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FILIERE : ECONOMIE ET GESTION

MODULE : INTRODUCTION AUX SCIENCES DE GESTION


ELEMENT : ANALYSE FINANCIÈRE
SEMESTRE 4

OUKASSI MUSTAPHA

Chapitre1 : Analyse du bilan :


§1 Approche fonctionnel
 calcul et analyse du fonds de roulement(FR)
 calcul et analyse du besoin en fonds de roulement(BFR)

1
 calcul et analyse de la trésorerie nette(TN)
§1 Approche patrimoniale
1-redressement et reclassement des éléments de l ‘actif
2- redressement et reclassement des éléments du passif
3- calcul et analyse du ANC, FR financier

Chapitre2 Analyse du C.P.C : calcul et analyse des états de solde de gestion


I- Tableau de formation des résultats
1-Marge brute en l’état
2-Production de l’exercice
3-Valeur ajoutée
4-Excèdent brut d’exploitation
5- Résultat d’exploitation,
6- Résultat financier,
7 - Résultat courant
8- Résultat net
II-Tableau de la capacité d’autofinancement
Chapitre3 diagnostic financier par la méthode des ratios
1- Ratios du bilan fonctionnel
2-Ratios du bilan financier
3- Ratios de gestion
4-Ratios de rentabilité
5- EFFET DE LEVIER

Chapitre4 Tableau de financement : diagnostic financier par la méthode des flux


financiers

Chapitre1 : Analyse du bilan

2
Section 1 : Analyse du bilan fonctionnel
1- définition du bilan fonctionnel
Le bilan fonctionnel est bilan où les éléments de l’actif et du passif sont classés selon 3 grandes
fonctions correspondant au trois cycles:
 cycle d’investissement
 cycle d’exploitation
 cycle de trésorerie
2- les indicateurs d’équilibre financier du bilan fonctionnel
L’équilibre financier résulte de l’ajustement de la totalité des flux monétaire de l’entreprise. Pour
ce faire, la situation financière de l’entreprise doit être structurée dans son ensemble de manière
à dégager suffisamment de liquidités pour en assurer la solvabilité.
Les déterminants de l’équilibre financier sont essentiellement le fonds de roulement et le besoin
en fonds de roulement.

§1 Analyse du fonds de roulement

Le fonds de roulement se définit comme la part des capitaux permanent consacrée au


financement de l’actif circulant. Il est donc représenté par l’excèdent des moyens de financement
permanent dont dispose l’entreprise sur l’actif immobilisé :
FDR = financements permanents - l’actif immobilisé

ACTIF
IMMOBILISE FINANCEMENT
PERMANENT
ACHT FDR

PCHT

Le fonds de roulement est un bon indicateur de l’equilbre financier de l’entreprise.


 Un FDR positif permet à l’entreprise de supporter les incidents (retard de paiement des
clients, rotation lent de stocks des marchandises…) pouvant perturber le cycle normale
d’exploitation de l’entreprise.
 Un FDR positif est un gage de solvabilité futur de l’entreprise ce qui permet d’acquérir
la confiance des partenaires de l’entreprise notamment les banques et les fournisseurs.
Néanmoins Un FDR positif, n’est pas une fin en soi, il peut être une condition nécessaire mais
non suffisante de l’equilbre financier de l’entreprise. En effet l’importance du FDR est tributaire
de plusieurs variables à savoir :
o La structure de l’actif de l’entreprise (poids de l’actif immobilisé et ce lui de
l’actif circulant) ;
o La nature de l’activité de l’entreprise (commerciale, industrielle..) ;
o La taille de l’entreprise (PME, grande) ;
o La durée du cycle d’exploitation (court, longue.).
De même un FDR négatif n’est pas nécessairement symptomatique d’une situation financière
alarmante .En fin, il est conseillé d’examiner la notion du FDR par rapport à d’autre indicateur
comme le chiffre d’affaire, Le BFR ...
§2 Analyse du besoin de fonds de roulement
Le BFR est le besoin ressenti par l’entreprise dans son cycle d’exploitation. Le
fonctionnement du cycle d’exploitation implique la détention d’actifs physiques (stocks) et

3
financiers (créances clients). Détenir ces actifs est une nécessité avant que la firme ne touche le
résultat final de ces opérations sous forme de monnaie. Or, le renouvellement continu des
opérations d’exploitation impose à l’entreprise de trouver un financement adapté à la détention
de ces actifs ; on prend en compte ici le crédit fournisseurs.
L’existence d’un BFR tient fondamentalement à l’existence de décalages temporels entre les
flux de produits et de charges d’exploitation d’une part, et les flux d’encaissement et
décaissement, d’autre part. l’exemple des frais de personnels qu’il faut payés chaque mois alors
que le bien produit n’est peut être pas encore vendue est particulièrement clair. Ces décalages
sont structurels, il s’ensuit que le BFR est permanent.
Le BFR peut être définie comme la différence entre le montant des postes de l’actif circulant
hors trésorerie ( A.C.H.T) et le montant des postes du passif circulant hors trésorerie ( P.C.H.T) .
BFR = ACHT – PCHT

ACHT BFR

P.C.H.T

Si ACHT > PCHT en parle de besoin en fonds de roulement (BFR)


Si ACHT < PCHT en parle de ressources en fonds de roulement (RFR)

Pour une meilleure analyse il souhaitable de distinguer le BFR d’exploitation et BFR hors
exploitation
BFR d’exploitation : est la différence entre le montant des postes de l’actif circulant
d’exploitation ( A.C.H.T d’exp) et le montant des postes du passif circulant d’exploitation
( P.C.H.T d’expl) .
BFR hors exploitation : est la différence entre le montant des postes de l’actif circulant hors
exploitation (notamment les autres débiteurs et les TVP) et le montant des postes du passif
circulant hors exploitation (notamment les autres créditeurs et l’Etat - IS) .

§3 Analyse de la trésorerie nette


la trésorerie nette est la différence entre le FDR et BFR . elle résulte aussi de la différence
entre la trésorerie actif et la trésorerie passif
Trésorerie nette = FDR - BFR
ou
Trésorerie nette = Trésorerie Actif - Trésorerie Passif
si FDR >BFDR la trésorerie nette est positif, l’entreprise dispose de l’argent liquide.
si FDR < BFR la trésorerie nette est négatif on parle d’insuffisance de liquidité d’ou le recours
au crédits bancaires a très court terme.
En définitif, six catégories de structures fonctionnelles peuvent être observées (voir tableau ci
après)

Application

Les bilans

4
ACTIF S1 S2 S3 S4 S5 S6
A.IMMO 10000 15000 20000 25000 30000 40000
ACHT 5000 6000 6700 8000 10000 14000
TA 2200 500 --- 3500 8000 200
TOTAL 17200 21500 26700 36500 48000 54200

Passif S1 S2 S3 S4 S5 S6
FP 15000 16000 18000 20000 34000 37000
PCHT 2000 3500 6000 14000 11600 15200
TP 200 2000 2700 2500 2400 2000

TOTAL 17200 21500 26700 36500 48000 54200

FR= FP-AI 5000 1000 -2000 -5000 4000 -3000


BFR =ACHT-PCHT 3000 2500 700 -6000 -1600 -1200
TN= TA-TP 2000 -1500 -2700 1000 5600 -1800
OU = FR-BFR 5600

Evaluation FR+ FR+ FR- FR- FR+ FR-


BFR+ BFR+ BFR+ BFR- BFR- BFR-
TN+ TN- TN- TN+ TN+ TN-

LES 6 SENAREOS POSSIBLES

5
1
Les BFR constatés sont entièrement financés par des
BFR FR+ ressources permanents (FR+) dont l’importance permet de
A dégager des disponibilités dont il convient de rechercher si
T+ elles sont bien exploitées. c’est une bonne situation
BESOINS financière.

EN FONDS
2 Les BFR sont financés ,partie par des ressources permanents
DE (FR+),partie par un excèdent des concours bancaires
FR+ BFR courants sur les disponibilités.
ROULEMENT D’ou la nécessité de s’interroger sur le poids important du
T- BFR .

3 Les concours bancaires courants couvrent une partie des


actifs immobilisés, les BFR et les disponibilités. Cette
FR- T- situation est mauvaise si elle n’est pas occasionnelle et exige
de reconsidérer les structures de financement
BFR

4 Les ressources issues du cycle d’exploitation couvrent un


excèdent de liquidités, éventuellement excessives, mais encore
FR- RFR une partie de l’actif immobilisé (FR-) .un renforcement des
ressources stables est à examiner
A T+

ROUSSOURCES
5 Les ressources issues du cycle d’exploitation s’ajoutent à un
EN FONDS excèdent de ressources permanent (FR+) pour dégager un
T+ FR+
excèdent de liquidités important dont il est utile de juger s’il
DE ne recouvre pas un sous emploi de capitaux
ROULENT RFR

6 Les ressources permanents ne couvrent qu’une partie de


FR- RFR l’actif immobilisé (FR-)et leurs insuffisances est compensée
par les fournisseurs, les avances de la clientèle et les
T- concours bancaires courants. La dépense financière externe
de l’entreprise est grande et la structure de financement est à
revoir.

6
Quelques corrections a apporter au bilan comptable pour le rendre 100% fonctionnel

L’analyse fonctionnelle se fait dans le cadre de la continuité de l’activité de l’entreprise.


Cette analyse est le plus souvent faite par des personnes internes à l’entreprise.
Ainsi La constitution du bilan fonctionnel nécessite quelques opérations de reclassement
des éléments d’actifs et du passif à savoir :
 La prime de remboursement de l’emprunt est égale à la différence entre la valeur de
souscription mois la valeur de remboursement de l’obligation, et doit être déduite de
l’actif immobilisé ainsi que des dettes à LMT
 Le traitement des immobilisations doit se faire à leur valeur brute et le montant des
amortissements et provisions des immobilisations doit être retranché de poste actif et
ajouter au poste capitaux propres, car du point de vue économique ces derniers
constituent un moyen d’autofinancement de l’entreprise
 le crédit bail ou leasing : c’est un moyen de financement à long terme. Mais les biens
loués ne figure pas à l’actif puisque du point de vue juridique ils appartiennent à la
société de leasing .Du point de vue économique, il s’agit d’une opération qu’il faut
inscrire au bilan fonctionnel, en augmentant l’actif immobilisé du montant brut de
l’élément acheté via le crédit bail, ainsi que le montant des capitaux propres du montant
des amortissement et la VNA du montant des dettes à LMT.
Résumé
AIF= MB comptable + MB des biens du leasing- prime de remboursement
KPF = KPC + PDPRC+ amort et prov de l’actif immob+ amort de leasing
Dettes LMTF = valeur comp+ VNA de leasing- prime de remboursement
ACHT hors exploitation = autres débiteurs+ TVP
PCHT hors exploitation = autres créditeurs + Etat-IS
Bilan fonctionnel
PASSIF

Financement
Actif immobilisé Brut
permanent
(Emplois stables)
(KP+DF)

Actif d’exploitation Passif d’exploitation

Actif hors exploitation Passif hors exploitation


ACTIF

Trésorerie active Trésorerie Passive

7
Section 2 : Analyse du bilan financier
Dans le bilan financier les éléments d’actifs sont classés par ordre de liquidité croissante
et les éléments du passif sont classés par ordre d’exigibilité croissante.
La liquidité d’un emploi dépend de son aptitude de se transformer rapidement en
monnaie
L’exigibilité d’un ressource dépend de sa capacité d’être remboursée à l’échéance.
Contrairement à l’analyse fonctionnelle, l’approche patrimoniale se fait dans un souci de
liquidation de l’entreprise. La question qui se pose donc est de savoir si , en cas de faillite ,
l’entreprise est –elle capable de faire face à ses dettes par la liquidation des ses actifs , d’où
la nécessité de déterminer la valeur réelle ou vénale des éléments de l’actif du bilan( voir
retraitement des actifs du bilan)

I RETRAITEMENT DU BILAN

I-1 Revalorisation des éléments d’actif

 Les immobilisations en non valeurs : du point de vue financier, elles correspondent à un


actif fictif, sans valeur ; leur montant doit être supprimé de l’actif et donc des capitaux
propres.
 Les actifs du bilan doivent être traiter à leur a valeur vénale , ce qui peut être à l’origine
des plus ou moins values ,qu’il faut ajouter ou retrancher des capitaux propres
 Les immobilisations financières (prêt plus d’un an..) il faut s’assurer que tous les
éléments sont plus d’un an ; si une créance ou un prêt doit rembourser à mois d’un un il
faut le reclasser dans l’ ACHT.
 Stock outil : c’est le stock de sécurité qui conditionne la continuité du cycle
d’exploitation. Le montant de ce stock qui est destiné à rester durablement dans
l’entreprise, doit être retrancher de l ‘ACHTet ajouté à l’actif immobilisé.
 Les écarts de conversion actifs ils sont dus soit à une augmentation de la dette soit à une
baisse de créance. Ils concernent les éléments d’actif conclu en devise et traduit en DH
dans la comptabilité de l’entreprise sur la base du dernier cours de change connu à la date
de clôture de l’exercice. Ces écarts traduisent des pertes de change latentes .Du point de
vue financier si ces pertes sont observées par une provisions pour risques et charges, il
faut donc annuler l’ECA avec la provision . Dans le cas contraire ( cad aucune provision
n’est constituée) on élimine l’ECA de l’actif et donc des capitaux propres.
 Les effets de commerce facilement escomptable ainsi que les titres et valeurs de
placement facilement négociables sont à assimilés à des disponibilités.

I-2Revalorisation des éléments du passif


 La répartition du bénéfice de l’exercice : la partie distribué sous forme de dividendes aux
associés est considérée comme une dette à court terme, et donc à reclasser dans le PCHT.
 Les dettes : selon l ‘ETIC , si elles sont à court terme on les reclasse au poste PCHT si
elles sont a long terme on les reclasse dans le poste financement permanent.
 Comptes d’associés créditeurs s’ils sont bloqués leur montant sera assimilé au
financement permanent.
 Les provisions pour risques : selon les informations, si elles n’ont pas d’objet réelle et
donc non admises par le fisc, elles doivent être intégrées dans le bénéfice imposable :
donc 35% de leur montant constitue une dette de l’entreprise envers l’état et donc à

8
relogé dans le PCHT. Par contre si elles ont un objet réelle on les reloge dans les dettes à
LMT ou les dettes à court terme selon l’échéance des ces provisions

 Le compte d’écart de conversion passif fait apparaître les gains latents provenant, soit
d’une augmentation des créances, soit d’une diminution des dettes. Au plan financier,
lorsqu’il existe une probabilité assez forte pour que ces gains latents se transforment en
gains de change effectifs, ils peuvent être considérés comme un élément du résultat. On
les assimile donc à des capitaux propres. Au plan fiscal, il faudrait constater un impôt
latent à reclasser dans les dettes à moins d’un an (Etat créditeur), si les gains de change
latents n’avaient pas été réintégrés extra-comptablement au résultat fiscal.
Par contre, si ces gains latents n’ont pas de forte chance de se transformer en gains effectifs,
il convient (en application du principe de prudence) d’éliminer les écarts du passif (gains non
réalisés). Parallèlement, le montant de ces écarts doit être, selon les cas, diminué des créances
correspondantes ou ajouté aux dettes correspondantes (on retrouve ainsi la valeur initiale des
créances ou des dettes)
 le crédit bail ou leasing : si l’analyse est fait dans un souci de liquidation aucun
traitement à faire, par contre si l’analyse est fait dans un souci de continuité de l’activité
de l’entreprise il faut intégrer le montant net dans l’actif immobilisé ainsi que dans les
dettes à LMT

II- Analyse de bilan financier


L'analyse du bilan permet d'avoir une idée claire sur le degré de solvabilité de
l'entreprise et sa capacité à rembourser ses dettes en cas de défaillance. Pour se
faire on examine l'Actif net corrigé et le Fonds de roulement financier

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Actif
immobilisé KP
(Actifs+an)

DLMT
ACTIFS

COURTS
DCT
(Actifs-an)

 Tableau des retraitements et reclassements :


Eléments V.immob V EXP V REA V DIP KP DLMT DCT
AI NET stoks creances Tre acti PDRCH PCHT+TP

Totaux comptables

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- -
+ +
- -
+/- +/-
- +
+ -
+ -
- +
- +
+ -
+ - -
-

- -
- +
- +
+ -
+70% - +30%
- +
+ -

TOTAL FIN

 Bilan financier

Actif Montant Passif Montant

valeurs immobilisées KP
valeurs d’exploitations DLMT
valeurs réalisables DCT
valeurs disponibles

Total Total

I- L’analyse de solvabilité
Actif net corrigé = Actif total réévalué- Dettes totales
Actif net corrigé = Ressources Propres
L’AN permet d’évaluer la solvabilité de l’entreprise.
(les banques exigent que l’actif net dépasse 30% du total du passif)

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II. Le fonds de roulement financier (FRF)
Fonds de roulement financier permet d’apprécier l’équilibre financier de l’entreprise; il est un
indicateur de sa solvabilité et de son risque de cessation de paiements.
Le FRF représente une marge de sécurité financière pour l’entreprise et une garantie de
remboursement des dettes à moins d’un an pour les créanciers.
FRF = ACTIF COURT TERME - DETTES COUR TERME
Cette méthode permet de calculer la capacité de l’entreprise à couvrir ses dettes à court terme
Bilan fin TD3
Actif Montant Passif Montant
Actif immo 39333 KP 29801.5

VE 2932 DLMT 11796

VR 6736 DCT 10471.5


3068
VD
Total 52069 Total 52069

1-Actif net corrigé = Actif total réévalué- Dettes totales


52069- (11796+10471.5) = 29801.5
-Actif net corrigé / total passif 29801.5/52069 =0.57
2- FRF = ACTIF COURT TERME - DETTES COUR TERME
( 2932+6736+3068) – 10471.5=2264.5
3-Commentaire.........................................

Chapitre 2 : Analyse du CPC

Section I tableau de formation des résultats SIG

$1 Marge brute sur vente en l’état (marge commerciale)

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elle est mesurée par la différence entre les ventes de marchandises et les achats revendus de
marchandises. C’est un indicateur important pour apprécier les performances des entreprises
commerciales :
Marge brute sur vente en l'état = Ventes de m/ses en l'état– Achats revendus de m/ses

$2 Production de l’exercice
Production de l’exercice = prod vendue + prod stockée + prod immobilisée
PE = ventes de biens et services+/-variation de stocks+ immobilisations produites par
l'entre pour elle même
La production de l’exercice est un indicateur important de l’activité réelle de l’entreprise .Mais
elle n’a de signification que par sa partie vendue car se sont les ventes qui génèrent des recettes.
$3 Valeur ajoutée
la valeur ajoutée exprime l’apport spécifique de l’entreprise à l’économie nationale. C’est la
richesse créée par la firme et se sont surtout les entreprises industrielles qui ont une forte VA. Sa
répartition montre l’importance des facteurs de production ( charges de personnel, impôts…)
dans le processus de production.

valeur ajoutée = marge commerciale + production de l’exercice - consommation de l’exercice

$4 Excèdent brut d’exploitation (EBE)


C’est un indicateur de mesure des performances industrielles et commerciales de l’entreprise

EBE = valeur ajoutée+ subvention d’exploitation –impôts et taxes –charges de


personnel
NB : Si le signe est négatif on parle plutôt d’insuffisance brute d’exploitation
$5 Résultat d’exploitation
Résultat d’exploitation =EBE+ autres produits d’exploitation- autres charges d’exploitation+
reprise d’exploitation- dotations d’exploitations.
Le résultat d’exploitation exprime les performances industrielles et commerciales de l’entreprise
indépendamment de son activité financière et non courante.
$6 Résultat financier
Résultat financier =produits financiers –charges financières
$7 Résultat courant
Résultat courant = résultat d’exploitation +/- Résultat financier
$8 Résultat non courant
Résultat non courant = produits non courant –charges non courantes

$9 Résultat net = Résultat courant +/- résultat non courant –Impôt sur le résultat

Tableau de formation des résultats (d'après plan comptable)


SOLDE FORMULE Montant Montant Var%
N N-1

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M B sur ventes Ventes de m/ses-Achats de m/ses
-P.E. Ventes de bien et services +/-variation de
stock+immob prod par l'entr pour elle mm
MB+PE – Consommation de l’exrcice *
-VA
VA- Impôt et taxe – charges pers
-EBE ou IBE
EBE +Autr prd.exp-Autre ch exp + R d exp- dot 'expl
-R EXPLPOTATION
PF - CH FIN
-R Fancier
REX-/+RF
-R COURANT
PNC-CHNC
-R N COURANT
RC+/-RNC-impôt sur résultat
-R NET
*(CE = achats de matieres et fou+autres ch ext)

Section II Capacité d’autofinancement (CAF)


Le CAF est la source de financement générée par l’activité ordinaire de l’entreprise au cours de
l’exercice. c’est le potentiel de financement interne de l’entreprise.
Une CAF positive et importante, permet à l’entreprise de financer son activité par ses moyens
propres. C’est un gage de solvabilité de l’entreprise envers ses créanciers.
Si on retranche les dividendes de la CAF on parle de l’autofinancement :

C.A.F =
Résultat net
+ Dotations d’exploitation(1) +
+ Dotations financières (1)
+ Dotations non courantes (1
- Reprises d’exploitation(2)
- Reprises financières (2)
- Reprises non courantes(2) (

+Valeur nette d'amortissements des immobilisations cédées


-Produits de cession d’immobilisations

(1) Sauf celles de l’actif et passif circulant et de la trésorerie


(2) Sauf celles de l’actif et passif circulant et de la trésorerie
(3) Y compris reprises sur subvention d'investissement

L’autofinancement représente les ressources internes générées par l’activité et laissées à la


disposition de l’entreprise pour s’autofinancer.
Il est obtenu en retranchant de la CAF, les distributions de l’exercice. Le CGNC précise bien
qu’il s’agit des bénéfices de l’exercice précédent ou des exercices antérieurs.

Autofinancement= CAF- Distribution de dividendes

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Calcul de la C.A.F. à partir de l’E.B.E. (Méthode soustractive)
CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT =
Excédent brut d’exploitation ou Insuffisance brute d’exploitation

+ Produits encaissables c-à-d (Autres produits d’exploitation, Transferts de charges


d’exploitation, Produits financiers, Produits non courants à l’exclusion des reprises sur
amortissements, sur subventions d’investissement, sur provisions durables et provisions
réglementées et à l’exclusion des produits de cession des immobilisations)

- Charges décaissables c-à-d ( Autres charges d’exploitation, Charges financières, charges non
courantes , Impôts sur les résultats à l’exclusion des dotations relatives à l’actif immobilisé et
au financement permanent et à l’exclusion de la valeur nette d’amortissement des
immobilisations cédées)

SectionIII Correction du CPC

le montant des redevances de crédit bail et la rémunération du personnel extérieur sont à déduire
des autres charges externes est à reloger dans les comptes correspondants.

6193 Dotations aux amortissement


6132 Redevances de crédit bail
6311 Intérêt des emprunts et dettes

6135Rémunération du personnel extérieur 6171Rémunération du personnel

716 : Subventions d’exploitation :


Elles sont reçues par l’entreprise pour lui permettre de compenser l’insuffisance de certains
produits d’exploitation ou de faire face à des charges d’exploitation. De ce fait, elles doivent
venir en accroissement de la production de l'exercice .

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Tableau de formation des résultats après retraitement :
SOLDE FORMULE Montant Montant Variation%
N N-1

-MB Ventes de m/ses-achats de m/ses


-PE PV + PS+ P IMM +sub d'exploitation
-VA
-EBE ou IBE MB+ PE -Achats MP-(Autres charges exter-RPE-RCB)
-Rt. d’exploitation VA- Impot et taxe – (charges pers+RPE)
EBE +Autr pex-autre ch exp + rep dexp-
-Rt. financier (dot d'expl + amort CB)
-Rt. courant PF - (CH FIN+intérêt CB)
-Rt. Non courant REX-/+RF
-Rt. net de l’ex. PNC-CHNC
RC+/-RNC-impôt sur résultat

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Produits d’exploitation : N2022 N2021
Ventes de marchandises 12000 9500
Ventes de biens et services produits 90000 59500
Variation de stocks de produits 4500 2500
Immob produites par l entreprise pour elle même 9000 -
Reprises d’exploitation 85 00 65 00
Subvention dexp - -
Charges d’exploitation :
Achats revendus de marchandises 8000 7000
Achats consommés de matières et fournitures 22000 15000
Autres charges externes 20000 8000
Impôts et taxes 15000 6000
Charges de personnel 30000 26000
Dotations d’exploitation 5000 4000
Résultat d’exploitation 24000 12000
Produits financiers :
Intérêts et autres produits financiers 800 400
Reprises financières 1000 600
Charges financières :
Charges d’intérêts 4000 1800
Autres charges financières 1000 -
Dotations financières 400 200
Résultat financier - 3600 - 1000
Résultat courant 20400 11000
Produits non courants :
Produits de cession d’immobilisations 3000 1800
Reprises sur subventions d’investissement 500 -
Reprises non courantes 1200 600
Charges non courantes :
VNA des immobilisations cédées 2000 1000
Autres charges non courantes 400 -
Autres Dotations non courantes 1000 800
Résultat non courant 1300 600
Résultat avant impôt 21700 11600
Impôt sur le résultat 6510 3480
Résultat net 15190 8120
informations pour les 2 exercices :
- Dans autres charges externes 800 corresponde a une rémunération externe
- 40% des dotations sont relative à l’actif circulant
- 1/3 des reprises est relatif à l’actif circulant
- L’entreprise utilise une machine depuis 2018 sous contrat de crédit bail. Sa valeur d’origine est de
5000dh amortissable linéairement sur 5 ans. les redevances de 1200 sont payées en fin de chaque
année.
Travail demandé :
1-Etablir l’état de solde de gestion
2-calculer la CAF
3-Faites un commentaire

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CHAPITRE 3 : Diagnostic financier par la méthode des ratios

Un ratio est un rapport significatif entre deux grandeurs du bilan et/ou du CPC caractéristiques
de la situation d’une entreprise.
L’utilisation des ratios permet d’apprécier la situation financière de l’entreprise, de suivre
son évolution et de la comparer à celle d’autres entreprises.
Pour être intéressants, les ratios doivent être :
 calculés sur plusieurs périodes, pour pouvoir suivre leur évolution dans le
temps,
 comparés aux données moyennes du secteur pour mieux situer l’entreprise
dans son secteur.
Le choix des ratios dans l’analyse financière dépend des préoccupations de l’analyste
financier ; c’est pourquoi, on distingue les ratios liés à l’analyse du bilan et ceux relatifs à
l’analyse des performances des entreprises.
I- L’analyse du bilan par la méthode des ratios
Il convient de distinguer les ratios liés à l’analyse patrimoniale de ceux relatifs à l’optique
fonctionnelle.
I-1 La méthode des ratios dans l’optique patrimoniale :
D’une façon très globale, deux séries de ratios peuvent être calculés à partir du bilan
patrimonial :
 Les ratios de liquidité,
 Les ratios d’endettement ou d’autonomie financière.
I-1-1 Les ratios de liquidité
Il s’agit de ratios visant à apprécier le risque de défaillance de l’entreprise. Trois ratios sont
généralement utilisés :
1) Le ratio de liquidité générale :RLG= Actifs courts / Dettes à court terme. Ce ratio mesure
le degré de couverture des dettes à court terme par les actifs à moins d’un an. Il constitue
donc une autre façon d’exprimer le fonds de roulement patrimonial. Par conséquent, il doit
être supérieur à 1.
2) Le ratio de liquidité réduite :RLR= Actifs courts (moins les stocks) / Dettes à court terme.
Ce ratio exclut du numérateur les stocks, qui constituent le plus souvent l’élément le plus
incertain quant à son délai de liquidation. Traditionnellement, on considère qu’il doit être
voisin de 1.
3) Le ratio de liquidité immédiate :RLI= Valeurs disponibles/Dettes à court terme. Ce ratio
mesure le degré de couverture des dettes à court terme par les éléments les plus liquides des
actifs courts.

I-1-2 Les ratios d’endettement1


1
La plupart des ces ratios servent de support aux normes bancaires d’endettement qui, dans la pratique, sont
souvent transgressées.

18
Traditionnellement, on distingue les ratios de capacité d’endettement et les ratios de capacité
de remboursement.
1) les ratios de capacité d’endettement : Le risque de déséquilibre financier couru par
l’entreprise est naturellement fonction de son niveau d’endettement. Ce dernier peut être
examiné à l’aide des ratios suivants :
 Ratio d’endettement total : certains organismes financiers considèrent que le
montant des dettes totales de l’entreprise ne devrait pas excéder deux fois le
montant des capitaux propres. Ce qui signifie que le ratio Dettes totales /
Capitaux propres doit être inférieur à 2. Ce ratio sert à définir la capacité
d’endettement global de l’entreprise.
 Ratio d’endettement à terme : La norme bancaire courante veut que
l’endettement à plus d’un an de l’entreprise ne dépasse pas le montant des
capitaux propres. Ce qui signifie que le ratio Dettes à plus d’un an /
Capitaux propres doit être inférieur à 1. Ce ratio sert à définir la capacité
d’endettement à terme de l’entreprise.
2) La capacité de remboursement : Les ratios précédents ne donnent aucun renseignement sur la
capacité de remboursement de l’entreprise. Pour apprécier cette dernière on fait intervenir la
capacité d’autofinancement. Ainsi, certains établissements de crédit considèrent que le
montant des dettes à plus d’un an ne devrait pas représenter plus de 3 fois la capacité
d’autofinancement annuelle moyenne prévue. Ce qui signifie que le ratio Dettes à plus d’un
an / Capacité d’autofin ancement, exprimant le nombre d’années nécessaires pour
rembourser les dettes à plus d’un an au moyen de la CAF, ne devrait pas excéder 3.
Théoriquement, si l’entreprise ne respecte pas cette règle, elle ne peut prétendre obtenir de
nouveaux crédits à long et moyen terme.

Exemple -Bilan fin TD3


Actif Montant Passif Montant
Actif immo 39333 KP 29801.5

VE 2932 DLMT 11796

VR 6736
3068 10471.5
VD DCT

Total 52069 Total 52069

19
I-2 La méthode des ratios dans l’optique fonctionnelle :
D’une façon très globale, deux séries de ratios peuvent être calculés à partir du bilan
fonctionnel :
 Les ratios d’équilibre financier,
 Les ratios de gestion.

I-2-1 Les ratios d’équilibre financier


Ces ratios permettent d’exprimer le FRF, le BFR et la TN.
1) Les ratios de FRF :
*t le ratio Financement permanent / Immobilisations brutes qui mesure le degré de
financement des emplois stables(les
investissements) par les ressources stables et indique, par la même, l’existence ou non d’un
FRF positif. La règle de l’équilibre financier minimum veut que ce ratio soit supérieur à 1.
* le ratio FRF * 360 / CAHT qui doit être comparé aux données moyennes du secteur et il est
utile pour la prévision.
2) Les ratios de BFR : On calcule généralement le ratio ACHT / PCHT et le ratio BFR*360 /
CAHT utile pour la prévision.
3) Les ratios de TN : On calcule assez souvent le ratio FRF / BFR qui mesure le degré de
couverture du BFR par le FRF et exprime, par la même, la TN de l’entreprise. Parfois, on
calcule le ratio TN*360 / CAHT, qui exprime la TN en jours des ventes HT.

Exemple -Bilan Fonctionnel 2012


Actif Montant Passif Montant
Actif immo 1098750 KP 978 750
DF 270 000
AC d’exp 170000 PC d’exp 145000
AC hors exp 50000 PC hors exp 35000
130000 20000
TA TP
Total 1448750 Total 1448750

20
I-2-2 Les ratios de gestion

Ratios Formule Signification

Délai de stockage Stock moyen des marchand Le ratio exprime la durée moyenne de
des marchandises ou ou des MP/ Coût d’achat des stockage des marchandises ou des MP.
des MP marchandises ou des MP*360

Délai d des en-cours Stock moyen des en-cours / Le ratio indique la durée du cycle de
de production Coût des en-cours de production
production*360
Délai d de stockage Stock moyen de produits Le ratio donne la durée moyenne pendant
des biens produits finis/ Coût de production des laquelle les biens produits restent stockés
produits finis vendus*360 avant d’être vendus plus le délai est court
plus la rotation des stocks est importante
et plus l’entreprise encaisse les recettes
des ventes
Délai des créances En cours clients/ Chiffre Le ratio exprime le délai de règlement
clients d’affaires (TTC)*360 moyen accordé par l’entreprise à ses
clients.
Délai ddes dettes En-cours fournisseurs/ Achats Le ratio permet de mesurer le délai
fournisseurs et charges externes moyen du crédit obtenu des fournisseurs.
(TTC)*360

21
L’analyse de l’évolution des ratios de gestion permet d’expliquer l’évolution du BFRE. Une
augmentation des durées de stockage ou de crédits clients entraîne, par exemple, un
alourdissement du BFRE.

II- L’analyse des performances de l’entreprise (activité rentabilité) par la


méthode des ratios :
II-1 L’évolution de l’activité de l’entreprise :
Elle se mesure par le taux de variation d’un indicateur d’activité de l’entreprise.
Habituellement, on retient comme indicateur le chiffre d’affaires.
Taux de variation du chiffre d’affaires
(CAn - CAn-1) / CAn-1
Il convient de comparer l’évolution de l’activité de l’entreprise avec celle des concurrents.
Néanmoins, toute évolution favorable du chiffre d’affaires doit susciter deux questions au
minimum :
- l’amélioration du chiffre d’affaires est-elle due à une augmentation des prix ou d’une
croissance en volume ?
- Cette amélioration est-elle provoquée par l’arrivée de nouveaux clients ou la conquête de
nouveaux marchés ?
Il est souhaitable dans le calcul de la croissance du chiffre d’affaires de retenir des valeurs
réelles (hors influence de l’inflation.
Exemple :
Chiffre d’affaires N-1 : 120 000 DH
Chiffre d’affaires N : 146 970 DH
Taux d’inflation : 3,5%
Chiffre d’affaires N déflaté : 146 970/1,035 = 142 000
Croissance du chiffre d’affaires = (142 000 – 120 000)/120 000 = 18,33%
Remarque :
On peut également s’intéresser à l’évolution de la valeur ajoutée qui reflète plutôt l’activité
intrinsèque de l’entreprise.
Taux de variation de la valeur ajoutée
(VAn - VAn-1) / VAn-1
Ce ratio mesure le taux de croissance de la richesse créée par l’entreprise.
D’autres ratios peuvent être calculés à partir de la valeur ajoutée :
- le poids économique de l’entreprise : en effet, la valeur ajoutée exprime l’apport spécifique de
l’entreprise à la production de la richesse nationale 2; le ratio valeur ajoutée/PIB permet de bien
mesurer cet apport.
 le degré d’intégration verticale de l’entreprise : pour cela, on calcule le ratio valeur
ajoutée/production, appelé taux de valeur ajoutée. Plus ce ratio est important plus l’entreprise
est intégrée, c’est à dire qu’elle assure elle-même la production des biens et services
nécessaires à la réalisation de ses fabrications finales. Ce rapport peut varier de 0 (intégration
nulle et recours intégral aux tiers) à 1 (intégration maximale sans aucun recours aux tiers).
 les phénomènes de répartition dans l’entreprise : plusieurs ratios peuvent être calculés, à ce
niveau, pour déterminer les parts relatives dans la valeur ajoutée des différents facteurs.
Charges de personnel/Valeur ajoutée,
Charges financières/Valeur ajoutée,
Impôts et taxes/Valeur ajoutée,

2
mesurée par le PIB qui est égal à la somme des valeurs ajoutées

22
Résultats/Valeur ajoutée,
Capacité d’autofinancement/Valeur ajoutée.
 l’efficacité d’utilisation des facteurs de production : plusieurs ratios peuvent être calculés à
cet égard,
-VALEUR AJOUTÉE/EFFECTIFS, QUI MESURE LE RENDEMENT DE LA MAIN-D’ŒUVRE
-Valeur ajoutée/ immobilisations brutes d’exploitation, qui mesure le rendement des
équipements d’exploitation ( richesse crée par 1 DH investi).

II-2 La profitabilité
L’analyse de la profitabilité met en relation une marge ou un résultat avec le chiffre
d’affaires.
- Taux de marge bénéficiaire : Résultat net/chiffre d’affaires HT
Ce ratio exprime le gain net réalisé par l’entreprise pour chaque dirham de ventes. Il est
nécessaire d’analyser son évolution sur plusieurs années et le comparer à la moyenne
sectorielle.
- Taux de marge brute d’exploitation : EBE/Chiffre d’affaires HT
L’EBE est généralement retenu pour mesurer la profitabilité car il n’est pas influencé par la
politique de financement de l’entreprise et la réglementation fiscale.
- Taux de marge brute : marge brute/ventes de marchandises.

II-3 La rentabilité de l’entreprise :


Elle se mesure comme le rapport entre un résultat et les moyens en capitaux mis en œuvre pour
l’obtenir.
RENTABILITÉ = RÉSULTAT / MOYENS
Plusieurs niveaux d’analyse de la rentabilité existent selon les moyens en capitaux pris en
considération : s’il s’agit de l’intégralité des moyens mis en œuvre, on calcule la rentabilité
économique ; s’il sagit uniquement des capitaux des actionnaires, on calcule la rentabilité
financière.
II-3-1 LA RENTABILITÉ DES CAPITAUX PROPRES
Le taux de rentabilité des capitaux propres (ou taux de rentabilité financière) mesure la
rentabilité vue par l’actionnaire. Il est obtenu en calculant le ratio
RÉSULTAT NET DE L’EXERCICE / CAPITAUX PROPRES
Ce ratio mesure l’aptitude de l’entreprise à rentabiliser les capitaux investis par les actionnaires
et les associés.
Le ratio de rentabilité financière peut être analysé de la manière suivante :
Résultat net / capitaux propres = Résultat / ventes * ventes / actif * Actif / capitaux propres
Un tel produit montre que la rentabilité financière dépend non seulement de la rentabilité
commerciale (Résultat net / ventes) et de la vitesse de rotation de l’actif (ventes / actif) mais
également du niveau d’endettement de l’entreprise (Actif total ou Passif total / capitaux propres).
Autrement dit, la rentabilité financière n’est pas indépendante de la politique d’endettement de
l’entreprise (voir II-4 Rentabilité et endettement).
II-3-2 La rentabilité économique
Elle mesure la rentabilité moyenne de l’ensemble des capitaux engagés par l’entreprise,
nécessitant une rémunération, que ces capitaux proviennent des associés ou des créanciers.
Traditionnellement, le ratio de rentabilité économique est calculé en rapportant la somme du
résultat net (rémunération des capitaux propres) et des intérêts (rémunération des capitaux
empruntés) au total des capitaux investis (capitaux propres et dettes financières (y compris
trésorerie du passif)).
Taux de rentabilité économique = (Résultat net + Intérêts)/capitaux investis

23
On peut mettre au dénominateur le total des investissements en immobilisations et en BFR
(appelé actif économique).
Dans la plupart des cas on préfère retenir au numérateur l’EBE ou le résultat d’exploitation, car
ils ne tiennent compte que des seules opérations liées à l’activité propre de l’entreprise. Ce qui
permet d’analyser l’impact direct des investissements sur cette activité.
Taux de rentabilité économique = EBE / capitaux investis

II-4 RENTABILITE ET ENDETTEMENT :


la notion de l’effet de levier
Comme nous l’avons signalé précédemment, la rentabilité financière de l’entreprise
dépend de son degré d’endettement.
Exemple numérique :
Une entreprise envisage de réaliser un programme d’investissement dont le coût s’élève à 2 000
(milliers de DH) générant un résultat avant impôt (le taux de l’IS de 30%) de 600 (milliers de
DH). Pour financer ce programme, l’entreprise a le choix entre :
 Un financement intégral par fonds propres,
 Un financement de 1 200 par fonds propres et 800 par emprunt au taux annuel de 12%.
Le choix doit porter sur la formule de financement maximisant la rentabilité financière.
- 1ère formule de financement : financement intégral par fonds propres
Résultat net = 600 * 0,70 = 420
Rentabilité financière = Résultat net / capitaux propres = 360 / 2 000 = 21 %
- 2ème formule de financement : financement par fonds propres et par emprunt
Charges d’intérêt = 800 * 0,12 = 96
Résultat net = (600 – 96) * 0,70 = 352.8
Rentabilité financière = 327,6 / 1 200 = 29.4%
La meilleure rentabilité financière est donc obtenue par la deuxième formule de financement
faisant intervenir l’endettement. L’entreprise, en s’endettant, améliore sa rentabilité financière de
29.4 – 21 = 8.4 points : c’est l’effet de levier.
Formulation :
Soit : C les capitaux propres
D les capitaux empruntés
RE le résultat d’exploitation

24
RN le résultat net
Te le taux de rentabilité économique
Tf le taux de rentabilité financière
i le taux moyen des dettes
s le taux de l’IS
On a :
Te = RE / C + D ( taux de rentabilité économique = Résultat d’exploitation / Actif économique)
Donc :
RE = Te (C + D)
D’où :
Résultat courant = Résultat d’exploitation – Intérêts (pour simplifier nous avons ignoré les autres
charges et produits financiers ainsi que les charges et produits non courants).
Résultat courant = Te (C + D) – iD
Avec Intérêts = iD
Ainsi le résultat net peut s’écrire :
RN = [ Te (C+ D) – iD ] * (1- s)
= Le taux de rentabilité financière se formule ainsi :
Tf = Résultat net / capitaux propres
Tf = RN / C
Tf = [ Te + (D / C ) (Te – i) ] * (1- s)
Dans cette relation, on trouve le ratio d’endettement global D / C (appelé également ratio de
levier) qui caractérise la structure de financement de l’entreprise.
Donc ,La rentabilité financière (Tf) dépend de la rentabilité économique (Te), du taux moyen de
rémunération des dettes (i), du niveau d’endettement (D / C) et du taux d’imposition (s).

Définition :
On entend par effet de levier l’impact de l’endettement de l’entreprise sur sa rentabilité
financière. Il est obtenu en faisant la différence entre la rentabilité financière résultant du niveau
d’endettement de l’entreprise ( [ Te + (D / C ) (Te – i) ] * (1- s) ) et la rentabilité financière
lorsque l’entreprise n’est pas endettée ( Te * (1 – s) ) (avec D = 0).
Effet de levier e = (Te – i) (1- s) D / C
 Si Te > i, l’effet de levier joue favorablement en ce sens que plus l’entreprise est endettée
plus sa rentabilité financière augmente.
 Si Te < i, l’effet de levier joue de façon négative en ce sens que plus l’entreprise s’endette
plus sa rentabilité financière diminue : c’est « l’effet de massue ».

25
Chapitre 4 : L’analyse par la méthode des flux du tableau de
financement
Pour comprendre et juger l’évolution financière d’une entreprise, il est indispensable de
disposer d’informations qui n’apparaissent pas directement à la lecture du bilan, comme par
exemple, le montant des investissements réalisés pendant l’exercice, les emprunts contractés
pendant ce même exercice… Ces informations sont contenues dans les tableaux de
financement encore appelés tableaux de flux.

Le CGNC définit le tableau de financement (TF) comme étant un état de synthèse qui « traduit
en emplois et ressources les variations du patrimoine de l’entreprise au cours de
l’exercice ». Il ajoute « document dynamique, il pallie les inconvénients du caractère statique
du bilan »3.

3
C.G.N.C, Volume 2.

26
Le tableau de financement permet de faire l’inventaire des ressources nouvelles dont
l’entreprise a disposé au cours d’une période (l’exercice) et l’emploi qui l’en a fait au cours de
cette même période.

Il existe plusieurs modèles du tableau de financement, pratiquement à chaque type de bilan


correspond un tableau de financement. On étudiera dans ce chapitre le tableau de financement du
plan comptable marocain qui est un tableau de financement fonctionnel.

Le tableau de financement du plan comptable marocain comporte deux tableaux : synthèse des
masses du bilan et tableau des emplois et ressources (T.E.R.).

I. Synthèse des masses du bilan


Cette synthèse est établie directement à partir des montants nets figurant dans les bilans de début
et de fin d’exercice. Elle se compose de trois parties de façon à mettre en évidence le fond de
roulement fonctionnel, le besoin de financement global et la trésorerie nette.

■ Le fond de roulement fonctionnel (FRF) = financement permanant – actif immobilisé.


■ Le besoin de financement global (BFG) = actif circulant hors trésorerie – passif circulant hors
trésorerie.
■ La trésorerie nette (TN) = trésorerie actif – trésorerie passif.

Ce tableau permet également de mettre en évidence les variations constatées entre deux
exercices qui correspondent soit à des emplois financiers, soit à des ressources de financement.
Chaque variation de poste est en emploi si elle a entraîné une sortie monétaire, ou en ressource si
elle a entraîné une entrée monétaire. En règle générale, toute augmentation d’un poste d’actif ou
diminution d’un poste de passif est en emploi et toute augmentation d’un poste de passif ou
diminution d’un poste d’actif est une ressource. Il en découle que :

 L’augmentation du FRF est une ressource nette, sa diminution est un emploi net.
 L’augmentation du BFG est un emploi net, sa diminution est une ressource nette.
 L’augmentation de la TN est un emploi net, sa diminution est une ressource nette.
La synthèse des masses décrite ci-dessus permet de dégager la relation d’équilibre financier :
FRF – BFG = TN

Variation du FRF – Variation du BFG = Variation de la TN

La synthèse des masses du bilan


Variation a -b
Masses Exercice Exercice Emplois Ressources
a b c d
1 Financement Permanent
2 Moins Actif immobilisé
3 =Fonds de roulement fonctionnel (1-2) (A) (-) (+)
4 Actif circulant
5 Moins Passif circulant
6 =Besoin de financement global (4-5) (B) (+) (-)
7 Trésorerie nette (Actif – Passif ) = A-B (+) (-)

27
II. Tableau des emplois et ressources (TER)
Ce tableau présente, pour l’exercice en cours comme pour l’exercice précédent, quatre masses
successives :
 Ressources stables ;
 Emplois stables ;
 Variation du besoin de financement global ;
 Variation de la trésorerie.

Les deux premières masses sont calculées en terme de flux, alors que les deux dernières le sont
en terme de variation nette.
■ Ressources stables : elles comprennent l’autofinancement, les cessions et réductions
d’immobilisations, l’augmentation des capitaux propres et assimilés, l’augmentation des dettes
de financement.
A- L’autofinancement : Il est calculé par la différence entre la CAF et les dividendes mis en
paiement au cours de la période.
B- Les cessions et réductions d’immobilisations :
Cessions d’immobilisations incorporelles, corporelles et financières (droit de propriété) : il faut
retenir les prix de cession notés dans le poste « produits des cessions d’immobilisations »
(Compte de produits et charges).
Récupérations sur créances immobilisées : il s’agit des montants remboursés par un créancier
pendant un exercice pour les prêts immobilisés accordés par l’entreprise et les réductions de
créances financières.
C- L’augmentation des capitaux propres et assimilés : on prend en compte l’apport en capital
effectif et réel, c’est-à-dire par apport nouveau y compris les primes d’émission, de fusion, ou
d’apport.
Parmi les augmentations des capitaux propres assimilés, on retient les subventions
d’investissement qui ont pu être octroyés pendant l’exercice.
D- L’augmentation des dettes de financement : il s’agit des nouveaux emprunts bancaires ou
obligataires (nets des primes de remboursement des obligations) contractés durant la période
considérée. Il peut s’agir enfin des avances, dettes, dépôts et cautionnements nouveaux acquis à
l’entreprise pendant l’exercice.

■ Emplois stables : Ils comprennent les acquisitions et augmentations d’immobilisations, le


remboursement des capitaux propres, le remboursement des dettes de financement, les emplois
en non-valeurs.
E- Les acquisitions et augmentations d’immobilisations : il s’agit de toutes les acquisitions
d’immobilisations (ETIC). Si on n’a pas d’ETIC, on utilise la formule suivante :
Acquisitions = ∆ immobilisations brutes entre N – 1 et N + prix d’acquisition du
bien cédé
F- Le remboursement des capitaux propres : (rare), il s’agit du remboursement effectif du
capital ou de retraits de l’exploitant individuel. Ne sont donc pas pris en considération les
réductions de capital par imputation de pertes (qui ne se traduisent pas par des sorties
monétaires).
G- Le remboursement des dettes de financement : il s’agit des remboursements des emprunts
obligataires à leur prix de remboursement. Il s’agit aussi des remboursements des autres dettes de
financement.
H- Les emplois en non valeurs

La différence entre le total des emplois stables et celui des ressources stables constitue la
variation du fond de roulement fonctionnel.

28
■ Variation du besoin de financement global : on la retrouve également au niveau de la
synthèse des masses du bilan. Elle correspond à la somme algébrique des variations des
différents postes composant l’actif et le passif circulants hors trésorerie.
■ Variation de la trésorerie : elle constitue la somme algébrique des variations de la trésorerie
actif et de la trésorerie passif.
Le tableau des emplois et ressources
Exercice Exercice précédent
Emplois Ressources Emplois Ressources
I. Ressources stables de l’exercice (FLUX)
Autofinancement (A) x x
Capacité d’autofinancement
Distribution de bénéfices
Cession et réduction d’immobilisation (B) x x
Cessions d’immobilisations incorporelles
Cessions d’immobilisations corporelles
Cessions d’immobilisations financières
Récupérations sur créances immobilisées
Augmentation des capitaux propres et x x
assimilés (C)
Augmentation de capital, apports
Subventions d’investissement
Augmentation des dettes de financement x x
(D) (nettes des primes de remboursement)
Total I. Ressources Stables (A+B+C+D) x x
II. Emplois Stables de l’exercice (FLUX)
Acquisition et augmentation des x x
immobilisations (E)
Acquisition d’immobilisations incorporelles
Acquisition d’immobilisations corporelles
Acquisition d’immobilisations financières
Augmentation des créances immobilisées
Remboursement des capitaux propres (F) x x
Remboursement des dettes de financement (G) x x
Emplois en non valeurs (H) x x
Total II. Emplois stables (E+F+G+H)
III. Variation du besoin de financement
global (B.F.G.) x Ou x x Ou x
IV. Variation de la trésorerie Ou x Ou x
TOTAL GENERAL x x x x
(+) Augmentation (-) Diminution

L’établissement du TF appelle les observations suivantes :


■ Le tableau de financement est établi avant affectation du résultat. Les bénéfices distribués
apparaissent comme une diminution des ressources et correspondent à la part des bénéfices de
l’exercice antérieur distribués au cours de l’exercice.
■ Les cessions doivent apparaître à leur valeur de cession, car les plus ou moins values ne font
pas partie de l’autofinancement.
■ Le TF du CGNC est essentiellement axé sur la mesure de l’évolution du fond de roulement et
de ses composantes. Il ne met pas en évidence les postes, ou du moins les rubriques de l’actif et
du passif circulant hors trésorerie. Il ne permet donc pas d’apprécier l’impact de chacune des
catégories d’opérations sur la trésorerie de l’entreprise. Or ce détail est nécessaire pour une
meilleure analyse de gestion.

29
■ Le modèle du TF du CGNC ne fait pas de distinction, au niveau de l’analyse de la variation du
besoin de financement global, entre les opérations d’exploitation et les opérations hors
exploitation. Pourtant, il s’agit là d’une distinction importante.
■ La non prise en considération des immobilisations acquises en crédit bail dans les
investissements donne au TF du CGNC un caractère juridique peu compatible avec une analyse
plus fine de gestion.

30

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