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PRÉPARER L'ÉPREUVE D'ÉCONOMIE-DROIT

DEVOIRS
Olivier Prévost
Isabelle Vigouroux

SOMMAIRE
CONSEILS GÉNÉRAUX..........................................................................................................................................1
DEVOIR 1..................................................................................................................................................................4
DEVOIR 2................................................................................................................................................................15
DEVOIR 3................................................................................................................................................................26

CONSEILS GÉNÉRAUX
Nous vous souhaitons la bienvenue en classe de première année de brevet de technicien supérieur. Ce
fascicule prépare exclusivement à la sous-épreuve d’économie générale et droit de BTS (Unité 31). L’épreuve
de Management des entreprises (Unité 32) est préparée par l’intermédiaire des fascicules 9615 : Préparer
l’épreuve de Management des entreprises. Cette sous-épreuve d’économie générale et droit fait partie de
l’épreuve E3 : Économie, droit et management des entreprises.

La préparation
La préparation aux épreuves d’économie générale et droit s’appuie sur :

Deux cours
Les cours d’économie générale et de droit se répartissent sous la forme de deux cours constitués de deux
fascicules :
• 3517 : Économie générale
• 3518 : Droit
Chaque fascicule est divisé en plusieurs séquences ; chacune comporte :
• les objectifs et les mots clés de la séquence étudiée ;
• une mise en situation et des documents d’accompagnement ;
• un cours.
1 CNED BTS TERTIAIRE – 1re année 8 3513 DG WB 00 15
Économie générale Droit
Séquence Séquence
1:L
 e prix et les décisions des 1:L
 ’individu face au choix d’une activité
agents économiques professionnelle
2:L
 ’adaptation des relations du travail
2 : La monnaie dans l’échange Thème 1 :
Thème 1 : par le droit négocié
La coordination L’individu
3:L
 ’État et le fonctionnement du au travail
des décisions 3 : Le choix du régime salarié
marché
économiques
par l’échange 4:L
 e salarié face aux changements de
4 : L’ouverture des économies
son activité professionnelle
5:L
 es fondements de l’échange
5 : Le choix d’une structure juridique
international
6:L
 es finalités et les facteurs de Thème 2 :
Le contrat 6 : La pérennité de l’entreprise
la croissance
support de
Thème 2 : 7:C
 roissance et développement l’activité de 7:L
 es relations contractuelles entre
La création de économique l’entreprise partenaires privés
richesses et 8:L
 es relations contractuelles avec la
la croissance 8 : Le développement durable
personne publique
économique
9 : Les FMN

Thème 3 : 10 : L
 es inégalités de revenu et de
La répartition patrimoine
des richesses 11 : La politique de redistribution
12 : L
 a répartition des richesses
au niveau mondial

Un site internet
Spécifiquement dédié à la préparation des épreuves d’économie, droit et management des entreprises, il est
accessible à partir site du Cned (Espace Inscrit).
Vous trouverez sur ce site : la présentation des épreuves, des annales et leurs corrigés, les corrigés complets des
mises en situation, des fiches de synthèse, des schémas, de la méthodologie, un tutorat (par mail et téléphonique).
N’hésitez donc pas à vous rendre régulièrement sur cet espace dont le contenu est régulièrement enrichi.

Un fascicule de devoirs
Il s’agit du présent fascicule, code 3513 – Préparer l’épreuve d’économie générale et droit. Il comporte 3 devoirs
à envoyer à la correction.
Chaque devoir se décompose en 2 parties :
• partie 1 : Économie générale ;
• partie 2 : Droit.
Chaque partie est notée sur 20 points et donnera par la moyenne des 2, une note finale sur 20 points.
Nous attirons votre attention sur le fait que les sujets sont distribués en début d’épreuve et que les candidats
doivent être capables de gérer en 4 h l’économie générale et le droit.

2 CNED BTS TERTIAIRE – 1re année 8 3513 DG WB 00 15


Le tableau ci-dessous présente la répartition des devoirs :
Économie générale Droit
Devoir Séquence concernée Séquence concernée
1 Thème 1 Thème 1
2 Thème 2 Thème 2
3 Thème 3 Thème 3

Consignes
L’objectif à l’examen est de réaliser ces devoirs en 4 h. Ne vous découragez pas si vous dépassez la durée
impartie mais efforcez-vous, dans la mesure du possible, de la respecter. Il est également conseillé de traiter
les devoirs en se référant le moins possible au cours étudié (éviter impérativement le copier/coller).

Bibliographie conseillée
En économie
–– On comprend mieux le monde à travers l’économie, Patrick ARTUS, Marie-Paule VIRARD, collection Les
Échos.
–– Déchiffrer l’économie, Denis CLERC, édition La Découverte.
–– L’économie pour les nuls, Michel MUSOLINO, édition First.
En droit
–– Droit, BTS tertiaires, Foucher, collection les A4 ;
–– Pour les révisions un très bon livre en fiches : Économie/Droit, BTS tertiaires, collection À tout’
épreuve, Foucher.
Bon courage et bon travail !

3 CNED BTS TERTIAIRE – 1re année 8 3513 DG WB 00 15


DEVOIR 1
Conseils
• Ce devoir nécessite d’avoir travaillé le thème 1 en économie et en droit.
• Avant de commencer à traiter ce devoir, il est recommandé de consulter le site Internet dédié aux épreuves
d’économie générale, droit et management des entreprises, accessible depuis le site de votre formation
(http://www.cned.fr, Espace Inscrit).

Rappel
L’épreuve d’économie-droit au BTS.
• Partie économique : le sujet remis au candidat se présente sous la forme d’un dossier documentaire,
décrivant une ou plusieurs situations économiques et comportant un questionnement destiné à caractériser
et analyser la ou les situations présentées.
• Partie juridique : le sujet remis au candidat se présente sous la forme d’un dossier documentaire, décrivant
une ou plusieurs situations juridiques et comportant un questionnement destiné à guider le travail du
candidat

OBJECTIFS DU DEVOIR
Compétences évaluées en économie
• Analyser l’influence du niveau d’un prix ou de ses variations sur les décisions d’agents économiques.
• Expliquer les variations de l’offre et de la demande sur un marché.
• Identifier et analyser des défaillances de marchés.
• Analyser les flux internationaux de biens et de services.
Compétences évaluées en droit
• Évaluer ses compétences méthodologiques en droit :
Capacité à analyser des situations simples tirées de la vie des organisations en maîtrisant les
principales règles de droit et en analysant une règle de droit applicable à une situation dans une
documentation juridique pour formuler une proposition de solution argumentée et justifiée.
• Évaluer son acquisition des principales notions en droit, associées au thème suivant : L’individu au
travail.
Durée conseillée : 4 heures

N’oubliez pas d’envoyer le devoir à la correction.

4 CNED PRÉPARER L’ÉPREUVE D’ÉCONOMIE-DROIT – Devoir 1 8 3513 DG WB 00 15


Première partie – Économie générale (3 points)

Thème 1 du cours : La coordination des décisions économiques


par l’échange
Analyse d’une situation économique
Documents présentés
• Document 1 : Une pénurie de chocolat à l’horizon 2020 – L’Union 18 février 2014
• Document 2 : Le prix du cacao sous tension – Auteur du sujet
• Document 3 : Cours du cacao en dollars US par tonne – Le Monde 8-9 septembre 2013
• Document 4 : Informations permettant aux petits producteurs de tirer profit du commerce : le cacao au
Cameroun – www.unctad.org
• Document 5 : Cameroun : Produire en l’absence de données ? – http://www.un.org/fr
• Document 6 : L’Union européenne renforce ses normes sur le cacao – Auteur du sujet
• Document 7 : Le cacao veut ses labels – Auteur du sujet
• Document 8 : Du cacao … ou de la forêt ? – Auteur du sujet

LE MARCHÉ DU CACAO
Les chocolatiers des pays développés sont sur le pied de guerre : une pénurie de cacao s’annoncerait
d’ici 2020 ! Tous les yeux se tournent vers les producteurs de la précieuse fève. Vont-ils pouvoir suivre
l’appétit des consommateurs ?
La production mondiale de cacao est concentrée sur une poignée de pays : quatre pays de l’Afrique de
l’Ouest, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Cameroun et le Nigéria réalisent 70 % de la production mondiale. Le
Brésil, l’Équateur, la Malaisie, et la République dominicaine sont les autres pays producteurs. Ensemble
ces huit pays couvrent 90% de l’offre mondiale. Ils sont tous situés sur des zones proches de l’équateur
puisque le cacaoyer a besoin d’un climat humide, ombragé et chaud pour se développer.
Le marché mondial du cacao a connu depuis le début des années 90 un vaste mouvement de libéralisation.
Le cours de cette matière première, cotée aux Bourses de Londres et de New York, est déterminé par le
jeu du marché.
Vous travaillez au service communication de l’ICCO, Institut international du cacao, dont l’objectif est
d’agir pour renforcer le secteur mondial du cacao, favoriser son développement durable et accroître les
avantages pour toutes les parties prenantes sur ce marché (producteurs et consommateurs). L’ICCO
publie chaque année un bilan sur la situation et l’évolution du marché mondial du cacao. Vous êtes
chargé de la rédaction de ce bilan.
À l’aide des documents joints et de vos connaissances, en veillant à préciser les principaux concepts
utilisés, vous devez concevoir une note argumentée et structurée dans laquelle :
■■ Introduction : 1 point
■■ Question 1 : V
 ous étudierez les caractéristiques du marché du cacao et expliquerez les évolutions de prix,
en abordant en particulier la notion d’élasticité. Vous montrerez qu’à terme une hausse du
prix du cacao peut entrainer une hausse de l’offre. (9 points)
■■ Question 2 : Vous montrerez que le marché du cacao au Cameroun ne fonctionne pas de façon optimale.
Vous présenterez les moyens mis en œuvre pour améliorer le fonctionnement du marché.
(5 points)
■■ Question 3 : Vous identifierez l’externalité engendrée par la production de cacao en Afrique de l’Ouest.
Vous évoquerez notamment les notions de défaillance du marché et de bien commun, et vous
montrerez l’intérêt d’une intervention de l’État. (5 points)
Expression / Orthographe : malus 1 point

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DOCUMENT 1

L’Union, 18 février 2014

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DOCUMENT 2
Le prix du cacao sous tension
Contrairement à la plupart des matières premières agricoles, le prix du cacao a fortement progressé
depuis le début des années 2000.
Dans les pays européens, qui assurent la moitié de la consommation mondiale, la demande croit sur
un rythme régulier de plus de 1,5 % en moyenne par an. Les États-Unis maintiennent à bon niveau
leur consommation démesurée de chocolat. La consommation progresse fortement depuis 20 ans au
Japon. Mais les récentes locomotives sont les pays émergents, en particulier la Chine et l’Inde, où les
consommateurs s’enrichissent et se sont pris soudainement de passion pour le chocolat.
Or, l’offre de cacao n’augmentera pas suffisamment à court terme pour répondre à l’énorme appétit
des consommateurs. Une conjonction de phénomènes peut aboutir à la pénurie de la précieuse matière
première.
Tout d’abord les cycles de production sont longs : il faut environ 8 ans à un plant de cacaoyer pour
devenir mature et produire des cabosses. Ensuite les pays producteurs ne sont pas armés pour répondre
rapidement, en quantité et en qualité, à une hausse de la demande. La récolte de cacao est effectuée
majoritairement par des petits fermiers indépendants essentiellement basés dans des pays d’Afrique de
l’ouest, et dont les exploitations sont de très petite taille. De plus l’âge moyen de ces petits producteurs
dépasse 50 ans, et les jeunes générations ne semblent pas tentées de prendre la relève.
Des politiques actives doivent être menées pour permettre un soutien durable de l’offre. Il s’agit de lutter
contre les ravageurs qui s’attaquent aux fruits et aux branches, et détruisent les plantations. Lutter aussi
contre des maladies qui diminuent de manière significative les quantités produites, d’autant que certains
virus ne peuvent être éliminés que par l’arrachage de toute la surface plantée et par la crémation des
arbres attaqués. La pourriture brune des cabosses est également largement répandue. Contre ces fléaux,
il existe parfois des moyens de lutte chimique, mais qui ne sont pas toujours accessibles aux producteurs
du fait de leur coût et de leur niveau de technicité.
Le manque d’encadrement des producteurs constitue une autre limite à la diffusion des bonnes pratiques
et la production de cacao de qualité. Le cacao est une culture contraignante, et nombre de producteurs
préfèrent se tourner vers des cultures plus rentables, comme celle du palmier à huile ou de l’hévéa. À cela
s’ajoute le vieillissement des vergers et la baisse de la fertilité des sols.
S’il existe encore des zones potentielles de nouvelles terres dans la forêt, notamment au Nigeria et au
Cameroun, les nouvelles conquêtes pourraient se heurter aux enjeux de préservation de l’environnement
et de la biodiversité pour lesquels s’est accrue la sensibilité des décideurs politiques. Enfin, selon les
experts, le réchauffement climatique aggraverait le risque de pénurie.
Toutefois, si la hausse du prix de la tonne de cacao se confirme à terme, l’offre augmentera. Au-delà
de 2000 £ la tonne, le niveau de prix devient incitatif : les fermiers ghanéens ou ivoiriens protègeront
mieux leurs plantations, chercheront à augmenter leur rendements grâce aux fertilisants, investiront
pour augmenter leur productivité, et prendront soin de leurs cacaoyers. De nouveaux pays producteurs
émergeront, notamment en Amérique Centrale.
La demande poursuivant probablement son ascension, le prix élevé du cacao risque de devenir la norme.
Le chocolat et les produits dérivés du cacao seront intrinsèquement plus chers, et deviendront peut-être
des biens de luxe.
Auteur du sujet

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DOCUMENT 3
Cours du cacao en dollars US par tonne

Le Monde 8-9 septembre 2013

DOCUMENT 4
Informations permettant aux petits producteurs de tirer profit du commerce : le cacao au
Cameroun
Les producteurs de cacao au Cameroun reçoivent entre 15 % et 8 % du prix international moyen pour
chaque kilo de cacao vendu au moment de la récolte. L’écart de prix entre Yoko-douma (à 800 km du port
de Douala) et Mbanga (à 60 km de Douala) peut aller jusqu’à 50 %. Cet écart, caractéristique du prix des
produits de base dans la plupart des pays en développement, résulte de dysfonctionnements du marché,
par exemple :
–– les producteurs n’ont pas accès aux informations requises pour négocier au mieux les conditions de
vente de leurs produits ;
–– les acheteurs et les exportateurs sont bien mieux informés, en particulier de la qualité requise par le
marché international et du cours international de référence au jour le jour.
Ces asymétries dans l’accès aux informations essentielles sur les marchés des produits de base nuisent
à l’efficacité des marchés et aggrave la situation des petits producteurs. […]
www.unctad.org

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DOCUMENT 5
Cameroun : Produire en l’absence de données ?
Les agriculteurs pauvres ont peu de chances d’obtenir un prix équitable pour leurs produits s’ils ne savent
pas combien les marchés qui sont au-delà de leurs villages sont disposés à payer. Internet crée des
chances égales grâce à des stratagèmes tels qu’INFOSHARE, qui donne accès aux dernières nouvelles du
marché à des milliers de planteurs de café et de cacao vivant dans des régions éloignées du Cameroun. […]
Les villageois qui n’ont pas accès à Internet seront en mesure d’obtenir ces informations deux fois par
jour grâce aux émissions radiodiffusées et de les utiliser pour fixer des prix qui soient à la fois équitables
et réalistes. […]
http://www.un.org/fr/

DOCUMENT 6
L’Union européenne renforce ses normes sur le cacao
L’Union européenne a décidé d’imposer à partir de 2014 un seuil maximal de cadmium dans les fèves de
cacao. L’objectif est d’assurer la sécurité sanitaire des citoyens en contrôlant le taux de ce métal lourd
susceptible de causer des problèmes rénaux, osseux, ainsi que des troubles de la reproduction. Les pays
exportateurs sont inquiets de cette décision de leur plus gros client, puisqu’ils comptent de nombreuses
régions de production situées sur d’anciennes zones volcaniques, dont les sols sont naturellement riches
en métaux lourds. Ils devront aussi contrôler la deuxième source de contamination au cadmium, qui
est constituée par les engrais et les fertilisants chimiques. Cette directive européenne vient renforcer
le contrôle de la qualité du cacao importé par l’Europe, déjà soumis à une norme maximale en teneur
en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) des fèves de cacao grillées au brasero ou séchées à
même le bitume.
Auteur du sujet

DOCUMENT 7
Le cacao veut ses labels
L’avenir de la filière cacao passe par une amélioration de la qualité. Les producteurs, les industriels,
et les consommateurs, ont tout intérêt à appliquer le principe de transparence quant à la qualité des
fèves de cacao et du chocolat. Les différences de qualité doivent pouvoir s’afficher. L’apparition récente
d’indications géographiques et d’appellations d’origine au Ghana, au Cameroun, au Togo, et en Côte
d’Ivoire est actuellement encourageante.
Ces appellations viennent compléter les dispositifs de valorisation de la qualité, tels que les normes et les
labels « commerce équitable » et « cacao biologique », pour lesquels la demande est fortement croissante.
Auteur du sujet

9 CNED PRÉPARER L’ÉPREUVE D’ÉCONOMIE-DROIT – Devoir 1 8 3513 DG WB 00 15


DOCUMENT 8
Du cacao …ou de la forêt ?
La culture du cacao a entrainé ces dernières décennies un vaste mouvement de déforestation en Afrique
de l’Ouest. Et l’essor récent de la demande de cacao risque d’aggraver ce phénomène.
Les décideurs politiques ivoiriens, camerounais, ou ghanéens sont désormais attentifs à la préservation de
l’environnement et de la biodiversité, d’autant que la déforestation participe au réchauffement climatique.
Or une hausse de 2% des températures serait responsable d’une forte baisse du rendement des cacaoyers,
qui souffrent lorsqu’ils luttent contre la chaleur, et produisent alors moins de cabosses.
Pour contrer les dommages créés par la culture du cacao, plusieurs pays se sont engagés dans de
vastes programmes pour empêcher la surexploitation du bien commun que constitue la forêt. Ainsi le
gouvernement ivoirien mène une réforme ambitieuse, visant à renforcer la bonne gouvernance et la
transparence dans la gestion des ressources, à développer une économie cacaoyère durable, appuyée sur
une concurrence saine, un partenariat public-privé, le recensement des producteurs, et l’organisation de
la profession.
Auteur du sujet

Deuxième partie – Droit (20 points)


Rappel
Pour l’ensemble des questions, vous veillerez à appliquer la méthode exigée à l’examen à savoir :
• celle de la résolution d’un cas pratique : les faits ; le problème juridique ; les règles juridiques ; la solution
applicable au cas ;
• celle de la note si cela est clairement mentionné dans l’intitulé de la question.

LA SA LYSAV
Monsieur ROYLE est l’actionnaire majoritaire et le directeur général de la SA LYSAV.
Depuis quelques années, il se retrouve confronté à une évolution de ses relations avec certains membres de
son personnel. Tant que l’entreprise connaissait une croissance qui semblait ne jamais devoir s’interrompre,
il se montrait généreux envers ses salariés en accordant facilement des hausses de rémunération et des
avantages divers.
Depuis que les difficultés commerciales pénalisent sa rentabilité, il est obligé de se montrer moins conciliant :
surveillance accrue de la réalité des temps de travail ; refus de certaines demandes de formation ; sanctions
contre des faits fautifs là où il aurait fermé les yeux quelques années plus tôt... Ces nouvelles relations
enveniment le climat, soit avec certains salariés en particulier, soit avec les délégués syndicaux. Il se demande
même parfois s’il ne devrait pas transmettre son entreprise à sa fille Ania qui vient de terminer ses études.

10 CNED PRÉPARER L’ÉPREUVE D’ÉCONOMIE-DROIT – Devoir 1 8 3513 DG WB 00 15


DOSSIER 1
Pour remplacer un salarié faisant l’objet d’un arrêt de travail de 2 mois, Monsieur ROYLE a embauché
Monsieur Pierre BESRO. Il lui a proposé un contrat à durée déterminée débutant le lendemain même
de l’entretien, soit le 25 mars et se terminant le 25 mai. Monsieur ROYLE a chargé son assistante de
préparer le contrat, ce qu’elle a fait dès le 25 mars comme l’atteste d’une part, le contrat lui-même
avec la fonction « AUJOURDHUI » du logiciel du traitement de texte qui fait apparaître la date du jour et,
d’autre part, l’historique des impressions lancées par l’assistante.
Monsieur ROYLE, trop chargé de travail, a attendu puis oublié et c’est seulement le 15 avril qu’il demande
à Monsieur BESRO de venir signer le contrat dans son bureau. Celui-ci se présente mais refuse de le
signer en prétendant avoir été embauché en CDI.
Par ailleurs, Monsieur ROYLE se demande si, pour réduire ses coûts de fonctionnement, il ne devrait
pas envisager un déménagement en périphérie de la ville où il est situé : les loyers seraient bien plus
faibles. Cela lui permettrait de limiter ses coûts de fonctionnement et ainsi proposer des prix compétitifs
à ses clients et ne plus les perdre au profit de concurrents étrangers comme cela est actuellement le
cas. Il lui a donc été recommandé d’introduire une clause de mobilité dans tous les nouveaux contrats
de travail.

Question 1 (3,5 points)


Présentez à Monsieur ROYLE les conséquences de la situation qui l’oppose à Monsieur BESRO.

Question 2 (6 points)
Adressez à Monsieur ROYLE une note structurée dans laquelle vous présenterez :
–– les règles de validité à respecter pour introduire puis mettre en œuvre une clause de mobilité dans
les nouveaux contrats de travail ;
–– la procédure à suivre envers les salariés déjà embauchés sans cette clause si Monsieur ROYLE
venait à concrétiser son projet de déménagement.

11 CNED PRÉPARER L’ÉPREUVE D’ÉCONOMIE-DROIT – Devoir 1 8 3513 DG WB 00 15


DOSSIER 2
Afin de passer la période difficile que vit son entreprise, M. ROYLE envisage de modifier certains éléments
des conditions de travail de ses salariés. Il envisage notamment de proposer à ses délégués syndicaux de
négocier un accord professionnel d’entreprise au terme duquel serait élaborée une nouvelle modalité de
calcul du remboursement des frais de déplacements des salariés sur le site des clients. Celle-ci serait
moins favorable aux salariés que le mode de calcul prévu dans la convention de branche, laquelle, en ce
domaine, ne précise rien d’autre que la seule formule de calcul de ce remboursement.
Trois syndicats sont représentatifs dans l’entreprise : « Force de travail » qui a recueilli 45 % des voix lors
des dernières élections professionnelles dans l’entreprise ; « Force de proposition » dont le score a été de
40 % et « Compromis-Constructif » qui a fait 15 %.
Le premier syndicat prétend que cette négociation est impossible et illégale car elle ne respecte pas
l’accord de branche. En cas de « passage en force » d’un patronat « aveugle aux attentes légitimes de la
base », il s’opposera à ce texte.
« Force de proposition » exprime pour sa part qu’il votera favorablement à ce texte afin que « les salariés
contribuent à redonner une compétitivité à l’entreprise et ainsi assurer la pérennité de l’emploi ».
« Compromis-Constructif » a expliqué qu’il ne votera ni pour ni contre le texte.

Question 1 (3,5 points)


Appréciez la légitimité du propos de « Force de Travail » sur la légalité de cette négociation.

Question 2 (3,5 points)


Appréciez, en cas de vote, les chances d’adoption de ce texte.

DOSSIER 3
M. ROYLE sentant de plus en plus combien la direction de son entreprise requiert d’énergie réfléchit
fortement à la nécessité de transmettre son entreprise à sa fille Ania. Il s’interroge cependant sur les
conséquences d’une telle décision sur les contrats de travail en cours.

Question 1 (3,5 points)


Ania ROYLE pourra-t-elle profiter de la procédure de transmission de l’entreprise pour ne réembaucher que
les salariés qu’elle désire ?

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Annexe 1
Code du travail
Article L1242-13
Le contrat de travail est transmis au salarié, au plus tard, dans les deux jours ouvrables suivant l’embauche.
Source : Legifrance

Annexe 2
ET AUX MOTIFS PROPRES QUE « Sur la demande en requalification du contrat de travail :
Conformément aux dispositions des articles L 1242-12 et L 1242-13 du code du travail, le contrat de travail à durée déter-
minée doit être établi par écrit et transmis au salarié au plus tard dans les deux jours suivant l’embauche ; sa transmission
tardive pour signature équivaut à une absence d’écrit qui entraîne requalification de la relation de travail en contrat à
durée indéterminée.
En l’espèce si le contrat de travail mentionne « Fait à Biscarrosse le 15 juin 2006 », date par ailleurs surchargée, le salarié
a cependant mentionné « Reçu le 27. 07. 2006 ».
Il ne saurait dans ces conditions être contesté que le contrat de travail a été transmis au-delà de deux jours au salarié.
En conséquence il y a lieu de confirmer le jugement en ce qu’il a requalifié le contrat de travail en contrat à durée indé-
terminée.
Source : Cour de cassation - Chambre sociale - Audience publique du 4 avril 2012

Annexe 3

Code civil - Article 1134


Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites.
Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour les causes que la loi autorise.
Elles doivent être exécutées de bonne foi.
Source : Legifrance

Annexe 4
Code du travail
Article L. 1222-6
Lorsque l’employeur envisage la modification d’un élément essentiel du contrat de travail pour l’un des motifs écono-
miques énoncés à l’article L. 1233-3, il en fait la proposition au salarié par lettre recommandée avec avis de réception.
La lettre de notification informe le salarié qu’il dispose d’un mois à compter de sa réception pour faire connaître son refus.
A défaut de réponse dans le délai d’un mois, le salarié est réputé avoir accepté la modification proposée.
Article L. 1222-7
La seule diminution du nombre d’heures stipulé au contrat de travail en application d’un accord de réduction de la durée
du travail ne constitue pas une modification du contrat de travail.
Article L. 1222-8
Lorsqu’un ou plusieurs salariés refusent une modification de leur contrat de travail résultant de l’application d’un accord
de réduction de la durée du travail, leur licenciement est un licenciement qui ne repose pas sur un motif économique. Il
est soumis aux dispositions relatives à la rupture du contrat de travail pour motif personnel.
Article L. 1233-3
Constitue un licenciement pour motif économique le licenciement effectué par un employeur pour un ou plusieurs motifs
non inhérents à la personne du salarié résultant d’une suppression ou transformation d’emploi ou d’une modification,
refusée par le salarié, d’un élément essentiel du contrat de travail, consécutives notamment à des difficultés économiques
ou à des mutations technologiques.
Source : Legifrance

13 CNED PRÉPARER L’ÉPREUVE D’ÉCONOMIE-DROIT – Devoir 1 8 3513 DG WB 00 15


Annexe 5
Code du travail
Article L2251-1
Une convention ou un accord peut comporter des stipulations plus favorables aux salariés que les dispositions légales en
vigueur. Ils ne peuvent déroger aux dispositions qui revêtent un caractère d’ordre public.
Article L2253-3
En matière de salaires minima, de classifications, de garanties collectives complémentaires mentionnées à l’article L. 912-1
du code de la sécurité sociale et de mutualisation des fonds de la formation professionnelle, une convention ou un accord
d’entreprise ou d’établissement ne peut comporter des clauses dérogeant à celles des conventions de branche ou accords
professionnels ou interprofessionnels.
Dans les autres matières, la convention ou l’accord d’entreprise ou d’établissement peut comporter des stipulations déro-
geant en tout ou en partie à celles qui lui sont applicables en vertu d’une convention ou d’un accord couvrant un champ
territorial ou professionnel plus large, sauf si cette convention ou cet accord en dispose autrement.
Source : Legifrance

Annexe 6
Code du travail
Article L2232-5
Le champ d’application territorial des conventions de branches et des accords professionnels peut être national, régional
ou local.
Article L2232-6
La validité d’une convention de branche ou d’un accord professionnel est subordonnée à sa signature par une ou plu-
sieurs organisations syndicales de salariés représentatives ayant recueilli, aux élections prises en compte pour la mesure de
l’audience prévue au 3° de l’article L. 2122-5 ou, le cas échéant aux élections visées à l’article L. 2122-6, au moins 30 % des
suffrages exprimés en faveur d’organisations reconnues représentatives à ce niveau, quel que soit le nombre de votants, et
à l’absence d’opposition d’une ou plusieurs organisations syndicales de salariés représentatives ayant recueilli la majorité
des suffrages exprimés en faveur des mêmes organisations à ces mêmes élections, quel que soit le nombre de votants.
L’opposition est exprimée dans un délai de quinze jours à compter de la date de notification de cet accord ou de cette
convention, dans les conditions prévues à l’article L. 2231-8.
Article L2232-8
Les conventions de branche et les accords professionnels comportent, en faveur des salariés d’entreprises participant aux
négociations, de même qu’aux réunions des instances paritaires qu’ils instituent, des dispositions relatives aux modalités
d’exercice du droit de s’absenter, à la compensation des pertes de salaires ou au maintien de ceux-ci, ainsi qu’à l’indem-
nisation des frais de déplacement.
Source : Legifrance

Annexe 7
Code du travail
Article L1224-1
Lorsque survient une modification dans la situation juridique de l’employeur, notamment par succession, vente, fusion,
transformation du fonds, mise en société de l’entreprise, tous les contrats de travail en cours au jour de la modification
subsistent entre le nouvel employeur et le personnel de l’entreprise.
Source : Legifrance

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DEVOIR 2
Conseils
• Ce devoir nécessite d’avoir travaillé le thème 2 en économie et en droit.
• Avant de commencer à traiter ce devoir, il est recommandé de consulter le site Internet dédié aux épreuves
d’économie générale, droit et management des entreprises, accessible depuis le site de votre formation
(http://www.cned.fr, Espace Inscrit).

Rappel
L’épreuve d’économie-droit au BTS :
• Partie économique : le sujet remis au candidat se présente sous la forme d’un dossier documentaire,
décrivant une ou plusieurs situations économiques et comportant un questionnement destiné à caractériser
et analyser la ou les situations présentées.
• Partie juridique : le sujet remis au candidat se présente sous la forme d’un dossier documentaire, décrivant
une ou plusieurs situations juridiques et comportant un questionnement destiné à guider le travail du
candidat

OBJECTIFS DU DEVOIR
Compétences évaluées en économie
• Apprécier la situation d’un pays ou d’une région en termes de niveau de vie et de développement.
• Identifier et caractériser les contributions respectives des facteurs d’offre à la croissance.
• Caractériser les facteurs de développement économique.
• Repérer et analyser les flux d’IDE.
• Analyser les effets des stratégies des multinationales sur les pays d’accueil et les pays d’origine.
Compétences évaluées en droit
• Évaluer ses compétences méthodologiques en droit :
Capacité à analyser des situations simples tirées de la vie des organisations en maîtrisant les
principales règles de droit et en analysant une règle de droit applicable à une situation dans une
documentation juridique pour formuler une proposition de solution argumentée et justifiée.
• Évaluer son acquisition des principales notions en droit, associées aux thèmes suivants : l’individu au
travail et les structures et les organisations.
Durée conseillée : 4 heures

N’oubliez pas d’envoyer le devoir à la correction.

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Première partie – Économie générale (20 points)

Thème 2 du cours : La création de richesses et la croissance


économique
Analyse d’une situation économique
Documents présentés
Document 1 : L’Afrique sur la voie de la croissance et du développement – Auteur du sujet
Document 2 : La création d’emplois et la qualité de la croissance en Afrique – worldbank.org
Document 3 : Le manque de capacités d’innovation – www.unctad.org
Document 4 : Le secteur africain des télécommunications soutenu par des flux d’IDE – Auteur du sujet
Document 5 : Les grands acteurs mondiaux des cosmétiques s’affrontent sur un marché africain très prometteur
– Le monde – 6 mars 2014
Document 6 : Les IDE en Afrique : un processus gagnant-gagnant ? – Auteur du sujet
Document 7 : IDH – Auteur du sujet

LA CROISSANCE DE L’AFRIQUE
La croissance actuelle des nations en développement va radicalement modifier au XXIème siècle l’aspect
du monde, qui va connaitre un mouvement de rééquilibrage Nord/Sud de grande ampleur.
Dans cet « Essor du Sud », le continent africain est en pleine forme : avec près de 6 % de croissance par
an en moyenne depuis 2000, il dépasse les tortues européennes et talonne les dragons asiatiques.
Vous travaillez au sein de l’association France-Afrique. Le président a réuni les travaux photos de
plusieurs grands reporters économiques pour réaliser une exposition sur le thème « L’Afrique, un
continent en plein développement ». Il souhaite également organiser une série de conférences-débats
en invitant, notamment, de jeunes étudiants en économie. Il vous demande de préparer une note sur
la croissance en Afrique qui servira de base aux débats. Ainsi, à l’aide des documents joints et de vos
connaissances, en veillant à préciser les principaux concepts utilisés, vous devez concevoir une note
argumentée et structurée dans laquelle :
■■ Introduction : 1 point
■■ Question 1 : V
 ous exposerez les facteurs de la croissance africaine. (7 points)
■■ Question 2 : 
Vous analyserez les raisons pour lesquelles les investisseurs étrangers choisissent de
s’implanter en Afrique, et l’incidence attendue et effective des IDE (Investissements Directs à
l’Étranger) sur la croissance africaine. (7 points)
■■ Question 3 : Vous montrerez que malgré sa croissance économique l’Afrique conserve un retard dans le
développement humain. Vous évoquerez en particulier les notions d’IDH et d’indicateurs de
développement. (5 points)
Expression / Orthographe : malus 1 point

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DOCUMENT 1
L’Afrique sur la voie de la croissance et du développement
Plusieurs moteurs ont soutenu la formidable croissance africaine depuis 2000 : la hausse de l’investissement
et de l’épargne, l’accélération des exportations, l’amélioration du cadre juridique et réglementaire, et
surtout la demande des consommateurs issus d’une nouvelle classe moyenne. Les enjeux sont importants
pour le continent africain puisque la croissance est une condition préalable au développement. Cette
croissance doit être inclusive et permettre une réduction globale et durable de la pauvreté.
En matière économique, les objectifs du continent africain sont d’augmenter la productivité et d’intégrer
les forces productives locales dans les chaines de valeurs mondiales. Cette participation aux réseaux
internationaux de production et de distribution implique surtout d’énormes efforts structurels :
investissement en capital humain par l’amélioration de la qualification, instauration d’un cadre
réglementaire et d’un environnement économique transparents, investissements matériels et immatériels
ambitieux et pertinents, et amélioration des infrastructures dans les systèmes de transport, routier,
ferroviaire, et portuaire, les systèmes d’alimentation en énergie, et les technologies d’information et de
communication.
Cependant pour l’Afrique, la ressource principale est la population. La croissance démographique
africaine est la plus rapide du monde. Selon les prévisions, un pays comme le Nigéria pourrait avoir plus
d’habitants que l’Inde à la fin du XXIème siècle. Cependant ces populations connaissent souvent des taux
de scolarisation et de qualification parmi les plus bas du monde, en particulier en Afrique subsaharienne.
D’où la nécessité de développer des infrastructures et des services d’éducation et de santé à la hauteur
des besoins des citoyens, et d’assurer leur accès aux ressources élémentaires comme l’eau et l’électricité.
Le défi est double pour l’Afrique : soutenir l’éclosion d’une classe moyenne dont la demande dynamise
l’économie, et intégrer les nombreuses jeunes générations dans le processus de développement.
Auteur du sujet

DOCUMENT 2
La création d’emplois et la qualité de la croissance en Afrique
Si un meilleur environnement macroéconomique et un climat d’investissement faciliteraient la création
de plus d’emplois rémunérés et salariés, la qualité de l’offre de main d’œuvre est également un facteur
important. Le manque d’une base adéquate de travailleurs qualifiés et en bonne santé empêche les
investissements même dans les processus manufacturiers les plus simples. […] Pour assurer de nouveaux
investissements dans le processus de production à grande échelle et à forte utilisation de main d’œuvre,
les pays devront s’assurer que leur offre de main d’œuvre correspond aux demandes des entreprises
exportatrices dans un monde globalisé. […] Les travailleurs mieux éduqués peuvent aussi commander
les revenus élevés et l’opportunité de trouver et de maintenir des emplois mieux rémunérés et stables.
Par ailleurs, l’éducation n’est pas la seule dimension de la qualité de la main d’œuvre ; la santé et la
maturité sont également des facteurs critiques. La mauvaise santé augmente les absences du travailleur
et empêche les entreprises d’investir dans les travailleurs. Le travail des enfants mine intrinsèquement la
qualité de la main d’œuvre, en étouffant les opportunités scolaires et en compromettant la santé.
worldbank.org

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DOCUMENT 3
Le manque de capacités d’innovation
[…] Tout comme les économies émergentes ayant mis en place des régimes commerciaux ouverts vers
l’extérieur, les pays africains ne peuvent se permettre de faire abstraction des changements fondamentaux
qui interviennent dans l’économie mondiale, ni de leurs répercussions sur la compétitivité tant au niveau
régional qu’international. La production à forte technicité et sa généralisation à tous les secteurs de
l’économie étant de plus en plus de mise, l’acquisition de connaissances et en particulier les investissements
dans les nouvelles technologies, les capacités d’innovation et les compétences connexes sont dorénavant
des composantes importantes des activités de production qui, dans certains cas, relèguent au second plan
les investissements dans des biens corporels tels que les machines et l’équipement. […]
Les investissements dans la recherche-développement sont certes nécessaires pour stimuler l’innovation
et accroître la capacité des entreprises nationales à imiter et à adopter les technologies mises au point à
l’étranger, mais ils atteindront leurs objectifs uniquement s’ils visent à promouvoir l’innovation au niveau
de l’entreprise plutôt qu’à effectuer des recherches plus générales destinées à renforcer les capacités
scientifiques. […]
www.unctad.org

DOCUMENT 4
Le secteur africain des télécommunications soutenu par des flux d’IDE
Avant 2000, l’Afrique avait moins de portables que la seule ville de Tokyo. En 2013, avec 650 millions de
portables, elle a devancé les États-Unis. Plus de la moitié des Maghrébins, 40 % des Ivoiriens, Sénégalais
ou Camerounais, ont un portable. Et les consommateurs potentiels sont légion, dans les pays encore peu
équipés comme la République démocratique du Congo, ou dans les pays très peuplés comme le Nigéria.
Or les opérateurs de mobiles des pays développés peinent fortement sur leurs marchés intérieurs, qui
frôlent un taux d’équipement de 100%. À l’affut de nouveaux marchés, ils ont les yeux rivés vers l’Afrique.
Après quelques investisseurs moyen-orientaux et sud-africains, ce sont maintenant les opérateurs
européens qui sont à l’assaut du marché africain : le britannique Vodafone au Ghana, le français Orange en
Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Kenya, SFR au Maroc…Les équipementiers indiens et chinois (Huawei et ZTE)
tissent maintenant leurs réseaux, et connaissent les plus fortes progressions.
Cette industrie du mobile qui suscite tant de convoitise est aussi un puissant levier pour la croissance
africaine. C’est une source importante de rentrées fiscales pour les États africains. C’est la source de
création de très nombreux emplois. Mais c’est surtout un formidable stimulant pour l’économie. Dans
un continent faiblement équipé pour la téléphonie fixe, les mobiles révolutionnent le fonctionnement des
marchés. Les professionnels peuvent s’informer sur les données mondiales au jour le jour pour organiser
leurs approvisionnements, trouver des clients, et négocier correctement le prix de leurs produits.
L’information en temps réel dans tous les coins d’un continent en manque d’infrastructures est un puissant
accélérateur et un régulateur des flux marchands et financiers.
Auteur du sujet

18 CNED PRÉPARER L’ÉPREUVE D’ÉCONOMIE-DROIT – Devoir 2 8 3513 DG WB 00 15


DOCUMENT 5

Le Monde, 6 mars 2014

DOCUMENT 6
Les IDE en Afrique : un processus gagnant-gagnant ?
Le continent africain présente un fort intérêt stratégique pour les investisseurs étrangers. Ce sont tout
d’abord les ressources naturelles du continent noir qui attirent les IDE : les ressources en minerais
(platine, chrome, cobalt, or, diamants…), en bois, et en hydrocarbures (pétrole et gaz) sont colossales.
Ensuite c’est la forte croissance de la demande qui fait rêver les investisseurs étrangers en quête de
nouveaux marchés : les ménages africains connaissent une amélioration de leur pouvoir d’achat grâce à
dix années de croissance mirifique, et l’urbanisation rapide des populations alimente la demande pour de
nouveaux types de biens et services.
Cependant les effets des IDE sur le développement de l’Afrique restent encore limités. Certes ils
entrainent des gains fiscaux pour les États, permettent la réalisation d’infrastructures notamment dans
les transports, et ils induisent des externalités positives grâce aux transferts de technologies et à la
formation professionnelle de cadres locaux. Certains IDE manufacturiers ont aussi permis l’embauche de
populations africaines. La Chine, dont la hausse du coût de la main d’œuvre depuis 2000 a été vertigineuse,
a ainsi délocalisé en Afrique une partie du segment inférieur de son industrie manufacturière. Mais les
effets réels sur le tissu industriel et sur l’emploi africains sont loin d’être spectaculaires. Pour que ce tissu
soit dynamisé, il faudrait que les activités d’extraction de matières premières soient avant tout réalisées
par des travailleurs locaux, que les produits soient transformés sur place, et donc que les travailleurs et
les États africains bénéficient pleinement de la valeur ajoutée issue de ces opérations.
Si les IDE peuvent soutenir le développement industriel de l’Afrique, deux préalables s’imposent. Le premier
est la diversification des investissements, amorcée dans l’industrie manufacturière et dans le secteur de
l’information et des communications. Le second préalable est l’intégration durable de la main d’œuvre
locale, d’autant qu’il existe de réels risques de révoltes d’une population de plus en plus nombreuse et
jeune, et en mal d’emploi.
Auteur du sujet

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DOCUMENT 7

Autour du sujet

Deuxième partie – Droit (20 points)


Rappel
Pour l’ensemble des questions, vous veillerez à appliquer la méthode exigée à l’examen à savoir :
• Celle de la résolution d’un cas pratique : les faits ; le problème juridique ; les règles juridiques ; la solution
applicable au cas ;
• Celle de la note si cela est clairement mentionné dans l’intitulé de la question.

CHARLOTTE ET LA « CHARCOLATERIE »
Après avoir obtenu son BTS de Management des Unités Commerciales, Mademoiselle Charlotte PAVOT
a complété sa formation par une licence pro qui lui a permis d’approfondir ses connaissances en gestion.
Forte de ces compétences acquises et des expériences liées à ses stages, elle désire maintenant créer
sa propre entreprise de vente de chocolats haut de gamme à destination des particuliers et des comités
d’entreprise et même de certains revendeurs. Elle a parfaitement conscience des besoins financiers liés
à un tel projet et pense pour cela utiliser un héritage qu’elle vient de toucher d’un oncle décédé sans
héritier direct. Cet héritage comprend tout d’abord un appartement dans le centre-ville de Nantes où
Charlotte vient d’emménager et qui est donc devenu sa résidence principale. Par ailleurs, son oncle lui a
légué une résidence secondaire en Vendée, proche de la mer (dont elle ne profite que pour ses vacances)
ainsi qu’une importante somme d’argent.
Formée et disposant de ressources, Charlotte se lance dans la création d’entreprise comme entrepreneur
individuel.

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DOSSIER 1
Plusieurs années se sont écoulées et le projet de Charlotte est un succès. Son activité commerciale se
développe fortement et il est nécessaire pour elle de réaliser d’importants investissements dans des
matériels et dans l’immobilier puisqu’elle loue actuellement son local commercial. Elle doit prochainement
rencontrer son banquier mais sollicite auparavant de vous quelques recommandations...

Question 1 (3 points)
Le financement de ses investissements impose à Charlotte de contracter un important crédit. En cas de difficultés
pour le rembourser, elle se demande si son patrimoine personnel pourrait être exposé à une demande de saisie
de la part des créanciers.

Question 2 (3 points)
Charlotte se demande, si, à défaut de protéger l’ensemble de son patrimoine avec son statut juridique actuel,
elle pourrait au moins protéger ses biens immeubles.

Question 3 (5 points)
Un événement majeur vient d’arriver dans la vie professionnelle de Charlotte : afin de lever des fonds
supplémentaires d’une part et de s’entourer de compétences complémentaires d’autre part, elle a décidé
de s’associer avec Michaël RAMEAU. Ce dernier détiendrait 1/4 de l’entreprise et Charlotte le reste. Si tous
deux sont bien décidés à s’investir dans l’entreprise, ils préfèreraient idéalement protéger leurs patrimoines
personnels.
Sous la forme d’une note, vous aiderez les 2 copropriétaires à faire évoluer l’entreprise individuelle de
Charlotte. Vous vous limiterez pour cela aux statuts suivants : EIRL ; EURL ; SARL ; SNC ; SA et aux seuls
critères exprimés ci-dessus par Charlotte et Michaël.

DOSSIER 2
La poursuite de la croissance conduit Charlotte et Michaël à s’entourer de salariés toujours plus nombreux.
En ce moment, il y a un réel problème de sous-effectif au service comptable ; Charlotte vient de recevoir 2
candidats : Louis et Pierre. Si Louis a des diplômes et une expérience supérieurs à Pierre, Charlotte reste
embêtée. En effet, elle a remarqué sur le CV de Louis que son adresse désigne un quartier de sa ville qui a
une réputation particulièrement négative (insécurité, taux de chômage élevé, trafics nombreux...)
Par ailleurs, cette arrivée du prochain salarié recruté portera l’effectif de l’entreprise à 50 personnes.

Question 1 (3 points)
Charlotte peut-elle éliminer Louis de la procédure de recrutement en raison de son lieu d’habitation ? Votre
réponse devra distinguer le cas où Charlotte agirait ainsi en janvier 2014 ou en mars 2014.

Question 2 (3 points)
Charlotte se demande si le fait d’embaucher un 50e salarié pourrait l’obliger dès maintenant ou à partir
de l’année prochaine à mettre en place de nouvelles instances dans son entreprise (elle anticipe que ce
50e salarié restera de façon durable).

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DOSSIER 3
Michaël vient de recevoir un appel d’un client potentiel : l’entreprise SINOMO. Cette dernière est depuis
aujourd’hui dans une procédure de redressement judiciaire. SINOMO souhaite acquérir des matières
premières mais son fournisseur habituel refuse de lui en livrer. En effet, SINOMO lui doit encore des
factures arrivées à échéance il y a très longtemps, c’est-à-dire plusieurs mois avant les premières
procédures de prévention des difficultés. Face à cette situation, Michaël se montre très réticent à l’idée de
livrer des marchandises à un client qui ne fait déjà pas face à ses factures en cours : faudra-t-il attendre
qu’il ait logiquement éteint ses dettes les plus anciennes avant d’espérer être payé à son tour ? Alex
EDRAN, le dirigeant de SINOMO cherche à le rassurer en lui garantissant que les factures reçues de son
entreprise seront honorées prioritairement.

Question 1 (3 points)

Que pensez-vous de ce propos de M. Alex EDRAN ?

Annexe 1
Article L526-1
Par dérogation aux articles 2284 et 2285 du code civil, une personne physique immatriculée à un registre de publicité
légale à caractère professionnel ou exerçant une activité professionnelle agricole ou indépendante peut déclarer insaisis-
sables ses droits sur l’immeuble où est fixée sa résidence principale ainsi que sur tout bien foncier bâti ou non bâti qu’elle
n’a pas affecté à son usage professionnel. Cette déclaration, publiée au fichier immobilier ou, dans les départements du
Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, au livre foncier, n’a d’effet qu’à l’égard des créanciers dont les droits naissent,
postérieurement à la publication, à l’occasion de l’activité professionnelle du déclarant.
Lorsque le bien foncier n’est pas utilisé en totalité pour un usage professionnel, la partie non affectée à un usage profes-
sionnel ne peut faire l’objet de la déclaration que si elle est désignée dans un état descriptif de division. La domiciliation
du déclarant dans son local d’habitation en application de l’article L. 123-10 ne fait pas obstacle à ce que ce local fasse
l’objet de la déclaration, sans qu’un état descriptif de division soit nécessaire.
Source : Code de commerce

Annexe 2

Quel est le nombre d’associés requis ?


Entreprise Elle se compose uniquement de l’entrepreneur individuel (Celui-ci peut, bien évidemment,
individuelle embaucher des salariés).
EURL 1 seul associé (personne physique ou morale à l’exception d’une autre EURL)
SARL 2 associés minimum – 100 maximum (personnes physiques ou morales)
SA (forme
7 associés minimum – pas de maximum (personnes physiques ou morales)
classique)
SAS / SASU 1 associé minimum – pas de maximum (personne physique ou morale)
SNC 2 associés minimum – pas de maximum (personnes physiques ou morales)
Association 2 membres minimum – pas de maximum

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Quel est le montant minimal du capital social ?
Entreprise Il n’y a pas de notion de capital social, l’entreprise et l’entrepreneur ne formant juridiquement
individuelle qu’une seule et même personne.
Le montant du capital social est librement fixé par l’associé, en fonction de la taille, de
l’activité, et des besoins en capitaux de la société.
EURL
20 % des apports en espèces sont versés obligatoirement au moment de la constitution, le
solde devant être libéré dans les 5 ans.
Le montant du capital social est librement fixé par les associés, en fonction de la taille, de
l’activité, et des besoins en capitaux de la société.
SARL
20 % des apports en espèces sont versés obligatoirement au moment de la constitution, le
solde devant être libéré dans les 5 ans.
SA (forme 37 000 euros minimum. 50 % des apports en espèces sont versés obligatoirement au moment
classique) de la constitution, le solde devant être libéré dans les 5 ans.
Le capital est librement fixé par les actionnaires, en fonction de la taille, de l’activité, et des
besoins en capitaux de la société.
SAS / SASU
50 % des apports en espèces sont versés obligatoirement au moment de la constitution, le
solde devant être libéré dans les 5 ans.
Le montant du capital social est librement fixé par les associés, en fonction de la taille, de
l’activité, et des besoins en capitaux de la société.
SNC Les apports en espèces sont versés intégralement ou non à la création.
Dans ce dernier cas, le solde peut faire l’objet de versements ultérieurs, sur appel de la
gérance, au fur et à mesure des besoins.
Il n’y a pas de capital social. L’association perçoit des cotisations de ses membres si la
facturation de ses services et les réserves qu’elle a pu constituer s’avèrent insuffisantes.
Association
Les membres peuvent également effectuer des apports en nature, en industrie ou en espèces,
avec une possibilité de récupérer les apports en nature à la dissolution de l’association.

Qui dirige l’entreprise ?


Entreprise L’entrepreneur individuel est le seul « maître à bord ». Il dispose des pleins pouvoirs pour
individuelle diriger son entreprise.
L’EURL est dirigée par un gérant (obligatoirement personne physique) qui peut être soit
EURL
l’associé unique, soit un tiers.
La SARL est dirigée par un ou plusieurs gérant(s), obligatoirement personne(s) physique(s).
SARL
Le gérant peut être, soit l’un des associés, soit un tiers.
La SA est dirigée par un conseil d’administration, comprenant 3 à 18 membres,
obligatoirement actionnaires.
SA (forme
classique) Le président est désigné par le conseil d’administration parmi ses membres.
Un directeur général peut également être nommé pour représenter la société et assurer sa
gestion courante.
La SAS est dirigée par un seul président, personne physique ou personne morale.
SAS / SASU
Les associés déterminent librement dans les statuts les règles d’organisation de la société.
La SNC est dirigée par un ou plusieurs gérant(s), personne physique ou morale. Il peut s’agir,
SNC
soit de l’un des associés, soit d’un tiers.
Son mode de gestion est choisi librement.
Association L’association est souvent dirigée par un conseil d’administration, qui élit généralement un
bureau composé d’un président, d’un trésorier et d’un secrétaire.

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Quelle est l’étendue de la responsabilité des associés ?
L’entrepreneur individuel est seul responsable sur l’ensemble de ses biens personnels. Ses
biens fonciers bâtis ou non bâtis non affectés à un usage professionnel peuvent cependant être
protégés en effectuant une déclaration d’insaisissabilité devant notaire.
Entreprise
individuelle
L’entrepreneur individuel peut opter pour le régime de l’EIRL et constituer un patrimoine
affecté à son activité professionnelle distinct de son patrimoine personnel. L’EIRL lui permettra
d’isoler ses biens personnels des poursuites des créanciers professionnels.
La responsabilité de l’associé est limitée au montant de ses apports, sauf s’il a commis des
EURL
fautes de gestion ou accordé des cautions à titre personnel.
La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports, sauf s’ils ont commis
SARL
des fautes de gestion ou accordé des cautions à titre personnel.
SA (forme
La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports.
classique)
SAS / SASU La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports.
Les associés sont responsables indéfiniment, sur l’ensemble de leurs biens personnels, et
SNC
solidairement.
Association Absence de responsabilité des membres non dirigeants.
Source : APCE - Agence Pour la Création d’Entreprise

Annexe 3
Article L1132-1
Modifié par LOI n°2012-954 du 6 août 2012 - art. 4
Aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement ou de l’accès à un stage ou à une période de forma-
tion en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire, directe ou
indirecte, telle que définie à l’article 1er de la loi n° 2008-496 du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d’adaptation au
droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations, notamment en matière de rémunération, au
sens de l’article L. 3221-3, de mesures d’intéressement ou de distribution d’actions, de formation, de reclassement, d’affec-
tation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat en
raison de son origine, de son sexe, de ses moeurs, de son orientation ou identité sexuelle, de son âge, de sa situation de
famille ou de sa grossesse, de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou
supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de
ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son nom de famille ou en raison de son état de santé ou de son
handicap.
Article L1132-1
Modifié par LOI n°2014-173 du 21 février 2014 - art. 15
Aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement ou de l’accès à un stage ou à une période de forma-
tion en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire, directe ou
indirecte, telle que définie à l’article 1er de la loi n° 2008-496 du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d’adaptation au
droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations, notamment en matière de rémunération, au
sens de l’article L. 3221-3, de mesures d’intéressement ou de distribution d’actions, de formation, de reclassement, d’affec-
tation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat en
raison de son origine, de son sexe, de ses moeurs, de son orientation ou identité sexuelle, de son âge, de sa situation de
famille ou de sa grossesse, de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou
supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de
ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son nom de famille, de son lieu de résidence ou en raison de
son état de santé ou de son handicap.
Source : Code du travail

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Annexe 4
Article L. 2322-1
Un comité d’entreprise est constitué dans toutes les entreprises employant cinquante salariés et plus.
Article L2312-1
Le personnel élit des délégués dans tous les établissements d’au moins onze salariés.
Article L2143-3
Chaque organisation syndicale représentative dans l’entreprise ou l’établissement d’au moins cinquante salariés, qui
constitue une section syndicale, désigne parmi les candidats aux élections professionnelles qui ont recueilli à titre person-
nel et dans leur collège au moins 10 % des suffrages exprimés au premier tour des dernières élections au comité d’entreprise
ou de la délégation unique du personnel ou des délégués du personnel, quel que soit le nombre de votants, dans les limites
fixées à l’article L. 2143-12, un ou plusieurs délégués syndicaux pour la représenter auprès de l’employeur.
(…) La désignation d’un délégué syndical peut intervenir lorsque l’effectif d’au moins cinquante salariés a été atteint pen-
dant douze mois, consécutifs ou non, au cours des trois années précédentes.
Article L2143-4
Dans les entreprises d’au moins cinq cents salariés, tout syndicat représentatif dans l’entreprise peut désigner un délégué
syndical supplémentaire s’il a obtenu un ou plusieurs élus dans le collège des ouvriers et employés lors de l’élection du
comité d’entreprise et s’il compte au moins un élu dans l’un des deux autres collèges.
Article L2143-6
Dans les établissements qui emploient moins de cinquante salariés, les syndicats représentatifs dans l’établissement
peuvent désigner, pour la durée de son mandat, un délégué du personnel comme délégué syndical.
Article L4611-1
Un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail est constitué dans tout établissement d’au moins cinquante
salariés.
La mise en place d’un comité n’est obligatoire que si l’effectif d’au moins cinquante salariés a été atteint pendant douze
mois consécutifs ou non au cours des trois années précédentes.
Article L4611-2
A défaut de comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail dans les établissements d’au moins cinquante salariés,
les délégués du personnel ont les mêmes missions et moyens que les membres de ces comités. Ils sont soumis aux mêmes
obligations.
Source : Code du travail- Legifrance

Annexe 5
Article L622-17
I.-Les créances nées régulièrement après le jugement d’ouverture pour les besoins du déroulement de la procédure ou de la
période d’observation, ou en contrepartie d’une prestation fournie au débiteur pendant cette période, sont payées à leur
échéance.
Source : Code du commerce – Legifrance

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d’économie générale, droit et management des entreprises accessible depuis le site de votre formation
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Rappels
L’épreuve d’économie-droit au BTS
• Partie économique : le sujet remis au candidat se présente sous la forme d’un dossier documentaire,
décrivant une ou plusieurs situations économiques et comportant un questionnement destiné à caractériser
et analyser la ou les situations présentées.
• Partie juridique : le sujet remis au candidat se présente sous la forme d’un dossier documentaire, décrivant
une ou plusieurs situations juridiques et comportant un questionnement destiné à guider le travail du
candidat.

OBJECTIFS DU DEVOIR
Compétences évaluées en économie
• Décrire et caractériser la répartition des revenus et du patrimoine.
• Analyser les modalités de formation des salaires.
Compétences évaluées en droit :
• Évaluer ses compétences méthodologiques en droit :
–– Capacité à analyser des situations simples tirées de la vie des organisations en maîtrisant les
principales règles de droit et en analysant une règle de droit applicable à une situation dans une
documentation juridique pour formuler une proposition de solution argumentée et justifiée.
• Évaluer son acquisition des principales notions en droit, associées au thème suivant : Le contrat,
support de l’activité de l’entreprise
Durée conseillée : 4 heures

N’oubliez pas d’envoyer le devoir à la correction.

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Première partie – Économie générale (20 points)

Thème 3 du cours : La répartition des richesses


Analyse d’une situation économique
Documents présentés
Document 1 : La distribution des salaires mensuels nets – Auteur du sujet
Document 2 : Qui gagne combien? – Alternatives économiques, n° 327
Document 3 : Facteurs explicatifs des inégalités salariales
Document 4 : L
 es critères pour fixer les salaires minima – L’article 3 de la convention (n° 131) de l’OIT sur
la fixation des salaires minima – www.ilo.org
Document 5 : Smic : De nouvelles règles de revalorisation – Alternatives économiques, n° 322
Document 6 : Rémunération de la fonction publique – www.insee.fr
Document 7 : La relation taux de chômage-taux de croissance du salaire nominal – Alternatives économiques,
HS n° 99
Document 8 : Le dialogue social – Auteur du sujet
Document 9 : L’heure est aux augmentations individuelles – Le Monde, 10 septembre 2013
Document 10 : Les limites de l’individualisation des salaires – Alternatives économiques, n° 301

LA FORMATION DES SALAIRES EN FRANCE


Le salaire est un élément clé de l’activité économique et sociale : il détermine le coût du travail d’une
entreprise ou d’un pays, mais il détermine aussi le revenu donc le pouvoir d’achat des salariés.
En France le nombre de personnes qui occupent un emploi salarié est presque 10 fois plus élevé que le
nombre de personnes qui occupent un emploi non-salarié. L’emploi salarié concerne ainsi 23,7 millions
de personnes. Parmi ces salariés, 3 millions sont rémunérés au SMIC, et près de 7,6 millions travaillent
dans la fonction publique.
Sacha et Anthony viennent de terminer leurs études de chercheurs en industrie pharmaceutique. Ils
ont le projet de créer une start-up dans le domaine des biotechnologies, et envisagent d’embaucher
plusieurs salariés. À ce stade du projet, ils s’interrogent en particulier sur les salaires qu’ils devront
verser à leurs salariés, et vous demande de concevoir une note d’information sur ce sujet.
À l’aide des documents joints et de vos connaissances, en veillant à préciser les principaux concepts
utilisés, vous devez rédiger une note argumentée et structurée dans laquelle :
■■ Introduction : 1 point
■■ Question 1 : En vous appuyant sur la notion de décile, vous analyserez la distribution des salaires en
France. Puis vous exposerez les déterminants socio-économiques et individuels des inégalités
salariales, ainsi que l’incidence du progrès technique sur ces inégalités. (8 points)
■■ Question 2 : Vous
 présenterez le cadre institutionnel de la formation des salaires. (5 points)
■■ Question 3 : Vous montrerez que la formation des salaires résulte de processus d’ajustement et de
conciliation entre les intérêts des différents acteurs. (6 points)
Expression / Orthographe : malus 1 point

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DOCUMENT 1

Auteur du sujet - D’après les données Insee, DADS 2013

DOCUMENT 2

Alternatives économiques, n° 327 – septembre 2013

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DOCUMENT 3
Facteurs explicatifs des inégalités salariales
Les inégalités salariales au sein des pays développés subissent deux forces contradictoires. D’un côté
les institutions de régulation du marché du travail tentent de contenir les inégalités par la législation
sur la protection de l’emploi, le système des prestations d’assurance-chômage, et les programmes
de politique active de l’emploi. D’un autre côté la mondialisation des échanges répand les inégalités.
Les effets de la mondialisation sur la dispersion des salaires se diffusent par deux vecteurs principaux
: la sous-traitance internationale, et le progrès technologique biaisé, selon lequel les innovations de
procédés favorisent les emplois de conception au détriment des emplois d’exécution. Ainsi les nouvelles
technologies de l’information et de la communication créent ce que l’on appelle la « fracture numérique
» en marginalisant les travailleurs les moins qualifiés et les plus âgés. L’effet est d’autant plus fort que
les NTIC représentent une part toujours plus importante dans l’investissement brut total, et accélèrent
le processus de hausse des disparités salariales.
Auteur du sujet

DOCUMENT 4
Les critères pour fixer les salaires minima
Article 3 de la convention (n° 131) de l’OIT sur la fixation des salaires minima
Les éléments à prendre en considération pour déterminer le niveau des salaires minima devront, autant
qu’il sera possible et approprié, compte tenu de la pratique et des conditions nationales, comprendre :
–– les besoins des travailleurs et de leur famille, eu égard au niveau général des salaires dans le pays,
au coût de la vie, aux prestations de sécurité sociale et aux niveaux de vie comparés d’autres groupes
sociaux ;
–– les facteurs d’ordre économique, y compris les exigences du développement économique, la produc-
tivité et l’intérêt qu’il y a à atteindre et à maintenir un haut niveau d’emploi.
ilo.org

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DOCUMENT 5

Alternatives économiques, n° 322, Mars 2013

DOCUMENT 6
Rémunération de la fonction publique
Le salaire varie en fonction du grade, de l’indice brut, de l’indice majoré, de votre zone géographique et
de l’échelon atteint par l›agent de la fonction publique, et peut être majorée de primes et indemnités
diverses. Il convient d›appliquer des primes et des ajustements à la grille indiciaire de base.
[…] Les grilles indiciaires sont établies suivant la fonction publique dans laquelle vous exercez (territoriale,
hospitalière ou état), le cadre d’emploi, le grade et la catégorie.
À chaque grade de fonctionnaire correspond une grille indiciaire déterminée par les textes réglementaires
dont chacune comprend plusieurs échelons.
insee.fr

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DOCUMENT 7
La relation taux de chômage-taux de croissance du salaire nominal

Alternatives économiques HS n°99, septembre 2013

DOCUMENT 8
Le dialogue social
Le code de la Sécurité sociale conditionne le bénéfice de certains allégements de cotisations sociales
au respect de la négociation annuelle obligatoire sur les salaires, dans les entreprises de plus de 50
salariés, où sont désignés un ou plusieurs délégués syndicaux. Si cette obligation n’est pas respectée,
les allègements de cotisations patronales appliqués au titre des rémunérations versées sont réduits de
10%. L’avantage est totalement supprimé en cas de non- respect pendant 3 années consécutives.
En France, les accords de salaire couvrent environ 75 % des salariés. Ces accords aboutissent à la
fixation de grilles de salaires par les partenaires sociaux, c’est-à-dire les représentants syndicaux et les
représentants de la direction d’une entreprise.
Les grilles sont déterminées non pas en fonction de l’emploi occupé par le salarié mais en fonction de
la convention collective applicable à l’entreprise selon son activité, sa forme juridique…Tous les salariés
sont soumis à la même grille de salaires puisque par principe une entreprise n’applique qu’une seule
convention collective. Chaque salarié est positionné sur la grille en fonction des caractéristiques de son
poste et de sa qualification.
On peut donc considérer que le salaire est le résultat de la confrontation de deux forces : un offreur
d’emploi face à un demandeur d’emploi. Le salaire correspond ainsi à un prix d’équilibre fixé sur un
marché monopolistique. Il est déterminé par la capacité de résistance des syndicats et par les possibilités
de concession du patronat. Les syndicats cherchent à maintenir ou augmenter le pouvoir d’achat des
salariés, mais tentent aussi de défendre l’emploi. Le patronat cherche à limiter le coût du travail tout en
préservant la cohérence entre salaire et productivité : s’il faut conserver un taux de marge qui garantisse
le profit de l’entreprise, il faut aussi éviter que le niveau des salaires ait un effet délétère sur le moral des
travailleurs et sur leur productivité.
Auteur du sujet

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DOCUMENT 9
L’heure est aux augmentations individuelles

Le Monde, 10 septembre 2013

DOCUMENT 10

Alternatives économiques n°301, avril 2011

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Deuxième partie – Droit (20 points)
Rappel
Pour l’ensemble des questions, vous veillerez à appliquer la méthode exigée à l’examen à savoir :
• celle de la résolution d’un cas pratique : les faits ; le problème juridique ; les règles juridiques ; la solution
applicable au cas ;
• celle de la note si cela est clairement mentionné dans l’intitulé de la question.

LE LOUP SPORTIF
Depuis son enfance, Monsieur Louis RAMIE est passionné par la gymnastique. Compétiteur dès son plus
jeune âge, il n’a jamais cessé de pratiquer ce sport, sans pour autant négliger sa formation scolaire et
supérieure.
Désireux de rester dans cet univers tout en exerçant une activité professionnelle, il a créé l’entreprise
« Le Loup Sportif » qui commercialise des matériels et accessoires destinés aux clubs de gymnastique.
Son catalogue est de plus en plus complet et il bénéficie en ce moment d’un engouement pour un produit
phare de son offre : des boîtes de magnésie qu’il importe d’Allemagne et que les gymnastes semblent
particulièrement apprécier.

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DOSSIER 1

Question 1 (2,5 points)


Louis RAMIE vient d’être contacté par le SDAF (Se Développer à l’Air Frais), un club de gymnastique réputé
de l’est parisien. Ce dernier est intéressé par une importante quantité de boîtes de magnésie et est prêt
à s’engager sur plusieurs années. Les discussions téléphoniques et échanges de mails sont nombreux :
quantités, modalités de livraison, délais de paiement, sponsoring des compétitions demandé en échange...
Cela fait plusieurs mois que la négociation se poursuit. Le SDAF ayant demandé à ce que les boîtes soient
personnalisées pour le club. Louis s’est donc adressé à une agence de mercatique pour demander la
création d’un emballage cartonné spécifique à l’effigie du SDAF Cette prestation de service a représenté
un coût important pour une petite entreprise comme « Le Loup Sportif ». Louis passe donc un temps
important dans cette négociation mais il est confiant : dans un mail, le club exprime « le ferme désir
d’étudier la possibilité de parvenir à un contrat portant sur un volume de 10 000 à 15 000 boîtes ».
Indiquez à Louis la qualification juridique de ces préliminaires à la formation d’un contrat définitif et précisez
s’ils engagent le SDAF à contracter de façon ferme.

Question 2 (7,5 points : intro : 0,5 points ; partie 1 : 3,5 points ; partie 2 : 3,5 points)
Enfin le projet a abouti ! Le SDAF s’engage à acquérir auprès de Louis 12 000 unités par an de ses produits.
Ceux-ci seront livrés en 12 fois à raison de 1 000 produits pas mois pendant 3 ans. Chaque livraison donnera
lieu à une facture propre qui sera payée à son échéance normale.
Louis est très heureux d’un tel contrat qui, il l’espère, ouvrira une nouvelle ère au développement de son
projet professionnel. Pour autant, il aimerait être certain que celui-ci se réalisera bien jusqu’à son terme.
Vous adresserez à Louis RAMIE, sous la forme d’une note, une explication détaillée sur les causes et les
conséquences de l’invalidité ou de la fin anticipée d’un contrat. Vous distinguerez les éléments portant sur un
défaut de formation du contrat et ceux relatifs à ses conditions d’exécution.

Question 3 (2,5 points)


Louis RAMIE a maintenant bien développé son activité. Il lui est nécessaire de trouver un local plus grand
et plus adapté aux volumes liés à la croissance de ces ventes. Débordé par tout son travail, il ne trouve
cependant pas le temps de s’occuper de cette démarche pourtant nécessaire. Un ami lui recommande la
solution du mandat et lui donne l’adresse d’une société spécialisée dans la recherche de biens immeubles
(annexe 4).
Louis s’interroge : le droit reconnaît-il une telle pratique ?

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DOSSIER 2
Louis RAMIE est désormais en contact avec l’intendant d’un grand lycée public parisien. Celui-ci cherche à
effectuer une commande groupée pour équiper 25 établissements comme le sien. Dans le cadre des cours
d’EPS dispensés dans ces lycées, il serait nécessaire d’acquérir plusieurs centaines de boîtes par mois.
Un contrat est signé et porte sur une commande de 50 boîtes par mois pour chacun de ces établissements.
Ce client s’engage à maintenir ce volume pendant 3 ans. Les premières livraisons se passent au mieux :
les délais sont respectés et il n’y a jamais d’erreur de livraison ou de facturation. Pourtant, Louis reçoit un
jour une lettre de l’intendant en charge de cette commande groupée qui lui signifie que, devant tenir des
objectifs de restriction budgétaire, il ne poursuivra pas cette collaboration au-delà de la première année.

Question 1 (2,5 points)


Quelle est la nature du contrat passé entre « Le Loup Sportif » et les établissements scolaires ?

Question 2 (2,5 points)


Indiquez à Louis RAMIE si ces établissements peuvent ou non rompre ce contrat avec 2 ans d’avance.

DOSSIER 3
Louis se retrouve parfois dépassé par la charge de travail découlant de la croissance du « Loup Sportif ».
Il envisage de s’associer avec Anne LAURIE en créant une SARL. S’il connait Anne depuis son enfance et
estime pouvoir collaborer avec elle de façon constructive, il désire néanmoins conserver, outre sa fonction
de gérant, un certain contrôle du pouvoir. Anne détiendra donc 25 % des parts sociales, Louis en conservera
49 %, l’épouse de Louis 20 % et leur enfant de 6 ans en détiendra 6 %. Il estime que cela lui permettra
de pouvoir enfin prétendre, en matière de protection sociale, au régime de la sécurité sociale pour les
salariés.

Question 1 (2,5 points)


Confirmez ou infirmez Louis quant à sa certitude de pouvoir continuer de bénéficier du régime général de la
sécurité social.

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Annexe 1
Sur le pourvoi formé par la Banque franco-allemande, société anonyme, dont le siège est ..., en cassation d’un arrêt rendu
le 16 septembre 1994 par la cour d’appel de Paris (25e chambre, section B), au profit de la société Eurolocatique, dont le
siège est ... des Petits Champs, 75001 Paris, défenderesse à la cassation ;
Sur le moyen unique pris en ses deux branches :
Attendu, selon les énonciations de l’arrêt attaqué (Paris, 16 septembre 1994), qu’en décembre 1990, la société Eurolocatique,
spécialisée dans l’ingénierie en matière de crédit-bail et de location et la Banque franco-allemande qui se proposait de créer
un département de crédit-bail au sein de ses services, sont entrées en relations en vue d’un contrat de collaboration; que
durant une année, des réunions se sont tenues, la société Eurolocatique a effectué des études et a présenté trois projets
de contrat à la Banque franco-allemande qui a finalement indiqué qu’elle ne donnait pas suite au projet; que la société
Eurolocatique a assigné la Banque franco-allemande en paiement de la facture représentant le temps consacré à l’étude;
Attendu que la Banque franco-allemande fait grief à l’arrêt de l’avoir condamnée au paiement de la somme de 180 000
francs à titre de dommages-intérêts, alors, selon le pourvoi, d’une part, que la responsabilité de l’auteur de la rupture de
pourparlers, ne peut être retenue que si celui-ci a fait preuve d’une volonté de nuire en poursuivant ces pourparlers ou a
agi avec mauvaise foi au cours de la négociation en abusant de son droit de rompre les pourparlers; qu’en l’espèce l’arrêt
s’est borné à relever qu’elle avait fait part tardivement à la société Eurolocatique de l’impossibilité pour elle d’acquérir un
portefeuille de contrats de crédit-bail tandis que la société Eurolocatique lui avait communiqué son savoir-faire et avait
procédé à des études détaillées utiles à celle-ci, tout en constatant expressément qu’il n’était pas établi que, par une quel-
conque manœuvre, elle ait sollicité de telles informations; qu’ainsi, en retenant néanmoins sa responsabilité, sans relever
aucun fait de nature à établir son intention de nuire ou à tout le moins sa mauvaise foi, dans la conduite des pourparlers,
la cour d’appel a privé sa décision de base légale au regard de l’article 1382 du Code civil ;
(…)
Mais attendu, d’une part, qu’après avoir retenu que les pourparlers entre les deux sociétés s’étaient déroulés pendant une
longue période, et que des contacts prolongés avaient été volontairement maintenus pour parvenir au projet final en
demandant qu’il soit apporté des modifications aux trois propositions élaborées par la société Eurolocatique, et que la
Banque franco-allemande avait, sans explication, refusé ces trois propositions et, sans motif légitime, rompu brutalement
les pourparlers, la cour d’appel justifie ainsi légalement sa décision en déduisant de ces constatations que la banque franco-
allemande a eu un comportement fautif;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi ;
Cour de Cassation, Chambre commerciale, du 7 janvier 1997

Annexe 2
Article 1134
Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites.
Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour les causes que la loi autorise.
Elles doivent être exécutées de bonne foi.
Section 4 : Des dommages et intérêts résultant de l’inexécution de l’obligation.
Article 1146
Les dommages et intérêts ne sont dus que lorsque le débiteur est en demeure de remplir son obligation, excepté néan-
moins lorsque la chose que le débiteur s’était obligé de donner ou de faire ne pouvait être donnée ou faite que dans un
certain temps qu’il a laissé passer. La mise en demeure peut résulter d’une lettre missive, s’il en ressort une interpellation
suffisante.
Article 1147
Le débiteur est condamné, s’il y a lieu, au paiement de dommages et intérêts soit à raison de l’inexécution
de l’obligation, soit à raison du retard dans l’exécution, toutes les fois qu’il ne justifie pas que l’inexécution provient d’une
cause étrangère qui ne peut lui être imputée, encore qu’il n’y ait aucune mauvaise foi de sa part.
Article 1184
La condition résolutoire est toujours sous-entendue dans les contrats synallagmatiques, pour le cas où l’une des deux par-
ties ne satisfera point à son engagement.
Dans ce cas, le contrat n’est point résolu de plein droit. La partie envers laquelle l’engagement n’a point été exécuté, a
le choix ou de forcer l’autre à l’exécution de la convention lorsqu’elle est possible, ou d’en demander la résolution avec
dommages et intérêts.
La résolution doit être demandée en justice, et il peut être accordé au défendeur un délai selon les circonstances.
Source : Code civil - Legifrance
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Annexe 3
Article 1119
On ne peut, en général, s’engager, ni stipuler en son propre nom, que pour soi-même.
Article 1984
Le mandat ou procuration est un acte par lequel une personne donne à une autre le pouvoir de faire quelque chose pour
le mandant et en son nom.
Le contrat ne se forme que par l’acceptation du mandataire.
Source : Code civil - Legifrance

Annexe 4

Source : Homelike Home http://www.homelikehome.com/

Annexe 5
Conseil d’État - vendredi 20 avril 1956
(…) Considérant qu’il résulte de l’instruction que, par un contrat verbal passé avec l’administration le 24 novembre 1944,
les époux BERTIN s’étaient engagés, pour une somme forfaitaire de 30 francs par homme et par jour, à assurer la nourriture
des ressortissants soviétiques hébergés au centre de rapatriement de Meaux en attendant leur retour en Russie ; que ledit
contrat a eu pour objet de confier, à cet égard, aux intéressés l’exécution même du service public alors chargé d’assurer le
rapatriement des réfugiés de nationalité étrangère se trouvant sur le territoire français ; que cette circonstance suffit, à elle
seule, à imprimer au contrat dont s’agit le caractère d’un contrat administratif ; qu’il suit de là que, sans qu’il soit besoin
de rechercher si ledit contrat comportait des clauses exorbitantes du droit commun, le litige portant sur l’existence d’un
engagement complémentaire à ce contrat, par lequel l’administration aurait alloué aux époux BERTIN une prime supplé-
mentaire de 7 francs 50 par homme et par jour en échange de l’inclusion de nouvelles denrées dans les rations servies,
relève de la compétence de la juridiction administrative ; (…)
DECIDE : Article 1er - La requête susvisée des époux BERTIN est rejetée. Article 2 - Les époux BERTIN supporteront les
dépens. Article 3 - Expédition de la présente décision sera transmise au Ministre des Anciens Combattants.

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Résumé :
(…) Contrat par lequel des particuliers s’engagent à assurer la nourriture de ressortissants soviétiques hébergés dans un
centre de rapatriement. Contrat ayant pour objet l’exécution d’un service public. Circonstance suffisante pour lui impri-
mer le caractère de contrat administratif sans qu’il soit besoin de rechercher s’il comportait des clauses exorbitantes du
droit commun.
Analyse
Par la décision Époux Bertin, le Conseil d’État juge qu’un contrat est administratif dès lors qu’il a pour objet de confier au
cocontractant l’exécution même du service public.
(…) Par une décision du 31 juillet 1912 (CE, Société des granits porphyroïdes des Vosges, p. 909), le Conseil d’État avait
semblé poser deux conditions à l’existence d’un contrat administratif, outre celle quasiment toujours exigée relative à la
présence parmi les cocontractants d’au moins une personne publique, à savoir la participation du cocontractant à l’exécu-
tion du service public et la présence dans le contrat de clauses exorbitantes du droit commun. Or, le contrat passé entre le
chef du centre de rapatriement et les Époux Bertin ne comportait aucune de ces clauses : il s’agissait d’un contrat des plus
banals qui n’était même que verbal.
Sur la suggestion de son commissaire du gouvernement, M. Long, le Conseil d’État revint sur les incertitudes de la juris-
prudence des granits, qui d’ailleurs n’était pas retenue dans tous les cas, et jugea qu’un contrat est administratif dès lors
qu’il a pour objet de confier au cocontractant l’exécution même du service public, ce qui était évidemment le cas d’espèce
dans la mesure où le rapatriement de ressortissants étrangers figurait sans aucun doute au nombre des missions les plus
traditionnelles de l’État. L’intérêt de cette solution réside dans le fait que l’administration, lorsqu’elle confie l’exécution
même du service public, doit pouvoir user des prérogatives que confère par lui-même le caractère administratif du contrat,
sans qu’il soit besoin d ‘inscrire ces prérogatives dans ce contrat. Ce faisant le Conseil d’État en revenait à à une jurispru-
dence antérieure (4 mars 1910, Thérond).
Source : Conseil d’État

Annexe 6
Article 1134
Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites.
Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour les causes que la loi autorise.
Elles doivent être exécutées de bonne foi.
Source : Code civil – Legifrance

Annexe 7
Le statut du gérant de SARL dépend du nombre de parts qu’il détient dans la société.
Un gérant est considéré comme majoritaire s’il détient, avec son conjoint (quel que soit son régime matrimonial), son
partenaire lié par un pacte civil de solidarité, ses enfants mineurs et les autres co-gérants, plus de 50 % du capital de la
société. En revanche, il aura le statut de gérant minoritaire dans le cas contraire. Selon la jurisprudence, doivent également
être prises en compte les parts sociales détenues par une société contrôlée par le gérant.
Source : APC

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