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NSCF 2030, leçon 6

Traitement des actifs immobilisés

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Traitement des actifs immobilisés

Objectifs

Cette leçon a pour objectifs de

 de définir la notion d’immobilisation au sens du NSCF ;


 de présenter les différents types d’immobilisation reconnus par le NSCF ;
 d’expliciter les mécanismes prévus par la loi pour
 la valorisation,
 l’amortissement,
 la réévaluation,
 la dépréciation,
 la cession des actifs immobilisés
 de traiter les cas particuliers des actifs acquis en crédit-bail et des actifs biologiques

Contenu

1. Définitions de base
1.1. Qu’est ce qu’une immobilisation ?
1.2. Les immobilisations sont des actifs
1.3. Le cycle de vie d’un bien immobilisé
1.4. Exercices
2. Les catégories d’immobilisations
2.1. Les immobilisations incorporelles
2.2. Les immobilisations corporelles
2.3. Les immobilisations financières
2.4. Cas des biens acquis en crédit-bail
3. Amortissement
3.1. Qu’est ce que l’amortissement?
3.2. Le plan d’amortissement
3.3. Les modes d’amortissement
3.4. Comptabilisation des amortissements
4. Dépréciation des actifs immobilisés
5. Cession des actifs immobilisés
6. Biens décomposables
7. Traitements particuliers
7.1. Entretiens et réparations
7.2. Immobilisations animales
8. Exercices
8.1. Énoncés
8.2. Solutions proposées

1. Durée 6 heures

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1. Définition et classification

1.1. Qu’est ce qu’une immobilisation ?

Une immobilisation est un bien ou une valeur destinée à rester durablement dans l’entité. Elle
ne se consomme pas par le premier usage. A priori, sa durée de vie dans l’entité est supérieure à
une année.

Exemple : Le camion que l’entreprise utilise pour transporter des marchandises ou le mobilier
de bureau qu’elle utilise sont des immobilisations.

Par ailleurs, une immobilisation n’a pas nécessairement une réalité physique ; elle peut être un
élément abstrait. Ce sera le cas d’un fonds de commerce, d’un droit au bail ou d’une licence
d’utilisation d’un logiciel. Dans ces cas, on parlera d’immobilisation incorporelle, par opposition
à une immobilisation corporelle qui a une réalité physique.

Le nouveau système comptable financier classe les immobilisations en trois catégories :


corporelles, incorporelles et financières.

Les immobilisations financières sont constituées par les titres de participation, les autres titres
immobilisés, les prêts contractuels et les créances non commerciales assimilées à des prêts.

1.2. Les immobilisations sont des actifs

Les immobilisations sont des actifs car elles correspondent à la définition que donne le NSCF
d’un actif :

« Un actif est une ressource contrôlée par une entité du fait d’événements passés et dont elle
attend des avantages économiques futurs ».

L’« avantage économique futur » est le potentiel d’un actif à contribuer, directement ou
indirectement, à un flux de trésorerie qui doit profiter à l’entité.

Dans le bilan (voir leçon 11), les immobilisations sont classées sous la rubrique « ACTIFS NON
COURANTS ». La nomenclature comptable les positionne dans la « classe 2 » :

Classe 2 Comptes d’immobilisations

20 Immobilisations incorporelles
21 Immobilisations corporelles
22 Immobilisations en concession
23 Immobilisations en cours
26 Participations et créances rattachées à des participations
27 Autres immobilisations financières
28 Amortissement des immobilisations
29 Pertes de valeur sur immobilisations

Pour être qualifiée d’immobilisation et être comptabilisé comme tel un actif doit répondre aux
critères suivants :

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 Il est possible de l’identifier ; autrement dit, il est possible de la séparer pour la vendre,
la louer, la transférer de manière individuelle ou comme composant d’un ensemble ;
 L’entité exerce un contrôle sur l’immobilisation ;
 L’entité retirera probablement des avantages économiques futurs de l’utilisation de
l’immobilisation

1.3. Le cycle de vie d’un bien immobilisé

Le cycle de vie d’un bien immobilisé au sein d’une entité comporte plusieurs phases ; il naît, il
vit et il meurt :

 Le bien naît : Cette « naissance se traduit par son inscription à l’actif. Il pourra s’agir
d’un achat, d’une production de l’entité pour elle-même, d’une acquisition résultant d’un
regroupement d’entreprises ou de l’apport d’un associé. La première question de base
qui se pose est celle de la valeur d’entrée (dans l’actif) de ce bien : que vaut ce nouveau
bien ? Autrement dit, quel montant l’entité devra-t-elle inscrire au bilan ? La seconde est
celle de la durée de vie (utile) ou durée d’utilité de ce bien : pendant combien de temps
ce bien contribuera-t-il à l’enrichissement de l’entité ?

 Le bien « vit » et contribue à l’exploitation de l’entité. Son utilisation se traduit


éventuellement par des dépenses (rénovation, réparation, mise à jour, ..), des éventuelles
réévaluations, son amortissement ou sa dépréciation. Comment comptabiliser ces
dépenses ? Constituent-elles des charges ou doivent-elles augmenter la valeur d’entrée
de l’actif ? Quelle (s) méthodes (s) d’amortissement adopter ? …

 Le bien est éliminé des actifs, soit à la suite de sa vente, de sa mise au rebut, de sa
destruction, de la fin de son utilisation pour des raisons diverses.

La vie d’un bien est liée aux avantages économiques qu’il procure à l’entité. Si ceux-ci sont
limités dans le temps, la durée de vie sera finie; si, par contre, les avantages économiques
profitent à l’entité pendant une durée indéterminée, celle-là sera infinie.

Nous allons suivre les différentes étapes du cycle de vie d’un bien immobilisé en respectant la
classification en 3 catégories : immobilisations corporelles, corporelles et financières.

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2. Les immobilisations incorporelles

2.1. Définition

Les immobilisations incorporelles sont définies comme des actifs non monétaires dénués
de substance physique.

Pour être comptabilisée, une immobilisation incorporelle doit

− être identifiable ;
− être individualisable ;
− avoir un coût que l’on peut mesurer de façon fiable ;
− générer des bénéfices pour l’entité dans le futur.

Exemple : Fonds de commerce acquis, marques, logiciels informatiques ou autres licences


d’exploitation ; de franchises ou de frais de développement.

Par ailleurs, le NSCF précise que :

« Des dépenses de développement ou des dépenses résultant de la phase de


développement d'un projet interne constituent une immobilisation incorporelle
uniquement si :

 ces dépenses se rapportent à des opérations spécifiques à venir ayant de sérieuses


chances de rentabilité globale,
 l'entité a l'intention et la capacité technique, financière et autre d'achever les
opérations liées à ces dépenses de développement et de les utiliser ou de les
vendre.
 ces dépenses peuvent être évaluées de façon fiable.

Il est également spécifié que :

« Des dépenses de recherche ou des dépenses résultant de la phase de recherche d'un


projet interne constituent des charges à comptabiliser lorsqu'elles sont encourues. Elles ne
peuvent être immobilisées ».

2.2. Nomenclature comptable

Le compte 20 « Immobilisations incorporelles » se décompose comme suit :

20 Immobilisations incorporelles

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203 Frais de développement immobilisables
204 Logiciels informatiques et assimilés
205 Concessions et droits similaires, brevets, licences, marques
207 Ecart d’acquisition – « goodwill »
208 Autres immobilisations incorporelles

20 Immobilisations incorporelles
203 Frais de développement immobilisables
204 Logiciels informatiques et assimilés
205 Concessions et droits similaires, brevets, licences, marques
207 Ecart d’acquisition – « goodwill »
208 Autres immobilisations incorporelles

2.3. Distinction entre immobilisation incorporelle et charge

Cette distinction n’est pas toujours aisée. Notons cependant que les dépenses

 de formation,
 de publicité et de promotion,
 liées au démarrage d’une activité,
 de délocalisation ou de réorganisation,
 dépenses de recherche

 Actifs incorporels acquis par l’entité

Lorsqu’ils sont acquis en dehors d’un regroupement d’entreprises, l’identification des


actifs incorporels ne pose pas de problèmes.

Dans certains cas, cependant, il n’est pas aisé de distinguer une immobilisation
incorporelle d’une immobilisation corporelle.

Exemple : un logiciel permettant le fonctionnement d’une machine sera considéré comme


partie intégrante de l’actif corporel et non comme un actif incorporel.

 Actifs incorporels acquis à la suite d’un regroupement d’entreprises

En cas de regroupements d’entreprises, la société acheteuse doit identifier les actifs


incorporels de la société achetée. Ceux-ci ne figurent pas toujours au bilan de cette
dernière s’il s’agit d’actifs générés en interne par la société achetée.

Exemple : les actifs suivants peuvent ainsi être identifiés lors d’un rachat :
- marques ;
- fichier client ;
- base de données ;

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Toute somme payée par la société acheteuse mais non affectée à un actif identifiable sera
considérée comme un écart d’acquisition ou « goodwill », lui aussi considéré comme un
actif incorporel.

 Actifs incorporels générés en interne

Un actif incorporel généré en interne est inscrit à l’actif si :

 il constitue une ressource contrôlée par l’entreprise ;


 il est susceptible de générer des avantages économiques dans le futur ;
 son coût de production peut être identifié.

En pratique, sont considérés comme des actifs incorporels les logiciels, les brevets et les
procédés de fabrication créés par l’entreprise. En revanche, les marques, fichiers clients
ou bases de données générés en interne ne sont pas être inscrits à l’actif (sauf en cas de
regroupements d’entreprise, comme nous l’avons vu ci-dessus). Il est en effet difficile de
séparer leur coût de production du coût général de l’activité

 2.7. ValeurDétermination du coût d’entrée d’une immobilisation incorporelle


cas des immobilisations acquises

L’immobilisation incorporelle est inscrite à l’actif de l’entité

− à son coût d’acquisition si elle est acquise à titre onéreux


− à sa valeur d’apport si elle est reçue à titre d’apport en nature ;
− à sa juste valeur si elle est acquise à titre gratuit.

Exemple : Une entreprise achète auprès d’une Société des systèmes informatiques un
logiciel de comptabilité dans les conditions suivantes :

 prix d’achat du logiciel : 100 000 DA HT ;


 frais de paramétrage nécessaire à la mise en service du logiciel : 30 000 DA HT ;
 frais de formation des utilisateurs : 50 000 DA HT.

Le logiciel sera inscrit à l’actif pour 130 000 DA. Les frais de formation sont
comptabilisés en charges.

 Cas des immobilisations produites par l’entité

Lorsque l’entreprise démarre la réalisation d’une immobilisation incorporelle (logiciel,


brevet ou procédé de fabrication), elle doit distinguer la phase de recherche de la phase de
développement.

2.8.1. La phase de recherche.

Elle correspond en fait au démarrage du projet. C’est la période durant laquelle le projet
est insuffisamment avancé pour être considéré comme un actif incorporel. Les frais de
recherche sont comptabilisés en charge, même s’ils correspondent à de la recherche
appliquée.

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2.8.2. La phase de développement.

C’est la dernière phase du projet, celle de la mise en application des résultats de la phase
de recherche. Les frais engagés lors de cette phase sont considérés comme des actifs
incorporels si les conditions suivantes sont respectées :

 l’entreprise a l’intention et la capacité d’achever l’actif incorporel et de le vendre


ou de l’utiliser ;
 l’actif incorporel générera des avantages économiques futurs probables ;
 les dépenses affectées au développement de l’immobilisation incorporelle peuvent
être évaluées de façon fiable.

Dans la pratique, il n’est pas toujours aisé pour les entreprises de distinguer la phase de
développement de la phase de recherche.

Exemple : Un grand laboratoire pharmaceutique développe un nouveau médicament


dont le développement doit durer 5 ans.

31/12/N 31/12/N+1 31/12/N+2 31/12/N+3 31/12/N+4


1.1 au 31.5 : 8
Dépenses affectées
1 13 15 1.6 au 18
au projet
31.12 :12
Développement
Avancement du
Recherche Recherche Recherche à partir du 1er Développement
projet
juin

Evolution des dépenses sur 5 ans

Le 1er juin N+3, l’entreprise est capable de démontrer que ce projet de recherche satisfait
aux critères de comptabilisation d’un actif incorporel.

En février N + 5, le brevet de ce nouveau médicament est déposé. Aucun frais


supplémentaire n’a été engagé en N + 5. La durée de protection dont bénéficiera
l’entreprise est de 15 ans.

Les dépenses engagées en N, en N + 1, N + 2 et jusqu’au 31/5/N + 3 sont comptabilisées


en charges. Les dépenses engagées à compter du 1/6/N + 3 constituent des dépenses de
développement et sont inscrites à l’actif.

31/12/N+3
Compte Débit Crédit
203 Frais de développement immobilisables 12
731 Production immobilisée 12

31/12/N+4

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Compte Débit Crédit
203 Frais de développement immobilisables 18
731 Production immobilisée 18

Le brevet sera amorti sur 15 ans à compter de février N 5.

Remarque : les dépenses de développement constituent essentiellement des frais de


personnel Elles sont enregistrées normalement en charges au cours de l’année. En fin
d’année, leur impact sur le résultat est donc annulé pare l’utilisation du compte
« Production immobilisée ».

Exemple: Les logiciels informatiques crées en interne sont enregistrés au coût de production
selon la procédure suivante :

 enregistrement dans les charges par nature


 « immobilisation incorporelles en cours » en contrepartie du compte 721 production
immobilisée incorporelles.
 compte immobilisé « logiciels informatiques » soldant le compte « immobilisation en
cours » au coût de production (en contrepartie).

Les acquisitions des logiciels et autres éléments d’actif non courant incorporel (concessions et
droits similaires, brevets, licences, marques, procédés, fonds commercial (goodwill) et autres,
sont enregistrés normalement en sous/ compte 20 immobilisations incorporelles en contrepartie
des comptes fournisseurs ou financiers.

 le fonds commercial (goodwill)

Le fonds commercial ou « goodwill » correspond à la partie non monétaire des actifs acquis ou
constitués.

 fichier clientèle
 droit au bail (pas de porte)

Il peut être soit

 acquis et comptabilisé et à un coût d’acquisition identifiable dans le compte


immobilisation incorporelle « fonds commercial (compte 207).
 soit généré en interne et comptabilisé dans les mêmes conditions sous réserve qu’il
constitue une ressource contrôlée par l’entreprise, apte à générer des avantages
économiques dans le futur, et évaluable à un coût de production identifié.

Exemple : fichier clientèle constitué au bout de 5 ans de savoir-faire marketing

2.6. Réévaluation des immobilisations incorporelles

En principe, les immobilisations incorporelles ne sont pas réévaluées, mais la


réévaluation est autorisée sur option. La valeur réévaluée correspond alors à la juste
valeur de marché, à condition qu’un marché actif existe. En pratique, il est rare que les
immobilisations incorporelles puissent être réévaluées.

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Application : Le comptable de l’entreprise El-Amel a identifié les dépenses suivantes
engagées dans l’année, comme devant être comptabilisées en immobilisations
incorporelles

 Dépenses de formation : 600 000 DA. Il s’agit d’une formation à la vente


dispensée à l’ensemble de l’équipe commerciale.
 Dépenses liées à la création d’un progiciel à usage interne : 810 000 DA. Ces
dépenses ont été intégralement engagées en N et peuvent être intégralement
considérées comme des dépenses de développement.
 La marque créée par El-Amel a été évaluée par un cabinet extérieur à 4000 000
DA.
 En N, El-Amel a absorbé l’entreprise Simon. Le prix d’acquisition comprend la
marque créée pour 500 000 DA ainsi que le fichier clients de Simon évalué à
12 00 000 DA.
 Le directeur commercial estime que le fichier clients d’El-Amel pourrait être
vendu environ 300 000 DA.

Précisez si ces dépenses doivent effectivement être comptabilisées à l’actif ou non.

Réponses

 Les dépenses de formation ne peuvent jamais être considérées comme un actif


incorporel. En effet, elles ne correspondent pas à la définition d’un actif
incorporel (il ne s’agit pas d’une ressource contrôlée puisque le personnel formé
peut quitter l’entreprise).
 Il s’agit bien d’une immobilisation incorporelle générée en interne. Le logiciel
figurera à l’actif pour 810 000 DA.
 Une marque générée ne peut être inscrite à l’actif car son coût de production ne
peut pas être identifié. Le fait qu’elle puisse être vendue 4 000 000 DA ne change
rien.
 La marque et le fichier clients ont été générés en interne par l’entreprise Simon
mais sont considérés comme ayant été acquis par l’entreprise El-Amel lors de la
fusion. Ce sont donc des actifs incorporels qui seront inscrits à l’actif du bilan
d’El-Amel.
 Même réponse que pour la marque El-Amel : un fichier clients généré en interne
ne peut pas être inscrit à l’actif.

2.10. Coût d’entrée d’une immobilisation incorporelle acquise

Une société a acquis une licence d’exploitation d’une marque aux conditions suivantes :

 le 2 janvier N : versement d’un montant initial de 100 000 DA ;


 chaque année, à compter du 31 décembre N, versement d’une redevance de 10%
du chiffre d’affaires réalisé avec cette marque et ce pendant 5ans.

Prévisions de chiffre d’affaires réalisable grâce à cette licence

N N+1 N+2 N+3 N+4


20 000 300 000 600 000 120 000 180 000

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Le taux d’actualisation utilisé par la société X est de 5%.

Pour quelle valeur la licence d’exploitation doit-elle être inscrite à l’actif ?

Réponse

La valeur de la licence est obtenue en actualisant les flux de trésorerie décaissés soit :

100 000 + 20 000 x 10% + 30 000 x 10% + 60 000 x 10% + 120 000 x 10% + 180 000 *
10%
(1.05) (1.05) (1.05) (1.05) (1.05)

2/1/N
Compte Débit Crédit
205 Licences 133 800
512 Banque 100 000
401 Fournisseurs d'investissement 33 800

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3. Les immobilisations corporelles

Le NSCF définit une immobilisation corporelle comme étant un actif

 dont la valeur dépend de caractéristiques physiques ;


 détenu pour la production ou la fourniture de biens et services, la location à des tiers ou à
des fins administratives ;
 dont la durée d’utilisation est censée se prolonger au-delà de la durée d’un exercice.

Un terrain, un immeuble, un moyen de transport, une machine-outil, de l’outillage, du mobilier,


du matériel de bureau… sont des immobilisations corporelles.

Notons cependant que les éléments de faible valeur peuvent être considérés comme entièrement
consommés dans l’exercice de leur mise en service, et par conséquent ne pas être comptabilisés
en immobilisations.

Le compte 21 Immobilisations corporelles se décompose comme suit :

20 Immobilisations corporelles

211 Terrains
212 Agencement et aménagements de terrain
213 Constructions
215 Installations techniques, matériel et outillage industriels
218 Autres immobilisations corporelles

3.1. Valeur d’entrée d’une immobilisation corporelle

Une immobilisation entre dans le bilan de l’entité à son coût d’acquisition ou de production, à
deux conditions :

 L’actif doit procurer des avantages économiques futurs à l’entité ;


 Le coût doit être évalué de façon fiable.

Ce coût d’entrée dans le bilan inclut l’ensemble des coûts d’acquisition et de mise en place, les
taxes payées et autres charges directes.

Certains frais sont exclus de la valeur d’entrée ; il s’agit

 de frais généraux ;
 de frais de démarrage antérieurs à l’exploitation du bien ;
 de pertes d’exploitation subies avant que l’immobilisation ne fonctionne parfaitement.

Coût d’entrée = prix d’achat + coût de préparation + aménagement su site +


frais de livraison + frais d’installation + dépenses professionnelles +
coût estimé du démantèlement + coût de remise en état du site

En cas de paiement différé, les frais financiers correspondants doivent être comptabilisés au
cours du marché.

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Le coût d’une immobilisation produite par l’entité pour elle-même inclut le coût des matériaux, la
main d’œuvre et les autres charges de production.

Le coût de démantèlement d’une installation à la fin de sa durée d’utilité ou le coût de rénovation


d’un site est à ajouter au coût de production ou d’acquisition de l’immobilisation concernée si ce
démantèlement ou cette rénovation constitue une obligation pour l’entité.

Exemple : Une société a acquis le 1/4/2008 un matériel industriel au prix de 1500 000 DA HT.
Les frais de transport ont été de 40 000 DA HT, les frais de mise en service de 123 000 DA HT et
les frais de formation du personnel utilisateur de 120 000 DA HT. Par ailleurs, le matériel
n’ayant pas fonctionné normalement au cours du premier mois, les pertes d’exploitation
(consommation excessive de matières premières et de main-d’œuvre) dues à ce mauvais
fonctionnement ont été estimées à 60 000 DA.

Quel est le coût d’acquisition de ce matériel ? Il est de

Prix d’achat : 1 500 000 +


Frais de transport : 40 000 +
Mise en service : 123 000

Soit 1 663 000 DA

Les frais de formation et les pertes d’exploitation sont exclus du coût d’acquisition et sont donc
comptabilisés en charges de l’exercice 2008.

3.2. Comptabilisation
Les comptes d’immobilisations corporelles sont débités, à la date d’entrée des actifs sous le
contrôle de l’entité, de la valeur d’entrée, par le crédit, suivant le cas,

a) d’un compte 40 « Fournisseurs» ou autres comptes concernés dans le cas d’une


acquisition auprès d’un tiers fournisseur :

Compte Débit Crédit


21x Immobilisation corporelle V1
445 TVA récupérable sur immobilisations V2
404 Fournisseurs d'investissements V1+V2

b) d’un compte 73 dans le cas d’une production de l’entité.

Compte Débit Crédit


21x Immobilisation corporelle V
73 Production immobilisée V

c) d’un compte de trésorerie dans le cas d’une acquisition payée au comptant

Compte Débit Crédit


21x Immobilisation corporelle V1
445x TVA récupérable sur investissements V2
510 Banque V1+V2

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d) d’un compte « Capital » (subdivision compte 10) ou du compte « Associés – opérations
sur le capital » (subdivision compte 45 Groupe & associés) dans le cas d’un apport des
associés

Compte Débit Crédit


21x Immobilisation corporelle V
101 ou 456 Capital émis ou Associés V

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4. Immobilisations financières

4.1. Définition et contenu des immobilisations financières

Les immobilisations financières sont des actifs financiers non courants détenus par une entité
sous forme de titres et créances.

Il existe 5 catégories de titres et créances :

 Les titres de participations et créances rattachées, qui permettent d’exercer une influence
ou s’assurer le contrôle d’une entité.
 Participations dans les filiales, entreprises associées, co-entreprises.
 Les titres immobilisés du portefeuille destinés à procurer à l’entreprise des revenus sans
intervention dans la gestion des entreprises dont les titres sont détenus,
 Les titres immobilisés représentant des parts dans le capital ou de placements à long
terme que l’entreprise conserve jusqu’à leur échéance.
 Les prêts et créances émis par une entité, qu’elle n’a pas la possibilité de vendre à court
terme, créance clients ou autres créances d’exploitation de plus de 12 mois.

4.2. Règles de comptabilisation.

a. les titres et créances immobilisés sont comptabilisés à leur coût d’acquisition y compris
les frais de courtages et les taxes non récupérables.
b. Les titres immobilisés et créances rattachées qui ne sont pas destinés à être cédés dans un
avenir proche sont comptabilisés au coût amorti (1) et font l’objet d’une constatation de
perte de valeur après test de dépréciation (difficulté ou non recouvrabilité),
c. Les titres et créances immobilisés destinés à leur cession ultérieure et ceux du portefeuille
constituent des instruments financiers pour fin de transaction et font l’objet d’une
comptabilisation à leur juste valeur.

 titres côtés = évalué au cours moyen du dernier mois


 titres non côtés = à la valeur probable de négociation

d. Les écarts dégagés lors de l’évaluation des titres à leur juste valeur sont comptabilisés en
charges et produits financiers de la période.

 coût amorti : coût d’acquisition – remboursement principal obtenu + réduction pour


dépréciation ou non recouvrabilité (pas de compte d’amortissement des titres sur le
plan comptable)

e. les plus ou moins values en cas de cession d’immobilisations financières sont


comptabilisées à la date de cession en produits ou charges opérationnelles.

f. les informations concernant la méthode de détermination de la valeur comptable des titres


et la méthode d’évaluation des variations de la valeur de marché pour les titres
comptabilisés à la valeur de marché doivent figurer dans l’annexe.

4.3. Étude de cas

La Société AMAR , SPA au capital de 2 000 000 DA a décidé le 1/06/07 d’acquérir dans une
première étape des titres de participation en vue de s’assurer le contrôle de la Société MENA.sa.
et constituer dans une deuxième étape un portefeuille de titres qui lui permettra d’accroître ses
revenus financiers et obtenir d’autres avantages économiques.

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Il s’agit des titres suivants :

 300 titres de participations sur la société MENA.sa acquis à une valeur boursière de 2
500DA le titre, à laquelle s’ajoutent les frais de courtage de 20 000 DA et une taxe non
récupérable de 1000 DA ;
 300 titres (actions) de deux entreprises du secteur TéléCom et agro-alimentaire ( 200
titres au cours boursier de 2100 DA, et 100 titres au cours de 2500 DA.
 Les frais de courtage et taxes non récupérables s’élèvent à 23 000 DA.
 200 titres de créances sur des entreprises liées A et B (15 mois d’échéance) évaluées à
500 000 DA. Suite à un test opéré, une dépréciation (non recouvrabilité) de 100 000 DA a
été observée sur ces titres.
 Prêt à plus d’un an à une filiale (AREV) pour 400 000 DA.

Evaluer le poste « Titres de participations et créances rattachées » et passer les


écritures.

1°) Evaluation des titres

 Titres de participations sur la Sté MENA


Coût d’acquisition = (300 x 2 500) + 20 000 + 1000 = 771 000 DA
 Titres de participations sur autres entreprises (Télécom et agro-alimentaire)
(200 x 2100) + (100 x 2 500) + 23 000 = 693 000 DA
 Titres de créances sur A et B : Valeur 500 000 – 100 000 = 400 000 DA

2°) Comptabilisation

01/06/2007
Compte Débit Crédit
261 Titres de participation 771 000
512 Banque 771 000
Acquisition de titres de participation sur MENA

01/06/2007
Compte Débit Crédit
273 Titres immobilisés portefeuille 693 000
512 Banque 693 000
Acquisition de titres pour portefeuille A et B

01/06/2007
Compte Débit Crédit
266 Créances rattachées à des participations 500 000
512 Banque 500 000
Acquisition de titres de créances

01/06/2007
Compte Débit Crédit
274 Prêt 400 000
512 Banque 400 000
Acquisition de titres de créances

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31/12/2007
Compte Débit Crédit
Dotation financière aux amor., prov. et
686 pv 100 000
297 Perte de valeur sur participations 100 000
Constatation d'une perte de valeur sur titres de créances

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5. Amortissement des actifs immobilisés

5.1. Qu’est ce que l’amortissement ?

A la fin de chaque exercice, les entités pratiquent l’inventaire des biens qui figurent à leur actif.
Si ces biens perdent de la valeur (se déprécient) du fait de l’utilisation ou de l’obsolescence due
au temps qui passe, ils sont amortis.

Exemple : Un véhicule acheté neuf pour 2 500 000 DA, ne vaudra une année après que
1 800 000 DA, deux ans après 1 400 000 DA, et trois ans après 1 000 000 DA. Sa valeur de
revente sera certainement plus proche de 1 800 000 DA, 1 400 000 DA et 1 000 000 DA, un an,
deux ans ou trois ans après son acquisition.

De la même façon, se déprécient avec le temps les constructions, le matériel, l’outillage, les
équipements informatiques…

Il existe cependant des biens de l’actif ne subissent pas de dépréciation.

Exemple : terrains, du fonds de commerce, …

Cas des immobilisations incorporelles

Pour les immobilisations incorporelles, l’entité doit déterminer si la durée d’utilisation de l’actif
est infinie ou non. Les actifs incorporels ayant une durée de vie déterminée sont amortis sur cette
durée de vie.

L’amortissement a un caractère continu, inéluctable et définitif. Il résulte

 de l’usure du bien du fait de son utilisation ou du fait de sa simple existence ;


 de l’obsolescence ; c’est-à-dire de sa dépréciation due à l’apparition de biens plus
performants, plus productifs ou mieux adaptés aux conditions nouvelles du marché.

Le NSCF définit l’amortissement comme étant :

« La consommation des avantages économiques liés à un actif et est comptabilisé en


charge ».

Les biens dont l’utilisation, qui correspond à la consommation des avantages économiques, est
déterminable sont amortissables. L’utilisation d’un actif est déterminable lorsque l’usage
attendu de l’actif est limité dans le temps. Cet usage peut être déterminé dès l’origine, à l’entrée
du bien dans l’actif, ou en cours d’utilisation de l’actif.

L’amortissement résulte de la répartition systématique du montant amortissable d’un actif sur sa


durée d’utilité estimée, selon un plan d’amortissement et en tenant compte de la valeur
résiduelle probable de l’actif à l’issue de cette durée.

A partir de quand doit-on amortir ?

L’amortissement commence à la date de début de consommation des avantages économiques


qui lui sont attachés. Cette date correspond généralement à la mise en service de l’actif. Ce
principe s’applique quel que soit le mode d’amortissement retenu.

5.2. Le plan d’amortissement

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Le calcul du montant annuel d’amortissement, ou annuité, repose sur une estimation de la
dépréciation future du bien, laquelle est fonction de nombreux paramètres tant internes à l’entité
(utilisation qui est faite du bien) qu’externes à celle-ci (progrès technique, évolution des marchés,
conjoncture économique, règlementation juridique, …).

Ce montant d’amortissement dépend de plusieurs facteurs :

 La valeur initiale ou valeur d’entrée du bien ;


 La valeur finale ou valeur résiduelle. Dans la plupart des cas, on retient une durée
d’utilisation égale à la durée de vie économique du bien, à l’issue de laquelle la valeur
résiduelle est très faible et peut être considérée comme nulle ;
 Le mode d’étalement (ou mode d’amortissement) de la dépréciation année par année.

Le plan d’amortissement, établi à la date d’entée du bien dans l’actif, traduit les choix et les
solutions retenues ; c’est un tableau prévisionnel des réductions de valeur du bien et des annuités
d’amortissement successifs. Il est la traduction comptable de la répartition de la valeur d’un actif
selon le rythme de consommation des avantages économiques attendus de son utilisation
probable.

5.3. Modes d’amortissement

Le mode d’amortissement doit traduire au mieux le rythme de consommation des avantages


économiques attendus de l’actif. Cette consommation attendue peut être déterminée en unités de
temps ou en unités d’œuvre lorsqu’elles reflètent plus le rythme de consommation de ces
avantages.

Trois modes d’amortissements sont possibles :

 le mode linéaire : charge constante sur la durée d’utilité ;


 le mode dégressif : charge décroissante sur la durée d’utilité ;
 le mode basé sur la production prévue.

 Mode linéaire (ou constant)

C’est le mode fondamental ; on estime la durée d’utilisation du bien au moment où il est mis en
service et on considère que la perte de valeur est proportionnelle au temps qui s’écoule plutôt
qu’à l’intensité de l’utilisation.

Exemple : Si la durée probable d’utilisation d’un bien acquis pour 24 000 DA est estimée à 4
ans ; celui-ci perdra, sur le plan comptable, 25% de sa valeur chaque année. Dans l’hypothèse
d’une valeur résiduelle nulle, le plan d’amortissement sera:

Valeur début Valeur fin de


Année de période Amortissement période
N 24 000 24 000 * 25% = 6 000 18 000
N+1 18 000 24 000 * 25% = 6 000 12 000
N+2 12 000 24 000 * 25% = 6 000 6 000
N+3 6 000 24 000 * 25% = 6 000 0

Pour obtenir la dépréciation (constante) de chaque année, il suffit de diviser la valeur de


l’immobilisation par la durée d’amortissement. Le taux d’amortissement est le quotient de 100
par la durée d’utilisation.

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Dans l’exemple ci-dessus :

Taux d’amortissement t = (100/4) = 25%


Annuité d’amortissement = 25% de 24 000 DA = 6 000 DA

Les années incomplètes – année d’acquisition, de cession ou de fin d’amortissement – sont


intégrées au prorata temporis du nombre de jours ou de mois. En comptabilité, on considère que
les mois ont 30 jours, et donc que les années ont 360 jours. Si on opte pour la technique en
fonction de nombre de mois, le mois de l’opération ne sera considéré que si cette opération a eu
lieu avant le 15ème jour.

Exemple : un bien mis en service le 22 septembre N, ne sera considéré, pour fins


d’amortissement, qu’à partir du 1er octobre, si on prend le mois comme unité de mesure.

Exemple : Un bien valorisé à 24 000 DA (valeur résiduelle nulle) est inscrit dans l’actif de
l’entité le 15 juillet N. On retient une période d’amortissement de 5 ans. Que sera son plan
d’amortissement ?

Valeur début Valeur fin de


Année de période Amortissement période
N 24 000 24 000 * 20% * 165/360 = 2 200 21 800
N+1 18 000 24 000 * 20% = 4 800 17 000
N+2 12 000 24 000 * 20% = 4 800 12 200
N+3 12 000 24 000 * 20% = 4 800 7 400
N+4 12 000 24 000 * 20% = 4 800 2 600
N+5 6 000 24 000 * 20% * 195/360 = 2 600 0

La valeur de fin de période est la valeur nette comptable (VNC).

Exemple : Une machine est achetée pour un montant de 48 000 DA. Elle est mise en service dès
son achat, le 30 septembre 2008. La durée d’utilisation est estimée à 5 ans. On retient le mode
d’amortissement linéaire et on estime la valeur résiduelle à 4 000 DA.

La base amortissable est égale au coût de l’immobilisation diminué de sa valeur résiduelle,


laquelle correspond au prix de revente estimé de l’actif à l’issue de la durée d’utilisation.

La durée d’utilité est estimée par l’entité (en fonction de l’utilisation prévue de l’actif, de son
expérience avec des actifs similaire…).

Base amortissable = Valeur d’entrée – valeur résiduelle.

Valeur Base Amortissemen Valeur fin de


Année initiale amortissable Amortissement t cumulé période
2008 48 000 44 000 44 000 * 20% * 90/360 = 2 200 2 200 45 800
2009 48 000 44 000 44 000 * 20% = 8 800 11 000 37 000
2010 48 000 44 000 44 000 * 20% = 8 800 19 800 28 200
2011 48 000 44 000 44 000 * 20% = 8 800 28 600 19 400
2012 48 000 44 000 44 000 * 20% = 8 800 37 400 10 600
2013 48 000 44 000 44 000 * 20% * 270/360 = 6 600 44 000 4 000

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 Mode dégressif

Dans ce mode, on applique au taux linéaire un coefficient qui permettra de calculer le taux
dégressif. La dépréciation est plus forte en début qu’en fin de vie de l’immobilisation.

On retient usuellement les coefficients suivants :


Durée d'amortissement Coefficient dégressif
3 ou 4 ans 1,25
5 ou 6 ans 1,75
au-delà de 6 ans 2,25

Les coefficients étant supérieurs à 1, les taux dégressifs sont supérieurs aux taux linéaire : les
dotations aux amortissements seront plus élevées.

Nota : La durée sera calculée à partir de l’acquisition, et non de la mise en service.

Un élément vient cependant limiter le montant de la dotation : la base de calcul n’est pas la valeur
d’entrée de l’immobilisation, mais sa valeur nette comptable (VNC). Celle-ci diminuant au fut et
à mesure, la dotation est de plus en plus faible ; elle est dégressive.

Ce calcul sur la base de la VNC pourrait se poursuivre à l’infini. Une règle va permettre d’y
mettre un terme : lorsque le taux dégressif devient inférieur au taux linéaire, on applique les
règles de l’amortissement linéaire. Ce taux linéaire est calculé chaque année : 100 / nombre
d’années restant à amortir. Il croit chaque année, alors que le taux dégressif, déterminé au départ
est fixe.

Les prorata temporis se calculent en mois entiers. Le mois d’achat est intégré en totalité.

Exemple : Un équipement électronique, acheté le 15/7/N et valorisé à 210 000 DA, est
amortissable sur 5 ans.

Taux linéaire : 100 / 5 = 20%


Taux dégressif : 20% * 1,75 = 35%

Valeur Valeur
début Taux nette
Année exercice dégressif Taux linéaire Dotation comptable
N 210 000 35% 100/5 = 20 % 210 000*35%*6/12 = 36 750,00 173 250,00
N+1 173 250 35% 100/4 = 25 % 173 250 * 35% = 60 637,50 112 612,50
N+2 112 613 35% 100/3 = 33 % 112 612,50 * 35% = 39 414,38 73 198,12
N+3 73 198 35% 100/2 = 50 % 73 198,12 * 50% = 36 599,06 36 599,06
N+4 36 599 35% 100/5 = 20 % 73 198,12 * 50% = 36 599,06 0

 Mode des unités de production

Ce mode sera utilisé lorsque la cause principale de la dépréciation du bien est l’usure
plus que l’obsolescence. Certains matériels peuvent être ainsi amortis au prorata du
nombre d’heures d’utilisation, du nombre de kilomètres parcourus ou du nombre de
pièces produites.

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Ce mode sera retenu s’il reflète plus correctement le rythme de consommation des
avantages économiques attendus de l’actif.

Exemple : La durée normale d’utilisation d’une machine acquise pour 100 000 DA est de
20 000 heures. Durant l’exercice N, cette machine a fonctionné 8 000 heures.

La dotation pour l’exercice N sera de 100 000 DA * (8 000/ 20 000), soit 40 000 DA.

Exemple : Une machine acquise pour 2 000 000 DA le 1/7/N est mise en production
immédiatement. La consommation des avantages économiques prévue pour cette machine
est reflétée par le rythme de production programmé. A cet effet, il est prévu la
production de 100 000 pièces selon le planning suivant :

N : 5 000
N+1 : 10 000
N+2 : 20 000
N+3 : 20 000
N+4 : 30 000
N+5 : 15 000

Le plan d’amortissement sera donc :

Valeur Production
Année d'entrée prévue Annuité Amortissement cumulé VNC
N 2 000 000 5 000 100 000 100 000 1 900 000
N+1 2 000 000 10 000 200 000 300 000 1 700 000
N+2 2 000 000 20 000 400 000 700 000 1 300 000
N+3 2 000 000 20 000 400 000 1 100 000 900 000
N+4 2 000 000 30 000 600 000 1 700 000 300 000
N+5 2 000 000 15 000 300 000 2 000 000 0

 Mode progressif

A l’inverse du mode dégressif, le montant des amortissements est plus fort en fin de vie qu’en
début de vie de l’immobilisation. Ce mode est en fait rarement utilisé.

5.4. Comptabilisation des amortissements

L’amortissement est une consommation partielle d’une immobilisation. Par l’amortissement, on


constate

 La perte subie, notée en charge, au débit du compte « 68 DOTATIONS AUX


AMORTISSEMENTS, PROVISIONS ET PERTES DE VALEUR ;
 La diminution de la valeur de l’immobilisation. Afin de rendre les comptes plus
explicites, on crédite, non le compte X de l’immobilisation concerné, mais un sous-
compte appelé « Amortissement de l’immobilisation X ».

Compte Intitulé DÉBIT CRÉDIT


68x Dotation aux amortissements et aux provisions M
2XX Amortissement de l`immobilisation M

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 Les comptes d’amortissement

La diminution de valeur d’une immobilisation est notée, non pas au crédit du compte de
l’immobilisation elle-même, mais au crédit d’un compte particulier d’amortissement. Ainsi, à
chaque immobilisation amortissable sont associés deux comptes ;

 Un compte débiteur d’immobilisation ;


 Un compte créditeur de cette immobilisation, subdivision du compte 28.

Exemple :

Compte Intitulé DÉBIT CRÉDIT


213 Constructions 12 000 000
Valeur d'entrée des constructions

Compte Intitulé DÉBIT CRÉDIT


2813 Amortissement des constructions 2 400 000
Amortissement cumulé des constructions

Les comptes d’amortissements sont obtenus à partir des comptes d’immobilisations


correspondants, en intercalant un 8 après le 2

 Compte d’immobilisation 2abc (ex. 2145)


 Compte d’amortissement associé. 28abc (ex 28145)

Exemple : En fin d’exercice, l’entreprise BENFLENE enregistre les amortissements de


ses immobilisations :

Brevets d’inventions (valeur d’entrée 2 000 000 DA) : 20%


Constructions (valeur d’entrée 10 000 000 DA) : 5%
Installations industrielles amortissement de 2 820 000 DA
Matériels industriels amortissement de 1 700 000 DA
Matériel de transport amortissement de 890 000 DA
Matériel de bureau amortissement de 420 000 DA

Compte Intitulé DÉBIT CRÉDIT


6810 Dotation aux amortissements 6 730 000
28050 Amortissement des brevets 400 000
28130 Amortissement des constructions 500 000
28151 Amortissement des installations industrielles 2 820 000
28152 Amortissement du matériel industriel 1 700 000
28181 Amortissement du matériel de transport 890 000
28182 Amortissement du matériel de bureau 420 000

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6. Dépréciation des actifs immobilisés

6.1. Dépréciation des immobilisations incorporelles

De la même façon que les immobilisations corporelles, les immobilisations incorporelles


amortissables doivent faire l’objet d’un test de dépréciation dés qu’il existe un indice de perte
de valeur. Les mêmes règles s’appliquent aux immobilisations corporelles et incorporelles
Les immobilisations incorporelles non amortissables doivent faire l’objet d’un test de
dépréciation annuel systématique.

6.2. Dépréciation des immobilisations corporelles

 Indices de perte de valeur

Lorsqu’il existe un ou des indices indiquant qu’une immobilisation corporelle (amortissable ou


non) a pu perdre de la valeur, celle-ci doit faire l’objet d’un test de dépréciation (ou impair ment).
Les indices de valeur peuvent avoir pour origine des événements externes (baisse de la valeur de
marché de l’actif…) ou internes à l’entreprise (obsolescence ou dégradation de l’actif diminution
de la performance attendue…). Les règles comptables françaises prévoient la mise en place d’un
test de dépréciation dans les mêmes conditions.

 Valeur recouvrable de l’actif

Doit être estimée. La valeur recouvrable est la plus élevée entre le prix de vente net de l’actif et la
valeur actualisée des flux de trésorerie attendue de l’utilisation d’un actif et de sa revente
éventuelle après son utilisation.

 Reprise d’une perte de valeur

Lors d’un test de dépréciation ultérieur, on peut constater que la perte de valeur constatée au
cours d’un exercice précédent n’a plus lieu d’être. Dans ce cas, la perte de valeur constatée est
reprise, en produits au compte de résultat.

Exemple : Une entreprise a acquis le 1er janvier N un matériel dont le coût est de 90 000 DA. Ce
matériel est amorti en linéaire sur 5 ans et sa valeur résiduelle est considérée comme nulle. Au
31/12/N + 2, le comptable, constatant qu’un nouveau matériel plus performant est maintenant
disponible, décide de réaliser un test de dépréciation sur ce matériel.

La valeur d’utilité est déterminée en actualisant les flux de trésorerie générés par le matériel au
taux de 9% (taux d’actualisation utilisé par l’entreprise). Les flux de trésorerie générés par le
matériel correspond à l’augmentation du résultat opérationnel (avant impôt) liée à l’utilisation
du matériel. Les prévisions pour N + 3 et N + 4 sont respectivement de 20 000 DA et 15 000 DA.

D’autre part, si le matériel était vendu au 31/12/N + 2, son prix de vente net estimé serait de
28 000 DA.

La valeur actualisée des flux de trésorerie au 31/12/N + 2 est égale à :

20 000 x 1.09-1 + 15 000 x 1.09-2 = 31 000.

La valeur recouvrable est la valeur la plus élevée entre la valeur d’utilité et le prix de vente net.

Ici, elle est donc de 31 000.

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Cette valeur étant inférieure à la valeur nette comptable du bien à l’actif au 31/12/N 2, soit
36 000 DA, une dépréciation de 5 000 DA doit être comptabilisée. La dotation aux
amortissements annuelle sera ensuite calculée (à partir de N+3) sur une valeur de 31 000, soit
15 000 en N+3 et 15 500 en N+4.

31/12/N+2
Compte Débit Crédit
6 Charge Dépréciation d'actifs 5 000
2 Actif Matériel industriel 5 000
Constatation d'une perte de valeur sur titres de créances

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7. Cas particulier des immeubles de placement

Un immeuble de placement est un terrain ou une construction détenus dans le seul but de réaliser
un placement financier, c’est-à-dire de percevoir des revenus de location et de réaliser une
éventuelle plus-value lors de la revente.

Les immeubles de placement sont évalués au choix à la juste valeur ou au coût d’acquisition
comme les autres actifs corporels. Lorsque l’entité a choisi une méthode, elle doit utiliser la
même méthode pour tous les immeubles de placement.

8. Approche par composants

Lorsqu’une immobilisation corporelle est composée de parties ayant des durées d’utilité
différentes, les différents composants de l’immobilisation doivent être inscrits séparément à
l’actif. Ils seront ensuite amortis selon leur propre durée d’utilité.

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9. Exercices

9.1. Une société a acquis le 1/4/N un matériel industriel au prix de 1 500 000 DA HT. Les frais
de transport ont été de 40 000 DA HT, les frais de mise en service de 30 000 DA HT, les
frais de formation du personnel utilisateur de 20 000 DA HT. Par ailleurs, le matériel
n’ayant pas fonctionné normalement au cours du premier mois, les pertes d’exploitation
(consommation excessive de matières premières et de main-d’œuvre) dues à ce mauvais
fonctionnement ont été estimées à 28 000 DA.

9.2. La société Artus acquiert et met en service le 1 er juillet N un matériel industriel dans les
conditions suivantes :

- prix d’achat : 2000 000 DA HT ;


- droits de douane : 325 000 DA HT ;
- frais de transport : 45 000 DA HT.
- Frais d’installation : 20 000 DA HT ;
- Frais de formation du personnel : 50 000 DA HT.
-
La société Artus prévoit d’utiliser ce matériel pendant 3 ans et de revendre à un prix estimé à
920 000 DA. La durée d’utilité normale de ce matériel est de 6 ans. La société Artus envisage
deux méthodes d’amortissement, en linéaire, ou en fonction du nombre d’unités produites par la
machine estimé à :

- 5 000 unités en N ;
- 30 000 unités en N + 1 ;
- 30 000 unités en N + 2 ;
- 15 000 unités en N + 3.

En juillet N + 3, le matériel est finalement cédé pour 800 000 DA.

Déterminez la valeur à laquelle doit être inscrit ce matériel à l’actif au 1/7/N ; et au 31/12/N+1.
Quel est l’impact sur le résultat de la cession du matériel en juillet N + 3 ?

9.3. L’entreprise ASTIC a dressé un tableau d’amortissement pour des équipements de


nettoyage acquis le 31/5/2008 en appliquant le mode d’amortissement linéaire. Ce tableau
indique la valeur nette comptable :

au 31/12/2012 : 31 250 DA
au 31/12/2013 : 16 250 DA

 Calculer la valeur d’entrée de ces équipements au 31/5/2008


 Quelle sera l’écriture de dotation aux amortissements au 31/12/2013 ?

9.4. Établir le tableau d’amortissement, selon le mode d’amortissement constant, d’une


machine achetée le 3 avril N pour un montant de 2 152 000 DA et d’une durée probable
d’utilisation de 10 ans.

9.5. Le premier amortissement (constant) d’une machine achetée le 21 avril N est de


48 750 DA. La durée d’utilisation du bien est de 6 ans et 2/3. Calculer la valeur
d’entrée et présenter le tableau d’amortissement.

9.6. La société DUCOIN a acquis le 2/1/N une machine outil et a décidé d’adopter le mode
d’amortissement dégressif. Le premier amortissement est de 206 250 DA et le second de
141 796,88 DA (exactement 141 786, 875)

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− Calculer le taux d’amortissement et le prix d’acquisition de cette machine
− En déduire la durée normale d’utilisation
− Établir le tableau d’amortissement

9.7. Un véhicule de transport est acheté pour 3 200 000 DA au début de l’année N ; sa durée de
vie probable est de 6 ans.

Établir les tableaux d’amortissement de ce matériel dans chacune des deux méthodes :
linéaire et dégressif

9.8. La société Amar a acquis une immobilisation au 1 er janvier 1999 pour 10 MDA, amorti sur
15 ans. L’évaluation technique fait ressortir le fait que cette immobilisation est composée
de 2 éléments : le composant A qui entre pour 30% de la valeur totale a une durée d’utilité
estimée de 6 ans ; le composant B, dont la valeur égale 70% de la valeur totale a une durée
de vie de 20 ans. Au 1er janvier 2005, le composant A a été renouvelé pour un montant de
4MDA. Compléter le tableau suivant au 1er janvier 2009, date de mise en vigueur du
NSCF.

Amortissement
Valeur d'entrée cumulé Valeur nette
Composant A
Composant B
Total A + B
Valeur selon PCN
Valeur selon NSCF
Écart

9.9. La date de démarrage de l’amortissement dégressif est la date de mise en service de


l’immobilisation. Cette affirmation est-elle exacte ? Justifiez votre réponse.

9.10. Précisez la définition de la notion de valeur résiduelle et explicitez sa prise en charge dans
le calcul de la dotation aux amortissements.

9.11. Dans le cas d’une nouvelle construction, le coût de démolition et d’enlèvement de


l’ancienne construction doit-il être incorporé au coût du terrain ou de la construction ?

9.12. Les indemnités d’assurances reçues à la suite de la destruction d’une immobilisation et


correspondant à sa reconstruction à neuf doivent-elles être comptabilisées en totalité en
produits de l’exercice ou peuvent-elles être étalées sur la durée d’amortissement de la
nouvelle immobilisation ?

9.13. Une entreprise a opté pour l’évaluation de ses immeubles (bâtiments et terrains) sur des
bases réévaluées. Le terrain a été acquis au 1 er janvier N pour 30 000 000 DA et un
bâtiment, d’une durée d’utilité estimée à 20 ans, pour 45 000 000 DA.

− 1er cas : il existe un indice reflétant la variation de la juste valeur du terrain et du


bâtiment et cet indice a augmenté de 10% du 1er janvier au 31 décembre N.

− 2ème cas : sur la base d’une expertise immobilière, la juste valeur du terrain a été
estimée à 34 000 000 DA celle du bâtiment à 48 000 000DA.

© ISGP, 2008 Leçon 6 : Traitement des actifs immobilisés Page 30


Dans chacun de ces deux cas, présenter les calculs de réévaluation et passer les écritures
correspondantes selon le référentiel NSCF.

9.14. (suite de l’exercice précédent). L’année suivante, au 31.12.N+1, l’entreprise réalise des
tests de dépréciation aux termes desquels il s’avère que l’ensemble terrain et bâtiment a
subi des modifications de valeur.
− le terrain ne vaut plus que 28 000 000DA
− les constructions n’ont plus qu’une valeur de 41 000 000 DA
− Présenter les calculs de dépréciation et passer les écritures comptables
correspondantes.
− L’année N+2, les tests de dépréciation font apparaître une augmentation de la valeur
du terrain, évalué à 31 000 000 DA.
− Présenter les calculs d’évaluation et passer les écritures comptables
correspondantes.

9.15. Le poste « immobilisations incorporelles » avant écritures d’inventaire fait apparaître les
données suivantes :

Frais de recherche appliquée 2 500 000 amortis de 1 500 000


amortis de 1 000 000 (durée d'utilité 10
Frais de développement 1 200 000 ans)
amortis de 710 000 (durée d'utilité 20
brevets acquis 1 420 000 ans)
marques créées en interne 524 500 dont 24 500 de frais de dépôt
Charges de publicité à répartir sur 4
ans 1 234 520

− Calculer le montant des immobilisations incorporelles devant figurer au bilan, et


passer les écritures de retraitement aux comptes de bilan et aux comptes de résultat.

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