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La Revue de médecine interne 31 (2010) 170–179

Mouvement thérapeutique

Mécanismes des interactions médicamenteuses


d’origine pharmacocinétique
Mechanisms of pharmacokinetic drug-drug interactions
D. Levêque a,∗ , J. Lemachatti a , Y. Nivoix a , P. Coliat a , R. Santucci a ,
G. Ubeaud-Séquier a , L. Beretz a , S. Vinzio b
a Service de pharmacie, hôpital Hautepierre, hôpitaux universitaires de Strasbourg, avenue Molière, 67000 Strasbourg, France
b Service de médecine interne, hôpital Hautepierre, hôpitaux universitaires de Strasbourg, avenue Molière, 67000 Strasbourg, France
Disponible sur Internet le 8 septembre 2009

Résumé
Les interactions médicamenteuses de type pharmacocinétique sont définies par la modification du sort d’un médicament dans l’organisme
(absorption, distribution, élimination) par un médicament associé. Les interactions pharmacocinétiques se traduisent par une augmentation ou une
diminution des concentrations plasmatiques du médicament. Ces modifications sont d’importance variable mais peuvent conduire dans les situations
extrêmes à une contre-indication d’association. En termes de mécanismes, les interactions cinétiques mettent principalement en jeu les enzymes
impliquées dans le métabolisme du médicament, les transporteurs qui déterminent le passage transcellulaire et les récepteurs nucléaires qui contrôlent
l’expression des enzymes et des transporteurs. L’augmentation des concentrations plasmatiques d’un médicament est liée à l’inhibition d’activité
enzymatique et/ou de transport membranaire par un médicament associé qualifié d’inhibiteur. La diminution des concentrations plasmatiques
reflète l’activation de récepteurs nucléaires par un médicament inducteur entraînant l’augmentation de l’expression des enzymes métaboliques et
des transporteurs. Le processus d’inhibition est rapide (24–48 heures) alors que le processus d’induction est progressif (sept à dix jours pour obtenir
l’effet maximal). Certains médicaments (ritonavir, rifampicine) sont à la fois inducteurs et inhibiteurs et peuvent conduire au cours du temps à des
variations multiphasiques (augmentation, diminution des concentrations) du médicament associé.
© 2009 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Interaction médicamenteuse ; Pharmacocinétique ; Enzymes ; Transporteurs

Abstract
Pharmacokinetic drug-drug interactions occur when a drug alters the disposition (absorption, distribution, elimination) of a coadministered
agent. Pharmacokinetic interactions may result in the increase or the decrease of plasma drug concentrations. These modifications are variable in
intensity but can lead to contraindications of the association. The mechanisms of pharmacokinetic interactions involve drug metabolizing enzymes,
drug transporters and orphan nuclear receptors that regulate at the transcriptional level the expression of enzymes and transporters. The increase
of drug plasma concentrations is generally related to the inhibition of enzymes and/or drug transport. The decrease of drug concentrations reflects
the activation of orphan nuclear receptors by inducers that lead to the increase of the expression of enzymes and drug transporters. Inhibition of
drug metabolism or transport is quite immediate (24–48 h) while induction is a slower process (7–10 days). Complex situations may be observed
with drugs that are both inducers and inhibitors (rifampin, ritonavir). They can cause the decrease and the increase of the exposure of the combined
agent depending on the duration of the association.
© 2009 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Drug-drug interaction; Pharmacokinetics; Enzymes; Drug transporters

1. Introduction

Les interactions médicamenteuses peuvent être définies


∗ Auteur correspondant. par la modification de l’action pharmacologique d’un médi-
Adresse e-mail : dominique.leveque@chru-strasbourg.fr (D. Levêque). cament par un médicament associé. Cette interaction est

0248-8663/$ – see front matter © 2009 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.revmed.2009.07.009
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parfois recherchée lorsqu’il s’agit de renforcer l’activité et l’élimination qui correspond à la perte irréversible dans le
thérapeutique. Elle doit être évitée lorsque l’association compartiment de mesure, en général le sang.
se traduit par une diminution de l’activité clinique ou une En pharmacocinétique, le terme absorption a un sens large
augmentation des effets indésirables. Selon une étude anglaise car il définit le trajet du médicament du site d’administration à
menée en 2002, les interactions médicamenteuses représen- la circulation générale. Par exemple, la phase d’absorption d’un
taient 1,1 % des causes d’admission à l’hôpital et 16,5 % médicament administré par voie orale correspond au franchis-
des causes d’admission liées à un effet indésirable [1]. En sement de la barrière intestinale (« absorption » au sens littéral
France, l’étude Emir menée en 2007 par le réseau des centres du terme) et au passage hépatique via la veine porte avant dif-
régionaux de pharmacovigilance, mais non publiée à ce jour fusion dans la circulation générale (Fig. 1). L’absorption d’un
(communiqué de presse disponible sur le site de l’Afssaps médicament est définie par la biodisponibilité absolue qui est
http://www.afssaps.fr/content/search?SearchText=emir), le rapport des expositions (aire sous la courbe des concentra-
montre que 30 % des admissions liées à un effet indésirable tions sériques ou plasmatiques en fonction du temps, ASC ou
étaient dues à une interaction médicamenteuse. AUC en terminologie anglosaxonne) obtenues après administra-
Trois types d’interactions médicamenteuses sont distingués : tion orale et intraveineuse. La biodisponibilité d’un médicament
correspond à la fraction qui a rejoint la circulation générale
• les interactions de type pharmaceutique (incompatibilité (part disponible pour l’action thérapeutique). La perte éven-
physicochimique lors du mélange dans un soluté de deux tuelle de médicament qui survient après le franchissement de
médicaments injectables) ; la membrane intestinale en général par métabolisme dans les
• les interactions de type pharmacodynamique (addition, syner- entérocytes et dans les hépatocytes avant diffusion dans la cir-
gie ou antagonisme d’activité de deux médicaments au regard culation générale est appelé effet de premier passage ou effet
de leur mécanisme d’action, par exemple l’utilisation de deux présystémique (observé notamment avec la simvastatine) [7].
antihypertenseurs) ; La biodisponibilité de la simvastatine est très faible, inférieure
• les interactions de type pharmacocinétique, c’est-à-dire la à 5 % en dépit d’une bonne perméabilité de la membrane
modification du profil cinétique d’un médicament (absorp- digestive (60–85 %). La connaissance de la biodisponibilité
tion, distribution, élimination) par un médicament associé. absolue (à ne pas confondre avec la biodisponibilité rela-
tive qui compare deux formes orales, comprimé et solution
Les interactions de type pharmacodynamique sont en géné- buvable, par exemple) nécessite des données de cinétique orale
ral souhaitées, par exemple, en cancérologie ou infectiologie et intraveineuse. Pour certains médicaments (posaconazole),
(polychimiothérapie, associations) alors que les interactions la fraction absorbée reste inconnue, lié à l’absence de forme
pharmaceutiques ou pharmacocinétiques sont dans leur grande intraveineuse [8].
majorité à éviter. Les interactions pharmacocinétiques sont à Les voies d’élimination incluent le métabolisme (modifica-
l’origine d’échecs thérapeutiques ou d’événements indésirables tion de la structure chimique via des systèmes enzymatiques,
graves pouvant conduire à des contre-indications d’association notamment les isoenzymes de la superfamille du cytochrome
ou à des retraits de commercialisation [2–5]. Par exemple, P450 ou CYP) et l’excrétion ou la sécrétion de la molécule non
l’utilisation conjointe d’érythromycine avec certains médi- transformée (molécule mère). Les principaux organes impli-
caments qui retardent son élimination se traduit par une qués en pharmacocinétique sont l’intestin grêle (absorption
augmentation du taux de mort subite d’un facteur 5 [4]. Entre mais également métabolisme et sécrétion), le foie (métabolisme,
1997 et 2001 aux États-Unis, 12 décès (rhabdomyolyse) ont été excrétion biliaire) et les reins (métabolisme, excrétion).
rapportés chez des patients qui prenaient de la cérivastatine avec Les interactions de type pharmacocinétique se traduisent soit
du gemfibrozil [5]. par une diminution, soit par une augmentation des concentra-
Les premières interactions pharmacocinétiques ont été rap- tions du médicament mesurées au niveau sanguin. Elles peuvent
portées dans les années 1970 (digoxine/quinidine) suite à survenir durant la phase d’absorption (passage de la mem-
des événements inattendus. Leur connaissance, et ainsi leur brane entérocytaire, métabolisme entérocytaire, métabolisme
prévention, s’est améliorée ces dernières années grâce au hépatocytaire) et d’élimination (métabolisme hépatique, sécré-
développement de la pharmacocinétique moléculaire. Le but tion biliaire, excrétion rénale). Plus rarement, elles surviennent
de cette mise au point est de présenter les mécanismes des durant la phase de distribution (passage de la barrière hémato-
interactions pharmacocinétiques en mettant l’accent sur les méningée, par exemple). Des modifications des concentrations
découvertes récentes. Les lecteurs intéressés par la prise en peuvent être observées au niveau du liquide céphalorachidien
charge et les stratégies de détection des interactions médica- sans répercussion au niveau sanguin (kétoconazole et saquina-
menteuses en pratique peuvent se référer à une revue récente vir) [9].
[6]. L’impact clinique de l’interaction pharmacocinétique dépend
de l’amplitude de la modification des concentrations et de
2. Rappel pharmacocinétique l’index thérapeutique du médicament. Pour ce qui est de la
variation pharmacocinétique, des situations extrêmes sont obser-
Le cheminement d’un médicament dans l’organisme suit en vées, par exemple, avec l’association rifampicine/itraconazole
général trois phases : l’absorption (lorsqu’il n’est pas admi- (les concentrations de l’antifongique deviennent indétectables)
nistré par voie intraveineuse ou intra-artérielle), la distribution [2] ou avec l’association ritonavir/saquinavir (augmentation des
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Fig. 1. Phase d’absorption d’un médicament administré par voie orale.

concentrations du saquinavir d’un facteur 54) [10]. Les aug- retrouvée dans les tissus sains (entérocytes, cellules endothé-
mentations très importantes de concentrations (× 10–20, voire liales de la barrière hématoméningée, hépatocytes, cellules
50) sont souvent observées avec des médicaments présentant proximales rénales notamment) [38]. La P-gp limite notamment
des faibles biodisponibilités orales (< 15 %), en relation à une l’absorption orale de la ciclosporine et est impliquée dans les
inhibition de l’effet présystémique. processus d’élimination digestive et rénale de la digoxine [37].
En termes de mécanisme, les interactions pharmacociné- La famille des transporteurs ABC inclut également la breast can-
tiques mettent en jeu des protéines ou déterminants moléculaires cer resistance protein (BCRP) et les multidrug resistance protein
cinétiques. L’activation ou l’inhibition de ces déterminants (MRP1 et MRP2 notamment). La famille SLC comprend notam-
par un médicament qualifié d’inducteur ou d’inhibiteur sera à ment le transporteur organic anion transporting polypeptide 1B1
l’origine des modifications cinétiques du médicament associé. (OATP1B1) impliqué dans l’influx hépatique des statines [7],
organic cation transporter (OCT) dans le transport hépatique et
3. Déterminants moléculaires pharmacocinétiques rénal de la metformine (OCT1, OCT2) ou la sécrétion rénale du
cisplatine (OCT2) [31,32], organic anion transporter 1 (OAT1)
Les déterminants impliqués dans les processus cinétiques dans la sécrétion rénale du cidofovir [33], OAT3 dans la sécrétion
sont des enzymes (CYP, enzymes de conjugaison comme rénale du méthotrexate [34], H+/peptide transporters (PEPT)
les UDP glucuronosyltransférases ou UGT, les glutathion-S- qui contrôlent l’absorption du valacyclovir [35]. Globalement,
transférases), des transporteurs médicamenteux et les récepteurs les transporteurs médicamenteux déterminent l’accès à certains
nucléaires (Tableau 1) [11–36]. Les systèmes enzymatiques sont organes (système nerveux central, foie) et sont impliqués dans
les déterminants les mieux connus. Les transporteurs médi- les processus d’absorption digestive (en favorisant ou limitant le
camenteux et les récepteurs nucléaires sont d’apparition plus passage de la membrane entérocytaire) et d’élimination [37,38].
récente. La présence d’un médicament dans un organe donné peut être
Les transporteurs médicamenteux sont impliqués dans le pas- déterminée par de multiples transporteurs comme, par exemple,
sage actif de médicaments à travers une membrane cellulaire la rosuvastine au niveau hépatique à la fois par des transporteurs
(par opposition à la diffusion passive). Ils sont exprimés dans d’influx exprimés dans la membrane basale de l’hépatocyte (pas-
la membrane de cellules polarisées au niveau basal (transfert sage sang/hépatocyte avec OATP1B1, OATP1B3, OATP2B1) et
entre le sang et la cellule) et apical ou luminal (transport entre qui conditionnent l’activité thérapeutique (inhibition de l’HMG-
la cellule et la bile, l’urine ou la lumière digestive) (Fig. 2). CoA réductase) et l’élimination et les transporteurs d’efflux
Ils sont actuellement classés en deux catégories : les trans- exprimés au niveau luminal impliqués dans l’excrétion biliaire
porteurs ATP Binding Cassette (ABC) d’efflux cellulaire qui (transfert hépatocyte/bile médié par la P-gp, BCRP, MRP2) [29].
utilisent l’ATP et les transporteurs Solute Carrier (SLC) impli- Citons également le méthotrexate au niveau des cellules proxi-
qués dans l’influx et l’efflux cellulaire [37]. Le transporteur le males rénales dont l’influx est contrôlé par OAT3 et l’efflux
plus documenté est la P-glycoprotéine (P-gp), pompe à efflux urinaire par BCRP [28,34].
impliquée initialement dans un phénotype de résistance multiple Les récepteurs nucléaires (pregnane X-receptor [PXR] ;
aux agents anticancéreux, mais dont l’expression est également constitutive androstane receptor [CAR]) régulent notamment
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Tableau 1
Principaux déterminants moléculaires pharmacocinétiques chez l’homme et exemples de médicaments substrat, inhibiteur, inducteur.
Substrat Inhibiteur Inducteur Référence
Enzyme CYP3A4 CYP3A5 Midazolam Itraconazole, kétoconazole, itraconazole, Rifampicine, phénobarbital, [11–16]
posaconazole, voriconazole, atazanavir, phénytoïne, carbamazépine,
ritonavir, saquinavir, nelfinavir, aprépitant, bosentan, millepertuis, rifabutine
vérapamil, diltiazem, érythromycine,
clarithromycine, télithromycine
CYP2C9 Warfarine Fluconazole, amiodarone, voriconazole Rifampicine, phénobarbital, [11,12,15]
phénytoïne, carbamazépine, bosentan
CYP2C19 Oméprazole Fluvoxamine, oméprazole, voriconazole Rifampicine, phénobarbital, [11,12,15]
phénytoïne, carbamazépine
CYP2C8 Répaglinide Gemfibrozil Rifampicine [11]
CYP2D6 Tamoxifène Fluoxétine, paroxétine, quinidine [11,17]
CYP2B6 Efavirenz Clopidogrel, voriconazole Rifampicine [11,15,18,19]
CYP1A2 Clozapine Ciprofloxacine, fluvoxamine Rifampicine, phénobarbital, [11,12,20,21]
phénytoïne, carbamazépine
UGT1A1 Irinotécan Rifampicine [22]
UGT2B7 Gemfibrozil [23]
GST Busulfan [24]
Transporteur P-gp Digoxine Quinidine, vérapamil, ciclosporine, Rifampicine, millepertuis [14,25]
quinidine, ritonavir, itraconazole,
MRP2 Étoposide Ciclosporine Rifampicine [26,27]
BCRP Méthotrexate Oméprazole, pantoprazole Rifampicine [28,27]
OATP1B1 Rosuvastatine Rifampicine [29,30]
OCT1 Metformine Répaglinide [31]
OCT2 Cisplatine Cimétidine [32]
OAT1 Cidofovir Probénécide [33]
OAT3 Méthotrexate Probénécide [34]
PEPT1 Valacyclovir Losartan [35,36]

l’expression des enzymes et des transporteurs. Leur activation La quinidine, qui inhibe l’isoenzyme CYP2D6, est métabolisée
par un médicament qualifié d’inducteur donne lieu à une aug- par le CYP3A4 [11,42]. De plus, l’inhibition enzymatique n’est
mentation de la transcription des gènes codant pour des enzymes pas implicitement associée à une importante clairance métabo-
et des transporteurs [39]. lique de l’inhibiteur. Par exemple, le posaconazole inhibiteur du
CYP3A4 est majoritairement éliminé par excrétion biliaire (i.e.
4. Déterminants et interactions pharmacocinétiques sous forme inchangée) [8]. Un médicament inducteur peut être
inhibiteur, c’est le cas de la rifampicine inducteur notamment
L’identification des déterminants moléculaires pharmacoci- du CYP3A4 et inhibiteur du transporteur OATP1B1 [11,30].
nétiques (enzymes, transporteurs et récepteurs nucléaires) est Le métabolisme ou le transport membranaire, l’induction et
importante car elle définit, d’une part, le risque d’un médica- l’inhibition sont des propriétés distinctes qui nécessitent une
ment à être victime d’une interaction cinétique et, d’autre part, exploration exhaustive.
sa capacité à modifier la cinétique d’un médicament associé (de Le risque d’interaction est d’autant plus élevé qu’un déter-
manière indépendante, un médicament peut à la fois être victime minant est prépondérant dans le processus cinétique d’un
d’une interaction et générer une interaction). Depuis 1997, la médicament « victime », par exemple, un médicament méta-
connaissance des déterminants est recommandée par les agences bolisé à 80 % via un seul CYP par rapport à un agent à
d’enregistrement (Europe, États-Unis), sur la base d’études in élimination mixte hépatique et rénale et dont le métabolisme
vitro et éventuellement cliniques dans le but d’anticiper les inter- fait intervenir plusieurs enzymes. Le profil d’inhibition d’un
actions pharmacocinétiques [40,41]. Ces études permettent de médicament est variable allant d’une seule enzyme (CYP1A2 et
répondre à deux questions essentielles : ciprofloxacine) à plusieurs déterminants (CYP3A4, CYP3A5,
Quels sont les déterminants (enzymes, transporteurs) qui CYP2B6, P-gp avec le ritonavir) (Tableau 1). Parfois, le poten-
interviennent dans le profil cinétique du medicament ? (Si le tiel d’inhibition d’un médicament peut être renforcé par celui de
médicament est métabolisé, quels sont le ou les CYP ou autres son métabolite (itraconazole et hydroxy-itraconazole, tous deux
enzymes mis en jeu ?). inhibiteurs du CYP3A4 ou le gemfibrozil et son glucuroconju-
Le médicament est-il susceptible d’inhiber ou d’augmenter gué inhibiteurs du CYP2C8) [7,43]. La capacité d’interaction
l’expression de déterminants cinétiques ? (inhibe-t-il ou d’un inhibiteur dépend également du déterminant concerné au
augmente-t-il l’expression de l’enzyme CYP3A4 ou du trans- regard de son importance dans les processus cinétiques. Le
porteur P-gp ?). risque d’interaction avec la ciprofloxacine est faible car peu
Le fait qu’un médicament soit métabolisé par une enzyme de médicaments sont éliminés majoritairement via le CYP1A2.
ne signifie pas qu’il inhibe cette même enzyme et inversement. En revanche, il est plus important avec le ritonavir car il est
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excrétion biliaire ou rénale (Tableau 2) [7,44–50]. L’importance


d’un mécanisme par rapport à un autre est difficile à apprécier
car certains médicaments sont des inhibiteurs d’enzymes et de
transporteurs (ritonavir, itraconazole, ciclosporine).
La « puissance » d’un inhibiteur enzymatique est déterminée
cliniquement à sa posologie maximale avec un médicament sub-
strat pour chaque enzyme concernée. Selon la classification de la
Food and Drug Administration, l’agence d’enregistrement aux
États-Unis, l’inhibition est jugée faible, modérée ou importante
en fonction de l’augmentation des concentrations plasmatiques
du médicament test (substrat) [11]. Par exemple, un médicament
est un inhibiteur puissant du CYP3A4 (ritonavir) s’il augmente
l’exposition du midazolam administré par voie orale (médica-
ment substrat) d’un facteur au moins égal à cinq. L’inhibition
est jugée faible ou modérée si l’augmentation d’exposition est
inférieure à deux ou comprise entre deux et cinq, respective-
ment. Les principaux inhibiteurs des CYP (ASC du substrat
augmentée au moins d’un facteur 2) sont les antifongiques azolés
(kétoconazole, fluconazole, itraconazole, voriconazole, posaco-
nazole), l’érythromycine, la clarithromycine, la télithromycine,
les antirétroviraux (ritonavir, indinavir, atazanavir, nelfinavir,
saquinavir), les benzimidazolés (oméprazole), certains antidé-
presseurs (fluoxétine, paroxétine, fluvoxamine), l’aprépitant,
l’amiodarone, le gemfibrozil, la quinidine, le diltiazem, le véra-
pamil (Tableau 1). Il n’existe pas encore de classification des
inhibiteurs de transport médicamenteux. Hormis le probénécide,
les inhibiteurs de transporteurs sont également des inhibiteurs
enzymatiques (ritonavir, kétoconazole, itraconazole, omépra-
zole, quinidine, vérapamil, ciclosporine, gemfibrozil).
En termes de mécanismes d’inhibition enzymatique, il existe
deux cas de figure : des inhibiteurs réversibles (kétoconazole,
itraconazole) et des inhibiteurs irréversibles (érythromycine,
diltiazem, ritonavir) [51]. Dans le second cas de figure,
Fig. 2. Localisation des déterminants moléculaires cinétiques (enzymes, trans- l’inactivation du CYP est due au métabolite qui se fixe sur
porteurs) au niveau du tube digestif, du foie et du rein. l’isoenzyme de manière covalente. L’inactivation est plus longue
qu’en cas d’inhibition réversible car le CYP inactivé doit être
admis que plus de 50 % des médicaments métabolisés le sont remplacé par de l’enzyme nouvellement synthétisée [51]. Les
via ce CYP. L’intensité de l’inhibition peut varier d’un patient mécanismes des inhibitions de transport médicamenteux sont
à un autre selon l’expression du CYP cible. Cela est observé complexes. Par exemple avec la P-gp, l’inhibition peut être de
avec les CYP2C9, 2C19, 2D6, 3A5 qui présentent une variabi- type compétitif au niveau du site de liaison du substrat (vérapa-
lité d’expression et d’activité d’origine génétique [11]. Le profil mil) ou du site de fixation de l’ATP et/ou résulter d’un blocage
d’induction est généralement large car il est associé à l’activation de l’hydrolyse de l’ATP (ciclosporine) [52].
de facteurs de transcription qui contrôlent l’expression de plu- L’inhibition enzymatique se traduit par une augmentation
sieurs gènes codant pour des enzymes et des transporteurs. des concentrations de la molécule mère et une diminution
des concentrations des métabolites. Il faut garder à l’esprit
5. Mécanismes des interactions pharmacocinétiques que pour certains médicaments l’activité thérapeutique repose
non pas sur la molécule mère mais sur les métabolites. En
5.1. Augmentation des concentrations plasmatiques cas d’inhibition enzymatique, la quantité de métabolite actif
décroît pouvant conduire à une baisse d’activité. C’est le
L’élévation des concentrations plasmatiques d’un médica- cas du tamoxifène associé à certains antidépresseurs (paroxé-
ment par un médicament associé est liée soit à un retard tine, fluoxétine). Le tamoxifène est un agoniste/antagoniste des
d’élimination (inhibition du métabolisme et/ou de l’excrétion), récepteurs estrogéniques dont le métabolisme en 4-hydroxy-
soit à une augmentation de l’absorption orale si la biodispo- N-desmethyl-tamoxifène ou endoxifène est catalysé par le
nibilité est incomplète (< 100 %). L’inhibition peut concerner CYP2D6 [17]. L’activité est principalement due à l’endoxifène.
les systèmes enzymatiques (en cas d’effet de premier passage, La paroxétine et la fluoxétine sont des inhibiteurs du CYP2D6
de clairance métabolique) et/ou les transporteurs médicamen- qui vont limiter la production d’endoxifène (−64 %) pouvant
teux si le médicament est sujet à transfert intestinal actif, à une entraîner chez les femmes traitées pour un cancer du sein en
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Tableau 2
Mécanismes des augmentations des concentrations plasmatiques.
Médicament Déterminant Référence

Substrat Inhibiteur
Inhibition enzymatique Simvastatine Itraconazole CYP3A4 [7]
Warfarine Fluconazole CYP2C9 [44]
Tamoxifène Paroxétine CYP2D6 [45]
Clozapine Ciprofloxacine CYP1A2 [46]
Inhibition du transport Digoxine Quinidine P-gp [47]
médicamenteux Digoxine Ritonavir P-gp [48]
Méthotrexate Oméprazole BCRP [28]
Pravastatine Ciclosporine P-gp, OATP1B1 [7]
Cidofovir Probénécide OAT1, OAT3 [49]
Inhibition mixte (enzyme et Bosentan Ciclosporine CYP3A4, OATP1B1 [50]
transport médicamenteux) Répaglinide Gemfibrozil CYP2C8,OATP1B1 [7]

Exemples d’interactions pharmacocinétiques chez l’homme par inhibition enzymatique ou de transport.

situation adjuvante (postopératoire) un risque accru de récidive d’administration orale et une accélération de l’élimination. Elle
[45]. est généralement associée à une augmentation d’expression
Plus rarement, l’interaction cinétique est recherchée dans (induction) d’enzymes et de transporteurs médicamenteux
le but d’augmenter l’exposition au médicament, de réduire (Tableau 3) [2,7,57–60]. Les principaux médicaments induc-
la fréquence des prises, de limiter des effets indésirables ou teurs sont la rifampicine, la rifabutine, la phénytoïne, la
d’optimiser l’activité thérapeutique. Le médicament inhibiteur carbamazépine, le phénobarbital, les extraits de millepertuis,
(ritonavir, uracile, cilastatine) est parfois inclus dans la for- l’éfavirenz, le bosentan (Tableau 1). La rifampicine est consi-
mulation galénique. Le ritonavir (inhibiteur du CYP3A4 en dérée comme l’inducteur du CYP3A4 le plus puissant, en
marge de ses propriétés antivirales) associé au lopinavir (sub- termes notamment de diminution de l’exposition, pour les
strat du CYP3A4), l’uracile (inhibiteur de la dihydropyrimidine médicaments administrés par voie orale [61]. Contrairement
deshydrogénase [DPD]) associé au tégafur (substrat de la DPD) à l’inhibition qui implique directement l’enzyme ou le trans-
sont utilisés pour augmenter l’exposition au médicament. La porteur, le phénomène d’induction reflète une augmentation
cilastatine inhibiteur de la dihydropeptidase rénale (DHP-1) et de l’activité transcriptionnelle ou une stabilisation de l’ARN
inhibiteur de OAT3 exprimé au niveau proximal est associé à messager via notamment l’activation de récepteurs nucléaires
l’imipénème (substrat de la DHP-1 et de OAT3) afin d’inhiber (PXR, CAR) [39]. Cette différence de site d’action explique
la sécrétion rénale et de favoriser l’élimination rénale du carba- que des médicaments inhibiteurs puissent être également induc-
pénème sous forme active via la filtration glomérulaire [53,54]. teurs.
Le probénécide inhibiteur du transporteur rénal OAT1 est asso- La rifampicine active les récepteurs nucléaires PXR et CAR
cié au cidofovir (substrat de OAT1) dans le but d’inhiber la au niveau hépatique et entérocytaire qui vont s’hétérodimériser
sécrétion tubulaire et ainsi la toxicité de l’antiviral et d’orienter avec le récepteur nucléaire retinol X-receptor (RXR). Les
l’élimination rénale vers la filtration glomérulaire [49,55]. complexes ainsi formés agissent comme des facteurs trans-
Contrairement à certaines idées reçues, l’augmentation des criptionnels de nombreux gènes codant pour des enzymes
concentrations liée à une compétition de fixation sur les pro- et des transporteurs [39,62]. Pour ce qui est de la rifam-
téines plasmatiques (« déplacement protéique ») a rarement un picine, l’augmentation de la transcription a été mise en
impact clinique [56]. Les médicaments pouvant faire l’objet de évidence avec les CYP2B6, CYP2C9, CYP3A4, l’UGT1A1
ce type d’interactions sont très peu nombreux (lidocaïne IV, mais également des transporteurs comme la P-gp, BCRP
par exemple) et sont essentiellement des formes injectables, ou MRP2 (le terme inducteur enzymatique est ainsi devenu
à forte fixation protéique (> 70 %), présentant une clairance restrictif) [39,63]. Par rapport à l’inhibition (un à deux
rénale ou hépatique importante (i.e., > 300–420 ml/min) et jours), l’induction est un processus plus lent, en général
des caractéristiques pharmacodynamiques particulières (faible sept à dix jours pour obtenir l’effet maximal (effet temps
index thérapeutique, délai d’action très court). Des interactions et concentration dépendant correspondant à la production de
cinétiques initialement imputées à un déplacement protéique l’enzyme ou du transporteur). La rifampicine est à l’origine
sont en fait expliquées soit par des inhibitions métaboliques de très nombreuses interactions médicamenteuses [64–66],
(warfarine et phénylbutazone), soit par une inhibition du trans- d’origine métaboliques (avec l’itraconazole ou l’imatinib via
port rénal (méthotrexate et salicylés) [56]. l’augmentation d’expression du CYP3A4) [2,57] mais égale-
ment non métaboliques (avec la digoxine via l’augmentation
5.2. Diminution des concentrations plasmatiques d’expression de la P-gp entérocytaire et rénale) [59]. Le même
mécanisme d’action est observé avec le millepertuis dont l’un
La diminution des concentrations d’un médicament par un des constituants (l’hyperforin) active le récepteur PXR [67],
médicament associé traduit une baisse de l’absorption en cas la phénytoïne et le phénobarbital qui interagissent avec CAR
176 D. Levêque et al. / La Revue de médecine interne 31 (2010) 170–179

Tableau 3
Mécanismes des diminutions des concentrations plasmatiques.
Médicament Déterminant Référence

Substrat Inducteur
Induction enzymatique Itraconazole Rifampicine CYP3A4 [2]
Imatinib Rifampicine CYP3A4 [57]
Voriconazole Rifampicine CYP2C9, CYP3A4, CYP2C19 [58]
Glicazide Rifampicine CYP2C9 [7]
Induction du transport médicamenteux Digoxine Rifampicine P-gp [59]
Induction mixte (enzyme et transport Atorvastatine Rifampicine CYP3A4, P-gp, MRP2 [7]
médicamenteux) Tacrolimus Millepertuis CYP3A4, P-gp [60]
Substrat Inhibiteur
Inhibition enzymatique Valproate de sodium Méropénème ß-glucuronidase [68]

Exemples d’interactions pharmacocinétiques chez l’homme par induction ou inhibition.

[39]. En d’autres termes, les inducteurs sont des médicaments 5.3. Médicaments inducteurs et inhibiteurs
capables d’activer des récepteurs nucléaires comme PXR ou
CAR. Certains médicaments (rifampicine, ritonavir en particulier)
Une diminution des concentrations plasmatiques d’acide sont à la fois inducteurs et inhibiteurs, ce qui, en fonction de
valproïque a été rapportée chez des patients traités par des anti- la durée de l’association, peut se traduire par des variations bi-
bactériens carbapénèmes (−66 % avec le méropénème) [68]. La ou triphasiques des concentrations du médicament coadministré
baisse des concentrations de l’anticonvulsivant semble liée à [71–75]. Cette dualité cinétique n’est pas retrouvée cliniquement
une inhibition partielle du cycle entérohépatique du métabolite car un phénomène (induction ou inhibition) est prédominant à
glucuroconjugué. Selon une étude chez l’animal, les carba- l’état d’équilibre (Tableau 4).
pénèmes inhiberaient la ß-glucuronidase hépatique limitant la La rifampicine augmente transitoirement (le premier jour)
libération du valproate à partir de son métabolite conjugué l’ASC de la caspofungine de 60 % en relation avec le blocage
[69]. de l’accès hépatique de l’antifongique via OATP1B1 [71,76].
Un autre mécanisme pouvant conduire à une diminution Cette élévation ponctuelle n’est probablement pas clinique-
des concentrations est l’inhibition de la sécrétion biliaire. Ce ment significative. En revanche, sous administration chronique
phénomène qui peut paraître paradoxal à première vue a été de l’antituberculeux (condition de l’induction maximale), les
étudié chez l’animal [70]. Il est observé lorsqu’un médica- concentrations résiduelles de caspofungine chutent de 31 % en
ment à forte clairance hépatique (substrat pour les enzymes moyenne, ce qui peut conduire à un échec thérapeutique [71,77].
métaboliques et les protéines d’efflux hépatique) est associé Les déterminants cinétiques concernés par l’induction ne sont
à un inhibiteur d’efflux biliaire. Le blocage de l’efflux hépa- pas connus. L’effet inducteur enzymatique au niveau hépatique
tique, par exemple par un inhibiteur de la P-gp, augmente le de la rifampicine est atténué ou partiellement masqué par le
temps d’exposition du médicament aux enzymes hépatiques blocage de l’accès hépatique pour les médicaments à la fois
et accroît sa fraction métabolisée [70]. Au niveau plasma- substrats des enzymes inductibles et du transporteur OATP1B1.
tique, cela se traduit par une diminution des concentrations Paradoxalement, la diminution des concentrations du médica-
de la molécule mère et une augmentation des concentrations ment associé est plus prononcée à l’arrêt de la rifampicine car
du métabolite. À notre connaissance, ce type d’interaction n’a l’inhibition de OATP1B1 est rapidement levée, liée à la demi-
pas été mis en évidence chez l’homme probablement en raison vie d’élimination courte de l’antibactérien (une heure) et que
du fait que les inhibiteurs de P-gp sont également inhibiteurs l’effet de l’induction enzymatique persiste plusieurs jours. Cela
enzymatiques. Ce phénomène pourrait être observé avec des a été bien observé avec la répaglinide et le glibenclamide [72,73].
inhibiteurs sélectifs de P-gp actuellement en développement Avec ce dernier, la baisse des concentrations est de 28 % lorsque
clinique. la rifampicine est coadministrée, de 69 % 48 heures après l’arrêt

Tableau 4
Médicaments inducteurs/inhibiteurs et exemples d’interactions pharmacocinétiques chez l’homme.
Substrat Inducteur/inhibiteur Déterminants Effet net (à l’état d’équilibre) Référence

Inhibition Induction

Caspofungine Rifampicine OATP1B1 Inconnu Induction (diminution des concentrations) [71]


Répaglinide Rifampicine OATP1B1 CYP3A4, CYP2C8 Induction (diminution des concentrations) [72]
Glibenclamide Rifampicine OATP1B1 CYP3A4, CYP2C9 Induction (diminution des concentrations) [73]
Bosentan Rifampicine OATP1B1 CYP3A4, CYP2C9 Induction (diminution des concentrations) [74]
Alfentanyl Ritonavir CYP3A4 CYP3A4 Inhibition (augmentation des concentrations) [75]
Féxofénadine Ritonavir P-gp P-gp Inhibition (augmentation des concentrations) [75]
D. Levêque et al. / La Revue de médecine interne 31 (2010) 170–179 177

de l’antibactérien [73]. Pour résumer, l’association de rifampi- [2] Drayton J, Dickinson G, Rinaldi MG. Coadministration of rifampin and
cine avec un médicament substrat (CYP, OATP1B1) se traduit itraconazole leads to undetectable levels of serum itraconazole. Clin Infect
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qui devient plus importante à l’arrêt de l’antibactérien. when coadministered with rifampicin-based antitubercular therapy. JAMA
Inversement, avec le ritonavir le potentiel d’inhibition prend 2008;300:530–9.
le pas sur le processus d’induction (CYP3A, P-gp), ce qui [4] Ray WA, Murray KT, Meredith S, Suguna Narasimhulu S, Hall K, Stein
légitime son utilisation comme potentialisateur pharmacociné- CM. Oral erythromycin and the risk of sudden death from cardiac causes.
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tique, par exemple avec le lopinavir. Du point de vue cinétique, [5] Staffa JA, Chang J, Green L. Cerivastatin and reports of fatal rhabdomyo-
l’inhibition est plus marquée les premiers jours qu’à l’état lysis. New Engl J Med 2002;346:539–40.
d’équilibre en raison du délai de l’effet inducteur. Par exemple, [6] Mallet L, Spinewine A, Huang A. Prescribing in elderly people 2.
le ritonavir après deux jours de traitement augmente l’ASC de The challenge of managing drug interactions in elderly people. Lancet
la féxofénadine d’un facteur 2,8 (inhibition de la P-gp). Après 2007;370:185–91.
[7] Neuvonen PJ, Niemi M, Backman JT. Drug interactions with lipid-
deux semaines, l’augmentation n’est plus que de 1,4 (inhi- lowering drugs: mechanisms and clinical relevance. Clin Pharmacol Ther
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cinétiques s’est enrichie depuis une quinzaine d’années grâce à la [10] Merry C, Barry MG, Mulcahy F, Ryan M, Heavey J, Tjia JF, et al. Saquinavir
mise en évidence des transporteurs médicamenteux et des récep- pharmacokinetics alone and in combination with ritonavir in HIV-infected
teurs nucléaires. Ces avancées ont permis notamment de mettre patients. AIDS 1997;11:F29–33.
en lumière des interactions cinétiques liées à des transporteurs [11] Huang SM, Temple R, Throckmorton DC, Lesko LJ. Drug interaction stu-
médicamenteux (mécanisme non enzymatique). Le potentiel dies: study design, data analysis, and implications for dosing and labeling.
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d’interaction pharmacocinétique des nouveaux médicaments est [12] Patsalos PN, Perucca E. Clinically important drug interactions in epilepsy:
maintenant mieux connu car il est évalué lors du développement. general features and interactions between antiepileptic drugs. Lancet Neu-
Pour les autres médicaments, l’identification des déterminants rol 2003;2:347–56.
cinétiques est effectuée à postériori, par exemple, pour la vincris- [13] Dingemanse J, van Giersbergen PL. Clinical pharmacology of bosen-
tine dont le métabolisme via le CYP3A5 a été mis en évidence tan, a dual endothelin receptor antagonist. Clin Pharmacokinet 2004;43:
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récemment (2008), plus de 45 ans après son introduction en [14] Mannel M. Drug interactions with St John’s wort: mechanisms and clinical
clinique [78]. Globalement, les médicaments susceptibles de implications. Drug Saf 2004;27:773–97.
donner lieu à des interactions pharmacocinétiques significatives [15] Jeong S, Nguyen PD, Desta Z. Comprehensive in vitro analysis of vori-
sont en nombre restreint et pas toujours d’utilisation courante conazole inhibition of eight cytochrome P450 (CYP) enzymes: major
(kétoconazole). Les principaux nouveaux inhibiteurs sont deux effect on CYPs 2B6, 2C9, 2C19, and 3A. Antimicrob Agents Chemother
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antifongiques azolés (voriconazole et posaconazole). Le nombre [16] Wexler D, Courtney R, Richards W, Banfield C, Lim J, Laughlin M. Effect
des médicaments inducteurs ou interagissant avec les récepteurs of posaconazole on cytochrome P450 enzymes: a randomized open-label,
nucléaires est encore plus limité. Hormis les extraits de mille- two-way crossover study. Eur J Pharm Sci 2004;21:645–53.
pertuis, aucune nouvelle molécule comparable à la rifampicine [17] Dehal SS, Kupfer D. CYP2D6 catalyzes tamoxifen 4-hydroxylation in
n’a été mise en évidence. A contrario, des travaux récents ont human liver. Cancer Res 1997;57:3402–6.
[18] Richter T, Mürdter TE, Heinkele G, Pleiss J, Tatzel S, Schwab M, et al.
permis d’infirmer des interactions présumées d’origine phar- Potent mechanism-based inhibition of human CYP2B6 by clopidogrel and
macocinétique, notamment entre les fluoroquinolones et les ticlopidine. J Pharmacol Exp Ther 2004;308:189–97.
anticoagulants. L’augmentation de l’effet anticoagulant n’est pas [19] Hesse LM, von Moltke LL, Shader RI, Greenblatt DJ. Ritonavir, efavirenz,
d’origine pharmacocinétique (indépendant de l’utilisation des and nelfinavir inhibit CYP2B6 activity in vitro: potential drug interactions
fluoroquinolones) mais semble lié à l’état infectieux du patient with bupropion. Drug Metab Dispos 2001;29:100–2.
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