre 4 • Les modèles de comportement du consommateur 89
La reconnaissance du besoin
Comme on peut le voir à la figure 4.1, la reconnaissance du besoin marque la première
étape du processus de décision d’achat. Elle survient lorsque le consommateur cerne
un besoin et qu’il décide de le satisaire.
La reconnaissance d’un besoin naît d’un écart entre l’état idéal et l’état réel du consom-
mateur. Deux contextes peuvent amener la reconnaissance d’un besoin. Ainsi, quand
la situation qui a cours est neutre, le consommateur peut se fixer comme objecti
d’atteindre une situation positive. Il en va ainsi lorsque le consommateur adopte un
comportement de lutte contre l’ennui (par exemple, lorsqu’il décide d’aller voir un film
au cinéma). Quand la situation qui a cours est négative, le consommateur peut alors se
fixer comme objecti d’atteindre une situation neutre. C’est le cas notamment lorsque
le consommateur adopte un comportement en vue de réduire une tension (par exemple,
lorsqu’il décide d’acheter des comprimés d’aspirine pour enrayer son mal de tête).
Accomplissement
de soi (développement et
épanouissement de soi)
Besoins d’estime
(estime de soi, reconnaissance et prestige)
Besoins d’appartenance
(sentiment d’appartenance et amour)
Besoins de sécurité
(sécurité et protection)
Besoins physiologiques
(aliments et eau)
Lorsque ces besoins élémentaires sont satisaits, l’individu s’eforce de combler les
besoins occupant un échelon supérieur de la hiérarchie tels que l’estime de soi. En
réalité, il est peu probable que les gens gravissent
la hiérarchie des besoins comme ils le eraient
pour un escalier. Les besoins primaires consti-
tuent une source de motivation continue quand
il s’agit de comportement d’achat. Cependant,
comme les besoins physiologiques sont satisaits
dans la plupart des pays industrialisés, le spécia-
liste du marketing cherche la plupart du temps à
vendre des produits qui répondent à ces besoins
en stimulant les besoins supérieurs du consom-
mateur. Pampers, par exemple, commercialise sa
marque de couches jetables en misant sur l’amour
d’une mère pour son enant (les besoins d’appar-
tenance) et en soulignant la pureté et la douceur
de son produit.
La hiérarchie des besoins de Maslow est sans
doute imparaite. Elle ofre touteois un cadre
d’analyse pouvant ser vir au spécialiste du
marketing qui cherche à déterminer les besoins
que ses produits et ses services sont censés satis-
aire. Ce gestionnaire peut ensuite orchestrer des
campagnes publicitaires en vue de montrer com-
ment telle marque répond à tels besoins. Il peut
aussi reconnaître que les segments de marché ont
des besoins appartenant à des échelons diférents.
Un jeune célibataire, par exemple, tentera de
satisaire ses besoins d’appartenance ou d’estime
de soi à l’achat d’une voiture ; une amille avec
Cette annonce de Pampers met l’accent sur les besoins enants accordera plus d’importance aux besoins
affectifs (amour et appartenance). de sécurité.
Chapitre 4 • Les modèles de comportement du consommateur 93
FIGURE 4.3 Quelques méthodes de recherche en marketing servant à sonder l’esprit du consommateur
Entrevue en profondeur
Entretien au cours duquel l’intervieweur demande au consommateur de s’exprimer librement dans le cadre d’une discussion non
structurée, à l’aide de questions précises visant à éclairer ses motifs, ses idées ou ses opinions.
Technique projective
Technique visant à mieux comprendre les valeurs, les motifs, les attitudes et les besoins que le consommateur a du mal à
exprimer ou à déterminer, en lui demandant de projeter ces états intérieurs sur un objet extérieur.
Test d’association
Technique en vertu de laquelle on présente un stimulus à un individu, qui doit alors dire la première chose qui lui vient à l’esprit ;
ce stimulus peut être un mot, un dessin, une publicité, etc.
Groupe de discussion
Rencontre réunissant quelques personnes ayant des acquis ou des sphères d’intérêt similaires afin de discuter d’un produit,
d’une idée ou d’un enjeu particulier.
ces dernières éprouvent de la culpabilité lorsqu’elles les ont cuire (les saucisses,
pas les hommes !). Elles y voient de la paresse.
• Lorsqu’ils prennent une douche, les gens croient que leurs autes s’écoulent dans le
tuyau d’évacuation avec l’eau savonneuse6.
Recherche sur Comme l’illustrent ces exemples, la recherche sur les motivations a permis de déga-
les motivations ger des conclusions très intéressantes, bien que controversées, comme elles ont ait
Analyse systématque naître un sentiment de scepticisme chez de nombreux gestionnaires du marketing.
des motivations sur Les grandes entreprises et les agences de publicité commandent souvent des études
lesquelles sont fondées sur les motivations pour la commercialisation de leurs produits. Touteois, comme
les décsons d’achat des
les études sur les motivations ne reposent en général que sur quelques participants,
consommateurs.
certains pensent qu’elles mettent en lumière les idiosyncrasies de quelques-uns et que
leurs conclusions ne valent pas pour l’ensemble de la population. Il est néanmoins
dificile d’ignorer les études lorsqu’on s’intéresse au comportement du consommateur.
Elles peuvent en efet jeter un nouvel éclairage sur des aspects de son comportement
qui peuvent être utilisés dans la conception de messages publicitaires où l’on ait appel
aux sentiments, aux espoirs, aux aspirations et aux peurs proondément ancrés chez
l’acheteur. Ce type de message s’avère souvent plus eficace que ceux qui s’adressent à
la raison. Voici quelques exemples illustrant notre propos7 :
• La société Chrysler a distribué des ciseaux à un groupe de consommateurs et
leur a demandé de s’asseoir sur le plancher, comme des enants, et de découper
dans un magazine les mots qui, selon eux, décrivaient un prototype d’automobile.
L’analyse des mots a montré que la principale préoccupation des participants
à l’égard du prototype était que celui-ci n’avait pas de personnalité et qu’il ne
semblait pas sécuritaire8.
• L’agence de publicité McCann-Erickson a demandé à des emmes de dessiner
des blattes et de décrire les sentiments qu’elles leur inspiraient. Les spécialistes de
l’agence ont conclu de cette expérience que bien des emmes associaient les blattes
aux hommes qui les ont abandonnées. C’est pourquoi les emmes prééraient les
tuer avec des insecticides qui leur permettaient de voir mourir ces insectes.
• Après avoir efectué des enquêtes psychologiques, l’agence de publicité Saatchi &
Saatchi a conclu que Ronald McDonald crée une atmosphère plus rassurante que
Burger King (que l’on percevait comme plus agressi et distant).
Si elle a ait l’objet de critiques répétées, la recherche sur les motivations a aussi contri-
bué au développement du marketing. En efet, son caractère qualitati est très apprécié
au moment d’établir les motis d’achat du consommateur. Les groupes de discussion
et les entretiens en proondeur s’avèrent en outre ort utiles afin de mieux cerner les
sentiments du consommateur. Enn, les techniques projectives sont souvent le seul
moyen de contourner les stéréotypes ou les réponses dictées par la rectitude sociale.
À cela s’ajoute le ait que la recherche sur les motivations demeure le précurseur de la
segmentation psychographique (voir le chapitre 2).
Recherche interne
Démarche consstant à
La recherche d’information
récupérer l’nformaton La recherche d’inormation constitue la deuxième étape du processus de décision
emmagasinée en mémoire d’achat. Lorsqu’il perçoit un besoin que peut satisaire l’achat d’un produit ou d’un
et qu se rapporte à des
service, le consommateur s’engage alors dans une recherche d’inormation nécessaire
expérences antéreures,
ou encore à des pour onder sa décision d’achat. Dans un premier temps, il efectue une recherche
connassances lées à interne qui consiste à récupérer de l’inormation déjà emmagasinée9. Pour de nom-
dfférentes optons d’achat. breux achats routiniers ou répétitis, l’inormation acquise et mémorisée (par exemple,
Chapitre 4 • Les modèles de comportement du consommateur 95
la perormance d’une marque) sufit pour comparer les diférents produits ou services
oferts et fixer son choix.
Lorsque la recherche interne ne permet pas de récupérer une quantité sufisante de
renseignements, le consommateur en cherchera alors d’autres à l’aide d’une recherche Recherche externe
externe. Les sources de recherche externe comprennent : Démarche consistant à
acquérir de l’information
• des sources personnelles telles que les amis, la parenté ou les collègues ;
auprès de sources externes
• des sources commerciales telles que la publicité, le personnel de vente, les étalages telles que la publicité,
de publicité sur le lieu de vente (PLV) et Internet ; les amis, les collègues
et autres sources
• des sources publiques telles que les magazines, les journaux et les émissions d’information publiques.
télévisées ;
• une expérience personnelle, par exemple à la suite de la manipulation,
de l’observation ou de l’essai d’un produit.
Plusieurs acteurs déterminent le nombre et le type de sources d’inormation auxquelles
le consommateur a recours, notamment son expérience, sa disponibilité, l’importance de
la décision d’achat, l’efort à déployer pour acquérir l’inormation et le degré de risque
perçu par rapport à l’achat. Ainsi, le choix du film que l’on regarde un vendredi soir
peut reposer sur une conversation avec des amis ou la consultation de la grille horaire
des cinémas d’un quotidien. Un achat plus complexe comme celui d’une voiture repose
quant à lui sur plusieurs sources d’inormation. Ainsi, une lecture du Guide de l’auto et du
magazine Protégez-Vous, des discussions avec des membres de sa amille ou des amis et
un essai routier de diférents modèles se révéleront ici sans doute ort utiles. À cette étape
de la décision d’achat, l’aspect inormationnel de la publicité importe au plus haut point.
La perception
Au moment d’élaborer sa stratégie de communication, le gestionnaire du marketing
doit savoir comment s’y prend le consommateur pour acquérir et utiliser l’inormation
provenant de sources externes. Ce spécialiste s’intéresse particulièrement à la manière
dont le consommateur : 1) réagit à l’inormation externe ; 2) prête attention à certaines Perception
sources d’inormation ; 3) interprète l’inormation ; 4) mémorise l’inormation. Ces
Processus selon lequel
quatre étapes renvoient à la perception10. La perception est un processus individuel l’individu réagit à l’infor-
reposant sur des acteurs internes tels que les convictions, les expériences, les besoins, mation externe, y prête
les humeurs et les attentes de l’individu. Les mécanismes de la perception sont aussi attention, l’interprète et la
influencés par les caractéristiques d’un stimulus, telles que sa taille, sa couleur et son mémorise pour se former
intensité, et le contexte dans lequel on le voit ou on l’entend. une image cohérente
du monde.
L’individu s’expose chaque jour à un grand nombre de messages complexes ; c’est pour-
quoi le cerveau ait appel à la perception sélective. En ait, on peut voir la perception Perception sélective
comme un processus de filtration au cours duquel les acteurs internes et externes
Processus cognitif subjectif
influent sur l’inormation reçue, sur son traitement et sur son interprétation. Comme lié à la façon dont les
l’illustre la figure 4.4, la perception sélective est sollicitée au cours des quatre étapes attentes influent sur la
du processus de perception du consommateur. perception.
La sensation
Lors de la première phase du processus de perception, l’individu crée une représen-
Sensation tation d’un stimulus à partir des sensations éprouvées. Une bonne compréhension
Réacton mmédate des des réactions physiologiques du consommateur devant les stimuli commerciaux est
sens (goût, odorat, vue, nécessaire à l’élaboration d’actions de marketing eficaces. Les éléments visuels d’une
toucher et ouïe) à un publicité ou d’un conditionnement, par exemple, doivent être conçus de telle manière
stmulus ; ce stmulus que le consommateur perçoive leur existence. Voilà pourquoi tant de publicités télévi-
peut être une publcté, sées débutent par un bruit ou un efet spécial.
un condtonnement, un
nom de marque ou un Les publicitaires tentent parois d’accroître le contenu sensoriel de leurs messages
présentoir de publicité sur publicitaires afin d’attirer davantage l’attention. Ceux qui commercialisent les eaux
le lieu de vente.
de Cologne et les parums, par exemple, utilisent des éléments visuels accrocheurs
et des bandes parumées afin de stimuler plusieurs sens et de retenir l’attention des
lecteurs de magazines. Quelques publicitaires ont même intégré à leurs publici-
tés imprimées des microcircuits grâce auxquels une chanson ou un message se ait
entendre. L’individu peut choisir ou négliger d’être exposé à une inormation ; c’est ce
Exposition sélective que l’on appelle l’exposition sélective. Un téléspectateur peut décider de changer de
Processus par lequel chaîne ou de s’absenter pendant les pauses publicitaires, par exemple.
un consommateur choisit
ou néglge d’être exposé La sélection de l’information
à une nformaton.
La perception ne se limite pas aux seules données sensorielles. Le degré d’attention
accordé à un stimulus et l’interprétation de celui-ci dépendent de plusieurs acteurs, dont
les acteurs psychologiques tels que la personnalité, les besoins, les motis, les attentes et
le degré d’expérience du consommateur. En général, chacun de nous s’intéresse davan-
tage aux éléments de son environnement qui cadrent avec ses besoins et élimine les
stimuli non pertinents. Songez à l’attention que vous prêtez aux publicités qui vantent
les mérites des ordinateurs, des pneus ou des disques lorsque vous projetez d’acheter l’un
de ces produits. C’est pourquoi le consommateur s’attarde à certaines choses et en ignore
Attention sélective d’autres ; c’est ce qu’on nomme l’attention sélective. Une étude traitant du sujet estime
Processus par lequel que le consommateur moyen est chaque jour exposé à près de 1 500 publicités, alors
le consommateur qu’il n’en perçoit que 7611. D’autres estimations ont état de 3 000 expositions par jour.
prête attention Les annonceurs doivent donc redoubler d’eforts pour que le public remarque leurs mes-
à certanes choses et sages. Pour ce aire, ils s’appuient souvent sur la créativité de leurs annonces pour attirer
en gnore d’autres. l’attention du consommateur. Quelques annonceurs ont en sorte que leurs publicités se
démarquent en présentant leurs produits en couleurs sur un arrière-plan en noir et blanc.
Cette tactique a servi à la publicité de nombreux produits, dont le parum Shalimar de
Guerlain, les chaussures Hush Puppies et le médicament Pepto-Bismol12.
L’interprétation de l’information
Lorsqu’un consommateur choisit un stimulus et y prête attention, sa perception s’afaire
à organiser, à catégoriser et à interpréter l’inormation recueillie. Cette étape est propre à
chaque individu, car elle est influencée par des acteurs psychologiques. L’interprétation
de la signification du stimulus repose aussi en partie sur la nature de ce stimulus. Ainsi, de
Compréhension sélective nombreuses publicités sont objectives, et leur message est clair et direct, alors que d’autres
interprétaton que se
sont ambiguës, leur signification tenant à l’interprétation de chaque consommateur.
fait le consommateur de Bien que le consommateur puisse remarquer le message d’un publicitaire, rien ne
l’nformaton qu lu est
garantit qu’il l’interprète correctement. Le consommateur peut en efet interpréter
communquée en foncton
de ses atttudes, de ses l’inormation en onction de ses propres attitudes, convictions, motis et expériences ;
convctons, de ses motfs on parle alors de compréhension sélective. En réalité, le consommateur interprète
et de ses expérences. souvent l’inormation de açon à soutenir sa propre position. Une publicité qui déprécie
Chapitre 4 • Les modèles de comportement du consommateur 97
la marque préérée d’un consommateur, par exemple, sera perçue comme partiale ou
mensongère et ne sera pas acceptée.
La mémorisation de l’information
La dernière étape du processus de perception concerne l’entreposage de l’inormation
dans la mémoire à court ou à long terme. Le consommateur peut se rappeler certains
éléments du message publicitaire pour s’assurer de ne pas l’oublier, ce qui acilite la
récupération des données à l’étape de la recherche d’inormation. Les publicitaires
veulent s’assurer que l’inormation concernant la promotion de leurs produits et de
leurs services est entreposée dans la mémoire sélective du consommateur, pour qu’il y Mémoire sélective
ait accès au moment de l’achat. Les méthodes mnémotechniques peuvent s’avérer ort Tendance du consommateur
utiles à cette étape. Nombre d’annonceurs privilégient ainsi des numéros de téléphone à ne retenir qu’une partie
qui épellent une dénomination sociale et que l’on peut acilement retenir. Le lapin de l’information qu’il voit,
rose figure sur les emballages de piles Energizer Holdings pour rappeler la publicité entend ou lit, bien qu’il lui
originale au consommateur, lorsque celui-ci se trouve dans un lieu de vente. ait prêté attention et qu’il
l’ait comprise.
La perception subliminale Méthode
La plupart des psychologues croient qu’il est possible de percevoir une chose sans l’avoir mnémotechnique
vue de açon consciente. C’est ce que l’on nomme la perception subliminale. On a accusé Méthode facilitant
certains annonceurs de miser sur la publicité subliminale pour atteindre le subconscient l’acquisition et la restitution
du consommateur. Or, la population voit d’un mauvais œil que les publicitaires puissent des souvenirs à partir de
recourir à des moyens subliminaux pour persuader le consommateur d’acheter tel ou tel symboles, d’agencement
de rimes, d’associations et
produit ou service. Même si les spécialistes du marketing peuvent influer sur le com- d’images.
portement des consommateurs en s’adressant à leur subconscient, nous ne conseillons
à aucun gestionnaire de aire appel à des moyens subliminaux en guise de stratégie de Perception subliminale
création. Il s’agit d’un enjeu moral aux nombreuses ramifications. Possibilité pour l’individu
de percevoir un stimulus
dont l’intensité est au-
L’évaluation des options dessous du seuil de la
Après avoir recueilli une quantité sufisante de renseignements, le consommateur passe conscience.
à l’étape de l’évaluation des options qui s’ofrent à lui. Il compare alors les divers pro-
duits, marques ou services susceptibles de résoudre un problème de consommation et
de répondre aux besoins ou aux motis à l’origine du processus de décision d’achat.
L’ensemble évoqué regroupe les marques que le consommateur prend réellement en
considération lors de la situation d’achat.
L’ensemble évoqué
En général, l’ensemble évoqué est un sous-ensemble de toutes les marques connues
du consommateur. Ce dernier ramène alors à un nombre raisonnable les diférentes
marques à évaluer. La taille exacte de l’ensemble évoqué varie selon le consommateur.
Elle tient à des acteurs tels que l’importance de l’achat, ainsi que le temps et l’énergie
que le consommateur souhaite consacrer à la comparaison de certaines marques.
La plupart des stratégies de communication marketing visent à accroître la proba-
bilité qu’une marque donnée se trouve dans l’ensemble évoqué du consommateur au
moment de l’achat. Pour ce aire, le spécialiste du marketing recourt à diférents outils
de communication. Ainsi, les marques populaires qui disposent d’imposants budgets de Publicité de rappel
communication misent sur la publicité de rappel. L’entreprise lançant une nouvelle
Publicité dont l’objectif
marque ou dont la part de marché s’avère négligeable table aussi sur la publicité. Par principal est de maintenir
cette stratégie, l’entreprise souhaite accroître la notoriété de sa marque pour que cette la notoriété de la marque
dernière se trouve dans l’ensemble évoqué du consommateur. Les entreprises peuvent au niveau atteint.
98 PARTiE 2 • Le consommateur : au cœur de la communcaton marketng ntégrée
aussi avoir intérêt à promouvoir leurs marques sur les lieux de vente. La PLV (publi-
cité sur le lieu de vente) et les techniques promotionnelles telles que la distribution
d’échantillons en magasin, les présentoirs en bout d’allée et les afichettes de gondole
annonçant des prix réduits incitent le consommateur à envisager l’achat de marques
qui, au départ, ne figuraient pas dans son ensemble évoqué.
Les attitudes
De tous les concepts liés au comportement du consommateur, l’attitude est celui qui
ait l’objet du plus grand nombre d’études. Selon la définition de Gordon Allport,
« […] les attitudes sont des prédispositions acquises par rapport à un objet14 ». D’autres
Chapitre 4 • Les modèles de comportement du consommateur 99
penseurs perçoivent les attitudes comme une construction mentale (un construit) repré-
sentant les sentiments d’un individu par rapport à un objet ou à l’évaluation qu’il en
ait15. Le consommateur entretient des attitudes par rapport à une variété d’objets qui
importent au gestionnaire du marketing, notamment des individus (des célébrités telles
que Céline Dion et Claude Meunier), des marques (le pain Gadoua et la bière Labatt
Bleue), des entreprises (Bombardier et Jean Coutu), des catégories de produit (le bœu,
le porc et l’agneau), des magasins de détail (La Baie et Sears) et de la publicité (les
annonces de Familiprix et de Bell).
Aux yeux du spécialiste du marketing, les attitudes revêtent une importance toute
particulière, puisqu’elles expliquent en partie le comportement d’achat 16. Ainsi,
les attitudes se veulent un résumé de l’évaluation du consommateur à l’égard d’un
objet, d’une marque ou d’une entreprise, et représentent des tendances compor-
tementales et des sentiments positis ou négatis. Les publicitaires recourent à
juste titre à la publicité et à la promotion des ventes afin de susciter des attitudes
avorables envers de nouveaux produits, services ou marques, de renorcer une atti-
tude avorable ou de modifier des attitudes déavorables. Nombre de spécialistes
du marketing étudient et mesurent les attitudes à l’aide de modèles d’attitude
multiattributs.
où
Am = attitude envers la marque m
Bi = croyance selon laquelle la marque m possède l’attribut i
Ei = importance accordée à l’attribut i
n = nombre d’attributs considérés dans le processus d’achat
Un consommateur peut ainsi entretenir des croyances (Bi) à l’égard des attributs de
certaines marques de dentirice. Il peut percevoir qu’une marque contient du fluor, donc
qu’elle combat la carie, qu’elle a bon goût et qu’elle combat le tartre. Le consomma-
teur ne percevra peut-être pas ces attributs chez une autre marque. Il croira touteois
qu’elle possède d’autres attributs souhaitables, par exemple qu’elle raraîchit l’haleine
et blanchit les dents.
Afin de prévoir l’attitude du consommateur envers ces marques, on devra connaître
l’importance qu’il accorde à chaque attribut (Ei). Les parents qui achètent du denti-
rice pour leurs enants, par exemple, prééreront une marque eficace pour prévenir la
carie, préérence qui entraînera une attitude plus avorable par rapport à la première
100 PARTiE 2 • Le consommateur : au cœur de la communcaton marketng ntégrée
marque. Adolescents et jeunes adultes adopteront plutôt une marque qui raraîchit
l’haleine et qui blanchit les dents ; ils opteront donc pour la seconde marque.
Les consommateurs entretiennent un grand nombre de croyances à l’égard de plusieurs
marques, peu importe la catégorie de produits ou de services. Ces croyances n’entrent
pas nécessairement toutes en jeu au moment d’adopter une attitude vis-à-vis d’une
marque donnée. Les croyances liées à des conséquences ou à des attributs précis, efec-
Croyance déterminante tivement prises en compte au moment d’adopter une attitude, sont dites croyances
Croyance lée à des déterminantes. Le spécialiste du marketing doit déterminer ces croyances et savoir
conséquences ou à à quel point leur importance varie selon les segments du marché, avec le temps et en
des attributs précis onction des situations d’achat.
effectivement prise en
compte au moment Les stratégies liées au changement d’attitude
d’adopter une atttude.
Les modèles d’attitude multiattributs aident le spécialiste du marketing à cerner
et à diagnostiquer les bases sur lesquelles reposent les attitudes du consommateur.
Le responsable du marketing doit bien connaître les croyances qui sous-tendent les
évaluations du consommateur envers une marque et l’importance des attributs ou des
conséquences. Cette connaissance lui permettra d’élaborer des stratégies de commu-
nication visant à créer, à modifier ou à renorcer les attitudes vis-à-vis d’une marque
donnée. Le modèle d’attitude multiattributs suggère plusieurs açons d’influer sur
l’attitude du consommateur. En voici quelques-unes :
• accroître ou modifier l’intensité des croyances
envers une marque par rapport à un attribut
important ;
• modifier les perceptions du consommateur
par rapport à l’importance ou à la valeur d’un
attribut ;
• ajouter un attribut au processus de ormation des
attitudes ;
• modifier les croyances envers une marque
concurrente par rapport à un attribut important.
Les publicitaires ont souvent appel à la première
stratégie. Ils déterminent une conséquence ou
un attribut importants et rappellent au consom-
mateur la position avantageuse de leur marque
quant à cet attribut ou à cette conséquence.
Lorsque le consommateur ne se ait pas à l’idée
qu’une marque possède un attribut important ou
que sa croyance est mitigée, les stratégies publi-
citaires visent à modifier cette croyance. On peut
accroître la perception de la perormance d’une
marque par rapport à un attribut important, même
lorsque la croyance est déjà bien ancrée. La cam-
pagne du Mouvement Desjardins (« C’est plus
qu’une banque, c’est Desjardins ») ore un bon
exemple de stratégie visant à développer et à ren-
orcer une croyance au moyen de la publicité.
Le nouveau rince-bouche Scope mise dorénavant sur un nouvel L e spécialiste du marketing tente souvent
attribut dont le consommateur tiendra compte. d’exercer une influence sur les attitudes du
Chapitre 4 • Les modèles de comportement du consommateur 101
La décision d’achat
Au cours du processus d’achat, le consommateur doit cesser de recueillir de
l’inormation pour évaluer les marques de son ensemble évoqué et prendre une déci-
sion d’achat. Cette étape pourra se conclure par une intention d’achat. En général, Intention d’achat
l’intention d’achat se onde sur l’arrimage entre les motis d’achat, les attributs ou Prédisposition à acheter
les caractéristiques du produit qui auront retenu l’attention du consommateur. Elle une marque ou un produit
est le ruit de plusieurs sous-processus vus dans ce chapitre, dont la motivation, la particulier.
perception et l’attitude.
Il ne aut pas conondre la décision d’achat et l’achat en soi. Dès que le consom-
mateur décide de la marque qu’il veut acheter, il doit se la procurer. Entre-temps, il
devra décider du moment et de l’endroit de l’achat et du prix qu’il est prêt à consentir.
Il s’écoulera souvent du temps entre l’intention ou la décision et l’achat à proprement
parler, en particulier lorsque l’achat est complexe – achat d’un véhicule, d’un ordinateur
personnel ou d’un bien durable.
En ce qui concerne les biens non durables – on songe ici aux biens de première
nécessité tels que les produits de grande consommation –, le délai entre la décision
et l’achat peut être bre. Avant de quitter la maison, le consommateur peut dresser
une liste de ses achats. La liste peut comprendre certains produits pour lesquels le
consommateur a développé une fidélité à la marque. Pour le spécialiste du marke- Fidélité à la marque
ting, il est important de susciter et de conserver la fidélité à la marque. Pour que le Préférence pour une
consommateur renonce à changer de marque de produit, le gestionnaire du mar- marque qui se traduit par
keting table sur la publicité de rappel – pour que la marque s’imprègne bien dans des achats répétés.
l’esprit du consommateur –, place les produits bien en vue sur les linéaires en maga-
sin et orchestre des promotions périodiques. La fidélisation de la clientèle n’ est pas
une mince aaire. La concurrence ait appel à diérentes techniques pour inciter le
consommateur à essayer d’autres marques, entre autres par le lancement de nouveaux
produits et la distribution d’échantillons gratuits. Le responsable du marketing doit
lutter continuellement pour conserver sa clientèle et remplacer les clients qui se
laissent tenter par d’autres marques.
En ce qui concerne l’achat des produits courants, tels que le lait, le pain et les œus,
la décision d’achat est souvent prise sur le lieu de vente. Le spécialiste du marketing
102 PARTiE 2 • Le consommateur : au cœur de la communcaton marketng ntégrée
PERSPECTiVE
ÉTHiQUE C’état juste pour rre…
4.1
En 2011, alors que l’ntérêt envers le programme de MSSS état peut-être un peu maladrote. En effet, la rason
vaccnaton contre le vrus du papllome human (VPH) état d’être d’une campagne de sensblsaton pour un vaccn
à la basse, le mnstère de la Santé et des Servces socaux est de donner toute l’nformaton nécessare afin d’ader
du Québec (MSSS) a lancé sa campagne de sensblsaton les gens à prendre une décson éclarée, et non pas de les
« Vaccn ou centure de chasteté ? » afin de convancre les convancre à tout prx de se fare vaccner. En utlsant un
jeunes filles et leurs parents de l’mportance de ce vaccn. symbole fort comme la centure de chasteté, le MSSS a prs
Le concept de la campagne était fort simple : dans une vidéo un raccourci pouvant créer une certaine confusion dans
crculant le Web, sur un ton humorstque, on comparat le l’esprt des jeunes et des parents, en « rdculsant » ceux qu
vaccn contre le VPH à une soluton de rechange tout auss choisissent de ne pas se faire vacciner.
sécurtare pour les filles : la centure de chasteté. Cette La campagne a d’alleurs été vvement crtquée par des
campagne déployée par le MSSS soulève un questonnement sexologues, des professonnels de la santé et des groupes de
éthque du fat qu’elle utlse un symbole sexste et rétrograde défense des drots des femmes qu l’ont qualfiée de sexste,
(la centure de chasteté) pour appuyer et promouvor une de vulgare, de paternalste, de méprsante, de choquante et
campagne de santé publque (vaccnaton contre le VPH) qu d’nsultante. Le MSSS vot quant à lu sa publcté comme
touche de près ou de lon l’ensemble de la populaton du étant fémnste et tout à fat approprée, soulgnant que
Québec. De plus, la stratége de communcaton utlsée état l’utlsaton de l’humour état pratquement essentelle pour
relatvement ncomplète aux yeux de pluseurs, pusqu’elle ne réussr à capter l’attenton des jeunes et ans les sensblser
tratat pas de l’mportance du test de dépstage et n’nvtat au problème du VPH et au vaccn contre ce vrus.
pas les filles à dscuter du vaccn avec leur médecn afin de La queston est donc de savor s l’efficacté souhatée d’une
prendre leur décision. campagne de communcaton, publque ou prvée, peut
Ben que l’utlsaton de l’humour pusse s’avérer très efficace justfier l’utlsaton d’un message crtquable sur le plan
pour attrer l’attenton, dans le cas présent, cette stratége du éthque.
Source : Blodeau, Jean-Chrstophe, Emmanuelle Dubuc, Claude Robchaud et Mylène Tremblay. (novembre 2011). Analyse d’un cas en équpe :
campagne de sensblsaton du MSSS pour le vaccn contre les VPH, traval réalsé dans le cadre du cours Éthque et déontologe CRM802, Unversté de
Sherbrooke.
Le processus d’intégration
Processus d’intégration Le processus d’intégration des renseignements concernant les caractéristiques de di-
Manère dont la connas- érentes marques constitue un important volet de la décision d’achat18. L’analyse des
sance, les sgnficatons et processus d’intégration porte sur les types de règles de décision ou de stratégies que le
les croyances lées à un consommateur utilise pour efectuer un choix au moment de l’achat.
produit sont combinées
pour évaluer deux chox Les choix du consommateur reposent souvent sur des règles de décision ou des
ou plus. stratégies d’intégration exigeant un examen et une comparaison des attributs
de marques diférentes. Ce processus suppose une évaluation rigoureuse des attri-
Heuristique buts de chacune. Lorsque le consommateur onde son choix sur des règles de
Règle de décson
décision aussi ormelles, le responsable du marketing doit connaître les attributs
élémentaire ou simplifiée aisant l’objet de cette évaluation, de manière à ournir les renseignements qu’exige
à partr de laquelle le le consommateur.
consommateur arrête
une décson d’achat, par Le consommateur onde parois ses décisions d’achat en s’appuyant sur des règles de
exemple acheter la marque décision simplifiées, dites heuristiques. Selon Peter et Olson, les heuristiques sont
la moins chère. aciles d’emploi et s’adaptent à plusieurs situations d’achat19. Lors de l’achat réquent
Chapitre 4 • Les modèles de comportement du consommateur 103
La satisfaction
La satisaction est le sentiment le plus important de l’évaluation postérieure à l’achat22. Satisfaction
L’idée de satisaction sous-entend que l’un des objectis du consommateur a été atteint Jugement du consommateur
(par exemple, un besoin comblé) et que la satisaction est jugée selon une norme. Ainsi, le par rapport au degré de
consommateur établit une comparaison entre la consommation et quelque autre réérent. plaisir que lui procure la
consommation d’un produit
Le consommateur est susceptible d’établir plusieurs comparaisons. Il peut comparer le ou d’un service.
niveau de perormance d’un produit avec ses attentes avant l’achat. Le consommateur
éprouve une satisaction quand ses attentes ont été comblées ou dépassées.
104 PARTiE 2 • Le consommateur : au cœur de la communcaton marketng ntégrée
PERSPECTiVE
iNTERNATiONALE Le combat Georges St-Perre contre Carlos Condt
4.2
Les enjeux du combat étaent énormes pour George St-Perre (GSP)
mas auss pour la lgue Ultmate Fghtng Champonshp (UFC)
et les commandtares. Depus leur créaton, les lgues d’arts
martaux mxtes ont mauvase réputaton auprès de la populaton.
Leurs événements sont plus souvent assocés à des scènes du
film Fght Club qu’à un sport organsé. Lorsque la compagne
Zuffa LLC acquert la lgue UFC en 2001, ses drgeants décdent
de poursuivre les efforts entrepris par leurs prédécesseurs
pour donner ses lettres de noblesse à ce sport. De nouveaux
règlements sont adoptés, la présence de médecns autour du
rng est rendue oblgatore, des catégores de pods smlares à
ce que l’on retrouve dans le domane de la boxe sont nstaurées
et les tenues vestmentares sont unformsées. Malgré les efforts
consents, certans marchés demeurent fermés à ce sport, et pas
n’mporte lesquels : New York et Toronto, notamment. il devent
mpératf pour l’UFC de dssocer le sport de son mage de
volence et de mettre davantage en valeur son volet athlétque.
Pour ce fare, l’UFC mse beaucoup sur la popularté de GSP.
La popularté de GSP ne fat pas de doute, comme en font
fo ses 3 154 220 admrateurs sur Facebook et ses
531 098 abonnés Twtter à la velle du combat. Pas étonnant
que des commandtares comme Under Armour n’aent pas
hésté à s’assocer au combattant. Comme le soulgne Kendall
Ogle, drecteur marketng pour Under Armour, « l’une des choses
les plus mportantes que nous recherchons chez les athlètes
avec qu nous développons un partenarat est l’excellence dans
sa dscplne sportve ». Parlant de Georges, celu-c ajoute :
« Nous amons que Georges sot technque, l s’agt d’un
guerrer accompl de renommée nternatonale. C’est le melleur
combattant du monde, mas l reste humble car tous ses
accomplssements sont le résultat de nombreuses vctores. »
C’est à Sd Lee que revent la tâche de gérer l’mage de
marque de GSP. Ren n’est lassé au hasard. Selon Justn
Kngsley, vce-présdent stratége, « GSP avat déjà beaucoup
de fans. Ce que nous tentons de fare, c’est de vor ce qu’ls
ament de sa personne, pus de le transposer dans la culture
pop et de rester conséquent dans notre approche. Chaque
partenariat doit être compatible avec la personnalité de
la marque. Nous voulons bâtr une vértable relaton avec
le publc ». Pour cela, selon ce derner, l’athlète dot rester
authentque et être reconnassant envers ses admrateurs.
À cet effet, GSP soulgne : « Je dos beaucoup aux fans et j’en
sus extrêmement reconnassant. il est mportant de redonner
au publc, mas auss à la socété, que ce sot en me rendant
dsponble, en partcpant à la conversaton sur les médas
socaux ou par ma fondaton (Fondaton Georges St-Perre). »
GSP a finalement remporté son combat devant plus de combat, habllé en complet-veston et cravate : tout un
17 249 spectateurs au Centre Bell, non sans avor beaucoup contraste avec la tenue vestimentaire des autres combattants.
souffert. il s’est présenté en conférence de presse, après le Décdément, GSP sogne son mage !
Sources : Broullette, Marc-Antone. (18 jun 2012). GSP : sept leçons trées d’une « marque surhumane », [En lgne], www2.nfopresse.com/
blogs/actualtes/archve/2012/06/18/artcle-40155.aspx (Page consultée le 15 novembre 2012) ; Lloyd, Jeromy. (17 ma 2010). « What a Knock Out »,
Marketng Magazne, p. 28-32.
106 PARTiE 2 • Le consommateur : au cœur de la communcaton marketng ntégrée
Le conditionnement classique
Le conditionnement classique laisse présupposer que l’apprentissage constitue Conditionnement
un processus associati reposant sur la relation entre un stimulus non conditionné classique
(une chanson de Céline Dion) et la réaction qu’il engendre (une réaction émotionnelle Forme de conditionnement
agréable). L’apprentissage survient lorsqu’un stimulus conditionné (une marque de par- laissant présupposer que
um quelconque) engendre la même réaction qu’un stimulus non conditionné, à savoir l’apprentissage constitue
un processus associatif
une réaction conditionnée, du simple ait que les deux stimuli coexistent (la publicité de
reposant sur la relation
la marque de parum utilise comme trame de ond la chanson de Céline Dion). Deux entre un stimulus non
conditions s’avèrent nécessaires pour que l’apprentissage découle d’un processus associati. conditionné et la réaction
La première est la contiguïté, qui signifie que le stimulus non conditionné et le stimulus qu’il engendre.
conditionné doivent coexister dans un espace et un temps rapprochés ; la seconde consiste
en la répétition ou la réquence de l’association. Plus les stimuli conditionné et non Stimulus conditionné
conditionné sont associés à répétition, plus leur association gagne en orce. Stimulus engendrant la
même réaction qu’un
Les principes du conditionnement classique sont largement utilisés en marketing. stimulus non conditionné,
C’est ainsi que par l’entremise d’un processus d’association, les publicitaires tentent de à savoir une réaction
conditionner les acheteurs pour qu’ils aient des images et des impressions avorables conditionnée, du simple
de diérentes marques. Ils s’eorcent d’associer leurs produits et leurs services aux fait que les deux stimuli
coexistent.
perceptions, aux images et aux émotions pour aire naître des réactions positives chez
le consommateur.
Nombreux sont les produits aisant l’objet d’une publicité où
la marque est accompagnée d’un stimulus non conditionné qui
suscite des sentiments agréables, par exemple l’humour ou une
chanson populaire. Lorsqu’elle est accompagnée d’un stimulus non
conditionné, la marque devient elle-même un stimulus conditionné
qui, à son tour, ait naître le même sentiment agréable.
La publicité ci-contre de l’assouplisseur Bounce illustre cette stra-
tégie. Voyez comment on y associe la raîcheur du produit à la
douceur des feurs d’un verger. Le positionnement du abricant
repose sur cette association.
Des études confirment qu’il est possible d’associer un produit ou
un service à un état aecti agréable, grâce aux principes du condi-
tionnement classique.
Gerald Gorn a analysé l’influence du ond sonore musical des publi-
cités sur le choix d’un produit. Il a conclu que le consommateur est
plus susceptible d’opter pour un produit lorsque le ond sonore musi-
cal lui plaît que lorsqu’il lui déplaît24. Les émotions que suscite une
publicité peuvent donc être associées au produit annoncé grâce au
conditionnement classique. Kellaris et ses collaborateurs ont aussi
démontré que la musique qui concorde avec le message améliore à On associe la raîcheur de l’assouplisseur
la ois le rappel et la reconnaissance du produit25. Bounce à la douceur des feurs d’un verger.
par l’apprentissage de l’individu en ce qu’il posera des actes dont les conséquences
seront positives et évitera ceux qui auront des conséquences négatives.
Renforcement Concept clé de la théorie du conditionnement opérant, le renforcement se présente
Récompense ou sous orme de récompense ou de conséquence avorable associée à un acte particulier.
conséquence favorable Un comportement renorcé ortifie le lien entre un stimulus et une réponse. En ce sens,
assocée à un acte quand un consommateur achète un produit en réaction à une publicité et que l’achat
particulier. s’avère positi, il y a de ortes chances qu’il rachète ce produit.
Réponse On peut appliquer les principes du conditionnement opérant au marketing. Ainsi,
Ensemble des réactons du en plus de s’eforcer d’ofrir des produits et des services qui répondent aux besoins du
récepteur après qu’l a vu, consommateur, les entreprises récompensent le consommateur afin d’accroître la possibilité
entendu ou lu le message. d’achats répétés. Les récompenses peuvent prendre la orme de primes à l’intérieur de l’em-
ballage, de cartes de fidélité ou de programmes de points (par exemple, le programme AIR
MILES). Le renorcement peut aussi être implicite. En efet, plusieurs publicités mettent
en relie les avantages ou les gratifications que tirerait le consommateur de l’emploi d’un
produit ou d’un service particulier. En ce sens, une annonce de dentirice pourrait montrer
une personne utilisant la marque en question et dont les dents deviennent de plus en plus
blanches. On ait aussi appel au renorcement pour inciter le consommateur à employer
une marque ou un produit précis et lui éviter certaines conséquences désagréables. Les
annonces de piles Energizer, par exemple, montrent souvent les conséquences négatives
de leur non-utilisation (les appareils cessent de onctionner).
Programme Les programmes de renforcement se révèlent ort utiles pour le spécialiste du
de renforcement marketing élaborant une stratégie promotionnelle. Ces programmes se traduisent par
Programme se traduisant diférents schèmes d’apprentissage et de comportement. Le programme de renorce-
par différents schèmes ment continu, où chaque réponse est récompensée, acilite l’apprentissage. Par contre,
d’apprentssage et le comportement est susceptible d’arrêter lorsqu’on met un terme au programme de
de comportement.
renorcement. Le spécialiste du marketing doit donc assurer un renorcement continu ;
autrement, il y a gros à parier que le consommateur optera pour une autre marque.
Cette situation se produit réquemment pour certaines catégories de produits, comme
les jus de ruits, où il y a toujours une marque en promotion.
L’apprentissage se ait plus lentement lorsque le programme de renorcement est partiel
ou intermittent et que seules quelques réponses du consommateur sont récompensées.
Le comportement qui en résulte, par contre, dure plus longtemps. Les programmes
promotionnels ont appel à des programmes de renorcement partiels. L’entreprise peut
ofrir une orme de récompense au consommateur pour qu’il achète son produit, mais
elle ne souhaite pas la lui ofrir en tout temps, car il s’agirait alors d’un renorcement
continu, lequel pourrait créer une dépendance chez le consommateur. En outre, le
consommateur cesserait d’acheter la marque dès que la récompense lui serait retirée.
Une étude traitant des répercussions du renorcement sur les usagers du transport
en commun révélait que les bons de réduction remis en guise de récompense se sont
avérés aussi eficaces dans le cadre d’un programme de renorcement partiel qu’avec
un programme continu 26. Le coût de la distribution des bons de réduction était, par
contre, de beaucoup inérieur à l’occasion d’un programme de renorcement partiel.
Dans le cadre d’un programme de renorcement, l’entreprise peut également avoir recours
Façonnage au façonnage afin d’exercer une influence sur l’apprentissage et le comportement du
Renforcement d’actes consommateur. Selon Rothschild et Gaidis, le açonnage est un processus indispensable
successfs qu entraînent à la modification des comportements complexes27. Les comportements à la ois nouveaux
la réponse ou le et complexes sont rarement adoptés au hasard dans la nature. Comme le comportement
comportement souhaité. ne peut être renorcé que s’il s’est déjà produit, il peut être nécessaire de renorcer d’abord
des comportements simples, de açon à renorcer ensuite graduellement le comportement
Chapitre 4 • Les modèles de comportement du consommateur 109
complexe souhaité. Par exemple, afin d’accroître le nombre de ses abonnés, un journal
pourrait ofrir à des clients potentiels un exemplaire gratuit du journal pendant deux
semaines. Cette première promotion pourrait être suivie d’une ofre d’abonnement de
trois mois à prix réduit. Au terme de cette deuxième promotion, le client pourrait être
invité à souscrire un abonnement de six mois au prix courant.
Dans un contexte de promotion des ventes, le açonnage se révèle ort utile à l’ofre
de lancement d’un nouveau produit. Des échantillons et des bons de réduction
sont distribués afin d’inciter le consommateur à essayer et à acheter le produit. Le
gestionnaire du marketing doit par contre être prudent s’il recourt au açonnage.
Lorsque l’entreprise met un terme aux récompenses trop hâtivement, le consommateur
risque de ne pas adopter le comportement recherché. D’un autre côté, une surutilisation
des récompenses peut amener le consommateur à rechercher la récompense plutôt que
les caractéristiques du produit ou du service.
La culture
Parmi les acteurs externes influant sur le comportement du consommateur, la culture Culture
est le plus vaste et le plus abstrait. Les valeurs et les normes culturelles orientent Ensemble complexe de
toutes les acettes de la vie des membres d’une société, dont leur comportement significations, de valeurs,
de consommation. L’étude des répercussions de la culture sur le comportement du de normes et de coutumes
consommateur joue un rôle de plus en plus déterminant, au moment où un nombre acquises que partagent les
croissant d’entreprises internationalisent leurs activités. Chaque pays possède des membres d’une société.
traditions, des coutumes et des valeurs culturelles que le gestionnaire du marketing
doit connaître avant de concevoir ses programmes de commercialisation.
Culture
Sous-culture
Classe sociale
Groupes de référence
Déterminants
situationnels
Le gestionnaire du marketing doit aussi être à l’afût des changements qui s’opèrent
dans une culture donnée et être sensible aux enjeux de ces changements pour être
en mesure d’adapter ses stratégies. La culture canadienne est en constante mutation,
Sous-culture et ces changements ont des répercussions directes sur la communication marketing.
C’est pourquoi le responsable de la recherche en marketing doit surveiller de près ces
Groupe ou segment plus
restrent d’une culture
changements et déterminer leurs efets sur les manières de commercialiser les produits
dont les convctons, les et les services.
valeurs, les normes et
Le spécialiste du marketing est sensible au ait que la culture influence le consomma-
les habtudes d’achat sont
différentes de celles du teur, mais il a du mal à s’adapter aux variantes culturelles des diférents marchés. Les
courant dominant. subtilités propres à chaque culture s’avèrent souvent dificiles à saisir et à évaluer. Pour
se aciliter la tâche, le gestionnaire du marketing doit connaître le contexte culturel dans
Classe sociale lequel s’inscrivent les décisions d’achat du consommateur et adapter ses programmes
Division relativement de communication en conséquence.
homogène d’une socété
dont les membres ont
une certaine conformité Les sous-cultures
d’ntérêts, d’habtudes de
ve, de valeurs, de normes, On trouve souvent, au cœur d’une culture, des sous-cultures qui se ondent sur
de sphères d’ntérêt et de des diférences tenant de l’âge et de l’appartenance ethnique, religieuse ou géogra-
comportements similaires. phique. Plusieurs sous-cultures coexistent au Canada. Les sous-cultures ondées
sur l’origine ethnique intéressent particulière-
ment le gestionnaire du marketing en raison
de leur taille, de leur croissance, de leur pou-
voir et de leurs habitudes d’achat. Nombre
de programmes de marketing sont conçus
expressément pour ces marchés.
La classe sociale
Presque toutes les sociétés reposent sur une
stratification sociale dans laquelle les membres
sont associés à une catégorie précise, ondée
sur des critères qui importent à ces mêmes
membres. Alors que plusieurs méthodes
permettent de déterminer la classe sociale d’un
individu, les structures sociales sont d’ordinaire
ondées sur la situation proessionnelle, le
niveau de scolarité et le revenu annuel et com-
portent en général trois grandes classes. Selon
une étude réalisée par la firme de sondage
EKOS, 4,2 % de la population canadienne se
trouve dans la classe supérieure, 23,5 %, dans
la classe moyenne, et 62,3 %, dans la classe
inérieure 28.
La classe sociale revêt une certaine impor-
tance aux yeux du spécialiste du marketing,
car les membres de chaque strate partagent
des valeurs, des habitudes et des comporte-
ments d’achat similaires. Les classes sociales
Cette publicité constitue un bon exemple de message s’appuyant orment une base naturelle utile à la seg-
sur l’infuence du groupe de réérence. mentation des marchés. Les consommateurs
Chapitre 4 • Les modèles de comportement du consommateur 111
TABLEAU 4.1 Le rôle des membres d’une amille dans le processus de décision d’achat
L’initiateur de Première personne suggérant d’acheter un nouveau produit ou service – la mère éprouvant le besoin d’un
l’achat d’un produit véhicule neuf.
L’inormateur Personne recueillant l’information qui alimente le processus de décision d’achat – l’adolescent amateur de voitu-
res cherchant l’information dans les magazines spécialisés ou interrogeant les concessionnaires d’automobiles.
L’infuenceur Personne déterminant les critères de sélection – le rôle d’influenceur peut être tenu par la mère seule ou par
celle-ci accompagnée d’autres membres de la famille.
Le décideur Personne à qui il incombe de prendre la décision – le rôle peut être tenu par la mère seule ou par celle-ci
accompagnée d’un autre membre de la famille.
L’acheteur Personne effectuant l’achat – le rôle de l’acheteur pourrait être ici tenu concurremment par le mari et la femme,
et les deux pourraient apposer leur signature sur le contrat d’achat.
Le consommateur Utilisateur réel du produit – dans le cas d’une voiture familiale, tous les membres de la famille joueraient le
rôle du consommateur ; dans le cas d’une voiture particulière privée, le rôle du consommateur serait tenu par la
mère seule.
112 PARTiE 2 • Le consommateur : au cœur de la communcaton marketng ntégrée
Résumé
Pluseurs facettes du comportement du consommateur nfluent Le modèle de processus de décson d’achat présenté dans ce
sur la stratége de communcaton marketng de l’entreprse. chaptre appréhende l’apprentssage dans une optque cogntve.
Le comportement du consommateur est formé des activités Toutefos, l exste d’autres modèles d’apprentssage qu ont
auxquelles se lvre celu-c lorsqu’l recherche, chost, acquert, des ncdences sur la communcaton marketng, par exemple
utlse, évalue et délasse un produt ou un servce afin de les théores behavorstes de l’apprentssage, notamment le
satisfaire ses besoins et ses désirs. Le processus de décision condtonnement classque et le condtonnement opérant.
d’achat comporte cnq volets : la reconnassance du beson, la
Enfin, dvers facteurs externes nfluent sur le processus de
recherche d’nformaton, l’évaluaton des optons, la décson
décson d’achat et ont des répercussons sur l’élaboraton des
d’achat et l’évaluaton postéreure à l’achat. La motvaton, la
stratéges et des programmes de communcaton : la culture, la
percepton, la formaton d’atttudes, les processus d’ntégraton
sous-culture, la classe socale, les groupes de référence et les
et la satsfacton sont autant de processus psychologques qu
déterminants situationnels.
exercent une nfluence sur le processus de décson d’achat.
Chaptre 4 • Les modèles de comportement du consommateur 113
Mots clés
Questions de discussion
1. Comment le consommateur peut-l amorcer chaque proces- Donnez quelques exemples llustrant les rôles décrts dans
sus de percepton sélectve décrt dans ce chaptre ? Justfiez le tableau 4.1, à la page 111. En quo ces rôles peuvent-ls
votre réponse à l’ade de quelques exemples. changer selon l’achat du produt ?
2. Comment le gestonnare du marketng peut-l modfier 5. Comment la percepton sélectve nfluence-t-elle le téléspec-
les attitudes des consommateurs envers un produit ou tateur exposé à une publcté ?
un servce ? Répondez à la queston à l’ade du modèle
6. En quo la percepton sublmnale consste-telle ? Comment
d’atttude multattrbuts proposé dans ce chaptre.
le spécalste du marketng tente-t-l d’exploter ce concept
3. En quo les dfférences culturelles peuvent-elles nfluer sur la lorsqu’l commercalse des produts et des servces ?
percepton du consommateur lorsqu’l est exposé à des publ-
7. Dscutez des tros configuratons du processus de décson
ctés ? Répondez à la queston à l’ade de quelques exemples.
d’achat. Quelle est l’mportance de la communcaton mar-
4. Nous l’avons vu, les membres d’une même famlle peuvent ketng pour chacune ?
exercer une nfluence sur le processus de décson d’achat.
5
Mise en situation
Nissan adapte son message
En 2008, les ventes de Toyota, Honda et Mazda dépassent celles de Nissan au Québec.
La notoriété de la marque est beaucoup plus aible, ce qui s’explique par des inves-
tissements publicitaires moindres. Afn de corriger cette situation, le 4 avril 2008,
Nissan lance la campagne du « Gros bon sens ». Celle-ci vise à contrer la croyance
que Nissan vend des voitures plus chères que ses concurrents. Le message cadre bien
avec le marché québécois puisque les consommateurs achètent un pourcentage plus
élevé de petites voitures moins chères. Les premières publicités mettent d’ailleurs
l’accent sur les modèles bas de gamme, Sentra et Versa.
Chapitre 5 • Les modèles de processus de communication 115
« En capitalisant sur ce qu’on avait mis en place, notre mission était de rendre l’idée
de gros bon sens plus séduisante, plus branchée et davantage captivante sans rien
perdre de sa pertinence. »
Sources : Bassad, Phlppe. (10 août 2011). Nssan adopte une nouvelle platefome céatve, [En lgne], www2.nfopesse.
com/blogs/actualtes/achve/2011/08/10/atcle-37927.aspx (Page consultée le 15 novembe 2012) ; Casses. (2009). Casses
2009 Cases : Nssan Gos bon sens, [En lgne], http://casses.ca/content/caselbay/wnnes/2009pdfs/27_C09_Gos_bon_
sens_Web.pdf (Page consultée le 30 octobe 2012) ; Lad, Kstn. (15 jullet 2009). « TV Ads Show How Nssan Spces Up
the Mundane », Maketng magazne, [En lgne], www.maketngmag.ca/news/makete-news/tv-ads-show-how-nssan-
spces-up-the-mundane-9922 (Page consultée le 15 janve 2013) ; Lloyd, Jeomy. (21 août 2009). « Nssan Canada Launches
New Ste to Make Ca buyes Smle », Maketng magazne, [En lgne], www.maketngmag.ca/news/makete-news/
nssan-canada-launches-new-ste-to-make-ca-buyes-smle-12221 (Page consultée le 15 janve 2013) ; Nathan, Davd.
(4 avl 2008). Nssan fat pale le gos bon sens, [En lgne], www2.nfopesse.com/blogs/actualtes/achve/2008/04/04/
atcle-26362.aspx (Page consultée le 10 novembe 2012) ; Paul, Jonathan. (décembe 2009). « Nssan’s Jeff Paent : No Guts,
no Gloy », Stategy, p. 24.
L
es éléments du programme de communication marketing intégrée (CMI)
ont tous pour onction de communiquer quelque chose. La CMI englobe
les activités de communication que l’entreprise destine à ses clients – actuels
ou potentiels – et aux publics visés. Publicité, nom de marque, logo, site Internet,
communiqué de presse, conditionnement et promotion servent tous à la même fin :
la communication. Quiconque participe à la planification et à la mise en œuvre d’un
programme de CMI doit donc bien saisir les tenants et aboutissants du processus
de communication. Comme le suggère le texte d’ouverture, le gestionnaire du mar-
keting communiquera avec ses publics privilégiés en tenant compte de l’image qu’il
projette de ceux-ci. La conception du programme de communication marketing est
une afaire beaucoup plus complexe que le simple choix d’une caractéristique ou d’un
attribut dont on vante les mérites. De quelle açon les consommateurs perçoivent-ils
et interprètent-ils le message ? Répondent-ils avorablement au produit, au service ou
à l’entreprise ? Le spécialiste du marketing doit, dans la mesure du possible, prévoir
toutes les réponses à ces questions, avant même que le processus de communication
soit enclenché.
Le présent chapitre sera pour vous l’occasion de passer en revue les principes de base de
la communication et d’examiner les actions et les réactions du consommateur lorsqu’il
s’expose à de la publicité et à des messages promotionnels. Nous voulons ainsi démon-
trer combien la compréhension du processus de communication, au moment de la
planification, de la mise en œuvre et de l’évaluation d’un programme de communication
marketing, s’avère capitale.
Source, Canal
Codage Décodage Récepteur
émetteur Message
Rétroaction
Réponse
Bruit
La source et le codage
L’émetteur, ou source, d’une communication souhaite partager de l’information avec Source
une autre personne ou un autre groupe. La source peut être un individu, par exemple Terme désignant la
un vendeur ou un porte-parole tel qu’une vedette apparaissant dans les publicités d’une personne chargée de
marque, ou une entité impersonnelle, soit la marque ou l’entreprise elle-même. Les per- communiquer directement
ceptions du récepteur au regard de la source auront une incidence sur la manière dont ou indirectement
la communication sera reçue. Le présentateur ou le porte-parole doit être compétent le message commercial.
et digne de confiance aux yeux du récepteur pour que celui-ci puisse s’identifier à lui
118 PArTiE 2 • Le consommateu : au cœu de la communcaton maketng ntégée
ou établir un rapport quelconque avec lui. Nous verrons, au chapitre 7, en quoi ces
caractéristiques influent sur les réponses du récepteur.
Codage Le processus de communication s’enclenche dès que la source choisit des mots, des
Pocessus sevant à
symboles et des images qui serviront à la conception et à la transmission de son
pésente sous fome message. C’est le codage. Ici, le but de l’émetteur consiste à coder le message pour qu’il
symbolque des pensées, puisse être compris du récepteur. Les mots, les signes et les symboles doivent donc
des dées ou de être connus du public visé. Parmi les symboles universellement reconnus, on trouve le
l’nfomaton. cercle rouge orné d’un trait oblique, qui indique une interdiction. Nombre d’entreprises
possèdent aussi des symboles acilement identifiables, reconnus partout dans le monde :
Message
les arches dorées des restaurants McDonald’s, le swoosh de Nike, qui reprend la orme
Dans le pocessus de l’aile, une des caractéristiques des représentations de la déesse de la victoire chez les
de communcaton,
Grecs, les trois bandes d’Adidas et le logo de Coca-Cola.
nfomaton qu’une souce
envoe à un écepteu.
Sémiotique Le message
Consste en l’étude des Le codage aboutira à l’élaboration d’un message contenant l’inormation ou la
sgnes et de leu natue. Elle signification que la source cherche à transmettre. Le message sera verbal ou non verbal,
permet de comprendre oral ou écrit, ou encore symbolique. On présente le message sous une orme transmis-
comment note éalté – les sible convenant au canal de communication employé. En publicité, il s’agit simplement
mots, les gestes, les mythes,
d’écrire quelques mots ou un texte qui ont une publicité radiophonique ou de produire
les sgnes, les symboles, les
poduts, les sevces, un message publicitaire coûteux en vue de sa difusion télévisée. Dans bien des cas, ce
les théoes – acquet ne sont pas tant les mots ou le message qui déterminent l’eficacité de la communica-
un sens. tion, mais plutôt l’impression que la publicité suscite.
Afin de mieux comprendre la signification des sym-
boles que véhicule une communication, le chercheur en
marketing et le chercheur en publicité se sont tournés
vers la sémiotique3. La sémiotique tient un rôle impor-
tant dans la communication marketing, car produits et
marques trouvent un sens selon l’angle sous lequel on
les annonce et la manière dont le consommateur les
emploie afin d’exprimer son identité sociale.
Le gestionnaire du marketing peut aire appel à
des sémioticiens ou à des spécialistes de domaines
connexes tels que l’anthropologie culturelle afin de
mieux comprendre les significations conscientes et
inconscientes que les signes et les symboles non ver-
baux présents dans ses publicités transmettent aux
consommateurs. TBWA\Chiat\Day, agence de publi-
cité de Levi Strauss & Co., par exemple, a retenu les
services d’un anthropologue culturel afin de mieux
saisir le sens de la mode et de l’habillement chez les
jeunes consommateurs. Les chercheurs de l’agence
ont abordé des jeunes branchés dans les rues de
l’East Village de New York. Ce secteur de la méga-
pole américaine serait très représentati du mode de
vie des jeunes d’aujourd’hui. On a remis aux candidats
sélectionnés un carton rouge et un marqueur blanc.
On leur a demandé d’y inscrire une chose en laquelle
ils croyaient, une vérité qui les concernait, eux, ou le
Une impression de confort se dégage de cette publicité. monde en général. Cette démarche a permis à l’agence
Chaptre 5 • Les modèles de processus de communcaton 119
de connaître davantage le marché des adolescents. Elle a aussi ourni l’idée maîtresse
d’une campagne publicitaire mettant en vedette des adolescents tenant un carton
rouge sur lequel serait inscrite leur philosophie respective 4. L’exemple ci-dessous
illustre la réflexion derrière les éléments d’une publicité de cette campagne, selon
l’explication de Sean Dee, directeur de la marque Levi’s.
Certains gestionnaires et publicitaires se montrent sceptiques devant la valeur de la
sémiotique. Les spécialistes des sciences sociales accorderaient-ils trop d’importance
aux messages publicitaires ? Feraient-ils preuve d’une orme d’intellectualisme trop
poussée lorsqu’ils les interprètent ? La signification d’un message publicitaire, ou
d’une autre orme de communication marketing, cependant, ne réside pas tant dans
ce message que du côté de la personne qui l’interprète. De plus, le consommateur
agit à partir des significations qu’il attribue aux stimuli commerciaux. Par consé-
quent, le spécialiste du marketing doit tenir compte des significations qu’attache
le consommateur à divers mots et signes. Comment les récepteurs interprètent-ils
les diférentes acettes d’un programme de marketing, par exemple les messages
publicitaires, le conditionnement, les noms de marque, la communication non ver-
bale du personnel de vente (les gestes, l’habillement) 5 ? La sémiotique se révèle
utile à cette analyse.
Le canal
Canal On compte deux types de canaux de communication : personnels et impersonnels.
Voe qu’empunte la Les canaux de communication personnels se composent des contacts interpersonnels
communication depuis (ace à ace) avec les individus ou les publics visés. Les représentants sont des canaux
sa souce, c’est-à-de de communication personnels lorsqu’ils présentent une argumentation de vente à un
l’émetteu, pou paven acheteur ou client éventuel. Les canaux de communication sociaux que sont les amis,
au écepteu. les voisins, les associés, les collègues ou les membres de la amille constituent aussi des
canaux personnels. Ils sont responsables de la communication de bouche à oreille, une
importante source d’inormation pour le consommateur6.
Média de masse D’ordinaire, on désigne les canaux impersonnels sous l’appellation de média de masse,
Canal de communcaton ou communication de masse, étant donné que le message est acheminé à plusieurs
sevant à véhcule un individus à la ois. Ainsi, une publicité télévisée à une heure de grande écoute peut être
message sans contact vue dans des millions de oyers au cours d’une soirée. Les canaux de communication
interpersonnel entre impersonnels sont de deux types : les médias imprimés et les médias électroniques.
l’émetteu et le écepteu. Les médias imprimés regroupent les journaux, les magazines, le publipostage et les
panneaux-afches, les médias électroniques, la radio, la télévision et Internet.
Le récepteur et le décodage
Récepteur En général, les récepteurs sont membres du marché privilégié ou ont partie de l’au-
Pesonne avec qu dience qui lit, entend ou voit le message. Comme l’illustre la figure 5.2, le public visé
l’émetteu patage des peut être constitué d’individus, de groupes, de marchés de créneau, de segments de mar-
dées ou de l’nfomaton. ché ou du grand public. Le spécialiste du marketing s’adresse diéremment à chacun.
Le marché privilégié peut être constitué d’individus aux besoins précis et pour qui la com-
munication doit être personnalisée. Cela exige souvent une communication directe pour
laquelle on ait généralement appel à la vente personnelle. D’autres ormes de communica-
tion, dont la publicité, servent à attirer l’attention de l’audience sur l’entreprise. Le message
est touteois transmis en détail par un représentant pouvant répondre aux besoins précis d’un
consommateur. Pensons à l’assurance vie, aux services financiers et aux agences immobilières.
Segments de marché
Marchés de créneau
Audiences constituées
d’individus et de groupes
Chapite 5 • Les modèles de pocessus de communication 121
PErSPECTiVE
iNTErNATiONALE Joe Fesh à l’assaut des États-Uns
5.1
Canada, dont 12 magasns autonomes et gandes boutques.
De plus, la maque ntège mantenant une lgne de vêtements
pou enfants, de lngee et de cosmétques.
Loblaw n’entend pas s’aête là. Elle s’attaque mantenant
au maché amécan, et ce, de façon agessve. Apès
avo ouvet un magasn amal à New Yok su la célèbe
5e Avenue, elle vent de sgne une entente de patenaat
avec J. C. Penney, qu pévot l’ouvetue de boutques Joe
Fesh dans pès de 700 de ses magasns. C’est à sa nouvelle
agence mason, céée en 2011, que event la tâche de fae
connaîte la maque au sud de la fontèe.
Au Canada, la maque mse beaucoup su les elatons
publques pou établ sa cédblté. Pa exemple, elle a
En 2006, le plus gand détallant en almentaton du
obtenu une gande couvetue dans les médas losque
Canada décde de s’aventue dans le domane de la mode
l’édtce en chef de la evue Flare s’est pésentée à une
en céant sa pope maque de vêtements, Joe Fesh, pou
émsson de télévson vêtue d’un talleu Joe Fesh. De plus,
se dfféence de ses concuents. À l’époque, la statége
avec sa statége de popose des nouveautés toutes les
semble squée. Même s le px consttue un élément de
quate semanes, la maque s’assue une pésence constante
dfféencaton mpotant dans la statége de Loblaw,
dans les magaznes de mode. La nouvelle équpe de céaton
l’enjeu est celu de la démocatsaton de la mode. À l’nsta
mse également su un nouveau ste intenet plus nteactf
d’autes gands détallants, tels Zaa, H&M, Taget et Walmat,
et elle a écemment adopté une nouvelle oentaton avec sa
Loblaw et son desgne, Joe Mman, veulent ende la mode
campagne « Classc Comeback », montant des mannequns
accessble. O, comme le fat emaque Cag Hutchson,
prenant des poses sur la musique de la chanson Oh ! You
peme vce-pésdent maketng, Les Compagnes Loblaw,
Petty Thngs de Davd Bowe.
l n’est pas évdent de vende des vêtements dans les allées
d’épcee : « Nous avons apdement éalsé que nous ne Pou conqué le maché amécan, l’entepse va contnue
pouvons pas fae du machandsage comme dans le cas de mse pncpalement su les elatons publques et le
d’un magasn d’almentaton. » bouche-à-oelle pou pomouvo la maque. Pa conte,
comme le soulgne Cag Hutchson, elle envsage auss de
Dès ses débuts, la maque empote un gand succès
ecou à des messages télévsés pou la fae connaîte. À
aupès du goupe vsé, les mèes et les hommes et femmes
la sute d’une analyse des statéges de ses concuents, son
nouvellement su le maché du taval. D’alleus, losque
agence méda, Optmeda, a éalsé que tès peu de détallants
la demande pou celle-c le justfie, l’aménagement des
amécans sont pésents à la télévson. Loblaw compte
magasns est evu : le concept de magasn à l’ntéeu du
pofite de cette stuaton pou s’mpose dans ce maché.
magasn est adopté, avec des comptos-casses sépaés,
des salles d’essayage et un éclaage modfié. Aujoud’hu, Apès le maché nod-amécan, Londes et la Chne seaent-
la maque est pésente dans plus de 300 magasns au elles dans la me du détallant ?
Sources : Gadzala, Kelly. (5 octobe 2011). Joe keeps t fesh, [En lgne], http://stategyonlne.ca/2011/10/05/joe-keeps-t-fesh/#xzz2Cy7EgpHj
(Page consultée le 20 novembe 2012) ; Lad, Kstn. (28 novembe 2011). « Joe Fesh », Maketng magazne, p. 29 ; Les affaes.com. (25 jullet 2012).
Joe Fesh à la conquête des États-Uns, [En lgne], www.lesaffaes.com/secteus-d-actvte/commece-et-poduts-de-consommaton/joe-fesh-
a-la-conquete-des-etats-uns/546873 (Page consultée le 20 novembe 2012).
concevoir des publicités qui devront joindre efficacement des millions de consommateurs
qui n’ont jamais suivi de cours à l’université, qui exercent le métier d’ouvrier et qui vivent
en milieu rural ou dans une petite ville. L’âge est un autre facteur pouvant entraîner des
problèmes au moment d’établir un langage commun entre l’émetteur et le récepteur.
Bruit Le bruit
Facteu extene pouvant On parle de bruit pour désigner une déformation ou une interférence imprévue. Les
défome ou boulle la erreurs ou les problèmes susceptibles de survenir à l’étape du codage du message, la
écepton d’un message. distorsion d’un signal radio ou télé et les distractions au point de réception sont autant
Chapitre 5 • Les modèles de processus de communication 123
La réponse et la rétroaction
La réponse du récepteur peut être une action inobservable, telle que la mémorisation Réponse
de l’inormation, et une action immédiate, telle que la composition d’un numéro de Ensemble des réactions du
téléphone afin de commander un produit annoncé à la télé. Le spécialiste du marketing récepteur après qu’il a vu,
s’intéresse de près à la rétroaction, laquelle revêt plusieurs ormes, boucle la communica- entendu ou lu le message.
tion et permet à l’émetteur de savoir si son message a été décodé et reçu dans le sens voulu.
Rétroaction
Le publicitaire n’est pas en relation directe avec le consommateur ; c’est pourquoi il
Élément de la réponse
recourt à d’autres moyens afin de déterminer comment les messages ont été reçus. du récepteur qui est
Alors que la rétroaction absolue se manieste par le biais des ventes, il est souvent communiqué à l’émetteur.
dificile d’établir un lien direct entre la publicité et le comportement de l’acheteur.
Aussi le spécialiste du marketing ait-il appel à d’autres méthodes afin d’obtenir une
rétroaction, dont les enquêtes auprès des consommateurs, la visite des magasins, le
taux d’utilisation des bons de réduction et les cartes-réponses. La rétroaction ondée
sur la recherche analyse le profil des lecteurs, le taux de rappel des publicités, la com-
préhension des messages, les changements d’attitude et les autres ormes de réponse.
Fort de cette inormation, le publicitaire peut déterminer les raisons de la réussite ou
de l’échec d’un processus de communication et procéder aux correctis qui s’imposent.
La communication est réussie lorsque le gestionnaire du marketing choisit une source
opportune, qu’il élabore un message codé comme il se doit et qu’il retient ensuite les
canaux ou les médias qui permettent de mieux joindre le public visé, et que le message
est transmis et décodé de açon eficace. Comme ces décisions doivent tenir compte
de la réponse du public visé au message promotionnel, nous nous intéresserons dans le
reste de ce chapitre à la açon dont le consommateur réagit à la publicité et aux autres
ormes de communication marketing.
Le processus de réponse
La compréhension du processus de réponse auquel se soumet le récepteur avant d’adop-
ter un comportement précis (par exemple, l’achat d’un produit) constitue peut-être le
plus important volet de la conception de programmes de communication eficaces.
Il serait tout aussi important de voir à quel point les eforts communicationnels du
gestionnaire du marketing peuvent exercer une influence sur les réponses du consom-
mateur. Dans plusieurs cas, le seul objecti du gestionnaire du marketing est de mousser
la notoriété d’une entreprise ou d’une marque dans le but de susciter l’intérêt pour un
124 PArTiE 2 • Le consommateu : au cœu de la communcaton maketng ntégée
Le modèle AIDA
Modèle AIDA On a conçu le modèle AIDA afin de représenter les étapes qu’un vendeur doit aire
Modèle epésentant les ranchir au consommateur lors d’une vente personnelle 8. Selon ce modèle, l’ache-
étapes successves que teur doit passer par plusieurs étapes successives, soit l’attention, l’intérêt, le désir et
fancht l’acheteu los l’action. En premier lieu, le vendeur doit capter l’attention du consommateur, puis
d’une vente pesonnelle, susciter son intérêt pour le produit ou le service. Un vi intérêt devrait aire naître
sot l’attenton, l’ntéêt, le désir de posséder ou d’utiliser le produit. L’étape de l’action consiste à aire en
le dés, l’acton.
sorte que le consommateur s’engage à acheter le produit et à conclure la transac-
Modèle de la hiérarchie tion. Il s’agit, pour le gestionnaire du marketing, de l’étape la plus importante du
des effets processus de vente ; elle peut touteois s’avérer la plus dificile. Les représentants
Modèle permettant de reçoivent une ormation propre à la conclusion des ventes afin de pouvoir boucler
décompose les effets de la le processus de vente.
publcté ; l consdèe que
le consommateur franchit Le modèle de la hiérarchie des effets
une sute d’étapes selon
un ode séquentel, depus
Le plus connu des modèles de la hiérarchie des efets est peut-être celui qu’ont mis
la prise de conscience de au point Robert Lavidge et Gary Steiner comme un paradigme servant à établir et à
l’exstence d’un podut mesurer les objectis publicitaires9. Leur modèle de la hiérarchie des efets décompose
jusqu’à son achat. les efets de la publicité ; il considère que le consommateur ranchit une suite d’étapes
STADES MODÈLES
Modèle de la Modèle de diffusion Modèle de traitement
Modèle AIDA hiérarchie des effets des innovations de l’information
Sympathie
Intérêt Intérêt Consentement
Stade
Préférence
affectif
Désir Évaluation Mémorisation
Conviction
Stade Essai
Action Achat Comportement
comportemental
Adoption
Chapitre 5 • Les modèles de processus de communication 125
FIGURE 5.4 Des méthodes en vue d’obtenir une rétroaction selon les étapes
de la hiérarchie des effets
Reconnaissance de l’auditeur,
Attention
du lecteur et du téléspectateur
FIGURE 5.5 Le modèle de traitement de l’information et les trois séquences de la hiérarchie des effets
Forte Faible
DIFFÉRENCIATION
Conatif
PERÇUE
DU PRODUIT Conatif
(Modèle de dissonance-attribution)
Conatif
Faible
Affectif
Cognitif Affectif
Le modèle de dissonance-attribution
Ray propose une deuxième hiérarchie des eets en vertu de laquelle le consomma-
teur agit d’abord, pour ensuite acquérir des attitudes ou des sentiments en lien avec ce
comportement, pour enfin apprendre ou traiter l’inormation qui soutient l’attitude et
Modèle de le comportement. Ce modèle de dissonance-attribution repose sur la séquence aire →
dissonance-attribution ressentir → apprendre. Il se révèle particulièrement pertinent lorsque le consommateur
Modèle de la héache doit choisir entre deux options aux qualités similaires, quoique complexes, pouvant com-
des effets en vetu duquel porter des attributs dissimulés ou inconnus. Le consommateur peut acheter le produit en se
le consommateu agt ondant sur la recommandation d’une source autre qu’un média. Il peut ensuite justifier sa
d’abod, pou ensute
acqué des atttudes ou
décision à ses yeux en adoptant une attitude positive à l’égard de la marque, voire en aisant
des sentiments en lien naître en lui des sentiments négatis vis-à-vis des options qu’il a rejetées.
avec ce compotement,
Comme nous l’avons vu au chapitre 4, cette démarche atténue toute dissonance
pour enfin apprendre ou
tate l’nfomaton qu postérieure à l’achat ou l’angoisse que pourrait éprouver le consommateur doutant du
soutent l’atttude et le bien-ondé de son achat. L’atténuation de la dissonance s’appuie sur l’apprentissage sélec-
compotement. ti en vertu duquel le consommateur recherche l’inormation qui conorte son choix et
Chapitre 5 • Les modèles de processus de communication 129
Loblaw mise sur la simplicité et une approche répétitive dans ses publicités télévisées. La
stratégie vise à renorcer l’idée qu’il est acile d’économiser.
Les produits de consommation les plus courants ont souvent appel à la publicité de
aible implication. La chaîne de restauration Subway, par exemple, mise sur un slogan
accrocheur : « Pensez rais. Mangez rais. » Ce positionnement a pour objecti de aire
naître une association dans l’esprit du consommateur sans vraiment tenter de ormuler
ou de modifier une attitude. L’utilisation de personnages animés sert aussi ort bien les
produits à aible implication. Le petit bonhomme Pillsbury, Tony le Tigre et M. Net
serviront à la création d’images visuelles qui amèneront le consommateur à reconnaître
et à mémoriser certaines publicités.
Comme l’illustrent les propos précédents, les chercheurs intéressés à la publicité et au com-
portement du consommateur ont examiné en proondeur le concept du degré d’implication15.
Le degré d’implication est une variable pouvant expliquer comment le consommateur traite
l’inormation publicitaire et en quoi cette inormation peut avoir une incidence sur le des-
tinataire du message. Comment définir et mesurer le degré d’implication ? Là est toute la
question. Le responsable de la publicité doit pouvoir déterminer le degré d’implication des
consommateurs visés par rapport à ses produits.
Judith Zaichkowsky s’est penchée sur quelques problèmes que posent la conceptuali-
sation et la mesure du degré d’implication. Elle a noté que bien qu’il n’existe aucune
définition précise du degré d’implication, l’idée de la pertinence personnelle y est sous-
jacente16. Zaichkowsky a conçu un modèle d’implication comportant trois antécédents
ou variables qui, selon elle, précèdent l’implication (voir la figure 5.6). Le premier touche
les traits psychologiques (système de valeurs, expériences personnelles et besoins). Le
deuxième concerne les caractéristiques du stimulus ou les diférences dans le choix du
média (télévision, radio ou imprimé), le contenu de la communication ou le type de
Antécédents relatifs
au degré d’implication Les conséquences
trouvés dans la littérature du degré d’implication
DEGRÉ
Facteurs personnels • Incitation à émettre des
D’IMPLICATION* contre-arguments sur
• Besoins
• Importance le message
• Champs d’intérêt Envers les • Efficacité des publicités
• Valeurs publicités pour stimuler l’achat
• Importance relative de
la catégorie de produits
Facteurs relatifs à l’objet • Différences perçues au regard
ou au stimulus Envers les des attributs du produit
• Différenciation des options produits • Préférence pour une marque
• Source de la communication particulière
• Contenu de la communication • Incidence du prix sur
le choix d’une marque
Envers les
• Intensité de la recherche
Facteurs relatifs à la situation décisions
d’information
• Achat et utilisation d’achat
• Temps consacré à comparer
• Occasion les options
• Type de règle de décision
d’achat
*DEGRÉ D’IMPLICATION = F (personne, situation, objet)
Un ou plusieurs facteurs peuvent influer sur le degré d’implication. Des interactions
sont susceptibles de survenir entre les facteurs liés à la personne, à la situation et à l’objet.
132 PArTiE 2 • Le consommateu : au cœu de la communcaton maketng ntégée
Pensées orientées
Attitudes envers
vers le produit
la marque
ou le message
Communication persuasive
Changement
d’attitude
temporaire
Motivation à traiter l’information?
• Enjeu OUI
• Responsabilité personnelle
• Stimulation de dissonance Trouve-t-on
NON
• Besoin de cognition, etc. des indices de
persuasion?
OUI • Motifs de présentation
de soi
• Caractéristiques de la
Capacité à traiter l’information? demande
• Distraction • Appréhension de
• Intelligibilité du message l’évaluation
• Familiarité de l’enjeu NON
• Caractéristiques de la
• Schéma approprié source, etc.
• Stimulation d’une peur, etc.
OUI
NON
Nature du traitement cognitif
(attitude initiale, qualité de l’argument, etc.)
Changement Changement
persistant persistant
d’attitude positive d’attitude négative Route centrale
(persuasion) (effet boomerang) de persuasion
L’une des deux routes
menant à la persuasion
autour desquelles s’articule
le modèle de probabilité
une publicité humoristique ou une annonce mettant en vedette un mannequin séduisant d’élaboration ; le récepteur
voit peut-être son attention détournée du traitement de l’information propre au produit. participe activement au
processus de communi-
Selon le modèle de probabilité d’élaboration, deux grandes routes conduisent à la
cation ; motivé, il est en
persuasion ou à la modification de l’attitude. Lorsqu’il emprunte la route centrale de mesure de recevoir, de
persuasion, le récepteur participe activement au processus de communication. Motivé, comprendre et d’évaluer
il est en mesure de recevoir, de comprendre et d’évaluer les messages. Lorsque s’opère les messages.
136 PArTiE 2 • Le consommateu : au cœu de la communcaton maketng ntégée
L’explication avancée pour justifier ces conclusions voulait qu’une célébrité serve d’in-
dice périphérique lorsque le degré d’implication du récepteur était aible. Le récepteur
adoptait donc des attitudes avorables en se basant sur son sentiment envers la source
plutôt que de traiter le message en détail. En revanche, le consommateur au degré d’im-
plication élevé s’engageait dans un traitement central plus détaillé du message. La qualité
des afirmations véhiculées s’avère alors plus importante que l’identité du porte-parole.
Selon le modèle de probabilité d’élaboration, les messages les plus eficaces relèvent de
la route que suit le consommateur pour être persuadé. Plusieurs spécialistes du marke-
ting savent que le degré d’implication envers leurs catégories de produits se révèle peu
élevé et que les consommateurs sont peu motivés à traiter les messages publicitaires
en détail. Voilà pourquoi les publicitaires de produits d’implication réduite misent
souvent sur des indices périphériques et ont appel à la publicité répétitive pour que
le consommateur adopte et maintienne des attitudes avorables envers leurs marques.
INTRANTS PUBLICITAIRES
Contenu du message, calendrier de diffusion et répétition
FILTRES
Motivation et capacité (degré d’implication)
CONSOMMATEUR
Cognition Affect Expérience
COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
Choix, consommation, fidélité, habitude, etc.
138 PArTiE 2 • Le consommateu : au cœu de la communcaton maketng ntégée
filtrées par des acteurs tels que la motivation et la capacité de traiter l’inormation.
Ces acteurs peuvent aussi modifier du tout au tout la réponse de l’individu à la
publicité. Les deux auteurs proposent donc d’évaluer les efets de la publicité à l’aide
de ces trois acteurs, considérant que certaines variables intermédiaires importent
plus que d’autres, et au moyen de acteurs tels que la catégorie de produits, le cycle
de vie du produit, le public visé, la concurrence et les efets des autres éléments du
marketing mix.
Le spécialiste du marketing doit se concentrer sur la connaissance, la sympathie et
l’essai comme sur autant de variables importantes sur lesquelles la publicité peut avoir
une incidence. Touteois, il devrait éviter de considérer une séquence particulière de
réponses et réaliser une recherche et une analyse de la communication afin de saisir en
quoi la publicité et d’autres ormes de communication peuvent influer sur ces variables
intermédiaires dans diférentes situations. Le responsable de la planification d’un pro-
gramme de CMI doit connaître le mieux possible son marché privilégié et les réponses
éventuelles par rapport à la publicité et aux autres ormes de communication marketing.
Les modèles de communication présentés dans ce chapitre ofrent quelques pistes de
réflexion quant aux açons dont le consommateur peut traiter les messages persuasis
avant d’y réagir. Avec un peu de chance, ces pistes de réflexion permettront au ges-
tionnaire du marketing de prendre des décisions plus éclairées lors de la planification
et de la mise en œuvre d’un programme de communication.
Résumé
Tous les éléments du mx communcatonnel ont pou foncton de la héache des effets poposent pluseus séquences, dont
de communque quelque chose ; auss, le esponsable de la po- le modèle d’appentssage standad, de dssonance-attbuton
moton dot-l compende le pocessus de communcaton, qu et de fable mplcaton.
peut s’avée fot complexe. Le succès de la communcaton
Les éponses cogntves ont tat aux pensées que fat naîte le
maketng epose su pluseus facteus, dont la natue
message dans l’espt du consommateu et contbuent à détem-
et l’ntepétaton du message et le cade dans lequel l s’nsct.
ne l’acceptaton ou le ejet de la communcaton. Le modèle de
La communcaton s’avèe efficace dans la mesue où l’émetteu
pobablté d’élaboaton tent compte de deux types de tatement
dot code son message afin que le écepteu pusse le décode
de l’nfomaton, sot la oute centale et la oute péphéque de
de la manèe souhatée. La étoacton du écepteu pemet à
pesuason, qu sont foncton de deux éléments : la motvaton et
l’émetteu de détemne s le message a été décodé comme l le
la capacté à tate le message. On compte tos gandes caté-
voulat ou s du but a entavé le pocessus de communcaton.
goes de éponses ntemédaes ente la publcté et l’achat : la
La planficaton d’une communcaton commence pa le cognton, l’affect et l’expéence. Le esponsable de la planficaton
écepteu ou publc vsé. Le spécalste du maketng dot appé- d’un pogamme de CMi deva connaîte le meux possble son
hende les éponses pobables de l’audence enves les souces maché pvlégé. il dot auss pévo les éactons que suscteont
de communcaton et les messages. Les modèles tadtonnels la publcté et les autes fomes de communcaton maketng.
Chapte 5 • Les modèles de pocessus de communcaton 139
Mots clés
Questions de discussion
1. Dscutez des éléments du pocessus de communcaton. 4. Comment une entepse telle que rona pouat-elle
Chosssez et analysez une campagne publctae à l’ade se sev des quate modèles de pocessus de éponse
de ces éléments. pésentés à la figue 5.3, à la page 124, pou annonce ses
poduts ?
2. En quo la sémotque peut-elle s’avée utle à la CMi ?
Effectuez une analyse sémotque d’une publcté, d’un 5. Comment le gestonnae du maketng détemne-t-l le
condtonnement ou d’un symbole petnent. inspez-vous degé d’mplcaton du consommateu au egad du podut
de l’analyse pésentée à la page 119. ou du sevce qu’l utlse ?
3. Dscutez des fomes de étoacton selon les stuatons 6. Chosssez une publcté qu, à vote avs, seat tatée
suvantes : selon la oute centale de pesuason, et une aute, selon
la oute péphéque de pesuason. Pésentez les deux
a) La dffuson d’une nfopublcté vantant les métes d’un
publctés à pluseus pesonnes. invtez-les à éce
nouvel execseu au cous d’une émsson de fin de soée.
leus pensées à popos de ces annonces et analysez-les
b) Une lectce passonnée vste le ste intenet d’une à l’ade des catégoes de éponses cogntves vues dans
entepse telle qu’Achambault.ca ou Amazon.ca. ce chapte.
c) La dffuson d’une publcté du cellulae Fdo au cous de
l’émsson La Facture.
6
Mise en situation
Le défi Activia, 14 jours pour faire la différence
Lorsque l’agence Saint-Jacques Vallée Y&R s’est vu confer le mandat de promouvoir la
marque Activia par la société Danone, elle a dû aire ace à un important déf. En eet,
le bénéfce essentiel du produit réside dans le ait qu’il contient une culture probio-
tique. Si ces bactéries sont réputées être bonnes pour la santé, en 2011, Santé Canada
ne s’était touteois pas encore défnitivement prononcé sur la question. Impossible
en conséquence de mettre ce bénéfce en évidence, ce qui aurait été une bonne stra-
tégie publicitaire, sachant que plus de la moitié des Canadiens éprouvent de temps
Chapitre 6 • Les objectifs de la démarche de communication marketing intégrée 141
L
’établissement d’objectis réalistes constitue l’une des étapes les plus importantes
de la planification d’une campagne. Ces objectis, qui serviront d’assise à l’élabo-
ration du programme de communication, représentent néanmoins un casse-tête
pour de nombreuses entreprises. Les situations de marché complexes, les dificultés d’ar-
rimage entre les éléments du mix de communication, ainsi que l’incertitude quant aux
ressources disponibles compliquent en eet trop souvent l’établissement des objectis
commerciaux1. Bien que cette tâche soit complexe et ardue, il est important d’en assurer
la bonne exécution. Ces objectis constituent en eet la pierre angulaire sur laquelle
vont s’appuyer toutes les décisions ultérieures. Le budget de la campagne dépend d’eux,
tout comme les tactiques de création et les stratégies médias. C’est aussi sur la base de
ces objectis que seront ultimement considérés le succès ou l’échec de la campagne. Ne
142 PARtIE 2 • Le consommaeur : au cœur de la communicaion markeing inégrée
s’appuyer que sur des objectis commerciaux généraux, relatis aux ventes, par exemple,
afin de déterminer si des plans de publicité et de promotion ont atteint leur but est
une açon de aire trop commune. Nous savons tous que la publicité et la promotion ne
constituent pas les seules activités qui influent sur le succès des ventes de l’entreprise.
Encore une ois, si la détermination d’objectis précis ait partie intégrante du pro-
cessus de planification, lors de la mise en œuvre de leur plan de communication, de
nombreuses entreprises ne s’appuient touteois sur aucun objecti de communication
particulier ou se contentent d’objectis inadaptés ; elles ont de même au moment
d’évaluer ce plan. Souvent, le gestionnaire du marketing n’a donc qu’une idée imprécise
de la açon dont ces campagnes de communication sont susceptibles de contribuer au
succès du programme de marketing dans son ensemble. Eu égard au large éventail
d’outils de communication disponibles et à la multiplicité des clientèles à rejoindre, il
est en outre dificile de déterminer la contribution relative de chaque élément au sein
d’un plan de communication marketing. Il en est de même pour établir les objectis
propres à chaque outil et évaluer leur eficacité respective.
Dans le présent chapitre, nous traiterons de la nature et de la raison d’être des objectis
commerciaux ainsi que de leur rôle dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation
d’un programme de CMI. D’emblée, nous nous concentrerons sur la définition des
objectis de communication, puis nous décrirons les démarches qu’implique la ormu-
lation d’objectis publicitaires ondés sur les modèles de réactions de marché vus au
chapitre 5. Les démarches proposées doivent permettre de fixer des objectis de com-
munication qui tiennent compte des caractéristiques particulières de chaque élément
du plan de CMI, tout en respectant les exigences liées à la cohérence de l’ensemble.
Voici un panneau publicitaire dont la mesure d’impact est difcile à estimer. De plus, cet eet se
maniestera sans doute seulement à moyen ou à long terme.
devant être assurée par ces diférents partenaires, le maintien d’un lien étroit entre ces
parties est, bien entendu, déterminant.
Chaque partie se doit ainsi de connaître les visées de l’entreprise. En efet, de nom-
breux problèmes pourront être évités si toutes disposent d’objectis clairement établis
et approuvés. Enfin, n’oublions pas que ces objectis, en plus de guider leurs actions,
servent également de ondements au moment d’évaluer les résultats obtenus.
PERSPECtIVE
6.1 Familiprix : un objecif double e une campagne gagnane depuis
10 ans déjà !
résume for bien le posiionnemen disincif du regroupemen.
Dans ce conexe, la campagne iniialemen conçue avai
pour bu de rejoindre les familles compan de jeunes enfans,
c’es-à-dire les personnes les plus suscepibles de se procurer
des produis pharmaceuiques sans ordonnance. L’objecif
de communicaion éai de relever le aux de nooriéé du
regroupemen, qui éai de 19 % avan la campagne, e
de renforcer le pouvoir d’aracion du réseau auprès des
consommaeurs e des pharmaciens. Un objecif double
donc. Pour ce faire, le groupe Familiprix ablai sur un budge
publiciaire inférieur aux budges des chaînes Jean Couu e
Pharmaprix. Miser sur une campagne originale qui, espérai-on,
En 2002, le groupe Familiprix, c’éai environ 250 pharmaciens aurai un impac considérable éai donc un choix obligé.
propriéaires e un chiffre d’affaires annuel de 390 millions de Le pari a éé gagné e nous avons ous éé séduis par ces
dollars. Il n’occupai donc pas une posiion dominane dans publiciés audacieuses e originales, an e si bien que la
le seceur pharmaceuique au déail au Québec, à l’inverse désormais célèbre campagne « Ah ! Ha ! » remporai un
de Jean Couu e de Pharmaprix, noammen. Familiprix Bes of Show aux Markeing Awards e un Lion d’argen au
avai cependan de grandes ambiions de croissance. Le 50e Fesival inernaional de publicié, qui a eu lieu à Cannes,
regroupemen désirai ainsi s’adjoindre une vingaine de au mois de juin 2003. En oure, la même année, Familiprix a
nouvelles succursales dans un avenir rapproché. L’aeine de mérié la plus haue disincion du concours des Cassies pour
ce objecif d’affaires se heurai ouefois à une réalié de l’ensemble du Canada. Le aux de nooriéé de la bannière
marché difficile. Jean Couu e Pharmaprix, omniprésens sur le es passé de 19 % à 52 %, e une vingaine de pharmaciens
errioire québécois, bénéficien en effe de aux de nooriéé propriéaires se son joins au groupe. Grâce à cee offensive
de 90 % e de 60 %, respecivemen. Walmar, Cosco e de premier plan, Familiprix a démonré que créaivié e
Loblaws, de leur côé, consiuen des joueurs de plus en markeing fon bon ménage lorsque la sraégie publiciaire
plus imporans dans ce seceur. Noons à ce égard que le es clairemen éablie. Le groupe compe aujourd’hui près de
posiionnemen de Familiprix a oujours éé axé sur les produis 300 pharmaciens propriéaires, pour un chiffre d’affaires global
pharmaceuiques e parapharmaceuiques, qui représenen de plus de 1 milliard de dollars, e une variane proche de la
70 % de l’ensemble de ses produis, conre seulemen 30 % du plaeforme de campagne iniiale es encore déclinée en 2012
côé de la concurrence. Le slogan « Au service de vore sané » dans de nouveaux messages, ou aussi efficaces e séduisans.
Source : Cassies. (2003). Cassies 2003 Cases : Familiprix, [En ligne], www.cassies.ca/caselibrary/winners/FAMILIPRIX2003.pdf (Page consulée le
10 ocobre 2012).
Or, l’expérience démontre qu’il s’avère risqué de fixer des objectis de vente à court
terme dans le cadre d’un programme de CMI. De piètres recettes peuvent en efet
être attribuables à de nombreuses autres variables du marketing mix, notamment la
conception ou la qualité du produit, la distribution ou le prix. La publicité peut aire
connaître une marque et inciter les consommateurs à s’y intéresser. Elle ne peut
touteois les obliger à l’acheter, en particulier lorsque celle-ci est dificilement dispo-
nible ou qu’elle se détaille plus cher que la marque concurrente. Comme le montre la
figure 6.1, les ventes sont onction de plusieurs acteurs, pas seulement de la publicité
et de la promotion.
Se centrer exclusivement sur l’atteinte d’objectis de vente pose un autre problème,
les efets d’une campagne publicitaire étant rarement immédiats. Bien que le marché
puisse réagir à court terme, les efets de la campagne se poursuivent souvent sur une
Effet de rémanence période longue. Nombre de spécialistes s’accordent ainsi sur l’importance de l’efet
Effe d’un effor de de rémanence de la publicité. L’argent qui lui est consacré ne se répercute donc pas
communication dont orcément aussitôt sur les ventes2. La campagne publicitaire peut entraîner une prise
l’incidence, y compris sur de conscience chez le consommateur, soulever son intérêt ou aire naître une impres-
les venes, peu se faire sion avorable à l’égard d’une marque – une préérence –, sans que ces sentiments se
senir à moyen ou à long traduisent par un achat immédiat. Des études économétriques portant sur les efets de
erme.
la publicité révèlent que les répercussions d’une campagne de communication peuvent
s’échelonner sur une période de neu mois3 pour des produits parvenus à maturité, ven-
dus à bon prix et que l’on achète souvent. Diférents modèles ont été proposés afin de
représenter l’efet de rémanence de la publicité et de déterminer les efets à long terme
de celle-ci4. Il s’agit là d’une question importante, cet efet ajoutant à la dificulté de
mesurer l’impact de la publicité.
Un autre problème lié à la prépondérance d’objectis de vente est que ceux-ci ofrent,
dans la plupart des cas, une piètre orientation aux responsables de l’élaboration du
programme de communication. Les publicitaires responsables de la campagne doivent
avant tout disposer d’une bonne inormation sur la nature du message publicitaire que
l’entreprise souhaite communiquer et de la clientèle privilégiée, ainsi que des efets
ou des réactions attendus. Comme nous le verrons plus loin, de bons objectis de
FIGURE 6.1 Quelques facteurs ayant une incidence sur les ventes
Évolution technologique
Offre de la Conjoncture
concurrence économique
Ventes
Publicité et Qualité du produit
promotion ou service
Réseaux de
Prix relatif
distribution
Chapitre 6 • Les objectifs de la démarche de communication marketing intégrée 147
TABLEAU 6.1 Les acteurs de réussite d’une campagne vantant les mérites de nouveaux produits
Communiquer quelque chose Les publiciés de lancemen ayan remporé du succès communiquen quelque chose de
de diérent à propos du produit différen à propos du nouveau produi.
Positionner la marque au cœur d’une Les publiciés qui semblen porer des fruis adopen un posiionnemen clair e
catégorie de produits misen sur la différenciaion de la marque à l’inérieur d’une caégorie de produis.
Par exemple, un nouveau produi pour le déjeuner peu êre posiionné comme « la
plus crousillane des céréales », e une nouvelle boisson, comme « la plus velouée
des boissons gazeuses ».
Faire de la diérenciation du produit un Presque oues les publiciés qui on connu du succès éablissen un lien direc enre la
bénéfce pour le consommateur différenciaion du produi e l’avanage qu’en ire le consommaeur.
Appuyer l’idée que le produit a quelque toues les publiciés qui on permis d’aeindre les objecifs insisen sur la différen-
chose de diérent ou d’avantageux pour ciaion du produi ou sur sa perinence aux yeux du consommaeur. Ce appui prend
le consommateur la forme d’une démonsraion de son rendemen, d’une valorisaion du caracère
unique du produi ou de l’un de ses aribus, appuyée ou non par l’inervenion d’un
pore-parole ou de émoignages.
Les résultats de cette étude démontrent que certaines publicités réussissent à bien
soutenir le lancement de leur produit, alors que d’autres échouent. Le tableau 6.1
présente les quatre acteurs relevés dans cette étude qui infuent sur le succès
d’une campagne vantant les mérites d’un nouveau produit. La détermination
d’objectis de communication clairement énoncés constitue le dénominateur com-
mun à l’ensemble de ces acteurs.
Lorsqu’il fixe des objectis de communication précis, le spécialiste du marketing
hésite souvent à définir ce qui peut constituer un seuil convenable de notoriété, de
connaissance, de sympathie, de préérence ou de conviction. Aucune ormule ne
permet de calculer précisément de tels seuils. Le responsable d’une campagne doit
alors compter sur son expérience et sur celle des ches de marque ou de produit,
ainsi que sur les antécédents commerciaux de la marque en cause ou de marques
comparables. Voyons à présent diérentes démarches qui permettent de ormuler
les objectis de communication.
Cette campagne de lancement
a été une réussite grâce à
une bonne mise en valeur du
Des modèles de communication aux bénéfce distincti du produit.
objectifs de communication
Au fil des ans, plusieurs méthodes ont été mises au point afin de déterminer des
objectis de communication propres à la publicité et aux outils de CMI. Nous abor-
derons chaque méthode selon une perspective historique, à commencer par le modèle Modèle DAGMAR
DAGMAR, puis nous nous intéresserons au modèle de Lavidge et Steiner vu au Modèle mis au poin
chapitre 5. Enfin, nous explorerons de nouvelles méthodes qui tentent de repousser par Russell Colley e
les limites de ces modèles traditionnels. permean d’éablir des
objecifs publiciaires e de
mesurer le résula d’une
La détermination d’objectis publicitaires en vue campagne de publicié.
Le principal apport du modèle DAGMAR tient à ce qu’il reconnaît les réactions des
consommateurs exposés aux eforts de communication marketing comme un onde-
ment logique des objectis publicitaires à partir desquels on peut mesurer la réussite
ou l’échec d’une campagne de publicité.
Le raisonnement de Colley, exprimé dans les termes de l’époque, se résume comme suit :
Selon le modèle DAGMAR, l’objecti publicitaire repose sur une tâche de communi-
cation précise et mesurable. Une tâche de communication, par opposition à une tâche
de marketing, peut être accomplie par la publicité ou attribuée à cette dernière, plutôt
que par la combinaison d’autres acteurs commerciaux. Colley propose que la définition
de cette tâche se onde sur un modèle hiérarchique du processus de communication
comportant quatre étapes :
• la prise de conscience : révéler au consommateur l’existence de la marque ou de
l’entreprise ;
• la compréhension : aire comprendre la nature du produit et les avantages que le
consommateur peut en tirer ;
• la conviction : aire en sorte que le consommateur soit disposé à acheter le produit ;
• l’action : amener le consommateur à efectivement acheter le produit.
Colley s’est aussi intéressé à d’autres tâches que la publicité peut accomplir afin d’at-
teindre l’objecti ultime qu’est la conclusion d’une vente. Il a ainsi dressé une liste de
vérication de 52 tâches publicitaires susceptibles de servir de point de départ à la déter-
mination d’objectis permettant de caractériser ultérieurement l’apport de la publicité.
Le délai d’action
Le dernier élément à considérer lorsqu’on fixe des objectis publicitaires est relati au
délai à l’intérieur duquel ceux-ci devront être atteints. Ce délai s’avère très changeant,
variant entre quelques semaines et un an, voire davantage. La plupart des campagnes
publicitaires s’échelonnent touteois sur des périodes oscillant entre quelques mois et un
an, en onction de la situation de l’annonceur et de la tâche de communication à accom-
plir. Par exemple, on peut rapidement augmenter le taux de notoriété d’une marque
en s’appuyant sur un plan média dynamique, axé sur une réalisation créative orte. La
152 PARtIE 2 • Le consommaeur : au cœur de la communicaion markeing inégrée
De manière générale, certains experts estiment que le modèle DAGMAR insiste trop
sur l’évaluation quantitative des efets à court terme de la campagne, en négligeant les
efets à long terme liés à la notoriété ou à la construction d’une image de marque. On
risque ainsi de consacrer davantage de temps à une « bataille de chifres » plutôt que de
concevoir un message contribuant réellement à la consolidation du capital de marque.
TABLEAU 6.2 Les effets de la publicité sur les consommateurs : de la prise de conscience à l’achat
Exemples de promotion ou de
Dimensions relatives publicité pertinents par rapport
au comportement Étapes précédant l’achat aux diverses étapes
Cognitive Prise de conscience • Campagnes à énigme
• Le domaine des connaissances : la
publicié me en valeur des caracé-
risiques e des fais
FIGURE 6.2 Le modèle de la hiérarchie des effets présenté sous forme de pyramide
5 % Rachat
et usage courant
20 % Essai
25 % Préférence
40 % Intérêt
70 % Connaissance ou compréhension
Deuxième objectif : suscier l’inérê pour la marque auprès de Communiquer de l’informaion à propos des caracérisiques e des
70 % de la clienèle choisie bénéfices du produi – par exemple, qu’il ne conien aucun agen
déergen e qu’il améliore sensiblemen la exure du cuir chevelu.
Troisième objectif : faire naîre des senimens posiifs à Suscier des aiudes favorables en véhiculan de l’informaion
l’égard de la marque auprès de 40 % de la clienèle e assurer posiive e crédible sur le produi.
une préférence pour cee marque auprès de 25 % de celle-ci
Quatrième objectif : que 20 % de la clienèle privilégiée fasse S’appuyer sur la disribuion d’échanillons e de coupons de réducion,
l’essai du produi combinée à une valorisaion de la marque sur les lieux de vene.
Cinquième objectif : faire en sore qu’en fin de période, 5 % de S’appuyer sur une publicié de souien coninue ainsi que sur des
la clienèle choisie emploie courammen le shampoing Ariane coupons de réducion apposés sur le produi.
Chapitre 6 • Les objectifs de la démarche de communication marketing intégrée 155
diminue à mesure que l’on gravit la pyramide. Le tableau 6.3 montre comment une
entreprise qui lance une nouvelle marque de shampoing s’adressant à des emmes âgées
de 18 à 34 ans peut déterminer ses objectis de communication à l’aide du modèle de
la hiérarchie des eets et de la pyramide illustrée ci-contre.
Le modèle de la hiérarchie des eets peut aussi servir à déterminer les objectis de com-
munication d’une marque établie. Il revient alors au planificateur de la campagne de
déterminer qui orme sa clientèle de prédilection en lien avec les diérents paliers de la
pyramide. Par exemple, lorsque la notoriété ou la connaissance des caractéristiques et
des bénéfices de la marque sont insufsants, la uture campagne publicitaire doit être en
mesure de les accroître. En revanche, quand la notoriété et la compréhension sont déjà
assurées, mais que l’intérêt ou la préérence paraissent encore aibles, la campagne doit alors
viser à modifier l’image de la marque et à inciter ultimement les consommateurs à l’achat.
Bien que l’on se serve depuis plusieurs années de modèles détaillés afin d’établir des
objectis de communication, tout indique que leur emploi est encore limité. Une étude
réalisée en 1969 révélait que la plupart des agences de publicité ne ormulaient alors
aucun objecti leur permettant de mesurer le taux de réussite de leurs campagnes12.
Une étude récente indique que la plupart des agences ne se fixent toujours pas d’objec-
tis concrets, qu’elles ne précisent aucune tâche de commu-
nication objective et qu’elles ne mesurent pas les résultats
obtenus en onction des étapes inhérentes à la hiérarchie
des eets. En règle générale, ces objectis à peine définis
ne sont arrimés à aucune évaluation concrète13. Les auteurs
de cette étude en arrivent à la conclusion suivante : « Les
proessionnels de la publicité n’ont adopté qu’en partie les
idées et les normes relatives à la détermination d’objectis et
à l’évaluation ormulées voilà plus de 25 ans14. »
Les conséquences de cette situation sont inquiétantes. Une
étude très récente, réalisée auprès de 427 spécialistes du mar-
keting, démontre que plus de 50 % d’entre eux se montrent
incapables de préciser le pourcentage de réussite de leurs
campagnes publicitaires. Pourtant, moins de 10 % des res-
ponsables interrogés estiment que les résultats obtenus sont
satisaisants15.
FIGURE 6.3 La démarche traditionnelle de la communication marketing fondée sur la publicité de masse
À sens unique
Publicité dans
Achat ou
les médias Attitudes Connaissances Préférence Conviction
adoption
de masse
Linéaire
de aire insiste sur ce que le gestionnaire du marketing veut dire et sur le moment où il
souhaite le dire à l’aide du véhicule médiatique qu’il estime approprié16.
Sur la base de ce constat, Schultz préconise plutôt l’adoption d’un processus de
planification partant de l’externe vers l’interne. Un tel processus débute par le consom-
mateur et remonte vers la marque. Pour ce aire, le gestionnaire doit s’intéresser aux
divers médias privilégiés par les consommateurs existants et les consommateurs poten-
tiels. Ceci inclut aussi ce que l’on nomme les médias sociaux. Il doit ensuite décider
des moments où la campagne est susceptible d’avoir le plus de pertinence et d’impact
pour ces consommateurs ou ces publics si l’on agit dans un cadre de marketing social.
Tom Duncan propose une démarche assez semblable. Cet auteur est d’avis que la CMI
devrait s’appuyer sur une planification de la communication aisant toujours table
rase des acquis supposés. Cette démarche consiste à déterminer les types de commu-
nication commerciale à employer, strictement en onction des tâches à accomplir 17.
Tout s’articule donc autour des tâches à réaliser, après quoi on décide des meilleures
idées et des meilleurs médias pour y parvenir. Duncan souligne que les campagnes
publicitaires traditionnelles reposent trop souvent sur des idées préconçues, explicites
ou implicites, par exemple un préjugé avorable à l’égard des relations publiques, de la
publicité directe ou de la promotion des ventes. Il est d’avis qu’un programme de CMI
devrait toujours opter pour le type de communication commerciale qui s’attaque le
plus eficacement au principal problème de l’entreprise ou qui lui permet d’atteindre
le mieux son objecti. Le gestionnaire du marketing est ainsi invité à puiser largement
dans les nombreuses possibilités du mix de communication, selon les particularités de
sa situation de marché.
La vision de Schultz et de Duncan illustre la açon dont on doit aujourd’hui aborder la
définition des objectis de communication dans un nouveau contexte de CMI. La pro-
chaine section présente une structure détaillée en vue de prendre des décisions à trois
niveaux : le plan de CMI, les outils de CMI et les diférents éléments correspondant
à ces outils. Cette structure, qui préserve les principales idées du modèle DAGMAR,
prend appui sur cette vision nouvelle tout en tenant compte des limites de ce type de
modèle hiérarchique.
Chapitre 6 • Les objectifs de la démarche de communication marketing intégrée 157
La clientèle privilégiée
Rossiter et Percy afirment que le comportement des consommateurs est le premier
acteur à partir duquel il est possible de déterminer une clientèle à privilégier. Ce ac-
teur revêt une grande importance, car le succès ou l’insuccès de la marque dépend, en
définitive, de la décision de chaque acheteur. Lorsqu’il détermine l’orientation du plan
de CMI ou de l’un de ses volets, le che de produit ou de marque doit ainsi avoir une
idée précise du rapport que la clientèle choisie entretient avec la marque. Pour l’essen-
tiel, le choix de cette orientation repose sur la question suivante : la communication
est-elle dirigée vers les clients acquis ou vers les non-clients ?
Un responsable du marketing a souvent tendance à diriger la communication vers les
consommateurs fidèles à la marque, c’est-à-dire vers ceux ayant déjà acquis une certaine
habitude d’achat et certaines convictions à l’égard de la marque. Les stratégies marke-
ting et de communication contemporaines misent souvent sur les clients fidèles afin
de s’assurer qu’ils le demeurent. Comme nous l’avons souligné au chapitre 1, il est en
général très rentable de préserver un noyau stable de consommateurs fidèles.
Selon Rossiter et Percy, les consommateurs changeant réquemment de marque consti-
tuent le deuxième groupe à privilégier. Comme nous l’avons vu au chapitre 4, plusieurs
raisons expliquent ce type de comportement. Le consommateur se trouve souvent placé
dans des situations d’achat diérentes – par exemple acheter pour soi ou acheter un
cadeau. Son humeur et son goût de la variété le conduisent aussi parois à avoriser une
marque plutôt qu’une autre. Le gestionnaire d’une marque souhaite bien sûr que tous
les consommateurs lui soient fidèles. Il sait pourtant que ceux qui changent de marque
représentent une importante source d’achats et qu’ils sont loyaux dans une certaine
mesure. C’est pourquoi il est important d’élaborer des programmes de CMI en onction
de ces consommateurs également.
La communication dirigée vers les non-clients ne doit pas être négligée pour autant.
À cet égard, Rossiter et Percy distinguent trois grands groupes : les nouveaux utilisateurs
158 PARtIE 2 • Le consommaeur : au cœur de la communicaion markeing inégrée
seulement les toilettes », tout en présentant des toilettes de diférents pays. Bien sûr,
les consommateurs du produit ne se limitent pas à ces deux clientèles et aux situations
illustrées. Pour cette campagne, Imodium a pourtant choisi de ne s’adresser qu’à deux
clientèles, sous-ensembles d’un marché beaucoup plus vaste19.
L’essai
L’essai de la marque en vue de son achat correspond souvent, dans les aits, au premier
acte d’achat d’une marque. Pour de nombreux produits d’usage quotidien, cet achat
est survenu voilà plusieurs années ; vous auriez sans doute du mal à vous souvenir du
jour où vous avez acheté votre premier sac de croustilles ou votre première boisson
gazeuse. Les abricants de ces produits se fixent sans cesse des objectis liés à l’essai
de leurs marques, car il y aura toujours des consommateurs qui les achèteront pour
la première ois lorsqu’ils atteindront, par exemple, un certain âge, qu’ils disposeront
d’un revenu sufisant ou qu’ils vivront certains événements importants (par exemple, la
naissance d’un enant). En ait, pour la plupart des entreprises, encourager l’essai d’une
marque est un objecti omniprésent. Il ne s’agit touteois pas du principal objecti lié
au comportement.
Considérons maintenant la situation d’achat d’un téléphone cellulaire. Possédez-vous
un tel appareil ? Quelle marque avez-vous choisie ? Pourquoi ? En quoi la publicité et
la promotion ont-elles exercé une influence sur votre décision ? Le téléphone cellulaire
demeure un produit de haute technologie. L’achat de cet appareil et le choix du orait
sont encore quelque peu complexes pour beaucoup de gens. En règle générale, les
abricants et les ournisseurs de services se fixent des objectis précis quant au niveau
des ventes de leurs appareils. Ces ventes seront constituées par l’acte de personnes
procédant à un achat lié à l’essai d’une marque. Le responsable de tels produits doit Achat lié à l’essai d’une
marque
donc relever le défi d’atteindre des objectis liés au premier achat à l’intérieur d’une
catégorie de produits. Premier achat à l’intérieur
d’une catégorie de produits
Reprenons l’exemple des boissons gazeuses. Il est peu probable que vous ayez toujours où le consommateur ne
acheté la marque de boisson gazeuse qui a ait l’objet de votre premier achat. En ait, s’est jamais aventuré.
beaucoup de gens consomment plus d’une marque de boisson gazeuse. Les gestion-
naires de marque ont souvent ace à ce problème. Pour une raison quelconque, certains
consommateurs cessent d’acheter pendant quelque temps une marque qu’ils prééraient
autreois. Bien entendu, un abricant de boissons gazeuses placé devant ce problème
voudrait que ces consommateurs assent de nouveau l’essai de sa marque. L’achat d’une
marque survenant après un arrêt de quelque temps est désigné sous le nom de nouvel
essai d’une marque. La durée de cet arrêt est onction de la réquence d’achat du pro-
duit et d’autres acteurs qu’une analyse de situation permet de relever ; il peut s’agir de
160 PARtIE 2 • Le consommaeur : au cœur de la communicaion markeing inégrée
L’achat répété
La problématique liée à la répétition de l’achat revêt une importance manieste à
l’époque du marketing relationnel et de la place prépondérante que l’on accorde au
maintien de la clientèle. On parle d’achat répété lorsqu’un consommateur achète de
açon continue une marque donnée à l’intérieur d’une certaine période. Ici encore,
le acteur temps est laissé à la discrétion du gestionnaire et il est subordonné à la
réquence des achats du produit en question ainsi qu’à d’autres acteurs dérivés de l’ana-
lyse de situation (par exemple, la pression concurrentielle ou la recherche de variété).
S’il peut se fixer des objectis liés à la répétition de l’achat selon plusieurs situations, un
gestionnaire du marketing souhaite sans doute, dans tous les cas, qu’un noyau stable
de consommateurs demeure fidèle à ses marques. De nombreuses entreprises com-
muniquent ainsi avec leurs consommateurs fidèles afin qu’ils conservent une attitude
positive envers leurs marques. Par exemple, certains sont d’avis que la majorité des
publicités et des promotions de Coca-Cola cherchent avant tout à préserver une clien-
tèle acquise. Pour la même catégorie de produits, les consommateurs achètent souvent
régulièrement deux ou trois marques. Sur un total de 15 achats, la marque préérée
peut ainsi aire l’objet d’au plus 10 achats, les autres marques se répartissant les 5 autres
achats. Voici une situation où le gestionnaire a intérêt à intégrer à son plan de commu-
nication un objecti lié à la répétition de l’achat. Même s’il n’achète
pas la marque à chaque occasion, ce type de consommateur contri-
bue de açon continue au chifre d’afaires et, conséquemment, le
responsable du marketing doit communiquer avec lui réquem-
ment afin d’assurer les ventes utures de l’entreprise.
Il est possible de distinguer trois éléments à partir desquels le ges-
tionnaire est en mesure d’établir des objectis de communication
liés au comportement : la réquence des achats, la quantité achetée
et le moment de l’achat.
Le premier élément se rapporte au rythme ou à la réquence des
achats. Sau exception, le gestionnaire du marketing a pour objec-
ti d’augmenter le rythme d’achat sur une période donnée ou,
au minimum, de maintenir le rythme de consommation actuel.
Dans un environnement où la concurrence est acharnée, ce der-
nier objecti, minimal et plus prudent, peut se justifier. Dans
certaines situations, le gestionnaire peut même souhaiter dimi-
nuer le rythme d’achat. Ce type d’objecti est privilégié lorsque la
demande se révèle trop orte considérant la capacité de produc-
tion, ou encore lorsque la consommation excessive d’un produit
Cette publicité de MADD (Les mères contre
est susceptible d’entraîner des conséquences négatives. Pensons,
l’alcool au volant, Mothers Against Drunk par exemple, au cas des produits alcoolisés ou de loterie.
Driving) sensibilise les consommateurs d’alcool
aux risques associés à la conduite en état Le deuxième élément se rapporte à la quantité de produits achetés
d’ébriété. à chaque occasion. Cet objecti de croissance s’applique à l’achat
Chapitre 6 • Les objectifs de la démarche de communication marketing intégrée 161
d’un même produit, d’autres produits ou de services connexes. On parle alors de crois-
sance du porteeuille ou du volume d’afaires pour un seul et même client.
Le dernier élément concerne le moment de l’achat. Certains produits sont saisonniers
et enregistrent une crête de ventes à un moment précis. Les restaurants Wendy’s, par
exemple, difusent des publicités télévisées en soirée afin de signaler que leur service à
l’auto est ouvert jusque tard dans la nuit ; on incite donc le consommateur à passer au
restaurant à un moment particulier de la journée, lorsque les clients se ont plus rares.
Une réduction est alors souvent oferte comme incitati supplémentaire.
Le comportement d’achat
La communication marketing acilite, dans certains cas, la prise de décision du consom-
mateur ou permet d’aplanir les obstacles qui sont susceptibles de l’entraver. Par exemple,
la plupart des consommateurs estiment nécessaire de passer chez un concessionnaire
avant d’acheter un véhicule automobile. L’objecti d’une campagne pourrait donc être
de les inciter à efectuer une telle visite.
Un comportement lié à l’achat correspond à un geste du consommateur qui a pour
efet d’accroître la probabilité d’achat d’une marque donnée. Ce geste peut coïncider
avec l’achat lui-même ou se traduire par une recherche d’inormation (visite d’un
concessionnaire ou d’un site Internet, par exemple) ou par un essai limité (comme
une démonstration ou un échantillon). Il est important pour un gestionnaire d’être en
mesure de fixer des objectis comportementaux liés à l’achat selon les diférentes phases
du processus décisionnel du consommateur. Pour mesurer l’atteinte de ses objectis, il
est possible pour l’entreprise de recourir à des moyens aussi simples que de compta-
biliser le nombre de demandes de renseignements, d’échantillons distribués ou de
démonstrations réalisées.
La consommation régulière
Jusqu’à présent, nous avons considéré la répétition de l’achat comme objet possible de la
définition d’un objecti lié au comportement. La consommation régulière ou continue
constitue un autre élément associé à un objecti comportemental lié à la répétition
de l’achat. Ce type d’objecti vise surtout les clients acquis et relativement fidèles à une
marque. Une campagne publicitaire peut ainsi chercher à modifier la réquence de
consommation du produit, la quantité consommée et le moment de consommation.
Les publicités de produits alimentaires et de boissons présentent souvent des consom-
mateurs employant un produit diféremment ou dans un contexte bien particulier.
On tente de nous convaincre, par exemple, de consommer du lait plus réquemment,
en tout temps et en tout lieu.
Les types de comportements de consommation que les entreprises tentent de pro-
mouvoir sont en ait assez variés. Pour atteindre plusieurs clientèles, l’entreprise doit
donc préciser avec soin le type de comportement à valoriser pour chaque clientèle.
Cette démarche lui permet de difuser le message qui convient le mieux à chacune et
de choisir les outils de CMI les plus pertinents. Comme nous l’avons souligné aupa-
ravant, il importe dans ce cadre de déterminer des objectis de communication précis.
ou un plan de CMI sont susceptibles d’avoir sur les consommateurs. Il s’agit d’efets
en lien avec :
• le besoin lié à une catégorie de produits, c’est-à-dire les perceptions et les attitudes
de la clientèle désirant se procurer un produit afin de répondre à un besoin précis ;
• la notoriété de la marque, c’est-à-dire la capacité de la clientèle à reconnaître ou à se
rappeler une marque avec sufisamment de détails ;
• l’attitude envers la marque, c’est-à-dire l’évaluation générale que ait la clientèle de la
marque quant à sa capacité à répondre à un besoin donné, peu importe la nature de
celui-ci ;
• l’intention d’achat d’une marque, c’est-à-dire les achats, les gestes ou les
comportements associés à l’adoption de la marque ;
• la acilitation de l’achat, c’est-à-dire la perception et la valorisation d’un élément
commercial pouvant avoir une incidence sur l’achat ou l’utilisation d’une marque.
Les réactions découlant d’un message publicitaire renvoient à l’impression durable
créée auprès de la clientèle choisie, après que celle-ci a été exposée au message. Le
modèle de Rossiter et Percy permet de mettre en évidence le lien existant entre les
campagnes réalisées autour d’une marque et l’intention d’achat de cette marque. Dans
ce contexte, l’attitude envers la marque se trouve au moins en partie modelée par les
réactions des consommateurs aux communications marketing qui leur sont adressées.
Sur ce plan, le modèle de Rossiter et Percy comporte quelques caractéristiques qui le
distinguent des modèles hiérarchiques vus précédemment. Les modèles présentés au
chapitre 4 considèrent le processus dans son ensemble (étapes cognitive, afective et
conative), selon un mode séquentiel essentiellement tributaire de la situation d’achat.
Or, l’attitude envers la marque correspond aussi à des éléments cognitis et afectis
stables et non contingents, c’est-à-dire indépendants de la situation d’achat. Le modèle
de Rossiter et Percy reconnaît cet état de ait.
La deuxième caractéristique du modèle de Rossiter et Percy tient à ce qu’il diférencie,
à la suite d’une campagne, les réactions à l’égard de celle-ci des réactions à l’égard de
la marque. Il existe, en efet, un hiatus possible entre le traitement du message, c’est-
à-dire les réactions du consommateur à ce message (le consommateur aime ou non le
message lui-même), et le comportement associé, par exemple, à l’essai ou à l’achat (à la
suite du message, le consommateur a envie ou non d’acheter la marque).
En conclusion, notons que ce modèle ne limite pas les nombreuses possibilités de
communication correspondant aux cinq objectis énoncés précédemment. Ces mêmes
objectis peuvent servir de cadre, pour l’élaboration tant d’une campagne publicitaire
restreinte que d’un programme complet de CMI. De bons objectis obéissent tou-
jours aux règles énoncées précédemment. Par exemple, la détermination d’un étalon
de mesure précis indiquant le degré de changement recherché dans un délai donné
demeure incontournable. Résumons à présent les diverses possibilités associées à
chaque objecti de communication.
l’usager de changer de marque (en soulignant par exemple que la technologie adoptée
par l’entreprise permet à présent d’ofrir des onctions que la concurrence n’ofre pas).
Ici, la question est bien sûr de savoir si la clientèle que l’on désire rejoindre estime que
cette nouveauté associée au produit justifie ou non un achat.
Le domaine du transport nous ofre un autre exemple de l’exploitation possible d’un
besoin lié à une catégorie. Supposons que vous songiez à acheter un nouveau véhicule
après avoir obtenu votre diplôme. Vous pourriez alors hésiter entre une berline, un véhi-
cule hybride ou un véhicule utilitaire sport (VUS). Pourtant, ces trois types de véhicules
répondent au même besoin de base – le transport de personnes. En revanche, il est
probable que ces véhicules ne soient pas en mesure de combler de la même manière des
besoins de nature afective ; ce pourrait être, par exemple, un besoin d’intégration à un
groupe ou un besoin lié à l’expression du statut social de la personne. Le gestionnaire
chargé de commercialiser un VUS s’eforcera en conséquence de communiquer avec la
clientèle choisie de açon à ce que les consommateurs potentiels éprouvent davantage
l’envie de se procurer ce type de véhicule.
Mettre en évidence les avantages d’un choix de consommation permet de mieux atteindre
les consommateurs potentiels.
Où ?
(lieu)
Quand ?
(momen, occasion)
Commen ?
(comporemen d’acha
e conexe d’acha)
Pourquoi ?
(principale moivaion
ou bénéfice recherché)
Objectifs de
communication
Messages
possibles
Outils de communication
possibles
PERSPECtIVE
6.2 Les bénéfices de l’inégraion
La campagne publiciaire de Rogers@Home iniulée foncion de chaque éape du processus décisionnel. Les
« téléchargez Rigor Moris » illusre bien les conceps annonces élévisées on bien rempli leur rôle à l’éape
précédens. Rogers a alors conçu une campagne en vue de reconnaissance du besoin, car elles on sensibilisé les
d’airer de nouveaux cliens pour son service de branchemen consommaeurs aux avanages de ce nouveau ype de service
à Inerne haue viesse. Humorisique, la campagne présenai Inerne e de la haue viesse. Les publiciés imprimées
des consommaeurs ayan besoin de soins médicaux après e le Web on renforcé la convicion selon laquelle Rogers
avoir souffer de rigidié cadavérique en aendan le pouvai fournir un service comple à ce ire. Ces médias
éléchargemen de fichiers e de programmes par le biais meaien à la disposiion des consommaeurs plus de
d’une simple ligne éléphonique. La campagne, qui alliai renseignemens qu’ils en auraien sans doue espéré à l’éape
élévision, publiciés imprimées, radio, panneaux-affiches, Web de recherche d’informaion. Les publiciés à la radio e les
e publicié direce, a permis de recruer 100 000 nouveaux panneaux-affiches inviaien les consommaeurs à obenir
abonnés. Comme l’affirme un dirigean de Rogers : « À mon de l’informaion personnalisée. Pour ce faire, ils devaien
avis, aucun des élémens n’aurai aussi bien foncionné éléphoner au service à la clienèle ou visier le sie Inerne
isolémen. Voilà un des avanages d’une campagne de CMI ; de la sociéé, consolidan du même coup leur inenion
chaque élémen conribue à l’édificaion de l’ensemble. » d’acha. Enfin, la publicié direce inviai les consommaeurs
Nous pouvons mainenan faire quelques déducions quan à passer immédiaemen à l’acion, grâce à ceraines offres
au rôle e à la perinence des ouils de communicaion en tarifaires alléchantes20.
Chapire 6 • Les objecifs de la démarche de communicaion markeing inégrée 167
Résumé
Les objecifs de communicaion on un rôle clé dans la concrèes e mesurables, un éalon de mesure indiquan le degré
planificaion e l’évaluaion d’une campagne de communica- de changemen souhaié e un délai d’exécuion bien arrêé.
ion markeing inégrée. Il es en effe nécessaire de déerminer
Il es à noer que lorsqu’il es quesion de définir des objecifs,
des objecifs précis afin de guider l’élaboraion du programme
plusieurs gesionnaires privilégien un mode de planificaion de
de communicaion e de fournir des éalons de mesure à parir
la ommunaton asant tale rase des a priori et des hatu-
desquels il es possible d’évaluer le rendemen obenu. Ces
des ancrées.
objecifs son donc esseniels à la planificaion du programme
de CMI. Une srucure déaillée aide les spécialises du markeing à
fixer des objecifs de communicaion, an en ce qui concerne
Les objecifs de communicaion son issus du plan markeing e
le plan d’ensemble que les différens ouils de communicaion.
dépenden des différens élémens du mix de communicaion.
Cee srucure es cohérene avec le modèle DAGMAR, qu’elle
Plusieurs gesionnaires déerminen leurs objecifs de communi-
prolonge e don elle corrige ceraines faiblesses. Le modèle
caion en foncion d’un chiffre d’affaires aendu, des venes ou
DAGMAR prend appui sur l’aiude e le comporemen de
de la par de marché. touefois, nombre de spécialises esimen
l’acheeur, combinés à des données démographiques e rela-
que le rôle de la CMI, beaucoup plus vase, s’accommode mal
ives au syle de vie. La srucure proposée va plus loin en ce
d’une elle conraine. L’impac de la CMI e sa conribuion à la
qu’elle perme d’éablir des objecifs de communicaion direce-
croissance de l’enreprise son ainsi souven à définir de façon
men liés au comporemen. La srucure de référence servan à
plus globale. Dans ce conexe, les modèles s’inspiran d’une
guider les aciviés de communicaion sui alors de près le pro-
hiérarchie des effes peuven s’avérer for uiles afin de fixer
cessus décisionnel de l’acheeur. C’es à cee condiion que l’on
des objecifs cohérens e perinens. Par exemple, le modèle
peu exploier ou mobiliser un comporemen afin d’aeindre
DAGMAR disingue quare élémens imporans pour déermi-
les objecifs définis pour la marque.
ner des objecifs : une clienèle neemen définie, des âches
Mots clés
• Acha lié à l’essai d’une marque • consommaion régulière ou • Nouvel essai d’une marque
• Acha lié à un changemen de marque ontnue • Nouvel uilisaeur d’une caégorie
• Acha répéé • Eet de rmanene • Ojet ommeral
• Aiude envers la marque • étalon de mesure • Objecif lié à l’essai d’une marque
• besoin lié à une caégorie de produis • faciliaion de l’acha • Objecif lié à la répéiion de l’acha
• comporemen d’acha • Fidélié à la marque • Ojet l au hangement
• consommaeur changean fréquem- • inenion d’acha d’une marque de marque
men de marque • Modèle DAGMAR • Objecif lié au premier acha
• consommaeur fidèle à la marque • Nooriéé de la marque • tâche de communicaion
168 PARtIE 2 • Le consommaeur : au cœur de la communicaion markeing inégrée
Questions de discussion
1. Discuez du bien-fondé de la déerminaion d’objecifs pro- d’éablir des objecifs de communicaion précis e mesura-
pres à un programme de communicaion markeing. Quels bles ? Commen peu-elle procéder ?
rôles ces objecifs jouen-ils ?
6. En quoi la srucure don il es quesion dans la dernière
2. Énumérez quelques problèmes survenan au cours de l’éva- secion de ce chapire es-elle semblable à celle concernan
luaion du rendemen d’une publicié à parir des seuls la détermination des objectifs de communication fondés
objecifs de vene. Selon vous, exise--il une siuaion où le sur les modèles radiionnels de hiérarchie des effes ? En
recours à ce seul crière serai pleinemen jusifié ? quoi es-elle différene ?
3. Quels son les aous e les faiblesses des modèles radiion- 7. Dans quel conexe serai-il légiime que la nooriéé de la
nels de hiérarchie des effes en ce qui concerne la déermi- marque soi le seul objecif d’une campagne publiciaire ?
naion d’objecifs de communicaion ?
8. Une enreprise orchesre une campagne allian publicié
4. Lors de la déerminaion de la clienèle choisie pour une de masse, promoion des venes e relaions publiques.
campagne, pourquoi vau-il mieux se fonder sur le com- Pourquoi éablirai-elle des objecifs de communicaion dif-
poremen de celle-ci par rappor à la marque comme férens pour chacun de ces ouils ?
première variable avan de faire appel à d’aures variables
9. tenez de reconnaîre les objecifs de communicaion d’une
elles que les données démographiques ou le syle de vie ?
publicié élévisée que vous aurez choisie. Consulez le sie
5. Supposons qu’une enreprise n’a pas les moyens de mener Inerne de l’enreprise e déerminez si les objecifs de com-
à bien des éudes qui lui permeraien d’évaluer de façon municaion de ce sie son semblables à ceux de la publicié
quaniaive l’aeine de ses objecifs de communicaion. que vous aurez sélecionnée ou s’ils en diffèren.
Pourquoi devrai-elle quand même se donner la peine
Partie
La construction
3
du message
Mise en situation
Assassin Creed III : une campagne qui vous plonge déjà
dans le monde du jeu à venir
Le jeu Assassin Creed III, produit par Ubisoft, est disponible depuis le 30 octobre 2012.
Unanimement louangée, cette nouvelle réalisation est en soi une grande réussite pour
l’entreprise française solidement implantée au Québec et en Ontario. Amateurs et
spécialistes ne tarissent pas d’éloges à son sujet. La campagne de communication ayant
accompagné le lancement du jeu est elle aussi digne de mention.
Chapitre 7 • Les fondements stratégiques de la création 171
L
a réalisation d’un message publicitaire constitue l’un des éléments les plus importants
d’un programme de CMI. Si le rôle essentiel du message publicitaire est de com-
muniquer de l’inormation de açon convaincante, celui-ci a, dans les aits, beaucoup
plus d’envergure. Les publicités télévisées, radiophoniques et imprimées apparaissent ainsi
réquemment comme des objets de divertissement, de motivation, de antaisie et parois
d’irritation. Les annonces et les publicités açonnent les désirs, les attentes, voire les rus-
trations des consommateurs. Le message publicitaire leur démontre en quoi tel produit
ou tel service peut aider à résoudre un problème, à satisaire un désir ou à répondre à un
besoin. La publicité crée aussi des images. Elle ait naître des associations, positionne une
marque dans l’esprit du consommateur et exerce une certaine
influence sur l’expérience d’achat et l’utilisation du produit ou
du service. Nombreux sont ceux qui n’ont jamais pris place à
bord d’un véhicule de marque BMW, ce qui ne les empêche
pourtant pas de percevoir cette marque comme le nec plus
ultra de la conduite automobile, une conviction qui se onde
sur les arguments présentés dans de multiples publicités
auxquelles ces personnes ont été exposées.
On ne compte plus les manières de véhiculer un message
publicitaire ; les publicités télévisées et imprimées nous
le démontrent chaque jour. Derrière tous ces messages se
profilent une stratégie de création et une tactique de création.
La stratégie de création consiste à déterminer le contenu du
message publicitaire ; la tactique de création, de son côté,
défnit la mise en œuvre de la stratégie publicitaire. Dans le
présent chapitre, nous nous concentrerons sur les stratégies de
création publicitaire, alors que nous aborderons les tactiques
de création au chapitre 8. Nous verrons en quoi consiste
Les annonces d’une marque de prestige portent parfois la créativité publicitaire et nous analyserons les aspects
aussi sur des préoccupations plus concrètes, pour que principaux de la planification d’une stratégie de création.
le plaisir de conduire demeure en toute saison.
Nous examinerons ensuite certaines décisions essentielles
pour la définition de cette stratégie. En premier lieu, nous décrirons les démarches per-
mettant d’aboutir à la ormulation de l’idée maîtresse, qui servira de thème principal à la
campagne publicitaire, et que l’on traduira sous orme de messages accrocheurs, originaux
et acilement mémorisables. En deuxième lieu, nous passerons en revue les éléments
ou axes qu’il est possible d’employer afin de séduire ou de convaincre le consommateur.
Enfin, nous étudierons les caractéristiques de la source du message qui, d’ordinaire,
permettent de mieux capter l’attention du consommateur et de modifier ses attitudes.
Même si, dans le cadre de vos onctions utures, vous ne participez pas directement à
la conception ou à la création de messages publicitaires, il n’en demeure pas moins que
le succès de vos campagnes reposera, en partie du moins, sur la stratégie de création.
Les personnes prenant part de près ou de loin à l’élaboration de cette stratégie, même
indirectement, doivent bien en comprendre la nature, tout comme les contraintes qui
s’y rattachent. L’équipe de création doit ainsi pouvoir compter tant sur la collaboration
du client que sur celle d’autres ressources de l’agence, des responsables médias à ceux
de la planifcation stratégique.
La créativité publicitaire
Trop souvent, la créativité publicitaire est considérée comme une chose mystérieuse, qui
ne peut être l’aaire que de personnes dotées d’un talent inné. Comme nous le verrons
Chapitre 7 • Les fondements stratégiques de la création 173
dans les pages qui suivent, la réalité est loin de ce cliché. La créativité publicitaire ne
peut certes que bénéfcier du talent des personnes qui s’y consacrent, mais cela est
aussi vrai pour toute onction de gestion. En ait, la créativité est surtout question de
méthode, c’est-à-dire de métier.
nombreux publicitaires, les annonces d’Alka Seltzer d’il y a quelques années demeurent
les meilleures jamais réalisées à ce jour. Les « Mamma mia ! Voilà une boulette de viande
épicée ! » ou « Je n’arrive pas à croire que j’ai tout mangé ! » nous rappellent en efet de
bons souvenirs. Alors que les publicités de l’antiacide ont remporté de nombreux prix, les
ventes du produit, elles, ont continué de chuter, si bien que l’agence a perdu ce client3. Par
ailleurs, tandis que les ventes de ses véhicules étaient
en chute libre, le constructeur Nissan a demandé à son
agence de remplacer son amusante campagne « Enjoy
the ride» par des publicités plus sobres, mettant en évi-
dence les caractéristiques de ses modèles et établissant
parois des comparaisons avec les véhicules concur-
rents4. Cette stratégie, sans doute moins créative, s’est
avérée payante.
De nombreux publicitaires et gestionnaires du marke-
ting se montrent perplexes, voire critiques à l’égard des
prix remis lors des concours de création publicitaire5.
À leur avis, il arrive parois que l’équipe de création
souhaite davantage concevoir des publicités qui lui
vaudront un prix que stimuler les ventes de ses clients.
Ces prix constituent pourtant un bon moyen de recon-
naître la créativité, une créativité qui, souvent, se traduit
par une publicité qui atteint ses objectis. Certains
concours soulignent à la ois les eforts de création,
ainsi que la pertinence et l’eficacité du message ; c’est
le cas des Cassies qui, chaque année, récompensent les
campagnes les plus méritoires au Canada. Trouver le
juste équilibre entre une publicité inventive et une
publicité eficace n’est pas une mince tâche. En quoi
consiste la créativité publicitaire ? Quel rôle joue-t-elle
Les publicités de Nissan mettent à nouveau à l’avant-plan les
caractéristiques et offres concrètes associées aux véhicules de dans la publicité ? Nous chercherons à répondre à ces
la marque. deux questions dans la prochaine section.
qui a trait à la création. Cette agence estime qu’un message publicitaire inventif repose
nécessairement sur une idée forte, et que la conception comme la réalisation de ce
même message doivent être d’excellente facture pour être en mesure de communiquer
une information adéquate. « Nos normes de création ne sont pas un artifice, souligne
un gestionnaire de l’agence. Elles ne sont même pas révolutionnaires. Elles sont plutôt
le prolongement explicite de la seule raison d’être de notre agence. Nos normes publi-
citaires constituent le trait d’union entre notre vision d’aujourd’hui et celle de demain.»
TABLEAU 7.1 Les normes publicitaires de l’agence D’Arcy Masius Benton & Bowles
1. La publicité positionne- Le segment choisi doit pouvoir déterminer sur-le-champ le produit ou le service annoncé, à qui il est
t-elle le produit de destiné et pourquoi ce dernier devrait s’y intéresser.
façon claire et précise ? La première tâche du publicitaire consiste à transmettre les raisons d’être et les avantages du produit. Sans
un positionnement simple, clair et bien ciblé, on ne peut espérer aucun résultat positif du travail de création.
2. Cette publicité arrime- La publicité doit se concentrer sur un avantage irréfutable aux yeux du consommateur, sur une caractéris-
t-elle la marque à un tique non pas unique, mais périphérique.
avantage convaincant ? Avant de se préoccuper du choix des mots, on doit savoir quelle est la bonne chose à dire. Ainsi, on doit
d’abord déterminer l’avantage le plus significatif conduisant à l’achat.
3. La publicité se fonde- Une idée forte facilite la traduction de la stratégie en un concept de communication inventif et
t-elle sur une idée dynamique. C’est l’idée prédominante qui ouvre la voie à des réalisations percutantes. L’idée forte devrait :
forte ? • pouvoir être décrite en un mot, en une expression ou en une phrase simple, sans se référer à une
réalisation particulière ;
• retenir l’attention du consommateur potentiel ;
• s’articuler autour d’un avantage convaincant ;
• renforcer le positionnement de la marque ;
• faciliter la compréhension des avantages ou des bénéfices du produit ou du service pour le
consommateur potentiel.
4. La publicité établit-elle Les grandes marques ont souvent quelque chose en commun : une personnalité qui leur confère un
la personnalité de la avantage par rapport aux marques concurrentes, lequel va au-delà des bénéfices que peut en tirer le
marque ? consommateur ; les marques font toutes quelque chose, mais les grandes marques sont aussi quelque chose.
La marque peut devenir tout ce que ses concepteurs ont en tête, dès le premier jour.
5. La publicité est-elle Pourquoi nos clients nous paient-ils grassement pour une publicité semblable aux autres ? Ils ne le
inattendue ? devraient pas.
Nous devons oser nous démarquer, car ici, être similaire, c’est suicidaire. Nous serons remarquables à
condition de nous faire remarquer.
Il ne s’agit pas d’imiter nos concurrents, mais de les écarter.
6. La publicité est-elle Quand nous aurons déterminé et bien formulé le contenu, pourquoi chercher à dire autre chose ?
directe ? Pour que les gens retiennent l’idée à la base de notre campagne, évitons de les embrouiller, le monde
étant déjà saturé de communications.
La publicité doit se concentrer sur une et une seule chose.
7. La publicité gratifie- Faisons en sorte que l’audience éprouve du plaisir, voire de la joie, en voyant notre message : une
t-elle le consommateur larme, un sourire, un éclat de rire. L’audience souhaitera alors voir notre publicité encore et encore.
potentiel ?
8. La publicité est-elle Toute bonne publicité dont on se souvient et que l’on repasse dans sa tête a quelque chose d’inhabituel sur
accrocheuse sur le plan le plan visuel. Elle est une caresse pour l’œil. Vous cherchez une raison pour exécuter un travail saisissant ?
visuel ? Dans ce cas, consultez un dictionnaire et lisez la définition du terme saisissant. « Saisissant : qui surprend
(en parlant d’une sensation, d’une émotion). […] Sentiment brusque, soudain ; émotion vive qui saisit. »
9. La publicité relève-t-elle Le texte doit être bien rédigé, les éléments visuels bien dessinés, la musique bien exécutée.
d’un travail minutieux ? L’éclairage, la répartition des rôles, les costumes, la direction d’acteurs, tous les éléments de l’art
publicitaire ont autant d’importance que la logique commerciale qui le sous-tend. Ce serait un crime
d’exploiter au rabais une bonne idée publicitaire pour en faire concrètement de la camelote.
Pourquoi se satisfaire d’une bonne publicité, alors qu’elle pourrait être géniale ?
Nous devons viser l’excellence en tout : l’idée de base, la conception et la réalisation.
Il s’agit d’un art et nous nous devons de bien le servir.
Chapitre 7 • Les fondements stratégiques de la création 177
Gardons par ailleurs à l’esprit que la créativité publicitaire n’est pas la chasse gardée des seuls
créatis. La logique même de la communication persuasive exige que tous les intervenants
du processus de planification communicationnelle assent preuve d’une pensée originale.
Les employés d’une agence, comme les chargés de compte, les responsables du plan
médias, les analystes et les planificateurs stratégiques, de même que les représentants
du client, tels que les gestionnaires du marketing et les ches de marque, se doivent de
trouver ensemble des solutions créatives aux problèmes découlant de la planification,
de l’élaboration et de la réalisation d’une campagne publicitaire. Il y a quelques années,
la gestion du dossier de la bière « U » par l’agence BOS illustrait à merveille une bonne
synergie entre le service de création publicitaire, le service des relations avec les médias et
le client. La stratégie de création conçue pour cette marque reposait sur le nom original
de la bouteille, qu’elle coifait de calembours et de mots d’esprit, jouant sur la lettre « U ».
publicité remarquable. Certaines agences peuvent compter sur cette témérité. Rethink,
Taxi ou Sid Lee, par exemple, ont remporté plusieurs prix internationaux grâce à leur
audace et à un partenariat étroit avec leurs clients.
Tous ne s’entendent cependant pas pour afirmer que risque et eficacité riment néces-
sairement avec publicité. De nombreux gestionnaires du marketing préèrent en efet
des publicités communiquant simplement les caractéristiques ou les avantages du pro-
duit ou du service et ournissant au moins une bonne raison de se le procurer. L’objecti
premier d’une campagne publicitaire de plusieurs millions de dollars, à leurs yeux, est
de vendre un produit, plutôt que de financer les caprices de créatis. Ces gestionnaires
ont aussi valoir que les créatis ont trop souvent perdu de vue la raison d’être de la
publicité, c’est-à-dire la vente d’un produit ou d’un service.
Les créatifs
Au sein d’une agence de publicité, la planification de la stratégie de création est l’afaire
de deux groupes. Les créatis ont pour tâche de traduire les objectis de communication
en campagnes publicitaires eficaces. Les employés du service à la clientèle et du service
de la planification stratégique se chargent quant à eux de la planification et veillent à
ce que les défis de communication du client soient bien relevés. Une interaction étroite
entre l’agence et le client avorise le maintien de l’équilibre entre le risque de création
et une saine gestion de la marque à long terme.
On pourrait discuter longuement de l’équilibre à trouver entre, d’une part, la préservation
d’une marge de manœuvre nécessaire au travail créati et, d’autre part, le risque que le
gestionnaire du marketing est prêt à courir. Touteois, tout le monde s’entend en général
pour reconnaître que l’aptitude à ormuler des idées créatrices et pertinentes, afin de
mieux communiquer avec le consommateur, conère une plus-value réelle à la campagne.
La plupart des agences prospèrent grâce à leurs idées créatives, qui sont au cœur même
de leur ofre de service. Tout doit donc y être mis en œuvre afin de avoriser l’élaboration
d’une véritable pensée novatrice. Le client doit ici considérer les inévitables diférences de
vues avec le personnel de création comme une possible source de richesse. Si l’approba-
tion d’une campagne revient en dernier lieu au client, celui-ci doit néanmoins respecter
la vision souvent éconde des créatis lorsqu’il évalue leurs idées et les contenus proposés.
Dans l’agence, les chargés de compte gèrent les relations entre les créatis et les ges-
tionnaires du marketing de l’annonceur. Jon Steel, vice-président et directeur de la
planification de l’agence Goodby, Silverstein & Partners, à San Franscico, a publié
en 1998 un excellent ouvrage intitulé ruth, Lies & Advertising : Te Art of Account
Planning13. Selon lui, le planificateur doit ournir aux principaux décideurs toute
l’inormation nécessaire à la prise de décisions éclairées. « Le planificateur déploie
beaucoup d’eforts afin d’influer sur le cours de la campagne et d’élaborer avec soin
la stratégie publicitaire du client. Il partage des bribes d’inormation avec les créatis
lorsque, à son avis, elles peuvent avoir une incidence significative. Enfin, le planificateur
commente les idées proposées et, avec un peu de chance, apporte ses propres idées. »
Planification La planification tient donc un rôle clé, car elle permet de préciser les objectis et les
Phase au cours de laquelle stratégies à suivre selon les demandes du client. Le planificateur collabore, tant avec
l’agence de publicité l’annonceur qu’avec les employés de l’agence tels que l’équipe de création et les spécialistes
définit les objectifs des médias. Il anime les discussions portant sur l’inormation recueillie lorsque celle-ci est
et les stratégies de la susceptible d’être utile à l’élaboration de la stratégie de création ou à d’autres volets de la
campagne selon les campagne. D’ordinaire, le planificateur est enfin responsable de la recherche qualitative et
demandes du client.
quantitative menée au cours de l’élaboration de cette stratégie ou lors des choix tactiques.
Chapitre 7 • Les fondements stratégiques de la création 179
Le processus de création
De l’avis de certains publicitaires, la créativité doit être considérée comme un processus.
Pour eux, une démarche structurée permet d’obtenir de meilleurs résultats. Il n’existe
pas pour autant de plan inaillible pour créer une campagne eficace. Comme nous
l’avons déjà précisé, de nombreux publicitaires se reusent à l’idée d’uniormiser la
créativité et d’édicter des règles. La plupart, cependant, observent un protocole au
moment de concevoir une publicité.
L’une des démarches les plus populaires porte la signature de James Webb Young,
ancien vice-président à la création de l’agence J. Walter Tompson. « La production
d’idées est l’aboutissement d’un processus aussi structuré que la abrication de
véhicules ; la production d’idées obéit, elle aussi, aux principes d’une chaîne de montage.
En cours de production, l’esprit expérimente une phase d’exploration qu’il est possible
de maîtriser. On apprend cette technique par l’entraînement, comme on apprend à
maîtriser l’usage de n’importe quel outil14. »
Le processus de création, selon Young, s’apparente à la démarche en quatre volets
présentée plus tôt par le sociologue anglais Graham Wallas :
1. La préparation Réunir l’inormation documentaire nécessaire à la résolution du
problème par le biais de la recherche et de l’étude.
2. L’incubation S’éloigner du dossier et laisser aux idées le temps de prendre orme.
3. L’illumination rouver l’idée de base ou la solution.
4. La validation Peaufiner l’idée et déterminer si elle constitue une solution viable.
Puisqu’ils présentent une démarche structurée et permettent de circonscrire un pro-
blème, ces modèles de processus de création peuvent s’avérer utiles aux personnes
travaillant dans ce domaine. Ils révèlent touteois peu de choses sur la açon dont le
créati synthétise et emploie l’inormation dans les aits.
qui pouvait renorcer l’attitude positive de ces jeunes envers la marque. Des publicités
télévisées ont amorcé cette campagne de CMI. Les deux premières annonces insistaient
sur le goût et la saveur et présentaient le personnage emblématique de la marque sous un
nouveau jour : Humpty Dumpty était désormais ort et confiant. Par ce biais, les jeunes
consommateurs se sont à nouveau identifiés à la marque, et les ventes ont commencé à
grimper16. La Perspective 7.1 porte sur la campagne publicitaire qui a accompagné l’arri-
vée de la marque TELUS dans l’est du Canada. Cette ofensive publicitaire constitue un
autre exemple probant de la délicate élaboration qu’exige souvent le travail de création.
Dans un but de recherche, le créati ait souvent appel à des données préliminaires
disponibles (ou données secondaires). Il peut trouver cette inormation dans des
bases de données, des ouvrages, des périodiques ou des journaux, et des publications
spécialisées ou érudites. Parmi les données préliminaires utiles, on compte celles
relatives aux dernières tendances, aux innovations et aux lancements récents. On peut
également obtenir une inormation précieuse auprès des diférents paliers de gou-
vernement, de ournisseurs de données secondaires, d’associations proessionnelles,
ainsi qu’auprès d’organismes spécialisés dans la publication de rapports de recherche
et de bulletins contenant des renseignements sur les dernières tendances du marché,
les percées actuelles et leurs incidences potentielles sur les consommateurs.
En outre, l’équipe de création a accès à des données non disponibles et recueillies
spécialement (ou données primaires), présentées en général sous orme d’études de
PERSPECTIVE
7.1 TELUS et... Le futur est simpleMD
Lorsque la société de télécommunications TELUS a acquis caractéristiques de ses produits, complexes pour quiconque
Clearnet Communications, en octobre 2000, des décisions connaissait peu, voire pas du tout cet univers fait de
difficiles l’attendaient. Qu’allait-elle faire des animaux, des technologie avancée.
insectes et des fleurs qui peuplaient les publicités de Clearnet L’environnement visuel très particulier des publicités avait
et du slogan « Le futur est simpleMD » qu’arborait chacune de en outre permis d’établir clairement le positionnement de
ses campagnes ? la marque et de la faire connaître rapidement. Il était donc
question, bien sûr, de gains précieux qu’il s’agissait de
préserver.
L’acquisition de Clearnet par TELUS, une société ayant pignon
sur rue dans l’Ouest canadien, allait faire beaucoup jaser.
Comment le changement de dénomination sociale allait-il
s’opérer ? Personne, dans l’est du pays, ne connaissait TELUS.
La réponse tant attendue est enfin arrivée avec la campagne
nationale du désormais célèbre « Disco Duck », lancée au
moment de la télédiffusion du Super Bowl, en janvier 2001.
Le message mettait en vedette deux canards qui, sur une
musique entraînante, jouaient avec un œuf. Tout à coup,
l’œuf se brisait et laissait sortir deux grenouilles, rappelant
les publicités précédentes de Clearnet. Le service annoncé
était celui d’une messagerie par boîte aux lettres sans fil,
désormais offerte à tous les clients. La fleur caractérisant
Clearnet s’est développée dans le corridor Windsor-Québec la signature habituelle de Clearnet était visible à la fin du
dans les années 1990. Sa campagne publicitaire, qui a alors message, accompagnée cette fois-ci du nom TELUS.
connu beaucoup de succès, associait scènes de la nature et Voilà bien un exemple de transition réussie grâce à une
avantages de la marque. Qui, par exemple, ne se souvient pas stratégie de création de haute voltige. En fait, cette publicité
de la grenouille multicolore de Clearnet quittant un vase et télévisée, qui a été suivie d’annonces imprimées, d’affiches
savourant sa nouvelle liberté ? Par ce concept créatif, la future grand format et d’une campagne de publipostage destinée
acquisition de TELUS communiquait certains avantages et aux anciens clients de Clearnet, ne pouvait tomber mieux.
Chapitre 7 • Les fondements stratégiques de la création 181
PERSPECTIVE
7.1 (Suite)
TELUS a misé gros, mais a gagné son pari. La société de futur est simpleMD ». Enfin, TELUS a poursuivi ces changements
télécommunications a par la suite adopté les anciennes couleurs et assuré leur cohérence en modifiant le design de ses
de sa nouvelle acquisition, le mauve et le vert, et son slogan « Le produits et en réaménageant ses boutiques et son site Internet.
Sources : Lazarus, Eve. (17 décembre 2001). « One Voice », Marketing Magazine, p. 5 et 7 ; Young, Lesley. (28 août 2000). « Merger Means End of
Clearnet Name », Marketing Magazine, p. 3 ; Young, Lesley. (5 février 2001). « TELUS Mobility Spares Dancing Duck », Marketing Magazine, p. 2 ;
Young, Lesley. (26 février 2001). « Turning Over a New Leaf », Marketing Magazine, p. 13.
Remarque : TELUS, Clearnet et « Le futur est simple » sont des marques de commerce utilisées avec la permission de TELUS Corporation.
marché. Ces études portent tant sur le produit ou le service concerné et sa position
concurrentielle que sur l’audience à rejoindre. De telles études, de nature qualitative
ou quantitative, peuvent révéler bien des choses sur les attitudes et les perceptions, la
structure du marché, le positionnement ou le profil démographique et psychographique
des utilisateurs probables.
Notre intention ici n’est pas d’explorer toutes les ormes d’études de marché. Nous
examinerons les principales caractéristiques de ces études au chapitre 17. Néanmoins,
puisque ces deux types d’analyse contribuent largement au processus de création, nous
préciserons dès à présent le rôle tenu par les groupes de discussion, ainsi que par la Groupe de discussion
constitution de profils psychographiques. Groupe d’une dizaine de
Les groupes de discussion constituent une mine de renseignements, surtout au début personnes, représentatif
d’un public à rejoindre,
du processus de création. Ces groupes, en général constitués d’une dizaine de personnes permettant de cerner les
représentatives du public visé, permettent de cerner les opinions, les besoins et les opinions, les besoins et les
attentes envers un produit ou un service. De tels groupes peuvent aussi être appelés à attentes envers un produit
discuter des diférents axes possibles d’une publicité et à évaluer quelques annonces. ou un service.
et on leur donne leur orme finale. Ici, des groupes de discussion permettent d’évaluer
les principaux choix créatis et de mieux prévoir les réactions possibles du public. Des
études pointues portant sur la compréhension et l’eficacité du message se révèlent
aussi souvent utiles.
À cette étape du processus de création, des membres du groupe à rejoindre sont sans
doute à même d’évaluer des esquisses, de aire état de leur perception de telle ou telle
annonce et de partager leurs opinions sur un slogan ou un thème particulier. L’équipe
de création peut, par exemple, avoir recours à ces groupes afin de se aire une idée plus
précise de la compréhension d’un message télévisé, sur la base de la présentation d’un
simple scénario. Le scénario du message est constitué d’une série de vignettes ou de
photos illustrant les scènes d’un projet d’annonce. Il regroupe les principales séquences
ou scènes accompagnées du texte ou de la bande sonore de chacune.
Un exemple de scénario pour la campagne Normaderm 2. La dramatisation met en évidence le problème (besoin) et la solution
que propose le produit.
Tester une publicité sous orme de scénario n’est touteois pas une mince aaire.
Afin que la présentation soit réaliste et ainsi plus acile à évaluer, l’agence est souvent
contrainte de produire une version animée ou préliminaire du scénario, doublée d’une
bande sonore. Heureusement, les scénarios du message publicitaire, et les versions
animées de celui-ci, se révèlent aussi utiles lors de la présentation de l’idée de création
à d’autres employés de l’agence ou au client. À cette étape du processus, l’équipe de
création s’eorce en définitive de trouver la meilleure stratégie avant de passer à la pro-
duction comme telle de l’annonce. Outre le recours à des groupes de discussion et à des
scénarios ou esquisses avant qu’une décision défnitive soit prise, l’étape de validation
Chapitre 7 • Les fondements stratégiques de la création 183
et de révision peut aussi inclure un prétest plus structuré du message publicitaire. Nous
verrons en quoi consistent ces prétests au chapitre 17.
La plateforme de création
Le processus de création aboutit habituellement à la constitution d’un document appelé
plateforme de création, ou guide de rédaction. Ce document comprend les principaux Plateforme de création
éléments de la stratégie de création, ainsi que les renseignements pertinents auxquels ou guide de rédaction
les créatis ont ait appel. Selon l’agence, la plateorme de création est parois désignée Document comprenant
par les termes « directives », « guide de campagne » ou « programme ». Pour l’essentiel, les principaux éléments
la plateorme de création consiste en un plan résumant l’ensemble de la démarche de la stratégie de création
et les renseignements
sur laquelle se sont entendus l’équipe de création et les représentants de l’annonceur.
pertinents auxquels les
Dans la plupart des agences, le chargé de compte veille à peaufiner la plateorme de créatifs ont fait appel.
création. Les personnes afectées à la recherche ou à la planification stratégique peuvent
également contribuer à sa rédaction. En dernière instance, les responsables du marke-
ting, de la communication ou de la marque pour le client approuvent cette plateorme.
Le tableau 7.2 présente les grandes lignes d’une plateorme pouvant servir à l’orien-
tation de la stratégie de création. Soulignons que s’il existe plusieurs appellations
pour désigner cette plateorme, on en présente aussi les grandes lignes et on la
structure de bien des manières diférentes. Par exemple, la plateorme peut parois
aire état de certaines exigences relatives à l’historique de communication du client
ou à des questions juridiques.
Les trois premières sections sont habituellement tirées du plan marketing du client,
ainsi que des échanges entre le client et l’agence. Nous avons déjà détaillé leur contenu
dans les chapitres précédents. Par exemple, nous avons vu au chapitre 6 en quoi
la détermination des objectis de communication exige la rédaction préalable d’un
énoncé des tâches de communication.
Dans une campagne conçue pour Polaroid il y a quelques années, l’agence Goodby,
Silverstein & Partners devait redéfinir la pertinence de la photographie instantanée
et aire en sorte que les appareils Polaroid redeviennent un incontournable du
quotidien des photographes amateurs. Le public visé était constitué d’anciens utili-
sateurs d’appareils photo de cette marque, et peut-être de nouveaux. Le travail devait
donc mener à un changement d’attitude, tâche dificile s’il en est une. Travaillant
de concert avec les gestionnaires du service du marketing de Polaroid, l’agence a eu
l’idée de présenter la photo instantanée comme une solution à un problème, un outil
de l’instantanéité ou le catalyseur d’une expérience de groupe. Fruit de cette vision, le
message publicitaire avait pour objecti de ournir des idées quant à l’utilisation de l’ap-
pareil photo instantané. Cette campagne énonçait ainsi clairement le positionnement
Nike « Just do it »
PERSPECTIVE
7.2 Le Québec raconté par sa pub
L’exposition Le Québec raconté par sa pub, organisée par
HEC Montréal et le Centre d’archives publicitaires, présente
une multitude de documents qui sont autant de témoins du
développement de la publicité au Québec. En parcourant
cette exposition, à travers textes, films et images, c’est en fait
toute notre histoire que nous revisitons. Une démonstration
tangible de l’association étroite entre la culture d’une nation
et son expression publicitaire. Après tout, c’est sur ce pari
de la nécessité d’une publicité proprement québécoise que
Jacques Bouchard a, en son temps, fondé notre industrie
publicitaire. Un gage de respect de notre identité, mais aussi
une condition quant à l’atteinte des objectifs commerciaux ou
sociétaux sous-jacents à la réalisation de ces campagnes pour
des marques et organismes d’ici et d’ailleurs.
Source : HEC Montréal. (mai 2012). Le Québec raconté par sa pub, [En ligne], www.hec.ca/biblio/a_propos/culture/expo-pub.html (Page consultée le
12 décembre 2012).
Bien sûr, le véritable défi que doit relever l’équipe de création a trait à la ormulation de
cette idée-orce ou idée maîtresse. Quantité de produits et de services n’ofrent presque
rien d’exclusi et sont dificiles à présenter sous un jour attrayant. David Ogilvy, sans
aucun doute le plus original des rédacteurs publicitaires, afirme :
Je ne saurais dire si plus d’une campagne sur cent véhicule une idée. Je suis censé
être le plus écond des inventeurs mais, au cours de ma longue carrière de rédacteur,
je n’en ai pas trouvé plus de vingt, et encore24.
Il est en efet dificile de trouver des idées géniales dans le domaine de la publicité.
Plusieurs bonnes idées ont cependant servi de point de départ à des campagnes de
publicité très réussies. La « génération Pepsi », « le goût d’une nouvelle génération »
et « GenerationNext » en constituent trois exemples classiques. Des campagnes telles
que « Intel Inside » de la société Intel, dont les microprocesseurs entrent dans la abri-
cation d’ordinateurs personnels, et le ameux « Ah ! Ha ! » de la chaîne de pharmacies
Familiprix se sont révélées ort eficaces. On peut aussi évoquer la campagne du abri-
cant de piles Energizer et son célèbre lapin rose ou, au Québec, la campagne à saveur
rétro de la Fédération des producteurs de lait du Québec.
Trouver une telle idée n’est jamais une tâche acile. Touteois, plusieurs règles peuvent
orienter le travail de l’équipe de création à la recherche d’un thème ou d’une idée maî-
tresse et ournissent quelques solutions à quiconque veut élaborer une publicité eficace.
Les meilleurs créatis ont ainsi souvent appel aux principes suivants :
• s’appuyer sur un avantage unique et distincti ;
• trouver l’axe dramatique inhérent au produit ;
• renorcer le positionnement de celui-ci ; Argument ou
proposition publicitaire
• créer une image de marque durable. unique
Le Cinéma exCentris cherche à attirer l’attention des cinéphiles avec une campagne d’affichage sauvage signée Taxi Montréal.
188 PARTIE 3 • La construction du message
L’image de marque
Pour plusieurs catégories de produits et de services, les marques
concurrentes se ressemblent à un point tel qu’il est dificile de
communiquer un attribut ou un avantage qui soit propre à une
seule. Il est en ait souvent complexe de diérencier, sur le seul
critère de leur rendement ou de leur onctionnalité, la plupart des
produits d’usage courant. La stratégie de création peut alors miser
sur l’établissement d’une identité ou d’une image distinctive et
clairement reconnue.
Mentos mise sur une campagne inspirée du
jeu 3D Pin Art et conçue par Cossette pour David Ogilvy a popularisé l’idée d’image de marque dans son
promouvoir son bonbon à la menthe. célèbre ouvrage intitulé Confessions of an Advertising Man 26 :
« Chaque publicité devrait être considérée comme une contribu-
tion à ce symbole complexe qu’est l’image de marque. » L’auteur ait valoir que l’image
ou la personnalité de la marque importent en particulier lorsque les marques présentes
sur un marché s’avèrent assez semblables :
Plus les marques se ressemblent, moins la raison intervient dans le choix d’une
marque. On ne note pas vraiment de diérence significative entre deux marques
de whisky, de cigarettes ou de bière. Elles se ressemblent, pour ainsi dire, toutes.
Il en va de même des préparations pour gâteau, des détergents à lessive et des mar-
garines. Dans ce contexte, le abricant qui s’emploie à donner une personnalité à sa
marque augmente ses chances de s’approprier la plus grande part de marché et de
s’assurer les bénéfices les plus élevés. Les abricants qui se retrouvent dans le pétrin
sont des opportunistes à courte vue qui négligent leurs budgets de publicité et qui
ne misent que sur la promotion27.
La publicité d’image a gagné en popularité et s’applique aujourd’hui à une oule de pro-
duits et de services, notamment les boissons gazeuses, les boissons alcoolisées, les véhicules
Chapitre 7 • Les fondements stratégiques de la création 189
résume l’essence même d’un positionnement réafirmé : « Molson Export, jeune depuis
1903 ». Les premiers messages difusés dépeignaient l’évolution et les particularités de
la bière Molson depuis son lancement. Le message télévisé initial, intitulé « Évolution »,
mariait ainsi plaisirs, amis et bière selon diférentes époques, un logiciel de transor-
mation d’images ayant servi à illustrer l’évolution des étiquettes au fil du temps30. Une
campagne d’afichage a par la suite permis d’exploiter pleinement cette longue histoire.
L’axe du message
Axe publicitaire L’axe publicitaire, ou axe du message, ait réérence à l’élément ou à l’ensemble d’élé-
Élément ou ensemble ments permettant d’attirer l’attention du consommateur et d’influencer ses attitudes
d’éléments qui serviront envers un produit, un service ou une cause. Cet axe peut aussi « émouvoir, s’adresser à
à attirer l’attention du certains désirs ou besoins, et susciter ainsi l’intérêt31 ». La mise en forme, ou concept
consommateur et à créati, correspond à la voie qu’emprunte le message publicitaire pour être présenté au
influencer ses attitudes consommateur. Selon William Weilbacher :
envers un produit, un
service ou une cause On pourrait décrire l’axe d’une publicité comme son contenu sous-jacent, alors que
humanitaire. le concept créati ait réérence à la présentation de ce contenu. En général, l’axe
publicitaire et la réalisation sont indépendants l’un de l’autre, c’est-à-dire qu’un
Mise en forme axe peut être réalisé de diférentes manières et qu’un même moyen de réalisation
Voie qu’emprunte le est susceptible de servir à la mise en orme de diférents axes. Les axes publicitaires
message publicitaire se plient souvent assez aisément à tous les médias, tandis que certains dispositis de
pour être présenté au création s’adaptent mieux à certains médias qu’à d’autres32.
consommateur.
La détermination de l’axe du message correspond donc à une décision relevant de
la stratégie de création, alors que la réalisation ou mise en orme relève plutôt d’une
tactique en lien avec cette même stratégie (nous aborderons en détail les tactiques
relatives à la stratégie de création au prochain chapitre). Le choix d’un axe publici-
taire opportun constitue l’une des décisions parmi les plus importantes en matière de
stratégie. De multiples types d’axes peuvent servir à la conception de messages publi-
citaires. Ici, nous en retiendrons quatre : le rationnel, l’émotion, la peur et l’humour.
Comment employer ces axes dans le cadre d’une stratégie de création ? Comment les
associer lors de l’élaboration du message publicitaire ? Nous répondrons à ces deux
questions dans la prochaine section.
L’axe rationnel
Axe rationnel L’axe rationnel se concentre sur l’aspect pratique, onctionnel ou utilitaire d’un produit
Axe se concentrant ou d’un service, tel que le perçoit le consommateur. Il met en évidence les caracté-
sur l’aspect pratique, ristiques du produit ou les raisons qui devraient convaincre le consommateur de se
fonctionnel ou utilitaire procurer une marque plutôt qu’une autre. Le contenu des messages de ce type privi-
du produit ou du service, légie les aits, l’apprentissage et une certaine logique de persuasion33. En général, l’axe
tel que le perçoit le rationnel est d’ordre inormati. Le publicitaire qui s’en inspire tente de convaincre le
consommateur.
consommateur que son produit ou son service ofre un ou plusieurs attributs particuliers
ou qu’il lui procure un avantage précis qui saura répondre à son besoin. Le publicitaire
peut aussi chercher à persuader le public visé d’acheter la marque qu’il annonce en
raison de sa supériorité ou de sa capacité à mieux satisaire ses besoins.
Plusieurs motis rationnels peuvent servir de ondement à la définition d’un axe
publicitaire, notamment le conort, l’utilité, l’économie, la santé et certains avantages
sensoriels tels que le toucher, le goût ou l’odorat. Parmi les autres motis rationnels ou
critères d’achat auxquels ait souvent appel la publicité, soulignons la qualité, la fiabilité,
la durabilité, l’eficacité et le rendement. Les caractéristiques, les avantages ou les cri-
tères d’évaluation qui importent aux consommateurs et qui peuvent servir de ondement
Chapitre 7 • Les fondements stratégiques de la création 191
Sécurité Reconnaissance
Peur Prestige
Amour Respect
Affection Engagement (implication)
Bonheur Embarras
Joie Affiliation et appartenance
Nostalgie Rejet
Enthousiasme Acceptation
Excitation et stimulation Approbation
Peine
Fierté
Réalisation ou accomplissement de soi
Estime de soi
Actualisation
Plaisir
Ambition
Réconfort
Effets facilitants
Courbe résultante
Effets inhibiteurs
par exemple, soulignent les dangers physiques qui guettent ceux qui ne modifient pas
leur comportement à risque. D’autres, telles que des publicités vantant des déodorants,
des rince-bouche ou des shampoings antipelliculaires, insistent sur le risque de rejet ou
de réprobation sociale pour qui n’a pas une hygiène personnelle irréprochable.
Le mécanisme de la peur. Avant de déployer une stratégie axée sur la peur, le
publicitaire doit considérer les réactions possibles des diférents publics auxquels il
s’adresse. Selon certaines études scientifiques, l’intensité de la peur véhiculée dans le
message et le degré d’acceptation ou de persuasion de celui-ci présentent un rapport
curviligne, comme indiqué à la figure 7.141. Le degré d’acceptation des recomman-
dations du message s’accentue avec l’intensité de la peur, jusqu’à un certain point.
Au-delà, le degré d’acceptation diminue, bien que l’intensité de la peur augmente.
On peut expliquer le rapport entre la peur et la persuasion par le ait que la première
est à la ois un moteur d’action et d’inhibition42. Une peur de aible intensité attire
l’attention et suscite l’intérêt de la personne à qui s’adresse le message, ce qui peut
la motiver à agir afin d’écarter la menace. En conséquence, une intensification de la
peur présente dans le message devrait conérer à l’annonce un pouvoir de persuasion
encore plus grand. De nos jours, les campagnes de sensibilisation au sida misent ainsi
sur un renorcement de la perception de la menace. Touteois, une peur trop intense
peut avoir une incidence inhibitrice. La personne qui reçoit le message opère alors un
blocage émoti ; elle contre le message en le percevant de açon subjective ou en déniant
ses arguments. La figure 7.1 illustre l’interaction entre ces deux efets contraires et le
rapport curviligne entre la peur et la persuasion.
Une étude d’Anand Keller et Block confirme ce lien particulier entre peur et
persuasion43. Selon cette étude, la communication ondée sur un trop aible degré
de peur s’avère ineficace, car elle ait naître une motivation insufisante pour envisa-
ger les conséquences dangereuses d’un comportement destructeur, en l’occurrence le
tabagisme. Un degré trop élevé de peur se révèle cependant tout aussi ineficace en
provoquant des réactions déensives.
On peut ainsi expliquer le rapport curviligne entre la peur et la persuasion par
ces réactions déensives44. Quatre processus d’évaluation cognitive sont à l’origine de
la réaction à la menace :
1. l’évaluation de l’inormation à propos de la gravité de la menace perçue ;
2. la probabilité apparente que cette menace se réalise ;
Chapitre 7 • Les fondements stratégiques de la création 195
L’axe humoristique
Les publicités teintées d’humour sont souvent les plus appréciées et celles dont on
se souvient le mieux. En général, on privilégie l’axe humoristique dans les publicités
radiophoniques et télévisées, car ces médias s’y prêtent bien, ce qui n’empêche pas
l’humour d’être parois présent dans les publicités imprimées.
Un publicitaire mise sur l’humour pour plusieurs raisons. Tout d’abord, un message
humoristique capte et retient plus acilement l’attention. L’humour peut ensuite
améliorer l’eficacité d’un message en accroissant l’appréciation de la publicité elle-
même, ce qui peut avoir une incidence positive sur le sentiment envers le produit ou le
service annoncé. Enfin, l’humour permet de distraire le récepteur du message, qui est
alors plus susceptible d’en accepter les arguments ou, pour le moins, de les considérer
de açon moins critique48.
D’autres voix s’élèvent pour dire que la publicité humoristique attire avant tout
l’attention sur une situation cocasse et relègue ainsi la marque et ses attributs à
196 PARTIE 3 • La construction du message
• Les publics les plus réceptis à l’humour sont composés de jeunes hommes
instruits, proessionnels, appartenant à la strate sociale supérieure ; les groupes
plus âgés, moins instruits et appartenant à une strate sociale inérieure sont, à
l’inverse, les moins réceptis.
Allier les axes rationnel et émotionnel
Très souvent, un créati publicitaire n’a pas à choisir entre un axe rationnel ou
émotionnel, mais plutôt à déterminer la part de l’un et de l’autre dans la campagne
à réaliser. Comme l’ont écrit David Ogilvy et Joel Raphaelson, deux rédacteurs
chevronnés :
On efectue peu d’achats pour des motis uniquement rationnels. Même un produit
strictement onctionnel, tel qu’un détergent à lessive, peut ofrir ce que l’on appelle
à présent un « avantage émoti », par exemple la satisaction de voir ses enants por-
ter des vêtements propres. Qui n’a pas connu l’explosion de joie qui accompagne
l’achat d’une nouvelle automobile52 ?
La publicité à la page précédente s’appuie avec subtilité sur des éléments qui mettent
en valeur les raisons émotionnelles et rationnelles de se procurer un coupé sport
Lexus SC 400.
Scientifiques et publicitaires ont beaucoup réfléchi au rapport entre les mobiles
rationnels et émotionnels qui guident le processus décisionnel et à la manière dont la
publicité agit sur le consommateur. L’agence McCann-Erickson Worldwide, de concert
avec le proesseur Michael Ray, a ainsi mis au point une technique avorisant une
meilleure compréhension de la ormation des liens afectis. Cette technique permet
d’évaluer les sentiments du consommateur à l’égard de la marque ou du produit et la
nature de tout lien afecti qu’il pourrait entretenir à leur égard, comparativement au
rapport afecti habituel associé à la catégorie de produits53.
L’idée de départ de cette technique est que le consommateur entretient trois types de
rapports avec les marques, comme le montre la figure 7.2. Le rapport de premier niveau
correspond à ce que pense le consommateur des avantages du produit.
Ces avantages sont associés, pour une bonne part, au processus d’apprentissage ration-
nel et permettent d’évaluer dans quelle mesure la publicité communique la bonne
inormation sur le produit. À cette étape, le consommateur n’est pas encore très fidèle
à la marque elle-même.
FIGURE 7.2 Les trois niveaux de rapport aux marques et aux produits
Émotions
Personnalité
Avantages du produit
198 PARTIE 3 • La construction du message
TABLEAU 7.5 Les attributs de la source associés au traitement fait par le public visé
Crédibilité Intériorisation
Attrait Reconnaissance
Pouvoir Conformité
La crédibilité de la source
La crédibilité correspond à l’aptitude d’une personne ou d’une chose à être acceptée Crédibilité
comme vraisemblable. Pour être crédible, la source doit posséder, aux yeux de la per- Aptitude d’une personne
sonne qui reçoit le message, les connaissances, les aptitudes ou l’expérience pertinentes. ou d’une chose à
Elle doit aussi jouir de la confiance du récepteur qui escompte obtenir une inormation être acceptée comme
impartiale et objective. La compétence et la confiance constituent en ait les deux pôles vraisemblable.
principaux de la crédibilité.
Un porte-parole jugé bien renseigné, aux compétences particulières, sera plus per-
suasi qu’une personne que l’on estime moins bien inormée. La source doit aussi
être digne de confiance, honnête et aficher une conduite appropriée. L’influence
d’une source, même reconnue et compétente, s’avère en outre moindre si le public
juge qu’elle est partiale ou qu’elle a des mobiles personnels trop évidents de déendre
une position.
200 PARTIE 3 • La construction du message
L’inormation en provenance d’une source digne de oi influe sur les convictions,
Intériorisation
les opinions, les attitudes et le comportement par le biais de l’intériorisation57 .
Processus par lequel le L’intériorisation est le processus par lequel le récepteur ait sienne l’opinion d’un
récepteur fait sienne
communicateur crédible, estimant que l’inormation provenant de cette source est
l’opinion d’un communi-
cateur crédible, estimant que véridique. Lorsque le récepteur a intériorisé une opinion ou une attitude, celle-ci
l’information provenant de s’intègre à son propre schème de convictions et peut être préservée, même après
cette source est véridique. l’oubli de la source du message.
PERSPECTIVE
7.3 Associer personnalité et produit
En 2002, DaimlerChrysler et la chanteuse de jazz canadienne passion. L’objectif de DaimlerChrysler est précisément de
Diana Krall nouaient un partenariat, mettant en vedette l’artiste construire des voitures dont on tombe amoureux ! Là encore,
et son album The Look of Love, pour la commercialisation qui pourrait faire mieux que Diana Krall ? »
des modèles Sebring et 300M. Pour la seconde étape de
la campagne «Voici ma voiture », le constructeur avait
misé sur des messages télévisés, des publicités imprimées
et des annonces diffusées dans les cinémas. Selon Pearl
Davies, directrice principale de la marque Chrysler/Jeep chez
DaimlerChrysler Canada, Diana Krall véhicule l’essence même
de la marque. L’étoile canadienne allie l’expressivité du style, le
raffinement, la puissance et le romantisme, l’expressivité faisant
ici référence à la beauté des véhicules. Mme Davies ajoute :
« Un parallèle existe entre le raffinement de nos modèles, la
qualité de leur construction et la prestation de l’artiste.
La puissance, de son côté, se définit à travers la performance
et la grâce. Là encore, l’adéquation avec la porte-parole choisie
est idéale. Pour ce qui est du romantisme, celui-ci rime avec
Sources : « Krall Has the Look of Chrysler ». (25 février 2002). Marketing Magazine, p. 2 et 14 ; Hayes, David. (mars 2002). « The Boys in the Band »,
National Post Business Magazine, p. 46.
pas rémunéré et qu’il évalue bien le produit de manière objective, ou procéder à la com-
paraison de marques en aveugle (bien sûr, la marque du commanditaire est toujours la
meilleure, et le consommateur en est toujours étonné). La plupart des consommateurs
ont touteois montre de scepticisme à l’égard de ces techniques.
Le dirigeant de l’entreprise et le rôle de porte-parole. En recourant au président
d’une entreprise à titre de porte-parole dans une publicité, on mise aussi sur la crédi-
bilité de la source. De l’avis de nombreuses sociétés, aire appel au président témoigne
paraitement de l’engagement de l’entreprise à l’égard de la qualité et du service à la
clientèle. Les interventions de Steve Jobs ont ainsi pendant longtemps donné le tempo
à la progression de la marque Apple.
Certaines études semblent confirmer cette opinion et donnent à penser que aire appel
au numéro un de l’entreprise peut avoir un efet bénéfique sur les attitudes et accroît
donc les chances que les consommateurs se renseignent ultérieurement sur les produits
et les services de la société59. Un nombre croissant de propriétaires de commerces de
détail régionaux ont ainsi leur propre réclame, avec un succès inégal, cependant. Il est
touteois permis de croire que les entreprises continueront de mettre en scène leurs
dirigeants dans certaines de leurs publicités, surtout lorsque ceux-ci sont renommés.
Cette stratégie n’est pas sans inconvénients. Un dirigeant ort populaire peut, en pre-
mier lieu, retenir l’attention plus que le produit ou le service. En second lieu, quand
l’image d’une entreprise est trop étroitement associée à un dirigeant populaire, des pro-
blèmes sont à prévoir le jour où cette personne ne sera plus au service de l’organisation.
Les limites des sources dites crédibles. Plusieurs études démontrent qu’une source
crédible ne constitue pas toujours un atout. Des sources peu ou très crédibles peuvent
ainsi se révéler tout aussi eficaces les unes que les autres, à la condition de déendre
une position à l’encontre de leurs intérêts60. Une source crédible semble en outre avoir
plus d’impact lorsque les destinataires du message se montrent a priori déavorables à
la position déendue dans le message61. À l’inverse, il se peut même qu’une source très
crédible s’avère moins eficace qu’une autre modérément crédible, lorsque l’attitude du
récepteur est avorable au départ62.
Comment expliquer qu’une source peu crédible soit susceptible de se montrer aussi
eficace qu’une source très crédible ? Tout simplement par l’efet de rémanence, qui
correspond à l’efet à retardement de l’efort promotionnel. Le caractère persuasi du
message est susceptible de s’accroître ou de perdurer au fil du temps. Sur le coup, les
répercussions du message persuasi peuvent être inhibées en raison de la présence d’une
source peu crédible. Cependant, avec le temps, l’association entre le message et la source
perd en importance, et l’attention du récepteur se porte davantage vers l’inormation
avorable véhiculée dans le message, oubliant d’autant plus acilement la source que
celle-ci est peu connue. Notons que nombre de publicitaires hésitent d’autant plus
à miser sur l’efet de rémanence que l’exposition à une source crédible ait figure de
stratégie plus fiable63. Par ailleurs, plusieurs études ne sont pas parvenues à démontrer
la présence d’un tel efet64.
Identification C’est souvent un processus d’identification qui explique le caractère persuasif de la source.
Processus par lequel le On désigne par identification le processus par lequel le récepteur a envie de nouer un
récepteur a envie de nouer rapport quelconque avec la source pour ensuite adopter des convictions, des attitudes, des
un rapport quelconque préférences ou un comportement semblables aux siens. Le récepteur conserve ces atti-
avec la source pour ensuite tudes ou ces comportements aussi longtemps qu’ils sont réaffirmés par la source ou que
adopter des convictions, des cette dernière maintient son pouvoir d’attraction. En retour, tout changement d’attitude
attitudes, des préférences
ou un comportement
de la source est susceptible d’exercer une influence sur le comportement du récepteur.
semblables aux siens. Miser sur la similitude. L’affirmation ou la position de la source est mieux com-
prise lorsque le communicateur et le récepteur partagent les mêmes besoins, objectifs,
domaines d’intérêt ou styles de vie. En bref, les gens sont en général plus influencés par
une source qui leur ressemble66.
On joue souvent sur cette similitude ou cette proximité afin de mettre en scène une
situation où le consommateur éprouve de la sympathie pour la personne au centre de
l’annonce. De l’avis de plusieurs entreprises, par exemple, le meilleur moyen d’atteindre
les consommateurs est de faire appel à des comédiens ressemblant à monsieur Tout-le-
monde, à qui le consommateur moyen peut donc s’identifier sans difficulté.
Miser sur la sympathie et la célébrité. Un publicitaire sait aussi qu’il peut être payant
de faire appel à des porte-parole suscitant l’admiration générale, qu’il s’agisse de vedettes
du petit ou du grand écran, d’athlètes, de musiciens ou de personnalités populaires. Le
basketteur Michael Jordan a été pendant longtemps la personnalité la mieux rémuné-
rée pour ce genre de pratiques. Il a touché des sommes importantes pour être associé à
des entreprises telles que Nike, Bijan, Rayovac, Oakley, General Mills et Quaker Oats
(fabricant de Gatorade)67. Avant ces déboires conjugaux, le golfeur Tiger Woods a été
lui aussi très populaire. Des contrats publicitaires excédant 100 millions de dollars amé-
ricains l’ont lié à Nike, American Express, General Mills et Buick. Au Canada, presque
tous s’entendent pour affirmer que P&G a joué gagnant en retenant les services de
Jamie Sale et de David Pelletier pour annoncer le système de blanchiment des dents
de Crest, au lendemain de l’épreuve de patinage artistique qui leur a valu la médaille
d’or aux Jeux olympiques de Salt Lake City, en 2002. Les deux patineurs affichent un
sourire radieux qui souligne les principaux avantages du produit. Sans compter que leur
victoire et la dignité dont ils ont fait montre en dépit de la controverse qui a éclaboussé
le jury ajoutent certainement aux bénéfices que retire la marque de cette association68.
En bref, pourquoi les entreprises investissent-elles autant d’argent pour que des per-
sonnalités connues recommandent leurs produits ? L’hypothèse est que la célébrité
retient l’attention des gens dans un environnement médiatique surchargé. Les ges-
tionnaires du marketing sont souvent persuadés qu’une personnalité populaire a une
incidence favorable sur les sentiments, les attitudes et le comportement d’achat des
consommateurs. En outre, ils croient que les personnalités connues peuvent améliorer
la perception du public sur le plan de l’image ou du rendement du produit. Un athlète
célèbre, par exemple, est à même de convaincre un acheteur éventuel que le produit de
sport annoncé améliorera ses performances sportives.
Avant de faire appel à un porte-parole célèbre, l’entreprise considère plusieurs facteurs,
entre autres le risque que ce dernier éclipse le produit et soit surexposé.
Quelle est l’influence de la personnalité connue sur le traitement que le public réservera
à l’information sur le produit ? L’attention des consommateurs peut se porter sur la
personnalité ou un modèle de présentation qui porte ainsi ombrage à la marque. Il s’agit
de choisir une personnalité qui retient l’attention, sans pour autant éclipser le produit.
Ainsi, l’association de la marque Nespresso avec George Clooney, même forte et longue,
Chapitre 7 • Les fondements stratégiques de la création 203
se manifeste toujours dans le cadre de mise en scène valorisant les caractéristiques dis-
tinctives des produits et services signés par la marque.
Le consommateur se montre souvent sceptique devant une personnalité qui annonce
un produit, sachant qu’elle est payée pour le faire69. Ce problème s’accentue lorsque
la personnalité annonce plusieurs produits à la fois et devient ainsi surexposée. Il est
possible de parer à cette situation en prévoyant une clause d’exclusivité qui limite le
nombre de produits qu’une personnalité peut représenter. outefois, ce genre de clause
implique des coûts élevés et, de toute manière, la plupart des personnalités consen-
tent à ne pas annoncer de produits semblables. En outre, elles aussi doivent prendre
garde à ne pas nuire à leur crédibilité en agissant de la sorte. À titre d’exemple, Wayne
Gretzky s’est attiré des critiques défavorables lorsqu’il est devenu porte-parole de très
nombreuses marques peu après avoir accroché ses patins.
Miser sur la sympathie qu’inspire une personne séduisante. On fait souvent
appel à des personnes physiquement attrayantes afin d’attirer l’attention sur un
produit. La prestation de ces personnes est alors souvent passive.
PERSPECTIVE
ÉTHIQUE Une porte-parole qui paie de sa personne !
7.4
Si l’objectif est de valoriser l’allaitement en misant sur de l’allaitement. Une interprétation qui est certainement à
son côté séduisant, en choisissant Mahée Paiement pour 100 lieues du message que désirait transmettre l’annonceur.
porte-parole de sa campagne, l’Agence de la santé et des Cet épisode du paysage publicitaire québécois met en
services sociaux de Montréal a certainement fait un bon évidence une réalité que l’on ne devrait jamais négliger :
choix. Pourtant, si beaucoup reconnaissent les avantages la publicité, qu’elle soit de nature sociétale ou non, est
de l’allaitement maternel à un âge précoce, cette campagne aussi un fait culturel. Les débats sociaux, économiques,
lancée à l’automne 2012 a suscité une controverse environnementaux ou politiques qui traversent notre
importante, accompagnée de réactions innombrables. société, tout comme les enjeux éthiques qui sous-tendent
Tribunes radiophoniques, interventions sur les médias sociaux, ces débats, sont à prendre en considération lors du choix
entrevues télévisées, articles de presse se sont multipliés d’une stratégie de création. Plus encore, dans un monde
autour de l’image porteuse de cette campagne. Le moins que où les consommateurs/citoyens ont aujourd’hui la capacité
l’on puisse dire est que l’appréciation de celle-ci est nuancée. d’exprimer publiquement leur opinion, demeurer attentif aux
Il semble ainsi que nombre de femmes ne se retrouvent réactions suscitées par une campagne apparaît comme une
pas dans cette représentation glamour, presque sexualisée, exigence désormais incontournable.
Les études réalisées donnent à penser que le recours à un modèle séduisant a une
incidence positive et qu’il suscite plus d’évaluations favorables des produits ou des
services associés qu’un individu physiquement moins attrayant70. On doit toutefois
considérer avec soin le choix du mannequin, notamment quant à sa pertinence eu
égard au produit annoncé71. Nonobstant le charme que chacun est libre de leur trouver,
Benoît Brière, Claude Meunier ou Martin Matte ne se distinguent pas en raison de
leur physique d’Apollon. Ils constituent pourtant tous trois d’excellents porte-parole.
Les produits de beauté et les vêtements de collection gagnent en revanche à être asso-
ciés à une personne physiquement séduisante, puisque la beauté plastique est, dans ce
cas, un critère pertinent. Lancôme, par exemple, a misé sur l’actrice Uma Turman pour
incarner son parfum Miracle lors de la campagne de lancement.
Parfois, un mannequin attire l’attention sur une publicité, mais pas sur le produit
ou le message. Des études montrent qu’une personne séduisante peut ainsi faciliter
la reconnaissance de la publicité, mais qu’elle n’améliore pas nécessairement le taux
de rappel du message72. Par conséquent, il convient en complément de s’assurer que
204 PARTIE 3 • La construction du message
Objets
Vedette Vedette Produit Produit Consommateur
Personnes
Contextes
Rôle 1
repose ici sur certaines significations socioculturelles que celle-ci introduit dans le proces-
sus de recommandation. Chaque personnalité connue véhicule plusieurs significations de
cet ordre (prestige, classe sociale, genre, âge, personnalité et mode de vie).
Afin de décrire la première étape de ce processus de report de significations,
McCracken écrit :
Les personnes connues tirent leurs significations socioculturelles des nombreux
rôles qu’elles tiennent à la télévision, au cinéma, dans leurs carrières militaires,
sportives et autres. Chaque nouveau rôle dramatique met une vedette en contact
avec une gamme d’objets, de personnes et de contextes. Ces objets, personnes
et contextes acquièrent des significations qui sont reportées sur la vedette et qui
l’habitent par la suite79.
Parmi les personnalités chez qui s’est opéré un tel report de significations, notons
André Agassi, devenu à son époque l’icône du joueur de tennis rebelle, en raison de
ses boufonneries sur les courts et dans sa vie privée, ou le comédien Jerry Seineld, à
l’humour décalé, typique de ses rôles dans des comédies de situation.
McCracken pense que les personnalités connues véhiculent leurs propres significations
dans les publicités où elles figurent et qu’elles les transèrent sur les produits qu’elles
vantent ; il s’agit de la deuxième étape illustrée à la figure 7.3. En aisant appel à l’acteur
australien Paul Hogan, par exemple, le constructeur Subaru a tiré profit de l’image virile
qu’il a projetée dans les films qu’il a tournés, notamment dans la série des Crocodile
Dundee. Subaru a très bien employé Hogan dans les publicités de son modèle Outback,
véhicule qu’elle positionne comme un utilitaire sport.
À la dernière étape du modèle de McCracken, les significations que la personnalité ou
vedette a transmises à un produit sont reportées sur le consommateur. Subaru vend son
modèle Outback comme un véhicule alliant la robustesse d’un tout-terrain au conort
et à la douceur de roulement d’une voiture de tourisme. La présence de Paul Hogan
sert à renorcer cette image. Le vice-président du marketing de Subaru déclare ainsi :
« Plusieurs consommateurs à la recherche d’un utilitaire sport sont sensibles à une
image de robustesse et de virilité. Paul Hogan nous permet un calembour avec le nom
Outback80 et contribue à viriliser l’image du véhicule81. » De l’avis de McCracken, cette
dernière étape s’avère la plus dificile à accomplir. La manière dont le consommateur
reporte sur le produit les significations que projette la personnalité connue reste en efet
l’élément le moins bien compris de tout le processus. Quand il s’enclenche, le méca-
nisme constitue touteois une arme publicitaire puissante. Au Québec, le partenariat
de Véronique Cloutier et de la marque Suzuki relevait d’une logique comparable.
Selon ce modèle, lorsqu’une entreprise décide de s’associer à une personnalité connue,
les gestionnaires doivent d’abord décider de l’image ou des significations symboliques
qui importent pour le public qu’il s’agit de toucher. Ils ont ensuite à déterminer la
personnalité connue qui est susceptible de véhiculer au mieux le sens ou l’image qu’ils
désirent projeter, puis à concevoir une campagne publicitaire qui illustre cette image
et la transmet au consommateur. Les spécialistes du marketing et de la publicité se
fient souvent à leur intuition lorsqu’ils choisissent une personnalité connue pour vanter
une marque. Certaines firmes mènent touteois des études poussées afin de déterminer
les perceptions qu’ont les consommateurs des significations véhiculées par certaines
personnalités connues. C’est une prudence qui se justifie.
Dans tous les cas, les gestionnaires ont intérêt à prétester leurs annonces et à vérifier
qu’elles opèrent bien le transert de significations voulues. On se doit également de suivre
de près l’eficacité de la campagne. La personnalité communique-t-elle avec eficacité la
206 PARTIE 3 • La construction du message
Conformité signification espérée auprès du public ? Sur ce plan, une personnalité qui ne se trouve plus
Moment où le récepteur sous les eux de la rampe est sans doute susceptible de perdre rapidement de son influence.
accepte l’influence
persuasive de la source et Le pouvoir de la source
acquiesce à son point de Une source est dotée de pouvoir lorsqu’elle est en mesure de décerner des récompenses
vue dans l’espoir d’obtenir
une réaction favorable ou
et d’administrer des punitions (sur un plan symbolique, le plus souvent).
d’éviter une sanction (sur Lorsque le récepteur considère que la source est investie de pouvoir, l’influence de cette
un mode symbolique dans
dernière agit par le biais d’un processus dit de conformité. Le récepteur accepte alors
la plupart des cas).
l’influence persuasive de la source et acquiesce à son point de vue dans l’espoir d’obtenir
Pouvoir de la source une réaction avorable ou d’éviter une sanction. Il peut d’ailleurs maniester publique-
ment son accord avec le point de vue de la source sans nécessairement y adhérer.
Dernière caractéristique du
classement de Kelman ; la Miser sur le pouvoir particulier de la source, dans une situation où l’influence est non
source est dotée de pouvoir directe, comme en publicité, constitue une entreprise dificile. On se situe alors sur un
lorsqu’elle peut décerner des
récompenses et administrer
plan le plus souvent symbolique. En général, la personnalité choisie n’est en efet pas en
des punitions au récepteur mesure d’édicter des sanctions à l’intention du récepteur ou de déterminer si ce dernier
(sur un plan symbolique, le se conorme à ce qu’elle préconise. On mise cependant indirectement sur le pouvoir de
plus souvent). la source lorsqu’on retient les services d’un porte-parole jouissant d’une certaine autorité.
Résumé
La conception et la réalisation d’un message publicitaire consti- ou le thème de la campagne. Plusieurs démarches contribuent
tuent des volets décisifs d’un programme de CMI. Il incombe à cette détermination : formuler une proposition qui s’appuie
en effet à l’équipe de création de déterminer la manière sur un avantage unique, exploiter l’image de la marque, trouver
de communiquer efficacement le message publicitaire aux l’axe dramatique inhérent au produit et bien positionner celui-
consommateurs avec le soutien des gestionnaires du marketing ci. En général, l’idée ou le thème choisi détermine en grande
et des personnes qui, dans l’agence, se concentrent notamment partie la nature de la campagne publicitaire.
sur la planification stratégique.
La deuxième décision relative à la stratégie de création
Le défi qui attend les rédacteurs, les concepteurs, les directeurs touche l’axe du message sur lequel on s’appuie pour obtenir
artistiques et les autres ressources chargées de l’élaboration de des réactions cognitives, émotives ou comportementales de
campagnes publicitaires consiste à faire preuve de créativité. la part de l’audience. On peut regrouper ces axes en deux
Il s’agit pour eux de proposer des idées nouvelles et originales grandes catégories, selon qu’ils sont rationnels ou émotion-
pouvant apporter de vraies solutions aux problèmes de com- nels. L’axe rationnel mise sur l’aspect pratique, fonctionnel
munication de l’annonceur. Dans un contexte publicitaire, la ou utilitaire du produit aux yeux du consommateur ; l’axe
créativité est un processus comportant plusieurs étapes, dont émotionnel table quant à lui sur les besoins d’appartenance
la préparation, l’incubation, l’illumination, la validation et la à un groupe ou sur les besoins psychologiques. Dans les
révision ou correction. Par ailleurs, ces personnes ne travaillent faits, les publicitaires combinent souvent ces deux axes afin
jamais ex nihilo et disposent de plusieurs sources d’information de mieux atteindre leurs objectifs.
afin de déterminer la meilleure stratégie à suivre.
La troisième décision tient au choix de la source ou du
Les objectifs commerciaux orientent la stratégie de création, qui communicateur opportun. On peut accroître l’efficacité
se fonde sur plusieurs éléments, notamment le problème central du message en faisant appel à des porte-parole qui sont des
que la publicité doit aborder, le public à rejoindre, les objectifs spécialistes ou qui projettent une image de confiance. On a
comportementaux, les objectifs de communication que le mes- ainsi de plus en plus recours à des personnalités connues
sage tente d’atteindre et, finalement, les principaux avantages pour communiquer des messages publicitaires ; ce faisant,
que l’annonceur veut communiquer, tels qu’inspirés par la stra- les annonceurs espèrent capter l’attention du public et
tégie de positionnement de la marque. On détaille souvent les influencer ses attitudes et ses comportements par le biais
décisions relatives à la stratégie dans le document présentant la d’un processus d’identification. À ce titre, nous avons parlé
plateforme de création, qui constitue en fait un plan de travail des significations qu’une personnalité connue peut apporter
servant à orienter l’élaboration de la campagne publicitaire. à une recommandation publicitaire et vu combien il importe
d’arrimer l’image de cette personnalité à celle de l’entreprise
En général, la stratégie de création s’articule autour de trois
ou de la marque.
grandes décisions. Il est d’abord important de déterminer l’idée
Chapitre 7 • Les fondements stratégiques de la création 207
Mots clés
Questions de discussion
1. Rendez-vous mondial incontournable se tenant chaque 5. Discutez des avantages et des inconvénients de la publi-
année à Cannes, le Festival international de la publicité est cité comparative pour ce qui est des produits ou des
récemment devenu le Festival international de la créativité. services suivants : marques de bière, téléphones cellu-
Comment interpréter ce changement de dénomination ? laires, ameublement et compagnies aériennes.
Quel est, selon vous, le rôle joué par l’impératif de créativité
6. Une agence gouvernementale retient vos services. Pour
pour l’élaboration de campagnes publicitaires répondant
sa prochaine campagne publicitaire, elle souhaite miser
aux exigences des marchés contemporains ?
sur la peur afin d’inciter les étudiants universitaires à ne
2. Trouvez une annonce télévisée que vous jugez inventive, et pas prendre le volant après avoir consommé de l’alcool.
une autre, terne et ennuyeuse. Évaluez chacune sous l’angle de Expliquez comment la peur peut constituer un facteur
la création. Pourquoi l’une est-elle créative, et l’autre, terne ? de persuasion. Indiquez les éléments à soupeser avant de
concevoir une telle campagne.
3. Supposons que vous êtes chargé de la conception d’une
campagne publicitaire vantant les mérites d’une nouvelle 7. Choisissez une personnalité connue qui se prêterait bien
boisson énergétique. Décrivez les divers types de données à la publicité d’une entreprise ou d’une marque. Analysez
préliminaires d’ordre général et les données propres au pro- l’emploi possible de ce porte-parole à l’aide du modèle
duit que vous pourriez remettre à l’équipe de création afin de report de significations que propose McCracken, à la
de l’aider dans son travail. page 204.
4. Trouvez une publicité ou une campagne qui, selon vous, 8. La créativité des publicitaires devrait-elle, selon vous, être
illustre bien une des démarches servant à développer une soumise à des contraintes plus fortes en matière d’éthique ?
idée ou un thème – par exemple, miser sur un avantage Pensez-vous au contraire que dans ce domaine, tout se justi-
unique, exploiter l’image de marque, déterminer l’axe drama- fie, et que c’est en définitive au marché, c’est-à-dire aux per-
tique inhérent au produit ou positionner le produit. Discutez sonnes composant l’audience rejointe, de trancher ? Justifiez
de la manière dont l’idée ou le thème sont exploités. votre position.
8
Mise en situation
De Facto : la vérité sans filtre
En novembre 2012, l’organisme De Facto, associé au Réseau du sport étudiant du
Québec (RSEQ), lançait une nouvelle ofensive interactive an de dénoncer l’indus-
trie du tabac en adoptant une approche très créative, dans la ligne de ces initiatives
précédentes. De Facto est un organisme qui se donne pour projet de dire la vérité sur
l’industrie du tabac et ses produits. Pour ce aire, il mise sur le sens critique des jeunes
alors que les campagnes habituelles au Québec visent plutôt à changer les comporte-
ments associés à la consommation de tabac, et non à dénoncer l’industrie elle-même.
Les approches de communication adoptées par cet organisme sont, depuis le départ,
Chapitre 8 • Les tactiques de création 209
A
u chapitre 7, nous avons discuté de l’importance de la créativité publicitaire,
analysé les étapes du processus de création et examiné trois éléments principaux
de décision relatis à la stratégie de création. Dans le présent chapitre, nous
nous intéresserons aux décisions relatives aux tactiques de création. Nous débuterons
en examinant quelques modes de réalisation ou d’exécution à la base de l’élaboration
d’une annonce, en évoquant notamment les enjeux de conception et de production de
messages publicitaires eficaces. Nous présenterons aussi des modèles pouvant servir
à orienter la prise de décisions en la matière. Enfin, nous proposerons quelques cri-
tères à partir desquels un client ou un annonceur est à même de bien évaluer le travail
de création réalisé par son agence de communication.
d’exécution, soit la manière dont l’axe publicitaire est présenté, constitue une décision
essentielle. S’il importe qu’une publicité soit dotée d’un axe ou d’un message signifiant,
la manière dont on présente cet axe ou ce message compte en efet tout autant.
William Bernbach, ondateur de l’agence Doyle Dane Bernbach, était un ardent déen-
seur de l’importance des tactiques de création publicitaire. Dans son célèbre ouvrage
sur la publicité, intitulé Madison Avenue, Martin Meyer cite la réplique de Bernbach
à la règle de David Ogilvy à l’intention des rédacteurs : « En publicité, ce que l’on dit
importe plus que la manière dont on le dit. » Ce à quoi Bernbach a répondu : « Le
mode de réalisation peut se transormer en contenu. Il peut s’avérer aussi important
que le propos. Le type qui a mauvaise mine peut balbutier quelques mots qui n’auront
aucun impact, alors que le type qui a une mine radieuse les prononcera, et plus rien
ne sera comme avant1. » Bernbach a été l’un des meilleurs artisans de son époque. Sa
vision a transormé le rapport entre les directeurs artistiques et les rédacteurs et, plus
précisément, la créativité publicitaire, en permettant de redéfinir la dynamique entre
les titres et les éléments visuels, mais aussi la manière dont la publicité peut provoquer
des sentiments et des émotions.
PERSPECTIVE
8.1 Êtes-vous une personne créative ?
Pour la première fois, en mai 2012, a eu lieu l’événement je me promène, ou je retourne à la maison et je joue des heures
C2-MTL, trois jours durant. Ce grand rendez-vous de la à des jeux vidéo. Ça ne se brusque pas. C’est important de laisser
créativité mettait en présence des acteurs de milieux créatifs croire à son cerveau qu’on n’est pas encore en train de travailler,
divers du Québec et du monde entier. Faiseurs comme en faisant autre chose, puis soudain, on est au parc et l’idée
penseurs, artistes, artisans, publicitaires, journalistes, gens qu’on poursuivait plus tôt nous apparaît comme par magie. »
d’affaires ou scientifiques, tous ont été appelés à échanger, 3. Ne pas lâcher le morceau. Pour Francis Ford Coppola, « les
souvent dans des contextes assez inattendus. À la question raisons pour lesquelles on vous congédie quand vous êtes jeune
« Êtes-vous une personne créative ? », voici les cinq sont les mêmes pour lesquelles on vous remet des prix qui
grands éléments de réponse qui ont retenu l’attention des célèbrent l’ensemble de votre œuvre quand vous êtes vieux. »
organisateurs. Tout le monde est créatif, mais pour ceci, il faut : 4. Profiter de la créativité des autres. Michael Eisner,
1. Ne pas se laisser intimider par les gens soi-disant « créatif ». ex-PDG de The Walt Disney Company, pense ainsi que
Il s’agit simplement de se mettre dans le bon état d’esprit. « les éclairs de génie surviennent après des conversations
Selon Robert Wong, directeur principal de la création pour interminables avec nos collègues. Et un jour, on se dit :
Google Creative Lab : « On naît tous avec un côté créatif, c’est “Wow, quelle brillante idée je viens d’avoir !” »
en nous ; il suffit de s’arranger pour le laisser s’exprimer. » 5. Se marier (c’est sérieux !) ou s’établir. Toujours pour
2. Prendre le temps de perdre son temps. Jennifer Yuh Nelson, Michael Eisner, « la clé du bonheur, c’est une relation
réalisatrice chez DreamWorks Animation, déclare ainsi : « Je sors, prolongée avec un conjoint, un parent ou un associé ».
Source : « Le petit guide pratique de la créativité », [En ligne], www.c2mtl.com/files/C2MTLroadmapFR.pdf (Page consultée le 11 mars 2013).
• un personnage ou un symbole ;
• un antasme ;
• une dramatisation ;
• l’humour ;
• plusieurs de ces éléments combinés.
Voyons de plus près chacun des éléments cités et les
principaux acteurs à considérer avant d’y avoir recours.
La démonstration
La démonstration consiste à montrer les principaux bénéfices
associés au produit ou au service annoncé. Le consommateur
a ainsi une meilleure idée de son utilité, de sa qualité, de ses
avantages ainsi que de son contexte d’utilisation. Comme il est
souvent plus acile de présenter ces bénéfices au petit écran, tra-
ditionnellement, la télévision a été considérée comme un bon
canal afn de réaliser cette démonstration. Il en est aujourd’hui de Cette publicité met en évidence les caractéristiques
même pour toutes les plateormes de partage de vidéos en ligne. du produit Aquapower.
212 PARTIE 3 • La construction du message
Si elle se révèle sans doute plus impressionnante à la télévision que sur papier,
la démonstration peut touteois aussi donner lieu à d’excellentes publicités imprimées.
La comparaison
La comparaison de produits gagne en popularité auprès des publicitaires. Elle permet
en eet de communiquer sans détour les avantages d’une marque ou de la positionner
directement par rapport aux leaders du marché, particulièrement lorsque celle-ci ne
bénéficie que d’une aible notoriété.
Le témoignage
La réalisation de messages publicitaires aisant appel à un témoignage crédible exerce un
grand attrait auprès de nombreux publicitaires. En général, le témoignage met en scène un
individu vantant les mérites d’un produit ou d’un service sur la base de son expérience per-
sonnelle. Cette technique s’avère très eficace lorsque
le public visé s’identifie à la personne ou qu’une anec-
dote intéressante est racontée. Le témoignage doit
touteois reposer sur un emploi crédible du produit
ou du service, afin d’éviter tout ennui d’ordre juridique,
et le porte-parole doit se révéler digne de confiance.
La recommandation publicitaire s’apparente au
témoignage. Dans ce cas, touteois, on ait appel à
une personnalité connue ou respectée, telle qu’une
vedette ou un spécialiste du produit ou du service, qui
parle au nom de l’entreprise ou de la marque. Le mes-
sage, ici, ne repose pas nécessairement sur l’expérience
personnelle du porte-parole. La recommandation
publicitaire peut aussi provenir d’une association
proessionnelle. Ainsi, l’Autorité des marchés fnan-
ciers (AMF) s’est associée à l’animateur vedette Guy
Mongrain, en 2009, dans le cadre d’une campagne
destinée à mettre en garde les Québécois contre la
raude inancière. Guy Mongrain a lui-même été
victime de telles pratiques rauduleuses dans le passé.
La tranche de vie
La tranche de vie est une orme de publicité très
employée, en particulier lorsque l’argument de vente
est ondé sur la présentation d’un problème et de
sa solution. En général, ce type de publicité met en
scène un problème ou une dificulté pouvant sur-
venir au quotidien. Le message s’emploie ensuite à
Cette annonce fait un bon usage du témoignage. démontrer en quoi le produit ou le service annoncé
est susceptible de le résoudre.
De l’avis de plusieurs, ces tranches de vie s’avèrent trop souvent irréalistes et agaçantes,
rappelant sans cesse au consommateur des problèmes qui le touchent personnellement,
tels que les pellicules, la mauvaise haleine, la transpiration ou la souscription d’une
assurance vie. Ces publicités manquent réquemment de naturel ; c’est pourquoi on
Chapitre 8 • Les tactiques de création 213
L’animation
L’animation a gagné en popularité au cours des dernières années. Elle est le ruit du
travail d’artistes produisant des dessins animés, des films d’animation, des marionnettes
et d’autres types de personnages fictis. Même s’il n’y a pas là de caractère d’exclusi-
vité, les dessins animés apparaissent souvent dans des publicités destinées aux enants.
L’agence Leo Burnett a ainsi ait appel à des personnages animés pour annoncer les
légumes en conserve de marque Géant Vert. La campagne publicitaire du Caliornia
Raisin Advisory Board, une réussite, a aussi été conçue à l’aide de personnages animés.
Dans ce cas, on s’est servi de l’animation de pâte à modeler pour aire danser les rai-
sins. Considérant les possibilités ofertes par de multiples innovations technologiques,
l’animation a certainement un bel avenir publicitaire4.
Associer une promotion à une personnalité est une technique fréquente, à laquelle on a ici
recours chez ameublement Tanguay.
214 PARTIE 3 • La construction du message
Le fantasme
Le antasme ait appel aux émotions et mise avant tout sur des images. La télévision
convient particulièrement bien aux productions axées sur l’exploitation d’un antasme.
En l’espace de 20 ou 30 secondes, il est en efet possible au téléspectateur d’accéder à
un monde ort éloigné du sien. Les publicités de produits de beauté tablent souvent
sur cette tactique afin de créer des images et des symboles orts, intimement associés
à la marque.
PERSPECTIVE
éThIQUE Coke Diète, Karkwa et Publicis dans le caudron infernal
8.2 des mdias sociaux
À l’automne 2011, l’union orcestre par Publicis entre la que ce mcontentement soit relay par les mdias
marque Coke et le groupe Karkwa a cr bien des remous, traditionnels.
particulièrement sur les rseaux sociaux. Ce à quoi le canteur, Louis-Jean Cormier, a rpondu : « À tous
Dans le contexte d’un message tlvis de la marque Coke ceux qui sont dçus d’entendre une canson comme Le
Diète, l’agence a utilis la canson Le Pyromane du groupe Pyromane en musique de fond sur une publicit tlvise de
qubcois. Nicolas Massey, vice-prsident et directeur de la Coca-Cola, je vous souaite de remplir votre iPone uniquement
cration de Publicis Montral, explique : « Nous avons d’artistes indpendants de fortune qui ne soignent jamais leur
joint Le Pyromane à la publicit car, en matière d’nergie, lendemain de veille avec un Coke. Bonne cance ! » Sandy Boutin,
ça collait bien aux images prsentes et aux valeurs de la grant du groupe, ajoute : « Des considrations conomiques ont
marque. » Une dcision de cration qui apparaît bien sense. justifi notre dcision. On ne fait pas beaucoup d’argent avec
Pourtant, de nombreux admirateurs de la formation ne l’ont Karkwa. D’ailleurs, peu de groupes arrivent à vivre de leur
pas entendu de cette oreille et ont exprim leur vive musique au Qubec. »
dception, sur Facebook et Twitter notamment, avant Dcidment, l’exercice de cration demeure un exercice prilleux !
La dramatisation
La dramatisation se prête bien, elle aussi, à des réalisations télévisuelles. Centrée sur
une brève histoire dans laquelle le produit tient la vedette, la dramatisation s’apparente
à la tranche de vie en ce qu’elle est souvent axée sur la présentation et la résolution d’un
problème. L’histoire y est cependant racontée avec plus d’enthousiasme et de suspense.
On ait notamment appel à cette tactique afin de renorcer l’implication de l’audience
à l’égard du message. De l’avis de ses déenseurs, une dramatisation réussie doit en
efet aire en sorte que le téléspectateur éprouve les sentiments et les inquiétudes des
personnages mis en scène5.
Selon Sandra Moriarty, une publicité dramatique est habituellement construite autour
de cinq étapes principales. On assiste d’abord à l’exposition, étape au cours de laquelle
on plante le décor pour l’action qui suivra. Survient ensuite le conflit ou l’introduction
du problème. Par la suite, alors que l’histoire se déroule, le conflit s’intensifie, le sus-
pense croît. La quatrième étape correspond à celle du point culminant, où le problème
est en voie d’être résolu. La dernière étape, celle de la dramatisation, coïncide avec la
résolution elle-même, alors que l’on présente la conclusion de l’aventure. En publicité,
cette conclusion doit permettre une bonne identification de la marque et inviter au
passage à l’action (en général, l’achat)6.
Chapitre 8 • Les tactiques de création 215
L’humour
Comme nous l’avons vu au chapitre 7, l’humour peut servir d’axe publicitaire principal,
mais il peut aussi donner plus de orce à des messages jouant sur un autre axe. Notons
ici que les pour et les contre du recours à l’humour, à titre de technique publicitaire,
s’apparentent à ceux qu’on lui attribue en tant qu’axe publicitaire.
La structure du message
L’eficacité d’une annonce publicitaire est en grande partie tributaire de la conception
même du message qui en constitue le ondement. À ce titre, le responsable d’une
campagne doit à la ois tenir compte du contenu et de la structure de ses messages.
La présente section porte justement sur la structure des messages, le choix de cette
structure constituant une décision de grande importance dans le cadre de la définition
d’une tactique de création.
D’ordinaire, une campagne publicitaire repose sur quelques arguments que l’on sou-
haite transmettre au public, afin d’atteindre aussi eficacement que possible des
objectis commerciaux bien définis. Or, des études approondies démontrent que la
structure et l’eficacité du message sont intimement liées. Ces études ont notamment
porté sur les efets induits par l’ordre de présentation des éléments constitutis de
l’annonce, la compréhension du message sur la base de ces éléments, la déduction
d’une conclusion avorable à la marque ainsi que la réutation possible des arguments
invoqués. Les rapports entre l’image et le texte composant le message ont également
ait l’objet d’études.
La persuasion se trouve au cœur de tout message publicitaire. C’est pourquoi il est si Tendance à se souvenir
important de réfléchir à l’ordre de présentation de ses arguments. Doit-on présenter les davantage de l’information
présentée au début d’un
arguments les plus importants au début, au milieu ou à la fin du message ? La recherche
message.
sur l’apprentissage et la mémoire révèle que l’on mémorise mieux les éléments présentés
au début ou à la fin que ceux présentés au milieu du message (voir la figure 8.1)7. Tout Effet de récence
communicateur devrait donc présenter ses arguments convaincants au début ou à la fin
Tendance à se souvenir
de son message, jamais au milieu. On mise sur l’efet de primauté lorsqu’on présente davantage de l’information
les arguments les plus convaincants en premier. On table sur l’efet de récence quand présentée à la fin d’un
on présente les meilleurs arguments en dernier. message.
FIGURE 8.1 Le rappel des arguments d’un message publicitaire selon leur ordre de présentation
Rappel
Ordre de présentation
216 PARTIE 3 • La construction du message
PERSPECTIVE
8.3 Comment vos yeux perçoivent-ils une annonce imprimée ?
L’un des objectifs poursuivis par les créatifs est de faciliter cez Watt Design Group, le cerveau umain est structuré et
le traitement de la publicité imprimée, qu’il s’agisse du programmé de façon à traiter les éléments d’information
degré d’attention ou des réponses obtenues, tant cognitives visuelle par ordre d’importance, depuis l’ensemble jusqu’aux
qu’émotionnelles. Pour s’assurer du succès de son message, le détails. Selon Kleefeld, ce principe s’avère essentiel à la
concepteur doit ainsi prêter une attention de tous les instants conception d’annonces qui retiennent l’attention et qui sont
aux stimuli perceptuels. Une étude de la National Gallery de bien comprises. La paternité de ce principe revient en fait à
Londres s’est intéressée à la façon dont nous percevons les Léonard de Vinci. La campagne de TELUS repose par exemple
œuvres d’art. Les résultats de l’étude s’avèrent plutôt étonnants. sur cette vision traditionnelle. La communication de la marque
Des opinions bien ancrées dans le domaine des arts visuels fait appel à un fond blanc ; les images colorées d’animaux ou
établissent que l’œil umain perçoit d’abord tout objet d’objets, d’une grande netteté et de bonne taille, favorisent
comme un ensemble, avant d’en analyser caque détail. Dans dans l’ordre la perception des couleurs, de la forme, puis du
le cadre de l’étude précitée, une tecnique de suivi du regard message publicitaire lui-même.
à l’infrarouge a cependant permis de démontrer le contraire. La question n’est donc toujours pas trancée, et d’autres
Ce serait, en effet, à partir des détails que la perception de études vont bon train. Supposons, un instant, que l’étude
l’ensemble d’un objet pourrait se concrétiser. de la National Gallery dise la vérité. Pouvez-vous imaginer
Certains publicitaires se montrent très sceptiques à ce à quel point l’univers de la publicité s’en trouverait
sujet. De l’avis de hans Kleefeld, directeur de la création transformé ?
Source : Adapté de Laey, Anita. (12 mars 2001). « Wat te Eye Sees », Marketing Magazine, p. 12-13.
Chapitre 8 • Les tactiques de création 217
Toujours selon ces études, une personne plus scolarisée préère en général tirer ses propres
conclusions et n’aime guère qu’on lui explique l’évidence. D’un autre côté, une conclusion
explicite peut s’avérer nécessaire lorsque le message s’adresse à un public moins scolarisé qui,
après avoir pris connaissance du message, est susceptible de aire des déductions erronées. Le
degré d’implication de l’audience envers le sujet abordé joue également un rôle important.
Un enjeu très personnel ou s’adressant à l’ego amène sans doute plus acilement le destina-
taire du message à tirer sa propre conclusion. À la condition que le niveau d’implication des
personnes à qui l’on s’adresse soit élevé, une publicité ouverte, c’est-à-dire sans conclusion
explicite, peut donc se montrer plus eficace que celle qui propose une conclusion précise9.
Un autre acteur à considérer a trait à la complexité du sujet abordé. Même un public
très scolarisé a parois besoin d’un coup de pouce lorsqu’il connaît peu le sujet abordé
par l’annonce. Une question se pose en outre ici : le but du message est-il d’enclencher
une action immédiate ou de produire des retombées à long terme ? Dans le premier cas,
le message devrait habituellement inclure une conclusion explicite. Cette stratégie est
courante pour des annonces politiques, en particulier à l’approche d’une élection. Dans
le second cas, il est possible d’opter pour un message plus ouvert, de açon à laisser la
chance au public de tirer ses propres conclusions.
Une conclusion claire, proposée à l’intérieur du message, permet de s’assurer que l’audience
comprend bien l’essence de celui-ci. Selon plusieurs publicitaires, touteois, permettre au
consommateur de ormuler ses propres conclusions a pour efet de donner plus de poids
aux arguments présentés. L’annonce présentée ci-dessous ofre un bon exemple de publi-
cité ouverte. Les questions qui y figurent nous invitent à soupeser les avantages d’un
ordinateur de marque réputée, telle que Hewlett-Packard, plutôt que de nous procurer,
pour un meilleur prix, un produit peut-être moins fiable, d’une marque obscure.
Texte et image exercent une grande influence sur le traitement du message publici-
taire14. L’illustration d’une annonce imprimée ou les scènes d’une publicité télévisée
permettent au consommateur d’associer certaines impressions ou émotions à la marque.
En revanche, l’attrait visuel de l’annonce publicitaire peut aussi atténuer son pou-
voir de persuasion, notamment lorsque les perceptions induites par l’image sont trop
distrayantes ou moins avorables que celles engendrées par les mots15. Il s’agit donc de
parvenir ici à préserver un certain équilibre.
Des images accompagnant un texte ont certainement une incidence sur le traitement
du message. Selon une étude récente, lorsque le texte ne permet pas de visualiser le pro-
duit ou ses avantages, l’image d’accompagnement améliore ainsi de açon significative
le taux de rappel des attributs du produit16.
On peut aussi emprunter une voie tout à ait diférente. C’est le cas lorsque la partie
visuelle choisie ne cadre pas avec le texte, allant même, dans certains cas, jusqu’à le
contredire. L’image ou la photo inattendue a alors pour efet de capter l’attention du
récepteur et de susciter la réflexion17. Cela peut sembler curieux ; pourtant, plusieurs
études confirment que la présence d’un élément visuel ne cadrant pas avec le texte
entraîne un taux de rappel supérieur et stimule le traitement de l’inormation présentée18.
Le gros titre attire l’œil et résume la fonction, comme l’avantage des produits ou services offerts.
Les types de lignes principales. Les diérents types de lignes ou de titres sont
légion. Leur choix dépend de plusieurs acteurs, dont la stratégie de création, la nature
du produit, le support publicitaire et d’autres éléments tels que l’illustration ou le corps
de l’annonce. Il est touteois possible de les classer en deux grandes catégories selon
Titre direct qu’ils sont directs ou indirects. Le titre direct va droit au but, afin d’inormer et d’intro-
Titre allant droit au but, duire le message. En général, un titre direct mise sur un avantage précis, ormule une
servant à introduire le promesse ou énonce une raison justifiant l’achat du produit ou le recours au service.
message et à informer
clairement le public à
Le titre indirect identifie le produit ou le service de manière implicite ; son but est
rejoindre. d’introduire une certaine ambiguïté. Sollicitant l’attention, l’intérêt et la curiosité, le titre
indirect incite le lecteur à prendre connaissance du corps de l’annonce, seul moyen pour
Titre indirect lui d’obtenir une réponse ou une explication à son interrogation de départ. Un titre indi-
Titre introduisant l’annonce rect peut prendre la orme d’une question, d’une provocation ou encore d’un jeu de mots.
d’un produit ou d’un service
Le titre indirect mise donc sur la curiosité pour inciter le lecteur à s’intéresser au corps
de manière implicite ou
ambiguë. de l’annonce et l’amener à comprendre la raison d’être du message. Cette tactique peut
se révéler plutôt risquée si le gros titre n’est pas assez accrocheur pour soulever l’intérêt.
Recourir à une illustration retenant l’attention permet souvent de contrer cette dificulté.
Sous-titre Le sous-titre
Titre secondaire d’une Un grand nombre de publicités sont uniquement coiées d’un titre principal, mais il en
publicité imprimée. existe d’autres qui comprennent aussi un ou plusieurs titres secondaires ou sous-titres.
Chapitre 8 • Les tactiques de création 221
En général, la taille du sous-titre est inérieure à celle du titre principal, mais supérieure
à celle du corps de l’annonce. Le sous-titre précède ou suit le titre principal ou est
inséré dans le corps de l’annonce.
Le sous-titre acilite la lecture, découpant les parties du corps de l’annonce et mettant
en évidence les principaux arguments de vente. Il accentue enfin le caractère persuasi
du gros titre, du thème ou du slogan publicitaire.
Le corps de l’annonce
Le corps d’une annonce comprend un certain nombre de phrases, groupées ou non en Corps d’une annonce
paragraphes. Bien qu’il soit au cœur de la publicité imprimée, le corps d’une annonce Texte comprenant un
est souvent négligé par l’audience. Le rédacteur se trouve alors devant un dilemme : le certain nombre de phrases,
corps de l’annonce doit en eet être à la ois assez long pour communiquer le message regroupées ou non en
et assez court pour maintenir l’intérêt. paragraphes.
Le corps d’une annonce exploite souvent des arguments ormulés dans le titre principal
et les sous-titres. La définition de son contenu dépend touteois de l’axe publicitaire ou
du mode de réalisation choisi. Ainsi, un texte contenant des données actuelles et des
renseignements pratiques est souvent associé à un axe de communication rationnel. Un
axe émotionnel, à l’inverse, s’accompagne en général d’une histoire ou d’une situation
dans laquelle le produit est mis en évidence.
Nous l’avons dit, le corps d’une annonce est onction de l’axe publicitaire et du mode
de réalisation retenus – comparaison, démonstration, humour, dramatisation, etc. C’est
au rédacteur de décider du style d’écriture allant de pair avec l’axe. Ce style doit bien
sûr s’accorder avec la stratégie de création et se montrer d’une grande eficacité.
La mise en pages
Si chaque élément composant une publicité imprimée a son importance, c’est
l’agencement de ces éléments qui est primordial. La mise en pages correspond à la Mise en pages
composition d’une publicité, c’est-à-dire au positionnement du titre principal, des sous- Disposition physique des
titres, du corps de l’annonce, des illustrations et de tout autre élément. Conormément éléments d’une publicité,
aux indications ournies par la maquette, la mise en pages précise la position de chaque entre autres le titre
élément et guide, dans une certaine mesure, les responsables du projet. Elle permet par principal, les sous-titres,
exemple au rédacteur de déterminer la longueur du texte à rédiger. De même, elle peut le corps de l’annonce,
les illustrations et tout
orienter le directeur artistique quant au type et au ormat de photos à privilégier. La élément associé à l’identité
plupart du temps, l’agence présente au préalable ces idées de mise en pages au client visuelle.
sous orme de projets afn que celui-ci puisse exprimer son avis.
222 PARTIE 3 • La construction du message
L’image
Les éléments visuels d’une publicité télévisée correspondent ni plus ni moins au
contenu qu’observe le téléspectateur. Le succès de l’annonce publicitaire repose sur leur
heureux mariage. En général, la partie visuelle occupe donc une place prépondérante
dans ce type de publicité ; c’est en eet à elle que revient la charge d’attirer l’attention
et de communiquer une idée ou un message. La présentation du produit, la séquence
des actions, le décor, les acteurs ou les personnages qui figurent dans la publicité ont
en conséquence tous l’objet de choix mûrement réfléchis. C’est aussi le cas de l’éclai-
rage, des éléments graphiques, des couleurs et des symboles d’identification. Faire en
sorte que le produit et les acteurs apparaissent sous leur meilleur jour peut engendrer
des rais de production aramineux. Pionnier en la matière, et afin d’attirer de nou-
veaux consommateurs plus jeunes, le abricant de la margarine Becel a ait appel il y
a quelques années à une approche privilégiant l’authenticité, peu coûteuse, mais très
eficace. Le tournage s’est ait à l’aide d’une pellicule de 35 mm, sans éclairage, sans
décor, à l’extérieur, avec bruits de ond, sans acteurs proessionnels, sans costume ni
maquillage. Pour renorcer le positionnement de la marque, on a eu la bonne idée
de placer des contenants de margarine Becel à plusieurs endroits rappelant que le
produit avorise un mode de vie plus sain. L’un des contenants, par exemple, a été
placé entre les portes d’un ascenseur pour orcer ses occupants à emprunter l’escalier.
Les dirigeants du siège social situé à Amsterdam ont été si impressionnés par cette
approche et par le résultat obtenu qu’ils ont décidé d’exploiter cette idée de réalisation
à un niveau mondial21.
Le son
La partie son de la publicité télévisée regroupe les voix, la musique et les eets
sonores. La voix peut être celle d’un porte-parole ou être le ruit d’une conversation
Chapitre 8 • Les tactiques de création 223
entre plusieurs personnages. Parois, la partie son se limite à une voix hors champ ; la Voix hors champ
voix hors champ est la voix d’un narrateur ou d’une autre personne qui n’apparaît pas Voix d’un narrateur ou
à l’écran. Les grands annonceurs ont ainsi souvent appel à des personnalités connues d’une autre personne qui
dont la voix est distinctive22. n’apparaît pas à l’écran.
La planifcation
et la production
de publicités télévisées
Tout publicitaire reconnaît aujour-
d’hui qu’il doit aire plus que par-
ler du produit, le montrer ou le
comparer à d’autres produits ou
services. La publicité télévisée doit
se démarquer et retenir l’attention
du téléspectateur.
Cette image publicitaire, réalisée par Olivier Staub, a été considérée comme l’une
des meilleures de la décennie par Luerzer’s Archive, un beau succès pour l’agence
La planication et la production
québécoise PALM + HAVAS. des publicités télévisées sont orien-
tées vers l’atteinte de cet objecti,
de la rédaction du synopsis à l’étape de la postproduction. Une tâche souvent difcile,
compte tenu des coûts engagés et de la multiplicité des intervenants pour ce type
d’annonces.
La planifcation d’une publicité télévisée. Les éléments qui composent une
Synopsis publicité télévisée sont d’ordinaire présentés sous la orme d’un synopsis. Le synopsis
Résumé écrit des éléments consiste en un résumé écrit du contenu visuel de la publicité. Il en détaille aussi les élé-
de contenu visuel et ments sonores – voix, musique et eets. La partie visuelle du synopsis précise les plans
sonore d’une publicité. photo, soit les mouvements et les angles des caméras, le découpage des scènes, les tran-
sitions et tout autre élément visuel important. Enfin, le synopsis précise l’arrimage de la
partie visuelle et de la partie sonore.
Une ois le synopsis de base conçu, le réalisateur et le directeur artistique travaillent
au scénarimage. Le scénarimage consiste en une série d’esquisses des diverses scènes
assorties de descriptions des eets sonores qui accompagnent chacune d’elles. Il donne
ainsi une bonne idée de la publicité sous sa orme définitive. Dans certains cas, une ani-
matique sera requise en vue d’une présentation au client ou d’un prétest. L’animatique
est une vidéo simple accompagnée d’une bande sonore.
La production d’une publicité télévisée. Lorsque le client a approuvé le scénarimage,
l’agence se consacre à la production du message publicitaire, qui compte trois étapes :
1. la préproduction : ensemble des activités précédant l’enregistrement du message
publicitaire ;
2. la production : période de tournage du message ;
3. la postproduction : ensemble des activités aisant suite au tournage.
La figure 8.2 présente les activités propres à chaque étape. Il est ici crucial de souligner
l’importance pour le client de revoir et d’approuver, au préalable, la stratégie de création
et certains choix techniques concernant la production du message.
Chapitre 8 • Les tactiques de création 225
Rationnel Émotionnel
Forte 1. Stratégie informative 2. Stratégie affective
implication (fondée sur la réflexion) (fondée sur les sentiments)
Automobile, maison, ameublement et nouveaux Bijoux, produits de beauté, vêtements mode et
produits motocyclettes
Modèle : apprendre-éprouver-agir Modèle : éprouver-apprendre-agir
Répercussions possibles Répercussions possibles
Médias : texte étoffé, supports crédibles Médias : annonce grand format, images puissantes
Tactique de création : information précise, Tactique de création : réalisation puissante,
démonstration impact
Décision à
forte implication
Décision à
faible implication
sous le sens. Certaines publicités, ortement axées sur la peur, nous ont ainsi souvent
réfléchir. L’annonce publicitaire réalisée dans le cadre d’une campagne de prévention
du sida, présentée au chapitre 7, en constitue un exemple éloquent.
Le modèle de Rossiter et Percy permet donc de fixer des balises relatives aux tactiques
de création qui acilitent le dosage des éléments composant une annonce en onction
des réactions cognitives et émotionnelles attendues et de modeler en définitive l’atti-
tude envers la marque. Du côté des émotions, on doit prendre garde à la manière
dont l’argument, ou mobile, est présenté ou véhiculé. Il s’agit alors de tenir compte de
l’authenticité du mobile aux yeux de l’audience et de son appréciation de l’annonce.
Il est par la suite nécessaire d’analyser la réaction de cette audience en regard de l’axe
de réalisation choisi. Sur le plan de l’inormation, l’importance de la cohérence entre
le positionnement de la marque et ses avantages est enfn à souligner.
En général, l’authenticité de la publicité et la réceptivité des consommateurs à l’égard
de celle-ci sont tributaires de la conception même de l’annonce. Il existe donc un
rapport direct entre le mode de réalisation de l’annonce et les décisions tactiques de
création dont il est question dans ce chapitre. La promesse de l’annonce ne peut être
dissociée de la structure du message, celle-ci permettant de l’expliquer en détail. Nous
nous concentrerons ainsi à présent sur les tactiques de création basées sur le modèle
de Rossiter et Percy.
Les tactiques de création informationnelles en situation de faible implication.
La promesse publicitaire visant à influer sur l’attitude de l’audience choisie, sur la
base d’un mode de persuasion inormationnel en situation de aible implication, doit
énoncer clairement les avantages ou les bénéfices de la marque, tout en s’appuyant
sur un mode de réalisation inhabituel (voir le tableau 8.2). L’intention première est
de convaincre les personnes que l’on désire rejoindre d’établir un lien clair entre la
marque, ses avantages et la catégorie de produits. L’émotion que tente de susciter
la publicité importe alors peu.
Résumé
Dès que la stratégie de création qui oriente la campagne publi- un positionnement distinctif de la marque avec l’atteinte des
citaire est définie, il est important de s’attarder aux tactiques objectifs de communication.
qui permettent d’améliorer le traitement cognitif et émotion-
nel du message lors de sa conception et de sa mise en œuvre. La conception du message publicitaire constitue un important volet
Dans cette perspective, des décisions d’importance s’imposent du processus de communication. Il existe de nombreuses possibili-
avant l’élaboration de la tactique de création : le choix du mode tés quant à la structuration du message. On peut notamment jouer
de réalisation et de la structure du message, ainsi que des élé- sur l’ordre de présentation des arguments, la conclusion, le sens du
ments de communication visuels et sonores. message, la réfutation ou les éléments verbaux et visuels.
Le mode de réalisation fait référence à la manière dont l’axe Un concepteur de publicités imprimées et télévisées se doit de
publicitaire est présenté dans le message. Parmi les modes de cerner certains enjeux tactiques. La publicité imprimée com-
réalisation répandus, celui qui est choisi doit parvenir à concilier porte notamment un titre principal, un corps d’annonce et des
234 PARTIE 3 • La construction du message
illustrations, le tout présenté selon une mise en pages précise. l’audience recherchée tient une place prépondérante au
Quant à la publicité télévisée, sa création comprend la prise en moment de décider du mode de réalisation du message, de sa
compte d’éléments visuels et sonores qui lui sont propres ; divers structure et de sa conception.
éléments sont aussi à considérer au moment de sa planification
Les créatifs déterminent la stratégie et les tactiques de création
et de sa production. Les choix faits pour l’ensemble de ces élé-
à partir de données principalement fournies par l’annonceur.
ments dépendent de décisions plus globales prises lors de la
Celui-ci doit également revoir, évaluer et approuver la démarche
définition de la démarche de création et de communication.
proposée avant que la publicité entre en production. Dans ce
Une structure définie permet aux créatifs et aux gestionnaires cadre, l’ensemble des intervenants peut se fonder sur plusieurs
du marketing d’arrêter des décisions opportunes en fonction critères solides et éprouvés afin d’évaluer les messages publici-
des tactiques de création. La considération de l’attitude de taires et d’en approuver la réalisation.
Mots clés
Questions de discussion
1. Discutez de la différence entre un axe publicitaire et un un ou plusieurs objectifs que l’on peut articuler à la fois
mode de réalisation créatif. Pourquoi importe-t-il d’établir autour d’un axe émotionnel et d’un axe rationnel ?
cette distinction ?
5. Qu’entend-on par message univoque et message non
2. Expliquez en quoi la technique de dramatisation publicitaire univoque ? Pourquoi un gestionnaire du marketing recour-
pourrait servir à annoncer les produits suivants : une bière, un rait-il à un message non univoque ?
téléphone cellulaire, des meubles, une compagnie aérienne.
6. Discutez du rôle de la musique dans la publicité. Pourquoi
3. Pourquoi les publicitaires chargés de vanter les mérites de des sociétés telles que Intel et TELUS misent-elles beau-
produits électroniques grand public s’appuient-ils souvent coup sur la trame sonore de leurs annonces ?
sur la représentation d’une tranche de vie ?
7. En quoi les tactiques de création se ressemblent-elles et
4. Déterminez les mobiles pouvant servir de fondement à un diffèrent-elles selon les quatre cellules de la matrice ou du
axe publicitaire rationnel et à un axe émotionnel. Existe-t-il modèle de Rossiter et Percy ?
Partie
La communication
4
du message
Mise en situation
La stratégie médias en mutation
Il n’y a pas de doute, les changements drastiques qui ont cours dans la sphère numérique
sont en train de bouleverser le monde des médias. Alors que les revenus publicitaires
générés par Internet en 2002 représentaient moins de 2 % des revenus de l’ensemble
des médias, le réseau mondial accapare aujourd’hui plus de 18 % de ces mêmes revenus.
En d’autres mots, les annonceurs transèrent de plus en plus leur budget de com-
munication afecté aux médias traditionnels vers des médias non traditionnels. Ce
phénomène oblige les annonceurs à redénir la açon de concevoir la stratégie médias.
La rme de recherche Forrester, spécialisée dans la recherche dans Internet, propose
un moyen simple de classer et de hiérarchiser toutes les options de médias qui s’ofrent
aux annonceurs. Elle suggère de distinguer les médias que l’on achète, ceux que l’on
détient et ceux que l’on conquiert.
Chapitre 9 • Les décisions relatives aux tactiques et à la stratégie médias 237
L
e gestionnaire du marketing doit avoir une paraite connaissance des possibilités
médiatiques qui s’orent à lui. Les nouveaux médias, en constante évolution,
compliquent l’élaboration du plan médias. La recherche d’une combinaison
optimale des médias et des supports qui répond aux impératis de la stratégie de com-
munication n’est pas simple. Le premier objecti du plan médias est de joindre le public
visé de la manière la plus eficace et la plus rentable qui soit.
238 PARTIE 4 • La communication du message
Dans le présent chapitre, nous examinerons les tenants et les aboutissants du plan
médias, les enjeux du budget médias ainsi que les décisions relatives aux tactiques et à
la stratégie médias. Les prochains chapitres seront pour nous l’occasion d’examiner et
de passer en revue les attraits et les aiblesses des diférents médias.
Le plan médias
L’établissement d’un plan médias n’est pas une mince tâche. Quels médias choisir ?
Des médias de masse tels que la télévision, la radio, les journaux et les magazines (et
les choix possibles au sein de chaque catégorie) ? Doit-on envisager des médias hors
domicile tels que l’afichage urbain et routier, la publicité sur les véhicules de transport
et les babillards électroniques (voir le tableau 9.1) ? Est-il pertinent de aire appel à des
Plan médias médias d’appoint tels que la publicité directe, les médias interactis, la publicité par
Document comprenant l’objet et la publicité sur le lieu de vente ?
des objectifs médias, ainsi
que des stratégies et des Si, de prime abord, les possibilités semblent plutôt simples, il en est rarement ainsi.
tactiques médias. La complexité de la tâche de la personne chargée d’élaborer un plan médias tient en
TABLEAU 9.1 Des données sur le marché canadien : revenu net provenant de la publicité
Revenu net provenant de la publicité selon chaque média (en millions de dollars)
Média 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Télévision Total 2 593 2 827 2 964 3 014 3 241 3 299 3 392 3 103 3 390 3 552
Conventionnelle 2 066 2 203 2 237 2 226 2 335 2 326 2 345 2 084 2 262 2 302
Spécialisée 509 607 708 769 882 948 1 026 1 001 1 112 1 233
Publireportage 18 17 18 19 24 24 22 19 16 17
Quotidiens* Total 2 510 2 529 2 611 2 659 2 635 2 572 2 489 2 030 2 102 1 971
Hebdomadaires Total 854 909 961 1 016 1 094 1 154 1 211 1 186 1 147 1 170
Radio Total 1 080 1 171 1 209 1 316 1 391 1 468 1 558 1 469 1 517 1575
Magazines grand public Total 558 610 647 665 682 718 692 590 606 593
Hors domicile Total 273 284 302 344 370 422 463 416 482 485
Catalogue /Publipostage Total 1 285 1 383 1 490 1 532 1 608 1 595 1 542 1 270 1 313 1 243
Internet Total 176 237 364 562 900 1 241 1 602 1 822 2 232 2 593
Pages jaunes Total 1 008 1 016 1 048 1 068 1 058 1 033 1 000 815 844 791
Divers Total 403 441 467 480 493 519 500 426 438 428
Total publicité Total 10 740 11 407 12 064 12 656 13 472 14 019 14 448 13 129 14 071 14 401
partie à la nature même des médias. Mieux que tout autre média, la télévision allie le Objectif médias
son à l’image, ce que ne peuvent ofrir les autres médias. Les magazines, de leur côté, Objectif que xe
véhiculent davantage d’inormation et présentent un message beaucoup plus durable l’annonceur en fonction
au consommateur potentiel. Les journaux, la publicité extérieure, les médias directs des médias retenus dans le
contexte d’une campagne
et tous les autres médias ofrent des avantages qui leur sont propres. Quant au réseau publicitaire.
Internet, il possède plusieurs atouts, à l’image des autres médias, mais ses possibilités
se révèlent plutôt limitées. Le gestionnaire du marketing doit analyser les caractéris- Stratégie médias
tiques de chaque avenue et une multitude d’autres acteurs. Le processus se complexifie Plan d’action en vue
lorsqu’il doit choisir entre diverses possibilités au sein d’un même média. d’atteindre les objectifs
médias énoncés, par
Le plan médias permet de communiquer un message à l’acheteur potentiel ou à l’utili- exemple la combinaison
sateur d’un produit ou d’une marque. On perçoit le plan médias comme un processus, des médias qui permettra
de joindre le public visé,
c’est-à-dire que les décisions prises à un certain stade peuvent être modifiées ou aban- les critères d’allocation du
données au fil du temps. Le plan médias guide la sélection des médias ; il comprend budget consacré aux médias
des objectifs médias, la stratégie médias et les tactiques médias. et le calendrier de publicité.
Le média ait réérence à une catégorie de supports de communication dont les médias Tactique médias
de difusion (télévision et radio), les imprimés (journaux et magazines), la publicité Décisions concernant le
directe, la publicité extérieure et d’autres médias d’appoint qui permettent de joindre un choix des médias et des
public déterminé. Le support publicitaire est un véhicule précis au sein d’une catégorie supports publicitaires
de médias. Le magazine L’Actualité et l’émission Le Banquier, par exemple, consistent ainsi que du calendrier
d’utilisation des médias.
respectivement en un support imprimé et en un support de télédifusion. Comme nous
le verrons dans les prochains chapitres, chaque support possède des caractéristiques, Média
des orces et des aiblesses relatives. Catégorie de supports
Notre présentation sur la stratégie médias portera sur trois grands concepts : la portée, publicitaires comprenant
les médias de diffusion
la couverture et la réquence. La portée consiste en le total des membres d’une audience (télévision et radio), les
exposés au moins une ois à un support publicitaire pour une durée de réérence don- imprimés (journaux et
née. La couverture ait réérence au public susceptible de recevoir le message par le magazines), la publicité
directe, la publicité
biais d’un support. On parle de couverture par rapport à une audience potentielle, alors extérieure et autres médias
que la portée renvoie au public joint. (Cette distinction vous semblera plus évidente d’appoint permettant de
dans les pages qui suivent.) Enfin, la fréquence a trait au nombre d’expositions d’un joindre un public particulier.
récepteur à un support pour une durée de réérence donnée.
Support publicitaire
Support promotionnel
L’élaboration du plan médias servant à véhiculer un
message publicitaire.
Le plan médias permet de déterminer les meilleurs moyens de communiquer le mes-
sage de l’annonceur au consommateur. Au sens le plus élémentaire, ce plan sert à Portée
rechercher la combinaison optimale des médias et des supports, celle qui permet au Nombre total de membres
gestionnaire du marketing de communiquer son message au plus grand nombre de d’une audience exposés au
consommateurs potentiels, de la manière la plus eficace possible et au meilleur coût moins une fois à un support
publicitaire pour une durée
qui soit. La figure 9.1, à la page suivante, énumère les activités nécessaires à l’élaboration de référence donnée.
du plan médias et les raisons d’être de chacune.
Couverture
L’élaboration du plan médias motive une démarche similaire à celle du processus de
planification de la CMI présenté au chapitre 1, sau qu’il s’agit ici de déterminer Public susceptible de
recevoir un message par le
le meilleur moyen de communiquer le message. En général, le plan médias se compose biais d’un support.
d’un court volet énonçant les objectis médias et d’une explication justifiant la
stratégie et les tactiques médias adoptées. Fréquence
La majorité des plans médias sont rédigés sur une base annuelle. Les publi- Nombre d’expositions
d’un récepteur à un
citaires, touteois, estiment nécessaire de modifier leurs objectis et leurs support pour une durée de
stratégies au besoin, en raison de l’environnement externe, en constante mutation. référence donnée.
240 PARTIE 4 • La communication du message
LA STRATÉGIE MÉDIAS
Objectif : présenter les objectifs médias sous forme de directives générales qui guideront le choix et l’utilisation
des médias du responsable du plan médias. On devra opter pour les meilleures stratégies de rechange.
Tout bon plan médias requiert une part de souplesse. Autrement, l’entreprise pour-
rait passer à côté de certaines occasions ou être incapable de riposter à de nouvelles
menaces du marché. Une dose de fexibilité se révèle donc indispensable dans les
situations suivantes :
• Les occasions. Le publicitaire désire parois tirer profit de nouvelles occasions.
Il peut décider, par exemple, de réaecter une partie du budget de publicité d’un
média à une émission de télévision populaire.
• Les menaces du marché. Des acteurs externes peuvent menacer une entreprise
et l’obliger à revoir sa stratégie médias. Un concurrent, par exemple, modifiera sa
stratégie médias afin de profiter d’un avantage concurrentiel. À déaut de réagir
à cette nouvelle situation, l’entreprise pourrait éprouver des ennuis.
• La disponibilité d’un média. Un média ou un support publicitaire peut ne pas être
disponible ou capable de joindre le public visé. On trouve des zones géographiques
que certains médias n’atteignent toujours pas. Dans ce cas, l’entreprise doit envisager
d’autres médias.
• Les changements des supports. Toute modification touchant un support publicitaire
peut exiger un changement de cap du côté de la stratégie médias. Toute baisse de
cote d’écoute ou tout changement de contenu éditorial contraint le publicitaire à aire
appel à d’autres émissions ou imprimés.
Le manque d’information
Bien qu’il existe une quantité impressionnante de données sur les marchés et les médias,
souvent, le responsable de la planifcation médias ne dispose pas de tous les renseigne-
ments nécessaires à l’élaboration de son plan médias. Certaines données ne sont pas
mesurées, soit parce qu’elles ne peuvent l’être, soit parce que leur évaluation se révèle
trop coûteuse. Par exemple, des mesures continues des audiences des stations de radio
ont beau exister, seules les mesures périodiques sont publiées en raison de contraintes
découlant de la taille de l’échantillon et des coûts.
La période des mesures de l’audience pose aussi un problème, certaines n’étant possibles
Période de grand qu’à des moments précis de l’année. Les données obtenues pendant les périodes de
sondage grand sondage de évrier-avril et octobre-novembre, par exemple, seront tenues pour
Période de programmation acquises au cours des mois suivants, de sorte que les décisions entourant la planification
correspondant aux médias seront prises en onction de données antérieures qui ne refléteront pas
périodes intensives nécessairement les comportements actuels. Songeons à la planification de la publicité
d’évaluation des sociétés
télévisée à l’automne. Aucune donnée sur les cotes d’écoute n’existe quant aux nouvelles
de sondage servant
à mesurer les audiences émissions. L’inormation provenant des émissions diusées pendant la période estivale
et à xer les tarifs ne révèle sans doute rien de leurs cotes d’écoute automnales, car les téléspectateurs sont
publicitaires. d’ordinaire moins nombreux en été. Bien qu’ils puissent regarder ces émissions avant leur
diusion, les publicitaires ne disposent d’aucune donnée concernant leurs cotes d’écoute.
Le manque d’inormation pose un problème encore plus grand au petit annonceur,
car il n’a pas toujours les moyens d’acheter l’inormation dont il a besoin. En consé-
quence, ses décisions sont souvent ondées sur des données périmées ou sur celles que
lui ournissent les médias.
Le budget médias
Nous l’avons dit, le plan médias doit contribuer à la réalisation des objectifs de com-
munication, notamment en ce qui concerne la notoriété de la marque et l’attitude
envers celle-ci. Les objectifs de communication et les objectifs médias constituent un
PERSPECTIVE
9.1 Hurler ou chuchoter ?
Ainsi, pour lancer sa collection City, plutôt que de se
contenter d’un déploiement traditionnel, Mexx a préféré le
beau risque d’une vitrine mobile qui traversait les lieux et
les centres d’intérêt de ses consommateurs, sans parler des
points de vente. La marque à nu, le produit sans détour, et
sans le tremplin d’une campagne en bonne et due forme. On
aime ou pas. La vitrine, elle, existe et devient même prétexte
à d’autres actions d’exploitation marketing !
Bien sûr, la solution Mexx ne sera pas celle d’un autre annonceur.
Chaque cas est différent, mais la rigueur qui mène aux meilleurs
choix est la même. Plus que jamais, un bon plan médias
Mille messages, deux mille messages, cinq mille messages… fait appel à toute la connaissance de l’architecte qui en conçoit et
Peu importe le nombre exact de messages que reçoit en structure l’assemblage. Maximiser chaque outil pour optimiser
chaque jour le consommateur moyen, on sait que c’est un l’ensemble. Comme dans un orchestre, chaque instrument doit
chiffre imposant qui reflète l’omniprésence des supports de claironner, mais c’est l’ensemble qui doit rayonner.
communication : de la télévision au support à vélo, en passant Mal conçu et mal assemblé, le dispositif médias ne résistera
par la bannière Web et l’encart dans un quotidien. Tout est pas à la pression médias des concurrents ni à l’indifférence
prétexte. Tout communique. Plus que jamais, « The medium des consommateurs. Concurrents directs, concurrents
is the message », et une multitude de nouveaux médias indirects. Toutes les campagnes hurlent en même temps.
n’existent que pour et par la pub. Principale source de revenus Faut-il, nous aussi, crier plus fort ou crier mieux ? Est-ce ce
des médias de contenu tels que quotidiens, radio et télévision, qui fait dire à une grande agence créative américaine dans
la pub est aussi la seule raison d’être de l’afchage. sa philosophie de création : « A sharper nail is often more
Tout est prétexte à la pub, car les modes de vie et de pensée valuable than a heavier hammer » ?
des consommateurs ont changé : de sédentaire à mobile, Dominer le bruit publicitaire n’est plus simplement une
de prévisible à imprévisible, d’homogène à hétéroclite. Par question de poids médias. Le poids est une composante
conséquent, la solution médias unique, qui répondait à une importante, voire nécessaire. Mais il n’est plus seul garant du
vaste gamme de problèmes de marketing, n’existe plus. succès. Encore faut-il optimiser l’utilisation de ce poids. Deux
Il n’y a donc plus un seul plan médias, encore moins un visions se confrontent : concentration versus dispersion.
plan médias idéal. Et aucun plan ne peut désormais reposer Avant même l’invention de la publicité, un certain Ebbinghaus,
uniquement sur l’utilisation traditionnelle et éprouvée des psychologue de l’apprentissage, établissait dès 1885 la nécessité
médias de masse conventionnels. de la répétition. Pas d’apprentissage sans mémorisation, pas
Il n’y a pas, non plus, une seule solution médias, mais de mémorisation sans répétition. La fréquence est donc née
plusieurs solutions qui répondent toutes à la problématique. avant la portée. Cent dix ans plus tard, en 1995, le concept
Un problème, plusieurs solutions : laquelle choisir ? même du seuil critique de répétition est remis en question par
Plus que jamais, tout est question de choix. Élaborer les Jones. « Une seule exposition est sufsante. » Contradictoires ou
meilleures stratégies, c’est faire des choix. Souvent difciles, complémentaires, ces deux visions ?
parfois appuyés par de la recherche, mais tout aussi souvent Maximiser le rendement, c’est savoir faire les meilleurs choix
par l’instinct, le jugement et l’expérience du stratège. dans l’éventail des médias et des moyens disponibles. C’est
Il n’est pas de mauvais médias, seulement des médias mal aussi savoir comment faire appel aux théories sur l’impact
utilisés, et dans un univers d’abondance médias, le stratège et ajuster le volume pour se faire remarquer dans l’univers
devra choisir entre trop de bons médias. C’est la rançon de la des 5 000 messages. C’est nalement laisser son expérience
fragmentation. Pour en proter, il faut sortir des sentiers battus. conjuguer rigueur et créativité.
Source : Arthur, Pierre. (s.d.) Hurler ou chuchoter ?, [En ligne], www.aapq.ca/media/pdf/DESS_2.pdf (Page consultée le 1er février 2013). Texte reproduit
avec l’autorisation de l’auteur.
Pierre Arthur est directeur principal, recherche et marketing au quotidien La Presse et chargé de cours médias au programme de D.E.S.S. en
communication marketing à HEC Montréal.
244 PARTIE 4 • La communication du message
Ventes (en $)
f(P) = Ventes
P = Dépenses de publicité
Frais fixes
de la
publicité A
Publicité (en $)
Profit = Mf(P) − P
L’analyse marginale semble logique sur le plan intuiti. Quelques aiblesses limitent
cependant son utilité : croire que les ventes enregistrées découlent directement
des sommes consacrées à la publicité, et que leurs retombées peuvent être mesu-
rées, constitue l’une de ces aiblesses ; penser que seule la publicité est à l’origine des
ventes enregistrées en est une autre. Étudions de plus près chacune de ces croyances.
1. Les ventes enregistrées découlent directement des sommes consacrées
à la publicité. Nous l’avons dit, le publicitaire doit fixer des objectis de
communication susceptibles de contribuer à la réalisation des objectis
commerciaux dans leur ensemble, bien qu’ils puissent être diférents. Cette
stratégie s’explique en partie parce qu’il est souvent ardu, voire impossible,
de déterminer les retombées de la publicité sur les ventes. Lors d’études
qui se ondaient sur les ventes comme mesure directe, il s’est avéré presque
impossible d’établir l’apport de la publicité 1. Par conséquent, il serait tendan-
cieux de tenter de démontrer que la taille du budget a une incidence directe
sur les ventes d’un produit. Il serait plus logique d’étudier les efets des
budgets alloués à chaque outil de communication sur l’atteinte des objectis
de communication de chacun.
2. Seule la publicité est à l’origine des ventes. Cette croyance ait fi des autres
éléments du marketing mix, soit le prix, le produit et le circuit de distribution,
qui contribuent à la prospérité de l’entreprise. Des acteurs environnementaux ont
aussi une incidence sur les ventes, laissant croire que la publicité était ou n’était
pas eficace, alors que d’autres acteurs ont contribué ou nui à l’atteinte des objectis.
Les modèles de la fonction de réponse à la publicité
Pourquoi la courbe des ventes de la figure 9.2 afiche-t-elle une saturation des
ventes, alors que les activités publicitaires continuent de s’intensifier ? Le rapport
246 PARTIE 4 • La communication du message
entre la publicité et les ventes a ait l’objet d’un nombre élevé d’études et de
discussions visant à déterminer la orme de la onction de réponse des ventes
à la publicité.
Presque tous les publicitaires se rangent derrière l’un ou l’autre des deux modèles de la
onction de réponse des ventes à la publicité, soit la onction de réponse concave vers
le bas, ou la onction de réponse en orme de S.
La fonction de réponse concave vers le bas. Après avoir consulté plus d’une
centaine d’études traitant des efets de la publicité sur les ventes d’une entreprise,
les chercheurs Julian Simon et Johan Arndt ont conclu que les retombées des bud-
gets de publicité respectent la loi microéconomique des rendements décroissants2.
Comme l’illustre la figure 9.3a, l’impact de la publicité sur les ventes décroît à mesure
que le budget consacré à la publicité augmente. La logique qui sous-tend cette loi
veut que la personne la plus susceptible d’acheter un produit agisse dès les premières
expositions au message ; celle qui est le moins susceptible d’acheter a peu de chances
de changer d’idée après y avoir été exposée. Chez l’acheteur potentiel, chaque difu-
sion supplémentaire apportera peu ou pas d’inormation qui influera sur sa décision.
Fonction de réponse Par conséquent, en vertu de la fonction de réponse concave vers le bas, les efets de la
concave vers le bas publicité s’atténueront rapidement.
Modèle selon lequel
La fonction de réponse en forme de S. De nombreux responsables de la publi-
l’impact de la publicité sur
les ventes décroît à mesure cité ont appel à la fonction de réponse en forme de S pour déterminer leur
que le budget consacré à budget publicitaire, comme l’illustre la figure 9.3b. Selon ce modèle, les dépenses
la publicité augmente. initiales du budget de publicité ont peu d’incidence, comme l’indique la courbe
plutôt aplatie de la plage A. Après qu’un certain niveau budgétaire a été atteint
Fonction de réponse (le début de la plage B), les activités publicitaires commencent à porter des ruits,
en forme de S
à mesure que l’accroissement des dépenses se traduit par une hausse des ventes.
Modèle selon lequel les Ce gain supplémentaire est touteois de courte durée, car au début de la plage C,
dépenses initiales d’un
les dépenses supplémentaires génèrent peu de ventes additionnelles, voire
budget de publicité ont
peu d’incidence sur les aucune. En vertu de ce modèle, le budget de publicité modeste a peu d’efet sur
ventes. les ventes. À l’opposé, une hausse budgétaire n’est pas garante de ventes supé-
rieures. Les sommes que l’on ajoute au-delà de la plage B ont très peu d’efet sur
les ventes et, pour une bonne part, peuvent être considérées comme un gaspillage.
Ventes Ventes
TABLEAU 9.2 Les facteurs ayant une incidence sur les budgets de publicité
Les conclusions de cette étude s’avèrent intéressantes, mais limitées, car elles s’appuient
sur des données qui correspondent au pourcentage des ventes attribué à la publicité
et aux acteurs qui ont une incidence sur ces ratios. Comme nous le verrons plus loin
dans ce chapitre, la méthode de budgétisation ondée sur le pourcentage des ventes
comporte des aiblesses inhérentes, car elle ne permet pas de déterminer la causa-
lité entre la publicité et les ventes. Par conséquent, nous sommes dans l’impossibilité
d’établir si la situation se trouve à l’origine du rapport publicité-ventes ou si c’est le
contraire. Bien qu’il aille tenir compte de ces acteurs au moment de dresser le budget,
ceux-ci ne devront pas être les seuls déterminants à partir desquels on envisagera une
augmentation ou une réduction des dépenses.
Selon Jones, trois facteurs expliquent ce changement. En premier lieu, les nouvelles
marques profitent en général d’un soutien publicitaire supérieur à la moyenne. En
deuxième lieu, lorsqu’une marque bien établie parvient à maturité, on réduit souvent
son soutien publicitaire. Enfin, il existe une économie d’échelle publicitaire en vertu
de laquelle la publicité profite davantage aux marques établies, de sorte que l’on peut
leur consacrer moins d’argent. Jones conclut qu’il est possible de réduire les dépenses
publicitaires des marques les plus importantes, tout en conservant leur part de mar-
ché. Par contre, pour maintenir la part de marché de marques moins importantes,
on accroîtra les dépenses publicitaires de façon que leur part de voix publicitaire soit
proportionnellement plus élevée que leur part de marché.
James Schroer a examiné les dépenses publicitaires en vue d’accroître la part de marché.
Son analyse suggère ce qui suit :
• Segmenter les marchés en s’intéressant surtout à ceux où la concurrence se révèle
faible ou éviter de faire appel à une formule unique à l’échelle nationale au moment
de répartir le budget de publicité
• Déterminer la position des concurrents par rapport aux coûts (quand on ne
dispose d’aucun avantage en ce qui concerne les coûts, il est peu probable que
l’on puisse maintenir des dépenses publicitaires élevées assez longtemps pour se
permettre d’accroître la part de marché de la marque)
• Résister à l’appât des bénéfices à court terme découlant de compressions du budget
de publicité
• Envisager des stratégies de créneau plutôt que de s’engager dans des guerres à long
terme pour obtenir une position de leader sur l’ensemble du marché
La figure 9.4 illustre les suggestions de Schroer en vue d’établir les priorités budgétaires
sur divers marchés.
Les économies d’échelle en publicité. Selon quelques études, l’entreprise et
la marque qui disposent d’une grande part de marché jouissent d’un avantage
par rapport à leurs concurrents moins importants. Par conséquent, l’entreprise
est en mesure d’investir moins en publicité et profite d’un rendement plus
avantageux 6. L’entreprise qui mise beaucoup sur la publicité est susceptible de
conserver une part de voix publicitaires moindre par rapport à sa part de marché,
car elle obtient de meilleurs tarifs publicitaires. En outre, ses coûts de produc-
tion moyens décroissent, et elle peut souvent profiter d’avantages découlant
de la publicité conjointe. Enfin, il est probable que l’entreprise puisse profiter de
meilleurs temps d’antenne et de meilleurs espaces publicitaires et compter sur la
FIGURE 9.4 L’incidence de la part de voix publicitaire sur les sommes consacrées
à la publicité
Grande
Diminution – déterminer Hausser les dépenses afin
un créneau valable de faire face aux concurrents
Part de voix
des concurrents
Passer à l’attaque à l’aide Conserver des dépenses
d’une part de voix très légèrement supérieures
supérieure à la moyenne à la moyenne
Petite
Petite Part de marché Grande
250 PARTIE 4 • La communication du message
FIGURE 9.5 Une comparaison entre une méthode de budgétisation de haut en bas
et une méthode de bas en haut
budget disponible, parce qu’elle ne s’appuie sur à peu près aucun ondement théo-
rique et que l’enveloppe budgétaire est souvent dictée par une décision autoritaire.
Selon cette méthode, le budget est déterminé par la direction en onction de ce
qu’elle juge nécessaire. À l’occasion d’une présentation portant sur la manière dont
le gestionnaire établit un budget publicitaire, Melvin Salveson soutenait que ces
décisions « traduisent autant le profil psychologique des gestionnaires que les cri-
tères économiques10 ». Alors que Salveson parlait des grandes entreprises, cette
démarche n’est pas moins répandue auprès des petites entreprises et des organismes
sans but lucrati (OSBL).
La méthode du budget arbitraire ne comporte aucun avantage évident. Elle ne
repose sur aucune pensée systématique, ni sur la budgétisation d’aucun objecti, et
elle ignore en grande partie les notions de publicité. On s’explique mal pourquoi cette
méthode est encore en usage. Si nous en parlons, c’est uniquement pour vous men-
tionner qu’elle existe, et assurément pas pour la recommander.
Méthode du pourcentage La méthode du pourcentage du chiffre d’affaires. La méthode du pourcentage
du chiffre d’affaires du chifre d’afaires est sans doute la méthode qui sert le plus à établir des budgets,
Méthode de budgétisation en particulier dans les grandes entreprises. En vertu de cette méthode, la direc-
selon laquelle la direction tion détermine le budget de publicité à partir d’un pourcentage du chifre d’afaires
de l’entreprise détermine ou en afectant à la publicité une portion fixe du coût unitaire d’un produit et en
le budget de publicité à
multipliant cette somme par le nombre d’unités vendues. Ces deux méthodes sont
partir d’un pourcentage
du chiffre d’affaires ou présentées au tableau 9.3.
en affectant à la publicité Les déenseurs de la méthode du pourcentage du chifre d’afaires ont valoir plusieurs
une portion xe du coût
unitaire d’un produit et en
de ses avantages. Elle est sûre sur le plan financier et encadre les dépenses de açon rai-
multipliant cette somme sonnable, car celles-ci sont onction du chifre d’afaires de l’exercice précédent ou des
par le nombre d’unités prévisions des ventes de l’exercice à venir. Par conséquent, l’entreprise est certaine de
vendues. disposer de sufisamment d’argent pour honorer ce budget, car une augmentation
des revenus entraîne une hausse du budget, et un ralentissement, une diminution
de l’enveloppe publicitaire. La méthode du pourcentage du chire d’aaires est
simple, directe et acile à mettre en œuvre. Quelle que soit sa base (le chifre d’a-
aires de l’exercice écoulé ou de l’exercice à venir), le calcul est simple. Enfin, cette
méthode de budgétisation ofre une certaine stabilité. Alors que le budget varie en
onction des hausses et des baisses du chifre d’afaires, tant que ces fluctuations ne
se révèlent pas draconiennes, le gestionnaire peut se aire une idée raisonnable des
paramètres de son budget.
Investissement
en marketing
L’investissement
de l’exercice 1 aura
une incidence sur la
part de marché des
exercices 2, 3, 4, etc.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Part de
marché
La part de marché
de l’exercice 7 a été
obtenue grâce aux
investissements
en marketing des
exercices 3, 4, 5, 6 et 7.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Exercice
TABLEAU 9.4 Une comparaison de différentes méthodes de budgétisation (les données sont en pourcentage)
procéder à l’un, puis à l’autre. On éprouve du mal à dresser un budget, faute d’objectifs
précis, et il serait insensé de fixer des objectifs sans considérer les sommes dont on
dispose. Une entreprise peut vouloir sensibiliser tel pourcentage de son marché privi-
légié à un produit. Dans ce cas, elle constitue une enveloppe budgétaire minimale afin
d’atteindre ce but et consent à dépenser cet argent.
La méthode des objectifs et des tâches comprend trois étapes : l’établissement des
objectifs de communication, l’élaboration des stratégies et des tâches et l’évaluation
des coûts liés à la mise en œuvre de ces stratégies et de ces tâches. L’ensemble du budget
se fonde sur l’addition de ces coûts.
La mise en œuvre de la méthode des objectifs et des tâches s’avère un peu plus com-
plexe. Le gestionnaire doit suivre de près ce processus du début à la fin et modifier les
stratégies en fonction des objectifs à atteindre. Ainsi qu’on le voit à la figure 9.7, ce
processus comporte plusieurs étapes.
1. Défnir les objectis. Lors de l’élaboration de son plan de communication,
l’entreprise détermine deux séries d’objectifs à atteindre : les objectifs marketing et
les objectifs de communication. Après avoir établi les premiers, elle doit déterminer
avec précision les objectifs de communication qui permettent de les réaliser. Les
objectifs de communication doivent être précis, réalisables, mesurables et limités
dans le temps.
2. Déterminer les tâches nécessaires. Plusieurs éléments se rattachent au plan
stratégique conçu afin d’atteindre les objectifs énoncés. (Ces stratégies feront
l’objet des prochains chapitres de cet ouvrage.) Parmi ces tâches, on trouve la
publicité dans divers médias, la promotion des ventes et d’autres éléments du
mix communicationnel, chacun ayant un rôle à jouer.
3. Évaluer les coûts des tâches. Pour préparer cette analyse, on évalue les coûts liés
aux tâches déterminées à l’étape précédente. On estime, par exemple, les coûts liés
à l’établissement de la notoriété par le biais de la publicité ou à l’essai du produit par
la distribution d’échantillons.
4. Surveiller de près l’évolution de la situation. Comme vous le verrez au chapitre 17,
alors qu’il sera question de la mesure de l’efficacité, il existe des moyens de
déterminer à quel point on atteindra ses objectifs. On suit le rendement de près et
on l’évaluera à la lumière du budget prévu.
258 PARTIE 4 • La communication du message
Ratio de la part
Part de voix Part de marché de voix sur la
Marque moyenne obtenue part de marché
401 30 % 19,5 % 1,5
402 25 % 16,5 % 1,5
403 20 % 16,2 % 1,2
404 12 % 9,4 % 1,3
405 16 % 8,7 % 1,8
406 19 % 7,3 % 2,6
407 14 % 7,2 % 1,9
408 10 % 6,0 % 1,7
409 7% 6,0 % 1,2
410 6% 5,9 % 1,0
411 10 % 5,9 % 1,7
412 6% 5,2 % 1,2
TABLEAU 9.6 Un plan de délai de récupération sur trois ans (en millions de dollars)
l’espace disponible pour présenter la marchandise est limité et que les commer-
çants sont peu disposés à attendre longtemps qu’un produit enregistre un grand
succès.) Le budget reflète aussi les directives de la haute direction concernant
les dépenses propres à un nouveau produit, car en général, les entreprises fixent
une date limite avant laquelle un produit doit générer des bénéfices. Enfin, rap-
pelez-vous qu’il est souvent plus difficile d’obtenir une part du marché que de la
conserver, ce qui explique la baisse importante des dépenses publicitaires au cours
des exercices subséquents.
Bien qu’il comporte quelques lacunes, un plan de délai de récupération sert à orienter
la préparation du budget. Combinée à la méthode des objectifs et des tâches, cette
démarche s’avère beaucoup plus logique que les méthodes de haut en bas dont nous
avons discuté. Pourtant, si l’on se fie aux études auxquelles renvoie le tableau 9.4,
à la page 256, la planification selon le plan de délai de récupération ne semble pas
très courante.
Aucune méthode de budgétisation n’est unanimement reconnue. On juge qu’elles sont
irréalisables ou inopportunes en raison de leurs lacunes respectives. Comme l’illustre le
tableau 9.4, à la page 256, la méthode des objectifs et des tâches gagne en popularité,
alors que les méthodes plus simplistes perdent la faveur des gestionnaires.
Lors d’une étude récente, George Low et Jakki Mohr ont interrogé 21 gestionnaires
au service de 8 fabricants de produits de consommation. Leur recherche portait sur
les processus et les procédures de décision servant à établir le niveau de dépenses en
publicité et en promotion des ventes et à déterminer les facteurs ayant une incidence
sur l’attribution des sommes en question.
S’appuyant sur les résultats de leur recherche, les auteurs ont conclu que la budgé-
tisation demeure un processus compliqué pour nombre de gestionnaires et que par
suite de pressions institutionnelles, on consacre désormais beaucoup plus d’argent à la
promotion des ventes que le gestionnaire le souhaiterait. En outre, les auteurs jugent
qu’afin de préparer et de mettre en œuvre un budget efficace, le gestionnaire doit :
1) déployer une stratégie globale qui orientera le processus de budgétisation et s’éloi-
gner de l’approche fragmentée trop souvent employée ; 2) adopter un cadre d’analyse
stratégique qui repose sur une philosophie intégrant la communication marketing ;
3) prévoir des plans d’urgence ; 4) mettre l’accent sur des objectifs à long terme ;
5) évaluer souvent l’efficacité des programmes13.
la figure 9.8. L’objecti optimal consiste à exposer l’ensemble du public visé, comme le
montre le deuxième graphique circulaire. Il s’agit cependant d’un scénario très opti-
miste. De açon plus réaliste, on se trouve davantage dans la situation correspondant aux
troisième et quatrième graphiques. Selon le troisième graphique, la couverture médias
ne joint pas l’ensemble du public visé et laisse quelques consommateurs potentiels
sans exposition au message. Dans la situation représentée par le quatrième graphique
circulaire, le gestionnaire du marketing se trouve devant une surexposition, dite aussi
couverture inutile. Lorsqu’elle joint des gens ne correspondant pas à la clientèle visée Couverture inutile
et n’étant pas susceptibles de se procurer un produit ou un service, la couverture médias Se dit d’une couverture
est alors inutile. médias qui s’étend au-delà
du public visé.
Le responsable du plan médias doit tenter d’atteindre le plus de membres du public
visé possible, tout en minimisant la surexposition. Pour y parvenir, il doit générale-
ment accepter des compromis et joindre moins de gens qu’il le souhaite. À l’occasion,
aussi, le média le plus eficace joindra des gens qui ne ont pas partie de la clientèle.
Dans ce cas, la surexposition s’avère justifiée, parce que les médias retenus sont censés
constituer le canal de difusion le plus eficace et que l’on gagne plus qu’il en coûte de
surexposer le produit.
Plusieurs données aident le responsable du plan médias à prendre des décisions concer-
nant la couverture du public visé. Certains s’appuient sur des renseignements obtenus
de source directe ; d’autres, sur des renseignements obtenus de source indirecte (les
publications). Ces renseignements ournissent le nombre de consommateurs d’une
catégorie de produits particulière en onction de plusieurs variables démographiques.
Nous traiterons des données sur l’audience aux chapitres 10, 11 et 12, chaque média
disposant d’une méthode qui lui est propre.
Lorsqu’il analyse ces données, le responsable du plan médias s’intéresse souvent
plus aux pourcentages et aux indices qu’aux chifres bruts. Cela s’explique en bonne
partie parce que les indices et les pourcentages présentent un tableau comparati
du marché. Par exemple, il pourra utiliser un indice comme indicateur du potentiel Indice
d’un marché, calculé à l’aide de la ormule suivante : Nombre exprimant le
rapport entre deux éléments
Pourcentage d’utilisateurs dans un segment démographique dont l’un est choisi comme
Indice = 100 base et exprimé par le
Pourcentage de population dans le même segment nombre 100.
Utilisateurs de la catégorie
Population de produits
Un indice supérieur à 100 indique que l’utilisation du produit dans ce segment est
proportionnellement supérieure à la moyenne du marché. Le gestionnaire du marke-
ting se onde souvent sur ce type d’indice afin de déterminer et de cibler les groupes
employant un produit ou pour cerner un groupe utilisant moins le produit et tenter
d’exploiter ce segment. Prenons l’exemple d’un abricant de produits cosmétiques et
reportons-nous au tableau 9.7. En examinant les indices du tableau, le abricant pour-
rait conclure que sa campagne de communication devrait viser les personnes de 12 à
24 ans. Par ailleurs, si l’indice est utile, on ne peut se fier à lui seul. On consulte aussi
les données chifrées et les pourcentages relatis à l’utilisation d’un produit pour brosser
un tableau précis du marché. Un segment de population ayant un indice très élevé ne
signifie pas toujours qu’il est le seul segment à cibler. Un tel indice peut découler d’un
dénominateur aible, c’est-à-dire que ce segment correspond à une infime proportion
de la population.
La couverture géographique
La question géographique renvoie aux endroits où il convient de promouvoir un pro-
duit. Où l’enveloppe budgétaire est-elle dépensée le plus judicieusement ? Doit-on
consacrer davantage d’argent à promouvoir un produit sur les marchés où la marque
est un chef de file afin de conserver sa part de marché ou investir là où l’entreprise
éprouve des difficultés et où il existe une possibilité de croissance ? On répondrait
bien à cette question en affirmant que l’entreprise doit investir en communication
marketing là où c’est le plus efficace, c’est-à-dire sur les marchés où l’on atteint les
objectifs fixés. Deux équations nous aident à prendre cette décision : l’indice de
développement d’une marque et l’indice de développement d’une catégorie.
Indice de développement L’indice de développement d’une marque (IDM) permet de déterminer le taux d’uti-
d’une marque (IDM) lisation d’une marque selon la région géographique.
Indice permettant de
déterminer le taux Pourcentage des ventes globales de la marque dans la région
d’utilisation d’une IDM 100
marque selon la région Pourcentage de la population habitant la région
géographique, en tenant
compte du pourcentage L’indice de développement d’une marque permet aussi de comparer le pourcentage
des ventes globales et des ventes globales d’une marque dans une région avec le pourcentage de la popula-
de celui de la population
tion habitant cette même région. En d’autres termes, l’indice permet de déterminer
d’une région donnée.
le potentiel de ventes de cette marque dans cette région. Le tableau 9.9 présente un
exemple de ce calcul. Ainsi, plus l’indice est élevé, plus le potentiel de ventes l’est aussi.
Ici, l’indice indique que le potentiel de développement de la marque est proportion-
Indice de développement nellement plus élevé dans la région de Québec que dans les autres régions considérées.
d’une catégorie (IDC)
On calcule l’indice de développement d’une catégorie (IDC) de la même manière,
Indice calculé en fonction
du pourcentage des ventes sauf que le numérateur fera appel à des données concernant la catégorie de produits,
globales qu’une catégorie au lieu de la marque :
de produits enregistre sur
un marché par rapport Pourcentage des ventes globales
au pourcentage de la
population totale à
de la catégorie de produits dans la région
IDC 100
l’intérieur de ce marché. Pourcentage de la population habitant la région
TABLEAU 9.9 Le potentiel d’un marché selon l’indice de développement d’une marque
et celui du développement d’une catégorie
Publicité continue
Publicité sporadique
Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juill. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Avantages Inconvénients
Publicité • Est seulement rentable au cours des cycles d’achat • Possibilité d’usure accrue
sporadique • Peut permettre l’inclusion de plusieurs médias ou supports • Absence de notoriété, d’intérêt et de rétention
publicitaires lorsque le budget est limité du message publicitaire pendant les périodes où
le message n’est pas diffusé
• Vulnérabilité aux activités concurrentielles pen-
dant les périodes où le message n’est pas diffusé
Publicité • Sont les mêmes que ceux des deux formes de publicité • Méthode inappropriée pour les produits saison-
par vagues précédentes niers et les autres produits cycliques
Publicité continue La publicité continue permet d’établir un calendrier dans lequel la difusion du message
Stratégie consistant est constante. On emploie ce genre de stratégie pour annoncer des produits alimen-
à déployer l’effort taires, des détersis et d’autres produits de consommation courante et pour lesquels il
publicitaire de façon n’y a aucune variation saisonnière.
régulière dans le temps,
sur une base quotidienne, La deuxième méthode, la publicité sporadique, investit davantage en communica-
hebdomadaire ou tion à certaines périodes, alors qu’à d’autres, on ne difuse aucune publicité. Plusieurs
mensuelle. banques, par exemple, ne consacrent aucune enveloppe à la publicité estivale, alors
qu’elles maintiennent le rythme de difusion pendant les autres saisons. On annonce
Publicité sporadique
beaucoup les skis entre octobre et avril, moins en mai, en août et en septembre, et pas
Stratégie publicitaire du tout en juin et en juillet.
reposant sur un calendrier
moins régulier où la La publicité par vagues combine les deux méthodes précédentes. Dans l’industrie
diffusion des publicités est automobile, on difuse la publicité l’année durant. On assiste touteois à des pointes
prévue par intermittence. en avril, lorsque les remboursements d’impôt parviennent aux contribuables, et en
septembre, lors de la présentation des nouveaux modèles.
Publicité par vagues
Stratégie consistant
La stratégie de calendrier de publicité repose, entre autres acteurs, sur les objectis,
à déployer l’effort les cycles d’achat et le budget. Chaque stratégie de calendrier de publicité comporte
publicitaire de façon des avantages et des inconvénients, comme le montre le tableau 9.11. L’étude la plus
régulière dans le temps approondie qui soit sur les stratégies de calendrier de publicité, selon les chercheurs
et intensifiée à certains du secteur télévisuel, indique que la publicité continue permet d’obtenir de meilleurs
moments.
résultats que la publicité sporadique. S’appuyant sur l’idée qu’il importe d’exposer le
Chapitre 9 • Les décisions relatives aux tactiques et à la stratégie médias 267
La portée et la fréquence
Le publicitaire a diférents objectis et doit composer avec des contraintes budgétaires ;
c’est pourquoi il doit souvent jouer avec la portée et la réquence. Que décider : aire
voir et entendre le message au plus grand nombre de personnes possible (la portée)
ou aire voir et entendre le message le plus souvent possible à un plus petit nombre de
personnes (la réquence) ?
Combien de téléspectateurs regardent vraiment les publicités? R. D. Percy & Co. affirme que son audimètre évolué, doté de détecteurs
de chaleur qui décèlent les téléspectateurs présents dans une pièce, indique que les annonces retiennent, au quart d’heure, en moyenne
82 % de l’indice d’écoute moyen à la minute. Pendant les journaux télévisés du matin, l’efficacité du message s’avère moins élevée, car
les gens s’affairent et quittent la pièce ; l’indice augmente toutefois en soirée.
difusées, les chercheurs ne s’entendent pas tous sur cette question15. La figure 9.10
montre que ce nombre oscille entre 12 % et 40 %, selon l’émission.
La majorité des annonceurs sont d’accord pour afirmer qu’il n’existe aucun ratio d’ex-
position de 1 :1. On peut avoir passé une publicité dans un support, mais le ait qu’un
consommateur ait été exposé à ce dernier ne garantit pas qu’il ait vu la publicité en
question. En conséquence, la réquence inscrite au plan médias surévalue le degré réel
d’exposition à la publicité. C’est pourquoi certains acheteurs-médias préèrent parler,
pour désigner la portée du support publicitaire, d’une occasion de voir une annonce
plutôt que d’une exposition comme telle.
Le publicitaire ne dispose d’aucun moyen éprouvé pour savoir si l’exposition à un support
peut entraîner l’exposition à une publicité. C’est pourquoi les médias et les publicitaires
ont adopté un compromis : une exposition à un support publicitaire constitue la portée,
pour peu que le récepteur ait la possibilité de voir l’annonce. Par conséquent, on part
des données chifrées concernant l’exposition pour calculer la portée et la réquence.
Ce compromis ne permet touteois pas de déterminer la réquence nécessaire afin de
créer un impact. La créativité de l’annonce, le niveau d’implication du récepteur, le bruit
et tous les autres acteurs en jeu rendent à peu près impossible la détermination précise
de la réquence d’exposition nécessaire pour obtenir l’efet escompté.
À cette étape, on serait en droit de se demander si quelqu’un sait sur quels critères
se ondent ces décisions. Voilà une question pertinente et, à vrai dire, les décisions ne
s’appuient pas toujours sur des données précises. Voyons ce qu’en dit Joseph Ostrow,
premier vice-président et directeur des communications chez Young & Rubicam : « La
détermination d’objectis de réquence pour une campagne de publicité repose sur
un mariage entre l’art et la science, doublé d’un préjugé avorable à l’art 16. » Voyons à
Chapitre 9 • Les décisions relatives aux tactiques et à la stratégie médias 269
présent le processus qui permet d’établir des objectis liés à la portée et à la réquence,
et intéressons-nous à la logique qui sous-tendra chacun.
100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Points d’exposition brute
influent sur cette décision. Lors du lancement d’un nouveau produit, par exemple, on
tente de maximiser la portée, en particulier la portée non dupliquée, afin d’établir la
notoriété du produit chez le plus grand nombre de consommateurs. En même temps,
s’il s’agit d’un produit à forte implication ou dont les avantages ne sont pas évidents,
on doit prévoir une fréquence plus élevée pour joindre le public visé avec efficacité.
Chapitre 9 • Les décisions relatives aux tactiques et à la stratégie médias 271
La portée efficace (ou portée efective) ait réérence au pourcentage du public visé Portée efficace
qu’un support permet de joindre selon une réquence eficace. Cette idée se onde Pourcentage du public
sur la prémisse selon laquelle une seule exposition à une publicité ne sufit pas pour visé qu’un support
communiquer le message voulu. Comme nous l’avons vu, nul ne connaît le nombre permet de joindre selon
exact d’expositions nécessaires pour qu’une publicité ait un impact, bien que plusieurs une fréquence efcace.
publicitaires croient qu’il en aut un minimum de trois. À la figure 9.13, la portée
eficace est représentée par la zone située entre la troisième et la dixième exposition.
En deçà de 3 expositions, on parle de portée insufisante, et de surexposition, donc
d’exposition ineficace, quand leur nombre dépasse 10. Ce degré d’exposition n’assure
aucunement l’eficacité d’une communication ; des messages diférents nécessitent
un nombre diférent d’expositions. Par exemple, Jack Myers, président de la firme
Myers Report, soutient que la théorie des 3 expositions était valable dans les années
1970 ; les consommateurs étaient alors exposés à environ 1 000 publicités chaque
jour. À présent qu’ils en voient entre 3 000 et 5 000 chaque jour, 3 expositions sont
peut-être insufisantes. Ajoutant à la ragmentation de la télévision la proliération
des magazines et l’arrivée de nouveaux médias, Myers croit qu’un minimum de
12 expositions constitue désormais la réquence quotidienne nécessaire. Par ailleurs,
d’autres études montrent que la réquence minimale d’expositions à la radio serait de
six par semaine 18.
Comme il ignore le nombre de ois que le téléspectateur est exposé à un message, en
général, le publicitaire achète des PEB qui lui assurent plus de trois expositions afin
d’accroître la portée et la réquence eficaces.
Fréquence moyenne
La tâche de déterminer une portée eficace se complique davantage du ait
que les PEB sont calculés à partir de la fréquence moyenne. Celle-ci ait réé- Moyenne du nombre
de fois qu’une audience
rence au nombre de ois qu’une audience jointe par un calendrier publicitaire
jointe par un calendrier
est exposée au support pendant une période précise. Ce nombre se révèle publicitaire est exposée
parois problématique, comme il est possible de le constater en considérant la au support pendant
situation suivante. une période précise.
20
Aucune exposition Exposition totale = 400 PEB
Exposition inefficace Exposition efficace = 221 PEE
15
Seuil d’efficacité
PEB = Points d’exposition brute
Portée (%) 10 Renforcement de l’efficacité
PEE = Points d’exposition efficace
5 Exposition excessive
Exposition négative
Exposition efficace
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Nombre d’expositions
272 PARTIE 4 • La communication du message
Skipresse RIDE+ et Les idées de ma maison. Chaque support particulier suscite des
émotions et des envies diférentes chez le lecteur.
La promotion de grands vins, de bottes de ski et de produits pour la maison profite de
ces émotions et envies. Supposons que vous aites insérer une annonce dans les médias
ci-dessous. Quelles images du produit pourriez-vous y créer ?
• Le Devoir par rapport au Journal de Montréal.
• Elle Québec par rapport au TV Hebdo.
• Une émission de télévision de grande écoute par rapport à la redifusion d’une
ancienne télésérie.
274 PARTIE 4 • La communication du message
Pour atteindre ses objectis, le message doit parois être difusé dans un média ou un
support publicitaire particulier. De même, certains médias et supports publicitaires ont
une image qui peut profiter aux perceptions des messages qu’ils difusent.
Le tableau 9.13 présente ce calcul pour deux supports appartenant au même média,
soit Clin d’œil et Châtelaine. Ainsi, l’achat dans la revue Châtelaine s’avère plus rentable,
malgré son coût absolu plus élevé (toutes choses égales d’ailleurs). Nous reviendrons
sur ce dernier point un peu plus loin.
Le coût par PEB (CPP). Le média de difusion ait appel à un coût comparati basé
sur le coût par PEB (CPP), qu’il calcule à l’aide de la ormule suivante : Coût par PEB (CPP)
Évaluation du coût d’une
Coût du temps publicitaire publicité reposant sur la
CPP = cote d’écoute du média ou
Cote d’écoute de l’émission
du support publicitaire au
moment de la diffusion.
Le tableau 9.14 présente le calcul du CPP d’une publicité difusée durant Le Banquier
et Le négociateur. La première émission ofre un potentiel de rentabilité légèrement
plus grand que la seconde.
Cote d’écoute 28 18
Le tarif quotidien à la ligne. À l’exemple des magazines, les journaux s’appuient désor-
mais sur la ormule du CPM afin de déterminer le coût relati du tarif quotidien à la Tarif quotidien à la ligne
ligne. Comme l’illustre le tableau 9.15, le CPM de La Presse en semaine se montre beau- Tarif des périodiques calculé
coup plus élevé que celui du Journal de Montréal – toutes choses égales d’ailleurs ici aussi. en fonction du nombre
de lignes agate, soit une
TABLEAU 9.15 Une comparaison des coûts dans les quotidiens surface d’une colonne de
large sur un quatorzième
La Presse Journal de Montréal de pouce de haut.
Comme vous le voyez, il est dificile d’établir des comparaisons entre diférents médias.
Quel est l’équivalent en télédifusion du CPM ? Exprimant leur volonté d’uniormiser
les méthodes de calcul du coût relati, les médias de difusion et les journaux chifrent
à présent des CPM à l’aide d’une des ormules suivantes :
Coût d’une unité de temps 1 000
Télévision : Coût d’une unité de temps 1 000
Télévision : Nombre de téléspectateurs
Nombre de téléspectateurs
Coût de l’espace publicitaire 1 000
Journaux : Coût de l’espace publicitaire 1 000
Journaux : Tirage
Tirage
276 PARTIE 4 • La communication du message
Alors que la comparaison entre les médias en onction du CPM a son importance, les
comparaisons entre médias peuvent être trompeuses. La orce de la télévision, qui allie
le son et l’image, la longévité des magazines et les autres caractéristiques de chaque
média compliquent les comparaisons directes. Le responsable du plan médias table sur
le CPM, mais il doit aussi considérer les caractéristiques de chaque média et de chaque
support publicitaire avant de prendre sa décision.
La ormule du CPM peut surévaluer ou sous-évaluer le rapport coût-eficacité. Songez à
une situation où une couverture inutile est inévitable, parce que le tirage est supérieur au
public visé. Si le message joint des gens qui ne sont pas des acheteurs potentiels du produit
annoncé, alors l’argent versé pour les joindre se traduit par un CPM trop aible, comme
l’illustre le premier scénario présenté au tableau 9.16. On se sert de la portée potentielle
du public visé plutôt que du nombre représentant l’ensemble du tirage. Ainsi, on aurait
peut-être intérêt à choisir un média dont le CPM s’avère beaucoup plus élevé lorsqu’il
permet de joindre davantage d’acheteurs potentiels. En ait, la plupart des acheteurs-
médias s’appuient sur le CPM ondé sur le public visé, et non sur l’ensemble du public.
Nombre de lecteurs Le CPM peut aussi sous-estimer le rapport coût-eficacité. Le représentant chargé
par exemplaire
de vendre de l’espace publicitaire dans les magazines prétend depuis plusieurs années
Donnée représentant le que la véritable portée d’une publication peut être sous-évaluée parce que plusieurs
nombre de personnes personnes liront un même numéro. Il souhaiterait que le nombre de lecteurs par
touchées par un
exemplaire soit considéré dans l’estimation du CPM. Cette donnée comprendrait les
exemplaire d’une
publication. lecteurs occasionnels. Le second scénario du tableau 9.16 montre en quoi ce lectorat a
pour efet de sous-évaluer le rapport coût-eficacité. Le nombre de lecteurs de la revue
Lecteur occasionnel 7 Jours s’avère beaucoup plus élevé que le tirage puisque, en moyenne, 9,2 personnes
Personne qui lit un lisent le même exemplaire de la revue. Alors que le CPM de la revue 7 Jours est plus
magazine sans l’avoir élevé que celui de la revue L’actualité, si l’on considère le tirage des magazines, il devient
acheté. plus avantageux lorsqu’on tient compte du total des lecteurs.
L’actualité 7 Jours
Coût par page 20 105 $ 12 500 $
Pourcentage de lectrices 46 % 64 %
Second scénario : sous-évaluation de l’efficacité (public visé composé d'adultes 12 ans et plus)
L’actualité 7 Jours
Coût par page 20 105 $ 12 500 $
S’il tombe sous le sens de tenir compte du nombre de lecteurs par exemplaire,
cette donnée peut s’avérer plus qu’imprécise. Il est dificile de déterminer combien
de ois un magazine change de main. Malgré la recherche efectuée à ce sujet, les
évaluations des lecteurs secondaires demeurent très subjectives, et s’en servir pour
mesurer la portée d’une annonce relève de la spéculation. Les médias présentent
régulièrement ces chifres, mais le gestionnaire du marketing se montre sélecti
dans leur utilisation.
En plus des risques de surévaluation ou de sous-évaluation du rapport coût-
eficacité qu’ils représentent, les CPM sont limités, car ils ne ournissent qu’une
évaluation quantitative de la valeur des médias. S’ils s’avèrent utiles pour comparer
des supports semblables, ils le sont moins en ce qui concerne les médias. Nous
avons déjà souligné quelques diférences entre les médias qui excluent les compa-
raisons directes.
Résumé
La stratégie médias doit être élaborée dans le but d’atteindre La principale tâche entourant l’élaboration d’une straté-
les objectifs commerciaux et les objectifs de communication. gie médias consiste à déterminer la combinaison de médias
Les objectifs médias favorisent la diffusion du message que le qui joint le mieux le public visé, compte tenu des contraintes
programme de CMI vise à communiquer. Les méthodes théo- budgétaires. Le responsable du plan médias tente également
riques servant à déterminer le budget consacré aux médias d’équilibrer la portée et la fréquence du message et de façon
posent d’importants problèmes. Les modèles économiques sont à communiquer ce dernier en minimisant toute exposition inu-
limités, tentent souvent de démontrer le lien entre la publicité tile. En outre, celui-ci doit préciser la couverture géographique
et les ventes et font d’autres éléments du marketing mix. et élaborer un calendrier de publicité. La stratégie médias relève
Certaines méthodes dont nous avons parlé n’ont aucun fonde- davantage de l’art que de la science, car malgré les nombreuses
ment théorique et ne tiennent pas compte des rôles que sont données quantitatives dont il dispose, le responsable du plan
censées tenir la publicité et la promotion. médias doit faire preuve de créativité et s’appuyer sur des fac-
teurs non quantiables.
On pourrait améliorer les affectations budgétaires en arrimant
les mesures d’efcacité aux objectifs de communication plutôt Enn, avant de conclure la préparation du plan médias, le
qu’aux objectifs commerciaux, dont les assises sont beau- responsable précise les tactiques médias. Il sélectionne les
coup plus larges. La méthode des objectifs et des tâches n’est médias et les supports sur la base d’une analyse des coûts
peut-être pas la solution idéale pour déterminer le budget de et d’autres considérations et il élabore un calendrier d’utilisa-
publicité et de promotion, mais il s’agit d’une amélioration par tion des médias.
rapport aux méthodes de haut en bas. Le gestionnaire du mar-
keting trouve souvent avantage à utiliser différentes méthodes.
Mots clés
Questions de discussion
1. Lorsqu’un gestionnaire du marketing évalue le potentiel 7. La méthode du pourcentage des ventes se heurte à plu-
d’un marché, quelle est la situation la moins attrayante pour sieurs critiques. Selon celles-ci, la méthode a pour effet
ce dernier ? La plus attrayante ? Illustrez votre réponse à d’inverser le rapport entre la publicité et les ventes en ce
l’aide de l’indice de développement de la marque et de l’in- qu’elle considère la publicité comme une dépense plutôt
dice de développement de la catégorie. que comme un investissement. Expliquez ce raisonnement
et discutez du mérite de ces arguments.
2. La préparation d’un plan médias suppose que l’on troque
la portée contre la fréquence. Expliquez ce que cela sous- 8. Pourquoi le gestionnaire du marketing prépare-t-il encore
entend. Fournissez des exemples illustrant une situation où ses budgets à l’aide de méthodes de haut en bas ?
la portée devrait primer la fréquence, et inversement.
9. En quoi un investissement publicitaire et une dépense
3. Qu’entend-on par l’expression « nombre de lecteurs par publicitaire se distinguent-ils ? Fournissez quelques exem-
exemplaire » ? Expliquez les avantages et les inconvénients ples d’entreprises dont les investissements publicitaires se
de cette notion. sont avérés fructueux.
4. Au dire d’un dirigeant d’une agence de publicité, la stratégie 10. Expliquez au propriétaire d’une petite entreprise pour-
médias relève autant de l’art que de la science, mais sans quoi il devrait consacrer des sommes plus importantes
doute davantage de l’art. Expliquez le sens de cet énoncé et à la publicité. Fondez votre argument sur la fonction de
fournissez quelques exemples. réponse en forme de S.
5. Discutez de quelques facteurs importants au moment de 11. De l’avis de certains publicitaires, les économies d’échelle
déterminer la fréquence. Fournissez des exemples pour s’accumulent au l du processus publicitaire. Discutez
chaque facteur. du bien-fondé de cette opinion. Existe-t-il des études
appuyant cette position ?
6. Quels sont les avantages et les inconvénients des CPM ?
10
La télévision et la radio
Objectifs d’apprentissage
Mise en situation
À la recherche d’un positionnement pour Pepsi Max
Pendant plus de 18 ans, les campagnes publicitaires de Pepsi avec Claude Meunier
ont marqué l’imaginaire des Québécois et elles ont permis à l’entreprise d’atteindre
une part de marché supérieure à celle de Coca-Cola au Québec. Il s’agit de tout un
exploit, considérant qu’il y a très peu de marchés dans le monde où les ventes de Pepsi
surpassent celles de Coca-Cola.
Dans un marché aussi concurrentiel, la situation peut touteois évoluer rapidement.
Les compagnies se livrent une bataille sur tous les ronts afn d’accroître leur part de
marché. Ainsi, ces dernières années, les compagnies de boissons gazeuses ont mis sur
le marché des produits diètes afn de répondre aux attentes des consommateurs plus
préoccupés par leur santé. Pepsi Diète et Coke Diète ont respectivement accaparé
9,0 % et 7,6 % du marché des boissons gazeuses, et ce, principalement auprès du seg-
ment des baby-boomers. Or, afn de rejoindre une clientèle plus jeune – les personnes
âgées de 31 à 43 ans – pour qui le concept des boissons diètes ne semble pas attrayant,
Chapitre 10 • La télévision et la radio 281
L
’appareil de télévision est présent dans presque tous les oyers canadiens, où
il ait partie du mobilier. Chaque semaine, la télévision rejoint plus de 98 %
des personnes âgées de 2 ans et plus, et ceux-ci consacrent à son écoute près
de 28 heures en moyenne par semaine 1. Il importe aux réseaux de télévision et aux
stations qu’un nombre élevé de téléspectateurs regardent les émissions, car on y vend
du temps d’antenne aux annonceurs souhaitant joindre diverses audiences. De plus, les
qualités qui ont de la télévision un excellent média d’inormation et de divertissement
avorisent la création publicitaire et la difusion de publicités qui ont un ort impact
sur le consommateur.
282 PartiE 4 • L communcon du messge
La radio ait aussi partie de notre quotidien depuis longtemps. La plupart d’entre
nous se réveillent en musique, puis continuent d’écouter la radio pour s’inormer et
se divertir en se rendant à l’école ou au bureau. La radio accompagne un grand nombre
de personnes dans leur véhicule, à la maison et sur leur lieu de travail. Le Canadien
moyen écoute la radio un peu moins de trois heures chaque jour2. L’audience de la
radio est très importante aux yeux du gestionnaire du marketing, tout comme celle
de la télévision.
Dans le présent chapitre, nous analyserons les caractéristiques générales de la télévision
et de la radio, ainsi que les orces et les aiblesses de chacun de ces moyens de diusion.
Nous verrons en quoi consistent les stratégies médias télévisées et radiophoniques, le
temps publicitaire, la mesure de l’audience et les taris de publicité. Nous traiterons
aussi des acteurs qui transorment le rôle de la télévision et de la radio en tant que
médias publicitaires.
La télévision
On a souvent dit de la télévision qu’elle constitue le média publicitaire idéal. Alliant
image, son, mouvement et couleur, elle permet au publicitaire de aire appel à son ima-
gination et à sa créativité. La télévision comporte néanmoins quelques caractéristiques
qui limitent, voire qui reinent son utilisation.
La créativité et l’impact
En tant que support audiovisuel, la télévision ore d’innombrables possibilités de
création. On peut ainsi y présenter un produit ou un service dans un cadre dra-
matique ou réaliste, véhiculer une image de marque, susciter une émotion précise,
divertir, contribuer à rendre un produit terne intéressant ou aire la démonstration
d’un produit ou d’un service. L’annonce imprimée est paraite pour illustrer les
qualités esthétiques et les caractéristiques d’une automobile. Cependant, une publi-
cité télévisée peut être plus efcace pour communiquer la richesse des couleurs, la
qualité du détail et le réalisme des images d’un téléviseur.
s’avère ort utile à l’entreprise dont le réseau de distribution est étendu et dont
les produits et les services sont acilement accessibles. Pourquoi ? Parce qu’elle lui
permet de joindre le marché de masse et de difuser des messages publicitaires à
un coût par mille peu élevé. Les abricants de produits de grande consommation, les
constructeurs d’automobiles et les grands détaillants ne peuvent pas se priver de la
télévision. General Motors, Ford et Johnson & Johnson, par exemple, consacrent à
la télévision environ 75 % de leur budget publicitaire destiné au marché québécois.
Le tableau 10.1 contient la liste des 10 principaux annonceurs à la télévision au
Québec en 2010.
La sélectivité et la souplesse
On a souvent critiqué la télévision sous prétexte qu’elle n’est pas sélective et que la publi-
cité télévisée a du mal à joindre un public privilégié avec précision. Elle procure tout
de même une certaine marge de manœuvre en raison de la variété des audiences tribu-
taires du contenu des émissions, de la période horaire et de la couverture géographique.
Source : Nelsen recheche Méda. (2011). Gude des médas 2011, Monéal, Édons infopesse, p. 16.
284 PartiE 4 • L communcon du messge
Un coût élevé
Bien qu’elle joigne de vastes audiences, la télévision demeure ort coûteuse. Pourquoi ?
En raison notamment du temps d’antenne et des rais de production d’un message
publicitaire de qualité. Par exemple, aux États-Unis, les rais de production d’une
annonce de 30 secondes d’une marque nationale se chifrent en moyenne à environ
325 000 $ et excèdent un million de dollars lors d’une superproduction 5. De toute
évidence, les approches créatives exigeant la production de plusieurs annonces ont
pour efet d’augmenter les rais. Pour sa campagne sur les rappels et les avis de sécurité
en 2012, par exemple, Santé Canada a misé sur quatre annonces télévisées (deux en
anglais et deux en rançais). La production de publicités locales, de son côté, peut aussi
coûter cher, sans que la qualité soit au rendez-vous. Les rais élevés de production et de
difusion limitent l’accès des annonceurs qui ne disposent pas de budgets importants.
Le manque de sélectivité
La télévision procure une certaine sélectivité, notamment grâce à la variété des émis-
sions et à la télévision par câble. L’annonceur qui désire joindre un public précis,
souvent restreint, sait cependant que ce média ratisse au-delà de son marché. Le
rapport coût-eficacité, dont nous avons parlé au chapitre 9, se révèle donc moins
intéressant dans ce cas. La sélectivité géographique peut poser un problème aux
annonceurs régionaux tels que les détaillants, car les taris publicitaires de la sta-
tion de télévision sont onction du marché qu’elle dessert globalement. Les stations
de télévision établies à Montréal, par exemple, joignent des téléspectateurs de Saint-
Jérôme, de Beauharnois et de Belœil. La petite entreprise dont le marché se limite à
quelques arrondissements de la ville de Montréal évitera d’annoncer ses produits ou
ses services à la télévision, puisque la région géographique jointe dépassera largement
le secteur où elle est présente.
Chapitre 10 • La télévision et la radio 285
La fugacité du message
En général, les publicités télévisées durent 15 ou 30 secondes et ne laissent rien de
concret au téléspectateur. On a dû les écourter en raison de la demande croissante des
annonceurs pour un temps d’antenne plus court et du ait qu’ils ont voulu tirer davan-
tage profit de leurs budgets médias.
L’escalade des 20 dernières années des coûts liés aux médias explique pour une bonne
part pourquoi les publicités sont de plus en plus brèves. Pour de nombreux annon-
ceurs, les publicités plus courtes constituent le seul moyen de contrôler leurs rais
liés aux médias. Le message publicitaire de 15 secondes représente, en général, les
deux tiers du coût du message de 30 secondes. De l’avis de plusieurs annonceurs,
un plus grand nombre de publicités de 15 secondes a pour efet de renorcer leur
présence ou d’atteindre une audience plus large. Aux yeux de certains publicitaires, la
publicité plus brève communique aussi bien un message que la publicité plus longue,
à une raction du coût.
L’encombrement publicitaire
Les problèmes liés à la ugacité du message et à l’encombrement publicitaire s’avèrent
d’autant plus grands que la publicité n’est qu’une partie des nombreuses annonces et
autres contenus hors programmation qui défilent à l’écran pendant une pause ; le télé-
spectateur peut donc ne pas la remarquer. L’encombrement, qui peut nuire à l’eficacité
du message publicitaire, préoccupe au plus haut point nombre d’annonceurs.
Pour le plaisir, comptez les messages annonçant les bulletins de nouvelles, les émissions
de télévision et les communiqués d’intérêt public difusés pendant une pause-indicati.
Vous comprendrez dès lors pourquoi l’encombrement publicitaire suscite une si grande
inquiétude. Par exemple, le contenu hors programmation par heure, à Radio-Canada,
peut parois être supérieur à 15 minutes. Aux États-Unis, près du tiers du temps
d’antenne est occupé par du contenu autre que la programmation 6. Devant tous
ces messages conçus pour capter notre attention, on comprend pourquoi les téléspecta-
teurs sont souvent conus ou ennuyés, voire incapables de se rappeler ou de reconnaître
comme il se doit les produits et les services annoncés.
Message dos-à-dos
Une partie de cet encombrement découle de l’apparition des publicités plus brèves et
Message publicitaire
des messages dos-à-dos. L’encombrement est aussi le ait des réseaux et des stations comprenant deux produits
de télévision aisant la promotion de leurs émissions. d’un même annonceur.
L’espace pour la publicité n’est pas garant d’un nombre de téléspectateurs précis, mais il Visionnement permettant
de faire passer en accéléré
ofre la possibilité de communiquer un message à une audience nombreuse. Cependant,
les publicités d’un
tout porte à croire que l’audience diminue pendant les pauses publicitaires, puisque le enregistrement vidéo.
téléspectateur se rend à la toilette ou à la cuisine, par exemple.
Zappage
Depuis quelques années, l’attention des téléspectateurs, pendant les pauses publicitaires,
Habitude consistant à faire
s’est révélée de plus en plus dificile à capter. Le magnétoscope, le DVD et la télé-
des sauts d’une chaîne
commande se trouvent à l’origine du visionnement accéléré (zipping) et du zappage. à l’autre pour éviter de
Une étude de la maison Nielsen révèle que 80 % des émissions ainsi enregistrées sont regarder les publicités
regardées par la suite et que les téléspectateurs passent en accéléré plus de la moitié des à la télé.
286 PartiE 4 • L communcon du messge
publicités7. Une autre étude démontre que la majorité des téléspectateurs regardent en
accéléré, en tout ou en partie, les publicités d’un enregistrement vidéo8. Le zappage s’avère
de plus en plus populaire depuis l’arrivée des chaînes difusant en continu, 24 heures
sur 24. Le téléspectateur peut s’intéresser à quelques grands titres, aux résultats sportis ou
à un vidéoclip pour ensuite revenir à l’émission qu’il regarde. Les jeunes adultes zappent
plus que les plus âgés ; il en est de même des hommes par rapport aux emmes9.
Que aire pour empêcher cette pratique ? Les réseaux de télévision tentent de retenir
l’attention du téléspectateur en montrant, par exemple, des scènes du prochain épi-
sode ou une courte scène à la fin d’une émission. Certaines émissions débutent par
des séquences d’action avant le générique et le premier bloc de publicités. De l’avis de
certains publicitaires, il serait possible de conserver l’attention des téléspectateurs à
l’aide de plusieurs variations d’un même thème publicitaire. D’autres, enfin, croient que
des messages attrayants réussiraient à capter et à retenir l’attention du téléspectateur.
Cependant, il y a loin de la coupe aux lèvres, car un trop grand nombre de téléspecta-
teurs se reusent à l’idée de regarder toute orme de publicité.
grands réseaux afin de profiter d’une exposition à l’échelle du pays. Ils privilégient
ensuite l’achat sélecti de publicité locale afin d’accroître leur couverture de certains
marchés, le cas échéant. Par ailleurs, l’annonceur peut également opter pour la
commandite d’émission.
La publicité réseau
En règle générale, les messages des grands annonceurs sont difusés sur un réseau Réseau de télévision
de télévision. Les stations affiliées sont, pour la plupart, privées. Les réseaux et les Entreprise regroupant
stations afiliées partagent les recettes publicitaires enregistrées au cours de ces plages plusieurs stations
horaires. Les stations afiliées peuvent aussi vendre du temps publicitaire à des annon- régionales affiliées et
ceurs locaux et nationaux pendant les périodes hors réseau et les pauses d’identification qui leur fournit des
de la station. programmes télévisés
et divers services.
Le secteur canadien de la télévision compte quatre réseaux nationaux anglophones : le
réseau anglais de Radio-Canada, la Canadian Broadcasting Corporation (CBC), Station affiliée
le Canadian Television Network (CTV), une division de Bell Media, le réseau Global, Station de télévision
une division de Shaw Media, et le réseau CITY, une division de Rogers Media. Il généralement privée qui,
compte également deux réseaux nationaux rancophones : la Société Radio-Canada, en vertu d’une convention
conclue avec un réseau,
et TVA, qui appartient à Quebecor13.
peut retransmettre en tout
Le Canada compte aussi plusieurs réseaux régionaux. La CBC, par exemple, comprend ou en partie le programme
cinq réseaux régionaux, soit le réseau atlantique, le réseau central (l’Ontario et Montréal de ce réseau.
anglophone), le réseau pacifique (la Colombie-Britannique), le réseau de l’Ouest et
le réseau nordique (les Territoires du Nord-Ouest). CTV, de son côté, compte trois
réseaux régionaux : l’Ontario, les provinces de l’Atlantique et la Saskatchewan.
Au Québec, on trouve quatre réseaux régionaux de langue rançaise : TVA, la Société
Radio-Canada, V, anciennement Télévision Quatre Saisons (TQS), et Télé-Québec.
Les réseaux disposent de stations afiliées partout au Canada, qui desservent presque
l’ensemble du territoire. L’achat de temps publicitaire à l’un des six réseaux nationaux
permet la difusion de la publicité partout au pays par l’entremise des stations afiliées
au réseau. La publicité réseau constitue un véritable média de masse, car la difusion
du message se ait à la grandeur du pays.
L’un des principaux avantages de la publicité réseau tient à la simplification du processus
d’achat. L’annonceur traite avec un seul interlocuteur pour la difusion d’une publicité
à l’échelle du pays. En outre, le réseau difuse les émissions les plus populaires et exerce
un contrôle sur la programmation aux heures de grande écoute. D’ordinaire, l’annonceur
qui souhaite joindre une vaste audience à l’échelle nationale achète du temps publicitaire
aux heures de grande écoute, soit de 20 h à 23 h, heure normale de l’Est (HNE).
Le principal inconvénient de la publicité réseau tient au coût élevé du temps publici-
taire. Le coût de la difusion d’une publicité lors d’une des émissions les plus populaires
ou d’une émission spéciale présentée à CBC durant les heures de grande écoute peut
acilement atteindre plus de 50 000 $, et 25 000 $ à Radio-Canada. En coût absolu, il
s’agit de deux ortes sommes14.
La disponibilité du temps publicitaire peut aussi poser un problème en raison du
nombre croissant d’annonceurs qui ont appel à la publicité réseau pour joindre des
marchés de masse. Traditionnellement, la plupart des occasions aux heures de grande
écoute (en particulier dans le cadre des émissions les plus populaires) sont vendues
durant les mois de mai, juin et juillet, avant le début de la nouvelle saison de télévision.
L’annonceur qui désire difuser de la publicité réseau aux heures de grande écoute
288 PartiE 4 • L communcon du messge
établit ses plans médias et achète du temps publicitaire parois plus de six mois à
l’avance. L’achat de publicité réseau est le ruit d’intenses négociations entre l’agence
de publicité, l’annonceur et les représentants du réseau.
La publicité sélective
Publicité sélective Difusée par les stations de télévision locales, la publicité sélective est négociée avec la
Publcé dffusée p les direction de ces stations ou leurs représentants nationaux. Le représentant d’une station
sons de élévson locles. de télévision ait ofice d’agent de vente pour plusieurs stations locales qui traitent avec
les annonceurs nationaux.
La publicité sélective ofre une grande latitude aux annonceurs nationaux, de sorte qu’ils
peuvent s’ajuster aux conditions particulières du marché. L’annonceur peut concentrer ses
publicités dans les marchés ou les régions où le potentiel commercial se révèle plus élevé
ou lorsqu’un soutien publicitaire accru s’impose. Cette souplesse s’avère ort utile lorsque
le circuit de distribution ne couvre qu’en partie l’ensemble d’une région, lorsque le bud-
get de publicité est limité, et lors d’un test de marché ou d’un lancement dans une zone
d’influence commerciale limitée. Pour appuyer certains concessionnaires d’une région, les
annonceurs nationaux recourent aussi à la publicité sélective et à la publicité à rais partagés.
La publicité de commandite
Aux débuts de la télévision, la plupart des émissions étaient produites et commanditées
Commandite d’émission par de grandes entreprises. Il s’agissait de commandites d’émission. La amille Ploufe
Enene en veu de et le hockey du samedi soir, par exemple, étaient respectivement commandités par
lquelle un nnonceu le cigarettier Player’s et la pétrolière Esso Imperial. Bien que la commandite existe
ssume l esponsblé encore de nos jours, la plupart des émissions sont produites par les grands réseaux ou
de l poducon, du par des maisons de production indépendantes qui les vendent à un réseau.
conenu de l’émsson
e de l dffuson de l Plusieurs grandes entreprises ont commandité des émissions pendant de nombreuses
publcé à cee occson. années : pensons au cinéma Krat, aux euilletons du Hallmark Hall o Fame et à La Petite
Vie (Vachon). Songeons aussi au constructeur Ford, commanditaire des émissions Lance et
compte, Scoop, Jalna, Les grands procès et Jasmine. En 2012, l’émission Style France Arcand,
difusée sur la chaîne Casa, s’associe à BMR. An de mettre en valeur le commanditaire,
un panneau de 15 secondes mettant en scène l’homme ort de la rénovation de BMR,
Hugo Girard, et France Arcand a été produit. De plus, la marque du commanditaire a été
intégrée au contenu de l’émission. Dans certains segments de la série, on peut voir France
Arcand en train de choisir des produits et matériaux dans une boutique de design BMR.
FIGURE 10.1 L’indice d’écoute par mois des réseaux généralistes et spécialisés (2 ans et plus)
60
30
0
Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Mai
2011 2011 2011 2011 2011 2011 2011 2012 2012 2012 2012 2012
Cette hausse des revenus tirés de la publicité indique que les annonceurs ont de plus en
plus appel aux réseaux spécialisés pour atteindre des audiences précises. Les annonceurs
s’intéressent aussi aux réseaux spécialisés en raison de leur souplesse et de leurs taris
publicitaires avantageux. Les taris de publicité des émissions difusées par câble s’avèrent
de beaucoup inérieurs à ceux des émissions présentées sur les grands réseaux. Ainsi,
la télévision constitue un média beaucoup plus viable pour le petit annonceur dont le
budget est plutôt restreint, et pour quiconque désire atteindre une audience définie avec
rigueur. De plus, la publicité sur les réseaux spécialisés n’exige généralement pas d’enga-
gement aussi important que ceux des grands réseaux – parois une année à l’avance.
Les réseaux spécialisés ofrent aussi une plus grande souplesse quant au genre de
publicité à difuser. Alors que la durée de la plupart des messages difusés sur les
réseaux commerciaux est de 15 ou 30 secondes, l’annonce difusée sur le réseau
spécialisé peut largement excéder cette limite. La durée d’un publireportage, par Publireportage
exemple, peut osciller de 3 à 30 minutes. L’entreprise qui s’adresse directement au Message publicitaire télévisé
consommateur produit souvent des publicités plus longues afin de décrire ses produits permettant à l’annonceur
ou ses services et d’inciter le consommateur à passer sa commande par téléphone de fournir au consommateur
au moment de la difusion du message. Nous reparlerons des publireportages au une information plus
chapitre 15. Enfin, l’achat de publicité sur les réseaux spécialisés s’efectue sur une détaillée sur un produit ou
un service, et dont la durée
base régionale ou nationale. Plusieurs grands annonceurs ont de la publicité sur les varie de 3 à 30 minutes.
réseaux spécialisés afin de joindre un nombre important de consommateurs partout
au pays à l’aide d’un seul achat de média. On peut difuser de la publicité régionale
sur les réseaux spécialisés, mais cette possibilité se révèle plutôt limitée.
Bien qu’ils aient gagné en popularité auprès des annonceurs nationaux, régionaux et
locaux, les réseaux spécialisés demeurent néanmoins limités à certains égards. Au cours
d’une semaine, par exemple, un téléspectateur regarde en moyenne plus d’émissions
des stations afiliées à Radio-Canada et au réseau TVA que d’émissions difusées sur
un réseau spécialisé, bien que la situation soit en train de changer. TVA, par exemple,
séduit 26 % de l’audience au Québec, comparativement à moins de 5 % pour RDS.
Bien que les réseaux spécialisés comptent plus de téléspectateurs, ceux-ci sont répartis
entre les nombreuses chaînes proposées. Réunies, les chaînes spécialisées contribuent à
une plus grande ragmentation de l’audience, car le nombre de téléspectateurs regardant
l’une d’elles se révèle d’ordinaire peu élevé. En ait, les réseaux généralistes sont de vrais
médias de masse, alors que les chaînes spécialisées ne le sont pas.
PErSPECtiVE
10.1 Qund Youtube décde de fe de l élé
chgés ux nenues souhn vsonne ces nouveux
conenus.
Dns une pemèe vgue, Google finncé 100 nouveux
cnux vec une pogmmon ognle. Pm les
céeus de conenu, on compe des cnéses connus, p
exemple, Jon avne e rodgo Gc, qu poposen de
coues sées su l ve des femmes ; des célébés, ashon
Kuche e amy Poehle ; des mques enommées, WWE
et le Wll See Jounl ; e des nconnus du gnd publc,
comme le monéls Hley Moensen, qu f fueu vec
s websée Epc Mel tme conscée à l cusne exême.
Cee denèe u éé suve p plus de 2,9 mllons
d’bonnés. toues les expéences n’on ouefos ps éé
uss conclunes. Cenes websées éussssen à pene à
Google, qu f l’cquson de Youtube en 2006, ene e quelques dznes de mlles d’bonnés.
une pecée dns le monde de l élévson vec son se de
Ec Schmd, pésden de Google, es ès opmse. Ce dene
pge de vdéos. Pou ce fe, l’enepse do nsfome
ne co ouefos ps que Youtube v emplce l élévson ; l
les hbudes des nenues. acuellemen, selon les
pense pluô qu’l s’g d’un nouveu cnl de dsbuon qu
données complées p comScoe en 2012, plus de 15 mllons
se veu globl, ccessble unvesellemen e qu epose su un
de Cndens se enden su Youtube chque mos e ls
modèle économque dfféen de l élévson.
conscen en moyenne plus de 19,6 heues à egde des
vdéos. Youtube veu nce les nenues à psse plus de Google ven d’nnonce que l’enepse ll finnce une
emps su son se. Pou ende son objecf, l’enepse deuxème vgue de cnux e poe son nvesssemen à
développé un nouveu concep de webélé dns lequel des 200 mllons de dolls. Comme l’ soulgné un nenue, l
céeus, connus e nconnus, son nvés à développe des s’g d’une somme elvemen modese s l’on consdèe
conenus ognux e à les dffuse su leus popes cnux. que le budge de poducon d’un seul film gnd publc
Les céeus son émunéés à p de fs mnmes peu lgemen l dépsse.
Sources : Olve, Mchel. (21 décembe 2012). « L webélé pou concuence l élévson donnelle », Le Devo, p. a5 ; Powell, Chs.
(7 m 2012). « Youtube ges no he upfon gme wh “Bndcs” », Mkeng mgzne, [En lgne], www.mkengmg.c/news/
med-news/youube-ges-no-he-upfon-gme-wh-%E2%80%9Cbndcs%E2%80%9D-51921 (Pge consulée le 10 jnve 2013).
Chpitre 10 • L télévision et l rdio 293
poste de télévision existant. Il recueille des renseignements sur les habitudes d’écoute
à l’aide de cet échantillon et efectue ensuite des projections en onction de la zone
de télédifusion.
La méthode du cahier d’écoute exige de chaque personne qu’elle consigne dans
ce carnet toutes les émissions qu’elle regarde au cours d’une semaine. Les parents
doivent en outre noter les émissions que regardent leurs enants âgés de plus de
deux ans. Les inscriptions sont ondées sur des blocs de 15 minutes, entre 6 h et 2 h
du matin. Chaque participant touche une petite somme en échange de ses eforts.
Parmi tous les cahiers envoyés, 40 % sont retournés, bien que ce pourcentage varie
selon la région et d’autres acteurs. Les volets de cette recherche sont conormes
aux pratiques régissant les études de marché pour s’assurer de recueillir des don-
nées valides et fiables. Il y a cependant un hic : les cahiers d’écoute ne sont pas tous
correctement remplis.
An de proter des progrès technologiques et de combler cette lacune méthodolo-
gique, Sondages BBM a recours, depuis 2002, à des audimètres portables (PPM) Audimètre
pour évaluer l’écoute télévisuelle du marché rancophone de Montréal. Il s’agit d’un appreil qui permet de
petit appareil de la taille d’un téléavertisseur qui détecte à la ois les signaux de la mesurer les comportements
télévision, ceux de la radio et ceux d’Internet, et qui capte automatiquement des de consommtion des
codes inaudibles que les radiodifuseurs intègrent dans la portion audio de leurs progrmmes télévisés u
émissions. Les participants doivent porter l’appareil sur eux tout au long de la journée. sein d’un foyer.
Celui-ci est muni d’un détecteur de mouvement qui permet de déceler si les parti-
cipants le portent ou non. À la n de chaque journée, ils doivent déposer l’appareil
dans un chargeur an de le recharger et de transmettre les codes à Sondages BBM,
où ils seront compilés. Avec ce système d’audimétrie portable, il est possible de
connaître les habitudes d’écoute de la télévision des gens, non seulement à l’intérieur
du oyer, mais également à l’extérieur. En
2012, Sondages BBM a utilisé son système
d’audimétrie portable dans cinq marchés :
Montréal rancophone, Toronto, Calgary,
Edmonton et Vancouver.
Afin que ses clients comprennent mieux
les données, Sondages BBM propose un
large éventail de produits. Les rapports
de marché, par exemple, présentent des
données à jour de cote d’écoute et de part
d’audience de tous les marchés, selon
plusieurs groupes sociodémographiques,
les stations de télévision, les tranches
horaires, les émissions et les heures de di-
usion. Des données sur le rayonnement
des stations du marché d’origine y sont
également présentées. Sondages BBM
publie aussi des guides de réérence conte-
nant des cartes détaillées des provinces
selon le marché et des estimations de la
population pour chaque marché. Enfin,
les membres de l’organisme disposent de
logiciels servant à l’analyse des données
des sondages. Un audimètre portable (PPM) n’est pas plus grand qu’un téléavertisseur.
294 PartiE 4 • L communcon du messge
La mesure de l’audience
Nous aborderons ici quelques concepts liés à la mesure des audiences, qui sont au cœur
des rapports publiés par les trois organismes.
Foyer avec télévision Les foyers avec télévision. On parle parois d’estimation de l’univers, c’est-à-dire
Domcle fmll possédn l’ensemble de la population que l’échantillon est censé représenter, pour désigner le
un ou pluseus élévseus. nombre de oyers possédant un téléviseur. Comme on retrouve un téléviseur dans 99 %
des domiciles amiliaux au Canada, l’expression foyers avec télévision correspond d’or-
Cote d’écoute d’une dinaire au nombre de oyers d’un marché particulier.
émission
Esmon du poucenge
La cote d’écoute d’une émission. La cote d’écoute d’une émission constitue sans
de l populon d’une doute la mesure de l’audience la plus connue. On calcule cet indice en divisant le
égon donnée à l’écoue nombre de personnes regardant une même émission par la population de cette région.
d’une émsson s’nscvn Supposons, par exemple, que 1,2 million de Québécois ont regardé une émission.
dns une nche hoe On calculerait la cote d’écoute à l’échelle provinciale comme suit :
pécse.
Audience de l’émission 1 200 000
Point de part Cote d’écoute 16, 2
Population totale 7 400 000
Mesue sevn à clcule
l coe d’écoue d’une Un point de part équivaut à 1 % de l’ensemble des oyers possédant un téléviseur à
émsson élévsée, où
chque pon équvu à 1 %
l’intérieur d’une région géographique et regardant une même émission 17. À l’échelle
de l’ensemble des ménges provinciale, un point de part représente 34 000 oyers. Par conséquent, une émis-
(ou ue goupe pcule) sion en tête de classement recueillant en moyenne 19 points joindra chaque semaine
possédn un élévseu 646 000 oyers (19 3 34 000).
à l’néeu d’une zone
géogphque e egdn La cote d’écoute est d’une importance capitale pour les stations de télévision et les
une même émsson. annonceurs, car la détermination des taris de publicité est onction de celle-ci.
Chapitre 10 • La télévision et la radio 295
Les points de part, aux yeux des réseaux et de chaque station, se révèlent tout aussi
importants. Un seul point de part au cours d’une saison pourrait se traduire par des
millions de dollars en gains ou en pertes de revenus publicitaires.
Les foyers regardant la télévision. On nomme foyers regardant la télévision (FT) Foyer regardant
le pourcentage de oyers d’une région donnée regardant la télévision à l’intérieur d’une la télévision
période horaire précise. Pourcentage de foyers
d’une zone géographique
Cet élément, qui traduit le nombre de postes en usage, est toujours exprimé sous donnée regardant la
orme de pourcentage. Supposons, par exemple, que 1,7 million de oyers québécois télévision à l’intérieur d’une
ont mis leur poste en marche le jeudi soir à 22 h. On afirme alors que le nombre de période horaire précise.
oyers regardant la télévision est de 50 %, soit 1,7 million de téléspectateurs sur une
possibilité de 3,4 millions. L’utilisation de la télévision varie beaucoup en onction de
l’heure et de la saison.
La part d’audience. La part d’audience constitue elle aussi une mesure impor- Part d’audience
tante. Elle consiste en la proportion des oyers où la télévision est en marche et qui Proportion des foyers où la
regardent une station ou une émission à une période horaire précise18. Cette pro- télévision est en marche et
portion tient compte des variations du nombre de postes en marche et de la taille qui regardent une station
de l’audience potentielle, étant donné que le pourcentage se onde uniquement sur ou une émission à une
les oyers dont le poste est en onction. On calcule la part d’audience en divisant période horaire précise.
le nombre de oyers (F) regardant une émission par le nombre de oyers regardant
la télévision. Ainsi, supposons qu’un téléviseur est en marche dans 1,7 million de
oyers québécois dans la période horaire de 22 h. Dans ce cas, on calculerait la part
d’audience comme suit :
La part d’audience s’avère toujours plus élevée que la cote d’écoute d’une émission, à
moins que le téléviseur soit allumé dans tous les oyers qui en possèdent un ; dans ce
cas, les deux s’équivalent. Cette mesure est d’autant plus importante qu’elle permet
de confirmer ou d’infirmer le succès d’une émission auprès de l’audience potentielle.
En fin de soirée, par exemple, la cote d’écoute chute de açon considérable. Aussi,
le meilleur moyen d’évaluer la popularité d’une émission difusée au cours d’une
période horaire consiste à comparer sa part d’audience et la part d’audience des
émissions concurrentes.
Les ournisseurs de services d’audimétrie télévisuelle produisent aussi des statis-
tiques sur l’audience totale. On entend par audience totale le nombre de oyers Audience totale
qui regardent un bloc de cinq minutes d’une émission. La décomposition de cette Nombre de foyers qui
donnée permet de déterminer la composition de l’audience selon des groupes regardent un bloc de cinq
démographiques. minutes d’une émission.
Voici quelques données sur les cotes d’écoute des émissions télévisées. La
figure 10.2, à la page suivante, illustre la répartition de l’écoute selon le type de
chaîne de télévision ; la figure 10.3, à la page suivante, présente l’audience moyenne
par tranche d’heure ; la figure 10.4, à la page 297, illustre les habitudes d’écoute
selon les groupes d’âge ; enfin, la figure 10.5, à la page 297, montre l’évolution rapide
des parts de marché des chaînes spécialisées canadiennes et américaines et de la
télévision payante.
296 PartiE 4 • L communcon du messge
FIGURE 10.2 Les parts d’écoute de la télévision au Québec dans les principaux marchés (2 ans et plus)
6,7% CTV
Réseaux 20,6%
12,9%
spécialisés américains
Réseaux
généralistes américains
51,3 %
46,7 %
50%
43,7 %
42,3 %
41,0 %
36,6 %
40%
33,6 %
32,5 %
31,2 %
29,9 %
30%
25,1 %
22,1 %
21,4 %
19,4 %
18,3 %
16,2 %
20%
15,9 %
14,3 %
14,4 %
14,1 %
14,3 %
14,0 %
13,2 %
13,2 %
12,8 %
12,6 %
12,7 %
12,1 %
12,3 %
10,7 %
9,8 %
9,3 %
9,5 %
8,2 %
8,3 %
7,8 %
7,6 %
10%
5,2 %
4,2 %
0%
6h 7h 8h 9h 10 h 11 h 12 h 13 h 14 h 15 h 16 h 17 h 18 h 19 h 20 h 21 h 22 h 23 h 24 h 1h
Québec francophone Reste du Canada
* Ces données egoupen l’écoue de ous les éseux, nclun les éseux spéclsés, pyns e numéques.
Source : Sondges BBM, audmée PPM, 16 jnve-15 vl 2012, Gude des méds 2013, Monél, Édons infopesse, p. 48.
Chpte 10 • L télévson et l do 297
65 ans et + 53,00 h
Total 33,13 h
* Ces données egoupent l’écoute de tous les éseux, nclunt les éseux spéclsés, pynts et numéques.
Source : Sondges BBM, audméte PPM, 16 jnve-15 vl 2012, Gude des méds 2013, Montél, Édtons infopesse, p. 47.
FIGURE 10.5 L’évolution des parts des réseaux spécialisés, numériques et payants
(canadiens et américains)*
30%
20%
10%
0%
2008 2009 2010 2011 2012
* Chngement de méthodologe de sondge en septembe 2009 : audméte PPM u leu de audméte BBM-NMr.
Source : Sondges BBM, audméte PPM et BBM-NMr, 16 jnve-15 vl 2012, Gude des méds 2013, Montél, Édtons
infopesse, p. 53.
La radio
De l’avis de plusieurs, la télévision constituerait le média publicitaire idéal ; qui plus
est, elle incarnerait la fascination et le prestige de cette industrie. On ne peut en dire
autant de la radio qui, dans les faits, ne jouit pas du respect d’un grand nombre d’annon-
ceurs. Dominée qu’elle était par la programmation réseau et les annonceurs nationaux
avant la croissance de la télévision, la radio est devenue un média publicitaire à portée
298 PartiE 4 • L communcon du messge
essentiellement locale, caractérisé par une programmation pointue, intéressant des seg-
ments très étroits de la population.
On comprend mieux l’importance de la radio à l’aide de certaines données.
Le Canada compte 1 183 stations de radio, dont 886 stations anglophones et
251 stations rancophones 19 . La radio joint chaque semaine 90 % de la popula-
tion canadienne de plus de 12 ans. Elle sert de toile de ond à plusieurs activités,
notamment la lecture, la conduite automobile, le jogging, le travail et les rela-
tions sociales. En moyenne, un Canadien écoute la radio pendant 19 heures par
semaine. L’omniprésence du média n’est pas passée inaperçue aux yeux des annon-
ceurs. En eet, les revenus publicitaires de la radio sont passés de 1,08 milliard
de dollars en 2002, à plus de 1,575 milliard de dollars en 2011 (voir le tableau 9.1
à la page 238).
Le Québec compte 102 stations de radio privées, dont la plupart appartiennent à
Astral, RNC Média (anciennement Radio-Nord) et Cogeco. Astral est proprié-
taire de 24 stations, dont celles des réseaux NRJ et Rouge m (anciennement Rock
Détente), alors que le groupe RNC Média et Cogeco possèdent respectivement
14 et 13 stations.
La radio a survécu et prospéré en tant que média publicitaire en raison de ses atouts.
Ces avantages permettent aux annonceurs de communiquer eficacement avec les
clients potentiels. Les aiblesses de la radio ont cependant certaines répercussions sur
son rôle dans les stratégies médias.
Le rapport coût-efficacité
La publicité radiophonique coûte très peu à produire ; un texte ou la copie d’un mes-
sage sufit. Le temps d’antenne radio est aussi bon marché. Les coûts peu élevés de la
radio en ont l’un des médias publicitaires les plus eficaces. Le budget d’une campagne
radiophonique s’avère donc souvent inérieur à celui des autres médias.
Ces coûts peu élevés permettent à l’annonceur d’augmenter la portée et la réquence
de ses messages, tout en respectant certaines contraintes budgétaires, peu importe
le nombre de stations auquel il recourra. On conçoit une publicité radiophonique
beaucoup plus rapidement qu’une publicité télévisée. La première s’avérant beaucoup
plus abordable que la seconde, la difusion du message est donc plus réquente20. La
radio ofre ainsi un bon rapport coût-eficacité ; c’est pourquoi de nombreux annon-
ceurs nationaux l’intègrent avantageusement à leurs stratégies médias.
La sélectivité
Les divers ormats d’émission et la couverture géographique des stations conèrent
un autre avantage indéniable à la radio : un degré élevé de sélectivité ou de ciblage de
l’audience. La radio permet à l’entreprise de concentrer ses publicités sur des audiences
spécialisées, par exemple en onction du profil démographique ou du style de vie de
certains groupes. La quasi-totalité des régions comprennent une variété de stations
Chapire 10 • La élévision e la radio 299
La souplesse
La radio demeure sans doute le plus souple de tous les médias publicitaires, car
elle permet de produire des annonces dans un court laps de temps. Ainsi, l’annon-
ceur peut reormuler son message presque jusqu’au moment d’entrer en ondes. En
général, la réalisation de la publicité s’efectue en très peu de temps, tout comme
son insertion. Enfin, l’annonceur peut modifier son message en onction du marché
local et de la situation.
L’imagerie mentale
On ait souvent fi du ait que la radio permet à l’auditeur de aire trotter son imagina-
tion. Bien que les possibilités de la radio soient limitées sur le plan de la création, de
nombreux annonceurs profitent de l’absence d’éléments visuels pour laisser le consom-
mateur se aire ses propres images.
La radio peut aussi renorcer la publicité télévisée par le biais du transfert d’imagerie21. Transfert d’imagerie
Le gestionnaire du marketing détermine d’abord l’image de la publicité télévisée, puis technique publiciaire
utilise une bande audio similaire, voire la même (texte ou ritournelle) pour la réalisation employée par les radio-
de son pendant radiophonique. Au moment où le consommateur entend la publicité diffuseurs e consisan à
à la radio, il établit un lien avec la publicité télévisée, ce qui renorce les images qu’il a ransposer les images d’une
retenues. Le transert d’imagerie permet à l’annonceur de conjuguer les deux ormes publicié élévisée dans une
annonce radiophonique.
de publicité pour créer une synergie.
PErSPECtiVE
10.2 L’heue auo Desjdns assunces généles
Le seceu de l’ssunce uomoble én ès compéf,
les compgnes son consmmen à l echeche de moyens
pou e l’enon des consommeus su leus podus
e sevces. Desjdns assunces généles (DaG) ouvé
une mnèe ognle de domne un céneu hoe ou
en y exclun l pésence de ses concuens.
En collboon vec l’gence de publcé lg2, l’gence
méd C e l son NrJ Monél 94.3, DaG céé
l’Heue auo DaG. tous les lunds, pendn 10 semnes, ene
17 h e 18 h 30, los de l’émsson Les Gndes Gueules e
rchd tucoe, l son de do ccode une poé ux
nnonceus de l’nduse uomoble e l’exclusvé à DaG
pou l publcé lée u seceu de l’ssunce généle.
Le lund éé chos pce qu’l s’g de l jounée de l semne
l plus chlndée pou les concessonnes d’uomobles. P
lleus, le chox de l’émsson Les Gndes Gueules e rchd
tucoe peme à DaG de s’desse decemen ux jeunes
uomoblses, l cble vsée p l cmpgne.
Pou s cmpgne, DaG podu plus de 20 messges
do. De plus, l’enepse commndé en exclusvé
de nombeux segmens de l pogmmon de NrJ, so
les bullens de cculon, les nouvelles e l mééo. Des
noducons de blocs publces e des lens nepublcés
on éé ulsés pou donne une couleu dophonque
unque à ce segmen de pogmmon.
Cee nve nusée pems à DaG e à ses penes
de empoe le Gnd px « Melleue ulson de l do »
des Px Méd 2012 d’infopesse.
Source : infopesse. (2012). « L’heue DaG », Px Méd 2012, [En lgne], hp://esuls.nfopesse.com/pxmed/2012/resuls/rdo/gp_c_dg.
hml (Pge consulée le 10 jnve 2013).
La fragmentation de l’audience
Le grand nombre de stations a pour efet de ragmenter l’audience ; c’est là un autre
inconvénient propre à la radio. En règle générale, le pourcentage d’auditeurs visés
syntonisant une station s’avère peu élevé. La région métropolitaine compte plusieurs
stations AM et FM, dont les plus écoutées attirent moins de 10 % de l’audience totale.
Pour joindre une grande partie de l’audience potentielle d’un marché local, l’annonceur
doit acheter du temps publicitaire auprès de plusieurs stations.
L’encombrement publicitaire
L’encombrement comporte autant d’inconvénients à la radio que dans les autres médias
publicitaires. La plupart des stations difusent une dizaine de minutes de publicité par
heure. Au cours des émissions populaires difusées aux heures de grande écoute du
matin et de la fin de l’après-midi, la quantité de publicité peut excéder 12 minutes par
heure. Pour joindre les auditeurs, les publicités doivent alors se démarquer du lot ou être
difusées à répétition. Selon une étude de la firme Edison Research, l’encombrement
publicitaire est l’un des motis qui ont incité les répondants à s’éloigner de la radio24.
302 PartiE 4 • L communcon du messge
La publicité réseau
L’achat de temps publicitaire sur
l’ensemble d’un réseau est possible
depuis peu, que ce soit auprès du
réseau NRJ, du réseau Rouge m
ou de quelques autres. L’achat de
publicité réseau minimise la somme
de négociations et de travail admi-
nistrati nécessaire à l’obtention
d ’une couverture nationale ou
régionale. Les coûts qui y sont rat-
tachés se révèlent moins élevés que
ceux des stations indépendantes.
Touteois, le nombre de stations
afiliées et les types d’audience
varient. Par conséquent, l’achat de
publicité réseau prive l’annonceur
d’une certaine souplesse quant au
CNV 24/7 diffuse certaines émissions en direct du Complexe Desjardins, à Montréal. choix des stations.
La publicité sélective
L’annonceur national peut acheter, sous orme d’achat sélecti, du temps publicitaire
auprès de stations indépendantes présentes sur divers marchés. L’achat sélecti ofre
davantage de souplesse quant au choix des marchés, des stations de radio, des cré-
neaux de difusion et en ce qui a trait à la publicité conçue en onction du marché
local. L’annonceur local est de loin celui qui profite le plus de la radio, achetant la plus
grande partie du temps publicitaire des stations indépendantes. Les concessionnaires
d’automobiles, les détaillants, les restaurateurs et les institutions financières comptent
parmi les principaux annonceurs des radios locales.
Chpitre 10 • L télévision et l rdio 303
Audience cumulative moyen d’auditeurs qui écoutent une station de radio pendant au moins cinq minutes
Mesue pemen d’ébl au cours de n’importe quel quart d’heure d’un bloc horaire donné. Cette inormation
le nombe d’udeus qu permet à son tour de déterminer la taille de l’audience et le coût d’une série de messages
écouen une son de à l’intérieur d’une période de réérence précise.
do pendn u mons
cnq mnues u cous d’un L’audience cumulative exprime le nombre d’auditeurs qui écoutent une station de radio
qu d’heue donné e à pendant au moins cinq minutes au cours d’un quart d’heure donné et à l’intérieur d’un
l’néeu d’un segmen segment de journée de radiodifusion. Elle permet de déterminer la portée potentielle
de jounée ecensé. d’une station de radio.
Cote d’écoute moyenne La cote d’écoute moyenne au quart d’heure consiste en une estimation de l’audience
au quart d’heure moyenne au quart d’heure, permettant d’établir le pourcentage de l’audience totale qui
Esmon de l’udence écoute chaque station. La part d’écoute moyenne au quart d’heure correspond quant
moyenne u qu d’heue, à elle à la proportion de l’audience qui écoute une station à une heure précise. Les
pemen d’ébl le figures 10.6, 10.7 et 10.8 présentent une synthèse des habitudes d’écoute de la radio
poucenge de l’udence
des Québécois et des Canadiens.
ole qu écoue chque
son.
Hommes 18 ans et +
Québec 38,5 % 32,0 % 27,2 % 2,3%
Femmes 18 ans et +
Québec 53,7 % 22,7 % 21,8 % 1,8%
Source : Sondges BBM, Ches d’écoue, auomne 2011, Gude des méds 2013, Monél, Édons infopesse, p. 61.
FIGURE 10.7 L’écoute de la radio par groupe d’âge (heures moyennes par semaine)
22 h 40 23 h 10
22 h 27 22 h 01
19 h 49 21 h 42
18 h 39 16 h 56
14 h 18 14 h 23
8 h 23 9 h 19
12-17 ans 18-24 ans 25-34 ans 35-49 ans 50-64 ans 65 ans et +
Source : Sondges BBM, Ches d’écoue, auomne 2011, Gude des méds 2013, Monél, Édons infopesse, p. 60.
Chptre 10 • L télévson et l rdo 305
FIGURE 10.8 L’auditoire moyen de la radio par tranche horaire (semaine et fin
de semaine)
a) Montréal francophone
Exprimé en % de la population des 12 ans et plus
25 %
20 %
15 %
10 %
5%
5h 6h 7h 8h 9 h 10 h 11 h 12 h 13 h 14 h 15 h 16 h 17 h 18 h 19 h 20 h 21 h 22 h 23 h 24 h
Source : Sondges BBM, audmétre PPM, automne 2011, audtore moyen à l mnute, Gude des méds 2013, Montrél,
Édtons infopresse, p. 61.
b) Reste du Québec
Exprimé en % de la population des 12 ans et plus
25 %
20 %
15 %
10 %
5%
5h 6h 7h 8h 9 h 10 h 11 h 12 h 13 h 14 h 15 h 16 h 17 h 18 h 19 h 20 h 21 h 22 h 23 h 24 h
Source : Sondges BBM, Chers d’écoute, automne 2011, audtore moyen u qurt d’heure, Gude des méds 2013,
Montrél, Édtons infopresse, p. 61.
306 PartiE 4 • L communcon du messge
Résumé
L élévson e l do son les méds les plus pésens Sondges BBM e Nelsen recheche Méd founssen des
dns l ve du consommeu, e ous deux offen à ensegnemens su l lle e l composon des udences
l’nnonceu l possblé de jonde de vses udences. à l’échelle nonle e locle. Les fs de publcé des
Les deux méds se concenen su le emps d’nenne éseux e des sons de élévson son bues des
pluô que su l’espce. Leus sucues son smles mesues de l’udence e des coes d’écoue. L’udence
en ce qu’ls se seven de sons ffilées à un éseu e vsée e l féquence du messge dépenden à leu ou des
de sons ndépendnes fin de dffuse leus émssons émssons u cous desquelles l publcé es dffusée.
e leus messges publces. On dffuse l publcé
L cossnce pde de l élévson eu pou effe de fe
dophonque e élévsée su un éseu égonl, locl
évolue l do à e de méd de dvessemen e de
ou nonl.
publcé. au fil du emps, l do es devenue un méd publ-
L cossnce de l élévson s’es évélée plus pde que ce locl dffusn des émssons ès spéclsées e n
celle de ou ue méd publce, à un pon el qu’elle des segmens de mché ben pécs. L do consue un
es devenue le méd de pédlecon des nnonceus no- méd de gnde dffuson e peme de jonde des udences
nux. Pce qu'elle peme de combne le son, l'mge e sélecves selon un ppo efficcé-coû fo vngeux.
le mouvemen, l élévson offe de nombeuses possb- L do conven uss fo ben u pogmme de mkeng
lés pou l céon de messges publces efficces. négé el que l PLV e l commnde d’événemens.
De plus, elle ssue une couveue de msse à un coû
L do n’offe ucune lude su le pln vsuel, une f-
elvemen peu élevé. Les ccésques de l’udence,
blesse mjeue. L coue duée e l fugcé du messge,
l véé de l pogmmon e l cossnce de l élé-
le ccèe ès fgmené de l’udence e l’encombemen
vson p câble son un d’élémens qu pemeen
publce consuen un d’nconvénens de ce méd.
une plus gnde sélecvé. Consdéée comme le nec
plus ul des méds p pluseus, l élévson compe Les fs de publcé à l do son ébls en foncon de
nénmons cenes fblesses : coûs bsolus de po- l lle de l’udence e des segmens de l jounée. Enfin,
ducon e de dffuson élevés, mnque de sélecvé p Sondges BBM consue l pncple souce de ensegne-
ppo à d’ues méds, nue fugce du messge e mens qun à l lle e à l composon des udences à
encombemen publce. l’échelle nonle e locle.
Mots clés
Questions de discussion
1. À titre de média publicitaire, la télévision offre plusieurs 5. Discutez des forces et des faiblesses de la publicité diffusée à
avantages aux principaux annonceurs, par exemple les la télévision par câble. Comment les grands annonceurs
constructeurs d’automobiles et les fabricants de produits de nationaux et les petites entreprises locales pourront-ils inté-
grande consommation. Discutez de ces avantages. grer la télévision par câble à leur plan médias ?
2. « À titre de média de masse, la télévision offrirait peu de 6. Discutez des méthodes servant à mesurer les audiences de
sélectivité aux annonceurs. » Êtes-vous d’accord avec cet la télévision locale et de la télévision réseau. Ces méthodes
énoncé ? Comment une publicité télévisée pourrait-elle être permettent-elles d’obtenir des résultats fiables et valables ?
sélective ? Comment pourrait-on les améliorer ?
3. Choisissez une période de la journée autre que les heures 7. Quels sont les avantages et les inconvénients de la publicité
de grande écoute télévisuelle et remarquez les produits et radiophonique ? Quels genres d’annonceurs seraient suscep-
les services annoncés au cours de cette période. Selon vous, tibles de se tourner vers la radio ?
pourquoi ces entreprises ont-elles choisi de diffuser leurs
publicités à ces heures ? 8. En matière de publicité radiophonique, qu’entend-on par
transfert d’imagerie ? Donnez un exemple d’une campagne
4. Dans un proche avenir, comment le développement techno- radiophonique faisant appel à ce concept et évaluez-le.
logique influera-t-il sur la manière dont le téléspectateur
regardera la télévision ? Quelles seront ses répercussions sur 9. Quels facteurs l’acheteur-médias devrait-il considérer lors
la publicité télévisée ? de l’achat de temps de publicité radiodiffusé ?
11
Mise en situation
L’avenir des médias imprimés
L’année 2012 n’a pas été pas de tout repos pour les médias imprimés. Après
Postmedia, c’est maintenant au tour de Sun Media, une fliale de Quebecor, d’annon-
cer d’importantes suppressions de postes. Le plus important éditeur de journaux au
Canada, avec 36 quotidiens payants, 6 quotidiens gratuits et près de 200 journaux
régionaux, doit supprimer 500 postes. La raison évoquée est la même : la baisse des
revenus publicitaires.
Comme le souligne Ed Strapagiel, un consultant dans le domaine des journaux, « ce n’est
pas vraiment une surprise. Le monde a adopté le numérique, et l’imprimé décline. Ce qui
arrive aujourd’hui n’est pas exclusi à Sun Media, mais se produit partout en Amérique
du Nord ».
Chapitre 11 • Les médias imprimés 309
L
es magazines et les journaux jouent le rôle de médias publicitaires depuis plus de
deux siècles ; longtemps, ils ont été les deux seuls médias dont disposait l’annon-
ceur. En raison de la croissance des autres médias, en particulier la télévision et
Internet, les médias imprimés ont perdu du terrain. Un nombre croissant de consom-
mateurs se sont mis à regarder la télévision et à naviguer dans Internet afin de se
divertir et de s’inormer. Malgré la concurrence des autres médias, les journaux et
les magazines demeurent d’importants véhicules médiatiques pour le consommateur
et l’annonceur.
310 PARtiE 4 • La communcaon du message
Des milliers de magazines sont publiés au Canada et ailleurs dans le monde. Tous
les champs d’intérêt et les habitudes du consommateur y sont traités, et des milliers
d’entreprises et de proessions y trouvent leur compte. L’industrie des périodiques a
prospéré grâce à l’avènement des magazines spécialisés qui s’adressent à des publics
particuliers. Les journaux demeurent aujourd’hui le média publicitaire qui afiche le
plus grand nombre d’annonceurs. Des milliers de détaillants et d’annonceurs nationaux
y ont continuellement appel.
Les magazines et les journaux occupent une grande partie de nos vies. Pour un grand
nombre d’individus, les journaux constituent la principale source de renseignements sur les
produits. Ces personnes n’achètent rien sans s’être d’abord assurées de profiter d’un solde,
sans avoir découpé les bons de réduction dans les encarts publicitaires ou consulté la section
« Alimentation » de leur journal. Nombre de gens lisent chaque semaine ou chaque mois
plusieurs magazines pour se renseigner et se divertir. Les proessionnels parcourent des
magazines spécialisés pour s’inormer sur les dernières tendances de leur secteur d’activité.
Le rôle des magazines et des journaux dans le plan médias se distingue de celui des
médias de difusion en ce que le lecteur enregistre une inormation détaillée à son
propre rythme. De plus, les médias imprimés ne se révèlent pas importuns comme la
radio et la télévision. En général, ils exigent un efort de la part du lecteur pour que le
message publicitaire ait un impact. C’est pourquoi, aux yeux de plusieurs, les journaux
et les magazines constituent des médias à orte implication1. Dans le présent chapitre,
nous examinerons les atouts et les aiblesses des journaux et des périodiques. En
outre, nous analyserons les éléments qui permettront de déterminer quand et com-
ment aire appel aux journaux et aux magazines au moment d’établir un plan médias.
TABLEAU 11.1 Les principaux magazines de langue anglaise selon le tirage et le lectorat
TABLEAU 11.2 Les principaux magazines de langue française selon le tirage et le lectorat
Source : CMDC. (2013). « U.S. Magaznes wh Pad Canadan Crculaon of 25,000+ », the Canadan Meda Drecors’
Councl Meda Dges 2012-2013, torono, Markeng, p. 73.
magazines canadiens selon leur tirage. On classe également les périodiques selon qu’ils
paraissent sur une base hebdomadaire, mensuelle, bimensuelle, et ainsi de suite. Le
tableau 11.3 contient une liste des principaux magazines américains vendus au Canada.
Les magazines d’intérêt général occupent la plus grande part de ce secteur d’activité et
comptent pour près des deux tiers des enveloppes publicitaires consacrées aux magazines.
La distribution des recettes publicitaires dévolues aux magazines d’intérêt général reste
très concentrée ; les 10 principaux périodiques se partagent environ 50 % du budget
publicitaire destiné à l’ensemble des magazines d’intérêt général. Ces revues intéressent
principalement le gestionnaire du marketing désireux d’atteindre le consommateur de
produits et de services, et l’entreprise tentant de joindre un marché particulier. Accessoires
automobiles, articles de toilette, produits de beauté, ordinateurs, matériel de bureau,
articles de papeterie, services aux entreprises et services de consommation sont autant
d’exemples où les gestionnaires privilégient surtout les magazines d’intérêt général.
Bien qu’ils dominent la publicité dans les magazines d’intérêt général au chapitre
des dépenses, les grands annonceurs nationaux jouent aussi un rôle important
auprès des entreprises plus modestes, dont les produits sont destinés aux marchés
spécialisés. Les magazines spécialisés joignent et attirent les consommateurs dont
les habitudes ou les centres d’intérêt sont semblables, tout en limitant l’exposition ou
le tirage inutile. De l’avis de Nordica, Rossignol ou Salomon, par exemple, le magazine
Skipresse RIDE+ pourrait constituer le meilleur véhicule publicitaire pour joindre les
amateurs de ski québécois. Les magazines spécialisés permettent d’atteindre un seg-
ment de marché précis et leur contenu éditorial propose aussi un cadre publicitaire très
favorable aux produits et aux services pertinents.
La sélectivité
À titre de média publicitaire, le magazine a pour principal avantage d’orir un
degré élevé de sélectivité ou de ciblage. De tous les médias, les magazines sont les Sélectivité
plus sélectis, à l’exception de la publicité directe. La plupart sont destinés à des groupes Capacité d’un média
d’intérêt particulier. publicitaire à joindre un
public privilégié avec
Les milliers de magazines publiés au Canada joignent tous les types de consom- précision.
mateurs et de gestionnaires, et permettent à l’annonceur de cibler ses publicités en
onction des segments de la population qui s’intéressent à ses produits. Les maga-
zines Photo Solution, En Primeur et Summum, par exemple, s’adressent respectivement
aux amateurs de photographie, aux cinéphiles et aux célibataires. Plusieurs nouveaux
périodiques visant les nouvelles tendances et les domaines d’intérêt à la mode sont
lancés chaque année.
314 PARtiE 4 • La communcaon du message
La qualité de la reproduction
La qualité de reproduction des annonces constitue l’un des attributs les plus prisés de la
publicité dans les magazines, la partie visuelle étant souvent prédominante. En général,
les périodiques sont imprimés sur du papier de première qualité à l’aide de techniques
d’impression assurant une excellente qualité de reproduction en noir et blanc ou en
couleurs. La qualité de reproduction de la plupart des magazines se révèle nettement
supérieure à celle des autres médias imprimés et des journaux, en particulier lorsque la
couleur est nécessaire. L’utilisation de la couleur est presque devenue une nécessité pour
la plupart des catégories de produits. C’est pourquoi plus de deux tiers des publicités
dans les magazines sont désormais en couleurs.
Le prestige
Le produit ou le service peut gagner en prestige grâce à une publicité parue dans un
périodique bien en vue. La société dont les produits misent sur une image de marque, une
réputation enviable ou une qualité qui ne se dément pas réserve un espace publicitaire
dans les publications prestigieuses, au contenu éditorial recherché, et dont les lecteurs
s’intéressent aux pages publicitaires. Le magazine Elle Québec, par exemple, traite de la
mode féminine dans un cadre très favorable. Ainsi, un fabricant de vêtements peut
y annoncer ses collections afin d’en accroître le prestige. Des revues telles que Geo et
Canadian Geographic proposent un cadre éditorial impressionnant, doublé de photos
de grande qualité. Les lecteurs de ces magazines, qui appartiennent à la strate sociale
supérieure, ont une image favorable de la publication, qu’ils peuvent reporter sur les
produits annoncés dans ses pages.
Chapitre 11 • Les médias imprimés 317
Alors que la plupart des responsables du plan médias soulignent l’importance du cadre
de la publication, l’image du magazine se révèle souvent difficile à déterminer. Des
évaluations subjectives, fondées sur l’expérience du responsable du plan médias, servent
à évaluer le prestige d’un périodique, tout comme des mesures objectives telles que les
sondages d’opinion auprès des lecteurs.
individuelle tend à être inérieur. C’est pourquoi le taux de pénétration des magazines
s’avère peu important. Par exemple, le tirage du magazine L’actualité a beau être élevé,
il représente seulement 3,8 % des 4,3 millions de oyers québécois.
Par conséquent, l’annonceur soucieux d’accroître la portée de ses publicités réserve
de l’espace publicitaire dans plusieurs magazines, d’où de nombreuses négociations
et transactions. La plupart des périodiques étant des mensuels ou, au mieux, des heb-
domadaires, on peut difcilement obtenir une réquence élevée en privilégiant un seul
magazine. L’insertion de plusieurs annonces dans un même numéro s’avérerait inutile,
du moins pour en accroître la réquence. La majorité des annonceurs ajoutent plutôt à
leurs plans médias d’autres magazines se partageant des lectorats similaires. Les maga-
zines génèrent leur impact plus lentement que les quotidiens, la télévision ou la radio
en raison de ce manque de réquence.
De longs délais
La parution d’une annonce publicitaire nécessite malheureusement de longs délais. La
date de tombée de la plupart des publications renommées varie entre 30 et 90 jours.
Par conséquent, l’annonceur réserve l’espace et conçoit la publicité longtemps avant
la date de parution. En outre, il ne peut apporter aucune modification au texte ou
à la présentation graphique après cette date. Les magazines ne se montrent pas
aussi souples que la radio et la télévision en réponse aux événements en cours et aux
fluctuations du marché.
L’encombrement et la concurrence
S’il est d’ordinaire question d’encombrement publicitaire lorsqu’on parle de la radio
et de la télévision, les magazines ne sont pas épargnés. L’encombrement se révèle
touteois moins important dans les médias imprimés qu’à la radio et à la télévi-
sion, le consommateur étant en général plus récepti et plus tolérant à l’égard de
la publicité imprimée. Le lecteur peut aussi contrôler
son degré d’exposition à cette orme de publicité en
tournant simplement la page. Le problème de l’en-
combrement publicitaire dans les magazines crée un
paradoxe : plus le périodique connaît du succès, plus le
nombre de pages de publicité augmente, et plus l’en-
combrement s’amplifie. En ait, on juge d’ordinaire du
succès d’un magazine au nombre de pages de publicité
qu’il vend.
Le rédacteur en che s’eorce de résoudre la question de
l’encombrement en assurant un équilibre entre les pages
éditoriales et les pages de publicité. Touteois, nombreux
sont les magazines qui publient des annonces sur plus
de la moitié de leurs pages. Un tel encombrement nuit à
l’annonceur qui tente de retenir l’attention des lecteurs et
de les intéresser à sa publicité. L’annonceur essaie aussi de
susciter l’intérêt des lecteurs à l’aide d’images-chocs,
de titres accrocheurs ou d’une des techniques hors normes
dont nous avons parlé précédemment. Certains annon-
ceurs créent leur propre périodique afin de contourner un
tel encombrement, d’exercer un contrôle sur le contenu
éditorial ou d’établir un contact avec leurs clients. Par
Le magazine Cellier est conçu expressément pour exemple, Krat publie qu’est-ce qui mijote, la SAQ, Cellier,
promouvoir la consommation du vin et des alcools fns. Benetton, Colors, et le détaillant IKEA, Live.
Chapitre 11 • Les médias imprimés 319
Le tirage
Le tirage consiste en le nombre d’exemplaires d’une publication mis à la disposition
du public, que ce soit par un abonnement, un achat en kiosque ou une distribution
gratuite. Comme le placement publicitaire et les taris de publicité sont tributaires du
tirage, la crédibilité des chifres avancés revêt une grande importance.
Au Canada, la certification du tirage de la plupart des publications renommées est
assurée par l’Alliance or Audited Media (AAM), anciennement l’Audit Bureau o
Circulations (ABC), un organisme ondé en 1914, et elle est financée par les agences
de publicité, les maisons d’édition, le Canadian Circulation Audit Board (CCAB) et le
Business Publications Audit o Circulation (BPA). L’AAM recueille et évalue de l’inor-
mation concernant les abonnements et les ventes des magazines et des journaux afin d’en
vérifier les tirages. Seules les publications dont le tirage est payé à 70 % et plus (c’est-
à-dire que l’acheteur a déboursé au moins la moitié du prix de base établi par le maga-
zine) sont vérifiées par l’AAM. Le CCAB vérifie quant à lui le tirage des publications
dont la distribution est vendue, contrôlée (c’est-à-dire les exemplaires expédiés gratuite-
ment) ou mixte. Certaines publications proessionnelles sont vérifiées par le BPA.
À l’aide de ces données sur le tirage et la distribution, le responsable du plan médias éta-
blit la valeur du magazine à titre de véhicule publicitaire. Les rapports de ces organismes
contiennent aussi des renseignements détaillés sur le tirage, qui permettent d’établir la
qualité du public lecteur. Ces rapports, par exemple, décrivent la açon dont l’abonne-
ment a été vendu, et indiquent le pourcentage du tirage vendu à un prix inérieur à sa
valeur, le pourcentage du tirage vendu moyennant une légère prime et le pourcentage
d’abonnements gratuits. De l’avis de nombreux annonceurs, une personne est plus
susceptible de lire le magazine auquel elle s’est abonnée qu’un autre obtenu au rabais
ou gratuitement. En général, l’acheteur-médias se montre sceptique vis-à-vis de la
publication dont le tirage ne ait l’objet d’aucune vérification externe et il évite d’y aire Lectorat secondaire
insérer une annonce. L’annonceur obtient des renseignements sur le tirage et le nom Ensemble de personnes
du vérificateur dans le répertoire CARDonline ou auprès de la publication recherchée. lisant l’exemplaire d’un
périodique acheté par
Le lectorat une personne de leur
entourage ou chez
Souvent, l’annonceur cherche à obtenir des renseignements quant au nombre de le dentiste, le coiffeur,
lecteurs secondaires du magazine. à bord d’un avion, etc.
320 PARtiE 4 • La communcaon du message
Aux yeux de l’annonceur, le lecteur primaire se révèle d’ordinaire plus important que
le lecteur secondaire, car il consacre un plus grand nombre d’heures à la lecture de la
publication, la consulte plus souvent et en tire une plus grande satisaction. Il prête aussi
plus d’attention aux annonces et y réagit, en général, de açon avorable. L’annonceur
évite cependant de négliger la valeur des lecteurs secondaires, qui peuvent accroître le
lectorat de manière considérable.
La mesure du lectorat d’un magazine selon le PMB. Le Print Measurement Bureau
(PMB) est un organisme canadien sans but lucrati (OSBL). Il regroupe près de
500 membres dont la plupart sont des annonceurs, des éditeurs de magazines et des
agences de publicité. L’organisme a pour principal mandat de recueillir des renseigne-
ments concernant les lecteurs pour le compte de magazines imprimés et d’éclairer ses
membres en matière de décisions publicitaires. On désigne les résultats de sa principale
Étude PMB étude sous le nom d’étude PMB.
Éude du Prn Measure- En 1973, le PMB a mené sa première étude à l’échelle canadienne, qui portait alors
men Bureau, qu mesure uniquement sur les magazines imprimés. L’étude s’est diversifiée depuis pour devenir
le lecora de plus de
100 publcaons, l’exposon
la principale étude multiintérêts sur l’exposition aux médias imprimés et non imprimés
à d’aures médas e la au Canada. L’étude en cours a permis l’élaboration d’une base de données réunissant
consommaon ouchan 24 000 répondants interrogés sur plus de 2500 produits et marques.
au-delà de 2 500 produs,
servces e marques. La méthodologie de recherche consiste en un entretien mené à domicile au cours
de l’année. On demande si, au cours des 12 derniers mois, le répondant a lu une des
publications dont le titre figure sur une liste ; on le sélectionne dans la mesure où il a
lu l’une d’elles récemment, selon la réquence de parution – chaque semaine, chaque
mois, etc. Les questions portent sur les lectures, la réquence des séances de lecture, le
temps consacré à la lecture, la source du texte lu, l’endroit de la lecture et les champs
d’intérêt.
Le profil démographique, le mode de vie, les habitudes médias, l’utilisation des produits,
les comportements d’achat et le profil psychographique du répondant ont l’objet d’une
autre série de questions. Les quelque 20 questions touchant le profil démographique
sont très détaillées. Le participant doit aussi répondre à des questions touchant les styles
de vie – événements marquants, loisirs, scolarité, activités sportives et participation aux
maniestations sportives. D’autres questions concernant les habitudes médias touchent
l’écoute de la télévision et de la radio, la lecture des journaux communautaires et des
quotidiens, les moyens de transport, la distance parcourue, les visites dans les centres
commerciaux et la consultation des pages jaunes. Les données concernant l’utilisation
de produits s’inscrivent sous 19 grandes catégories : soins personnels, épicerie, finances,
commerce et autre. On pose également des questions sur les achats que le répondant
peut efectuer dans une trentaine de commerces de détail. Enfin, plusieurs questions
visent à déterminer le profil du répondant dans le but de procéder à une segmentation
psychographique pour diverses catégories de produits.
Les données recueillies aux fins d’analyse constituent une véritable mine d’inormation.
Pour cibler un public avec précision, par exemple, des liens pourront être établis entre
le comportement et les caractéristiques démographiques et psychographiques de ce
public. Enfin, grâce à la base de données et à des logiciels spécialisés, le responsable du
plan médias est en mesure de prendre des décisions éclairées.
L’étude PMB permet à la firme participante qui le désire de communiquer avec les
répondants dans le respect de la confidentialité, de leur poser ses propres questions
concernant une marque précise et d’établir des liens entre l’attitude, le style de vie, les
habitudes médias et le comportement d’achat des répondants.
Chapitre 11 • Les médias imprimés 321
La gestion du tirage
Les exemplaires destinés à la vente représentent la deuxième source de revenus de
la plupart des publications. Le rédacteur en che analyse les dépenses requises pour
conserver le lectorat de son magazine et attirer de nouveaux abonnés.
Le marketing de créneaux
Un nombre croissant d’annonceurs joignent des groupes spécialisés par l’entremise de
magazines. Plus le marché est segmenté, plus le gestionnaire ait appel au marketing
de créneaux et au marketing régional. Il recourt aussi davantage aux magazines en
raison de leur degré élevé de ciblage, évitant ainsi tout tirage ou toute couverture inutile.
PERSPECtiVE
ÉtHiQUE BMW se paye la page couverure de Sharp !
11.1
Pour son édon de sepembre 2011, le magazne Sharp a la campagne éa d’arer la clenèle prvlégée de BMW,
perms à BMW d’afcher une publcé sur sa page couverure prncpalemen composée d’adules âgés de 35 à 54 ans
sur laquelle apparaî l’aceur Hugh Jackman. L’annonceur a eu ayan des revenus supéreurs à 100 000 $.
recours à une publcé de cu comporan deux rabas : l’un sur Pour John McGouran, édeur de Sharp, l s’ag d’une
les deux dernères leres du nom du magazne, e l’aure sur la excellene dée qu perme à un de leurs parenares de lvrer
porne de l’aceur. Le dévolemen du premer raba ransforme un message à sa clenèle de façon nnovarce. tous ne son
le re du magazne « Sharp » en Shape alors que le dévolemen pas du même avs. Lynn Cunnngham, professeure assocée
du second raba révèle les mos the Fuure, nscrs sur la grlle à l’école de journalsme de l’Unversé Ryerson de torono,
avan d’une BMW. Une annonce dans la page couverure s’es de « choquée e esomaquée » par cee publcé.
néreure complèe le slogan avec les mos by creang . Pour elle, l s’ag d’une conravenon rès clare des lgnes
Cee nave s’nscr dans une campagne plus vase vsan drecrces concernan la séparaon enre le conenu édoral
à réafrmer la poson de leader echnologque de BMW e la publcé, rédgées par la Canadan Socey of Magazne
dans l’ndusre de l’auomoble e comporan noammen Edors. Selon cee dernère, ce ype d’acon mne la relaon
des messages dans un numéro spécal du magazne enre les édeurs e leurs leceurs.
Maclean’s sur l’nnovaon e la créaon d’un mcrose John McGouran reconnaî que cee décson a fa l’obje de
qu me en évdence les caracérsques echnologques beaucoup de dscussons à l’nerne. il consdère ouefos que
de la gamme BMW. Comme le soulgne Noah Vardon, cee nave ne reme pas en cause l’négré du magazne.
responsable sraégque chez Meda Expers, l’objecf de
Source : Powell, Chrs. (8 sepembre 2011). « BMW has covered wh men’s magazne Sharp », [En lgne], www.markengmag.ca/news/
meda-news/bmw-has--covered-wh-men%E2%80%99s-magazne-sharp-35611 (Page consulée le 20 décembre 2012).
Nul ne peut cependant encore confirmer si les consommateurs préfèrent lire les maga-
zines à l’écran. Plus les périodiques se font nombreux dans le cyberespace, plus on doit
trouver d’autres moyens de mesurer le lectorat et d’évaluer le degré d’exposition et
d’interaction des consommateurs par rapport à la publicité interactive. Nous parlerons
de la publicité en ligne au chapitre 16.
324 PARtiE 4 • La communcaon du message
Les quotidiens
Les quotidiens, comme leur nom l’indique, paraissent chaque jour. Ils sont publiés
dans les villes et les grandes municipalités partout au pays. De nombreuses régions
comptent sur plusieurs quotidiens. Près de 50 % de la population adulte lit un quotidien
chaque jour de la semaine. Ces journaux publient des comptes rendus détaillés sur les
actualités, les événements et les enjeux chers à la population environnante, le commerce
et les finances, les sports et le monde du divertissement. Les quotidiens paraissent en
semaine le matin ou le soir, et certains le dimanche. En 2011, on comptait 121 quotidiens
au Canada ; de ce nombre, 13 étaient de langue rançaise, et 108, de langue anglaise10.
Le Québec compte neu quotidiens de langue rançaise à tirage payé, Le Journal de
Montréal, La Presse, Le Devoir, Le Journal de Québec, Le Soleil, Le Nouvelliste, La ribune,
Le Quotidien et La Voix de l’Est, et deux quotidiens gratuits, Métro et 24 H Montréal.
Les hebdomadaires
La plupart des hebdomadaires sont publiés une ois par semaine. Ils proviennent de petites
villes ou de banlieues dont le volume de nouvelles et de publicité ne sufirait pas à alimenter
un quotidien. Ces journaux traitent surtout de l’actualité, des maniestations et des sports
locaux et ont abstraction de l’actualité, des finances, du commerce et des sports nationaux
et internationaux. Les hebdomadaires attirent principalement les annonceurs de la région
pour des raisons tenant de la géographie et de leur coût absolu inérieur à celui des grands
journaux. La majorité des annonceurs nationaux évitent de aire appel aux hebdomadaires,
car leur difusion chevauche celle des quotidiens des grandes régions métropolitaines.
Les suppléments
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un journal à proprement parler, certains journaux ofrent un
supplément, qui s’apparente à un magazine. Huit ois par année, par exemple, le journal
Les Afaires publie un magazine sur papier glacé intitulé Magazine A+.
La publicité générale
La publicité générale représente près de 72 % des revenus publicitaires du journal moyen. Publicité générale
Cette orme de publicité se subdivise selon qu’elle est de nature locale ou nationale. Publicité paraissant
La publicité locale regroupe les annonces des organismes, des entreprises et des particu- dans les journaux et les
magazines, qui fait appel
liers d’une localité désirant communiquer avec les consommateurs de la région desservie à des illustrations, à des
par le journal. Les supermarchés et les grands magasins comptent parmi les principaux photos, à des gros titres
annonceurs locaux, tout comme les autres détaillants et ournisseurs de services tels que et à d’autres éléments
les agences de voyages et les banques. On considère parois la publicité locale comme de visuels, en plus du texte.
la publicité de détaillants, car ces derniers comptent pour 85 % des annonceurs locaux.
La publicité nationale renvoie à la publicité que ait paraître le gestionnaire chargé de la
commercialisation des produits et des services vendus à l’échelle nationale ou régionale.
Le rôle de cette orme de publicité consiste à créer ou à maintenir la demande pour des
produits ou des services, et à encourager les détaillants locaux qui en assurent la promo-
tion. Les grandes chaînes de commerce au détail, les constructeurs d’automobiles et les
transporteurs aériens ont publier un très grand nombre de publicités dans les journaux.
aussi de nature politique et vise à promouvoir, par exemple, la candidature d’une per-
Encart préimprimé sonne, d’un enjeu ou d’une cause humanitaire. L’encart préimprimé constitue une autre
Documen déjà mprmé orme de publicité distribuée dans les journaux.
par l’annonceur pour êre À l’aide d’encarts tels que les circulaires, les catalogues et les dépliants, de nombreux
nséré dans un journal.
détaillants joindront les consommateurs d’un secteur commercial précis.
La souplesse
Les journaux orent aussi une grande souplesse en ce qui
concerne les exigences relatives à la production et à la parution des
annonces. L’annonce peut être rédigée, mise en page et préparée
en seulement quelques heures. L’heure de tombée de la plupart des
quotidiens doit précéder la date de parution de 48 heures ; la date
de tombée de certaines annonces en couleurs et de certains sup-
Loto-Québec modife ses messages en onction pléments, par exemple, peut touteois en être plus éloignée. Les
du gros lot de ses tirages.
courts délais de production et les dates de tombée rapprochées
ont des journaux un média capable de réagir rapidement à l’actualité ou de présenter
de l’inormation en temps opportun. Loto-Québec, par exemple, profite de la souplesse
des journaux pour publier les montants de ses tirages.
Les journaux ofrent aussi une grande souplesse sur le plan de la création. En efet, les
annonces peuvent être présentées dans des encarts, sous plusieurs ormes et ormats, et aire
appel à la couleur. Enfin, l’annonceur peut établir le calendrier d’insertion selon ses besoins.
La sélectivité géographique
En général, le ciblage géographique ou territorial des journaux se révèle supérieur à
celui de tout autre média, à l’exception de la publicité directe. La couverture repose sur
un journal ou une combinaison de journaux qui joindront les régions au potentiel de
vente le plus élevé. Les annonceurs nationaux exploitent la sélectivité géographique des
journaux en concentrant leurs publicités dans les régions qu’ils ne peuvent atteindre
autrement ou en profitant du potentiel de vente d’une région particulière. Les publicités
des abricants de voitures haut de gamme, par exemple, paraissent dans les journaux
de la région de Montréal et de sa périphérie.
Chapitre 11 • Les médias imprimés 327
C’est pourquoi les publicités des produits alimentaires et des collections de vêtements
y seront légion.
Un manque de sélectivité
Les journaux ofrent peu de sélectivité en ce qui a trait à la démographie et aux styles de
vie. En efet, la plupart joignent des groupes de consommateurs aussi nombreux que
divers, ce qui complique la tâche du gestionnaire du marketing désireux de privilégier
des segments de marché très étroits. Les abricants de cannes à pêche et d’hameçons,
par exemple, évitent d’annoncer leurs produits dans les journaux qui joindront un
grand nombre de personnes qui ne pêchent pas, et privilégient plutôt des magazines
spécialisés tels que Sentier chasse-pêche et Aventure chasse & pêche.
L’encombrement publicitaire
À l’image des autres médias, les journaux n’échappent pas à l’encombrement publici-
taire. Une grande partie des quotidiens publiés au Canada est consacrée à la publicité.
Tout message en concurrence donc de nombreux autres. Sur le plan de la création, les
journaux ofrent peu de possibilités, du ait que la plupart des annonces sont en noir
et blanc. Il est donc dificile
de se démarquer du lot sans
recourir à un grand ormat ou
à la couleur, tous deux très coû-
teux. Quelques annonceurs
ont appel à un îlot publici-
taire, qui consiste à encadrer
une annonce de texte. Des îlots
publicitaires se trouvent parmi
les indices boursiers de la sec-
tion financière de nombreux
journaux. L’exemple ci-contre
montre l’îlot publicitaire utilisé
pour aire la promotion d’une
L’îlot publicitaire est un bon moyen de se démarquer du lot d’annonces paraissant dans
les journaux.
brasserie de Sherbrooke.
propres au tirage et au lectorat, telle la mesure du nombre de lecteurs, ainsi qu’aux taris
publicitaires dans les journaux.
Le tirage
Les données sur les tirages gurent dans le répertoire CARDonline, dont nous avons
parlé précédemment. Divers organismes vérient les données sur les tirages des journaux
et des hebdomadaires. Comme nous l’avons vu dans la section portant sur les maga-
zines, l’AAM et le CCAB vérient les données sur les tirages de nombreux journaux.
De leur côté, la Canadian Community Newspapers Association (CCNA) et l’Ofce
de la distribution certiée (ODC) vérient respectivement le tirage des hebdomadaires
canadiens de langue anglaise et de langue rançaise.
La CCNA regroupe sept associations régionales de journaux : l’Atlantic Community
Newspapers Association (ACNA), l’Association des journaux régionaux du Québec
(AJRQ), l’Association des journaux communautaires de l’Ontario (OCNA), la
Manitoba Community Newspapers Association (MCNA), la Saskatchewan Weekly
Newspapers Association (SWNA), l’Alberta Weekly Newspapers Association (AWNA)
et la British Columbia and Yukon Community Newspapers Association (BCYCNA).
L’adhésion d’un journal à une association régionale lui permet d’être inscrit d’ofce
à l’association canadienne. La CCNA représente plus de 700 journaux régionaux de
langue anglaise dont le tirage hebdomadaire dépasse 9 millions d’exemplaires.
La CCNA a mis sur pied, pour l’ensemble de ses membres, un programme autogéré
de vérification du tirage des journaux communautaires. Le programme comprend un
manuel d’instructions et des ormulaires. Le journal membre recueille des données sur
son propre tirage selon les règles du manuel, qu’il achemine par la suite à la CCNA.
Une ois par année, la rme de comptables agréés de l’organisme ou une rme de
l’extérieur vérie les données recueillies.
En général, on divise les données sur le tirage d’un journal selon la région urbaine, le Région urbaine
secteur commercial et l’ensemble des autres régions. La région urbaine comprend Région comprenant la ville
la ville où le journal est publié et les régions contiguës similaires à celle-ci. Le secteur où le journal est publié
commercial ait réérence au marché extérieur à la région urbaine dont les rési- et les régions contiguës
dants commercent régulièrement avec les marchands de la ville. La troisième catégorie similaires à celle-ci.
regroupe les journaux vendus à l’extérieur de ces deux zones.
Secteur commercial
Parois, les données sur le tirage concernent uniquement le marché primaire, qui se Marché extérieur à la
compose de la région urbaine et du secteur commercial, et l’ensemble des autres régions. région urbaine dont
Les annonceurs locaux et nationaux évaluent les journaux à l’aide de ces données. les résidants commercent
régulièrement avec les
La mission de la CCNA consiste notamment à consolider les assises des hebdoma- marchands de la ville.
daires, à jouer un rôle prépondérant dans la coordination du placement des annonces à
travers le réseau, à ournir un système de acturation unique, un système d’inormation
géographique (SIG) et des encarts préimprimés, et à assurer la transmission numérique
des annonces. En 2008, elle s’est jointe à l’Association canadienne des journaux pour
330 PARtiE 4 • La communcaon du message
Le lectorat
Le responsable du plan médias tient compte des données sur le tirage pour évaluer
les journaux susceptibles d’atteindre diférents marchés et tente de aire correspondre les
caractéristiques du lectorat d’un journal avec celles de l’audience que vise l’annonceur. Il
obtient de l’inormation sur le nombre de lecteurs d’un journal et leurs caractéristiques
auprès du Newspaper Audience Databank (NADbank). Des données sur le lectorat des
hebdomadaires sont disponibles auprès de ComBase et d’Hebdos Québec.
NADbank. NADbank regroupe des représentants des journaux, des agences de publi-
cité et des annonceurs. La mission de l’organisme consiste à publier des renseignements
sur les lecteurs des quotidiens publiés au Canada. Son principal objecti est de ournir de
l’inormation fiable, acilitant l’achat et la vente d’espace publicitaire dans les journaux.
NADbank efectue des sondages en deux parties dans la plupart des marchés. Une
entrevue téléphonique recueille des renseignements sur les habitudes médias, la
lecture des quotidiens et la démographie. Celle-ci est suivie d’une enquête postale
exhaustive portant sur l’utilisation des produits, le magasinage et le mode de vie.
L’étude NADbank 2011 présente des données sur le lectorat de 84 quotidiens mesuré
dans 53 marchés urbains du Canada, et de 59 hebdomadaires, dans 34 marchés
canadiens12. Par ailleurs, 21 marchés ont ait l’objet du sondage sur l’utilisation des
produits et du sondage sur les médias, alors que 32 autres ont uniquement ait l’objet
du second. En vue de minimiser l’efet saisonnier, l’organisme recueille les données
en deux volets : du 25 janvier au 25 juin et du 13 septembre au 23 décembre.
Selon les résultats du sondage, les lecteurs québécois consacrent en moyenne 3,2 heures
par semaine à la lecture des quotidiens, versions imprimées et en ligne. La portée du
journal demeure très étendue, malgré l’éventail de médias et le ait que la lecture exige
plus de temps que les autres médias. Dans l’ensemble des marchés, par exemple, 72 %
des adultes canadiens ont lu un quotidien imprimé au cours des sept derniers jours.
Les figures 11.1, 11.2 et 11.3 ci-après présentent des renseignements sur les lecteurs
de journaux québécois et canadiens.
On consulte les données de NADbank à l’aide d’un logiciel spécialisé ofert chez deux
ournisseurs autorisés – Neilsen IMS et Telmar Harris. On peut aussi ajouter des ques-
tions à un sondage lorsque l’annonceur ou le gestionnaire du marketing désire établir
une relation entre les données propres à une marque et les données sur les médias et
l’utilisation d’un produit.
ComBase. ComBase est une initiative de la CCNA. Cet organisme indépendant
regroupe des éditeurs, des annonceurs et des agences de publicité. Il a pour mission
de déterminer le lectorat des journaux communautaires de langue anglaise au Canada
et de ournir aux acheteurs-médias des données sur les diférents types de journaux
dans plus de 218 marchés canadiens. L’organisme efectue ses sondages sur 2 ans,
auprès de 40 000 répondants disséminés partout au pays. On consulte les données
de ComBase à l’aide d’un logiciel spécialisé ofert chez deux ournisseurs autorisés –
Neilsen IMS et Harris/Telmar.
Une étude du lectorat de la presse hebdomadaire québécoise. Hebdos Québec,
anciennement le Bureau de commercialisation des hebdos du Québec, mène depuis
Chapre 11 • Les médas mprmés 331
Montréal francophone 53 % 78 %
Québec RMR** 49 % 78 %
Montréal RMR 51 % 76 %
Province de Québec*** 49 % 75 %
Toronto 50 % 75 %
Montréal non-francophone 46 % 70 %
25 % 50 % 75 % 100%
Lu hier (lundi au vendredi) Total hebdomadaire
Montréal francophone 75 %
Québec RMR 75 %
Montréal RMR 72 %
Province de Québec 72 %
Toronto 69 %
Montréal non-francophone 67 %
Toronto 26 %
Montréal non-francophone 19 %
Montréal RMR 18 %
Montréal francophone 18 %
Province de Québec* 17 %
Québec RMR 12 %
* Source : « NADBank 2010 ». (2012). Gude des médas 2013, Monréal, Édons infopresse, p. 74.
** RMR : Régon méropolane de recensemen
*** Provnce de Québec : Aggloméraon de recensemen (AR)-RMR de Monréal, Québec, Sherbrooke, Saguenay, tros-Rvères, Granby e Ganeau.
Source : « NADbank 2011 ». (2013). Gude des médas 2013, Monréal, Édons infopresse, p. 91.
332 PARtiE 4 • La communcaon du message
FIGURE 11.2 Le temps moyen consacré à lire des quotidiens par semaine
* Provnce de Québec : AR-RMR de Monréal, Québec, Sherbrooke, Saguenay, tros-Rvères, Granby e Ganeau.
Source : « NADbank 2011 ». (2013). Gude des médas 2013, Monréal, Édons infopresse, p. 92.
Montréal RMR
2011 15 % 30 %
2010 14 % 27 %
2009 14 % 27 %
2008 13 % 24 %
2007 13 % 24 %
Toronto RMR
2011 15 % 30 %
2010 14 % 28 %
2009 13 % 27 %
2008 13 % 25 %
2007 14 % 27 %
Ottawa-Gatineau RMR
2011 11 % 27 %
2010 10 % 24 %
2009 10 % 21 %
2008 8% 20 %
2007 11 % 24 %
Lu hier (lundi au vendredi) Cumul 5 jours
Source : « NADbank 2007-2008-2009-2010-2011 ». (2013). Gude des médas 2013, Monréal, Édons infopresse, p. 90.
2003 des études sur le lectorat des hebdomadaires pour déterminer notamment le taux
de pénétration des hebdomadaires sur leurs marchés respectifs, leur exclusivité par rap-
port aux quotidiens, le taux de lecture des quotidiens et les principales caractéristiques
sociodémographiques et économiques de chaque marché. Les résultats de l’étude, réali-
sée en 2009 auprès de 33 436 répondants, montrent que 64 % des Québécois ont lu un
hebdo au cours de la dernière semaine et que plus de 79 % ont lu au moins une édition
de leur hebdo au cours du dernier mois.
Chapire 11 • Les médias imprimés 333
Résumé
Les magaznes e les journaux, qu consuen les deux prn- ans que le nombre e la fréquence des nserons. Ces
cpaux ypes de médas mprmés, jouen un rôle mporan arfs son comparés selon leur CPM, ben que d’aures faceurs
dans les plans médas e les sraéges de nombreux annon- enren en jeu, noammen le conenu rédaconnel de la publ-
ceurs. Les magaznes offren un degré de sélecvé rès élevé e caon e le lecora vsé.
son en mesure de jondre des consommaeurs e des segmens
Les journaux accaparen une mporane par du volume oal
de marché rès précs. On dvse les magaznes en ros grandes
de l’enveloppe publcare des annonceurs. ils ennen auss
caégores : les magaznes d’nérê général, la presse agrcole e
une place mporane auprès des annonceurs locaux, en par-
les pérodques professonnels. On peu subdvser chaque caé-
culer les déallans. Les journaux jognen un for pourcenage
gore selon le conenu rédaconnel e l’ara du magazne
des ménages d’une régon donnée. ils offren auss une grande
pour ses leceurs.
souplesse, une sélecvé géographque apprécable e un for
Les magaznes offren une excellene qualé de reproducon aux de parcpaon des leceurs, ou comme des servces spé-
e une grande souplesse sur le plan de la créaon. Leur durée caux. Au nombre des nconvénens des journaux, menonnons
de ve respecable, leur presge, le degré élevé de récepvé la père qualé de leur reproducon, leur coure durée, leur
des leceurs envers les publcés qu s’y rouven e les servces manque de sélecvé e l’encombremen publcare.
qu’ls offren aux annonceurs en fon un méda de chox. Au
Les nouvelles endances en faveur de la segmenaon du marché
nombre des lmes des magaznes, on noe leur coû élevé, la
e du markeng régonal nceron de nombreux annonceurs à
lme de leur porée e de leur fréquence, leurs longs délas de
recourr davanage aux journaux e aux magaznes, qu devron
producon e l’encombremen publcare.
fare face, cependan, à la concurrence crossane d’aures
Les arfs de publcé des magaznes varen noammen selon médas els que le markeng drec e inerne. tous deux
le forma, l’emplacemen, l’édon, l’ulsaon de la couleur s’efforceron d’amélorer la qualé de leur lecora.
Chapre 11 • Les médas mprmés 335
Mots clés
Questions de discussion
1. Dscuez des forces e des lmes des magaznes à re de Vore chox se lmera-l aux magaznes don les leceurs
médas publcares. Sur ce plan, en quo les magaznes son des surfeurs des neges ? Jusez vore réponse.
se dsnguen-ls de la élévson e de la rado ?
6. Dscuez des forces e des fablesses des journaux à re
2. Qu’enend-on par le erme sélecvé pour ce qu es de de médas publcares. En quo la décson d’négrer des
l’acha médas ? Par quels moyens les magaznes offren-ls journaux à un plan médas sera-elle dfférene selon qu’l
un degré de sélecvé aux annonceurs ? s’agra d’un annonceur local ou naonal ?
3. Pourquo des fabrcans de cosméques ou de vêemens 7. Dscuez des dés e des possblés qu aenden les jour-
pour femmes chosraen-ls de fare paraîre leurs publ- naux e les magaznes par rappor à la crossance du réseau
cés dans des magaznes els que Flare, Elle Québec ou inerne.
Châelane ?
8. D’ordnare, les publcares chargés d’annoncer des céréales
4. Dscuez de l’mporance accordée au rage au momen pour le pe déjeuner prvlégen des magaznes. Cerans,
d’évaluer les magaznes e les journaux, d’élaborer un plan cependan, on récemmen fa appel aux journaux. Pourquo
médas e d’éablr des arfs de publcé. envsageraen-ls cee nouvelle avenue ? Explquez com-
men les médas pourraen aendre les objecfs de
5. S vous devez acheer de l’espace publcare pour un fabr-
communcaon des annonceurs.
can de planches à nege, quels faceurs consdérerez-vous ?
12
Mise en situation
L’affichage passe au numérique et à l’interactif
L’afchage a longtemps été perçu comme un média très statique orant peu de exi-
bilité aux annonceurs, même si à l’occasion, certaines exécutions pouvaient s’avérer très
créatives. L’annonceur devait acheter des espaces publicitaires, généralement sur une base
mensuelle, et livrer son message en quelques mots. Le public visé était exposé au même
message avec une grande réquence. L’arrivée de la technologie d’éclairage luminescent
à base de diodes électroluminescentes (DEL) est en train de redénir la nature de ce
média. Grâce à la technologie DEL, il est possible de reproduire des millions de couleurs
en haute résolution, ce qui conère une excellente lisibilité, de soir comme de jour.
Les grands afcheurs déploient des réseaux d’afchage numérique orant ainsi une
exibilité et une instantanéité accrues. Les annonceurs peuvent maintenant adapter,
modier et aire évoluer leur message selon le moment de la journée, de la semaine, en
réponse à un événement ou selon des considérations géographiques.
Chapitre 12 • Les médias hors domicile et les médias d’appoint 337
Sources : Daniels, Chris. (10 octobre 2011). « Let’s Get Digital », Marketing magazine, p. 45, 47 et 51 ; Daniels, Chris.
(10 octobre 2011). « Measurement, Please », Marketing magazine, p. 46 ; Marketing QC. (11 février 2009). « Astral Media
lance de façon éclatante son nouveau réseau Digital », [En ligne], www.marketingmag.ca/mqc/nouvelles/marketing/
astral-media-afchage-lance-de-facon-eclatante-son-nouveau-reseau-digital-6805 (Page consultée le 4 janvier 2013).
D
ès que nous posons le pied hors de chez nous, des messages publicitaires
provenant de divers médias nous sollicitent. Les publicités nous envahissent
même au cours de nos déplacements. La plupart des endroits que nous ré-
quentons sont ornés de publicités sous une orme ou l’autre. Lorsque nous aisons nos
emplettes, nous sommes encore bombardés d’annonces. Les médias hors domicile Média hors domicile
se révèlent très importuns, car ils communiquent leurs messages publicitaires au fil Média allant au-delà du
de nos déplacements dans les rues d’une ville et lorsque nous vaquons à nos activi- genre traditionnel (télé-
tés quotidiennes. Certains de ces médias sont apparus depuis peu ; d’autres existent vision, radio et imprimés)
depuis quelque temps. Dans le présent chapitre, nous passerons en revue les médias et pouvant nous joindre à
hors domicile selon quatre grandes catégories : la publicité extérieure, la publicité dans l’extérieur de nos domiciles.
338 PArtIE 4 • La communicaion du message
aux annonces télévisées et imprimées. Les revenus publicitaires des médias hors
domicile ont augmenté de près de 80 % au cours des 10 dernières années, alors
que la croissance était de 37 % pour la télévision et que les journaux ont vu leurs
revenus décroître de 21 %.
Cible 12+
Population Nombre de Impressions
Marché 12+ Exploitant Produit panneaux PEB/sem. brutes/sem. 4 sem.
rMr Monéal 3 293,3 Asal Panneau hoizonal 23 178 23 442 66,1/10,8
extérieure, en partie à cause des problèmes liés à leur image et de la brièveté des
messages qu’elle peut communiquer. Voyons de plus près les orces et les aiblesses
de ce média.
L’usure. La publicité extérieure peut vite lasser les passants en raison de la ré-
quence élevée des expositions. Voir une même publicité plusieurs ois par jour suscite
un sentiment de lassitude.
Le coût. La publicité extérieure peut devenir onéreuse en chifres absolus en raison
de la quantité de panneaux à prévoir afin d’obtenir l’impact voulu. Par exemple, en
coût par mille, la publicité extérieure se révèle onéreuse en raison du prix élevé des
superpanneaux.
Des problèmes d’image. La publicité extérieure se bute à des problèmes d’image et
à l’indiférence des consommateurs.
de radio et une pléthore d’autres produits et services. On trouve aussi des afiches
posées sur les deux côtés des portes des wagons de métro et des trains de banlieue dans
les principaux centres urbains.
Alors que vous attendez l’autobus, vous n’avez d’autre choix que d’apercevoir les publi-
cités afichées sur les côtés ou à l’arrière de l’autobus allant en direction opposée ou
desservant un autre trajet. Ces affiches extérieures d’autobus sont proposées en trois Afche extérieure
ormats : celles posées sur les côtés et à l’arrière du véhicule ont 1,75 m sur 0,53 m d’autobus
(70 po 3 21 po) ; les panneaux extérieurs géants peuvent mesurer 3,48 m sur 0,75 m Afche reposant sur les
(139 po 3 30 po), ou encore 4,75 m sur 0,75 m (190 po 3 30 po). Quiconque raterait côtés ou à l’arrière d’un
son autobus aurait du mal à ne pas apercevoir ces publicités ! autobus, proposée en trois
formats.
Parmi les dernières innovations touchant les transports en commun, notons l’arrivée
du superbus, appartenant en quelque sorte à l’annonceur, qui peut couvrir toute la
surace du véhicule d’une afiche de vinyle. Alliance Atlantis Vivaflm a récem-
ment eu recours à ce procédé. Ainsi, au cours des dernières années, des passagers
sont montés à bord d’autobus aux couleurs des flms Astérix et les Vikings, Bon Cop,
Bad Cop, Serpents à bord et Pulsations. Cette technique publicitaire suppose, en
général, un contrat d’une durée plus longue, soit six mois ou un an, en raison du
travail nécessaire à une telle installation. On réalise aussi, à moindre échelle et sur
quelques marchés choisis, des murales sur les côtés ou à l’arrière des autobus pour
des périodes plus brèves.
L’affichage ambulant, dont le plus répandu ait 1,2 m sur 1,8 m (4 pi 3 6 pi), peut être Afchage ambulant
accrocheur. Les abribus permettent une couverture plus large dans les endroits où les Publicité se présentant
panneaux d’afichage extérieurs sont interdits. en différents formats an
de capter l’attention des
La publicité dans les transports en commun se vend sur des marchés choisis pour des passagers en attente dans
périodes de quatre semaines en onction d’un nombre de PEB prédéterminé. L’éventail de les stations de métro et les
PEB est assez large, oscillant entre 5 et 100. Le tableau 12.3, à la page suivante, présente terminus d’autobus.
un calendrier hypothétique pour une campagne d’environ 50 PEB quotidiens, selon di-
érents ormats d’achage, dans les
transports en commun. Tout comme
c’est le cas pour l’achage extérieur, il
n’est pas possible de connaître le coût
de ces campagnes puisque les ai-
cheurs ne publient plus leurs taris
dans le répertoire CARDonline.
Afin d’attirer l’attention des utili-
sateurs du métro, des annonceurs
n’hésitent pas à occuper tous les
espaces publicitaires d’une station.
Pour sa loterie « Mots cachés », Loto-
Québec a organisé un coup d’éclat
dans certaines stations du métro de
Montréal. Les usagers pouvaient voir
durant leur parcours le logo MOTS
CACHÉS camoulé à même la
structure architecturale des stations.
Bien malin aurait été celui qui, au
Afn de aire connaître une caractéristique intrinsèque du produit, la Fédération
passage, n’aurait pas remarqué la des producteurs de lait du Québec a maquillé des abribus aux couleurs de sa
publicité de la société québécoise ! campagne « Le lait, source naturelle de réconort ».
344 PArtIE 4 • La communicaion du message
TABLEAU 12.3 Le réseau de transport en commun – la couverture et la fréquence de contacts sur 4 semaines
Affiche
autobus intérieure 2 791 350 11 375 34/41,4
Affiche
auobus/amway intérieure 3 325 350 16 467 38/36,9
Affiche
méo/SLr intérieure 2 692 350 16 467 34/40,7
Affiche
autobus intérieure 1 603 350 7 024 26/53,8
Source : CMDC. (2010). the Canadian Media Diecos' Council Media Diges 2009-2010, toono, Makeing, p. 69.
Touteois, nous employons l’épithète médiatique, car nous parlons du mode de trans-
mission du message publicitaire. Certains outils médiatiques se rapprochent de la
promotion des ventes, véhiculant des messages de cet ordre – une réduction, par
exemple. Ces outils requièrent parois la collaboration des détaillants et des ournis-
seurs qui, en retour, exigent une rétribution. En général, les annonceurs inscrivent les
versements sous le poste « Frais promotionnels ».
L’attrait de la publicité sur le lieu de vente provient en grande partie des données de
l’organisme américain Point-o-Purchase Advertising Institute (POPAI). Ainsi, selon
une étude efectuée en 2012 par celui-ci, 72 % des décisions d’achat sont prises sur le
lieu de vente7. C’est pourquoi de nombreux annonceurs investissent désormais davan-
tage sur les lieux de vente et ournissent plus de renseignements sur leurs produits.
à les joindre dans des lieux et à des moments qui leur conviennent et qui sont
adaptés à leur mode de vie. Voici quelques exemples montrant les nombreuses
possibilités à cet égard.
Fruitopia. Certains des premiers annonceurs ont dû aronter des oules hostiles
qui huaient et lançaient du maïs souflé sur l’écran. Vu la durée de ces messages, qui
oscille de 60 à 90 secondes, l’annonceur bénéficie d’une rare occasion de communi-
quer plus longtemps qu’à la télévision, où les messages sont de 30 secondes. En ait,
95 % des messages publicitaires présentés dans les salles de cinéma sont aussi diusés
à la télévision dans une version abrégée. Cette orme de publicité vante les mérites
de nombreux produits, entre autres des véhicules automobiles, des services gouverne-
mentaux, des firmes de télécommunications, des sociétés agroalimentaires, des jeux
vidéo, des produits de beauté, et elle est utilisée par des marques aussi connues que
Samsung, Bell, M&M et Fido.
Ce média se rafine au ur et à mesure qu’il prend de l’expansion ; à preuve, on peut
désormais en établir l’audience. Selon une étude, le taux de rétention atteignait 71 %, en
comparaison de 44 % pour la télévision8. Malgré une incidence positive au chapitre de
la communication et un coût jugé raisonnable, le revenu global de ce média représente
peu, soit 1 % du revenu publicitaire de la télévision au cours d’une année. Un élément
du problème tient à sa portée limitée. Cineplex Odeon, par exemple, joint seulement
8,3 millions de personnes par mois9.
Les forces de la salle de cinéma en tant que média sur les lieux
d’affluence
L’exposition. Les cinéphiles constituent une audience captive et regardent moins la
télévision que la moyenne10.
L’humeur des spectateurs. Lorsque les spectateurs aiment un film, les produits
annoncés peuvent en profiter.
Le coût. Le coût de la publicité au cinéma varie selon l’endroit. Il est touteois peu
élevé au chapitre du coût absolu et du coût relati par exposition.
Le rappel. Comme nous l’avons souligné plus haut, les spectateurs se souviennent
davantage des publicités vues au cinéma que de celles vues à la télévision.
L’encombrement. Les écrans ne sourant d’aucun encombrement, la publicité
constitue un autre avantage, le nombre de messages étant d’ordinaire limité.
La proximité. Comme les salles de cinéma sont établies à l’intérieur ou à proximité
d’un centre commercial, les consommateurs n’en sont jamais bien loin.
Les faiblesses de la salle de cinéma en tant que média sur les lieux
d’affluence
L’agacement. Le principal désavantage de la salle de cinéma tient peut-être au ait
que plusieurs consommateurs ne veulent pas être exposés à de la publicité lorsqu’ils
vont voir un film. Cette insatisaction se reporte sur les produits, les films ou les exploi-
tants de la salle. Touteois, selon une étude récente réalisée par la frme Arbitron, plus
de 63 % des cinéphiles arment ne pas être dérangés par ce type de publicité11.
Le coût. Le coût de la publicité dans les cinémas locaux figure parmi les orces parce
qu’il est peu élevé. La publicité diusée à l’échelle nationale, par contre, s’avère onéreuse,
lorsqu’on compare son CPM à celui des autres médias.
La portée et la fréquence. Bien qu’un nombre élevé de personnes réquentent les
salles de cinéma, ce média permet dificilement de joindre une clientèle donnée avec
une réquence élevée. C’est pourquoi plusieurs annonceurs l’utilisent en complément
d’autres médias.
350 PArtIE 4 • La communicaion du message
La souplesse. Des délais de huit semaines sont souvent exigés pour le placement
des annonces. De plus, des ententes d’exclusivité dans des catégories peuvent limiter
Publicité par objet l’accès à ce média pour certains annonceurs.
Publicié faie à pai
d’objes ; l’obje poua êe
une pime, qui n’exigea La publicité par objet en tant que média
aucune obligation de la
part du consommateur, un Selon l’organisme Proessionnels en produits promotionnels du Canada (PPPC), tout
cadeau d’entreprise, une produit promotionnel consiste en de la publicité aite à partir d’objets.
récompense, un prix ou
un obje commémoan un On peut donc considérer la publicité par objet comme un média publicitaire et un outil
personnage ou un de promotion des ventes. En ce qui nous concerne, nous y voyons un média publicitaire
événemen. qui vient appuyer le programme de CMI.
Bijoux/montres/horloges 2 % Macarons/badges/rubans/autocollants/aimants 5 %
Calendriers 6 % Textiles 6 %
Accessoires d’auto 2 %
Autres 16 %
Coupes/verres/tasses 7 %
Accessoires de bureau et d’affaires 5 %
Instruments d’écriture 9 %
Vêtements 30 %
Plaques/trophées 4 %
Matériel de loisirs 2 %
Source : Promotional Product Professionals of Canada, [En ligne], www.promocan.com/Files/french03survey.pdf (Page consultée le 27 décembre 2012).
Gracieuseté de Promocan.
de moyens un message aussi simple qu’un logo ou aussi long qu’on le souhaite.
Petites et grandes entreprises emploient ce média qui n’a d’autres limites que
celles de leur imagination.
La fréquence. La majorité des ormes de publicité par objet sont conçues pour être
mémorisées. Le porte-clés, le calendrier et le stylo demeurent longtemps la propriété
du consommateur potentiel ; ainsi, le message publicitaire est l’objet d’une exposition
répétée et ne génère aucuns rais supplémentaires.
Le coût. Certains objets publicitaires, tels que les articles de cuir, sont quelque peu
coûteux, mais la plupart sont abordables, quelle que soit la taille de l’entreprise. Leur
CPM se révèle plus élevé que celui d’autres médias, mais le nombre élevé d’expositions
répétées réduit le coût relati de chacune.
La cote d’estime. Le produit promotionnel est peut-être le seul média qui a pour
efet de aire augmenter la cote d’estime chez le récepteur. Comme tous aiment rece-
voir des cadeaux et que de nombreux produits s’avèrent utiles (porte-clés, calendriers,
etc.), le consommateur est heureux de s’en voir ofrir. Une étude récente réalisée auprès
d’utilisateurs de produits promotionnels désignait la cote d’estime comme la première
raison de recourir à ce média.
Le complément d’autres médias. La publicité par objet a le grand avantage de
se rallier à d’autres médias. En raison de son aible coût et du nombre d’expositions
répétées, le message le plus simple peut renorcer l’inormation véhiculée ou l’attrait
exercé par d’autres ormes. Lors d’un tournoi de gol, Microcell Solutions, propriétaire
de la marque de commerce des services numériques sans fil Fido, a remis à chaque
participant une bouteille d’eau aux couleurs de Fido et une autre, 40 % plus petite,
représentant la concurrence. Quel était le but de l’opération ? Recruter de nouveaux
clients et annoncer que l’entreprise ofrait 40 % plus de temps d’antenne que ses concur-
rents. Pour mieux se aire connaître des clients avec lesquels les échanges se déroulaient
essentiellement au téléphone, des représentants d’une division de Bell leur ont ofert un
tapis de souris sur lequel se trouvaient leur photo, leur nom et leurs coordonnées13.
352 PArtIE 4 • La communicaion du message
Média directionnel
Média publiciaie don
Les pages jaunes
la foncion n’es pas de Lorsqu’il est question de médias publicitaires, trop de gens oublient les pages jaunes,
favoise la nooiéé ou la qui en constituent pourtant une orme très populaire. La plupart des gens consultent
demande des produits ou
les pages jaunes pour se renseigner sur les endroits où efectuer leurs achats. Il
des services, mais plutôt de
renseigner le consommateur s’agit en ait d’un média directionnel19. L’influence des pages jaunes est d’autant
su les endois où effecue plus grande qu’elle se produit à l’étape finale du processus de décision d’achat
ses achas. du consommateur.
Chapitre 12 • Les médias hors domicile et les médias d’appoint 353
Vente personnelle Les clients ayant reçu un objet publicitaire montraient plus d’estime envers
l’entreprise que ceux qui avaient reçu seulement une lettre. Ils ont accordé
à l’entreprise une cote plus positive dans 52 % des cas, et ont jugé que
ses représentants étaient plus compétents dans une proportion de 34 % et
plus talentueux dans une proportion de 16 %. Les clients interentreprises
ayant reçu un objet publicitaire étaient en mesure de fournir 14 % plus de
renseignements aux représentants de l’entreprise ; les représentants ayant
offert des cadeaux à leurs clients ont reçu 22 % plus de renseignements que
ceux qui n’en avaient pas offert.
Foires commerciales Plus de gens se sont présentés à un stand lorsque l’invitation était assortie
d’un objet publicitaire.
Publicité directe Le taux de réponse à une publicité directe se chiffrait à 1,9 % par suite de la
réception d’une lettre seulement, et à 3,3 % lorsqu’un objet publicitaire y était
jumelé, soit une hausse de 75 %. D’autres études ont avancé des hausses
variant entre 50 % et 66 %.
Le placement de produit
Placement de produit Un nombre croissant de abricants tablent sur le placement de produit. Cette orme
Publicié sevan à po- de publicité ne constitue pas un important segment du secteur de la communication
mouvoir la vente d’un marketing. Il s’est cependant avéré eficace pour plusieurs entreprises. À l’exemple de
podui aupès du gand la publicité par objet, on considère parois le placement de produit comme appartenant
public en le présentant par au domaine de la promotion plutôt qu’à celui de la publicité. Cette distinction n’est pas
exemple dans un lm ou cruciale ; c’est pourquoi nous avons choisi de présenter le placement de produit comme
dans une émission de
élévision.
une orme de publicité.
Plusieurs entreprises versent des sommes astronomiques pour que leurs produits
paraissent dans les films et les vidéoclips. Les sociétés Coca-Cola, Heineken, Omega,
Sony et Bollinger ont toutes participé au dernier film de James Bond intitulé Skyfall.
Le film dispose d’un site Internet dont les hyperliens permettent d’accéder aux sites
des entreprises qui y ont placé des produits, et inversement. La firme BMW aurait
déboursé plus de 75 millions de dollars pour être présente dans trois films de James
Bond21. Le placement de produit peut avoir d’importantes incidences. Qui ne se sou-
vient pas des lunettes de soleil Ray-Ban Wayarer et Ray-Ban Aviator que portait Tom
Cruise dans Risky Business et Top Gun ? Dans le premier cas, les ventes ont triplé ; dans
le second, elles ont bondi de 40 %22.
PErSPECtIVE
INtErNAtIONALE Les maques envahissen les vidéoclips
12.1
Les placemens de podui dans les lms son monnaie Comme le souligne Olivie Bouhillie, spécialise en
couane, mais voilà que les maques s’invien dans les placemen de podui, « le clip es ès pisé ca il possède de
vidéoclips : la ablee acile Playbook de rIM dans le clip nombreux atouts : il propose un environnement de grande
The Time de Black Eyed Peas, BMW dans le clip On The Floor qualié, il peme un ciblage ès poinu, il es gaui, le public
de Jennife Lopez, Posche dans le clip À la campagne de choisi de le egade e même de le evoi e, enn, on peu
Bénabar, Ford Fiesta dans le clip I Wan You de Main Solveig, le egade en goupe. C’es une exposiion ès efcace pou
renaul twizy dans le clip Whee them Gils A de David une maque. »
Guea, Sony e Make Up Fo Eve dans le clip Hold I Agains Les aises ne son ouefois pas pês à accueilli n’impoe
Me de Biney Speas, Sony e VAIO dans le clip Wha the Hell quelle maque. Penez le cas du DJ David Guea, qui a décidé
d’Avil Lavigne. La palme evien sans doue à Lady Gaga qui de mee en valeu, dans son clip, la maque renaul twizy, un
fai la pomoion de pas moins de hui maques dans son clip véhicule élecique du fabican. Ce choix especeai les valeus
Bad romance : iPod, Nemioff, Bubey, La Pela, Pao, Wii, de l’artiste : il ne boit pas d’alcool, consomme des produits
Beas by D. De e des chaussues fanaisises du céaeu biologiques e se déplace en axi. Il auai efusé d’aues offes
Alexande McQueen. plus lucaives, mais moins en accod avec ses valeus.
Sources : Bead, Lucille, Laua Penouel e Alexis Lacoix. (30 novembe 2011). « Le placemen de podui dans les clips musicaux », [En ligne], hp://
isicplacemenpodui.wodpess.com/2011/11/30/le-placemen-de-podui-dans-les-clips-musicaux/ (Page consulée le 27 décembe 2012) ; Hamad,
Jonahan. (5 juille 2011). « Clips : nouveau céneau des gandes maques pou le placemen de poduis », [En ligne], www.chasinfance.ne/acualie/
news-74398.hml (Page consulée le 27 décembe 2012).
Chapitre 12 • Les médias hors domicile et les médias d’appoint 355
L’acceptation. Des études indiquent que les spectateurs acceptent bien les pla-
cements de produit et qu’en général, ils leur accordent une cote positive, bien que
quelques-uns (l’alcool, les armes à eu et les cigarettes) leur semblent moins accepta-
bles25. Selon une autre étude, plusieurs réalisateurs de flms jugent que cette pratique est
acceptable et qu’elle permet de réaliser des économies lors des tournages26.
Des placements négatifs. Des produits apparaîtront parfois dans des films qui
n’auront pas la faveur populaire ou que l’audience détestera. Dans le film Porté disparu
(Missing), par exemple, un père loyal se réconforte en buvant une bouteille de Coke,
alors qu’une distributrice de Pepsi apparaît dans un stade où l’on torture et tue des gens.
Il ne s’agissait pas d’un bon placement pour Pepsi !
Résumé
Il existe plusieurs médias hors domicile et médias d’appoint. sont que quelques-unes de leurs forces. De plus, plusieurs des
Parmi les médias hors domicile, on trouve la publicité exté médias abordés ont fait la preuve de leur efcacité au chapitre
rieure, la publicité dans les transports en commun, la publicité de l’obtention de résultats positifs.
sur les lieux d’affluence et la publicité sur le lieu de vente. Au
Chaque média, cependant, aura ses faiblesses. La principale fai
nombre des médias d’appoint se trouvent la publicité par objet,
blesse de la plupart tient sans doute en l’absence de méthode
les pages jaunes et le placement de produit. Alors qu’il s’agit de
pour mesurer et vérier l’audience. L’annonceur est contraint de
quelques exemples et avenues qui s’offrent aux gestionnaires du
prendre ses décisions sans information précise ou en se fondant
marketing, il semble que les possibilités soient parfois illimitées.
sur des renseignements fournis par les médias. À mesure que
Ces médias présentent, dans leur ensemble, différents atouts. Le se poursuivra l’expansion des médias, on peut prévoir que leurs
coût, la possibilité de joindre le public visé et la souplesse ne principales faiblesses seront contrées.
Mots clés
Questions de discussion
1. En quoi consise la publicié pa obje ? Énuméez quelques élévision e dans des lms. Discuez des avanages e des
avanages e inconvéniens de ce média e founissez quel inconvéniens pouvan naîe de ce gene d’exposiion.
ques exemples où il seai indiqué d’y faie appel.
5. Les pages jaunes consiuen un média publiciaie ès
2. Discuez de quelques avanages de la publicié dans les avions. efcace pou quelques enepises. Expliquez les aisons de
Quels genes de poduis pouaien poe de ce média ? leu efcacié. Ce média compoe--il des limies ? Le cas
échéan, lesquelles ?
3. Monez commen on pouai incopoe dives médias
d’appoin à un pogamme de CMI. Choisissez ois des 6. Discuez des avanages e des inconvéniens décou
médias don il a éé quesion dans ce chapie. Expliquez lan de la publicié dans les salles de cinéma. Pou quels
commen on pouai les incopoe à un pogamme de CMI genres de produits ou de services ce média pourraitil être
vanan un consuceu d’auomobiles, un fabican de élé le plus efcace ?
phones cellulaies e un founisseu de sevices Inene.
7. En quoi les médias su les lieux d’affluence consisen-ils ?
4. Une saégie es épandue pami les annonceus. Elle À quel gene d’annonceu pouaien-ils poe ?
consise à faie gue leus poduis dans des émissions de
Partie
Le renforcement
5
du message
Mise en situation
Les grands rendez-vous de la consommation… et des prix !
Le jour suivant Noël, la tradition voulait que l’on distribue des cadeaux aux plus
pauvres. Ce jour-là est depuis devenu une grande ête de la consommation. Des
prix ort alléchants sont alors proposés pour attirer des oules de personnes dont
l’excitation est souvent spectaculaire. Ce Boxing Day n’est pas le seul moment de
ce type. On a en efet depuis inventé un Black Friday et, depuis 2005, un Cyber
Monday. Le Black Friday suit le jour de l’Action de grâce aux États-Unis et trouve
également un écho de plus en plus ort au Canada. En 2011, chez nos voisins du
Sud, 150 millions de consommateurs ont proté de cet événement, dépensant plus
de 52 milliards de dollars, selon l’organisation National Retail Federation. Quant
au Cyber Monday, toujours pour les États-Unis, c’est en moyenne 20 % des ventes
Chapitre 13 • La promotion des ventes 361
L
es gestionnaires du marketing le savent bien, la publicité seule ne sufit pas
toujours à aire accourir les consommateurs dans les magasins. Une campagne
publicitaire traditionnelle doit ainsi souvent être doublée d’une promotion des
ventes visant les consommateurs, les grossistes ou les détaillants afin de stimuler la
demande. De nos jours, la plupart des programmes de CMI comprennent des activités
de promotion, destinées aux consommateurs et aux intermédiaires, qui vont de pair avec
la communication de masse, le marketing direct, les campagnes de relations publiques
et le travail du personnel de vente.
Ce chapitre porte sur le rôle de la promotion des ventes dans un programme de CMI.
Nous comprendrons pourquoi le gestionnaire du marketing ait appel à des promotions
pour exercer une influence sur les décisions d’achat du consommateur, du grossiste et du
détaillant. Nous examinerons les objectis des programmes de promotion des ventes et
analyserons les outils de promotion orientés vers les consommateurs et les intermédiaires.
En outre, nous verrons comment intégrer la promotion des ventes aux autres éléments du
mix communicationnel, et nous examinerons les eets pervers possibles des activités de
promotion lorsqu’elles prennent une importance trop grande sur un marché.
Promotions axées sur les consommateurs Promotions axées sur les intermédiaires
Prix réduit
Programmes de fidélisation
Marketing événementiel
L’enveloppe globale consacrée à la promotion des ventes a ainsi augmenté. Les études
annuelles réalisées par la firme Carol Wright Promotions, qui portent sur les dépenses
en communication marketing des principaux abricants de biens de grande consom-
mation, divisent celles-ci en trois catégories : la promotion auprès des intermédiaires,
la promotion auprès des consommateurs et la publicité de masse. Les résultats obtenus
indiquent que si le pourcentage du budget de communication attribué à la promotion
auprès des consommateurs est demeuré stable au cours de la dernière décennie, le
budget alloué à la promotion auprès des intermédiaires a, pour sa part, augmenté
de açon considérable.
Cette hausse des dépenses en aveur de la promotion auprès des intermédiaires s’est
aite presque exclusivement au détriment de la publicité traditionnelle de masse. Dans
un proche avenir, les gestionnaires du marketing prévoient touteois une légère baisse
des dépenses promotionnelles visant les intermédiaires. Cette baisse devrait se tra-
duire par des hausses équivalentes des budgets alloués à la promotion cherchant à
rejoindre les consommateurs et à la publicité de masse. Cette évolution ne constitue
pas pour autant un renversement de tendance. Nombre de acteurs expliquent en eet
le désinvestissement dans le domaine de la publicité de masse au profit de la promotion
des ventes, entre autres le pouvoir croissant des détaillants, le recul de la loyauté envers
les marques, la proliération de celles-ci, la ragmentation des marchés, l’accent mis
sur les objectis opérationnels à court terme et une concurrence exacerbée.
tous les jours ». Forts de cette consolidation, les détaillants disposent en outre d’un plus
grand nombre de moyens pour promouvoir leur marque maison déjà bien établie. Les
marques maison, que l’on trouve dans plusieurs catégories de produits tels les aliments,
les produits pharmaceutiques ou les produits de beauté, livrent une concurrence accrue
aux marques nationales en matière d’espace d’étalage et de marketing. En définitive,
l’essor des marques maison oblige les grandes marques nationales, autant que celles de
second rang, à s’en remettre à des programmes de promotion plus novateurs et à orir
un rapport qualité-prix plus avantageux6.
Les promotions permettent aussi d’obtenir que les détaillants allouent un espace
d’étalage supplémentaire précieux à ces nouvelles marques. La concurrence est éroce
afn d’obtenir un espace d’étalage sufisant pour de nouveaux produits : les supermar-
chés proposent aujourd’hui en moyenne 30 000 produits, en
comparaison de 13 000 en 1982. Les détaillants donnent sou-
vent la préérence aux nouvelles marques dont le lancement est
appuyé par une promotion des ventes musclée, ce qui a de bonnes
chances d’accroître l’achalandage, de stimuler les ventes et de aire
augmenter les bénéfices. Plusieurs détaillants exigent en outre
des escomptes ou des remises des abricants lorsqu’ils ajoutent
un nouveau produit à leur ore existante. Ces remises, ou coûts
de réérencement, dont nous parlerons avec plus de précision un
peu plus loin, s’ajoutent aux coûts assumés par un abricant lors
du lancement d’un nouveau produit.
L’intégration promotionnelle
Intégrer une ore promotionnelle à une
publicité traditionnelle permet souvent
de se démarquer du lot. En général, une
prime ou un concours attirent ainsi l’atten-
tion du consommateur sur une publicité.
Même pour une offre centrée sur l’expérience et la passion, la promotion Selon certaines études, le lectorat s’inté-
demeure un puissant outil afin de maintenir et d’attirer une clientèle resse davantage aux publicités imprimées
suffisante. accompagnées de coupons qu’à celles qui
n’en comportent pas10. Touteois, des études
efectuées par Starch INRA Hooper ont infirmé ces résultats. Elles laissent à penser
que les publicités jumelées à des coupons paraissant dans les magazines n’attirent en
ait pas davantage l’attention des lecteurs11. Le débat reste ouvert.
TABLEAU 13.1 Les outils de promotion des ventes auprès des consommateurs en fonction de divers objectifs
Différé • Coupons distribués dans les médias • Coupons à l’extérieur et à • Primes autopayantes
ou par voie postale l’intérieur du conditionnement • Primes remises par
• Remboursements et réductions par • Remboursements ou voie postale
voie postale réductions par voie postale • Concours
• Primes acheminées par voie postale • Programmes de fidélisation • Programmes de
• Coupons acheminés par Internet fidélisation
372 PaRtIE 5 • Le renforcement du message
Le choix du moment
Le moment choisi pour orchestrer une promotion des ventes constitue une décision
importante. Le gestionnaire du marketing doit décider du nombre de mois, de semaines
ou de jours durant lesquels la promotion sera en vigueur. Il oriente son choix sur la
base de critères saisonniers ou des habitudes de consommation. En général, le public
à rejoindre et les objectis poursuivis déterminent en grande partie la durée de la pro-
motion. Supposons que le gestionnaire opte pour la distribution de coupons lors du
lancement d’un nouveau produit. Dans ce cas, il doit déterminer l’intervalle de temps
séparant deux opérations successives afin de avoriser, dans un premier temps, l’achat,
puis, dans un deuxième temps, le rachat.
La distribution
La plupart des promotions impliquent une gestion logistique serrée. Comment la promo-
tion joint-elle le consommateur ? Comment le consommateur se rend-il sur les lieux de
la promotion ? Des coupons de tous genres peuvent être distribués de bien des açons, par
exemple par le recours à une publicité directe ou postale, à la difusion dans les journaux
ou les magazines, etc. Pour d’autres ormes promotionnelles, notamment les primes, les
possibilités s’avèrent plus restreintes. Nous aborderons quelques-unes des solutions de
distribution ou de difusion possibles pour chaque type de promotion des ventes dans
la section sur la stratégie de promotion des ventes auprès des consommateurs. Nous les
décrirons alors en détail en mettant en relie les orces et les aiblesses de chacune.
se centre dangereusement sur des hausses de courte durée de la courbe des ventes,
négligeant d’assurer une base de croissance pourtant vitale à long terme.
Les activités de promotion des ventes ne visent pas toutes les mêmes objectis. Comme
c’est le cas pour tous les éléments du mix de communication, le gestionnaire doit ainsi
planifier ses activités de promotion après avoir procédé à une analyse détaillée de la
situation et déterminé le rôle précis de ces activités lors de l’élaboration du programme
de CMI. L’établissement d’objectis nettement définis et quantifiables oblige le concep-
teur du programme de promotion des ventes à proposer plus que des solutions de
courte durée, bien qu’il puisse aussi s’agir là d’un objecti envisageable.
Alors que l’objecti premier de la plupart des stratégies de promotion des ventes
destinées aux consommateurs est de avoriser l’achat d’une marque, le gestionnaire peut
donc poursuivre d’autres objectis selon qu’il s’agit de produits nouveaux ou de produits
établis. À cet égard, nous nous appuierons sur les idées présentées au chapitre 6 pour
démontrer en quoi la promotion des ventes peut, par exemple, contribuer à la réalisa-
tion d’objectis liés à l’attitude et au comportement de l’acheteur.
s’inscrive dans leurs habitudes pour que le succès soit assuré à plus long terme. À cette
fin, on jumelle souvent des programmes de stimulation promotionnelle, tels que des
coupons ou des remboursements, à une ofre d’échantillon afin de susciter une répéti-
tion de l’achat après un essai. Lors du lancement du pain de savon 2000, par exemple,
Lever Brothers a distribué des millions d’échantillons gratuits jumelés à un coupon
de 0,75$. Les échantillons ont permis aux consommateurs d’essayer le nouveau pain de
savon, alors que les coupons les incitaient à se procurer le produit par la suite.
L’entreprise peut en ait employer les outils de promotion des ventes de plusieurs
manières afin de conserver ses clients du moment grâce à la répétition des achats. L’une
de ces manières consiste à encourager le stockage. Promotions à prix réduit, coupons
et ormats bonis incitent alors le consommateur à aire provision d’un produit. À
court et à moyen terme, celui-ci utilisera la même marque et se montrera naturellement
beaucoup moins susceptible d’en essayer d’autres. Il s’agit là d’une stratégie très utile,
notamment lorsqu’on sait qu’un concurrent lancera bientôt une opération promotion-
nelle de grande envergure.
L’accroissement de la consommation
En règle générale, les marques établies livrent concurrence à d’autres marques, elles
aussi bien établies sur des marchés parvenus à maturité, alors que les habitudes d’achat
du consommateur sont ermement ancrées. Ces acteurs constituent un véritable défi
pour le responsable d’une marque. Une promotion des ventes bien menée est suscep-
tible d’insufler un nouvel intérêt pour un produit connu chez les consommateurs ou
les distributeurs et de contribuer ainsi à accroître le chifre des ventes ou à déendre sa
part de marché contre les attaques des marques concurrentes.
Dans l’éventail de solutions qui s’ofrent à un gestionnaire du marketing désireux d’ac-
croître les ventes d’une marque établie, la promotion des ventes peut donc jouer un
rôle important. Il est en outre possible de stimuler la consommation d’un produit en
lui prêtant de nouveaux usages. Des outils de promotion tels que des livres de recettes
ou des calendriers montrant diférents emplois possibles d’un produit sont souvent à
même de contribuer au succès d’une telle opération.
Les forces et les faiblesses des coupons. Les coupons présentent de nombreux
atouts qui en ont un outil de promotion des ventes populaire, tant pour les nouveaux
produits que pour les marques établies. Le coupon se classe ainsi au deuxième rang
des techniques promotionnelles avorisant l’essai d’un produit, derrière la distribu-
tion d’échantillons. Grâce à cet outil, on est tout d’abord en mesure de consentir une
réduction aux seuls consommateurs qui accordent de l’importance au prix d’achat. En
général, ces consommateurs achètent un produit parce qu’ils détiennent un coupon ;
ceux qui ne se préoccupent pas du prix se le procurent à prix courant. Le coupon per-
met aussi de réduire le prix de détail d’un produit sans compter sur la collaboration
des détaillants, qui peut parois s’avérer problématique. Un coupon peut aussi avo-
riser le rachat après un premier essai. Plusieurs nouveaux produits sont, par exemple,
accompagnés d’un coupon de quelques cents ou de quelques dollars, applicable lors
d’un prochain achat.
Le coupon se révèle aussi utile à la promotion de marques établies. Il peut inciter le
consommateur qui n’utilise pas une marque à en aire l’essai, à stimuler la répétition
de l’achat chez l’usager habituel ou à obtenir de celui-ci qu’il essaie une version amé-
liorée du produit. Un coupon est également susceptible de convaincre le consommateur
d’une catégorie de produits d’essayer d’autres marques plus coûteuses. Les catégories de
produits enregistrant le plus haut taux de succès en ce qui a trait au couponnage com-
prennent les couches jetables, dont près de la moitié des achats s’eectuent moyennant
un coupon, et, pour plus du quart des achats réalisés, les céréales du petit déjeuner, les
détergents à lessive et les déodorants. En ce qui concerne les catégories de produits
pour lesquelles le couponnage remporte peu de succès, on compte les boissons gazeuses,
les riandises et la gomme à mâcher (moins de 10 % des achats eectués).
Le coupon présente touteois quelques inconvénients. En premier lieu, il est souvent
dificile d’é valuer correctement le nombre de consommateurs qui en eront usage et le
moment où ils s’en serviront. On compte en général entre deux et six mois avant qu’un
coupon soit échangé. Selon une étude sur l’échange des coupons d’Inman et McAlister,
380 PaRtIE 5 • Le renforcement du message
4. Fris de mnuenion du déilln e fris du fbricn (100 000 échnges × 0,10 $) 10 000 $
6. Coû de chque coupon échngé (coû divisé pr le nombre d’échnges) 1,60 $
8. Coû pour chque produi vendu (coû du progrmme divisé pr le nombre 2$
de produis vendus)
bon nombre de coupons sont en ait échangés peu avant leur date de péremption25. Les
gestionnaires du marketing tentent donc d’accélérer l’échange des coupons en écourtant
la période de validité.
Les coupons servant à attirer de nouveaux consommateurs posent un autre problème.
Il est en efet malaisé d’empêcher les consommateurs habituels de la marque de s’en
servir, eux aussi. General Foods, par exemple, a décidé de diminuer le nombre de
coupons de son caé Maxwell House après qu’une étude a démontré que ceux-ci
étaient principalement échangés par les consommateurs habituels. Plutôt que d’attirer
de nouveaux consommateurs, les coupons peuvent ainsi réduire la marge bénéficiaire de
l’entreprise, les consommateurs qui les utilisent étant tout aussi susceptibles d’acheter
le produit sans incitati particulier.
Le couponnage implique en règle générale des coûts élevés pour un aible taux d’échange.
Les rais d’un programme de couponnage comprennent la valeur nominale du cou-
pon échangé ainsi que les rais de production, de distribution et de manutention. Le
tableau 13.2 présente certains calculs relatis à la détermination des coûts de programmes
de couponnage – dans ce cas, un encart volant inséré dans le journal du dimanche corres-
pondant à un coupon dont la valeur nominale moyenne est de 0,75$. Un gestionnaire du
marketing se doit de garder l’œil rivé sur ces coûts afin d’assurer la rentabilité de l’opération.
La promotion ondée sur des réductions présentées sous orme de coupons s’expose
aussi aux risques d’un remboursement rauduleux ou erroné de ceux-ci sans qu’ils
soient compensés par l’achat du produit en promotion. Ce genre de problème survient
notamment lorsque :
• le consommateur est remboursé à l’achat d’un produit ou d’un ormat auquel le
coupon ne donne pas droit ;
• les commis échangent des coupons contre de l’argent comptant ;
• le directeur ou le propriétaire du commerce accepte et échange des coupons sans
vendre le produit en cause ;
• des raudeurs impriment des coupons et les vendent à des marchands malhonnêtes
qui les échangent à leur tour.
Bon nombre de abricants ont pour politique de ne rembourser aux détaillants aucune
somme ou aucun coupon qui leur semble suspect. Touteois, certaines entreprises
Chapitre 13 • La promotion des ventes 381
Une bannière peut aussi faire appel à la promotion, ici un concours, pour regagner ou fidéliser ses clients.
Les primes
Bon nombre de gestionnaires du marketing ont appel aux primes au cours d’une opé- Prime
ration de promotion des ventes. On élimine aujourd’hui de plus en plus les jouets et les article ou service ccordé
gadgets oferts avec le produit au profit de primes à valeur ajoutée qui reflètent davan- à titre grcieux, ou à un
tage la qualité du produit et qui cadrent mieux avec son image et son positionnement. prix très inférieur u prix
Deux types de primes sont ainsi distribuées : la prime gratuite et la prime autopayante. de détil hbituel.
La prime gratuite. En général, la prime gratuite se présente sous la orme d’un petit
cadeau ou d’une petite quantité de marchandise inclus dans le conditionnement du pro-
duit ou acheminé au consommateur, qui doit alors poster une demande accompagnée
d’une preuve d’achat. Parmi les primes gratuites distribuées à l’extérieur ou à l’intérieur
des conditionnements, on trouve des jouets, des ballons, des objets de collection et des
échantillons d’un autre produit. Selon certaines études, la prime gratuite distribuée à
l’intérieur ou à l’extérieur d’un conditionnement est la préérée des consommateurs27.
Les primes distribuées par le biais du conditionnement lui-même avorisent les achats
spontanés, car elles ournissent une raison supplémentaire de se procurer un produit, au
moment de l’achat, sur le lieu de vente. Elles présentent touteois certains déauts, dont
leur coût à proprement parler et les rais d’emballage supplémentaires, le cas échéant.
Il est ainsi parois dificile d’ofrir des primes attrayantes à prix abordables. Quant à la
prime de piètre qualité, elle risque de aire plus de mal que de bien à la marque.
En général, le consommateur doit aire parvenir plus d’une preuve d’achat pour
toucher la plupart des primes gratuites acheminées par la poste. Ces primes avorisent
donc la répétition des achats et récompensent la fidélité à une marque. Leur princi-
pal désavantage provient de ce qu’elles ne renorcent pas l’image de la marque et ne
récompensent pas le consommateur sur-le-champ. C’est pourquoi elles ne constituent
pas toujours un stimulant sufisant pour assurer un rachat. Dans les aits, peu de
consommateurs profitent des primes acheminées par la poste28.
Les primes gratuites jouissent d’une grande popularité, en particulier auprès des
chaînes de restauration attirant les enants, telles que McDonald’s et Burger King29.
À un certain moment, McDonald’s est devenu, sur une base unitaire, le plus important
384 PaRtIE 5 • Le renforcement du message
une grande quantité de primes portant un logo ou une autre identification qui en
compliquent l’écoulement. Il importe donc de tester au préalable la réaction des
consommateurs à une prime et de déterminer s’ils y voient une ofre intéressante. On
peut aussi opter pour des primes qui ne sont pas identifiées à une marque, mais celles-ci
n’ont pas le même efet de valorisation auprès du consommateur.
exemple, Nabisco a mis au point un concours promotionnel mettant en vedette ses trois
principales marques de craquelins : Ritz, riscuit et Wheat Tins. Les consommateurs
devaient aire parvenir leurs recettes préérées, qui étaient ensuite afichées dans le site
Internet du concours et remises à qui composait un numéro sans rais. Les gestion-
naires du marketing tablent parois sur les concours et les loteries promotionnelles pour
consolider un capital de marque. Pour ce aire, ils choisissent des prix conormes aux
habitudes, aux besoins ou aux sphères d’intérêt du public à rejoindre.
Les faiblesses des concours et des loteries promotionnelles. Les concours et les
loteries promotionnelles ont beau se multiplier, ils ne sont pas sans aiblesses, et bon
nombre d’entre eux contribuent peu à valoriser la marque. En détournant l’attention
des consommateurs, la loterie ou le concours risque en efet de devenir le principal
centre d’intérêt au détriment du produit. Ces opérations accomplissent dans ce cas
peu de choses, sinon de permettre la remise de sommes d’argent ou de prix. Plusieurs
spécialistes des promotions s’interrogent de nos jours sur l’eficacité des loteries promo-
tionnelles et des concours. Devant l’incertitude entourant leur eficacité, et par crainte
que les consommateurs s’y accoutument trop, certaines entreprises ont réduit leur
nombre, ou les ont éliminés33.
De nombreuses questions juridiques touchent ensuite la conception ainsi que la gestion
des concours et des loteries promotionnelles34. L’entreprise doit aire preuve de prudence
lors de la mise sur pied d’un concours ou d’une loterie promotionnelle et de la remise
des prix. La plupart retiennent les services de spécialistes des concours publicitaires afin
d’éviter ces problèmes d’ordre juridique, mais aucune promotion n’est à l’abri d’ennuis.
Les amateurs avertis, voire les proessionnels, qui participent à plusieurs reprises sans
avoir l’intention d’acheter le produit ou le service minent enfin la valeur des concours
et des loteries promotionnelles. Comme il est illégal d’exiger un achat d’un partici-
pant, un consommateur peut, s’il le désire, participer à un concours autant de ois
qu’il le désire. Le participant dit « proessionnel » s’inscrit à de multiples reprises afin
d’augmenter ses chances de succès. Des bulletins mensuels l’inorment des concours
et loteries promotionnelles organisés, des dates d’envoi, des probabilités de gagner en
onction du nombre de bulletins de participation envoyés, du mode de participation et
de toute autre inormation pertinente. En plus de nuire à l’eficacité de la promotion, la
présence de ces participants proessionnels a pour efet de rebuter les consommateurs
qui estiment leurs propres chances de gagner amoindries.
Le format boni
Dans l’esprit du consommateur, le format boni est synonyme de coût unitaire moins Format boni
élevé ou d’un rapport quantité-prix plus avantageux. La promotion axée sur le ormat Quantité supplémentaire
boni comporte plusieurs avantages. Le ormat boni représente une valeur ajoutée aux du produit ajoutée au
yeux du consommateur et permet d’éliminer la gestion des coupons et des ores de format habituel sans
remboursement. En général, le consommateur perçoit rapidement les avantages d’une hausse de prix.
telle promotion, ce qui peut avoir une grande incidence au moment de l’achat.
Le ormat boni constitue aussi une bonne manœuvre déensive contre la promotion
d’un concurrent ou le lancement d’une nouvelle marque. En ournissant à l’utilisa-
teur une plus grande quantité d’un produit, l’entreprise s’assure qu’il ne rachètera
pas ce produit dans l’immédiat, le soustrayant ainsi aux activités promotionnelles
de la concurrence. La présence de ormats bonis est également susceptible de aire
388 PaRtIE 5 • Le renforcement du message
Le marketing événementiel
Le marketing événementiel constitue une autre technique de promotion des ventes Marketing événementiel
qui a gagné en popularité ces dernières années. Notons que le marketing événementiel technique de promoion
et la commandite sont souvent conondus, bien qu’ils désignent des réalités très dié- des venes permean
rentes. Le marketing événementiel établit un lien entre un produit ou une marque et d’éablir un lien enre un
l’événement lui-même, ou permet d’organiser une maniestation autour d’un thème, produi ou une marque
d’un produit ou d’un service. Le marketing événementiel associe ainsi un produit à e l’événemen lui-même
ou servan à organiser
une activité populaire, par exemple une maniestation sportive, un concert, une oire, une manifesaion auour
un estival, ou se développe grâce à la mise en place d’événements à des fins stricte- d’un hème, d’un produi
ment promotionnelles. ou d’un service.
Par exemple, pour aire connaître ses nouveaux modèles Impreza WRX et Outback H6
aux consommateurs, aux spécialistes des ventes et aux représentants des médias, le
constructeur d’automobiles Subaru a mis sur pied son premier programme de marke-
ting événementiel. Dans le cadre de l’événement « Essai routier national Subaru 2001 »,
des représentants de chacun de ces groupes provenant de Québec, de Montréal, de
Toronto, de Calgary, d’Edmonton et de Vancouver ont pu aire l’essai des nouveaux
véhicules et discuter avec les employés du constructeur. Plus de 5 000 candidats se
sont inscrits à cet essai routier par le biais du site Internet de Subaru et de cartes-
réponses distribuées dans plusieurs salons de l’auto. Des 3 000 personnes invitées à
prendre part à l’événement, 77 % ont répondu à l’invitation, l’objecti initial oscillant
entre 50 % et 60 %. L’événement consistait en un séminaire d’inormation, une inspec-
tion du véhicule, un essai routier et une démonstration sur circuit privé en compagnie
d’un pilote proessionnel. Subaru a été l’objet de commentaires enthousiastes des par-
ticipants, en particulier lors de la démonstration. On a ensuite ait parvenir un mot
de remerciements à chacun d’eux. On les invitait à revisiter le site Internet consacré à
l’événement et à regarder les photos prises ce jour-là, photos que ces personnes n’ont
390 PaRtIE 5 • Le renforcement du message
pas manqué d’échanger avec leur entourage ! L’inormation ainsi obtenue s’est avérée
ort utile. Elle a été acheminée à l’ensemble des concessionnaires, accompagnée d’une
description détaillée des aits saillants de l’événement. Ce programme s’est traduit par
un taux de conversion des participants de 3 % au cours des six semaines suivantes.
Compte tenu de la nature de l’achat d’un véhicule automobile, il s’agit là d’un très bon
résultat ; 61 % des participants ont par ailleurs afirmé qu’ils se promettaient de passer
chez un concessionnaire Subaru à brève échéance40.
Commandite La commandite d’événement se distingue du marketing événementiel, lequel, en
d’événement revanche, peut parois s’inscrire dans le cadre des activités que commandite l’entreprise,
acivié rélisée dns le par exemple un concert, un estival ou une maniestation sportive.
cdre d’un pln de CMI
consisn en un souien Ces dernières années, les gestionnaires du marketing ont élaboré des programmes de
financier à un événement CMI alliant plusieurs outils de commandite. Le but ? Faire vivre au consommateur
à condiion d’en reirer des des expériences qui associent certaines marques à diférents styles de vie ou activi-
vnges publiciires tés. Ces gestionnaires profitent de telles occasions pour distribuer des échantillons
directs, tels que l’affichage ou transmettre de l’inormation et permettre aux consommateurs de aire l’essai de
d’une mrque, d’un
logoype ou d’un messge.
leurs produits.
qu’ils emploient le plus souvent et aux acteurs que doit considérer le gestionnaire
avant d’y aire appel. Il s’agit pour l’essentiel de concours et de stimulants, de remises
consenties aux commerçants, de présentoirs et de matériel de PLV, de programmes
de ormation, d’ofres de participation à des salons proessionnels et de publicité à
rais partagés.
Plusieurs détaillants reusent ainsi que leurs employés participent aux concours des
abricants ou qu’ils touchent des paiements en espèces. Ceux qui permettent ce genre
de pratique ont un code de conduite strict en la matière et se réservent le droit d’ap-
prouver ou non le programme avant sa mise en œuvre dans leur établissement.
dans une période donnée. Cette somme sert à rembourser les rais liés au stockage et au
retrait du produit42. Bien entendu, les grands abricants de marques populaires risquent
moins que les petites entreprises de se voir imposer de telles pénalités en raison du
rapport de orce qui leur est plus avorable.
Les problèmes découlant des remises consenties aux intermédiaires. Nombre
d’entreprises se préoccupent aujourd’hui du recours abusi aux remises ofertes aux
grossistes, aux détaillants et aux distributeurs. Ces remises sont consenties afin que
les consommateurs puissent profiter d’une diminution de prix. Des entreprises
telles que Procter & Gamble afirment cependant que seulement le tiers environ
des remises versées aux intermédiaires profitent vraiment aux clients, un autre tiers
étant perdu en raison d’un manque d’eficacité, le reste finissant dans les goussets des
grossistes et des détaillants.
Achat d’anticipation Plusieurs détaillants et grossistes eectuent ainsi des achats d’anticipation, qui
Prique commercile consistent à stocker des produits à prix réduit pour les revendre à prix ort aux consom-
consisn à socker un mateurs lorsque la promotion est terminée. Les détaillants peuvent se livrer aussi à une
produi à prix rédui e à orme de détournement.
le revendre ux consom-
meurs lorsque l Les achats d’anticipation et les détournements sont courants. Selon certaines études, près
promoion es erminée. de 40 % des bénéfices des grossistes et des détaillants proviendraient de ces pratiques. En
plus de priver les consommateurs d’économies substantielles, ces pratiques occasionnent
Détournement de grandes distorsions de la demande, des problèmes de production et une gestion par
Prique commercile à-coups des activités de promotion. Les gestionnaires du marketing se préoccupent éga-
des déillns e des lement du ait que ce système aboutit à l’introduction de nombreux prix spéciaux sur le
grossistes profitant d’une marché, incitant le consommateur à efectuer ses achats en onction de ce seul critère.
offre promoionnelle pour
revendre les produis Les problèmes découlant des pratiques abusives des détaillants ont amené Procter &
cheés à bs prix à Gamble, une des entreprises les plus puissantes qui soit au chapitre de la commer-
d’ures éblissemens cialisation de produits de grande consommation, à adopter une politique de bas prix
siués à l’exérieur de leur
zone commercile ou bien
quotidiens. Cette politique représente une réduction de 10 % à 25 % des prix courants
à un inermédiire qui les sur plus de 60 % de ses produits, au détriment des remises de promotion consenties
revendr pr l suie à aux intermédiaires.
d’ures commerces.
Selon Procter & Gamble, cette politique de bas prix élimine les problèmes issus de la
Politique de bas prix course aux aubaines, assure la stabilité de prix compétitis à long terme et contribue
quotidiens à fidéliser la clientèle. Cette stratégie de fixation des prix a suscité une vive contro-
Poliique de prix repré- verse chez les intermédiaires, qui dépendent beaucoup des promotions pour attirer
senn une réducion les consommateurs. Certains détaillants ont retiré les produits de la multinationale
consne de 10 % à 25 % américaine de leurs rayons, d’autres ont supprimé la publicité et éliminé les présentoirs
des prix courns. valorisant les marques de la société.
Ces détaillants préèrent garder la possibilité d’opter pour une réduction des prix
substantielle et ont valoir que cette politique les désavantage par rapport aux maga-
sins entrepôts et aux grandes suraces, qui pratiquent eux aussi une même politique de
bas prix quotidiens. En outre, ils soutiennent que certains produits, notamment ceux
achetés de açon spontanée, se vendent mieux lorsqu’ils sont l’objet d’une promotion
que lorsque leurs prix sont bas et stables43.
De l’avis de nombreux experts, la politique des bas prix quotidiens convient ort bien
aux ches de file dont les marques profitent d’une grande notoriété et auxquelles les
consommateurs sont très fidèles. Elle se révèle touteois peu profitable pour les marques
en phase de croissance ou de survie. De plus, de nombreux consommateurs réagissent
davantage aux promotions et aux aubaines qu’aux publicités des détaillants véhiculant
une politique de bas prix quotidiens.
Chapitre 13 • La promotion des ventes 395
Procter & Gamble prétend néanmoins que la politique des bas prix quotidiens a
permis aux marques qui ont opté pour cette voie d’accroître leur volume de vente plus
rapidement que les autres, et que la part de marché des deux tiers de ces marques dans
leur catégorie a augmenté. Soulignons que Procter & Gamble a étendu sa politique
de bas prix quotidiens sur le marché européen44.
Le salon professionnel
Le salon professionnel constitue une autre activité promotionnelle efficace pour joindre Salon professionnel
les revendeurs. Les fabricants profitent de l’occasion pour y présenter leurs produits Manifestation commerciale
et leurs services. Dans plusieurs industries, le salon professionnel est l’occasion idéale au cours de laquelle les
pour présenter des gammes de produits et rencontrer les clients, les représentants de fabricants présentent leurs
grands distributeurs et autres revendeurs. produits et leurs services.
396 PaRtIE 5 • Le renforcement du message
L’affectation budgétaire
Alors que de nombreuses entreprises consacrent plus d’argent à la promotion des ventes
au détriment de la publicité de masse, il demeure dificile de déterminer dans l’absolu
le pourcentage du budget de communication qui devrait être consacré à la publicité
et celui qui devrait être alloué à la promotion des ventes auprès des consommateurs
ou des intermédiaires. Cette afectation budgétaire repose en définitive sur plusieurs
acteurs. Parmi ceux-ci, on peut citer les objectis de campagne, la situation du marché
et de la concurrence, ainsi que l’étape du cycle de vie du produit.
Songeons, par exemple, aux décisions d’afectation budgétaire susceptibles d’être prises
selon le cycle de vie d’un produit. Pour avoriser l’essai du produit lors de son lance-
ment, une bonne part du budget peut être afectée à la distribution d’échantillons et
au couponnage. Aux stades de croissance et de maturité, l’enveloppe promotionnelle
398 PaRtIE 5 • Le renforcement du message
devrait sans doute être surtout consacrée à la publicité afin de diférencier la marque de
ses concurrentes et d’en accroître la notoriété. À maturité, l’entreprise a tendance à aire
appel aux techniques de promotion des ventes destinées aux consommateurs, dont les
coupons, les promotions à prix réduit, les primes et les ormats bonis. Ces démarches lui
permettent en efet de fidéliser sa clientèle, d’attirer de nouveaux clients et de se proté-
ger de la concurrence. Pour conserver son espace d’étalage, répondre aux demandes des
détaillants en vue d’obtenir des marges bénéficiaires plus élevées et inciter ces derniers
à promouvoir les marques de l’entreprise, la société évitera également de négliger les
promotions auprès des intermédiaires. Selon une étude récente portant sur la synergie
entre publicité et promotion dans le cas d’une marque parvenue à maturité, 80 % des
ventes sont attribuables à la promotion des ventes. Notons que lorsqu’un produit entre
en période de déclin, on lui retire presque toute orme de soutien, y compris sur le plan
de la promotion des ventes.
Le support médiatique
Un bon support médiatique s’avère indispensable à tout programme de promotion,
celui-ci devant être coordonné avec l’ensemble du plan médias soutenant les cam-
pagnes de CMI. La publicité de masse s’avère utile à la difusion de certains éléments
de promotion, dont les coupons, les billets de loterie, les bulletins de participation
aux concours, les ofres de primes et les échantillons. Si elles ont souvent pour efet
de renorcer l’image et la notoriété de la marque, les annonces au sein de médias
Chapitre 13 • La promotion des ventes 399
traditionnels peuvent
donc aussi servir à inor-
mer le consommateur des
ores promotionnelles
en cours.
L’utilisation conjointe de
la publicité et des outils
de promotion des ventes
permet de mieux aire
connaître la marque et ses
avantages. Les consom-
mateurs sont plus sus-
ceptibles d’échanger un
coupon ou de profiter
d’une pro motion à prix
réduit lorsque la marque
leur est amilière. De
Le lancement d’une nouvelle marque ou de nouveaux produits implique fréquemment
plus, les chances d’adop- l’adoption d’un emballage soigné et distinctif.
tion à long terme d’un
produit sont meilleures lorsque l’essai de ce produit est accompagné d’un échantillon
ou d’un coupon et d’une publicité48.
Orchestrer une promotion sans publicité préalable ou simultanée peut ainsi limi-
ter son eficacité et même nuire à l’image de la marque. Si le consommateur en
vient à penser que le succès d’une marque repose essentiellement sur des promotions
successives, il est possible qu’il nourrisse une attitude déavorable à son égard, jugeant
sans doute sa qualité moindre. À l’inverse, l’eficacité d’une annonce traditionnelle
double si on lui adjoint un coupon ou une prime ou si l’on ofre la possibilité de
participer à un concours.
La campagne orchestrée par Lever Brothers lors du lancement de ses pains de savon
Lever 2000 illustre bien en quoi consiste une coordination réussie entre la publicité
et la promotion des ventes. Comme nous l’avons vu, Lever Brothers a distribué des
coupons, posté des échantillons gratuits et ofert des remises aux détaillants au cours de
la campagne promotionnelle qui a marqué ce lancement. Ces activités étaient accom-
pagnées d’une grande présence publicitaire dans les médias imprimés et à la télévision.
La promotion des ventes était nécessaire pour inciter les consommateurs à aire l’essai
des pains de savon Lever 2000 ; elle s’est poursuivie après le lancement, cette ois par
le biais du couponnage. C’est touteois le solide positionnement de la marque, com-
muniqué par une publicité de masse ort eficace, qui a transormé les consommateurs
en clients convaincus. Le pourcentage de répétition des achats a atteint près de 40 %,
même lorsque les généreuses remises se sont avérées choses du passé. Seulement six
mois après son lancement, Lever 2000 est devenue la deuxième marque de savon la
plus vendue (en dollars), s’appropriant environ 8,4 % du marché des pains de savon,
un marché qui totalise à lui seul 1,5 milliard de dollars49.
Afin de mieux coordonner leurs programmes de publicité et de promotion des ventes et
d’éviter des promotions à court terme, peu valorisantes pour la marque, de nombreuses
entreprises souhaitent engager davantage leurs agences spécialisées dans le processus
de planification de leurs campagnes. Le tableau 13.4, à la page suivante, montre à quel
point le rôle des agences se transorme sur ce plan.
400 PaRtIE 5 • Le renforcement du message
2. On embuche ou on réribue en foncion de chque proje. 2. On embuche moyennn des honorires nnuels.
3. On embuche des gences de promoion en foncion des 3. On embuche une ou deux gences de promoion yn l’exclu-
âches ou des spéciliés. sivié de chque division ou groupe de mrques.
4. Une ou deux personnes-ressources son rchées 4. Une équipe complèe ou un groupe es chrgé d’un clien.
à l’gence.
5. L’gence spécilisée en promoion n’équivu jmis à une 5. L’gence de promoion collbore vec l’gence de publicié ;
gence de publicié, cr elle ne collbore à ucun momen elle prend part à la planification de plein droit.
au processus de planification annuel.
6. L’gence n’es ps direcemen responsble des résuls. 6. L’gence doi répondre des résuls obenus e se soumere à
un processus d’évluion rigoureux.
Quand les autres firmes… Réduit les promotions Maintient les promotions
Réduisent leurs Bénéfices plus élevés pour tous Croissance de la part de marché de
promotions notre firme
spécialistes. Ces conclusions devraient inciter les gestionnaires à bien réfléchir avant
d’orchestrer une promotion ondée sur le prix.
Alan Sawyer et Peter Dickson ont pris appui sur la théorie de l’attribution afin d’étu-
dier les efets de la promotion des ventes sur l’attitude du consommateur52. Selon
cette théorie, les gens adoptent des attitudes en observant leur propre comportement
et en se demandant pourquoi ils ont agi de telle manière. Le consommateur qui
achète régulièrement une même marque en raison d’un coupon ou d’une promotion
à prix réduit peut ainsi en venir à attribuer son comportement à la promotion plutôt
qu’à une attitude avorable envers la marque. À l’inverse, lorsqu’aucun stimulant
externe n’est proposé, le consommateur est plus enclin à attribuer son comportement
d’achat à des sentiments avorables envers la marque.
Un autre problème peut surgir lorsqu’un trop grand nombre de concurrents lancent des
promotions en même temps ; à trop aire de promotions, on s’engage dans une spirale
dont on risque de ne plus pouvoir sortir53. Souvent, l’entreprise organise, dans un premier
temps, une promotion des ventes afin de démarquer son produit ou son service. Par la
suite, lorsque la promotion porte ses ruits et qu’elle conère un avantage distincti à
la marque en question (ou semble le aire), les concurrents ont vite tendance à réagir par
une stratégie semblable. À long terme, non seulement la marge bénéficiaire de chaque
entreprise se trouve réduite, mais il devient presque impossible de sortir de ce qui res-
semble beaucoup à un cercle vicieux54. Le tableau 13.5 illustre cette situation.
Plusieurs secteurs d’activité semblent pris dans ce piège. Dans le secteur des produits
cosmétiques, par exemple, on a coutume d’ofrir un cadeau, une prime ou une réduction
à l’achat d’un produit. L’objecti premier est d’inciter le client à aire l’essai de nouveaux
produits. Cette stratégie finit touteois par coûter très cher, car elle contribue peu à
atteindre l’objecti de loyauté dont il a été question précédemment. Parce qu’elle est
considérée comme un « dû » par un grand nombre de consommateurs, il est touteois
dificile de mettre un rein à cette pratique55.
Le gestionnaire du marketing doit donc songer à la ois aux efets à court terme d’une
promotion sur les ventes et aux efets à long terme sur la marque. La acilité avec laquelle
les concurrents peuvent élaborer une promotion en retour et la probabilité qu’ils agissent
de la sorte devraient toujours être envisagées. Le gestionnaire doit donc éviter de dévalo-
riser une marque par une promotion ou de s’engager dans une guerre promotionnelle qui
rognera en définitive la marge bénéficiaire de la marque et menacera son existence à long
terme. Il est souvent tenté de recourir à la promotion pour reiner une baisse du chifre
d’afaires. Ce n’est pas toujours un bon réflexe. En ait, il importe de conserver à l’esprit
la nécessité d’une intégration globale des nombreux volets du programme de marketing.
402 PaRtIE 5 • Le renforcement du message
Résumé
au cours de l dernière décennie, les gesionnires on ffecé formes de promoions son desinées ux inermédiires, don
une plus grnde prie de leurs budges à l promoion des les concours, les remises, les présenoirs e le mériel de
venes dns l’espoir d’exercer une influence plus direce sur le PLV, les progrmmes de formion, les slons professionnels e
comporemen d’ch des consommeurs. Le pouvoir crois- l publicié à fris prgés.
sant des détaillants, la fidélité chancelante des consommateurs,
On devri évier de considérer l publicié e l promoion des
l sensibilié ccrue des cliens ux promoions, l’ugmenion
venes comme des civiés isolées e les voir pluô comme
du nombre de nouveux produis, l frgmenion des mr-
des ouils complémenires. L publicié de msse e l promo-
chés, l prévlence d’objecifs à cour erme e l moins grnde
tion des ventes peuvent en effet bénéficier de puissants effets
efficacité des annonces traditionnelles sont autant de raisons
de synergie lorsqu’elles sont bien planifiées et exécutées. Pour y
qui expliquen cee husse. Bien que l promoion des venes
prvenir, le gesionnire du mrkeing doi rrimer e coordon-
es prfois suscepible de conribuer à créer e à renforcer
ner les budges, les hèmes, le clendrier de rélision e les
l’idenié e l’imge de l mrque à long erme, son objecif pre-
publics visés pr de elles opérions.
mier es souven d’ccélérer le processus d’ch e d’ccroîre
sns rder les chiffres des venes. Un gesionnire qui buse de l promoion des venes cour
le risque de omber dns un piège qui le condui souven à
Les echniques de promoion des venes s’dressen un
sacrifier le positionnement et l’image d’une marque à long
ux inermédiires qu’ux consommeurs. Celles visn
terme au profit d’une hausse rapide des ventes, bénéfique seu-
les consommeurs regroupen nommen l disribuion
lemen à cour erme. Plusieurs seceurs d’civié son insi pris
d’échnillons, le couponnge, les primes, les concours e
dns une spirle insouenble qui se rdui pr une réducion
les loeries, les réducions e les remboursemens, les for-
continue de leurs marges bénéficiaires et par une image de
ms bonis insi que le mrkeing événemeniel, chcun de
mrque dégrdée.
ces ouils yn ses forces e ses fiblesses. En oure, plusieurs
Mots clés
Questions de discussion
1. En quoi la promotion des ventes auprès des consommateurs et distinguent-elles ? Donnez l’exemple d’une offre promo-
la promotion auprès des intermédiaires se distinguent-elles ? tionnelle qui, selon vous, contribue au capital de marque.
Discutez du rôle de chacune dans un programme de CMI. Justifiez votre réponse.
2. En quoi la promotion des ventes permet-elle d’accélérer le 5. En quoi le réseau mobile peut-il être utile à la distribution
processus d’achat et de maximiser le volume des ventes ? d’échantillons, de coupons et de primes ou aux concours et
aux loteries promotionnelles ?
3. Pourquoi les gestionnaires du marketing ont-ils délaissé
quelque peu la publicité d’image au profit de la promotion 6. Qu’entend-on par l’expression « piège de la promotion des
des ventes ? Discutez du pour et du contre de cette réaffec- ventes » ? Donnez l’exemple d’un secteur d’activité où une
tation budgétaire. guerre de promotions fait actuellement rage. Comment
le gestionnaire du marketing peut-il se dégager de cette
4. En quoi une promotion sur le lieu de vente axée sur la valeur
situation ?
de la marque et une promotion non axée sur cette valeur se
14
Mise en situation
Sur la route de la vie
« Sur la route de la vie » est le titre d’une campagne réalisée par la frme de relations
publiques National pour la Société canadienne du cancer du sein, entre 2009 et 2010,
principalement. L’objecti était clair. La prévalence du cancer du sein est plus élevée
chez les emmes des provinces de l’Atlantique que partout ailleurs au Canada. Le but
était d’inciter le maximum de emmes d’un certain âge habitant dans ces provinces à
avoir recours à un dépistage, et ceci de la manière la plus régulière possible.
C’est en 2007 que le plan a été élaboré afn d’atteindre cet objet à l’horizon 2010. Deux
audiences devaient être rejointes successivement, dans l’ordre chronologique : (1) le
réseau de la santé lui-même, afn d’augmenter la capacité d’examen et de réduire les
temps d’attente autant que aire se peut ; (2) les emmes concernées, afn de modifer
certains comportements et de vaincre les dernières réticences.
La première audience a donc été rejointe dans une phase initiale de la campagne.
Réunions et présentations se sont succédé auprès des proessionnels du réseau de la
Chapitre 14 • Les relations publiques 405
L
a volonté d’alimenter une rumeur avorable n’est qu’un des nombreux objectis qui
conduisent les entreprises à intégrer les relations publiques à leurs programmes de
communication. Ces eforts ont désormais partie intégrante de la communica-
tion marketing intégrée (CMI), tant et si bien que les agences de publicité ont ormé, au
sein même de leurs services de relations publiques, des personnes dont le travail consiste
précisément à gérer ces rumeurs. McCann-Erickson qualifie ce phénomène de « gestion
de marque expérientielle », alors que Puris Lintas parle plutôt d’« ingénierie des idées ».
Pour Sid Lee, à Montréal, il s’agit là d’un véritable « capital conversationnel1 ». Quelle
que soit l’appellation retenue, cette activité s’avère de plus en plus répandue2. En plus de
stimuler les ventes, le bouche-à-oreille procure plusieurs autres avantages à long terme.
Les relations publiques, ou RP, doivent être gérées et
coordonnées de concert avec les autres éléments du
mix de communication. Rarement ont-elles la pro-
motion d’un produit ou d’un service à elles seules, pas
plus qu’elles s’appuient nécessairement sur les méthodes
avec lesquelles vous vous êtes amiliarisé. En général, les De nombreux cabinets de relations publiques ont pignon
relations publiques visent en efet davantage à modifier sur rue au Québec ; Cohn & Wolfe en est un exemple.
406 PARTIE 5 • Le renforcement du message
les opinions envers une entreprise ou une problématique de marché plutôt qu’à
promouvoir un produit ou à modifier un comportement. Dans le présent chapitre, nous
nous intéresserons au rôle des relations publiques, à l’inormation publicitaire difusée
dans les médias, à la publicité institutionnelle ainsi qu’aux atouts et aux aiblesses
de chacune de ces ormes de communication. Nous ournirons aussi des exemples de
réussites et d’échecs de telles activités.
Relations publiques
Faibles Fortes
1 2
Faible Exemple : petites Exemples : hôpitaux
agences de service et universités
Marketing
3 4
Fort Exemple : petites Exemple : entreprises figurant
sociétés manufacturières au palmarès de Fortune 500
meilleure image de la firme ainsi que de ses produits et services. Dans les aits, de plus
en plus, les relations publiques tendent à prendre de l’importance par rapport aux
activités traditionnelles de marketing et de publicité, et se présentent donc comme
un élément clé de la définition de programmes de communication marketing
pleinement intégrée.
Dans un article paru dans la revue Advertising Age, William N. Curry souligne que
les organisations doivent user de prudence lorsqu’elles établissent une configuration
du quatrième type, car un risque de conusion existe entre les activités de relations
publiques et les activités marketing. Lorsque les unes ou les autres dominent, on rompt
l’équilibre nécessaire à une eficience maximale4. À long terme, selon cet auteur, il peut
être nuisible de perdre de vue les objectis et le rôle des relations publiques en s’efor-
çant d’atteindre des buts qui relèvent d’abord du marketing. D’autres sont d’avis que
si les rontières continuent de s’estomper entre les relations publiques et le marketing,
les premières perdront leur indépendance et, par le ait même, leur eficacité5. Dans ce
manuel, nous considérons que les relations publiques doivent jouer un rôle important
dans un programme de CMI. Nous en prendrons acte dans la section du chapitre qui
traite de stratégie de relations publiques.
Le coût
En termes absolus et relatis, le coût des relations publiques est peu élevé, en particu-
lier lorsqu’on le compare aux résultats escomptés. Alors qu’une grande entreprise peut
certes retenir les services de plusieurs agences de relations publiques et y consacrer
des millions de dollars, une entreprise plus modeste peut aussi très bien aire reposer
une bonne partie de ses messages sur cette orme de communication pour une somme
raisonnable et obtenir néanmoins d’excellents résultats.
Lors du lancement de la gamme d’ordinateurs personnels Pavilion, de Hewlett-Packard,
l’équipe chargée du lancement s’est ainsi vu promettre une enveloppe promotionnelle
de 15 millions de dollars à condition qu’elle asse d’abord connaître les initiales HP
aux consommateurs. Comptant uniquement sur les relations publiques et le matériel
de publicité sur le lieu de vente (PLV), l’équipe et l’agence de relations publiques sont
parvenues à relever le défi grâce à l’intégration de toutes leurs communications – des
conditionnements à la documentation de vente. Les communiqués de presse et la
documentation sur le produit ont été largement distribués auprès des médias grand
public et spécialisés. Au moment de distribuer l’enveloppe budgétaire, le modèle HP
Pavilion (le nom Pavilion n’avait alors jamais été publicisé) était déjà bien présent dans
l’esprit de l’audience privilégiée7.
L’absence d’encombrement
Puisqu’on les perçoit comme relativement nouveaux et porteurs d’inormation,
les messages relevant des relations publiques ne sont pas l’objet du même efet de
saturation (certains parleront même de pollution) que les annonces publicitaires
traditionnelles. L’inormation relative au lancement d’un nouveau produit ou d’une
innovation est considérée comme inédite et actuelle ; elle est donc plus susceptible
de retenir l’attention.
La construction de l’image
Une campagne de relations publiques réussie peut contribuer à créer une image
positive. Une image orte constitue une assurance contre d’éventuelles crises.
Reprenons l’exemple des comprimés Tylenol, un événement qui a ait date dans
l’histoire. En 1982, sept personnes de la région de Chicago sont décédées après
avoir ingéré des comprimés de Tylenol extra ort. Du cyanure avait été introduit
410 PARTIE 5 • Le renforcement du message
dans les conditionnements présents sur les rayons d’une pharmacie. Au cours de la
semaine qui a suivi ces empoisonnements, la part de marché de la marque Tylenol
a chuté de 35 % à 6,5 %. Une bonne campagne de relations publiques, associée à
un produit solidement implanté et à une image d’entreprise responsable, a contri-
bué au rétablissement de la marque, malgré l’opinion de nombreux spécialistes
qui estimaient que celle-ci n’avait aucune chance d’en réchapper. Une marque ou
une entreprise dont l’image aurait été moins orte n’aurait peut-être pas réussi à se
sortir d’un aussi mauvais pas.
L’incohérence du message
Les relations publiques peuvent aussi connaître des ratés à la suite d’une mauvaise
gestion ou d’un manque de coordination avec les eorts de marketing. Lorsque
les équipes du marketing et des relations publiques ne se concertent pas, les messages
difusés risquent ort d’être incohérents ou, pour le moins, redondants.
La précision
Le communiqué de presse constitue un excellent moyen de difuser de l’inorma-
tion publicitaire. Malheureusement, l’inormation n’est pas toujours transmise par la
suite, comme le souhaiterait son auteur. Un manque de précision, des omissions ou
des erreurs lors de la difusion sont réquents. Quand on compare le communiqué
de presse envoyé par l’entreprise avec celui qui est paru, on se demande parois s’ils
traitent du même sujet !
L’aalyse de situatio
Ici, le rôle des relations
publiques est de reprendre
quelques éléments de l’analyse
de situation du plan marke-
ting ou du plan de CMI, et d’y
ajouter l’évaluation des attitudes
du public envers l’entreprise
ou des enjeux plus globaux.
Po u rq u o i l e s e n tre p r i s e s
devraient-elles s’intéresser aux
attitudes de la population à
leur égard ?
D’abord, parce que ces attitudes E répose à la mauvaise presse dot l’idustrie des pâtes et papiers est l’objet,
peuvent avoir une incidence sur Domtar cotribue à l’élaboratio de programmes d’eseigemet sur la forêt.
412 PARTIE 5 • Le renforcement du message
les ventes des produits de l’entreprise. Plusieurs sociétés ont vu leurs ventes chuter
à la suite d’une campagne de boycottage des consommateurs. Procter & Gamble,
Coors, Nike et Texaco ne sont que quelques exemples d’entreprises ayant dû réagir
aux moyens de pression des consommateurs. Plus proche de nous, il y a aussi la crise
vécue par la marque Oasis, au Québec, en 2012. De plus, aucune entreprise ne veut être
perçue comme une entreprise non citoyenne. Les entreprises sont implantées dans des
collectivités où vivent et travaillent leurs employés. Des attitudes négatives finissent
par saper le moral de ces employés et minent le cadre de travail de l’entreprise et de
la communauté environnante. Les perceptions du public leur importent donc. C’est
pourquoi bon nombre d’entreprises ou d’organisations privées et publiques sondent
régulièrement la population pour connaître ses attitudes relativement à diférents
enjeux. Plusieurs raisons sous-tendent ce type de sondage :
• Il alimente le processus de planification. Lorsqu’elle a déterminé les attitudes du
public, l’entreprise peut concevoir des programmes en vue de conserver des opinions
avorables ou de modifier celles qui ne le sont pas.
• Il sert d’alarme. Il aut souvent beaucoup de temps et d’argent pour remédier à
une crise. À l’aide d’un sondage, l’entreprise peut parvenir à cerner les problèmes
potentiels et à les résoudre avec eficacité avant qu’ils dégénèrent.
• Il assure un meilleur soutien à l’interne. Quand un sondage révèle un problème,
les personnes chargées des relations publiques reçoivent plus acilement l’appui
nécessaire pour le résoudre.
• Il accroît l’eficacité de la communication. Plus l’entreprise comprend un problème,
plus elle est susceptible de bien y réagir par le biais de ses communications9.
annuel et, de plus en plus, à travers des webinaires (séminaires en ligne). Les modes de
communication avec les employés peuvent être aussi oficiels que le recours à un comité
de gries ou aussi oficieux qu’une réception à l’approche de Noël. Pour améliorer sa
cote d’estime, l’entreprise peut aussi aire appel à un grand nombre d’activités sociales
et culturelles, par exemple un tournoi de gol ou un pique-nique annuel.
constituent souvent l’une des audiences privilégiées par les proessionnels des
relations publiques. Il peut s’agir d’annonces en vue d’inormer la collectivité
des activités auxquelles participe l’entreprise, par exemple la réduction de la
pollution atmosphérique, l’assainissement de la nappe phréatique ou la protection
des tortues. (Comme vous le voyez, la collectivité peut s’étendre au-delà du
périmètre entourant une usine.) L’entreprise peut en outre communiquer avec
certains groupes communautaires afin de aire la preuve de son civisme et de
montrer qu’elle a leur bien-être à cœur.
Les médias
Les médias constituent sans doute l’auditoire externe le plus critique ; en efet, ce sont
eux qui déterminent ultimement le contenu des articles ou des reportages difusés.
Toute entreprise devrait inormer les médias de ses aits et gestes. Aujourd’hui, les
organisations prennent soin de publier régulièrement des communiqués de presse et
d’organiser à l’occasion des conérences, des entrevues ou des événements particuliers.
Sur la plupart des sites Internet institutionnels, une section est réservée aux médias.
En général, ceux-ci sont ouverts à ce genre de difusion pour peu que l’inormation soit
présentée de açon proessionnelle. Une bonne histoire intéresse toujours les journa-
listes. À l’ère des réseaux sociaux, toute inormation peut être enn difusée avec une
grande rapidité. S’assurer de la bienveillance des grands relais médias est donc plus
que jamais essentiel.
Les enseignants
Bon nombre d’organisations distribuent aux enseignants des documents concernant
leurs activités. Le cas de Domtar, cité précédemment, en constitue un bon exemple.
De nombreux groupes et plusieurs associations proessionnelles, ainsi que la plupart
des grandes entreprises, publient des renseignements d’intérêt public concernant
les innovations, la recherche de pointe et d’autres sujets touchant leurs activités.
Ces documents sont parois explicitement destinés au milieu de la ormation et
de l’enseignement.
Les éducateurs orment un public privilégié parce qu’à l’instar des médias, ils
contrôlent l’accès à l’inormation auprès des jeunes consommateurs. La direction
des magazines Business Week, Fortune, Fast Company, L’actualité ou Infopresse
incite ainsi les enseignants à user de leurs publications dans leurs salles de cours.
En plus de aire vendre plus d’exemplaires, ce type de réérence ajoute à la crédi-
bilité de ces magazines.
Les gouvernements
Souvent, les relations publiques visent à influencer les organismes gouvernementaux à
l’échelle locale, provinciale, nationale ou internationale. Le lobbying peut ainsi propul-
ser un produit en tête du palmarès des ventes, alors qu’une réglementation déavorable
est susceptible de coûter très cher à une entreprise.
Les objectifs de
comportement
La structure des objectis de com-
portement vue au chapitre 6 vaut
aussi pour les relations publiques.
Rappelons-nous que les objectis en
matière de comportement sont l’achat
en vue de l’essai, l’achat lui-même, la
répétition de l’achat et la consomma-
tion. Peu importe les audiences que l’on
désire rejoindre, le gestionnaire du mar-
keting sait qu’il doit prendre en consi-
dération le comportement attendu à la
suite de ses actions de communication.
La stimulation de l’achat peut sembler
éloignée de la mission des relations
publiques ; l’acceptation d’une idée
ou la création d’une opinion avorable
envers une marque et des conditions
préalables à l’achat relèvent touteois Sur son site d’entreprise, Résolu propose une information complète à
aussi en partie de cette mission. destination de ses investisseurs.
La stratégie
Dans le domaine des relations publiques et en publicité, les décisions d’ordre stra-
tégique touchent à la ois au message et au choix des médias qui le difuseront. La
première décision relative au message a trait à son contenu, commercial ou sociétal,
ainsi qu’à son aspect créati. À l’instar de la publicité, la difusion du message peut être
assurée, entre autres, par des médias généralistes ou spécialisés, les médias publicitaires,
le réseau Internet et des événements particuliers. Nous traiterons de ces enjeux et de
certaines de ces possibilités en détail dans la prochaine section.
Le fondement du message
Tomas L. Harris décrit les activités de relations publiques liées aux objectis mar-
Relations publiques keting comme des actions de relations publiques commerciales11. Parmi les objectis
commerciales marketing susceptibles d’être atteints grâce à l’apport des relations publiques, notons
Activités de relations la consolidation de la notoriété, l’inormation et l’éducation, ainsi que l’atteinte d’un
publiques conçues expressé- certain niveau de confiance. Les relations publiques peuvent en outre servir à aire
ment pour appuyer les mieux comprendre un enjeu, à susciter l’assentiment du consommateur à l’égard de
programmes et les objectifs
certaines actions, ainsi qu’à lui ournir une raison supplémentaire d’acheter un produit
marketing.
ou un service ou de demeurer fidèle à une marque. Ces objectis cadrent ort bien
avec les objectis de communication et de comportement évoqués précédemment.
Selon Harris, le problème des relations publiques commerciales vient de ce qu’elles
tendent à se soumettre au marketing. De nombreux spécialistes ont aussi ormulé cette
mise en garde. Employées touteois avec prudence, et en complément avec d’autres
méthodes plus traditionnelles dans le cadre d’un programme de CMI, les relations
publiques commerciales peuvent se révéler d’une grande eficacité quant à l’atteinte
des objectis suivants :
• Susciter l’intérêt du marché avant la difusion de la publicité dans les médias
traditionnels ou sociaux. Les opérations entourant la divulgation de l’introduction
prochaine d’un nouveau produit avorisent une plus grande attention à l’égard
de ce dernier, ce qui a pour efet d’accroître l’eficacité des annonces publicitaires
ultérieures et de l’ensemble du plan de CMI.
• Faire d’une campagne publicitaire un événement, alors qu’il n’y a aucune nouvelle
à communiquer à propos du produit. Les annonces elles-mêmes peuvent susciter
de l’intérêt et générer beaucoup de retombées médiatiques, pour peu qu’elles soient
divertissantes ou inusitées.
• Introduire un nouveau produit en recourant peu à la publicité, ou en n’y ayant pas
recours du tout.
• oucher quiconque exerce une influence, c’est-à-dire ournir de l’inormation aux
leaders d’opinion.
• Déendre les produits à risque à l’aide d’un message rassurant.
• Promouvoir un produit de manière positive. La campagne d’inormation nationale
du abricant de piles Energizer, qui invitait les consommateurs à remplacer la pile
de leurs détecteurs de umée lorsqu’ils changent l’heure au printemps et à l’automne,
Chapitre 14 • Les relations publiques 417
Voici les critères employés par Lotus HAL dans le cadre de ce processus d’évaluation.
• Le nombre d’expositions au cours de la campagne
• Le nombre d’expositions auprès des audiences générales à rejoindre
• Le nombre d’expositions auprès d’audiences particulières
• Le pourcentage de messages d’information positifs diffusés au cours de la campagne
• Le pourcentage de messages d’information négatifs diffusés au cours de la campagne
• Le ratio entre les messages positifs et les messages négatifs
• Le pourcentage de messages d’information positifs et négatifs selon le sujet
• Le pourcentage de messages positifs et négatifs selon le support, le blogueur ou le journaliste
• Le pourcentage de messages positifs et négatifs selon les audiences rejointes
Les tactiques
Les tactiques de relations publiques se distinguent surtout par le type d’outils de
difusion retenu. Lorsqu’on privilégie les médias de masse, on doit savoir comment pré-
parer son intervention, à qui s’adresser, comment difuser son communiqué de presse,
et connaître les attentes et les habitudes de chaque média auquel on ait appel, par
exemple la télévision, la radio, les journaux ou les magazines. De plus, on doit décider
si l’on recourt à des moyens complémentaires – conérence de presse, séminaire, évé-
nement particulier, webinaire ou lettre personnalisée. On peut aussi être contraint de
s’adresser à certaines instances gouvernementales. Comme il y a là matière à plus d’un
chapitre, nous vous conseillons de consulter les nombreux ouvrages sur le sujet pour
en apprendre davantage.
418 PARTIE 5 • Le renforcement du message
L’information publicitaire
L’inormation publicitaire ait réérence aux nouvelles concernant
un individu, un produit, un service ou une organisation difusées par
les médias électroniques ou imprimés. Inormation publicitaire et
relations publiques peuvent parois être synonymes.
La publicité présentée ci-contre ait état de la réaction d’une
organisation à une mauvaise presse. Les ennuis de Tree Top ont
commencé lorsque les médias ont signalé qu’un produit chimique,
le daminozide, commercialisé sous la marque Alar, un régulateur
de croissance agissant sur la taille des pommes, pouvait provoquer
le cancer chez les enants. Malgré les déclarations des autorités
médicales et scientifiques, dont celles du directeur du Service
de santé publique des États-Unis, selon lesquelles le daminozide
ne causait pas le cancer, certains groupes d’intérêts sont parve-
nus à difuser beaucoup de publicités négatives, provoquant ainsi
l’inquiétude des consommateurs. Quelques commissions scolaires
ont retiré les pommes et leurs produits dérivés de leurs menus.
En réaction à ces allégations, Tree Top a ait paraître cette publi-
cité pour aficher sa position et apaiser les craintes du public.
Elle a aussi ait parvenir un communiqué aux nutritionnistes
et aux exploitants de garderie. La campagne s’est avérée ruc-
Tree Top réagit à la menace que représente tueuse ; elle a rassuré les consommateurs et a permis de regagner
la diffusion de publicités négatives. leur confiance.
Communiqué de presse En d’autres occasions, il semble que l’inormation publicitaire soit le résultat ou la
vidéo conséquence des relations publiques. Comme il veut exercer le plus grand contrôle
Communiqué de presse possible sur le moment et le lieu de difusion de l’inormation, le gestionnaire du
sous forme de document marketing remet souvent du matériel clé aux médias, tentant ainsi d’influer sur la
vidéo que produisent les
spécialistes des relations couverture qu’ils eront d’un produit, d’un service ou d’un événement. Il peut ainsi
publiques et que peuvent produire un communiqué de presse vidéo que les stations de télévision difuseront
diffuser les stations de au même titre qu’une nouvelle. On précise rarement que ce type de communiqué est
télévision en tant que
nouvelle.
produit par l’entreprise dont il ait la réclame.
Un autre exemple nous est ourni quand une firme
utilise avec eficacité les médias lors du lance-
ment d’un produit. Il y a quelques années, Hill &
Knowlton a été chargée par Microsot Canada de
difuser de l’inormation publicitaire à l’occasion
du lancement d’une nouvelle version de Windows.
On s’inquiétait alors du ait que les médias sem-
blaient montrer peu d’intérêt pour ce lancement,
que l’on attendait pourtant depuis déjà longtemps.
La solution a consisté à mettre en évidence les
principaux avantages de la nouvelle version dans
toutes les communications destinées aux personnes
devant appuyer le produit et aux intervenants
des médias. On a notamment prévu pour le lan-
cement une apparition à l’émission Canada AM
Par une mise en scène adroite, Steve Jobs a réussi à faire de la sortie (entrevue et démonstration), un petit déjeuner en
de chacun des nouveaux produits d’Apple un événement en soi. présence du che de la direction, un discours du
Chapitre 14 • Les relations publiques 419
Le communiqué de presse
La presse constitue l’un des modes de difusion parmi les plus importants des relations
publiques. Pour qu’elle soit utile, l’inormation doit être documentée, véridique et sus-
ceptible d’intéresser le public. La crédibilité de la source du communiqué de presse Communiqué de presse
augmente bien sûr les probabilités de difusion de l’inormation. Texte d’information remis
Attaché à l’agence de relations publiques Ketchum, à New York, Jonathan Schenker à la presse en vue d’être
publié gratuitement.
propose quatre moyens pour aciliter le travail des journalistes et accroître ainsi la
probabilité de difusion d’un communiqué.
La conférence de presse téléphonique ou par voie électronique interactive.
Comme les journalistes sont parois dans l’impossibilité d’assister à une conérence de
presse traditionnelle, les joindre de cette açon peut constituer un bon moyen d’obtenir
leur collaboration.
La rencontre en duplex. Grâce aux communications par satellite, le journaliste peut
prendre connaissance d’un dossier et mener son entrevue à partir d’un studio de télévi-
sion. Cette méthode de travail lui ait épargner temps et argent.
Le communiqué multimédia. La presse reçoit parois une trousse regroupant plu-
sieurs éléments : la version imprimée et audio du communiqué, les coordonnées d’une
personne-ressource, un document vidéo mettant en scène un reporter ainsi qu’un
film, sans bande-son, auquel le journaliste n’aura plus qu’à ajouter sa narration, le cas
échéant. Ce matériel ait encore une ois économiser temps et argent à la station de
télévision ou de radio.
Les nouvelles ciblées. Lorsqu’il cible bien son message de relations publiques,
l’expéditeur évite aux journalistes la peine d’éplucher des tonnes d’articles afin de sélec-
tionner ceux susceptibles d’intéresser son audience.
Un communiqué de presse est difusé à condition d’être digne d’intérêt pour les lecteurs
du support auquel il s’adresse. Les institutions financières, par exemple, choisissent
en priorité d’adresser leurs communiqués de presse aux supports spécialisés dans le
domaine du commerce et des afaires ou aux rédacteurs en che des pages financières
des grands quotidiens. En revanche, la sortie du nouveau disque d’un groupe rock Conférence de presse
intéressera davantage l’animateur de radio ou le présentateur d’un bulletin télévisé de Rencontre d’information
grande écoute. entre le représentant
d’une entreprise ou d’un
La conférence de presse organisme et des journa-
listes, permettant de faire
Les conférences de presse des politiciens nous sont amilières. Si les organisations et le point sur une situation
les entreprises se livrent moins souvent à cette activité, celle-ci n’en demeure pas moins ou d’annoncer des
très eficace dans leur cas. La conérence de presse doit être en mesure d’intéresser un changements.
420 PARTIE 5 • Le renforcement du message
groupe précis afin de profiter d’une bonne couverture. En général, une conérence de
presse à l’échelle nationale permet d’annoncer d’importantes réalisations (par exemple,
une orte hausse des bénéfices), une percée en matière de recherche (par exemple, un
nouveau traitement contre une maladie), ou de aire le point sur une situation d’urgence
ou une catastrophe. À l’échelle locale, les événements marquant la communauté et le
développement régional profitent d’ordinaire d’une excellente couverture de presse.
Les équipes sportives y recourent aussi pour attirer l’attention et maintenir l’intérêt
de leurs partisans lorsque, par exemple, elles engagent ou échangent un joueur étoile.
L’exclusivité
En général, le relationniste préère recourir à plusieurs circuits de difusion. Il peut
cependant ofrir l’exclusivité d’un reportage à un support si ce dernier rejoint un grand
Exclusivité nombre de personnes correspondant à l’audience recherchée. Une telle exclusivité
Tactique de relations accroît les chances de collaboration. Lorsque vous regarderez la télévision au cours des
publiques par laquelle un prochaines semaines, prêtez attention aux exclusivités difusées sur les grands réseaux
média se voit offrir les et dans les stations locales. Notez comment les médias s’appuient sur ces exclusivités
droits exclusifs de diffusion pour aire leur propre promotion.
d’un reportage.
L’entrevue
Lorsque vous regardez la télévision ou que vous lisez un magazine, prêtez attention aux
entrevues. En général, l’intervieweur ou le journaliste pose des questions, et un porte-
parole mandaté y répond. Pierre Karl Péladeau accorde ainsi parois des entrevues au
sujet des nombreuses divisions de l’empire Quebecor. Carlos Ghosn, président-directeur
général de Nissan, participe quant à lui à bon nombre d’entrevues afin de présenter le
point de vue d’un constructeur d’automobiles qui a connu un redressement spectaculaire.
La diffusion communautaire
Plusieurs entreprises tentent de redorer leur image publique en participant à des acti-
vités communautaires qui profitent d’une certaine couverture
médiatique.
Une telle participation peut prendre plusieurs ormes, telles qu’un
soutien à des organisations locales par le biais de contributions
financières ou une implication d’employés au cours d’événements
communautaires. Des employés du géant des télécommunica-
tions Rogers, par exemple, ont arpenté certains quartiers le soir de
l’Halloween afin de promouvoir la sécurité des enants. À la suite
du tsunami qui a rappé certaines parties de l’Asie du Sud-Est,
S’associer de façon directe à un événement il y a quelques années, les gouvernements de plusieurs pays et de
permet souvent de profiter d’une couverture nombreuses multinationales ont acheminé de l’aide humanitaire
de presse favorable. à une population durement éprouvée.
La caution morale
D’une certaine açon, le support difusant de l’inormation publicitaire cautionne celle-ci.
Supposons que la durabilité des balles de gol soit l’objet d’une amélioration. La portée de
cette inormation publicitaire sera plus grande si elle paraît dans les pages du magazine
Golf. Autre exemple, le prix du magazine Car & Driver décerné à l’automobile de l’année
ait bénéficier le modèle récipiendaire de l’image de qualité associée à cette publication.
La fréquence potentielle
L’attrait de l’inormation publicitaire s’explique aussi par la multiplication des expo-
sitions qui sont susceptibles de l’accompagner. En marge de la campagne publicitaire
des croustilles Doritos, mettant en vedette le comédien Chevy Chase, diverses chaînes
télévisées ont ainsi réalisé 1 734 reportages sur le sujet à l’aide de la bande que leur
avait ournie Frito-Lay12.
PERSPECTIVE
ÉTHIQUE BIxI : cette campagne de marketing est-elle éthique ?
14.1
Le titre de cette vignette est emprunté à Patrick Lagacé, des blogueurs de renom et aguerris à ces pratiques ont eu-
journaliste à La Presse, qui signait, en mai 2009, un blogue mêmes collaboré en toute innocence à la supercherie.
au sujet d’une opération de relations publiques mise en place La question que pose le journaliste est la suivante : « Créer un
par la firme Morrow Communications et qui devait faire blogue animé par des citoyens fictifs, ne pas dire au public
grand bruit. que ce blogue est une plateforme pour mousser un service
De quelle opération s’agissait-il ? De la mise en place du (si louable soit-il), est-ce une arnaque ? »
blogue À vélo citoyen, ayant toutes les apparences d’un Patrick Lagacé apporte à cette question le début de réponse
véritable blogue animé par des passionnés. Or, il s’est avéré suivant : « Je ne dis pas que c’est une malversation. Ce n’en
que ces passionnés n’étaient en fait que des blogueurs fictifs, est pas une. Il n’y a pas de geste illégal. On ne parle pas de
pures créations de l’agence qui espérait ainsi mousser le ça. On parle d’éthique, ici, d’éthique en marketing. »
lancement de ce nouveau service à Montréal.
L’incident a suscité de nombreuses réactions, souvent
Pourtant, à première vue, avec moult détails sur leurs indignées. Et vous, qu’en pensez-vous ? Stratégie de relations
vies personnelles, ces blogueurs fictifs avaient toutes les publiques adroite ou pratique trompeuse et inacceptable ?
apparences de personnes en chair et en os ! Si vraies que
Source : Lagacé, Patrick. (12 mai 2009). Bii : cette campagne de marketing est-elle éthique ?, [En ligne], http://blogues.lapresse.ca/lagace/2009/05/12/
bii-cette-campagne-de-marketing-est-elle-ethique (Page consultée le 7 février 2013).
La publicité institutionnelle
La publicité institutionnelle prête souvent à la controverse. Cette orme de publicité
vise à promouvoir l’ensemble d’une entreprise et à valoriser son image. Pour ce aire,
elle prend position par rapport à certains enjeux sociaux, environnementaux ou huma-
nitaires et invite parois le consommateur à s’associer à la déense d’une cause précise.
Pourquoi la publicité institutionnelle soulève-t-elle tant la controverse de nos jours ?
Plusieurs raisons semblent expliquer cet état de ait :
• Le manque d’intérêt du consommateur.
Beaucoup arment que la publicité institution-
nelle intéresse peu le consommateur, ou ne
l’intéresse pas du tout. Selon une étude de la
maison Gallup & Robinson parue dans
la revue Advertising Age, les consommateurs
s’intéressent moins à la publicité institutionnelle
qu’à la publicité axée sur les produits dans une
proportion de 35 %13. Ce peu d’intérêt peut
s’expliquer par le ait que les consommateurs
remettent plus acilement en cause la pertinence
et la légitimité de ce type de Ucampagne.
• Une forme d’autopromotion coûteuse. On
accuse parois certaines entreprises de promouvoir
leur image de marque, essentiellement afin de
flatter l’ego de leurs dirigeants. Cela s’explique sans
Dans une récente campagne institutionnelle, Benetton tente
de retrouver son élan en renouvelant le discours social de la doute en raison de la dificulté de la conception de
marque qui, autrefois, a fait son succès. ce type de publicité. Le message à communiquer
Chapitre 14 • Les relations publiques 423
n’est en efet pas aussi précis que celui qui servirait à positionner un produit. En
conséquence, les dirigeants sont réquemment amenés à en dicter le contenu ; le
résultat traduit bien entendu l’image qu’ils se ont de leur organisation.
• Les situations de crise. Selon certains critiques, seules les entreprises en dificulté
ont appel à la publicité institutionnelle, par exemple lorsqu’elles se trouvent
dans une mauvaise situation financière ou que leur image est malmenée sur la
place publique. La publicité institutionnelle constituerait alors une tentative pour
remédier au problème, ce qui la rend suspecte.
• Un pur gaspillage d’argent. Partant du principe que les publicités institutionnelles ne
s’adressent à personne en particulier, qu’elles sont souvent mal comprises et qu’elles
ne promeuvent rien de précis, certains experts sont d’avis que l’argent qui leur est
consacré serait mieux dépensé à d’autres fins. De nouveau, cet argument n’est pas sans
ondement en raison des dificultés de conception d’une bonne campagne publicitaire
institutionnelle. En général, ces campagnes n’incitent pas à l’achat, pas plus qu’elles
ne s’adressent directement aux investisseurs. En ait, elles tentent simplement de
présenter une position ou de promouvoir une image. Avec des objectis si peu précis,
plusieurs spécialistes estiment qu’elles ne représentent pas un bon investissement.
Dans le présent ouvrage, nous employons l’expression publicité institutionnelle pour désigner
une publicité servant à promouvoir l’entreprise plutôt que ses produits ou ses services. La
publicité institutionnelle est susceptible de rejoindre les audiences tant externes qu’internes,
et a pour objet la promotion de l’organisation autant que celle de ses idées. Dans ce contexte,
les gestionnaires cherchent à atteindre leurs objectis à l’aide, entre autres, de publicités
d’entreprise, du plaidoyer publicitaire, d’annonces à vocation humanitaire ou environne-
mentale, de commandites d’événements ou de la difusion de nouvelles dans Internet.
La publicité d’entreprise
Proche de la publicité institutionnelle, la publicité d’entreprise vise à promouvoir
l’image de l’entreprise ou de l’organisation, tant à l’interne qu’à l’externe, ainsi qu’à
la positionner avorablement en démontrant l’utilisation judicieuse qu’elle ait de ses
ressources humaines et financières.
PERSPECTIVE
14.2 Faire sa marque, grâce à un canular
À la fin de l’automne 2012, une vidéo montrant un aigle étudiants de ce cours ont toujours le mandat de réaliser un
agrippant un jeune enfant sur le mont Royal a fait le tour canular. Lorsqu’ils sont particulièrement réussis, nous les
du monde. En moins de 24 heures, la vidéo a été vue près diffusons, explique-t-il. D’ailleurs, il ne s’agit pas de la
de 10 millions de fois. Le magazine Wired s’y est également première fois que l’un d’eux fait parler. [...] La vidéo de l’aigle
intéressé. Il est vrai que ces images sont impressionnantes. deviendra sans doute notre plus grand succès viral. Diffuser
Trop sans doute pour être vraies. Et, en effet, quelques jours les canulars des étudiants permet d’exposer leurs talents, mais
plus tard, chacun a appris qu’il s’agissait là d’un canular aussi de nous faire connaître, de présenter nos activités et de
réalisé par quatre étudiants du Centre NAD, un centre de montrer ce qu’on peut accomplir avec de l’animation 3D. »
formation en animation 3D et effets visuels. Voici une façon de faire bien originale afin de créer un capital
Réalisée dans le cadre d’un cours par quelques étudiants, la conversationnel fort pour une marque, de manière pertinente,
vidéo a bien sûr propulsé au sommet la notoriété de ce centre compte tenu de la nature particulière de cette marque (le
de formation. Une stratégie délibérée. Claude Arsenault, Centre NAD). Comme quoi, bien manipulée, la rumeur peut
responsable des communications et relations publiques du parfois être exploitée à notre avantage !
Centre NAD, explique ainsi : « Au cinquième trimestre, les
Source : Brouillette, Marc-Antoine. (20 décembre 2012). L’aigle du mont Royal, un coup de pub ?, [En ligne], www2.infopresse.com/blogs/actualites/
archive/2012/12/20/article-41212.aspx (Page consultée le 7 janvier 2013).
424 PARTIE 5 • Le renforcement du message
Le recrutement
Le document promotionnel reproduit à la page sui-
vante ofre un bon exemple de publicité d’entreprise
visant à attirer des candidats à un emploi (l’annonce a
été publiée à l’occasion du Grand Prix Formule 1 de
Montréal). Si vous êtes ingénieur, récemment diplômé
d’une université, et que vous envisagez dificilement
de aire carrière dans le secteur des cosmétiques,
cette annonce saura peut-être vous intéresser et vous
convaincre du contraire.
Ce genre de publicité paraît souvent dans la section
des petites annonces de la plupart des grands quo-
tidiens. Regardez les publicités présentées dans ces
Quelques-uns des commanditaires de ce festival sont mis en journaux et songez au genre d’image que souhaitent
valeur sur son affiche. projeter les entreprises.
Chapitre 14 • Les relations publiques 425
Le soutien financier
Certaines publicités institutionnelles visent à aciliter l’obten-
tion d’un meilleur soutien financier. Une image avorable, même
indirecte, rend en efet l’entreprise plus attrayante aux yeux des
actionnaires et des investisseurs potentiels. Plus d’investissement
signifie un meilleur onds de roulement, plus d’argent destiné
à la recherche et au développement, et ainsi de suite. Dans ce
cas, la publicité d’entreprise tente presque de conclure une vente,
l’entreprise aisant alors figure de produit.
Aucune preuve tangible ne démontre que la publicité d’entreprise
procure un avantage financier réel. Une étude a néanmoins établi
une corrélation entre le cours de l’action et la quantité de publicité
institutionnelle difusée15. Le cours des actions des entreprises
tablant davantage sur la publicité institutionnelle ou d’entreprise
est en efet souvent plus élevé ; il s’avère touteois dificile d’y voir
une relation de cause à efet.
Une image n’est pas unidimensionnelle. Plusieurs acteurs influent
sur elle. Le tableau 14.2, à la page suivante, présente les conclusions
d’une enquête de Harris Interactive et du Reputation Institute Une publicité conçue pour attirer de nouveaux
portant sur les entreprises ayant la meilleure réputation aux États- candidats.
Unis. Les plus admirées ne doivent pas uniquement leur excellente réputation à la publi-
cité et au bouche-à-oreille – pas plus, d’ailleurs, que les moins admirées.
Quelques publicités ne sufisent pas, en efet, à créer l’image d’une entreprise. La
qualité de ses produits et de ses services, son sens de l’innovation, de saines pratiques
de gestion, sa présence sociale et un marketing intelligent sont quelques acteurs qui
contribuent aussi à l’image d’ensemble. La catégorie des produits qu’elle commercialise
et le ton de ses campagnes publicitaires entrent aussi en jeu. L’étude dont il a été ques-
tion précédemment démontre que les bénéfices financiers obtenus ont peu à voir avec
la réputation, mais que lorsque celle-ci est acquise, son efet est persistant. Selon cette
étude, les entreprises se distinguent en matière d’image sur la base de plusieurs critères,
dont l’axe publicitaire, la responsabilité sociale, les conditions de travail, la vision et le
leadership (parmi 16 autres critères)16. Une autre étude, celle-là portant sur les firmes
dont la réputation est excellente dans le domaine de la haute technologie, révèle qu’il
n’existe pas nécessairement de corrélation entre la réputation et le cours de l’action des
sociétés les plus admirées17. Au Québec, nous connaissons aussi ce type de classement
et pouvons certainement en tirer des conclusions similaires.
Le plaidoyer publicitaire
Le plaidoyer publicitaire est une orme de publicité institutionnelle permettant d’abor-
der des enjeux sociaux, proessionnels ou environnementaux. Il a pour objecti de
répandre des idées et de présenter, sous un angle avorable, la position de l’entreprise
relativement à des sujets controversés18.
Le plaidoyer publicitaire brosse donc indirectement le portrait d’une entreprise ou
d’une organisation en prenant position sur un enjeu particulier plutôt qu’en aisant la
promotion de l’entreprise même.
Les annonces de ce type, commanditées par une entreprise ou une association proession-
nelle, sont destinées à inormer le public sur des enjeux liés à l’exploitation de la rme ou
426 PARTIE 5 • Le renforcement du message
1. Mesure selon laquelle une entreprise 2. Perception que l’on se fait du sens 3. Perception que l’on se fait de la qualité,
est aimée, admirée ou respectée. civique d’une entreprise par rapport du caractère innovateur, du rapport
au collectivités, à ses employés et à qualité-pri et de la fiabilité de ses
l’environnement. produits et services.
4. Perception que l’on se fait de la bonne 5. Dans quelle mesure l’entreprise fait 6. Perception que l’on se fait de sa rentabi-
administration de l’entreprise, des relations preuve de vision et de leadership. lité, de ses perspectives d’avenir et des
de travail et de la qualité de ses employés. risques qu’elle court.
sur le point de vue de la direction sur un dossier chaud. Malgré de nombreuses critiques,
on recourt de plus en plus souvent à cette forme de publicité ces dernières années.
Cette forme publicitaire se veut parfois une réaction à une publicité négative ou est
utilisée lorsqu’il est impossible de faire passer un message par l’entremise des relations
publiques. Parfois, l’objectif de l’entreprise est simplement de faire accepter certaines
de ses idées ou de partager ses préoccupations.
Chapitre 14 • Les relations publiques 427
De nos jours, le plaidoyer publicitaire essuie des critiques de toutes parts. Il ne s’agit
pourtant pas d’une technique nouvelle. Déjà, en 1908, AT&T difusait de la publicité
axée sur les enjeux de l’époque, et elle continue de le aire. Les critiques ont valoir que
les entreprises jouissant d’importantes enveloppes publicitaires occupent trop de temps
d’antenne et d’espace publicitaire et que leurs plaidoyers peuvent être trompeurs. Tout
bien considéré, on peut penser la même chose de la publicité en général.
La commandite d’événements
Les entreprises commanditent souvent des œuvres de bienaisance et des causes
humanitaires dans une optique de relations publiques. Si certaines s’associent à des
événements ou à des causes dans cette optique, d’autres ormes de commandites,
plus axées sur la publicité et le marketing, voient aussi le jour. La commandite d’événe-
ments peut prendre plusieurs ormes. Par exemple, un manuacturier peut commanditer
un goleur proessionnel, ournir du matériel de sonorisation pour une série de spec-
tacles ou encore voir son nom apposé sur un stade.
428 PARTIE 5 • Le renforcement du message
Les maniestations sportives touchent la part du lion pour ce qui est des commandites
d’entreprise. Parmi les plus populaires, notons la course automobile, les tournois de gol et
de tennis, les courses transocéaniques et les marathons. Les équipes proessionnelles et les
équipes olympiques reçoivent elles aussi d’importantes sommes sous orme de comman-
dite. Les courses de bicyclette, le volley-ball de plage, le ski et plusieurs sports aquatiques
ont la aveur des gestionnaires. Les abricants de cigarettes – avant qu’un cadre légal
drastique leur soit imposé – ainsi que les brasseries et les constructeurs d’automobiles ont
longtemps compté parmi les plus grands commanditaires de maniestations sportives.
Aujourd’hui, de nombreuses autres entreprises ont recours à cette orme de promotion,
notamment les abricants de boissons gazeuses, les transporteurs aériens, les sociétés de
télécommunications, les maisons de services financiers et les firmes de haute technologie.
La commandite d’événements intéresse bon nombre de gestionnaires du marketing,
car elle permet d’accroître rapidement la notoriété de l’entreprise ou de ses produits
auprès des consommateurs. Pour peu qu’elles commanditent les événements opportuns,
les entreprises peuvent en efet profiter d’une bonne visibilité auprès de leurs publics
privilégiés. En 2001, par exemple, Clairol Canada a conclu une entente d’une année,
évaluée à plusieurs centaines de milliers de dollars, avec la Ligue canadienne de ootball
(LCF) pour la promotion de sa gamme de produits colorants pour hommes. Voici ce
qu’en disait un dirigeant de l’entreprise : « Nous associons Clairol et la Coupe Grey pour
stimuler l’enthousiasme pour la coloration des cheveux gris et pour que les hommes
s’y intéressent davantage, notamment ceux qui croient qu’il s’agit là d’une habitude
éminine. » L’entente portait sur une promotion à l’échelle canadienne et des opérations
publicitaires en magasin et dans les médias. D’autres outils de communication se sont
aussi révélés utiles, dont des panneaux de signalisation sur les terrains de ootball et
des pauses publicitaires pendant tous les matchs jusqu’à la grande finale de la Coupe22.
La majorité des entreprises qui réalisent des commandites d’événements élaborent
des programmes de CMI autour de ces opérations et y jumellent des promotions à
l’échelle locale, nationale ou internationale. Les entreprises voient dans la commandite
un bon outil de relations publiques ainsi qu’une excellente plateorme pour renorcer
leur capital de marque et tisser des liens avec des publics choisis.
La plupart des entreprises orientent en ait leurs activités marketing vers des seg-
ments de marché précis et sont sans arrêt à la recherche de nouveaux moyens pour les
rejoindre. Au dire de nombreux gestionnaires, les outils de promotion des ventes tels
que le marketing événementiel, les concours, les loteries et la distribution d’échantillons
constituent des outils très eficaces afin de rejoindre des marchés diférenciés sur le plan
géographique, démographique, psychographique ou ethnique.
La commandite d’événements est donc devenue un outil de relations publiques appré-
cié. Les constructeurs d’automobiles de luxe et les abricants de produits et de services
haut de gamme commanditent souvent des tournois de gol. En général, les goleurs
sont en efet plutôt prospères, instruits et passionnés par leur sport prééré. Il s’avère
donc possible de tisser des liens afectis entre les marques associées à ce sport et les
consommateurs qui le pratiquent, ceux-ci correspondant bien sûr à l’audience privilé-
giée des constructeurs ou des abricants de cette catégorie de produits.
Ski Canada est responsable de l’équipe canadienne de ski alpin. L’organisme a amassé
1,9 million de dollars en commandites au cours de la saison 2000-2001, soit 25 % de
son budget annuel, comparativement à 16 % pour les subventions gouvernementales.
Ski Canada a notamment conclu des ententes avec Wrigley Canada, General Motors
et Fido. La conclusion de certaines de ces ententes a certainement été acilitée par le
ait que les épreuves de la Coupe du monde de ski rejoignent plus de 30 millions de
téléspectateurs intéressés par ce sport23.
Chapitre 14 • Les relations publiques 429
Le réseau Internet
Grâce au réseau Internet, entreprises et organisations peuvent difuser des annonces
institutionnelles, des plaidoyers publicitaires et de la publicité à vocation humanitaire,
communiquer avec les médias, les gouvernements, les investisseurs et la collectivité, et
même gérer des crises. Les entreprises et les organisations se servent aussi de leur site
Internet afin de présenter leur position sur des enjeux qui les concernent, de ournir
de l’inormation à propos de leurs produits et de leurs services, de même que des listes
d’activités et d’événements, d’archiver des communiqués de presse, d’établir des liens
avec d’autres articles ou d’autres sites, etc. Elles ont aussi appel à diférents cyberoutils,
dont le courriel, le l Twitter, le blogue et la lettre d’inormation.
Shel Holtz souligne que s’il existe plusieurs similitudes entre les activités de relations
publiques difusées dans les médias traditionnels et celles difusées dans Internet, trois
grands éléments les distinguent touteois :
• Internet ofre une possibilité limitée de capter l’attention en raison de la brièveté
des expositions.
• Internet ait en sorte d’établir à l’échelle internationale des liens qui permettent un
accès immédiat à un plus grand nombre de sources d’inormation sur un sujet.
• Internet rend possible la difusion de renseignements beaucoup plus complets.
Les communications imprimées et celles difusées à la radio et à la télévision sont
limitées dans le temps et l’espace, alors que les communications dans Internet
peuvent ournir des éléments détaillés et nombreux grâce à un simple clic de souris24.
De l’avis de Holtz, les activités de relations publiques sont en hausse dans Internet, et
elles iront croissant. Les relationnistes, touteois, ne déploient pas toujours les eforts
requis pour exploiter pleinement cette nouvelle technologie. À mesure que les spécia-
listes des médias et des relations publiques apprendront à mieux maîtriser le monde
virtuel, gageons que le réseau Internet deviendra une importante source d’activités de
relations publiques.
Résumé
Ce chapitre porte sur le nouveau rôle des relations publiques. l’élaboration d’un plan de relations publiques s’apparente à celle
D’ordinaire, les relations publiques s’incarnent dans l’information d’un plan de publicité et de promotion des ventes.
publicitaire diffusée par les médias et la publicité institutionnelle.
Nous avons vu que tous les outils de relations publiques ont, en Si un bon arrimage entre les deux fonctions semble essen-
fait, une grande importance en ce qui a trait au marketing et à la tiel, dans la plupart des entreprises, la fonction associée aux
communication. Leur nature fait qu’ils sont différents des autres relations publiques est encore indépendante de la fonction
outils promotionnels dont il a été question dans les chapitres marketing ; ailleurs, on la considère comme un simple service
précédents. Cette spécificité tient notamment au fait qu’habi- de soutien. Bon nombre de grandes entreprises recourent par
tuellement, ils ne servent pas à promouvoir un produit ou un ailleurs aux services d’une agence de relations publiques, au
service particulier, que leurs objectifs sont moins directs et qu’ils même titre qu’à ceux d’une agence de publicité, sans réel
s’inscrivent dans une perspective à plus long terme. Par ailleurs, souci d’intégration.
Chapitre 14 • Les relations publiques 431
En ce qui concerne la diffusion des campagnes, un autre facteur potentielle. Les communiqués de presse et la diffusion
entre dans l’équation : l’absence de contrôle sur la communication à temps d’annonces bien conçues sont deux des facteurs
que le public reçoit. En ce qui touche la publicité institutionnelle que contrôle certainement l’entreprise. Quoi qu’il en soit,
et d’entreprise, l’organisation demeure la seule source et conserve devant des événements imprévisibles, il lui incombe de
donc une bonne part du contrôle. Pour sa part, l’information réagir de manière opportune et d’élaborer une stratégie
publicitaire, qui se fonde souvent sur une démarche réactive plu- efficace.
tôt que proactive, ne permet pas un contrôle aussi serré. Pourtant,
La publicité institutionnelle peut prêter à controverse, en grande
dans certaines situations, elle peut s’avérer plus déterminante (ou
partie parce que les règles qui valent pour les autres formes de
préjudiciable) quant au succès d’une entreprise ou d’un produit
publicité et de promotion sont rarement appliquées dans son
que toutes les autres formes de promotion réunies. La dynamique
cas. Cet outil a certainement sa place à l’intérieur du mix de
présente sur les réseaux sociaux renforce encore ce fait.
communication. Pour être efficace, il doit cependant être arrimé
S’il ne peut gérer toute l’information publicitaire, le ges- aux autres éléments du mix communicationnel et répondre à
tionnaire peut néanmoins parvenir à estimer son incidence des objectifs bien précis.
Mots clés
Questions de discussion
1. Discutez des avantages que procure le réseau Internet à un communiqué. Discutez de quelques répercussions possibles
responsable des relations publiques. Décrivez en quoi ces de cet outil sur un plan éthique.
activités en ligne sont différentes des méthodes tradition-
6. Citez des entreprises qui gèrent leurs relations publiques
nelles de relations publiques.
selon un mode traditionnel et d’autres qui misent sur le nou-
2. Discutez de quelques avantages des relations publi- veau rôle de celles-ci.
ques commerciales et indiquez quelques-uns de leurs
7. Bon nombre d’entreprises affirment à présent que leurs
désavantages.
contributions à des œuvres de bienfaisance doivent leur
3. Pourquoi un relationniste usant de méthodes traditionnelles apporter quelque chose en retour, par exemple une hausse
pourrait-il être réticent à recourir aux relations publiques de leur chiffre d’affaires ou une meilleure visibilité. Discutez
commerciales ? Justifiez cette position. du pour et du contre d’une telle position.
4. Décrivez les avantages et les inconvénients des rela- 8. La plupart des entreprises s’efforcent de profiter d’autant
tions publiques dans le cadre d’un programme de CMI. de publicité gratuite qu’elles le peuvent. Donnez quelques
Fournissez un exemple montrant une utilisation oppor- exemples et discutez des avantages et des inconvénients
tune des relations publiques au sein d’un tel programme. d’une telle stratégie.
Considérez dans votre réponse le rôle possible joué par les
9. À l’aide d’une recherche dans Internet, documentez-vous sur
réseaux sociaux.
la crise récemment vécue par la marque Oasis au Québec.
5. Qu’est-ce qu’un communiqué de presse vidéo ? Décrivez Selon vous, quel rôle ont pu jouer les relations publiques
une situation où une entreprise pourrait diffuser un tel pour le dénouement de cette crise ?
15
Le marketing direct
Objectifs d’apprentissage
Mise en situation
Une campagne qui tourne rond !
GGRP est un studio ou, plus exactement, une maison de production sonore basée à
Vancouver. Malgré une riche histoire et de nombreuses récompenses reçues au fl des
années, l’organisation est touteois perçue par plusieurs de ses clients potentiels comme
un peu dépassée. L’objecti de la campagne est de contrer cette perception et de remettre
en valeur le talent toujours bien présent de ce studio né en 1968 et qui a compté pour
client, dans le domaine publicitaire, Ford, Coca-Cola, Levi’s et Krat. Dans les années
1970, le studio a aussi ait une incursion dans le monde de la musique populaire en
ondant le mythique « Little Mountain Sound », où ont enregistré Metallica, Bon Jovi,
Aerosmith, Motley Crue et AC/DC. Toute une histoire !
Exploitant des outils de marketing direct, le premier travail réalisé dans le cadre de cette
campagne a été de revamper l’identité visuelle de GGRP et de remettre son site Internet
au goût du jour. L’idée créative, simple mais ecace et pertinente, est de jouer sur l’image
du vinyle, un support que l’on pensait défnitivement en désuétude, mais qui revient
pourtant à la mode tant pour son esthétique que pour ses caractéristiques physiques et
sonores bien particulières. On a ainsi créé un petit lecteur de carton qui peut se plier
pour être glissé dans une enveloppe, en ait une pochette de disque, dans laquelle on a
Chapitre 15 • Le marketing direct 433
Le marketing direct
Afin de promouoir leurs produits et leurs serices, la plupart des entreprises adoptent
des méthodes traditionnelles de communication en aisant appel à des intermédiaires.
Un nombre croissant d’entre elles, touteois, choisissent plutôt de s’adresser directement
au consommateurs.
Ces entreprises considèrent les outils traditionnels de communication, par eemple
la publicité dans les magazines et l’afichage etérieur, comme très eficaces pour
créer une image de marque, communiquer de l’inormation et acquérir une notoriété.
Touteois, elles estiment qu’ajouter à ces outils une approche directe peut renorcer
leur impact de açon très significatie, ce qui ait du marketing direct un outil précieu
d’un programme de communication marketing intégrée (CMI).
accroître l’achalandage de leurs magasins. Les étalages promotionnels placés dans les
quincailleries ont à leur tour réérence à des opérations de marketing direct ou à des
inopublicités difusées sur diverses chaînes.
La mise en place d’une base Tourisme Québec incite ici nos voisins américains et ontariens à se
renseigner sur l’expérience unique que peut proposer le Québec.
de données
Pour segmenter et choisir sa clientèle, le gestionnaire exploite une base de données,
c’est-à-dire une liste de clients établis ou potentiels. Selon une étude menée par le
Service postal des États-Unis, plus des deux tiers des entreprises interrogées utilisent
leurs bases de données internes à des fins de marketing5.
L’exploitation de ces fichiers sert de ondement à des opérations de marketing direct,
dans le cadre de ce que l’on nomme le marketing par bases de données. Cette orme Marketing par bases
de marketing consiste à employer les données disponibles sur des clients établis ou de données
potentiels pour la mise en place de programmes de communication eficaces6. Forme de marketing
consistant à mobiliser les
Si les listes exploitées contiennent au minimum des noms, des adresses et des codes données disponibles
postaux valides, les bases de données plus complexes comprennent aussi des rensei- sur des clients établis ou
gnements démographiques et psychographiques, de l’inormation sur les transactions potentiels en vue de la mise
d’achat ou les paiements, des renseignements personnels, des données sur le voisinage en place d’un programme
et même certains antécédents en matière de crédit (voir le tableau 15.1 à la page sui- de communication
commerciale plus efficace.
vante). De bonnes bases de données peuvent ainsi devenir la pierre d’assise à partir de
laquelle on élaborera des programmes de marketing direct ayant de bonnes chances
de succès. On se sert des bases de données pour les activités suivantes7 :
• Améliorer la détermination des segments de marché. Certains consommateurs
sont plus susceptibles que d’autres de devenir des acheteurs ou des utilisateurs
de tel ou tel produit ou service. L’analyse de diverses caractéristiques contenues
438 PARTIE 5 • Le renforcement du message
dans les bases de données permet de déterminer une audience potentiellement plus
réceptive. C’est ainsi que plusieurs entreprises qui aisaient appel à des catalogues
ont pu améliorer l’eficacité de leurs actions. Par exemple, en réduisant la taille de
leurs listes, Sears et Gap ont réussi à s’adresser uniquement aux consommateurs
les plus susceptibles d’acheter leurs produits.
• Stimuler la répétition des achats. Grâce à certains systèmes d’identification,
couplés ou non à des programmes de fidélisation, le nom et l’adresse du
client sont inscrits dans une base de données lors de chaque achat efectué.
Ces personnes ofrent un potentiel élevé de rachat. Les magazines, par
exemple, utilisent régulièrement des envois postaux ou efectuent des appels
téléphoniques pour proposer un renouvellement avant la date d’expiration de
l’abonnement. De même, la marque de cosmétiques Kiehl’s propose des choix
de produits adaptés à ses clients à l’aide de techniques de marketing direct par
courriel. Certaines entreprises, qui vont du service de lavage de enêtres ou
de tapis à la vente d’automobiles, maintiennent des bases de données clients
avec lesquelles elles communiqueront le moment venu, c’est-à-dire lors du
renouvellement probable de l’achat.
• Mettre en valeur les ventes croisées. Un client maniestant un intérêt pour un
produit particulier peut représenter un client potentiel pour d’autres produits du
même type. La National Geographic Society, par exemple, a réussi à vendre des
globes terrestres, des cartes, des lms, des magazines touristiques, ainsi qu’un
assortiment d’autres produits, à des abonnés qui avaient simplement maniesté
au départ un intérêt pour la géographie et les voyages. Si l’on examine la publicité
de Hertz, ci-contre, on constate que dans ce cas, l’entreprise vous demande la
permission de vous envoyer de l’inormation sur ses autres produits et services
(ce qui voulait dire, jusqu’en 2006, transmettre votre nom à sa société mère, Ford,
ainsi qu’à d’autres entreprises liées).
De nombreuses entreprises sont parvenues à établir des bases de données très
complètes, contenant des renseignements à la ois sur leur clientèle établie et sur
leur clientèle potentielle. Le marketing par bases de données est en ait devenu si
Chapitre 15 • Le marketing direct 439
Hertz désire obtenir la permission du consommateur afin de pouvoir utiliser des renseignements
personnels dans le cadre de ses programmes de promotion.
omniprésent que les questions éthiques, notamment liées au respect de la vie privée, se
multiplient. Des associations proessionnelles telles que l’Association canadienne du
marketing demandent ainsi à leurs membres d’adhérer à un code de déontologie. Pour
ces organismes, l’industrie doit s’autoréglementer avant qu’une intervention gouverne-
mentale massive devienne inévitable.
Les sources de renseignements des bases de données. Pour établir des bases de
données, on a recours à de multiples sources de renseignements, dont les suivantes :
• Statistique Canada et ses équivalents provinciaux. Les recensements périodiques
permettent d’accéder à des données sur la quasi-totalité des ménages canadiens.
Ces données comprennent la taille des ménages, des données démographiques et
relatives au revenu ainsi que de nombreux autres renseignements.
• Postes Canada. Grâce à de simples codes postaux, on peut obtenir de multiples
renseignements sur les ménages et sur l’emplacement des entreprises.
• Les fournisseurs de listes. On compte de multiples ournisseurs de listes.
L’exactitude et la pertinence de ces listes varient touteois beaucoup selon le
ournisseur.
• Les sources canadiennes gouvernementales sur les entreprises. Les répertoires
d’entreprises édéraux et provinciaux contiennent parois des renseignements pertinents
pour le déploiement de certaines campagnes de marketing direct interentreprises.
• Les firmes de recherche en marketing. Les grandes firmes de recherche en marke-
ting réalisent des études annuelles sur les clients qui utilisent la poste, le téléphone
ou Internet pour efectuer leurs achats à partir de leur domicile. Elles compilent
des renseignements notamment sur le nombre de commandes passées et le type de
produits achetés, ainsi que sur le profil et le taux de satisaction de la clientèle.
• Les associations professionnelles. Les associations, qui regroupent les
proessionnels de la promotion et du marketing direct, peuvent être la source de
données statistiques utiles, ainsi que d’inormation sur les meilleures pratiques
de l’industrie, les attitudes des consommateurs et la réglementation.
• Quelques autres sources. L’Association canadienne du marketing, Dunn &
Bradstreet, l’index Fortune 500, Te Book of Lists et diverses autres publications de
même nature sont susceptibles de ournir ou de contenir une oule de renseignements
intéressants. Les abricants de biens de consommation, les banques, les agences
440 PARTIE 5 • Le renforcement du message
Le publipostage
En général, les consommateurs perçoivent le publipostage comme une forme de
publicité importune. Dans les faits, il se dépense encore aujourd’hui plus d’argent
en publipostage que pour tout autre moyen de marketing direct9.
Le publipostage ne se limite pas aux petites entreprises qui tentent d’attirer notre atten-
tion. De grandes sociétés comme American Express, RBC Groupe Financier ou Air
Intérêt Loyauté
Essai Vente
La Fondation David Suzuki, un organisme sans but lucratif, utilise les médias électroniques et le publipostage afin
de promouvoir sa cause.
442 PARTIE 5 • Le renforcement du message
PERSPECTIvE
15.1 Linen Chest : miser sur le publipostage
Linen Chest est une entreprise d’origine montréalaise également des soldes et des promotions annuels. Au Québec,
fortement conaincue de la force du publipostage en l’entreprise fait appel au serice Médiaposte sans adresse
comparaison de tous les autres moyens de promotion. et aux sacs publicitaires, ces sacs de plastique remplis de
Elle affirme ainsi que le rendement du capital inesti aec circulaires de nombreuses entreprises qui sont lirés aux
le serice Médiaposte de Postes Canada a été eniron deux ménages de quartiers sélectionnés. “Le sac publicitaire est un
fois et demie supérieur à celui proenant des habituels sacs serice relatiement peu coûteux, mais nous ne sommes pas
publicitaires. Dans un document accessible sur le site de conaincus qu’il offre un bon rendement du capital inesti, car
Postes Canada, l’entreprise présente au Québec et en Ontario un bon nombre de gens ne jettent même pas un coup d’œil
affirme ainsi : « Le marché canadien de la ente au détail au contenu”, explique José Linhares, copropriétaire et associé
d’articles ménagers est très concurrentiel en raison du grand directeur de l’entreprise Linen Chest. » Le jugement porté
nombre de grands magasins, de magasins à grande surface et ici doit être mis en lien aec la catégorie de produits ou de
de petites boutiques. Linen Chest a adopté une stratégie de serices considérée. Il est toutefois un témoignage éloquent de
marketing pluridimensionnelle, aec des publicités dans les la force que représentent encore des formes traditionnelles
quotidiens, à la radio et à la téléision et par la distribution de marketing direct à l’heure des réseaux sociaux et d’une
de circulaires. Chaque magasin de l’entreprise organise expérience en ligne à portée de tablette ou de mobile.
Les catalogues
Les entreprises de vente par catalogue comptent parmi les principaux utilisateurs du
publipostage. Le nombre de catalogues expédiés par la poste et le nombre de clients
qui achètent par catalogue ont augmenté de manière considérable au cours des
dernières années.
En outre, de nombreuses entreprises combinent aujourd’hui les catalogues avec
d’autres stratégies de promotion et de vente plus traditionnelles (points de vente
au détail, courriels, sites transactionnels, etc.). Des entreprises telles que IKEA et
Linen Chest utilisent ainsi leur catalogue non seulement pour vendre directement
leurs produits, mais aussi, plus simplement, pour inormer les consommateurs des
produits oferts en magasin. D’autres entreprises misant exclusivement sur la vente
444 PARTIE 5 • Le renforcement du message
par catalogue, par exemple Banana Republic, ont ouvert par la suite des points de
vente au détail. Il y a quelques années, L.L. Bean a ouvert un premier magasin à
grande surace sur la côte Est américaine. Le positionnement de L.L. Bean se résume
au slogan « garanti à 100 % », à son site Internet et à son catalogue joignant des clients
aux quatre coins du monde. Les ordinateurs de l’entreprise prennent note de chaque
achat. Ainsi, les nouveaux catalogues ne sont expédiés qu’aux consommateurs sus-
ceptibles d’acheter certains produits. Le client peut passer une commande en ligne,
24 heures sur 24, ou composer un numéro sans rais quand il a besoin d’assistance.
Grâce à son service à la clientèle téléphonique, accessible à n’importe quelle heure
du jour et de la nuit, sept jours sur sept, l’entreprise s’assure de pouvoir régler tout
problème sans délai.
Les exemples ci-après vous permettront de constater que les produits oferts par cata-
logue sont très diversifiés.
• Dans son catalogue de Noël, Victoria’s Secret a ofert un soutien-gorge d’une
valeur d’un million de dollars. Créé par le mannequin de renommée internationale
Claudia Schifer, ce soutien-gorge contient plus de 100 carats de vrais diamants et
des centaines de pierres semi-précieuses.
• Saks Fith Avenue, division de Saks Holdings Inc., a proposé, dans son catalogue,
des voitures décapotables dont le prix de départ aux enchères s’élève à 50 000 $.
• Par le passé, Hammacher Schlemmer a ofert un taxi de 43 000 $ et une rame de
train de 34 000$ dans son catalogue de Noël.
En plus de ceux oferts sur papier, plusieurs catalogues destinés au grand public
et aux entreprises sont accessibles dans Internet, avec une présentation attrayante.
Dans certains cas, la marchandise présentée dans les catalogues est aussi oferte
dans des points de vente au détail. Dans d’autres cas, la filiale supervisant ces
points de vente est une entité distincte de la filiale gérant les ofres par catalogue.
Supposons, par exemple, que vous utilisez le catalogue Eddie Bauer en vue d’un
achat. Vous pourriez échanger ou retourner la marchandise dans l’un des points de
vente au détail de cette entreprise. Quant aux produits Victoria’s Secret, on doit
les retourner au service responsable des ventes par catalogue. Chez Gap, on utilise
le catalogue de açon complémentaire ; les commandes téléphoniques pour obtenir
diférentes grandeurs peuvent être efectuées directement du magasin, l’expédition
étant gratuite.
L’infopublicité
Le coût moins élevé de la publicité difusée par câble et par satellite a permis l’es-
sor d’une nouvelle orme de publicité, l’inopublicité. L’infopublicité consiste en Infopublicité
une annonce télévisée dont la durée varie entre 3 et 60 minutes. (La plupart sont de Annonce publicitaire
30 minutes, même s’il est vrai que le ormat de 5 minutes gagne aujourd’hui en popu- télévisée dont la durée
larité.) Ces publicités sont en général difusées entre les émissions habituelles. Pour varie de quelques minutes
passer une commande, le consommateur compose un numéro 800 ou 900, ou encore à une heure ; elle a pour
consulte un site Internet. Bien sûr, des inopublicités vantant de manière peu crédible objectif d’offrir des
renseignements détaillés
ou caricaturale des produits d’entreprise de mauvaise réputation sont encore monnaie sur un produit ou un
courante. Même si ce type d’émission existe toujours, on a assisté au cours des dernières service sous un angle
années à l’arrivée d’entreprises de renom dans ce secteur. Apple, Microsot, Sony, Volvo, persuasif.
Bell et Philips ne sont que quelques exemples d’organisations qui ont eu recours à ce
moyen de communication.
Sur le plan de l’eficacité, les études indiquent que les inopublicités sont regardées
et qu’elles contribuent à vendre des produits. Ce véhicule publicitaire s’avère eficace
auprès d’un vaste public dont les caractéristiques démographiques sur les plans
de l’âge, de l’éducation, du revenu et du sexe difèrent peu de celles du public qui
ne regarde pas les inopublicités13. Les points de vente au détail profitent aussi de
manière indirecte des inopublicités, la notoriété d’une marque pouvant aire aug-
menter ses ventes en magasin14.
Le publireportage télévisé
En 1999, le constructeur d’automobiles européen Peugeot a ait une entrée remar- Publireportage
quée dans ce domaine en difusant une série de publireportages qui présentaient la Message publicitaire
gamme complète de ses véhicules. Peugeot est le premier constructeur d’automobiles à télévisé permettant à
avoir utilisé des inopublicités de cette açon. L’entreprise a produit huit films de cinq l’annonceur de fournir
au consommateur de
minutes mettant visuellement en valeur « l’expérience de conduite unique » oferte par
l’information plus détaillée
ses véhicules ainsi que leurs spécifications techniques. De plus, l’entreprise a produit sur un produit ou un
des inopublicités pour les difuser sur son site Internet, chacune étant conçue pour service, et dont la durée
joindre une audience diférente15. varie de 3 à 30 minutes.
446 PARTIE 5 • Le renforcement du message
Le téléachat
L’introduction de numéros de téléphone sans frais, conjuguée à l’usage massif de la
carte de crédit, a entraîné une augmentation spectaculaire du nombre de téléacheteurs.
Les principales chaînes de téléachat américaines totalisent des ventes de plusieurs
PERSPECTIvE
15.2 L’abc de l’infopublicité téléisée
Les infopublicités téléisées (Direct Response Teleision toucher ou sentir otre noueau produit, ni faire un test
ou DRTv, en anglais) ont le ent en poupe. De plus en plus routier du dernier modèle d’automobile présenté. vous deez
de communicateurs et d’entreprises de grand renom ont lui montrer en quoi otre produit est irrésistible et répondra
recours à ce moyen afin de promouoir leurs produits ou pleinement à ses désirs. Aec un peu d’imagination, on
leurs serices. voilà pour les bonnes nouelles ! parient même à rendre tangible ce qui l’est peu, comme un
produit d’assurance, un abonnement téléphonique ou des
La mauaise nouelle, c’est que beaucoup de films qu’on conseils financiers.
qualifie d’infopublicités n’en sont pas du tout. Il s’agit plutôt
• Démontrez les avantages du produit. De belles images,
de films commerciaux usuels aec un numéro de téléphone
c’est bien, mais pour être conaincu, le consommateur a aussi
ajouté dans les dernières secondes. Cette façon de faire
besoin de oir otre produit en action. Captiez otre public
peut être acceptable pour ceux qui n’espèrent qu’un faible
et nourrissez son désir afin de le conduire à l’achat.
nombre d’appels après une télédiffusion. Toutefois, pour
ceux qui se montrent plus exigeants en matière de retour • Utilisez des graphiques afin de renforcer vos arguments
les plus forts. De multiples études ont démontré que les
sur inestissement, oici quelques conseils sans détour d’Ian
gens comprennent et retiennent mieux une information qu’ils
French afin de réaliser des infopublicités dont l’impact et la
peuent à la fois entendre et isualiser. En conséquence, assurez
rentabilité s’aéreront réels.
ous que les arguments de ente essentiels apparaissent aussi
• Plus vous en dites et plus vous en vendez. La chose à l’écran ou soient présentés sous forme graphique en même
la plus importante à comprendre est que chaque temps qu’ils sont énoncés par les animateurs.
infopublicité doit constituer un film de présentation
• Ajoutez un élément promotionnel. Il n’est pas
publicitaire complet et autosuffisant. Cela signifie
absolument essentiel d’ajouter une offre promotionnelle
qu’à la fin du film, le consommateur derait aoir reçu
complémentaire, mais rappelezous que cet élément
suffisamment d’information pour pouoir prendre une
peut, dans certains cas, faire toute la différence. L’offre
décision d’achat en toute confiance. C’est otre traail de
promotionnelle sensibilise le téléspectateur aux coûts
lui fournir cette information. Il faut donc présenter autant
associés au fait de ne pas passer à l’acte immédiatement,
de caractéristiques et de bénéfices pertinents que possible,
et personne ne eut passer à côté d’une belle occasion.
répondre à une foule de questions et contrer maintes
Meilleure sera l’offre, meilleure sera la réponse.
objections dans un temps limité. La clarté est de mise, mais
laisser de côté des arguments de ente potentiellement • La valeur n’est qu’affaire de perception. L’efficacité de
conaincants, c’est prendre un gros risque. otre message dépend plus de la perception de la aleur
de ce que ous proposez que de la aleur réelle du produit
• Le produit est roi. Ne perdez pas une seconde d’un
ou du serice. voilà pourquoi de nombreuses infopublicités
temps précieux à parler d’autre chose que de otre produit
mettent de l’aant une série de primes promotionnelles peu
ou serice. De beaux concepts créatifs qui ne mettent pas
coûteuses, mais renforçant tout de même, par leur simple
directement de l’aant les ertus de ce produit ou serice
présence, la aleur globale de la proposition commerciale.
ne sont qu’une perte de temps.
• Les témoignages, ça fonctionne. Les consommateurs
• Les groupes de discussion tuent vos
réagissent en général positiement lorsque d’autres
infopublicités. Les personnes participant à ces groupes
consommateurs iennent expliquer pourquoi ils sont
ous diront sans ambages ce qu’elles aiment ou n’aiment
satisfaits d’un produit ou d’un serice, particulièrement
pas dans otre film publicitaire. Hélas ! Ce qu’elles
s’ils mentionnent combien ils étaient sceptiques aant de
apprécient ou non de ce film n’a pas grandchose à oir
l’essayer. Si ous oulez ous conaincre de l’efficacité
aec le fait qu’elles décrocheront ou non le téléphone afin
de ces témoignages, essayez de ous en passer !
d’acheter le produit. Ne perdez pas otre temps aec des
groupes de discussion ! • Tout est dans le script. La conception du film et de son
scénario ou de son script sont des éléments essentiels de la
• Montrez le produit. La téléision n’est pas un magasin
réussite. Rien ne doit être laissé au hasard sur ce plan.
ou une salle de démonstration. Le téléspectateur ne peut
Source : Adapté de French, Ian. (11 férier 2002). « TwentyFour Ways to Dynamic DRTv », Marketing Magazine, p. 21 et 23.
Chapitre 15 • Le marketing direct 447
milliards de dollars, quoique certains indices donnent à penser que ce mode de di-
usion est parvenu à maturité. Selon plusieurs observateurs, l’arrivée d’Internet et
la dificulté à recruter de nouveaux clients en seraient les principales causes16. Pour
résoudre ce problème, certaines chaînes se sont tournées vers les marchés internatio-
naux, notamment la Grande-Bretagne, le Canada et l’Amérique latine, essayant ainsi
de répéter leurs succès remportés ailleurs.
Le télémarketing
Quiconque possède un téléphone (intelligent ou non) a pu constater l’omniprésence
du télémarketing, ou vente par téléphone. Les entreprises utilisent essentiellement Télémarketing
deux ormes de télémarketing. Le télémarketing en aval consiste en des appels télé- Technique de commerciali
phoniques d’une entreprise ou de son commanditaire à un acheteur potentiel afin de sation consistant à joindre
promouvoir la vente d’un produit ou d’un service, de solliciter des dons ou des votes, un client potentiel par
ou encore de sensibiliser à une cause. On parle de télémarketing en amont lorsqu’une téléphone.
entreprise publicise un numéro 800 ou une adresse URL et invite le utur client à
composer ce numéro, à consulter son site Internet ou à visiter son point de vente.
En général, l’entreprise ofre des primes pour attirer ces personnes – tirage de prix,
participation à un concours ou ofre de cadeaux. Les organisations à but lucrati et
non lucrati ont tiré profit de ces méthodes.
Le développement continu du télémarketing a mené à la création de ce qui autreois
a été nommé l’audiotex. Tom Eisenhart définit l’audiotex comme « […] l’utilisation Audiotex
du téléphone et du commerce électronique commandé par la voix (numéros 800, 900 Utilisation d’un poste
et 976) pour commercialiser, annoncer, promouvoir, divertir et inormer17 ». Plusieurs téléphonique ou de service
programmes d’audiotex sont interactis. Bien qu’un grand nombre de personnes consi- commandé par la voix
dèrent les numéros 800 et 900 comme des arnaques, de très nombreuses entreprises ont pour commercialiser,
eu recours à ce moyen, notamment Tele-Lawyer, un service d’inormation juridique, annoncer, promouvoir,
divertir et informer.
Bally’s Health & Tennis, une importante chaîne de centres de conditionnement
physique, et NutraSweet.
Parmi les problèmes associés au télémarketing, notons la possibilité de raude, ainsi
que l’agacement que ces techniques suscitent souvent.
L’industrie du télémarketing ne demeure pas passive par rapport aux critiques
grandissantes du public. Avec le temps, la nature des produits ou des services
annoncés évolue aussi. Ainsi, les services spécialisés dans la pornographie occupent
une place de moins en moins importante dans le secteur des numéros 800, 900
et 976. La mise au point de technologies complexes et de moyens de contrôle
plus pointus permet enfin d’éliminer petit à petit nombre de problèmes éprouvés
par le passé.
448 PARTIE 5 • Le renforcement du message
Le téléachat électronique
Téléachat électronique Le téléachat électronique correspond à un service d’achat et de recherche docu-
Service d’achat et mentaire en ligne accessible à l’aide d’un ordinateur personnel ou d’un appareil
d’information en ligne mobile. Nous aborderons plus en détail les questions relatives au commerce
accessible à l’aide d’un électronique au chapitre 16. Gardez touteois à l’esprit que les services en ligne
ordinateur personnel. apparaissent de plus en plus comme des incontournables. La chaîne de téléa-
chat QVC, par exemple, a lancé iQVC, un site accessible par Internet qui sert de
complément à sa chaîne télévisée et contribue ainsi à l’augmentation de ses ventes
(la chaîne télévisée, présente sur le câble, oriente les clients vers le site Internet, et
vice versa). Cette entreprise a été l’un des premiers « grands magasins en ligne » à
réaliser un bénéfice18.
D’autres entreprises ayant misé sur cette orme de marketing direct ont connu
moins de succès et ont constaté à leurs dépens que la vente dans Internet
requiert des stratégies précises. À l’époque, l’une d’elles, K-Tel, che de file dans
le domaine du marketing direct à la télévision, a éprouvé de réelles dificultés à
adapter ses méthodes traditionnelles à l’univers du Web19. Certaines statistiques
démontrent que les entreprises de téléachat en ligne qui ont connu le plus de succès
sont des entreprises traditionnelles ayant réussi à intégrer le commerce électro-
nique à leurs activités existantes. Ainsi, selon un article du National Post Business
Magazine portant sur la baisse des ventes de Sears Canada, « les trois dernières
années ont prouvé que les entreprises traditionnelles de vente au détail et de vente
par catalogue qui savent utiliser l’efet de levier de marques déjà bien ancrées sont
les mieux placées pour profiter de l’essor du commerce électronique ». Toujours selon
la même source, la meilleure stratégie pour Sears afin de surmonter ses dificultés
économiques consisterait « à assurer sa position dans le commerce électronique et
à approondir davantage ses liens avec sa vaste clientèle 20 ». Les possibilités ofertes
TABLEAU 15.2 L’intérêt des utilisateurs canadiens à l’égard de la publicité sur cellulaire, par région,
mars 2011 : pourcentage de répondants favorables au type de publicité
par les tablettes numériques n’ont bien sûr pas échappé aux acteurs même les plus
traditionnels du domaine.
La capacité de segmentation
De nos jours, le gestionnaire du marketing est en mesure de se procurer des listes
de noms d’acheteurs récents d’un produit, de détenteurs de cartes bancaires et
ainsi de suite. Ces listes permettent de segmenter la clientèle en onction d’une
zone géographique, d’une occupation, de critères démographiques, d’une proession
ou d’un statut d’emploi, pour ne donner que quelques exemples. La combinaison
de cette inormation avec les possibilités de géocodage ofertes par les méthodes
PRIZM et VALS présentées au chapitre 2 permet de concevoir des stratégies très
450 PARTIE 5 • Le renforcement du message
La fréquence
Selon le média utilisé, il est possible d’établir diférents niveaux de réquence.
Comme les moments ou créneaux horaires de difusion des annonces publicitaires
de marketing direct à la télévision sont d’ordinaire parmi les moins coûteux, un
gestionnaire de campagne est habituellement en mesure d’acheter assez de temps
d’antenne pour assurer une difusion répétée. Cette haute réquence s’avère plus
dificile à atteindre avec la poste, le consommateur pouvant trouver agaçant de
recevoir le même courrier à répétition. Établir un bon niveau de réquence dans
un site Internet est aussi peu coûteux, quoique le taux de réponse obtenu avec les
publicités interstitielles, les bannières et les courriels reste plus aible qu’avec
les techniques utilisées dans les médias traditionnels. Cette relative aiblesse est
encore plus marquée sur les réseaux sociaux. Tout indique que la mise au point
de méthodes publicitaires plus complexes dans Internet, notamment grâce à une
personnalisation plus grande, permettra de corriger cette lacune. Certaines initia-
tives récentes sur LinkedIn semblent bien le démontrer.
La souplesse
Le marketing direct peut prendre de multiples ormes. La chose n’est pas nouvelle. Par
exemple, au cours de l’une de ses campagnes, Discovery Network a expédié par la poste
un téléviseur de 42,5 cm à certains acheteurs-médias. Les seuls messages qui accom-
pagnaient le téléviseur se trouvaient sur le cordon d’alimentation (« Branchez-moi »)
et sur une vidéocassette (« Regardez-moi »). Le destinataire pouvait alors regarder une
vidéocassette promotionnelle de sept minutes. Il s’agissait là d’une campagne particu-
lièrement spectaculaire. Sans aller jusqu’à cet extrême, soulignons que le publipostage
est propice à l’envoi de présentations promotionnelles détaillées. L’expédition ciblée
de vidéocassettes d’inormation sur des produits, des services ou des activités a ainsi
augmenté de açon spectaculaire dès que les entreprises ont constaté qu’il s’agissait là
d’un moyen eficace de joindre des acheteurs potentiels. Black & Decker, Whistler Ski
Resort et divers constructeurs d’automobiles, tels que Mercedes-Benz, ont employé ce
type d’envoi avec succès.
Le choix du moment
Alors que de nombreux médias requièrent une planification à long terme, les techniques
de marketing direct permettent une gestion beaucoup moins contrainte par le temps.
L’entreprise peut ainsi lancer une campagne de publipostage destinée à un groupe bien
choisi dans des délais très courts. Les créneaux horaires de télévision ordinairement
utilisés pour les inopublicités sont les plus accessibles. Une stratégie courante consiste
même à attendre au dernier moment pour acheter du temps d’antenne et obtenir le
plus bas prix possible.
La personnalisation
Aucun autre média ne permet de personnaliser davantage un message que le marketing
direct. On peut, par exemple, prendre contact avec des parents en utilisant le prénom
de leur enant pour attirer leur attention ; le propriétaire d’une voiture recevra pour sa
part une lettre le élicitant de sa nouvelle acquisition et se verra ofrir divers accessoires ;
l’acheteur d’un ordinateur peut quant à lui recevoir des ofres de logiciels adaptés, et le
Chapitre 15 • Le marketing direct 451
diplômé récent, une ofre par courriel répondant à des besoins précis, par exemple une
carte de crédit or ou platine plutôt qu’une carte ordinaire.
Les coûts
Si le coût par mille (CPM) du publipostage peut se révéler très élevé, tant sur une
base absolue que relative, le ciblage précis que permet cette technique compense
souvent largement ce désavantage. Le coût relati par achat est donc un acteur à
considérer lorsqu’on désire estimer la rentabilité de cette orme de publicité. Étant
donné le aible coût du média, chaque vente générée correspond en efet à un coût
marginal dérisoire.
La précision
La possibilité de s’adresser avec précision à des clients potentiels constitue l’un des
avantages du publipostage et du télémarketing. Or, les gens déménagent souvent,
changent d’emploi et ainsi de suite. Par conséquent, les listes disponibles ne sont sou-
vent pas à jour. La numérisation a amélioré de açon considérable la fiabilité de ces
listes et réduit les possibilités d’erreurs. Touteois, cette capacité accrue d’accéder à de
bonnes listes est aussi en train de devenir un problème, chaque entreprise pouvant
aujourd’hui y avoir accès à peu de rais22. L’encombrement guette. Quoi qu’il en soit,
on devrait toujours s’assurer que les listes utilisées sont à jour, que les noms inscrits
sont valides et correctement épelés et que les titres sont exacts, surtout quand il s’agit
de listes commerciales.
452 PARTIE 5 • Le renforcement du message
Le contexte de lecture
Au chapitre 9, dans notre présentation des objectifs d’une stratégie médias, nous avons
vu que le contexte de lecture favorable des magazines contribue à renforcer l’efficacité
des publicités qui y sont présentées. Pour les opérations de marketing direct, le contexte
de lecture se limite au programme ou au contenu rédactionnel. La communication
par publipostage, par téléphone ou par d’autres moyens de marketing direct est peu
susceptible de bénéficier d’un contexte aussi propice. Pour contrer ce problème, il est
nécessaire de faire appel à des professionnels chevronnés dans la conception de contenu
de publipostage, de scénarios de télémarketing ou d’infographie pour le Web.
Résumé
Ce chapitre nous a permis de mettre en évidence la croissance l’efficacité d’une opération constituent d’autres avantages
rapide du marketing direct, bien audelà du publipostage et du de tels programmes.
télémarketing. La polyvalence du marketing direct en fait un
Le marketing direct comporte toutefois un certain nombre d’in
puissant outil de promotion et de vente pour un grand nombre
convénients. Plusieurs gestionnaires hésitent ainsi à y recourir
d’entreprises et d’organisations.
pour diverses raisons : problèmes d’image et de prolifération,
Cette croissance du marketing direct surpasse celle des autres bases de données imprécises, lacunes sur le plan du contexte
formes de publicité et de promotion. Le marketing par bases de de lecture et perceptions négatives du consommateur. Toutefois,
données est, par ailleurs, devenu un élément essentiel au sein les efforts récents déployés par l’industrie, comme la présence
de plusieurs programmes de marketing. d’entreprises prestigieuses, ont ouvert la voie à d’importantes
améliorations. Le marketing direct est toujours en progression,
Le marketing direct comporte plusieurs avantages : portée
tant sur le plan de la nature des stratégies que sur celui de son
sélective, segmentation fine, fréquence potentielle éle
importance dans le cadre d’un programme de CMI, et il devrait
vée et souplesse. La personnalisation du message, les fai
continuer à l’être dans les années à venir.
bles coûts engagés et la capacité d’évaluer directement
Mots clés
Questions de discussion
1. Nommez quelques facteurs qui ont contribué à la 4. L’un des inconvénients du marketing direct est son coût
croissance du marketing direct. Selon vous, ces facteurs élevé par personne rejointe. Au dire de certains spécialistes,
sontils encore pertinents aujourd’hui ? Expliquez pourquoi ce coût ne constituerait pas un désavantage aussi important
et indiquez leur impact sur l’avenir du marketing direct. qu’on le prétend. Êtesvous d’accord avec ce point de vue ?
Justifiez votre réponse.
2. Quelle est l’utilité d’une base de données pour un fabricant
de biens de consommation courante ? une entreprise du sec 5. Donnez des exemples d’entreprises qui gagneraient à uti
teur industriel ? une entreprise de service ? liser le marketing direct dans leur programme de CMI, à la
fois sur les marchés de grande consommation et les marchés
3. Les tablettes numériques apparaissent aujourd’hui comme
industriels.
une mode d’accès important à des contenus très variés, en
ligne ou non, pour un nombre grandissant de personnes. 6. Le marketing direct a dû faire face à divers problèmes
Citez différents secteurs d’activité qui pourraient gagner qui ont terni son image. Donnez quelques exemples de
à inclure ce nouveau mode d’accès et de consommation ces problèmes. Suggérez des moyens qui auraient pour
média dans leur stratégie promotionnelle. À quoi pourraient effet d’améliorer l’image du marketing direct. Citez, en les
ressembler certaines applications ou solutions susceptibles détaillant, quelques enjeux éthiques associés à ces problè
de susciter l’intérêt des consommateurs ? mes d’image.
16
La communication virtuelle
et les médias interactifs
Objectifs d’apprentissage
Mise en situation
Les « Gourous Doritos » : une campagne craquante
La campagne canadienne « Devenez un Gourou Doritos » est un bon exemple d’une
utilisation adroite de nouvelles approches de communication axées sur l’interaction et
l’engagement de l’audience à laquelle on souhaite s’adresser. Dans ce cas, cette audience
est surtout composée d’adolescents ou de personnes jeunes. Le budget disponible étant
peu important (1,45 million de dollars), une solution créative s’impose afn d’atteindre
des objectis de marque ambitieux. Prenant acte de l’importance de ce média ou méta-
média au cœur de la vie des personnes qui composent l’audience choisie, 37 % de ce
budget sera investi sur le Web.
À la suite de l’insuccès de plusieurs introductions de nouvelles saveurs, en 2009, la
marque Doritos a perdu beaucoup de son attrait, particulièrement auprès de sa clientèle
habituelle, une clientèle jeune, très sensible aux eets de tendance ou de mode. Afn
de relever ce déf, et de redonner à la marque tout son allant, l’agence BBDO et son
Chapitre 16 • La communication virtuelle et les médias interactifs 455
client Frito Lay ont su mobiliser de açon synergique, sans doute pour une première
ois sur un plan international, des plateormes d’échange et de partage où la réussite
commerciale est réputée difcile à obtenir : Facebook et YouTube.
De manière intégrée, le programme vise à engager l’audience avec, comme clé d’action,
l’organisation d’un concours couvrant l’ensemble du Canada. L’objet de ce concours
est de proposer un nom pour une nouvelle saveur, alors inconnue, de la marque. En
ait, pour participer à ce concours, il ne s’agit pas juste de proposer un nouveau nom,
mais d’imaginer également la publicité de lancement sous la orme d’une vidéo. C’est
ce que l’on nomme du contenu créé par l’utilisateur (ou User-Generated-Content – UGC,
en anglais).
An de lancer le concours, les Têtes à claques ont été mises à contribution. Rapidement,
la nouvelle de ce lancement s’est répandue comme une traînée de poudre. De nom-
breuses vidéos ont été proposées sur le site gouroudoritos.ca, avec un écho ort sur
YouTube et Facebook. Le jeu intéresse maniestement l’audience ; le prix qu’il est pos-
sible de remporter grâce à sa participation y est sans doute aussi pour quelque chose :
25 000$ et 1 % des utures ventes réalisées ! Deux mille cent trente soumissions ont été
reçues, avec des visionnements de l’ensemble du matériel produit dépassant les deux
millions. En lien avec ce concours, la réquentation du site et des plateormes YouTube
et Facebook est très élevée, tout comme le nombre de commentaires laissés.
Cette campagne a ainsi remporté un grand succès et a permis de dépasser les objectis
initialement xés. La marque a retrouvé stature et notoriété auprès de l’audience pri-
vilégiée. De l’aveu même des protagonistes de la campagne, ce succès n’aurait pas pu
être atteint sans une bonne compréhension de l’audience qui, même jeune, pouvait
penser ne pas être en mesure de produire un tel matériel. On a ainsi distingué des
groupes particuliers selon leurs pratiques et attitudes à l’égard des plateormes Web
qui ont été mobilisées. Cette compréhension ne de l’audience a été un acteur de
réussite ondamental pour les auteurs d’une campagne qui a ait date, en misant prin-
cipalement et adroitement sur le Web et, bien entendu, en exploitant les occasions
de communication sur les lieux de vente ainsi que celles en lien permises par d’autres
médias, notamment télévisés.
Source : Cassies. (2009). Cassies 2009 Cases. Brand/Case : “Become the Doritos Guru” Campaign, [En ligne], http://cassies.
ca/content/caselibrary/winners/2009pdfs/3_C09_Doritos_Web.pdf (Page consultée le 12 février 2013).
V
ous le savez déjà : Internet propose une incroyable variété de sites qui vendent ou
orent gratuitement de l’inormation, des conseils, des produits et des services,
et la croissance du nombre de sites ne montre aucun signe d’essouflement.
On estime que 75 % de la population du Québec (soit 4,7 millions de personnes) ait
régulièrement appel à Internet et que la majorité le consulte sur une base quotidienne1.
Pour 82 % des ménages ayant accès à la haute vitesse, Internet est ainsi devenu une
source essentielle d’inormation et d’échange, par le biais d’un ordinateur, et aussi, de
plus en plus, à travers un accès mobile (sur un téléphone intelligent ou une tablette),
voire sur son poste de télévision. Plusieurs entreprises, notamment des entreprises
traditionnelles de renom, ne parviennent touteois pas à bien exploiter ce marché poten-
tiel. Par exemple, Procter & Gamble a éprouvé de la dificulté à établir une notoriété
enviable pour ses marques sur le Web ; Levi’s, malgré des projets initiaux très ambitieux,
a finalement abandonné l’idée de vendre ses vêtements par Internet. Ces entreprises ont
appris qu’il ne sufisait pas de créer une page d’accueil pour obtenir du succès et que les
456 ParTIE 5 • Le enfocement du messge
stratégies qui se sont avérées eficaces sur les marchés traditionnels s’appliquent parois
dificilement à Internet. En revanche, d’autres entreprises (telles que Lululemon), pour-
tant plus modestes, semblent être parvenues à tirer le plein potentiel de cette nouvelle
donne médiatique. Voici le prol récent des internautes québécois tel que présenté par
le Centre acilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO). Pour
chaque catégorie, on y précise la proportion d’utilisateurs des médias sociaux :
• des hommes (79 %) et aussi des emmes (72 %) ;
• de tous âges : 18 à 54 ans (87 %) ;
• principalement urbains (Montréal : 80 % ; Québec : 81 %) ;
• ayant un revenu annuel supérieur à 60 000$ (93 %) ;
• actis proessionnellement : proessionnels (93 %), étudiants (96 %) et
cols blancs (85 %) ;
• instruits : diplôme collégial (85 %) ou universitaire (91 %).
Dans ce chapitre, nous examinerons les particularités du réseau Internet en tant
que métamédia. Nous analyserons aussi les objectis et les stratégies qui s’ofrent au
spécialiste du marketing qui désire exploiter pleinement les ressources du Web et
de la communication interactive. Comme vous le constaterez, Internet joue un rôle
important dans la mise en œuvre d’un programme de CMI, dans la mesure où son
intégration est réussie.
Définir Internet
Avant d’aller plus loin, il serait utile de définir certains termes. Internet nous est tous
amilier, mais notre connaissance de ce réseau est souvent partielle. Les définitions ci-
après vous aideront à mieux comprendre le matériel présenté dans ce chapitre.
Internet est un réseau mondial de communication et d’échange d’inormation constitué
d’une série d’ordinateurs et de serveurs interconnectés. Internet était, à l’origine, un
projet du Département américain de la déense, aujourd’hui accessible au plus grand
nombre, de diférentes açons et sur divers supports. L’application la plus populaire dans
Internet est le World Wide Web (WWW ) ; le réseau en comprend touteois d’autres.
Certaines ofrent des possibilités intéressantes pour les gestionnaires du marketing,
mais seuls le Web et le courriel sont bien exploités sur le plan commercial. C’est pour-
quoi nous nous concentrerons surtout ici sur ces applications en tant qu’outils de
communication et de vente.
Au cours des dernières années, la croissance d’Internet a enrichi notre langue de nouveaux
termes que nous allons définir (voir le tableau 16.1) afin d’éviter une conusion qui est
souvent la règle en ce qui concerne le grand public et beaucoup de gestionnaires. Faute
d’espace, nous nous limiterons ici à quelques définitions. Nous avons ainsi exclu tout
jargon technique pour nous attarder principalement aux termes liés à la communication
marketing. Pour obtenir d’autres explications d’ordre terminologique, vous pouvez consul-
ter le site de l’Ofice québécois de la langue rançaise (OQLF) au www.oql.gouv.qc.ca.
Affaires électroniques
Les affaires électroniques
Teme englobnt toutes
les activités industrielles et Les afaires électroniques englobent toutes les activités industrielles et commerciales
commerciales effectuées efectuées électroniquement ; elles peuvent comprendre l’intégration des technologies
électoniquement. Internet, mais aussi divers autres moyens de nature électronique ou interactive.
Chpite 16 • L communiction vituelle et les médis intectifs 457
Terme Définition
accès Visite d’un site Intenet à pti d’un odinteu pesonnel (client possédnt une desse Intenet unique).
P exemple, un site pouit comptbilise, su l bse d’une semine, 10 000 ccès de l pt de
2 000 clients seulement ; chque client uit insi eu ccès à 5 pges en moyenne.
appel de fichie Tout fichie cheminé p un seveu à un intenute ; pemet de mesue l’chlndge d’un site Intenet.
appel de fichie vlide Nombe totl d’ppels de fichie pou lesquels le contenu de l pge Web est cheminé en entie à
l’utilisteu – exclunt les messges d’eeu.
Bndeu annonce publicitie su lquelle l’intenute est génélement invité à clique pou visite le site Intenet
de l’nnonceu.
Bouton Fomt publicitie plus petit que le bndeu tditionnel. Le bouton, en génél, se pésente sous fome
cée ; pfois ppelé pvé.
Clic publicitie Clic effectué su un élément publicitie dns une pge Web.
Commndite Commndite d’un nnonceu du contenu d’un site Intenet ou d’une ptie de celui-ci.
Couie électonique Pemet à l’utilisteu d’échnge des messges électoniques ptout dns le monde.
(couiel)
Coût p clic (CPC) Coût d’une publicité en ligne déteminé en fonction du nombe de clics qu’effectue un visiteu unique.
Coût p mille (CPM) Coût d’cht publicitie dns un site Intenet clculé p tnche de 1 000 pges vues.
Impession publicitie Nombe de pges demndées p le visiteu d’un site Intenet ; pemet de détemine le nombe de fois
qu’une publicité est potentiellement vue (« impession bute »).
Liste d’inclusion Liste de diffusion de couie électonique commecil compennt les desses électoniques de
pesonnes qui ont cliement expimé leu volonté de figue su cette liste et de ecevoi de l publicité
su difféents sujets.
Mketing de pemission Sttégie de mise en eltion vec le client consistnt à lui demnde s’il ccepte de ecevoi p couie
électonique des messges publicities, des nouvelles ou de l’infomtion généle.
Mketing vil appoche mketing qui connît un gnd succès et qui n’ ien en commun vec les vius infomtiques.
Cette expession été céée p une société de cpitux de isque du nom de Dpe Fishe Juveston,
de redwood, en Clifonie, pès l’ugmenttion fulgunte de l vleu de son investissement dns le
sevice de messgeie Hotmil. En effet, Hotmil vit décidé d’insée utomtiquement une nnonce
publicitie à l fin de chque couiel, invitnt l’utilisteu à dhée à son sevice de messgeie gtuit.
Dix-huit mois plus td, Hotmil comptit plus de 12 millions d’utilisteus.
Médi enichi Technologie de pointe utilisée dns les publicités dns Intenet, p exemple des séquences vidéo qui
pemettent une éelle intectivité et l diffusion d’effets spéciux.
Nom de domaine Ptie du nom vituel qui pemet de econnîte expessément le site Intenet d’une ognistion ;
plusieus suffixes de domine sont lgement utilisés u Cnd et ux Étts-Unis : .com (commecil),
.edu (éduction), .net (opétions éseux), .gov (gouvenement) et .og (ognisme). Les deux lettes
supplémenties peuvent ussi désigne un pys, p exemple .f pou l Fnce ou .c pou le Cnd.
Pouiel Couie électonique impotun constitué essentiellement d’nnonces publicities non sollicitées.
Publicité intestitielle Écn publicitie de tnsition ppissnt ente deux pges Web.
Tux de clics rppot expimé sous fome de poucentge ente le nombe de clics publicities constté et le nombe
de pges vues enegisté.
Visite Ensemble des equêtes d’un utilisteu u cous de l visite d’un site Intenet.
Visiteu unique Intenute consultnt un même site Intenet u cous d’une péiode déteminée.
458 ParTIE 5 • Le enfocement du messge
Le commerce électronique
Pour beaucoup de personnes, le commerce électronique, ou commerce en ligne, est
exclusivement du ressort d’Internet. Or, il n’en est rien. Commerce électronique est sim-
plement un terme qui désigne toute activité commerciale acilitée par des moyens
électroniques. Il désigne donc aussi la réalisation de transactions à l’aide d’un télé-
copieur, d’un guichet automatique, d’un lecteur de cartes de crédit ou d’un système
électronique de vente au détail, par exemple. Selon l’Institute or Telecommunication
Sciences (ITS), un organisme de normalisation américain, le commerce électronique
ait réérence aux « […] transactions commerciales réalisées à l’aide de moyens élec-
troniques autres que le service téléphonique classique ».
l’audience à rejoindre, des objectis et des stratégies à suivre ainsi que des méthodes
d’évaluation de l’eficacité des moyens employés. Pour élaborer une stratégie eficace
de communication marketing par Internet ou d’autres solutions interactives, tous les
principes de communication présentés jusqu’ici demeurent pertinents. Ils doivent
cependant être appliqués dans le contexte particulier d’un environnement virtuel, de
plus en plus associé à des situations de mobilité et des contextes d’accès divers (par
téléphone, tablette, ordinateur, etc.).
Les internautes
La croissance d’Internet est phénoménale : en 2010, le taux de pénétration d’In-
ternet était d’environ 28,7 % sur le plan mondial. Touteois, les disparités sont
grandes et la plupart des pays développés culminent à des taux de plus de 75 %.
En 2009, la Finlande a été le premier pays à considérer l’accès à la haute vitesse
comme un droit pour ses citoyens. Chaque année, les projections quant au nombre
d’utilisateurs sont en hausse. Comme le montre la figure 16.1, à la page suivante,
la courbe d’adoption d’Internet se révèle historiquement largement supérieure à la
courbe de croissance des autres médias – à ce sujet, gardons à l’esprit qu’en tant que
métamédia, Internet est aussi un outil de difusion de ces médias. Diverses raisons
expliquent cette adoption rapide : une période prolongée de prospérité économique
à l’origine, le caractère innovateur d’Internet, les investissements massis des entre-
prises et des gouvernements, et l’évolution du style de vie des consommateurs (« de
plus en plus riches, mais disposant de peu de temps »).
On estime par ailleurs que le nombre de ménages qui ont leurs achats par Internet
continue de croître ortement. Quant à ceux qui s’inorment sur le Web en vue de la
réalisation d’un achat, ils représentent la quasi-totalité des personnes ayant accès à
Internet.
Si le profil sociodémographique des internautes a aussi changé, le statut socioéco-
nomique du ménage influe beaucoup sur l’utilisation d’Internet ; en d’autres mots,
les ménages dont les revenus et la scolarité sont les plus élevés sont plus susceptibles
de posséder un ordinateur et d’accéder à Internet. Le tableau 16.1, à la page 457, est
éloquent à cet égard. Au cours des dernières années, les gouvernements ont mis en
place des stratégies pour réduire cet écart entre ce que l’on nomme les inforiches et
les infopauvres. L’âge constitue une autre caractéristique importante. Les jeunes sont
des internautes beaucoup plus enthousiastes que leurs aînés âgés de 60 à 70 ans. Le
460 ParTIE 5 • Le enfocement du messge
120
Nombre d’années pour atteindre 50 millions d’utilisateurs
Radio = 38
100
Télévision = 13
Câblodistribution = 10*
80 Internet = 5**
60
40
* Le lncement de l chîne HBO, en 1976, sevi de point de dépt u clcul de l vitesse de l diffusion de l câblodistibution en tnt que médi de
divetissement et médi publicitie. L technologie de l câblodistibution dte en fit de l fin des nnées 1940. Elle vit los pou objectif d’mélioe l
éception dns les égions éloignées. On dû toutefois ttende l’ivée de HBO et de son sevice de télévision pynte p stellite, en 1976, pou voi ce
médi offi un contenu difféent et un véhicule publicitie se distingunt de ceux de l télévision p ondes hetziennes.
** Estimtions de Mogn Stnley Technology resech.
Les cyberacheteurs
Les gures16.2 et 16.3 présentent le prol générationnel ainsi que les principales
motivations du suivi d’une marque sur un réseau social. Le profil des cyberacheteurs
révèle quant à lui une réalité quelque peu diférente. Selon les études du CEFRIO,
on peut segmenter les internautes en cinq groupes générationnels : 1) les « Y », utili-
sateurs intensis ; 2) les « X », enthousiastes pratiques ; 3) les « jeunes baby-boomers »,
représentatis de la tendance centrale ; 4) les « baby-boomers », utilisateurs prudents,
et 5) les « aînés », néophytes réservés. Les personnes les plus susceptibles de aire des
achats ont souvent partie de la classe moyenne supérieure et utilisent en général
Internet à diverses fins. Selon Bob Cohen, président de Scarborough Research, « les
cyberacheteurs sont de toute évidence des gens aisés et actis dont les styles de
vie sont variés. Ces cyberacheteurs voyagent, assistent à des événements sportis
et afectionnent diverses activités sociales, récréatives ou culturelles. En raison de
leur style de vie acti, ils sont attirés par l’aspect pratique du cybercommerce 3 ». Les
membres de segments moins à l’aise avec Internet ou plus méants à son égard
mènent aussi une vie active. Ils se situent davantage dans la classe sociale moyenne
supérieure comparativement aux non-utilisateurs. Leurs caractéristiques s’avèrent
similaires à celles des cyberacheteurs, sans être touteois aussi marquées. Ils uti-
lisent Internet de manière moins diversifiée, et leur motivation principale demeure
Chapite 16 • La communication vituelle et les médias inteactifs 461
FIGURE 16.2 L’usage des réseaux sociaux selon la catégorie d’âge (2012)
100 %
95 %
91 % 91 %
90 %
85 %
85 %
80 %
76 %
Proportion 75 %
d’usagers des 70 %
réseaux sociaux
65 %
60 % 59 %
55 % 53 %
50 %
45 %
0%
18 à 25 à 35 à 45 à 55 à 65 ans
24 ans 34 ans 44 ans 54 ans 64 ans et plus
Catégorie d’âge
Source : CEFrIO. (2012). « Les médias sociaux ancés dans les habitudes des Québécois », Netendances 2012 , vol. 3,
no 1, [En ligne], www.cefio.qc.ca/fileadmin/documents/rappots/NETendances_1-eseaux_sociaux_Lr_.pdf (Page
consultée le 12 févie 2013).
FIGURE 16.3 Les raisons invoquées pour suivre une marque, une entreprise, un
organisme ou un ministère sur les médias sociaux
60 58 %
56 % 54 % 54 %
55
50
45
40
35 34 %
32 %
30 29 % 29 %
25
20
0
Pour se Parce que Pour Pour Pour Parce Pour Parce
divertir l’informa- être au trouver trouver qu’on interagir qu’on
tion diffu- courant réponse des soutient avec une est déjà
sée rejoint des à ses aubaines la cause commu- client
ses champs nou- questions nauté ayant
d’intérêt veautés les mêmes
domaines d’intérêt
que soi
Source : CEFrIO. (2012). « Les médias sociaux ancés dans les habitudes des Québécois », Netendances 2012, vol. 3, no 1,
[En ligne], www.cefio.qc.ca/fileadmin/documents/rappots/NETendances_1-eseaux_sociaux_Lr_.pdf (Page consultée le
12 févie 2013).
462 ParTIE 5 • Le enfocement du messge
Diffuser de l’information
L’un des principaux objectis justifiant l’utilisation d’un site Internet est de ournir une
inormation complète sur les produits et les services d’une entreprise.
464 ParTIE 5 • Le enfocement du messge
Collecter de l’information
L’entreprise AirMedic réalise des placements publicitaires sur les réseaux Le gestionnaire du marketing fait parfois
sociaux (ici Facebook) afin d’accroître la notoriété de ses activités. appel au Web pour dresser un profil de ses
Chapitre 16 • La communication virtuelle et les médias interactifs 465
consommateurs. Le témoin (en anglais, cookie) permet quant à lui de conserver des Témoin
renseignements personnalisés que lui ournit l’utilisateur. L’entreprise peut ensuite Élément d’information
exploiter ces renseignements pour établir et maintenir un lien avec ses clients, permettant à l’entreprise de
ainsi que pour mieux comprendre ses marchés et les actions de la concurrence. Le conserver et d’entreposer
sondage en ligne constitue une autre orme de collecte d’inormation permettant des renseignements
de conserver des données qui seront utilisées ultérieurement. La quantité de ren- personnalisés que lui
fournit l’utilisateur.
seignements recueillis sur les personnes, souvent à leur insu, préoccupe nombre
de consommateurs et de groupes. Nous aborderons cette question plus loin. Toute
inormation recueillie sur le
Web équivaut à un renseigne-
ment ourni, selon un mode plus
traditionnel, par un consomma-
teur adhérant à un programme
de fidélisation ou demandant
une carte de crédit. Le consom-
mateur doit donc être conscient
que, chaque ois que des rensei-
gnements à son sujet sont saisis
et conservés dans une base de
données, peu importe les moyens
employés, ceux-ci sont suscep-
tibles d’être utilisés plus tard à
des fins promotionnelles. À ce
sujet, nous conseillons de consul-
ter l’ouvrage On veut votre bien
et on l’aura, de Jacques Nantel et
Arianne Krol 9, dans lequel sont
dévoilées quelques techniques Le quotidien Le Devoir offre sur le Web un accès complet payant à son contenu
de collecte d’inormation per- informationnel (et gratuit de façon limitée), peu importe l’endroit, pourvu que
sonnelle sur le Web. l’appareil dont vous disposez ait accès à Internet.
les internautes, les réponses par courriel (plusieurs institutions bancaires y font appel
pour répondre aux demandes de renseignements sur les taux hypothécaires, les soldes
des comptes, les taux d’intérêt et les régimes enregistrés d’épargne-retraite [REER]),
ainsi que les forums de discussion contribuent tous à l’amélioration du service à la
clientèle. On peut citer également les webinaires, la mise en ligne de vidéos explica-
tives ou la possibilité de discuter directement en ligne avec un technicien à travers
une interface de clavardage.
d’autres objectis, notamment la création d’un lien plus étroit avec les clients, la conso-
lidation d’une image de marque et le soutien des ventes, en acilitant l’accès à son ofre
de livres et de conérences ainsi qu’à ses principales ofres promotionnelles. Certaines
campagnes ont pour but de créer un certain achalandage sur le site. Par exemple,
Kimberley-Clark, le abricant des couches Huggies, a déjà ofert un échantillon gratuit
à toute personne qui lui envoyait ses nom, adresse et courriel. Des milliers d’internautes
ont répondu à cette ofre, assurant ainsi à Kimberley-Clark une base de données dont
elle pourra se servir plus tard. Au cours de la même campagne, une autre opération
ciblait les parents visitant des sites Internet tels que CTW.org (Children’s Television
Workshop, producteur de Sesame Street). De plus, tous ceux qui saisissaient les mots clés
« couche » ou « soins des enants » sur certains portails pouvaient apercevoir un bandeau
publicitaire aisant la promotion des couches Huggies. Pour fidéliser les visiteurs à son
site, Huggies y propose des orums de discussion entre parents, des liens avec d’autres
sites liés à l’enance et un complément d’inormation sur ses propres produits. Enfin,
pour appuyer les ventes du abricant, le site possède un outil de recherche permettant
d’indiquer aux visiteurs le point de vente au détail le plus proche, commercialisant des
produits de marque Huggies.
Comme le montrent des exemples aussi diérents que celui d’Olivieri et de
Huggies, un gestionnaire du marketing avisé peut tirer un grand profit d’un site
Internet eficace. Compte tenu de la nature de l’entreprise et de ses objectis
marketing, le site Internet peut ne jouer qu’un rôle d’inormation. Il peut cepen-
dant aussi devenir un outil perormant en vue de la consolidation d’une image
de marque, du soutien aux campagnes promotionnelles ou du développement des
ventes. Ce ne sont là que quelques exemples d’objectis qu’est susceptible de pour-
suivre un gestionnaire du marketing à l’aide d’Internet. Bien entendu, la vision
que l’on doit en avoir dépasse celle du simple site, notamment pour inclure le
développement de celui-ci à travers des applications et sa présence globale sur
un grand nombre de plateormes.
PErSPECTIVE
16.1 Une cmpgne Mxi pou l MINI
un pln énegétique et ynt un impct envionnementl
éduit, comme c’est le cs pou les voitues de cette mque.
Le poblème, c’est que ces pesonnes possèdent déjà une
voitue ! L poposition L’gence invité ces pesonnes à
tnsfome leu voitue ctuelle en MINI ! L cmpgne
ntionle élisée su l bse de cette idée se décline su
difféents médis, dont cetins tditionnels (notmment
l’ffichge extéieu ubin). afin de vloise les touts
de l MINI et d’ugmente suffismment s désibilité
pou mene les consommteus à fie un test chez un
De façon ludique et interactive, le site Mini Incubator vous concessionnie, un tel test entînnt souvent un cht, le
permet de transformer votre voiture en MINI. volet vituel de l cmpgne été essentiel. Le jeu poposé,
qui pemet de modifie pogessivement s pope utomobile
L cmpgne développée u Cnd en 2008 p l’gence en « Fnken-MINI », est un élément clé du dispositif de
Txi 2 pou l mque d’utomobile MINI epose d’bod su cmpgne. Une fçon doite et petinente de pofite u
un constt, suivi d’une poposition à pemièe vue cuieuse. mieux des possibilités d’intection ludique offetes p
Le constt ? Plus de pesonnes que jmis sont soucieuses le Web. Les ésultts ont été u endez-vous, vec une
de pouvoi conduie un modèle utomobile plus efficce su ugmenttion des ventes de 32 % u cous de cette nnée.
Source : Cssies. (2009). Cssies 2009 Cses. Bnd/Cse : Get into MINI, [En ligne], http://cssies.c/content/cseliby/winnes/2009pdfs/15_C09_
MINI_ESST_Web.pdf (Pge consultée le 12 févie 2013).
Le bandeau publicitaire
Presque tous les sites Internet dont le placement publicitaire constitue une source
de revenus orent des bandeaux publicitaires. Ces bandeaux constituent une orme Bandeau publicitaire
courante de publicité sur le Web, même si leur efcacité s’avère souvent discutable. annonce publicitire
On peut aire appel au bandeau publicitaire au cours d’une campagne de notoriété plcée sur une pge Web
ou de promotion ou encore à des fins de marketing direct. Le bandeau publici- et pouvnt être liée u
taire vertical, généralement placé sur la partie gauche de la page Web, porte le nom site de l’nnonceur ou
de « gratte-ciel ». Alors qu’il peut s’avérer utile pour augmenter l’achalandage d’un site à certines plteformes
d’échnge.
Internet, le bandeau publicitaire l’est encore davantage afin d’accroître l’exposition
des internautes à une marque ou de mieux la positionner dans leur esprit.
La commandite
La commandite constitue la deuxième
orme de publicité pour ce qui est de
l’investissement sur le Web. Pour cer-
tains marchés, elle compte pour environ
le tiers du total des dépenses promo-
tionnelles. Il existe deux types de com-
mandites. La commandite habituelle Comme de nombreux journaux, Infopresse offre de partager ses articles
consiste en l’achat d’une section d’un disponibles sur le Web par un simple clic sur une multitude de plateformes.
Une façon de développer encore la notoriété de ces écrits en misant sur
site. Clairol, par exemple, pourrait com- l’engagement des lecteurs eux-mêmes.
manditer une page du site GirlsOn.
com, et HEC Montréal, une page dans
la section financière de Cyberpresse. Quant à la commandite de contenu, ce type Commandite de contenu
d’entente exige une participation accrue de l’annonceur, celui-ci versant une somme Commnditire qui verse
pour associer son nom non seulement à un site, mais aussi à son contenu. Dans une somme d’rgent pour
certains cas, le site est responsable du contenu et le ait approuver par le comman- associer son nom non
ditaire ; dans d’autres cas, le commanditaire ournit une partie ou la totalité du seulement à un site, mis
contenu. Au cours des dernières années, l’eficacité inégale des bandeaux publicitaires ussi à son contenu.
et la recherche d’une exposition accrue ont eu pour eet d’augmenter la popularité
des commandites, au risque parois de nuire à la crédibilité de certaines pages,
notamment de blogues.
La publicité texte
La publicité texte est un court message auquel on a intégré des liens. Cette orme de Publicité texte
publicité ne contient aucune image, mais uniquement des caractères alphanumériques. Court messge uquel on
Cette caractéristique s’avère très importante lorsque le client potentiel ne dispose intégré des liens.
pas de la dernière technologie en matière d’animation audiovisuelle. La publicité texte
est alors sans doute le seul type de publicité qu’il pourra voir sur son ordinateur ou
son téléphone.
470 ParTIE 5 • Le enfocement du messge
La fenêtre publicitaire
Lorsque vous accédez à Internet, vous est-il déjà arrivé d’apercevoir une enêtre pré-
sentant, par exemple, le dernier lm de Bell ? Cette enêtre est une enêtre publicitaire ;
elle s’afiche souvent au moment d’accéder à certains sites. En général, la enêtre publi-
citaire est plus grande que le bandeau publicitaire, mais plus petite que le message
plein écran.
La publicité interstitielle
Publicité interstitielle La publicité interstitielle est un écran publicitaire de transition qui s’afiche entre
Écn publicitie de deux pages Web, pendant que l’internaute attend le chargement de la page deman-
tnsition qui s’ffiche dée. Certains annonceurs considèrent cette orme de publicité comme un irritant plus
ente deux pges Web, nuisible qu’utile. Elle permet touteois de valoriser un contenu riche, soit en images,
vnt le chgement de l soit en inormation. Les marques bancaires et de grandes maisons de parum y ont
pge demndée. ainsi recours.
Le lien publicitaire
Bien que certains estiment qu’il ne s’agit pas d’une annonce à proprement parler,
le lien publicitaire permet d’atteindre dans l’ensemble les mêmes objectis que les
autres types de publicité présentés précédemment. On distingue deux types de liens
publicitaires : le texte et le logo. Le lien publicitaire convient bien à une promotion
misant sur la sobriété. Un internaute peut cliquer ainsi sur un texte ou un logo qui
le renvoie à un autre site, et y trouver des renseignements supplémentaires ou du
matériel connexe.
publicitaires pour les internautes les plus fidèles. Par exemple, Richard Branson,
che de la direction de Virgin Atlantic Airways, a déjà convié les visiteurs du site de
l’entreprise à participer à une loterie publicitaire ; BMW.com a pour sa part orga-
nisé un concours dont le premier prix était un véhicule ; un coup d’œil au site de
l’entreprise Brita pouvait quant à lui rapporter une somme de 500 000 $ au visiteur.
Ceci est un exemple de coupon électronique à imprimer, conçu expressément pour l’internaute.
Nous l’avons mentionné au chapitre 13, la promotion des ventes dans Internet mise
de plus en plus sur le couponnage. Par exemple, IGA.net propose, en plus des cou-
pons de la circulaire aussi oferts sur le Web, des bons de réduction à imprimer et
à utiliser en magasin et dans son cybermarché. Sur Coolsavings.com, de multiples
entreprises profitent d’un accès direct au site pour mettre à jour leurs promotions
et lancer diférents produits et services. En outre, en échange de ces coupons gra-
tuits, le consommateur doit souvent répondre à un bre sondage et ournir ainsi
de précieux renseignements. Chaque coupon possède un numéro et un code à
barres uniques ; sur la base des coupons échangés, le gestionnaire est donc à même
d’évaluer l’eficacité de l’opération de promotion. Les consommateurs sont toujours
très sensibles à un avantage promotionnel ofert sur le prix ; ce ait est tout aussi
vrai dans Internet. Notons enn que de plus en plus d’applications accessibles par
le biais d’un téléphone intelligent ou d’une tablette proposent également de telles
réductions.
Le publipostage direct
Le publipostage direct dans Internet correspond essentiellement à la version élec-
tronique du service postal traditionnel. Tout comme le publipostage traditionnel, il
permet un ciblage précis et repose en grande partie sur l’exploitation de listes de clients
existants ou potentiels. Comme nous le soulignions précédemment, l’internaute peut
accepter de recevoir diférents types de courriels et en reuser d’autres. Après avoir
obtenu votre autorisation, par exemple, des firmes de relations publiques ou des portails
sont en mesure de vous envoyer de l’inormation sur diférents sujets : promotions,
publication d’articles ou de livres, biens à vendre, etc.
De nos jours, l’internaute reçoit aussi réquemment des courriels non sollicités, ou
pourriels, l’équivalent électronique de la publicité importune. Si de nombreux consom-
mateurs ont une piètre opinion du pourriel, certaines études ont tout de même prouvé
son eficacité.
Les entreprises qui, comme Sears, vendent par catalogue utilisent de plus en plus les
médias électroniques. Pour vanter la convivialité et l’eficacité de leur catalogue en ligne,
ces entreprises difusent ainsi des annonces publicitaires télévisées et privilégient les
publipostages directs (électroniques ou non) destinés aux clients figurant dans leurs
bases de données.
PErSPECTIVE
16.2 S’offi Montél pou un week-end ?
En 2009, le climt économique est loin d’ête u beu fixe,
et ceci n’est ps sns conséquence su l’industie touistique.
Touisme Montél et son gence, Sid Lee, décident los
de psse à l’offensive à l fois dns l égion de Toonto, de
New Yok et de Boston. L Clifonie se églement visée
p cette cmpgne. L’idée à l bse est simple : pemette
à de futus visiteus de découvi les ttits de Montél à
tves les yeux des Montélis eux-mêmes. Une cmpgne
de plusieus millions, 100 % intective. Une pltefome
d’échnge été céée, nimée p cinq blogueus qui,
oute d’expime leu pope vision su tel ou tel spect de
l vie montélise, entetiennent l convestion vec des
visiteus potentiels. Les ésultts ont été emqubles :
360 ticles écits, 435 photos et 700 commenties mis en
ligne, et une communuté de 4 000 mteus su Fcebook
et de 7 000 bonnés Twitte commencé à se constitue. Les
Tourisme Montréal multiplie les initiatives sur le Web. Voici
ésultts suivent, et mlgé une sitution économique difficile
une autre campagne primée de l’organisme datant de 2008. et une éduction du qut de ses budgets pomotionnels,
Touisme Montél éussi, cette nnée-là, à mélioe tous
ses indicteus de féquenttion. Une bonne illusttion de l
foce éelle d’une cmpgne intective bien conçue.
Source : Cssies. (2011). Cssies 20 122 Cses. Bnd/Cse : Get the locl buzz fom Montél insides, [En ligne], http://cssies.c/content/cseliby/
winnes/2011_Montel.pdf (Pge consultée le 13 févie 2013).
L’infopublicité et la vente
directe
S i l e s i n f o p u b l i c i t é s on t
au jourd’hui envahi le réseau
Internet, notamment sous la forme
de webinaires, la vente directe dans
Internet a elle aussi réellement pris
son envol, et tout indique que les
chiffres des ventes sur le Web
continueront de croître. Si les pro-
duits électroniques, les livres et les
voyages constituent une bonne
part des achats en ligne, d’autres
articles sont aussi de plus en plus
vendus de cette façon. On achète
dorénavant régulièrement par
Internet des vêtements, des auto-
mobiles ou des valeurs mobilières.
Rappelons qu’alors qu’un nombre
croissant de consommateurs
La société amazon.ca, connue principalement pour ses ventes de livres, offre à présent achètent en ligne, ces ventes ne
une variété grandissante de produits. comptent que pour une fraction
Chapitre 16 • La communication virtuelle et les médias interactifs 475
des ventes réalisées sur le marché industriel. Certains acteurs du marché interentreprises
tels que Cisco Systems, Applied Industrial Technologies, National Semiconductor et Xerox
parviennent ainsi à réaliser de belles percées dans Internet.
8. La vitesse. Pour quiconque désire obtenir des renseignements sur une entreprise,
ses produits ou ses services, Internet constitue sans doute le moyen le plus rapide
d’obtenir une inormation à jour.
PErSPECTIVE
ÉTHIQUE OaSIS et l vgue vituelle
16.3
Ce que l’on nomme les éseux sociux coespond à un spécifiquement une de ses mques, OaSIS, l’ont écemment
gnd nombe de pltefomes, chcune ynt ses ègles et ppis de fçon douloueuse. L sitution ? Une pesonne,
son lngge pticulies. De Fcebook à Twitte, en pssnt petite entepeneue, eu l’idée de bptise son svon à
p LinkedIn, Pinteest ou Flick, une constnte ppît l’huile d’olive du nom d’Osis. Lssonde égi en mennt
toutefois dns cette divesité : une fote sensibilité éthique une véitble guéill judiciie conte cette pesonne. Losque
et une extême éctivité. Beucoup – des pesonnes cette sitution été connue du public, les médis sociux
comme des entepises – l’ppennent tous les jous à leus se sont enmmés, plçnt en quelques jous l société
dépens. Non seulement ces éseux pemettent souvent à Lssonde dns une position plus que difficile. Il u fllu des
des pesonnes se connissnt déjà d’échnge su une bse excuses en bonne et due fome, et sns équivoque ucune,
égulièe, mis ils constituent églement de vstes foums pou que l’entepise evienne en gâce upès de pesonnes
où s’expime. Une entepise québécoise, Lssonde, et plus à l sensibilité éthique à eu de peu.
Chapitre 16 • La communication virtuelle et les médias interactifs 477
Résumé
Ce chpitre propose un survol du réseu Internet et des Internet été le médi le plus rpidement dopté de notre
principux médis interctifs en expliqunt les objectifs et époque. Son potentiel est immense pour les mrchés de
les strtégies poursuivis à trvers ceux-ci. Internet joue un consommtion et les mrchés industriels. Toutefois, contri-
rôle importnt dns le cdre d’un progrmme de CMI et rement à l croynce populire, Internet n’est ps un médi
présente de nombreux vntges, pr exemple l possibi- ou un métmédi qui fonctionne en vse clos. Inclus dns un
lité de mieux tteindre certins mrchés ou ses cpcités progrmme de communiction mrketing intégrée, il renforce
d’interction et d’étblissement de liens. En revnche, celui-ci et ccroît pr le fit même s propre efficcité.
l’utilistion du réseu à des fins de communiction com-
porte ussi des désvntges, comme ses coûts reltifs après un long temps de tâtonnement, les médis interctifs
prfois élevés, l fibilité non ssurée des instruments de semblent ujourd’hui devoir rpidement remplir toutes leurs
mesure de l’efficcité des cmpgnes en ligne et s portée promesses. Force est insi de reconnître que ces outils per-
incertine pour certins publics (en comprison vec mettent d’tteindre des objectifs commerciux toujours plus
les médis trditionnels). Comme c’est le cs pour les utres nombreux. Notons enfin que l’ccès à des vitesses de chr-
outils de CMI, il incombe u gestionnire du mrketing de gement supérieures insi que l possession pr de plus en
connître et d’utiliser efficcement les principles sources plus de personnes de téléphones intelligents ou de tblettes
d’informtion nécessires à une bonne évlution des cm- sont des fcteurs qui fcilitent de fçon significtive le déve-
pgnes mises en œuvre pr le biis d’Internet et des utres loppement d’une communiction interctive plus riche et
médis interctifs. pertinente.
Mots clés
Questions de discussion
1. alos que cetins obsevteus estiment qu’Intenet epé- 5. Indiquez les méthodes employées pou mesue
sente une mence pou les médis tditionnels, d’utes l’effic cité des pogmmes de communiction dns
coient que celui-ci vient u contie gi en complément Intenet. Quel lien existe-t-il ente ces méthodes et les
des utes. Pésentez quelques guments ppuynt chque méthodes d’évlution plus tditionnelles ? Décivez
point de vue. Quelle conclusion tiez-vous ? les vntges et les inconvénients des méthodes
tditionnelles en compison des méthodes pivilégiées
2. Discutez des pincipux objectifs qu’un gestionnie du
su le Web.
mketing dns le domine de l’épiceie est susceptible
d’tteinde à l’ide d’pplictions poposées su un téléphone 6. Qu’est-ce que l télévision intective ? En quoi diffèe-t-elle
intelligent. Lesquels sont les plus susceptibles d’ête tteints de l télévision tditionnelle ? Comment une entepise
dns le secteu de l’utomobile ? dns le secteu du touisme ? peut-elle fie ppel à cette nouvelle technologie ? Donnez
3. Qu’entend-on p « pesonnlistion » ? Quel usge pou- un exemple.
it en fie une entepise s’dessnt à un lge public ?
7. aux yeux de plusieus spécilistes, Intenet dispose d’un
Donnez un exemple.
potentiel beucoup plus gnd pou les mchés indus-
4. Plusieus entepises ont été ccusées de se live à des p- tiels (ente entepises) que pou les mchés de gnde
tiques conties à l’éthique dns Intenet. Donnez des consommtion. Exposez en détil les guments souvent
exemples de ces ptiques. Comment peut-on espée invoqués pou justifie ce point de vue. Que concluez-vous
les éliminer ? qunt u bien-fondé de ces guments ?
Partie
L’implantation, le contrôle
6
et le suivi du programme
de communication
marketing intégrée
La mesure de l’efficacité
de la communication
marketing intégrée
Objectifs d’apprentissage
Mise en situation
Un discours qui évolue !
L’Association des agences de publicité du Québec (AAPQ) a toujours joué un rôle
important dans la promotion de l’industrie publicitaire québécoise. Elle a d’ailleurs
déployé beaucoup d’énergie à convaincre des annonceurs étrangers de recourir aux ser-
vices d’agences québécoises pour la réalisation de leurs projets publicitaires. L’une de ses
dernières initiatives est la création, en 2009, du YUL-LAB, un laboratoire expérimental
qui permettait aux annonceurs de tester leurs projets publicitaires dans l’environnement
médiatique de Montréal.
Les promoteurs du projet ont alors ait valoir auprès des annonceurs mondiaux que
Montréal bénéfciait d’un environnement idéal pour tester leurs projets publicitaires.
Chapitre 17 • La mesure de l’efficacité de la communication marketing intégrée 483
P
our les gestionnaires marketing, la nécessité d’établir l’eficacité de leur investis-
sement en matière de communication marketing s’impose de plus en plus, peu
importe les médias mobilisés. Les annonceurs et les agences tentent sans relâche
de déterminer si leurs programmes de communication sont appropriés et dans quelle
mesure ils s’avèrent eficaces en comparaison d’autres options disponibles. Mesurer
l’eficacité d’un programme de CMI constitue en dénitive un élément essentiel du
processus de planification communicationnel. Certaines méthodes sont susceptibles
de permettre au spécialiste du marketing d’évaluer les résultats obtenus par chacun des
éléments d’un programme de CMI. Elles peuvent lui permettre aussi de recueillir
des renseignements qui se révéleront très utiles à l’analyse de la situation lors de l’éla-
boration des plans de communication subséquents. Ingrédient essentiel d’un processus
de planification continu, la recherche demeure néanmoins souvent négligée.
Dans le présent chapitre, nous verrons les raisons qui devraient inciter les entreprises
à mesurer l’eficacité de leurs programmes de CMI et pourquoi plusieurs d’entre
elles s’y reusent. Nous examinerons comment, quand et où de telles mesures doivent
être réalisées. Nous nous concentrerons en particulier sur l’impact de la publicité, car
plus de temps et d’eforts ont été consacrés à la mise au point de mesures d’évalua-
tion en publicité que dans tout autre aspect du programme de communication. Nous
mentionnerons néanmoins quelques techniques servant à mesurer l’eficacité de ces
autres aspects.
Nous nous intéresserons uniquement aux démarches de recherche qui visent à mesu-
rer l’eficacité de la publicité et des autres outils de communication après campagne
ou, lorsque c’est possible, à évaluer les stratégies avant leur mise en œuvre. On doit
éviter de conondre ces méthodes d’analyse avec celles présentées dans les chapitres
précédents et qui servent pour leur part à la dénition même d’un programme de
CMI, même si ces deux types de recherche peuvent (et devraient) être utilisés
de concert. La recherche évaluative peut être menée à diverses étapes du processus,
y compris à l’étape de l’élaboration. Elle sert touteois avant tout à mesurer l’impact
réel ou escompté des diférentes stratégies. Nous nous attarderons d’abord aux rai-
sons qui justifient cette mesure de l’eficacité ; nous verrons aussi pourquoi certaines
entreprises n’y recourent pas.
Le coût
La raison sans doute la plus souvent citée pour renoncer à la recherche, en particulier
au sein des petites entreprises, demeure le coût. Une bonne recherche peut être coû-
teuse en temps et en argent. Pour beaucoup de gestionnaires du marketing, le temps
constitue un élément clé. C’est pourquoi ils doivent mettre en œuvre leur programme
dès que le lancement semble propice. Par ailleurs, nombreux sont ceux qui estiment
que les budgets consacrés à la recherche peuvent être utilisés à meilleur escient pour
l’amélioration de la production d’une publicité, pour l’achat de temps d’antenne ou
d’espace supplémentaire.
L’argument basé sur le temps a un certain mérite, au contraire de l’argument nancier.
Imaginez ce qui se produirait si une campagne de piètre qualité était lancée ou si le
programme de promotion des ventes laissait le public visé indiférent ! Non seulement
on dépenserait de l’argent sans obtenir les résultats souhaités, mais les eforts cause-
raient également plus de tort que de bien.
L’achat de temps d’antenne ou d’espace supplémentaire ne corrigerait pas un message
mal conçu ni ne remplacerait un marketing mix inapproprié. Prenons comme exemple le
lancement d’une nouvelle marque de bière dans un marché-test, dont les ventes seraient
bien en deçà des attentes. L’entreprise décide alors d’acheter tout le temps d’antenne
disponible s’adressant au public visé. Après deux mois, comme les ventes ne s’améliorent
pas, elle retire son produit du marché-test. Des analyses efectuées par la suite montrent
que le problème ne résidait pas dans la couverture médiatique, mais plutôt dans le
message, qui ne communiquait aucune raison d’acheter le produit. La recherche aurait
permis de cerner ce problème, peut-être même de sauver la marque et d’économiser des
millions de dollars. Quelle est la morale de cette histoire ? Dépenser l’argent destiné à la
recherche an d’augmenter la couverture médiatique constitue une mauvaise décision.
La recherche peut aussi porter sur divers éléments du concept, par exemple la
musique lorsqu’il s’agit d’une publicité télévisée, ou le titre d’une annonce dans le cas
d’une publicité imprimée. Dans l’ensemble, les annonceurs ont appel à une variété de
méthodes de recherche, essentiellement pour tester une stratégie de création qui les
ait hésiter ou qui requiert une confirmation.
Plusieurs outils du présent ouvrage ont appel à un message créati. De nombreuses
promotions des ventes se ondent sur un message visuel et un message de type publi-
citaire qui ont pour efet de renorcer le positionnement de la marque dans l’esprit du
public visé. De la même açon, l’entreprise privilégie une stratégie de création pour
attirer l’attention des médias et augmenter les chances de voir son message bénéficier
d’une couverture médiatique. Par conséquent, bien que cet ouvrage examine la création
dans un contexte de publicité, toutes ces décisions sont pertinentes au regard des autres
outils de communication. Ainsi, lorsque l’annonceur le juge nécessaire, le même type
de recherche est aussi applicable aux autres outils de communication.
Prétests
Méthodes en laboratoire
• Groupes émoins • tess d’annonces en salle • tess de lisibilié
de consommateurs de cinéma • tess de compréhension
• tess de reliure • tess d’esquisse et de réaction
• tess physiologiques • tess de concep
Post-tests
Méthodes sur le terrain
• tess de mémorisaion • Sysèmes à source unique • tess de reconnaissance
• tess d’associaion • tess de demandes • tess de suivi en coninu
de renseignements
490 PArtIE 6 • L’implanaion, le conôle e le suivi du pogamme de communicaion makeing inégée
Conçue pour ournir des données normatives, une étude de McCollum Speilman
Worldwide révèle que seulement 19 % des 4 637 publicités évaluées étaient excep-
tionnelles ou très bonnes, alors que près de 34 % d’entre elles ont été considérées
comme un échec. En revanche, lorsque les annonces étaient soumises à un prétest
avant diusion, le pourcentage des publicités jugées bonnes et exceptionnelles grim-
pait à 37 %, tandis que le taux d’échec chutait à 9 %7. Cela constitue sans doute un
argument avorable aux prétests.
Les maquettes, les scénarimages et les animations ont cependant pour désavantage de
ne pas communiquer de manière aussi eficace que le produit final. Il s’avère en eet
dificile de susciter des réactions aectives et des émotions chez les participants à l’aide
de ces outils. Les délais constituent un autre désavantage. Pour de nombreux gestion-
naires du marketing, être les premiers à accéder à un marché procure un avantage sur
la concurrence. Ils préèrent aire fi de l’étape de la recherche pour gagner du temps et
ainsi assurer leur position sur le marché.
Le post-test
Le post-test est très prisé des annonceurs et des agences de publicité. Le tableau 17.2
présente les résultats d’une étude sur les méthodes de recherche des agences de publi-
cité et des annonceurs. Un ort pourcentage d’entre eux évalue d’ailleurs la orme
définitive des annonces publicitaires et des campagnes télévisées. Le post-test permet
de déterminer si la campagne atteint les objectis escomptés et sert de point de départ
à l’analyse de la situation au moment d’élaborer le prochain plan de communication.
Par exemple, Desjardins Sécurité financière, compagnie d’assurance vie, a ait appel à
ce type de recherche pour orienter la stratégie publicitaire pour son produit Accirance,
Assurance accident de personnes. La compagnie a évalué l’efcacité de 27 versions
diérentes de sa brochure, une version étant adaptée à chaque groupe visé. Chacune
Où tester ?
En plus du moment de aire des tests, on doit déterminer l’endroit pour les aire. Ces
tests ont lieu en laboratoire ou sur le terrain.
Le test en laboratoire
Le test en laboratoire permet de rassembler des gens dans un environnement Test en laboratoire
contrôlé. L’exercice consiste à leur présenter des annonces publicitaires télévisées Test qui se déroule dans un
et imprimées. Les responsables interrogent ensuite les participants au sujet de ces environnement contrôlé et
annonces et évaluent leurs réactions à l’aide de diverses méthodes, dont la dilatation qui permet d’évaluer les
des pupilles, le suivi du regard ou le réflexe psychogalvanique. réactions à une publicité.
empêche souvent un suivi rapide. Le gain en réalisme se ait alors au détriment d’autres
acteurs importants. C’est au chercheur de trouver le meilleur équilibre possible.
Objectif Analyse les éacions des consommaeus à dives conceps publiciaies expimés sous
fome de mos, d’images e de symboles.
Méthode Plusieus conceps son pésenés à des consommaeus qui éponden aux
caacéisiques du public visé. Les éacions e les évaluaions de chacun son
ecueillies gâce à diveses méhodes : groupes de discussion, entrevues et sondages.
La aille de l’échanillon vaie selon le nombe de conceps pésenés e le consensus
qui se dégage des réponses.
Le coût de ces tests se situant de 3 000 $ à 5 000 $, la recherche à cette étape se révèle
de plus en plus populaire.
Le coût n’est cependant qu’un acteur parmi d’autres. Un test n’a de valeur que s’il
ournit des données précises et pertinentes. Le test d’une ébauche doit indiquer dans
quelle mesure le produit final permet d’obtenir les résultats escomptés. Certaines études
ont montré que ces tests sont fiables et qu’il existe une corrélation étroite entre leurs
résultats et ceux obtenus par la publicité dans sa orme dénitive9.
Nombre de tests réalisés à l’étape de l’ébauche sont efectués en laboratoire, bien
que certains tests sur le terrain soient aussi disponibles. Parmi les tests les plus
populaires, on trouve les tests de compréhension, les tests de réaction et les groupes
témoins de consommateurs. Encore une ois, Internet permet l’utilisation de tests
sur le terrain.
Objectif On demande au public visé (consommateurs) d’évaluer des publicités et de faire part de ses
réactions. Lorsque plusieurs publicités sont testées, les participants sont invités à les classer
par ordre de préférence.
Méthoe On demande aux répondants de regarder les publicités et de les évaluer selon l’ordre du
mérite ou la comparaison par paires. Dans le premier cas, les répondants regardent les
publicités et les classent une à une selon le mérite qu’ils leur accordent. Dans le second
cas, les participants sont invités à comparer les publicités par paires. Chaque publicité est
comparée avec les autres publicités du groupe, et la publicité gagnante est inscrite sur une
liste. La meilleure publicité est celle qui remporte le plus grand nombre de votes. Le groupe
témoin de consommateurs compte entre 50 et 100 participants.
ENCAdRÉ 17.2 des questions posées lors u test e groupe témoin e consommateurs
1. Parmi les publicités suivantes, laquelle attirerait le plus votre attention dans un magazine ?
2. Parmi les titres suivants, lequel vous inciterait le plus à examiner de plus près la publicité ?
3. Quelle publicité vous semble la plus convaincante quant à la qualité ou à la supériorité du produit ?
4. Quelle maquette vous inciterait le plus à acheter le produit ?
5. Quelle publicité préférez-vous ?
6. Quelle publicité vous semble la plus intéressante ?
Le support publicitaire factice. Pour renorcer le test de reliure, on ait paraître les
publicités dans des magazines actices créés par une agence de publicité ou une firme
spécialisée dans la recherche. Les magazines contiennent une variété d’articles suscep-
tibles d’intéresser le lecteur et des prototypes de publicité. On le distribue ensuite à
un échantillon aléatoire de résidences situées dans des zones géographiques prédétermi-
nées. On explique aux lecteurs que l’éditeur du magazine souhaite en évaluer le contenu
rédactionnel et qu’ils doivent le parcourir comme s’il s’agissait de leur revue habituelle.
On cherche par la suite à obtenir les réactions des interviewés sur le contenu rédaction-
nel et les publicités. Enfin, on évalue la mémorisation, la lisibilité et la capacité de la
publicité à susciter l’intérêt.
La méthode a pour avantage de ournir un environnement plus naturel que le test
de reliure. Le participant ait la lecture à son domicile ; c’est pourquoi le test permet de
recréer une situation de lecture près de la réalité, si bien que le lecteur peut lire et relire
le magazine comme le erait un lecteur normal.
Le magazine actice comporte touteois certains désavantages semblables à ceux du test
de reliure. L’efet du test reste toujours présent, et l’intérêt pour le produit peut ausser
les résultats. Par conséquent, bien qu’il ofre certains avantages en comparaison du test
de reliure, ce test ne constitue pas une mesure inaillible de l’impact d’une publicité.
Les méthodes servant aux tests d’annonces en salle de cinéma varient, mais chacune
permet de mesurer les changements de préérence en ce qui a trait à la marque. De
plus, nombre de firmes ofrant ces services utilisent maintenant des enregistrements
de messages publicitaires – sur vidéocassette ou DVD, ou encore dans Internet –
que le participant peut regarder à la maison plutôt que dans une salle de cinéma.
D’autres ont installer des salles de visionnement dans des centres commerciaux ou
des hôtels. Certaines firmes ne prennent cependant pas toutes les mesures énumérées
précédemment ; d’autres encore demandent aux consommateurs de tourner des cadrans
ou d’appuyer sur les touches d’un clavier numérique de manière à répondre de açon
continue. Le tableau 17.6 présente un exemple de cette méthodologie.
Les opposants aux tests d’annonces en salle de cinéma invoquent un certain nombre de
désavantages. L’environnement se révèle trop artificiel à leurs yeux. Un décor de labora-
toire constitue déjà une contrainte importante, et le ait de demander aux répondants
de tourner un cadran pendant le visionnement d’une publicité ou de placer sur eux
des électrodes pour enregistrer leurs réactions physiologiques, comme peut l’exiger une
firme, les éloigne davantage d’une séance de visionnement normale.
De plus, la mesure indiquant une préérence de marque peut sembler trop peu vrai-
semblable pour être crédible. Selon les critiques, les participants finissent par deviner le
stratagème et indiquent un changement de préérence uniquement parce qu’ils croient
que c’est ce qu’on attend d’eux. Enfin, il y a l’efet de groupe où la seule présence de
personnes réagissant de manière excessive peut influencer les participants qui ne mani-
estent aucune réaction.
Les déenseurs des tests d’annonces en salle de cinéma croient, au contraire, que la
méthode comporte plusieurs avantages, dont un meilleur contrôle. En outre, les normes
établies (la perormance moyenne du message publicitaire) permettent de déterminer la
perormance de l’annonce par rapport aux publicités de produits similaires déjà testés.
De l’avis des partisans de cette méthode, l’analyse des résultats des ventes confirme le
bien-ondé de la mesure de préérence de marque.
Malgré les lacunes des tests d’annonces en salle de cinéma, plusieurs grands abricants
de produits de consommation les ont utilisés pour évaluer leurs messages publicitaires.
Cette méthode a des limites, mais elle permet de distinguer les publicités eficaces de
celles qui le sont moins et de les comparer avec les autres annonces.
TABLEAU 17.6 La méthodologie de test en salle de cinéma ACT (Adverstising Control of Television)*
Objectif Déemine l’efficacié d’une publicié à l’essai en mesuan son degé de pesuasion.
Méthode Cee méhode en laboaoie fai appel à envion 400 épondans epésenan 4 villes. Les paicipans commencen pa
indique leu acha le plus écen afin de mesue la péféence de maque au dépa.
Chaque goupe de 25 pesonnes doi passe au aves les éapes suivanes :
1. visionne une émission de 30 minues conenan 7 messages publiciaies inséés à mi-chemin : 4 son mises à l’essai
e les 3 aues son des publiciés de conôle confomes aux nomes éablies ;
2. éponde à un es de mémoisaion des publiciés une fois le pemie visionnemen eminé ;
3. visionne une seconde émission de 30 minues conenan uniquemen les 4 publiciés mises à l’essai ;
4. éponde à un es de péféence de maque.
Résultat La mesue de pesuasion obenue indique le poucenage d’audieus qui on changé de péféence de maque, passan
de la maque la plus écemmen acheée à la maque pésenée dans la publicié à l’essai. Plus le poucenage es élevé,
plus la publicié à l’essai peme d’aeinde les ésulas escompés.
* Cee méhode a éé conçue pa le MSW Goup.
Chapitre 17 • La mesure de l’efficacité de la communication marketing intégrée 499
Le test en ondes. Plusieurs firmes réalisant des tests d’annonces en salle de cinéma
ofrent aussi la possibilité de tester des messages publicitaires pendant la difusion
d’émissions de télévision dans certains marchés privilégiés. En général, il s’agit de la
version dénitive d’une publicité, mais il est de plus en plus réquent de tester des ébau-
ches d’annonces. Cette méthode, appelée test en ondes, comporte souvent une analyse Test en ondes
reposant sur le système à source unique, dont nous parlerons plus loin dans ce chapitre. Test de messages
Les tests en ondes ofrent tous les avantages et les inconvénients des méthodes sur le publicitaires diffusés
pendant certaines émissions
terrain. Les mesures prises lors de ce type de test comportent des aspects négatis. L’une de télévision sur certains
des principales critiques de cette technique est liée à l’utilisation du test du lendemain, marchés privilégiés.
principale mesure des tests en ondes. Selon Lymand Ostlund, l’environnement naturel
des tests en ondes peut provoquer des erreurs de mesure importantes ; par exemple, Test du lendemain
le score de mémorisation varie selon la position de l’annonce difusée à l’intérieur Mesure utilisée par
d’une séquence de publicités, le type d’émission ou le nombre de messages publici- différentes maisons de
taires présentés12. Les agences qui efectuent ces tests estiment que leurs méthodes recherche en marketing
permettent d’éliminer ces obstacles ; toutes ont encore appel au test du lendemain pour tester des publicités
télévisées ; ce test indique
comme principale mesure d’eficacité. Si le test du lendemain est celui qui reflète le
le pourcentage de
mieux le degré d’attention et d’intérêt envers une publicité, il est peut-être téméraire téléspectateurs interrogés
de prétendre qu’il permet de prévoir l’impact d’une publicité sur les ventes. (Dans les qui se rappellent avoir vu
28 études examinées par Jack Haskins, seulement 2 indiquent un lien de cause à efet une publicité donnée.
entre les ventes et la mémorisation d’une publicité13.) Selon une recherche de Joel Dubow,
le test du lendemain constitue une mesure nécessaire mais insufisante. La recherche de
Jones et Blair se révèle encore plus catégorique : « Il est imprudent de voir dans le test du
lendemain une évaluation précise de l’impact d’une publicité sur les ventes14. »
Quant aux avantages, la plupart des firmes ofrant ce service sont en mesure de démon-
trer la validité et la fiabilité des prétests en ondes. Certaines prétendent même obtenir,
9 ois sur 10, des résultats de prétests et de post-tests identiques sur le plan de la
mémorisation, ce qui prouve leur fiabilité et indique l’efet probable d’une publicité
lors de sa difusion dans les médias de masse.
En résumé, les prétests en ondes de publicités, dans leur version dénitive ou en
cours d’élaboration, ofrent certains avantages distincts en comparaison des méthodes
en laboratoire et peuvent indiquer si la publicité connaîtra du succès. Ces mesures
s’avèrent-elles aussi fiables que le prétendent les ournisseurs de telles données ? Cela
reste à voir.
Les mesures physiologiques. Une méthode moins utilisée pour prétester des
publicités achevées consiste à mesurer les réactions physiologiques en laboratoire.
Ces mesures indiquent les réactions involontaires provoquées par la publicité chez
le destinataire, éliminant ainsi, en théorie, le biais associé aux mesures volontaires
examinées jusqu’à présent. (Les réactions involontaires sont celles sur lesquelles
nous n’avons aucun contrôle, comme le rythme cardiaque et les réflexes.) Parmi
les mesures physiologiques utilisées à la ois pour les publicités imprimées et les
publicités radiodifusées et télédifusées, on compte la dilatation de la pupille, le
réflexe psychogalvanique, le mouvement oculaire et l’activité cérébrale.
• La dilatation de la pupille. Certains annonceurs ont ait appel à la pupillométrie Pupillométrie
pour évaluer des produits et des emballages, ainsi que pour tester des publicités. Mesure de la dilatation
La dilatation de la pupille suggère un intérêt prononcé (ou une préérence) et de la contraction des
envers une publicité, ou indique un éveil de l’intérêt ou un efet d’attraction. pupilles en réaction à
D’autres tentatives visant à déterminer les réactions afectives (les préérences et un stimulus.
les aversions) suscitées par une publicité ont cependant connu moins de succès.
500 PArtIE 6 • L’implanaion, le conôle e le suivi du pogamme de communicaion makeing inégée
Objectif Suive les mouvemens de l’œil pou déemine ce que le suje li ou voi dans une
publicité imprimée et établir où son attention se concentre lorsqu’il regarde une publicité
télévisée ou un panneau publicitaire.
Résultat Éabli un lien ene ce que le leceu voi, mémoise e compend. Examine la séquence
dans laquelle les publicités imprimées, les panneaux publicitaires, les annonces
publiciaies e ou aue documen éci son egadés. Cee façon de faie se aussi à
l’évaluation des emballages.
Chapie 17 • La mesue de l’efficacié de la communicaion makeing inégée 501
– L’activité alpha indique le degré d’activité cérébrale. Un individu immobile, au Activité alpha
repos ou endormi est dans un état alpha. En théorie, une personne dans l’état Mesue du degé d’acivié
alpha éprouve plus de mal à traiter de l’information (il existe une corrélation cérébrale.
négative entre la mémorisation et les niveaux alpha) ; l’état alpha doit cesser
pour que la personne puisse recouvrer son degré d’attention et sa capacité de
traiter l’information. En mesurant le niveau alpha d’un sujet qui regarde une
publicité, les chercheurs peuvent évaluer le degré d’attention et de traitement
de l’information susceptible de se produire.
– La latéralisation hémisphérique fait la distinction entre l’activité alpha du Latéralisation
côté droit du cerveau et celle du côté gauche. L’hémisphère droit réagirait hémisphérique
davantage aux stimuli émotionnels ; l’hémisphère gauche réagirait à la logique. Concep selon lequel le
Le côté droit actionne le mécanisme de la reconnaissance, le gauche, celui de la ceveau possède deux
mémorisation17. Si ces hypothèses étaient fondées, les annonceurs pourraient hémisphèes (ou moiiés)
distincts et responsables
concevoir des publicités qui augmenteraient les capacités d’apprentissage et de
d’un ype pécis de
mémorisation à l’aide de stimuli destinés à chaque hémisphère. fonctions. Le côté droit du
Certains chercheurs estiment toutefois que le cerveau ne fonctionne pas selon un schéma cerveau traite les stimuli
visuels, le gauche, les
latéral et qu’une publicité ne peut être conçue pour s’adresser à un hémisphère particulier. stimuli verbaux.
Si la recherche sur les EEG a attiré l’attention des chercheurs, l’intérêt suscité chez les
praticiens s’est révélé bien moindre. Au cours des prochaines années, de nouvelles avan-
cées sont toutefois à prévoir dans le domaine des mesures physiologiques, si l’on en juge
par l’intérêt suscité par les neurosciences auprès des responsables du marketing.
PErSPECtIVE
17.1 Scue l’inconscien des consommaeus
tene-quae uilisaeus de neoyans de salle de bains on
éé inviés dans un laboaoie de echeche améicain afin
de visionne la publicié « Visieu de pison » de la maque
Vim de la compagnie Unileve. La publicié mone une jeune
fille qui visie sa mèe affolée, qui semble êe deièe une
viine de pison, mais qui se évèle êe pluô en ain de
bosse une douche casseuse. Les checheus voulaien bien
connaîe les éacions susciées pa le message aupès des
consommateurs américains, où le message n’a jamais été
diffusé et où la marque n’est pas distribuée. Les participants
on foemen éagi à la séquence « les mains su la vie »,
paiculièemen duan l’échange damaique « Je ’aime
maman ! » e « Je ’aime aussi, bébé ! » Pa cone, les scènes
présentant les caractéristiques du produit ont suscité des
réactions beaucoup moins intenses.
Commen les checheus on-ils mesué les éacions
émoionnelles susciées pa le message ? Chaque paicipan
à l’éude a éé quesionné su ses senimens pa appo au
message, pendant que six électrodes étaient positionnées
su sa êe. Il s’agi de la pemièe enaive de la fime de
echeche biannique Millwad Bown pou mesue l’acivié
cérébrale afin de comprendre comment les consommateurs
éagissen aux maques e aux messages publiciaies. En
collaboaion avec Bainwave Science, une enepise de
neuoscience basée à Seale, Millwad Bown a uilisé la
echnique de l’élecoencéphalogaphie (EEG) e a compaé
les résultats aux réponses recueillies verbalement.
502 PArtIE 6 • L’implanaion, le conôle e le suivi du pogamme de communicaion makeing inégée
PErSPECtIVE
17.1 (Suie)
« L’objecif es de voi si nous pouvions ouve quelque chose réalise actuellement une importante étude sur ces nouvelles
de nouveau, quelque chose de significaif », souligne Gaham appoches. Selon les pemies ésulas obenus, il es
Page, dieceu mondial de l’innovaion chez Millwad Bown. beaucoup op ô pou se pononce. La echeche dans ce
Les deux séries de résultats se sont avérées étroitement domaine doi sumone de nombeux défis. Menionnons
liées : les éléments du message qui ont suscité des émotions noammen qu’il es ès difficile d’isole les élémens
négatives selon les réponses recueillies verbalement responsables des réactions émotionnelles dans le cas de
coesponden aux scènes qui on généé le plus d’acivié stimuli complexes comme des messages publicitaires où
cérébrale. Page décrit la mesure comme étant « le rêve de les images changen apidemen, que le emps de éacion
ous les checheus » : une mesue objecive des pensées n’est pas le même pour toutes les images, que les réactions
des consommaeus sans les biais associés aux méhodes à une image peuven êe le ésula d’une anicipaion
adiionnelles. Malgé son enhousiasme pou cee nouvelle des pochaines images pluô que la éacion à l’image
appoche, il n’es pas encoe pê à eplace les echniques qui du momen e que les éacions obsevées dans une zone
ont fait leur preuve par des électrodes. paiculièe du ceveau ne peuven pas oujous êe
La neuoscience commence à suscie beaucoup d’inéê inepéées comme l’expession d’une émoion paiculièe.
dans le milieu du makeing. Selon la fime Deloie, le Comme nous pouvons le consae, il y a encoe beaucoup
neuromarketing figure parmi l’une des dix principales de chemin à faie avan de bien compende l’appo
endances dans le domaine des médias en 2012. Les des neuosciences à la compéhension des éacions du
aueus du appo admeen ouefois que la echeche consommaeu. En aendan, il faudai peu êe mieux faie
dans ce domaine es encoe ès embyonnaie, mais appel au sevice du doceu Cal Lighman de la éléséie Lie to
semble pomeeuse. Ce avis es paagé pa l’Adveising Me pou connaîe les éacions émoionnelles inconscienes
reseach Foundaion (ArF), un oganisme améicain qui des consommateurs !
souien la echeche dans le domaine de la publicié e qui
Sources : Adveising reseach Foundaion. (22 mas 2011). the Adveising reseach Foundaion Develops Sandads Fo NeuoMakeing reseach,
[En ligne], hp://m.heaf.og/news ?newsid=109 (Page consulée le 27 novembe 2012) ; Deloie. (2012). technology, Media & telecommunicaions
Pedicions 2012, [En ligne], www.deloie.com/mpedicions2012 (Page consulée le 30 novembe 2012) ; Hais, rebecca. (5 juin 2006). « Bain Waves »,
Makeing, p. 15, 17.
Méthoes inirectes
Méthoes irectes
successives du même média ; 2) le test de tirage partagé ; 3) le placement de la même Test e tirage partagé
publicité dans diférents médias. Publication de plusieurs
Chaque méthode permet de recueillir des données sur diférents aspects de la stratégie. versions d’une même
publicité dans différents
La première mesure les efets cumulatis de la campagne ; la seconde évalue des élé- exemplaires du même
ments précis de la publicité ou de ses variantes. La dernière méthode mesure l’eficacité journal ou du même
du média plutôt que celle de la publicité elle-même. magazine.
Bien que les tests de demandes de renseignements permettent d’obtenir des éléments
d’inormation utiles, leurs aiblesses en limitent l’eficacité. Les demandes de rensei-
gnements, par exemple, ne constituent pas toujours une indication exacte du caractère
accrocheur ou inormati de la publicité. Le lecteur peut être attiré par une publicité,
la lire et même la conserver sans pour autant être porté à demander des renseigne-
ments. Les contraintes de temps, l’absence de besoin pour un produit ou un service
au moment de la parution de la publicité ainsi que d’autres acteurs peuvent limiter
le nombre de demandes de renseignements. Par conséquent, recevoir un nombre limité
de demandes de renseignements ne signifie pas que la publicité s’est avérée ineficace ;
elle peut malgré tout avoir attiré l’attention, provoqué un changement d’attitude ou une
prise de conscience ou avorisé la mémorisation de ses éléments clés. À l’inverse,
une personne ayant un besoin particulier à combler peut réagir à n’importe quelle
publicité qui correspond à son besoin, peu importe les qualités intrinsèques de celle-ci.
Les tests de renseignements ont comme principaux avantages d’être peu coûteux et de
ournir une rétroaction quant à l’eficacité générale d’une publicité ou du matériel utilisé.
504 PArtIE 6 • L’implanaion, le conôle e le suivi du pogamme de communicaion makeing inégée
Touteois, ils sont en général peu eficaces lorsqu’il s’agit de comparer diférentes versions
d’une même publicité ou encore certains aspects précis d’un message publicitaire.
Le test de reconnaissance. La méthode peut-être la plus utilisée pour évaluer a poste-
Test de reconnaissance riori des publicités imprimées est le test de reconnaissance, méthode étroitement associée
Test permettant à Roper Starch Worldwide, maintenant RoperASW. Le Starch Readership Report permet à
à l’annonceu d’évalue l’annonceur d’évaluer l’impact d’une publicité publiée dans un seul numéro de magazine,
l’impact d’une publicité par rapport à une certaine période ou à diférents magazines (voir le tableau 17.8).
publiée dans un seul
numéo de magazine. Starch allègue que sa méthode : 1) ofre un contrôle qui permet d’évaluer le pou-
voir d’attraction des divers aspects d’une publicité ; 2) propose des normes qui ofrent
la possibilité d’établir des comparaisons sur le plan de l’eficacité avec les publicités
concurrentes ; 3) permet de tester diférentes versions d’une même publicité ; 4) ofre
des grilles d’évaluation qui constituent une indication utile du degré d’adhésion des
consommateurs à la publicité ou à la campagne. (En théorie, une publicité ne com-
munique un message que dans la mesure où le lecteur la lit et y adhère. Le degré de
lecture et d’adhésion est une indication directe de l’eficacité.)
Parmi ces éléments, la capacité d’évaluer certains aspects précis d’une publicité est peut-
être le plus valable. Nombre de chercheurs se sont montrés critiques envers les autres
éléments du test de reconnaissance de Starch – et envers tous les autres tests de reconnais-
sance. Selon eux, ces méthodes comportent trois problèmes, soit des allégations ausses, la
partialité des intervieweurs et le manque de fiabilité des scores de reconnaissance.
• Les fausses allégations. Les études montrent qu’au cours d’un test de
reconnaissance, le répondant peut prétendre avoir vu une publicité, bien que ce
soit aux. Diverses raisons expliquent ces ausses allégations : le répondant peut
avoir vu une publicité semblable ailleurs, s’attendre à voir ce genre d’annonce dans
le média utilisé ou désirer plaire à l’intervieweur. Son intérêt pour la catégorie de
produits peut aussi lui donner l’impression d’avoir déjà vu la publicité. Qu’elles
soient délibérées ou non, ces allégations allacieuses causent une surévaluation
de l’eficacité. À l’inverse, la atigue du répondant, par exemple, peut mener à une
sous-évaluation. Le répondant afirme alors ne pas avoir vu la publicité qu’il a
pourtant regardée.
• La partialité de l’intervieweur. La présence d’un intervieweur au cours d’une
recherche peut entraîner un biais. Le répondant peut alors chercher à
Méthode Des échanillons son pélevés dans 20 à 30 zones ubaines qui eflèen la disibuion
géogaphique du magazine. Des inevieweus évaluen les leceus selon le ype eche-
ché e déeminen l’exposiion e le lecoa. Les échanillons compen un minimum de
200 hommes e femmes e, au besoin, des publics paiculies. Les paicipans son inviés
à pacoui les magazines, à examine les publiciés e à éponde à des quesions pécises.
TABLEAU 17.9 Le Magazine Impact Research Service (MIRS) de Gallup & Robinson
Objectif Déterminer la mémorisation de la publicité (et des publicités du client) publiée dans les
magazines pour évaluer son efficacité.
Méthode Le participant doit lire le magazine à la maison la journée qu’il le reçoit. Une entrevue
téléphonique est réalisée le lendemain. L’entretien permet d’évaluer la mémorisation
des publicités et des principaux points présentés dans les textes descriptifs et d’obtenir
les impressions du participant quant aux annonces publicitaires. L’échantillon compte
150 personnes.
Dans un environnement de type cinéma, on annonce une série de tirages, et les specta-
teurs indiquent les marques qu’ils choisiront s’ils gagnent. Dans un environnement de
type terrain, on prend note de la préérence de marque au moment de la livraison de la
vidéocassette ou du DVD, puis on repose la question le lendemain. Certains services
ofrent des mesures de persuasion supplémentaires, y compris l’intention d’achat et la
réquence des achats.
En plus de mesurer la mémorisation et la persuasion, les firmes qui réalisent des tests
d’eficacité publicitaire ofrent aussi des mesures de diagnostic. Ces mesures permettent
de recueillir les évaluations des téléspectateurs. Elles visent aussi à déterminer si l’idée
créatrice est comprise et si la proposition est bien communiquée. On examine aussi
les réactions rationnelles et émotives que suscitent les publicités. Alors que chaque
mesure décrite ournit des données précises sur l’eficacité d’une publicité, beaucoup
d’annonceurs reusent de se limiter à un seul type de données. Par conséquent, certaines
entreprises adoptent des approches plus exhaustives qui comprennent à la ois des
mesures de mémorisation, de persuasion et de diagnostic. Le tableau 17.10 présente
le test Next*TV mis au point par Ipsos-ASI.
Le test de marché. De nombreuses entreprises mènent des tests conçus pour mesu-
rer l’impact de la publicité auprès de certains marchés privilégiés avant de lancer leurs
campagnes nationales. Les marchés retenus sont représentatis du marché visé. Une
entreprise peut tester ses publicités à Winnipeg et à Sherbrooke, par exemple, si les
profils démographiques et socioéconomiques de ces villes correspondent au marché
privilégié du produit. On peut tester divers acteurs: réactions aux messages publicitaires
(par exemple, à diférents textes descriptis), impact du budget alloué ou ofres spéciales.
Les versions dénitives des publicités sont difusées dans les médias où les annonces de
ce type apparaissent habituellement, et leur eficacité est mesurée après la difusion.
Le test de marché de messages publicitaires a pour avantage d’être réaliste. Les publi-
cités sont difusées dans leur environnement naturel, et l’interérence est minimale.
Bien conçus, ces tests ofrent un contrôle élevé. Les sociétés Seagram et Time Inc., par
exemple, ont réalisé un test de marché de trois ans. Le test avait pour but de mesurer
les efets de la réquence d’une publicité sur les habitudes d’achat des consommateurs.
Cette étude montre qu’il était possible de recueillir une grande quantité d’inorma-
tion à partir d’une recherche menée sur le terrain, tout en incluant certaines mesures
Objectif Aider les annonceurs à évaluer l’efficacité de leur publicité à l’aide de différentes
mesures servant à déterminer :
1. l’impact potentiel du message publicitaire sur les ventes ;
2. la contribution du message publicitaire sur le capital de marque ;
3. la conformité du message avec les stratégies et les objectifs publicitaires déjà établis ;
4. l’optimisation de son efficacité.
Méthode Recruter des consommateurs pour évaluer une émission télévisée dans laquelle sont
insérées des publicités, comme s’il s’agissait d’une émission habituelle. Les consom-
mateurs regardent l’émission sur une vidéocassette ou un DVD à la maison, afin de
recréer des conditions normales d’écoute. Il est aussi possible d’insérer des publicités
dans les émissions locales que diffusent les câblodistributeurs.
Résultat Le score prouvé (test du lendemain) ; le score de persuasion, y compris les change-
ments de préférence de marque, les intentions d’achat et la fréquence d’achat, la
différenciation du capital de marque, la pertinence et la communicabilité ; des mesures
des réactions des téléspectateurs permettant de poser un diagnostic sur ce qu’ils ont
retenu de la publicité et sur les éléments créatifs qui ont contribué à cette rétention
ou qui étaient des sources de distraction.
508 PArtIE 6 • L’implanaion, le conôle e le suivi du pogamme de communicaion makeing inégée
données à source unique a reiné son implantation, cette méthode de suivi en continu
de l’eficacité d’une publicité a été largement adoptée pendant les années 1990.
Le test e suivi es publicités imprimées, raioiffusées et téléiffusées. La prise
de mesures à intervalles réguliers pour suivre les efets d’une campagne publicitaire est
une des méthodes les plus utiles et les plus souples pour réaliser des post-tests. On ait
appel aux suivis publicitaires pour évaluer les efets de la publicité sur la notoriété, la Suivi publicitaire
mémorisation, l’intérêt et les attitudes envers la publicité et les intentions d’achat. (Le technique permean
suivi s’applique aux publicités imprimées, de même qu’aux publicités radiodifusées ou d’évaluer à inervalles
télédifusées, mais il est plus réquent dans le second cas.) Les entrevues, les sondages réguliers les effets de la
téléphoniques, les tests dans un lieu public et même les sondages par la poste sont tous publicité sur la notoriété,
des moyens auxquels on a recours. En général, la taille des échantillons se situe entre la mémorisation, l’intérêt
et les attitudes envers
250 et 500 cas par trimestre ou par semestre. Le suivi publicitaire constitue sans doute la publicité ainsi que les
la source d’inormation la plus précieuse pour le gestionnaire du marketing qui cherche inenions d’acha.
à évaluer ses programmes établis et à planifier ses activités.
Le principal avantage du suivi publicitaire est qu’il peut être conçu en onction de
chaque campagne ou de chaque situation. Un ensemble uniorme de questions permet
d’évaluer les efets de la campagne sur une période donnée. Il est aussi possible de déter-
miner les efets des médias, mais avec moins d’eficacité. On ait aussi appel à des suivis
publicitaires pour évaluer l’impact diférentiel des budgets de diférentes tailles, les efets
de la publicité sporadique, l’image d’une marque ou d’une entreprise, et la mémorisa-
tion de certains éléments d’un texte publicitaire. Enfin, comme l’illustre l’encadré 17.4,
le suivi publicitaire bien conçu ofre un degré élevé de fiabilité et de validité27.
En résumé, chaque test examiné dans ce chapitre possède ses orces et ses aiblesses.
Par conséquent, peut-on tester une publicité avec eficacité ? Que aire pour obtenir un
test fiable et valide ? La prochaine section propose quelques réponses.
PErSPECtIVE
17.2 L’indusie de la echeche en pleine muaion
Le denie appo du CEFrIO nous appenai que le Québec beaucoup plus accessible et peut répondre plus rapidement
compai 79,8 % d’inenaues égulies en 2012, c’es-à-die au besoin d’information des responsables de la prise décision.
d’adules ayan uilisé Inene au moins une fois au cous Plusieurs d’entre elles se dotent d’ailleurs de leur propre
des sep jous pécédan la mesue. Cee foe pénéaion panel de echeche.
d’Inene, égalemen obsevée ailleus dans le monde, en fai un En ce qui concene les fimes de echeche, les conséquences des
outil idéal pour sonder les consommateurs. D’ailleurs, cela est en nouvelles echnologies se fon déjà seni. La aille devien de
ain de boulevese oue l’indusie de la echeche makeing. moins en moins importante. Traditionnellement, il était difficile
Pou bien compende l’éendue des changemens qui pour une petite firme de se tailler une place dans l’industrie
s’opèen, penons l’exemple écen d’un déaillan améicain de la echeche, ca cela nécessiai des essouces e une
qui a décidé de tester une campagne publicitaire télévisée infrastructure importante, par exemple la mise en place d’un
avan de la diffuse su les ondes. Celui-ci a uilisé son centre d’appel. Le développement des sondages en ligne ouvre la
pope panel Inene composé de 30 000 consommaeus. Il voie aux peies enepises spécialisées en echeche makeing.
a minuieusemen sélecionné 1 000 pesonnes à l’inéieu Enfin, quan aux épondans, les conséquences son
du panel et a conduit un sondage en ligne pour évaluer également importantes. D’abord, l’industrie a beaucoup
plusieurs versions de sa campagne télévisée. L’étude a été misé sur la bonne volonté des participants pour répondre
compléée en 48 heues e a coûé 3 000 $, pesque la même à ses enquêes. O, au cous des années, l’engagemen des
somme que pour un groupe de discussion conventionnel répondants s’est beaucoup effrité : il n’est pas rare d’observer
composé de 12 pesonnes. Il n’y a pas si longemps, la seule des taux de réponse d’aussi peu que 20 % dans les enquêtes
façon de ejoinde un échanillon aussi gand pou ese des éléphoniques ou posales. O, Inene s’avèe un ouil
campagnes publiciaies consisai à mene des enevues beaucoup plus convivial. Le répondant peut décider du temps
dans les cenes commeciaux ou à envoye pa la pose e de l’endoi où il souhaie éponde à un sondage, e ne
différentes versions de vidéos. Dans les deux cas, une étude plus se faie déange duan l’heue des epas. Ensuie,
de cee ampleu auai coûé ene 50 000 $ e 100 000 $ e une partie des économies réalisées par l’élimination des
aurait duré plusieurs semaines. centres d’appels peuvent être utilisées pour récompenser
La echnologie es en ain de change le ôle e les elaions les paicipans à une éude. Enfin, Inene offe la possible
ene les ois paenaies impliqués dans la echeche de rendre l’expérience des participants aux sondages plus
makeing : les enepises, les fimes de echeche e les inéessane, en ayan pa exemple ecous à de l’animaion,
épondans. Du côé des enepises, la echeche devien à des simulaions d’acha ou à des jeux.
Sources : Angus reid. (25 sepembe 2006). « Make reseach Libeaed », Makeing Magazine, p. 19-20 ; CEFrIO. (aoû 2012). « L’uilisaion d’Inene
au Québec en aoû 2012: un aux qui emone ! », [En ligne], hp://blogue.cefio.qc.ca/2012/08/luilisaion-dinene-au-quebec-en-aou-2012-un-aux-
qui-emone/ (Page consulée le 10 décembe 2012).
1. Offi des mesues ayan un lien clai e diec avec les objecifs de la publicié.
2. Pécise au péalable l’uilisaion des ésulas de chaque es.
3. Faie appel à plusieus mesues – une seule mesue ne suffi pas pou évalue l’efficacié d’une publicié.
4. Sélecionne des mesues fondées su le modèle de éponses des écepeus à la communicaion :
écepion d’un simulus, compéhension du simulus e éacion au simulus.
5. Pévoi que le simulus publiciaie puisse êe épéé à plusieus epises.
6. reconnaîe que plus le poje publiciaie es pès du podui final, plus les ésulas de son
évaluaion son peinens, e exige qu’au minimum chaque exécuion esée pésene le même
degré de finition.
7. Pévoi des conôles pou évie les biais liés au conexe de diffusion.
8. teni compe des faceus fondamenaux au momen de défini l’échanillon.
9. Démone la fiabilié e la validié.
diérence entre le succès ou l’échec d’une campagne ou d’un produit. On devrait les
combiner à des post-tests, car ceux-ci n’ont pas les limites des prétests, ont appel à
des échantillons beaucoup plus importants et se déroulent dans des environnements
plus naturels. Le recours aux post-tests peut s’avérer nécessaire pour déterminer
l’eficacité réelle de la publicité ou de la campagne publicitaire.
• Utiliser des mesures multiples. Un grand nombre de tentatives visant à mesurer
l’eficacité d’une publicité se concentrent sur une seule variable dépendante
principale, par exemple les ventes, la mémorisation ou la reconnaissance. Nous
l’avons mentionné dans ce chapitre, la publicité peut avoir divers eets sur le
consommateur ; certains sont mesurés à l’aide de méthodes traditionnelles,
d’autres exigent une approche plus novatrice – pensons, par exemple, aux
réactions physiologiques. Pour bien évaluer l’eficacité d’une publicité, plusieurs
mesures peuvent être requises.
• Comprendre et mener une recherche bien conçue. Il est primordial de
comprendre la méthodologie utilisée. Qu’est-ce qu’une recherche bien conçue ? Est-
elle valide et fiable ? Mesure-t-elle les éléments désirés ? Il n’existe aucun raccourci
pour ce critère, et on ne peut l’éviter si l’on désire mesurer les eets réels de la publicité.
Facteurs de communication
Attention et Communication
impression et compréhension Persuasion Achat
• Coupons insérés
dans un encart volant
• Coupons présents
sur les rayons
Promotions • Promotions figurant
des ventes sur l’emballage
• Formats bonis
• Politique de bas
prix quotidiens
Degré d’atteinte : fort ; modéré ; faible .
La publicité institutionnelle
On peut mesurer l’eficacité de la publicité institutionnelle à l’aide des méthodes
servant à la publicité d’un produit. Voici les méthodes les plus populaires:
• Les groupes de discussion. On a ait appel à des groupes de discussion pour
déterminer les attentes des actionnaires envers les publicités et pour cerner leurs
réactions aux messages publicitaires mis au point.
• Les enquêtes d’attitudes. On mesure souvent l’eficacité de la publicité institution-
nelle à l’aide d’enquêtes d’attitudes pour comprendre les réactions du public et des
investisseurs aux publicités.
La commandite
La croissance des dépenses en commandite a avorisé la création d’outils d’évaluation
en la matière. Pour l’essentiel, ces mesures d’eficacité se divisent en deux catégories :
les méthodes ondées sur la couverture médiatique et les études de suivi33.
• Les méthodes de couverture médiatique. On peut classer les méthodes ondées
sur la couverture médiatique comme suit : les méthodes qui quantifient et qui
indiquent la nature de la couverture médiatique de l’événement commandité et
les méthodes d’estimation des audiences directes et indirectes. Les entreprises
y ont couramment appel, mais les chercheurs universitaires les ont sévèrement
critiquées. Selon Pham, la couverture médiatique ne constitue pas un objecti
de la commandite. En outre, on ne devrait pas y recourir pour en mesurer
l’eficacité, car ces mesures ne ournissent aucune indication des perceptions, des
changements d’attitude ou de comportement34.
• Les études de suivi. Les études de suivi ont appel à des sondages pour évaluer
la notoriété, la amiliarité et les préérences découlant de la commandite.
Plusieurs études empiriques ont permis de mesurer la mémorisation des messages
publicitaires du commanditaire, ainsi que la notoriété de ce dernier. Elles ont
aussi permis d’analyser les attitudes envers le commanditaire et ses produits, ainsi
que l’impact sur l’image, dont l’image de marque et l’image d’entreprise.
516 PArtIE 6 • L’implanaion, le conôle e le suivi du pogamme de communicaion makeing inégée
FIGURE 17.2 La règle ’efficacité e Ketchum : une approche stratégique servant à mesurer les résultats
es relations publiques
Chez Kechum, nous avons la feme convicion qu’il es possible de mesue l’efficacié des elaions publiques. Nous sommes
aussi pesuadés que la mesue des ésulas obenus peu s’effecue en emps oppoun e à moinde coû.
Une appoche saégique d’évaluaion des elaions publiques compoe un pocessus en deux éapes :
1. éabli au péalable des objecifs de elaions publiques pécis e claiemen définis ;
2. indiquer avec précision les niveaux de mesure cruciaux pour l’organisation afin que celle-ci puisse déterminer l’atteinte des
objectifs de relations publiques précis.
Le modèle compe ois mesues d’efficacié des elaions publiques :
• 1er niveau Le pemie niveau peme de mesue les rEtOMBÉES des elaions publiques, c’es-à-die l’ampleu de la couveue
médiatique dont a bénéficié l’organisation, le nombre total de placements médias et d’impressions ou la probabilité d’avoir
join les publics visés. Les ouils de echeche souven uilisés ici compennen les analyses de conenu, les suivis publiciaies,
les analyses secondaies, les analyses pa segmenaion e les sondages d’opinion.
• 2e niveau Le niveau inemédiaie peme de mesue les EFFEtS PrODUItS pa les ésulas. Les effes poduis pemeen
de déemine si les publics visés on eçu les messages, si ces messages on eenu leu aenion, s’ils les on compis e s’ils
les on mémoisés sous une fome ou sous une aue. Les ouils de echeche souven uilisés ici compennen les goupes de
discussion, les enevues en pofondeu, les sondages éléphoniques, les sondages pa la pose, les sondages en face à face
et dans des endroits publics ainsi que les tests de mémorisation.
• 3e niveau Le niveau avancé peme de mesue les rÉSULtAtS des elaions publiques. Ce niveau évalue l’opinion, l’aiude
ou le changemen de compoemen afin de déemine s’il y a eu un changemen d’idée ou de compoemen en egad
des poduis ou des sevices de l’oganisaion, ou de l’oganisaion elle-même. Les ouils de echeche souven uilisés ici
compennen des éudes avan-apès, des éudes expéimenales e quasi expéimenales, des éudes ehnogaphiques, des
audis de communicaion e des analyses de données mulivaiées.
• On peu inscie pa ode hiéachique su une ègle les difféens niveaux sevan à mesue l’impac des elaions publiques.
Voici une epésenaion gaphique de la ègle d’efficacié de Kechum, qui pésene de gauche à doie les niveaux de
mesure des relations publiques.
ENCAdRÉ 17.6 Les huit étapes servant à mesurer la commanite ’un événement
Résumé
La mesure des effets de la communication marketing est un echeches. De nombeuses enepises on aussi mis au poin
enjeu impoan pou les enepises. Même si le manque de leus popes méhodes de es. Les echeches eposan su un
temps est d’argent est souvent invoqué pour ne pas effectuer sysème à souce unique comme BehavioScan pemeen de
de ess publiciaies, les avanages de ecoui à ceux-ci son mesue les effes de la publicié. Ces sysèmes offen un fo
nombeux. Ils pemeen en effe de péveni des eeus coû- potentiel pour améliorer l’efficacité des mesures de publicité, et
euses, d’évalue des saégies de echange ou d’amélioe il est possible d’établir une corrélation entre les réactions que
l’efficacié de la publicié. Les ess visan à mesue l’efficacié suscien les annonces e les habiudes d’acha.
d’une campagne publiciaie peuven avoi lieu avan ou apès
En conclusion, il impoe de noe que difféenes mesues de
sa mise en œuvre. La nature de ces tests est variée : ils peuvent
l’efficacié peuven poduie difféens ésulas. Selon le ci-
poe su les décisions elaives à l’efficacié de l’appoche
èe eenu, une mesue peu indique qu’une publicié s’avèe
céaive, du choix des médias ou de la épaiion budgéaie.
efficace, tandis qu’une autre pourrait indiquer le contraire.
Leur élaboration doit suivre des principes de base énoncés
L’établissement d’objectifs clairs et l’utilisation de multiples
dans le PACt.
mesues s’avèen donc esseniels pou déemine les effes
Des fimes elles qu’Ipsos-ASI, MSW, Abion, A.C. Nielsen, véiables d’un pogamme de CMI.
e Lege Makeing enepennen un ès gand nombe de
Mots clés
Questions de discussion
1. Pourquoi certaines entreprises refusent-elles de mesurer 6. Dites pourquoi les concepteurs-rédacteurs et les respon-
l’efficacité de leurs programmes de communication ? Cette sables de la recherche diffèrent d’opinion quant aux aspects
stratégie est-elle avisée ? Justifiez votre réponse. créatifs d’une campagne publicitaire.
2. En quoi un prétest et un post-test sont-ils différents ? Donnez 7. Des sommes importantes sont consacrées à la comman-
des exemples pour chacun. dite. Pourquoi les organisations ont-elles augmenté leurs
dépenses dans ce domaine ? Comment mesurent-elles leur
3. En quoi un test en laboratoire et un test sur le terrain sont-ils
efficacité ?
différents ? À quel moment doit-on employer l’un et l’autre ?
8. Ce que recherchent les annonceurs au minimum, c’est de
4. Donnez des exemples de tests d’évaluation pour différentes
provoquer un certain comportement, par exemple l’achat
ébauches. Pourquoi une entreprise ressentirait-elle le besoin
d’un produit. Pourquoi est-il difficile d’utiliser les ventes pour
d’effectuer des tests à cette étape du processus ? À quel
mesurer l’efficacité d’une publicité ?
moment limiterait-elle les tests à la version achevée ?
9. Décrivez quelques méthodes qui permettent de tester les
5. On a modifié la façon dont les tests d’annonces en salle de
autres éléments du mix communicationnel.
cinéma sont menés ainsi que la méthode de test. Décrivez
certains de ces changements.
18
La réglementation et les
enjeux déontologiques,
sociaux et économiques de
la communication marketing
Objectifs d’apprentissage
Mise en situation
McDonald’s® : portes ouvertes aux questions !
La plateorme canadienne en ligne « www.vosquestions.mcdonalds.ca » de
McDonald’s s’ouvre sur une afrmation sans équivoque : « NOS ALIMENTS.VOS
QUESTIONS.MC » Sur cette plateorme, lancée en juin 2012, il vous est possible
de poser la question que vous désirez sur les produits servis dans les restaurants
McDonald’s du Canada. L’entreprise prendra le temps d’y répondre. Pour poser une
question, les participants doivent ouvrir une session à l’aide d’un compte Twitter
Chapitre 18 • La réglementation et les enjeux déontologiques, sociaux et économiques de la communication marketing 523
S
i je devais montrer du doigt la orce la plus atalement subversive au sein
du capitalisme, la source même de sa déchéance morale, j’afirmerais sans la
moindre hésitation : la publicité. Qui pourrait nommer une autre orce capa-
ble de travestir le langage, d’embrouiller le cerveau et de rabaisser ainsi la dignité1 ?
Voici une armation orte, à laquelle nous ne souscrivons pas, bien entendu ! Le principal
objecti de ce manuel est d’explorer le rôle de la publicité et des autres variables com-
municationnelles en tant qu’activités marketing visant à communiquer de l’inormation
aux consommateurs et à exercer une influence sur leurs comportements. Nous avons
cherché à mieux comprendre l’apport de la publicité et du marketing dans un cadre
524 PArtIE 6 • L’implanaion, le conôle e le suivi du pogamme de communicaion makeing inégée
Le CRTC
Le CRTC a pour mandat de veiller à l’application de la Loi sur la radiodifusion et
de la Loi sur les télécommunications pour l’ensemble du territoire canadien. L’objecti
général de ces deux lois est de s’assurer que tous les Canadiens aient accès à des services
de qualité en matière de radiodifusion et de télécommunications. Pour s’acquitter de
son mandat, le CRTC doit maintenir un équilibre entre les besoins de la population,
ceux de l’industrie et les demandes de divers groupes d’intérêts en matière de pro-
grammation. Pour les besoins de ce manuel, nous nous concentrerons sur les questions
touchant la radiodifusion des annonces publicitaires.
Le CRTC réglemente des milliers d’entreprises au pays. Il s’agit d’organisations
aussi diverses que des stations de télévision et de radio, des câblodistributeurs,
des chaînes spécialisées et des services de télévision à la carte ou par satellite. Le
CRTC accorde des licences et veille au respect de la Loi sur la radiodifusion,
notamment en ce qui a trait au contenu, à la concurrence et à la technologie. Bien
entendu, la publicité constitue l’un des secteurs où le CRTC a un rôle important à
jouer. Voici certains aspects liés à la publicité, assujettis au pouvoir réglementaire
du CRTC :
• Le nombre de minutes réservé à la publicité Le CRTC impose aux stations de
télévision et aux chaînes spécialisées une limite de 12 minutes de publicité par
heure de difusion. Quant aux chaînes des services payants (télévision payante
et télévision à la carte), elles ne peuvent difuser aucune publicité. Il s’agit d’une
question sensible qui ait bien sûr toujours l’objet de débats. Les messages d’intérêt
public et le temps d’antenne imparti à la promotion des émissions canadiennes ne
sont pas inclus dans ce total.
• L’infopublicité La durée d’une inopublicité doit être supérieure à 12 minutes.
Cette publicité se présente sous la orme d’un mélange d’inormation et de
divertissement, combiné à la vente ou à la promotion d’un produit ou d’un service.
Le CRTC réglemente les inopublicités que difusent les stations de télévision, les
réseaux et les chaînes spécialisées.
• Le service 900 Le CRTC établit des lignes directrices quant aux publicités
destinées à une clientèle adulte utilisant un numéro 900 (ou 976) comme moyen de
contact ou de vente ; son rôle est de contrôler la réquence et les heures de difusion
de ces messages publicitaires. Le Bureau de la télévision du Canada veille pour sa
part à l’application de ces lignes directrices.
• Les boissons alcoolisées et les drogues La publicité des boissons alcoolisées et
des drogues est permise à la condition de s’en tenir à la réglementation du CRTC.
Ce dernier a touteois renoncé à l’examen préalable des messages de ce type. C’est
NCP qui assume dorénavant cette responsabilité.
Il existe deux autres secteurs qui, logiquement, devraient relever du CRTC mais qui
ne sont pas du ressort de cet organisme.
• La publicité trompeuse ou mensongère Le CRTC ne réglemente pas la publicité
trompeuse ou mensongère. C’est plutôt le Bureau de la concurrence, organisme
du gouvernement édéral, et NCP qui traitent les plaintes relatives à la publicité
trompeuse ou mensongère.
• Internet Jusqu’à présent, le CRTC n’a adopté aucune réglementation sur les contenus
du réseau Internet, bien que le gouvernement édéral ait publié des brochures
détaillées sur le sujet.
Chapitre 18 • La réglementation et les enjeux déontologiques, sociaux et économiques de la communication marketing 527
10. Sécurité
11. Superstitions et frayeurs
12. Publicité destinée aux enfants
13. Publicité destinée aux mineurs
14. Descriptions et représentations inacceptables
NCP examine d’abord chaque plainte afin de la classer dans la bonne catégorie. On Plainte intra-industrie
évalue ensuite la plainte pour déterminer si elle contrevient ou non à un article du Plainte déposée auprès de
Code. La première évaluation se fait au niveau national ou provincial par les Consumer NCP par des annonceurs
Response Councils pour les plaintes en anglais et par les Conseils des normes pour concurrents au sujet d’une
les plaintes en français. Quand on juge la plainte valable, l’organisation à l’origine publicité.
de l’annonce en est avisée et peut présenter une argumentation avant que le Conseil
formule un avis officiel. L’annonceur peut alors prendre des mesures pour remédier à
la situation et ainsi éviter que son nom apparaisse dans le rapport de NCP. Bien sûr,
530 PArtIE 6 • L’implanaion, le conôle e le suivi du pogamme de communicaion makeing inégée
un annonceur répondant à une plainte sans touteois remédier à la situation est sus-
ceptible de voir son nom apparaître dans le rapport si NCP reconnaît le bien-ondé
de la plainte.
On saisfai aux cièes d’admissibilié du Code 1 210 (1 129) 1 059 (642)
On semblé enfeinde le Code e on éé ansmises aux conseils 177 (109) 180 (122)
Ford du Canada n’a jamais eu l’intention d’ofenser qui que ce soit en difusant
cette publicité ; son message cherchait plutôt à souligner les avantages de la Focus.
Le Conseil a jugé que la même publicité difusée au Québec en rançais et en
anglais ne contrevenait pas au Code. Certains détails concernant la plainte ont été
communiqués à la presse par un des plaignants, en dépit du ait que ce processus se
veut confidentiel. En réaction à la décision d’appel, Margaret Wente, dans un long
article du Globe and Mail paru le 31 janvier 2002, a appuyé ermement la publicité.
Touteois, à la lumière de la décision d’appel du Conseil, Ford du Canada retirera le
message publicitaire difusé en langue anglaise.
L’image négative des hommes dans nombre d’annonces publicitaires suscite encore
aujourd’hui des questions, tout comme le déséquilibre existant sur ce plan lors du
traitement des plaintes.
Le processus d’approbation
Sau au Québec, NCP ofre un service d’approbation des publicités pour plusieurs
catégories de produits, dont celles destinées aux enants.
• L’alcool NCP adhère au Code de la publicité radiodifusée en aveur des
boissons alcoolisées du CRTC. Le CRTC, pour sa part, n’ofre plus de service
d’approbation depuis 1997. Le Code contient 17 lignes directrices précisant les
interdits en matière de publicité de boissons alcoolisées. Certaines ont trait à
l’interdiction de s’adresser aux personnes mineures, à celles qui ne consomment
pas d’alcool ou qui sont aux prises avec des problèmes de consommation.
D’autres portent essentiellement sur les éléments du message publicitaire : les
motivations et les occasions liées à la consommation, la source du message et
l’attrait. Pour cette catégorie de produits, NCP examine toutes les publicités
radiodifusées et télédifusées au pays, à l’exception du Québec. En Colombie-
Britannique, son mandat s’étend en outre à la publicité imprimée et aux médias
hors domicile.
• Les produits de beauté En 1992, Santé Canada confiait à NCP le mandat
d’approuver les publicités de produits de beauté, bien qu’aucune approbation ne soit
obligatoire dans ce cas. Pour ce aire, NCP ait appel à des lignes directrices dont
la dernière version a été publiée conjointement en 2006 par NCP, Santé Canada
et l’Association canadienne des cosmétiques, produits de toilette et parums. Ces
lignes directrices énumèrent ce qui est acceptable ou non en matière d’arguments
publicitaires pour certains produits de soins des cheveux et des ongles, ainsi que
pour divers produits de soins de la peau. Un autre ensemble de lignes directrices
précise ce qui est acceptable ou non en matière d’arguments publicitaires pour les
dentirices, les déodorants, les rince-bouche, les parums, les produits solaires,
les vitamines et les produits d’aromathérapie. Un même processus d’approbation
préalable s’applique aux messages publicitaires contenant les mots « antirides »,
« santé », « ingrédient », « nutriti », « relaxant », « respiration », « revitalisant »,
« thérapeutique » et « remodelage ».
• Les médicaments en vente libre En 1992, Santé Canada confiait à NCP
la mission d’approuver les messages portant sur les caractéristiques non
thérapeutiques des médicaments en vente libre. NCP doit s’assurer que les
publicités radiodifusées, télédifusées et imprimées sont conormes aux Lignes
532 PArtIE 6 • L’implanaion, le conôle e le suivi du pogamme de communicaion makeing inégée
Résultat : s’ils se montrent plutôt sceptiques par rapport à la publicité, les Américains
accordent cependant une plus grande crédibilité aux arguments publicitaires qui vont
dans le sens de leurs propres décisions d’achat9.
Tout argument vantant la perormance d’un produit devrait, en principe, être
crédible ; l’annonceur devrait ainsi être en mesure d’ofrir des preuves appuyant
son argument. Touteois, la tromperie peut aussi parois résulter d’une interpré-
tation erronée du consommateur ou de l’impact inattendu d’une annonce sur ses
croyances, ses valeurs ou ses attitudes10. La dificulté à déterminer en quoi consiste
un argument trompeur, ajoutée au ait que les annonceurs privilégient naturelle-
ment les réclames louangeuses, contribue à la complexité de la question. Selon la
loi, une réclame racoleuse se définit comme « toute publicité ou autre orme d’argu-
mentation qui vante un article sur la base d’opinions subjectives, d’exagérations ou
d’énoncés généraux ne présentant aucun ait précis ou concret11 ». La réclame raco-
leuse en publicité est chose courante. L’aspirine Bayer serait ainsi un « médicament
miracle qui accomplit des merveilles », au dire du abricant ; Nestlé afirme « abriquer
le meilleur chocolat » et Healthy Choice prétend « ofrir ce qu’il y a de mieux ». Les
superlatis tels que « le plus grand », « le meilleur » et « le plus célèbre » se trouvent
parmi les arguments racoleurs les plus populaires.
Des annonceurs ont en outre parois usage de promesses allacieuses ou d’arguments
trompeurs, ou encore reusent d’accorder les prix promis à l’occasion d’un concours
ou d’une loterie publicitaire. Notons qu’il s’agit là souvent du ait de petites entre-
prises et que ces raudes ne représentent qu’une infime portion des milliards de
dollars dépensés annuellement en publicité et en promotion. La plupart des annon-
ceurs ne conçoivent pas leurs publicités dans le but de tromper les consommateurs,
ni n’organisent de loteries publicitaires sans avoir l’intention de distribuer des prix.
Non seulement ces pratiques sont contraires à l’éthique, mais les coupables courent
également le risque d’entacher pour longtemps leur réputation et de aire l’objet
de poursuites. Les annonceurs nationaux, en particulier, investissent d’importantes
sommes pour encourager la loyauté envers leurs marques et améliorer leur image.
Ces entreprises n’ont aucun avantage à trahir une confiance dificilement acquise
auprès des consommateurs.
Le problème de la publicité trompeuse ou rauduleuse est plus présent sur le plan
local et pour certaines ormes promotionnelles, telles que le publipostage, le télémar-
keting et les autres outils de marketing direct, que ceux-ci soient déployés en ligne
ou non. Même de grandes entreprises ont été accusées d’avoir ait usage de publicité
trompeuse. Certaines de ces entreprises cherchent en efet à promouvoir leurs marques
sur des marchés où la concurrence est éroce et elles en viennent parois à utiliser des
arguments qui sont à la limite de ce qui est permis par les lois et les règlements.
La plupart des détracteurs de la publicité sont certainement prêts à reconnaître
que la majorité des annonceurs ne cherchent pas à tromper délibérément le public.
Ils demeurent néanmoins préoccupés par le peu d’inormation dont disposent les
consommateurs pour aire un choix éclairé. Selon ces critiques, les annonceurs pré-
sentent uniquement l’inormation qui leur est avorable et ne révèlent pas tout à propos
de leurs produits ou services.
Selon certains, la publicité devrait être essentiellement de nature inormative, et les
réclames louangeuses ou les images flatteuses devraient être proscrites. À l’inverse,
d’autres prétendent que les annonceurs ont le droit de présenter leurs produits et leurs
services sous un éclairage avorable et qu’ils ne devraient pas se limiter à présenter
Chapitre 18 • La réglementation et les enjeux déontologiques, sociaux et économiques de la communication marketing 535
La publicité offensante
ou de mauvais goût
Les messages jugés ofensants, de mauvais goût, aga-
çants, ennuyeux, odieux et autres constituent un autre
reproche souvent adressé à la publicité, en particu-
lier de la part des consommateurs. Selon une étude
récente de Shavitt et ses collègues, environ 50 % des
personnes interrogées ont afirmé s’être senties ofen-
sées par des annonces à plus d’une reprise. D’autres
études révèlent que les consommateurs voient dans la
plupart des messages publicitaires une insulte à leur
intelligence et estiment qu’un grand nombre d’entre eux
sont de mauvais goût13. La publicité peut ofenser ou
irriter ces consommateurs de diverses açons. Certains
s’opposent, par exemple, à toute publicité de produits ou
de services liés à la contraception ou à l’hygiène person-
nelle. Rappelons que les médias ont longtemps hésité à Une publicité percutante peut aussi favoriser une cause.
difuser des publicités de condoms, les ravages du sida
les orçant à reconsidérer leur position.
Selon une analyse des messages publicitaires difusés aux heures de grande écoute,
il existe un lien entre la catégorie de produits annoncée et les messages que les
consommateurs perçoivent comme très vulgaires ou agaçants. Les publicités les plus
critiquées sont celles aisant la promotion de produits d’hygiène éminine, de sous-
vêtements éminins et de produits contre les hémorroïdes14. Les publicités annonçant
des produits d’hygiène personnelle étant touteois aujourd’hui plus réquentes à la
Les On esime que la publicié, sous oues ses fomes, epésene un invesissemen annuel de 14,6 milliads de dollas
annonceurs dans l’économie canadienne.
contribuent • L’ACA epésene plus de 200 annonceus d’envegue don les venes annuelles dépassen les 350 milliads de
de manière dollars.
importante
à la culture • La publicié es la pincipale souce de evenus des diffuseus canadiens. Pa exemple, l’acha de emps de publicié
et à l’éco- à la élévision epésene envion 2,5 milliads de dollas annuellemen.
nomie du • Il se dépense envion 325 millions de dollas pa année en céaion e en poducion de messages élévisés. Les
Canada. sommes qu’en ien les aises, les meeus en scène e les echniciens qui œuven aussi à l’indusie du film e
de la élévision canadienne consiuen une paie viale des evenus de ces denies.
Spécifiquemen :
• La publicié joue un ôle impoan dans la vie culuelle e économique des Canadiens.
• Les evenus publiciaies fon vive les diffuseus canadiens. Les annonceus paien pou la poducion e la livaison
dans les foyes canadiens d’émissions de diveissemen, d’infomaion e d’éducaion. Ils fon aussi vive les
jounaux, les magazines e même des films e des sies Inene.
• Les messages publiciaies eflèen noe façon de vive. Ils consiuen un moyen fo pou ansmee nos valeus,
nos adiions e noe mode de vie aux nouveaux cioyens e aux généaions fuues.
• Les messages poduis à l’échelle locale aiden à affime noe idenié e à pomouvoi l’unié naionale.
Les Le poecionnisme impose une supime, que ce soi en emes de coûs plus élevés ou d’accès limié aux moyens de
annonceurs communication.
favorisent • L’ACA econnaî, espece e souien les iniiaives gouvenemenales visan à encouage e à enfoce le naiona-
une offre lisme canadien, l’idenié pope à chaque communaué e le conenu de chacun dans ous les médias au bénéfice
médiatique de la culture canadienne et de ses communautés.
dynamique • L’ACA péfèe se soumee aux foces du maché qui offen un plus gand choix de médias aux consommaeus,
et concur- qu’il s’agisse de publicié à la élévision ou à l’exéieu, de publicié dans les jounaux, dans les magazines ou
rentielle. dans Internet.
• La concenaion de la popiéé des médias peu enaîne une hausse des pix de la publicié qui es évenuelle-
men efilée aux consommaeus ou peu enaîne une éducion de la publicié, ce qui diminue les souces d’info-
maion des consommaeus à popos des biens e sevices.
L’ACA coi que :
• s’en emee plus lagemen aux foces du maché ne signifie pas le laisse-alle d’une idenié canadienne e com-
munauaie foe e iche ;
• noe habileé à poége la culue en limian l’accès aux moyens de communicaion devien de plus en plus diffi-
cile. L’inene en consiue un ès bon exemple ;
• dans ce monde de communicaions en évoluion apide, ce son les condiions du maché qui devaien pévaloi e
non le protectionnisme.
Source : Associaion canadienne des annonceus. (s.d.). Pincipes de l’Associaion canadienne des annonceus, [En ligne], www.acaweb.ca/f/ (Page consulée
le 11 mas 2013).
télévision et dans les médias imprimés, le public leur réserve un accueil de plus en
plus favorable15. Quoi qu’il en soit, les annonceurs doivent toujours faire preuve de
prudence quant à la façon dont ils présentent ces produits, ainsi qu’au langage et à la
terminologie utilisés. Ils doivent aussi tenir compte des nombreux règlements, règles
Chapie 18 • La églemenaion e les enjeux déonologiques, sociaux e économiques de la communicaion makeing 537
et tabous afin de s’assurer que les grands réseaux de télévision jugent leurs publicités
acceptables16. Selon une autre étude, les consommateurs auraient plutôt tendance à
rejeter les publicités des produits qu’ils n’utilisent pas ou qu’ils n’achèteraient pas17.
L’attrait publicitaire choisi et la présentation du produit peuvent aussi oenser le
grand public. Plusieurs dénoncent ainsi les publicités qui exploitent l’insécurité ou les
inquiétudes du consommateur. Les annonces de déodorants, de rince-bouche et de sham-
poings antipelliculaires, par exemple, sont souvent montrées du doigt parce que leur
principal argument de vente repose sur la peur du rejet. On a aussi dénoncé des publici-
tés vantant des ordinateurs en raison du lien qu’elles tentaient d’établir dans l’esprit des
parents entre l’échec scolaire et la non-utilisation d’un ordinateur par de jeunes enants.
Les arguments publicitaires les plus décriés pour leur mauvais goût ont trait à la sexua-
lité et à la nudité. On ait parois appel à ces moyens afin de capter l’attention du
consommateur, bien que ceux-ci n’aient aucun lien avec le produit annoncé.
L’utilisation de la sexualité pour valoriser l’image de produits tels que les boissons
alcoolisées ou encore pour suggérer que ces produits donnent un plus grand pouvoir
de séduction préoccupe beaucoup les spécialistes et les groupes de pression.
Certains annonceurs déplorent que les réseaux de télévision aient en la matière deux poids,
deux mesures. À leur avis, les publicités, même les plus suggestives, apparaissent ades en
comparaison du contenu d’un grand nombre d’émissions de télévision. De leur côté, les
réseaux afirment examiner plus en proondeur les annonces publicitaires sous prétexte
qu’elles valorisent ou proposent des modèles de comportement, au contraire des émissions
assimilées à de simples divertissements. Les dirigeants de ces réseaux ont aussi état des
nombreuses plaintes de parents préoccupés par l’exposition de leurs enants à ces publicités
sans qu’il leur soit toujours possible d’éteindre le téléviseur ou de choisir une autre chaîne.
L’environnement publicitaire étant de plus en plus surchargé, il y a gros à parier que les
publicités de demain contiendront encore des éléments jugés ofensants par un grand
nombre de personnes, mais qui permettront néanmoins d’attirer l’attention du public.
Jusqu’où iront les annonceurs ? Tout dépendra sans doute des réactions du public. Si
celui-ci en vient à juger que les publicités difusées dépassent les bornes, il exercera
peut-être des pressions sur les annonceurs et sur les médias pour qu’ils renoncent à ce
type d’arguments racoleurs. On reconnaît ici toute la pertinence de l’autoréglementa-
tion que prônent l’ACA et NCP.
PErSPECtIVE
18.1 Médias sociaux e vengeance : un cockail explosif !
Dave Caoll es un chaneu couny oiginaie d’Halifax. En su Youtube, où plus de 10 millions de pesonnes l’on
descendan d’un vol d’Unied Ailines, celui-ci a éalisé qu’on déjà visionnée. Pou Yany Gégoie, pofesseu agégé de
avai bisé sa guiae taylo, un insumen d’une valeu de makeing à HEC Monéal e spécialise de ces quesions,
3 500 $. Des émoins on afmé avoi vu des bagagises « ce n’es pas l’insaisfacion qui amène les cliens à se
la lance sans ménagemen dans la soue à bagages. Neuf venge, mais pluô le senimen de ahison ». Ce cas illuse
mois duan, la compagnie aéienne l’a envoyé d’un sevice pafaiemen ce qu’il peu en coûe aujoud’hui, en maièe
à l’aue pou nalemen efuse ou dédommagemen. Le de épuaion, de aie à la légèe les demandes de cliens
chaneu a alos composé une chanson qui es sans doue don la sensibilié éhique e la voloné de jusice son vives.
devenue son plus gand succès. La vidéo de cee chanson Ce cas illuse égalemen l’impoance pise pa les médias
intitulée Unied Beaks Guias a éé un fomidable succès sociaux dans l’expession de cee sensibilié e voloné.
Source : Gammond, Séphanie. (11 févie 2012). « La evanche des consommaeus », La Pesse, [En ligne], hp://affaies.lapesse.ca/economie/
commece-de-deail/201202/10/01-4494765-la-evanche-des-consommaeus.php (Page consulée le 8 mas 2013).
538 PArtIE 6 • L’implanaion, le conôle e le suivi du pogamme de communicaion makeing inégée
PErSPECtIVE
ÉtHIqUE L’ADN éhiue de la maue
18.2
milieu de la communicaion. La gande sensibilié de l’opinion
à ce égad e la possibilié d’expession u’offen les
éseaux sociaux son deux faceus ui se conjuguen pou
faie d’une elle considéaion un inconounable aujoud’hui.
rené Villemue conme ce fai : « De nos jous, les enepises
ui désien êe emauées, s’inscie dans une vesion
modene du monde e pedue ne peuven plus faie
l’économie ou sous-esime l’impoance de l’éhiue. »
En cohéence avec cee convicion, pense l’ADN éhiue
de la marque doit alors permettre au gestionnaire de
dépasse la seule suface des choses pou se pose des
uesions d’impoance, en lien avec les valeus e la culue
rené Villemue es un éhicien uébécois. Son sie (www. de l’oganisaion don elève cee maue. C’es au fond
ehiue.ne) vous donnea une bonne idée de ses muliples l’idenié même de la maue ui es ineogée. On es ici
inevenions en plus de vous pemee l’accès à une foule loin de l’éhiue vue comme un simple discous publiciaie.
de documens. La considéaion explicie des enjeux éhiues La démache es exigeane e engage l’inégié même de
sous-jacens à leus décisions s’impose aujoud’hui avec chacun des concepeus e pomoeus de la maue. À eme,
oujous plus d’évidence aux gesionnaies du makeing. il peu s’agi là d’une nouvelle souce de difféenciaion, sinon
C’es égalemen le cas pou les pesonnes agissan dans le d’unicié, pou une maue.
Source : Plaefome. (s.d.). Plaefome Zoom : rené Villemue, [En ligne], www.plaefome.com/zoom.php?id_zoom=49 (Page consulée le 8 mas 2013).
540 PArtIE 6 • L’implanaion, le conôle e le suivi du pogamme de communicaion makeing inégée
Alors qu’il existe un consensus sur l’importance de l’influence sociale qu’exerce la publi-
cité, les discussions sont vives quant à la valeur de cette contribution. On accuse ainsi
souvent la publicité d’encourager le matérialisme, de manipuler les consommateurs afin
de les inciter à acheter des produits dont ils n’ont pas réellement besoin, de perpétuer
des stéréotypes et d’exercer une orme de contrôle insidieux sur les médias.
La publicité et le matérialisme
Pour bon nombre de ses détracteurs, la publicité exerce un efet négati sur les valeurs
Matérialisme du consommateur parce qu’elle encourage le matérialisme. Le matérialisme représente
Importance accordée aux l’importance accordée aux biens matériels plutôt qu’aux préoccupations d’ordre intel-
biens maéiels pluô lectuel, moral ou spirituel. Pour ces personnes, la publicité :
qu’aux péoccupaions
d’ode inellecuel, moal • cherche à exacerber les besoins et les désirs, et non simplement à présenter
ou spirituel. comment un produit ou un service permet de combler ces besoins ;
• bombarde le consommateur d’images dépeignant
une vie idéale et suggère que la possession de
biens mène au contentement et au bonheur ou, à
tout le moins, augmente la joie de vivre ;
• présente la possession de biens matériels
comme des symboles de statut, de réussite et
d’accomplissement qui mènent à une meilleure
acceptation sur le plan social, à la popularité, à un
plus grand pouvoir de séduction, etc.
Ces critiques supposent que le matérialisme est une
chose indésirable et qu’il se manieste au détriment
d’autres aspirations. Touteois, aux yeux de nom-
breuses personnes, le matérialisme a une valeur
plus positive, surtout dans le contexte d’une éthique
valorisant le travail, l’efort et l’initiative individuelle
et considérant l’accumulation de biens matériels
comme un symbole de réussite. Cette éthique est,
pour certains, le ondement même du capitalisme.
D’autres prétendent que l’acquisition de biens maté-
riels a des retombées positives sur l’économie, car
elle encourage les individus à consommer, même
après avoir satisait leurs besoins ondamentaux. La
croissance économique, pour plusieurs, s’avère essen-
tielle, et le matérialisme est perçu à la ois comme le
moteur et la conséquence inévitable de ce progrès.
L’économiste John Kenneth Galbraith, qui a souvent
été critique à l’égard de l’industrie de la publicité,
Air Canada propose ici une annonce aisant appel à la volonté décrit ainsi le rôle de la publicité dans les économies
du consommateur d’afcher sa réussite et son statut.
industrialisées :
La publicité et les techniques qui y sont reliées contribuent à l’éclosion d’un type
d’individu apte à répondre aux objectis de la société industrielle – un individu qui
dépense son revenu et qui doit travailler pour combler des besoins qui augmen-
tent sans cesse. Sans la persuasion tout aussi massive qu’habile qui accompagne la
gestion de la demande, encore plus d’abondance pourrait perdre de son intérêt et
Chapitre 18 • La réglementation et les enjeux déontologiques, sociaux et économiques de la communication marketing 541
On a aussi prétendu que l’importance accordée aux biens matériels n’excluait pas un
intérêt pour les questions intellectuelles, spirituelles ou culturelles. Pour les déenseurs
de la publicité, des consommateurs dont les besoins essentiels sont comblés s’intéres-
seront davantage à des sujets plus nobles. Selon Raymond Bauer et Stephen Greyser,
l’acquisition de biens matériels peut ainsi permettre au consommateur d’atteindre
des objectis d’un ordre non matériel 26. Par exemple, une personne peut acheter
une chaîne stéréophonique coûteuse afin de vivre pleinement sa passion pour la
musique de Bach, et non pour impressionner autrui ou acquérir simplement un autre
bien matériel de prestige.
Même en supposant que le matérialisme s’avère indésirable, il reste à déterminer
dans quelle mesure la publicité le crée ou l’encourage. Pour beaucoup de personnes,
la publicité constitue un puissant erment de valeurs matérialistes ; d’autres estiment
qu’elle ne açonne pas nos valeurs, mais qu’elle les reflète27. Selon eux, les valeurs du
consommateur seraient plutôt açonnées par la société dans laquelle il vit, ces valeurs
étant alors l’aboutissement d’un long processus de socialisation et d’acculturation.
Dans son livre Te Mirror Makers : A History of American Advertising and Its Creators,
Stephen Fox examine l’argument selon lequel la publicité contribue à créer une société
matérialiste et hédoniste. L’auteur conclut que la publicité est devenue le principal
bouc émissaire de notre époque, alors qu’elle n’est qu’un reflet de nos sociétés. À pro-
pos de l’impact de la publicité sur les valeurs culturelles, Fox déclare :
Globalement, il est possible de conclure que la publicité contribue sans doute en partie
au matérialisme ambiant, encourageant la consommation et valorisant des produits et
des services qui symbolisent le statut social, la réussite et l’accomplissement. Au dire de
Richard Pollock : « La publicité reflète et renorce des valeurs culturelles, mais elle le ait
de manière très sélective. Elle se ait souvent l’écho de certaines attitudes, de certains
comportements et de certaines valeurs au détriment d’autres29. »
de produits et de services qui ne sont en aucun cas des réponses viables à des problèmes
plus proonds. Pour ses détracteurs, la publicité exploite le consommateur, car elle le
persuade d’acheter des articles ou des produits dont il n’a pas besoin et qui ne eront
qu’accroître encore son malaise existentiel.
Les déenseurs de la publicité opposent plusieurs arguments à
ces critiques. En premier lieu, un grand nombre de messages
publicitaires sont essentiellement de nature inormative30. En
second lieu, il est souvent dificile de distinguer une publicité
inormative acceptable d’une publicité persuasive qui ne l’est
pas. En examinant la dichotomie inormation-persuasion,
Shelby Hunt a démontré que même la publicité considérée
par la plupart des observateurs comme très inormative est
souvent de nature persuasive31 : « Si les adversaires de la publi-
cité croient réellement qu’il audrait interdire la publicité
persuasive, ils proposent en ait l’élimination pure et simple
de la publicité, car l’objecti premier de tout message publi-
citaire est de persuader32. »
Les déenseurs de la publicité s’inscrivent aussi en aux contre
l’argument selon lequel celle-ci doit se limiter à répondre à
des besoins ondamentaux. Dans notre société, la plupart des
besoins ondamentaux de la hiérarchie de Maslow, dont la
nourriture, l’habillement et le logement, sont comblés. Il est
donc légitime de passer de ces besoins ondamentaux à des
besoins d’un autre ordre – besoin d’estime, besoin d’afiliation
et besoin d’accomplissement de soi. L’annonceur avisé associe
donc ses produits et ses services à la satisaction de ces besoins.
C’est au consommateur qu’il incombe de déterminer dans
L’AAAA réfute ici de façon amusante l’accusation quelle mesure et comment il parvient à satisaire ses désirs.
selon laquelle la publicité incite le consommateur
à acheter des choses dont il n’a pas besoin. Les partisans de la publicité opposent deux autres argu-
ments à l’accusation selon laquelle la publicité incite le
consommateur à se procurer des choses dont il n’a pas besoin. Ils afirment, en
premier lieu, qu’on accorde à la publicité des pouvoirs qu’elle n’a pas, tout en sous-
estimant la capacité du consommateur à se protéger. Ils soulignent, en second lieu,
que les détracteurs de la publicité ignorent le ait que le consommateur reste libre
de ses choix, même après avoir été exposé à de la publicité persuasive. Alors qu’ils
reconnaissent volontiers que leur objecti est de persuader, les annonceurs ajoutent
en efet du même soufle qu’il est très dificile d’inciter le consommateur à acheter
un produit dont il ne veut pas ou pour lequel il ne voit aucun avantage personnel.
Par exemple, le mouvement pour un marketing vert n’a pas réussi à convaincre com-
plètement les consommateurs de renoncer à des produits moins coûteux au profit
de produits plus respectueux de l’environnement, mais aussi plus chers. Cet échec
s’explique aussi par le trop grand nombre de publicités « vertes » qui n’ont pu établir
de lien crédible entre les gestes de l’entreprise respectueuse de l’environnement et
l’avantage qu’en aurait tiré chaque consommateur33. La tendance actuelle relative au
développement durable, ainsi que la sensibilité éthique dont nous avons ait état,
change touteois la donne.
Si la publicité se montrait aussi puissante que le prétendent ses adversaires, nous ne
verrions jamais de produits lancés à coup de millions de dollars et qui ne parviennent
pas à percer le marché. La réalité, c’est que le consommateur a toujours la possibilité
Chapitre 18 • La réglementation et les enjeux déontologiques, sociaux et économiques de la communication marketing 543
de choisir et que rien ne le orce à acheter. Dans la plupart des cas, le consommateur
ignore les publicités de produits et de services dont il n’a pas vraiment besoin ou qui
n’attirent pas son attention.
Les femmes
L’image des emmes dans la publicité a toujours suscité beaucoup de débats34. On a
en particulier accusé la publicité de présenter une image stéréotypée des emmes et
de ne pas refléter l’évolution de leur rôle dans notre société. Selon ses détracteurs, la
publicité dépeint souvent les emmes soit comme des personnes préoccupées uni-
quement par leur apparence, les tâches domestiques et leurs enants, soit comme des
objets ou des symboles aguichants sur le plan seuel. Il y a quelques années, diverses
études indiquaient que les stéréotypes seuels que véhicule la publicité avaient encore
peu évolué. À la télévision et dans les médias imprimés nord-américains, les emmes
adultes étaient souvent présentées comme passives, déérentes, peu intelligentes, peu
crédibles et peu disposées à l’efort. À l’inverse, les hommes étaient présentés comme
des êtres constructis, orts, autonomes et perormants35. Nous avons vu que ce n’est
plus le cas de nos jours et que les rôles peuvent aussi être inversés.
Les études sur les stéréotypes seuels présents dans la publicité destinée au enants
donnent des résultats s’apparentant à ceu obtenus chez les adultes. Une étude récente
des stéréotypes seuels dans les publicités destinées au enants difusées au États-
Unis et en Australie révèle ainsi que les garçons y sont en général dépeints comme
mieu inormés, plus actis, plus dynamiques et plus habiles que les filles36. Les com-
portements non verbau qui dénotent une domination et une orme de contrôle sont
aussi plus associés au garçons qu’au filles.
D’autres chercheurs ont constaté que la publicité destinée au enants comptait un plus
grand nombre de garçons et de voi masculines hors champ, et qu’on leur confiait des
rôles plus actis et plus dominants37.
Des organismes éministes tels que MediaWatch afirment que la publicité qui dépeint les
emmes comme des objets seuels contribue à la violence aite au emmes. MediaWatch
et ses bénévoles interpellent souvent les annonceurs et leurs agences à propos de publicités
jugées ofensantes envers les emmes et organisent des boycottages contre les annonceurs
autis. L’organisme dénonce aussi la açon dont plusieurs annonceurs dépeignent les
emmes dans certaines publicités de vêtements et de cosmétiques. À son avis, ces messages
publicitaires contribuent à l’augmentation des troubles alimentaires et du tabagisme chez
les emmes qui cherchent désespérément des moyens de contrôler leur poids38.
Bien que le seisme et les stéréotypes persistent, soulignons une ois de plus que
l’image de la emme véhiculée dans la publicité s’avère aujourd’hui beaucoup plus
positive. Un nombre croissant d’annonceurs reconnaissent maintenant l’importance
de brosser un portrait plus réaliste des emmes et de leur quotidien.
Selon les chercheurs Steven Kates et Glenda Shaw-Garlok, la transormation du rôle
des emmes dans la société nord-américaine constitue sans doute le développement
social le plus marquant du xxe siècle39. En efet, les emmes ont depuis longtemps tra-
versé la rontière qui sépare l’univers domestique du monde du travail, et leurs attentes
544 PArtIE 6 • L’implanaion, le conôle e le suivi du pogamme de communicaion makeing inégée
de 33 % d’entre eux avaient parois cédé à des pressions visant à exercer une influence
sur le contenu rédactionnel de leurs publications51.
Les annonceurs peuvent aussi influencer de manière indirecte les stations de télévision
et parois même les grands réseaux. En efet, les décisions relatives à la programmation
sont prises principalement en onction des cotes d’écoute. Pour certains critiques, il
en résulte une télévision de moins bonne qualité, les émissions éducatives, culturelles
et d’inormation étant souvent sacrifiées au profit d’émissions susceptibles d’attirer
de plus larges audiences. L’explication en est simple : plus la cote d’écoute d’une
émission est grande, plus les annonceurs la recherchent et plus les taris de placement
publicitaire sont élevés.
en partie par la publicité représentent sans doute la meilleure option pour assurer une
réelle qualité d’inormation et de divertissement.
Ce message publicitaire fait la promotion d’une bonne cohabitation entre vélos et autobus.
548 PArtIE 6 • L’implanaion, le conôle e le suivi du pogamme de communicaion makeing inégée
assez semblables et permet de vendre les marques publicisées à des prix supérieurs sans
devoir en améliorer la qualité.
Pour les détracteurs de la publicité, les diférences de prix observées entre les marques
nationales et les marques maison similaires, par exemple dans le secteur des analgé-
siques ou de l’alimentation, confirment la valeur ajoutée créée par la publicité. À leurs
yeux, la propension des consommateurs à payer plus pour des marques nationales
très publicisées, plutôt que de payer moins pour des marques moins coûteuses, mais non
publicisées, est irrationnelle. Or, les consommateurs ne se ondent pas toujours sur des
raisons pratiques ou rationnelles pour réaliser leurs achats. Les avantages émotionnels,
psychologiques, symboliques et sociaux qui découlent de l’achat d’une marque s’avèrent
importants pour beaucoup de personnes. Comme l’afirment Albion et Farris :
substantielle des prix 59. En définitive, la publicité apparaît plus comme un moyen
d’accéder à un marché que comme un rein. En stimulant la demande, elle encourage
l’innovation, ce qui augmente la compétitivité et contribue à garder les prix bas.
Dans l’ensemble, il est dificile d’en arriver à des conclusions définitives quant à la
relation entre la publicité et les prix. Après un examen approondi de cette relation,
Albion et Farris en arrivent à la conclusion suivante : « La preuve qui établit un lien
entre la publicité d’un abricant et le prix de ses produits ou services n’est ni complète
ni définitive. […] Par conséquent, il nous est actuellement impossible d’afirmer si la
publicité est un outil qui contribue à l’eficience du marché ou, à l’inverse, qui renorce
sa concentration60. »
Selon l’économiste James Ferguson, la publicité ne peut augmenter le coût unitaire de
la qualité pour les consommateurs car, le cas échéant, les consommateurs réagiraient
mal à la publicité61. Il estime au contraire que la publicité diminue le prix moyen par
unité de qualité en permettant la difusion d’une meilleure inormation sur les carac-
téristiques de la marque, ce qui, en retour, donne à cette marque les moyens financiers
de consolider son leadership.
Le consommaeu es dèle à une maque, accode En généal, le consommaeu ope pou le meilleu
moins d’impoance au pix e moins d’aenion aux Habiudes d’acha appo qualié-pix ; seule la elaion ene le pix e
autres produits. des consommateurs la qualié peu influe su l’élasicié de la demande
d’un podui.
L’enepise qui veu accéde à un maché doi cone La publicié ouve les poes du maché aux nouvelles
la loyaué enves les maques éablies e consace Baièe à l’enée maques, ca elle peme de faie connaîe les ai-
plus d’agen à la publicié. bus disincifs de ces maques aux consommaeus.
L’enepise es poégée de la concuence e des Le consommaeu peu compae facilemen les poduis
ivaux poeniels ; la concenaion augmene, accois- Sucue de l’indus- offes, ce qui accoî la concuence ; l’enepise
san ainsi le pouvoi discéionnaie des enepises. trie et concentration efcace obien du succès, l’enepise inefcace dispa-
de maché aî, e de nouvelles enepises voien le jou ; l’effe su
la concenaion de maché es ainsi ambigu.
L’enepise doi augmene le pix de ses poduis e Le consommaeu avisé exece des pessions su les
se évèle donc moins compéiive quan à la qualié Compoemen entreprises pour obtenir une baisse des prix et une
ou au pix ; l’innovaion s’en ouve éduie. de maché amélioaion de la qualié ; l’aivée de nouveaux
joueus su le maché facilie l’innovaion.
Les pix élevés e les pos excessifs des annonceus Les pix diminuen ; l’effe su les pos d’une concu-
incien ces denies à publicise davanage leus Pefomance ence e d’une efcacié accues es inceain.
poduis ; la poducion s’avèe plus eseine en de maché
comparaison des conditions de concurrence idéales.
Chapitre 18 • La réglementation et les enjeux déontologiques, sociaux et économiques de la communication marketing 553
PErSPECtIVE
18.3 Un message décivan les effes posiifs de la publicié
su l’économie
À mon avis, pou ceux qui coien un an soi peu au sysème cee pièce n’a jamais enendu pale. L’hisoie nous enseigne
économique dans lequel nous vivons, avec son niveau de que ce sea à la publicié d’en faie la pomoion e de les
vie élevé e son aux de chômage bas, la publicié consiue faie accepe au plus bas pix possible.
vaimen le moyen le plus efcace pou accélée la ciculaion Bien entendu, la publicité rend aussi possible la publication
des biens dans presque toutes les catégories de produits. d’un nombe sans pécéden de magazines, de jounaux,
La peuve en es ces millions de gens d’affaies qui inègen de publicaions économiques, e la suvie de nombeuses
encoe e encoe la publicié dans l’exploiaion de leu enepise. saions de adio e de élévision.
Cees, ils on pafois pis de mauvaises décisions, mais ils Nous devons econnaîe que sans la publicié, nous vivions
devaien alos êe pesuadés du conaie, sinon ils auaien évié dans une sociéé passablemen difféene, une sociéé plus
de ombe plusieus fois de suie dans le même piège. pauve non seulemen su le plan maéiel, mais aussi su le
Il y a gos à paie que dans 10 ans, beaucoup d’Améicains plan spirituel.
utiliseront des produits et des appareils dont personne dans
Source : Exais iés d’un discous pononcé le 20 avil 1967 pa Leo Bune, à l’occasion du 50e annivesaie de l’AAAA.
Résumé
Les difféens palies de gouvenemen églemenen de efle des valeus e des syles de vie conempoains e qu’elles
nombeuses facees de la publicié canadienne, même si l’auo- son bien accueillies pa les consommaeus qu’ils souhaien
églemenaion de l’indusie demeue un élémen cenal au joinde. La publicié desinée aux enfans fai, en paiculie,
Canada. Jugean l’indusie de la publicié sufsammen es- oujous l’obje d’un vif déba. Au die de ses advesaies, les
ponsable, le gouvenemen fédéal s’es en effe eié en paie enfans ne possèden ni l’expéience ni les connaissances an
de ce seceu e a coné ceaines esponsabiliés à NCP. NCP, d’évalue aionnellemen les messages publiciaies.
oganisme sans bu lucaif egoupan les membes de l’indus-
En aison du caacèe pesuasif de la publicié e de son omni-
ie, épond à de muliples plaines au suje de la publicié ; son
présence dans les médias de masse, des spécialistes dénoncent
appo annuel conien un ésumé de celles-ci. L’oganisme
l’influence de la communicaion makeing su la ansmission
offe aussi un sevice d’appobaion des publiciés de dives
ou la pomoion de ceaines valeus. On accuse la publicié
poduis. Si l’encademen de la publicié semble igoueux,
d’encouage le maéialisme e de manipule les consomma-
celle-ci n’en demeue pas moins une foce puissane qui a éé e
eus an qu’ils achèen des poduis qu’ils ne veulen pas ou
coninue d’êe la cible d’un nombe considéable de ciiques
don ils n’on pas éellemen besoin, ainsi que de pepéue les
quan à son impac su les plans culuel, social e économique.
sééoypes à l’égad de ceains goupes els que les femmes e
Les déaceus de la publicié dénoncen auan les méhodes
les minoiés visibles.
e les echniques uilisées que leu impac su les valeus, les
goûs, les syles de vie e les compoemens. Ils la jugen sou- Le ôle économique fondamenal de la publicié es d’info-
ven offensane, iiane ou de mauvais goû e lui epochen me les consommaeus an qu’ils puissen pende de
d’exploie ceains goupes. Nombe de pesonnes esimen meilleues décisions d’acha. Ceaines pesonnes la consi-
que la publicié devai se limie à infome ; les annonceus dèen ouefois comme nuisible, en aison de son effe jugé
devaien ainsi évie de faie appel à des agumens subjecifs négaif su la concuence, le coû des poduis e les pix de
e à des echniques de pesuasion les conduisan à jee de la déail. Selon les économises, les effes de la publicié peu-
poude aux yeux ou à embelli la éalié de manièe exagéée. ven êe vus selon deux pismes difféens : « publicié égale
concenaion de maché » e « publicié égale infomaion
La publicié foisse en oue souven les consommaeus en
ou meilleue concuence de maché ». Pou êe bien com-
aison de ceains choix de céaion. Les publiciés sugges-
pis e mesués, les agumens plaidan en faveu de ces deux
ives su le plan sexuel e l’uilisaion de la nudié, suou
pespecives doiven êe examinés dans le conexe d’une
féminine, consiuen les pincipales souces de méconene-
analyse généale des effes économiques de la publicié.
ment. Les annonceurs rétorquent que leurs publicités sont le
Chapite 18 • La églementation et les enjeux déontologiues, sociaux et économiues de la communication maketing 555
Mots clés
Questions de discussion
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Chicago, IL, American Marketing Association, p. 1024-1041. Marketing News, p. 1-2.
Index
A
Abercrombie & Fitch, 44
réseau, 302
routinier, 104, 106
Agassi, André, 205
Agence de la santé et des services sociaux
sélecti, 287, 302 de Montréal, 203
Abribus, 339, 343 situation d’_, 91, 127, 129–132, 157, Agence(s), voir aussi Firme(s)
Absolut, 6–7, 177 159–160, 162 de communication marketing, 67, 435
Accenture, 424 stimulation de l’_, 415 de création, 71, 72
Acheteur, 111 de création spécialisée, 72
Acceptation
Acheteur-médias, 69–70, 268–269, 276, de marketing direct, 60, 80
d’un message, 194
319, 330, 450 de placement médias, 73
du placement de produit, 356
de promotion, 400
Accès, 457 Action marketing, 31–54
de promotion des ventes, 60, 79
Achat(s), 127–128, 153 Actionnaire, 413, 515 de relations publiques, 60, 79, 80
à aible implication, 130–132, 229–231 Activia, 140–141, 337 de services intégrés, 82
à orte implication, 129, 226, 230 Activité interactive, 60, 80, 81
communication postérieure à l’_, 104 alpha, 501 maison, 65, 66
comportement d’_, 161, 202 cérébrale, 500–502 spécialisée, 12
contexte d’_, 112 du réexe psychogalvanique, 500 spécialisée en communication marketing, 60
cycle d’_, 376 Agence(s) de publicité, 59, 400
Acura, 72, 93
d’anticipation, 394 à service complet, 68, 69–71
d’espace publicitaire, 173 Adidas, 34, 57, 118
au Canada, 292
d’espace publicitaire dans les journaux, Administration canadienne de la sûreté du
en tant qu’acteur du CMI, 59
328–333 transport aérien (ACSTA), 211
évaluation des _, 77–78
d’espace publicitaire dans les magazines, Adolescent, 100, 118, 179, 299, 533, 538 externe, 65–68
276, 314–315, 317, 319–321 Adoption, 127, 153 recours à une _, 12, 25
d’ordre aecti, 226 rémunération des _, 73–77
Advertising Age, 483
de produits courants, 101 réseau mondial d’_, 67
de temps d’antenne, 73, 173 Advertising Control o Television (ACT), 498
rôle de l’_, 83
de temps publicitaire à la radio, 302–305 Advertising Research Foundation (ARF), 502
sélection d’une _, 65–73
de temps publicitaire à la télévision, Aéroplan, 389
Aguichage, 198
274–275, 286–297 Aaires électroniques, 457
décision d’_, voir Décision d’achat Air Canada, 15, 43, 50, 345–346, 540
Aect, 137, 228
direct, 435 Air Miles, 108, 441–442
en ligne, 444, 448, 474 Afchage, 437
AirMedic, 464
en vue de l’essai d’un produit, 374 ambulant, 343
dans les moyens de transport, 338, Alar, 418
engendrant l’achat d’autres produits, 90
342–343 Alberta Weekly Newspapers Association
évaluation postérieure à l’_, 103
électronique, 338 (AWNA), 329
acilitation de l’_, 162, 165, 415
réquence d’_, 159–161 extérieur, 338–342 Alcool, 531
habitudes d’_, 375, 518, 552 marketing direct par _, 440 Alred, 72
incitation à l’_ de produits, 541–543 module d’_, 348
Aliments, 532
initiateur de l’_, 111 numérique, 336–337
sur chariot d’épicerie, 347 Aliments Ultima, 45
intention d’_, 101, 133–134, 162, 165,
Afchage-abribus, 339 Alka Seltzer, 174
415–416, 509
lié à l’essai d’une marque, 159 Afche, 395 Allegra, 40
lié à un changement de marque, 160 de rue, 339 Alliance Atlantis Vivaflm, 343
médias, 73 extérieure d’autobus, 343 Alliance des cabinets de relations publiques
moment de l’_, 160–161 intérieure d’autobus, 342, 343 du Québec (ACRPQ), 14
Index 571
Alliance or Audited Media (AAM), 319, 329 sélecti, 129 AT&T, 427
Amazon.ca, 465, 474 théories behavioristes de l’_, 106–109 Atlantic Community Newspapers Association
American Association o Advertising Approbation des publicités, 528, 531–532 (ACNA), 329
Agencies (AAAA), 13, 76, 542 Approche Atmosphère, 346
American Express, 88, 202, 435, 441 à deux étapes, 440
Attentes
à une étape, 440
Ammirati Puris, 72 de l’audience, 475
Appui à la source, 133, 136 des actionnaires, 515
Analyse
coûts-avantages, 372 Aquaresh, 40 du consommateur, 103–104
de l’environnement marketing, 23 Arbitron, 519 Attention
de la concurrence, 23, 33–35 Arcand, France, 288 de l’audience, 283, 301, 346
de marché, 32–35, 151, 371 Arcand, Paul, 299 de l’auditeur, 301
de situation, 22–24, 148, 241, 411–412 degré d’_, 96, 499
des coûts, 274–277
Argument des médias, 430
déavorable, 136
des occasions de marché, 33 du consommateur, 537
avorable, 132, 133, 136
du comportement du consommateur, 23 du téléspectateur, 285–286
publicitaire, 189, 215–216, 534, 537
externe, 23, 24 envers une publicité, 499
publicitaire unique, 187, 188
interne, 22, 23–24 évaluation de l’_, 513
trompeur, 534
marginale, 244, 245, 247 renorcement de l’_, 198
Andersen Consulting, 424 Arm & Hammer, 51 sélective, 95, 96
Anecdote, 229 Armstrong, Lance, 199 Atténuation de la dissonance,
Animation, 213, 489–490 Armtrak, 52 128–129
Annonce(s) Aspiration, stratégie d’_, 48 Attitude(s)
corps de l’_, 221 Association canadienne des annonceurs adoption d’une _, 228–231
créativité de l’_, 268 (ACA), 6, 77, 292, 535–537 changement d’_, 100–101, 123, 129–130,
directe, 434 Association canadienne des cosmétiques, 134, 136, 165
en quadrichromie, 274, 317, 321, 346 531 du consommateur, 98–101, 151, 190, 202,
ormat de l’_, 321, 488 228–231, 401, 518
Association canadienne des journaux, 329
institutionnelle, 429 enquête d’_, 515
Association canadienne des radiodiuseurs envers l’entreprise, 411
mystère, 198
(ACR), 292, 532 envers la marque, 101, 130, 133–134,
particulière, 325–326
petite _, 325 Association canadienne du marketing, 136–137, 151, 159–160, 162, 164–165,
pleine page, 274 14, 439 180, 228–231, 356, 370, 401, 415
promesse de l’_, 228–229 Association des agences de publicité du envers la publicité, 133, 134, 230, 509
publicitaire de marketing direct, 450 Québec (AAPQ), 14, 77, 482–483 envers le commanditaire, 515
simple, 445 Association des amputés de guerre du envers le produit, 190, 416
Annonceur(s), 59, 121 Canada, 443 envers le service, 190
connu, 299 envers un site Internet, 518
Association des diplômés de l’Université de ondée sur de l’inormation, 228
critiques des _, 299 Montréal, 449
en télévision au Québec, 283 ondée sur une transormation, 228
Association des journaux communautaires multiattributs, 99–100
grands _, 65, 70, 80, 164, 192, 223, 256, de l’Ontario (OCNA), 329
283, 286–288, 291, 312, 324, 548–549, renorcement de l’_, 164, 180
553 Association des journaux régionaux du stratégies liées au changement d’_,
image de l’_, 451 Québec (AJRQ), 329 100–101
local, 326, 333 Association des producteurs de flms et de Attrait, 201
national, 288, 312, 314, 324, 326, 534 télévision du Québec (APFTQ), 14 de la source, 201, 202–206
pression des _, 545–546 Association des proessionnels de du placement de produit, 356
régional, 41, 284, 314 la communication et du marketing publicitaire, 537
relation entre agence et _, 142 (APCM), 14 Attribut(s)
responsabilité des _, 535 Association du marketing relationnel d’un produit, 98, 148, 189, 218
Appel (AMR), 14 d’un service, 98, 148, 218
d’ore, 325, 464 Association internationale de publicité d’une marque, 99–102, 126, 370
de fchier, 457, 517–518 (AIP), 553 de l’entreprise, 416
de fchier valide, 457 des catégories de produits, 101
Association o National Advertisers
téléphonique, 438, 447, 451 dissimulés, 128
(ANA), 76
Apple, 33–34, 49, 51, 191, 201, 418, 429, inconnus, 128
Association(s)
445 Aubaine, prix d’_, 371
processus d’_, 107
Application mobile, 237 proessionnelles, 439 Audi, 144
Applied Industrial Technologies, 475 régionales de journaux, 329 Audience
Apprentissage test d’_, 93 attentes de l’_, 475
passi, 130, 226 Astral, 298, 337 attention de l’_, 283, 301, 346
572 Index
captive, 283, 346, 349 rationnel, 190, 191–192, 197–198, 211, Bleublancrouge, 67
ciblage de l’_, 298 221, 226, 506 Blogue, 237, 429, 433, 474
composition de l’_, 291–292 BMR, 288
cumulative, 303, 305
BMTC, 283
dans les avions, 346
de la télévision, 282, 291–297
B
Babillard électronique, 339, 348
BMW, 15, 88, 172, 192, 323, 354, 356, 427
degré d’implication de l’_, 217 BMW.com, 471
évaluation de l’_, 303, 347 Bally’s Health & Tennis, 447 Boisson alcoolisée, 526, 531
externe, 412 Banana Republic, 444 Bollinger, 354
ragmentation de l’_, 290–291, 301 Bandeau publicitaire, 17, 80, 322, 457, 464, Bombardier, 9, 99, 413, 429
institutionnelle, 430 467, 469, 518
interne, 412
Bombardier.com, 472
Banderole, 347–348, 395
mesure de l’_, 242, 291–297, 303–305, 342, Bon
Bannière, 383, 450 de réduction, 7, 12, 91, 106, 108–109,
352, 357
moyenne au quart d’heure, 303 Barrière à l’entrée, 549, 552 123, 262, 267, 315, 347, 363,
niveaux d’agrégation de l’_, 120–121 Base de données, 11, 16, 79–80, 366, 378, 365, 471
part d’_, 294, 295–297, 303 389, 436, 437, 438–440, 467, 473 sur les emballages, 102
pour les relations publiques, 412–415 Bauer, Eddie, 444 Borne interactive, 12, 80
privilégiée, 150–151 Bayer, 534 BOS, 67, 72, 87, 177
radiophonique, 282, 301, 303–305 Beatles, 223 Bouche-à-oreille, 198, 237, 405, 425, 550
réaction de l’_, 436, 451
Beauté Star Bédard inc., 355 Bounce, 107
taille de l’_, 291–292, 303
totale, 295 Becel, 98, 222 Bouton, 457
Audiomètre, 293 Bel Âge, 311, 314 Boxing Day, 360
Audiotex, 447 Bell, 15, 72, 77, 99, 164, 349, 351, 429, 445, Boycottage des consommateurs, 412, 532
465, 470 Brainwave Science, 501
Audit Bureau o Circulations (ABC), 319, 519
Bell Canada, 223 Branson, Richard, 471, 549
Audit de la qualité, 77
Bell Media, 287 Brière, Benoit, 203
Auditoire
externe, 412, 414 Benetton, 65, 318, 422 Brita, 471
interne, 412 Bénévolat, 427 British Columbia and Yukon Community
Auto Hebdo, 408 Bentley, 42 Newspapers Association (BCYCNA), 329
Autopromotion, 422 Besoin(s) Brochure, 237
Autoréglementation, 525, 528, 537 d’accomplissement de soi, 91–92, 542 BRP, 81
d’afliation, 542 Bruit, 122, 123
Autorité d’un porte-parole, 206 d’appartenance, 91–92, 192–193
Autorité des marchés fnanciers (AMF), 212 Budget, voir aussi Dépense publicitaire
d’estime, 91–92, 542
contrainte de _, 267, 269
Avantage(s) de sécurité, 91–92
de communication, 248, 255
concurrentiel, 34, 367, 549 ondamentaux, 542
de la communication marketing, 19, 24–25,
de l’entreprise, 416 hiérarchie des _, 91–92
244, 250, 258–259
du produit, 23–24, 45, 51, 106, 158, 174, lié à une catégorie de produit, 162–163
de la promotion des ventes, 369, 397–398
177–178, 197–198, 202, 211, 218–219, matérialisme et _, 540
acteurs d’incidence sur le _, 248–250
229, 231–232, 356, 377, 446 nouveaux _, 90
gestion de _, 61
émotionnel, 551 physiologiques, 91–92
médias, 243–260
psychologique, 551 psychologiques, 192
méthodes de détermination du _, 244–248
segmentation par _, 40 reconnaissance du _, 89–91
promotionnel, 147, 158, 364
sociaux, 551 stimulation du _, 415
publicitaire, 70, 73, 145, 158, 244–250,
symbolique, 551 Best Buy, 65 252–258, 267, 283, 298, 312, 396–397
Aventure chasse & pêche, 328 Biais du test, 491 Budgétisation
Avion, publicité dans l’_, 345–346 BIC, 463 expérience du gestionnaire et _, 248–260
Avis, 52, 412 Bien(s) méthodes de _, 248–260
gouvernemental, 325 durable, 101, 128, 387 Budweiser, 545
public, 325 non durable, 196
Buick, 202
Avon, 20 Bijan, 202
Bulletin, 412
Axe Biodôme, 550 d’actualité, 470
comparati, 191 Biotherm, 211 Burberry, 354
dramatique inhérent au produit, 189
BIXI, 421 Bureau canadien d’évaluation de l’afchage
émotionnel, 192, 193, 197–198, 221, 226,
506 Black & Decker, 51, 450 extérieur (COMP), 342
humoristique, 195–197 Black Friday, 360 Bureau d’éthique commerciale du Canada
publicitaire, 184, 189, 190, 191–198, 221 Black Label, 489 (BEC), 529
Index 573
Bureau de commercialisation des hebdos du test de marché et _, 508 CBS, 344, 533
Québec, 330 thème de la _, 398 Cédérom, 12, 80
Bureau de la concurrence, 526 Campbell, 34 CEFRIO, voir Centre acilitant la recherche
Bureau de la télévision du Canada (TVB), Campbell Soup, 508 et l’innovation dans les organisations
292, 294 Canada AM, 418 (CEFRIO)
Burger King, 94, 173, 383 Canadian Advertising Rates and Data Célébrité, 117, 136–137, 199, 202–204, 212,
Business Publications Audit o Circulation (CARDonline), 303, 310–314, 329, 343 223, 421, 532–533
(BPA), 319 Canadian Broadcasting Corporation (CBC), prestige associé à une _, 357
Business Week, 415 287 surexposée, 203
Canadian Circulation Audit Board (CCAB), Cellier, 272, 318
319, 329 Centre
C
CAA Magazine, 311
Canadian Community Newspapers
Association (CCNA), 329
d’appel, 11
d’archives publicitaires, 186
Canadian Geographic, 311, 316 Centre acilitant la recherche et l’innovation
Câblodistribution, 290 dans les organisations (CEFRIO), 456, 460,
Cahier d’écoute, 292–293, 303 Canadian Health & Liestyle, 311 510, 520
Calendrier Canadian House & Home, 311 CGA, 72
d’utilisation des médias, 277 Canadian Living, 311 Chaîne
de campagne, 343 Canadian Television Network (CTV), 287 de téléachat, 446, 448
publicitaire, 265–267, 488 Canadian Tire, 213, 315, 477 spécialisée, 290–291, 297
Caliornia Raison Advisory Board, 213 Canal(aux), 119, 120 Champ d’expérience, 121, 123
Calvin Klein, 532 électroniques, 444–445 Changement
Cam-Am, 81 impersonnel, 119–120 d’attitude, 100–101, 123, 129–130, 134,
Campagne personnel, 119 136, 165
d’inormation publicitaire, 421 social, 120 de marque, 160
de boycottage des consommateurs, 412 Cannibalisation, 33 degré de _ souhaité, 151
de communication, 146 Canon, 88 des supports, 241
de lancement, 45, 149, 171, 203 Canular, 423 Chanson populaire, 223
de prévention, 229 Chargé de compte, 69, 71, 80, 175,
de publipostage, 450
Capacité
de production, 341 177–178, 183, 231
de relations publiques, 409–410, 414, 424 Chariot d’épicerie, 347
de segmentation, 449–450
de sensibilisation, 102, 194
de traiter l’inormation, 138 Chase, Chevy, 421
marketing, 433
promotionnelle, 375 Capital de marque, 45, 368–369, 375–376, Châtelaine, 59, 274, 311, 314–315
386 Cheer, 63
Campagne publicitaire, 6–7, 39, 156, 166,
356 Car & Driver, 421 Che
à rais partagés, 397 Carat, 59, 300 de marque, 62–65, 145, 149, 157, 175, 177,
adaptée au Canada, 185–186 CARDonline, voir Canadian Advertising 231, 366
besoin et _, 162 Rates and Data (CARDonline) de produit, 149, 157, 231
budget d’une _ radiophonique, 298 Carroll, Dave, 537 Chevrolet, 59
chanson et musique d’une _, 223 Chez Soi, 311
Carte de fdélité, 108
d’une marque populaire, 103
degré de réussite de la _, 151 Carte-réponse, 123, 315, 502 Choix du Président, 45
délai d’action d’une _, 151–152 Casa, 288 Chrysler, 6, 94, 198, 408, 551, voir aussi
eets d’une _, 146, 509 Cascades, 429 DaimlerChrysler
évaluation d’une _, 232–233 Catalogue, 326, 434–435, 438, 443–444 Chrysler-Mercedes, 38
extérieure, 342 de Noël, 444 Ciblage
acteurs de réussite d’une _, 149 de vente par correspondance, 11 de l’audience, 298
image de marque et _, 463 en ligne, 473 des magazines, 310, 313–314
internationale, 185–186 des téléspectateurs, 284–285
mal conçue ou mal exécutée, 173 Catégorie(s)
besoin lié à une _ de produit, 162–163 du lectorat, 310, 313, 322
média et support publicitaire de la _, 272 du marketing dans Internet, 475
message ponctuel de la _, 49 de magazines, 310
de média, 488 du publipostage, 451
objectis d’une _, 161, 178 du publipostage direct, 473
portée d’une _, 269 gestionnaire de _, 64
positionnement et _, 280–281 indice de développement d’une _, 264, 265 Cinéma
perormance d’une _ de produit, 265 placement de produit au _, 354–357
processus de planifcation d’une _, 152
système de gestion par _, 64, 65 salle de _, 348–350
relations publiques et _, 416
sémiotique et _, 118 Cause humanitaire, 427 Cinéma exCentris, 187–188
taux de réussite de la _, 155 Caution morale, 421 Cineplex Odeon, 349
574 Index
Desjardins Sécurité fnancière, 490 Dom Pérignon, 57 sur les choix des consommateurs, 548–549
Dessin animé, 284 Domtar, 411, 414 sur les consommateurs, 146, 153
Détaillant(s) sur les ventes, 246
Doritos, 421, 454–455
escompte au _, 366, 393 Efcacité
DoubleClick, 520
modes de distribution et _, 47–48 d’un site Internet, 466
Doublemint, 223 de l’inopublicité, 445
pouvoir du _, 16, 364–365
promotion des ventes auprès du _, 7, 362, Douglas, Michael, 356 de la CMI, 484–520
391 Downy, 362 de la promotion des ventes, 513–514
publicité des _, 8 Doyle Dane Bernbach, 210 de la publicité, 484–513
remise au _, 366, 390, 394, 399 de la publicité d’entreprise, 430
Dramatisation, 214
stocks des _, 391 de la publicité extérieure, 341
Drogue, 526 de la publicité institutionnelle, 430, 515
Déterminant situationnel, 112
Dunn & Bradstreet, 439 des bases de données, 440
Détournement, 394 des relations publiques, 417, 514–517
Duplex, rencontre en _, 419
Diesel, 57 du marketing dans Internet, 517–520
Dupont, 396
Diérenciation du produit, 149, 247, 548, 550 du marketing direct, 451, 517
Duracell, 46 mesure d’_, 242
Diusion
Durée tests d’_, 126
communautaire, 420
d’une inopublicité, 526 Eort
de l’inormation, 463–464, 472
de vie des journaux, 328 de commercialisation, 390
Dilatation de la pupille, 491, 499–500 des publicités télévisées, 291 promotionnel, 368
Dion, Céline, 99, 107
Électroencéphalographie, 500–501
Direct Response Television, 446
Élément(s)
Directeur
artistique, 71, 219, 221, 224
E
Eastman Kodak, 38
d’un test efcace, 512–513
promotionnel, 446
de la publicité, 61
Easy-O, 45 visuels, 218–219, 221–222, voir aussi Image
de marketing, 60
Ébauche, 493–494, 499 Elle Québec, 273, 311, 316, 488, 544
Discovery Network, 450
Ecart préimprimé, 329 eMarketer, 476, 519
Discussion
orum de _, 466 Échantillon(s), 7, 109, 161, 267, 315, 362, Emballage, voir Conditionnement
groupe de _, 93, 181, 182, 446, 489, 375, 398, 467 Émetteur, 117–118
492–494, 515 aléatoire, 497 champ d’expérience de l’_, 123
Dissonance cognitive, 104 d’un nouveau produit, 376 Émission
Dissonance-attribution, modèle de _, 128, d’un produit établi, 376 commandite d’_, 288, 424
129 de répondants, 506 cote d’écoute d’une _, 294, 295, 546
Distributeur distribution d’_, 91, 98, 101, 106, 125, 267, de grande écoute, 273, 287–288
concours auprès du _, 392 362, 364–365, 368, 374, 376, 377–379, de téléachat, 445
modes de distribution et _, 47 390, 397, 428, 466 de télévision, 239, 269, 273, 275, 282, 284,
promotion des ventes auprès du _, 7 envoi d’_, 377–378, 399 288–289, 355, 424
jumelage d’un _, 377–378, 381 diusée par câble, 291
Distribution
programme d’_, 79, 127 en direct, 299
au domicile, 377
Économie d’échelle, 248–249, 250, 548, portée d’une _, 269–270
de coupons, 381, 390, 397, 466
549, 551 pour les enants, 284
de réquences d’exposition, 272
promotion des _, 526
de nouveaux produits, 390 Écran vidéo, 348
radiophonique, 269, 299, 301
des promotions, 373 Edge Creative, 72 rediusion d’une _, 273
élargie, 466 Eet(s) sur grand réseau, 291
modes de _, 47–48 anticompétiti, 549 variété des _, 284
réseau de _, voir Réseau(x) de distribution d’attraction, 499
stand de _, 347 Émotion(s), 107, 190, 192–193, 195, 197–
de groupe, 498 198, 221, 226, 229–230, 247, 272–273,
stratégie de _, 47 de halo, 495 490, 495, 501, 506, 513
Distribution d’échantillon, 125, 267, de primauté, 215
364–365, 368, 376, 377–379, 390, 428 Emplacement
de récence, 215
au cours d’un événement, 378 aléatoire, 333
de rémanence, 146, 147, 201
budget lié à la _, 397 privilégiée, 333
hiérarchie des _, 124, 125–132, 152–155
de porte à porte, 377 liés à la communication, 518–519 Employés de l’entreprise, 412–413
directe, 378 sonores, 222 En Primeur, 313
gratuit, 91, 101, 106, 362, 374 Eet(s) de la publicité, 132 Encart, 325–326
par Internet, 378, 466 évaluation des _, 509 à volets, 314, 315
sur les lieux de vente, 98, 377–378 processus de réponse et _, 137–138 préimprimé, 326
Djokovic, Novak, 199 sur la concurrence, 549–550 Encombrement publicitaire, 285, 301, 318,
Dodge, 129 sur le coût et le prix des produits, 550–552 328, 347–349, 353, 451, 476
578 Index
Energizer Holdings, 7, 108, 187, 417 contrôlé, 491 du lectorat de la presse hebdomadaire, 330,
Enant(s) de type cinéma, 507 332
émission pour _, 284 de type terrain, 507 PMB, 320
publicité destinée aux _, 213, 525, 527–528, en laboratoire, 491 psychographique, 181
532, 538–539, 543 inuence de l’_ sur le comportement du EuroNews, 290
consommateur, 109–112
Enhanced Television, 478 Évaluation, voir aussi Mesure(s)
marketing, 23
Enjeux éthiques, voir Éthique cognitive de l’inormation, 194–195
médiatique, 233
critères d’_, 98
Énoncé de positionnement, 42 naturel, 491, 499, 506
d’un plan de relations publiques, 411
Enquête, 518 Envoi d’un programme de CMI, 143
auprès des consommateurs, 123 d’échantillon, 377–378, 399 d’un projet de campagne, 232–233
d’attitudes, 515 d’imprimé publicitaire, 435 d’une campagne publicitaire, 149, 151, 155
PMB, 518 d’une prime, 383 de l’attention, 513
postale, 330 de coupons, 381 de l’audience, 303, 347
Enregistrement de message publicitaire, 498 de preuve d’achat, 385 de l’image de l’entreprise, 23
électronique, 449, 451 de l’image de la marque, 23
Enseignant, 414–415
postal, 377–378, 381, 383, 433, 436, 438, de l’organisation, 23
Ensemble évoqué, 97–98, 164 442–443, 451 de la CMI, 484–520
Entente d’exclusivité, 350 Équipe(s) de la communication marketing, 22–25
Entreprise(s) de création, 177, 187 de la perormance, 103–104
à but lucrati, 436 dédiées, 142–143 de la promotion des ventes, 513–514
afliation d’_, 466 Erreur(s) de la publicité, 484–513
associée à des nobles causes, 427 de mesure, 499 de la stratégie de promotion des ventes,
attitude envers l’_, 411 prévention des _, 485 513
attributs de l’_, 416 Escompte de la viabilité commerciale des démarches
avantages de l’_, 416 au détaillant, 366, 393 de création, 181
cote d’estime de l’_, 413–414 aux intermédiaires, 390 des anciens programmes de communication
de vente par catalogue, 443 aux revendeurs, 393 marketing, 23
employés de l’_, 412–413 des capacités marketing de l’organisation,
Espace
image de l’_, 23, 352, 410, 415, 417, 23
aux marques établies, 391
422–424, 429, 509, 515, 532 des commandites, 515–517
d’étalage, 366
industrielle, 475 des émotions, 513
publicitaire, 70, 73, 173, 249, 274–276,
Internet et _, 462 des journaux, 324–328
314–315, 317, 319–321, 328–333, 343,
jugement des _, 532 des magazines, 310–318
520, 547
multiproduits, 63–64 des options, 97–98
normes éthiques des _, 532 Esquisse, 493 des outils de CMI, 513–520
notoriété de l’_, 124, 464 Essai, 154 des relations publiques, 417, 514–517
nouvelle _, 23 d’un produit, 125, 267, 374, 376, 397, 399, des stratégies de rechange, 485
organisation de la communication 437, 465 du comportement, 513
marketing au sein de l’_, 60–65 d’un service, 374 du concept publicitaire, 231–233
perception de l’_, 412 d’une marque, 127–128, 159–160, 377, 379 du marketing dans Internet, 475–477,
perçue négativement, 23 limité, 161 517–520
positionnement de l’_, 424, 429 stimulation de l’_, 465 du marketing direct, 449–452, 517
publicité d’_, 423–425, 429–430 Esso Imperial, 288 du modèle DAGMAR, 152–153
publicité destinée aux _, 8 du processus décisionnel du consommateur,
Estimation de l’univers, 294
qui projette une bonne image, 23 166
rapport annuel de l’_, 408, 412 Étalage, 391
du téléspectateur, 286
rapport fnancier de l’_, 413 espace d’_, 366
par la comparaison par paires, 494–495
répertoires et listes d’_, 439 rais d’_, 393–394
par ordre de mérite, 494
réputation de l’_, 425–426, 537, 550 promotionnel, 436
postérieure à l’achat, 103–104
responsabilité sociale de l’_, 414 Étalon de mesure, 151
Evalucom Inc., 148
site Internet d’une _, 462 Éthique, 532
soutien fnancier de l’_, 425 Événement, 368
d’une campagne de marketing, 421
virtuelle, 443 distribution d’échantillons lors d’un _, 378
d’une campagne de sensibilisation, 102
particulier, 417
Entrevue, 418, 420, 509, 519 de la publicité institutionnelle
promotionnel, 436
collective, 494 et d’entreprise, 430
de groupe, 181 des bases de données, 439 Evian, 177
en proondeur, 93 publicité et _, 532–539 Exclusivité, 420
individuelle, 494 Étude d’un reportage, 420
téléphonique, 330 de marché, 180–181, 186, 293, 330 entente d’_, 350
Environnement de suivi, 515–516, 519 Expérience, 137
concurrentiel, 34 du lectorat, 505 du gestionnaire, 248–260
Index 579
Exposition, 272 de services connexes, 60, 62 dans les moyens de transport, 344
à la publicité, 268, 271 spécialisée dans l’observation des médias, de l’inormation publicitaire, 421
à la publicité dans les moyens de transport, 254 de la publicité à la radio, 298
344 spécialisée du marketing direct, 435 de la publicité dans les pages jaunes, 353
à la publicité dans les salles de cinéma, 349 Flesch, Rudolph, 496 de la publicité extérieure, 339, 341–342
à un support publicitaire, 268 Fleurs Plantes Jardins, 310 de la publicité par objet, 351
degré d’_, 271, 517–518 de la publicité sur les lieux d’auence, 349
Fleury Michon, 399
des magazines, 312, 323 des magazines, 317–318
du marketing Internet, 475, 517–518 Flickr, 459, 476 des visites sur Internet, 470, 519
mesure d’_, 517–518 Foire distribution de _ d’exposition, 272
par le placement de produit, 355–356 aux questions, 465 du marketing direct, 450
point d’_ brute, 269, 270, 277, 339, 341, 343 commerciale, 7, 353 efcace, 271
répétée, 351, 354 Fonction de réponse acteurs à considérer au moment de choisir
sélective, 95, 96 concave vers le bas, 246 la _, 273
des ventes, 245–248 minimale d’exposition, 271–272
en orme de S, 246 moyenne, 271, 271
F
Fabergé, 356
Fondation David Suzuki, 441–442 par le placement de produit, 355
Frito-Lay, 421, 455
Fondation québécoise du cancer, 535
Fabrica, 65 Food & Drink, 311 Fromages d’ici, 6
Face publicitaire, 342 Foot, Cone & Belding (FCB), 225
Facebook, 105, 209, 214, 237, 281, 337, 440,
455, 459, 466, 474, 476
Forbes, 356
Ford, 42–43, 72, 283, 354, 432, 438, 462, G
Gadoua, 99
Facilitation de l’achat, 162, 165, 415 530–531
Façonnage, 108, 109 Format Gallup & Robinson, 505
Facturation à honoraires fxes, 75 boni, 362, 371, 375, 387, 388 Gamme de produits, 372
Familiprix, 35, 72, 99, 145, 152, 187, 494 de l’annonce, 321, 488 Gap, 438, 444
Famille, 111 particulier, 372 Garantie prolongée, 104
Fantasme, 214 Formation, programme de _, 395 Gatorade, 202, 355
Fast Company, 415 Formule de Flesch, 496 Gaudet, José, 299
Fatigue du répondant, 504 Forrester, 520 Gazette de Montréal, 309
Fausse allégation, 504 Fortune, 356, 415 Géant Vert, 213
Fédération des producteurs de lait du Forum de discussion, 466–467 General Foods, 380, 508
Québec (FPLQ), 148, 187, 192–193, 223 Fournisseur, 414 General Mills, 202, 382
FedEx, 213 de listes, 439
General Mills Canada, 384
Femme dans la publicité, 529, 543–544 de service Internet (FSI), 518
General Motors, 59, 73, 244, 283, 310, 408,
Fenêtre publicitaire, 470 Foyer
428, 451
Fiabilité avec télévision, 294
regardant la télévision, 294 Geo, 316
des prétests en ondes, 499
Fragmentation de l’audience Géocodage, 449
du test de reconnaissance, 505
du test de suivi, 509 à la radio, 301 Géolocalisation, 377, 450
Fiche recette, 315 à la télévision, 290–291 Gerber, 388–389
Fidélisation Fragmentation des marchés, 353, 364, 366 Gestion
de la clientèle, 101, 398 Frais, voir aussi Coût(s) de bases de données, 80
des visiteurs virtuels, 467 d’étalage, 393–394 de budget, 61
programme de _, 371–372, 388, 389, 438 de production, 284, 353, 380 de l’image d’entreprise, 417
de publicité, 145, 173, 274 de la communication marketing, 19
Fidélité
partagés, 288 des circuits de distribution, 47
à la marque, 38, 101, 157–158, 160, 372,
promotionnels, 347 des listes d’envoi, 443
383, 463
du tirage, 322
carte de _, 108 Franklin, Benjamin, 434
du travail des équipes dédiées, 142–143
du client, 18 Fraude, 380–381, 447 par marque, 60
du consommateur, 157–158, 160 dans Internet, 477 par objectis, 514
Fido, 349, 351, 428 liée à un concours, 534 système de _, 63–65
Film d’animation, 213 publicité et _, 533–535
Gestionnaire
Financement Freelotto, 473 de catégorie, 64
de la publicité, 546–547 Fréquence, 239, 243, 267–272, 277 de marque, 126, 157, 159, 185
public, 547 combinaison des médias et _, 262 de produit, 62
Firme(s), voir aussi Agence(s) d’achat, 159–161 du marketing, 118, 148, 156, 160, 165, 175,
de recherche en marketing, 60, 439, 510 dans le site Internet, 450 177–178, 255, 262, 272, 299, 328, 352,
580 Index
373, 383, 390–391, 408, 415, 418, 428, Hallmark Hall o Fame, 288 maîtresse, 187
435, 449, 467, 486 Hammacher Schlemmer, 444 publicitaire, 487
GGRP, 432–433 Harlequin, 9–10 Identifcation, 202
Gillette Co., 62 Harley-Davidson, 34 à la source, 355
Girard, Hugo, 288 Haute direction, 60–62, 231, 251, 260, 486 IGA, 193
Global, 287 Head, 199 IKEA, 318, 443
Globe and Mail, 309 Healthy Choice, 534 Illumination, 179
Gondole, 347 Hebdomadaire, 324, 329–330, 332 Îlot publicitaire, 328
Goodby, 59 Hebdos Québec, 330 Image, voir aussi Élément(s) visuels
Goodby, Silverstein & Partners, 178, 183 construction de l’_, 409–410
HEC Montréal, 186, 469, 533 d’une entreprise, 23, 352, 410, 415, 417,
Google, 292, 520 Heineken, 354 422–424, 429, 509, 515, 532
Gouvernement, 415 Heinz, 391 d’une publicité télévisée, 222
Gouvernement du Canada, 283, 525–526 Héma-Québec, 407 de l’annonceur, 451
Gouvernement du Québec, 283, 525, 527 de marque, 6, 20, 23, 34, 44, 46, 49–51, 91,
Hershey, 550
Grand Prix Formule 1 du Canada, 424 98, 153, 155, 188–189, 316, 369, 410,
Hertz, 52, 438 422, 463, 467, 509, 515, 534
Grandes cultures, 312
Heuristique, 102, 103 de prestige, 19
Grandes Gueules, 299 ondée sur l’aect, 103 des emmes dans la publicité, 529, 543–544
Gretzky, Wayne, 203 ondée sur la promotion, 103 des hommes dans la publicité, 529, 531
Grille ondée sur le prix, 103 des minorités visibles dans la publicité,
d’analyse de FCB, 225 Hewlett-Packard, 217, 409, 462, 515 544–545
horaire, 302–303 Hiérarchie des besoins, 91–92 du magazine, 317
GRIP, 66, 72 de Maslow, 91–92, 542 du produit, 355
Grossiste(s) renorcement de l’_, 398, 437
Hiérarchie des eets, 124, 125–132,
concours auprès des _, 392, 394 valorisation de l’_, 422, 463, 537
152–155
modes de distribution et _, 47–48, 391 Imagerie
Hill & Knowlton, 418
promotion des ventes auprès du _, 7, 362 au jet d’encre, 322
Hockey du samedi soir, 288 mentale, 299
remise au _, 390, 394
Hogan, Paul, 205 Imodium, 158–159
Groupe
de consommateurs, 120–121 Hollister, 44 Impact du support, 488
de discussion, 93, 181, 182, 446, 489, Holt Renrew, 47 Implication, 228
492–494, 515 Homme dans la publicité, 529, 531 degré d’_, 228, 327, 505
de réérence, 111, 151 Honda, 34, 72, 114, 478 des lecteurs, 328
eet de _, 498 aible _, 226, 228–230, 283
Honoraire, 75
entrevue de _, 181 orte _, 129, 225–226, 228, 230–231, 270
témoin, 519 Hostess Frito-Lay, 373
médias à orte _, 310
témoin de consommateurs, 494, 495 Hôtels Alt, 191
Impression publicitaire, 457
Groupe Germain, 191 HSBC, 173
Imprimé, 239
Gucci, 44 Huggies, 467
Incitati promotionnel, 373
Guerlain, 96 Hugo Boss, 44
Humeur Incitation
Guerre promotionnelle, 401
des spectateurs, 349 à l’achat de produits, 541–543
Guide de l’auto, 95 programme d’_, 390
du consommateur, 347–348
Guide de rédaction, 183, 184 Inconscience, 501–502
Humour, 102, 107, 158, 166, 184, 186, 190,
Guilde culinaire, 220 Incubation, 179
192, 195–197, 213, 215
GURU, 30–31 Index Fortune 500, 439
Humpty Dumpty, 179–180
Hush Puppies, 96 Indice, 261, 262
H
H&M, 122
Hydro-Québec, 73, 424
Hyundai, 65
d’écoute, 289
de comportement de consommation, 38
de développement d’une catégorie, 264,
H.J. Heinz, 368–369 265
Habitudes
d’achat, 375, 518, 552 I
IAB Canada, 477
de développement d’une marque, 264, 265
périphérique, 136–137
d’écoute, 405 Indigo, 290
médias, 320 IBM, 424 Industrie
radiophoniques, 305 Idée de la recherche marketing, 510
télévisuelles, 292–293 créative, 184, 186 des magazines, 321
Hallmark, 189, 193, 424 de départ, 185–190 des périodiques, 310
Index 581
des eets liés à la communication, 518–519 Microcell Solutions, 351 Morrow Communications, 421
du degré d’implication, 131 Microsegment, 41 Motivation(s), 137, 228
du lectorat des magazines, 320 d’achat, 247
Microsot, 223, 445
du marketing dans Internet, 476 d’achat d’ordre émotionnelle, 247
du processus de communication, 518–519 Microsot Canada, 418–419
du consommateur, 91–94
du tirage, 319 Microvision, 377 ondée sur de l’inormation, 228
électroencéphalographique, 500, 501 Millward Brown, 501–502 ondée sur une transormation, 228
en ligne, 518 MINI, 468 recherche sur les _, 93, 94
erreur de _, 499 théorie de la _, 91
Ministère de la Santé et des Services sociaux
étalon de _, 151 MotorWeek, 408
du Québec (MSSS), 102, 195
exhaustives, 506–507
multiples, 513 Minorité visible, 544–545 Motorola, 451
physiologiques, 499–501 Mise Mouvement
Mesure(s) de l’audience, 242 en orme, 190 oculaire, 500
à la radio, 303–305 en page, 221 pour le marketing vert, 542
à la télévision, 291–297 Mix de communication, 5, 19–20, 147–148 Mouvement Desjardins, 100, 272
de la publicité extérieure, 342 éléments du _, 5 MRI, 519
de la publicité par objet, 352 Mix, marketing _, 4, 5, 20 Murale, 339
du placement de produit, 357 Mix-media, 286 Musique, 222–223
Méthode de budgétisation Mobile, 434, 440 préenregistrée, 223
de bas en haut, 251, 256–260 Mutual Lie Insurance, 424
de haut en bas, 250–255 Mode(s)
de l’ajustement concurrentiel, 254, 255 de distribution, décisions relatives aux _,
des objectis et des tâches, 256, 257–258
du budget arbitraire, 251, 252
47–48
de réalisation, 209, 210–215, 221 N
Nabisco, 386
du budget disponible, 251 Modèle(s)
du pourcentage du chire d’aaire, 252, AIDA, 124, 464 NADbank, 330
253 Build-Up, 485 NASCAR, 362
du rendement du capital investi (RCI), 255 d’apprentissage standard, 127, 128 National, 404
ondée sur le pourcentage des ventes, 248 d’attitude multiattributs, 99, 100 National Geographic Society, 438
Méthode(s) DAGMAR, 149, 150–156
National Post Business Magazine, 448
d’évaluation a posteriori, 504–506 de communication, 149–156
de diusion des innovations, 124, 125 National Semiconductor, 475
de couverture médiatique, 515
de distribution d’échantillons, 377–379 de dissonance-attribution, 128, 129 Navistar, 429
de la recherche sur le mouvement oculaire, de la démarche marketing et de NBC, 533
500 communication, 32 Neilsen IMS, 330
de mesure de l’efcacité en publicité, de la aible implication, 130, 131–132
Nemiro, 354
492–509 de la onction de réponse à la publicité,
245–248 Nespresso, 202
de pointage RFM, 440
de la hiérarchie des eets, 124, 125–132, Nestlé, 62, 388, 508, 534
de rémunération au rendement, 75, 76
de réponse aux publicités, 503 152–155 NetGravity, 520
de Rossiter et Percy, 157, 159, 161–162 de marketing ondé sur la consommation, Neuromarketing, 502
du cahier d’écoute, 292–293, 303 18
New Balance, 204
du Magazine Impact Research Service de planifcation de Foote, Cone & Belding,
225–226 Newspaper Audience Databank (NADbank),
(MIRS), 505 330
du Starch Readership Report, 504 de planifcation de Rossiter et Percy,
227–231 Next Print Test, 505
du test de concept publicitaire, 492
du test Next*TV, 507 de probabilité d’élaboration, 134, 135–137 Next*TV, 507
en laboratoire, 489, 491, 493, 496, 498 de réponses des consommateurs, 512 Nielsen Recherche Média, 293–294
mnémotechnique, 97 de traitement de l’inormation, 124, 125 Nike, 19, 45, 118, 173, 185, 202, 412,
PRIZM, 38, 41, 377, 449 du processus de communication, 116–123, 532–533, 544
sur le terrain, 489, 491, 492–493, 496, 499, 150
du processus de décision d’achat, 88–89 Nissan, 114–115, 173–174, 420
506
du processus de planifcation de la CMI, Niveau(x)
VALS, 38, 41, 449
21–22 de rappel, 227
VALS2, 38
de rapport aux marques et aux produits,
Métro, 143, 324 Module d’afchage, 348
197
Metromedia Plus, 344 Molson, 463, 477, 489, 549
Nolin BBDO, 281
Meunier, Claude, 99, 173, 203, 280 Molson Export, 189–190
Nom
Mexx, 243 Mongrain, Guy, 212 de domaine, 457
MGM Grand, 57 Montblanc, 19 de la marque, 45, 130
Michelin, 400 Montréal Centre_ville, 314 Nombre de lecteurs par exemplaire, 276
586 Index
des concurrents, 53 autopayante, 384, 385 avantages du _, 23–24, 45, 51, 106, 158,
du produit, 189–190 de mauvaise qualité, 383 174, 177–178, 197–198, 202, 211,
en ligne, 81 gratuite, 383–384 218–219, 229, 231–232, 356, 377, 446
énoncé de _, 42 incitative, 392 axe dramatique inhérent au _, 189
réaction au _, 42 produit oert en _, 376, 384 bas de gamme, 442, 451
stratégie de _, 42, 43, 46 réaction à la _, 385 besoin lié à une catégorie de _, 162–163
stratégie de _ de la marque, 49–54 taux d’échange de la _, 384 caractéristiques d’un _, 6, 19, 23, 34, 38, 45,
Post, 382 Principes publicitaires de l’ACA, 51, 61, 101, 106, 127, 174, 177–178, 190,
Post-test, 489, 490–491, 512–513 535–536 192, 218, 247, 541
de la publicité imprimée, 502–506 che de _, 149, 157, 231
Print Measurement Bureau (PMB), 320
de la publicité radiodiusée, 506–509 classe de _, 52
Prix comparaison de _, 212
de la publicité télévisée, 506–509 d’aubaine, 371 conditionnement du _, 45–46, 102, 527
Postes Canada, 435, 439, 441–442 de lancement, 91 cosmétiques, 401
Postmedia, 308 décisions relatives aux _, 46–47 courants, 101
Postproduction, 224–225 eets de la publicité sur les _, 550–552 coût unitaire d’un _, 252
fxation préalable des _ sur les cycle de vie du _, 247
Potentiel
conditionnements, 376 d’achat routinier, 104, 106
d’achat, 265
politique de _, 46 d’hygiène personnelle, 535
de manipulation, 477
réduit, 361, 373, 375–376, 388, 393, 399, d’usage courant, 154, 159
de rentabilité, 275
462 de beauté, 531
de vente, 475
du marché, 248, 261, 264–265 Probabilité d’élaboration, 134, 135–137 de consommation courante, 266, 464
Poulet Frit Kentucky, 185 Processus de grande consommation, 147
d’approbation, 531–532 de luxe, 19, 42
Pourcentage de marge bénéfciaire brute,
d’association, 107 de substitution, 33
76–77
d’évaluation cognitive, 194–195 décisions relatives aux _, 44–46
Pourriel, 457, 473 degré d’utilisation du _, 38–39
d’évaluation d’un projet de campagne,
Pouvoir 232–233 démonstration d’un _, 125, 161, 211–212,
de la source, 206 d’évaluation du concept publicitaire, 262, 396, 418
de négociation, 16 231–233 diérenciation du _, 149, 247, 548, 550
de persuasion, 237 d’identifcation, 202 divisible, 376
de séduction, 537 d’intégration, 102, 103 du tabac, 527
des détaillants, 364–365 de communication, 116–123, 518–519 émotis, 226
Précision du marketing direct, 451 de conormité, 206 essai du _, 125, 267, 374, 376, 397, 399,
Préparation, 179 de création, 179–183 437, 465
de décision d’achat, 88–104, 106 évaluation de la perormance du _,
Préproduction, 224–225 103–104
de détermination des marchés à
Présentation d’un message (ordre), privilégier, 35 gammes de _, 372, 442, 451
215–216 de persuasion, 126 gestionnaire de _, 62
Présentoir, 106, 347, 393, 395 de planifcation de la CMI, 21–22 idéal, 53
animé, 395 de planifcation publicitaire, 152 image du _, 355
de plancher, 395 de recommandation publicitaire, 204–206 incitation à l’achat de _, 541–543
de publicité, 7 de réponse, 123–132, 137–138, 283 lancement d’un _, 91, 101, 109, 253, 270,
en bout d’allée, 98 de traitement des plaintes, 529 277, 315, 396–397, 409–410, 418
en bout d’îlot, 395 décisionnel, objectis de communication niveaux de rapports aux _, 197
promotionnel, 391 et _, 143, 165–166 notoriété du _, 24, 267, 341
sur les lieux de vente, 538 nouveau _, 91, 101, 149, 151, 192, 198,
Procter & Gamble, 62, 64–65, 76, 173, 189,
Pression, stratégie de _, 48 253, 258, 260, 267, 270, 277, 365, 390,
213, 231, 244, 283, 310, 316, 394–395,
Prestige, 316 396, 409–410, 415–416, 548
412, 455, 478, 513, 518, 549
oert en prime, 376, 384
Prétest, 70, 489, 490, 512–513 Production, 224–225 parvenu à maturité, 147, 397–398
d’une publicité imprimée, 496–497 capacité de _, 341 pensées orientées vers le _, 132–133
d’une publicité radiophonique, 497–501 coûts de _, 249 placement de _, 15, 354, 355–357, 538
d’une publicité télévisée, 497–501 d’une publicité télévisée, 224–225 positionnement du _, 189–190
du produit fnal, 496–501 rais de _, 284, 353, 380 pour l’industrie québécoise, 313
Preuve Produit(s), 44 prix des _, 550–552
d’achat, 383–385 à aible implication, 130–131, 137, 226 promotionnel, 350–353
scientifque, 211 à orte implication, 225, 270 qualité des _, 550
technique, 211 à part de marché négligeable, 106 quantité supplémentaire d’un _, 362
Prime, 7, 79, 102, 108, 362, 364–365, 368, à risque, 416 rapport qualité-prix du _, 51
373, 375, 383, 384–385, 398, 401 attitude envers le _, 190, 416 repositionnement du _, 52, 152
à l’intérieur des conditionnements, 538 attributs du _, 98, 101, 148, 189, 218 saisonnier, 161, 192, 391
Index 589
dramatique, 214 portée d’une _, 267–272, 297–298, 339, attitude envers la marque et _, 164, 180
économie d’échelle en _, 249, 250 342, 345, 349 aux heures de grande écoute, 120, 288,
eet de rémanence de la _, 146, 147, 201 présentoir de _, 7 535, 544
eets de la _, 132, 137–138, 146, 153, 246, programme de _, 25, 79 axe de la _, 193, 195–196
509, 548–552 programme de mesure de l’efcacité chaînes spécialisées et _, 290–291
éléments visuels de la _, 218–219 d’une _, 510–513 contenu visuel de la _, 219
exposition à la _, 268, 271 promesse d’une _, 230 coûts de la _, 284–285, 287
extérieure, 239, 263, 338–342 promotion des ventes et _, 368–369, 397 durée des _, 291
fnancement de la _, 546–547 promotionnelle, 532 éléments visuels et sonores de la _, 96
ondée sur la nouveauté, 192 rappel des _, 349, 496, 506 évaluation du message d’une _, 232–233
rais de _, 145, 173, 274 réaction à la _, 147, 162 humour dans la _, 165–166, 184
rauduleuse, 533–535 réaction émotive à la _, 175 idée de départ d’une _, 186
réquence d’une _, 267–272 réalisation d’une _, 299 marketing direct et _, 449
générale, 325 rédactionnelle, 9, 80, 249 message de la _, 118
générique, 8 régionale, 291 mesure de l’audience de la _, 291–292
hommes et emmes dans la _, 529, 531, réglementation de la _ au Canada, 525–532 notoriété de la marque et _, 227
543–544 relation entre ventes et _, 247–248 planifcation de la _, 224
impact de la _ sur la société, 539–547 répétitive, 137 post-test des _, 506–509
impact déontologique et éthique de la _, réseau, 286–288, 302 prétest d’une _, 497–501
532–539 revenu provenant de la _, 236, 238 production de la _, 224–225
impact économique de la _, 548–554 rôle de la _, 540, 548, 552 réaction à la _, 175
importune, 441, 451, 473 sélective, 286, 288, 302 service de création publicitaire pour une _,
incitation à l’achat de produits et _, service de la _, 60–64 70–71
541–543 slogan de _, 70, 130–131, 158, 173, 182, tactiques de création de la _, 222–225
inormative, 542 185, 189, 198, 218, 283 test de suivi des _, 509
institutionnelle, 9, 422–430, 515 sporadique, 265, 266, 488, 509 Publipostage, 11, 16, 74, 120–121, 147, 434,
interactive, 323, 468, voir aussi Publicité(s) stéréotypes en _, 543–545 436–437, 440–443, 450–452
dans Internet subliminale, 97 direct, 80, 473
interactive à la télévision, 477–478 sur cellulaire, 448 rauduleux, 534
interdiction de _, 355 sur le lieu de vente, 98, 102, 346–347 Publireportage, 291, 451
intérêt envers la _, 509 sur les aliments, 532 télévisé, 445
interstitielle, 450, 457, 470 sur les boissons alcoolisées, 526, 531
inventive, 13, 174–175, 233 sur les lieux d’auence, 338, 347–350
Publishers Clearing House, 445
locale, 8, 284, 287, 298, 325 sur les médicaments en vente libre, Pupillométrie, 491, 499, 500
longueur de la _, 488 531–532 Puris Lintas, 405
marketing direct et _, 435–436 sur les produits de beauté, 531
matérialisme et _, 540, 541 taris de la _, 6, 70, 72, 249, 284, 288, 291,
médias et _, 545–547
mensongère ou trompeuse, 533–535
302–303, 317, 319, 321, 333, 339, 343
temps de _, 286–297, 302–305, 526
Q
mesure de l’efcacité de la _, 242, 484–513 test de marché des _, 502–509 qu’est-ce qui mijote, 311, 318
minorités visibles dans la _, 544–545 tests liés aux _, 489–509 Quaker Oats, 202
mobile, 339 texte, 469 Qualité
modèles de la onction de réponse à la _, thème de la _, 130, 173, 182, 184–190, coût unitaire de la _, 552
245–248 286, 487 d’une base de données, 440
musicale, 223 transormationnelle, 228 de la prime, 383
nationale, 325, 333, 349 trompeuse ou mensongère, 526 de reproduction, 314, 327–328
non croisée, 466 Publicité(s) imprimée(s), 70, 96, 121, 158, des listes d’envoi, 443
normes en _, 175–176 166, 172, 175, 211, 216, 219–221, 368 des produits, 550
obtenue à travers les relations publiques, post-test de la _, 502–506 perception de la _, 46
237 prétest d’une _, 496–497 Quatrième de couverture, 317
oensante ou de mauvais goût, 535–537 test de suivi des _, 509 Québec habitation, 313
omniprésence de la _, 524
Publicité(s) radiophonique(s), 5, 17, 130, Québec inc., 313
ouverte, 217
par la poste, 147 172, 297–301 Quebecor, 283, 287, 308, 420
par objet, 350, 351–353 aux heures de grande écoute, 301 Questionnaire, 493, 497
par panneaux-afches, 17 destinée aux enants, 538
Quotidien, 324, 331–332
par vagues, 265, 266 humour dans la _, 195–196
gratuit, 324
pensées orientées vers l’exécution message de la _, 118
d’une _, 134 portée de la _, 449
post-test des _, 506–509
perception de la _, 488
périodiques spécialisés en _, 254
persuasive, 541–542
prétest de la _, 497–501
test de suivi des _, 509
R
Rachat, 154, 465, voir aussi Achat(s) répétés
placement d’une _, 502–503 Publicité(s) télévisée(s), 5–6, 17, 121, 130, Radio, 9, 15, 120, 282, 297–301
politique, 217 147, 160, 172, 211, 282–283, 285–286 achat de temps publicitaire à la _, 302–305
Index 591
audience de la _, 282, 301, 303–305 champ d’expérience du _, 121, 123 gouvernementale, 525
caractéristiques du média _, 263 intériorisation par le _, 200 sur les produits du tabac, 527
cote d’écoute de la _, 303 processus de réponse du _, 123–132, Regroupement proessionnel, 254
émission _, 269, 299, 301 137–138
Rejet, 127
aiblesses de la _, 300–301 Réceptivité d’un message, 136
orces de la _, 298–300 base de données et _, 438
réquence d’exposition à la _, 271 Relation
des lecteurs, 327
habitudes d’écoute de la _, 305 entre le prix et la publicité, 550–552
du consommateur, 317
marketing direct par la _, 444–445 entreprise-client, 472
du public, 204–206
publicité à la _, voir Publicité(s) Relations publiques, 9, 404–405, 406,
Recherche
radiophonique(s) 407–430
d’inormation, 94–95, 161
Rappel, 227, 355 agences de _, 79, 80
évaluative, 510–513
d’une marque, 164 atouts de la _, 408–410
externe, 95
des arguments d’un message publicitaire, campagne de _, 409–410, 414, 424
interne, 94
215–216 commerciales, 416
marketing, 510
des publicités, 349, 496, 506 défnition des _, 406
problèmes liés à la _, 486
taux de _, 123, 130, 186, 203, 219, 355, 357 aiblesses des _, 410
rétroaction ondée sur la _, 123
inormation publicitaire et _, 418–422
Rapport service de _, 70
Internet et _, 472
annuel, 408, 412, 472 sur le mouvement oculaire, 500
marketing direct et _, 436
coût-efcacité, 276–277, 298 sur les motivations, 93, 94
marketing et _, 407–408
de marché, 293, 303 Réclame louangeuse, 534 message de _, 410, 415–417, 419
du NCP, 530–531 Recommandation publicitaire, 204–206, 212 mesure de l’efcacité des _, 514–517
efcacité-coût, 282–283
Récompenses, surutilisation des _, 109 outils de _, 428
entre la peur et la persuasion, 194
Reconnaissance, 164 plan de _, 410–417
fnancier, 413
de la marque, 223, 227 programme des _, 406, 410–411
publicité-ventes, 247–248
test de _, 504, 505 résultats des _, 516
qualité-prix, 51, 189, 192
Reconnaissance du besoin, 89–91 retombées des _, 516
quantité-prix, 387
stimulée par le marketing, 90–91 rôle des _, 406–408, 417
Rationalité, 190–192, 197–198, 211, 221, stratégie des _, 416–417
226, 506 Recrutement, 424 tactiques des _, 417
Ray-Ban, 354 Red Bull, 30, 57, 477
Reliure sélective, 322
Rayovac, 202 Rédacteur, 221
Remboursement, 79, 361–362, 371, 375–376
RBC Groupe Financier, 441, 477 en che, 318
rauduleux, 380–381
RDS, 291 Rediusion, 273 ore de _, 374, 386, 387
Réaction(s) Réduction, 79, 103, 347, 362, 365, 371, 388 Rembrandt, 40
à l’eort promotionnel, 368 à l’achat d’un produit, 401
Remise
à la prime, 385 bon de _, 7, 12, 91, 106, 108–109, 123, 262,
à l’achat, 393
à une publicité, 147, 162, 175, 193–195 267, 315, 347, 363, 365, 471
à prix spéciaux, 390
aective, 134, 490, 499 budgétaire, 251
aux détaillants, 366, 399
au marketing direct, 436, 451 coupon de _, 379–383
consentie aux intermédiaires, 393, 394–395
au test d’annonce en salle de cinéma, 498 de lancement, 48
de lancement, 393
cognitive, 228–229 des prix, 361, 373, 375–376, 388, 393, 399,
en argent, 7
comportementale du consommateur, 38–40 462
liée aux eorts de commercialisation, 390
conditionnée, 107 diérée, 386–387
promotionnelle, 7, 393
de l’audience, 436, 451 promotionnelle, 192
Reebok, 82 Rémunération
de marché, 142, 148
au rendement, 75, 76
des téléspectateurs, 356 Réérence, groupe de _, 111
basée sur la perormance, 76
directe, 517 Réérent, 111 des agences de publicité, 73–77
du consommateur, 38–40, 385
Réexe psychogalvanique, 491, 500 Renault, 354
du marché au positionnement, 42
du public, 356 Rerain publicitaire, 223 Rencontre en duplex, 419
électrodermale, 500 Réutation, 218 Renorcement, 108
émotionnelle, 107, 175, 193, 195, 229, 490, Région urbaine, 329 de l’attention, 198
501 Règle(s) de l’attitude, 180
émotive à une menace, 193 d’efcacité de Ketchum, 516 de l’attitude envers une marque, 164
involontaire, 499–501 de décision heuristiques, 102–103 de l’estime de soi, 226
personnelle, 514 des 80-20, 39 de l’image, 398, 437
physiologique, 499–501 du bon goût, 233 de l’image de soi, 226
test de _, 493, 494 Règlement d’interdiction de publicité, 355 implicite, 108
Reader’s Digest, 311, 445, 488 Réglementation programme de _, 108
Réalisateur, 224 de l’industrie, 525 Renseignement publicitaire sur la
Récepteur, 120 de la publicité au Canada, 525–532 concurrence, 254
592 Index
Chapitre 1 Chapitre 6
p. 1 et 2 : Olivier Le Moal/iStockphoto ; p. 3 (l’enfant) : Gracieuseté du p. 140 : dra_schwartz/iStockphoto ; p. 141 : Danone ; p. 143 : © Les
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Chapitre 2 Chapitre 7
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Création : Agence Terrain ; p. 52 : La Presse. prohibée sans avoir obtenu, au préalable, l’autorisation écrite de Vichy,
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Chapitre 4 Chapitre 8
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Chapitre 17
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Sobeys Québec ; p. 384 : Claire Fortin ; p. 388 : Marc-André Brouillard ; p. 522 : Neustockimages/iStockphoto ; p. 523 : Utilisé avec la permission
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p. 398 : WD-40 ® est une marque enregistrée, propriété de WD-40 Blanchet), photographe : Olivier Staub (La Cavalerie), impression : Astral
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Cossette inc. ; p. 411 : Domtar/Agence : Revolver 3 ; p. 413 : Espace pour la vie (Ville de Montréal) ; p. 551 : Chrysler et Pacifca sont
© Bombardier ; p. 415 : © Produits orestiers Résolu ; p. 418 des marques déposées de Chrysler Group LLC ; p. 553 : International
(en haut) : Tree Top, Inc. ; (en bas) : AP Photo/Paul Sakuma ; p. 420 : Advertising Association ; p. 555 : Reproduction autorisée par Les normes
Gracieuseté Industries Lassonde inc. ; p. 422 (en haut) : © 2013 Les canadiennes de la publicité.
Communication marketing poursuit, au fil des éditions, un objectif ambitieux :
initier les étudiants à un domaine en constante évolution. De nos jours,
il existe une foule de médias qui rivalisent tous pour capter l’attention
des consommateurs ou des citoyens : la publicité et la promotion
doivent être abordées sous l’angle de la communication marketing
intégrée (CMI). De plus, l’interactivité qui constitue la base de la com-
munication d’aujourd’hui transforme du tout au tout les options qui
s’offrent au gestionnaire. Devant cette masse d’information et de choix
possibles, les auteurs ont une fois de plus choisi de mettre l’accent sur
les stratégies qui permettent de préserver la cohérence du déploiement
de multiples outils de communication puisque c’est de cette cohérence
que dépend la force d’impact des campagnes publicitaires.
Adaptée aux besoins des étudiants du Québec, cette troisième édition
se caractérise par :
une présentation claire et pertinente des grands thèmes nécessaires
à la définition de programmes de CMI ;
des données à jour sur une foule de sujets, dont l’impact des nou-
veaux médias et de la communication interactive ;
des encadrés en lien avec le contenu du chapitre ou l’application
pratique de la CMI, et aussi avec le marketing éthique et mondial ;
une abondance d’exemples concrets et de nouvelles publicités
innovantes relatives à des entreprises canadiennes et québécoises.
À l’heure actuelle, le défi de l’industrie de la communication québé-
coise est de parvenir à concevoir ici des campagnes dont le retentisse-
ment dépasse nos frontières. En proposant un contenu adapté et à jour,
cet ouvrage contribue significativement à la poursuite de cet objectif.
ISBN 978-2-7651-0675-3