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La prise en charge par le médecin urgentiste 13 2.1.2. Le contrôle des urgences 13 2.2.
Déroulement de la prise en charge 14 2.2.1. La collaboration multi-disciplinaire 14 2.2.2.
La classification des blessés 14 3. Traitement des lésions 15 3.1. Les traumatismes des
tissus mous 15 3.1.1. Les principes généraux de prise en charge 16 3.1.2. Les plaies
simples 17 3.1.3. Les plaies complexes 19 3.2. Les traumatismes des tissus durs 22 3.2.1.
Les fractures du tiers moyen 22 3.2.2. Les fractures mandibulaires 29 3.2.3. Les atteintes
de l'ATM 33 3.3. Les traumatismes alvéolo-dentaires 35 3.3.1. Approche de traitements
d'urgence 35 3.3.2. Le diagnostic et le traitement initial 40 Types de contention 1.
Définition de la contention 54 2. Types de contention 54 2.1. Les ligatures métalliques 54
2.1.1. La ligature en échelle 54 2.1.2. Les ligatures d'Ivy 55 2.1.3. Les ligatures De Wilde 56
2.1.4.
20 Figure 4: Plaie jugale pénétrante avec lésion du nerf facial et section vasculaire. 21
Figure 5: Réduction au davier Row et Killey. 26 Figure 6: Réduction selon le procédé de
Dufourmentel. 26 Figure 7: Les 7 unités topographiques de fractures de la mandibule
(D'après Dingman et Natvig). 29 Figure 8: Les types de déplacements des fragments
mandibulaires. 30 Figure 9: Manœuvre de Nélaton. 34 Figure 10: Subluxation. 40 Figure
11: Extrusion.
42 Figure 12: Luxation latérale. 43 Figure 13: Intrusion. 44 Figure 14: Expulsion. 46 Figure
15: Fêlure. 46 Figure 16: Fracture amélaire. 47 Figure 17: Fracture amélo-dentinaire sans
exposition pulpaire. 48 Figure 18: Fracture amélo-dentinaire avec exposition pulpaire. 49
Figure 19: Fractures radiculaires. 51 Figure 20: Exemples de fractures radiculaires. 52
Figure 21: Les fractures de l'os alvéolaire. 53 Figure 22: ligature en échelle .
55 Figure 23: Ligature d'Ivy en bouche. 55 Figure 24: ligature d'Ivy 56 Figure 25: Ligature
de Wilde 57 Figure 26: Etapes de réalisation de ligature de Stout a : Réalisation de
torsade, b : Serrage de torsade, c : Serrage de torsade, d : Ligature de Stout. 59 Figure 27:
Ligature en berceau. 60 Figure 28: 61 Figure 29: Technique de la ligature directe de
Gilmer.
Formation d'une boucle autour de ladent dans l'arcade inférieure et supérieure, suivie
d'une torsion des deux fils ensemble afin d'obtenir un blocage bimaxillaire. 62 Figure 30:
Ligatures de LEBLANC. 63 Figure 31: Contention de 11 et 21 avulsées par des ligatures
en berceau sur arc de Dautrey. 64 Figure 32: Contention métallique sur 13, 12, 11, 21, 22,
23, 24. 65 Figure 33: Attelle de traumatologie en titane sur 12, 11, 21, 22.
66 Figure 34: Fil de pêche collé sur les dents antérieures à l'aide d'une résine composite
colorée. 66 Figure 35: Contention avec fil orthodontique et brackets sur les dents
maxillaires. 67 Figure 36: Contention par des brakets d'orthodontie collés et une ligature
en huit.
67 Figure 37: (a) Gouttière bivalve en résine acrylique autopolymérisable, (b) avec les
éléments de fixation. 68 Figure 38: Gouttière mixte. 69 Figure 39: Gouttière de « Gunning
» pour un patient édenté total. 69 Figure 40: Différents types de ligature métallique
intra-osseuse :1 : simple, 2 : croisé, 3 et 4 : simple doublé, 5 : ligature en 8.
Prise en charge initiale sur terrain Cette prise en charge initiale s'inscrit dans le cadre de
la prise en charge globale des traumatisés maxillo-faciaux. 1.1. Elimination de l'urgence
vitale En étant le siège de la plupart des organes sensoriels et de par sa situation
rapprochée de l'encéphale et du rachis cervical, les traumatismes de la face peuvent
présenter une menace pour le pronostic vital.
L'examen clinique du traumatisé facial débute donc sur les lieux de l'accident par les
secours médicalisés qui effectuent une évaluation rapide des fonctions vitales comme le
pouls, la pression artérielle, la fréquence respiratoire et l'état de conscience (ý96).
L'examen s'intéresse à la recherche d'urgences aiguës asphyxiques et/ou hémorragiques
susceptibles d'engager le pronostic vital à court terme.
Il faut aussi s'assurer que le traumatisme de la face est isolé, et non associé à un autre
traumatisme, notamment du crâne, du rachis cervical, ou thoraco-abdominal, ce qui
relèguerait l'urgence maxillo-faciale au second plan (ý79). En effet, une lésion
rachidienne est systématiquement suspectée dans tout traumatisme grave (chute,
accident de la voie publique), c'est pourquoi, avant toute manipulation du blessé, un
examen complet du rachis s'avère indispensable et un score de Glasgow est établi
(tableau 1). Tableau 1: Score de Glasgow (ý79).
Le traumatisme de la face peut s'avérer être une véritable urgence thérapeutique dans
certains cas. Ceci est vrai lorsqu'il existe une hémorragie massive au niveau du fracas
facial. 1.1.1. Les urgences hémorragiques Le saignement facial peut être d'emblée
important mais il est rarement responsable à lui seul d'une instabilité hémodynamique.
L'hémostase peut être obtenue par différents procédés : On peut réaliser une
compression au doigt ou par pince hémostatique, relayée par la mise en place d'un
bourdonnet compressif dans l'attente d'une ligature artérielle ou veineuse au point
d'élection réalisée en milieu hospitalier. Un tamponnement à l'aide de compresses
hémostatique peut-être réalisé dans les cavités nasales et buccales (ý89).
- Il peut aussi s'agir de la présence de corps étrangers divers dans les voies aériennes
supérieures comme une dent fracturée, des fragments d'os ou de prothèse dentaire. - La
formation d'un hématome expansif de la langue, du plancher de bouche ou du palais
mou. - Une dislocation avec un enfoncement de la pyramide nasale, entraînant la
compression de l'oropharynx.
Le rachis cervical est maintenu en rectitude et en extension par un aide en cas de doute
sur son intégrité. On procède alors aux manœuvres suivantes : · Le retrait des débris
divers avec les doigts ou un écouvillon et l'épanchement des sécrétions et le sang à
l'aide d'une compresse montée sur une pince ou grâce à une aspiration. · Si le patient est
conscient et que son état le permet, on peut le faire tousser doucement.
La sécurisation définitive de ces voies passe par l'intubation oro-trachéale car ces
patients restent difficiles à ventiler au masque facial du fait de la multiplicité des
blessures. Celle-ci est impérative et doit être effectuée immédiatement en cas de
détresse respiratoire ou de coma mais elle est aussi très utile en cas de saignement
abondant (ý74,ý1).
Le bilan lésionnel initial Un premier bilan lésionnel (ý71) est dressé afin d'évaluer les
modalités de prise en charge prévisible. D'abord global, il sera complété à l'hôpital par
un examen clinique et radiographique complet. Il est dressé sur le terrain par les
secouristes de façon à coordonner les actions et de communiquer les premières
observations aux différents protagonistes de la prise en charge. Il est constitué de : ·
L'interrogatoire du blessé ou des témoins permettant de reconstituer les circonstances
de l'accident. · Du score de Glasgow.
· D'un examen clinique rapide et succint décrivant les lésions locales et associées. · Les
actes thérapeutiques effectués et les constantes vitales du patient. 1.2.2. L'évacuation du
blessé Il est important de conditionner le blessé avant son évacuation afin de limiter les
risques de complications durant celle-ci et de préparer la future prise en charge
hospitalière. Ces mesures consistent à (ý54,ý49): · Immobiliser l'axe crânio-rachidien avec
des attelles et un matelas coquille.
- Nettoyer les plaies et réaliser une contention maxillo-mandibulaire par bandage (figure
1). Figure 1: Le bandage de Barton permet de stabilise la mâchoire après une fracture
(ý113). - Lutter contre la survenue d'une infection par une antibiothérapie associée à une
prophylaxie antitétanique en cas de lésions souillées ou de brûlures ou lorsque le délai
d'évacuation est supérieur à 6 heures. - Recouvrir le blessé avec une couverture
chauffante pour éviter la chute de la température corporelle.
- Effectuer une oxygénothérapie. - Injecter des antalgiques par voie intraveineuse voire
une neurosédation dans les cas de traumatismes craniofaciaux ; - Enfin un monitorage
est instauré afin de surveiller les fonctions cardiorespiratoires et neurologiques. 2. Prise
en charge hospitalière 2.1.
Bilan général des lésions Selon les conditions du traumatisme et l'état du blessé, priorité
doit être donnée à la recherche de lésions susceptibles d'engager le pronostic vital
(ý49,ý54). Un examen complet est donc souvent nécessaire, faisant appel à différents
spécialistes. 2.1.1. La prise en charge par le médecin urgentiste Le contrôle des grandes
fonctions est vérifié et ajusté grâce au matériel hospitalier, complétant ainsi ou
remplaçant les techniques utilisées lors de la relève du blessé. Le score de Glasgow est
alors ré-évalué.
Et le médecin urgentiste fait appel aux différents spécialistes afin d'établir un bilan
général et un plan de traitement des lésions. 2.1.2. Le contrôle des urgences · Sur le plan
circulatoire Les hémorragies non contrôlées font l'objet d'une éléctrocoagulation et de
tamponnements locaux complémentaires (ý60).
Les traumatismes des tissus mous Les plaies de la face demandent une prise en charge
rigoureuse (ý95) afin d'en limiter le préjudice esthétique. Selon l'étiologie, la plaie est
plus ou moins étendue et intéresse une ou plusieurs unités esthétiques (ý52,ý53) (figure
2). En dehors de ce souci esthétique, la richesse vasculaire, nerveuse et glandulaire de la
face expose le traumatisé facial à des lésions d'organes dits "nobles" (nerfs facial et
trijumeau, canaux de drainage des glandes salivaires). Figure 2: Les différentes
sous-unités esthétiques faciales (ý42). 3.1.1.
Les principes généraux de prise en charge La réparation des lésions de la peau de des
muqueuses répond à une chronologie et à des principes particuliers que le
chirurgien-dentiste doit les savoir car il peut être amené à suturer une plaie buccale,
linguale ou de la lèvre (ý63,ý77,ý92,ý94,ý95,ý97). · L'anesthésie Devant une plaie simple,
l'anesthésie locale est de mise (avec vasoconstricteur s'il n'y a pas de contre-indications),
mais devant des plaies multiples, délabrées, ou complexes, une anesthésie générale est
adoptée.
· La toilette et l'exploration de la plaie Le nettoyage des plaies est réalisé avec une
compresse stérile non tissée et une seringue qui permet l'irrigation des tissus sous
pression, des tissus lacérés et des lambeaux. On utilise alors du sérum physiologique
associé à une solution antiseptique non colorée (afin de ne pas gêner la recherche de
corps étrangers).
Les abrasions sont nettoyées à la brosse souple. Les corps étrangers sont retirés à l'aide
d'une pince non traumatisante ou d'une fine curette. L'hémostase est assurée pas à pas à
la pince bipolaire fine ; en cas de saignement en nappe, du sérum adrénaliné doit être
appliqué à la compresse. A ce stade, on peut évaluer l'étendue et la vitalité des lambeaux
cutanés.
· Le parage et le débridement de la plaie Les excisions cutanées sont très économes car
les tissus de la face, très vascularisés, ont une vitalité supérieure à celle des autres tissus.
Mais il faut toutefois éliminer les pédicules non repositionnables car trop fins, les
lambeaux noirâtres ou dilacérés. Les berges des lambeaux sont régularisées et recoupées
afin d'obtenir un meilleur affrontement.
Les petits lambeaux en U, disgracieux une fois cicatrisés, sont excisés si une suture par
rapprochement est ensuite possible. · Sutures Les sutures sont réalisées de façon très
méthodique, plan par plan, de la profondeur vers la superficie, les plans profonds
soulageant la tension au niveau superficiel.
Pour les plans profonds et sous-cutanés, on réalisera des points inversants avec du
Monofilament synthétique résorbable 4/0 ou 3/0 ; les nœuds sont mis en profondeur.
Pour le plan cutané, les points sont réalisés en éversant (figure ) pour rapprocher les
berges. Ils ne sont pas serrés pour éviter toute ischémie ; on utilise du fil non résorbable
plus fin de 5/0 à 7/0. Pour les sutures muqueuses, on utilise du fil résorbable.
On peut également utiliser de la soie pour les muqueuses, cirée pour les gencives. De
petites bandes adhésives sont parfois utilisées à la place des points cutanés ou
complément de ceux-ci lors de la suture ou du retrait des points. · Soins
post-opératoires Dans la plupart des cas, les sutures sont laissées à l'air libre et
recouvertes de vaseline pour ramollir les croûtes et faciliter leur chute ultérieure. Les
points non résorbables doivent être retirés entre le 5° et le 7° jour et remplacés par de
petites bandes adhésives (ý92).
Le soleil est à éviter pendant les deux premiers mois. La cicatrice est massée à partir de
la 3° semaine pour favoriser l'élimination des déchets fibrinoleucocitaires et
pigmentaires. 3.1.2. Les plaies simples · Les plaies facio-cutanées - Pour les contusions de
la face Le diagnostic repose sur l'examen clinique : elles se manifestent par une douleur,
un œdème, parfois une ecchymose au point d'impact du traumatisme qui peut-être les
lèvres, le nez, les paupières, les joues.
Celle-ci peuvent entraîner une certaine impotence fonctionnelle avec un aspect figé du
visage mais elles sont généralement d'évolution favorable sauf sur les terrains
particuliers comme les patients sous anticoagulants. - Pour les plaies par coupures Les
berges sont bien nettes, il est donc plus aisé de les suturer. - Pour les dermabrasions Le
risque de tatouage de la peau par incrustations de corps étrangers est à redouter.
Il convient alors d'effectuer un parage très soigneux de la plaie par brossage. - Les plaies
par déchirement ou par avulsion Elles sont à l'origine de cicatrices parfois disgracieuses.
Il convient alors de recouper le lambeau afin d'avoir des limites nettes et de le suturer
proprement.
En cas de pertes de substance peu étendue, on peut faire appel à une cicatrisation
tissulaire guidée par l'application de tulle gras (ý59). · Les plaies oro-faciales Elles entrent
dans le domaine de compétence du chirurgien-dentiste (ý59). - Les plaies de la langue
Leur mécanisme le plus courant s'explique par automorsure : la langue est interposée
entre les arcades dentaires au moment d'une chute ou d'un choc. Conduite à tenir :
Compression et prescription d'un bain de bouche et antibiotiques, Suture si lambeau.
- Les plaies jugales Elles sont le plus souvent consécutives à un choc sur la joue,
mâchoires ouvertes. Conduite à tenir : Suture en prenant garde à l'ostium du canal de
Sténon. - Les plaies de la muqueuse palatine Par son mécanisme, une chute avec un
objet dans la bouche (un crayon par exemple).
- Les plaies de la gencive libre et des culs-de sac vestibulaires Lors de la suture, la
profondeur des culs-de-sac est respectée afin de ne pas gêner le port ultérieur d'une
prothèse. Conduite à tenir : Suture si plaie importante. Attention au frein : ne pas créer
de bride cicatricielle - Les plaies des lèvres Les plaies sont essentiellement provoquées
par deux mécanismes : soit un choc direct sur la lèvre, soit par automorsure de la lèvre
inférieure au cours d'une chute. Il existe souvent un traumatisme dentaire associé.
Les plaies complexes Ce sont les plaies qui, par leur topographie ou leurs
caractéristiques, peuvent être à l'origine de séquelles importantes. Ils peuvent entraîner
une véritable perte de substance au point que leurs gestes de reconstruction font appel
aux techniques de chirurgie plastique (greffes, plasties, lambeaux locaux et régionaux).
Elles intéressent généralement les unités esthétiques de la face à savoir le nez, les
oreilles, les yeux, les lèvres et les joues ; avec une localisation plus marquée au niveau de
la région nasale. Dans certains cas, les épithèses constituent les appareils de choix dans
la réhabilitation prothétique des pertes de substance faciale. La chirurgie reconstructrice
maxillo-faciale permet d'obtenir des résultats satisfaisants dans bons nombres de cas
(ý64).
Pour les points de sutures, il faut éviter tout décalage des berges et une traction trop
importante des lambeaux. · L'atteinte du nerf facial L'atteinte du VII est suspectée devant
toute plaie latérofaciale (figure 4) et repose sur l'étude de la mimique faciale. Si la plaie
siège au-delà d'une ligne verticale passant par le canthus externe, un bon affrontement
musculaire permet la récupération motrice.
La réparation directe des filets nerveux serait illusoire compte tenu de leur nombre et de
leur taille. Si la plaie concerne le tronc ou les premières branches de division, une suture
microchirurgicale épipérineurale décrite par Bourrel (ý21) est réalisée après dissection
des deux émergences proximales du nerf. Figure 4: Plaie jugale pénétrante avec lésion
du nerf facial et section vasculaire (ý31).
L'extrémité proximale est recherchée par voie de parotidectomie. L'extrémité distale est
recherchée à l'aide d'un neurostimulateur. La perte de substance nerveuse pose
l'indication d'une greffe nerveuse prélevée aux dépens du plexus cervical superficiel ou
du nerf saphène externe. La surveillance de la récupération est réalisée à l'aide
d'électromyogrammes répétés. Une vitaminothérapie B est prescrite.
- fractures avec répercussion sur l'articulé dentaire : ce sont les trois types de fractures
de Le Fort (ý67) séparant à des hauteurs variables l'arcade alvéolo-dentaire supérieure
de la base du crâne, parfois associées à une fracture verticale médiane ou paramédiane. ·
Les fractures de Le fort ou disjonctions crânio-faciales Ces fractures de type de Le Fort
peuvent exister isolément ou s'associer entre elles.
Cette fracture est souvent peu mobile car impactée vers l'arrière et il existe de
fréquentes ecchymoses périorbitaires et une épistaxis. - Mécanisme : Elle s'observe
souvent après un traumatisme direct, selon un vecteur antéro-postérieur par un objet
plus large au niveau de la pyramide nasale. En cas de traumatisme indirect, elle s'observe
suite à l'impaction du corps du zygomatique par un impact latérofacial.
Horizontale, elle passe par les fissures orbitaires supérieures, l'os éthmoïde et les os
nasaux ; elle se prolonge latéralement en traversant les grandes ailes de l'os sphénoïde
et les sutures fronto-zygomatique. Une fracture concomitante des arcades zygomatiques
désolidarise les os maxillaires et zygomatique du reste du crâne et réalise alors une vraie
disjonction crânio-faciale.
- Mécanisme : Elle s'observe suite à un choc violent et direct par un objet large selon un
vecteur antéro-postérieur. Les deux tiers inférieurs de la face sont enfoncés, élargi et
allongé. En pratique la fracture de Le Fort III isolée est rare. Elle est souvent associée à
une fracture de Le Fort I ou II, des fractures alvéolo-dentaires ou mandibulaires et des
fractures centro-faciales ou latéro-faciales (ý67).
L'examen de choix reste toujours le scanner grâce aux coupes transverses qui mettent en
évidence un hémosinus maxillaire bilatéral et montrent le décrochage des arcades
zygomatiques, d'une part, et aux coupes coronales qui mettent en exergue le trait de
fracture. - Traitement : La contention par blocage intermaxillaire est associée à une
ostéosynthèse par miniplaques.
A la palpation on retrouve une mobilité du palais ou d'une partie de ce dernier car une
fracture de Le Fort I est souvent associée. En pratique, elle est toujours associée à une
fracture horizontale. La fracture ne se voit par sur les clichés radiographiques standards.
Un scanner est indiqué afin de mettre en évidence le trait de fracture et de rechercher
des fractures associées comme une fracture du complexe ethmoïdal ou une fracture de
Le Fort I.
- Traitement : Comme elle est très souvent associée à une déchirure de la muqueuse
palatine, le premier temps chirurgical consiste en sa suture après une réduction
provisoire par un fil d'acier interincisif. Le blocage intermaxillaire assure la contention et
la réduction de la fracture. Parfois une plaque d'osthéosynthèse est utilisée, positionnée
sous l'épine nasale antérieure et au-dessus des apex des incisives.
La fracture n'est pas mise en évidence sur les clichés standard. Seul un hémosinus
unilatéral est objectivé. La scannographie en coupes axiales et frontales est intéressante.
Il s'agit le plus souvent d'une fracture comminutive avec de multiples fragments. -
Traitement : Le traitement consiste en l'abstention chirurgicale et la prescription de
consignes de lavage des fosses nasales.
- Soit indirect, quand la fracture se situe à distance du point d'impact au niveau des
zones de faiblesse comme le col, l'angle mandibulaire et la parasymphyse. Pour les
déplacements des fragments fracturaires, trois types ont été décrites (ý85) (figure 8): -
Dans le plan vertical, le décalage (A), - Dans le plan frontal, l'angulation (D) et la torsion
(C), - Dans le plan horizontal, le chevauchement (B).
- A l'examen endobuccal, on peut noter une mobilité anormale d'une ou d'un groupe de
dents avec parfois une plaie muqueuse ou gingivale. - Un signe de Vincent dans les
fractures très déplacées intéressant le canal mandibulaire. L'examen radiographique
confirme le diagnostic clinique et précise : - Le siège de la fracture, sa direction et ses
caractéristiques (fracture simple, comminutive, en biseau, en aile de papillon…). - Sa
situation par rapport au canal mandibulaire. - Les déplacements osseux (décalage,
angulation, chevauchement…).
- Une tuméfaction pré-auriculaire du côté fracturé avec parfois une otorragie. - Des
troubles de la cinétique mandibulaire avec une ouverture et une propulsion limitées. A
l'ouverture, on observe une déviation de la mandibule vers le côté fracturé. - Des
troubles occlusaux avec une béance controlatérale par contact molaire prématuré du
côté fracturé et une déviation du point inter-incisif médian du côté fracturé.
- Une fracture sous-condylienne avec un déplacement majeur (figure 58) ou une luxation
de la tête. - Une fracture bilatérale associée d'une luxation de la tête ou d'un grand
déplacement ou d'une fracture du tiers moyen de la face empêchant un
repositionnement occlusal correct. - Une fracture bilatérale chez l'édenté mais il s'agit là
d'une indication plus relative, - Une luxation crâniale du fragment.
Lorsque la luxation est unilatérale, le menton est dévié du côté sain. Lorsqu'elle est
bilatérale, le patient peut présenter une pseudo-promandibulie. Le bilan radiographique
montre le passage du condyle mandibulaire devant le tubercule du temporal et permet
de déterminer si une fracture condylienne est associée. L'orthopentomogramme est
souvent insuffisant, seul l'examen tomodensitométrique avec reconstruction
tridimensionnelle permet de préciser le type exact du trait et du déplacement et de
poser l'indication chirurgicale.
Dans un deuxième temps, on pousse enfin la mandibule vers l'arrière tout en maintenant
la pression vers le bas pour permettre aux condyles de réintégrer les cavités glénoïdes.
La fermeture de la bouche signe la réduction complète de la luxation et donc la réussite
de la manœuvre. ü Immobilisation Le maxillaire inférieur doit être immobilisé pour éviter
une récidive de la luxation.
Quel que soit le type d'atteinte traumatique dentaire, les principaux objectifs que le
praticien doit se fixer sont les suivants : - Rétablir la fonction et l'esthétique de la dent ou
des dents traumatisées. - Maintenir la ou les dents traumatisées le plus longtemps
possible sur l'arcade dans un environnement osseux sain. - minimiser les risques de
pathologies posttraumatiques (ý32).
· Les soins conservateurs Ils sont rarement réalisés dans le cadre de l'urgence surtout
face à un traumatisme facial. Ils vont de la simple application de vernis face à une fêlure
au traitement endodontique et à la restauration coronaire. · Le traitement des luxations ü
Réduction Ce geste doit être réalisé le plus précocement possible et peut donc être
accompli à l'hôpital par le médecin urgentiste, le chirurgien maxillo-facial ou le dentiste
en vacation hospitalière.
Une diminution des phénomènes de résorption a été observée en plaçant la dent dans
une solution de fluorure de sodium à 2,4% pendant 20 min. Les étapes du traitement :
Préparation de la dent Le praticien place la dent dans du sérum physiologique pendant
l'anamnèse et l'examen clinique. Si elle est souillée il la nettoiera avec une compresse
imbibée de sérum physiologique en veillant à ne pas gratter les cellules desmodontales
de la racine et en tenant la dent par sa couronne.
Préparation de l'alvéole Une anesthésie n'est pas forcément nécessaire car le choc
entraîne une sidération des tissus nerveux et anesthésie le site sauf en cas de sutures des
tissus gingivaux. La palpation des bords de l'alvéole permet de mettre en évidence une
éventuelle fracture des parois alvéolaires. Si tel est le cas, il est nécessaire de réduire
cette fracture en repositionnant les fragments osseux afin de minimiser la résorption
osseuse alvéolaire.
L'alvéole est rincée avec du sérum physiologique afin d'éliminer le caillot sanguin formé
qui est responsable d'ankyloses et de résorptions (ý82). Il ne faut surtout pas cureter
l'alvéole, ce qui endommagerait les fibres ligamentaires résiduelles. Repositionnement
de la dent La réimplantation de la dent dépend du laps de temps écoulé entre
l'expulsion et la consultation en urgence et du stade d'édification radiculaire de la dent.
- Si le temps écoulé est inférieur à 1 heure (qui peut être prolongée à 6 heures si la dent
a été conservée dans un milieu approprié) : La dent est replacée dans l'alvéole après une
légère pression digitale. Un cliché radiographique permet de vérifier son bon
positionnement dans l'alvéole. - Si le temps écoulé est compris entre 2 heures au sec et
24 heures dans un milieu de conservation : Dans ce cas, les cellules desmodontales sont
nécrosées, il convient de les éliminer avec une compresse et d'immerger la dent dans
une solution de fluorure de sodium à 2,4 % (pH 5,5) pendant 20 minutes et de la rincer
pendant 2 minutes avec du sérum physiologique. Cette immersion d'une solution fluorée
permet de diminuer le risque de résorptions en hyper minéralisant la racine.
Dans les autres cas, un bridge provisoire sera posé ou un appareil amovible partiel en
attente d'un traitement définitif : bridge collé ou implant. Le traitement endodontique
est obligatoire et peut s'effectuer en extra-oral avant la réimplantation. ü Contention La
contention posttraumatique constitue un élément important qui doit être réalisée dans
la plupart des traumatismes dento-maxillaires.
Elle permet la stabilisation dentaire dans la période posttraumatique et évite que les
sollicitations occlusales ou externes ne mobilisent trop les dents traumatisées, ce qui
compliquerait la cicatrisation tissulaire. Toutefois, la réalisation d'une mauvaise
contention peut influencer défavorablement le pronostic des dents atteintes
(accélération des phénomènes d'ankylose et de résorption radiculaire).
fil orthodontique (Ø < 0,06 mm), de grille métallique (ex. grille d'Ellman), ou encore de fil
plastique (ex. fil de pêche). La contention est collée aux surfaces dentaires par
l'intermédiaire de matériaux adhésifs tels que les résines composites. La durée de
contention est un sujet qui a donné lieu à de nombreuses discussions et controverses.
Elle dépend en grande partie des capacités de réparation pulpo-parodontale.
Actuellement, elle doit être la plus courte possible, de l'ordre de quelques jours à
quelques semaines. Bien entendu, ces délais peuvent être rallongés en cas de lésions
associées (ex. fracture de la table osseuse) ou de situations cliniques particulières (ex.
parodonte pathologique ou affaibli).
Il peut être nécessaire de prescrire une alimentation molle pendant 1 à 2 semaines s'il y
a des douleurs à la mastication. Figure 10: Subluxation (ý84). ü Luxation Devant une
luxation (ý3,ý4,ý5,ý11,ý30), le patient se plaint d'une gêne à la mastication, il parle d'une
sensation de « dent longue ». A l'examen clinique, on constate : - Une mobilité anormale
de la dent dans le sens vestibulo-lingual due à la rupture de certaines fibres du ligament
desmodontal.
- Un saignement et un œdème sont généralement observés dans les heures qui suivent
le traumatisme. A la percussion, la dent émet un son sourd et peut entraîner une
douleur. Les tests de vitalité pulpaire sont la plupart du temps positifs mais ils peuvent
être incostants du fait de la sidération pulpaire post-traumatique.
La pression douce est maintenue le temps que le caillot formé à l'apex soit évacué en
glissant le long de la racine. La contention permet de maintenir la dent dans sa position
physiologique retrouvée le temps du processus de réparation pendant deux à trois
semaines (ý68). Figure 11: Extrusion (ý109).
Enfin le cliché latéral permet de mettre en évidence une éventuelle fracture de la lame
osseuse vestibulaire. Conduite à tenir : Il faut repositionner les dents dans leur position
initiale ainsi que les tables osseuses, Le praticien se place derrière le patient et d'une
pression ferme mais contrôlée sur la face palatine ou linguale de la dent luxée il doit
libérer celle-ci de son blocage osseux. Un claquement peut alors survenir.
Lors de la manœuvre, il est important que le praticien place l'index de son autre main
dans le sillon vestibulaire afin de sentir l'apex dans son déplacement. Un dernier cliché
radiologique permet de contrôler la position des différentes structures. Une contention
est placée pendant 3 à 4 semaines minimum. Le repositionnement orthodontique est
préconisé lorsque le patient consulte après 48 h et que le processus de cicatrisation a
débuté.
Pronostic : Dans le cas où le praticien est certain que son patient se représentera aux
consultations de suivi, il préférera attendre et réévaluer avant d'effectuer le traitement
endodontique. Dans le cas contraire il l'effectuera dès que possible car il se produit
100% de nécrose pulpaire sur les dents à apex fermé et en cas de déplacement supérieur
à 2 mm (ý3,ý83). Cette mortification pulpaire est souvent associée à des résorptions
radiculaires de type inflammatoire.
La racine reste le plus souvent intacte, même si parfois une fracture peut venir
compliquer le diagnostic. Conduite à tenir : En cas de déplacement inférieur d'un tiers de
la couronne dentaire, on espère la rééruption spontanée de la dent. Si ce n'est pas le cas,
au bout d'un mois, un traitement de traction orthodontique est effectué avant que
l'ankylose ne s'installe.
Dans tous les cas le traitement endo-canalaire doit être effectué avec des phases
intermédiaires à l'hydroxyde de calcium afin d'éviter le de résorptions inflammatoires et
de remplacement. Figure 13: Intrusion (ý109). ü Luxation totale (expulsion) Il s'agit de la
perte de la dent (figure 14). Le pronostic du traitement dépend directement du temps
écoulé depuis la perte de la dent et du milieu de conservation. Diagnostic L'alvéole est
vide.
Si la dent est retrouvée il faut vérifier l'intégrité de la racine afin de s'assurer qu'un apex
résiduel ne reste pas dans l'alvéole. La palpation des bords de l'alvéole permet de
distinguer une fracture des rebords alvéolaires. Examen radiologique : Il permet de faire
le diagnostic différentiel avec une intrusion totale si la dent n'a pas été retrouvée.
· Les fractures Les fractures coronaires sont des traumatismes fréquents, surtout au
niveau des dents maxillaires. Elles provoquent un problème tant esthétique que
biologique, notamment lors d'une exposition du tissu pulpaire (ý19,ý82). ü Fêlure
Diagnostic Le cliché radiographique est inutile car la mise en évidence se fait par
transillumination.
Signes cliniques Ils sont le plus souvent inexistants, cependant le patient peut se plaindre
d'une sensibilité au froid. Conduite à tenir Suivant la gêne ressentie par le patient, le
traitement peut aller de l'abstention thérapeutique au scellement du trait de fêlure par
un sealant afin d'isoler l'exposition des tubuli dentinaire au milieu salivaire.
En pratique l'application d'un vernis fluoré ou d'un adhésif peut suffire à diminuer les
sensibilités et à protéger la dentine des agressions externes (froid, chaud, dessiccation,
entrée bactérienne…) et éviter les dyschromies dues aux colorants externes (caféine,
théine.. .). Le pronostic est très bon, les répercussions pulpaires étant en général
minimes.
ü Fracture de l'émail Elle est rare caractérisée par une perte de l'email qui est située, le
plus souvent au niveau de l'angle mésial ou distal de la dent traumatisée (figure 16).
Figure 16: Fracture amélaire (ý109). Diagnostic L'éclat d'émail est visible
macroscopiquement. Il est important de rechercher une éventuelle atteinte des tissus de
soutien. En règle générale, tout choc sur la dent s'accompagne au minimum d'une
concussion.
Signes cliniques Le test de sensibilité pulpaire n'est pas significatif, le test à la percussion
peut entraîner une légère sensibilité. Un cliché radiographique n'est pas utile sauf en cas
de suspicion d'atteinte des tissus de soutien. Conduite à tenir Lorsque la perte de l'émail
est minime, la thérapeutique consiste à polir l'angle lésé avec un disque pop-on ou une
fraise à polir à grains fins sous irrigation afin d'éviter tout échauffement pulpaire.
Pour éviter toute sensibilité postopératoire, l'application d'un vernis fluoré peut
compléter la prise en charge. Si la perte de substance altère trop la symétrie avec la
controlatérale, on peut soit réaliser une coronoplastie de cette controlatérale, soit
combler la perte de substance avec une résine composite.
ü Fracture amélo-dentinaire sans atteinte du tissu pulpaire C'est une fracture limitée à
l'email et à la dentine sans exposition pulpaire (figure 17). Figure 17: Fracture
amélo-dentinaire sans exposition pulpaire (ý109). Signes cliniques Les signes cliniques
sont proportionnels à la sévérité du traumatisme et se manifestent par une
hypersensibilité dentinaire (provoquée par des modifications thermiques, des acides ou
des sucres, le passage de la sonde ou un jet d'air) et une douleur à la mastication.
Le passage de la sonde et un jet d'air entraînent des douleurs qui rendent inutiles un test
au froid. Signes radiographiques Le cliché rétro-alvéolaire permet de mettre en évidence
la proximité avec une corne pulpaire, le stade d'édification de la dent, une atteinte
éventuelle du ligament ou de l'os.
Conduite à tenir Le traitement d'urgence a pour but d'éviter les dommages secondaires
du tissu pulpaire par modification thermique, chimique, osmotique ou par invasion
bactérienne. Le mieux est de reconstituer directement la dent par stratification de
composites ou par collage du fragment perdu avec une résine fluide. Toutefois, si le
praticien n'a pas le temps de restaurer la dent fracturée lors du traitement d'urgence, il
pourra réaliser une obturation temporaire à l'aide de ciments verre-ionomères qui
scellera les tubuli dentinaires dénudés.
ü Fracture coronaire avec atteinte du tissu pulpaire Cette fracture implique l'email et la
dentine, avec exposition pulpaire (figure 18). Figure 18: Fracture amélo-dentinaire avec
exposition pulpaire (ý109). Diagnostic Le trait de fracture intéresse 3 tissus dentaires:
l'émail, la dentine et la pulpe. L'atteinte du tissu pulpaire aggrave le pronostic et la prise
en charge devient plus complexe.
Examen radiologique Sur le cliché rétro alvéolaire, on visualise le tissu pulpaire et la taille
de l'exposition. Conduite à tenir La décision du traitement dépend (ý82): - Du stade
d'évolution pulpaire - De la taille de l'exposition - Du temps écoulé entre le traumatisme
et la consultation.
Lorsque l'épaisseur de dentine résiduelle est inférieure à 1 mm et qu'on peut voir une
corne pulpaire par transparence, on peut effectuer un coiffage indirect pour protéger la
pulpe. Il consiste à l'application d'hydroxyde de calcium sur la dentine résiduelle. En cas
d'effraction pulpaire inférieure à 1 mm et vue dans l'heure, un coiffage direct à
l'hydroxyde de calcium peut-être tenté.
C'est une fracture rare presque verticale qui comporte un grand fragment fixe et un petit
fragment plus ou moins mobile. Fracture coronaire-radiculaire compliquée : Où le tissu
pulpaire est concerné (email, dentine, pulpe et cément). C'est une fracture généralement
oblique qui comporte un fragment corono-radiculaire immobile et un autre mobile ;
provoquant des douleurs par tiraillement de la pulpe ; caractérisée par un syndrome
pulpaire et un autre desmodontique (ý72).
L'obliquité du trait de fracture et l'ouverture vers le desmodonte rendent la conservation
pulpaire difficile, et on lui préfère la dévitalisation avant restauration anatomique. ü
Fracture radiculaires pures Ces fractures surviennent généralement à la suite d'un
traumatisme direct. Elles peuvent être associées à des traumatismes alvéolaires, à des
fractures coronaires et ou à une atteinte des tissus mous.
Elles sont regroupées en trois catégories selon la situation du trait de fracture (figure 19)
: - Fracture radiculaire au tiers cervical (basse) : La pulpe radiculaire apparaît en un point
rouge et qui saigne La sertissure gingivale est arrachée et hémorragique. La fracture est
ouverte. Si le trait de fracture n'est que para-cervical, le fragment coronaire peut rester
attaché à la gencive, sa mobilité est très grande.
- Fracture du tiers apical (haute): Le trait de fracture est situé au niveau de l'apex, la
fracture est toujours fermée, aseptique, pas de mobilité; pas d'hémorragie. On peut avoir
une légère douleur à la pression (ý72). - Figure 19: Fractures radiculaires (ý109). C'est le
cliché rétro-alvéolaire qui fait le diagnostic topographique de la fracture et recherche en
outre une lésion osseuse associée.
Il est parfois nécessaire de réaliser plusieurs incidences avec des angles différents afin de
mettre en évidence le trait (figure 20). Figure 20: Exemples de fractures radiculaires
(ý106). Conduite à tenir L'atteinte pulpaire est évidente mais le traitement est différent
selon la hauteur du trait lésionnel : - Au tiers cervical, la mobilité de la couronne rend la
consolidation difficile, mais la racine restante est suffisamment longue pour supporter
une reconstruction fixe, après traitement endo-canalaire.
- Devant les fractures du tiers moyen, on tente un maintien sur l'arcade du fragment
proximal à l'aide d'une contention rigide maintenue en place pendant 3 à 6 mois, et le
traitement endodontique est réalisé à distance si la pulpe s'est nécrosée dans l'intervalle
de temps. - Enfin, dans les fractures du tiers apical, l'absence de mobilité incite souvent à
laisser la dent sur l'arcade et à réaliser une résection apicale du petit fragment, après
pulpectomie et obturation canalaire du fragment cervical.
· Les fractures de l'os alvéolaire Ces types de fracture intéressent l'os alvéolaire (figure
21) dans sa partie coronaire et/ou apicale. Elles sont plus fréquentes dans les régions
antérieures et résultantes le plus souvent d'un choc violent affectant plusieurs dents. Les
traumatismes dentaires souvent associés sont la luxation latérale, et/ou l'expulsion et
plus rarement les fractures radiculaires.
Technique de réalisation : Un gros fil d'acier de 4 ou 5/10 est passé sur les faces
linguales et vestibulaires des dents à réduire et à maintenir. Des boulettes de résine,
fixées sur les fils comblent les espaces laissés par les dents absentes. Des fils plus fins
(3/10, 3,5/10) sont passés ensuite au niveau de chaque espace interdentaire pour réunir
les deux chefs (vestibulaire et lingual) du fil précédemment mis. Le fil support est torsadé
définitivement autour de la dernière dent prise une fois les fils intermédiaires mis en
place et serrés (figure 22).
Figure 22: ligature en échelle (ý115) . 2.1.2. Les ligatures d'Ivy Les ligatures d'ivy (figure
23) permettent de placer le patient en blocage intermaxillaire et de stabiliser les dents
adjacentes entre elles l'une à l'autre. Figure 23: Ligature d'Ivy en bouche (ý6).
Technique de réalisation : Un fil pré-étiré de 4/10mm de diamètre et d'une longueur
appropriée est utilisé, on réalise un œillet de 1 à 2 mm de diamètre au centre du fil. Les
deux chefs du fil sont introduits dans l'espace interdentaire par le côté vestibulaire, entre
la gencive et le point de contact. L'un des chefs est contourné autour du collet de la dent
mésiale, l'autre autour de la dent distale, et tous deux réapparaissent du côté vestibulaire
Le chef distal est passé, non pas dans l'Œillet, mais derrière la torsade de celui-ci. Il est
ensuite réuni au chef mésial et torsadé avec lui.
Le serrage définitif se fait en agissant sur la torsade de l'Œillet, ce qui a pour effet de
l'engager légèrement dans le diastème interdentaire et d'éviter le glissement de la
ligature (ý101,ý116) (figure 24). Figure 24: ligature d'Ivy (ý75) (A) Une petite boucle est
créée dans un fil de 4/10mm de diamètre. (B) Les deux extrémités libres sont placées
entre deux dents stables.
(C) Le fil est ensuite passé autour de chaque dent voisine et ramené dans l'espace
interdentaire suivant. (D) Le fil distal est passé dans la boucle d'origine. (E) Les extrémités
du fil sont torsadées ensemble, puis l'excédent est coupé. La même procédure doit être
effectuée pour l'autre arcade dentaire, directement en face de la première boucle d'Ivy.
Notez que la boucle peut également être torsadée davantage pour réduire sa taille. (F)
Un deuxième fil est placé à travers les 2 boucles de lierre opposées et serré dans le sens
des aiguilles d'une montre. 2.1.3. Les ligatures De Wilde C'est une attelle en résine
autopolymérisahle placée du côté lingual des dents solidarisées par des ligatures.
Technique de réalisation : On met en place, au collet de chaque dent, une ligature de fil
d'acier mou recuit de 0,4 mm portant à son sommet un anneau et une torsade. Le
serrage se fait du côté vestibulaire en vérifiant la bonne situation linguale de la boucle
de rétention. Cette mise en place s'effectue avant toute réduction du déplacement (s'il
existe une fracture ou une perte de substance) (figure 25).
Ligature de Stout C'est une ligature continue ou à boucles multiples, décrit pour la
première fois par le colonel Stout en 1943. Il s'agit d'une technique facile et simple qui
nécessite une instrumentation minimale. Elle est continue utilisée souvent pour une
contention monomaxillaire (ý102). Technique de réalisation : Un fil d'acier mou pré-étiré
recuit de 5/10 mm de diamètre et de longueur de 30 cm est placé sur la face vestibulaire
des dents.
Le fil est plié en deux parties égales, l'une d'entre elles, appelée fil stationnaire, sera
adaptée sur la face vestibulaire en partant de la ligne médiane (ou la dent la plus
antérieure) et en remontant jusqu'à la deuxième molaire (ou la dernière dent existante
de l'arcade). L'autre extrémité du fil (extrémité de travail) est ensuite amenée en position
distale par rapport à la deuxième molaire et est enroulée autour de celle-ci du côté
lingual. Le fil est ensuite passé sur le fil vestibulaire et repassé dans le même espace
interdentaire.
Une tige de 3 mm de diamètre peut être utilisée parallèlement à la broche buccale pour
obtenir un diamètre de boucle adéquat ainsi qu'une uniformité de la boucle (figure 26.a).
Le fil est ensuite enroulé autour des deux fils et retourné dans l'espace interdentaire,
cette fois du côté vestibulaire au côté lingual. Du côté lingual, il contourne la dent
suivante et la même procédure est répétée pour chaque dent (figure 26.b).
Ce processus se poursuit jusqu'aux dents les plus antérieures où les deux extrémités du
fil sont torsadées ensemble, coupées et placées dans l'espace interdentaire (figure 26.c).
Chaque boucle est ensuite torsadée. Les boucles sont de diamètre uniforme. En cas de
blocage bimaxillaire, les boucles sont tournées vers les surfacesocclusales des dents,
mais en cas de traction élastique, elles sont tournéesdans la direction opposée, vers la
gencive (ý102,ý107,ý39).
La torsade est placée sur la face linguale de la dent (généralement une incisive), aussi
proche que possible du bord incisif, mais sans gêner l'occlusion avec la dent antagoniste.
La variante sur la canine comprend une boucle arrondie au niveau de la pointe canine
pour empêcher le glissement de la ligature. Les deux chefs inférieurs contournent le
bord incisif et sont ramenés sur la face vestibulaire de la dent (figure 27).
Les deux chefs supérieurs remontent sur la face linguale et vont enjamber l'arc
vestibulaire au niveau des espaces interdentaires situés de part et d'autre de la dent. Ils
sont alors réunis avec les chefs inférieurs qui, eux, passent devant l'arc vestibulaire et
sont torsadés avec eux. Une telle ligature est très stable, ne gêne pas l'occlusion et
permet de régler à volonté la pénétration de la dent dans l'alvéole (ý17).
Figure 27: Ligature en berceau (ý17). 2.1.6. Ligature de Risdon La ligature de Risdon est
une méthode couramment utilisée pour la contention monomaxillaire. Technique de
réalisation : Les deuxièmes molaires des deux côtés sont généralement choisies pour
l'ancrage. Un fil de 25 cm de longueur est passé autour du col de la deuxième molaire
du quadrant pour émerger en direction vestibulaire, puis le fil est torsadé sur toute sa
longueur jusqu'à la ligne médiane (figure28.a). Un autre fil est passé à partir du quadrant
opposé de la même arcade et torsadé de la même manière.
Les deux extrémités de cette broche torsadée sont serrées au niveau de la ligne médiane
après avoir réduit les segments de fracture (figure 28.c). Une fois la réduction
anatomique obtenue, des broches supplémentaires sont utilisées pour stabiliser ces
longues broches en passant autour des embrasures des dents et en les enroulant autour
du segment de la broche (figure 28.d) (ý6,ý102). Figure 28: (ý102) a + b : Étapes de
réalisation du fil de Risdon.
La dent la plus distale est utilisée pour boucler le fil et le tordre, c: Fil torsadé sur la ligne
médiane, d + e: Fils passés dans l'embrasure des dents pour former une boucle autour
du fil principal f: La ligature de Risdon finie. 2.1.7. Ligature de Gilmer C'est une méthode
d'immobilisation facile et rapide. Technique de réalisation : On choisit quelques dents
bien implantées au maxillaire ainsi qu'à la mandibule.
Au moins une dent antérieure et une postérieure à la fracture doivent être disponibles
afin d'assurer une bonne stabilisation. Le fil ne doit pas être appliqué sur une dent
directement adjacente à la fracture. Un fil en acier inoxydable de 20 cm de longueur et
de diamètre 26 (0,5 mm) est passé autour du col de la dent choisie.
Les deux extrémités sont ramenées sur la face vestibulaire et torsadées manuellement en
maintenant les torsades près de la dent. Les deux extrémités sont maintenues ensemble
et tordues pour obtenir une queue de 3 cm (figure 29) (ý8,ý114). Figure 29: Technique de
la ligature directe de Gilmer. Formation d'une boucle autour de ladent dans l'arcade
inférieure et supérieure, suivie d'une torsion des deux fils ensemble afin d'obtenir un
blocage bimaxillaire (ý102). 2.1.8.
Ligatures de LEBLANC Elles concernent deux dents antagonistes en reliant une ligature
simple sur chaque dent puis on relie leurs torons par une torsade (ý116). Technique de
réalisation : - Choix les dents concernées par les ligatures (prémolaires maxillaire et
mandibulaire). - Section des brins de fil d'acier inoxydable recuit de 3/10e de diamètre
d'environ 10 cm de longueur. - Réalisation des ligatures de LEBLANC.
- Blocage maxillo-mandibulaire (figure 30) (ý81). Figure 30: Ligatures de LEBLANC (ý81).
2.1.9. Ligatures sur arc métallique Cette technique permet une excellente contention des
dents luxées et traumatisées. Et de plus elle s'avère très facile à mettre en œuvre dans le
cas de fracture maxillaire ou mandibulaire associée car c'est l'arc de la contention
intermaxillaire qui sera utilisé pour la suspension. Cette technique reste utile en cas
d'édentations nombreuses ou en denture mixte où le collage peut s'avérer délicat ou
insuffisant.
Technique de réalisation : La ligature péridentaire d'un arc métallique peut être utilisé en
contention monomaxillaire lorsque le collage d'un arc ou de brakets s'avère difficile ou
impossible. Ce qui peut être le cas en cas d'édentations multiples et de hauteur de
couronnes trop faible (bruxomanes, dents en éruption, couronnes fracturées, dents
impactées…).
Les contentions collées Il s'agit de la contention la plus populaire en cabinet dentaire car
elle est simple à mettre en œuvre et ne présente pas les inconvénients des autres types
de contention (desserrage spontané, lésions des tissus mous…). 2.2.1. Fil métallique et
collage à la résine composite Son principe consiste au collage d'un fil métallique à la
face vestibulaire des dents (figure 32) : - De molaire à molaire en cas de traumatismes
multiples ou étendus ; - Ou deux dents adjacentes de chaque côté de la dent causale en
cas de traumatisme isolé.
Pour ce faire, on coupe un fil métallique plus ou moins rigide à la longueur voulue et on
le façonne de façon à ce qu'il épouse parfaitement les faces vestibulaires de toutes les
dents intéressées par la contention. Les faces vestibulaires des couronnes sont alors
préparées par application d'adhésif (après un mordançage éventuel) et le fil est collé à
l'aide de boulettes de résine composite, en débutant par les extrémités et en terminant
par la dent traumatisée.
Il faut veiller à ce que le fil soit noyé dans la résine pour éviter tout risque de
décollement. Figure 32: Contention métallique sur 13, 12, 11, 21, 22, 23, 24. (ý61) 2.2.2.
Attelles fibrées Les attelles composites renforcées en fibres utilisent des fibres de verre
ou de polyéthylène et sont entourées par une matrice qui peut être une résine non
chargée telle que Optibond ™ FL (Kerr, USA) ou une résine composite (ý61,ý62).
L'utilisation des contentions fibrées s'expliquent par leur absence de mémoire de forme,
ce qui permet une facilité d'adaptation aux surfaces dentaires et une adhérence
chimique grâce à la résine composite (ý99). Le type de fibres, leur architecture à
l'intérieur de la contention, leur orientation de façon unidirectionnelle ou
multidirectionnelle et leur imprégnation ou non pour maximiser l'adhésion influent sur
les propriétés de la contention.
Il est donc important de connaître parfaitement les propriétés de ces attelles afin de
choisir une contention adaptée à la situation clinique (ý61). Elles sont très esthétiques car
elles ne compromettent pas la translucidité des dents et sont de la même couleur ou
presque que ces dernières. Il s'agit d'un critère important pour le patient, notamment s'il
doit la porter plusieurs semaines en particulier sur les faces vestibulaires des dents. 2.2.3.
Attelle en titane Il s'agit d'une attelle souple en titane (figure 33) de 0,2 mm d'épaisseur
et de 2,8 mm de largeur. Elle présente une structure maillée en losange qui est collée à
la dent grâce à une résine composite fluide. L'inconvénient de ce type d'attelle est son
coût relativement élevé (ý111). Figure 33: Attelle de traumatologie en titane sur 12, 11,
21, 22 (ý62). 2.2.4.
Fil de pêche et résine composite Une alternative au fil de contention métallique est le fil
de pêche collé avec une résine composite (figure 34) (ý61). Figure 34: Fil de pêche collé
sur les dents antérieures à l'aide d'une résine composite colorée (ý61). 2.3. La contention
orthodontique Le principe (ý48) représente une technique peu invasive pour le patient :
on colle à la face vestibulaire de chaque dent, des brakets d'orthodontie (figure 35). Elle
nécessite toutefois un plateau technique spécialisé.
Figure 35: Contention avec fil orthodontique et brackets sur les dents maxillaires (ý62).
La solution de facilité consiste ensuite à les réunir par une ligature métallique en « huit »
(Figure 36) serrée à l'une des extrémités. Mais lorsque plusieurs dents doivent être
immobilisées, le serrage de la ligature a tendance à entraîner une version postérieure
des dents, et on lui préfère alors une fixation par arc métallique dans la rainure des
boîtiers.
Ce sont des moyens de contention qui nécessitent une étape de laboratoire. 2.4.1.
Gouttière bivalve Elles constituent le procédé de choix de la contention monomaxillaire,
sans blocage. Elles sont presque toujours mises en place après réduction et intéressent,
par conséquent, la totalité de chaque arcade (figure37).
Elles sont utilisées lorsque : - L'usage des arcs se révèle impossible ou contre indiqué en
cas d'édentation très importante ou dents non rétentives et surtout en cas des dents
mobiles présentant une forte alvéolyse. - En cas de fractures mandibulaires sans
déplacement. Par contre, la gouttière ne peut pas être posée en urgence car elle
nécessite une prise d'empreintes avant sa confection.
Elle impose donc de différer la contention (ý13,ý58). Figure 37: (a) Gouttière bivalve en
résine acrylique autopolymérisable, (b) avec les éléments de fixation (ý81). 2.4.2.
Gouttière mixte Ce procédé de contention, décrit par Bataille, est constitué par un arc
métallique lingual et un bandeau vestibulaire en résine (figure 38). Ces deux éléments
sont réunis par des fils interdentaires. On ajuste un arc, en acier mou de 0,8 mm, au
collet des dents du côté lingual.
Figure 38: Gouttière mixte (ý17). 2.4.3. Gouttière de Gunning La gouttière de « Gunning »
(figure 39) est utilisée comme aide à la fixation de la mandibule édentée fracturée. Elle a
été présentée initialement par Thomas Brian Gunning et a été conçue pour
l'immobilisation de segments de mâchoire édentés ou partiellement édentés après
réduction.
Le blocage bimaxillaire (BBM) devient une tâche difficile dans les cas de dentition
dispersée ou absente et la complexité augmente chez les patients gériatriques (ý6).
Figure 39: Gouttière de « Gunning » pour un patient édenté total (ý6). 2.5. Contention
chirurgicale : L'Ostéosynthèse 2.5.1. Ostéosynthèse par fils métalliques L'ostéosynthèse
par fils métalliques est la plus simple, économique, ancienne et universelle méthode de
contention chirurgicale.
Elle assure une coaptation du foyer de fracture sans immobilisation parfaite (stabilité
bidimensionnelle) d'où la nécessité d'une association d'un blocage bimaxillaire pendant
au moins trois semaines. Le fil d'acier utilisé est de 4/10 ou 3/10mm. Les trous sont forés
obliquement à la corticale, à distance suffisante du trait de fracture être solides.
Les trous homologues sont placés de part et d'autres du trait de fracture de façon à ce
que la ligature soit perpendiculaire au trait. Il faut toujours tenir compte de l'occlusion
avant de fermer (ý14,ý93,ý102). Figure 40: Différents types de ligature métallique
intra-osseuse :1 : simple, 2 : croisé, 3 et 4 : simple doublé, 5 : ligature en 8 (ý6). 2.5.2.
Ostéosynthèse par Plaques vissées L'ostéosynthèse par plaque vissée (figure 41)
constitue une méthode de traitement rapide et efficace pour la majorité des fractures.
D'où la préférence actuelle pour l'utilisation de systèmes de miniplaques dans le
traitement des fractures mandibulaires. Aujourd'hui la grande majorité des systèmes
d'ostéosynthèse actuels utilise le titane, qui est un matériau biocompatible bénéficiant
d'une excellente biotolérance.
Les propriétés de résistance mécanique sont également de bonne qualité et associent
une rigidité suffisante pour la contention dynamique d'une fracture à une souplesse
permettant un modelage tridimensionnel aisé (ý57). Essentiellement, trois objectifs sont
recherchés : réduction anatomique, compression du fragment de fracture et
immobilisation rigide.
Examen clinique et diagnostic L'examen clinique devra être minutieux afin de dresser
l'étendue exacte des séquelles. La palpation des rebords osseux permettra de rechercher
des complications infectieuses, des retards de cicatrisation ou la consolidation d'un cal
vicieux. De plus le chirurgien-dentiste portera une attention toute particulière à la
cinétique mandibulaire et à l'ouverture buccale afin de déterminer les étiologies et le
caractère transitoire et permanent d'un trismus et d'empêcher l'évolution vers l'ankylose.
Le modèle supérieur est monté sur l'articulateur avec une double base engrainée,
indispensable pour le contrôle de la reproductivité des enregistrements effectués en
relation centrée. 1.1.2. L'établissement du plan de traitement La discussion des
possibilités thérapeutiques avec le patient est primordiale dans l'établissement du plan
de traitement afin de cerner ses attentes et de lui expliquer ce qui est du domaine du
possible et du réalisable en partant du traitement le plus simple au traitement le plus
complexe.
Afin d'éviter qu'il devienne permanent certaines mesures devront être prises car la
limitation d'ouverture d'installation progressive suite à un traumatisme doit évoquer la
formation d'une ankylose (ý27). Tableau 2: Etiologies des limitations d'ouvertures
buccales (ý59). ü Les thérapeutiques en fonction des étiologies Le rôle du
chirurgien-dentiste devant une limitation d'ouverture buccale sera d'abord d'en définir
l'étiologie et de déterminer le caractère transitoire ou permanant du trismus.
En second lieu, son rôle sera de prévenir la formation d'une ankylose par l'information
du patient et une prescription de séances de kinésithérapie maxillo-faciales et de
myorelaxants. · Conduite à tenir devant un trismus post-traumatique Il est directement
lié au traumatisme et son diagnostic étiologique est simple. Si le patient vient nous
consulter en première intention suite à un traumatisme, on effectuera l'examen clinique
complet et on l'orientera vers le service de maxillo-facial le plus proche.
Si après le traitement des fractures, il vient nous consulter pour une réhabilitation
dentaire, le trismus d'origine musculaire pourra être levé par l'administration de
myorelaxants (tétrazépam, baclofène) voire par injection de toxine botulique. La
réalisation d'une physiothérapie associant une rééducation maxillofaciale et la
mécanothérapie va permettre au patient de retrouver sa mobilité articulaire et ainsi nous
faciliter le travail.
sutures · Conduite à tenir face à des cals vicieuses Certaines séquelles de fracture mal
réduite peuvent-être à l'origine d'une limitation d'ouverture. Le plus souvent, il s'agit de
fractures orbito-malaires déplacées qui font obstacle au coroné. Les fractures de l'arcade
zygomatique peuvent aussi bloquer sa course dans le muscle temporal.
Le diagnostic est alors facilement assuré par l'histoire et l'examen clinique, et par
l'imagerie. Le traitement est chirurgical par ostéotomie et correction du cal (ý27). ·
Conduite à tenir face à une ankylose temporo-mandibulaire L'origine traumatologique
concernerait 22 à 90% des ankyloses d'après les statistiques et toucherait surtout les
enfants et les jeunes adultes (ý104).
On observe alors la formation d'une cal osseuse qui entraîne la soudure de l'os temporal
et mandibulaire, limitant ou abolissant les mouvements mandibulaires. La conduite à
tenir Après une fracture du condyle, le traitement kinésithérapique est fondamental pour
prévenir les risques d'ankylose. De plus les indications chirurgicales sont nombreuses s'il
existe un fragment osseux intra-articulaire exposant au risque d'ankylose.
· Conduite à tenir face à une ankylose extra-articulaire La réparation des fractures peut
conduire à une fusion osseuse entre le coroné, le malaire et/ou l'arcade zygomatique et
plus rarement entre le ptérigoïdien médial et la mandibule. Le plus souvent l'apophyse
coronoïde est fusionnée soit avec la face postérieure du malaire, soit avec l'arcade
zygomatique (ý23).
Le tableau clinique est le même au niveau de l'ATM que pour une ankylose osseuse. Le
traitement est toujours chirurgical avec une résection du bloc d'ankylose avec
coronoïdectomie par voie endo-buccale (ý91). 1.2.2. Les cas simples de réhabilitation
orale On entend par séquelle, toute séquelle faciale dont l'évolution défavorable
survenant à distance du traumatisme, aura des répercussions sur la réhabilitation
buccodentaire du patient soit directement par atteinte directe des dents, soit
indirectement par atteinte des tissus environnants.
Elles sont à la fois fonctionnelles et esthétiques. ü Conduite à tenir devant des
traumatismes dentaires purs · Les soins conservateurs Lorsque la fracture n'intéresse pas
le tissu pulpaire, différents matériaux sont utilisés en fonction de l'épaisseur de dentine
résiduelle (tableau3). Tableau 3: Les soins conservateurs en fonction de l'épaisseur de
dentine résiduelle (ý59).
Les modèles étant montés en relation centrée (RC), on referme l'articulateur jusqu'au
premier contact occlusal qu'on note et qu'on élimine en grattant le plâtre. On poursuit
ainsi jusqu'à retrouver le maximum de contacts entre les dents cuspidées. On réalise les
meulages sélectifs en fonction et on vérifie avec du papier d'occlusion fin.
Toutefois, si le décalage des bases osseuses entraîne des troubles occlusaux important,
une prise en charge spécialisée sera nécessaire. Le rôle du chirurgien-dentiste est d'alors
de réadresser le patient vers un chirurgien maxillo-facial. Une ostéotomie correctrice sera
programmée associée à un traitement orthodontique : - Lorsque le cal vicieux déforme
l'arcade dentaire, on réalise une ostéotomie intrafocale du foyer de fracture initial qui
pourra être segmentaire si le cal complique une fracture alvéolodentaire.
- Par contre, si l'ensemble de l'arcade est dévié sans déformation, on privilégiera les
ostéotomies à distance du cal vicieux selon les tracés classiques des ostéotomies à usage
orthognathique. ü Conduite à tenir face à des édentements Les objectifs de la prise en
charge sont de restaurer l'occlusion, la phonation et l'esthétique du patient.
· La prothèse amovible Simple de réalisation et de faible coût, elle est le premier type de
traitement des pertes de substances. Suivant la présence et la valeur des dents restantes,
elle sera partielle ou totale, en résine ou métallique. Elle présente l'avantage de
compenser les défauts de projection des tissus mous en restaurant les remparts
alvéolaires.
Par contre, une faible hauteur de vestibule, un nombre restant de dents limité, et une
occlusion perturbée sont autant d'obstacles à leur rétention et à leur stabilisation. En
outre, leur réalisation peut s'avérer complexe chez les traumatisés faciaux présentant des
pertes de substances et « reconstruits » chirurgicalement car les repères anatomiques
servant habituellement à l'élaboration prothétique ont disparu.
Les implants servent de rétention à la prothèse grâce à des systèmes d'attaches (boutons
pressions ou barre d'Ackermann), et la prothèse amovible permet de compenser les
défauts osseux et muqueux. · L'implantologie La pose d'implant est le meilleur moyen
pour remplacer une dent manquante. Mais à la suite d'un traumatisme, les défauts
osseux et la gestion des tissus mous peuvent compliquer la prise en charge.
Ainsi des interventions pré-implantaires seront peut-être nécessaires en fonction des cas.
Citons à titre d'exemple: - Une greffe en onlay, afin d'augmenter la hauteur ou la largeur
d'une crête alvéolaire. - Un comblement du sinus. - Une distraction ostéogénique. ·
L'orthodontie L'orthodontie peut être un atout précieux dans la prise en charge des
édentements par fermeture des espaces surtout si une dysharmonie dento-maxillaire
était pré-existante au traumatisme. Toutefois il faut veiller à ce que la fonction canine
soit préservée ou restaurée.
En outre, des dispositifs d'orthodontie comme les mainteneurs d'espaces peuvent être
couplés aux arcs de contention (mono ou bimaxillaires) afin de prévenir la migration des
dents bordant l'édentation. 1.2.3. Les cas complexes de réhabilitation orale Ils posent le
problème de prise en charge. Ils découlent le plus souvent de pertes de substance des
maxillaires, le traitement pourra être soit prothétique, soit chirurgical, soit les deux (ý33).
· La prothèse obturatrice Elle est associée à une prothèse amovible « classique » (figure
43) et permet de combler une communication bucco-nasale ou bucco-sinusienne et de
retrouver une compétence vélo-palatine satisfaisante. La fermeture de la cavité buccale
va permettre d'éviter les reflux nasaux et de retrouver une phonation correcte.
Elle peut-être endobuccale, dans le cas d'une prothèse obturatrice ou exobuccale dans le
cas d'une épithèse (figure 44,45) ou les deux en cas de fracas très important ou de
traumatismes ballistique. Figure 44: Epithète faciale (ý2).Figure 45 : Epithète en place
(ý2). ü La réhabilitation chirurgicale C'est est le premier traitement à proposer au patient
car son caractère définitif offre un très grand confort.
Si elle est insuffisante, elle permet aussi de recréer des bases osseuses et muqueuses
indispensable au préalable du traitement prothétique et implantaire (ý47). Il peut s'agir
de : - Corrections des tissus durs, comme réaligner les bases osseuses, ou augmenter
l'épaisseur des bases osseuses, - Corrections des tissus mous, comme gérer l'épaisseur
des tissus mous, supprimer les brides, et retrouver des limites anatomiques.
Les greffes osseuses d'apposition Elles sont utilisées dans le cas de pertes de substances
limitées et si leur recouvrement pourra être assuré de façon totale par des tissus bien
vascularisés. Les transplants libres osseux ou composites vascularisés Ils sont très utiles
dans le cadre d'une perte de substance des tissus mous associés car ils permettent une
reconstruction conjointe. (Un lambeau fascio- osseux temporal peut permettre de
reconstituer la voûte palatine.)
Les lambeaux libres composites Ils permettent d'apporter à la fois du tissu osseux et du
tissu de recouvrement. Les lambeaux et les greffes cutanéo-muqueuses En cas de
communication entre les cavités crâniennes et nasales, celles-ci sont séparées par des
lambeaux de fascia temporopariétal ou d'épicrâne qui apportent un tissu mou
vascularisé fiable (ý20,ý45). · La distraction ostéogénique (figure 46).
Depuis quelques années, elle est devenue une arme thérapeutique de choix pour les
reconstructions maxillo-faciales notamment mandibulaires car elle permet la création
simultanée de tissus osseux et de tissus mous. Mais elle permet aussi la reconstruction
de crêtes alvéolaires ou l'augmentation de hauteur, permettant la stabilisation de
prothèse implanto-portée ou non.
Figure 46: Reconstruction osseuse secondaire d'une perte de substance
post-traumatique par distracteur vertical. A : Positionnement des deux distracteurs. B :
Résultat radiologique (ý17). Conclusion L es traumatismes maxillo-faciaux intéressent par
définition les structures faciales situées entre la ligne capillaire en haut et la pointe du
menton en bas Indépendamment de toute lésion associée, les traumatismes de la face
peuvent schématiquement revêtir deux formes.
L'une grave, fort heureusement rare, engageant le pronostic vital car responsable d'un
syndrome hémorragique ou d'une obstruction des voies aériennes supérieures. L'autre,
beaucoup plus fréquente, ne mettant pas en jeu le pronostic vital, mais susceptible
d'entraîner des complications fonctionnelles et/ou esthétiques si le traumatisme est mal
pris en charge.
En matière de réhabilitation globale nous avons voulu insister sur la collaboration qui
doit exister entre les différents acteurs d'une prise en charge globale et ce, pour le plus
grand bien du patient. De cette manière, le chirurgien doit entreprendre sa stratégie
thérapeutique en gardant à l'esprit les possibilités futures de réhabilitation prothétique,
qu'elle soit implanto-portée ou non. Ainsi des interventions secondaires, lors de la prise
en charge des séquelles pourront être programmées.
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