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ACTIF

Les immobilisa ons corporelles : à l’entrée dans le patrimoine

« Un ac f est un élément iden fiable du patrimoine ayant une valeur économique posi ve
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pour l’en té, c’est-à-dire un élément générant une ressource que l’en té contrôle du fait
d’évènements passés et dont elle a end des avantages économiques futurs. «
Ar cle 211-1 du PCG
I. Défini ons et probléma que
A. Défini on
Dans le cadre de la convergence du PCG vers les normes comptables interna onales, les
règlements 2004-06 et 2002-12 du CNC, entrés en vigueur en 2005, ont modifié les règles
d’évalua on et de comptabilisa on des immobilisa ons. Ces règles sont incluses dans le
règlement 2014-03 rela f au plan comptable général.
Défini on
Ar cle 211-6 du PCG : « une immobilisa on corporelle est un ac f physique détenu, soit pour
être u lisé dans la produc on ou la fourniture de biens ou de services, soit pour être loué à
des ers, soit à des fins de ges on interne et dont l’en té a end qu’il soit u lisé au-delà de
l’exercice en cours. »
Une immobilisa on corporelle est iden fiée en fonc on de trois critères :
- La conformité à la défini on de l’ac f. L’immobilisa on corporelle doit remplir toutes
les condi ons d’un ac f :
o Faire par e du patrimoine de l’en té ;
o Être contrôlée par ce e en té ;
o Être source d’avantages économiques futurs, directement ou indirectement.
- La durée d’u lisa on de l’immobilisa on. L’immobilisa on corporelle se dis ngue
d’une charge par sa durée d’u lisa on ou sa capacité à produire des avantages
économiques sur une certaine durée. Par exemple, une immobilisa on corporelle
u lisée dans un processus de produc on correspond à l’applica on directe de la no on
d’avantage économique (créa on de richesse). Les immobilisa ons corporelles
(installa on et ou llage industriels, bâ ments d’exploita on,…) forment l’ou l de
travail de l’en té.
- La des na on de l’immobilisa on du bien. Une immobilisa on corporelle peut être
louée à des ers. Dans ce cas, les avantages économiques ne sont pas obtenus par
l’u lisa on directe de l’immobilisa on, mais indirectement (loyers encaissés).
Certaines immobilisa ons corporelles ne génèrent pas directement d’avantage
économique, mais par cipent néanmoins à la créa on de richesse.
Exemples : l’installa on téléphonique est indispensable dans toute entreprise ; elle
par cipe indirectement à la créa on de richesse. L’analyse est différente pour une

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société spécialisée dans le démarchage par téléphone dont l’installa on téléphonique
cons tue l’essen el de l’ou l de travail.

B. Probléma que
1. Evalua on du patrimoine

Les besoins de financement de l’entreprise dépendent de l’importance des 2


immobilisa ons. Leur évalua on est un enjeu important. Lors de l’acquisi on, en
complément du prix payé, quels sont les coûts à ra acher à une immobilisa on
corporelle, quels sont les coûts qui par cipent à la rendre « produc ve » ? C’est tout
l’enjeu des frais accessoires.
En fin d’exercice, quelles sont les causes d’une perte de valeur ? Est-elle uniquement
liée à l’u lisa on ? C’est tout l’enjeu de la détermina on des déprécia ons.

2. Par cipa on des immobilisa ons au résultat

Les immobilisa ons sont source d’avantages économiques, sur plusieurs exercices.
Comment déterminer la par cipa on des immobilisa ons à l’ac vité d’un exercice ?
Quels sont les coûts à ra acher à cet exercice ? Dans quelle mesure les avantages
économiques poten els ont-ils été u lisés ? C’est tout l’enjeu des amor ssements.
Exemple : le prix de revient d’un vêtement est cons tué entre autres des ma ères
premières, des frais de personnel, du coût de la machine à coudre… Les machines à
coudre sont u lisées pendant plusieurs années, comment répar r leur coût ?

3. Analyse financière

L’analyse financière s’intéresse par culièrement aux éléments stables du bilan, gage de
pérennité pour l’en té concernée. L’analyse du fonds de roulement, par rapport aux
besoins d’inves ssement, dépend de la valeur des immobilisa ons. Les règles et
méthodes retenues pour valoriser les immobilisa ons ont un impact sur ce e analyse.
Les choix qui sont faits ne sont pas neutres. Perme ent-ils de donner une image
fidèle et d’établir des comptes sincères ?

4. Applica on des principes comptables


Le principe d’évalua on au coût historique s’applique aux immobilisa ons. La valeur
d’une immobilisa on ne se résume pas toujours au montant porté sur la facture
d’achat. Les frais de mise en service doivent-ils être inclus dans la valeur de
l’immobilisa on ou être considérés comme une charge de l’exercice ?
L’u lisa on des immobilisa ons entraine une perte de valeur qui doit être traduite
dans les comptes en applica on du principe de prudence. Sur quelles bases la mesurer
et en fonc on de quels critères ?
Le traitement comptable des immobilisa ons et des amor ssements dépend en par e
de prévisions. Comment appliquer le principe de permanence des méthodes quand les

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hypothèses retenues en début d’u lisa on ne sont plus per nentes ou ne
correspondent plus à la situa on de l’en té ?

II. Différentes catégories


La nomenclature des immobilisa ons corporelles est la même quelle que soit l’ac vité de
l’en té. Ce choix de classement s’explique par l’u lisa on des comptes des entreprises à des
fins sta s ques. Il résulte d’une analyse macro-économique. Des plans de compte sectoriels 3

sont publiés, en complément du PCG, si nécessaire.

III. Iden fica on


A. Immobilisa ons composites ou complexes
L’iden fica on d’une immobilisa on corporelle n’est pas chose aisée.
Ar cle 214-9 du PCG : lorsque des éléments cons tu fs d’un ac f sont exploités de façon
indissociable, un plan d’amor ssement unique est retenu pour l’ensemble de ces
éléments…
Il faut considérer les différents éléments d’un ac f comme une seule et même
immobilisa on corporelle. Les différents éléments d’une immobilisa on composite
peuvent éventuellement être u lisés seuls ; ils sont vendables séparément.
Exemple : l’ensemble des rayonnages d’un entrepôt cons tue une seule immobilisa on.

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Les gros équipements industriels, les avions et les construc ons sont cons tués de différents
éléments qui n’ont pas tous la même durée de vie, donc pas tous la même durée d’u lisa on.
Se pose donc la ques on de base de calcul des amor ssements. Le PCG y répond par la
méthode des composants.
Ar cle 217-9 du PCG : Cependant, si dès l’origine, un ou plusieurs de ces éléments ont chacun
des u lisa ons différentes, chaque élément est comptabilisé séparément et un plan
d’amor ssement propre à chacun de ces éléments est retenu. 4

La nécessité d’isoler des composants dépend de la nature des immobilisa ons corporelles et
de l’ac vité de l’entreprise.
Exemples : pour une société de transport, un camion est cons tué d’un tracteur, d’une
remorque et d’un train de pneus qui doivent être immobilisés séparément. Pour une société
commerciale, les véhicules de tourisme u lisés par les employés ne seront pas décomposés.
B. La dis nc on entre immobilisa ons corporelles et charges
1. Les immobilisa ons corporelles suscep bles d’être comptabilisées en charges
a. Les immobilisa ons de faible valeur
L’ar cle 212-6 du PCG précise que les biens de faible valeur peuvent être comptabilisés
directement en charge, même s’ils sont u lisés sur plus d’un exercice, l’incidence sur les
comptes étant négligeable. C’est une applica on du principe d’importance rela ve.
L’iden fica on des biens de faible valeur est effectuée sous la responsabilité de l’en té. Elle
dépend, en par culier, de son secteur d’ac vité et de sa taille.
Fiscalement, il n’est pas possible de comptabiliser directement en charges les biens de plus de
500 € HT.
b. Les immobilisa ons constamment renouvelées
Défini on
Les immobilisa ons constamment renouvelées sont, en général, des biens interchangeables,
d’une faible valeur unitaire et nécessaires à la réalisa on de l’ac vité. Pris dans leur ensemble,
ils cons tuent un ac f qui peut être immobilisé.
Ar cle 212-7 du PCG : les immobilisa ons corporelles qui sont constamment renouvelées et
dont la valeur globale est d’importance secondaire pour l’en té peuvent être conservées à
l’ac f pour une quan té et une valeur fixe si leur quan té, leur valeur et leur composi on ne
varient pas sensiblement d’un exercice à l’autre.
L’applica on de ce e règle est limitée à certaines ac vités
Exemple : la vaisselle d’un restaurant, u lisée plusieurs années, cons tue une immobilisa on
corporelle. Les remplacements par els sont comptabilisés en charges.
2. Les biens ne remplissant pas toutes les condi ons mais devant être immobilisés
a. Les immobilisa ons de sécurité et de protec on de l’environnement

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L’ar cle 212-4 du PCG indique que ces immobilisa ons ne sont pas directement source
d’avantages économiques futurs, mais qu’elles sont indispensables pour la réalisa on des
ac vités, leur absence pouvant se traduire par une interdic on de l’ac vité, ce qui jus fie leur
comptabilisa on à l’ac f. Ces installa ons peuvent être imposées par des lois et des
règlements ou par des décisions de la direc on.
Exemples : l’installa on d’un filtre sur une cheminée ou une conduite d’eau pour limiter la
dispersion dans l’air ou dans l’eau de par cules toxiques. Les équipements pour détecter les 5

incendies, l’installa on de portes coupe-feu dans un bâ ment qui reçoit du public.


b. Les couts de démantèlement et de remise en état des sites
L’obliga on de démantèlement et de remise en état des sites a fait l’objet d’un avis du CNC qui
précise les modalités de comptabilisa on (voir le recueil des normes comptables). L’obliga on
qui existe pleinement dès le début des ac vités concernées (centrale nucléaire ou site
chimique). En revanche le coût des travaux qui sera engagé à la cessa on de l’ac vité ou lors
d’un changement de site augmente au fur et à mesure de la réalisa on des ac vités.
Ce e obliga on cons tue un passif et doit être comptabilisée en provision, compte 1581
« provision pour remise en état ». quelle est la contrepar e ?
L’analyse du coût de démantèlement suit celle des équipements de sécurité ou de protec on
de l’environnement. Ils ne sont pas directement générateurs d’avantages économiques, mais
l’engagement de l’entreprise condi onne la réalisa on de ses ac vités. La prise en compte de
ces coûts et leur étalement dans le temps a une forte incidence sur les prix de revient et
permet la cons tu on de réserves suffisantes pour réaliser ces travaux en fin d’exploita on.
La contrepar e est donc un ac f, inclus dans le coût d’acquisi on ou de produc on du site
industriel concerné, comptabilisé comme un composant.
Ar cle 213-8 du PCG : le coût d’acquisi on d’une immobilisa on corporelle est cons tué de
…l’es ma on ini ale des coûts de démantèlement, d’enlèvement et de restaura on du site
sur lequel elle est située, en contrepar e de l’obliga on encourue, soit lors de l’acquisi on,
soit en cours d’u lisa on de l’immobilisa on pendant une période donnée à des fins autres
que de produire des éléments de stocks. Dans les comptes individuels, ces coûts font l’objet
d’un plan d’amor ssement propre tant pour la durée que le mode.
Pour quelle valeur ? les coûts de démantèlement et de remise en état ne seront engagés que
dans de nombreuses années. L’avis du CNC précise : « lorsque l’effet de la valeur temps de
l’argent est significa f, le montant de la provision doit être la valeur actualisée des dépenses
a endues que l’on pense nécessaires pour éteindre l’obliga on. »
Les hypothèses retenues pour l’évalua on des coûts doivent être revues régulièrement. Les
éventuelles augmenta ons sont comptabilisées en immobilisa ons et chaque exercice
constatera en charges d’exploita on, la dota on aux amor ssements, et en charges
financières, l’effet de la désactualisa on.

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3. Les dépenses d’entre en
a. Dis nc on entre entre en courant et dépenses d’améliora on
Défini on
Les dépenses d’entre en courant sont des charges d’exploita on. Elles perme ent de
maintenir l’immobilisa on corporelle en bon état de fonc onnement sans en changer la
valeur. 6

Les dépenses engagées après la mise en service, qui prolongent la durée de vie de
l’immobilisa on concernée ou en augmentent la valeur, doivent être immobilisées.
b. Cas des immobilisa ons complexes décomposées
Dans l’industrie, les équipements complexes nécessitent souvent la réalisa on de gros
entre en à effectuer régulièrement suivant un programme pré établi. Les effets de ces travaux
ne concernent pas qu’un seul exercice. Ils faisaient l’objet de provisions pour charges avant
l’entrée en vigueur des nouvelles règles de comptabilisa on des ac fs (en 2005). Pour ne pas
pénaliser les entreprises, ce e pra que peut toujours être u lisée.
Ar cle 214-10 du PCG : les dépenses d’entre en faisant l’objet de programmes pluri annuels
de gros entre en ou de grandes révisions en applica on de lois, règlements ou de pra ques
constantes de l’en té, doivent être comptabilisées dès l’origine comme un composant dis nct
de l’immobilisa on, si aucune provision pour gros entre en ou grandes révisions n’a été
constatée.
Défini on
Les gros entre ens ou grandes révisions sont engagés pour vérifier l’absence de défaillance de
certaines pièces et maintenir l’installa on en bon état de fonc onnement. Les installa ons
doivent être démontées au moins par ellement, ce qui entraîne en général un arrêt de
l’ac vité ou de l’u lisa on des équipements concernés pendant un certain temps.
Ces travaux sont considérés comme par e intégrante de la valeur de l’immobilisa on et
doivent être comptabilisés dès l’origine comme un composant dis nct de l’immobilisa on, ce
qui permet d’en répar r la charge sur plusieurs exercices.
Avant 2005, l’étalement de ces gros travaux était effectué par voie de provision. L’éventuelle
suppression des provisions pour gros entre en, à la date d’entrée en vigueur des nouvelles
défini ons et règles de comptabilisa on, aurait été fiscalement pénalisante. Pour assurer la
neutralité fiscale de l’introduc on des nouvelles règles comptables, la possibilité de cons tuer
de telles provisions a été maintenue.
c. Pièces de rechange
Les pièces de rechange sont en général comptabilisées en charges, car elles font par e des
dépenses d’entre en courant. Certaines entreprises (les exploitants d’avions, par exemple)
doivent détenir en permanence des pièces de rechange pour éviter l’arrêt de leur ac vité. Elles
sont génératrices d’avantages économiques de façon indirecte puisqu’elles condi onnent la

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bonne marche de l’entreprise. Les pièces de rechange peuvent être comptabilisées en stocks
ou en immobilisa ons.
Ar cle 213-21 du PCG : les pièces de rechange principales et le stock de pièces de sécurité
cons tuent des immobilisa ons corporelles si l’en té compte les u liser sur plus d’une
période. De même, si les pièces de rechange et le matériel d’entre en ne peuvent être u lisés
qu’avec une immobilisa on corporelle, ils sont comptabilisés en immobilisa ons corporelles.
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La dis nc on entre les pièces de rechange pouvant être immobilisées et les autres dépend de
la nature de l’ac vité.
4. Les biens acquis par contrat de crédit-bail
Défini on
Le contrat de crédit-bail est à la fois un contrat de loca on et un contrat de financement d’une
immobilisa on.
Les loyers versés sont pris en compte pour déterminer le prix à payer pour l’acquisi on du bien
en fin de contrat. Le PCG re ent les termes du contrat pour déterminer les modalités de
comptabilisa on.
Ar cle 212-5 du PCG : le tulaire du contrat de crédit-bail comptabilise en charges les comme
dues au tre de la période de loca on. A la levée de l’op on d’achat, le tulaire d’un contrat
de crédit-bail inscrit l’immobilisa on à l’ac f de son bilan pour un montant établi
conformément aux règles applicables en ma ère de détermina on de la valeur d’entrée.
Pendant la durée du contrat, l’immobilisa on reste inscrite au bilan de la société qui dé ent
les droits de propriété.

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Ce e approche diverge de l’approche économique et financière selon laquelle le contrat est
analysé comme un achat à crédit. La traduc on comptable est alors la constata on de
l’acquisi on d’une immobilisa on d’une part et d’une de e financière d’autre part :
- Les redevances sont assimilées au remboursement de la de e, intérêts inclus ;
- L’entreprise bénéficie des avantages économiques rés de l’u lisa on du bien ;
- La durée du contrat est suffisamment longue pour considérer que l’entreprise agit
comme si elle en était propriétaire. 8

Ce e méthode permet d’effectuer des analyses financières et d’évaluer l’ende ement de


l’entreprise. C’est également la méthode retenue dans les normes comptables interna onales.
IV. Date d’entrée
A. Règle générale
La date d’entrée d’une immobilisa on corporelle dépend des condi ons de son acquisi on.
Les biens qui peuvent être mis en service très rapidement sont comptabilisés directement en
immobilisa ons, à la date de livraison. Celle-ci correspond le plus souvent à la date de la
facture.
Les biens qui nécessitent des travaux d’installa on, de réglage sont comptabilisés en
immobilisa ons en cours, les frais engagés pour leur mise en service également. Ils sont
constatés en immobilisa on, le jour de la mise en service.
B. Clause de réserve de propriété
La clause de réserve de propriété, qui reporte le plein transfert de propriété à la date du
règlement complet du bien, ne fait pas obstacle à la comptabilisa on de l’immobilisa on,
selon la règle générale.
Ar cle 512-3 du PCG : les transac ons assor es d’une clause de réserve de propriété sont
comptabilisées à la date de la livraison du bien et non à celle du transfert de propriété.
La seule obliga on est de men onner dans le bilan : « dont … € avec clause de réserve de
propriété ». Il peut être u le de les isoler dans un sous compte pour connaitre le montant à
men onner.
En cas d’impossibilité d’iden fier les biens, un renvoi au pied du bilan indique le montant
restant à payer sur ces biens.
V. Valeur d’entrée
A. Règle générale
La valeur d’entrée d’une immobilisa on corporelle dépend des condi ons de son acquisi on.
La règle générale d’évalua on est celle du coût. Le coût recouvre le prix d’acquisi on et les
frais accessoires. Suivant les modalités de l’acquisi on, il peut être es mé de différentes
façons.
Ar cle 213-1 du PCG : A leur date d’entrée dans le patrimoine de l’en té, la valeur des ac fs
est déterminée dans les condi ons suivantes :

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- Les ac fs acquis à tre onéreux sont comptabilisés à leur coût d’acquisi on
- Les ac fs produits par l’en té sont comptabilisés à leur coût de produc on
- Les ac fs acquis à tre gratuit sont comptabilisés à leur valeur vénale
- Les ac fs acquis par voie d’échange sont comptabilisés à leur valeur vénale.

L’avis CNC n°2004-15 du 23 juin 2004 précise que la contrepar e d’un bien acquis à tre gratuit 9
est enregistrée en produits sauf excep on.

B. Biens acquis à tre onéreux


1. Prix d’acquisi on
Défini on
Le prix d’acquisi on est le prix d’achat auquel il faut ajouter les éléments qui lui sont
directement a achés.
Ar cle 213-8 du PCG : le coût d’acquisi on d’une immobilisa on corporelle est cons tué de
son prix d’achat, y compris les droits de douane et taxes non récupérables, après déduc on
des remises, rabais commerciaux et escomptes de règlement.
Une a en on par culière doit être portée à la TVA qui n’est pas récupérable, ou pas en
totalité, dans les cas suivants :
- Pour les non assuje s (ex : ac vité de forma on, ac vité bancaire) ;
- Pour les assuje s par els (présence dans l’entreprise d’ac vités taxables et d’ac vités
non taxables)
- Pour l’acquisi on de véhicules de tourisme.
La TVA non récupérable est incorporée dans le prix d’acquisi on.
2. Frais de mise en service
L’ar cle 213-8 du PCG indique que « tous les coûts directement a ribuables engagés pour
me re l’ac f en place et en état de fonc onner selon l’u lisa on prévue par la direc on » font
par e intégrante du coût d’acquisi on d’un ac f.
Exemples : les coûts directement a ribuables à l’ac f recouvrent notamment les frais de
transport, d’installa on, de réglage ou de test de fonc onnement. La dis nc on entre les
coûts liés aux réglages et aux tests de fonc onnement pouvant être immobilisés et les
premières produc ons dépend des choix de la direc on.
Le règlement 2019-09 complète la liste des frais de mise en service en incluant « les frais
externes afférents à des forma ons nécessaires à la mise en service de l’immobilisa on ». Les
frais de forma on étaient exclus auparavant, leur prise en compte est op onnelle.

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Les frais qui ne sont pas directement a ribuables à la mise en service d’une nouvelle
immobilisa on doivent être comptabilisés en charges. Il s’agit, par exemple, des frais
d’administra on générale.
3. Frais d’acquisi on
Défini on
10
Les frais d’acquisi on sont directement liés à l’acte d’achat (droits de muta on, honoraires ou
commissions et frais d’acte) : « ils peuvent sur op on être ra achés au coût d’acquisi on ou
être comptabilisés en charges. Leur ra achement au coût d’acquisi on de l’immobilisa on
cons tue la méthode de référence ». (art. 213-8 du PCG).
4. Coût des emprunts
La construc on de gros équipements (usines, infrastructures rou ères, navires) s’étend sur
plusieurs exercices et mobilise des fonds importants. La prise en compte des intérêts des
emprunts, courus pendant la période de produc on, dans le coût des immobilisa ons permet
d’effectuer une analyse complète de la rentabilité de l’inves ssement.
Ar cle 213-9 du PCG : les coûts d’emprunt pour financer l’acquisi on ou la produc on d’un
ac f éligible, immobilisa on incorporelle, corporelle ou stock, peuvent être inclus dans le coût
de l’ac f lorsqu’ils concernent la période de produc on de cet ac f, jusqu’à la date
d’acquisi on ou de récep on défini ve.
Deux traitements sont donc autorisés : comptabilisa on des coûts d’emprunt en charges ou
incorpora on au coût de l’ac f.
Un ac f éligible est un ac f qui exige une longue période de prépara on ou de construc on
avant de pouvoir être u lisé ou vendu.
Le traitement retenu doit être appliqué, de façon cohérente et permanente, à tous les coûts
d’emprunts directement a ribuables à l’acquisi on ou la produc on de tous les ac fs éligibles
de l’en té.
5. Biens acquis moyennant le paiement d’une rente viagère
Le paiement du prix de l’immobilisa on est versé sous forme d’une rente dont le montant est
déterminé en fonc on de l’espérance de vie du vendeur.
Ar cle 213-5 du PCG : Pour les biens acquis moyennant paiement de rentes viagères, le prix
d’achat s’entend du montant qui résulte d’une s pula on de prix ou à défaut d’une es ma on.
La contrepar e de l’immobilisa on est une de e constatée au compte 1685 « rentes viagères
capitalisées ». Le décès du vendeur éteint la de e. En cas de décès prématuré, le solde de la
de e est constaté en produits excep onnels. A l’inverse, les versements supérieurs à la de e
ini ale sont comptabilisés en charges excep onnelles.

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6. TVA déduc ble
La tva s’applique à l’ensemble des ac vités économiques. Quelques ac vités peuvent être
mises en dehors du champ de la TVA, d’autres exonérées en applica on de textes par culiers.
La TVA grevant les achats qui ne sont pas directement affectables à une ac vité soumise à la
TVA n’est que par ellement déduc ble. Un coefficient de déduc on doit être déterminé. Dans
ce cas, l’immobilisa on est comptabilisée pour la valeur HT augmentée de la TVA non 11
déduc ble.
Le coefficient de déduc on peut n’être connu qu’après la clôture de l’exercice. Le coût
d’acquisi on de l’immobilisa on est modifié si l’écart entre le coefficient provisoire et le
coefficient défini f est supérieur à 5%. Les dota ons aux amor ssements sont modifiées en
conséquence.
Le coefficient de déduc on peut varier dans le temps. Le délai de régularisa on est de 5 ans
pour les biens mobiliers et de 20 ans pour les biens immobiliers. Lorsque le coefficient varie
de plus de 10% et que la TVA doit être régularisée, la valeur de l’immobilisa on n’est pas
modifiée ; une charge et un produit excep onnel sont constatés, en compte 6788 ou 7788.
Lorsque le coefficient varie de moins de 10%, il n’y a rien à faire.
C. Biens produits
La détermina on du coût de produc on d’une immobilisa on suit les mêmes règles que le
coût de produc on des stocks.
Ar cle 213-15 du PCG : le coût de produc on d’une immobilisa on corporelle est égal au coût
d’acquisi on des ma ères consommées augmenté des autres coûts engagés, au cours des
opéra ons de produc on, c’est-à-dire des charges directes et indirectes qui peuvent être
raisonnablement ra achées à la produc on du bien ou du service. Les charges directes sont
les charges qu’il est possible d’affecter, sans calcul intermédiaire, au coût d’un bien ou d’un
service déterminé.
Il est possible d’inclure le coût des emprunts ainsi que le montant des amor ssements des
matériels u lisés pour la produc on (art. 213-6 et 213-7 PCG).
Exemple : le coût de construc on d’un ensemble immobilier doit prendre en compte un
ensemble de frais accessoires à répar r entre le terrain et la construc on. Les frais à ra acher
au prix du terrain peuvent notamment recouvrir une par cipa on pour construc on en
surdensité ou travaux de voirie (effectués par la commune), des dépenses des nées à rendre
le terrain nu (indemnités d’évic on, par exemple) ou encore le prix d’achat de certaines
servitudes (droit de passage par exemple). Les frais à ra acher à la construc on peuvent être
des taxes locales d’équipement et d’espaces verts, les honoraires d’un architecte et d’un
bureau d’études, les travaux de terrassement du terrain et de fonda on, les frais de démoli on
d’une construc on préexistante ou encore le coût d’acquisi on d’un immeuble des né à être
démoli et remplacé.
La produc on d’une immobilisa on peut s’étendre sur plusieurs années. En général, les
travaux effectués par des entreprises peuvent être directement comptabilisés dans un compte

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d’immobilisa on en cours, et les coûts internes affectables à l’immobilisa on sont constatés
en charges en cours d’exercice et à la clôture, le compte d’immobilisa ons en cours étant
débité par le crédit du compte 72 « produc on immobilisée ».

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