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BINAIRES LIQUIDE-VAPEUR
I. Quelques définitions
1. Définition d’une solution binaire
On appelle solution binaire un mélange de deux corps purs (A et B par exemple) et supposés non réactifs.
Nous allons étudier les propriétés de ces solutions à travers leurs changements d’état :
Ebullition d’une solution binaire : équilibre liquide – vapeur.
Cristallisation d’une solution binaire : équilibre solide – liquide.
2. Mélange idéal
Un mélange idéal est un mélange (liquide ou solide) où les interactions mutuelles A ↔ B sont de même nature,
donc de même énergie, que les interactions préexistantes dans les corps purs A ↔ A et B ↔ B.
Les entités ne se distinguent au sein d’un tel mélange.
Exemples :
La solution liquide binaire formée par le benzène et le toluène forme un mélange idéal. En effet la
molécule du benzène a une structure très voisine de celle du toluène.
Le mélange solide formé par l’or et l’argent est idéal. Ces deux corps ont des propriétés cristallines quasi
identiques.
II. Diagramme liquide-vapeur avec miscibilité totale à l’état liquide
1. Mélange idéal
Un mélange liquide idéal correspond à une phase liquide homogène. On appelle solution idéale une solution dont
les diverses constituants A ont des potentiels chimiques de la forme : μ (T, P, x ) = μ∗ (T, P) + RTln(x )
La pression a peu d’influence sur la phase liquide donc on assimile le potentiel chimique propre au potentiel
chimique standard : μ∗ (T, P°) = μ , (T) ≈ μ∗ (T, P).
Finalement : μ (T, P, x ) = μ , (T) + RTln(x ).
2. Loi de Raoult
a) Cas général
A l’équilibre liquide – vapeur, l’égalité des potentiels chimiques du constituants A dans les deux phases
s’écrit :μ (T, P) = μ (T, P).
∗
,
Pour le corps pur A : μ , (T) = μ (T) + RTln( ) avec P ∗ , la pression de vapeur saturante du
°
constituant A ;
,
Pour le constituant A dans le mélange : μ , (T) + RTln(x ) = μ (T) + RTln( ) avec P , la pression
°
partielle du constituant A en phase gaz.
Exemple : Étudions la compression isotherme d’un mélange binaire gazeux (A1, A2)
2. Diagramme
Le domaine d’équilibre liquide – gaz apparaît en blanc à l’intérieur d’un fuseau. En dessous on le domaine du
liquide, au-dessus celui de la vapeur sèche. La courbe du dessus (en noir) est la courbe de rosée. Elle donne à
l’équilibre, la composition de la phase gaz. La courbe du dessous (en couleur) est la courbe d’ébullition. Elle
donne à l’équilibre, la composition de la phase liquide.
2. Lecture du diagramme
Soit le point M de composition x , situé à une température T , dans le domaine d’équilibre liquide – vapeur (la
variance vaut 2 dans ce cas et on fixe P et T ).
Pour déterminer la composition du système, on trace une horizontale à la température T (droite d’équation y =
T ).
L’abscisse du point L d’intersection avec la courbe d’ébullition donne la composition x de la phase
liquide.
L’abscisse du point G d’intersection avec la courbe de rosée donne la composition x de la phase gaz.
Pour chaque composition du mélange liquide initial, on reporte les valeurs de T et T déterminées grâce aux
courbes d’analyse thermique.
L’ensemble des points C constitue la courbe d’ébullition. La température des points de cette courbe est la
température :
- d’apparition de la première bulle de vapeur quand on chauffe le mélange liquide initial ;
- ou de disparition de la dernière bulle de vapeur quand on refroidit le mélange gazeux initial.
L’ensemble des points A constitue la courbe de rosée. La température des points de cette courbe est la
température
- d’apparition de la première goutte de liquide quand on refroidit le mélange gazeux initial ;
- ou de disparition de la dernière goutte de liquide quand on chauffe le mélange liquide initial.
b - Exemple : obtention des courbes de rosée et d’ébullition pour le mélange styrène (1) - éthylbenzène (2)
sous P=50 mmHg.
6. Utilisation: la distillation
La distillation est l'opération de séparation des constituants totalement miscibles d'un mélange.
Dans une distillation simple, on chauffe un mélange liquide en L, à pression constante. Au point I, on prélève le
gaz, dont la composition est donnée par Ig, intersection de la droite T = TI avec la courbe de rosée, puis on le
condense en suivant la droite IK d'équation xA = xA,K. Le liquide obtenu en K est alors plus riche en constituant
A que le liquide initial en L.
Dans le cas de la distillation fractionnée, les opérations d'ébullition et de condensation sont répétées plusieurs
fois dans une colonne à distiller.
cas se présentent:
- les courbes isothermes d'ébullition et de rosée ne présentent pas d'extrémum; (cas du mélange H2O, NH3),
l'allure des courbes est pratiquement celle du mélange idéal.
- les courbes présentent un extrémum commun Z et sont tangentes en cet extrémum: en ce point le liquide et le
gaz ont même composition xA,Z. Comme en Z le mélange subit une transition de phase, à p et T constants sans
changement de composition, on a un azéotrope. La composition de l'azéotrope varie lorsqu'on change la pression
du mélange binaire, ce qui le différentie d'un corps pur.
2. Azéotrope négatif
Si, dans le diagramme isotherme, l'extrémum est un minimum, la pression de vapeur saturante est plus faible que
dans le cas idéal; le liquide est plus stable, en raison des interactions moléculaires, et l'enthalpie libre d'excès est
négative. On dit que l'azéotropisme est négatif.
Dans le diagramme isobare, minimum et maximum sont inversés; la température d'ébullition de l'azéotrope est
supérieure est celle des constituants purs. Exemple cas de l'eau avec la propanone.
3. Azéotrope positif
Si, dans le diagramme isotherme, l'extrémum est un maximum, l'enthalpie libre d'excès est positive et
l'azéotropisme est positif.
Dans le diagramme isobare, la température d'ébullition de l'azéotrope est inférieure à celle des constituants purs.
Exemple cas du mélange eau- éthanol.