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SESSION 2014

UE 114 – DROIT FISCAL

Durée de l’épreuve : 3 heures

Le sujet comporte : 7 pages

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En conséquence, tout usage d’une calculatrice est INTERDIT.

 Il vous est demandé de vérifier que le sujet est complet dès sa mise à disposition.

Ce sujet se présente sous la forme suivante :

PREMIÈRE PARTIE (3 points)


DEUXIÈME PARTIE (4 points)
TROISIÈME PARTIE (5 points)
QUATRIÈME PARTIE (5 points)
CINQUIÈME PARTIE (3 points)

SUJET

Pour l’ensemble des problèmes soulevés dans le sujet, il convient impérativement de motiver les solutions
retenues et de répondre précisément aux questions posées en rappelant notamment le numéro de la partie et le
numéro de la question.
Il est important de bien rédiger sa copie et de réduire l’utilisation des abréviations.
La qualité de la rédaction est importante.

PREMIÈRE PARTIE

M. LE BRUN est veuf. Sur l’année 2013, il élève deux enfants mineurs à charge, nés de son union avec
sa défunte épouse. Ses enfants, Aurélie et Yannick sont collégiens.

Au cours de l’année 2013, M. LE BRUN a réalisé une plus-value immobilière nette imposable (après
abattements) de 70 000 €.

M. LE BRUN est président (dirigeant salarié) de la SAS INGENIA, spécialisée dans le conseil aux
entreprises. Le salaire à déclarer au service des impôts communiqué par le service du personnel s’élève à
200 000 € pour l’année 2013. Ce montant comprend une allocation forfaitaire pour frais d’emploi versée à
l’intéressé de 10 000 €. Ce dernier n’entend pas opter pour la déduction de ses frais réels.

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M. LE BRUN exerce également son activité de conseil sous forme de profession libérale. Ses recettes
annuelles s’élèvent à 20 000 € H.T. pour 2013. L’intéressé n’a pas adhéré à une association agréée et n’a
pas fait appel aux services d’un professionnel de l’expertise comptable autorisé et ayant conclu avec
l’administration une convention. Le montant de ses charges réelles justifiées s’élève à 5 000 €.

M. LE BRUN n’exerce pas d’autre activité non commerciale.

Questions

1. Déterminer le nombre de parts de quotient familial dont peut bénéficier le foyer fiscal de
M. LE BRUN.

2. Déterminer le taux d’imposition à l’impôt sur le revenu de la plus-value immobilière réalisée par
M. LE BRUN ainsi que celui des prélèvements sociaux. Indiquer les modalités de paiement de
l’impôt sur le revenu et des prélèvements sociaux. Préciser si M. LE BRUN est redevable ou non de
la taxe complémentaire sur les plus-values immobilières (ne pas la calculer).

3. Déterminer le montant du salaire imposable effectivement soumis à l’impôt sur le revenu de


M. LE BRUN sachant que la déduction forfaitaire de 10 % est plafonnée à 12 097 €.

4. Déterminer la catégorie d’imposition et le montant du revenu imposable de M. LE BRUN au titre


de son activité libérale. En cas de choix possible entre différents régimes d’imposition, indiquer le
régime le plus favorable au contribuable.

DEUXIÈME PARTIE

M. et Mme DAVY sont mariés sous le régime de la séparation de biens depuis 1979.

M. DAVY exerce, sous forme d'entreprise individuelle implantée à Paris, l’activité de boulanger -
pâtissier depuis 1970.

Mme DAVY exerce également, sous forme d'entreprise individuelle implantée à Paris, l’activité de
décoratrice d’intérieur depuis 1990.

M. DAVY et Mme DAVY n’ont jamais adhéré à un centre de gestion agréé et n’ont pas fait appel aux
services d’un professionnel de l’expertise comptable autorisé et ayant conclu avec l’administration une
convention.

M. et Mme DAVY souhaitent bénéficier des solutions fiscales les plus favorables.

Dossier 1 : M. DAVY

Son entreprise individuelle clôture ses comptes au 31 décembre de chaque année. Elle a réalisé en 2013
un chiffre d’affaires hors taxes de 200 000 €. Les chiffres d’affaires hors taxes des exercices clos au 31
décembre 2011 et 31 décembre 2012 se sont respectivement élevés à 180 000 € et 220 000 €.

Le bénéfice comptable de l’exercice 2013 s’élève à 42 000 €. Il tient compte d’une plus-value à court
terme réalisée sur la cession d’un four haute définition survenue au cours de l’exercice. Montant de la
plus-value : 2 000 €. Il s’agit de la seule cession d’immobilisation réalisée au cours de l’exercice.

2
Question

Après avoir déterminé sa catégorie d’imposition, déterminer le montant du bénéfice imposable de


M. DAVY au titre de son activité individuelle pour 2013.

Dossier 2 : Mme. DAVY

L'exercice comptable de l’entreprise individuelle de Mme DAVY coïncide avec l’année civile. Le chiffre
d’affaires hors taxes de l’entreprise réalisé en 2013 s’élève à 800 000 €.

Le fils des époux DAVY, âgé de 30 ans, est également salarié de l’entreprise individuelle de Mme
DAVY. Il est peintre et sa rémunération peut également être considérée comme normale.

Le bénéfice comptable de l’exercice 2013 s’élève à 33 800 €. Il tient compte des éléments qui suivent
survenus au cours de l’exercice.

1) Mme DAVY a prélevé une rémunération annuelle de 80 000 €. Cette rémunération a été enregistrée
dans les comptes de l’entreprise au compte 644 « Rémunération du travail ».
L’entreprise a également versé et comptabilisé en charges au titre des régimes obligatoires de protection
sociale 28 000 € dont 4 000 de CSG non déductible et CRDS.

2) Le salaire annuel brut versé au fils DAVY est de 20 000 €. Ce montant comprend les cotisations
sociales salariales qui seront prélevées sur le salaire qui peuvent être estimées à 4 400 €. Les cotisations
sociales patronales dues en plus par l'employeur s’élèvent à 9 000 €. Montant total des charges de
personnel déduit pour le fils DAVY : 29 000 €.

3) Une somme de 2 000 € versée à une œuvre humanitaire a été comptabilisée en charge exceptionnelle.
Ce don peut être considéré comme ouvrant droit à réduction d’impôt.

4) En 2012, l’entreprise de Mme DAVY a oublié de comptabiliser l’amortissement d’une table à tapisser
achetée le 1er janvier 2011 pour 1 000 € et amortissable sur 5 ans en linéaire.
L’entreprise a réparé son erreur en comptabilisant la dotation aux amortissements de 2012 omise en
même temps que celle relative à l’année 2013.

Questions

1. Après avoir déterminé sa catégorie d’imposition, déterminer le montant du bénéfice imposable


de Mme DAVY au titre de son activité individuelle pour 2013. À cet effet, vous justifierez point
par point la nécessité ou non de rectifier le résultat comptable au regard du droit fiscal. Il est
demandé de déterminer le passage du résultat comptable au résultat fiscal sous forme de
tableau.

2. Préciser le montant de la réduction d’impôt au titre des dons à une œuvre humanitaire dont
peuvent bénéficier l’entreprise de Mme DAVY ou les époux DAVY. Il est précisé que le revenu
net global imposable des époux DAVY en 2013 est de 300 000 €.

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TROISIÈME PARTIE

La société anonyme SA AIR LOISIRS implantée à Nantes (France) fabrique et commercialise du matériel
de loisir de plein air. Son capital de 100 000 € est libéré à hauteur de 50 %. Son chiffre d’affaires hors
taxes est de 4 000 000 € en 2013. Le capital est détenu à 80 % par M. SINTES. L'entreprise clôture ses
comptes au 31 décembre de chaque année. La société n’a pas opté pour le régime fiscal des sociétés de
personnes.

Le résultat comptable de l’exercice 2013 de la société SA AIR LOISIRS fait ressortir un bénéfice de
84 000 €.

Il vous est communiqué des informations complémentaires relatives à l’exercice 2013.

1. La société SA AIR LOISIRS a comptabilisé en charges des frais d’entretien et de réparation d’une
résidence d’agrément mise à la disposition du président du conseil d’administration. Montant de la charge
déduite : 2 750 €.

2. Le 15/07/2013, la SA AIR LOISIRS a comptabilisé en produits financiers, des distributions reçues de


trois de ses filiales, pour les montants suivants :

- 5 000 € de la SA AIR GAME. Les titres de la SA AIR GAME dont la SA AIR LOISIRS détient 20 %
du capital ont été acquis en 2002 et figurent au bilan dans la catégorie des titres de participation ;

- 4 000 € de la société en nom collectif SNC AIR WIND. Aucune option à l’impôt sur les sociétés n’a été
formulée par cette dernière. Les titres de la SNC AIR WIND dont la SA AIR LOISIRS détient 50 % du
capital ont été acquis en 2004 et figurent au bilan dans la catégorie des titres de participation.
Par ailleurs, la SNC AIR WIND a déclaré un résultat fiscal de 20 000 € au titre de l’année 2013 ;

- 2 000 € de la SA AIR SUN. Les titres de la SA AIR SUN dont la SA AIR LOISIRS détient 1 % du
capital, ont été acquis en 2012 et figurent au bilan dans la catégorie des titres de participation.

3. Une plus-value à court terme a été réalisée en 2013 sur la cession d’une camionnette. Montant de la
plus-value : 3 000 €.

4. La SA AIR LOISIRS a reçu de l’administration fiscale un avis de dégrèvement de 1 000 € en matière


de Taxe sur les Véhicules de Tourisme de Sociétés (TVTS). Ce dégrèvement a été comptabilisé en
produit exceptionnel.

5. La SA AIR LOISIRS a facturé à un client britannique une livraison qui n’a toujours pas été réglée à la
clôture de l’exercice. Compte tenu de l’évolution de la livre sterling, la SA AIR LOISIRS a constaté, à la
clôture de l’exercice, un gain latent de change de 3 000 € sur cette facture. L’opération a été correctement
constatée en comptabilité.

6. Au cours de l’année 2013, la SA AIR LOISIRS s’est vue attribuer par l’Union Européenne une
subvention d’équipement destinée à l’acquisition d’une nouvelle machine. Montant de la subvention :
20 000 €. Aucune option n’est formulée par la société concernant un éventuel étalement.

Questions

1. Déterminer le résultat fiscal de l’exercice 2013 en justifiant point par point la nécessité ou non de
modifier le résultat comptable présenté. Il est précisé que la société souhaite bénéficier du régime
des sociétés mères et filiales lorsque cela est possible.
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2. Déterminer le taux d’imposition du bénéfice fiscal à l’impôt sur les sociétés.

3. Déterminer le montant de l’impôt sur les sociétés à payer ainsi que les éventuelles contributions
sociales dues étant précisé que la société disposait au titre de l’exercice 2012 d’un déficit reportable
en avant de 30 000 €.

QUATRIÈME PARTIE

La société par actions simplifiée SAS MAGIC, implantée à BOURGES (France), vend du matériel et des
accessoires de cirque. Depuis 2012, elle a également développé une activité de location de tentes pour
réception. La clientèle est composée de particuliers et de professionnels résidant en France ou à
l’étranger. Le chiffre d’affaires total réalisé en 2013 s’élève à 2 000 000 € HT, soit respectivement
1 700 000 € HT au titre des ventes et 300 000 € HT au titre des prestations de services.

La SAS MAGIC est assujettie de plein droit à la TVA. Les coefficients d’assujettissement et de taxation
sont de 1. Les coefficients d’admission sont à définir le cas échéant lorsqu’ils diffèrent de 1.

La société a opté pour le paiement de la TVA d’après les débits.

Le taux de TVA à retenir est de 20 %.

Les numéros d’identification intra-communautaire sont régulièrement communiqués conformément à la


réglementation (fournisseur ou prestataires de service, preneur ou acquéreur) et figurent sur les factures.

Dossier 1

Question

Justifier le régime d’imposition applicable de plein droit en matière de TVA de la SAS MAGIC
(réel normal ou réel simplifié).

Dossier 2

Le comptable de la SAS MAGIC a recensé l’ensemble des opérations susceptibles d’être retenues pour
établir la déclaration de TVA de mars 2013. Vous êtes chargé de valider son travail et de calculer le
montant de la TVA due au titre de ce mois.

1. Ventes de matériels en France métropolitaine pour un montant total de 100 000 € HT. Les livraisons
correspondantes accompagnées des factures ont été réalisées au mois de mars 2013. Les règlements sont
intervenus à hauteur de 60 000 € en mars 2013 et 60 000 € en avril 2013.

2. Vente de matériels en Guadeloupe (département français d’outre-mer) pour un montant total de


50 000 € HT. Les livraisons correspondantes, accompagnées des factures, ont été réalisées au mois de
mars 2013. Les règlements des clients sont également intervenus en mars 2013.

3. Prestations de locations de matériels en France métropolitaine pour un montant total de 50 000 € HT.
Les prestations, accompagnées des factures, ont été réalisées par la SAS MAGIC au mois de mars 2013.
Les règlements sont encaissés à hauteur de 20 000 € en mars 2013 et 40 000 € en avril 2013.

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4. Encaissement en mars 2013 de prestations de services réalisées en France métropolitaine par la SAS
MAGIC et facturées à des entreprises assujetties à la TVA en France métropolitaine en janvier et février
2013 pour un montant total de 50 000 € TTC.

5. Acquisition de matériels auprès d’un fournisseur établi en Chine pour un montant total de 10 000 € HT.
Les livraisons correspondantes accompagnées des factures ont été réalisées au mois de mars 2013. La
SAS MAGIC est en possession des documents douaniers au 31 mars 2013.

6. Acquisition, auprès d’un fournisseur belge assujetti à la TVA en Belgique, de matériels pour un
montant de 20 000 € HT. Ces derniers sont livrés en mars 2013. Le règlement intervient après réception
de la facture le 3 mai 2013.

7. Paiement en mars 2013 de plusieurs factures d’essence sans plomb 95 pour les camionnettes de
livraison : 2 400 €.

Questions

Justifier pour chacune des opérations de la SAS MAGIC, exposées ci-dessus, les incidences en
matière de TVA collectée et/ou de TVA déductible. Vous indiquez également au titre de quel mois
la TVA est exigible ou déductible.

Calculer le montant de la TVA due au titre des opérations de mars 2013.

Dossier 3

M. FIELDCOPER est directeur commercial de la SAS MAGIC. Il se déplace régulièrement pour


rencontrer les clients les plus importants. Au cours de l’année 2013, il a engagé les dépenses
professionnelles suivantes :
− 15 000 € TTC de frais d’hôtel (séjours non accompagnés de clients) ;
− 3 000 € TTC de frais de restaurant ;
− 1 000 € TTC de frais de taxi ;
− 3 000 € TTC de frais de cadeaux offerts aux 50 meilleurs clients. Il s’agit d’ouvrages d’art sur les
plus beaux cirques du monde (valeur unitaire 60 € TTC).

Question

Préciser le coefficient d’admission de la TVA à retenir par le comptable sur les différentes dépenses
précitées.

Dossier 4

Au cours de l’année 2013, la SAS MAGIC a fait l’objet d’un contrôle fiscal en matière de TVA portant
sur l’exercice 2012. L’administration fiscale a procédé à une rectification de TVA déductible sur une
dépense qu’elle considère comme personnelle (coefficient de déduction ramené à 0). Elle a retenu la
procédure de rectification contradictoire. La SAS MAGIC entend contester le rappel notifié au motif que
la charge a bien été engagée dans l’intérêt de la société. Celle-ci entend porter le litige devant la
commission départementale des impôts directs et des taxes sur le chiffre d’affaires.

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Question

Préciser le rôle et la compétence de cette commission concernant le litige présenté.

CINQUIÈME PARTIE

La société anonyme SA OTTO spécialisée dans la vente de tuyaux plastiques a été créée le 15 mars 2003.
Ses exercices coïncident avec l’année civile. La SA OTTO relève du régime réel d’imposition tant à
l’impôt sur les sociétés qu’en matière de TVA.

Les résultats fiscaux déclarés au cours des derniers exercices se présentent comme suit :

2009 2010 2011 2012 2013


Résultat fiscal 7 000 € - 3 000 € 8 000 € 10 000 € 20 000 €
Résultat fiscal après imputation
7 000 € 0 5 000 € 10 000 € 20 000 €
des déficits antérieurs

L’administration fiscale envisage l’engagement d’une procédure de vérification de comptabilité le


5 octobre 2014.

Questions

1. Indiquez au moins deux mentions obligatoires devant figurer sur l’avis de vérification de
comptabilité et dont le défaut est susceptible de remettre en cause la régularité de la procédure.

2. Préciser les exercices susceptibles de donner lieu à rehaussement en matière d’impôt sur les
sociétés ainsi que les exercices susceptibles de donner lieu à des suppléments de ce même impôt.

3. Indiquer les périodes susceptibles de donner lieu à des rappels de TVA.

4. En cas notification de droits supplémentaires dus à l’impôt sur les sociétés sur l’exercice 2012
figurant dans une proposition de rectification adressée le 10 décembre 2014, indiquer le taux de
l’intérêt de retard.

5. En cas de rehaussement du résultat de l’exercice 2013 de 800 €, indiquer si la SA OTTO peut


bénéficier de la tolérance légale.

6. La SA OTTO a déposé sa déclaration de résultat 2013 avec un retard de 20 jours. Préciser la ou


les pénalités susceptible(s) de lui être appliquée(s).

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