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PRELEVEMENT DE CRACHAT

Prélèvements Mai 2004


microbiologiques

Objectif
L’examen cytobactériologique d'un crachat (ECBC) peut aider à faire un diagnostic microbiologique
d'infection respiratoire basse en isolant le (les) micro-organisme(s) responsable(s), en le (les) identifiant, en
déterminant sa (leur) sensibilité aux anti-infectieux.

Ce diagnostic microbiologique est délicat à établir pour de nombreuses raisons :

- contamination systématique du prélèvement par la salive et la flore aérodigestive,


- certaines espèces bactériennes responsables d'infections pulmonaires sont présentes à l'état
commensales dans l'oropharynx et la salive (Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae,…),
- certaines espèces bactériennes ne sont pas cultivables sur les milieux de cultures usuels (Legionella,
Chlamydia, mycoplasmes, mycobactéries…).

Pour toutes ces raisons, on rappelle que le diagnostic microbiologique d'infection respiratoire basse doit être
préférentiellement réalisé par d'autres prélèvements :

- hémocultures (systématiques en cas de fièvre),


- recherche d'antigènes urinaires (Streptococcus pneumoniae, Legionella pneumophila),
- recueil des sécrétions broncho-pulmonaires lors de prélèvements protégés : brossage bronchique
protégé (BBP), lavage broncho-alvéolaire (LBA), aspiration endotrachéale (AET),
- examens sérologiques (Legionella, Chlamydia, Coxiella, Mycoplasma).

Techniques et méthodes
Les principales indications de l'ECBC sont :

- le diagnostic d'une tuberculose pulmonaire (dans ce cas, bien le préciser sur la fiche de demande),
- le diagnostic d'une pneumopathie à germe atypique (Legionella, Chlamydia, Coxiella, Mycoplasma).
Dans ce cas, bien le préciser sur la fiche de demande.
- L'aide au diagnostic d'une pneumopathie à germes classiques, quand il n'est pas possible d'obtenir des
prélèvements protégés.

En dehors de ces indications, cet examen est à proscrire car il est inutile et peut être trompeur.

I – PRELEVEMENT DU CRACHAT
Ce prélèvement nécessite une technique de recueil irréprochable pour que la contamination soit limitée et
que le résultat soit interprétable.

• Expliquer au patient l'importance des consignes suivantes.


• Faire pratiquer un lavage des dents et un rinçage abondant de la bouche (en cas de besoin, effectuer un
soin de bouche).
• Prélever les expectorations obtenues après des efforts de toux. Le prélèvement est de meilleure qualité
lorsqu'il est réalisé après kinésithérapie.
• Recueillir des expectorations dans un poudrier stérile.

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II – ENVOI AU LABORATOIRE

• Identifier le prélèvement et le placer dans un sac en plastique.


• Remplir la fiche de demande d'examen en précisant l'orientation clinique de la demande et les germes
spécifiques à rechercher (BK, légionelles, etc…).
• Adresser le prélèvement au laboratoire le plus rapidement possible pour éviter la pullulation des
bactéries commensales aux dépens des bactéries fragiles (moins de 30 minutes).
• Ne jamais conserver ce prélèvement au froid.

Responsables
L’ECBC est un acte infirmier effectué sur prescription médicale (décret du 11 février 2002 relatif aux actes
professionnels et à l'exercice de la profession d'infirmiers)

Pour en savoir plus


Références

SOCIETE FRANÇAISE DE MICROBIOLOGIE. Le Rémic : Référentiel en microbiologie médicale (Bactériologie et


mycologie). Ed. 2M2. http://www.2m2.fr/ouvrage/remic.htm

ASSOCIATION DES PROFESSEURS DE PATHOLOGIES INFECTIEUSES ET TROPICALES. E. Pilly, Maladies Infectieuses


et Tropicales.. Ed. 2M2 18ème édition 2002, 654 pages.

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