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Plan de cours
Objectifs pédagogiques :
- ce qu’est un projet,
- ce qu’est une évaluation de projet, et quel son intérêt ?
- la différence entre l’évaluation financière, l’évaluation économique et l’évaluation
sociale,
- estimer les indicateurs de sélection des projets,
- sélectionner la variante pertinente d’un projet sur la base des objectifs visés,
- élaborer un projet et un plan d’investissement.
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Contenu du cours
INTRODUCTION ................................................................................................................ 4
....................................................................................................................................................................... 42
2
5.1 Méthode des effets ........................................................................................................................... 44
EXERCICES ...................................................................................................................... 49
RÉFÉRENCES :................................................................................................................. 53
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INTRODUCTION
Beaucoup de planificateurs des pays sous-développés mettent beaucoup d’accent sur les plans
pour le développement économique de leurs pays. Un plan est un ensemble de programmes
sectoriels. Il y a par exemple un programme pour l’agriculture, un programme pour l’industrie,
un autre pour l’éducation, etc. Chaque programme peut être décomposé en sous programmes
ou projets. On peut parler par exemple de projets d’irrigation, d’intégration des jeunes dans
l’agriculture, etc. Dans la plupart des cas, le projet doit être défini de façon très précise. En
effet, en quoi le « projet d’électrification rurale par l’énergie solaire photovoltaïque en site isolé
non connecté au réseau » est-il rentable ? Qui peut en tirer profit et dans quelle proportion ?
Un projet est défini comme un ensemble d’activités pour lesquelles des dépenses sont effectuées
en vue de générer un flux de revenus ou autres avantages monétaires ou non monétaires
pendant une période de temps fixée. Un projet a pour but d’atteindre un certain nombre
d’objectifs spécifiques dans le cadre d’apports de ressources donnés et au cours d’une période
donnée.
Un projet s'inscrit toujours dans une perspective plus large, le cadre d'objectifs globaux
auxquels il apporte sa contribution. Il doit donc être conforme à une stratégie sectorielle et plus
généralement s’arrimer à un ou plusieurs objectif(s) de développement durable.
Les projets sont les éléments les plus importants d’un exercice de planification car c’est un
ensemble de projets qui constituent un plan. Les projets permettent de clarifier et de concrétiser
les investissements et les dépenses de développement prévus au plan.
Activité
1.1.1
Activité
Projet 1.1
1.1.2
Projet 1.3
PLAN
Projet 2.1
Programm Exemple: PAG
e2
Projet 2.1
Programm
projet 3.n
e3
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L’évaluation ou analyse des projets : un outil d’aide à la décision
Fondamentalement, l'analyse financière et économique a pour objet de déterminer et de
quantifier les coûts et avantages des projets de développement afin de faciliter la prise de
certaines décisions tout au long du cycle du projet.
La raison principale pour évaluer la rentabilité des projets est de déterminer s’il faut investir ou
non. Dans un pays, il y a plusieurs projets qui peuvent être inclus dans un plan de
développement. Mais, ils ne peuvent pas y être tous inclus parce que les ressources sont
limitées. Même si les ressources financières étaient illimitées, il est impossible d’inclure tous
les projets dans un plan d’investissements à cause des difficultés de gestion administrative. Il
arrive que certains projets soient financièrement très rentables sans être inclus dans un plan.
Cela signifie que les projets ne sont pas seulement jugés à l’aune de leur rentabilité financière.
Il existe beaucoup d’autres critères de sélection des projets comme l’équilibre régional, l’impact
sur l’environnement, les raisons stratégiques ou simplement le clientélisme politique. En effet,
les projets sont planifiés et exécutés dans un cadre politique. Ceci est normal puisque c’est par
l’action politique que les sociétés parviennent à trouver un équilibre entre les objectifs
nombreux, souvent conflictuels. Les considérations constitutionnelles comme l’intégrité
nationale, l’édification de la nation, la défense nationale ou même les promesses électorales
soumettent les responsables politiques à toutes sortes de pression, et leurs motivations pour
réaliser l’équilibre ne conduisent pas forcément aux mêmes conclusions que celles auxquelles
parviendrait un économiste analyste de projet. On peut donc dire que l’évaluation aide le
décideur à éviter les risques d’erreur, à affiner sa décision et non remplacer celle-ci. Toute
décision nationale d’investissement est donc un acte essentiellement politique qui résulte du
meilleur choix décidé par ceux qui en ont la responsabilité. Oublier l’influence politique dans
l’analyse des projets publics peut conduire à des projets utopiques, jamais exécutés. Un projet
public peut modifier la distribution de revenus et les pouvoirs de certains agents (ou classes)
composant la collectivité nationale. Ainsi, un plan ne résulte presque jamais de l’optimisation
d’une fonction d’utilité sociale théorique, mais de compromis entre intérêts divergents et/ou
complémentaires de classes sociales en partie antagonistes. Mais cela ne veut pas dire que
l’évaluation des projets est inutile et constitue un gaspillage des ressources. Les conditions
économiques et de financement changent continuellement et un projet qui était rentable hier
peut ne pas l’être aujourd’hui. De même, il arrive que le décideur veuille seulement fixer un
déterminant des variantes d’un projet (le lieu par exemple) et reste indifférents par rapport aux
autres éléments. Dans ce cas, le planificateur a des marges de manœuvre pour un optimum de
second rang. Par ailleurs, les institutions internationales utilisent couramment les méthodes
d’évaluation des projets et il importe de pouvoir comprendre leur raisonnement pour discuter
valablement avec elles et ne pas se voir imposer passivement leurs sentences.
L’évaluation des projets est une activité multidisciplinaire. Il est rare qu’une personne puisse
évaluer plus de 80% des aspects d’un projet. Un économiste de l’Institut National d’Economie
a besoin par exemple d’un chimiste de l’Ecole Polytechnique pour évaluer un projet de
production d’eau minérale.
La démarche d’évaluation d’un projet est la suivante :
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Il convient de distinguer trois types d’évaluation des projets : évaluation financière, évaluation
économique et évaluation sociale. L’évaluation financière évalue les bénéfices et coûts
financiers des projets aux prix du marché. L’évaluation économique ajuste les coûts et les
bénéfices évalués aux prix du marché pour refléter leurs valeurs sociales, et prend en compte
les effets du projet sur l’économie dans son ensemble. L’évaluation sociale concerne les
conséquences distributionnelles des projets à la fois inter-temporelles et intra-temporelles (entre
groupes en un point donné du temps).
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CHAPITRE 1 : ELABORATION DES PROJETS
1. Caractéristiques des projets
Chaque projet est généralement caractérisé par un certain nombre d’éléments illustrés à travers
la figure ci-dessous.
•envergure
Contraintes •qualité (normes)
nombreuses •délais (échéances)
•budget
Exercice 2 : Déterminez les éléments pouvant caractériser chaque idée de projet identifiée au
niveau de l’exercice 1.
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2. Notion de cadre logique d’un projet
Définition
Le cadre logique est un ensemble de concepts reliés les uns aux autres et qui doivent être utilisés
concurremment et de façon dynamique pour permettre l’élaboration d’un projet bien conçu,
décrit en termes objectifs et dont on pourra subséquemment évaluer les résultats.
Exercice : Elaborer le cadre logique de chaque projet identifié dans l’exercice précédent
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3. Cycle des projets
2.1 Les phases du cycle
Un projet traverse généralement un cycle en six étapes que sont:
- l’identification
- la préparation et l’analyse
- l’évaluation ex ante
- l’exécution
- le monitorage ou le suivi-évaluation et
- l’évaluation ex post ou rétrospective
Chaque étape du cycle de projet intègre en fait six aspects différents : technique, institutionnel,
organisationnel, managérial, social, commercial, financier et économique. L’aspect technique
est très important au moment de l’identification et de la préparation du projet. Les aspects social,
commercial, financier et économique prennent une importance certaine au moment de
l’évaluation ex ante tandis que les aspects organisationnel, social et managérial interviennent
surtout au moment de l’exécution du projet.
Identification
Un projet naît d’une idée. C’est l’étape de l’identification du projet. L’étape de l’identification
est celle de la découverte de projets potentiels. Il peut s’agir d’opportunités ouvertes par les
différents plans de l’Etat pour la réalisation d’un objectif plus global. A titre d’exemple, on peut
citer le choix par l’Etat béninois de faire la promotion des énergies renouvelables dans le but
d’ « engager la transformation structurelle de l’économie (béninoise) » (pilier 2 du PAG).
L’idée d’un projet peut naître également d’une étude des tendances du marché et des tendances
relatives aux importations. Parfois, il existe au niveau de certaines organisations
professionnelles (ex. CCIB, APIEX) des études sectorielles sur les « créneaux dits porteurs ».
Ces études sont également des sources d’idée de projets.
Préparation
Après la naissance de l’idée de projet, l’étape suivante consiste à faire une étude de faisabilité
qui fournira assez de renseignements pour décider si l’on peut ou non commencer une
planification poussée. C’est l’étape de la préparation et de l’analyse du projet. Elle permet de
définir clairement les objectifs du projet. Elle permet d’étudier les solutions de rechange ou
variantes amenant aux mêmes objectifs, d’éliminer les solutions non valides, d’ajuster le projet
au milieu physique et social et de vérifier « sommairement » si le projet sera rentable. Mais la
décision d’accepter ou de rejeter une variante donnée du projet ne sera prise qu’au moment de
l’évaluation ex ante où les analyses financière et économique sont plus détaillées. En effet, le
projet continuera à être redéfini et remodelé au fur et à mesure que l’on disposera d’informations
plus nombreuses et plus précises.
L’étape de la préparation peut être qualifiée de documentaire et d’exploratoire. C’est au stade
de la préparation que les informations techniques disponibles sont collectées sur le site
d’implantation du projet. C’est également l’étape de la collecte d’information sur les prix et les
comportements du marché, de l’évaluation de la disponibilité et des besoins en main-d’œuvre,
de l’évaluation des besoins en expert-conseils, de l’établissement des budgets, des comptes
d’exploitation, etc.. Plus particulièrement, un projet n’est pas complètement identifié s’il n’y a
pas une étude des besoins ou une étude de marché (exemple d’élevage de porcs dans une région
musulmane, construction de latrines dans un milieu où les normes sociales imposent des plans
architecturaux précis).
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La préparation minutieuse d’un projet peut être très onéreuse en temps et en ressources
financières, mais elle constitue un gage d’exécution du projet sans heurts dans l’avenir.
Préparées dans la hâte, les analyses superficielles déboucheront inévitablement sur les projets
qui ne respecteront pas les calendriers prévus, offriront une rentabilité moins bonne et seront
des sources de gaspillage de ressources rares.
Evaluation ex ante
L’évaluation ex ante consiste à analyser le cadrage socio-économique, le cadrage technique et
à déterminer la rentabilité du projet. On peut considérer l’évaluation ex ante comme un
approfondissement de la préparation du projet. A l’étape de l’évaluation ex ante, les données
douteuses et les hypothèses irréalistes sont corrigées. Les facteurs de risque sont également
analysés. C’est précisément à cette étape que s’opère la détermination de la rentabilité du projet,
c’est-à-dire l’évaluation des coûts et des avantages ou simplement les aspects financiers et
économiques. L’analyse de la rentabilité du projet nous apporte des renseignements concernant
l’incidence d’un investissement proposé sur chacune des parties prenantes d’un projet, qu’il
s’agisse de l’entrepreneur lui-même (analyse financière), d’établissement d’Etat ou de la
collectivité considérée dans son ensemble (analyses économique et sociale). C’est en étudiant
cette incidence que nous évaluons les incitations d’un projet et déterminons si les entrepreneurs
et d’autres parties prenantes peuvent être amenés à y participer.
Exécution
L’exécution est la mise en œuvre du projet. Elle comprend :
- l’inventaire des ressources nécessaires à l’exécution. Ces dernières doivent être mises
en rapport avec les besoins identifiés lors de l’analyse du projet et les besoins
spécifiques des différents processus de production. C’est à cette étape que l’exécution
du projet est planifiée et l’échelonnement des différentes opérations prévues dans le
temps. A la fin de cette étape, on a un plan d’exécution du projet;
- la gestion administrative et financière du projet.
Monitoring ou le suivi-évaluation
Le monitorage, suivi-évaluation, contrôle ou surveillance est une évaluation permanente de
l’efficacité du projet. C’est le contrôle de l’adéquation entre objectifs et résultats, l’évaluation
du degré de réalisation des objectifs poursuivis. Il ne faut pas oublier que l’évaluation du projet
était basée sur des hypothèses probables et les conditions techniques, l’environnement
économique ou politique du projet peuvent changer. Le monitorage confère une certaine
souplesse à l’exécution du projet. Son premier but est d’indiquer très tôt les dérapages afin de
mettre en œuvre aussi rapidement que possible les mesures correctives appropriées. Le suivi
permet l’adaptation et l’amélioration continue de la gestion d’un projet. Cela montre que la
mise en œuvre d’un projet est un constant perfectionnement, une suite ininterrompue de leçons
apprises par l’expérience.
En permettant des corrections pendant le cours du projet, le monitorage a un avantage certain
sur l’évaluation ex post. Le suivi-évaluation interne est difficile du fait que les évaluateurs font
partie du système objet du monitorage. C’est pourquoi les contrôles internes sont moins
efficaces que ceux effectués par des personnes externes à l’entreprise (auditeurs de comptes
externes).
Par ailleurs, les indicateurs des objectifs doivent être bien définis pour rendre le monitorage
crédible.
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Evaluation rétrospective
L’évaluation ex post est l’appréciation d’un projet qui a déjà terminé ces activités. Elle permet
d’apprécier la performance globale d’un projet par rapport aux projections initiales. Cela permet
à l’analyste dévaluer systématiquement toutes les causes de succès ou d’échec de l’expérience
pour en tirer des leçons pour les évaluations ultérieures. L’ironie d’une évaluation ex post est
qu’elle ne sert plus les projets passés ou qui viennent immédiatement après celui qui vient d’être
exécuté. Quand bien même un projet n’est pas terminé, on peut envisager une évaluation
rétrospective des actions déjà entreprises, surtout quand le projet est en difficulté. C’est le
premier pas vers une rectification pertinente. En tout état de cause, une évaluation ex post doit
précéder toute prévision de projet « complémentaire », c’est-à-dire découlant d’un projet en
cours. Une évaluation rétrospective à mi-parcours de l’exécution d’un projet permet d’apprécier
l’efficacité du dispositif de suivi-évaluation. Lorsque certaines circonstances ont changé, la
direction et les organismes de parrainage ont-ils réagi assez rapidement ? Sinon pourquoi ? Le
dispositif de suivi-évaluation est-il en cause ou est-ce plutôt les structures organisationnelles ou
institutionnelles qui sont trop rigides ? Quelles sont les solutions possibles ? Et quels en sont
les enseignements ?
Les éléments importants d’un projet qui doivent faire l’objet d’une évaluation ex post sont :
- la gestion du projet ;
- les prix de marché prévisionnels ;
- les volumes de vente prévisionnels ;
- les obstacles institutionnels ;
- les qualités des inputs et des outputs ;
- le rôle du gouvernement ;
- le rôle des investisseurs privés ;
- l’impact sur les groupes cibles et
- les effets positifs et négatifs non prévus.
Bien que toutes les étapes de l’analyse de projet soient présentés de façon séquentielle,
l’analyste est souvent obligé de faire un va et vient entre les six différentes étapes. On peut
pendant une évaluation à mi-parcours chercher encore à affiner des données collectées à l’étape
de la préparation ou de l’évaluation. En tout état de cause, l’analyste doit veiller à étudier aussi
minutieusement que possible chaque étape. Les études sur les échecs des projets montrent que
toutes les étapes peuvent être en cause.
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Les ressources et le temps au cours du cycle de vie d’un projet
Les différentes phases du cycle de vie d’un projet nécessitent des ressources et du temps en
proportions variées.
Tableau 1.1 : Cycle de vie d’un projet
Démarrage Planification Exécution Clôture
Temps 5% 20% 60% 15%
Ressources 20% 20% 45% 15%
Source : SETYM International, Planification opérationnelle et contrôle de projet, Marrakech
2015, Manuel du participant.
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CHAPITRE 2 : QUELQUES NOTIONS ET PRINCIPES DES
EVALUATIONS FINANCIERE ET ECONOMIQUE DES
PROJETS
2.1 Les principaux tableaux de l’analyse financière
Une marge est une différence entre un prix de vente et un prix d’achat ou un coût (partiel ou
complet). Une marge est généralement qualifiée à partir du prix ou du coût auquel il correspond.
Ainsi :
5- Résultat d’exploitation. Cet indicateur laisse les aspects financiers mais tient compte
des amortissements. Ces derniers peuvent introduire des différences de traitements dues
aux considérations fiscales.
Le compte d’exploitation
Un compte d’exploitation est un compte-rendu financier qui résume les recettes et les dépenses
d’une entreprise aux prix du marché au cours d’un exercice donné. C’est donc un état qui rend
compte des résultats de l’activité de l’entreprise pendant l’exercice. On parle également d’un
compte de résultat.
Les rubriques que comporte généralement un compte d’exploitation sont mentionnées dans le
Tableau 1 tiré du SYSCOA.
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Tableau 2.1 : Compte d’exploitation d’une entreprise
EXERCICES
REF OBJET 1 2 ETC.
ACTIVITE D'EXPLOITATION
PA Ventes de marchandises
CA Achats de marchandises
CB Variation de stock de marchandises
IMBMAR Marge brute sur marchandises (PA-CA+CB)
PB Ventes de produits fabriqués
PC Travaux, services vendus
PD Production stockée (ou déstockage)
PE Production immobilisée
CC Achats de matières premières
CD Variation de stock de matières premières
PF Produits accessoires
IMBMAT Marge brute sur matières (PB+PC+PD+PE-CC+CD)
CHIFAF Chiffre d'affaires (PA+PB+PC+PF)
PG Subventions d'exploitation
PH Autres produits
CE Autres achats
CF Variation de stocks autres achats
CG Transports
CH Services extérieurs
CI Impôts et taxes
CJ Autres charges
VAB Valeur ajoutée (IMBMAR+IMBMAT+PG+PH-CE-CF-CG-CH-CI-CJ)
CK Charges de personnel
IEBE Excédent brut d'exploitation (VAB-CK)
PI Reprises de provisions
PJ Transferts de charges
TPE Total produits d'exploitation (PA+…+PJ)
CL Dotations aux amortissements et aux provisions
TCE Total charges d'exploitation (CA+….+CL)
RE Résultat d'exploitation (TPE-TCE)
ACTIVITE FINANCIERE
PK Revenus financiers
PL Gains de change
PM Reprises de provisions
PN Transferts de charges
TPF Total produits financiers (PK+PL+PM+PN)
TPAO Total des produits des activités ordinaires (TPE+TPF)
CM Frais financiers
CN Pertes de change
CO Dotations aux amortissements et aux provisions
TCF Total charges financières (CM+CN+CO)
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EXERCICES
REF OBJET 1 2 ETC.
RF Résultat financier (TPF-TCF)
TCAO Total des charges des activités ordinaires (TCE+TCF)
REAO Résultat des activités ordinaires (TPAO-TCAO)
Rubriques Année 1 2 3 … n
A- Recettes
d’exploitation
B- Dépenses
d’exploitation
C-Résultat Brut
d’Exploitation (A-B)
D- Dotation aux
amortissements
E-Résultat
d’exploitation (C-D)
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F-Impôt sur le résultat
G-Résultat net après
impôts (E-F)
H- Capacité
d’autofinancement
(G+D) ou (C-F)
Ce Tableau permet de dresser l’état de l’équilibre des ressources et des emplois de capitaux.
C’est un instrument qui permet de vérifier l’équilibre global du projet. Lorsque l’équilibre n’est
pas établi, on modifie quelques éléments du plan de financement (fonds propres, subventions,
emprunts et date de mobilisation). En général, au plan des principes, l’entreprise définit sa
politique d’investissement, puis les ressources nécessaires au financement des investissements
prévus ainsi que les emplois générés par ces derniers. Le principe est que le financement
permanent doit être supérieur ou égal aux besoins d’investissement et de cycle d’exploitation.
Certains auteurs confondent le Plan de financement au Tableau des Ressources-Emplois.
Dans un univers inflationniste, il est important de simuler les effets d’une hausse et/ou d’une
baisse probable des prix des divers éléments des coûts et des recettes.
Plan de financement
Le plan de financement précise l’origine et les conditions de financement des capitaux devant
servir à la réalisation du projet. Pour faciliter l’analyse économique ultérieure, il est
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recommandé, lorsque c’est possible, de décomposer les financements en monnaie locale et en
devises. Deux raisons expliquent l’importance de l’établissement d’un plan de financement :
1- la plupart des banques exigent un plan de financement de la part des entreprises qui leur
réclament un emprunt ;
2- le plan de financement est le seul moyen qui permet de vérifier a priori que la politique
d’investissement et la politique de financement sont cohérentes et que l’équilibre
financier est garanti.
L’amortissement d’un matériel est la diminution escomptée de sa valeur causée par l’usure
physique ou la vétusté (obsolescence) et l’inaptitude par suite de changement des choix
techniques. A la fin de la vie utile de l’actif immobilisé, la valeur résiduelle de l’actif peut être
nulle ou non.
Il existe trois techniques principales d’amortissement :
- l’amortissement linéaire ou constant qui attribue à chaque exercice une part égale de la
valeur du bien ;
- l’amortissement variable ;
- l’amortissement accéléré ou dégressif qui attribue une part plus importante du coût
originel aux premières périodes comptables et une part plus faible aux périodes
suivantes.
Amortissement linéaire
Soit V0 la valeur initiale d’un matériel, VR sa valeur résiduelle après n années de vie utile.
L’amortissement à affecter à chaque exercice est de (V0-VR)/n. Cette technique revient à
appliquer un pourcentage constant (100/n) à la valeur à amortir. C’est la technique la plus
utilisée.
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Amortissement dégressif
Il se fonde sur la constatation que la dépréciation réelle d’un bien est plus rapide en début
d’existence du bien qu’à la fin. On applique alors la technique du pourcentage constant à la
valeur résiduelle (et non initiale) du bien à amortir. Celle-ci est égale à la valeur d’origine
diminuée des amortissements antérieurs cumulés. Un inconvénient de cette méthode est que le
total des amortissements est toujours inférieur à la valeur d’origine du bien. Mais on peut
décider d’adopter l’amortissement constant pour les périodes restantes si l’amortissement
constant correspondant à la période restant à courir est supérieur à l’amortissement dégressif.
On peut également décider d’amortir complètement le matériel en une seule année quand la
valeur restante à amortir est la valeur jugée résiduelle.
Une autre technique dégressive (méthode SOYTY) utilise comme taux d’amortissement de la
valeur résiduelle pour une année t le rapport entre la durée de vie utile restante et la somme des
n premiers entiers naturels. n est la durée de vie utile du matériel à amortir. Par exemple si la
durée d’amortissement est de 10 et la durée de vie utile restante est t, alors le taux appliqué est
t*100%/55.
Amortissement variable
Tableau d’amortissement
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Il convient de noter que les terrains ne sont pas amortissables.
Lorsque la durée du prêt est supérieure ou égale à un an, on suit la convention comptable en
admettant que les crédits sont versés à la fin d’une année du projet et que le service de la dette
commence à courir au début de l’année suivante. Il arrive souvent toutefois qu’on choisisse un
encaissement des prêts au début de l’exercice comptable et un paiement du service de la dette
en fin d’exercice. Mais cela comporte une anomalie : l’encaissement du prêt, le premier
paiement d’intérêt et même parfois du capital sont effectués dans la même année du projet à
moins que l’on fasse correspondre l’année 0 ou l’année d’investissement à l’année de
perception des prêts. De même, cette méthode surévalue le taux de rentabilité financière du
montant du besoin en crédit de court-terme. Ce dernier est sous-évalué.
D’autres modalités concernent l’accord de différé de paiement du capital, le dépôt initial, ou le
paiement ou non de tous les intérêts en début d’exercice, l’intérêt composé ou simple. Le cas
de l’intérêt simple correspond généralement aux prêts de court terme.
Dans le cas de l’amortissement du principal en versements égaux, la formule la plus simple est
d’admettre que le principal est amorti en annuités constantes et que l’intérêt sera payé sur les
sommes restant dues. Il peut y avoir de différé d’amortissement où le paiement du capital ne
commence qu’après d années. L’intérêt est généralement payé pendant le différé
d’amortissement. Il peut être remis ou capitalisé.
Le remboursement à annuités constantes ou égalisées ou paiement nivelé permet de payer le
même montant chaque année plutôt que d’avoir à payer pour un prêt de long terme des sommes
différentes. Soient p la période d’amortissement du prêt après prise en compte du différé, C le
capital dû, i le taux d’intérêt et A l’annuité. L’annuité A est donnée par la formule :
i(1 + i) p
A=C* = A* k
(1 + i) p - 1
i(1 + i) p
A = C *(1 + i)d *
(1 + i) p - 1
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Tableau x-Tableau d’amortissements financiers
Années Capital restant dû (1) Intérêt(2) Remboursement du principal (3) Annuités (2)+(3)
0
1
2
.
.
.
n
Total Montant de l’emprunt
2.3 Actualisation
Notion d’actualisation
L’actualisation n’a pas pour but de corriger l’érosion monétaire, mais de tenir compte du non
encaissement immédiat. Le taux d’actualisation mesure donc le taux de renoncement à la
disponibilité financière immédiate des capitaux. Cependant, en matière de sélection de projet,
il est rigoureusement équivalent de raisonner en francs au temps 0 (soit actualiser) ou en francs
au temps n (soit accumuler); seuls les usages et la commodité font pencher en faveur de
l’actualisation. Les critères qui concourent à la fixation du taux d’actualisation sont :
1- critère subjectif : les entreprises en déséquilibre ont tendance à fixer des taux
d’actualisation plus élevé que celles qui sont en sur-liquidité ;
2- taux de placement sans risque qui constitue le taux plancher du taux d’actualisation ;
3- la prime de risque attachée au projet d’investissement considéré;
4- la prime de rentabilité attachée au secteur d’activité de l’investissement qui est pris
comme le taux d’actualisation plancher s’il est supérieur au taux de placement sans
risque.
L’actualisation est fondée sur la préférence immédiate pour la liquidité. Le taux d’actualisation
intègre :
- le taux de placement des capitaux que l’on considérera comme le taux plancher ;
- la prime de risque qui sera d’autant plus élevée que l’exploitation est aléatoire. On
majorera alors le taux plancher d’un certain nombre de points ;
- la volonté politique qui pourrait entraîner la subvention ou la bonification des taux
débiteurs pour certaines activités ;
- la rentabilité de la branche d’activité dans laquelle se trouve l’entreprise. Celle-ci est
souvent très mal connue. D’où des difficultés d’utilisation de ce critère.
Si les fonds investis sont un mélange de fonds propres et d’emprunts, le taux d’actualisation est
une moyenne pondérée des taux choisis pour les deux sources de fonds.
Les faibles taux d’actualisation favorisent les investissements à rendement faible ou éloigné
dans le temps.
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Il faut bien noter que l’inflation n’est pas une justification de l’actualisation (peut-être à travers
l’effet des anticipations inflationnistes sur fixation du taux d’intérêt). Cependant, il peut être
utile de tenir compte des hausses réelles de prix poste par poste. Cela est particulièrement
important pour le renouvellement des équipements. Les projections de prix sont néanmoins
délicates et doivent être réalisées avec précaution.
Généralités
Un budget est la projection des entrées et des sorties des comptes de l’exploitation destinée à
estimer les avantages nets supplémentaires d’un projet pour la durée de vie de celui-ci. On
l’établit généralement à partir d’un plan-type d’entreprise.
Le budget est dit global quand il concerne toutes les activités de l’entreprise.
Le budget par activité unitaire s’applique à une unité déterminée comme la production de mille
pains de savons, la production de 10 m3 d’eau minérale, la production 25 Mw d’énergie solaire.
Le budget par activité unitaire sur une base « avec ou sans projet » n’est pas facile à préparer.
On le prépare généralement sur une base différentielle, c’est-à-dire que tous les coûts et
avantages (recettes) sont comptés à leur valeur marginale. Ceci signifie dans certains cas que le
coût d’opportunité doit être estimé directement, ce qui est souvent particulièrement difficile
pour la terre et pour le travail familial.
Valeurs résiduelles
1.Total entrées
Sorties
Investissements
Fonds de roulement supplémentaires
Dépenses d’exploitation
Taxes sur les ventes
Dépenses hors exploitation
Etc.
2. Total sorties
Avantages nets avant financement
21
3. Total (1-2)
4. Sans projet
5. Supplémentaires (3-4)
Financement
6. Perception des prêts
7. Services de la dette (intérêt et principal)
8. Financement net (6-7)
Avantages nets après financement
9. Total (3+8)
10. Sans projet
11. Supplémentaires (9-10)
Situation de trésorerie
12. Avantages nets après financement
13. Production autoconsommée
14. Excédent de trésorerie (12-13)
22
obligations de crédit. Sinon on peut ajuster le montant du crédit à court terme consenti ou
modifier les conditions de crédit à long terme pour éviter le déficit de trésorerie.
Le budget d’entreprise peut être également utilisé pour imputer de la valeur à la main d’œuvre
familiale et à la terre.
Le principe général veut qu’on évalue la main d’œuvre familiale à son coût d’opportunité, c’est-
à-dire les avantages auxquels la famille doit renoncer pour participer au projet. Cela se fait très
simplement et plus ou moins automatiquement si l’on suit le format des budgets d’entreprise
recommandé plus haut.
Le budget d’entreprise doit opposer la situation avec projet à celle sans projet et le revenu
provenant du travail familial en dehors de l’entreprise doit être inclus dans le budget. Le coût
de la main d’œuvre familiale nécessaire pour adopter le projet représente le revenu de la main
d’œuvre dans la situation sans projet qui doit être abandonnée (l’analyste doit être vigilant pour
ne pas sous-évaluer le coût de la main d’œuvre familiale au cas où celui-ci serait déjà inclus
dans les sorties de l’entreprise). Plusieurs cas peuvent se présenter :
- s’il faut réduire le nombre de journées de travail hors-exploitation pour que la famille
puisse participer au projet, le coût de la main d’œuvre familiale supplémentaire est le
montant des salaires perçus hors entreprise ;
- si le projet implique le transfert de la main d’œuvre familiale d’une activité de
production à une autre dans l’entreprise, le coût de main-d’œuvre transférée représente
implicitement le revenu que la main-d’œuvre recevrait dans l’activité sans projet et
auquel elle renonce ;
- si le projet prévu nécessite un supplément de main-d’œuvre familiale, celle-ci est
implicitement évaluée à un coût d’opportunité nul puisque l’utilisation de cette main-
d’œuvre au niveau du projet n’entraîne pas d’abandon de revenu dans une situation de
sous-emploi du travail.
Le coût de la terre est évalué de façon similaire. Cette méthode d’évaluation convient
particulièrement lorsque l’entrepreneur change seulement d’activité sans changer l’exercice de
la propriété. Le coût de la terre correspond dans le budget d’entreprise à la contribution qu’elle
apporte à la l’activité qui doit être abandonnée et à laquelle l’entrepreneur doit renoncer afin
d’exercer l’activité alternative. Il est juste de tenir compte des loyers de terre dans l’analyse
financière. Mais lorsqu’on a l’idée d’évaluer le coût d’opportunité de la terre, il faut en tenir
compte.
L’approche des budgets par activité est liée à l’élaboration des budgets partiels qui étudient la
rentabilité d’une activité unique plutôt que le rendement de l’ensemble de l’entreprise. Au lieu
d’élaborer toute une gamme de budgets globaux qui intègrent chaque fois une nouvelle activité,
de nombreux analystes préfèrent établir un budget par activité unitaire qui fait apparaître le
coût et le rendement par unité. Ceux-ci sont ensuite agrégés en multipliant les résultats par le
nombre d’unités d’activité à inclure dans le projet. Cependant, en n’évaluant pas les
conséquences de l’introduction d’une nouvelle activité sur l’utilisation des ressources d’une
entreprise (pénurie de main-d’œuvre, occupation des terres/machines, etc. ), les budgets par
activité peuvent amener l’analyste à faire un jugement faussé sur la valeur de l’incitation des
projets.
Les budgets sont très utiles en contrôle de gestion. Ils permettent un rapprochement des données
réelles et des données prévisionnelles par l’analyse et le contrôle des écarts constatés.
Un budget peut s’inscrire dans une planification plus générale où l’on part d’un plan aux
programmes puis aux budgets. Le budget général de l’entreprise peut être découpé en fonction
des différents départements de l’entreprise (ventes, production, exploitation, finances). Le
budget global sera alors la synthèse de budgets spécifiques. L’analyste utilise pour ce faire les
données de la comptabilité générale et de la comptabilité analytique.
23
Au lieu d’une année, on peut utiliser des horizons plus courts (comme le mois) afin de permettre
un contrôle plus rapide que possible des réalisations.
Types de budget
Les budgets peuvent être classés selon leur finalité, leur domaine d’utilisation, leur degré de
précision ou selon la technique utilisée. On distingue :
Budget partiel
Le budget partiel est un budget qui ne concerne qu’une partie d’une entreprise. Il permet de
comparer le coût marginal (y compris le coût d’opportunité) d’une activité à l’intérieure de
l’entreprise à l’augmentation marginale des avantages que cette nouvelle activité va susciter.
Le budget partiel comporte généralement un projet initial et un projet nouveau comparé au
premier.
Le budget partiel nécessite de calculs légers et ne prend pas en compte beaucoup de charges qui
restent identiques d’une activité à l’autre (exemple des charges fixes). Il est plus simple et plus
flexible, mais ne permet pas de calculer le revenu de l’entrepreneur.
Charges Produits
A. Charges supplémentaires C. Produits supplémentaires
Si S>0, la modification proposée se traduit par une augmentation du profit. Elle est favorable.
Si S < 0 y a perte.
Il faut bien noter que la budgétisation partielle ne conduit pas à la solution optimale ou la plus
rentable. Elle permet de choisir le projet le plus rentable parmi un certain nombre d’options
proposées.
24
Au lieu d’une approche statique de l’utilisation des données pour l’élaboration du budget
partiel, on peut faire d’hypothèses sur les variations des coefficients techniques (négligeables),
les rendements (fluctuants), les prix (croissants).
Pour faciliter les calculs, il est supposé que l’activité utilise les inputs dans les proportions fixes
et qu’elle est sujette à rendement d’échelle constant. Ce qui signifie que les données sur les
niveaux moyens d’inputs et d’outputs par unité d’activité peuvent être simplement multipliées
par le nombre d’unités d’activité pour obtenir le total correspondant. Il s’agit donc d’obtenir
des informations sur les coefficients input-output. Cependant, cette approche n’implique pas
nécessairement que la loi des rendements décroissants et les possibilités de substitution soient
ignorées. Elle suppose qu’étant donné les prix, la combinaison optimale a été trouvée et
représentée par les coefficients input-output. Ces coefficients peuvent provenir des comptes
d’exploitation ou d’autres enregistrements comptables ou simplement au cours de la phase de
diagnostic ou de préparation du projet.
Il ne suffit pas qu’une amélioration soit bénéfique, il faut qu’elle soit aussi réalisable. Ce qui
implique le contrôle de trésorerie en décomposant les recettes et les dépenses dans le temps et
en considérant les possibilités de remédier à tout déficit éventuel de trésorerie.
Les budgets permettent de donner des indications précises sur la nature, le sens et l’intensité
des décisions à prendre.
Total produit
Charges
Total charges
Surplus
25
2.5 Fonds de roulement et besoins en fonds de roulement
La signification du BFR repose sur le principe de l’équilibre financier d’une entreprise : les
investissements de longue durée doivent être financés par des ressources longues. Ainsi, on
s’attend à ce que les capitaux permanents couvrent tout au moins les actifs fixes. Trois agrégats
permettent de vérifier le principe de l’équilibre financier. Il s’agit du fonds de roulement (FDR),
le besoin en fonds de roulement (BFR) et la trésorerie nette (TN).
Le fonds de roulement est le capital nécessaire à l’achat des biens et des services qui sont utilisés
dans les activités de production d’une entreprise et qui sont consommés au cours du cycle de
production. Les fonds de roulement sont récupérés sur la vente des produits et sont à nouveau
disponible pour le prochain exercice. Du point de vue comptable, le fonds de roulement
proprement dit est constitué de tous les actifs réalisables et disponibles. Le fonds de roulement
net est la différence entre l’actif réalisable et disponible et le passif à court terme. Dans la
pratique, on parle de fonds de roulement en parlant de fonds de roulement net.
Pour calculer le fonds de roulement, on procède au regroupement des éléments (actifs et passifs)
du bilan (représentation comptable du patrimoine d’une entreprise à une date donnée) en
grandes masses.
L’actif du bilan renseigne sur l’utilisation des ressources. Les éléments de l’actif sont classés
par ordre de liquidité croissante. Il comprend :
- les actifs fixes ou acycliques élargis (dont la période de rotation est supérieure à un an).
Ils sont composés de :
• frais d’établissement,
• immobilisations incorporelles,
• immobilisations corporelles,
• immobilisations financières,
• créances à plus d’un an.
- les actifs circulants ou cycliques (dont la période de rotation est inférieure ou égal à un
an) composés de :
• les valeurs d’exploitation,
• les valeurs réalisables et les comptes de régularisation de l’actif
• les titres de placement et les valeurs disponibles.
Le passif renseigne sur l’origine des ressources financières de l’entreprise et sur les délais
pendant lesquels ces ressources sont mises à sa disposition. Les éléments du passif sont classés
par ordre d’exigibilité croissante.
Le passif comprend les capitaux permanents et les dettes à court terme.
Les capitaux permanents sont composés de:
- fonds propres que sont:
a. les apports effectués par les propriétaires (capital social et primes d’émission) ;
b. les réserves et bénéfice reporté ou perte reportée
c. les réévaluations et des subventions d’équipement
- les capitaux étrangers à long terme composés de :
• provisions pour risques et charges à long terme
• dettes à plus d’un an.
26
Les dettes à court terme sont les ressources dont l’entreprise dispose pour un délai d’au plus un
an. Ils comprennent :
- les provisions pour risques et charges à court terme,
- les dettes à un an au plus composées de :
• les dettes à long terme échéant dans l’année,
• les dettes financières à court terme,
• les dettes commerciales,
• les dettes de régularisation du passif,
• les dettes sociales,
• les dettes fiscales, etc.
ACTIFS PASSIFS
ACTIFS FIXES (AF) CAPITAUX PERMANENTS (CP)
Une bonne gestion est associée à FDR > 0 ou CP > AF ou AC > DCT.
Le FDR permet de financer le cycle d’exploitation.
Il faut noter qu’un FDR négatif peut ne pas être désastreux si ce déficit n’est pas structurel ou
que le BFR est nul ou négatif. Car en définitive, le FDR doit être suffisant pour financer le BFR.
27
Il existe également d’autres concepts comme fonds de roulement total (ensemble des actifs
circulants), fonds de roulement net ou permanent (fonds de roulement total moins dettes à court
terme), fonds de roulement propre (fonds de roulement total-capitaux étrangers) et fonds de
roulement étranger (fonds de roulement total moins fonds de roulement propre).
Le besoin en fonds de roulement (BFR) ou besoin de financement de l’exploitation est égal à
la différence entre les actifs circulants d’exploitation et les passifs d’exploitation. L’actif
circulant d’exploitation égal à l’actif circulant moins les valeurs disponibles. Le passif
d’exploitation est constitué des DCT moins les dettes financières. Le BFR concerne donc le
cycle d’exploitation.
Généralement les entreprises de production ont des BFR positifs. Cependant, les entreprises de
grande distribution (super ou hypermarchés) peuvent avoir un BFR négatif. On parle alors de
ressources de financement. En effet, ces entreprises, bien qu’ayant de grands stocks de
marchandises, ont généralement un délai de paiement de leurs clients quasi nul d’un côté et de
l’autre des délais de paiement assez longs chez leurs fournisseurs.
Dans un souci de simplification, on est parfois amené à calculer un BFR moyen appelé FDR
normatif. Le FDR normatif est le trend statistique du besoin en fonds de roulement. Il est
constant si le BFR suit un cheminement aléatoire. Il peut montrer une tendance saisonnière si
l’entreprise a une tendance saisonnière. On peut opposer le FDR statique au FDR normatif. Le
FDR statique est la photographie à un moment donné de la marge de sécurité dont dispose
l’entreprise pour financer son cycle d’exploitation. Le FDR est un concept dynamique. Il
précise au cours du temps les besoins de financement du cycle d’exploitation. Le FDR statique
tel que déduit du bilan d’ouverture peut entraîner des raisonnements erronés en cours
d’exercice.
Si FDR > BFR, alors les besoins de court terme sont couverts en totalité par un financement
stable dans le temps (capitaux permanents).
La trésorerie nette (TN) est la différence entre le FDR et le BFR ou la différence entre les
valeurs disponibles et les dettes financières. Si la TN est positive et trop importante (liquidités
en banque et en caisse), cela peut dénoter d’une mauvaise gestion. Si elle est négative,
l’entreprise est obligée de recourir au découvert bancaire ou au crédit bancaire à court terme.
28
Cela peut être très coûteux et incertain. L’entreprise court le risque de se trouver en cessation
de paiement et d’être obligée de déposer son bilan.
L’entreprise peut rétablir l’équilibre en augmentant son capital social, en constituant beaucoup
plus de réserves, en augmentant ses dettes à long terme, en liquidant certains actifs fixes
(désinvestissement), en raccourcissant les délais d’encaissement des créances, en faisant appel
à des apports en compte courant bloqué, en allongeant le délai de remboursement des
fournisseurs, en recourant à un découvert ou crédit bancaire de court terme ou à un apport en
compte courant non bloqué, escompter des effets commerciaux ou financiers, en diminuant les
stocks ou simplement le chiffre d’affaire. Mais les cinq dernières solutions sont dangereuses et
risquées.
Définitions
Seuil de rentabilité
Le seuil de rentabilité (ou chiffre d’affaire critique) d’une entreprise est la valeur minimale du
chiffre d’affaire à partir de laquelle l’exploitation est rentable. Pour cette valeur caractéristique,
l’entreprise n’est ni en bénéfice, ni en perte et le chiffre d’affaire est donc égal au total des
charges correspondantes. Chiffre d’affaire critique = charges correspondantes.
CAC = CVC + CF
CAC-CF = CVC
29
SR=CAC = CF/TM
TM = taux de marge.
Application
CA = 8 000 000, CV = 4 500 000, CF = 2 100 000.
CVC = x*CV/CA
MCVC= x-x*CV/CA
MCVC = CF ; x = CF/[1-CV/CA].
x= 4 800 000.
Dans les exemples précédents, nous avons utilisé le chiffre d’affaire critique comme indicateur
du seuil de rentabilité SR. On peut également utiliser :
Les charges de structure ne peuvent être considérées comme fixes que dans certaines limites du
niveau d’activité. Lorsque le niveau d’activité varie hors de ces limites, les charges fixes varient
elles-mêmes par paliers. Ces modifications de charges de structures peuvent entraîner
l’apparition de plusieurs points morts successifs. On appelle parfois seuil critique, le volume de
chiffre d’affaire ou d’activité à partir duquel il faut engager de nouvelles charges de structure.
Il convient de noter une difficulté : il n’est pas toujours facile de classer les charges en charges
fixes et charges variables. Parfois, un coût donné recèle les deux composantes de charges. Un
travail préalable est souvent fait au niveau de la comptabilité analytique conçue pour mettre en
30
relief les éléments constitutifs des coûts et des résultats liés à l’exploitation du produit afin de
séparer de façon pertinente charges variables et charges fixes.
Application :
Exercice
Deux entreprises réalisent les chiffres d’affaire de 20 000 000 et de 50 000 000. Elles ont les
mêmes charges fixes (5 000 000) et obtiennent le même bénéfice d’exploitation (3 000 000).
Calculer leur coefficient de marge sur coûts variables, leurs seuils de rentabilité et leurs indices
de sécurité. Montrer que ces indices sont égaux. Quelle est cependant l’entreprise qui bénéfice
de la plus grande sécurité en cas de baisse du taux de marge sur coût variable ?
X Y
Prix de vente unitaire………………………….. 12 10
Coûts variable unitaires 7 6
Temps de travail unitaire 2 1
P(B>=0)= P(Q > Q0) = la probabilité de franchir le point mort. Si les quantités vendues ont une
distribution normale dont on connaît les paramètres (moyenne et écart-type), le problème est
facilement résolu en recourant à l’inférence statistique.
L’analyse est intéressante puisqu’elle permet de situer le produit le moins risqué en terme de
débouchés- le produit dont le point mort probabilisé es faible. Le couplage de la PL (???) et la
Statistique permet de déterminer la combinaison d’activités à productivité élevée et moindre
risque.
Exercice 7
En fixant la fabrication de X à 500, calculer la probabilité du point mort lié à la fabrication de
Y dans l’exercice précédent.
Réponse : p=0,772
31
CHAPITRE 3- TECHNIQUES DE BASE DE L’ANALYSE
FINANCIERE DES AGENTS
Introduction
L'objet de l'analyse financière est de :
• comprendre le fonctionnement de l'agent à travers l'examen des flux physiques et
monétaires ;
• étudier son équilibre financier et la viabilité financière de ses opérations ;
L’évaluation financière intéresse le promoteur du projet. Elle détermine les avantages auxquels
ce dernier peut prétendre, c’est-à-dire les incitations générées par le projet. A cet effet, elle
permet de prendre la décision d’acceptation ou de rejet du projet.
La VAN est la valeur actualisée des cash-flows diminuée de la valeur actualisée des
investissements et renouvellement d’investissement pendant la durée n du projet.
n It n Ft
VAN = - å + å
t =0 (1 + r )t t =0 (1 + r )t
ou :
VAN = valeur actuelle nette,
n= durée de vie estimée de l’activité,
It= montant des capitaux investis au temps t,
Ft = flux de revenus (cash-flow) attendu au temps t. Cash-flow= résultat net de l’exercice +
charges non décaissées – produits non décaissés= produits encaissables – charges décaissables.
Le cash-flow au temps n doit être augmenté de la valeur résiduelle de l’investissement, y
compris le cumul des fonds de roulement supplémentaires.
t= temps compris entre 0 et n (soit entre le premier moment d’engagement des capitaux et la fin
de l’exploitation de l’investissement)
r= taux d’actualisation.
32
Si VAN > 0, alors le projet est rentable.
Si r est convenablement choisi, une VAN positive signifie fondamentalement que :
1- tous les capitaux investis peuvent être remboursés et récupérés par les flux de revenus
de l’investissement à percevoir jusqu’au temps n,
2- ces mêmes flux de revenus permettent également de rémunérer ceux qui apportent les
fonds pour financer le projet, car cette rémunération est exprimée à travers le taux
d’actualisation qui comporte une exigence de rendement,
3- l’entreprise s’enrichit au cours du temps par un surplus qui est la VAN.
Les points 1 et 2 montrent qu’on peut sélectionner et exécuter un projet dont la VAN est nulle.
Cette conclusion est une conséquence du fait que le risque est pris en compte dans la fixation
de r et de la théorie micro-économique d’investissement qui prône l’égalité du coût marginal et
du revenu marginal pour une décision d’investissement efficiente.
Entre deux variantes d’un même projet, on choisira celle qui présentera la VAN la plus élevée.
C’est cette dernière qui est a priori financièrement la plus intéressante.
La limite importante du critère de la VAN est qu’il ne teste pas la liquidité des projets car on
agrège les revenus sur n années sans se soucier particulièrement des périodes d’excédent,
d’équilibre ou de déficit financier.
Le TRI ou le TIR est le taux d’actualisation r qui assure une stricte égalité entre les
investissements actualisés et les flux de revenus actualisés. Le TRI est le taux de rendement
moyen de l’investissement sur la période n.
n It n Ft
VAN =- å +å =0
t =0 (1+r)t t =0 (1+r)t
Le TRI est comparé au taux d’actualisation u choisi par l’investisseur. Si r ³ u, le projet peut
être sélectionné. Si VAN ³ 0, alors r ³ u. Le TRI conduit donc à la même décision que la VAN.
Le TRI donne une indication sur le taux maximum d’intérêt que peut supporter un projet si la
totalité de ses besoins de financement est couverte par des emprunts. Il est fondé sur l’hypothèse
implicite que tous les revenus du projet sont réinvestis au TRI. Mais ceci n’est pas tout à fait
exact car il peut y avoir des prélèvements non réinvestis. Ce critère dispense du taux
d’actualisation qui est délicat à fixer. Il a donc un aspect objectif.
Le TRI est un pourcentage, donc un concept relatif. Tout comme la VAN, le TRI ne renseigne
pas sur la liquidité du projet. De plus, il est particulièrement sensible à la distribution ou au
profil du cash-flow dans le temps. Ce qui peut ainsi conduire à plusieurs TRI pour un même
projet (l’équation elle-même est de degré n).
33
Rentabilité des capitaux investis (propres + emprunts)
Ce critère est utile pour les organismes de financement. Le taux de rentabilité des capitaux
investis (TRCI) ne diffère du TRI que par l’incidence de la fiscalité sur le projet. Il peut être
calculé de deux manières différentes :
Le TRCI correspond alors au taux d’actualisation qui annule la différence entre l’ensemble des
capitaux investis et les avantages obtenus. Cette différence est représentée par les soldes de
trésorerie annuels et le service de la dette. On tient compte des considérations fiscales et
financières. C’est donc la capacité d’autofinancement qui est prise en compte (Bénéfice net +
amortissement).
n St + At - K t
å = 0 , avec :
t =0 (1 + r )t
St = solde de trésorerie de l’année t, Kt = capitaux investis à l’année t, Ai = service de la dette
(annuité) à l’année t, r = taux d’actualisation= TRCI, n= durée d’étude du projet.
Il correspond alors au taux d’actualisation qui annule la différence entre les flux financiers issus
de l’échéancier recettes/dépenses et les impôts sur les bénéfices issus des comptes
d’exploitation prévisionnels.
n Ft - IPt
å =0
t =0 (1 + r )t
Ft = flux financiers Recettes/dépenses de l’année t, Ipt = Impôt sur les bénéfices de l’année t.
C’est le temps nécessaire pour reconstituer le capital investi à partir des résultats engendrés par
le projet. C’est donc le délai nécessaire pour que les soldes des flux de recettes sur les dépenses
d’exploitation équilibrent les dépenses d’investissement ou de renouvellements
d’investissement.
Le critère de délai de récupération prône le choix d’un projet dont l’investissement peut être
récupéré plus rapidement. C’est un critère qui sécurise contre le risque.
q I q F
-å t +å t =0
t =0 (1+u )t t =1(1+u )t
q peut être utilisé comme critère de décision. Si q £ n, on en conclut que les fonds investis
seront récupérés à temps et que le projet est rentable. Ceci est compatible avec VAN > 0 et TRI
> u.
34
Ce critère a l’avantage de mesurer la liquidité du projet et d’exprimer une idée du risque. Face
à deux projets, on est tenté de choisir celui qui permet de récupérer rapidement les fonds mis.
Ainsi, ce critère remédie aux inconvénients de la VAN et du TRI relatifs que ces critères ne
prennent pas en compte le profil des flux de revenus. Cependant, il ne fournit pas une mesure
directe de la rentabilité d’un projet.
Lorsque les flux financiers ne sont pas actualisés avant le calcul du DR, ce critère présente
l’inconvénient de ne pas pondérer les flux de recettes et dépenses en fonction du temps. Il
présente aussi l’inconvénient de ne pas prendre en compte les résultats obtenus au delà de la
période considérée. Ce qui revient à privilégier les petits investissements ou les investissements
procurant des revenus immédiats importants. De plus, Il se pourrait que les capitaux doivent
encore être engagés au delà de la période de remboursement et que les flux de revenus ultérieurs
ne soient pas suffisants pour les rembourser. Il y a donc le risque de choisir un projet non
rentable.
Le calcul consiste à déterminer la VAN à la fin de chaque année de la durée de vie jusqu’à
l’expiration de cette dernière. Par exemple, la VAN de l’année i est égale à la différence entre
d’une part, la valeur actualisée des flux de revenus des temps, 1, 2, …, i-1 et i augmentée de la
valeur actualisée de la valeur résiduelle au temps i et, d’autre part le montant des capitaux
investis au temps 0 majorée de la valeur actualisée des éventuels capitaux investis aux temps 1,
2,..,i-1. Le taux d’actualisation utilisé est le coût du capital ou taux de rejet. Au temps n, la VAN
est équivalente à la VAN telle qu’on la détermine habituellement.
Ce critère a l’avantage de décrire entièrement le profil de rentabilité et de liquidité du projet. Il
permet de connaître la VAN minimale, la VAN maximale et la VAN à la fin de la durée de vie
prévue. Cependant, le choix de ce critère risque de fonder la sélection des projets sur des valeurs
résiduelles nettement aléatoires que sur les seuls flux de revenus.
En définitive, le choix dépend de l’investisseur lui-même, de sa patience, des usages dans son
pays et des préférences du bailleur de fonds.
35
3.4 Autres critères/ratios de l’analyse financière
On peut calculer un certain nombre de ratios ou critères comptables sur une année de croisière
(année de plaine capacité de production sans investissement). Les ratios les plus couramment
utilisés sont les ratios de rentabilité bénéfice/coût. Le coût est l’investissement initial (II)
On a :
RBE/II, RE/II, RNAI/II et CAF/II
Ces ratios ne sont pas des taux de rentabilité. Ils expriment la rentabilité des capitaux investis
après la prise en compte d’un certain nombre de coûts liés à la gestion de l’activité.
Aucun plan ne peut être meilleur que les données et les hypothèses portant sur l’avenir et sur
lesquelles il est fondé. Il en est de même de l’analyse d’un projet qui dépend pour une large part
des renseignements émanant de sources variées et de l’usage que l’on fait des avis motivés de
spécialistes divers venant d’horizons différents. C’est donc un pari sur l’avenir formé des
anticipations sur les coûts et les gains. Divers facteurs sont susceptibles de modifier la valeur
36
des paramètres qui interviennent dans le calcul de rentabilité : surévaluation du chiffre d’affaire,
sous-évaluation des coûts, évolution de la concurrence, conjoncture, etc.
Le risque désigne la possibilité de changement des valeurs ou des composantes de ces
paramètres dans le sens de réduction des gains obtenus. Le degré de volatilité de la rentabilité
définit le degré de risque d’un projet. On parle généralement de deux types de risque : le risque
financier et le risque économique.
Le risque financier tient à la présence de dettes dans la structure de financement du projet
d’investissement ou d’entreprise. Si le projet est financé dans les mêmes proportions et au
même coût que l’entreprise ou s’il est d’importance marginale, on estime que le projet est de
même risque financier que l’entreprise dans son ensemble.
Le risque économique tient pour sa part de la variabilité des résultats économiques (c’est-à-dire
des excédents bruts d’exploitation ou des flux de revenus ou capacité de financement) du projet
en raison des modifications susceptibles d’intervenir dans la conjoncture, l’environnement, la
concurrence, la technologie, etc. Si cette variabilité est la même que celles des autres activités
de l’entreprise, on estime que le projet est de même risque économique que l’entreprise.
Sur le plan des méthodes, il y a deux démarches possibles pour étudier le risque.
L’approche implicite consiste à incorporer le risque dans le taux d’actualisation et à ne pas
modifier les autres flux et paramètres du projet.
L’approche explicite du risque consiste à faire varier les valeurs de tous les paramètres du projet
(capitaux investis, flux de revenus, valeurs résiduelles et durées de vie), à l’exception du taux
d’actualisation ou de rejet qui est le taux sans risque. Elle conduit à calculer plusieurs
rentabilités correspondant à ces situations et à employer des outils (le plus souvent) statistiques
pour mesurer le champ de variation de ces rentabilités.
Nous nous intéresserons aux principales techniques explicites de l’étude du risque. Trois
techniques reviennent généralement : l’analyse de sensibilité pour les petits projets ou dans les
petites entreprises, l’analyse moyenne-variance pour les projets moyens dans les grandes
entreprises et l’analyse de simulation probabilisée pour les gros projets dans les grandes
entreprises. Si les décisions sont séquentielles (effectuées par étape dans le temps), la technique
de l’arbre est plus appropriée.
Analyse de sensibilité
Cette méthode simple consiste à considérer pour un ou plusieurs paramètres trois valeurs
(optimiste, normale ou moyenne, et pessimiste) et à évaluer les rentabilités (VAN ou TRI) qui
correspondent à chacun des scénarios. On observe les écarts par rapport à l’hypothèse normale
qui, par définition, désigne les valeurs les plus probables. Les écarts constatés au niveau des
hypothèses pessimistes et optimistes représentent l’amplitude du risque.
On peut améliorer la méthode en exprimant les valeurs pessimiste et optimiste par des
pourcentages de variation par rapport à la valeur normale. Cette méthode décrit le risque, mais
ne fournit pas de critères de décision. Par exemple, il ne répond pas à la question de savoir s’il
faut rejeter ou non les projets dont la rentabilité est négative en cas d’hypothèse pessimiste. Le
preneur de décisions agira selon sa fonction d’utilité et, par conséquent selon son attitude envers
le risque.
Analyse moyenne-variance
37
La méthode Moyenne-Variance (E-V) est la méthode d’approche du risque qui semble la plus
simple puisqu’elle revient simplement à choisir la distribution (selon les états de la nature, c’est-
à-dire des états de l’économie potentielle) correspondant au plus grand gain espéré et à la plus
faible variance. Cependant, elle aboutit souvent à des résultats ambigus et n’est valable que pour
les distributions normales (Dillon et Anderson, op. cit.). On est souvent contraint d’utiliser les
probabilités subjectives sauf pour un projet d’extension de la capacité ou de remplacement où des
données historiques existent et peuvent aider à construire des probabilités objectives.
Pour faciliter la prise de décision, on peut calculer le coefficient de variation CV, qui est égal au
rapport entre l’écart-type et la moyenne. Ce coefficient traduit l’étendue d’une distribution de
probabilités et représente une mesure relative du risque. Plus il est élevé, plus la distribution est
étalée, plus l’écart-type est grand et plus le risque de projet est important.
Pour une entreprise, le problème crucial dans l’analyse du risque est le risque de ruine, c’est le
degré de vraisemblance d’une rentabilité négative : il s’agit de savoir si l’entreprise est capable
d’absorber le choc d’un investissement qui paraît mal tourner. Il faut alors déterminer la probabilité
de rentabilité négative. Il reste toutefois au décideur d’indiquer s’il accepte ce risque de ruine.
Cette méthode ne fournit pas de critères de décision mais donne une grande importance au
risque.
Cette technique est utilisée dans les cas où la décision d’investissement se présente comme une
suite d’actions et de réactions ou à chaque action possible sont attachées différentes réactions
probables qui suscitent à leur tour d’autres actions : les choix peuvent être ainsi effectués par
étape dans le temps. Par exemple, construire une usine capable d’exporter ou d’abord une usine
pour satisfaire le marché intérieur et ensuite éventuellement l’agrandir pour exporter).
Le processus de résolution consiste à calculer les conséquences (rentabilités) qui apparaissent
aux extrémités de l’arbre. On calcule toutes les rentabilités qui émanent du premier point-
événement. On fait la même chose pour tous les points qui se situent au même niveau de l’arbre.
38
La rentabilité moyenne la plus élevée est retenue et correspond au premier point décision. On
poursuit ce raisonnement itératif jusqu’au point de décision final.
La règle de décision fondée sur le théorème de l’utilité espérée est la méthode normative
d’approche du risque la plus cohérente (Dillon et Anderson, 1990).
Si les préférences d’un agent obéissent aux axiomes d’ordre, de continuité et d’indépendance, alors
l'application de cette règle permet construire la fonction d’utilité de l’agent à partir de quelques
points de l’espace revenu-utilité obtenus au moyen d’un questionnaire approprié. Le processus de
construction du questionnaire est surtout fondé sur l’axiome de continuité1 .
Si à un choix risqué A, on peut associer les résultats incertains {a}, alors l’utilité associée à A est :
+¥
(2.6): U ( A) = E[U ( A)] = ò U ( a ). h( a ) d ( a ) , où :
-¥
E est l’opérateur d’espérance mathématique,
U est la fonction d’utilité et
h, la fonction de densité de probabilité.
Le choix optimum revient à maximiser U(A). Un choix A est alors préféré à un choix B si
U(A) > U(B).
L’avantage de cette approche réside dans ce qu’il n’est pas toujours nécessaire de connaître la
distribution de probabilité des résultats {a}. Un nombre limité de moments suffisent souvent pour
l’approximation de E[U(A)]. La difficulté de l’utilisation de cette approche réside dans la
construction de la fonction d’utilité (Roumasset et al., 1979 ; Dillon et Anderson, 1990).
1
Pour trois distributions h1, h2 et h3 telles que h1 est préférée à h2 préférée à h3 par un individu i, il existe une
probabilité unique p telle que i soit indifférent entre obtenir h2 avec certitude et une loterie qui permettrait de
gagner h1 avec la probabilité p et h3 avec la probabilité (1-p). Le gain associé à h2 est l’équivalent certain de la
loterie. Pour les autres axiomes et aspects de cet théorème confère Dillon et Anderson (1990) et Laffont J.-J.
(1985).
39
CHAPITRE 4 -EVALUATION ECONOMIQUE DES PROJETS
Introduction
L’impact d’un projet sur ses promoteurs ou bénéficiaires d’une part et l’économie nationale
dans son ensemble coïncide rarement. L’évaluation financière permet d’apprécier la rentabilité
des capitaux investis et l’équilibre financier des projets. L’évaluation économique aide à
sélectionner les projets qui contribuent au mieux au développement économique national. Dans
le cas d’un projet public ou à financement public, l’évaluation financière est insuffisante, voire
même secondaire. En effet, l’appropriation du projet par les agents bénéficiaires pourra toujours
être obtenue à l’aide de subventions, des crédits à taux bonifiés ou des prix garantis.
Investissement, un projet peut paraître non intéressants pour les bénéficiaires potentiels à cause
des taux d’impôt ou d’intérêt trop élevés. L’évaluation économique consiste à :
1- identifier tous les effets d’un projet,
2- classer ces effets en coûts et avantages économiques,
3- mesurer ces coûts et effets en termes monétaires,
4- comparer les coûts et les avantages en vue de la prise de décision.
On distingue les bénéfices et les coûts directs tangibles et les bénéfices et coûts directs non
tangibles. Les bénéfices matériels tangibles sont les bénéfices que l’on peut voir, toucher,
goûter, entendre et sentir et lesquels on peut mesurer facilement en termes monétaires. Par
exemple, pour un service de contrôle de l’inondation, les bénéfices sont les dommages évités
aux maisons, aux véhicules et aux autres propriétés matérielles.
Il y également les bénéfices non tangibles qu’on peut toucher, voir, goûter, entendre et
sentir mais qu’on ne peut pas facilement mesurer en termes monétaires. Par exemple, un projet
peut améliorer la beauté scénique d’un site. Mais du fait qu’il soit difficile d’attribuer une
valeur matérielle à cette beauté, ce n’est pas un bénéfice tangible, mais un bénéfice
intangible.
Les bénéfices indirects sont les bénéfices qui ne sont pas directement associés au
projet mais qui adviennent secondairement à cause du projet. Ce sont les externalités
pécuniaires du projet, profitant à ceux dont les prix, les salaires et les profits
augmentent grâce à la proximité du projet. Il y a aussi des coûts secondaires associés aux
externalités pécuniaires.
40
4.1 L’insertion du projet dans l’économie nationale
Le premier temps de l’analyse consiste à comprendre comment le projet modifie les activités
des agents. Certains changements sont quantifiables (ventes, coûts, effets sur les revenus ou sur
des agrégats macroéconomiques, rentabilité des capitaux investis, etc.), d’autres sont plus
qualitatifs (meilleure qualité de soins ou d’éducation, assainissement de l’environnement
urbain, conservation des sols, etc.). Tous ces changements modifient les comportements, les
intérêts et les stratégies des agents. Ils doivent être correctement cernés lors des études
techniques et socio-économiques et faire l'objet d'un suivi durant l'exécution du projet. Il en va
de la cohérence de l’intervention. Il s’agit de s’assurer que des « effets pervers » ne viendront
pas réduire l’impact bénéfique du projet et d’identifier aussi tôt que possible les éventuelles «
victimes » du projet, c’est-à-dire les agents dont la situation sera détériorée par sa mise en
œuvre.
L’objet de l’analyse de l’insertion du projet dans l’économie nationale est :
• de comprendre la nature des changements apportés par le projet et donc ce qui se passerait
sans le projet ;
• de repérer l’ensemble des agents dont dépend directement le déroulement du projet. En
pratique, il s’agit de jeter les bases sur lesquelles seront menées l’analyse financière des
agents concernés et l’analyse économique d’ensemble :
• en identifiant les principaux changements dans la production et la consommation des biens
et services entre les situations avec et sans projet, permettant ainsi de déceler l’apport
additionnel du projet ;
• en repérant des agents concernés par le projet dont on réalise l'analyse financière et que l’on
inclut dans le compte consolidé pour l’analyse économique.
41
Agents impliqués et/ou affectés par le projet
Figure 3.1 : Insertion du projet dans l’économie nationale : identification des agents impliqués et/ou
affectés
Les perturbations engendrées par un projet au niveau de l’économie nationale sont d’importance
inégale et de nature variée :
1- Certains sont mesurables économiquement et se traduisent par des mouvements de
fonds (importations, exportations, revenus, subventions, impôts, etc.),
2- D’autres, tout en restant mesurables s’expriment plus facilement par des grandeurs
physiques (nombre d’emplois créés, réduction de l’exode rural, diminution ou
accroissement de certaines maladies, etc.),
3- D’autres enfin sont difficilement mesurables, mais ne doivent pas être négligés (certains
problèmes de santé, transformations sociales, certains types de pollution et de
dégradation de l’environnement). Les effets d’un projet sont parfois qualifiés
d’avantages ou de coûts sans qu’il soit possible de les exprimés en termes monétaires.
Le modèle de base peut être utilisé pour mesurer les bénéfices de la recherche en termes d’offre
et de demande à l’échelle de l’exploitation, du détail ou d’une étape intermédiaire de la chaîne
de commercialisation. La méthode de mesure du bénéfice total n’est pas affectée par le choix
du niveau de la chaîne où les bénéfices sont mesurés. Seuls sont affectés les types de bénéfices
inclus dans le surplus du producteur et ceux inclus dans le surplus du consommateur.
Si les résultats de recherche sont mesurés au niveau détail, le surplus du producteur inclut les
quasi-rentes de tous les facteurs employés dans la production du produit de détail (y compris la
42
commercialisation, la distribution et la transformation qui ont lieu après la récolte au champ)
ainsi que les quasi-rentes des inputs d’exploitation.
Pour les besoins de la cause, on peut être amené à former des catégories d’offreurs et de
demandeurs selon les frontières géopolitiques (domestique ou reste du monde), les classes de
revenus ou selon les niveaux d’activité (petites et grandes industries, adoptants et non adoptants
d’une nouvelle technologie). Une autre complication est que le bénéfice total de recherche et sa
distribution peuvent être affectés par les politiques créatrices de distorsions et les externalités.
Si les recettes gouvernementales sont concernées, il peut être important de distinguer les effets
d’une nouvelle technologie sur les revenus du gouvernement (sur les contribuables) des effets
sur les consommateurs, les industriels et les propriétaires de facteurs de production.
De façon pratique, comment mesurer le surplus économique et utiliser les résultats pour établir
les priorités et allouer les ressources de recherche ?
Pour une analyse ex ante, des questionnaires doivent être administrés par interview pour obtenir
des informations chez les chercheurs, les agents de vulgarisation, les directeurs de recherche
sur les hausses de rendement espérées ou la réduction de coût unitaire, les probabilités de succès
de la recherche, le temps pour achever la recherche, les taux d’adoption, la dépréciation de la
recherche, etc. Ces données sont ensuite utilisées pour estimer les paramètres du modèle.
43
CHAPITRE 5- EVALUATION SOCIALE DES PROJETS
Introduction
La méthode des effets permet de décomposer et d’analyser les effets d’un projet sur les
grandeurs économiques nationales. Elle est à la fois un outil de dialogue et un outil d’aide à la
décision. Comme outil de dialogue, elle permet de décrire l’impact (les effets) d’un projet sur
l’économie nationale ; comme outil de décision, elle débouche sur des propositions de calcul
économique permettant de classer les projets les uns par rapport aux autres afin de définir les
politiques sectorielles.
Principes généraux
Pour mesurer plus complètement les effets, il est nécessaire de :
1- analyser les perturbations engendrées par le projet dans l’économie nationale depuis la
phase d’équipement jusqu’à la phase de fonctionnement;
2- mesurer ces diverses perturbations, soit par un processus progressif de remontée des
chaînes de production, soit en utilisant des tableaux synthétiques de comptabilité
nationale ;
3- étudier la situation alternative si le projet n’est pas réalisé (définition et mesure de la
situation de référence, la situation sans projet) ;
4- comparer les situations avec et sans projet afin de dégager les effets du projet sur
l’économie.
44
Mesure des effets
Pour faciliter la tâche d’identification des effets, on étudie d’abord la grappe de projets que va
entraîner le nouveau projet en amont et en aval.
On récapitule ces effets directs dans le tableau 6.1. On réalise ce tableau précédent pour
l’ensemble des effets primaires. On pourrait également décomposer le revenu brut total des
entreprises en revenus des trois secteurs (primaire, secondaire et tertiaire).
Pour l’identification des effets, on utilise l’arbre d’identification du cas pertinent 6.1.
On s’intéresse aux CIL issues de la production des entreprises situées en amont et génératrices
de VA indirectes. On s’appuie sur les comptes de production et d’exploitation des différentes
branches de l’économie. On peut être amené à faire l’hypothèse que toutes les branches
concernées sont sous-utilisées et qu’il n’y a pas lieu de prévoir des investissements
complémentaires liés au projet.
45
Pas de Importations
capacité de
production
CI
Excès de Accroissement de la
capacité production
Accroissement de la
production
Capacité (investissements de
existe Bien non capacité)/
Déficit de échangeable déplacementd’usage
capacité
Biens Importations/
échangeables déplacement
d’usage
Graphique 5.1- Arbre d’identification pour la mesure des effets indirects des
consommations intermédiaires
La méthode de calcul des effets par la remontée des chaînes de production repose sur une
connaissance des données comptables de chaque entreprise en relation avec le projet. Cette
hypothèse est souvent osée. On peut déterminer le contenu en importation et en valeur ajoutée
incluses d’un projet en utilisant les données agrégées de la comptabilité nationale à travers le
TES. On essaie alors de lier une entreprise déterminée à une branche donnée pour toutes les
entreprises liées au projet, notamment les entreprises fournisseuses de consommations
intermédiaires locales. Cette méthode est pratique mais approximative puisqu’elle consiste à
appliquer des taux moyens de branche à des consommations marginales de produit. Cette
méthode s’applique surtout si les CIL sont moins importantes.
Si on connaît la ventilation des revenus distribués aux ménages, on peut évaluer leurs effets
induits. Soient e le taux d’épargne, t le taux de taxe, I le taux d’importation, rb le revenu brut
des entrepreneurs et r le revenu supplémentaire créé. Le revenu crée par unité de salaire
distribué est donné par :
m= 1
e + T + I + rb + r
46
En pratique, les effets induits ne sont pas pris en compte dans l’analyse des projets car ils ne
sont pas caractéristiques des projets, mais de la manière dont les revenus primaires sont
dépensés. Les projets sont donc souvent évalués par défaut.
Le calcul des effets nets consiste à faire la différence entre les effets de la situation avec projet
et ceux de la situation de référence. Trois situations peuvent se présenter : la substitution à
l’importation, les projets de modernisation des techniques de production et les projets
d’exportations.
1- La substitution à l’importation
C.I.I.
IMPORTATIONS VA
VA supplémentaire
VA
C.I.I.
C.I.I. VA
VA supplémentaire
VA
47
3- Les projets d’exportation
Ces projets ne concernant pas la demande intérieure, la solution alternative consiste à ne rien
faire. La valeur ajoutée créée est alors la VA supplémentaire. C’est entièrement un gain.
C.I.I.
Ne rien faire VA
VA supplémentaire
La production, une fois ventilée et comparée à la situation de référence, exprime les avantages
nets du projet. Ces avantages nets peuvent être comparés au coût réel du projet pour l’économie
nationale. La différence entre le coût économique et le coût financier provient essentiellement :
1- des transferts que sont :
a. les impôts et taxes qui reviennent à l’Etat ;
b. les revenus des entreprises, des ménages et des institutions financières restant dans
le pays ;
c. les autres dépenses de transferts (patrimoine et trésorerie).
2- des charges supplémentaires à prendre en compte dans le coût économique que sont :
a. les investissements complémentaires d’infrastructures économiques et sociales ;
b. les investissements nécessaires pour accroître la capacité de production des
entreprises en amont du projet ;
c. les charges liées à la réduction ou à la suppression d’activités lors de la réalisation
du projet (par exemple la perte d’activités liée à l’emploi de la main d’œuvre sur le
chantier).
Le coût économique du projet est donc le coût financier diminué des transferts et augmenté des
charges supplémentaires. Ce coût économique, contrairement au cas de la méthode des prix de
référence est réalisé en utilisant les prix du marché.
48
EXERCICES
Exercice 1
Le projet de production de polyéthylène haute densité à partir d'un complexe sucrier s'inscrit
dans une politique de substitution aux importations.
L'expansion économique du pays entraîne une croissance rapide de la demande en matériaux
en plastique, notamment pour les conduites d'assainissement urbain. La matière première de
base – le polyéthylène à haute densité (PEHD) – doit être entièrement importée et les pouvoirs
publics souhaitent la mise en œuvre d'un projet qui permettra une diversification des activités
industrielles et une économie de devises. La solution retenue pour la production de polyéthylène
est la fermentation et distillation de jus de canne à sucre, suivie d'une déshydratation de
l'éthanol. Le choix de cette option réside dans le fait que le pays dispose d'un grand potentiel
de production de canne à sucre avec notamment d'abondantes ressources en eau qui permettent
de couvrir les besoins pour l'irrigation d'un périmètre cannier nouveau et pour la transformation.
Les activités suscitées par le projet consisteront donc en la création :
• d'un périmètre irrigué de canne à sucre de 4 000 ha, assurant une production de 304 000 t
de canne. Ce périmètre sera mis en place sur des terres inoccupées jusqu'alors. La récolte,
principale opération culturale, sera réalisée manuellement compte tenu de la grande
disponibilité en main-d'œuvre dans le pays ;
• d'une unité de fabrication de 10 000 t de polyéthylène haute densité à partir de l'éthanol tiré
de la canne à sucre. Bien qu'une unité industrielle de cette capacité apparaisse très petite (et
donc avec un investissement par tonne très élevé) les possibilités d'utilisation de la canne
locale ont conduit à en examiner la faisabilité financière et économique.
Le projet sera mis en œuvre par deux opérateurs privés :
• la production de canne à sucre sera confiée à un exploitant qui gère déjà un périmètre
semblable pour la fabrication de sucre, à proximité du projet. L'intérêt d'une association de
cet opérateur tient au fait que d'éventuels excédents de canne par rapport aux besoins de
l'usine de polyéthylène pourront être transférés à l'usine de sucre ; inversement un éventuel
déficit pourrait être compensé par un prélèvement sur le premier périmètre de l'exploitant ;
• l'opérateur, à l'origine du projet, assurera l'exploitation de l'usine de polyéthylène. Il
s'adjoindra pour cela une assistance technique étrangère lors des deux premières années de
production dans le but de former le personnel local.
La logique d'intervention sous-tendant la mise en œuvre de ce projet est présentée ci-dessous à
l'aide de la première colonne du cadre logique :
49
L'investissement global d'un montant d'environ 100 millions d'UMN(1) sera réalisé sur les trois
premières années pour l'usine de polyéthylène, une quatrième année pour le périmètre agricole.
La production d'un sous-produit, les levures, dans la situation avec projet sera ignorée pour
l'analyse compte tenu de son très faible montant (de l'ordre de 0,5 % de la valeur totale de la
production)
1. Quels sont les agents impliqués et/ou affectés par ce projet
2. Analysez l’effet du projet sur chacun d’eux
L'investissement global d'un montant d'environ 100 millions d'UMN sera réalisé sur les trois
premières années pour l'usine de polyéthylène, une quatrième année pour le périmètre agricole
50
Option 2 : utiliser des bouteilles de 1 litre
Option 3 : utiliser des bouteilles de 1,5 litre
Quelle que soit l’option, 50% des bouteilles nécessaires pour un mois d’exploitation seront
acquises à l’état neuf aux respectifs de 0,02UM, 0,015UM et 0,01UM les bouteilles de 1,5 litre,
1 litre et 0,5 litre ; le reste proviendra du recyclage des bouteilles déjà utilisées. Le coût du
recyclage d’une bouteille est égal à 0,4pc, avec p=prix d’achat de la bouteille neuve, c=capacité
de la bouteille.
Déterminer la « meilleure » option. L’option trouvée demeure-t-elle la meilleure si toutes les
bouteilles à utiliser devraient être acquises à l’état neuf ?
Pour financer l’exploitation, l’entrepreneur obtient un financement de 754 UM au taux d’intérêt
de 5% et un an de différé. Il a réalisé un investissement total de 265,5 UM En juin, il a encaissé
700 UM pour les productions de première saison vendues. Le reste des recettes constituent des
créances à encaisser avant la fin de l’année. L’exploitant doit 100 UM d’intrants à rembourser
avant la fin de l’année.
Calculer le FDR, le BFR et la TN en juin.
Le stérilisateur UV qui coûte 500 UM a été acheté sur financement d’un crédit au taux d’intérêt
de 15%. Elle a dû faire un dépôt initial de 20%. Le prêt est amorti sur 5 ans. On lui accorde
deux ans de différé. Le remboursement est effectué à annuités constantes. Quel est le montant
de crédit l’exploitant agricole doit-il demander ? Quel est le montant total des intérêts payés ?
Quel est le montant de chaque annuité ? quel est le taux d’intérêt actuariel de ce crédit ?
Exercice 2
Considérons qu’une entreprise envisage un projet d’investissement d’innovation d’une durée
de cinq ans. Les investissements en temps 0 en milliers de francs sont :
Terrain : 2500, bâtiment : 4000, machines : 7000, Mobilier : 1000.
Les programmes de vente et de fabrication pour les 5 années d’exploitation comportent les
données suivantes en milliers de francs :
Année 1 2 3 4 5
Chiffre 13000 14000 17000 21000 22000
d’affaire
Matières 4000 4500 6000 8000 8500
premières
Autres frais 400 600 750 950 1000
directs
Frais fixes 300 400 400 400 400
Année 1 2 3 4 5
Stocks 1600 1800 2200 2800 3000
Clients 800 1000 1200 1400 1500
Fournisseurs 500 600 800 1000 1100
1900 2200 2600 3200 3400
51
Au terme de la durée de vie, il est proposé de mettre l’investissement hors service. A ce
moment-là, on estime que les valeurs résiduelles (en milliers de francs) suivantes peuvent être
attendues :
Terrain : 3000, bâtiment : 5% d’amortissement linéaire et valeur résiduelles : 3200, machine :
10% d’amortissement et revente à 6000, mobilier : amortissement, 20% et valeur résiduelle :
0.
Les valeurs résiduelles annuelles intermédiaires sont considérées comme égales aux valeurs
nettes comptables respectives.
Financement : 80% de fonds propres au taux de 13,5% ; emprunt : 20% au taux de 10%.
L’entreprise est largement bénéficiaire et soumise au BIC de 42% sur le résultat net après impôt.
Etablir le compte d’exploitation. Déterminer la VAN, le TRI, le TRCP, les délais de
récupération non actualisés et actualisés, le profil des valeurs actuelles nettes successives.
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RÉFÉRENCES :
Adegeye A. J. and Dittoh J. S. (1985): Essential of agricultural economics. Impact publishers
Nigeria ltd., Ibadan.
Bridier M. et Michaïlof S. (1995) : guide pratique d’analyse de projet. Evaluation et choix des
projets d’investissements. Economica.
Gittinger J. P. (1985): Analyse économique des projets agricoles. Economica, Paris, France.
Monke E. et Pearson S. R. (1989) : The policy analysis matrix for agricultural development ;
Cornell University Press, London, UK.
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