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Aujourd’hui, les organisations doivent tout à la fois satisfaire aux exigences de leurs
clients, résister à la pression de la concurrence et s'adapter aux fluctuations de
l’économie. Ces caractéristiques essentielles de l’environnement les obligent plus
qu’auparavant, à accorder une attention particulière à l’analyse de leurs faiblesses
actuelles ainsi que de leurs besoins futurs et à l’évaluation et au développement des
potentiels de leurs ressources humaines. Au centre de ces analyses et des modalités
d’action déployées dans les organisations, la démarche et les outils de la GPEC sont
absolument indispensables.
Diagnostic des
compétences
Nomenclature des emplois
acquises
Orientations stratégiques
Cartographie des métiers
Fiche de poste
Hypothèses Ressources actuelles
d’évolution - Emplois Bilan social
Départ, entrées, - Compétences
Pyramide des âges
promotion
Référentiel de compétences
Ecart Portefeuille de
compétences
Evaluation
Entretien d’appréciation
Diagnostic des
compétences
Fiche de poste
Figure 3 : Démarche de la GPEC
Bilan social
1. La démarche GPEC
On peut rassembler la plupart des démarches GPEC autour d’un schéma directeur (voir
figure 3 ci-dessous) rythmé en trois étapes :
- Première étape : diagnostic des compétences acquises ;
- Deuxième étape : prévision des compétences requises ;
- Troisième étape : définition et mise en œuvre d’un plan d’action.
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Il faudra veiller à ne pas faire l’amalgame entre le diagnostic des compétences et celui des performances. Le
premier est porté sur l’évaluation du savoir, savoir-faire et savoir-être des collaborateurs. Tandis que le second
mesure le degré d’atteinte des objectifs individuels préalablement fixés par l’organisation.
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Ainsi, la clé d’entrée est choisie en fonction de la finalité de la démarche et des objectifs à
atteindre. Ce n’est qu’à la suite de cette réflexion générale préliminaire qu’une définition
de la compétence, propre à l’organisation, pourra être exprimée. A ce propos, Retour
(2006) confronte les responsables RH et les dirigeants d’entreprises à l’interrogation
suivante : « sont-ils prêts à basculer d’un système de GRH basé sur les compétences
requises à une GRH qui s’appuie sur la prise en compte des compétences mobilisées,
détenues et potentielles de leurs salariés. En d’autres termes, sont-ils disposés ou
convaincus de l’intérêt à passer d’une logique de poste ou d’emploi à une GRH fondée sur
la prise en compte du capital de compétences des individus qui forment leur personnel ?
La réponse à cette interrogation dépend en partie de la pérennité des missions et des
activités de l’entreprise. En effet, plus une entreprise considère que les emplois qu’elle
mobilise peuvent être décrits et définis avec une relative stabilité, plus il y a de chances
qu’elle continue à s’appuyer sur des définitions de fonction et des profils de compétences
requises ».
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L’idée principale de ce questionnement est d’intégrer aux futurs scénarios les facteurs de
risques, d’opportunités et de changement, afin d’imaginer un nouveau cœur de métier ou
de projeter le cœur de métier actuel. Cette analyse opère sur trois niveaux distincts de
l’organisation, avec d’importantes interactions entre eux :
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Ces deux opérations peuvent être facilitées par l’élaboration d’un référentiel de
compétences regroupant en quelques dizaine de champs les compétences essentielles
au bon fonctionnement de l’organisation (voir encadré 1 ci-dessous).
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Lorsqu’une compétence n’est plus utilisée dans la fonction actuelle, elle passe
automatiquement du niveau 4 au niveau 3 puis 2 et 1. De la sorte, l’état actuelle des
compétences est immédiatement contrôlable en questionnant le système d’information
du personnel au moyen de la requête adaptée.
La confrontation entre les besoins futures de l’organisation et le potentiel futur (simulé) de
compétences du personnel fait apparaitre les domaines d’action prioritaires, qui devront
ensuite être déclinés et affinés dans les différentes unités opérationnelles.
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5. Choix et mise en œuvre des projets prioritaires les plus efficients pour atteindre la
vision ; la réalisation conforme de ces projets sera suivie au moyen de tableau de
bord ressemblant les principaux indicateurs de gestion.
Domaines de Compétences
Incidences liées Axes de
compétences collectives du
au projet de développement des
actuels utiles au personnel
service compétences
service (exemple)
Engagement de
nouvelles personnes
Domaine 1 Ok en l’état actuel Renforcement
ou formation des
personnes actuelles
Disparition Etudier les possibilités
Domaine 2 Sous-compétences 2
progressive à 3-5 de mobilité interne ou
ans externe
Etudier les possibilités
Domaine 3 Sur-compétences3 Stable de mobilité interne ou
externe
Domaine 4 Ok Stable Formation continue
……………….. ……………….. ……………….. ………………..
2
Sous-compétences signifie que l’agrégation des compétences de l’ensemble du personnel du service, dans
ce domaine de compétences, est inférieure aux besoins nécessaires (par exemple le capital « langue » de
l’ensemble du personnel est inférieur aux besoins liés à l’activité du service).
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Raisonnement inverse de la note précédente.
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Le profil du poste doit mentionner les compétences utiles à l'exercice des responsabilités
confiées. Ce profil gagnera à être exprimé dans les mêmes termes et en suivant la même
logique que celle préconisée par le référentiel global de l'organisation. Souvent réalisé
au moment de l'engagement, ce profil doit être régulièrement actualisé et comparé avec
les compétences maîtrisées par l'employé. C’est ici que la difficulté commence !
Pendant longtemps en effet, le CV des employés s'est limité à lister les différentes
formations scolaires et professionnelles suivies, attestant ainsi des savoirs maîtrisés.
D'ailleurs la notion de maîtrise paraît elle-même relative puisque l'obsolescence des
connaissances acquises pendant une formation est importante avec le temps, ce qui
n'empêche nullement le fait que les diplômes sont attribués une fois pour toutes !
compétences
actuelle des
Besoins Besoins
moyen ??
secondaires secondaires
Besoins Besoins
faible ??
secondaires prioritaires
faible moyen élevé
Degré de maîtrise exigé des compétences
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1.3. Troisième étape de la démarche GPEC : définition et mise en œuvre d’un plan
d’action
Après avoir recensé les ressources humaines existantes, anticipé les évolutions sur le plan
quantitatif et qualitatif, il convient d'en tirer les conséquences en matière de politique
GRH. La troisième étape de la démarche GPEC consiste donc en la définition et la mise en
œuvre d’un plan d’action susceptible de réduire l’éventuel écart constaté entre les
compétences acquises et les compétences requises par l’organisation.
La réponse à ces deux questions conduit à la rédaction d’un plan d’action dans le
domaine de l’emploi et de la gestion des compétences. Ce plan d’action s’articule autour
de deux niveaux de la GPEC :
- Le niveau collectif : la GPEC s’appuiera sur un ensemble de dispositifs (formation,
communication, recrutement, etc.) en vue de promouvoir l’apprentissage, la
reconversion et la polyvalence ;
- Le niveau individuel : la GPEC reposera essentiellement sur le potentiel de
mobilité du personnel qui existe au sein de l’organisation. En réalité, la mobilité est
une expression de la flexibilité organisationnelle. La GPEC n’existe potentiellement
que dans l’hypothèse d’une organisation flexible, dans laquelle il existe une
certaine marge de manœuvre.
Avec cette nouvelle stratégie, l’organisation devra analyser les écarts entre ses ressources
humaines actuelles et celles dont elle aura besoin afin de gommer les écarts de manière
efficace, faire un diagnostic sur les plans d’action RH réalisés auparavant et vérifier que ce
nouveau plan va permettre véritablement de préparer l’avenir.
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Avant de présenter une sélection d’outils de la GPEC, il est utile de différentier chacun
des termes suivants : poste, emploi et métier
- Un poste est un ensemble de missions, d’activités et de tâches correspondant à
une situation professionnelle précise dans l’organisation, à un moment, et dans un
lieu déterminés. Exemple : infirmière de bloc opératoire dans le service gastro-
entérologie à l’hôpital Al Farabi de janvier à mars 2020.
- Un emploi désigne un ensemble de situations de travail dont les caractéristiques
sont suffisamment communes pour pouvoir être occupées par un même individu.
Il s’agit donc d’un ensemble homogène de postes de travail. Exemple : infirmière
de bloc opératoire en gastro-entérologie. La notion d’emploi-type est parfois
utilisée. Elle correspond à un regroupement d’emplois présentant une certaine
proximité de compétence. Exemple : infirmière de bloc opératoire.
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La distinction entre les notions de poste, emploi et métier étant faite, nous allons à
présent aborder successivement les principaux outils de la GPEC tout en interrogeant
leurs domaines et niveaux de pertinence.
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De manière plus concrète, la cartographie des métiers offre les avantages suivants :
- Le regroupement des postes ayant des points communs ou une technique
commune afin de favoriser la mobilité du personnel ;
- Le développement d’un regard transversal sur l’ensemble des métiers et le
repérage des grandes tendances d’évolution de ces derniers ;
- L’identification et la description des compétences requises pour l’exercice de
chaque métier ;
- L’analyse des métiers émergents, des métiers en voie de disparition et des métiers
susceptibles de subir des transformations à moyen terme ;
- Le ciblage des compétences stratégiques conférant un avantage concurrentiel à
l’organisation.
Pour rédiger une fiche de poste de manière efficace, il est généralement recommandé de
rapprocher les visions du manager et du collaborateur relatives au poste en question. En
effet, ces deux visions sont complémentaires car, d’un côté, le collaborateur est en
première ligne d’exécution et connaît exactement les tâches relatives à son travail. De
l’autre côté, le manager dispose de plus du recul par rapport aux missions de
l’organisation et aux compétences requises. Il est également vivement recommandé de
procéder régulièrement à une mise à jour de la fiche de poste (lors de l’entretien annuel
d’appréciation par exemple).
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Code : 7070
Titre : ouvrier hors classe
Niveau :
Filière : usines
Bordereau : jour
I. Mission générale de la fonction :
Conduire l’installation dont il a la charge.
II. Relations :
III. Connaissances :
Sens des responsabilités, sens des relations humaines, bonne endurance physique,
bonne stabilité émotionnelle (sang-froid), rapidité des réflexes, Aptitude à assimiler les
techniques nouvelles et aptitudes médicales.
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Il convient de préciser que le bilan social n’est pas standard et figé. En effet, en fonction
des besoins de l’organisation, des indicateurs seront privilégiés à d’autres. La pertinence
d’un indicateur prend du sens et de l’intérêt dès lors qu’il peut être croisé avec d’autres
indicateurs. Ces derniers permettent de dégager des taux et des moyennes éclairant de
manière synthétique la situation observée. L’objectif est de garder la même
méthodologie d’une année à l’autre afin de comparer les résultats4.
A titre d’exemple, nous proposons ci-dessous une liste non exhaustive des principaux
indicateurs d’un bilan social regroupés par catégorie :
- Emplois : emplois permanents et non permanents, emplois à temps plein et à
temps partiel, etc. ;
- Effectifs : personnel permanent et non permanent, personnel à temps plein et à
temps partiel, effectif (regroupé par filières, services et niveaux hiérarchiques), âge
de l’effectif, ancienneté, taux d’encadrement, etc. ;
- Recrutements et carrières : recrutement sur emploi nouveau ou vacant ; modalités
de recrutement, mobilité interne, avancement et promotion, etc. ;
- Temps de travail et absence : nombre de jours travaillés dans l’année, taux
d’absence pour maladie de courte période et de longue période, durée des arrêts
de travail, autres absences, coût des absences ;
- Masse salariale et budget : masse salariale brute et nette, part de la masse salariale
dans le budget de fonctionnement, évolution comparée des dépenses de
personnel par rapport aux autres dépenses de fonctionnement, coût moyen par
emploi, etc. ;
- Formation : niveau de qualification, types de formations suivies dans l’année,
nombre d’agents bénéficiant des formations, durée moyenne par action de
formation, demandes de formation non réalisées, causes de non réalisation, plan
et coût de formation.
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Parfois, lorsque de nouvelles problématiques sont rencontrées ou de nouveaux phénomènes sont à
quantifier, il est nécessaire de créer des indicateurs ex-nihilo.
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sexe. C’est un outil indispensable à la démarche GPEC qui lui offre la possibilité de
visualiser si l’organisation dispose en son sein des bonnes personnes au bon moment et
d’anticiper les évolutions à prévoir au niveau du recrutement, de la formation ou des
réductions d’effectif.
La représentation en fonction de l’âge permet à l’organisation d’identifier le nombre de
salariés les plus âgés et ceux qui constituent une sorte d’inertie pouvant l’empêcher de
s’adapter aux nouvelles technologies et aux changements de l’environnement.
De même, la représentation en fonction du sexe permet de voir si l’effectif est
excessivement masculin ou féminin afin d’éviter un apport de compétences insuffisant
découlant d’un déséquilibre entre les deux sexes.
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Pour établir un référentiel de compétences, une des techniques consiste à repérer les
principales missions du poste de travail et à déterminer les indicateurs existants qui
permettent d’évaluer ces missions afin de référencer les compétences clés nécessaires à
leurs réalisations. A ce stade, les compétences peuvent être définies à partir du triptyque
savoir, savoir-faire, savoir-être ou connaissances métier, savoir-faire opérationnels,
attitudes et comportements (voir l’exemple fourni dans l’encadré 4 ci-dessous).
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2.9. Le 360°
Le 360° est principalement un outil d’observation et d’évaluation des pratiques
managériales individuelles. Il s’adresse à toutes les personnes en situation de manager
une équipe (dirigeants, chefs de services, cadres supérieurs, etc.). Il peut également
s’adresser à des personnes non hiérarchiquement responsables mais jouant un rôle
transversal dans l’animation d’une équipe ou le pilotage de projets, on parle alors de
270°. Pour la GPEC, il s’agit d’un outil de perfectionnement individuel du manager et, à
travers ce dernier, de développement de compétences au niveau de l’ensemble de
l’organisation.
Le principe du 360° est basé sur un processus de feedback qui permet à la personne de
comparer sa propre évaluation à la perception de son entourage. Le support de
l’évaluation est un questionnaire ciblé sur les pratiques de management, élaboré à partir
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Le parti pris de l’ensemble de la procédure est que l’évaluation des pratiques et des
compétences managériales constitue une incitation à les améliorer. L’objectif étant de
déboucher sur un « plan de développement personnel » dans une perspective de
développement d’ensemble de l’organisation. En tant que dispositif de la démarche
GPEC, le 360° représente un outil flexible pouvant être utilisé à diverses finalités :
améliorer les performances et les compétences d’un manager ou d’un groupe de
managers, accompagner un changement de culture organisationnelle, soutenir le plan de
formation, etc.
Après avoir présenté une panoplie d’outils permettant à la fois d’évaluer les compétences
acquises et de prévoir les compétences requises, il convient de s’interroger sur les
moyens dont disposent les organisations pour ajuster l’écart constaté entre leurs
ressources et leurs besoins. Pour cela, nous allons nous pencher sur deux outils relatifs à
la troisième étape de la démarche GPEC, celle de définition et de mise en œuvre d’un
plan d’action. Il s’agit du plan de recrutement et du plan de formation.
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Etapes-clés Objectifs
1. Analyse du besoin Tester l'opportunité de l'engagement.
Préciser le profil professionnel et personnel
correspondant au poste à pourvoir.
2. Recherche des candidats Constituer un portefeuille de candidats bien ciblés par
rapport au besoin.
3. Sélection Choisir parmi les candidats la personne présentant le plus
de chance de succès dans le poste et au sein de l'équipe
de travail.
4. Intégration Accueillir et intégrer le nouveau venu afin qu'il soit
rapidement performant et membre à part entière de son
équipe.
En règle générale, le profil du candidat à sélectionner doit préciser les éléments suivants :
- Formation de base et continue ;
- Expériences professionnelles ;
- Aptitudes particulières, par exemple entregent ;
- Compétences de management pour les postes de cadres.
5
Les études ont montré que cette attractivité est liée à différents facteurs tels que l'apparence physique, les
qualités de communication et de présentation, la personnalité, la biographie (notamment les points communs
entre le candidat et le recruteur).
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Afin de bien mener cette deuxième étape du processus de recrutement, les deux étapes
suivantes sont à respecter :
- Identifier les sources de candidats potentiels. Ces sources peuvent être des lieux
de formation, des entreprises œuvrant dans le même domaine ou employant le
même type de compétences, des lieux géographiques on encore des catégories
socio-professionnelles.
- Sélectionner les moyens de recrutement les plus efficaces compte tenu des
sources identifiées. Outre l'annonce traditionnelle, les contacts par réseaux
personnels, les agences de placement, voire la consultation de bases de données
sur Internet, peuvent le cas échéant s'avérer plus ciblés.
3.1.3. Sélection
La sélection fine opère idéalement sur une population de trois à cinq candidats, avec au
moins trois méthodes différentes, apportant ainsi un regard croisé sur les qualités des
prétendants. Parmi les méthodes les plus fréquemment utilisées se trouvent : l'entretien
de sélection, la prise de référence, l'échantillon de travail et les tests.
L 'entretien de sélection
Cette méthode, la plus répandue, est incontournable. En effet, comment imaginer un
recrutement sans que le candidat soit venu se présenter et n'ait pu rencontrer son futur
employeur. En réalité, l 'entretien comporte trois dimensions bien distinctes :
- D'une part, c'est un échange interactif d'informations, le recruteur cherche à
cerner les compétences et la personnalité du candidat, et celui-ci cherchant à
percevoir les véritables dimensions du poste et de l'environnement professionnel
qui lui sont proposés.
- D'autre part, un échantillon de comportement. L'entretien correspond bien à une
situation vécue réelle, où le candidat utilise son langage verbal et non-verbal pour
présenter sa candidature de manière convaincante. En ce sens, il permet au
recruteur d'apprécier dans quelle mesure le candidat maîtrise cet exercice.
- Finalement, l'entretien est un vecteur important de l'image de l'organisation,
exerçant ainsi un rôle de marketing. Selon l'impression, positive et professionnelle,
ou au contraire négative et dilettante, qui est laissée au terme de l'entretien, le
candidat gardera en mémoire une image de l'organisation et en parlera à
l'extérieur de manière très différente.
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La prise de référence
Dans la plupart des dossiers de candidature figurent des personnes de référence à
contacter. Ces personnes choisies par le candidat ont quasi nécessairement une opinion
favorable de lui, aussi n'est-il pas très utile de les appeler. Très utile par contre, est la prise
de renseignements préparée auprès de personnes ayant directement travaillé avec le
candidat. Cette source de renseignements peut se révéler très précieuse, surtout lorsque
des questions précises sont posées, en relation avec les qualités recherchées pour le
poste à pourvoir.
Outre les questions portant sur les performances accomplies par le candidat dans son
précédent emploi, ainsi que les éléments marquants de son comportement, il est
également suggéré de demander à son interlocuteur dans quelle mesure il voit le
candidat dans l'emploi à pourvoir, en décrivant succinctement les tâches et
responsabilités impliquées.
L'échantillon de travail
Trop rarement utilisé, l'échantillon de travail présente pourtant une excellente validité
prédictive. Il consiste à organiser une simulation du travail futur dans la mesure où cela est
possible. De la lettre dictée à la future secrétaire, à la simulation de client mécontent
venant se plaindre, en passant par l'exercice d'analyse de problèmes, les possibilités sont
multiples. L'important est de soumettre tous les candidats au même échantillon, de sorte
à pouvoir comparer les performances. Chaque candidat recevra des consignes claires et
le même temps de réalisation.
Les tests
Sans conteste, les tests représentent la méthode de sélection offrant le plus grand choix
d'instruments. Au fil de décennies de recherches, et d'un marché très demandeur,
d'innombrables tests se sont développés. Ces deniers peuvent être classés en trois
catégories : tests d'aptitudes particulières ou générales, tests d'intérêts et tests de
personnalité. Cette dernière catégorie se subdivise elle-même en tests dits « objectifs »
(composés de questions précises faisant référence à des faits) et tests « projectifs »
(présentant au répondant un matériel flou, incomplet comme des images ou phrases à
compléter lui permettant précisément de projeter sa personnalités).
La question qui se pose est de savoir comment apprécier la validité et l'utilité pratique
d'un outil de type test. Pour répondre à cette question, il convient d'abord de vérifier que
le test en question permet de situer les performances des candidats parmi celles d'une
population de référence (étalonnage du test). Sans cette référence, qui doit correspondre
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à une population si possible proche des candidats testés, les résultats ne sont guère
interprétables. En second lieu, le test doit avoir passé avec succès les analyses attestant
de sa robustesse scientifique. Sans rentrer dans les détails, mentionnons simplement :
- La fiabilité : le test administré plusieurs fois, ou interprété par plusieurs évaluateurs
doit donner le même résultat ;
- La validité du contenu : le test, même fiable, ne mesure pas forcément ce qu'il
prétend mesurer ! Cette validité de contenu est évaluée en comparant les résultats
du test avec d'autres outils eux-mêmes certifiés quant aux dimensions qu'ils
évaluent.
3.1.4. Intégration
Le succès du processus de recrutement est lié à la conduite rigoureuse des phases
précédemment décrites. Toutefois, sans une attention particulière portée sur l'accueil du
nouveau venu, le meilleur candidat peut se voir rejeter par son équipe. En effet, le succès
du processus de recrutement réside moins dans le fait de trouver le candidat idéal que
d'anticiper l'adéquation avec celles et ceux qui vont travailler ensemble. Sous cet angle,
l'accueil et l'intégration relèvent d'un véritable processus de socialisation.
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Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences Prof. I. Dekhissi
identifiés et aux particularités de chacun des trois niveaux suivants : organisation, service
et individu.
Au niveau de l'organisation
En matière de formation, les pratiques de développement des compétences au niveau
organisationnel sont extrêmement variées. En effet, les connaissances acquises en
pédagogie, andragogie, processus d'apprentissage, ainsi que les nouvelles technologies
de l'information, ouvrent de multiples pistes pour transmettre de manière efficace de
nouvelles compétences au personnel.
Dans le tableau 4 ci-dessous, nous proposons les principales pratiques de formation que
l'organisation peut mobiliser.
Au niveau du service
Le service peut utiliser l'ensemble des moyens évoqués dans le tableau 4. Les
particularités des choix au niveau du service sont les suivantes :
- Les axes prioritaires de formation identifiés donneront lieu à ce que les spécialistes
appellent des « couloirs » de formation prioritaires. Ces couloirs sont en principe
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Au niveau de l'individu
Au niveau individuel, le choix des moyens de formation opère sur un double plan :
- Dans le cadre du service dont l'organisation du travail et le style de management
favorisent plus ou moins l'acquisition de compétences nouvelles : il s’agit d’une
formation sur la place de travail qui met la hiérarchie devant son rôle de
développeur du personnel et qui l'incite à partager de façon active (coach) ses
compétences. Il convient de noter que la mise en œuvre de ce genre de pratique
n'est pas évidente non seulement parce qu'elle nécessite un savoir-faire
pédagogique particulier, mais aussi parce que la hiérarchie y voit une perte de
pouvoir potentielle, pouvoir précisément lié à la maîtrise de compétences
spécifiques.
- Dans le cadre des moyens de formation mis à disposition par l'employeur de
manière centralisée : il s’agit d’un moyen que l’on trouve dans les grandes
entreprises qui disposent d’une structure interne dédiée à la formation appelée
« unité de formation ». Dans ce cas de figure, l’unité de formation montre sa réelle
plus-value non seulement en offrant des séminaires répondant aux besoins
prioritaires du personnel, mais aussi en agissant en qualité de conseiller au
personnel pour choisir les mesures de développent les plus appropriées.
Au niveau de l'organisation
La mise en œuvre implique une planification de l'ensemble des moyens de formation
retenus par l'organisation. A titre indicatif, nous proposons dans le tableau 5 ci-dessous
un cheminement adaptable selon les particularités de chaque organisation :
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La mise en œuvre pose également la question de l'imputation des coûts de formation aux
services « consommateurs ». Cette imputation poursuit deux objectifs :
- Premièrement, dans le cadre de la détermination des coûts de fonctionnement
réels des services et prestations fournies, cette imputation correspond à ce que la
comptabilité analytique considère comme une prestation interne, aboutissant à un
transfert de charges entre le service « fournisseurs » (l'unité de formation) et le
service utilisateur.
- Deuxièmement, cette imputation vise à responsabiliser les services en les rendant
attentifs aux coûts effectifs de la formation. A partir du moment où la formation est
facturée aux services, elle fait partie de leur budget de fonctionnement et
« charge » leur enveloppe globale. On peut dès lors penser que les choix seront
faits avec sérieux et effectivement suivis (moins de désistements).
Au niveau du service
Plus ou moins intégrée aux tâches quotidiennes que doivent réaliser les services, la
formation représente une surcharge et doit être soigneusement planifiée. L'analyse des
raisons de non-fréquentation de la formation fait ressortir, parmi les motifs recensés, une
proportion importante liée à la surcharge de travail et aux changements de priorités. Cela
signifie que les moyens de formation devront être intégrés dans le plan opérationnel du
service et considérés comme activité importante par rapport à la mission du service, et
non comme une activité accessoire à effectuer lorsque toutes les autres tâches ont été
6
Certaines phases se chevauchent.
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liquidées. Dans la mesure du possible, il est préférable de les planifier en tenant compte
des périodes creuses et en évitant les vacances du personnel.
Au niveau de l'individu
Au niveau individuel, la mise en œuvre des moyens retenus se limite souvent à sa plus
simple expression : le collaborateur sollicite une formation, parvient à convaincre sa
hiérarchie qui l'inscrit pour cette formation. Le processus s'arrête là, ce qui se révèle
incontestablement insuffisant. En effet, nous recommandons que la mise en œuvre fasse
l'objet d'une forme de contrat de formation entre le responsable hiérarchique et le
collaborateur. Le tableau 6 ci-dessous reprend les principaux éléments de ce contrat.
Collaborateur concerné
Responsable hiérarchique
Mentionner les faits qui justifient un développement des
Contrat initial, selon
compétences (demande, besoins, voire obligations si
évaluation périodique du...
performances insuffisantes).
En guise de conclusion, il convient de signaler que les scientifiques autant que les
praticiens ont appris à se méfier des modèles prévisionnels : trop ambitieux, trop
sophistiqués, ils ont progressivement montré leurs limites tant en ce qui concerne la
planification stratégique globale7 que la GPEC en particulier. Ainsi, Gilbert (1995)
constate, à travers une enquête réalisée auprès de grandes entreprises, que les bénéfices
escomptés de la GPEC sont loin d’être évidents, surtout lorsqu’on les compare au temps
et à l’énergie qu’il a fallu déployer pour concevoir et mettre en œuvre cette démarche.
7
Voir à ce propos le célèbre ouvrage de Mintzberg : « Grandeur et décadences de la planification
stratégique », 1994.
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Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences Prof. I. Dekhissi
Signalons que tout en gardant à l’esprit de ne pas lui associer des ambitions démesurées,
la GPEC demeure une démarche indispensable pour de nombreuses raisons. Tout
d’abord, les ressources humaines ne peuvent être traitées à la même enseigne que les
autres ressources. Notamment pour des raisons légales, économiques et éthiques.
Raisons légales, parce que le contrat de travail qui lie le personnel à son employeur
définit des règles d’engagement et de licenciement, variables d’un pays à l’autre, mais qui
ont en point commun une certaine protection du personnel. Cette protection se
concrétise notamment par des délais de résiliation, qui limitent une gestion du personnel
à court terme, hormis par les pratiques fortement contestées des « contrats sur appel » ou
la multiplication des contrats à durée limitée. Raisons économiques, parce que les
ressources humaines sont parmi les ressources les plus coûteuses, et qu’ainsi, toute erreur
de gestion (emploi occupé à double, personnel en sureffectif, compétences inadaptées,
etc.) a potentiellement des conséquences très douloureuses au niveau de la masse
salariale (pour ne mentionner que les coûts directs). Et raisons éthiques enfin, parce que
s’il est de bonnes manières de traiter le personnel, respectueuses et durables, qui visent
une implication à long terme du personnel, celles-ci ne peuvent être improvisées. Dans
l’urgence et sans références à des valeurs respectueuses du personnel, l’employeur peut
agir en contrevenant à des règles non seulement juridiques, mais également à des règles
éthiques. La GPEC, à elle seule, ne peut garantir bien entendu une GRH éthique ; parce
qu’elle permet d’anticiper les incidences, positives autant que négatives, de l’évolution de
l’organisation sur le personnel en place, elle pose les bases d’une gestion saine des
employés, complément indispensable à une politique du personnel fixant le cadre et les
valeurs de référence prévalant dans la GRH.
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