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COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

PREMIERE PARTIE : ECONOMIE D’ENTREPRISE

CHAPITRE I : L’ENTREPRISE, DEFINITIONS ET ANALYSES


I) Présentation de l’entreprise
1) Définition
L’entreprise est une unité économique autonome, combinant divers facteurs de production,
produisant pour la vente des biens et services et, distribuant des revenus en contrepartie de
l’utilisation des facteurs de production.

2) L’entreprise est une unité de production


L’entreprise transforme des facteurs de production en biens et services destinés à être
vendus sur le marché.
Les facteurs de production sont :
- le travail qui peut être manuel ou intellectuel fourni par le personnel
- le capital technique qui est constitué des outils de production (machines bâtiments
matériels…) et le savoir faire de l’entreprise
- les consommations intermédiaires qui sont constituées de tous les achats de
l’entreprise à l’extérieur (matières premières, énergie transport…) incorporés dans le
processus de production.

3) L’entreprise produit de la valeur ajoutée


Lorsque l’entreprise fabrique des biens ou services, elle produit de la valeur qui dépend de
son savoir-faire et de la façon dont elle a su combiner ses facteurs de production.
Cette valeur appelée valeur ajoutée correspond à la valeur totale de la production diminuée
de la valeur des biens et services achetés à l’extérieur, c’est-à-dire les consommations
intermédiaires.
Valeur ajoutée= valeur de la production - consommations intermédiaires
La valeur ajoutée permettra à l’entreprise de rémunérer ses facteurs de production et de
recommencer son cycle de production.

4) L’entreprise est une unité de répartition


L’entreprise vend sur le marché les biens ou services qu’elle a conçus et fabriqués.
Le produit de cette vente doit lui permettre de :
- payer ses fournisseurs
- rémunérer les facteurs de production qu’elle a utilisés
- payer ses charges sociales et fiscales
- dégager un surplus destiné à assurer son avenir (valeur ajoutée)
La valeur ajoutée créée par l’entreprise permet :
 le règlement des salaires au personnel
 le paiement des impôts et des cotisations sociales à l’Etat
 le versement des intérêts aux prêteurs
 le versement des dividendes aux associés
 prélèvement du reste des profits (autofinancement) pour l’entreprise elle-
même.

5) L’entreprise est une cellule sociale


a)L’entreprise est un groupement humain
Tous les collaborateurs de l’entreprise (employés, ouvrier, techniciens et cadres) travaillent
ensemble avec des règles de conduites communes.
Ces règles sont en effet les moyens par lesquels les tâches sont exécutées et coordonnées, les
produits sont fabriqués et vendus.

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Vis-à-vis de son personnel, l’entreprise remplit deux fonctions :


- une fonction économique : elle procure à ses salariés un revenu destiné à subvenir à
leurs besoins.
- Une fonction sociale : elle permet aux hommes d’être actifs, de communiquer, de se
sentir utiles, de faire usage de leurs capacités (physiques et intellectuelles)
L’entreprise peut être un lieu d’épanouissement ou au contraire de frustration, de consensus
ou de conflits.
b) L’entreprise est un centre de décision
L’entreprise peut donc être définie comme un centre autonome de décision.
Le centre de décision fixe des objectifs (quantité à produire, part de marché à atteindre,
réduction de l’absentéisme…) et définit les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre
(acquisition d’une machine plus performante, lancement d’un nouveau produit, amélioration
des conditions de travail…)

II) LA CLASSIFICATION DES ENTREPRISES


A) La taille ou la dimension
Six principaux indicateurs permettent d’apprécier la taille d’une entreprise : l’effectif
employé, le chiffre d’affaires, la valeur ajoutée, les bénéfices, les capitaux, la part de la
production exportée.
Les deux critères les plus utilisés sont l’effectif et le chiffre d’affaires.
1) L’effectif
L’effectif employé est l’ensemble des salariés liés à l’entreprise par un contrat de travail. Le
code du travail et celui de la sécurité sociale des obligations spécifiques aux entreprises selon
le nombre de salariés.
Selon ce critère, on peut classer les entreprises de la façon suivante :
- les petites entreprises qui ont moins de 20 salariés
- les moyennes entreprises qui ont entre 20 et 500 salariés
- les grandes entreprises qui ont plus de 500 salariés
2) Le chiffre d’affaires
Les performances des entreprises sur le marché sont établies grâce au chiffre d’affaires. Pour
comparer deux entreprises fabriquant deux produits de nature différente, le chiffre d’affaires
est un indicateur intéressant et le plus utilisé. Ce critère est souvent complété pour améliorer
sa signification par la prise en compte de la marge bénéficiaire, car une entreprise peut
réaliser un chiffre d’affaires considérable et accuser une perte, alors qu’une autre entreprise
avec un chiffre d’affaires faible peut être en situation de bénéfice.
3) Application de ces critères au Burkina Faso
L’analyse dimensionnelle de l’entreprise conduit à distinguer : la grande entreprise, la petite
et moyenne entreprise (P.M.E) ou petite et moyenne industrie (P.M.I) et la micro - entreprise.
a) La grande entreprise
Est considérée comme grande entreprise, une structure formelle complexe, employant plus
de 500 salariés et soumise au régime du réel normal en matière fiscale.
b) La petite et moyenne entreprise (P M E)
Est considérée comme P M E, toute entreprise réunissant les conditions suivantes :
-avoir un montant d’investissement compris entre 5 000 000 et 200 000 000 FCFA
-employer au minimum trois salariés déclarés à la caisse nationale de sécurité sociale
c) La micro - entreprise
Elle regroupe les petites entreprises traditionnelles qui mènent généralement des activités
familiales sans structure de gestion moderne. Elles sont soumises au régime simplifié
d’imposition ou au régime d’imposition forfaitaire. Elles sont le plus souvent dans le secteur
dit informel qui joue un rôle important dans la création de la valeur ajoutée nationale.

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- Secteur informel : ensemble des petites unités traditionnelles ou familiales sans


structure de gestion.
- Secteur formel : ensemble des entreprises reconnues par l’administration fiscale et
doter d’une structure de gestion.
-
B) Le domaine d’activité
Le critère d’activité est un critère important pour distinguer une entreprise d’une d’autre.
Mais l’extrême diversité des biens et des services rend nécessaire certains regroupements.
L’activité économique est traditionnellement décomposée en secteurs d’activités et en
branches d’activités.
1) Les secteurs économiques
On appelle secteur d’activité un ensemble d’entreprises ayant la même activité principale.
a) Le secteur primaire
Il est constitué par des entreprises exerçant leurs activités dans les domaines de l’agriculture,
la pêche, l’élevage, la chasse, la sylviculture…
Les exploitations agricoles représentent l’essentiel de ce secteur.
b) Le secteur secondaire
Il regroupe les entreprises exerçant dans les activités industrielles, c’est-à-dire des entreprises
de transformation des matières premières en produits finis. On distingue
- les entreprises d’extraction minière
- les entreprises de production d’énergie
- les entreprises de transformation de matières premières : métallurgie, chimie,
construction mécanique, bâtiment, alimentaire…
c) le secteur tertiaire
Il regroupe les entreprises menant leurs activités dans le commerce, le transport, la
communication, le tourisme, l’hôtellerie, l’enseignement, les assurances, les banques,.

2) Les branches d’activité


On appelle une branche d’activité un ensemble d’entreprises produisant la même catégorie
de biens ou services. Une entreprise peut appartenir à plusieurs branches, mais à un seul
secteur.
3) La filière
Une filière regroupe un ensemble d’activités complémentaires partant des matières
premières pour arriver aux produits finis, en passant par les transformations successives.
Elle décrit donc un cheminement ordonné et orienté des produits de l’amont vers l’aval.

C) Le statut juridique
Le statut juridique d’une entreprise est un ensemble de règles relatives :
- à la propriété des outils de production
- au partage des bénéfices
- à la responsabilité à l’égard des tiers
- à la gestion
Ce statut définit les trois secteurs : le secteur privé, le secteur public, le secteur social

1) Le secteur privé
Ce secteur regroupe les entreprises appartenant à des personnes privées. Les principales
sont :
a) La société en nom collectif (S N C)
La SNC est celle dans laquelle tous les associés sont commerçants et répondent indéfiniment
et solidairement des dettes sociales. Le capital social est divisé en parts sociales de même

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valeur nominale. Il n’y a pas de capital minimum. Les décisions collectives sont prises à
l’unanimité.
b) La société en commandite simple
La SCS est celle dans laquelle coexistent un ou plusieurs associés commandités, indéfiniment
et solidairement responsables des dettes sociales, avec un ou plusieurs associés
commanditaires responsables des dettes sociales dans la limite de leurs apports. Le capital
est divisé en parts sociales.
c) La société à responsabilité limitée
La SARL est une société dans laquelle les associés ne sont responsables des dettes sociales
qu’à concurrence de leurs apports. Les droits des associés sont représentés par des parts
sociales. Elle peut être constituée par une personne physique ou morale ou entre deux ou
plusieurs personnes physiques ou morales.
Le capital social minimum est de un million (1 000 000) de francs CFA. Il est divisé en parts
sociales égales dont la valeur nominale ne peut être inférieure à cinq mille (5 000) francs
CFA. Les décisions collectives sont prises en assemblée.
d) La société anonyme
Une SA est une société dans laquelle les actionnaires ne sont responsables des dettes sociales
qu’à concurrence de leurs de leurs apports. Les droits des actionnaires sont représentés par
des actions. La société anonyme ne comprendre qu’un seul actionnaire. Le capital social
minimum est fixé à dix millions (10 000 000) de francs CFA. Il est divisé en actions dont le
montant nominal ne peut être inférieur à dix mille (10 000) francs CFA.

2) Le secteur social : les coopératives


L’entreprise coopérative est une organisation économique dont les adhérents détiennent
collectivement la propriété, participent à la gestion de façon démocratique et se répartissent
les excédents au prorata non pas de leur apport en capital mais de leur utilisation de ses
services ou de leur participation à ses activités.
Les entreprises coopératives ont un certain nombre de règles communes :
- liberté d’adhésion et de retrait (porte ouverte)
- gestion démocratique (un homme=une voix)
- distribution des excédents au prorata des opérations
- impartageabilité des réserves
Dans le secteur coopératif on distingue :
-Les coopératives de producteurs
-Les coopératives d’usagers : coopératives de consommation, de distribution,
-Les coopératives d’épargnants : crédit mutuel, crédit agricole, banques populaires

3) Le secteur public et semi-public


Le secteur public regroupe les entreprises dont le capital appartient en totalité à l’Etat ou aux
collectivités publiques. Le semi-public regroupe les entreprises dont le capital appartient en
partie à l’Etat ou aux collectivités publiques
Les modes d’exploitation et des statuts juridiques des entreprises publiques et semi-
publiques sont variées. On distingue :
a) La régie
Il s’agit de l’exploitation directe du service publique par l’Etat ou les collectivités publiques.
Ils assument eux-mêmes l’activité concernée en mettant en œuvre leurs propres ressources
humaines, matérielles et financières. Dans certains cas, les régies disposent d’une autonomie
financière et d’un budget annexe voté par le parlement.
b) L’établissement public
A la différence des régies, les établissements publics ont la personnalité morale. Ils disposent
d’organes de direction qui leur sont propres et d’un budget autonome. Ils ont pour finalité

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de remplir des missions de service public. A ce titre, leur création dépend de l’Etat. Ils
constituent un ensemble très hétérogène. On distingue
- les établissements publics à caractère administratif
- les établissements publics à caractère industriel et commercial
- les établissements publics à caractère scientifique, culturel et technologique.
c) La concession
Elle résulte d’un contrat par lequel l’Etat ou une collectivité territoriale concède à une
entreprise privée, pour une durée donnée, le droit de gérer un service public. Un cahier de
charges fixe les obligations des concessionnaires. Le cahier de charges indique la nature et la
qualité des services à fournir et le prix à faire payer aux usagers. Si ce prix n’est pas
suffisamment élevé pour assurer l’équilibre financier de la concession, l’Etat ou la collectivité
attribue une subvention aux concessionnaires.
d) La société d’économie mixte
C’est une société anonyme dans laquelle l’Etat détient une partie du capital. Celui-ci est alors
partagé, dans des proportions diverses, avec des partenaires privés.
A l’inverse, les entreprises nationales sont des entreprises dont le capital est entièrement
détenu par l’Etat.

Chapitre II: Le financement de l’entreprise

I) Les besoins de financement


Les besoins de financement de l’entreprise peuvent être classés en deux catégories :
1) Les besoins de financement des investissements
Les investissements ou encore immobilisations sont des biens qui durent dans l’entreprise
plus d’un an. On distingue les investissements matériels, immatériels et financiers.
a) Les investissements matériels et immatériels
En réalisant ces investissements, l’entreprise atteint plusieurs objectifs :
- Elle remplace ou renouvèle les immobilisations à durée de vie limitée par le biais de
l’amortissement comptable
- Elle augmente la capacité de production
- Elle améliore les procédés de fabrication
- Elle réduit les coûts et améliore la productivité ou la modernisation
b) Les investissements financiers
Ce sont des placements financiers : achats d’actions et d’obligations

2) Les besoins de financement d’exploitation


Ce sont les besoins liés au cycle d’exploitation des entreprises.
Le cycle d’exploitation de l’entreprise est la durée de transformation des stocks en créances,
des créances en disponibilités et des disponibilités en stocks.
- Cycle d’exploitation des entreprises commerciales
Stocks de marchandises , ventes de marchandises Créances
disponibilités stocks de marchandises…

- Cycle d’exploitation d’une entreprise industrielle


Stocks de matières premières Processus de production stocks de produits
finis créances disponibilités stocks de matières premières……..
Dans une optique de croissance, il impose à l’entreprise
-de disposer de capitaux pour financer la phase de stockage et de production
-d’accorder un certain délai de paiement à ses clients pour ne pas manquer des ventes
-le besoin qui en résulte est en partie compensé par la ressource du crédit-fournisseur

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II) Les moyens de financement


A) Le financement à long et moyen terme
1) L’apport en capital
Pour financer une entreprise nouvelle, les fondateurs font leurs apports personnels. Ces
apports permettent d’effectuer les premiers financements : acquisition de locaux, de
matériels, achats de stocks,…. Ces financements permettent le démarrage des activités de
l’entreprise
2) Le financement interne ou autofinancement
L’autofinancement est la réalisation d’un investissement au moyen des ressources propres ou
internes de l’entreprise. Les ressources internes de l’entreprise sont : bénéfices non
distribués, amortissements et provisions
L’autofinancement fait référence à la notion de capacité d’autofinancement appelé marge
brute d’autofinancement ou capacité d’autofinancement.

3) L’augmentation de capital
Quand l’entreprise fonctionne pendant plusieurs années et qu’elle a besoin de sommes
importantes, elle peut procéder à une augmentation de capital. Il s’agit de demander aux
associés d’apporter de l’argent frais pour augmenter le capital.
4) L’emprunt obligataire
L’emprunt obligataire est un emprunt de montant élevé, divisé en fractions égales appelées
obligations proposées au public par l’intermédiaire du système bancaire
. Seules les sociétés par actions, sous certaines réserves, sont autorisées à émettre ce type
d’emprunt qui fait appel à l’épargne publique. Chaque année, l’entreprise verse des intérêts,
et procède en outre au remboursement du capital.

5) Les emprunts à long et moyen terme


Alors que l’emprunt obligataire fait appel à de très nombreux épargnants, les emprunts à
long et moyen terme mettent en relation un seul prêteur.
Il s’agit des emprunts auprès des établissements financiers, qui accordent des prêts après
examen de la situation financière de l’entreprise et, le plus souvent, prise de garantie :
hypothèque, nantissement, cautionnement,…

6) Le crédit-bail (ou leasing)


Le crédit-bail est un contrat de location à durée déterminée d’un bien, meuble ou immeuble
pouvant se transformer à l’échéance en contrat de vente à la demande du locataire.

7) Les subventions
Ce sont des sommes que l’entreprise reçoit pour financer ses activités à long terme ; elles
proviennent soit de l’Etat, soit des collectivités locales, soit d’organismes privés

B) Le financement à court terme


Le financement à court terme a pour objectif d’assurer à tout moment la solvabilité de
l’entreprise, c’est-à-dire sa possibilité de faire face à ses échéances
1) Le financement des créances ou crédits de mobilisation
L’entreprise qui a accordé des crédits à ses clients a la possibilité de vendre (de mobiliser) ses
créances sans attendre l’échéance et ainsi de se procurer des liquidités
a) L’escompte des effets de commerce
Lorsque les créances sur les clients sont matérialisés par les effets de commerce (lettre de
change ou billet à ordre), elles peuvent, bien avant leur échéance, être remises au banquier
qui en avance le montant diminué des agios et se fait rembourser à l’échéance par le client.

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b) L’affacturage
L’affacturage ou factoring consiste pour une entreprise, à céder ses créances à un
intermédiaire spécialisé appelé factor qui les paie immédiatement. Le factor gère le compte
client, assure la surveillance des encaissements, effectue les relances en cas de besoin et,
solution extrême, met en route une procédure de recouvrement contentieuse. Le factor
assure également le risque d’impayés
c) Le crédit documentaire
Le crédit documentaire est une technique de règlement des opérations de commerce
international. C’est un mode de paiement, mais aussi un mode de financement :
- Mode de paiement, il présente pour le vendeur une garantie de paiement dès
l’expédition des marchandises et, pour l’acheteur une garantie que le paiement sera
effectué seulement après l’expédition des marchandises, aux conditions fixées.
- Mode de financement si l’exportateur n’est pas réglé au comptant, le crédit
documentaire peut être réalisable par acceptation (par lettre de change). La traite peut
être ensuite escomptée par la banque de l’exportateur.

2) Les prêts inter entreprises


Une entreprise peut prêter à une autre (société-mère et filiale ; sociétés donneuses d’ordres et
sous traitantes…)
De même les fournisseurs accordent souvent à leurs clients des crédits sous formes de délais
de paiement .Le crédit fournisseurs est le principal moyen de financement des entreprises à
court terme(il représente environ la moitié de l’endettement à court terme)

3) Les crédits de trésorerie


Il s’agit d’un découvert bancaire, c’est-à-dire que l’entreprise peut utiliser son compte
bancaire alors qu’il n’est pas approvisionné.
Les intérêts (agios), payés par l’entreprise, seront fonction de la durée et du montant du
découvert.
Les principaux crédits de trésorerie sont :
- La facilité de caisse qui sert à financer les décalages de quelques jours entre les
encaissements et les décaissements liés au cycle d’exploitation (fournisseurs, impôts,
charges sociales,…)
- Le découvert utilisé pendant une période plus longue
- Le crédit-relais accordé à une entreprise dans l’attente d’une rentrée financière
importante : augmentation de capital, vente d’un terrain, émission d’un emprunt,…

4) Le financement des besoins liés à la production


a) Le crédit de campagne
Ils sont accordés aux entreprises dont l’activité est saisonnière. En effet, ces entreprises
doivent financer pendant une période de l’année la production et le stockage sans aucune
recette provenant des ventes, celle-ci n’ayant lieu qu’à une période ultérieure de l’année.
Autrement dit, Le crédit de campagne leur procure les moyens de financement qui leur
permettront de réaliser leur production et de la stocker en attendant la période de vente.
b) Le crédit-fournisseur
Le crédit fournisseur sert à financer les stocks.
En général, les entreprises règlent leurs fournisseurs à crédit, selon des délais qui varient en
fonction du type d’activité et de leur pouvoir de négociation.
Elles disposent ainsi, durant ce délai, d’un moyen de financement. Mais ce crédit fournisseur
n’est pas gratuit, puisqu’il prive alors l’entreprise des escomptes de règlement qu’elle aurait
pu obtenir pour paiement comptant.

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Chapitre III : La formation des Prix


Dans le secteur concurrentiel, la fixation des prix de vente est soumise à trois grandes
catégories de contraintes :
- celle des coûts de production où l’entreprise, pour survivre et croître doit réaliser des
profits. Le prix de vente doit donc contenir une marge bénéficiaire en plus des coûts de
production
- celle du marché où les ventes dépendent du prix pratiqué, mais aussi de l’action des
concurrents et de la demande des consommateurs potentiels.
- L’Etat intervient, dans certaines politiques dans la fixation des prix.

I) La formation des prix sur le marché


Le marché se définit comme le lieu de rencontre de l’offre et de la demande, où se détermine
les prix et les quantités échangées. Sur le marché se rencontrent un certain nombre
d’acheteurs qui expriment leur demande vis-à-vis des produits disponibles, c’est-à-dire
l’offre des vendeurs. Selon le nombre de vendeurs et d’acheteurs, on a plusieurs types de
marché (structure du marché)
Selon le tableau de STACKELBERG, on a les structures du marché suivantes :
Demandeurs Un seul Quelques Très grand nombre
Offreurs acheteur acheteurs d’acheteurs
Un seul vendeur Monopole Monopole Monopole
bilatéral contrarié
Quelques vendeurs Monopsone Oligopole Oligopole
Contrarié bilatéral
Très grands nombre de Monopsone Oligopsone Concurrence pure et
vendeurs parfaite

A) Le marché de concurrence pure et parfaite(C.P.P)


1) Définition
Le marché de CPP est la forme de marché définie par diverse conditions dont la réunion
garantit une concurrence par les prix. Dans un tel système les agents décident des quantités
qu’ils achètent ou ils vendent en fonction des prix donnés par le marché (par la loi de l’offre
et de la demande)

2) Les conditions de la CPP


- Atomicité du marché
Il y a une infinité d’acheteurs potentiels et de vendeurs potentiels, ayant chacun la plus petite
dimension possible, afin qu’aucun demandeur et qu’aucun offreur ne puisse exercer une
influence sensible sur le prix et le volume des transactions.
- Homogénéité du produit
Les produits sont parfaitement identiques et substituables. Par conséquent, il est indifférent
d’acheter à tel offreur plutôt qu’à u autre.
- La transparence du marché
Un marché est un transparent quand l’ensemble des acteurs possède une parfaite
connaissance des éléments composant ce marché (prix, quantité)
- La fluidité du marché
Le marché est fluide lorsqu’il n’y a pas d’entrave à la liberté d’entrée et de sortie du marché,
que ce soit au niveau des producteurs (liberté de créer une entreprise) ou au niveau des
consommateurs (liberté d’acheter ailleurs ou une autre marque).
- La mobilité des facteurs de production

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Il n’existe pas d’entrave à la libre circulation du travail et du capital. Ainsi, chaque


producteur peut trouver librement le capital et le travail dont il a besoin pour produire.

3) La formation du prix d’équilibre


Sur un marché de CPP, le prix est fonction du jeu de l’offre et de la demande.
Le prix d’équilibre est atteint à l’intersection des courbes d’offre et de demande.
a) La demande
La demande d’un bien sur un marché donné est la quantité de biens que les agents
économiques sont disposés à acheter à un certain prix.
Une hausse du prix entraîne une baisse de pouvoir d’achat des consommateurs, par
conséquent la demande diminue.
Une baisse du prix augmente le pouvoir d’achat et entraîne une augmentation de la quantité
demandée. La demande est donc une fonction décroissante du prix.
b) L’offre
L’offre d’un bien est la quantité de ce bien qui peut être vendue ou écoulée à un prix donné.
Une hausse du prix permet au vendeur d’accroître leur marge bénéficiaire. Ils seront tentés
d’augmenter la production pour accroître leur profit.
Une baisse du prix provoque une diminution de l’offre.
c) Le prix d’équilibre
Le prix d’équilibre est celui qui résulte de l’égalité de l’offre et de la demande sur le marché
de CPP.
Prix 60 55 50 45 40
Quantité demandée 40 50 60 70 80
Quantité offerte 80 70 60 50 40
Prix d’équilibre=50 et quantité d’équilibre=60
Le prix d’équilibre présente les caractéristiques suivantes :
- c’est un prix qui satisfait offreurs et demandeurs
- l’équilibre est stable
- c’est un prix unique : il n’existe pas plusieurs prix d’équilibres sur le même marché.

B) Le marché de monopole
1) Définition
Le monopole met un vendeur unique en présence d’une multitude d’acheteurs. Le monopole
absolu est rarement atteint, car la présence des produits substituables constitue un frein au
pouvoir du monopoleur.
2) Les raisons essentielles du monopole
- la propriété exclusive d’une ressource naturelle : le monopole naturel.
La nature peut avoir doté un propriétaire d’une source aux propriétés uniques.
- la protection par un brevet, d’une marque d’une invention : le monopole légal
- la décision de constituer un service public : le monopole d’Etat
3) La fixation du prix en situation de monopole
Détenant la totalité des biens à vendre, le monopoleur a la possibilité de fixer lui-même le
prix. Mais il n’est pas maître de la demande, de la capacité d’achat des consommateurs ni de
leurs décisions. Ainsi le monopoleur fixe le prix au mieux de ses intérêts : ni trop haut pour
ne pas fléchir la demande, ni trop bas pour ne pas amputer ses marges bénéficiaires.

C) L’oligopole
1) Définition
L’oligopole est un marché sur lequel un petit nombre de vendeurs est confronté à une
multitude d’acheteurs, chaque entreprise possédant une grande part du marché.

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L’oligopole résulte, le plus souvent, de la concentration de petites entreprises, qui peut se


faire par ententes ou par absorptions.

2) La fixation du prix en situation d’oligopole


On peut rencontrer deux types de situations opposés : l’oligopole de paix et l’oligopole de
guerre.
a) L’oligopole de paix
On parle d’oligopole de paix lorsqu’il y a collusion entre producteurs :
- de façon explicite : les entreprises s’entendent sur la qualité, les quantités, les prix,
mais ce type d’entente n’est théoriquement pas autorisé. Dans ce cas, les prix se fixeront de la
même manière qu’en situation de monopole.
- De façon implicite : une firme leader fixe un prix sur lequel les autres entreprises
s’alignent.
b) L’oligopole de guerre
L’oligopole est considéré comme un oligopole de guerre lorsque l’un des vendeurs adopte
une stratégie d’élimination, par exemple cassant les prix pour tenter de mettre ses
concurrents en situation périlleuse. Ce type de stratégie peut aller jusqu’à la pratique de la
vente à perte, qui est interdite.

D) La concurrence monopolistique
Sur un marché de concurrence monopolistique, des firmes nombreuses proposant des
produits très voisins essaient de se différencier les unes des autres pour s’attacher une
clientèle propre et acquérir un certain pouvoir de monopole.
La différenciation entre les produits peut être de deux natures :

1) La différenciation objective
La concurrence revient à cultiver la différence par la matérialité du produit : se démarquer
des produits proches par le design, l’emballage, l’étiquetage,…
C’est une différenciation tout à fait réelle.

2) La différenciation subjective
C’est une différence par les conditions de distribution : promouvoir son image par la
publicité, améliorer sa distribution par les techniques de vente…
Cette différenciation ne se fait alors que dans l’esprit des acheteurs.
En somme, il s’agit d’apporter le « petit plus » qui plait au client et qui permet de se
l’attacher.

II) La formation des prix par les entreprises


L’entreprise fixe les prix des biens en fonction de leur coût de revient ou coût d’achat pour
les entreprises commerciales.
Pour fixer le prix, l’entreprise applique un taux de marge ou un coefficient multiplicateur.
Prix de vente= coût x coefficient multiplicateur
Le coût pris en considération peut être un coût d’achat ou coût de revient, un coût variable.
Le prix de vente s’obtient de la façon suivante :
- Prix de vente = coût de revient+ marge bénéficiaire
- Prix de vente unitaire = coût variable unitaire+marge bénéficiaire unitaire
La marge bénéficiaire doit couvrir les coûts fixes et dégager un profit

III) L’Etat et les prix

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L’Etat intervient sur le marché soit pour fixer autoritairement le prix, soit pour appliquer
certaines disparités. Il intervient pour pallier les insuffisances du marché.

A) Les raisons de l’intervention de l’Etat


1) Les imperfections du marché
Les conditions de la concurrence pure et parfaite ne sont presque jamais réunies dans la
pratique :
- les produits ne sont pas homogènes : aucun produit n’est parfaitement identique à un
autre d’une autre marque.
- Chaque entreprise a le monopole de sa marque
- Certaines firmes ont une grande influence sur le marché : situation de monopole ou
d’oligopole
- L’information sur les prix et les produits n’est pas suffisante : la publicité conditionne
les consommateurs.

2) La lenteur des ajustements


Compte tenu de l’imperfection du marché, l’équilibre entre l’offre et la demande ne s’établit
pas automatiquement, ni rapidement.

3) La lutte contre l’inflation


L’inflation est un déséquilibre économique qui se traduit par une hausse généralisée des
prix. L’Etat peut intervenir en vue de maîtriser cette inflation. Elle a pour conséquence, la
diminution du pouvoir d’achats des consommateurs, la dépréciation de la monnaie
nationale, diminution de la compétitivité prix des produits.

B) Les modalités de l’intervention


L’Etat peut intervenir sur le prix de façon directe ou indirecte

1) Les interventions directes


Elles peuvent prendre différentes formes :
a) La liberté contractuelle : contrôle des prix
Ce sont des contrats passés entre les différentes branches et l’administration, permettant une
liberté surveillée en matière de prix. Les entreprises signent un engagement et doivent s’y
soumettre sous peine de se voir imposer une fixation autoritaire du prix
b) les taxations de la marge bénéficiaire
C’est la fixation de la marge maximale de profit sur le coût de revient des biens et services.
c) La taxation des prix
Elle implique la fixation du prix d’un bien ou service par l’Etat. Généralement, c’est un prix
maximal qui est fixé, afin de défendre le consommateur ou certaines entreprises faibles, dans
un but social. Les biens ainsi taxés sont considérés comme des biens de première nécessité.
d) Le blocage des prix
Il consiste à interdire toute hausse de prix à partir du niveau déjà atteint à la date où la
mesure a été prise. Il a pour objectif de prévenir ou d’arrêter la flambée inflationniste des
prix.

2) Les interventions indirectes


Pour agir sur les prix, l’Etat peut intervenir sur l’offre ou sur la demande :
- sur l’offre, en organisant le stockage du produit, de façon à accroître ou restreindre
l’offre. Cette politique est utilisée en matière de prix agricoles.
- Sur la demande, en se portant lui-même acquéreur de certains biens ou en agissant
sur la demande globale par la fiscalité.

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COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

DEUXIEME PARTIE : GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

Chapitre 1: Le bilan
I) Le Patrimoine de l’Entreprise
1) Définition
Le patrimoine d’une Entreprise est l’ensemble des biens qu’elle a sous son contrôle (biens
dont l’Entreprise est propriétaire ou dont elle a l’usage) et des dettes contractées en vue de
réaliser son exploitation.

2) Les éléments du patrimoine


a) Les biens
Les biens comprennent l’ensemble des emplois économique sous contrôle de l’entreprise :
- Les immobilisations :
Il s’agit d’immobilisations incorporelles, corporelles et financières destinées à servir de façon
durable à l’activité de l’Entreprise. (Les brevets, licences, bâtiments, terrain, titre de
participation, titre immobilisé….)
- Les stocks :
C’est l’ensemble des biens qui interviennent dans le cycle d’exploitation de l’Entreprise pour
être vendus (marchandises et produits finis) ou pour être consommé (matières premières et
fournitures).
- Les créances d’exploitation
Ce sont des sommes dues par des tiers à l’Entreprise (client et autres débiteurs).
- Les disponibilités ou liquidités :
Ce sont les avoirs en banque, au centre de chèques postaux (CCP) ou en Caisse.
b) Les dettes
Ce sont des ressources ayant permis à l’Entreprise d’acquérir des biens :
- Les emprunts et autres dettes financière :
Ce sont des ressources contractées auprès des tiers afin de couvrir les besoins de financement
durables de l’entreprise.
- Les dettes d’exploitation : Sommes dues aux fournisseurs et autres créanciers
- Découverts et crédits bancaires : Sommes dues aux banquiers
Calculer le montant du patrimoine d’une Entreprise revient à calculer la fortune de cette
entreprise (situation nette)

PATRIMOINE OU FORTUNE= BIENS - DETTES

Application:
Le 31 octobre 2007 Monsieur PAUL désire évaluer le patrimoine de son entreprise.
L’évaluation donne :
- Matériels : 5 000 000 F
- Stock de marchandises : 2 500 000 F
- Créances, clients : 1 500 000 F
- Espèces en caisse : 250 000 F
- Dettes à payer aux fournisseurs: 3 000 000 F
- Emprunt à rembourser à la SBE : 3 500 000 F
- Découvert à la BOA : 500 000 F
Calculer le patrimoine ou la fortune de l’Entreprise.

II) La représentation schématique du bilan


L’évaluation du patrimoine d’une entreprise est réalisée au moyen d’un tableau représentant
ses biens et ses dettes. Ce tableau s’appelle bilan

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COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

Le bilan est un tableau qui permet d’apprécier la situation patrimoniale de l’entreprise qu’il
décrit, à une date donnée.
Le bilan comporte deux parties : Le côté droit, appelé Passif et Le côté gauche, appelé Actif
1) L’actif du bilan
L’actif exprime à la date d’établissement du bilan, l’emploi qui a été fait des ressources. On
distingue au niveau de l’actif 03 masses : l’actif immobilisé, l’actif circulant et la trésorerie -
actif.
a)L’actif immobilisé
Cette masse du bilan regroupe les biens destinés à rester de façon durable dans l’entreprise
et comprend les rubriques suivantes :
- Les immobilisations incorporelles : il s’agit des frais de recherche et développement, des
brevets, licences, logiciels, fonds commercial.
- Les immobilisations corporelles : elles comprennent les terrains, les bâtiments, les
installations techniques et agencement, les matériels.
- Les immobilisations financières : il s’agit des titres de participation, des dépôts et
cautionnement.
b) L’actif circulant
L’actif circulant comprend les éléments suivants :
- les stocks : il s’agit des marchandises, des matières, d’autres approvisionnements, les
encours, les produits fabriqués.
- Les créances : il s’agit des créances sur les clients, des avances et acomptes versés aux
fournisseurs, des avances et acomptes versés au personnel.
c) La trésorerie -actif
Il s’agit des titres de placement, des valeurs à encaisser et des disponibilités (avoirs en
banque, aux chèques postaux et en caisse).

2) Le passif du bilan
Le passif exprime à la date d’établissement du bilan, l’origine et le montant des ressources
mises à la disposition de l’entreprise. On distingue notamment :
- les capitaux propres et ressources assimilés.
- Les dettes financières et ressources assimilées
- Le passif circulant
- La trésorerie - passif
a)Les capitaux propres et ressources assimilés
Ils sont composés du capital personnel ou social, des réserves, du résultat net de l’exercice,
des subventions d’investissement…
b) Les dettes financières et ressources assimilées
Les dettes financières sont des ressources stables provenant d’emprunt ou de dettes
contractées pour une durée supérieure à un an à l’origine. Il s’agit essentiellement des
emprunts, des dettes de crédit bail et des dettes financières diverses.
c) Le passif circulant
Il concerne les dettes d’exploitation et les dettes hors activités ordinaires :
- les clients, avances et acomptes reçus ;
- les fournisseurs d’exploitation ;
- les dettes fiscales ;
- les dettes sociales ;
- les autres dettes (sommes dues à des créditeurs divers).
d) La trésorerie -passif
Il s’agit des crédits à court terme accordés par les banques et autres établissements financiers
à l’entreprise. Ce sont les découverts bancaires, les crédits d’escompte, les crédits de
trésorerie

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COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

3) Présentation du bilan (Formulaire du bilan)


La situation de l’Entreprise à une date donnée peut donc se présenter comme suit :
Bilan au …
ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Actif Circulant Dettes Financières
Passif Circulant
Trésorerie –Actif Trésorerie –Passif
Après la présentation du bilan, on doit avoir l’égalité
EMPLOIS = RESSOURCES
BIENS = CAPITAUX PROPRES + DETTES
BIENS = CAPITAL + RESULTAT + DETTES
TOTAL ACTIF = TOTAL PASSIF

4) La détermination du résultat à partir du bilan


L’un des buts de la comptabilité générale est la détermination du résultat global en fin
d’exercice. Ce résultat est calculé une fois par an.
L’année comptable s’étend sur une année et est appelée exercice.
Elle coïncide avec l’année civile (1er Janvier-31 Décembre).
Résultat Bénéficiaire = Biens – (Capital + Dettes)
Résultat Déficitaire = (Capital + Dette) – Biens

Chapitre II : Le compte de résultat


La comptabilité de situation permet de faire apparaître le résultat net de l’exercice :
Résultat net = Biens-(capital+dettes)
Le chef d’entreprise souhaite également voir apparaître en comptabilité les composantes de
ce résultat, c’est-à-dire les produits et les charges.

I) Les composantes du résultat net


1) Les produits
Les produits sont des flux réels de sortie qui représentent la valeur des biens et services
vendus ou réées par l’entreprise.
Les produits sont à l’origine des ressources internes que l’entreprise de l’entreprise, c’est-à-
dire des ressources que l’entreprise crée par son activité : ils concourent à l’enrichissement de
l’entreprise.

2) Les charges
Les charges sont des flux réels d’entrée qui représentent le coût des biens et services achetés
ou consommés par l’entreprise.
Les charges sont des emplois définitifs de ressources : elles réduisent les ressources internes
et concourent ainsi à l’appauvrissement de l’entreprise.

II) Les comptes de charges


A) Les charges des activités ordinaires
Les activités ordinaires sont des opérations assumées par l’entreprise correspondant à son
objet social dans les conditions normales d’exploitation qui doivent se reproduire de manière
récurrente à structure et à qualité de gestion similaire.
1) Les achats
Le compte achats enregistre le montant des factures d’achat, la valeur des retours sur achats
ainsi que les rabais, remises et ristournes hors factures obtenues par les fournisseurs.

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COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

Les achats sont composés des éléments suivants :


- les achats de marchandises
- les achats de matières premières et fournitures liées
- les achats stockés de matières et fournitures consommables
- les autres achats
- les achats d’emballages

2) Les frais de transport


Les frais de transport comprennent le montant des charges de ports ou transports engagés
par l’entreprise à l’occasion des achats, des ventes, des déplacements de son personnel ou de
l’expédition des plis.

3) Les services extérieurs


Ils comprennent le montant des factures, paiements et rémunérations versés aux prestataires
extérieurs à l’entreprise. On distingue
- la location et charges locatives
- l’entretien, la réparation et la maintenance
- les primes d’assurance
- publicité, publications, relations publiques
- frais de télécommunication
- frais bancaires
- rémunérations d’intermédiaires et de conseils
4) Les impôts et taxes
Ils comprennent le montant des charges correspondant à des versements obligatoires à l’Etat
et aux autres collectivités publiques pour subvenir à des dépenses publiques, ou encore des
versements institués par les autorités pour le financement d’action d’intérêt général. On
distingue les impôts et taxes directs et indirects, droits d’enregistrement, pénalités et
amendes fiscales.
5) Les autres charges
Ce compte enregistre le montant des charges, de caractère souvent accessoire, qui entre dans
les consommations de l’exercice en provenance des tiers pour le calcul de la valeur ajoutée.
On distingue les pertes sur créances, les charges provisionnées d’exploitation, les jetons de
présence et autres rémunération d’administrateurs versées…
6) Les charges de personnel
Ce compte enregistre :
-l’ensemble des rémunérations du personnel de l’entreprise : appointements et salaires,
congés payés, primes, gratifications, indemnités,…
-les charges sociales payées par l’entreprise au titre des salaires (cotisation sociale)
-les avantages en nature (logement, factures d’eau, d’électricité, téléphone,…)
- les rémunérations du personnel extérieur à l’entreprise : personnel intérimaire ou de
personnel détaché ou prêté à l’entreprise.
7) Les dotations aux amortissements et aux provisions
Ce sont des charges calculées relatives à la constatation :
- de la dépréciation des immobilisations amortissables
- des pertes de valeurs probables de certains éléments de l’actif
8) Les frais financiers
Ce compte enregistre l’ensemble des charges financières dues à différents tiers intervenant
dans le financement de l’entreprise(à l’exclusion de la rémunération des capitaux propres et
celle des services bancaires) : intérêts des emprunts, escomptes accordés, escomptes des
effets de commerce, etc.
B) Les charges Hors Activités Ordinaires (H.A.O)

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COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

Ce sont des charges qui ne sont pas liées à l’activité ordinaire de l’entreprise et qui, de ce fait
n’ont généralement pas de caractère récurrent :
- les charges liées à des cataclysmes naturels : tremblements de terre, inondations, vol de
criquets…
- dons et libéralités accordés
- bandons de créances consentis

C) La participation des travailleurs au bénéfice et l’impôt sur le bénéfice.


- La participation des travailleurs : ce compte enregistre les montants prélevés sur les
bénéfices réalisés et affectés par l’entreprise à un fonds légal ou contractuel à l’avantage des
travailleurs.
- L’impôt sur le résultat : c’est la part de bénéfice affectée obligatoirement à l’Etat au
titre de l’impôt sur le résultat.

III) Les comptes de Produits


A) Les produits des activités ordinaires
1) Les ventes
Elles enregistrent le montant des factures de ventes et d’avoirs sur ventes, des travaux
effectués et des services rendus à des tiers. On distingue :
- les ventes de marchandises
- les ventes de produits finis
- les ventes de produits intermédiaires
- les ventes de produits résiduels
- travaux facturés
- services vendus
- produits accessoires : ports, emballages perdus et autres frais facturés, commissions,
locations, …
2) Les subventions d’exploitation
Elles représentent le montant des aides financières accordées par l’Etat, les collectivités
publiques ou les tiers. Elles sont destinées à compenser l’insuffisance du prix de vente
administré, ou à faire face à des charges d’exploitation.
3) La production immobilisée
Elle enregistre le coût de production des travaux faits par l’entreprise pour elle même
4) Les autres produits
Ce sont les produits divers qui ne proviennent pas directement de l’activité productrice ou
commerciale de l’entreprise( les jetons de présence et autres rémunération d’administrateurs
reçus, indemnités d’assurance reçues …)
5) Les transferts de charges
Ils représentent le montant des charges qui, en raison de leur nature, doivent être affectées au
bilan comme charges immobilisées.
6) Les reprises de provisions
Ce compte enregistre les annulations et les rajustements en baisse des provisions financières
pour risques et charges ainsi que des provisions pour dépréciation des éléments de l’actif
immobilisé.
7) Les produits financiers
Ce sont les ressources que tire l’entreprise de ses activités financières : intérêts des prêts,
escomptes obtenus, revenus des titres de placement,….
B) Les Produits Hors Activités Ordinaires(H.A.O)
Ce sont des produits qui ne sont liés à l’activité ordinaire de l’entreprise et sont donc
dépourvus de caractère récurent. On distingue les produits HAO constatés, dons et
libéralités obtenus, abandons de créances obtenus, …

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COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

IV) La présentation du compte de résultat


Le compte de résultat est un tableau qui comprend deux parties et qui fait apparaître :
- à gauche, les charges de l’exercice
- à droite, les produits de l’exercice

Chapitre III : Le compte et la partie double


I) Le compte
1) Définition
Le compte est un tableau à 2 parties :
- la partie gauche s’appelle débit : on y enregistre les emplois ;
- la partie droite s’appelle crédit : on y enregistre les ressources.
Débit Crédit
Emplois Ressources
2) Présentation du compte
Plusieurs présentations du compte sont possibles.
a)Présentation à colonnes séparées
Pour être complète, toute inscription dans un compte doit comporter :
- la date de l’opération,
- le libellé c'est-à-dire un commentaire sur l’opération qui permet de retrouver la pièce
comptable d’origine,
- le montant de l’opération.
Compte caisse
Dates Libellés Montants Dates libellés Montant

b) Présentation à colonnes mariées ou jumelés


Les dates et libellés des mouvements en débit et en crédit sont portés dans des colonnes
communes, les sommes sont inscrites dans des colonnes distinctes mais voisines.
Compte caisse
Dates Libellés Débit Crédit

Le compte à colonnes mariées peut se présenter avec une ou deux colonnes de soldes. Il a
l’avantage de donner le solde après chaque opération.

Sommes Soldes
Dates Libellés D C D C

c) Tracés schématiques
Dans un souci de rapidité on utilise souvent une présentation schématique du compte à
colonnes mariées (sans soldes). Les colonnes de date et libellés étant négligées, on obtient ce
qu’on appelle parfois les comptes en T.

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COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

D Compte Caisse C

3) Imputation dans un Compte


Toute opération comptable relative à l’activité de l’entreprise doit être enregistrée dans un
compte. On appelle imputation le fait d’inscrire une somme au débit ou au crédit d’un
compte.
Débiter un compte, c’est porter une somme à son débit.
Créditer un compte, c’est porter une somme à son crédit.

4) Solde d’un compte


Le montant net d’un compte est la différence entre son débit et son crédit. Cette différence
s’appelle solde.
-Si total débits > total des crédits, le solde est débiteur et traduit un emploi net.
-Si total des débits < total des crédits, le solde est créditeur et traduit une ressource nette.
-Si total des débits = total des crédits, le solde est nul et on dit aussi que le compte est soldé.
Le solde est inscrit dans la colonne dont le total est le plus faible de manière à ce qu’en
l’ajoutant à la masse correspondante on obtienne au débit et au crédit deux totaux égaux.
Au début de la nouvelle période d’enregistrement lorsqu’il existe un solde, il faut le
reprendre comme première somme au débit s’il est débiteur, au crédit s’il est créditeur (solde
à nouveau).

5) Fonctionnement des comptes


Il y’a plusieurs sortes de comptes : les comptes de bilan (actif, passif) et les comptes de
gestion (charges et produits).
a)Les comptes du bilan
Comme leur nom l’indique, il s’agit des comptes qui se rapportent au patrimoine de
l’entreprise c'est-à-dire le bilan. La règle fondamentale pour savoir quand débiter un compte
patrimonial et quand le créditer, est la suivante :
Première règle : tous les comptes d’actif augmentent au débit et diminuent au crédit.
D+ Compte d’actif C-
Emplois Ressources
Augmentation poste (diminution du poste)

Deuxième règle : tous les comptes de passif augmentent au crédit et diminuent au débit.
D- Compte de passif C+

Emplois Ressource
(Diminution de post) Augmentation du poste

b) Les comptes de gestion


Les comptes de gestion comprennent : les comptes de charge et les comptes de produits.
Troisième règle : tous les comptes de charges augmentent au dédit et diminuent au crédit.
D+ Compte de charges C-
Emplois Ressources

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(Augmentation du poste) (Diminution du poste)

Quatrième règle : tous les comptes de produits augmentent au crédit et diminuent au débit.
D- Compte de produits C+

Emplois Ressources
(Diminution du poste) (Augmentation du poste)

II) Principe de la partie double.


C’est le principe fondamental de la comptabilité générale. A tout compte, débité correspond
un ou plusieurs comptes crédités pour le même montant ou inversement.
Ceci traduit l’égalité de caractère économique : EMPLOIS = RESSOURCES et implique que
toute opération de l’entreprise concerne au moins un compte débité et au moins un compte
crédité pour le même montant.

Chapitre IV : Le cahier de caisse et le cahier de banque

Les documents comptables sont des cahiers dans lesquels sont enregistrées
les opérations financières au jour le jour. Il existe plusieurs types de documents
comptables : le cahier de caisse et le cahier de banque.

I. Le cahier de caisse
Le cahier permet d’enregistrer tous les mouvements d’argent liquide : les
entrées et les sorties de la caisse. Le cahier de caisse rend fidèlement compte de la
situation réelle de la caisse, c’est-à-dire qu’à tout moment, le solde indiqué sur le cahier de
caisse est égal à l’argent réellement présent dans la caisse.

Les entrées d’argent dans la caisse sont les différentes recettes et les retraits
en banque. Les sorties d’argent de la caisse sont constituées des dépenses et des
dépôts en banque. Le cahier de caisse doit indiquer :
– la date de l’opération,
– le numéro d’enregistrement de la pièce justificative, le numéro attribué par le
comptable lorsqu’il la classe ; ce numéro est chronologique (1, 2, 3, 4 …) ; le
comptable doit écrire le numéro sur la pièce, puis il la classe chronologiquement
dans un classeur acheté à cet effet ;
– le libellé de l’opération, c'est-à-dire son objet. Le libellé doit être suffisamment
explicite et aussi précis que possible, pour que l’on comprenne tout de suite à sa
lecture, la nature de l’opération. Il faut éviter les libellés du type "paiement",
"dépense", "déplacement", sans plus de précisions. Il faut écrire par exemple : "achat
d'une bouteille de gaz de 20 kilos" ou "frais de taxi A/R pour séminaire " ;
– la colonne "entrée" où l’on indique le montant de l’opération si c’est une entrée de caisse
(recette pour la caisse),

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COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

– la colonne "sortie" où l’on indique le montant de l’opération si c’est une sortie de caisse
(dépense ou paiement),
– le solde où l’on indique le montant qui doit être détenu en caisse suite à la dernière
opération.
Attention : il faut utiliser une ligne par opération. On ne peut pas enregistrer sur la même
ligne une entrée et une sortie, ni plusieurs entrées ou plusieurs sorties.
333333° 3
Remarque : Quand faut-il changer de page dans un cahier de caisse ?
En principe et selon les projets, il faut changer de page du cahier de caisse tous les mois, c’est-
à-dire à chaque fois que l’on fait le point sur la situation financière. A la fin du mois, on fait la
dernière écriture du mois, puis on barre le reste de la page et l’on recommence une nouvelle
page du cahier de caisse. Le solde du mois précédent est immédiatement reporté au mois
suivant.
On change également de page chaque fois que l’on arrive en bas d’une page au cours du mois.
La première ligne d’une nouvelle page sert uniquement à inscrire le solde. On n’inscrit ni
recettes, ni dépenses sur cette première ligne mais seulement le solde.

Modèle de cahier de caisse


Date N° d’enregistrement Libellés Entrées Sorties Soldes
Report de la page précédente

Total xxxxxxxxx
Solde à reporter

II. Le livret d’épargne


Ce document, délivré par la banque ou les caisses populaires ou encore la poste au
moment de l’ouverture du compte enregistre toutes les opérations bancaires. On doit
l’apporter à l’institution chaque fois qu’on fait une opération et c’est l’institution qui
le remplit.

III. Le cahier de banque


Le cahier de banque permet d’enregistrer tous les mouvements bancaires (retraits,
dépôts, virements, frais bancaires, …). Il se présente sous la même forme que le
cahier de caisse. Il contient les mêmes informations que le livret d’épargne, mais il
précise le "libellé", c'est-à-dire l’objet, le motif de l’opération.
Modèle de cahier de banque
Date N° d’enregistrement Libellés Entrées Sorties Soldes
Report de la page précédente

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COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

Total xxxxxxxxx
Solde à reporter

IV. Les documents justifiant les opérations


Les justificatifs servent à laisser une preuve, une trace écrite de toutes les opérations
financières de l’association.. Le principe de base est de justifier chaque dépense par
un document : un reçu, une facture ou une décharge.

A. Les reçus bancaires


Chaque dépôt ou retrait d’argent en banque donne lieu à la remise d’un reçu
bancaire qui constitue la pièce justificative de l’opération. On lui attribue un numéro
d’enregistrement que l’on reporte dans le cahier de caisse et dans le cahier de banque
dans la colonne "n° d’enregistrement". Ce reçu bancaire est ensuite classé avec les
autres justificatifs.

B. Les relevés bancaires


Le relevé bancaire est un document édité par la banque. Il fait la liste de toutes les
opérations bancaires (entrées et sorties) pour une période donnée. Il fait état du solde
disponible sur le compte bancaire.

C. Les reçus
Dès qu’une personne verse de l’argent, elle doit détenir un reçu attestant qu’elle a
bien versé l’argent. Ce reçu doit indiquer la date, le montant versé en chiffres et en
lettres, le motif du versement et la signature de celui qui a reçu l’argent (et
éventuellement la signature de celui qui a donné l'argent). Normalement, il faut
utiliser des carbones sous tous les reçus. L’association détient un carnet de reçus
pour enregistrer les versements qu’elle reçoit et ceux qu’elle fait.
REÇU N° :

Reçu de M. : --------------------------------------------------------------------------------------
La somme de : --------------------------------------------------------------------------------------
Pour : --------------------------------------------------------------------------------------

A : -------------- Le : ------- Nom et prénom : ------------------- Signature :

D. Les factures
Chaque achat effectué, doit être justifié par une facture. La facture doit contenir les
informations suivantes : date, numéro de la facture, nom et adresse du fournisseur,
montant de l’achat, motif de l’achat, nom de l’acheteur, mention "PAYÉ", cachet du
fournisseur. Les factures doivent être rangées parmi les pièces justificatives. Un
numéro d’enregistrement leur est attribué, dans un ordre chronologique. Ce numéro
est reporté dans le cahier de caisse dans la colonne "n° d’enregistrement".
Fiche N° 3
E. Les décharges
21
COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

Dès qu’on donne de l’argent à quelqu’un pour effectuer une dépense on fait signer
une décharge à cette personne afin de se décharger de sa responsabilité. On conserve
la décharge avec la caisse. Une fois la dépense effectuée, la personne fournit au
comptable la pièce justificative (facture ou reçu) et restitue le solde de l’argent. Cette
pièce justificative remplace la décharge qui n’est qu’une pièce temporaire. La
décharge doit être déchirée et jetée une fois que la pièce définitive est arrivée et que
les écritures sont régularisées.
DECHARGE

Je soussigné (e) : ------------------------------------------------------------------------------------


Fonction : ---------------------------------------------------------------------------------------------
Reconnais avoir reçu de Mr, Mme : ------------------------------------------------------------
La somme de (en lettres et en chiffres) :
Motif : -------------------------------------------------------------------------------------------------
En foi de quoi, la présente décharge est établie pour servir et valoir ce que de droit.
Fait à Bobo-Dioulasso, le ------------- Signature :

Chapitre V : Les coûts


I) Notion de coûts
1) Définition
D’une manière générale, les différents coûts d’un produit sont constitués par un ensemble
de charges supportées par l’entreprise en raison de l’exploitation de ce produit. En réalité,
depuis la première mise en œuvre les matières jusqu’à la vente d’un produit, le processus de
production comporte plusieurs phrase. Compte tenu de ce fait, la comptabilité préconise la
terminologie suivante :
- Un coût est une somme d’éléments de charges qui pour une marchandise, un bien, une
prestation de service ne correspondent pas au stade final d’élaboration du produit vendu
Exemple : coût d’achat, de production.
- Un coût de revient est une somme d’éléments de charges qui pour une marchandise, un
bien, une prestation de service, correspondent au stade final d’élaboration du produit vendu
(distribution comprise).

2) composantes des coûts


Les charges prises en considération pour calculer les coûts sont appelées charges
incorporables. Elles sont deux types.
a) Les charges directes
Ce sont les éléments qui concernent le coût d’un seul produit ou d’une seule commande. Il y
a affection des charges directes aux coûts lors de leur détermination.
Exemple : matières premières, main d’œuvre directe…
b) Les charges indirectes
Ce sont les éléments qui concernent plusieurs coûts et doivent de ce fait, faire l’objet d’une
analyse avant imputation.
Exemple : Travaux d’entretien faits dans les ateliers

3) Hiérarchie des différents coûts


Le cycle d’explication d’une entreprise industrielle fait apparaître des phases auxquelles
correspondent des coûts successifs. Les stades de calcul des coûts sont :
-Coût d’achat des matières achetée = Achat des MP + Frais d’approvisionnement.

22
COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

-Coût de production des produits finis = Coût d’achat des matières 1ère utilisées + Frais de
production
-Coût de revient des produites vendus = Coût de production des produits vendus + Frais de
distribution.
Pour tenir compte de l’aspect chronologique de ces stades de calcul, on parle de Hiérarchie
des coûts.

II) Les coûts d’achat


1) Généralités
Les coûts d’achat concernent les produits suivants :
- Les marchandises : des biens achetés pour être revendus sans transformation.
-Les matières premières et fournitures liées : des biens achetés et entrant dans la
composition d’un produit fabriqué par sa transformation.
-Les autres approvisionnements qui sont des matières consommables telles les fournitures
d’atelier, de magasin, de bureau, le carburant, l’eau, l’électricité, les emballages

2) Les composantes du coût d’achat


Les coûts d’achat représentent, pour les marchandises ou les matières achetées, tout ce
qu’elles ont coûté jusqu’au moment de leur mise en stock. Les composantes de ces coûts
sont :

a)Les charges directes d’achat


Il s’agit
-du prix d’achat net HT des biens achetés
-la main d’œuvre des structures d’achat
-autres frais directs tels que les commissions et transports sur achat

b) Les charges indirectes


Ce sont des charges contenues dans les centres d’approvisionnement et qui concernent
plusieurs coûts.

IV) Les coûts de production


1) Définition
On entend par coût de production un coût obtenu après des opérations de transformation de
matières premières suivant les modalités d’un processus de fabrication.

2) Composantes du coût de production


Un coût de production est composé de charges directes et de charges indirectes.
a) Les charges directes
Les charges directes comprennent en général :
- Le coût des matières consommées : il s’agit des matières premières et des matières
consommables. Ces consommations sont évaluées par l’une des méthodes d’évaluation des
sorties de stock sur la base du coût d’achat.
- Le coût de la main-d’œuvre directe.
Il s’agit des salaires des employés qui sont intervenus directement sur la fabrication d’un
produit précis.
b) Les charges indirectes
Il s’agit des frais de l’ensemble des ateliers de production qui concernent plusieurs coûts de
production. Ces charges sont reparties entre les différents coûts de production
proportionnellement aux unités d’œuvre des sections de production.

23
COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

V) La détermination des coûts de revient et des résultats analytiques


1) Le Coût de revient
C’est l’étape ultime du calcul des coûts. Il comprend toutes les charges relatives aux
produits, c'est-à-dire tout ce qui l’a coûté au cours du cycle de production (depuis l’achat des
matières utilisées jusqu’au stade final, distribution comprise)
a)La structure du coût de revient
Un de revient est composé :
- Du coût de production des produits vendus
- Des coûts hors production eux même constitués par les coûts de distribution
b) le coût de distribution
C’est un coût qui globalise les charges relatives aux différentes opérations de distribution.
Comme tous les coûts, il peut être composé de :
- Charges directes : frais de personnel des agents chargés de la vente, frais de publicité et des
emballages de conditionnement consommés (dans la mesure où ils n’ont pas été intégrés
dans les charges indirectes)
-Charges indirectes : Il s’agit des frais de la section de distribution, c’est-à-dire des frais de
distribution qui concernent plusieurs coûts

2) Le résultat analytique
Résultat analytique = chiffre d’affaires – coût de revient.

VI) Le seuil de rentabilité


A) Distinction entre charges fixes et charges variables
1) Charges variables
Les charges variables sont celles dont le montant est proportionnel au niveau d’activité. Le
niveau d’activité peut être le chiffre d’affaires, le nombre d’articles produits, le nombre
d’heures de fonctionnement des machines, le nombre d’heures d’ouverture des ateliers.
Exemple : consommation de matières, la main-d’œuvre, consommation d’énergie, frais de
transport sur achats et sur ventes, …
Elles sont encore appelées charges proportionnelles ou charges opérationnelles, car elles sont
impliquées par le volume des opérations à traiter.
Soit x : le niveau d’activité
Y : le montant des charges variables
a : charge variable unitaire
L’équation des charges variables est de la forme : Y = ax

2) Les charges fixes


Les charges fixes sont celles dont le montant reste stable quelque soit le niveau d’activité.
Exemple : loyer, salaire du personnel, assurance, amortissement, …
Elles sont encore appelées charges de structure, car elles sont rattachées à une

3) Les charges semi - variables


Il existe des charges dites semi – variables qui comportent une parie fixe et l’autre variable.
Exemple :
-Quittance d’électricité : (abonnement fixe + consommation de l’administration) et
consommation des ateliers
-Salaire d’un représentant : salaire de base + commissions
On peut donc décomposer les charges semi – variables en charges fixes et en charges
variables.
Les charges semi – variables ont une équation de la forme : Y = ax + b
Y = charges semi – variables

24
COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

ax = charges variables
b = charges fixes
Application
Au 31/12/2006, une entreprise vous communique les charges de l’exercice 2006 en fonction
des quantités produites. L’entreprise fabrique un seul produit.
Niveau d’activité 2 000 3 500 5 000 6 500
Matières 1 400 000 2 450 000 3 500 000 4 550 000
Amortissements 400 000 400 000 400 000 400 000
Autres charges 250 000 400 000 550 000 700 000
Coût total 2 050 000 3 250 000 4 450 000 5 650 000
Travail à faire :
1) Etablir l’équation de chaque catégorie de charges en fonction du niveau d’activité
2) Etablir l’équation du coût total en fonction du niveau d’activité

B) Notion de marge sur coût variable et de taux de marge


1) Marge sur coût variable ( m/cv)
La marge sur coût variable est définie par la relation suivante :
m/cv = Chiffre d’affaires (CA) – Coût variable
Elle peut être représentée par la formule suivante :
m/cv = charge fixe + bénéfice

2) Le taux de marge sur coût variable


Le taux de marge est la marge sur coût variable de 1 francs du chiffre d’affaires.
m/cv
tm/cv = ------------
CA

C) Détermination du seuil de rentabilité


1) Définition
Le seuil de rentabilité d’une entreprise est le chiffre d’affaires pour lequel l’entreprise
couvre la totalité de ses charges, sans bénéfice, ni perte. En d’autre terme c’est le CA pour
lequel le résultat est nul. On parlera aussi du chiffre d’affaires critique ou de point mort. Il
est défini par la relation suivante :
Marge sur coût variable = charges fixes
Charges fixes
Seuil de rentabilité = -------------------------------------------
Taux de marge sur coût variable
Exemple
Soit une entreprise commerciale pour laquelle le chiffre d’affaires prévu pour un exercice est
de 100 000 000 F et dont les charges correspondantes sont analysées comme suit :
-Charges variables 62 500 000
-Charges fixes 26 250 000
Travail à faire
1) Calculer la marge sur coût variable et le taux de marge
2) Calculer le seuil de rentabilité

2) Seuil de rentabilité et temps


a)Activité régulière
Si l’on admet que le chiffre d’affaires moyen au cours de l’année cumulé se développe
régulièrement avec le temps. Dans cette hypothèse, nous pouvons faire apparaître la date à

25
COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

laquelle est atteint le seuil de rentabilité. L’appellation de point mort est parfois réservée à
cette date. Ainsi, le point mort est la date à laquelle est atteint le seuil de rentabilité.
La formule de calcule est la suivante :
Chiffre d’affaires annuel (CA): m
Seuil de rentabilité (SR) : x
m = durée d’exploitation ayant permis de réaliser le chiffre d’affaires de la période
considérée correspondant généralement à l’exercice comptable (mois, trimestre, semestre,
annuel). m serait égal à 12 mois si l’exploitation porte sur une année ferme.
x est durée avec laquelle le point mort serait fixé (date)
SR x m
x = -------------------
CA
NB : S’il existe une période de fermeture spécifique de l’entreprise pendant l’année, alors la
durée de l’exploitation se limiterait uniquement au temps utile permettant de réaliser le
chiffre d’affaires.
Point Mort = début de la période considérée (janvier) + x
b) Activité irrégulière
Souvent l’activité de l’entreprise n’est pas régulière en cours d’année. C’est notamment le cas
des entreprises à activité saisonnière et des entreprises en expansion rapide.
Dans un tel cas, la détermination du seuil de rentabilité peut être conduite de la même
manière que précédemment mais la recherche de la date peut être faite autrement.
Application
Soit une entreprise commerciale pour laquelle le chiffre d’affaires prévu pour un exercice est
de 100 000 000 F et dont les charges correspondantes sont analysées comme suit :
- Charges variables 62 500 000
- Charges fixes 26 250 000
Travail à faire
1) Calculer le taux de marge
2) Calculer le seuil de rentabilité et le point mort
3) considérons que le chiffre d’affaires annuel de 100 000 000 est obtenu par cumul des
chiffres d’affaires trimestriels suivants :
Chiffre d’affaires C. A cumulé
1er trimestre 10 000 000 10 000 000
2 trimestre
ème 20 000 000 30 000 000
3ème trimestre 30 000 000 60 000 000
4ème trimestre 40 000 000 100 000 000
Déterminer la date à la quelle le seuil de rentabilité est atteint

3) Détermination du seuil de rentabilité en quantité


Le seuil rentabilité peut être déterminé en quantité :
SR en valeur
SR en quantité =---------------------
PV Unitaire
Application :
Considérons une entreprise commerciale distribuant un seul produit A. On dispose des
données suivantes :
Prix de vente unitaire : 150 F
Coût variable unitaire : 120 F
Charges fixes annuelles 600.000 F
Travail à faire
1) Calculer le taux de marge

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2) Calculer le seuil de rentabilité en valeur et en quantité

Chapitre V : Les décisions d’investissements et les sources de financements


I) Les choix des investissements
A) La notion d’investissement
L’investissement est une opération par laquelle l’entreprise affecte des ressources à un projet
dans l’espoir d’en retirer des résultats pendant un certains temps.
En fonction des objectifs poursuivis, on peut distinguer différentes catégories
d’investissements :
-les investissements de renouvellement : il s’agit de remplacer des équipements anciens.
-Les investissements de croissance : l’objectif est alors soit de développer une activité
nouvelle, soit d’accroître le potentiel de production d’une activité déjà existante.
-Les investissements de productivité : leur but est d’obtenir une même production en
réduisant l’ensemble des coûts.

B) La prévision des dépenses et des recettes


L’investissement créera dans les années avenir des recettes et des dépenses. Ces flux
monétaires sont cependant incertains. Par soucis de simplification on peut considérer
que les dépenses et recettes les plus probables sont certains (c’est donc une étude à
avenir certain).).

II) Les méthodes de choix des investissements


Lorsqu’une entreprise a besoin d’investir elle doit répondre successivement à deux
questions. Quel investissement réalisé ? Comment financer cet investissement ?
Ici les critères étudiés sont fondés sur la rentabilité économique de l’investissement,
celle-ci est indépendante du mode de financement.

1) Les méthodes de choix sans actualisation (méthodes comptables du choix des


investissements)
a)Le délai de récupération du capital
On l’appelle également période de récupération, pay back period, retour sur
investissement.
-Définition : Le délai de récupération est le temps nécessaires pour que les recettes
générées permettent de récupérer le capital investi.
-Principe : Pour être rentable un investissement doit être récupéré en un temps très
court.
-Remarque : Le délai de récupération du capital répond à un objectif se sécurité que
de rentabilité.
-Calcul : On calcule les recettes d’exploitation année après années jusqu’à atteindre le
montant de la dépense d’investissement, le délai est le nombre d’années ou de mois
correspondant à cette égalisation.
-Exemple : deux projets d’investissements d’un montant de 400 000 F CFA sont en
concurrence dans une entreprise. Les projets procurent les recettes d’exploitation
suivantes :
Temps 1 2 3 4 5
RNA 150 000 140 000 230 000 180 000 120 000
RNB 250 000 260 000 150 000 120 000 120 000
Déterminer le délai de récupération de chaque projet ?

27
COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

De façon générale le choix se fait selon deux critères :


 Un critère d’acceptation : l’entreprise se fixe un seuil d’acceptation et
élimine les projets pour lesquels, le délai de récupération est supérieur à ce seuil.
 Un critère de sélection : pour départager les projets restants, l’entreprise
choisi les projets qui ont le délai de récupération le plus court.
Avantages : c’est le critère le plus utilisé en raison de sa simplicité et de la rapidité
des calculs. Elle est plus intéressante pour les petites et moyennes entreprises.
Inconvénient : elle ignore les recettes d’exploitation au delà du délai de récupération.
La fixation du seuil est tout à fait arbitraire.

b)Le taux de rentabilité comptable


Définition : le taux de rentabilité comptable est le rapport entre le bénéfice annuel
moyen procuré par l’investissement et l’investissement total.

Exemple : un investissement d’un montant de 200 000 F est supposé procurer les
bénéfices annuels suivants pour chacune des années avenir (30 000 ; 35 000 ; 40 000 ;
45 000 ; 50 000). Somme des Revenu Net (RN) = 200 000 ; RN moyen = 40 000

T= 40 000/200 000 x 100 = 20%

Critère d’acceptation et de sélection :


Pour des projets de durée de vie identique on retient les taux les plus élevés.
L’entreprise se fixe un taux minimum qui est souvent le taux moyen de la branche.

C’est une méthode simple à utilisée (très utilisée dans les PME), cependant la fixation
du taux est très arbitraire.

c)L’indice de profitabilité non actualisé


Il est égal au rapport entre la somme des recettes générées et le capital investi

2)Les méthodes de choix avec actualisation


a)La notion d’actualisation
Il faut d’abord remarquer qu’une unité monétaire disponible tout de suite et une
unité monétaire disponible dans 5 ans sont deux biens économiques différents. On ne
peut en toute rigueur ni les comparer ni les additionner simplement.
Cependant on peut venir à bout de cette difficulté en recourant à un système de prix.
Dans le domaine de l’investissement le prix qui joue le rôle fondamental est le taux
d’intérêt. Sur le marché des capitaux une unité monétaire immédiate s’échange
contre 1+i unité monétaire dans un an.
Inversement une unité monétaire dans un an est équivalente à 1/1+i unité monétaire
immédiate. On dit que 1/1+i est la valeur actualisée ou la valeur actuelle de l’unité
monétaire.

b) Le délai de récupération du capital investi (DRCI) actualisé

28
COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

Le délai de récupération correspond au nombre de périodes au bout duquel la


somme des valeurs actuelles des recettes attendues est égale au montant du capital
investi.
n
DRCI = n tel que ∑ FNTk (1+i)-k = I0
k=1
La règle de décision consiste à adopter un projet si le délai de récupération est
inférieur à la limite fixée par l’entreprise. Par ailleurs entre deux projets, l’entreprise
choisit celui qui présente le délai de récupération le plus court.
Il s’agit d’un critère qui privilégie les investissements qui permettent de récupérer le
plus rapidement possible les fonds investis. Il est souvent utilisé dans les périodes de
grande instabilité ou de forte inflation. Son intérêt principal, c’est qu’il répond au
souci des entreprises de préserver à court terme leur équilibre financier. C’est la
raison pour laquelle il est répandu dans les entreprises de petite taille ou dans celles
qui opèrent dans un environnement risqué. Enfin, c’est un critère que l’on peut
assimiler à un seuil de rentabilité.
Néanmoins, sa faiblesse réside dans le fait qu’il ne prend pas en compte les recettes
les plus éloignées dans le temps au-delà de la période de remboursement.

Application 1
Une entreprise veut entreprendre un investissement de 4 400 F dont les recettes
seraient les suivants :
Années Recettes
1 1 400
2 1 600
3 2 000
4 2 200

Calculer le délai de récupération au taux d’actualisation de 10 %.


Pour obtenir le délai, on calcule les valeurs actuelles des CF et ensuite on fait le
cumul des valeurs actuelles, année après année.

c) Le critère de la valeur actuelle nette (VAN)


La valeur actuelle nette est égale à la différence entre la somme des recettes
actualisées et le montant du capital investi
La VAN, estimée au taux i, à la date d’investissement est :
n
VAN = ∑ FNTk (1+i)-k – I0
k=1
Selon ce critère, un projet d’investissement ne sera retenu que si sa VAN est positive,
Entre deux investissements, on choisira celui dont la VAN est la plus élevée.

d)Le critère de l’indice de profitabilité. (IP)


Il est égal à la somme des flux nets de trésorerie actualisés rapportée au montant du
capital investi

29
COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

n
∑ FNTk (1+i)-k
k=1
IP = ------------------------------------
I0

Cet indice de profitabilité indique la VAN pour 1F de capital investi. Il peut être pris
en compte pour comparer deux investissements.
Entre deux investissements, on choisira celui dont l’indice de profitabilité est le plus
élevé.

e)Le critère du taux interne de rentabilité (TIR)


n
TIR = i tel que VAN = 0
∑ FNTk (1+i)-k - I0 = 0
k=1

Le TIR est donc le taux d’actualisation qui permet d’égaler le montant des capitaux
investis à la somme des cash-flows actualisé à ce taux. Il représente ainsi la
rémunération maximale qui peut être accordée aux ressources engagées dans le
projet. En d’autres termes, c’est le taux maximal auquel il est possible d’emprunter
pour financer le projet. En outre, le TIR a le mérite de présenter la rentabilité d’un
investissement en pourcentage et non en valeur absolue.

Mode de calcul : le calcul du TIR consiste à rechercher le taux d’actualisation qui


annule la VAN. En l’absence d’une calculatrice scientifique ou financière, le calcul est
laborieux et s’effectue de façon itérative, en essayant plusieurs taux jusqu’à trouver
celui qui annule la VAN.

Dans un 1er temps, on prend un taux quelconque et on calcule la VAN qui


correspond à ce taux.
Dans un deuxième temps, on prend un deuxième taux en tenant compte de la VAN
obtenue avec le premier taux :

- si cette VAN est positive, on prend le deuxième taux supérieur au premier de


façon à avoir une VAN négative,
- si cette VAN est négative, on prend le deuxième taux inférieur au premier de
façon à avoir une VAN positive.
L’objectif est d’arriver à choisir deux taux d’actualisation quelconque dont l’un aura
une VAN positive et l’autre une VAN négative. A partir de ces taux, on estimera la
valeur du TIR par interpolation linéaire.

Soient :
- « i1 » un taux quelconque dont la VAN est positive (VAN1 > 0)
- « i2 » un deuxième taux quelconque dont la VAN est négative (VAN2 < 0)
- « i* » le taux dont la VAN est nulle (VAN* = 0)
30
COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

i1 VAN1 > 0
i* VAN* = 0
i2 VAN2 < 0

Par interpolation linéaire, on obtient :

i* - i1 VAN* -VAN
=
i2 – i 1 VAN2 – VAN1

Application
Soit un projet d’investissement de 1 000 F, dont les flux nets trésorerie seraient les
suivants :
Année 1 2 3 4
FNT 300 400 400 500
Travail à faire :
Calculer le TIR sachant que l’entreprise utilise un taux d’actualisation de 15%

Chapitre VI : Les documents commerciaux


I) La facture
A) La facture de doit
1) Définition
La facture est un document établi par le vendeur et adressé à l’acheteur et indiquant le détail
des marchandises livrées et le prix à payer.
Elle précise les conditions auxquelles un commerçant ou un vendeur a vendu des biens ou
assuré des services : prix brut, réductions, majorations, montant net à payer, conditions de
paiement et de livraison…
La facture est établie en deux exemplaires au moins ;
- L’original est envoyé au client
- Le double ou duplicata est conservé par le fournisseur

2) Importance de la facture
La facture permet à l’acheteur de vérifier le détail des marchandises livrées, le calcul de prix.
Elle remplace parfois le bon de livraison ou le bordereau d’expédition.
Dans un but fiscal, pour permettre un contrôle plus rigoureux des transactions et notamment
des prix, la loi a rendu obligatoire la facture pour toute opération commerciale.
En cas de litige, la facture acceptée constitue un moyen de preuve de la vente et les
conditions de son exécution
Chaque commerçant établit une facture pour justifie les opérations, car il doit tenir une
comptabilité. Pour cela le commerçant doit pouvoir justifier chaque dépense par une facture
d’achat.
Par ailleurs, l’ensemble des factures de vente constitue le chiffre s’affaires.

3) Les différents éléments de la facture de doit


La facture se compose de deux parties principales :
a) L’entête
L’entête comporte les renseignements suivants
- nom, adresse et références commerciales du fournisseur etc.

31
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- nom et adresse du client


- conditions générales de vente : délai de livraison, délai de paiement
b) Le corps de la facture
Il comprend :
- la désignation des biens ou services vendus : références, quantités, prix
- diverses réductions venant en déduction du prix : rabais, remises, escomptes
- divers éléments pouvant s’ajouter au prix : transports, emballages
- la taxe sur la valeur ajoutée qui s’additionne au prix pour former le prix TTC
- à la fin de la facture, on écrit le montant à payer en toute lettre et si possible le mois
de règlement

4) Les réductions accordées sur la facture de doit


On distingue
a) Les réductions à caractère commercial
Elles sont accordées au client pour des raisons directement liées à la vente elle-même
-Le rabais
Il est accordé à titre exceptionnel pour défaut de qualité ou non conformité des marchandises
livrées, pour retard de livraison
-La remise
Elle est accordée de façon habituelle pour tenir compte de l’importance de la vente ou de la
qualité du client
Les réductions commerciales se calculent en chaîne(en cascades) : première réduction
calculée sur le prix brut, deuxième réduction calculée sur la différence entre le prix brut et la
première réduction, ….
La différence entre le prix brut et les réductions commerciales est appelée Net Commercial
b) Les réductions à caractère financier
Elles sont accordées au client pour des circonstances liées au paiement de la facture : les
escomptes de règlement. Ils se calculent sur le Net commercial de la vente.
Ils peuvent être conditionnels : escompte de règlement si paiement au comptant. Dans ce
dernier cas, ils ne sont pas calculés sur la facture, mais par le client au moment du règlement.
La différence entre le Net commercial et l’escompte de règlement est appelée Net financier.

5) Les majorations portées sur la facture de doit


Il s’agit essentiellement :
-Les frais de transport
-La taxe sur la valeur ajoutée : Son taux est de 18% au Burkina Faso. Elle s’applique sur le
montant hors taxe : Net financier + frais de transport.
-Les emballages : Ils comprennent les emballages perdus et les emballages récupérables

6) Présentation de la facture (formulaire de facture de doit)

B) La facture d’avoir
1) Définition
Elle est encore appelée facture rectificative.
La facture d’avoir est un document établi par le vendeur et adressé à l’acheteur. Par ce
document, le fournisseur reconnaît devoir une certaine somme à son client du fait d’un
retour de marchandises, de l’octroi d’une réduction hors facture ou du remboursement de
frais. L’avoir doit comporter :
- l’identification des parties : vendeur et client
- objet de l’avoir : désignation, quantités prix sur les retours de marchandise, les
réductions hors factures accordées,…

32
COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

- conditions de la facture d’avoir

2) Les retours de marchandises


Lorsque l’acheteur retourne des marchandises à son retour, ce dernier doit rembourser à son
client le montant brut du retour éventuellement diminué des réductions commerciales
(rabais et remises) précédemment accordées.

3) Les ristournes accordées


La ristourne est une réduction commerciale accordée sur un ensemble d’opérations réalisées
avec un client pendant une période donnée.

4) La présentation de la facture d’avoir (formulaire de facture d’avoir)

II) La facture Pro forma


1) Définition
La facture pro forma est document établi par le vendeur à la demande de l’acheteur, si celui-
ci a besoin de connaître à l’avance le montant exact de la facture de doit ou pour obtenir, par
exemple, un prêt bancaire. Elle n’est pas une pièce justificative en fiscalité. Elle joue le même
rôle que le devis mais concerne la vente des biens et non des services.

2) Présentation de la facture pro forma


La facture pro forma encore appelée facture pour la forme comporte les mêmes informations
que celles des factures définitives à l’exception des références.

III) Le devis
1) Définition
Le devis est un document établi à la demande d’un client par un fournisseur éventuel pour
préciser le montant exact que le client aurait à débourser pour des travaux à exécuter.
Il est le plus souvent utilisé par les artisans, les entrepreneurs de bâtiments ou travaux
publics.
2) Engagement des parties
- le fournisseur s’engage à exécuter les travaux aux conditions qu’il a indiqué dans le
devis, si la commande est acceptée dans un délai fixé.
- le client, par sa signature sur le devis, l’accepte et s’engage à faire réaliser les travaux
aux conditions indiquées par le fournisseur

3) Présentation du devis
L’établissement du devis portera
- sur les opérations préalables : démontages, mesures, commandes…
- les évaluations : les fournitures qu’il faut, le temps à passer
- les informations à utiliser ; tarifs, barèmes et main-d’œuvre
- les calculs des montants nécessaires pour l’exécution : prix et coûts liés aux
fournitures et le temps à passer.
- délai de validité.

IV) La commande
On distingue plusieurs types de documents qui matérialisent la commande : le bon de
commande, le bulletin de commande, la lettre de commande

A) Le bon de commande
1) Définition

33
COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

Le bon de commande est un document pré - imprimé par le client, qui le complète lors de la
passation d’une commande et le transmet au fournisseur concerné. Il est donc établi par le
client et adressé au fournisseur.

2) Les éléments du bon de commande


Le bon de commande comporte les éléments suivants :
a) L’entête
- nom et adresse du client expéditeur à gauche ou au milieu
- nom et adresse du fournisseur à droite
- la dénomination <<bon de commande n°. >> à droite et la date
- les conditions : livraison, expédition, mode de paiement etc.
b) Le corps
- Désignation des articles commandés,
- les quantités demandées et leurs prix.
C’est le service des achats qui est chargé de l’établissement du bon de commande et de sa
signature.

3) Présentation du bon de commande (formulaire de bon de commande)

B) Le bulletin de commande
1) Définition
C’est un document conçu par le fournisseur et comporte l’ensemble des produits du
fournisseur avec leur prix.
Une colonne quantité est prévue et réservée au client qui doit mentionner la quantité
commandée en face de chaque produit.
Une autre partie de ce document à remplir par le client qui mentionne la date de la
commande, le délai de livraison, le lieu de livraison, l’adresse du client,….
Certaines entreprises les adressent à leurs clients en même temps que leurs catalogues.
Le bulletin de commande porte à l’entête du fournisseur ou vendeur

2) Présentation du bulletin de commande (formulaire de bulletin de commande)

C) La lettre de commande
La lettre de commande est un document rédigé par le client et envoyé à son fournisseur qui
matérialise la naissance d’un marché entre eux après un appel d’offre.
La lettre de commande indique le nom du fournisseur, les quantités à exécuter ou les
produits à livrer. Elle précise les délais de livraison et toutes les conditions d’exécution du
marché.
Cette lettre de commande est signée par les deux parties en contrat.
La lettre de commande est rédigée surtout dans le cas des grosses commandes ayant fait
l’objet d’un marché public.

V) L’appel d’offres
1) Définition
L’achat de certains produits (exemple nouvel article, matières 1ère, réalisation de travaux…)
nécessite une recherche préalable de fournisseurs éventuels et la sélection du plus compétitif
(ou intéressant). Pour trouver les fournisseurs, l’entreprise lance un appel d’offres.
L’appel d’offres est un document rédigé par le client permettant de demander des
informations aux fournisseurs éventuels sur leurs conditions de vente (qualité, prix, délai de
livraison ou délai de réalisation, délai de paiement…) concernant une ou des articles ou
travaux déterminés.

34
COURS D’ECONOMIE ET GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

Il permet de mettre en concurrence des fournisseurs. L’entreprise leur adresse un document


qui exprime, avec précision, son besoin. Les partenaires répondent à cette offre si le marché
leur paraît intéressant.
On distingue l’appel d’offres national (qui s’adresse aux fournisseurs situés sur le territoire
national) et l’appel d’offres international (qui s’adresse aux fournisseurs internationaux)

2) L’appel d’offres par annonce


Si l’entreprise désire s’adresser à un grand nombre non limité de fournisseurs, elle peut
lancer un appel d’offres par annonce dans les journaux ou revues spécialisées... Cela permet
d’obtenir un nombre important de propositions, et donc une sélection plus efficace, mais
l’entreprise ne connaît pas nécessairement les fournisseurs et n’est pas assurée de leur
sérieux.
Après avoir déterminé les fournisseurs à contacter, elle leur lance un appel d’offres par
courrier (lettre ou document pré-imprimé), ou par téléphone, ou par fax…

4) La sélection (ou choix) du ou des fournisseur(s)


Ce travail consiste à sélectionner (ou retenir ou choisir) le ou les fournisseur(s) en étudiant
l’offre proposée par chaque fournisseur à partir d’un tableau de comparaison (ou
dépouillement) des offres. Dans ce tableau, l’entreprise va étudier les différents critères à
savoir : la qualité demandée, la quantité demandée, les prix proposés par les différents
fournisseurs, les délais de livraison et délais de paiement.
Le tableau de comparaison des offres est un document qui permettra à l’entreprise de
faire les calculs afin de choisir le fournisseur le plus avantageux (ou intéressant ou
compétitif) selon ses priorités (exemple : prix moins cher ou délai de livraison rapide ou délai
de paiement long…)
Le tableau de comparaison comprend les éléments suivants :
 La raison sociale ou nom des fournisseurs
 La désignation des marchandises ou articles
 La quantité demandée
 Le prix unitaire hors taxe de la marchandise
 Le montant hors taxe de la marchandise (prix hors taxe x quantités demandées)
 Les différentes réductions commerciales (remise, rabais) et/ou financières (escompte)
 Les frais accessoires (transport, emballage…) s’il y a lieu
 Les conditions de vente (délai de livraison et délai de paiement)

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