Vous êtes sur la page 1sur 14

Synthèse

Ann Biol Clin 2014 ; 72 (4) : 391-404

Antifongiques triazolés : intérêt et modalités


du suivi thérapeutique pharmacologique
et perspectives d’optimisation des traitements
Triazole antifungal agents: practice guidelines of therapeutic drug
monitoring and perspectives in treatment optimization

Simon Scodavolpe Résumé. Les antifongiques triazolés, fréquemment prescrits dans le cadre de
Sylvie Quaranta la prise en charge des infections fongiques invasives (IFI), sont indiqués en
Bruno Lacarelle première ligne des traitements préventifs et/ou curatifs, notamment candidoses
et aspergilloses, particulièrement fréquentes chez les patients immunodépri-
Caroline Solas
més chez qui elles augmentent la mortalité de façon significative. De par
Service de pharmacocinétique et
toxicologie, Laboratoire de biologie
une importante variabilité interindividuelle de leur pharmacocinétique, pou-
médicale, Assistance Publique - vant conduire à une sous-exposition ou un surdosage et les relations établies
Hôpitaux de Marseille (AP-HM), Hôpital entre exposition-toxicité et/ou -efficacité, le suivi thérapeutique pharmacolo-
de la Timone, Marseille, France
<sylvie.quaranta@ap-hm.fr>
gique (STP) se justifie pleinement. Cette revue présente un état des lieux des
données de la littérature justifiant l’intérêt du STP, son niveau de preuve et les
modalités pratiques relatives à sa réalisation. Enfin, nous aborderons les nou-
veaux outils, venus compléter l’arsenal thérapeutique dans la prise en charge des
IFI tels que la place de la pharmacogénétique pour l’optimisation des posologies
de VCZ ou le développement d’une nouvelle formulation galénique du PCZ, afin
d’améliorer la biodisponibilité limitant ainsi les problèmes de malabsorption.
Mots clés : antifongique triazolé, pharmacocinétique, suivi thérapeutique
pharmacologique, variabilité interindividuelle

Abstract. Antifungal triazole agents (fluconazole, voriconazole, itraconazole


and posaconazole) are widely used for the management of invasive fungal infec-
tions (IFI). These drugs are indicated both for the prophylaxis and treatment
of IFI, particularly in candidiasis and aspergillosis, major cause of mortality
in immunocompromised patients. Due to a large interindividual pharmaco-
kinetic variability leading to sub-therapeutic or toxic concentrations and to
concentration-efficacy and/or -toxicity relationships, therapeutic drug moni-
toring (TDM) of antifungal triazole is fully justified. This review provides an
overview of literature based data that confirm the usefulness of such TDM and
its level of evidence as well as the practical guidelines for its implementation.
In addition, we discuss the interest of new tools to improve the clinical mana-
gement of IFI, such as genotyping tests optimizing initial voriconazole dosing
regimen or the development of a new solid oral tablet of posaconazole improving
its bioavailability and limiting absorption disorders

Article reçu le 08 avril 2014,


Key words: triazole antifungal, pharmacokinetic, therapeutic drug monitoring,
accepté le 11 avril 2014 interindividual variability
doi:10.1684/abc.2014.0968

Tirés à part : S. Quaranta

Pour citer cet article : Scodavolpe S, Quaranta S, Lacarelle B, Solas C. Antifongiques triazolés : intérêt et modalités du suivi thérapeutique pharmacologique et perspectives
d’optimisation des traitements. Ann Biol Clin 2014 ; 72(4) : 391-404 doi:10.1684/abc.2014.0968 391
Synthèse

Les infections fongiques invasives (IFI) sont particulière- fois en traitement prophylactique et curatif. Ces molécules
ment fréquentes chez les patients immunodéprimés chez exercent leur activité fongicide en bloquant la synthèse des
qui elles augmentent la mortalité de façon significative. Les ergostérols de la membrane cytoplasmique de la cellule fon-
patients d’hématologie ainsi que les patients greffés sous gique, par inhibition de la lanostérol 14 alpha-déméthylase.
traitement immunosuppresseur font partie des populations Le FCZ a prouvé un bénéfice clinique chez des patients non
les plus exposées [1]. L’incidence des IFI a considéra- neutropéniques atteints de candidémies. Seules les espèces
blement augmenté ces dernières années, parallèlement à Candida non-albicans telles que C. kruzei et C. glabrata
l’augmentation du nombre de patients à risque. Si les sont résistantes au FCZ, mais généralement sensibles aux
espèces Aspergillus et Candida restent les plus répandues, VCZ et PCZ. A noter qu’une sensibilité diminuée aux AFT
l’émergence d’autres agents infectieux est de plus en plus a été décrite pour C. glabrata. De plus, le FCZ présente
rapportée (aspergillus non fumigatus, zygomycètes, moisis- une faible activité in vitro sur l’Aspergillus sp. [5]. En cas
sures hyalines) [2]. de candidose systémique, le traitement curatif est initié à
De par leur large spectre et leur activité fongicide, les la posologie de 800 mg/j à J1 puis 400 mg en une prise.
antifongiques triazolés (AFT), fluconazole (FCZ), vorico- Différentes formulations sont disponibles (gélule, poudre
nazole (VCZ), itraconazole (ITZ) et posaconazole (PCZ), pour suspension buvable et solution pour perfusion) suivant
sont fréquemment prescrits dans le cadre de la prise en la nature curative ou préventive du traitement [6].
charge des IFI. Ils sont indiqués en première ligne dans Le VCZ est prescrit dans le traitement curatif des IFI de
les traitements préventifs et/ou curatifs de ces infections type aspergillose, candidose ou des infections à Fusarium
(en particulier les candidoses et aspergilloses). Malgré à la posologie de 4 mg/kg x 2/j IV chez l’adulte après une
l’efficacité de ces molécules, la mortalité de ce type dose de charge, avec un relais per os à 200 mg x 2/j, dès que
d’infection reste élevée et peut atteindre 50 % chez les l’état clinique le permet. De par son activité antifongique
patients neutropéniques sous chimiothérapie, voire 90 % in vitro, son bénéfice clinique sur la survie des patients et son
chez les patients ayant reçu une greffe de cellules souches excellente biodisponibilité per os, le VCZ est le traitement
hématopoïétiques [3]. En effet, le pronostic dépend d’un de première intention des aspergilloses invasives du patient
grand nombre de paramètres tels que l’état immunitaire du atteint d’hémopathie maligne et du patient transplanté de
patient, le type et la localisation du pathogène, la susceptibi- cellules souches hématopoïétiques [7].
lité aux traitements et la précocité de leur initiation. Certains L’ITZ est un antifongique de synthèse utilisé dans le
d’entre eux sont contrôlables par le clinicien, notamment traitement de diverses infections fongiques, en particulier
le choix de la molécule, sa posologie et la fréquence différentes formes d’aspergilloses (pulmonaire invasive,
d’administration. Toutefois, le suivi des recommandations disséminée) et des candidoses invasives à la dose de 200
ne suffit pas toujours à assurer un traitement optimal dans à 400 mg/j en deux prises (avec une dose de charge de 600
la mesure où les AFT présentent une importante variabi- à 800 mg/j pendant deux à trois jours dans les cas les plus
lité pharmacocinétique, pouvant limiter la prédiction des graves, en particulier pour l’immunodéprimé chez qui cette
concentrations plasmatiques à partir de la dose adminis- molécule a démontré son efficacité) ou d’autres parasites
trée. Les principales sources de variabilité interindividuelle tels que les dermatophytes. Ce traitement est disponible
proviennent de l’absorption, de la métabolisation, de sous deux formes orales (gélule et solution buvable avec
l’élimination, ou d’interactions médicamenteuses. Il peut cyclodextrine), la solution buvable étant indiquée dans le
en découler une sous-exposition conduisant à l’échec théra- traitement des candidoses oropharyngées [8].
peutique ou inversement, un surdosage et des toxicités par- Le PCZ, disponible uniquement sous forme de suspension
fois sévères. Dans le cas où la molécule considérée présente buvable, est majoritairement prescrit en prophylaxie des
un faible index thérapeutique, une importante variabilité IFI, notamment chez les patients d’hématologie âgés de
interindividuelle ou une pharmacocinétique non linéaire, plus de 13 ans à 600 mg/j en trois prises, et dans le cadre du
le suivi thérapeutique pharmacologique (STP) se justi- traitement curatif des candidoses orales du patient immuno-
fie pleinement. Son intérêt se retrouve également lors de déprimé (200 mg à J1 puis 100 mg/j en une prise) [9].
l’administration per os de certains AFT non disponibles par Deux études ont montré des réductions significatives de
voie injectable, qui conduit fréquemment à des problèmes l’incidence des IFI chez les patients d’hématologie atteints
d’observance et/ou de sous-dosage par malabsorption [4]. de leucémies aiguës myéloblastiques (LAM) ayant suivi
une prophylaxie par PCZ comparé à d’autres antifongiques
azolés [10, 11]. Le PCZ administré en monothérapie à la
Indications des antifongiques triazolés dose de 800 mg/j (fractionnée en deux ou quatre prises)
a également montré un intérêt en seconde intention dans
Les AFT sont des molécules à large spectre indiquées en le traitement curatif des infections fongiques réfractaires
première ligne de nombreuses infections fongiques, à la type aspergillose, ou chez des patients intolérants aux

392 Ann Biol Clin, vol. 72, n◦ 4, juillet-août 2014


Suivi thérapeutique pharmacologique des antifongiques triazolés

molécules de première ligne, comme par exemple chez étant des acides faibles très liposolubles (pKa de 3,7 et 3,6
des patients ayant développé une photosensibilité ou des respectivement), leur absorption est étroitement dépen-
troubles visuels sous VCZ [12]. dante de la prise concomitante de nourriture (à l’exception
de l’ITZ en solution buvable) ; leur exposition est donc
significativement augmentée avec un repas (surtout si riche
en graisses) ou avec une boisson acide [18]. Ces molécules
Relations pharmacocinétique/ sont très majoritairement liées aux protéines plasmatiques,
pharmacodynamique en particulier l’albumine. De par la présence d’un groupe-
ment nitrogène dans leur cycle azolé, elles possèdent une
Rappels pharmacocinétiques excellente pénétration tissulaire qui leur confère une demi-
Bien que ces molécules aient un mécanisme d’action vie assez longue [18, 19]. La PK du PCZ est linéaire jusqu’à
commun, leurs différences structurales sont à l’origine la dose unique de 800 mg/j au-delà de laquelle il existe une
de propriétés pharmacocinétiques (PK) différentes. saturation de l’absorption. Cependant, un fractionnement
L’ensemble de ces paramètres PK est résumé dans le de la dose augmente significativement l’exposition par
tableau 1. rapport à une dose unique, même pour des posologies infé-
Le FCZ et le VCZ présentent une excellente biodispo- rieures à 800 mg/j. La biodisponibilité est ainsi augmentée
nibilité absolue orale, de 93 % et 96 %, respectivement de 98 % et 220 % si le PCZ est administré à la posologie de
[13, 14], permettant dans le cas du VCZ, un relais per os du 800 mg en deux ou quatre prises par jour, respectivement,
traitement initial injectable (les paramètres PK du VCZ tels par rapport à une administration en dose unique [20, 21].
que le volume de distribution, la clairance d’élimination En dehors du FCZ majoritairement éliminé sous forme
restant identiques quelle que soit la voie d’administration). inchangée dans les urines, les AFT, en particulier ITZ
Le VCZ présente une pharmacocinétique non linéaire et VCZ, subissent une métabolisation hépatique intense,
due à une saturation de son métabolisme. Bien qu’une source de variabilité interindividuelle. Les enzymes majo-
diminution des concentrations plasmatiques maximales ritairement impliqués dans leur métabolisme sont les
(Cmax ) de 63 % à 90 % soit observée lors du relais per cytochromes P450 (CYP) CYP2C9 (VCZ), CYP2C19
os, l’état d’équilibre est atteint au bout de 4 jours pour (VCZ) et CYP3A4 (ITZ, VCZ) [18, 19, 22]. Le PCZ
la majorité des patients et les concentrations moyennes est principalement éliminé sous forme inchangée dans
résiduelles restent supérieures à la concentration minimale les fèces à 66 %, la faible métabolisation par UDP
inhibitrice (CMI) des Candida sp. et Aspergillus sp. [15]. glucuronidation (UGT1A4) et l’élimination rénale étant des
Le FCZ possède des caractéristiques PK en lien avec son voies secondaires [18, 23]. La métabolisation hépatique par
caractère hydrophile : une bonne diffusion dans le liquide le CYP3A4 de l’ITZ entraîne la formation d’un métabo-
céphalo-rachidien, où les concentrations peuvent atteindre lite actif, l’hydroxy-itraconazole (OH-ITZ). Cette molécule
90 % des concentrations plasmatiques en cas de méningite est présente dans le sang à des concentrations 1,5 à 2 fois
[16], une faible métabolisation et une élimination à 80 % supérieures à celle de l’ITZ. Seuls 3 à 18 % de la dose
sous forme inchangée dans les urines. La PK du FCZ initiale sont éliminés sous forme inchangée dans les fèces
est linéaire entre 50 et 1 600 mg/j [17]. L’ITZ et le PCZ [19].

Tableau 1. Principales caractéristiques pharmacocinétiques des AFT

Fluconazole Voriconazole Itraconazole Posaconazole


Biodisponibilité 93 % 96 % 55 % nd1
(variabilité ++) saturable
Tmax 2 0,5-1,5h 1-2h 3-4h (gélule) 3h
5h (sol. buvable) (au cours d’un repas)
Volume de distribution 0,6-0,7 L/kg 4,6 L/kg 10,7 L/kg 5-25 L/kg
Diffusion dans le LCR Bonne Faible Faible Faible
Liaison aux protéines 10 % 58 % 99,8 % > 98 %
plasmatiques
Faible
Métabolisme/ Sous forme Hépatique glycurono-conjugaison
Hépatique
voie d’élimination inchangée dans CYP2C19 > Sous forme inchangée
CYP3A4 ++
majoritaire les urines (80 %) 2C9 > 3A4 dans les fèces (> 66 %)
Demi-vie d’élimination ∼30h ∼6h 34 ± 9h 35h (20-66h)
1
nd : non déterminé ; 2 Tmax : délai d’atteinte de la concentration maximale ou Cmax .

Ann Biol Clin, vol. 72, n◦ 4, juillet-août 2014 393


Synthèse

Les demi-vies de ces molécules varient de 6-9 heures pour est augmentée par une prise à jeun et n’est pas dépendante
le VCZ à plus de 25-40 heures pour FCZ, ITZ et PCZ. Ainsi, du pH [32]. Une étude comparant la biodisponibilité des
l’état d’équilibre est atteint en 4-5 jours pour le FCZ, 5-7 deux formes administrées dans leurs conditions optimales
jours pour le VCZ et le PCZ et 15 jours pour l’ITZ lors d’un respectives montre que l’absorption de l’ITZ sous forme
traitement per os [18, 19, 24]. de solution buvable est nettement supérieure à l’absorption
sous forme de gélule. Ainsi, en choisissant comme critère
l’aire sous la courbe (ASC), la solution buvable présente une
Variabilité intra- et interindividuelle meilleure biodisponibilité (ASCsolution buvable supérieure de
Pour l’ensemble de ces molécules, les variabilités inter- 30 % à l’ASCcapsule ) avec une moindre variabilité interin-
individuelles sont plus marquées chez certains types de dividuelle au niveau l’absorption [32]. À titre d’exemple,
patients. la concentration médiane d’ITZ obtenue chez des patients
L’absorption est une première source de variabilité, en immunodéprimés à la posologie de 400 mg/j en gélule
particulier pour l’ITZ, le PCZ, mais également le VCZ. était seulement de 310 ng/mL [185-560 ng/mL, n = 16]
Ainsi, toute pathologie entraînant un problème d’absorption et 60 % des sujets n’ont pas atteint le seuil de 500 ng/mL.
gastro-intestinale peut être à l’origine d’un sous-dosage. Inversement, l’administration de 400 mg/j en solution
En pratique, les patients neutropéniques d’oncologie cumu- buvable a conduit à une concentration médiane deux fois
lant les facteurs de risque (mucite, vomissements, nutrition supérieure à 660 ng/mL [530-1 030 ng/mL, n = 10] et seul
parentérale), les patients atteints de mucoviscidose, les un quart des sujets n’ont pas atteint l’objectif de 500 ng/mL
patients transplantés et les patients sous traitement anti- [33]. Le PCZ possède une structure chimique voisine de
acide sont particulièrement sujets au phénomène de celle de l’ITZ et présente une biodisponibilité augmentée
malabsorption [25, 26]. Dans une large cohorte de patients d’un facteur 2,6 à 4 en présence d’un repas pauvre ou
greffés de cellules souches hématopoïétiques et recevant riche en graisse par rapport à une prise à jeun [21]. Ainsi,
du VCZ per os, les concentrations plasmatiques présentent le PCZ est prescrit au moment des repas de façon à avoir
une large variabilité avec seulement 62 % des patients attei- une absorption optimale. L’effet de l’acidité gastrique sur
gnant le seuil de 2 ␮g/mL [27]. De même, chez les patients son absorption est identique à celui décrit pour les gélules
immunodéprimés, et plus particulièrement les patients d’ITZ : la co-administration avec de l’oméprazole diminue
d’hématologie présentant des troubles de l’absorption, la l’ASC de 30 % et inversement, une administration avec
variabilité interindividuelle de l’ITZ est significativement une boisson acide l’augmente de 70 %. De plus, comme
augmentée par rapport aux études portant sur le volontaire évoqué précédemment, le schéma d’administration a un
sain. Ainsi, un ajustement de la posologie est nécessaire impact sur l’absorption du PCZ. En effet, il existe une
afin d’atteindre des concentrations plasmatiques similaires saturation du transporteur intestinal et un fractionnement
[28]. Enfin, une diminution des concentrations plasma- de la dose augmente la biodisponibilité, ce qui explique
tiques de PCZ a également été rapportée chez des patients que le PCZ soit administré en deux à quatre prises malgré
d’hématologie transplantés versus non transplantés, avec une demi-vie longue [34].
une exposition plus faible de plus de 50 % chez les patients Leur fort métabolisme hépatique, l’âge, certains facteurs
transplantés [29]. génétiques, les pathologies hépatiques et de nombreuses
À cette variabilité s’ajoutent les effets de l’alimentation interactions médicamenteuses contribuent à l’importante
sur l’absorption des AFT. Si la biodisponibilité du FCZ variabilité pharmacocinétique interindividuelle des AFT,
n’est pas modifiée par la prise alimentaire (seul le tmax est plus particulièrement pour le VCZ et l’ITZ. À cela s’ajoute
retardé), elle est significativement diminuée dans le cas du une PK non linéaire pour ces deux molécules chez l’adulte,
VCZ (moins 30 % par rapport à une prise à jeun) [14, 30]. due à une saturation du métabolisme hépatique (alors que
L’ITZ et le PCZ, comme discuté précédemment, présentent la PK du VCZ chez l’enfant est linéaire) [35]. Cette impor-
une absorption étroitement dépendante de la prise conco- tante variabilité interindividuelle du VCZ apparaît dans
mitante de nourriture et/ou d’une boisson acide, expliquant l’étude multicentrique de Denning et al. avec un large inter-
la majeure partie de la variabilité des concentrations valle de concentrations observé chez 116 patients atteints
plasmatiques pour ces deux molécules. Concernant l’ITZ, d’aspergillose invasive (comprises entre < 0,1 ␮g/mL et
l’effet de l’alimentation sur l’absorption dépend de la forme 9,7 ␮g/mL) après administration de 200 mg deux fois par
galénique, l’absorption sous forme de gélule étant pH jour per os [36].
dépendant. Ainsi, cette absorption est diminuée de 20 % en Les différences de capacité de métabolisation expliquent la
présence d’un antagoniste H2 tel que la cimetidine, la famo- majeure partie de la variabilité interindividuelle du VCZ :
tidine ou la ranitidine [19, 31], alors qu’elle est favorisée un polymorphisme génétique pour l’isoenzyme CYP2C19,
par la prise au moment des repas et avec une boisson acide. enzyme majoritairement impliqué dans le métabolisme du
Inversement, l’absorption de l’ITZ avec la solution buvable VCZ, a été décrit chez plus de 5 % de la population

394 Ann Biol Clin, vol. 72, n◦ 4, juillet-août 2014


Suivi thérapeutique pharmacologique des antifongiques triazolés

caucasienne et 20 % de la population asiatique. Ce polymor- pimozide, quinidine, terfenadine), les alcaloïdes de l’ergot
phisme entraîne des variations significatives d’exposition et de seigle, certains immunosuppresseurs ou statines dont
serait responsable d’environ 40 % de la variabilité interindi- certains sont des contre-indications majeures [41, 42].
viduelle de cette molécule [37]. Les conséquences cliniques D’autre part, l’exposition des AFT peut être modifiée
de ce polymorphisme ont été rapportées notamment chez le par des molécules co-administrées : les inducteurs enzy-
volontaire sain et en transplantation. L’allèle CYP2C19*2, matiques tels que l’éfavirenz, l’étravirine, l’isoniazide,
présent à l’état hétérozygote chez environ 5 % de la popu- la carbamazépine, la rifampicine, le millepertuis, la
lation caucasienne, entraîne la formation d’une enzyme phénytoine ou le phénobarbital, peuvent conduire à
tronquée conduisant à un phénotype « métaboliseur lent » des concentrations sub-thérapeutiques d’AFT et réduire
et une augmentation des concentrations plasmatiques de l’efficacité du traitement [4]. Inversement, des inhibiteurs
VCZ d’un facteur 2 à 4 [38]. L’allèle CYP2C19*17, pré- puissants tels que l’érythromycine ou le ritonavir aug-
sent à l’état homozygote chez 1 à 3 % de la population mentent l’exposition des AFT et potentialisent le risque
caucasienne, conduit à une surexpression de l’enzyme et toxique. Les principales interactions médicamenteuses à
un phénotype « métaboliseur ultra-rapide » qui entraîne l’origine d’une modification des concentrations plasma-
une diminution d’exposition d’un facteur 2 à 4 par rap- tiques des AFT sont résumées dans le tableau 2 [41, 42].
port aux patients de phénotype « métaboliseur rapide » L’élimination est également source de variabilité, en parti-
et « métaboliseur lent », respectivement [39]. Des posolo- culier pour le VCZ et l’ITZ, intensément métabolisés par
gies de VCZ supérieures à 600 mg/j sont alors nécessaires le foie. Toutefois, seul le VCZ nécessite une adaptation
pour atteindre les concentrations thérapeutiques [37]. Un de posologie chez l’insuffisant hépatique, contrairement
cas clinique récent souligne les difficultés à prédire la à l’ITZ qui présente un profil de sécurité très favorable
concentration de VCZ en rapportant un surdosage (concen- [18, 19]. À noter que ces deux molécules sont à utiliser
tration résiduelle ayant atteint 20,0 ␮g/mL à J10) chez avec précaution chez l’insuffisant rénal en raison de la pré-
une patiente ne présentant cependant pas de phénotype sence de cyclodextrine dans leur formulation IV, composé
« métaboliseur lent » qui a conduit à une neurotoxicité ayant montré une néphrotoxicité chez l’animal [5]. Concer-
(coma, hallucination) [40]. Dans ce cas, l’origine du défi- nant le PCZ, le mode d’élimination prédominant sous forme
cit de métabolisation n’a pas été clairement établie : une inchangée dans les fèces n’entraîne aucune adaptation poso-
auto-inhibition, une saturation du métabolisme ou une inter- logique chez l’insuffisant hépatique ou rénal [23]. Enfin, le
action avec l’esoméprazole (inhibiteur du CYP2C19 dont FCZ étant éliminé principalement sous forme inchangée
la capacité à diminuer la clairance du VCZ a été décrite dans les urines, une surveillance de la fonction rénale est
comme cliniquement non significative) ont été évoquées. préconisée et une diminution de 50 % de la posologie est
Les signes de toxicité ont ensuite régressé, parallèlement à recommandée en cas de clairance de la créatinine comprise
la décroissance de la concentration plasmatique de VCZ. En entre 10 et 60 mL/min. En effet, sa demi-vie augmente
l’absence d’autres marqueurs de prédictibilité des concen- en cas d’altération de la fonction rénale, pouvant atteindre
trations plasmatiques du VCZ (limite du génotypage), les 98 heures en cas de clairance de la créatinine inférieure à
auteurs soulignent la nécessité d’un STP systématique et 20 mL/min [43]. Généralement, chez l’adulte, la variabi-
rapide [40]. lité interindividuelle reste relativement faible (de l’ordre de
Tous les AFT possèdent la propriété d’inhiber certaines 20 %) pour cette molécule mais le volume de distribution
iso-enzymes hépatiques, essentiellement le CYP2C9 pour étant différent dans la population pédiatrique, cela conduit
FCZ et VCZ, le CYP2C19 pour VCZ et le CYP3A4 à une plus large variabilité [44].
pour FCZ, VCZ, ITZ et PCZ [4]. De plus, il est impor-
tant de souligner que le PCZ est à la fois substrat et
inhibiteur de la P-glycoprotéine (P-gp). Ainsi, il existe Relations concentrations/efficacité
un potentiel élevé d’interactions médicamenteuses avec Les relations établies entre exposition et toxicité/efficacité
cette classe, les AFT pouvant être à la fois la cible ou la permettent de déterminer la dose optimale. L’activité
source d’interactions. Les AFT peuvent ainsi augmenter d’un anti-infectieux est généralement corrélée au rapport
les concentrations plasmatiques des molécules métaboli- Cmax /CMI et/ou ASC/CMI [45]. Le critère « temps durant
sées par ces différentes isoenzymes des CYP450 et conduire lequel la concentration plasmatique excède la CMI » est un
à des toxicités sévères. Il faudra notamment surveiller indicateur PK recommandé chez l’animal, mais il n’a pas
les co-administrations avec des molécules substrats du démontré d’intérêt chez l’homme [46]. Même si la déter-
CYP2C9 (warfarine, phénytoïne, losartan), ou substrats mination de la concentration au niveau de l’organe infecté
du CYP3A4 à index thérapeutique étroit : molécules sus- reste le paramètre idéal, la concentration plasmatique est un
ceptibles d’allonger l’espace QT (cisapride, halofantrine, critère de choix acceptable. Toutefois, la détermination des

Ann Biol Clin, vol. 72, n◦ 4, juillet-août 2014 395


Synthèse

Tableau 2. Principales interactions médicamenteuses d’ordre pharmacocinétique impliquant les AFT, conduisant à une contre-indication
ou précaution d’emploi (± adaptation de posologie).

Molécules pouvant modifier l’exposition d’un AFT Molécules dont l’exposition peut être modifiée
par un AFT
Diminution Augmentation Augmentation de l’exposition
de l’exposition de l’exposition
Antituberculeux (rifampicine, rifabutine)
Anticoagulants
Antiépileptiques (phénytoïne)
Fluconazole Rifampicine - Antirétroviraux (INNTI1 , inhibiteur de la protéase)
Immunosuppresseurs (ciclosporine, tacrolimus)
Statines
Antibiotiques (clarithromycine)
Anti-H2 et inhibiteurs de la
Anticancéreux (busulfan, inhibiteur des tyrosine
pompe à protons Antibiotique kinases, irinotecan, vinca-alcaloïdes)
Antiépileptiques (phénobarbital, macrolides Anticoagulants
carbamazépine, phénytoïne) (clarithromycine)
Itraconazole Anti-H2
Antirétroviraux (éfavirenz, Antirétroviraux Antirétroviraux (inhibiteur de la protéase)
étravirine, névirapine) (inhibiteur Corticoïdes inhalés (fluticasone, budésonide)
Antituberculeux (rifampicine, de la protéase) et déxaméthoxazole
rifabutine)
Immunosuppresseurs (ciclosporine, tacrolimus)
Millepertuis
Statines (atorvastatine, lovastatine, simvastatine)
AINS2 (ibuprofène, diclofenac)
Anticancéreux (imatinib, irinotécan, vinca-alcaloïdes)
Antiépileptiques (carbamazépine, Anti-H2 et inhibiteurs Anticoagulants
phénytoïne) de la pompe Antiépileptiques (phénytoîne)
Antirétroviraux (efavirenz, à protons Antirétroviraux (INNTI1 , inhibiteur de la protéase)
Voriconazole étravirine, névirapine) Antirétroviraux Contraceptifs oraux
Antituberculeux (rifampicine, (inhibiteur Immunosuppresseurs (ciclosporine, sirolimus,
rifabutine) de la protéase) tacrolimus, éverolimus)
Millepertuis Contraceptifs oraux Inhibiteurs de la pompe à protons
Statines
Antiépileptiques (phénytoïne) Anticancéreux (vinca-alcaloïdes)
Anti-H2 et Inhibiteurs de la Antirétroviraux (inhibiteur de la protéase)
pompe à proton Immunosuppresseurs (ciclosporine, tacrolimus,
Posaconazole -
Antirétroviraux (INNTI1 ) sirolimus)
Antituberculeux (rifampicine, Inhibiteurs calciques
rifabutine) Statines (atorvastatine, lovastatine, simvastatine)
1
INNTI : inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse ; 2 AINS : anti-inflammatoires non stéroïdiens.

« cut-off » peut être rendue difficile par les nombreuses co- significative de la mortalité en cas de rapport ASC/CMI
morbidités et la variabilité de l’état immunitaire de l’hôte inférieur à 11,5 chez des patients présentant une candidé-
[45]. mie [51]. Les autres paramètres (Cmoyenne et t > CMI) ne
Une étude in vitro de Clancy et al., testant l’efficacité du semblent pas être de bons facteurs prédictifs dans le cas
FCZ sur 32 souches de candida sp. isolées à partir de du FCZ [52]. Ainsi, certains auteurs préconisent d’estimer
sang de patients non neutropéniques, a montré que le ratio l’ASC afin d’adapter la posologie et maintenir un rapport
dose/CMI est corrélé au succès clinique et à la survie avec ASC/CMI ≥ 25 [53].
des rapports dose/CMI significativement supérieurs chez De nombreuses études ont mis en relation l’efficacité d’un
les patients répondeurs et chez les survivants comparés aux traitement par VCZ à la concentration plasmatique, à la
non répondeurs et aux patients décédés [47]. Deux études fois chez l’animal ou dans le cadre d’essais cliniques.
in vivo chez la souris (neutropénique et non neutropénique) Ainsi, dans un essai ouvert incluant 142 patients atteints
montrent que le critère ASC/CMI est également corrélé à d’aspergillose, Denning et al. ont mesuré la concentra-
l’efficacité [48, 49]. Andes et al. utilisent ce critère comme tion plasmatique chez 112 patients : des concentrations
facteur prédictif de l’efficacité du traitement chez l’homme inférieures à 0,25 ␮g/mL (n = 5) et comprises entre 0,25-
dans une analyse rétrospective de données : elle rapporte 0,5 ␮g/mL (n = 6) étaient associées à des échecs chez 4 et
qu’un rapport ASC/CMI de 17 est associé à 80 % de succès 1 patients, respectivement [36]. Dans une autre étude pros-
clinique dans le traitement de la candidose oropharyngée pective de suivi de concentrations plasmatiques chez 52
du patient VIH+ vs. 50 % en cas de rapport égal à 7 [50]. patients traités depuis plus de deux jours, Pascual et al. men-
De même, Baddley et al. ont montré une augmentation tionnent un taux de réponse de 50 % pour des concentrations

396 Ann Biol Clin, vol. 72, n◦ 4, juillet-août 2014


Suivi thérapeutique pharmacologique des antifongiques triazolés

inférieures à 1 ␮g/mL vs. 90 % pour des concentrations tié des patients ayant développé une infection fongique
supérieures à 1 ␮g/mL. Une valeur seuil de 1 ␮g/mL a été avaient des concentrations d’ITZ inférieures à 0,25 ␮g/mL
retenue au vu de la CMI pour Aspergillus sp. (CMI comprise [63, 64]. Une étude rétrospective analysant l’incidence des
entre 0,5 et 1 ␮g/mL) et d’une fraction libre d’environ 50 % IFI lors de l’utilisation de l’ITZ en prophylaxie chez le sujet
[54]. Cette valeur seuil est d’ailleurs retrouvée dans une neutropénique atteint d’hémopathie maligne, rapporte des
étude de modélisation (modèle PK à deux compartiments de concentrations résiduelles d’ITZ inférieures à 0,5 ␮g/mL
Michaelis-Menten) dans une population pédiatrique : 207 significativement associées à un risque plus élevé de déve-
dosages de concentrations résiduelles chez 46 enfants âgés lopper une IFI [65]. De par un volume de distribution
de 0,8 à 20,5 ans traités par VCZ ont montré que le risque de important, une dose de charge d’ITZ permettrait d’obtenir
décès était 2,6 fois plus important lorsque la Cmin était infé- plus rapidement l’état d’équilibre. En tenant compte des
rieure à 1 ␮g/mL [55]. La relation concentration/efficacité paramètres PK, une dose de charge de 11 mg/kg a été rete-
du VCZ a également été décrite dans le cadre du traitement nue afin d’atteindre rapidement des concentrations d’ITZ
de candidose systémique : Pfaller et al. ont montré une supérieures à 1 ␮g/mL [66].
relation entre le rapport ASC/CMI et le taux de réponse au Le VCZ et le PCZ possèdent des activités in vitro assez
traitement de candidose par VCZ, avec un taux de succès proches : la CMI90 moyenne du PCZ est de 0,5 ␮g/mL pour
de 80 % pour un rapport supérieur à 32 [56]. Candida sp. et Aspergillus sp. [23]. Au même titre que les
De nombreux essais précliniques avec des modèles animaux autres AFT, la relation concentration/efficacité du PCZ a
ou cliniques chez l’homme ont clairement établi un lien été démontrée au niveau préclinique en observant la dimi-
entre les concentrations plasmatiques d’ITZ et l’efficacité nution du nombre de colonies fongiques dans un modèle
du traitement lors d’infection à Candida sp., Aspergillus murin de candidose systémique, avec un ratio d’ASCu (sous
sp., Cryptococcus sp. et Coccidioses sp. In vitro, les CMI forme libre)/CMI d’environ 100 pour une efficacité maxi-
de l’ITZ pour la plupart des Candida sp. et Aspergillus sp. male (baisse de 3 - 4 log10 ) [67]. Un ratio ASCt (totale)/CMI
sont supérieures à 1 ␮g/mL [57]. Plusieurs études portant d’environ 200 a été associé à une réponse favorable dans le
sur le lien entre exposition et efficacité thérapeutique sont cadre de patients traités pour aspergillose [68]. Cette rela-
disponibles, à la fois dans le cadre de traitement prophy- tion existe également au niveau clinique, à la fois dans le
lactique ou curatif. Dans un groupe de 21 sujets atteints cadre de traitement curatif et prophylactique : une étude por-
d’aspergillose invasive, les patients répondeurs présentaient tant sur 67 patients atteints d’aspergillose réfractaire traitée
des concentrations moyennes (correspondant à la fraction par PCZ à la posologie de 800 mg/j a montré que le taux de
active ITZ + OH-ITZ) de 6,5 ␮g/mL vs. 4,2 ␮g/mL pour réponse au traitement était corrélé aux concentrations plas-
les non-répondeurs [58]. Des valeurs proches figurent dans matiques. Un intervalle de concentration résiduelle de 0,5
une cohorte de 39 patients atteints de coccidioïdomycose, à 1,5 ␮g/mL semble être associé à une meilleure réponse
dans laquelle les 28 patients répondeurs présentaient une clinique, avec plus de 50 % de réponse pour des Cmoyennes
concentration moyenne de 6,5 ␮g/mL vs. 4 ␮g/mL chez les comprises entre 0,41 et 0,72 ␮g/mL et 75 % de réponse dans
non-répondeurs [59]. Une autre étude incluant des patients le groupe de patients ayant une concentration moyenne à
VIH+ atteints de cryptococcose neuroméningée montre que 1,25 ␮g/mL [12].
la réponse au traitement a été totale chez tous les patients Plusieurs essais cliniques étudiant le lien entre l’exposition
présentant des concentrations plasmatiques d’ITZ supé- du PCZ et l’incidence d’infections fongiques chez des
rieures à 1 ␮g/mL alors que 66 % des patients ayant des patients recevant une prophylaxie par PCZ n’ont pas
concentrations inférieures à 1 ␮g/mL n’ont présenté qu’une permis d’établir une relation concentration/efficacité sta-
réponse partielle [60]. Ces résultats sont en accord avec tistiquement significative, notamment à cause d’un défaut
l’étude de Cartledge et al. qui définit qu’une Cmax d’ITZ de robustesse lié au faible nombre d’infections décla-
inférieure au seuil de 1 ␮g/mL est un facteur prédictif rées [10, 11]. Toutefois, compte tenu de la CMI90 pour
d’échec thérapeutique [61]. Le traitement des candidoses les espèces d’aspergillus, des concentrations plasmatiques
oropharyngées, de par l’aspect localisé de l’infection, moyennes et des recommandations de la FDA, il est
requiert des concentrations plasmatiques plus faibles par aujourd’hui admis qu’une Cmin seuil à 0,5 ␮g/mL est accep-
rapport à celles des IFI : une analyse sur 264 patients a table dans le cadre d’un traitement prophylactique [69].
montré que la concentration d’ITZ associée au plus haut Par ailleurs, il a récemment été montré que le PCZ
taux de réponse au traitement était de 0,5 ␮g/mL [62]. s’accumule au niveau intracellulaire, et plus précisément
Concernant la relation concentration/efficacité de l’ITZ au niveau des cellules pulmonaires. Ce phénomène a
en prophylaxie, plusieurs études sont disponibles et men- notamment été décrit pour les cellules alvéolaires du
tionnent des concentrations efficaces 2 à 4 fois inférieures sujet sain et transplanté pulmonaire mais aussi pour les
à celles attendues en curatif. Deux cohortes indépendantes cellules immunitaires impliquées dans la défense face
chez le patient neutropénique montrent que plus de la moi- aux infections fongiques [46, 70-72]. L’étude de Conte

Ann Biol Clin, vol. 72, n◦ 4, juillet-août 2014 397


Synthèse

et al. a montré que chez 25 volontaires sains, les Cmax de convulsions ont été rapportés chez des patients insuffi-
moyennes de PCZ au niveau du plasma, des cellules sants rénaux présentant des Cmin très élevées supérieures
épithéliales bronchiques et alvéolaires, à la posologie de à 80 ␮g/mL [75]. L’étude de Courtney et al. rapporte une
400 mg deux fois par jour, sont de 2,08 ± 0,93 ␮g/mL, bonne tolérance du PCZ et des effets indésirables modérés
1,86 ± 1,30 ␮g/mL et 87,7 ± 65,0 ␮g/mL, respective- et non spécifiques (nausées, vertiges, céphalées, sécheresse
ment [70]. Ainsi, Cmax et ASC0-12h sont retrouvées en buccale) qui ne sont pas dose dépendent [20].
moyenne plus de 30 fois supérieures dans le compartiment Inversement, une corrélation a été établie entre les Cmin
pulmonaire par rapport au compartiment plasmatique. de VCZ et l’apparition d’effets indésirables de type hépa-
Ces résultats sont confortés par deux autres études : celle totoxicité et neurotoxicité, avec des cas parfois sévères
de Conte et al., réalisée chez 20 patients transplantés [54, 76]. Au niveau hépatique, une augmentation de concen-
pulmonaires après administration de PCZ 400 mg deux tration de 1 ␮g/mL accroît le risque de perturbation du bilan
fois par jour, qui rapportent des Cmax de 1,3 ± 0,4 ␮g/mL hépatique de 7 à 17 % [77]. Ainsi, dans une cohorte de
au niveau plasmatique, de 1,3 ± 1,7 ␮g/mL dans les 137 patients d’hématologie, Denning et al. rapportent des
cellules épithéliales bronchiques et de 55,4 ± 44,0 ␮g/mL anomalies du bilan hépatique chez 6 des 22 patients présen-
au niveau des cellules alvéolaires [46]. Campoli et al. tant une Cmin supérieure à 6 ␮g/mL [36]. Une autre étude
décrivent in vitro sur cellules épithéliales pulmonaires, une observationnelle sur 39 patients corrèle une augmentation
importante accumulation intracellulaire de PCZ avec des des transaminases à des concentrations en VCZ supérieures
ratios Cintracellulaire/ Cextracellulaire de 40 à 50 ; ils montrent à 3,9 ␮g/mL [78].
que l’accumulation a lieu préférentiellement au niveau L’apparition de troubles neurologiques (à la fois centraux
des membranes cellulaires associée à des concentrations et périphériques) réversibles a été décrite plusieurs fois
fongistatiques (effet post-antifongique) persistant 48h, ce pour des concentrations en VCZ 3 à 5 fois supérieures
qui pourrait contribuer à un effet protecteur durable du aux concentrations médianes (soit de 5,5 à 14 ␮g/mL)
PCZ au sein des cellules épithéliales [71]. Farowski et al. [53, 79]. Cependant, des toxicités neurologiques plus
décrivent également une accumulation dans les monocytes sévères figurent dans la littérature, et notamment dans une
et polynucléaires du sang périphérique (n = 23 échantillons étude prospective incluant 52 patients traités par VCZ pour
provenant de 14 patients ayant reçu une prophylaxie par IFI où Pascual et al. identifient 5 cas d’encéphalopathies (se
PCZ), avec des ratios moyens (± écart type) respectifs de traduisant par des confusions, hallucinations, myoclonies)
Cintracellulaire /Cextracellulaire de 22,5 (± 21,2) et 7,66 (± 6,50). associées à des concentrations en VCZ ≥ 5,5 ␮g/mL [54].
Les monocytes et polynucléaires étant d’importants média- La probabilité de développer une toxicité neurologique était
teurs de la réponse immunitaire aux IFI, ces concentrations de 90 % en cas de Cmin à 8 ␮g/mL et aucun effet indésirable
intracellulaires élevées seraient en faveur d’une distribution neurologique n’a été observé chez les patients présentant
préférentielle du PCZ au niveau des sites hautement inflam- des Cmin < 5,5 ␮g/mL, les troubles ayant régressé en 1 à
matoires, d’où une efficacité supérieure dans le cadre d’un 3 jours après l’arrêt du traitement [54]. Une étude obser-
traitement prophylactique par rapport au FCZ ou l’ITZ vationnelle de 2011 incluant 25 patients d’hématologie
[72]. traités par VCZ IV rapporte une concentration médiane
Ainsi, le profil PK/PD qui découle de l’accumulation significativement supérieure dans le groupe de patients
pulmonaire expliquerait l’efficacité de la prophylaxie anti- présentant des effets indésirables graves (6,32 ␮g/mL vs.
aspergillaire par PCZ car les conidies d’Aspergillus sp. sont 2,15 ␮g/mL). L’analyse multivariée de cette étude montre
phagocytées par les macrophages alvéolaires après inhala- qu’une Cmin ≥ 5,83 ␮g/mL est le seul facteur de risque
tion de spores. Enfin, les Cmoyennes sont supérieures à la indépendant associé à la survenue d’effet indésirable sévère
CMI90 d’Aspergilus sp. et le ratio ASC0-12h /CMI90 intra- [80]. D’autres effets indésirables, notamment l’apparition
pulmonaire est élevé [73]. Le phénomène d’accumulation de troubles visuels spontanément résolutifs type photopsie
intracellulaire a également été décrit pour d’autres AFT [81] ou des torsades de pointe ont également été retrouvés
et notamment le VCZ au niveau des monocytes, avec une chez des patients traités par VCZ. Cependant, aucune rela-
accumulation comparable à celle du PCZ [74]. tion entre toxicité cardiaque et concentration en VCZ n’a pu
être établie [82]. Des concentrations cibles de VCZ compri-
Relations concentrations/toxicité ses entre 1 et 4 ␮g/mL sont donc retenues pour obtenir une
efficacité et une sécurité optimales [69, 79].
À ce jour, aucune étude n’a établi de relations significa- Les données de la littérature sur la relation concentra-
tives entre les concentrations de FCZ ou de PCZ et la tion/toxicité de l’ITZ sont plus contradictoires. Une étude
toxicité. Le profil de tolérance de ces deux AFT étant plu- de Lestner et al. chez 216 patients a montré que les concen-
tôt favorable, peu d’effets indésirables sont déclarés aux trations en ITZ chez les patients ayant développé un effet
posologies usuelles. Toutefois dans le cas du FCZ, des cas indésirable sont significativement supérieures à celles des

398 Ann Biol Clin, vol. 72, n◦ 4, juillet-août 2014


Suivi thérapeutique pharmacologique des antifongiques triazolés

patients ne présentant pas de problème de tolérance [83]. Le patients peu observants ou en cas de malabsorption), et
seuil de probabilité de développer une toxicité à l’ITZ a été ainsi modifier le schéma d’administration ou s’orienter
défini à 17,1 ␮g/mL, déterminé par méthode biologique vers une alternative thérapeutique. Ainsi, il est particulière-
non spécifique (concentration incluant ITZ + OH-ITZ) ment indiqué de réaliser un STP du PCZ chez les patients
surestimant en moyenne de 7 fois les valeurs d’ITZ détermi- d’onco-hématologie et généralement, en cas de mucite,
nées par méthodes chromatographiques. Pour des Cmoyennes vomissements, diarrhées, réaction hôte contre greffon, mau-
supérieures à ce seuil, 86 % des patients de l’étude ont vaise alimentation, ou co-médication avec les inhibiteurs de
développé une toxicité. Cependant, ce seuil correspond à la pompe à protons [88].
des valeurs relativement élevées d’ITZ, peu rencontrées en D’autres motifs de dosage peuvent être indiqués dans
pratique clinique, notamment dans le cadre d’un traitement des contextes particuliers : introduction d’une nouvelle
prophylactique. De plus, une récente revue de la littérature molécule pouvant être à l’origine d’une interaction médi-
n’indique pas de lien clairement établi entre concentration camenteuse, vérification de l’atteinte de l’état d’équilibre
et toxicité pour l’ITZ [53]. pour ces molécules à demi-vie longue. Plusieurs revues de la
littérature récentes proposent également des recommanda-
tions sur l’intérêt du STP des AFT, similaires à celles émises
Niveau de preuve et limites du suivi par la SFPT [53, 69]. Le tableau 3 reprend les principales
thérapeutique pharmacologique recommandations du STP des AFT.
De nombreuses études concernant la relation PK/PD des
Le niveau de preuve du STP des AFT a été évalué dans AFT ont montré que le STP pouvait optimiser l’efficacité
le cadre d’un travail coordonné par le groupe de travail du traitement et réduire sa toxicité. Cependant, des études
« STP » de la Société française de pharmacologie et de prospectives contrôlées visant à établir des concentrations
thérapeutique (SFPT) sur la base des données de la lit- thérapeutiques cibles n’ont pas encore été conduites ; de
térature : de pharmacocinétique, des variabilités intra- et même, aucune étude n’a jusqu’à maintenant démontré le
interindividuelles et des relations exposition/effet. Cinq bénéfice sur le pronostic de l’adaptation de posologie basée
niveaux de preuve ont été définis : indispensable, fortement sur le STP. Les concentrations cibles proposées dans les dif-
recommandé, recommandé, éventuellement utile ou restant férentes publications doivent donc être considérées comme
à évaluer [84]. des propositions de recommandations et non des normes
De par le faible nombre de données relatives à la relation réellement établies à proprement parler. De même, le fait
concentration/toxicité et sa faible variabilité interindivi- de doser la molécule dans le plasma ne permet pas de calcu-
duelle, le STP du FCZ n’est « généralement pas utile ». ler l’exposition au niveau du tissu infecté. Il convient donc
Toutefois, il peut s’avérer « éventuellement utile » de le d’interpréter ces résultats avec prudence en tenant compte
réaliser chez l’insuffisant rénal ou le patient dialysé dont du contexte clinique.
l’exposition est perturbée ; il est alors difficile de prédire les
concentrations à partir de la dose administrée. Un dosage
peut également être réalisé en cas de germe à sensibilité Modalités pratiques du suivi
diminuée et dans la population pédiatrique [85]. thérapeutique pharmacologique
Le VCZ possède de nombreuses caractéristiques qui le
rendent éligible au STP : forte variabilité PK interin- Les méthodes analytiques de chromatographie liquide
dividuelle, faible index thérapeutique, implication dans haute performance (CLHP) et chromatographie liquide
de nombreuses interactions médicamenteuses. De plus, couplée à la spectrométrie de masse (LC-MS/MS) res-
compte tenu du nombre de données sur les relations concen- tent les méthodes de référence de par leur sensibilité et
tration/efficacité et concentration/toxicité, un niveau de leur rapidité de mise en œuvre [89-95]. Les résultats des
preuve « recommandé » a été préconisé pour le STP du méthodes biologiques et analytiques sont généralement
VCZ. Il est important de souligner qu’un STP est égale- proches, exception faite de l’ITZ. Dans ce cas, l’activité
ment recommandé en cas de « switch » IV/per os afin de de la molécule mère et du métabolite actif (OH-ITZ) dosés
vérifier l’efficacité de l’adaptation posologique [86]. par les méthodes biologiques conduit à des concentrations
Le niveau de preuve du STP de l’ITZ est « éventuelle- 2 à 10 fois supérieures à celles obtenues par méthodes chro-
ment utile », de par son profil de sécurité favorable, mais matographiques [96]. Si plusieurs méthodes spécifiques de
il est « recommandé » chez les patients à haut risque chacune des molécules ont été initialement validées, la ten-
d’infection fongique et/ou les patients dont l’absorption ou dance de ces dernières années est au développement du
l’observance peuvent être perturbées [87]. dosage simultané des AFT. Les dernières méthodes, vali-
Le niveau de preuve du STP du PCZ est « recommandé » dées selon les recommandations de la FDA, sont basées sur
afin de déceler un sous-dosage (très fréquent chez les une précipitation protéique en une seule étape, plus simple,

Ann Biol Clin, vol. 72, n◦ 4, juillet-août 2014 399


Synthèse

Tableau 3. Synthèse des différentes recommandations pour le suivi thérapeutique pharmacologique des AFT.

Fluconazole Itraconazole Voriconazole Posaconazole


Insuffisance Échec Échec thérapeutique, relais Echec
rénale, thérapeutique, per os, malabsorption, thérapeutique,
Indications du STP1 germe à malabsorption, hépatotoxicité, toxicité malabsorption,
CMI3 élevée, interactions neurologique, interactions interactions
pédiatrie médicamenteuses médicamenteuses médicamenteuses
Délai moyen
avant le 1er dosage lors 4-5 jours 15 jours 5-7 jours 5-7 jours
d’un traitement per os
Prophylaxie : Prophylaxie :
Cmin 4 > 0,5 ␮g/mL Cmin > 0,5 ␮g/mL
Concentrations cibles ASC2 / CMI > 25 Cmin : 1 - 4 ␮g/mL
Curatif : Curatif :
Cmin : 1-2 ␮g/mL Cmin : 0,5-1,5 ␮g/mL
Seuil toxique - - Cmin < 5-6 ␮g/mL -
1
STP : suivi thérapeutique pharmacologique ; 2 ASC : aire sous courbe ; 3 CMI : concentration minimale inhibitrice ; 4 Cmin : concentration résiduelle.

plus rapide et plus économe en réactifs qu’une extrac- patients d’oncologie ayant des difficultés à s’alimenter.
tion liquide/liquide ou solide/liquide. Le STP des AFT en En découlerait également une simplification du schéma
routine s’effectue par une mesure de la concentration rési- d’administration en une seule prise. Les données très
duelle ou de la Cmax pour certaines (ITZ), réalisées à l’état récentes de l’étude de Cornely et al., réalisée chez des
d’équilibre. Bien que la détection par LC-MS/MS présente patients d’hématologie, confirme ce gain d’exposition en
une grande sélectivité, son coût élevé limite son utilisation rapportant des Cmoyennes de PCZ supérieures à 0,5 ␮g/mL
aux structures spécialisées. chez plus de 80 % des patients recevant un seul comprimé
par jour à 300 mg dans le cadre de la prophylaxie antifon-
gique [98].
Conclusion et perspectives Dans le cas du VCZ, il est à ce jour admis que le
polymorphisme génétique du CYP2C19 est responsable
Les deux anomalies principales relevées lors du dosage des probablement de la moitié de la variabilité interindividuelle
AFT sont : de cette molécule. Hors, en cas d’IFI (probable ou prouvée)
– des concentrations sub-thérapeutiques en PCZ causées chez le patient immunodéprimé, la rapidité de l’atteinte
par des problèmes d’absorption ; des concentrations thérapeutiques (1 - 4 ␮g/mL) est un
– des concentrations en VCZ hors fenêtre thérapeutique au facteur de bon pronostic [99]. Ainsi, la réalisation du géno-
premier dosage dues à une importante variabilité interindi- typage du CYP2C19 chez les patients à haut risque, avant
viduelle. la mise sous traitement, permettrait de détecter un phéno-
Afin d’améliorer la prise en charge des patients, de nou- type « métaboliseur lent », « rapide » ou « ultra-rapide » et
veaux outils sont venus compléter l’arsenal thérapeutique d’adapter la posologie en conséquence. Il serait alors pos-
de traitement des IFI. Ainsi, une nouvelle formulation de sible d’atteindre les concentrations thérapeutiques dès le
PCZ, sous forme de comprimé ou capsule, est en cours premier état d’équilibre (critère qui conditionne l’efficacité
de développement afin d’améliorer la biodisponibilité tout du traitement). À ce jour, une seule étude, Matsumoto
en s’affranchissant des modalités d’administration relative- et al., recommande une adaptation de posologie chez les
ment lourdes (nourriture, boisson acide ou fractionnement patients de phénotype « métaboliseur lent » : entre 4,5
en 4 prises), pouvant impacter l’observance. L’amélioration et 6,6 mg/kg/j vs. 7,2 à 8,9 mg/kg/j chez les patients de
de la biodisponibilité a été démontrée chez le volontaire phénotype sauvage, afin de diminuer le risque de toxicité
sain. Krishna et al. rapportent des ASC significativement hépatique [78]. Compte tenu de la fréquence relativement
supérieures chez les sujets ayant reçu le PCZ en comprimé élevée de l’allèle CYP2C19*17 dans la population cauca-
ou capsule vs. PCZ en suspension buvable, que ce soit à jeun sienne (20 %), il serait donc intéressant d’étudier l’intérêt
ou lors d’un repas. Les ASC correspondantes aux formes du génotypage du CYP2C19 en amont du traitement, afin de
comprimé et capsule n’étant pas significativement influen- pouvoir proposer des posologies optimales en fonction des
cées par la prise alimentaire, il apparaît que l’ASC de ces différents phénotypes ; ceci en particulier dans les popula-
deux formes à jeun est supérieure à l’ASC de la suspen- tions les plus « à risque », tels que les patients atteints de
sion buvable administrée au cours d’un repas [97]. Cette LAM.
amélioration de la biodisponibilité permettrait d’envisager A ce jour, l’impact pharmaco-économique du STP n’a
une prise à jeun particulièrement intéressante chez les pas été clairement évalué. Toutefois, il apparaît que la

400 Ann Biol Clin, vol. 72, n◦ 4, juillet-août 2014


Suivi thérapeutique pharmacologique des antifongiques triazolés

réalisation de tests génétiques soit plus économique qu’une 13. Lazarus HM, Blumer JL, Yanovich S, Schlamm H, Romero A. Safety
journée de traitement par AFT et sans aucun doute moins and pharmacokinetics of oral voriconazole in patients at risk of fungal
infection : a dose escalation study. J Clin Pharmacol 2002 ; 42 : 395-402.
onéreuse que la prise en charge d’une complication liée à
un mésusage de ces molécules [100]. 14. Debruyne D. Clinical pharmacokinetics of fluconazole in superficial
En conclusion, face à l’augmentation de l’incidence des and systemic mycoses. Clin Pharmacokinet 1997 ; 33 : 52-77.
IFI et de la morbi-mortalité associée, il apparaît de manière 15. Purkins L, Wood N, Ghahramani P, Greenhalgh K, Allen MJ,
consensuelle que le STP permet d’améliorer l’efficacité du Kleinermans D. Pharmacokinetics and safety of voriconazole following
traitement au niveau clinique et microbiologique tout en intravenous- to oral-dose escalation regimens. Antimicrob Agents Chemo-
ther 2002 ; 46 : 2546-53.
diminuant le risque de toxicité liée au traitement.
16. Foulds G, Brennan DR, Wajszczuk C, Catanzaro A, Garg DC, Knopf
W, et al. Fluconazole penetration into cerebrospinal fluid in humans.
Liens d’intérêts : C. Solas : interventions ponctuelles J Clin Pharmacol 1988 ; 28 : 363-6.
lors de réunions régionales organisées par les laboratoires
MSD et Schering Plough. 17. Anaissie EJ, Kontoyiannis DP, Huls C, Vartivarian SE, Karl C, Prince
RA, et al. Safety, plasma concentrations, and efficacy of high-dose fluco-
nazole in invasive mold infections. J Infect Dis 1995 ; 172 : 599-602.

18. Hussaini T, Rüping MJ, Farowski F, Vehreschild JJ, Cornely OA.


Références Therapeutic drug monitoring of voriconazole and posaconazole. Pharma-
cotherapy 2011 ; 31 : 214-25.
1. Martino R, Viscoli C. Empirical antifungal therapy in patients with
neutropenia and persistent or recurrent fever of unknown origin. Br J 19. Lestner J, Hope WW. Itraconazole : an update on pharmacology and
Haematol 2006 ; 132 : 138-54. clinical use for treatment of invasive and allergic fungal infections. Expert
Opin Drug Metab Toxicol 2013 ; 9 : 911-26.
2. Pfaller MA, Diekema DJ. Rare and emerging opportunistic fungal
pathogens : concern for resistance beyond Candida albicans and Asper- 20. Courtney R, Pai S, Laughlin M, Lim J, Batra V. Pharmacokine-
gillus fumigatus. J Clin Microbiol 2004 ; 42 : 4419-31. tics, safety, and tolerability of oral posaconazole administered in single
and multiple doses in healthy adults. Antimicrob Agents Chemother
3. Lin SJ, Schranz J, Teutsch SM. Aspergillosis case-fatality rate : syste- 2003 ; 47 : 2788-95.
matic review of the literature. Clin Infect Dis 2001 ; 32 : 358-66.
21. Ezzet F, Wexler D, Courtney R, Krishna G, Lim J, Laughlin M. Oral
4. Worth LJ, Blyth CC, Booth DL, Kong DC, Marriott D, Cassumbhoy M, bioavailability of posaconazole in fasted healthy subjects : comparison
et al. Optimizing antifungal drug dosing and monitoring to avoid toxicity between three regimens and basis for clinical dosage recommendations.
and improve outcomes in patients with haematological disorders. Intern Clin Pharmacokinet 2005 ; 44 : 211-20.
Med J 2008 ; 38 : 521-37.
22. Hyland R, Jones BC, Smith DA. Identification of the cytochrome P450
5. Andes D. Optimizing antifungal choice and administration. Curr Med enzymes involved in the N-oxidation of voriconazole. Drug Metab Dispos
Res Opin 2013 ; 29 : 13-8. 2003 ; 31 : 540-7.

6. Charlier C, Hart E, Lefort A, Ribaud P, Dromer F, Denning DW, 23. Nagappan V, Deresinski S. Reviews of anti-infective agents : posa-
et al. Fluconazole for the management of invasive candidiasis : where conazole : a broad-spectrum triazole antifungal agent. Clin Infect Dis
do we stand after 15 years ? J Antimicrob Chemother 2006 ; 57 : 2007 ; 45 : 1610-7.
384-410.
24. Sinnollareddy M, Peake SL, Roberts MS, Playford EG, Lipman J,
7. Walsh TJ, Anaissie EJ, Denning DW, Herbrecht R, Kontoyiannis DP, Roberts JA. Pharmacokinetic evaluation of fluconazole in critically ill
Marr KA, et al. Treatment of aspergillosis : clinical practice guidelines of patients. Expert Opin Drug Metab Toxicol 2011 ; 7 : 1431-40.
the Infectious Diseases Society of America. Clin Infect Dis 2008 ; 46 : 327-
60. 25. Vaes M, Hites M, Cotton F, Bourguignon AM, Csergö M, Rasson
C, et al. Therapeutic drug monitoring of posaconazole in patients with
8. Martin MV. The use of fluconazole and itraconazole in the treat- acute myeloid leukemia or myelodysplastic syndrome. Antimicrob Agents
ment of Candida albicans infections : a review. J Antimicrob Chemother Chemother 2012 ; 56 : 6298-303.
1999 ; 44 : 429-37.
26. Lipp HP. Antifungal agents–clinical pharmacokinetics and drug inter-
9. Morris MI. Posaconazole : a new oral antifungal agent with an expanded actions. Mycoses 2008 ; 51 : 7-18.
spectrum of activity. Am J Health Syst Pharm 2009 ; 66 : 225-36.
27. Trifilio S, Pennick G, Pi J, Zook J, Golf M, Kaniecki K, et al.
10. Cornely OA, Maertens J, Winston DJ, Perfect J, Ullmann AJ, Walsh Monitoring plasma voriconazole levels may be necessary to avoid sub-
TJ, et al. Posaconazole vs. fluconazole or itraconazole prophylaxis in therapeutic levels in hematopoietic stem cell transplant recipients. Cancer
patients with neutropenia. N Engl J Med 2007 ; 356 : 348-59. 2007 ; 109 : 1532-5.

11. Ullmann AJ, Lipton JH, Vesole DH, Chandrasekar P, Langston A, 28. Buchkowsky SS, Partovi N, Ensom MH. Clinical pharmacokinetic
Tarantolo SR, et al. Posaconazole or fluconazole for prophylaxis in severe monitoring of itraconazole is warranted in only a subset of patients. Ther
graft-versus-host disease. N Engl J Med 2007 ; 356 : 335-47. Drug Monit 2005 ; 27 : 322-33.

12. Walsh TJ, Raad I, Patterson TF, Chandrasekar P, Donowitz GR, Gray- 29. Ullmann AJ, Cornely OA, Burchardt A, Hachem R, Kontoyiannis DP,
bill R, et al. Treatment of invasive aspergillosis with posaconazole in Töpelt K, et al. Pharmacokinetics, safety, and efficacy of posaconazole in
patients who are refractory to or intolerant of conventional therapy : an patients with persistent febrile neutropenia or refractory invasive fungal
externally controlled trial. Clin Infect Dis 2007 ; 44 : 2-12. infection. Antimicrob Agents Chemother 2006 ; 50 : 658-66.

Ann Biol Clin, vol. 72, n◦ 4, juillet-août 2014 401


Synthèse

30. Purkins L, Wood N, Kleinermans D, Greenhalgh K, Nichols D. Effect 45. Goodwin ML, Drew RH. Antifungal serum concentration monitoring :
of food on the pharmacokinetics of multiple-dose oral voriconazole. Br J an update. J Antimicrob Chemother 2008 ; 61 : 17-25.
Clin Pharmacol 2003 ; 56 : 17-23.
46. Conte JE, DeVoe C, Little E, Golden JA. Steady-state intrapul-
31. Kanda Y, Kami M, Matsuyama T, Mitani K, Chiba S, Yazaki Y, et al. monary pharmacokinetics and pharmacodynamics of posaconazole in
Plasma concentration of itraconazole in patients receiving chemotherapy lung transplant recipients. Antimicrob Agents Chemother 2010 ; 54 :
for hematological malignancies : the effect of famotidine on the absorption 3609-13.
of itraconazole. Hematol Oncol 1998 ; 16 : 33-7.
47. Clancy CJ, Yu VL, Morris AL, Snydman DR, Nguyen MH. Flucona-
32. Barone JA, Moskovitz BL, Guarnieri J, Hassell AE, Colaizzi zole MIC and the fluconazole dose/MIC ratio correlate with therapeutic
JL, Bierman RH, et al. Enhanced bioavailability of itraconazole in response among patients with candidemia. Antimicrob Agents Chemothert
hydroxypropyl-beta-cyclodextrin solution versus capsules in healthy 2005 ; 49 : 3171-7.
volunteers. Antimicrob Agents Chemother 1998 ; 42 : 1862-5.
48. Andes D, Van Ogtrop M. Characterization and quantitation of
33. Glasmacher A, Hahn C, Molitor E, Marklein G, Sauerbruch T, the pharmacodynamics of fluconazole in a neutropenic murine dis-
Schmidt-Wolf IG. Itraconazole trough concentrations in antifungal seminated candidiasis infection model. Antimicrob Agents Chemother
prophylaxis with six different dosing regimens using hydroxylpropyl- 1999 ; 43 : 2116-20.
beta-cyclodextrin oral solution or coated pellet capsules. Mycoses
1999 ; 42 : 591-600. 49. Louie A, Drusano GL, Banerjee P, Liu QF, Liu W, Kaw P, et al. Phar-
macodynamics of fluconazole in a murine model of systemic candidiasis.
34. Krishna G, Moton A, Ma L, Malavade D, Medlock M, McLeod J. Antimicrob Agents Chemother 1998 ; 42 : 1105-9.
Effect of gastric pH, dosing regimen and prandial state, food and meal
timing relative to dose, and gastrointestinal motility on absorption and 50. Andes D. In vivo pharmacodynamics of antifungal drugs in treatment
pharmacokinetics of the antifungal, posaconazole. 18th European congress of candidiasis. Antimicrob Agents Chemother 2003 ; 47 : 1179-86.
of clinical microbiology and infectious diseases, 2008. Abst : P1264.
51. Baddley JW, Patel M, Bhavnani SM, Moser SA, Andes DR. Asso-
35. Walsh TJ, Karlsson MO, Driscoll T, Arguedas AG, Adamson P, Saez- ciation of fluconazole pharmacodynamics with mortality in patients with
Llorens X, et al. Pharmacokinetics and safety of intravenous voriconazole candidemia. Antimicrob Agents Chemother 2009 ; 53 : 2704-5.
in children after single-or multiple-dose administration. Antimicrob Agents
Chemother 2004 ; 48 : 2166-72. 52. Csajka C, Décosterd LA, Buclin T, Pagani JL, Fattinger K, Bille J,
et al. Population pharmacokinetics of fluconazole given for secondary pre-
36. Denning DW, Ribaud P, Milpied N, Caillot D, Herbrecht R, Thiel E, vention of oropharyngeal candidiasis in HIV-positive patients. Eur J Clin
et al. Efficacy and safety of voriconazole in the treatment of acute invasive Pharmacol 2001 ; 57 : 723-7.
aspergillosis. Clin Infect Dis 2002 ; 34 : 563-71.
53. Hope WW, Billaud EM, Lestner J, Denning DW. Therapeutic drug
37. Berge M, Guillemain R, Trégouet DA, Amrein C, Boussaud V, Che- monitoring for triazoles. Curr Opin Infect Dis 2008 ; 21 : 580-6.
valier P, et al. Effect of cytochrome P450 2C19 genotype on voriconazole
exposure in cystic fibrosis transplant patients. Eur J Clin Pharmacol 54. Pascual A, Calandra T, Bolay S, Buclin T, Bille J, Marchetti O. Vori-
2011 ; 67 : 253-60. conazole therapeutic drug monitoring in patients with invasive mycoses
improves efficacy and safety outcomes. Clin Infect Dis 2008 ; 46 : 201-11.
38. Kimura M, Ieiri I, Mamiya K, Urae A, Higuchi S. Genetic poly-
morphism of cytochrome P450s, CYP2C19 and CYP2C9 in a japanese 55. Neely M, Rushing T, Kovacs A, Jelliffe R, Hoffman J. Voricona-
population. Ther Drug Monit 1998 ; 20 : 243-7. zole pharmacokinetics and pharmacodynamics in children. Clin Infect Dis
2010 ; 50 : 27-36.
39. Desta Z, Zhao X, Shin JG, Flockhart DA. Clinical significance of
the cytochrome P450 2C19 genetic polymorphism. Clin Pharmacokinet 56. Pfaller MA, Diekema DJ, Rex JH, Espinel-Ingroff A, Johnson EM,
2002 ; 41 : 913-58. Andes D, et al. Correlation of MIC with outcome for Candida species
tested against voriconazole : analysis and proposal for interpretive break-
40. Lemaitre F, Barbaz M, Scailteux LM, Uhel F, Tadié JM, Verdier MC, points. J Clin Microbiol 2006 ; 44 : 819-26.
et al. A case-report of unpredictable and massive voriconazole intoxication
in a patient with extensive CYP2C19 and CYP2C9 polymorphisms. Drug 57. Sabatelli F, Patel R, Mann PA, Mendrick CA, Norris CC, Hare R, et al.
Metab Pharmacokinet 2013 ; 28 : 439-41. In vitro activities of posaconazole, fluconazole, itraconazole, voriconazole,
and amphotericin B against a large collection of clinically important molds
41. Brüggemann RJ, Alffenaar JW, Blijlevens NM, Billaud EM, Kos- and yeasts. Antimicrob Agents Chemother 2006 ; 50 : 2009-15.
terink JG, Verweij PE, et al. Clinical relevance of the pharmacokinetic
interactions of azole antifungal drugs with other coadministered agents. 58. Denning DW, Tucker RM, Hanson LH, Stevens DA. Treatment of
Clin Infect Dis 2009 ; 48 : 1441-58. invasive aspergillosis with itraconazole. Am J Med 1989 ; 86 : 791-800.

42. Gubbins PO. Triazole antifungal agents drug-drug interactions invol- 59. Tucker RM, Denning DW, Arathoon EG, Rinaldi MG, Stevens DA.
ving hepatic cytochrome P450. Expert Opin Drug Metab Toxicol Itraconazole therapy for nonmeningeal coccidioidomycosis : clinical and
2011 ; 7 : 1411-29. laboratory observations. J Am Acad Dermatol 1990 ; 23 : 593-601.

43. Cousin L, Berre ML, Launay-Vacher V, Izzedine H, Deray G. Dosing 60. Denning DW, Tucker RM, Hanson LH, Hamilton JR, Stevens DA.
guidelines for fluconazole in patients with renal failure. Nephrol Dial Itraconazole therapy for cryptococcal meningitis and cryptococcosis. Arch
Transplant 2003 ; 18 : 2227-31. Intern Med 1989 ; 149 : 2301-8.

44. Wu D, Wade KC, Paul DJ, Barrett JS. A rapid sensitive LC-MS/MS 61. Cartledge JD, Midgely J, Gazzard BG. Itraconazole solution : higher
method for determination of fluconazole in human plasma and its appli- serum drug concentrations and better clinical response rates than the cap-
cation in infants with candida infections. Ther Drug Monit 2009 ; 31 : sule formulation in acquired immunodeficiency syndrome patients with
703-9. candidosis. J Clin Pathol 1997 ; 50 : 477-80.

402 Ann Biol Clin, vol. 72, n◦ 4, juillet-août 2014


Suivi thérapeutique pharmacologique des antifongiques triazolés

62. Rex JH, Pfaller MA, Galgiani JN, Bartlett MS, Espinel-Ingroff A, concentration and hepatotoxicity in patients with different CYP2C19
Ghannoum MA, et al. Development of interpretive breakpoints for anti- genotypes. Int J Antimicrob Agents 2009 ; 34 : 91-4.
fungal susceptibility testing : conceptual framework and analysis of in
vitro-in vivo correlation data for fluconazole, itraconazole, and Candida 79. Imhof A, Schaer DJ, Schanz U, Schwarz U. Neurological adverse
infections. Clin Infect Dis 1997 ; 24 : 235-47. events to voriconazole : evidence for drug monitoring. Swiss Med Wkly
2006 ; 136 : 739-42.
63. Boogaerts MA, Verhoef GE, Zachee P, Demuynck H, Verbist L, De
Beule K. Antifungal prophylaxis with itraconazole in prolonged neutro- 80. Kim SH, Yim DS, Choi SM, Kwon JC, Han S, Lee DG, et al.
penia : correlation with plasma levels. Mycoses 1989 ; 32 : 103-8. Voriconazole-related severe adverse events : clinical application of
therapeutic drug monitoring in Korean patients. Int J Infect Dis
64. Tricot G, Joosten E, Boogaerts MA, Vande Pitte J, Cauwenbergh 2011 ; 15 : 753-8.
G. Ketoconazole vs. itraconazole for antifungal prophylaxis in patients
with severe granulocytopenia : preliminary results of two nonrandomized 81. Boyd AE, Modi S, Howard SJ, Moore CB, Keevil BG, Denning DW.
studies. Rev Infect Dis 1987 ; 9 : S94-9. Adverse reactions to voriconazole. Clin Infect Dis 2004 ; 39 : 1241-4.

65. Glasmacher A, Hahn C, Leutner C, Molitor E, Wardelmann E, Losem 82. Philips JA, Marty FM, Stone RM, Koplan BA, Katz JT, Baden LR.
C, et al. Breakthrough invasive fungal infections in neutropenic patients Torsades de pointe associated with voriconazole use. Transpl Infect Dis
after prophylaxis with itraconazole. Mycoses 1999 ; 42 : 443-51. 2007 ; 9 : 33-6.

66. Prentice AG, Glasmacher A. Making sense of itraconazole pharma- 83. Lestner JM, Roberts SA, Moore CB, Howard SJ, Denning DW, Hope
cokinetics. J Antimicrob Chemother 2005 ; 56 : 17-22. WW. Toxicodynamics of itraconazole : implications for therapeutic drug
monitoring. Clin Infect Dis 2009 ; 49 : 928-30.
67. Andes D, Marchillo K, Conklin R, Krishna G, Ezzet F, Caccia-
puoti A, et al. Pharmacodynamics of a new triazole, posaconazole, in a 84. Goirand F, Royer B, Hulin A, Saint-Marcoux F. Méthodologie pour
murine model of disseminated candidiasis. Antimicrob Agents Chemother l’évaluation du niveau de preuve de suivi thérapeutique pharmacologique.
2004 ; 48 : 137-42. Thérapie 2011 ; 66 : 57-61.

68. Noxafil (posaconazole). European prescribing information. (European 85. Venisse N, Le Guellec C. Level of evidence for therapeutic drug
Union). Brussels, Belgium : Schering-Plough Europe, mars 2007. monitoring of fluconazole. Therapie 2011 ; 66 : 97-101.

69. Andes D, Pascual A, Marchetti O. Antifungal therapeutic drug monito- 86. Hulin A, Dailly E, Le Guellec C, Groupe suivi thérapeutique pharma-
ring : established and emerging indications. Antimicrob Agents Chemother cologique de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique
2009 ; 53 : 24-34. C. Level of evidence for therapeutic drug monitoring of voriconazole.
Therapie 2011 ; 66 : 109-14.
70. Conte JE, Golden JA, Krishna G, Mclver M, Little E, Zurlinden E.
Intrapulmonary pharmacokinetics and pharmacodynamics of posacona- 87. Charles M, Le Guellec C, Richard D, Libert F, Groupe suivi théra-
zole at steady state in healthy subjects. Antimicrob Agents Chemother peutique pharmacologique de la Société française de pharmacologie et
2009 ; 53 : 703-7. de thérapeutique F. Level of evidence for therapeutic drug monitoring of
itraconazole. Therapie 2011 ; 66 : 103-8.
71. Campoli P, Al Abdallah Q, Robitaille R, Solis NV, Fielhaber JA,
Kristof AS, et al. Concentration of antifungal agents within host cell mem- 88. Lefeuvre S, Jelassi ML, Benlmouden A, Berge M, Le Guellec C,
branes : a new paradigm governing the efficacy of prophylaxis. Antimicrob Billaud EM, Groupe suivi thérapeutique pharmacologique de la Société
Agents Chemother 2011 ; 55 : 5732-9. française de pharmacologie et de thérapeutique EM. Level of evidence
for therapeutic drug monitoring of posaconazole. Therapie 2011 ; 66 :
72. Farowski F, Cornely OA, Vehreschild JJ, Hartmann P, Bauer T, 115-22.
Steinbach A, et al. Intracellular concentrations of posaconazole in dif-
ferent compartments of peripheral blood. Antimicrob Agents Chemother 89. Gordien JB, Pigneux A, Vigouroux S, Tabrizi R, Accoceberry I,
2010 ; 54 : 2928-31. Bernadou JM, et al. Simultaneous determination of five systemic azoles
in plasma by high-performance liquid chromatography with ultraviolet
73. Segal BH. Role of macrophages in host defense against aspergillosis detection. J Pharm Biomed Anal 2009 ; 50 : 932-8.
and strategies for immune augmentation. Oncologist 2007 ; 12 : 7-13.
90. Wissen CP, Burger DM, Verweij PE, Aarnoutse RE, Brüggemann
74. Bopp LH, Baltch AL, Ritz WJ, Michelsen PB, Smith RP. Antifungal RJ. Simultaneous determination of the azoles voriconazole, posacona-
effect of voriconazole on intracellular Candida glabrata, Candida kru- zole, isavuconazole, itraconazole and its metabolite hydroxy-itraconazole
sei and Candida parapsilosis in human monocyte-derived macrophages. in human plasma by reversed phase ultra-performance liquid chromato-
J Med Microbiol 2006 ; 55 : 865-70. graphy with ultraviolet detection. J Chromatogr B Analyt Technol Biomed
Life Sci 2012 ; 887-888 : 79-84.
75. Matsumoto K, Ueno K, Yoshimura H, Morii M, Takada M, Sawai T,
et al. Fluconazole-induced convulsions at serum trough concentrations of 91. Zhang M, Moore GA, Barclay ML, Begg EJ. A simple HPLC method
approximately 80 microg/mL. Ther Drug Monit 2000 ; 22 : 635-6. for simultaneous determination of three triazole antifungals in human
plasma. Antimicrob Agents Chemother 2013 ; 57 : 484-9.
76. Scherpbier HJ, Hilhorst MI, Kuijpers TW. Liver failure in child recei-
ving highly active antiretroviral therapy and voriconazole. Clin Infect Dis 92. Cendejas-Bueno E, Rodríguez-Tudela JL, Cuenca-Estrella M,
2003 ; 37 : 828-30. Gómez-López A. Development and validation of a fast HPLC/photodiode
array detection method for the measurement of voriconazole in human
77. Lutsar I, Hodges MR, Tomaszewski K, Troke PF, Wood ND. Safety of serum samples. A reference laboratory experience. Enferm Infecc Micro-
voriconazole and dose individualization. Clin Infect Dis 2003 ; 36 : 1087-8. biol Clin 2013 ; 31 : 23-8.

78. Matsumoto K, Ikawa K, Abematsu K, Fukunaga N, Nishida K, 93. Xu HR, Chu NN, Chen WL, Wang ZD, Li XN. Liquid
Fukamizu T, et al. Correlation between voriconazole trough plasma chromatography-mass spectrometry method for the quantification of

Ann Biol Clin, vol. 72, n◦ 4, juillet-août 2014 403


Synthèse

posaconazole in human plasma : application to pharmacokinetics follo- studies of interpatient variations in concentrations. Antimicrob Agents
wing single-dose administration in the fasted state and with a high-fat Chemother 1993 ; 37 : 2224-7.
meal. Pharmazie 2013 ; 68 : 173-7.
97. Krishna G, Ma L, Martinho M, O’Mara E. Single-dose phase I study to
94. Jourdil JF, Tonini J, Stanke-Labesque F. Simultaneous quantitation of evaluate the pharmacokinetics of posaconazole in new tablet and capsule
azole antifungals, antibiotics, imatinib, and raltegravir in human plasma by formulations relative to oral suspension. Antimicrob Agents Chemother
two-dimensional high-performance liquid chromatography-tandem mass 2012 ; 56 : 4196-201.
spectrometry. J Chromatogr B Analyt Technol Biomed Life Sci 2013 ; 919-
920 : 1-9. 98. Cornely O, Duarte R, Haider S, Chandrasekar P, Helfgott D, Lopez
J, et al. Phase 3 pharmacokinetics (PK) and safety study of posaconazole
95. Xiong X, Zhai S, Duan J. Validation of a fast and reliable (POS) tablet in patients at risk for invasive fungal infection. 23e Euro-
liquid chromatography-tandem mass spectrometry (LC-MS/MS) with pean congress of clinical microbiology and infectious diseases (ECCMID).
atmospheric pressure chemical ionization method for simultaneous Berlin, Allemagne, 27-30 avril 2013.
quantitation of voriconazole, itraconazole and its active metabolite
hydroxyitraconazole in human plasma. Clin Chem Lab Med 2013 ; 51 : 99. Ader F, Nseir S, Guery B, Tillie-Leblond I. Acute invasive pul-
339-46. monary aspergillosis in chronic lung disease–a review. Rev Mal Respir
2006 ; 23 : 6S11-6S20.
96. Hostetler JS, Heykants J, Clemons KV, Woestenborghs R, Hanson LH,
Stevens DA. Discrepancies in bioassay and chromatography determina- 100. Drusano GL. How does a patient maximally benefit from anti-
tions explained by metabolism of itraconazole to hydroxyitraconazole : infective chemotherapy ? Clin Infect Dis 2004 ; 39 : 1245-6.

404 Ann Biol Clin, vol. 72, n◦ 4, juillet-août 2014

Vous aimerez peut-être aussi