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1. Le Diagnostic de l’entreprise.
La collecte d’information :
- Répartition de la clientèle.
- Relation avec les fournisseurs.
- Examen des contrats (assurance, travail, …).
Ainsi, les travaux de valorisation doivent s’appuyer sur l’analyse des aspects stratégiques,
juridiques, fiscaux et financiers.
2. L’évaluation de l’entreprise
Ces approches peuvent être classées en trois grandes catégories (La méthode
patrimoniale, Les approches par les flux, Les approches comparatives) que nous présentons
dans ce chapitre.
Cependant, d’autres classifications peuvent aussi être présentées, selon qu’il s’agit d’une
évaluation directe ou indirecte.
- Les méthodes directes évaluent directement la valeur des capitaux propres (Price
Earning Ration, actualisation des dividendes)
- Les méthodes indirectes évaluent l’entreprise comme un « tout » auquel il faut
ôter la valeur de l’endettement (actualisation des flux de trésorerie)
L’expression la plus simple de la valeur patrimoniale est celle de l’actif net comptable.
Selon cette méthode la valeur de l’entreprise est égale à son actif net comptable. Ce dernier se
définie comme étant la différence entre le total des actifs et le total des dettes. Il est calculé
sur la base du dernier bilan disponible, dans ce calcul les actifs et les dettes sont retenus pour
leurs valeurs comptables.
Par exemple, un immeuble acheté il y a 15 ans aura une valeur nette comptable très
faible du fait de l'amortissement qu'il aura subi, pourtant, il se peut que l'emplacement de
l'immeuble ait pris de la valeur. Dans ce cas, il est important de réévaluer l'immobilisation
pour tenir compte de ce phénomène ; on obtient ainsi l'actif net comptable corrigé.
Il faut donc procéder à un travail de retraitement des différents postes du bilan.
d’un échantillon de sociétés cotées ou de transactions des multiples liées aux résultats,
autrement dit cette méthode vise à obtenir la valeur de la société à partir des multiples
d’agrégats financiers obtenus pour les sociétés comparables.
La difficulté de trouver une entreprise strictement semblable à celle qui fait l’objet
d’évaluation, a poussé les investisseurs à faire référence à plusieurs critères de comparaison
appelés « multiples ». Le multiple de valorisation se détermine comme suit :
S’il existe des entreprises de taille comparable, de même secteur et présentant des
caractéristiques équivalentes, on peut utiliser le même multiple, capacité d’autofinancement
par exemple pour évaluer l’entreprise. Un PER de 9, par exemple, indique que le marché est
prêt à payer la société à un prix de 9 fois son bénéfice par actions
Ve = résultat courant / K
Les méthodes d’actualisation des dividendes sont des fac-similés des méthodes
d’actualisation des bénéfices, dans lesquelles en remplace le bénéfice par le dividende.
Le modèle de Gordon et Shapiro est très utilisée par les analystes boursiers. il détermine
la valeur de la société à partir de dividende et son taux de croissance. Malgré les
simplifications portées par ce modèle, les difficultés de fixer le taux de croissance des
dividendes g et le taux d’actualisation K persistent encore.
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Ve = dividende / (t-g)
t : taux de rendement de l’action
g : taux de croissance des dividendes
Les limites des méthodes patrimoniales et les méthodes par les rendements présentées
ci-dessus ont donné lieu à des approches hybrides qui tiennent compte de cette part
immatériel qui s’ajoute à l’actif des entreprises. En effet, La valeur de l’entreprise dépasse
souvent celle de l’actif net corrigé car une partie du patrimoine n’a pas été totalement prise en
compte lors d’une évaluation patrimoniale classique, cette partie peut être appelée Goodwill
ou sur valeur, et regroupe l’ensemble des éléments immatériels (savoir-faire, niveau
technologique, notoriété, part de marché, etc.) qui ne figure pas dans les comptes mais permet
de créer de la valeur et de la pérenniser.
La valeur de l’entreprise est égale à l’Actif net corrigé plus ou moins la valeur de
l’efficacité (goodwill en cas de création de valeur) ou d’inefficacité (badwill en cas de
destruction de la valeur).Ainsi :
Ve = ANCC + Goodwill (GW)
La méthode des Anglos- GW= (CB - ANCC×i) / t Se fonde sur les résultats prévisionnels récurrents
Saxons des années futures et sur les rentes qui en
découlent.
Le superprofit est capitalisé à l’infini au taux (t).
La méthode des Experts GW=(an /1+i.an )×(CB-i×ANCC) La capitalisation d’un superprofit à un taux (an) tel
comptables Européen Ou: que : an = 1- (1+t)-n / t
(UEC) GW = (CB - ANCC×i) (1- (1+t)-n / t)
V E: Valeur de l’entreprise.
ANCC : Actif net comptable corrigé.
GW : Goodwill
CB : capacité bénéficiaire rattachée à l’ANCC
i : taux de placements financier sans risque
t : taux d’actualisation tenant compte d’une prime de risque de l’entreprise.
Cette méthode employée par les capital-risqueurs pour évaluer les entreprises en perte,
repose sur le principe suivant:
● La société est tout d’abord évaluée à sa date de revente probable, soit le plus
souvent dans un délai de 3 à 6 ans après l’entrée des investisseurs externes. À cette date, il est
généralement attendu que la société génèrera des bénéfices et/ou des flux de trésorerie
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positifs; il est donc possible de l’évaluer selon les méthodes classiques : flux de trésorerie
actualisés ou multiples de sociétés comparables.
● La valeur de revente estimée (ou « valeur de sortie ») est ensuite actualisée pour
obtenir la valeur d’entrée souhaitée. Le taux d’actualisation utilisé est le taux de rentabilité
attendu par les nouveaux actionnaires sur leur investissement. les fonds de capital-risque ont
pour objectif des taux de rentabilité compris entre 30 et 60 % par an compte-tenu des risques
propres à l’investissement dans les jeunes entreprises innovantes.
Etape 1
Les économies d’impôt sont calculées sur le paiement des frais financiers (Dt–1kD)
multipliés par le taux d’imposition (TIS). Dt–1 représente le montant d’endettement à la fin de
l’année précédente ou en début d’année courante. Les flux sont actualisés au coût de la
dette kD.
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La théorie des options réelles fait partie des grandes avancées en finance. Elle a pour
objectif de combler les insuffisances méthodologiques des méthodes traditionnelles qui
occultent la possibilité d’exploiter pleinement l’incertitude et les différents niveaux de
risques.
3.3.1 Définition de l’option : l’option est un contrat entre deux parties par lequel
l’une accorde à l’autre le droit et non l’obligation de lui acheter (option d’achat) ou de lui
vendre (option de vente) un actif moyennant le versement d’une prime.
3.3.2 Définition de l’option réelle: Par analogie avec l’option du financier, l’option
réelle caractérise la position d’un industriel qui bénéficie d’une certaine flexibilité dans la
gestion d’un projet d’investissement.
Toute méthode fondée sur l’actualisation (méthode des rendements, des DCF ou
Discounted Cash Flows, etc.) implique un biais : plus le risque est élevé, plus le taux
d’actualisation augmente, plus la valeur apparente diminue. De ce fait, l’incertitude
concernant les flux de trésorerie générés par un investissement est toujours jugée
négativement car le risque est pénalisant. À l’inverse, les partisans de l’approche en termes
d’options réelles appréhendent le risque de manière positive et considèrent qu’un potentiel de
croissance – par définition incertain – peut générer de la valeur.
L’incertitude, dans sa vision positive est source de richesse. Plus cette incertitude est
importante, (plus les états de la nature sont volatiles), plus la probabilité pour le détenteur de
l’option d’exercer son option est forte, plus la valeur de l’option est importante.
Sur un plan opérationnel, les options peuvent prendre différentes formes, c'est-à-dire
consister en certaines possibilités de flexibilité relativement aux choix stratégiques. La
littérature en propose différents types que nous avons regroupés en quatre catégories
(Trigeorgis, 1996) :
l’option s’apparente à un droit de rester en jeu pour savoir si le projet mérite d’être
mené plus avant ;
- Les options composées : elles existent lorsque le projet est décomposé en plusieurs
étapes ponctuées de jalons et dont l’issue dépend de la réussite des étapes
précédentes. Ces options sont surtout utilisées en R&D pour les choix
d’investissements dans de nouveaux prototypes ou de nouvelles technologies, ainsi
que dans l’industrie pharmaceutique pour les phases de tests de médicaments.
Néanmoins, un tableau comparatif peut être dressé entre ces deux techniques
optionnelles.
Options financières Options réelles
Valeur cotée de l’actif sous-jacent VAN des flux de trésorerie futurs
Prix d’exercice Coût de l’investissement
Date d’échéance Temps avant la disparition de l’opportunité
Volatilité de l’action Incertitude des flux de liquidité
Taux d’intérêt sans risque Valeur de l’argent dans le temps
Le modèle de Black et Scholes estime et prédit le prix théorique des options (d'achat
ou de vente) de type européen dans un marché comportant deux actifs, un actif risqué (action)
et un actif sans risque.
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Avec :
Selon cette méthode si à l’échéance de la dette, celle-ci a une valeur supérieure à celle
de marché de l’actif économique, les créanciers ne seront pas remboursés en totalité et la
valeur de l’option, donc des fonds propres, sera nulle.
Dans le cas contraire, la valeur sera égale à la différence entre la valeur de l’actif
économique et celle de la dette.
Une nouvelle approche est préconisée par des économistes du nom de Cox, Ross
et Rubinstein en 1976. Cette méthode de type binomial peut être facilement représentée par un
arbre de décisions. À chaque étape, deux possibilités sont offertes pour la suite des
événements: favorable ou défavorable.
Selon cette approche, le prix de sous-jacent (S), soit qu'il augmente d'un montant
« u » si la situation est favorable avec une probabilité « p », soit qu'il diminue à un montant «
d » si la situation est défavorable avec une probabilité de « 1-p ». Les montants « u » (up) et «
d » (down), qui doivent être constants durant la période, sont calculés à partir de la volatilité
du secteur d'activité (ou de la volatilité historique du titre si les données sont encore
disponibles.).
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Avec:
(Va -1s) : VAN classique;
Va : Valeur présente des cash-flows anticipés;
I : Investissement supplémentaire au temps t;
a : Le taux de croissance du revenu de projet au temps t (avec a> 1).
- Lorsque l’EVA est positive, l’entreprise dégage une rentabilité en excès par rapport au
coût des fonds mis à disposition. L’entreprise est créatrice de richesse pour les
actionnaires.
- Lorsque l’EVA est négative, la performance des investissements ou des projets de
l’entreprise est insuffisante pour couvrir les coûts de financement, elle est donc
destructrice de valeur.
La Market Value Added (MVA) donne une information sur la valorisation par le
marché boursier des ressources apportées par les actionnaires et créanciers par rapport à leur
valeur enregistrée en comptabilité. Cette création de valeur boursière est égale à la somme
de la capitalisation des actions et de la valeur de marché de la dette diminuée de la valeur
comptable des capitaux investis :
la différence entre la capitalisation boursière des actions et la valeur des capitaux propres dans
le bilan :
Sachant que la MVA est obtenue à partir de la différence entre la valeur de marché et
la valeur comptable des capitaux propres, la MVA est égale à la somme actualisée des EVA :
Donc :
Conclusion :
L’évaluation des entreprises constitue un problème multidimensionnel en raison de la
multiplicité des méthodes d’évaluation utilisées par les professionnels ainsi que de la
recherche des déterminants de la valeur de l’entreprise et des éléments susceptibles de
l’influencer. Toutefois, il faut souligner qu’aucune méthode ne fournit une évaluation exacte
et indiscutable. Une évaluation juste serait, en réalité, constituée par la valeur sur laquelle un
acheteur et un vendeur s’entendent. Elle est donc sensible aux motivations propres des
négociateurs qui peuvent modifier considérablement la valeur de l’entreprise déterminée au
préalable par les experts.