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C.E.

S de Révision Comptable

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COURS D’AUDIT FINANCIER

Année universitaire :

PARTIE : 1 sur 3

Responsable du cours : Imed ENNOURI


PROGRAMME DETAILLE

PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL & PRINCIPES GENERAUX


DE L’AUDIT
Section préliminaire : Utilité & caractéristiques de l'information comptable
Section 1 : Définitions, fondements et sources de normalisation de l’audit financier
Section 2 : Le besoin en audit indépendant & les avantages économiques de l’audit
Section 3 : Objectif et principes généraux en matière d‘audit d’états financiers & le
cadre conceptuel international des missions d’assurance
Section 4 : Le code d’éthique professionnelle de l’ordre des experts comptables de
Tunisie
Section 5 : Le code d’éthique professionnelle des comptables de l’IFAC

DEUXIEME PARTIE : L’APPROCHE D’AUDIT BASEE SUR L’ETUDE DES


RISQUES
CHAPITRE 1 : PRESENTATION GENERALE
Section 1 : De l’approche classique à l’approche par les risques
Section 2 : Le modèle d’audit par les risques
Section 3 : L'évolution de l'approche par les risques vers le "Business Risk Audit"
Section 4 : Les étapes préalables à l’acceptation d'une mission d'audit

CHAPITRE 2 : LA PLANIFICATION DE L’AUDIT


Section 1 : La compréhension de l’entité et de son secteur d’activité
Section 2 : La compréhension des objectifs, des stratégies et des risques d’affaire
Section 3 : La compréhension des composantes du contrôle interne & processus clés
Section 4 : L’examen analytique préliminaire
Section 5 : La fixation du seuil de signification global
Section 6 : L‘appréciation des risques d’anomalies significatives au niveau des
assertions & la définition de la stratégie préliminaire d’audit
Section 7 : La formalisation du plan d'audit (Nature/Timing/Etendue)

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CHAPITRE 3 : LA MISE EN OEUVRE DU PLAN D’AUDIT ET LA
COLLECTE DES ELEMENTS PROBANTS
Section 1 : Concepts de base (éléments probants/assertions/tests/procédés d’audit)
Section 2 : L’allocation du seuil de signification global et la fixation de l’erreur
tolérable
Section 3 : Les tests de procédure et l’évaluation des résultats : Application aux
processus (achats et charges – ventes et produits)
Section 4 : L’échantillonnage statistique dans les tests de procédures
Section 5 : Les contrôles de substance et l’évaluation des résultats : Application aux
principaux comptes issus de transactions répétitives et aux estimations comptables
Section 6 : L’échantillonnage statistique dans les contrôles de substance
Section 7 : Evaluation du caractère suffisant et adéquat des éléments probants réunis

CHAPITRE 4 : ACHEVEMENT DE LA MISSION D’AUDIT ET RAPPORTS


Section 1 : La revue des événements postérieurs à la date de clôture
Section 2 : La formulation de l’opinion
Section 3 : Le rapport d’audit standard
Section 4 : Le rapport d’audit modifié
Section 5 : Cas particuliers
(Données comparatives - Soldes d’ouverture - Evénements postérieurs)

CHAPITRE 5 : LES RAPPORTS SUR DES MISSIONS RELEVANT DES


DOMAINES SPECIALISES
Section 1 : Le rapport sur des états financiers établis selon un référentiel particulier
Section 2 : Le rapport sur une rubrique des états financiers
Section 3 : Le rapport sur le respect des clauses contractuelles
Section 4 : Le rapport sur des états financiers condensés
Section 5 : Le rapport sur l’examen d’informations financières prévisionnelles

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CHAPITRE 6 : LES RAPPORTS SUR DES MISSIONS RELEVANT DE
SERVICES CONNEXES
Section 1 : Le rapport sur la mission d’examen limité d’états financiers
Section 2 : Le rapport sur la mission d’examen sur la base de procédures convenues
Section 3 : Le rapport sur la mission de compilation d'informations financières

TROISIEME PARTIE : ETUDES SPECIFIQUES


CHAPITRE 1 : AUDIT DE SYSTEMES DE TRAITEMENT ELECTRONIQUE
DES DONNEES
- Le commerce électronique
- La certification Webtrust

CHAPITRE 2 : LE CONTROLE DE QUALITE DES TRAVAUX D’AUDIT

QUATRIEME PARTIE : ETUDE DE CAS

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BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
- A.T.H. 1991 : Audit financier - Guide pour l’audit de l’information financière des
entreprises. Editions CLET.
- Boritz J.E. – Computer audit and control guide – Waterloo, 1995
- Brien, R., & Senecal, i. 1982 : Contrôle interne et vérification. Editions Préfontaine.
- Canadian Institute of Chartered Accountants : Audit implications of electronic
document management. Toronto, 1997
- Canadian Institute of Chartered Accountants : Application of computer assisted audit
techniques using microcomputers. Toronto, 1993
- Canadian Institute of Chartered Accountants : Audit implications of Electronic Data
Interchange (EDI) – Toronto, 1996
- Canadian Institute of Chartered Accountants : Continuous auditing. Toronto, 1999
- Canadian Institute of Chartered Accountants : Electronic Data Interchange (EDI)
for managers and auditors. Toronto, 1991
- Collins, L., & G. Valin. 1986 : Audit et contrôle interne. DALLOZ.
- Combes, J.E. 1993 : Audit financier Fondements et cas pratiques. Publi Union.
- Comptabilité & droit comptable "Le contrôle légal des comptes et les missions
d'audit contractuel". Gualino Editeur, 1998.
- Cormier, D. 1994 : L’utilisation de méthodes quantitatives en vérification. Presses
de l’Université du Québec.
- Dan, M.GUY. : Audit sampling an introduction – 4éme édition. Willey.
- IFACI. 1985 : Guide de l’audit informatique. Centre de Librairie et d’Editions
Techniques CLET.
- Information Systems Audit and Control Foundation and IT Governance Institute :
Governance, Control and Audit for Information and Related Technology. COBIT 3
edition – July 2000
- Institut Français des Experts Comptables (I.F.E.C.) : Approche de l’audit par l’étude
des risques. Cahier n°35. I.F.E.C.

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- Institute of Internal Auditors : Systems auditability and control. Altamonte Springs,
1991
- International Federation of Accountants (IFAC) : New International IT Guidance
focuses on Maximizing IT Investments. New York, October 2000
- Kell, G. W. 1992 : Modern auditing. Edition Wiley & Sons.
- Lamy, J.P. 1996 : Audit et certification des comptes en milieu informatisé. Les
éditions d’organisation.
- Larry P.BAILEY : Miller GAAS guide. 1998 : College edition 1998. DRYDEN.
- Naito Fumio – Comprehensive Structure of the Risk : Oriented Audit and Audit
Strategy – Kobe University, Japan, 1997
- Naito Fumio – Fundamental Concepts in the Systems Auditing : A Review of CICA
Computer Control Guidelines – Kobe University, Japan, 1999
- Obert R. "Révision & certification des comptes". Les éditions CLET (DUNOD), 1994.
- Obert, R. 1992 : Révision et certification des comptes. Dunod.
- Parent, B. 1981 : Audit des plans et des budgets. Delmas & Co.
- Porter B., J. Simon and Hatherly D. : Principles of external auditing. Edition Wiley
& Sons, 1996
- Raffegeau, J., & F. Dubois. 1978 : Audit: Méthodes statistiques. Publi-union
- Raffegeau, J., P. Dufils, & R. Gonzalez : Audit et contrôle des comptes. Publi-union
- Simons P. "Audit financier". Les éditions d'organisation, Collection audit, 1987.
- Soltani, B. 1996 : Le commissaire aux comptes et le marché financier. Economica
- Sylvain F. "Dictionnaire de la comptabilité et des disciplines connexes". ICCA du
Canada, Les presses de la société Pierre Des Marais Inc, 1982.
- Taylor, D.H& G.W Glezen 1997: Auditing an assertions approach. Wiley & Sons.
- Treadway Commission Committee on Sponsoring Organizations : Internal Control,
integrated framework. New York, 1992
- Warren Jr., L.W.Edelsen and X.L. Parker : Handbook of IT auditing - Boston, 1996
- Wells. Joseph T: Principles of fraud examination, Edition Wiley & Sons, 2005.

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ENCYCLOPEDIES & GUIDES
- Guide pour l’utilisation des Normes Internationales d’Audit dans l’Audit des
Petites et Moyennes Entreprises IFAC 2009 - Traduction en français du “Guide
to Using International Standards on Auditing in the Audits of Small-and
Medium sized Entities” publié par l’IFAC en décembre 2007 - Traduction pour le
monde francophone faite par une équipe d’experts comptables tunisiens.
- Michaïlesco C. "Qualité de l'information comptable". Encyclopédie de la
Comptabilité, du Contrôle de Gestion et de l'Audit, Economica 2000.
- Mikol A. "Méthodologie de l'audit financier". Encyclopédie de la Comptabilité, du
Contrôle de Gestion et de l'Audit, Economica 2000.

ARTICLES DE REVUES, PERIODIQUES & SEMINAIRES


- Carpenter B.W. & Dirsmith M.W. "Sampling and the abstraction of knowledge in
the auditing profession: An extended institutional theory perspective". Accounting,
Organizations and Society, Vol. 18, n° 1, 1993.
- Chiesa I. "Les risques et le seuil de signification dans la révision comptable". Revue
Française de Comptabilité n° 198, février 1989.
- DeAlmeida M. & Joaquim J. "Du risque des transactions au risque stratégique
: l'audit en évolution". Actes du XXIème congrès de l'AFC, 2000.
- Dumontier P. & Raffournier B. : L'information comptable : Pour qui ? Pourquoi?
Revue Française de Gestion, Mars-Avril-Mai 1989.
- Matt J.M. & Mikol A. "L'image fidèle, la doctrine et la loi". Revue Française de
Comptabilité n° 174, Décembre 1986.
- Pigé B. "Performance, audit et gouvernement d'entreprise". Actes du IXXème congrès
de l'AFC, Vol. 1, Mai 1998.
- Piot C. "Relations d'agence, opportunités de croissance et notoriété de l'auditeur
externe : Une étude empirique du marché français". Actes du XXIème congrès de
l'AFC, 2000.
- Raffegeau J., Dufils P. & Ménonville D. "L’audit financier". Paris, Presses
Universitaires de France, 1994.

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LOIS, CODES & NORMES
- Arrêté du ministre des finances du 31 Décembre 1996, portant approbation des
normes comptables tel que complété par les textes subséquents.
- Code d’éthique des comptables de l’IFAC
- Code d’éthique de l’ordre des experts comptables de Tunisie 2005.
- Code des devoirs professionnels de l’expert comptables.
- Code des sociétés commerciales, promulgué par la loi 2000-93 du 3 novembre 2000
tel que complété et modifié par les textes subséquents.
- Décret 87-529 du 1er avril 1987, fixant les conditions et les modalités de la révision
des comptes des EPIC et des sociétés dont le capital est totalement détenu par l'Etat.
- Décret 96-2459 du 30 décembre 1996, portant approbation du cadre conceptuel de
la comptabilité.
- Loi 96-112 du 30 décembre 1996, relative au système comptable des entreprises.
- Normes américaines GAAS & GAAP
- Normes de l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie.
- Normes Internationales d'Audit et de missions d’assurance de l’IFAC : IAASB
Handbook 2009.
- Traduction française du IFAC Hand book 2004 de la Compagnie Nationale des
Commissaires aux Comptes (France) et l’Institut des Réviseurs d’Entreprises
(Belgique) en date du 29 juin 2006.

SITES WEB
International Federation of Accountants (IFAC) – http://www.ifac.org/
International Auditing and Assurance Standards Board (IAASB) :
http://www.iaasb.org/
I.A.S.C – http://www.iasc.org/
Information Systems Audit and Control Foundation – http://www.isaca.org/
IT Governance Institute – http://www.itgovernance.org/
Ordre des experts comptables de Tunisie – http://www.oect.org.tn/
Ordre des experts comptables Français – http://www.experts-comptables.fr/

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PREMIERE PARTIE : OBJECTIFS ET PRINCIPES GENERAUX
DE L’AUDIT FINANCIER

Section préliminaire : Utilité et caractéristiques de l'information comptable


D'après la préface aux normes internationales de contrôle qualité, d’audit, de missions
d’assurance et de services connexes, la mission de l’IFAC est de : «favoriser le
développement et l’essor d’une profession comptable qui soit en mesure de rendre,
sur la base de normes harmonisées et dans l’intérêt du public, des services uniformes
et de haute qualité ».
Dans ce but, le conseil de l’IFAC a crée l’IAASB (Comité des Normes Internationales
d’Audit et de Missions d’Assurance) afin d’élaborer et de publier, sous son autorité,
des normes de haute qualité pour les missions d’Audit, d’Assurance et de Services
connexes, ainsi que des Recommandations et des Normes de Contrôle Qualité pour
une application au plan mondial.
Ce passage souligne l’importance de l’harmonisation normative au plan mondial
garant des services de qualité.
Cette recherche de qualité est également à la base de la préparation et la diffusion de
l’information comptable. D'autre part, l'information comptable doit permettre de
prédire l'avenir de l'entreprise pour faciliter aux investisseurs actuels et potentiels de
rationaliser leur processus de prise de décision. L’information comptable doit
également être utile, pour contrôler les contrats qui lient les diverses parties prenantes
de l'entreprise contribuant ainsi à la réduction de l'asymétrie d'information entre
celles-ci.
1- Utilité de l'information comptable
La comptabilité est définie comme "un système d'information qui fournit en bon ordre
des données chiffrées pour décrire a posteriori une situation ou une évolution, pour
éclairer des prévisions, pour rapprocher celles-ci des réalisations et pour faciliter la
prise de décisions de la part des parties intéressées" (Sylvain, 1982). Il ressort de cette
définition que la comptabilité est utile à double niveau. Elle sert, d'une part, comme

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moyen de reddition des comptes et, de l'autre, en tant qu'aide à la prise de décisions
économiques.
1-1- Utilité contractuelle de l'information comptable
Selon la théorie précitée, l'entreprise est un ensemble de contrats formels et informels
entre différentes parties prenantes (dirigeants, actionnaires, salariés,...).
Dans cette perspective, l'information comptable doit fournir des éléments qualitatifs
permettant de s'assurer que les engagements, explicites ou implicites, des diverses
parties ont été respectés (Dumontier & Raffournier, 1989).
1-2- Utilité prévisionnelle de l'information comptable
L'utilité prévisionnelle de la comptabilité provient de son aptitude à fournir des
informations prédictives pertinentes pour la prise de décisions économiques. Cette
utilité est reconnue par la majorité des auteurs et des normalisateurs.
En effet, le cadre conceptuel de la comptabilité ainsi que celui de l'IASC énumèrent,
en tête de liste des objectifs des états financiers, la fourniture d'informations utiles à
la prise de décision relatives à l'investissement, au crédit et aux décisions similaires.
Le FASB, cité par Dumontier & Raffournier (1989), affirme, quant à lui, que "les
documents financiers doivent fournir aux investisseurs, créanciers et autres
utilisateurs actuels et potentiels une information utile à la prise de décisions
rationnelles en matière d'investissement, de crédit,…".

2- Caractéristiques qualitatives et qualité informationnelle de l'information


comptable
2-1- Caractéristiques qualitatives de l'information comptable
Le normalisateur tunisien a clairement défini les caractéristiques qualitatives de
l'information comptable. Ce sont « les attributs que doit revêtir l'information
financière véhiculée dans les états financiers et qui sont indispensables pour garantir
la production et la divulgation d'informations financières utiles à la prise de
décision ». Les quatre principales caractéristiques qualitatives sont, d’après le
paragraphe 19 du cadre conceptuel de la comptabilité financière en Tunisie,
l'intelligibilité, la pertinence, la fiabilité et la comparabilité.

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a- L'intelligibilité
L'intelligibilité de l'information comptable est la compréhensibilité de celle-ci pour
les utilisateurs. Pour cela, l'information comptable doit être explicite, claire, concise,
et à la portée des utilisateurs. De leur part, les utilisateurs de cette information sont,
d’après le paragraphe 20 du cadre conceptuel de la comptabilité financière en Tunisie,
"présumés avoir une connaissance raisonnable des affaires et de la comptabilité et
sont soucieux d'étudier et de traiter l'information avec diligence ".
b- La pertinence
L'information comptable est pertinente dans la mesure où elle favorise la prise de
décisions économiques en aidant les utilisateurs soit à évaluer les événements passés,
présents ou futurs soit à confirmer ou corriger leurs évaluations antérieures. La
pertinence de l'information comptable s'apprécie à travers ses valeurs prédictives et
rétrospectives, mais aussi à travers sa rapidité de divulgation.
c- La fiabilité
La fiabilité repose sur la vérifiabilité, la neutralité et la représentation fidèle. Une
information est fiable lorsqu'elle est impartiale et digne de confiance ; c'est-à-dire
qu'elle n'est pas entachée de biais ou d'anomalies significatives.
d- La comparabilité
L'information comptable doit permettre des comparaisons dans le temps et l’espace.
Dans le temps, elle doit permettre de suivre l’évolution et tendances des indicateurs
de la situation financière et de la performance de l'entreprise.
Dans l'espace, l'information comptable émanant d'une entreprise doit permettre des
rapprochements avec des informations comparables issues d'autres entreprises et du
secteur d’activité.

Ces quatre critères de qualité sont cependant difficiles à atteindre. Il est avant tout
nécessaire de déterminer l'importance relative de l'information, le seuil de qualité
indispensable et enfin les arbitrages à effectuer pour parvenir à un niveau global
acceptable de qualité (Michaïlesco, 2000).

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2-2- Qualité informationnelle de l'information comptable
La qualité informationnelle de l'information comptable s'apprécie à travers la réaction
du marché financier à sa publication.
Plusieurs recherches empiriques ont été menées pour tester la qualité informationnelle
des divers paramètres comptables.
Nous nous limitons ici aux trois paramètres qui nous intéressent le plus à savoir : le
résultat comptable, les modifications de la politique comptable et la certification des
comptes.
a- Utilité informationnelle du résultat comptable
Les chercheurs qui se sont intéressés à l'étude de la réaction du marché financier à la
publication du résultat ont montré, d'une façon convergente, que cette donnée
comptable n'a qu'un faible contenu informatif.
b- Utilité informationnelle des modifications de la politique comptable
Les conclusions des recherches traitant de la réaction du marché aux changements de
méthodes comptables sont mitigées. Toutefois, la plupart d'entre elles va dans le sens
que le marché ne réagit pas aux modifications purement comptables et qu'il réagit
uniquement aux changements de la politique comptable ayant un impact sur les cash-
flows et donc sur la valeur de la firme.
c- Utilité informationnelle de la certification des états financiers
Les recherches empiriques concernant l'utilité informationnelle du rapport d'audit sont
nombreuses. Dans l'ensemble, ces recherches ont conclu à un faible contenu
informatif du rapport d'audit dans ses deux composantes examinées à savoir : l'avis
sur les comptes et la révélation des modifications comptables relevées.

De ce qui précède, nous retenons que l'utilité informationnelle de l'information


comptable n’est pas primordiale. Le principal motif cité par les auteurs est le retard
dans la divulgation de l'information comptable. Celle-ci n'apporte ainsi pas d’éléments
nouveaux mais confirme ou infirme les anticipations des investisseurs effectuées sur
la base d'autres sources d’informations aussi bien internes qu’externes.

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Face à ce constat, il est légitime de poser des questions sur le caractère équitable des
sanctions et autres textes répressifs prévus à l’encontre des préparateurs et auditeurs
en cas d'existence d’erreurs dans les états financiers !.

Cela n’empêche d'accélérer davantage les délais de production et de publication des


informations comptables. D'ailleurs, le législateur tunisien a multiplié ses exigences
en vue d'une activation de la divulgation des informations comptables.
En effet, la loi 96-112 du 30 décembre 1996, relative au système comptable des
entreprises (article 21), a imposé l’obligation d’élaborer et présenter les états
financiers au plus tard dans les trois mois qui suivent la date de clôture de l'exercice
comptable. De sa part, le CSC a exigé qu’à compter de la date de clôture, l'assemblée
générale annuelle soit tenue dans un délai de six mois aussi bien pour les sociétés à
responsabilité limitée (article 128 nouveau) et pour les sociétés anonymes (article
275).

Par ailleurs, les investisseurs à risque sont considérés par la plupart des normalisateurs
comptables comme les utilisateurs privilégiés de l'information comptable, il est aussi
vrai que celle-ci constitue également un droit légitime pour une gamme très variée
d'autres utilisateurs (bailleurs de fonds, l'Etat, les salariés, les clients, les
fournisseurs,…). Il s'ensuit que le manque d'enthousiasme du marché financier à la
publication de l'information comptable n'ôte pas à celle-ci sa pertinence.

Section 1 : Définitions, fondements & sources de normalisation de l’audit


financier
1- Définitions
Au sens large, l'audit désigne "l'étude critique de documents et d'autres preuves en
vue de déterminer l'authenticité et l'exactitude d'un registre ou d'une assertion, ou
pour évaluer la conformité à des lignes de conduite ou à des clauses contractuelles"
(Sylvain, 1982).

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Il y a plusieurs types d'audit : audit financier, audit opérationnel, audit
logistique,…Mais dans tous les cas, le mot audit veut dire : vérification de la
correspondance entre un existant et un référentiel préétabli.
Une première définition de l'audit financier pourrait être la suivante : "ensemble de
travaux menés, selon une démarche (processus) précise, par un professionnel
compétent et indépendant, conformément à des normes professionnelles, et
conduisant à exprimer une opinion motivée sur la régularité et la sincérité
d’informations financières".
Une deuxième définition pourrait être la suivante : "un processus par lequel un
professionnel compétent et indépendant réunit et évalue des éléments probants relatifs
à des informations financières émanant d'une entité économique, en vue de
déterminer leur degré de concordance avec des critères établis et de le présenter dans
un rapport".
Ces deux définitions peuvent être complétées par celle donnée par Obert (1994) pour
qui l'audit financier est "l'examen critique auquel procède un professionnel
indépendant et externe à l'entreprise en vue d'exprimer une opinion motivée sur la
fidélité de l'image donnée par les documents financiers de l'entreprise".
Ces définitions ont en commun certains concepts de base que nous étudierons dans
les notes suivantes.
Démarche ou processus d'audit : l'audit n'est pas mené d'une manière subjective
selon le « vouloir» et la disponibilité du professionnel, mais selon une démarche
précise conformément à des normes professionnelles (les normes d'audit).
Professionnel compétent et indépendant : l'audit n'est pas mené par n'importe quelle
personne, mais par un professionnel (l'auditeur) qui doit être :
compétent, cette compétence est attestée par des diplômes (diplôme national d'expert
comptable) et des stages pratiques (trois années de stage) ;
indépendant, l'auditeur doit faire preuve d'une totale indépendance, la compétence est
insuffisante si l'auditeur se laisse guider par un parti pris lors de l'exécution de l'audit.
L'indépendance de l’auditeur n'est pas seulement une question philosophique. C'est le

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principe même sur lequel repose la profession, si l’auditeur n’est pas indépendant, son
opinion n’aura pas ou peu de valeur.
Nous reviendrons plus tard sur ces deux qualités de compétence et d'indépendance de
l'auditeur.
Collecte et évaluation des éléments probants : les éléments probants sont constitués
par l'ensemble des éléments de preuve collectés et évalués par l'auditeur. Ces éléments
peuvent revêtir les formes les plus diverses, y compris celle du témoignage oral, de la
communication écrite, d’entretiens ou confirmations internes ou avec les tiers et les
observations physiques de l'auditeur.
L'expression d'une opinion motivée : le processus d'audit s'achève par la rédaction
d'un rapport dans lequel l'auditeur exprime une opinion, qui doit être motivée, sur le
degré de concordance de l'information financière présentée avec le référentiel.
La régularité est "la conformité à la réglementation et aux procédures en vigueur".
La sincérité est, d’après le Mémento Francis Lefebvre des Sociétés commerciales,
"l'application de bonne foi de ces règles et procédures en fonction de la connaissance
que les responsables des comptes doivent normalement avoir de la réalité et de
l'importance des opérations, événements et situations". Elle implique l'évaluation
correcte des valeurs comptables et une appréciation raisonnable des risques et des
dépréciations (Herrbach, 2000).
Ce concept de sincérité a évolué dans le temps, d'une sincérité subjective (basée sur
la personne qui arrête les comptes) à une sincérité objective qui découle de la bonne
application des règles par un professionnel diligent et de bonne foi.
D'après la norme N°1 de l’OECT : la sincérité découle de :
- La compétence et l'honnêteté des dirigeants ;
- La qualité du système de contrôle interne ;
- Le respect des diligences par l’expert comptable.
L'exactitude est la conformité à la vérité dans l’absolu sans aucune nuance. L’auditeur
est appelé, dans certains cas, à se prononce sur l’exactitude. C’est l’exemple des
informations données dans le rapport de gestion (ou équivalent) et leur conformité aux
comptes, mais l’auditeur ne peut se prononcer sur l’exactitude des états financiers.

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L'image fidèle (true and fair view) ou la présentation sincère dans tous les aspects
significatifs de l'information comptable.
La législation et la doctrine n'ont pas donné une définition à l'image fidèle. Cette
notion évolutive se prête mal à une délimitation restrictive. Néanmoins, en l'absence
de définition de l'image fidèle, nous essayons de donner certaines précisions qui
peuvent éclairer ce concept :
La régularité et la sincérité ne peuvent pas, à elles seules, rendre compte de la réalité
de l'entreprise. L'exemple cité par D'illiers (1981) et repris par Matt & Mikol (1986)
se passe de tout commentaire. C'est le cas d'une société française cotée à la bourse
qui, en 1975 (avant l'apparition en France de l'image fidèle, intervenue en 1978 dans
le cadre de la quatrième directive européenne), avait réussi à éviter de faire apparaître
une perte grâce à quatre changements de méthodes. Le commissaire aux comptes de
ladite société, interrogé, avait répondu "ces comptes sont réguliers, parce que
conformes aux règles fiscales… et les dirigeants n'ont pas eu l'intention de tromper,
ils étaient donc sincères".
L'image fidèle est atteinte dans le respect de la réglementation en vigueur. Cela
n'empêche qu’elle peut conduire, dans des situations particulières, à déroger aux
principes et règles comptables pour ne pas dénaturer la situation de l'entreprise.
L'image fidèle est, comme le font remarquer Matt & Mikol (1986) "indissociable de
la compétence et de la bonne foi des dirigeants". Cette image est conventionnelle,
donc il est possible d’avoir plusieurs images fidèles selon le référentiel adopté.
La notion d’image fidèle a été reconnue en droit tunisien, depuis 1987, par une
réglementation spécifique (décret n°87-529 du 1er avril 1987). Cette notion, pourtant
reconnue par le législateur, n’a pas été reprise par le nouveau code des sociétés
commerciales. Cet état de fait crée une situation d’absence totale d’harmonisation
entre les textes règlementaires et les normes internationales d’audit. Ce constat peut
être, également, expliqué par le fait que la mission du commissariat aux comptes soit
encore ouverte aux techniciens de la comptabilité.

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Le rôle essentiel de l'auditeur est donc de vérifier la crédibilité de l'information
financière émanant des entités économiques avant sa diffusion aux divers utilisateurs
(investisseurs à risque, bailleurs de fonds, Etat, personnel, clients, fournisseurs…).
L'audit accroît ainsi l'utilité, la crédibilité, et la pertinence de l'information financière.
Signalons, enfin, qu’une entreprise peut recourir à l'audit par son propre gré, et on
parle dans ce cas d'un audit contractuel selon un contrat ou une convention. Comme
il peut s'agir d'une obligation légale mettant à la charge de certaines entreprises la
nécessité de se soumettre à un audit, et on parle dans ce cas d'audit légal.
En Tunisie, l'audit légal est prévu par les textes législatifs suivants :
- L'article 13 du CSC qui prévoit l’obligation de désigner un ou plusieurs
commissaires aux comptes pour toutes les sociétés par actions (La désignation d'un
ou plusieurs commissaires aux comptes étant exigée par le CSC pour toute société
anonyme (article 260)), ainsi que pour toutes les sociétés commerciales, autres que
par actions, si elles remplissent deux des limites chiffrées relatives au total du bilan,
au total des produits et au nombre moyen des employés.
Le Décret n° 2006-1546 a fixé ces limites chiffrées à :
- 100.000 dinars pour le total du bilan ; 5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20

- 300.000 dinars pour le total des produits ;


- 10 pour le nombre d’employés.
Le commissaire aux comptes doit être désigné parmi les experts comptables inscrits
au tableau de l’OECT, si deux des limites chiffrées relatives au total du bilan, au total
des produits et au nombre moyen des employés sont remplies.
Le Décret n° 2006-1546 a fixé ces limites chiffrées à :
- 1.500.000 dinars pour le total du bilan ;
- 2.000.000 dinars pour le total des produits ;
- 30 pour le nombre d’employés.
- Le décret 87-529 du 1er avril 1987 soumet tous les EPIC à une révision annuelle de
leurs états financiers par un membre de l'OECT.
- Le décret 85-256 du 5 février 1985 soumet les UCPA à un double contrôle externe
de leurs comptes par une commission de contrôle et par un expert comptable…
2- Fondements de l'audit financier

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 17
HYPOTHESE DE VERIFIABILITE DE L'INFORMATION FINANCIERE "Auditability"

La réalisation de l'audit ne serait possible que si les données et les informations


financières obéissent à la condition de vérifiabilité.
Une donnée est dite vérifiable si deux ou plusieurs personnes qualifiées, procédant
indépendamment l’une de l’autre, et à des intervalles de temps différents, arrivent à
des conclusions similaires concernant l’examen de mêmes données.
En matière d'audit, l'auditeur peut ne pas être présent au moment où les faits se sont
déroulés, les conclusions ne sont pas, pour autant, affectées par l'écoulement du temps.
Dans d'autres disciplines, il n'est plus possible de porter un jugement sur des
évènements passés si l’observateur n'était pas présent au moment des faits.
Le terme "similaire" a été utilisé et non pas le terme "identique", car en matière d’audit
une assurance à 100% n’est pas possible. Il existe toujours un risque de ne pas détecter
toutes les anomalies significatives que renfermerait l'information financière.
En effet, l'assurance fournie par l'auditeur aux utilisateurs des états financiers est,
comme nous le verrons plus tard, élevée mais non absolue.
Cette assurance non absolue (raisonnable) fournie par l'auditeur est la symétrie de la
certitude attendue par celui-ci de ses contrôles. On parle là de niveau de confiance
appelé aussi degré de certitude que la norme 14 de l'OECT définit comme étant "le
degré d'assurance que le réviseur acquiert quant à la validité des conclusions tirées
de ses contrôles".
En audit, ce niveau de confiance (NC) est généralement de 95% (comme limite
inférieure). Il peut ainsi être exprimé mathématiquement par : 0.95 ≤ NC < 1.
La norme précitée de l'OECT retient le taux de 95%.
L'assurance raisonnable en audit justifie la règle selon laquelle les auditeurs sont
astreints à une obligation de moyen et non de résultat.

3- Les sources de normalisation en matière d'audit

3-1- Les normes d'audit

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 18
L'audit est régi par des normes ayant trait aux qualités requises de l'auditeur, à
l'exécution de sa mission et à la préparation de ses rapports. Il peut s'agir de normes
nationales ou internationales d'audit comme il peut s'agir d'autres normes d'audit
identifiées (GAAS /US-SAS/PCAOB).
L’auditeur est donc astreint professionnellement à un référentiel d'audit qui se
compose généralement de normes techniques et d'éthiques.
En Tunisie, l'OECT a adopté en bloc les normes de l'IFAC depuis 1998. En
conséquence, les professionnels tunisiens sont tenus d'appliquer ces normes. Certaines
normes de l’OECT relatives à l’audit sont devenues caduques.
L’IAASB précise, dans son préface aux normes internationales de contrôle qualité,
d’audit, de missions d’assurance et de services connexes, le domaine d’application de
chaque catégorie de normes publiées :
- Les Normes Internationales d’Audit (International Standards on Auditing, ISA)
s’appliquent aux missions d’audit d’informations financières historiques.
- Les Normes Internationales d’Examen Limité (International Standards on Review
Engagements, ISRE) s’appliquent aux missions d’examen limité d’informations
financières historiques.
- Les Normes Internationales de Missions d’Assurance (International Standards on
Assurance Engagements, ISAE) s’appliquent aux missions d’assurance relatives à des
sujets autres que des informations financières historiques.
- Les Normes Internationales de Services Connexes (International Standards on
Related Services, ISRS) s’appliquent aux missions de compilation, aux missions
comportant la mise en oeuvre de procédures convenues sur des informations
financières et aux autres missions de services connexes telles qu’elles sont spécifiées
par l’IAASB.
- Les Normes ISA, ISRE, ISAE et ISRS sont désignées collectivement sous l’intitulé
de Normes de missions de l’IAASB (IAASB ‘s engagement standards).
- Les Normes Internationales de Contrôle Qualité (International Standards on Quality
Control, ISQC) s’appliquent à toutes les missions se référant aux Normes de missions
de l’IAASB.

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 19
5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20

Toutefois, l’IAASB précise, dans son préface aux normes internationales de contrôle
qualité, d’audit, de missions d’assurance et de services connexes, que : «Les Normes
de l’IAASB édictent des procédures et des principes fondamentaux (imprimés en
caractères gras) ainsi que leurs modalités d’application fournies sous la forme
d’explications et d’informations complémentaires, y compris des annexes. Les
procédures et principes fondamentaux doivent être interprétés et appliqués à la
lumière de ces explications et de ces informations qui fournissent des indications pour
leur application. Il est par conséquent nécessaire de prendre en considération
l’intégralité du texte d’une Norme pour comprendre et appliquer les procédures et les
principes fondamentaux édictés ».
De même, les conditions d’exercice d’un jugement professionnel pour écarter
l’application d’une norme sont traités par le &17du préface qui prévoit que : « La
nature des Normes de l’IAASB requiert de la part des professionnels comptables
l’exercice d’un jugement pour leur application. Dans des cas exceptionnels, un
professionnel comptable peut estimer nécessaire de s’écarter d’une procédure ou
d’un principe fondamental d’une norme de mission pour atteindre plus efficacement
l’objectif de la mission. Dans une telle situation, le professionnel comptable doit être
en mesure de justifier de son choix ».
Les normes sont étayées par des recommandations (directves) qui n’ont pas la force
de normes mais sont produites pour promouvoir une bonne pratique, ces directives
aident les auditeurs dans l'exercice de leur profession comme le précisent les
paragraphes 20 & 21 du préface aux normes : « 20. Les Recommandations relatives
aux Missions d’Audit (International Auditing Practice Statements, lAPS) sont
publiées pour permettre une interprétation des modalités d’application et pour
apporter une assistance pratique aux professionnels comptables dans la mise en
oeuvre des Normes ISA et promouvoir une bonne pratique. Les Recommandations
Internationales relatives aux Missions d’Examen Limité (International Review
Engagements Practice Statements, IREPS), ainsi que celles relatives aux Missions
d’Assurance (International Assurance Engagement Practice Statements, IAEPS) et de

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 20
Services connexes (International Related Services Practice Statements, IRSPS) sont
publiées dans le même objectif pour aider à la mise en oeuvre, respectivement, des
Normes ISRE, des Normes ISAE et des Normes ISRS.
21. Les professionnels comptables doivent avoir connaissance et prendre en
considération les Recommandations applicables à une mission. Un professionnel
comptable qui ne prend pas en compte et n’applique pas les dispositions incluses dans
une recommandation donnée doit être en mesure d’expliquer comment les procédures
et les principes fondamentaux édictés par la (les) Norme(s) de missions de l’IAASB et
visés dans la Recommandation ont été satisfaits ».

2- Les textes réglementaires


D’après le paragraphe 3 du préface aux normes internationales de l’IAASB, révisée
en 2003, : «Les publications de l’IAASB régissent les missions d’audit, d’assurance
et de services connexes qui sont réalisées selon les Normes Internationales. Ces
publications ne se substituent pas aux lois ou règlements nationaux qui régissent, dans
un pays donné, l’audit d’états financiers ou les missions d’assurance sur d’autres
informations, qui doivent être conduites selon les normes locales du pays. Dans les
situations où ces lois ou règlements diffèrent, ou sont en conflit avec les normes de
l’IAASB dans un domaine particulier, une mission conduite selon ces lois ou
règlements ne sera donc pas automatiquement en accord avec les Normes de missions
de l’IAASB. Un professionnel comptable (professional accountant) ne doit pas faire
référence aux Normes de missions de l’IAASB à moins qu’il ne se soit conformé, dans
leur intégralité, à celles relatives à la mission réalisée ».
Parallèlement, les normes d'audit invitent l'auditeur à s'appuyer dans ses travaux sur
le référentiel comptable mais aussi sur les autres textes législatifs et réglementaires
qui s'imposent.
Dans ce sens, l'ISA 250 stipule : « l'auditeur doit planifier et conduire l'audit en
faisant preuve d'esprit critique et en étant conscient que l'audit peut mettre en
évidence des conditions ou des événements conduisant à s'interroger sur le respect
par l'entité des textes législatifs et réglementaires ».

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 21
En effet, l'auditeur est amené, en l'occurrence dans le cadre d'une mission de
commissariat aux comptes, à effectuer des vérifications spécifiques prévues par les
textes législatifs et réglementaires en vigueur (contrôle des conventions réglementées,
examen limité sur des situations intermédiaires, diligences spécifiques requises en
matière d'audit des banques,…).
En outre, il peut être tenu de procéder, le cas échéant, à des interventions connexes
suite à la survenance de faits particuliers (augmentation du capital en numéraire avec
suppression du droit préférentiel de souscription, réduction du capital, émission
d'obligations convertibles en actions, fusion, scission, transformation, procédure
d'alerte, révélation de faits délictueux,…).
À ce propos, l'ISA 250 stipule : « conformément à des obligations légales spécifiques,
il est possible que l'auditeur ait à donner un avis, dans le cadre de l'audit des états
financiers, sur le fait que l'entité se conforme à certaines dispositions légales ou
réglementaires ».

Les textes réglementaires régissent donc certains aspects de la mission de l'auditeur


mais aussi sa responsabilité et même ses honoraires.

En Tunisie, les principales sources réglementaires sont :


- La loi 82-62 du 30 juin 1982 portant réglementation de la profession d'expert
comptable ;
- La loi 88-108 du 18 août 1988 qui a abrogé la loi 82-62, portant refonte de la
législation relative à la profession d’expert comptable ;
- Le décret n° 87-529 du 1er avril 1987 réglementant la révision des comptes des EPIC
;
- Le décret n° 89-541 du 25 mai 1989, fixant les modalités d’organisation et de
fonctionnement de l’OECT ;
- L'arrêté du ministre des finances du 26 juillet 1991, portant approbation du code des
devoirs professionnels des experts comptables ;

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 22
- Le système comptable des entreprises prévu par la loi 96-112 qui a consacré certains
passages à l'audit ;
- La loi 2000-93 du 3 novembre 2000 portant promulgation du code des sociétés
commerciales tel que modifié par les textes subséquents ;
- L'arrêté conjoint du ministre des finances et du tourisme & du ministre du commerce
et de l'artisanat du 28 février 2003, portant approbation du barème des honoraires des
auditeurs.

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CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 23
Section 2 : Le besoin en audit indépendant & les avantages économiques de
l’audit

A- Le besoin en audit indépendant


Ce besoin est né des principaux facteurs suivants :
1- Existence de conflits d’intérêts entre les utilisateurs
2- Importance des états financiers en tant que source essentielle d’information
3- Complexité du processus d’établissement des états financiers
4- Éloignement des utilisateurs

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1- Existence de conflits d’intérêts entre les utilisateurs
Le besoin d’audit ou de contrôle est né du fait que le propriétaire du capital se trouve
contraint à déléguer le pouvoir de gestion à un manager salarié. L’explication est
donnée par la théorie d'agence. Celle-ci explique qu’après la délégation, le propriétaire
perd de l’information alors que le manager salarié en accumule. Ce qui crée une
asymétrie d’information permettant en théorie au manager de chercher à maximiser
sa propre richesse au détriment de celle du propriétaire. Aussi la notion de contrôle
permet de réguler cette relation.
En conséquence, le comportement de chacun des agents économiques impliqués dans
l'activité d'une entreprise est guidé par le désir de maximisation de sa propre utilité.
Ceci est de nature à engendrer des conflits d'intérêts.

a- Conflits d'intérêts entre la direction et les utilisateurs


Les utilisateurs de l’information financière (actionnaires, créanciers, …) ont des
intérêts différents, voir contradictoires, qui ne correspondent pas toujours aux intérêts
de la direction qui prépare les états financiers (conseil d'administration ou équivalent).
En conséquence, la direction agissant dans son propre intérêt a tendance à divulguer
les bonnes nouvelles et à dissimuler les mauvaises, biaisant ainsi intentionnellement
ou de bonne foi l'information et augmentant l’asymétrie d’information.
b- Conflits d'intérêts entre les différents utilisateurs

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 24
Les différents utilisateurs ont des intérêts divergents. En effet, face à une
problématique de définition de la politique de dividendes par exemple : un bailleur de
fonds préfère ne pas distribuer de dividendes pour augmenter l'autofinancement et
favoriser ainsi le remboursement des crédits, alors qu'un actionnaire chercherait la
distribution du maximum de dividendes.

c- Conflits d'intérêts entre les mêmes utilisateurs


Le même groupe d'utilisateurs peut présenter des intérêts divergents entre ses
membres. En effet, face à un choix d'une méthode comptable pour la détermination
de la charge d’amortissements ou des provisions, un actionnaire majoritaire
chercherait la méthode qui minimise le taux d’imposition même si le bénéfice
distribuable était moindre, alors qu'un petit porteur d'actions choisirait l'option qui
maximise les bénéfices à court terme même si elle se traduit par un impôt plus
important.
Le rôle de l’auditeur est d’arbitrer entre tous ces conflits d’intérêt en assurant la
neutralité de l’information financière indépendamment des perspectives de chaque
utilisateur ou groupe d’utilisateurs.

5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
2- Importance des états financiers en tant que source essentielle d’information
Les états financiers représentent la plus importante source d'information mise à la
disposition des utilisateurs pour prendre leurs décisions.
S’il y avait plusieurs sources, les utilisateurs pourraient les corroborer pour s’assurer
de leur fiabilité.
En l'absence, de diversité de sources, il faudrait assurer à cette source essentielle
(parfois unique) la crédibilité nécessaire pour servir de base à la prise de décision des
utilisateurs. L'auditeur indépendant assure ce rôle de fournisseur de confiance, il
accroît la crédibilité et la pertinence de l'information et sécurise ainsi les utilisateurs.

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 25
3- Complexité du processus d’établissement des états financiers
Au cours des dernières décennies, les opérations des entreprises sont devenues
volumineuses, plus complexes et plus difficiles à comptabiliser.
Il y a lieu de citer les opérations ayant trait à la consolidation et la présentation des
résultats des filiales, le traitement comptable du leasing, des différences de changes,
des instruments financiers,…
En conséquence, le risque de mauvaise interprétation des faits, d'erreurs et d'oublis
devient de plus en plus sérieux, et la probabilité de communiquer une information non
fiable devient plus important.
Pour que les états financiers traduisent une image fidèle de la réalité de l'entreprise, il
faut une certaine technicité pour cerner tous les aspects importants, c'est l’auditeur qui
apporte l’assurance que toutes les informations importantes ont été traduites dans les
comptes et que les états financiers ne comportent pas d’anomalies significatives.

4- Éloignement et diversité des utilisateurs


Dans le monde moderne, et du fait de la séparation entre propriétaire et gestionnaire,
il est impossible d'intervenir directement, par les propriétaires et de suivre les affaires
au jour le jour.
En conséquence, les utilisateurs doivent désigner un auditeur (mandataire) qui va les
remplacer pour le suivi des affaires et le contrôle de la direction.

B- Les avantages économiques de l'audit pour les entreprises auditées


L’audit procure des avantages souvent substantiels aux entreprises, il ne se traduit pas
uniquement par des charges et des décaissements.
Les principaux arguments à faire valoir par l’auditeur, pour mettre en valeur les
avantages économiques et financiers procurés par son intervention d'audit, sont les
suivants :

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 26
b1- Les prêteurs demanderaient moins de garanties et accepteraient des taux d’intérêt
plus bas s’ils prêtaient à une société dont les états financiers sont audités. La raison
est simple, elle tient au fait que les entreprises qui communiquent des états financiers
audités présentent une classe ou un niveau de risque bien moindre.

b2- L’audit permet d’inscrire et de maintenir les titres des sociétés émettrices à la côte
permanente du marché financier (valeurs à revenu fixe, et à revenu variable), mais
aussi pour bénéficier du programme de mise à niveau et obtenir certaines
subventions,...

b3- L’audit permet d’accroître la crédibilité de l'entreprise vis à vis des tiers.
Les fournisseurs accepteraient plus facilement de vendre à crédit à une entreprise
transparente qui présente5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
et publie des états financiers audités.
De même, les entreprises auditées devraient faire l'objet de moins en moins de
contrôle et de redressement fiscal. Les états financiers non audités devraient être une
population cible sujette à plus de risque pour l'administration fiscale.

b4- L’audit permet d’améliorer l’efficience et l’honnêteté des employés.


Ces derniers se sentent contrôlés, commettent donc moins d’erreurs intentionnelles ou
fortuites.

Pour résumer tout ce qui précède concernant l'utilité et les avantages de l'audit, et
d’après la théorie d'agence, l'audit contribue à la réduction de l'asymétrie
d'information entre les diverses parties prenantes dans l'entreprise.

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 27
Section 3 : Objectif et principes généraux en matière d‘audit d’états financiers
& Cadre conceptuel international des missions d’assurance

3-1- Objectif et les principes généraux en matière d’audit d’états financiers


Un audit d’états financiers relève des missions d’assurance, telles qu’elles sont
définies dans le cadre conceptuel international relatif aux Missions d’Assurance. Le
cadre conceptuel définit et décrit les éléments et les objectifs d’une mission
d’assurance. Les normes ISA appliquent les concepts du cadre conceptuel dans le
contexte d’un audit d’états financiers et définissent les procédures et les principes
fondamentaux ainsi que leurs modalités d’application dans le cadre d’un tel audit.
Ainsi qu’il est précisé dans le cadre conceptuel, l’une des conditions pour
l’acceptation d’une mission d’assurance est que les critères dont il est question dans
la définition soient des «critères appropriés » et à la disposition des utilisateurs
potentiels.
L’objectif et les principes généraux en matière d’audit d’états financiers ont été
présentés notamment par les dispositions suivantes de l’ISA 200 applicable pour les
audits d’états financiers pour les périodes ouvertes à compter du, ou après le, 15
décembre 2005 (une nouvelle version révisée et clarifiée de l’ISA 200 est
d’application obligatoire pour l’audit d’états financiers des périodes commençant le
15/12/2009 ou après).
5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20

3-1-1- Objectif d’un audit d’états financiers


D'après le paragraphe 2 de l’ISA 200, l'audit d’états financiers a pour objet « de
permettre à l’auditeur d’exprimer une opinion selon laquelle les états financiers ont
été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément à un référentiel
comptable applicable » .
La nouvelle ISA 200 révisée applicable pour les audits d’états financiers pour les
périodes ouvertes à compter du, ou après le, 15 décembre 2009 a modifié cet objectif
ainsi : « l’objectif d’un audit est d’accroître le degré de confiance accordé par un
utilisateur potentiel dans les états financiers. Cet objectif est atteint par l’expression

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 28
d’une opinion, par l’auditeur, selon laquelle les états financiers ont été établis, dans
tous leurs aspects significatifs, conformément à un référentiel comptable applicable »
.

3-1-2- Règles d’éthique relatives à un audit d’états financiers


D'après le paragraphe 4 de l’ISA 200, l’auditeur doit se conformer aux règles
d’éthique relatives à un audit d’états financiers.
Ainsi comme l’indique la Norme ISA 220 «Contrôle qualité des missions d’audit
d’informations financières historiques », les règles d’éthique relatives à des audits
d’états financiers comprennent généralement celles définies dans les parties A et B du
« Code d’Ethique Professionnelle des Comptables» de l’IFAC), ainsi que celles
prévues par les réglementations nationales qui sont plus restrictives.
La Norme ISA 220 identifie les principes fondamentaux d’éthique professionnelle
définis dans les parties A et B du Code IFAC et précise la responsabilité de l’associé
responsable de la mission en matière de règles d’éthique. Elle précise également que
l’équipe assignée à la mission est en droit de s’appuyer sur les procédures du cabinet
pour satisfaire les exigences des procédures de contrôle qualité relatives à une mission
d’audit ponctuelle (celles concernant: les connaissances et les compétences du
personnel au travers des politiques de recrutement et de formation; l’indépendance,
au travers de la nature et de la communication d’informations pertinentes à ce sujet;
le suivi des relations clients au travers des procédures d’acceptation et de maintien des
missions; le respect des textes réglementaires et législatifs au travers du processus de
suivi) ; à moins que les informations fournies par le cabinet ou d’autres parties en
suggèrent autrement.
En conséquence, la Norme Internationale de Contrôle Qualité (ISQC 1): «Contrôle
qualité des cabinets réalisant des missions d’audits ou d’examen limité
d’informations financières historiques, et d’autres missions d’assurance et de
services connexes », requièrent du cabinet de définir des politiques et des procédures
destinées à donner une assurance raisonnable que le cabinet et son personnel se
conforment aux règles d’éthique concernées.

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 29
3-1-3- Réalisation d’un audit d’états financiers
D'après le paragraphe 6 de l’ISA 200, « L’auditeur doit effectuer un audit selon les
Normes Internationales d’Audit ».
D’après le paragraphe 7 de la même norme, les Normes ISA comportent des
procédures et des principes fondamentaux, ainsi que leurs modalités d’application
fournies sous forme d’explications et d’autres informations, y compris des annexes.
Les procédures et les principes fondamentaux doivent être interprétés et appliqués à
la lumière de ces explications et autres informations qui fournissent des modalités
pour leur mise en application. Le texte d’une norme doit être pris en considération
dans son intégralité pour comprendre et appliquer les procédures et les principes
fondamentaux.
Le paragraphe 8 précise en outre que pour réaliser un audit selon les Normes ISA,
l’auditeur garde aussi à l’esprit et prend en considération les Recommandations
Internationales d’Audit (International Auditing Practice Statements, lAPS)
applicables à la mission d’audit. Les Recommandations lAPS fournissent des
5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
modalités interprétatives et une assistance pratique à l’auditeur dans la mise en oeuvre
des Normes ISA. Un auditeur qui n’applique pas les dispositions d’une
recommandation concernée doit être en mesure d’expliquer comment les procédures
et les principes fondamentaux de la norme dont traite la recommandation ont été
satisfaits.
L’auditeur peut également effectuer l’audit selon les Normes ISA ainsi que selon les
normes d’audit d’une juridiction particulière ou d’un pays.

3-1-4- Etendue d’un audit d’états financiers


D’après l’ISA 200, le vocable «étendue d’un audit » se réfère aux procédures d’audit
qui, selon le jugement de l’auditeur et sur la base des Normes ISA, sont considérées
comme appropriées en la circonstance pour atteindre l’objectif de l’audit.
Pour définir les procédures à mettre en oeuvre dans la conduite d’un audit selon les
Normes Internationales d’Audit, l’auditeur doit se conformer à chacune des Normes
Internationales d’Audit qui s’y appliquent.

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 30
Dans la conduite d’un audit, l’auditeur peut avoir à se conformer à d’autres règles
professionnelles, légales ou réglementaires, en complément de celles prévues dans les
Normes ISA. Ces dernières ne se substituent pas aux lois ou réglementations
nationales en matière d’audit d’états financiers. Dans les situations où ces lois ou
réglementations différent des Normes ISA, un audit effectué selon ces lois ou
règlements nationaux ne sera pas automatiquement en conformité avec les Normes
ISA.
L’auditeur ne doit pas indiquer se conformer aux Normes Internationales d’Audit à
moins qu’il n’ait complètement satisfait à toutes les Normes Internationales d’Audit
qui s’y appliquent.
Lorsque l’auditeur réalise l’audit selon les Normes ISA et les normes d’audit d’une
juridiction particulière ou d’un pays, en plus de se conformer à chacune des Normes
ISA qui s’y appliquent, il met en oeuvre toutes les procédures d’audit supplémentaires
nécessaires pour se conformer aux normes concernées de cette juridiction ou de ce
pays (la règle du plus restrictif).

3-1-5- Esprit critique.


Conformément à la norme ISA 200, l’auditeur doit faire preuve d’esprit critique tout
au long de la mission, en étant conscient de l’existence possible d’une anomalie
significative résultant d’une fraude, nonobstant le jugement que son expérience passée
auprès de l’entité l’a amené à porter sur l’honnêteté et l’intégrité de la direction et des
responsables de la gouvernance.
Un esprit critique signifie que l’auditeur apprécie de façon critique et avec
circonspection, la validité des éléments probants recueillis et reste attentif à ceux qui
sont contradictoires ou qui conduisent à des interrogations ou à des questions sur la
fiabilité des documents recueillis, des réponses à des demandes d’informations ou à
d’autres informations obtenues de la direction ou des personnes constituant le
gouvernement d’entreprise.
Par exemple, un esprit critique est nécessaire tout au long de la réalisation de l’audit
pour réduire le risque de ne pas déceler des situations inhabituelles, de trop généraliser

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 31
les conclusions tirées des observations faites durant l’audit, ou d’utiliser des
hypothèses erronées dans la définition de la nature, du calendrier et de l’étendue des
procédures d’audit ainsi que dans l’évaluation du résultat de celles-ci.
Lors des demandes d’informations et de la réalisation d’autres procédures d’audit,
l’auditeur ne peut se satisfaire d’éléments probants non persuasifs en se fondant sur la
présomption que la direction et les personnes constituant le gouvernement
d’entreprise sont honnêtes et intègres.
En conséquence, les déclarations de la direction ne sont pas un substitut à l’obtention
5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
d’éléments probants permettant de tirer des conclusions raisonnables sur lesquelles
l’auditeur fonde son opinion.

3-1-6- Assurance raisonnable


Un auditeur qui effectue un audit selon les normes ISA obtient une assurance
raisonnable que les états financiers, pris dans leur ensemble, ne comportent pas
d’anomalies significatives provenant de fraudes ou d’erreurs.
L’assurance raisonnable est un concept qui s’applique à l’ensemble des éléments
probants recueillis dont l’auditeur a besoin pour conclure que les états financiers pris
dans leur ensemble ne contiennent pas d’anomalies significatives. Ce concept est
sous-jacent au processus d’audit dans sa globalité.
Le terme assurance est définit comme étant : « la satisfaction de l’auditeur quant à la
fiabilité d’une déclaration formulée par une partie à l’intention d’une autre partie ».
Le degré d’assurance est fonction des tests et des procédures d’audit mis en œuvre et
de leurs résultats.
Un auditeur ne peut obtenir d’assurance absolue du fait même de l’existence de
limitations inhérentes à l’audit qui restreignent la possibilité pour l’auditeur de
détecter des anomalies significatives. Ces limitations résultent de facteurs tels que :
- l’utilisation des sondages
- les limitations inhérentes au contrôle interne (p.ex. la possibilité pour la direction
de passer outre les contrôles, ou la possibilité de collusion)

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 32
- le fait que la plupart des éléments probants sont persuasifs plutôt que concluants
(conduisent davantage à des déductions qu'à des certitudes).
De même, le travail accompli par l’auditeur pour forger son opinion est imprégné par
le jugement, concernant en particulier :
(a) la collecte des éléments probants : par exemple, en décidant de la nature, du
calendrier et de l’étendue des procédures d’audit; et
(b) le fondement des conclusions basées sur les éléments probants recueillis: par
exemple, en appréciant le caractère raisonnable des estimations faites par la
direction lors de l’établissement des états financiers.
De plus, d’autres limitations peuvent affecter le caractère persuasif des éléments
probants disponibles à partir desquels les conclusions relatives à une assertion
particulière sont tirées, (par exemple : les transactions entre parties liées). Dans ces
situations, certaines des normes ISA identifient des procédures d’audit spécifiques
qui, en raison de la nature de l’assertion particulière concernée, permettent de
recueillir des éléments probants suffisants et appropriés en l’absence
(a) de circonstances inhabituelles qui augmentent le risque d’anomalies significatives
au-delà de celui qui serait normalement attendu; et
(b) de toute indication qu’une anomalie significative est survenue.
En conséquence des facteurs rappelés ci-avant, un audit n’apporte pas une garantie
que les états financiers ne comportent pas d’anomalies significatives, ceci simplement
parce que l’assurance absolue n’existe pas du fait même qu’une assurance absolue ne
peut être atteinte.
Le concept d’assurance raisonnable inclut de façon implicite le fait qu’il existe un
risque que l’opinion exprimée puisse être inappropriée. Le risque que l’auditeur
exprime une opinion inappropriée sur des états financiers erronés de façon
significative est dénommé « risque d’audit ».
L’auditeur n’est concerné que par les anomalies significatives; il ne peut donc être
rendu responsable des anomalies non détectées qui ne sont pas significatives au regard
des états financiers pris dans leur ensemble. L’auditeur examine si l’effet des

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 33
anomalies détectées et non corrigées, prises individuellement et en cumulé, sont
significatives au regard des états financiers pris dans leur ensemble.
L’auditeur doit planifier5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
et effectuer l’audit pour réduire le risque d’audit à un niveau
faible acceptable répondant aux objectifs d’un audit. L’auditeur réduit le risque
d’audit en définissant et en mettant en oeuvre des procédures d’audit afin de recueillir
des éléments probants suffisants et appropriés lui permettant de tirer des conclusions
raisonnables sur lesquelles fonder son opinion.

3-1-7- Expression d’un opinion d’audit


D’après le paragraphe 23 de l’ISA 200, l’auditeur recueille et évalue les éléments
probants afin d’obtenir l’assurance raisonnable que les états financiers donnent une
image fidèle, ou présentent sincèrement, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément au référentiel comptable applicable.
Cette opinion constitue le produit et la finalité de la mission.
D'après la dite norme, pour exprimer cette opinion, l'auditeur utilise la formule :
 Les états financiers donnent une image fidèle ou
 Les états financiers présentent sincèrement dans tous leurs aspects significatifs.
Ces deux formulations sont équivalentes.
Lorsque l’auditeur exprime une opinion sur un jeu complet d’états financiers à
caractère général établis selon un référentiel comptable ayant pour finalité de donner
une image fidèle (présentation sincère), il se réfère à la Norme ISA 700 «Rapport de
l’auditeur (indépendant) sur un jeu complet d’états financiers à caractère général »,
définissant les procédures et les principes fondamentaux ainsi que leurs modalités
d’application relatives aux questions que l’auditeur prend en compte pour fonder son
opinion sur de tels états financiers ainsi qu’à la forme et au contenu du rapport d’audit.
L’auditeur se réfère également à la Norme ISA 701 lorsqu’il émet un rapport d’audit
modifié, ce dernier pouvant inclure un paragraphe d’observation, une opinion avec
réserve, une impossibilité d’exprimer une opinion ou une opinion défavorable.

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 34
Par contre, l’auditeur se réfère à l’ISA 800 lorsqu’il exprime une opinion sur:
(a) un jeu complet d’états financiers établis conformément à un autre référentiel
complet de principes comptables ;
(b) un composant d’un jeu complet d’états financiers à caractère général ou spécial,
tel qu’un état financier pris isolément, des comptes spécifiques, des éléments d’un
compte ou des postes des états financiers;
(c) le respect des clauses contractuelles ; et
(d) des états financiers résumés.

En Tunisie, d'après l'article 83 du code de commerce (abrogé par la loi 2000-93), le


commissaire aux comptes est tenu de contrôler la régularité et la sincérité des
inventaires et des bilans ainsi que l’exactitude des informations données sur les
comptes par le conseil.
L’article 266 du code des sociétés commerciales dispose : « Le ou les commissaires
aux comptes certifient également la régularité et la sincérité des comptes annuels
conformément à la loi relative au système comptable des entreprises ».
L’article 266 nouveau a amélioré cette formulation : « Le commissaire aux comptes
certifie la sincérité et la régularité des comptes annuels de la société conformément à
la loi en vigueur relative au système comptable des entreprises. Il vérifie
périodiquement l’efficacité du système de contrôle interne ».

D'après le décret 87-529, les réviseurs s’assurent que les états financiers sont réguliers
et sincères et apprécient en outre dans une note annexe si les états financiers donnent
une image fidèle.
D'après l’article 16 de la loi n°88-108 : « Exerce la fonction de commissaire aux
comptes, au sens de la loi, celui qui en son propre nom et sous sa propre
responsabilité atteste la sincérité et la régularité des comptes des sociétés en vertu
des dispositions légales et réglementaires en vigueur ».
D'après l’article 12 de la loi n°88-108 : « est expert comptable celui qui atteste la
sincérité et la régularité des états financiers ».

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5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
3-1-8- Valeur de l’opinion de l’auditeur
D’après le paragraphe 21 de l’ISA 200, l’opinion exprimée par l’auditeur n’apporte
pas d’assurance sur la viabilité future de l’entité, pas plus que sur l’efficience ou
l’efficacité avec lesquelles la direction a conduit les affaires de l’entité.

L’opinion d’audit offre t-elle une garantie de pérennité de l’entité ?


La réponse est négative, car si c’est le cas l’auditeur ne pourrait plus certifier les E.F
d’entreprises en liquidation. L’opinion ne transmet en aucun cas la certitude quant à
la pérennité de l’entreprise.
Il est tout à fait possible de certifier les comptes d'entreprises en liquidation, c'est le
référentiel comptable qui change : les postes sont évalués à la valeur liquidative et non
au coût historique.
Si la continuité de l’exploitation se trouve compromise, l’auditeur peut certifier mais
en utilisant le référentiel de la valeur liquidative et en mentionnant ce changement de
référentiel comptable. Le système comptable des entreprises retient la valeur de
réalisation nette.

L’opinion d’audit offre t-elle une garantie d’une gestion efficace et rentable de l’entité
par sa direction ?
La réponse est également par la négative. L‘auditeur n’a pas à certifier la bonne
gestion. Bien que l'auditeur évalue et juge les systèmes comptables et de contrôle
interne, cet examen n'est pas destiné aux tiers mais répond principalement aux besoins
de l'auditeur (décider de s'appuyer ou non sur les systèmes en place), et
accessoirement de la direction en tant qu'utilisateur interne (lettre au conseil). Ainsi,
cette lettre ne doit pas être communiquée aux utilisateurs externes.

Est ce que l’opinion d’audit renforce la crédibilité des EF ?


La réponse est par l'affirmative. L'opinion donne une assurance raisonnable que les
états financiers ne comportent pas d’anomalies significatives.

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 36
3-1-9- Responsabilité de l’établissement et de la présentation des états financiers
Alors qu’il est de la responsabilité de l’auditeur de se forger une opinion sur les états
financiers et l’exprimer, la direction (les personnes responsables de l’établissement et
de la présentation des états financiers) de l’entité est quant à elle seule responsable de
l’établissement et de la présentation des états financiers selon le référentiel comptable
applicable, sous la supervision des personnes constituant le gouvernement
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d’entreprise.
La responsabilité de l'auditeur est en relation avec le service offert (audit, examen
limité, compilation,…), elle peut être engagée concernant des informations
financières dans deux cas :
- Lorsque l’auditeur rédige un rapport sur les dites informations ;
- Lorsque l'auditeur autorise l'utilisation de son nom lors de la publication de ces
informations même s’il n’a pas établi et signé de rapport.
L’auditeur est responsable de son opinion et non pas des états financiers qui sont du
ressort du conseil d’administration ou de l'organe équivalent.
L’audit des états financiers n’exonère pas la direction et les personnes constituant le
gouvernement d’entreprise de leurs responsabilités.
Ce principe est retenu par le législateur tunisien aussi bien dans l’ancienne que la
nouvelle réglementation. En effet, l'établissement des états financiers est, d'après
l'article 85 du code de commerce (remplacé par le CSC), du ressort du conseil.
L’article 201 du code des sociétés commerciales reprend ce principe et dispose : « A
la clôture de chaque exercice, le conseil d’administration établit, sous sa
responsabilité, les états financiers de la société conformément à la loi relative au
système comptable des entreprises ».
Ainsi, le premier responsable est dans tous les cas la direction, cette responsabilité est
le corollaire des pouvoirs larges et des moyens dont dispose la direction, lui permettant
facilement, si elle le désire, de mettre en place des systèmes comptable et de contrôle
interne efficaces permettant ainsi d’assurer la fiabilité.
Accessoirement, la responsabilité de l’auditeur pourrait être engagée s’il n’a pas mis
en œuvre toutes les diligences requises.

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 37
Cette position est confirmée par l’article 272 du CSC qui dispose : « Les commissaires
aux comptes sont responsables tant à l’égard de la société qu’à l’égard des tiers des
conséquences dommageables des négligences et fautes par eux commises dans
l’exercice de leurs fonctions. Ils ne sont pas civilement responsables des infractions
commises par les membres du conseil d’administration ou les membres du directoire
sauf si en ayant eu connaissance, ils ne les ont pas révélés dans leur rapport à
l’assemblée générale ».
La direction a la responsabilité d’identifier le référentiel comptable à appliquer dans
l’établissement et la présentation des états financiers. La direction est aussi
responsable de la préparation et de la présentation des états financiers selon ce
référentiel comptable applicable.
Cette responsabilité comprend :
- la conception, la mise en place et le maintien d’un contrôle interne relatif à l’établissement et à
la présentation d’états financiers exempts d’anomalies significatives, que celles-ci proviennent
de fraudes ou d’erreurs ;
- la sélection et l’application de méthodes comptables appropriées ; et
- la détermination d’estimations comptables raisonnables en la circonstance.

3-1-10- Acceptation du référentiel comptable adopté


L’auditeur doit déterminer si le référentiel comptable adopté par la direction pour
l’établissement des états financiers est acceptable. Un référentiel comptable
acceptable est qualifié dans les Normes ISA de «référentiel comptable applicable ».
Selon le paragraphe 9 de l’ISA 800 : Un référentiel comptable complet se compose d’un
ensemble de conventions suivies pour l’établissement des états financiers qui s’appliquent à
tous les éléments significatifs de ceux-ci et qui s’appuient sur un cadre conceptuel.
L’auditeur détermine si le référentiel comptable adopté est acceptable au regard de la
nature de l’entité (s’il s’agit d’une entité commerciale, d’une entité du secteur public
ou d’une entité à but non-lucratif) et de l’objectif des états financiers.
L’auditeur examine généralement si ce référentiel est acceptable lors de l’acceptation
de la mission, ainsi qu’il est précisé dans la Norme ISA 210 «Termes de la mission
d’audit ».

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 38
3-1-11- Objectif des services connexes à l’audit
Les services connexes à l'audit comprennent :
- Examens limités objet de l'ISRE 2400 (ex ISA 910) et l’ISRE 2410;
- Examens sur la base de procédures convenues objet de l’ISRS (ex ISA 920) ;
- Mission de compitation objet de l’ISRS 4410 (ex ISA 930).

a- Examens limités
Dans ces missions, l’auditeur conclue, sur la base de procédures ne mettant pas en
œuvre toutes les diligences requises pour un audit, qu’aucun fait significatif n’a été
relevé laissant à penser que les états financier n’ont pas été établis conformément au
référentiel comptable applicable. Cet examen est limité et ne comprend pas
l'évaluation des systèmes comptables et de contrôle interne, il consiste essentiellement
à effectuer un examen analytique et des demandes d'informations et de confirmations.
L'opinion d'examen se traduit par l'expression d'une assurance négative qui est
différente de la certification (niveau d’assurance inférieur).
En Tunisie, la mission d'examen n'a pas été normalisée au niveau interne, les normes
internationales ISRE 2400 & 2410 constituent l'unique référence dans ce domaine.
En conséquence, des questions relatives à la responsabilité légale de l'auditeur, à la
rémunération de cette mission restent entièrement posées. Pourtant, cette mission est
assez développée dans la pratique tunisienne, il y a lieu de citer, outre les mission
contractuelles, les missions légalement dévolues aux commissaires aux comptes :
 L’article 21 nouveau de la loi 94-117 oblige les sociétés cotées en bourse à publier, dans
les deux mois qui suivent la fin du premier semestre, des états financiers semestriels
provisoires assortis du visa de leurs commissaires aux comptes. Vu le délai assez court,
le commissaire ne peut raisonnablement mettre en œuvre toutes les diligences requises
pour un audit. En conséquence, il va limiter ses travaux (examen limité) que le terme
"visa" semble autoriser.
 Les sociétés qui font appel public à l’épargne ont l’obligation, à l’occasion d’une
nouvelle émission, de publier un prospectus d’émission qui contient des informations
financières permettant d’apprécier la situation financière et la valeur de l’entreprise. Ce
prospectus, pouvant inclure des états intermédiaires, est soumis au visa du commissaire
aux comptes et du Conseil du Marché Financier.

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 39
 Les sociétés, qui demande à inscrire leurs titres à la coté de la bourse, doivent publier un
prospectus d’admission qui comprend des informations financières permettant
d’apprécier la situation financière et la valeur de l’entreprise. Ce prospectus est signé par
la direction, et soumis au visa du commissaire aux comptes ainsi qu’au visa de l’autorité
du marché (Conseil du Marché Financier).

b- Examens sur la base de procédures convenues


Dans ces missions, l’auditeur met en œuvre des procédures d’audit définies d’un
commun accord avec l’entité auditée et les tiers concernés. Les destinataires du
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rapport tirent eux mêmes les conclusions des travaux. L'auditeur ne fournit aucune
assurance pour les utilisateurs des états financiers mais un simple constat.

c- Mission de compilation
Cette mission consiste à recueuillir, classer et faire la synthèse d’informations
financières sans contrôler les déclarations sur lesquelles s'appuyent ces informations.
Cette mission ne fournit aucune assurance pour les utilisateurs des états financiers car
l’auditeur utilise ses connaissances en matière comptable sans aucun jugement.
Schéma récapitulatif
AUDIT --------------------SERVICES CONNEXES----------------
Nature Procédures
Audit Examen limité convenues Compilation
du service

Niveau
d’assurance Assurance Assurance Pas Pas
élevée mais modérée d’assurance d’assurance
donné par non absolue
l’auditeur

Assurance Assurance Constats Identification des


positive sur la négative sur la découlant des informations
(les) assertions (les) assertions procédures mises compilées
retenues sous- retenues en oeuvre
Rapport tendant sous-tendant
l’établissement l’établissement
des états des états
financiers financiers

CES Révision Comptable - Cours d'Audit_______ Enseignant responsable : Imed ENNOURI - Page n° 40
3-2- Le cadre conceptuel international des missions d’assurance
Le cadre conceptuel international des missions d’assurance est entré en vigueur pour
les rapports de missions d’assurance émis après le 1er janvier 2005.
Ce cadre remplace le cadre conceptuel des normes internationales d’audit.

3-2-1- Définition d'une mission d'assurance


D’après le cadre conceptuel international des missions d’assurance, cette mission est :
« un engagement par lequel un professionnel exprime une conclusion, destinées à
accroître la crédibilité auprès des utilisateurs autre que la partie responsable de
l’élaboration et la diffusion de l’information, conformément à des critères ».
Une étude récente du comité spécial sur les services de certification de l'American
Institute of Certified Public Accountants (AICPA) a révélé que, les experts
comptables (CPA) offrent, actuellement, plus de 200 services d'attestation, portant
notamment sur le commerce électronique, le rendement des soins de santé, les services
aux personnes âgés, l'évaluation et la gestion des risques (y compris les risques
environnementaux) et l'évaluation du rendement de l'entreprise (y compris selon la
norme ISO 9000). Ces services s’ajoutent aux services classiques d’audit.

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CHAPITRE 3 : LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN D’AUDIT ET LA COLLECTE DES
ELEMENTS PROBANTS

Plan du chapitre :
Section 1 : Concepts de base (éléments probants/assertions/tests/procédés d’audit)
Section 2 : L’allocation du seuil de signification global et la fixation de l’erreur tolérable
Section 3 : L’approche générale et procédures d’audit en réponse aux risques évalués
d’anomalies significatives au niveau des assertions
Section 4 : Les tests de procédures et l’évaluation des résultats : Application à certains
modules de contrôle interne (achats et charges – ventes et produits)
Section 5 : La détermination du R.N.D. et les contrôles de substance (procédés de
corroboration ou tests de validation)
Section 6 : Evaluation du caractère suffisant et approprié des éléments probants réunis
Section 7 : L’échantillonnage statistique
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SECTION 1 : CONCEPTS DE BASE


1. Les éléments probants
Aux termes du §6 de l’ISA 500 révisée : « L’auditeur doit concevoir et mettre en œuvre des
procédures d’audit qui sont adéquates dans les circonstances pour lui permettre d’obtenir des
éléments probants suffisants et appropriés ».(Réf. par. : A1-A25)
L’objectif de l’auditeur est de concevoir et de mettre en œuvre des procédures d’audit de
nature à lui permettre de recueillir des éléments probants suffisants et appropriés pour tirer
des conclusions raisonnables sur lesquelles fonder son opinion d’audit.

D’après le §A3 de la même norme : « Comme l’explique la norme ISA 200, l’auditeur obtient
une assurance raisonnable dès lors qu’il a recueilli des éléments probants suffisants et
appropriés pour ramener le risque d’audit (c’est-à-dire le risque que l’auditeur exprime une
opinion inappropriée sur des états financiers comportant des anomalies significatives) à un
niveau suffisamment faible ».
Les « éléments probants » s’entendent donc de toutes les informations utilisées par l’auditeur
pour parvenir aux conclusions sur lesquelles il fonde son opinion, et comprennent :
- les documents comptables qui sous-tendent les états financiers ; ainsi que
- d'autres informations.

1 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


1.1.Les documents comptables:
Ils comprennent généralement les journaux des écritures et les pièces justificatives telles que:
(a) des écritures comptables de base, ainsi que les pièces ou documents justificatifs, telles que
des chèques ou la trace des transferts électroniques de fonds, des factures, contrats, fiches de
paie, ...
(b) le grand livre et les livres auxiliaires, les journaux d'écritures comptables et autres
ajustements des états financiers qui ne sont pas enregistrés par des journaux d'écritures
formelles ; ainsi que
(c) des documents tels que des feuilles de travail et des feuilles de calcul sous-tendant
l'allocation des coûts, les calculs d'amortissements, les rapprochements et les informations
fournies dans les états financiers.
Les écritures comptables sont souvent initiées, enregistrées, traitées et présentées sous forme
électronique. De plus, la comptabilité peut faire partie de systèmes intégrés qui centralisent
des données et couvrent tous les aspects de l'entité relatifs aux objectifs d'élaboration de
l'information financière, opérationnels et de conformité aux règles fixées.

1.2.Les autres informations


Ce sont les autres informations que l'auditeur peut utiliser comme éléments probants et qui
comprennent:
(a) les procès-verbaux des réunions ;
(b) des confirmations de tiers ;
(c) des rapports d'analystes ;
(d) des données comparables concernant les concurrents (benchmarking);
(e) des manuels portant sur les contrôles internes ;
(f) les informations recueillies par l'auditeur à partir de procédures d'audit comme les
demandes d'informations, l'observation et l'inspection ; ainsi que
(g) d'autres informations obtenues par l'auditeur ou mises à sa disposition, lui permettant
d'aboutir à des conclusions sur la base d'un raisonnement fondé.
Les éléments probants doivent être suffisants et appropriés.
Le caractère suffisant des éléments probants a trait à la quantité d'éléments réunis.
Le caractère approprié des éléments probants a trait à leur qualité, c'est-à-dire à la mesure
dans laquelle ils sont pertinents et fiables pour étayer les flux d'opérations, les soldes de
comptes et les informations fournies, ainsi que les assertions connexes, ou pour permettre de
détecter les anomalies.

2 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


La quantité d'éléments probants qu'il est nécessaire de réunir est fonction du risque
d'anomalies significatives (plus le risque est élevé, plus il faut réunir d'éléments probants) et
aussi de la qualité des éléments probants réunis (meilleure est la qualité des éléments
probants, moins il en faut). Le caractère suffisant et le caractère approprié des éléments
probants sont donc des notions interdépendantes et complémentaires.

D'après le §8 de l’ISA 500 : « Si des informations devant servir comme éléments probants ont
été produites à partir des travaux d’un expert choisi par la direction, l’auditeur doit, dans la
mesure nécessaire et compte tenu de l’importance des travaux de cet expert par rapport aux
besoins de l’auditeur : (Réf. : par. A34 à A36)
a) évaluer la compétence, les capacités et l’objectivité de cet expert; (Réf. : par. A37 à A43)
b) acquérir une compréhension des travaux de cet expert; (Réf. : par. A44 à A47)
c) évaluer le caractère approprié des travaux de l’expert devant servir d’éléments probants
pour l’assertion concernée ». (Réf. : par. A48)
Un expert désigné par la direction est une personne ou organisme possédant une expertise
dans un domaine autre que la comptabilité ou l'audit, dont le travail dans ce domaine est
utilisé par l'entité pour l'assister dans l'établissement des états financiers.
D'après l'ISA 500 (§A31), la hiérarchie des éléments probants dépend des circonstances de la
mission. Les principes généraux qui peuvent, en général, aider à établir une telle hiérarchie:
 la fiabilité des éléments probants est accrue lorsqu’ils sont obtenus de sources
externes indépendantes de l’entité;
 les éléments probants d’origine interne sont d’autant plus fiables que les contrôles
internes y afférents imposés par l’entité, notamment les contrôles portant sur leur
préparation et leur mise à jour, sont efficaces;
 les éléments probants recueillis directement par l’auditeur (par exemple,
l’observation de l’application d’un contrôle) sont plus fiables que les éléments
probants obtenus indirectement ou par déduction (par exemple, une réponse à une
demande d’informations sur l’application d’un contrôle);
 les éléments probants sous forme de documents (support papier, électronique ou
autre) sont plus fiables que les éléments probants obtenus verbalement (par
exemple, un procès-verbal établi au cours d’une réunion est plus fiable qu’un
compte rendu verbal ultérieur des questions discutées);

3 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


 les éléments probants sous forme de documents originaux sont plus fiables que les
éléments probants sous forme de photocopies ou de fac-similés, ou que des
documents ayant été filmés, numérisés ou autrement convertis sous une forme
électronique, la fiabilité de ceux-ci pouvant dépendre des contrôles portant sur leur
préparation et leur mise à jour.

Les éléments probants collectés par l'auditeur gagnent en fiabilité lorsqu'ils sont de nature
diverse ou proviennent de différentes sources et qu'ils concordent. En pareil cas, l'auditeur
peut obtenir un degré d'assurance plus élevé que s'il considère chaque élément probant
individuellement. Par exemple, une information corroborante obtenue d'une source
indépendante de l'entité peut accroître le degré d'assurance que l'auditeur tire d'une déclaration
de la direction. Inversement, lorsqu'un élément probant provenant d'une source ne concorde
pas avec un élément provenant d'une autre source, l'auditeur détermine les procédures d'audit
supplémentaires qu'il faut mettre en œuvre pour résoudre la contradiction.

En effet, d'après le §1l de l’ISA 500: « Dans le cas où :


a) soit les éléments probants obtenus d’une source sont incohérents avec ceux obtenus d’une
autre source, 5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20

b) soit l’auditeur a des doutes sur la fiabilité de certaines informations devant être utilisées
comme éléments probants,
l’auditeur doit déterminer quelles sont les modifications à apporter aux procédures d’audit
ou les procédures d’audit supplémentaires à mettre en œuvre pour résoudre le problème, et il
doit tenir compte de l’incidence du problème, le cas échéant, sur d’autres aspects de l’audit.
(Réf. : par. A57) »

Par ailleurs, l'auditeur tient compte de la relation entre le coût d'obtention des éléments
probants et l'utilité de l'information obtenue. Cependant, la question de la difficulté ou du coût
d’obtention des éléments probants ne constitue pas en soi une raison valable pour s'abstenir de
mettre en œuvre une procédure de contrôle lorsqu'il n'existe aucun procédé de remplacement.
Bien que les demandes d'informations puissent fournir des éléments probants importants, et
même contribuer à fournir l'évidence d'une anomalie, les demandes d'informations ne
fournissent généralement pas à elles seules des éléments probants suffisants démontrant
l'absence d'une anomalie significative au niveau de l'assertion, ou l'efficacité de
fonctionnement des contrôles.

4 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Parallèlement, l'auditeur doit apprécier des copies de documents avec un esprit critique. Un
audit implique rarement l'authentification des documents et 1'auditeur n'est ni formé, ni
supposé être un expert en la matière. Cependant, il apprécie la fiabilité des informations à
utiliser comme éléments probants; par exemple des photocopies, des fac-similés, des
documents filmés, digitalisés ou autres documents électroniques, y compris, le cas échéant,
contrôle exercé sur leur établissement et leur mise à jour.

Les assertions:
Il est de la responsabilité de la direction de présenter des états financiers qui reflètent
sincèrement la nature et les opérations de l'entité. En déclarant que les états financiers donnent
une image fidèle (ou présentent sincèrement, dans tous leurs aspects significatifs) selon le
référentiel comptable applicable, la direction fait implicitement ou explicitement des
assertions en matière de comptabilisation, d'évaluation, de présentation et de communication
des divers éléments des états financiers et des informations fournies y relatives.
L'auditeur prend en considération les assertions dans l'évaluation des risques en tenant compte
des différents types d'anomalies éventuelles qui peuvent survenir et, de cette façon, définit des
procédures d'audit en réponse aux risques identifiés. L'auditeur doit utiliser les assertions
relatives aux flux d'opérations, aux soldes de comptes, ainsi qu'à la présentation et aux
informations fournies dans les états financiers, de façon suffisamment détaillée pour servir de
base à son évaluation du risque d'anomalies significatives ainsi qu'à la définition et à
l'exécution de procédures complémentaires.

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Rappel assertions :

(a)Assertions concernant les flux d’opérations et les évènements survenus au cours de la


période auditée :
(1) Survenance : les opérations et les événements qui ont été enregistrés se sont produits et se
rapportent à l'entité ;
(2) Exhaustivité : toutes les opérations et tous les événements qui auraient dû être enregistrés,
sont comptabilisés;
(3) Exactitude : les montants et autres données relatives aux opérations et événements ont été
correctement enregistrés ;
(4) Séparation des périodes : les opérations et les événements ont été enregistrés dans la bonne
période comptable;
(5) Imputation comptable : les opérations et les événements ont été enregistrés dans les
comptes appropriés.

(b)Assertions concernant les soldes des comptes en fin de période :


(1) Existence : les actifs, les passifs et les fonds propres existent;

(2) Droits et obligations : l'entité détient ou contrôle les droits sur les actifs, et les dettes
correspondent aux obligations de l'entité ;
(3) Exhaustivité : tous les actifs, les passifs et les fonds propres qui auraient dû être
enregistrés l’ont bien été ;
(4) Valorisation et affectation : les actifs, les passifs et les fonds propres sont portés dans les
états financiers pour leur bonne valeur et tous les ajustements résultant de leur valorisation ou
de leur affectation sont enregistrés de façon appropriée.

(c)Assertions concernant la présentation .et les informations fournies dans les états
financiers
(1) Survenance, droits et obligations : les événements, les transactions et les autres
informations fournies se sont produits et se rapportent à l'entité;
(2) Exhaustivité : toutes les informations se rapportant aux états financiers qui doivent être
fournies dans ces états l'ont bien été ;
(3) Classification et compréhension : l'information financière est présentée et décrite de
manière pertinente, et les informations fournies dans les états financiers sont clairement
présentées ;
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(4) Exactitude et valorisation : les informations financières et les autres informations sont
fournies sincèrement et pour des montants corrects.

6 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


L'auditeur peut utiliser les assertions telles que décrites ci-avant ou peut les exprimer
différemment à condition que tous les aspects décrits ci-avant soient traités. Par exemple,
l'auditeur peut choisir de combiner les assertions concernant les opérations et les événements
avec celles concernant les soldes de comptes. Comme autre exemple, il peut ne pas y avoir
d'assertion distincte relative à la césure des opérations et des événements en fin de période
lorsque les assertions relatives à la survenance et à l'exhaustivité englobent une prise en
compte correcte de l'enregistrement des opérations au cours de la période comptable adéquate.

2. Les Procédés d'audit pour l'obtention des éléments probants


L'opinion de l'auditeur doit être fondée sur des éléments probants (preuves d'audit) suffisants
et appropriés obtenus à l'aide des procédés d'audit.
Aux termes du §A10 de 1'ISA 500 : « Comme il est exigé et expliqué plus en détail dans la
norme ISA 315 et la norme ISA 330, les éléments probants sur lesquels s’appuie l’auditeur
pour parvenir à des conclusions raisonnables qui serviront de fondement à son opinion sont
obtenus en mettant en œuvre :
a) des procédures d’évaluation des risques;
b) des procédures d’audit complémentaires, qui comprennent :
i. des tests des contrôles, lorsqu’ils sont exigés par les normes ISA ou que l’auditeur a
choisi de procéder à de tels tests,
ii. des procédures de corroboration, qui comprennent des tests de détail et des
procédures analytiques de corroboration ».
Les procédés d'audit sont donc de trois catégories:
• les procédés d'évaluation des risques (P.A.R.) ;
• les tests de procédures (T.P.) ; et
• les contrôles de substance (T.S.) (tests de détail des catégories d'opérations,
soldes des comptes et les procédures analytiques).
Ces procédures, seules ou de manière combinée, peuvent être utilisées en tant que procédures
d'évaluation du risque, comme tests de procédures ou comme contrôles de substance, selon le
contexte dans lequel l'auditeur les met en œuvre.
Dans certaines situations, les éléments probants collectés lors d'audits antérieurs
peuvent fournir des éléments probants pour période auditée à condition que l'auditeur
mette en œuvre des procédures pour s'assurer qu'ils restent pertinents.
La mise en œuvre des procédés d'appréciation des risques s'effectue dans le cadre de la phase
de planification et d'acquisition d'une compréhension de l'entité et de son environnement, y

7 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


compris de son contrôle interne ; ce qui permet à l'auditeur d'apprécier les risques d'anomalies
significatives au niveau des états financiers et au niveau des assertions.
L'auditeur met toujours en œuvre des procédures d'évaluation des risques en vue de fournir
une base satisfaisante pour l'évaluation des risques au niveau des états financiers et au niveau
des assertions. Néanmoins, les procédures d'évaluation des risques ne fournissent pas par
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elles-mêmes des éléments probants suffisants et appropriés pour fonder son opinion; elles sont
complétées par des procédures d'audit complémentaires sous forme de tests de procédures et,
si nécessaire, par des contrôles de substance.

Les tests de procédures sont nécessaires dans deux situations :


- Lorsque l'évaluation du risque par l'auditeur anticipe un fonctionnement efficace des
contrôles, l'auditeur est tenu de les tester pour étayer son évaluation du risque.
- De plus, lorsque les contrôles de substance ne fournissent pas à eux seuls des éléments
probants suffisants et appropriés, l'auditeur est tenu de mettre en œuvre des tests de
procédures en vue de recueillir des éléments probants relatifs à l'efficacité de leur
fonctionnement.
L'auditeur planifie et met en œuvre des contrôles de substance pour répondre à une évaluation
spécifique du risque d'anomalies significatives qui prend en compte, le cas échéant, le résultat
des tests de procédures réalisés. L'évaluation du risque par l'auditeur repose en toute
hypothèse sur son jugement professionnel et elle peut donc ne pas être suffisamment précise
pour identifier tous les risques d'anomalies significatives. De plus, il existe des limites
inhérentes au contrôle interne, telles que le risque que la direction outrepasse les contrôles, la
possibilité d'une erreur humaine et l'impact des modifications dans les systèmes. Pour cette
raison, des contrôles de substance des flux d'opérations, des soldes de comptes et des
informations fournies dans les états financiers, dès lors qu'ils sont significatifs, sont toujours
nécessaires pour recueillir des éléments probants suffisants et appropriés.

3. Catégories de transactions et approche d'audit


Les états financiers d'une entité sont le couronnement d'un processus de traitement de
différentes catégories de transactions. Celles-ci s'entendent non seulement des transactions
avec les tiers mais aussi des estimations comptables, des transferts internes et des affectations.
Elles peuvent être classées en trois grandes catégories: Les transactions routinières, les
transactions non routinières et les estimations comptables. À chacune de ces catégories de
transactions ses spécificités qui peuvent influencer le choix de l'approche d'audit qui lui est
applicable.
8 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
3.1.Catégories de transactions
a. Transactions routinières
Les transactions routinières résultent des opérations de routine de l'entité. Elles ont
généralement les caractéristiques suivantes : nombreuses, de valeur individuelle relativement
réduite, répétitives, prévisibles, mesurables de manière objective (elles n'appellent que peu ou
pas du tout de recours au jugement), traitées de façon similaire chaque fois qu'elles se
produisent. Ces caractéristiques favorisent la mécanisation des transactions routinières et
incitent la direction à mettre en place un système rigoureux de traitement et de contrôle de
celles-ci. Ainsi, en matière de transactions routinières, le risque lié au contrôle provient
essentiellement non pas de l'inefficacité du contrôle interne mais du fait que celui-ci soit
contourné. Cela nécessite souvent l'aval de la direction.
Enfin, pour cette catégorie de transactions, c'est moins la mise en application des procédures
de contrôle interne qui génère de risque d'anomalie que la conception de celles-ci. Rappelons,
en effet, qu’une mauvaise conception des systèmes est source de risque élevé pour ce type
de transactions notamment dans un milieu informatisé. Une erreur de conception, concernant
les transactions routinières, aura pour effet de générer des erreurs en cascade dans la
population concernée.
b. Transactions non routinières
Les transactions non routinières résultent des opérations ponctuelles ou exceptionnelles qui se
situent hors du cours routinier de l'activité de l'entité. Elles sont inhabituelles en raison de leur
taille, de leur nature ou 5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
de leur fréquence. Elles ont généralement les caractéristiques
suivantes:
• peu nombreuses ;
• de valeur individuelle relativement importante ;
• non prévisibles ;
• subjectives et requièrent souvent le recours au jugement pour la détermination
de leur montant ou de la période comptable à laquelle elles doivent être
rattachées ;
• soulèvent des interrogations sur l'intention ayant conduit à leur déclenchement
ou sur la réalité économique des opérations induites ;
• leur calcul et leur traitement comptable obéissent souvent à des principes et
règles complexes ;
• nécessitent souvent l'implication de la haute hiérarchie (autorisation,
approbation...).

9 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Étant donné toutes ces caractéristiques, le risque inhérent lié à cette catégorie de transactions
est généralement élevé, il est plus important que celui lié aux transactions routinières.
Par ailleurs, il est difficile, en raison de ces caractéristiques, de mettre en place des procédures
de contrôle interne efficaces pour les transactions non routinières. Les coûts induits par
l'instauration de telles procédures pour des transactions non récurrentes dépassent souvent les
gains qui leur sont associés. Puis, pour ce type de transactions, même si des procédures de
contrôle interne existent, elles nécessitent fréquemment des traitements manuels puisque leur
automatisation est souvent difficile.
c. Estimations comptables
Une estimation comptable désigne, aux termes du §7 de l'ISA 540 : « une approximation
d’une valeur monétaire en l’absence de moyen de mesure précis. Cette expression est
employée à la fois pour les montants évalués en juste valeur pour lesquels il existe une
incertitude de mesure, et pour les autres montants nécessitant une estimation. Lorsqu’une
disposition de la présente norme ISA ne vise que les estimations comptables impliquant une
évaluation en juste valeur, c’est l’expression «estimations comptables en juste valeur» qui est
utilisée ».
i. Nature des estimations comptables
Selon le §2 de l'ISA 540 : « Certains éléments des états financiers sont impossibles à évaluer
avec précision, et ne peuvent faire l’objet que d’une estimation. Aux fins de la présente norme
ISA, ces éléments portent le nom d’«estimations comptables». La nature et la fiabilité des
informations sur lesquelles la direction peut s’appuyer pour procéder aux estimations
comptables varient grandement, ce qui influe sur le degré d’incertitude de mesure qui leur est
associé. Ce degré d’incertitude de mesure influe à son tour sur les risques d’anomalies
significatives associés aux estimations comptables, et notamment sur le risque que les
estimations présentent un parti pris volontaire ou involontaire de la part de la direction ».
(Réf. : par. A1 à A11)

L'objectif d'évaluation des estimations comptables peut varier selon le référentiel comptable
applicable et le type d'élément financier publié :
• L'objectif d'évaluation pour certaines estimations comptables est de prévoir l'issue
d'une ou de plusieurs transactions, d'événements ou de circonstances qui sont à
l'origine du besoin d'une estimation comptable.
• Pour d'autres estimations comptables, y compris nombre d'estimations comptables en
juste valeur, l'objectif d'évaluation est différent puisqu'il s'agit d'exprimer la valeur

10 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI

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d'une transaction actuelle ou d'un poste des états financiers, sur la base des conditions
observées à la date de l'évaluation, par exemple, la valeur de marché estimative pour
un type particulier d'actif ou de passif. A titre d’exemple, le référentiel comptable
applicable peut demander une évaluation en juste valeur sur la base d'une transaction
courante hypothétique présumée entre des parties informées et consentantes
(quelquefois désignées comme « Intervenants sur le marché» ou un vocable
équivalent) dans des conditions normales de marché, plutôt que sur le règlement d'une
transaction à une date passée ou future.

Cependant, pour certaines estimations comptables, il peut exister une incertitude relativement
élevée attachée à leur évaluation, particulièrement lorsqu'elles reposent sur des hypothèses
importantes, par exemple:
- les estimations comptables concernant l'issue d'un procès;
- les estimations comptables en juste valeur relatives aux produits financiers dérivés non
cotés;
- les estimations comptables en juste valeur pour lesquelles un modèle hautement
spécialisé mis au point par l'entité est utilisé ou pour lesquelles les hypothèses ou les
données de base retenues ne peuvent pas être observées sur le marché.

Parmi les postes des états financiers qui requièrent une estimation en juste valeur, tous ne
donnent pas lieu à une incertitude attachée à l'évaluation. Par exemple, ceci peut être le cas
pour certains postes des états financiers pour lesquels il existe un marché actif et libre qui
fournit une information accessible et fiable sur le cours auquel les échanges sont faits. Dans
ce cas, l'existence d'une cotation de prix publiés est généralement le meilleur élément probant
de la juste valeur. Cependant, une incertitude attachée à l'évaluation peut exister même
lorsque la méthode de valorisation et les données utilisées sont bien définies. Par exemple, la
valeur de cotation de titres sur un marché actif et ouvert au prix de leur cotation peut
demander à être corrigée si la détention majoritaire des titres est importante par rapport au
volume traité ou est sujette à des restrictions de marché. En outre, les circonstances
économiques générales qui prévalent au moment de l'estimation, par exemple, le caractère
non liquide sur un marché particulier, peuvent avoir un impact sur l'incertitude attachée à
l'évaluation.

11 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Des exemples complémentaires de situations qui peuvent requérir des estimations comptables,
autres que celles en juste valeur, comprennent:
- la provision pour dépréciation de créances douteuses;
- la provision pour dépréciation de stocks obsolètes;
- la provision pour garantie;
- la méthode de dépréciation ou la durée d'utilité d'un actif;
- la provision pour dépréciation de la valeur enregistrée d'un placement lorsqu'il existe
une incertitude sur sa valeur de réalisation;
- le dénouement de contrats à long terme;
- les coûts liés au règlement amiable de procès ou à des jugements rendus.
D'autres exemples complémentaires de situations qui peuvent requérir des estimations
comptables en juste valeur 5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
comprennent:
- des instruments financiers complexes qui ne sont pas commercialisés sur un marché
actif et ouvert;
- des paiements fondés sur des actions;
- des biens immobilisés ou des équipements détenus en vue de leur cession;
- certains actifs ou passifs acquis dans le cadre d'un regroupement, y compris le
goodwill et les immobilisations incorporelles;
- des transactions impliquant l'échange d'actifs ou de passifs entre des parties
indépendantes sans contrepartie monétaire, par exemple, un échange sans contrepartie
monétaire d'installations industrielles appartenant à des branches d'activités
différentes.

Les estimations comptables en juste valeur ou autres sont donc des approximations de
certaines rubriques des états financiers. Elles ont pour objet de mesurer les effets de
transactions ou d'évènements passés ayant généré un droit ou une obligation actuelle. Elles
peuvent aussi avoir comme objet de quantifier l'impact d'un changement intervenu sur un actif
ou un passif afin de refléter son état actuel.
Les estimations comptables sont caractérisées souvent par l'absence de méthode de mesure
précise pour les raisons suivantes:
- Leur mesure ou évaluation peut dépendre de la survenance (ou non) d'un ou plusieurs
évènements futurs incertains qui peuvent ne pas être totalement sous le contrôle de
l’entreprise ;

12 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


- Les informations pertinentes relatives aux transactions et évènements concernés ne
peuvent être rassemblées dans les délais impartis sans frais excessifs;
- Certains des transactions et évènements concernés nécessitent, de par leur nature, le
recours au jugement.
Ces estimations sont souvent effectuées dans des conditions d'incertitudes quant à l'issue
d'événements qui se sont produits ou sont susceptibles de se produire et nécessitent l'exercice
d'un jugement. En conséquence, les estimations comptables engendrent un risque d'anomalies
significatives plus élevé et, dans certains cas, l'auditeur peut considérer que ce risque est
important et requiert une attention toute particulière.

D'après le §A8 de l'ISA 540: « Toute estimation implique des jugements fondés sur
l’information disponible au moment de la préparation des états financiers. Dans le cas de
nombreuses estimations comptables, ces jugements consistent notamment à faire des
hypothèses concernant des faits incertains au moment de l’estimation. Il n’incombe pas à
l’auditeur de prédire les conditions, les opérations ou les événements futurs qui, s’ils avaient
été connus au moment de l’audit, auraient pu avoir une influence importante sur les actions
de la direction ou les hypothèses qu’elle a retenues ».
ii. Diligences requises
En conséquence, la direction est responsable des estimations comptables contenues dans les
états financiers.
Les éléments probants disponibles pour déceler une anomalie significative dans une
estimation comptable seront souvent plus difficiles à recueillir et moins convaincants que
ceux disponibles pour déceler une anomalie significative dans d'autres éléments des états
financiers. La connaissance qu'a l'auditeur de l'entité et de son environnement, y compris de
son contrôle interne, l'aide à identifier et à évaluer les risques d'anomalies significatives dans
les estimations comptables faites par l'entité.
L'auditeur doit définir et mettre en œuvre des procédures d'audit complémentaires afin de
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recueillir des éléments probants suffisants et appropriés sur le caractère raisonnable des
estimations comptables faites par l'entité au regard des circonstances et, lorsque ceci est
requis, sur la pertinence de l'information fournie dans les états financiers.
L'auditeur doit suivre les étapes suivantes pour l'audit d'une estimation comptable:
- Mettre en œuvre des procédures d'évaluation des risques et des procédures liées ;
- Identifier et évaluer les risques d'anomalies significatives ;
- Réponses aux risques évalués d'anomalies significatives.

13 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


 Procédures d'évaluation des risques et des procédures liées
D'après le §8 de l'ISA 540 : « Lorsque l’auditeur met en œuvre des procédures d’évaluation
des risques et procède à des activités connexes afin d’acquérir une compréhension de l’entité
et de son environnement, y compris le contrôle interne de l’entité, comme l’exige la norme
ISA 315, il doit acquérir une compréhension des points suivants afin de disposer d’une base
pour identifier et évaluer les risques d’anomalies significatives associés aux estimations
comptables : (Réf. : par. A12)
a) les exigences du référentiel d’information financière applicable en ce qui concerne les
estimations comptables, y compris les informations y afférentes à fournir; (Réf. : par. A13 à
A15)
b) la manière dont la direction identifie les opérations, événements et conditions pouvant
nécessiter la comptabilisation ou la fourniture en note d’estimations comptables dans les états
financiers. Dans le cadre de l’acquisition de cette compréhension, l’auditeur doit s’enquérir
auprès de la direction des changements de circonstances susceptibles de donner lieu à de
nouvelles estimations comptables ou de nécessiter la révision d’estimations comptables
existantes; (Réf. : par. A16 à A21)
c) la manière dont la direction procède aux estimations comptables, et les données sur
lesquelles elles sont fondées, y compris : (Réf. : par. A22 et A23)
i. la méthode et, le cas échéant, le modèle utilisés pour établir l’estimation comptable,
(Réf. : par. A24 à A26)
ii. les contrôles pertinents, (Réf. : par. A27 et A28)
iii. si la direction a eu recours aux services d’un expert, (Réf. : par. A29 et A30)
iv. les hypothèses qui sous-tendent les estimations comptables, (Réf. : par. A31 à A36)
v. s’il y a eu ou s’il aurait dû y avoir un changement dans les méthodes d’estimation
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comptable par rapport à la période précédente et, dans l’affirmative, pourquoi, (Réf.
: par. A37)
vi. si la direction a évalué l’incidence de l’incertitude de mesure et, dans l’affirmative,
comment elle a procédé à cette évaluation ». (Réf. : par. A38)

Comparaison des estimations des périodes précédentes avec les résultats réels
§9.L’auditeur doit examiner le dénouement des estimations comptables contenues dans les
états financiers de la période précédente ou, le cas échéant, leur révision pour les besoins de la
période considérée. La nature et l’étendue de cet examen sont fonction de la nature des
estimations comptables et de l’utilité des informations qui devraient résulter de cet examen

14 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


pour l’identification et l’évaluation des risques d’anomalies significatives dans les estimations
comptables que comportent les états financiers de la période considérée. Cet examen n’a
toutefois pas pour objet de remettre en cause les jugements portés au cours des périodes
précédentes à partir des informations alors disponibles. (Réf. : par. A39 à A44)
L'auditeur compare, dans la mesure du possible, les estimations comptables faites au cours
des périodes précédentes avec les résultats réels de ces mêmes périodes afin:
(a) de recueillir des éléments probants sur la fiabilité globale des procédures et des méthodes
d'estimation de l'entité, y compris des contrôles pertinents,
(b) de déterminer s'il est nécessaire de rectifier les règles utilisées pour les estimations et,
(c) de déterminer si les différences entre les résultats réels et les estimations précédentes ont
été quantifiées et si, lorsque ceci est nécessaire, les ajustements appropriés ont été effectués
ou si des informations ont été fournies dans les états financiers.
 Identification et évaluation des risques d'anomalies significatives
§10.Pour identifier et évaluer les risques d’anomalies significatives, comme l’exige la norme
ISA 315, l’auditeur doit évaluer le degré d’incertitude de mesure associé à une estimation
comptable. (Réf. : par. A45 et A46)
§11.L’auditeur doit déterminer si, selon son jugement, certaines des estimations comptables
qu’il a identifiées comme présentant un degré élevé d’incertitude de mesure donnent lieu à
des risques importants. (Réf. : par. A47 à A51)
 Réponses aux risques évalués d'anomalies significatives
§12.En se fondant sur son évaluation des risques d’anomalies significatives, l’auditeur doit
déterminer : (Réf. : par. A52)
a) si la direction a appliqué de façon appropriée les exigences du référentiel d’information
financière applicable qui sont pertinentes pour l’établissement des estimations comptables;
(Réf. : par. A53 à A56)
b) si les méthodes utilisées pour l’établissement des estimations comptables sont appropriées
et ont été appliquées systématiquement et si, le cas échéant, les changements dans les
estimations comptables ou dans les méthodes par rapport à la période précédente sont
appropriés dans les circonstances. (Réf. : par. A57 et A58)
§13. Selon les exigences de la norme ISA 330, pour répondre à son évaluation des risques
d’anomalies significatives, l’auditeur doit prendre l’une ou plusieurs des mesures suivantes,
compte tenu de la nature de l’estimation comptable : (Réf. : par. A59 à A61)
a) déterminer si les événements qui surviennent jusqu’à la date de son rapport fournissent des
éléments probants concernant l’estimation comptable; (Réf. : par. A62 à A67)

15 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


b) vérifier comment la direction a procédé à l’estimation comptable et les données sur
lesquelles celle-ci est fondée. Pour ce faire, l’auditeur doit apprécier : (Réf. : par. A68 à A70)
i. si la méthode d’évaluation suivie est appropriée aux circonstances, (Réf. : par. A71 à
A76)
ii. si les hypothèses retenues par la direction sont raisonnables, compte tenu des
objectifs d’évaluation du référentiel d’information financière; (Réf. : par. A77 à
A83)
c) tester l’efficacité du fonctionnement des contrôles exercés sur le processus d’estimation
comptable de la direction, et mettre en œuvre les procédures de corroboration appropriées;
(Réf. : par. A84 à A86)
d) établir une estimation ponctuelle ou construire un intervalle de confiance pour évaluer
l’estimation ponctuelle de la direction. À cette fin : (Réf. : par. A87 à A91)
i. si les hypothèses retenues ou les méthodes suivies par l’auditeur sont différentes de
celles de la direction, il doit acquérir une compréhension des hypothèses ou des
méthodes de la direction qui soit suffisante pour lui permettre de montrer que sa
propre estimation ponctuelle ou son intervalle de confiance tient compte de
variables pertinentes et d’évaluer tout écart important par rapport à l’estimation
ponctuelle de la5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
direction, (Réf. : par. A92)
ii. si l’auditeur conclut qu’il est approprié d’avoir recours à un intervalle de
confiance, il doit, à partir des éléments probants dont il dispose, réduire cet
intervalle aux seuls dénouements considérés comme raisonnables. (Réf. : par. A93
à A95)
Dans le cas de processus d'estimations complexes impliquant des techniques spécialisées,
l'auditeur peut juger nécessaire d'utiliser les travaux d'un expert, par exemple d'ingénieurs,
pour évaluer la quantité d'un tas de minerai ou sa teneur. Des modalités d'application
concernant l'utilisation des travaux d'un expert désigné par l'auditeur sont fournies dans la
Norme ISA 620 «Utilisation par l’auditeur des travaux d'un expert de son choix ».

Evaluation des données et appréciation des hypothèses


L'auditeur évalue si les données sur lesquelles l'estimation s'appuie sont correctes, complètes
et pertinentes. Si des données produites par l'entité sont utilisées, leur cohérence avec les
données traitées par le système relatif à l'élaboration de l'information financière est revue.

16 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Par exemple, pour justifier une provision pour garantie, l'auditeur recueille des éléments
probants confirmant que les données relatives aux produits encore couverts par la période de
garantie à la fin de la période sont en accord avec les informations sur les ventes contenues
dans le système d'élaboration de l'information financière. L'auditeur peut également
rechercher des éléments probants provenant de sources externes à l'entité. Par exemple,
lorsqu'il examine une provision pour obsolescence des stocks calculée par référence aux
ventes futures prévues, l'auditeur peut rechercher des éléments probants à partir des
projections de ventes et des analyses de marché effectuées à l'extérieur dans le secteur
d'activité, en plus de l'examen des données internes, telles que les ventes antérieures, les
commandes en portefeuille et les tendances commerciales.

De même, lorsque l'auditeur examine les estimations de la direction relatives à l'incidence


financière de procès ou de contentieux, il entre en contact direct avec lesavocats de l'entité.
L'auditeur évalue si les données collectées sont correctement analysées et projetées et
constituent une base raisonnable pour procéder àl'estimation comptable. Il peut s'agir par
exemple de l'analyse de l'ancienneté des créances clients ou d'une projection du nombre de
mois d'approvisionnement d'unarticle en stock en fonction de son utilisation passée et prévue.

L'auditeur déterminesi les principales hypothèses utilisées par l'entité pour une estimation
comptable s'appuient sur une base valable. Pour évaluer les hypothèses sur lesquelles se fonde
l'estimation, l'auditeur détermine notamment si ces hypothèses sont :
- raisonnables compte tenu des résultats réels des périodes précédentes;
- cohérentes avec celles utilisées pour d'autres estimations comptables ;
- cohérentes avec les plans de la direction jugés raisonnables.
L'auditeur accorde une attention particulière aux hypothèses sensibles aux variations,
subjectives ou susceptibles de contenir des anomalies significatives.

Hypothèses retenues par la direction


Les questions que l'auditeur peut considérer pour évaluer le caractère raisonnable des
hypothèses retenues par la direction comprennent, par exemple, le fait de savoir si :
- chaque hypothèse prise isolément apparaît raisonnable;
- les hypothèses sont interdépendantes et présentent une cohérence entre elles;

17 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


- les hypothèses portant sur l'estimation comptable en question ou sur d'autres
estimations comptables apparaissent raisonnables lorsqu'on les considère dans leur
ensemble ou en relation avec d'autres;
- dans le cas d'estimations comptables en juste valeur, les hypothèses reflètent des
hypothèses observables sur le marché.

Vérification des calculs


L'auditeur met en œuvre des procédures d'audit pour vérifier les procédures de calcul
appliquées par la direction. La nature, le calendrier et l'étendue de celles-ci dépendent de
l'évaluation du risque d'anomalies significatives, qui est influencée par différents facteurs tels
que la complexité du calcul de l'estimation comptable, la connaissance de l'auditeur et son
évaluation des procédures et des méthodes, y compris des activités de contrôle y relatives,
suivies par l'entité pour procéder aux estimations et du caractère significatif de l'estimation au
regard des états financiers.

Revue des procédures d'approbation de la direction


En règle générale, les estimations comptables significatives sont revues et entérinées par la
direction. L'auditeur détermine si cette revue est faite et l'approbation donnée par un niveau de
direction approprié et que la documentation justifiant du calcul de l'estimation comptable en
fait état.
L'auditeur peut effectuer ou obtenir une estimation indépendante pour la comparer avec celle
effectuée par la direction. En utilisant une estimation indépendante, l'auditeur évalue
généralement les données, examine les hypothèses servant de base à cette estimation et met
en œuvre des procédures d'audit relatives aux méthodes de calcul appliquées dans le
processus d'estimation. Il peut également s'avérer utile decomparer les estimations comptables
portant sur des périodes précédentes avec les résultats réels de ces mêmes périodes.
Du fait des incertitudes inhérentes aux estimations comptables, l'évaluation des différences
d'appréciation est parfois plus difficile que pour d'autres aspects de l'audit. Lorsqu'il existe
une différence entre l'estimation par l'auditeur du montant, corroboré au mieux par des
5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
éléments probants disponibles, et celui estimé retenu dans les états financiers, l'auditeur
détermine si cet écart nécessite un ajustement. Si l'écart est raisonnable (le montant retenu
dans les états financiers figure dans une fourchette d'écarts acceptables), un ajustement peut
ne pas être nécessaire. En revanche, si l'auditeur estime que l'écart n'est pas raisonnable, il
demande à la direction de revoir son estimation. Si la direction refuse de revoir son

18 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


estimation, la différence est considérée comme une anomalie. Elle est prise en compte avec
les autres anomalies pour évaluer l'incidence cumulée sur les états financiers.

Les transactions et les événements qui surviennent après la fin de l'exercice, mais avant la fin
de l'audit, peuvent fournir des éléments probants concernant une estimation comptable faite
par la direction. L'examen par l'auditeur de ces transactions et événements peut l'exonérer,
totalement ou partiellement, de la nécessité de mettre en œuvre des procédures d'audit sur la
procédure suivie par la direction pour procéder à une estimation comptable, ou de recourir à
une estimation indépendante pour évaluer le caractère raisonnable de l'estimation comptable.
Pour toutes ces considérations, l'instauration d'un contrôle interne recouvrant tous les aspects
des estimations comptables est difficile. Néanmoins, lorsque celles-ci utilisent des données
provenant du traitement, par les systèmes en place, de transactions routinières, les procédures
de contrôle interne établies pour ces dernières peuvent s'appliquer aux estimations
comptables. Par exemple, les provisions pour coûts de garantie futurs peuvent correspondre à
un pourcentage du chiffre d'affaires réel ou prévisionnel. Dans ce cas, les procédures
afférentes au process « Ventes-Recouvrement » peuvent être utile pour arrêter de telles
provisions.

Le risque inhérent aux estimations comptables peut être élevé en raison de :


- les principes comptables applicables aux estimations comptables peuvent être
incertains, peu clairs ou sujets à une large interprétation;
- le jugement requis peut être subjectif, complexe ou peut nécessiter la formulation
d'hypothèses sur la survenance et l’aboutissement d'évènements incertains.
L'auditeur doit procéder à une évaluation finale du caractère raisonnable des estimations
comptables sur la base de sa connaissance de l'entité et son environnement et à une revue de
cohérence avec les éléments probants recueillis.

Contrôles de substance complémentaires en réponse aux risques importants


Incertitude attachée à l'évaluation
§15.Dans le cas des estimations comptables présentant des risques importants, en plus des
autres procédures de corroboration mises en œuvre afin de se conformer aux exigences de la
norme ISA 330, l’auditeur doit évaluer : (Réf. : par. A102)
a) dans quelle mesure la direction a tenu compte d’autres hypothèses ou dénouements
possibles, et les raisons pour lesquelles elle ne les a pas retenus, ou comment elle a résolu

19 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


autrement le problème de l’incertitude de mesure en procédant à son estimation comptable;
(Réf. : par. A103 à A106)
b) si les hypothèses importantes retenues par la direction sont raisonnables; (Réf. : par. A107
à A109)
c) si la direction a l’intention de mener des actions particulières et si elle a la capacité de le
faire, lorsque cela est pertinent pour apprécier le caractère raisonnable des hypothèses
importantes retenues par la direction ou la conformité au référentiel d’information financière
applicable. (Réf. : par. A110)
§16. Lorsque l’auditeur juge que la direction n’a pas adéquatement résolu le problème des
effets de l’incertitude de mesure sur les estimations comptables présentant des risques
importants, il doit, si cela lui paraît nécessaire, construire un intervalle de confiance pour
évaluer le caractère raisonnable des estimations comptables. (Réf. : par. A111 et A112)

Critères d'enregistrement et d'évaluation


§17.Dans le cas des estimations comptables présentant des risques importants, l’auditeur doit
obtenir des éléments probants suffisants et appropriés pour déterminer si :
a) la décision de la direction de comptabiliser ou de ne pas comptabiliser les estimations
comptables dans les états financiers, (Réf. : par. A113 et A114) et
b) la base d’évaluation retenue pour les estimations comptables (Réf. : par. A115)
sont conformes aux exigences du référentiel d’information financière applicable.

Appréciation du caractère raisonnable des estimations comptables et de l’existence


d'anomalies 5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20

§18.L’auditeur doit évaluer, à partir des éléments probants, si les estimations comptables
contenues dans les états financiers sont raisonnables au regard du référentiel d’information
financière applicable, ou si elles comportent une ou des anomalies. (Réf. : par. A116 à A119)

Informations fournies concernant les estimations comptables


§19.L’auditeur doit obtenir des éléments probants suffisants et appropriés concernant la
conformité des informations fournies dans les états financiers sur les estimations comptables
avec les exigences du référentiel d’information financière applicable. (Réf. : par. A120 et
A121)
§20. Dans le cas des estimations comptables présentant des risques importants, l’auditeur doit
également évaluer, au regard du référentiel d’information financière applicable, l’adéquation

20 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


des informations fournies dans les états financiers sur l’incertitude de mesure qui leur est
associée. (Réf. : par. A122 et A123)

Indices de biais possibles introduits par la direction


§21.L’auditeur doit examiner les jugements que la direction a portés et les décisions qu’elle a
prises pour procéder aux estimations comptables afin d’y détecter d’éventuels indices de parti
pris. L’indice d’un parti pris possible de la direction ne constitue pas en soi une anomalie aux
fins de conclure au caractère raisonnable ou non d’une estimation comptable particulière.
(Réf. : par. A124 et A125)

Déclarations écrites
§22.L’auditeur doit obtenir de la direction et, le cas échéant, des responsables de la
gouvernance des déclarations écrites indiquant s’ils considèrent comme raisonnables les
hypothèses importantes retenues aux fins de l’établissement des estimations comptables. (Réf.
: par. A126 et A127)

ANNEXE ISA 540 : Les évaluations et les informations à fournir en juste valeur selon
différents référentiels d’information financière

La présente annexe a seulement pour objet de donner un aperçu général des évaluations et des
informations à fournir en juste valeur selon différents référentiels d’informations financières,
à des fins d’information générale et de mise en contexte.
1. Les évaluations et les informations à fournir en juste valeur qu’il est obligatoire ou permis
d’inclure dans les états financiers varient selon les référentiels d’information financière. Varie
également le degré de précision des indications que les référentiels fournissent sur le mode
d’évaluation des actifs et des passifs ou sur les informations y afférentes à fournir. Certains
référentiels d’information financière fixent des règles strictes, d’autres ne donnent que des
principes généraux et certains n’offrent aucune indication à suivre. Par ailleurs, certains
secteurs d’activité ont leurs propres pratiques en matière d’évaluations et d’informations à
fournir en juste valeur.
2. La définition de la juste valeur peut varier selon les référentiels d’information financière
ou, dans un même référentiel, selon le type d’actif, de passif ou d’informations à fournir. Par
exemple, la Norme internationale d’information financière IAS 39 définit la juste valeur
comme «le montant pour lequel un actif pourrait être échangé, ou un passif éteint, entre

21 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20

parties bien informées, consentantes et agissant dans des conditions de concurrence normale».
La notion de juste valeur suppose habituellement la réalisation immédiate d’une opération,
plutôt que son règlement à une date antérieure ou future. En conséquence, évaluer la juste
valeur consiste à chercher le prix estimatif auquel l’opération se conclurait. Par ailleurs, même
si certains référentiels d’information financière utilisent des termes comme «valeur spécifique
à l’entité», «valeur d’utilité» ou des termes similaires, il se peut néanmoins que le concept de
juste valeur au sens de la présente norme ISA reste applicable dans leur cas.
3. Le traitement des fluctuations que connaissent les évaluations en juste valeur au fil du
temps peut varier selon les référentiels d’information financière. Par exemple, un référentiel
d’information financière donné peut exiger que les fluctuations des évaluations en juste valeur
de certains actifs ou passifs soient directement enregistrées dans les capitaux propres, tandis
qu’elles pourraient être comptabilisées en résultat selon un autre référentiel. Selon certains
référentiels, la décision d’évaluer ou non un élément d’actif ou de passif en juste valeur ou la
détermination des modalités d’évaluation dépendent notamment de l’intention de la direction
de mener à bien certaines actions pour ce qui concerne cet élément.
4. Selon les référentiels d’information financière, il peut être exigé ou permis à des degrés
divers de fournir dans les états financiers des évaluations spécifiques en juste valeur ou des
informations y afférentes. Il peut arriver que le référentiel d’information comptable :
 formule des exigences en matière d’évaluation, de présentation et d’informations à
fournir pour certains éléments figurant dans le corps des états financiers ou dans les
notes annexes, ou présentés à titre d’informations supplémentaires;
 permette certaines évaluations en juste valeur soit à la discrétion de l’entité, soit
seulement lorsque certains critères sont remplis;
 prescrive une méthode précise pour déterminer la juste valeur, par exemple, le recours
à un évaluateur indépendant ou l’adoption de modalités spécifiques pour l’utilisation
des flux de trésorerie actualisés;
 laisse le choix entre plusieurs méthodes pour déterminer la juste valeur (certains
référentiels soumettant néanmoins le choix de la méthode à des critères);
 ne fournisse aucune indication sur les évaluations en juste valeur ou les informations à
fournir à leur sujet, autrement qu’en faisant référence aux usages ou aux pratiques qui
vont de soi, par exemple dans un secteur d’activité donné.
5. Certains référentiels d’information financière n’exigent ou ne permettent les évaluations ou
les informations en juste valeur que dans les cas où il est présumé que l’évaluation en juste

22 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


valeur d’actifs ou de passifs sera fiable. Or, dans certains cas, cette présomption peut être
écartée lorsque l’actif ou le passif n’est coté sur aucun marché actif et qu’il est clair que toute
autre méthode d’estimation raisonnable de la juste valeur serait inadaptée ou inapplicable. Il
peut arriver que des référentiels d’information financière établissent une hiérarchie entre les
divers types de variables d’entrée à utiliser pour aboutir aux justes valeurs, depuis les
variables clairement «observables» fournies par les cours d’un marché actif jusqu’aux
variables «inobservables» reposant sur l’idée que l’entité se fait des hypothèses que
retiendraient les intervenants du marché.
6. Certains référentiels d’information financière exigent que des modifications ou des
ajustements spécifiques soient apportés aux informations concernant la valeur ou que des
aspects propres à un type d’actif ou de passif soient pris en compte. Ainsi, pour comptabiliser
des placements immobiliers, il peut être nécessaire d’ajuster la valeur de marché fixée par
l’expertise, par exemple pour tenir compte, entre autres, des frais de cession estimés ou de
l’état du bien et de son emplacement. De même, si le marché d’un actif particulier n’est pas
un marché actif, il se peut qu’il faille ajuster ou modifier le prix coté pour obtenir une
évaluation en juste valeur plus proche de la réalité. Par exemple, il peut arriver que le prix
coté ne reflète pas la juste valeur si les échanges sont rares, si le marché n’est pas bien établi
ou si les volumes échangés sont faibles par rapport au nombre total de titres en circulation. En
ce cas, il peut être nécessaire d’ajuster ou de modifier le cours du marché, et ce,
éventuellement en allant puiser à d’autres sources d’informations de marché. Par ailleurs, il
peut arriver qu’il faille tenir compte des biens affectés en garantie (par exemple, des biens
affectés en garantie de certains types de titres de créance) pour établir la juste valeur ou la
dépréciation possible d’un actif ou d’un passif.
7. Dans la plupart des référentiels d’information financière, l’évaluation en juste valeur repose
sur la présomption de la continuité de l’exploitation de l’entité et de l’absenced’intention ou
de nécessité de procéder à sa liquidation, de réduire de manière importante l’étendue de ses
activités ou de conclure une opération à des conditions défavorables. Dans ce cas, la juste
valeur n’est donc pas le montant que l’entité recevrait ou paierait dans le cadre d’une
opération forcée, d’une liquidation involontaire ou d’une vente judiciaire. Néanmoins, il peut
arriver que la conjoncture économique générale ou les conditions économiques d’un secteur
d’activité précis rende le marché illiquide, obligeant ainsi à prendre pour fondement de la
juste valeur des prix qui ont baissé, voire se sont effondrés. Une entité peut toutefois devoir
prendre en compte sa situation économique ou opérationnelle actuelle pour déterminer la juste
valeur de ses actifs et de ses passifs si son référentiel d’information financière le prescrit ou le

23 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
permet, ce référentiel pouvant, ou non, préciser la manière de le faire. Par exemple, le fait que
les plans de la direction prévoient la cession anticipée d’un actif pour répondre à des objectifs
opérationnels spécifiques peut avoir une incidence sur la détermination de la juste valeur de
ce bien.
Importance grandissante des évaluations en juste valeur
8. Les évaluations en juste valeur et les informations y afférentes à fournir prennent une
importance grandissante dans les référentiels d’information financière. Dans les états
financiers, les justes valeurs peuvent prendre de nombreuses formes et se traduire par de
multiples incidences. Elles peuvent notamment concerner :
 certains actifs ou passifs spécifiques, tels que les titres négociables ou les passifs au
titre d’obligations résultant d’instruments financiers, évalués quotidiennement ou
périodiquement à la valeur de marché;
 certaines composantes des capitaux propres, par exemple lorsqu’il s’agit de
5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
comptabiliser, d’évaluer ou de présenter certains instruments financiers présentant des
caractéristiques des capitaux propres, telles les obligations convertibles au gré du
porteur en actions ordinaires de l’émetteur;
 certains actifs ou passifs particuliers acquis par voie de regroupement d’entreprises.
Par exemple, la détermination initiale de l’écart d’acquisition (goodwill) résultant de
l’achat d’une entité dans le cadre d’un regroupement d’entreprises est généralement
basée sur l’évaluation en juste valeur des actifs et passifs identifiables acquis et de la
contrepartie versée;
 certains actifs ou passifs ajustés ponctuellement à leur juste valeur. Certains
référentiels d’information financière peuvent prescrire un exercice d’évaluation en
juste valeur pour quantifier l’ajustement d’un actif ou d’un groupe d’actifs dans le
cadre d’un test de dépréciation, par exemple le test de dépréciation d’un écart
d’acquisition résultant d’un regroupement d’entreprises réalisé en se basant sur la juste
valeur d’une entité ou d’une entité d’exploitation donnée, cette valeur étant ensuite
attribuée au groupe d’actifs et de passifs de l’entité ou de l’unité d’exploitation afin
d’aboutir à un écart d’acquisition implicite qui sera ensuite comparé à l’écart
d’acquisition comptabilisé;
 des groupes d’actifs ou de passifs. Dans certaines circonstances, l’évaluation d’une
catégorie ou d’un groupe d’actifs ou de passifs nécessite le cumul des justes valeurs de
certains des actifs ou passifs individuels compris dans la catégorie ou le groupe. Ainsi,

24 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


il peut arriver que le référentiel d’information financière appliqué par l’entité prescrive
que l’évaluation d’un portefeuille de prêts diversifiés donné se fasse sur la base de la
juste valeur de certaines des catégories de prêts composant le portefeuille;
 des informations fournies dans les notes des états financiers ou présentées à titre
d’informations supplémentaires, mais non comptabilisées dans les états financiers.

3.2.Approche d'audit applicable à chaque catégorie de transactions


L'existence d'un contrôle interne fiable concernant les transactions routinières peut compenser
le niveau éventuellement élevé de leur risque inhérent. Pour ce genre de transactions, la
direction a, en effet, intérêt à concevoir des mécanismes pour maîtriser ce risque. Pour gérer
de manière efficace l'activité de l'entreprise, la direction a également intérêt à disposer, en
5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
temps utiles, d'informations fiables sur les transactions routinières. Cela n'est possible qu'avec
l'instauration d'un contrôle interne efficace pour celles-ci.
Ainsi, le risque d'anomalies significatives (RI X RLC) au niveau des transactions routinières
est normalement faible en présence d'un système fiable pour leur traitement. D'où l'approche
systèmes leur est généralement applicable.

Par contre, pour les transactions non routinières et les estimations comptables, nous avons vu
qu'il leur correspond généralement un risque inhérent élevé et qu'il est difficile de les couvrir
par des procédures efficaces de contrôle interne. Cela fait que le risque d'anomalies
significatives (RI X RLC) lié aux transactions non routinières et aux estimations comptables
est souvent élevé. L’approche substantive leur est alors applicable en général.
Par ailleurs, la technique d'échantillonnage statistique peut être facilement et efficacement
utilisée dans l'audit des transactions routinières de par leur nombre et leur homogénéité. Cela
n'est pas toujours évident pour les transactions non routinières.

3.3.Considérations relatives à la fraude


L'élément distinctif entre la fraude et l'erreur réside dans le caractère intentionnel ou non de
l'acte qui en est à l'origine.
D'après le §3 de l'ISA 240: « Bien que la notion juridique de fraude soit très large, aux fins
des normes ISA, l’auditeur n’est concerné que par les fraudes entraînant des anomalies
significatives dans les états financiers. L’auditeur s’intéresse à deux catégories d’anomalies
intentionnelles :
- celles résultant d’informations financières mensongères ; et

25 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


- celles résultant d’un détournement d’actifs.
Même si l’auditeur peut suspecter ou, dans de rares cas, détecter l’existence d’une fraude, il
ne lui appartient pas de déterminer si, sur le plan juridique, une fraude a été ou non
perpétrée ». (Réf. : par. A1 à A6)
La responsabilité première pour la prévention et la détection de fraudes incombe aux
personnes constituant le gouvernement d'entreprise et à la direction. Ceci implique la
nécessité de développer une culture d'honnêteté et un comportement éthique qui peuvent être
renforcés par une surveillance active par les personnes constituant le gouvernement
d'entreprise.
D'après le §5 de l'ISA 240 : « Il incombe à l’auditeur qui réalise un audit conformément aux
normes ISA d’obtenir l’assurance raisonnable que les états financiers pris dans leur ensemble
ne comportent pas d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou
d’erreurs ».
Le risque de non-détection d'une anomalie significative provenant de fraudes est plus élevé
que celui de non-détection d'une anomalie significative résultant d'une erreur car la fraude
peut résulter de procédés sophistiqués ou soigneusement organisés destinés à dissimuler les
faits comme, par exemple, la falsification de documents, l'absence délibérée de
comptabilisation d'une transaction ou des déclarations volontairement erronées faites à
l'auditeur.
De tels agissements peuvent être encore plus difficiles à déceler lorsqu'ils s'accompagnent de
collusions. Des collusions peuvent conduire l'auditeur à considérer qu'un élément probant est
valide alors même qu'il s'agit d'un faux.
La capacité de l'auditeur à détecter une fraude dépend de facteurs tels que l'habileté du
fraudeur, la fréquence et l'ampleur des manipulations, le degré de collusion entourant la
fraude, l'importance relative des montants en cause ou le niveau hiérarchique des personnes
impliquées. 5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
D'après le §7 de l'ISA 240 : «En outre, le risque pour l’auditeur de ne pas détecter une
anomalie significative résultant d’une fraude commise par la direction est plus élevé qu’en
cas de fraude commise par les employés, car les dirigeants sont fréquemment à même de
manipuler directement ou indirectement les documents comptables, de présenter des
informations financières mensongères ou de contourner les procédures de contrôle conçues
pour prévenir la perpétration de fraudes semblables par les employés ».
La Norme ISA 315 requiert une concertation entre les membres de l'équipe affectée à la
mission et que soient déterminés par l'associé responsable de la mission, les sujets devant

26 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


faire l'objet d'une communication à ceux des membres non impliqués dans la discussion. Cette
discussion doit mettre un accent particulier sur la manière et les rubriques des états financiers
de l'entité qui seraient susceptibles de comporter des anomalies significatives provenant de
fraudes, y compris sur la façon dont la fraude pourrait être commise. La discussion doit être
effectuée et ce abstraction de l'avis que les membres de l'équipe affectée à la mission peuvent
avoir sur l'honnêteté et l'intégrité de la direction et des personnes constituant le gouvernement
d'entreprise.
Bien que le niveau de risque de contournement des contrôles par la direction varie d'une entité
à l'autre, celui-ci reste néanmoins présent dans toutes les entités. Du fait du caractère
imprévisible de la façon dont de tels contournements peuvent se produire, il subsiste un risque
d'anomalie significative provenant de fraudes et donc un risque important.
Lorsque l'auditeur relève une anomalie, il doit apprécier si une telle anomalie constitue un
indice de fraude. Si tel est le cas, l'auditeur doit en examiner les conséquences possibles sur
les autres aspects de l'audit et s'interroger, en particulier, sur la fiabilité des déclarations de la
direction, gardant à l'esprit qu'il est peu probable qu'un cas de fraude soit un cas isolé.
D'après le §40 de l'ISA 240 : «Si l’auditeur détecte une fraude ou obtient des informations
indiquant la possibilité qu’une fraude ait été commise, il doit en faire communication dès que
possible à la direction, au niveau hiérarchique approprié, afin que ceux qui ont la
responsabilité première pour la prévention et la détection des fraudes soient informés des
questions qui relèvent de leur compétence ». (Réf. : par. A60)
D'après le § 41 de l'ISA 240: «À moins que tous les responsables de la gouvernance ne
participent à la gestion de l’entité, si l’auditeur détecte ou soupçonne une fraude impliquant :
a) la direction,
b) des employés ayant un rôle important dans le contrôle interne,
c) d’autres personnes, dès lors que la fraude est à l’origine d’une anomalie significative dans
les états financiers,
il doit leur en faire communication dès que possible. S’il soupçonne une fraude impliquant la
direction, l’auditeur doit faire part de ses soupçons aux responsables de la gouvernance et
s’entretenir avec eux de la nature, du calendrier et de l’étendue des procédures d’audit
nécessaires pour achever la mission ». (Réf. : par. A61 à A63)
D'après le §43 de l'ISA 240 : «Si l’auditeur détecte ou soupçonne une fraude, il doit
déterminer s’il est tenu d’en faire communication à un tiers à l’entité. Bien qu’une telle
communication puisse être interdite en raison de l’obligation au secret professionnel imposée

27 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
à l’auditeur, il se peut que ses obligations légales l’emportent sur l’obligation au secret
professionnel dans certaines circonstances. (Réf. : par. A65 à A67) »
Le détournement d'actifs peut être perpétré de différentes manières, par exemple:
- le détournement de fonds (par exemple, le détournement sur des comptes bancaires
personnels d’encaissements de créances ou de sommes recouvrées sur des créances
passées en perte);
- le vol d’actifs corporels ou l’atteinte à la propriété intellectuelle (par exemple, le vol
de stocks pour les utiliser personnellement ou pour les revendre, le vol de résidus pour
les revendre, la divulgation de renseignements de nature technologique à un
concurrent en échange d’argent);
- le paiement par l’entité de biens et de services dont elle n’a pas bénéficié (par
exemple, les règlements à des fournisseurs fictifs, les commissions illicites verséespar
des fournisseurs aux acheteurs de l’entité en contrepartie d’une augmentation des prix
ou les rémunérations versées à des employés fictifs);
- l’utilisation d’actifs de l’entité à des fins personnelles (par exemple, l’utilisation des
actifs de l’entité pour garantir un prêt personnel ou un prêt à une partie liée).
Le détournement d’actifs s’accompagne souvent d’écritures ou de documents fictifs ou
trompeurs destinés à dissimuler le fait que les actifs sont manquants ou ont été donnés en
garantie sans autorisation appropriée.
La présentation d'E.F. mensongers implique le recours à des techniques telles que:
- l’enregistrement d’écritures fictives, en particulier à une date proche de la fin d’une
période comptable, dans le but de manipuler les résultats ou d’atteindre d’autres
objectifs;
- une révision inappropriée des hypothèses posées et des jugements portés pour
l’estimation de certains soldes de comptes;
- l’omission ou la comptabilisation anticipée ou tardive dans les états financiers
d’événements ou d’opérations survenus au cours de la période considérée;
- la dissimulation ou la non-mention de faits pouvant avoir une incidence sur les
montants inscrits dans les états financiers;
- la réalisation d’opérations complexes, structurées de façon à donner une image
inexacte de la situation ou performance financière de l’entité;
- la modification des documents comptables ou des termes et conditions concernant des
opérations importantes et inhabituelles.
Annexe 3 de l'ISA 240 : Exemples de situations qui indiquent la possibilité de fraudes

28 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


La liste ci-après donne des exemples de situations qui peuvent indiquer la possibilité que les
états financiers comportent une anomalie significative résultant de fraudes.
Déficiences dans la comptabilité, dont les suivantes :
- opérations dont l’enregistrement est incomplet ou tardif, qui sont enregistrées pour un
montant erroné, dans la mauvaise période, au mauvais compte ou en contradiction
avec la politique de l’entité;
- soldes ou opérations non justifiés ou non autorisés;
- ajustements de dernière minute ayant un effet important sur les résultats financiers;
- preuve que des membres du personnel ont des droits d’accès aux systèmes et aux
comptes qui ne cadrent pas avec les tâches qu’ils sont autorisés à accomplir;
- indications ou plaintes concernant une fraude alléguée communiquées à l’auditeur.
Éléments probants contradictoires ou manquants, par exemple :
- documents manquants;
- documents qui semblent avoir été modifiés;
- documents qui ne sont disponibles que sous forme de photocopies ou de fichiers
électroniques alors qu’on s’attendrait à trouver des originaux;
- présence d’éléments importants inexpliqués dans les rapprochements;
- changements inhabituels dans le bilan ou encore changements dans les tendances ou
les corrélations ou ratios importants des états financiers — par exemple, les comptes
clients qui augmentent plus rapidement que les produits d’exploitation;
- réponses incohérentes, vagues ou peu plausibles obtenues de la direction ou du
personnel à la suite de demandes d’informations ou de procédures analytiques;
- divergences inhabituelles entre les documents comptables de l’entité et les réponses
aux demandes de confirmation;
- grand nombre de crédits et d’autres ajustements enregistrés dans les comptes clients;
- écarts inexpliqués ou insuffisamment expliqués entre le grand livre auxiliaire des
comptes clients et le compte collectif du grand livre ou entre les relevés de comptes
clients et le grand livre auxiliaire des comptes clients;
- chèques annulés manquants ou inexistants dans les cas où ils auraient normalement dû
être retournés à l’entité avec le relevé bancaire;
- disparition importante de stocks ou d’autres actifs corporels;
- éléments probants électroniques dont l’indisponibilité ou l’absence est contraire aux
pratiques ou aux politiques de l’entité concernant la conservation des documents;
- taux de réponses aux demandes de confirmation moins élevé ou plus élevé que prévu;

29 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


- incapacité pour l’entité de produire des éléments probants concernant les mises à
l’essai des développements des systèmes clés et des modifications de programmes
ainsi que les activités d’implémentation pour les changements et déploiements des
systèmes effectués au cours de l’exercice considéré.
Relations problématiques ou inhabituelles entre l’auditeur et la direction, par exemple :
- refus de donner accès aux documents comptables et aux installations ou interdiction de
communiquer avec certains employés, clients ou fournisseurs, ou avec d’autres
personnes auprès de qui il serait possible de recueillir des éléments probants;
- contraintes excessives de délai imposées par la direction pour la résolution de
questions complexes ou litigieuses;
- plaintes de la direction au sujet de l’exécution de l’audit ou intimidation exercée par la
direction à l’encontre des membres de l’équipe de mission, particulièrement en rapport
avec l’appréciation critique des éléments probants par l’auditeur ou avec la résolution
d’éventuelles divergences d’opinions entre ce dernier et la direction;
- retards inhabituels mis par l’entité à fournir les informations demandées;
- réticence à faciliter l’accès de l’auditeur aux principaux fichiers électroniques pour y
réaliser des sondages à l’aide de techniques d’audit assistées par ordinateur;
- refus de donner accès aux principales installations informatiques et interdiction de
communiquer avec le personnel informatique clé, notamment le personnel affecté à la
sécurité, à l’exploitation et au développement des systèmes;
- réticence à fournir des informations supplémentaires dans les états financiers ou à
réviser les informations fournies pour les rendre plus complètes et plus intelligibles;
- absence de volonté de corriger en temps opportun les déficiences du contrôle interne
qui ont été relevées.
5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
Autres situations :
- réticence de la direction à permettre à l’auditeur de rencontrer à huis clos les
responsables de la gouvernance;
- méthodes comptables qui semblent s’écarter des pratiques du secteur;
- révisions fréquentes d’estimations comptables qui ne semblent pas dues à des
changements de circonstances;
- tolérance de manquements au code de bonne conduite de l’entité.
3.4. Application à certains comptes
a. Comptes de revenus et de charges

30 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Les tests de substance relatifs à ces comptes sont généralement ceux de l'examen analytique
persuasif plutôt que les tests sur les transactions et encore moins les tests sur les soldes.
b. Comptes affectés par des transactions issues de parties liées
Ce type de transactions intéresse l'auditeur car son exécution risque de ne pas se dérouler dans
des conditions normales. Souvent des tests de détail sont nécessaires.
c. Présence à la prise d'inventaire physique des stocks
D'après le §A1 de l'ISA 501 : « La direction établit habituellement des procédures pour le
comptage des stocks au moins une fois par an, afin que les résultats de ce comptage servent
de base pour la préparation des états financiers et, le cas échéant, permettent de vérifier la
fiabilité du système d’inventaire permanent de l’entité ».
Le §4 de la même normeajoute que: « Si les stocks sont significatifs au regard des états
financiers, l'auditeur doit obtenir des éléments probants suffisants et appropriés concernant
leur existence et leur état:
(a) en étant présent à la prise d'inventaire physique des stocks, à moins que cela ne soit pas
faisable en pratique, afin (Réf. : par. A1 à A3):
i. d’évaluer les instructions et les procédures établies par la direction pour
l’enregistrement et le contrôle des résultats de la prise d’inventaire physique de
l’entité, (Réf. : par. A4)
ii. d’observer l’application des procédures de comptage établies par la direction, (Réf.
: par. A5)
iii. d’inspecter les stocks, (Réf. : par. A6)
iv. d’effectuer des comptages par sondages; (Réf. : par. A7 et A8)
(b) en soumettant les comptes de stocks définitifs de l’entité à des procédures d’audit pour
déterminer s’ils reflètent avec exactitude les résultats réels du comptage des stocks ».
D'après le §5 de l’ISA 501 : « Si la prise d’inventaire physique se fait à une date autre que la
date de clôture, l’auditeur doit, outre les procédures exigées au paragraphe 4, mettre en
œuvre des procédures d’audit pour obtenir des éléments probants attestant que les variations
des stocks entre la date du comptage et la date de clôture ont été correctement enregistrées ».
(Réf. : par. A9 à A11)
§6.Si, en raison de circonstances imprévues, l’auditeur ne peut pas être présent à la prise
d’inventaire physique, il doit effectuer ou observer des comptages à une autre date, et mettre
en œuvre des procédures d’audit pour vérifier les mouvements de stocks survenus entre les
deux dates.

31 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


§7.S’il n’est pas faisable en pratique d’être présent à la prise d’inventaire physique, l’auditeur
doit mettre en œuvre des procédures d’audit de remplacement pour obtenir des éléments
probants suffisants et appropriés concernant l’existence et l’état des stocks. Si la mise en
œuvre de procédures de remplacement est impossible, l’auditeur doit exprimer une opinion
modifiée dans son rapport, conformément à la norme ISA 705. (Réf. : par. A12 à A14)

En application du paragraphe précédent, une désignation tardive (après la date de clôture) ne


doit pas systématiquement donner lieu à une limitation dans le rapport d'audit (à éviter) dans
la mesure où l'auditeur peut mettre en œuvre des procédures alternatives fournissant des
éléments probants suffisants et appropriés sur l'existence et l'état des stocks.

§8.Si des stocks sous la garde et le contrôle d’un tiers sont significatifs au regard des états
financiers, l’auditeur doit obtenir des éléments probants suffisants et appropriés concernant
l’existence et l’état de ces stocks en prenant l’une des mesures suivantes ou les deux :
a) demander au tiers une confirmation de la quantité et de l’état des stocks qu’il détient au
nom de l’entité; (Réf. : par. A15)
b) procéder à une inspection ou mettre en œuvre d’autres procédures d’audit appropriées dans
les circonstances. (Réf. : par. A16)

Lorsque le stock est en dépôt sous le contrôle d'un tiers, l'auditeur obtient en général une
confirmation directe de ce dernier quant aux quantités et à l'état des stocks détenus pour le
compte de l'entité. L'auditeur considère également les aspects suivants, selon le caractère
significatif des stocks en question :
- l'intégrité et l'indépendance du tiers concerné ;
- la nécessité de sa présence, ou de celle d'un autre auditeur, aux opérations de
comptage d'inventaire ;
- la nécessité d’obtenir un rapport d'un autre auditeur sur le caractère adéquat du
système de contrôle interne du tiers concerné permettant de s'assurer que les quantités
en stock sont correctement comptées et que les stocks sont en sécurité ;
- la nécessité d'examiner la documentation relative aux stocks détenus par des tiers, par
exemple: les récépissés d'entrepôt, ou l'obtention d'une confirmation d'autres tiers
auprès de qui ces stocks ont été déposés en gage.
d. Demandes d'informations concernant les procès et les contentieux

32 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Les procès et les contentieux impliquant une entité peuvent avoir une incidence significative
sur les états financiers et, en conséquence, il peut être nécessaire de les mentionner et/ou d'en
provisionner l'incidence financière dans ces derniers.
D'après le §9 l'ISA 50l : « L’auditeur doit concevoir et mettre en œuvre des procédures
d’audit lui permettant d’identifier les procès et litiges auxquels l’entité est partie et qui
peuvent être à l’origine d’un risque d’anomalies significatives. Ces procédures comprennent :
(Réf. : par. A17 à A19)
a) les demandes d’informations auprès de la direction et, le cas échéant, auprès d’autres
personnes au sein de l’entité, y compris le conseiller juridique interne;
b) l’examen des procès-verbaux des réunions des responsables de la gouvernance, ainsi que
de la correspondance échangée entre l’entité et son conseiller juridique externe;
c) l’examen des frais juridiques ». (Réf. : par. A20)

§10.Si, par suite de son évaluation, l’auditeur conclut à l’existence d’un risque d’anomalies
significatives associé à des procès ou litiges qui ont été identifiés, ou lorsque les procédures
d’audit mises en œuvre indiquent qu’il peut exister d’autres procès ou litiges significatifs,
l’auditeur doit, en plus des procédures exigées par les autres normes ISA, chercher à
communiquer directement avec le conseiller juridique externe de l’entité. Il doit accomplir
cette démarche au moyen d’une lettre de demande d’informations, préparée par la direction et
envoyée par l’auditeur, dans laquelle il est demandé au conseiller juridique externe de l’entité
de communiquer directement avec l’auditeur. Lorsque des textes légaux ou réglementaires ou
le corps professionnel des avocats interdisent au conseiller juridique externe de l’entité de
communiquer directement avec l’auditeur, ce dernier doit mettre en œuvre des procédures
d’audit de remplacement. (Réf. : par. A21 à A25)

§11.L’auditeur doit exprimer une opinion modifiée dans son rapport, conformément à la
norme ISA 705, lorsque les conditions suivantes sont réunies :
a) la direction refuse d’autoriser l’auditeur à communiquer avec le conseiller juridique externe
de l’entité ou à le rencontrer, ou encore le conseiller juridique externe de l’entité refuse de
répondre de manière satisfaisante à la lettre de demande d’informations ou il lui est interdit
d’y répondre;
b) l’auditeur n’est pas en mesure d’obtenir des éléments probants suffisants et appropriés par
la mise en œuvre de procédures d’audit de remplacement.
Déclarations écrites

33 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


§12.L’auditeur doit demander à la direction et, le cas échéant, aux responsables de la
gouvernance de lui fournir des déclarations écrites attestant que tous les procès et litiges
actuels ou éventuels venus à leur connaissance et dont les incidences devraient être prises en
compte lors de la préparation des états financiers lui ont été communiqués et que le traitement
comptable et les informations dont ils ont fait l’objet sont conformes au référentiel
d’information financière applicable.
Lorsque l'auditeur a identifié un risque d'anomalies significatives provenant de procès ou de
contentieux, ou lorsqu'il soupçonne leur existence, il doit demander à ce que des informations
lui soient communiquées directement par les conseils juridiques de l'entité.
La lettre, qui doit être préparée par la direction et envoyée par l'auditeur, doit demander au
conseil juridique de communiquer sa réponse directement à l'auditeur.
Lorsqu'il est peu probable que le conseil juridique réponde à une demande générale, la lettre
indique généralement de façon spécifique:
- une liste des procès et des contentieux;
- l'évaluation de la direction sur l'issue du procès ou du contentieux ainsi que son
estimation des implications financières, y compris des coûts concernés ;
- une demande à l'attention du conseil juridique pour qu'il confirme le caractère
raisonnable des évaluations de la direction et fournisse à l'auditeur des informations
complémentaires s'il juge la liste incomplète ou inexacte.
e. Evaluation des participations à long terme et informations fournies les
concernant
Lorsque les participations à long terme revêtent une importance significative au regard des
états financiers, l'auditeur doit recueillir des éléments probants suffisants et appropriés
concernant leur valorisation et les informations fournies dans les états financiers les
concernant. En matière de participations à long terme, les procédures d'audit consistent
généralement à recueillir des éléments probants visant à déterminer si l'entité est en mesure de
les porter à long terme, à s'entretenir avec la direction pour déterminer si l'entité envisage de
conserver lesdits investissements et à obtenir des déclarations écrites à cet effet.
Les autres procédures d'audit consistent généralement à examiner les états financiers des
participations détenues et d'autres informations, telles que les cours de bourse, qui donnent
une idée de la valeur de ces participations, et à comparer ces valeurs à leur valeur comptable
jusqu'à la date du rapport de l'auditeur. Si la valeur est inférieure à la valeur d'usage prévue
par le référentiel comptable, l'auditeur s'interroge sur la nécessité d'une provision pour
dépréciation. S'il existe un doute sur la valeur réelle de la participation, l'auditeur détermine si

34 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


les ajustements nécessaires ont été comptabilisés et/ou si une information appropriée a été
fournie dans les E.F.
f. Informations sectorielles
D'après le §13 de 1'ISA 501 : « L’auditeur doit obtenir des éléments probants suffisants et
appropriés concernant la présentation et la communication d’informations sectorielles
conformément au référentiel d’information financière applicable : (Réf. : par. A26)
a) en acquérant une compréhension des méthodes utilisées par la direction pour
l’établissement des informations sectorielles, puis : (Réf. : par. A27)
i. en évaluant si ces méthodes sont susceptibles de fournir des informations conformes
au référentiel d’information financière applicable,
ii. en testant au besoin l’application de ces méthodes;
b) en mettant en œuvre des procédures analytiques ou d’autres procédures d’audit
appropriées dans les circonstances ».

SECTION 2 : L'ALLOCATION DU S.S. GLOBAL ET LA FIXATION DE L'ERREUR


TOLERABLE
Cf. chapitre précédent, section 4.

SECTION 3 : L'APPROCHE GENERALE ET PROCEDURES D'AUDIT EN


REPONSE AUX RISQUES EVALUES D'ANOMALIES SIGNIFICATIVES AU
NIVEAU DES ASSERTIONS

35 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


L'auditeur doit concevoir et mettre en œuvre une approche générale pour répondre aux risques
évalués d'anomalies significatives au niveau des états financiers (Réf : par A1-A3 de l’ISA
330). Au titre des réponses globales à son évaluation des risques d’anomalies significatives au
niveau des états financiers, l’auditeur peut notamment :
- insister auprès de l’équipe de mission sur la nécessité de garder un esprit critique;
- affecter à la mission du personnel professionnel plus expérimenté ou possédant des
compétences particulières, ou encore faire appel à des experts;
- renforcer la supervision;
- introduire un degré supplémentaire d’imprévisibilité lors du choix des procédures
d’audit complémentaires à mettre en œuvre;
- modifier globalement la nature, le calendrier ou l’étendue des procédures d’audit,
notamment en mettant en œuvre des procédures de corroboration à la fin de la période
plutôt qu’à une date intermédiaire, ou en modifiant la nature des procédures d’audit
afin d’obtenir des éléments probants plus convaincants.
La compréhension qu’a l’auditeur de l’environnement de contrôle influe sur son évaluation du
risque d’anomalies significatives au niveau des états financiers et sur les réponses globales
qu’il adopte en conséquence de cette évaluation. Un environnement de contrôle efficace peut
permettre à l’auditeur de faire davantage confiance au contrôle interne et à la fiabilité des
éléments probants d’origine interne, ce qui peut l’amener par exemple à mettre en œuvre
certaines procédures d’audit à une date intermédiaire plutôt qu’à la fin de la période.
L’existence de déficiences dans l’environnement de contrôle produit l’effet inverse. Par
exemple, en réponse à un environnement de contrôle inefficace, l’auditeur peut :
- concentrer davantage les procédures d’audit à la fin de la période plutôt qu’à une date
intermédiaire ;
- chercher à obtenir plus d’éléments probants par la mise en œuvre de procédures de
corroboration;
- augmenter le nombre d’établissements à inclure dans le champ de l’audit.
Ces considérations jouent donc un rôle important dans le choix d’une stratégie générale par
l’auditeur qui peut, par exemple, privilégier les procédures de corroboration (stratégie
corroborative) ou une combinaison de tests des contrôles et de procédures de corroboration
(stratégie mixte).
SECTION 4 : LES TESTS DE PROCEDURES ET LA FIXATION DU R.C

1. Les tests de procédures

36 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
D'après le §8 de l'ISA 330 : « L’auditeur doit concevoir et mettre en œuvre des tests sur les
contrôles pertinents de manière à obtenir des éléments probants suffisants et appropriés sur
l’efficacité de leur fonctionnement dans l’un ou l’autre des cas suivants :
a) son évaluation des risques d’anomalies significatives au niveau des assertions repose sur
l’attente d’un fonctionnement efficace des contrôles (c’est-à-dire qu’il a l’intention de
s’appuyer sur l’efficacité du fonctionnement des contrôles pour déterminer la nature, le
calendrier et l’étendue des procédures de corroboration);
b) les procédures de corroboration ne permettent pas à elles seules de réunir des éléments
probants suffisants et appropriés au niveau des assertions ». (Réf. : par. A20 à A24)
§9.Lors de la conception et de la mise en œuvre des tests des contrôles, l’auditeur doit obtenir
des éléments probants d’autant plus convaincants qu’il s’appuie sur l’efficacité des contrôles.
(Réf. : par. A25)

§A20.Seuls sont soumis à des tests les contrôles que l’auditeur juge correctement conçus pour
prévenir, ou détecter et corriger, une anomalie significative concernant une assertion. Lorsque
des contrôles substantiellement différents ont été appliqués à divers moments de la période
auditée, chacun de ces contrôles est pris en considération séparément.
§A21.Il existe une différence entre tester l’efficacité du fonctionnement des contrôles, d’une
part, et comprendre et évaluer leur conception et leur mise en place, d’autre part. Cependant,
les mêmes types de procédures sont appliqués dans les deux cas. L’auditeur peut donc juger
efficient de procéder simultanément au test de l’efficacité du fonctionnement des contrôles,
ainsi qu’à l’évaluation de leur conception et à la vérification de leur mise en place.
§A23. De plus, l’auditeur peut concevoir un test des contrôles à mettre en œuvre
conjointement avec un test de détail portant sur la même opération. Bien que le test des
contrôles n’ait pas le même objectif que le test de détail, la simultanéité d’exécution est
possible, et l’on peut alors parler de test à double objectif. Par exemple, l’auditeur peut
concevoir un test et en évaluer les résultats dans le cadre de l’examen d’une facture pour,
d’une part, déterminer si elle a été approuvée et, d’autre part, obtenir un élément probant
corroborant une opération. Pour concevoir un test à double objectif comme pour en évaluer
les résultats, l’auditeur considère chaque objectif séparément.
Donc, l'auditeur est tenu de mettre en œuvre des tests de procédures lorsque, dans son
évaluation du risque, il présume que les contrôles fonctionnent efficacement ou lorsque des
contrôles de substance seuls ne fournissent pas d'éléments probants suffisants et appropriés au
niveau des assertions. L'objectif de réalisation de ces tests est de réunir des éléments probants

37 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


suffisants et adéquats indiquant que les contrôles fonctionnaient efficacement aux moments
pertinents au cours de la période visée par l'audit. Les tests sur les contrôles, appelés aussi
tests de procédures, désignent les tests permettant d'obtenir des éléments probants sur
l'efficacité de la conception et du fonctionnement des systèmes comptables et de contrôle
interne.

1.1.Nature des tests de procédures


D'après le §10 de l'ISA 330: « Lors de la conception et de la mise en œuvre des tests des
contrôles, l’auditeur doit :
a) mettre en œuvre d’autres procédures d’audit en association avec des demandes
d’informations afin d’obtenir des éléments probants attestant l’efficacité du fonctionnement
des contrôles, et notamment :
i. la façon dont les contrôles ont été appliqués à des moments pertinents pendant la
période auditée,
ii. s’ils ont été appliqués systématiquement,
iii. par qui ou par quels moyens ils ont été appliqués; (Réf. : par. A26 à A29)
b) déterminer si les contrôles à tester sont tributaires d’autres contrôles (contrôles indirects)
et, dans l’affirmative, s’il est nécessaire de réunir des éléments probants attestant l’efficacité
du fonctionnement de ces contrôles indirects ». (Réf. : par. A30 et A31)

§A26.Les demandes d’informations ne permettent pas à elles seules de tester l’efficacité du


fonctionnement des contrôles. En conséquence, d’autres procédures sont mises en œuvre en
association avec elles. À cet égard, l’association de demandes d’informations et de procédures
d’inspection ou de réexécution peut fournir un niveau plus élevé d’assurance que l’association
de demandes d’informations et de procédures d’observation physique, car celles-ci ne valent
que pour le moment où elles sont réalisées.
§A27.Le type de procédure requis pour obtenir des éléments probants quant à l’efficacité du
fonctionnement d’un contrôle est fonction de la nature de celui-ci. Par exemple, lorsque
l’efficacité du fonctionnement est documentée, l’auditeur peut décider d’inspecter les
documents pour obtenir des éléments probants attestant cette efficacité. Il arrive en revanche
que certains contrôles ne fassent l’objet d’aucune documentation, du moins pertinente. Par
exemple, il se peut que ne soit consigné nulle part le fonctionnement de certains aspects de
l’environnement de contrôle, tels que la délégation des pouvoirs et des responsabilités, ou de
certains types d’activités de contrôle, telles que celles qui sont exécutées par un ordinateur. En

38 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


pareille situation, les éléments probants portant sur l’efficacité du fonctionnement peuvent
être obtenus par des demandes d’informations en association avec d’autres procédures
d’audit, comme l’observation ou les techniques d’audit assistées par ordinateur.
§12 ISA 315.L’auditeur doit acquérir une compréhension des aspects du contrôle interne
pertinents pour l’audit. Bien qu’il y ait des chances que la plupart des contrôles pertinents
pour l’audit concernent l’information financière, ce ne sont pas tous les contrôles liés à
l’information financière qui sont pertinents pour l’audit. L’auditeur exerce son jugement
professionnel pour déterminer si un contrôle, seul ou en association avec d’autres, est
pertinent pour l’audit. (Réf. : par. A49 à A72)
§13 ISA 315.Lors de l’acquisition d’une compréhension des contrôles pertinents pour l’audit,
l’auditeur doit évaluer la conception de ces contrôles et déterminer s’ils ont été mis en place,
en associant d’autres procédures à ses demandes d’informations auprès du personnel de
l’entité. (Réf. : par. A73 à A75)
Le système d'information relatif aux objectifs d'élaboration de l'information financière, qui
comprend le système comptable, est constitué des procédures et des documents destinés à
initier, enregistrer, traiter et présenter les opérations de l'entité (et autres événements) et à
suivre les actifs, les passifs et les fonds propres correspondants. Les systèmes de contrôle
comportent le système de contrôle interne et le système comptable. Ces derniers leur
correspondent les deux définitions suivantes :
 Le système comptable est l'ensemble des procédures et des documents d'une entité
permettant le traitement des transactions aux fins de leur enregistrement dans les
comptes. Ce système identifie, rassemble, analyse, calcule, enregistre, récapitule et fait
la synthèse des transactions et autres évènements.
 Le système de contrôle interne est l'ensemble des politiques et procédures (contrôles
internes) mises en œuvre par la direction d'une entité en vue d'assurer, dans la mesure
du possible, la gestion rigoureuse et efficace de ses activités. Ces procédures
impliquent le respect des politiques de gestion, la sauvegarde des actifs, la prévention
et la détection des fraudes et des erreurs, l'exactitude et l'exhaustivité des
enregistrements comptables et l'établissement en temps voulu d'informations
financières fiables.
Les tests sur les contrôles sont effectués lorsque l’auditeur estime, d'après l'appréciation des
risques qu'il a effectuée, que des systèmes de contrôle existent, sont théoriquement valables et
fonctionnent convenablement ou bien s'il estime que les tests de substance sont insuffisants

39 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


pour fournir des éléments probants suffisants et appropriés. En effet, et pour un contrôle
donné prévu par les systèmes en place de l'entité auditée, l'intérêt de l'auditeur sera porté sur :
 L'existence et la validité théorique (conceptuelle) du contrôle ;
 L'efficacité du fonctionnement du contrôle ;
 La permanence dans l'application du contrôle.
Ces trois points devraient être cumulativement vérifiés pour pouvoir se servir du contrôle en
question dans le cadre d'une « Approche systèmes ».
De même, lorsque l'auditeur identifie des risques d'anomalies significatives dans les états
financiers que l'entité n'a pas contrôlés ou pour lesquels le contrôle pertinentn'est pas adéquat,
ou lorsque, selon le jugement de l'auditeur, le processus d'appréciation des risques de l'entité
comporte une lacune importante, l'auditeur fait mention de ces lacunes du contrôle interne
dans la communication des questions de gouvernance soulevées au cours de l'audit(Voir la
norme ISA 265 : « Communication des déficiences du contrôle interne auxresponsables de la
gouvernance et à la direction »).
En effet, lorsque l'auditeur identifie des risques d'anomalies significatives que l'entité n'aurait
pas sous contrôle ou pour lesquels les contrôles mis en place sont inadéquats, ou si, selon son
jugement, il existe une faiblesse majeure dans le processus d'évaluation des risques par
l'entité, il inclut cette question dans sa communication des faiblesses apparues à l'occasion de
sa mission et intéressant les personnes constituant le gouvernement d'entreprise.

La communication à la direction des déficiences procédurales s'effectue en général par écrit


dans le cadre d'un rapport dit « Lettre au conseil ou à la direction ». Cette lettre ne se limite
pas, en principe, à décrire les anomalies mais aussi à recommander les améliorations à coût
raisonnable.
En Tunisie, les commissaires aux comptes des établissements publics à caractère
industriel et commercial (EPIC) sont tenus légalement, en vertu du décret n°87-529 du
1er Avril 1987, de remettre une lettre. En pratique, la remise d'une lettre de direction est
plus ou moins généralisée à toutes les missions de commissariat aux comptes. De même,
aux termes de l'article 15 de la loi sur la sécurité financière modifiant l'article 3 de la loi
n°94-117 : « Le commissaire aux compte doit présenter dans ses rapports une évaluation
générale du contrôle interne ».
1.2.Calendrier d'application des tests de procédures
Le calendrier d'application désigne le moment de la mise en œuvre des procédés d’audit ou
encore la période ou la date à laquelle les éléments probants se rapportent.

40 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


En effet, d'après le §A6 de l'ISA 330 : « Le calendrier d’une procédure d’audit a trait au
moment de sa mise en œuvre, ou à la période ou à la date à laquelle se rapportent les
éléments probants ».
D'après le §11 de l'ISA 330: «L’auditeur doit tester l’efficacité du fonctionnement des
contrôles pour le moment précis ou pour l’ensemble de la période où il a l’intention de
s’appuyer sur ces contrôles, sous réserve des dispositions des paragraphes 12 et 15 ci-
dessous, afin de disposer d’une base appropriée pour justifier son intention de s’appuyer sur
les contrôles ». (Réf. : par. A32)

Utilisation des éléments probants recueillis durant une période intermédiaire


§12.Si l’auditeur obtient des éléments probants quant à l’efficacité du fonctionnement des
contrôles au cours d’une période intermédiaire, il doit :
a) obtenir des éléments probants concernant tout changement important survenu dans ces
contrôles après la période intermédiaire;
b) déterminer les éléments probants additionnels à obtenir pour la période restant à couvrir
jusqu’à la fin de l’exercice. (Réf. : par. A33 et A34)

Utilisation des éléments probants recueillis au cours des audits précédents


§13.Pour déterminer s’il est approprié d’utiliser des éléments probants sur l’efficacité du
fonctionnement des contrôles obtenus lors des audits précédents et, lorsque c’est le cas, pour
déterminer le délai maximal pouvant s’écouler avant de procéder à un nouveau test sur un
contrôle, l’auditeur doit tenir compte des éléments suivants :
a) l’efficacité des autres éléments du contrôle interne, notamment l’environnement de
contrôle, le suivi des contrôles par l’entité et le processus d’évaluation des risques par l’entité;
b) les risques découlant des caractéristiques du contrôle considéré, notamment selon qu’il est
manuel ou automatisé;
c) l’efficacité des contrôles généraux sur les systèmes informatiques;
d) l’efficacité du contrôle considéré et son application par l’entité, y compris la nature et
l’étendue des écarts constatés dans l’application du contrôle lors des audits précédents, ainsi
que les changements de personnel ayant une incidence importante sur l’application du
contrôle;
e) l’existence ou non d’un risque en raison de l’absence de changement dans le contrôle
considéré alors que les circonstances ont changé;

41 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


f) les risques d’anomalies significatives et l’étendue de la confiance placée dans le contrôle
considéré. (Réf. : par. A35)

L'auditeur peut mettre en œuvre des tests de procédures à une date intercalaire. Par ailleurs, la
mise en œuvre de procédures d'audit avant la fin de la période peut aider l'auditeur à identifier
des problèmes significatifs très tôt au cours de l'audit et donc à les résoudre avec l'assistance
de la direction ou à développer une approche d'audit efficace en réponse à ces problèmes.
Lorsque l'auditeur met en œuvredes tests de procédures avant la fin de la période, il apprécie
la nécessité de recueillir des éléments probants additionnels pour le restant de la période.
Lorsque l'auditeur s'interroge sur le moment de mettre en œuvre des procédures d'audit, il
prend également en compte les points suivants:
- l'environnement de contrôle;
- le moment où l'information pertinente est disponible (p. ex., des fichiers informatiques
peuvent être effacés par la suite, ou des contrôles physiques peuvent avoir lieu seulement à
certains moments) ;
- la nature du risque (un risque de surévaluation des produits d'exploitation pour satisfaire les
prévisions, de bénéfices, par la création postérieure de faux contrats de vente, l'auditeur peut
souhaiter examiner les contrats en cours au dernier jour de la période);
- la période ou la date sur laquelle portent les éléments probants.

Parallèlement, le §14 de l'ISA 330 apporte une grande nouveauté: « Lorsque l’auditeur a
l’intention d’utiliser des éléments probants obtenus lors d’un audit précédent et concernant
l’efficacité du fonctionnement de certains contrôles, il doit établir si ces éléments probants
sont toujours pertinents en recueillant des éléments probants attestant si des changements
importants sont survenus ou non dans ces contrôles depuis l’audit précédent. Il obtient ces
éléments probants au moyen de demandes d’informations en association avec des
observations physiques ou des inspections, afin de confirmer sa compréhension de ces
contrôles, et :
a) lorsque les éléments probants obtenus lors de l’audit précédent ont perdu de leur
pertinence sous l’effet des changements survenus, l’auditeur doit tester les contrôles dans le
cadre de l’audit en cours; (Réf. : par. A36)
b) lorsqu’aucun changement n’est survenu, l’auditeur doit tester les contrôles au moins
une fois tous les trois audits, mais doit tester une partie des contrôles lors de chaque audit
afin d’éviter que tous les contrôles sur lesquels il a l’intention de s’appuyer soient testés au

42 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


cours d’un même audit et qu’il s’écoule ensuite deux audits sans aucun test des contrôles ».
(Réf. : par. A37 à A39)

La décision de l'auditeur de s'appuyer ou non sur des éléments probants recueillis lors
d'audits précédents pour d'autres contrôles est une question de jugement professionnel. De
plus, la durée de la période pouvant s'écouler avant de re-tester ces contrôles est aussi une
question de jugement professionnel, mais ne peut pas excéder deux ans.

En pratique, l'auditeur se fixe un plan de rotation lui permettant de tester annuellement une
partie de ces contrôles pour ne pas se trouver dans la situation de tester tous les contrôles au
cours d'une même période et de ne rien faire durant les deux années suivantes. Si l'auditeur
prévoit d'utiliser des éléments probants portant sur l'efficacité du fonctionnement des
contrôles recueillis lors des audits précédents, il doit recueillir des éléments probants pour
savoir si des changements dans des contrôles spécifiques ont eu lieu postérieurement à l'audit
précédent. Il doit recueillir des éléments probants montrant que de tels changements se sont
produits, au moyen de demandes d'informations en association avec une observation ou une
inspection, afin de confirmer la compréhension de ces contrôles spécifiques. L'auditeur met en
œuvre des procédures d'audit pour établir le caractère permanent de la pertinence des
éléments probants recueillis au cours des périodes précédentes lorsqu'il prévoit d'utiliser ces
éléments probants pour la période en cours.

Par exemple, lors de l'audit précédent, l'auditeur peut avoir déterminé qu'un contrôle
automatisé fonctionnait comme prévu. Il recueille des éléments probants pour déterminer si
des modifications dans ce contrôle automatisé ont eu lieu qui affecteraient son
fonctionnement efficace et continu, par exemple, par une demande d'informations auprès de la
direction et par l'inspection des journaux d'intervention (logs) indiquant les contrôles qui ont
été modifiés.
Le fait de prendre en considération les éléments probants portant sur ces modifications peut
entraîner soit une augmentation, soit une diminution des éléments probants à recueillir durant
la période en cours relatives à l'efficacité du fonctionnement des contrôles.

Des changements peuvent affecter la pertinence des éléments probants recueillis au cours des
périodes précédentes de manière telle qu'ils ne peuvent plus servir de base sur laquelle
s'appuyer valablement. Par exemple, des modifications de système qui permettent à une entité
de recevoir un nouveau rapport édité par le système n’affecteront probablement pas la

43 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


pertinence des éléments probants de la période précédente. A l'inverse, une modification du
système, qui implique que des données soient désormais cumulées ou calculées différemment,
l'affectera.
Enfin,le §15 de l’ISA 330ajoute que: « Si l’auditeur a l’intention de s’appuyer sur des
contrôles liés à un risque qu’il a jugé important, il doit tester ces contrôles dans la période
sur laquelle porte sa mission ».

1.3.Etendue des tests de procédures


L'étendue désigne l'aspect quantitatif d'un procédé d'audit particulier à appliquer, par exemple,
la taille d'un échantillon ou le nombre d'observations dans le cadre d'un procédé de contrôle.
L'étendue d'un procédé d'audit est déterminée par le jugement de l'auditeur, après prise en
compte de l'importance relative, du risque évalué et du degré d'assurance que l'auditeur
prévoit obtenir. En particulier, l'auditeur augmente habituellement l'étendue des procédés
d'audit lorsque le risque d'anomalies significatives s'accroît. Plus l'auditeur s'appuie sur
l'efficacité dufonctionnement des contrôles pour son appréciation des risques, plus l'étendue
de ses tests des contrôles sera grande. De plus, lorsque le taux de dérogation prévue pour un
attribut donné augmente, l'auditeur augmente l'étendue du test de contrôle.

L’utilisation de techniques de contrôle assistées par ordinateur (TCAO) peut permettre des
tests plus poussés des transactions électroniques et des fichiers électroniques des comptes.
Cependant, en raison de l’uniformité inhérente au traitement informatique, il se peut que
l’auditeur n’ait pas besoin d’augmenter l’étendue des tests portant sur un contrôle
informatique donné. Pour réaliser ces tests, l’auditeur pose, en général, trois questions :
1-Qui? : Qui effectue le contrôle?
2-Quand? : Quand ce contrôle est effectué ? / Quand il n'est pas appliqué ?)
3-Comment? : Comment le contrôle est effectué ? Ces tests comprennent:
 Inquiring: interroger le personnel pour savoir qui exécute la procédure.
 Observing : observer le personnel concernant l'application effective des procédures.
 Inspecting : vérifier les documents et rapports pour déterminer comment la procédure
est exécutée et les performances de contrôle.
 Reperforming : refaire certains travaux et calculs par l'auditeur pour s'assurer que la
procédure est correctement appliquée.

1.4.Types des tests de procédures

44 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


a. Les tests de cheminement ou de conformité
Ces tests consistent à parcourir le circuit des documents depuis la naissance d'un document
jusqu'à son enregistrement et son classement définitif. (Walking through procedures ou
Reconstitution d'opérations). Pour la compréhension des procédures de contrôle,
l'auditeur utilise des questionnaires ouverts.
Ces tests permettent ainsi de :
- S'assurer de la bonne description des procédures ;
- S'assurer que les contrôles, visa,... existent et sont matériellement apposés sur les
différents documents.
b. Les tests de permanence
Ces tests viennent en deuxième lieu. Une fois l'auditeur a bien compris les procédures et
estime à priori qu'elles sont efficaces, il va tester alors l'application de ces points forts à l'effet
d'évaluer ces procédures. Ces tests répondent aux questions :
Question 1 : Est ce qu'un CI a existé et a fonctionné comme nous l'avons compris?
Question 2 : Est ce que ce CI a été effectué en temps opportun (Timing) ?
Question 3 : Est ce que ce CI a été fondé sur des informations fiables?
Question 4 : Est ce que ce CI a permis de corriger les éventuelles erreurs ?
Question 5 : Est ce que ce Cl a concerné l'ensemble de la période (Permanence) ?

Il existe 2 types de C.I. :


 C.I. préventifs: c'est l'ensemble de sécurités mises en œuvre pour empêcher que des
erreurs se produisent. Ce contrôle fonctionne en même temps que la réalisation des
opérations, il est matérialisé par des visas, signatures, ... Exemple: rapprochement
facture/BL pour détecter des ventes fictives ou livraisons non facturées.
 C.I. de détection: l'objectif de ce contrôle est de détecter les erreurs résiduelles
éventuelles malgré les C.I. préventifs qui pouvaient exister. Ce contrôle fonctionne
après la réalisation des opérations. Il est matérialisé par des états, tableaux, études,
rapprochement... Exemple : rapprochement mensuel entre quantités livrées et celles
facturées.
Pour l'évaluation des procédures, l'auditeur utilise des questionnaires fermés avec des
réponses « oui » ou « non ». Les réponses négatives indiquent l'existence de faiblesse. A
l'issue des tests, l'auditeur détermine les écarts par rapport à la procédure. Ces écarts peuvent
être classés en deux catégories:
 Faiblesses de conception;

45 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


 Failles d'application.

1-Faiblesses de conception : ces faiblesses concernent la cohérence des systèmes. A titre


d'exemples:
- conception générale du C.I. inadéquate ;
- absence de séparation des tâches;
- dispositif inadéquat pour la sauvegarde des actifs.
5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
2-Failles d'application : ces faiblesses concernent une mauvaise application des procédures.
Généralement, elles revêtent l'une des formes suivantes:
- Le contrôle est effectué par une personne non autorisée.
- Le contrôle n'a pas été effectué pendant un temps déterminé.
- Le contrôle est mal effectué.
A l'issu de ces tests, l'auditeur dégage des écarts à la procédure, qui sont appelés exceptions.
Ces expressions « écart »et« exception » sont préférables aux termes erreurs, car ces écarts
n'indiquent qu'une possibilité d'existence d'erreurs dans les E.F.

Exemples de test :Processus « Ventes-recouvrements » :


1-Test: Sélectionner un échantillon de 50 B.L. et s'assurer que tous les B.L. sont facturés. Ce
test permet de s'assurer de l'assertion d' « Exhaustivité » des ventes.
2-Test: Sélectionner un échantillon de 50 factures de ventes et s'assurer que toutes les factures
sont appuyées de B.L. acceptés par les clients.
La réalisation de ce test permet, en même temps, de s'assurer de l'assertion d'« Existence » des
ventes et de l'assertion des « Droits et obligations ». Donc, un seul contrôle peut fournir des
éléments probants pour une ou plusieurs assertions.

2. La fixation définitive du Risque lié au Contrôle


Pour fixer ce niveau, il est nécessaire que l'auditeur :
 Identifie les risques d'anomalies potentielles ;
 Identifie les contrôles préventifs ou de détection relatifs à ces anomalies;
 Obtenir l'évidence que ces contrôles sont efficaces;
 Evaluer cette évidence et fixer définitivement le R.L.C.

2.1.Identifier les risques d’anomalies potentielles

46 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Pour chaque processus, il existe des check-lists énumérant les anomalies potentielles.
L'auditeur utilise ces listes et sa connaissance de l'entité y compris son contrôle interne pour
se fixer définitivement sur les anomalies qui peuvent avoir lieu. Par exemple :
Anomalies Potentielles Contrôles nécessaires Test de contrôle
-Séparation des tâches ; -Observer la séparation ;
-Les B.L. doivent être pré -Vérifier que les B.L. sont pré-
numérotés ; numérotés ;
Marchandises livrées mais non
-Rapprochement individuel -Examiner la correspondance.
facturées
entre facture et B.L. qui doivent
être joints.

-Les factures sont pré- -Vérifier que les factures sont


numérotées ; pré-numérotées ;
-Les factures doivent être -S'assurer que le journal
Factures non comptabilisées
classées par ordre numérique. comprend la séquence
numérique.

2.2.Identifier les contrôles mis en œuvre pour prévenir et détecter ces anomalies
Pour chaque processus, il existe des check-lists énumérant les contrôles nécessaires pour
prévenir et détecter chaque anomalie. Si l'auditeur estime qu'un contrôle nécessaire n'existe
pas ou n’est pas effectué, il doit d'abord et avant de conclure à l'existence de faiblesses,
chercher s'il existe des contrôles compensatoires dont l'effet pourrait prévenir ou détecter
l'anomalie. Dans l'exemple ci haut, même s'il n'y a pas un rapprochement individuel (C.I.
préventif), l'entreprise peut disposer d'un contrôle de détection équivalent en termes
d’efficacité et consistant à la réalisation d'un rapprochement global mensuellement entre
quantité livrée et quantité facturée.

2.3.Obtenir l’assurance que ces contrôles sont efficaces


L'auditeur effectue un test (généralement par sondage) sur les documents et s'assurer que les
contrôles sont effectués réellement (Voir colonne 3 de l'exemple, Tests de contrôle).

2.4.Evaluer cette évidence et fixer le R.L.C.


Les procédures d'audit utilisées fournissent différents niveaux d'évidence d'audits ou
d'éléments probants. Par exemple :
- vérifier les documents fournit une évidence documentaire ;
- réaliser un entretien fournit une évidence orale ;
- observer fournit une évidence physique.
Si les différentes sources d'évidence convergent sur le fait que les contrôles sont effectifs, le
degré d'assurance augmente. Si non (divergent), le degré d'assurance diminue.

47 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Si le nombre d'exceptions dégagées par les tests de contrôle excède le nombre toléré, le
contrôle sera considéré comme non efficace.
S'il est inférieur, le contrôle serait considéré comme efficace.
La fixation définitive du R.L.C. fait appel au jugement professionnel de l'auditeur basé sur
une analyse prudente des éléments probants obtenus à partir des tests de contrôle.
La fixation du R.L.C. tiendra compte également des composantes du contrôle interne car ces
composantes sont en interactions et neutralisent les effets réciproques.

Une activité de contrôle peut être neutralisée par un mauvais environnement de contrôle. De
même, une mauvaise procédure ou un mauvais système comptable peuvent être corrigés par
un bon environnement de contrôle.

SECTION 5 : LA DETERMINATION DU R.N.D. ET LES CONTROLES DE


SUBSTANCE (PROCEDES DE CORROBORATION OU TESTS DE VALIDATION)

48 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


1. Détermination du R.N.D.
Les tests de substance constituent la deuxième réponse possible aux risques évalués. Ils
constituent la conséquence du niveau du R.N.D. Le niveau du R.N.D. acceptable est lui-même
fonction de la fixation définitive du niveau du R.L.C. suite aux tests de contrôle. Le R.I. étant
fixé depuis la phase de planification.
R.I. ===>Fixé depuis la planification
En principe définitivement sauf exception
R.L.C. ===>Jugement préliminaire
Depuis la planification  Hypothèse 1 (élevé)  Stratégie corroborative
Hypothèse 2 (faible)  Stratégie mixte

Tests de contrôle  Fixation définitive du R.L.C.


R.N.D. = R.A.
R.I.*R.L.C.

ou qualitativement:
 Si R.N.D. acceptable est élevé les procédés de corroboration seraient limités et
moins coûteux.
 Si R.N.D. acceptable est faible  les procédés de corroboration seraient étendus et
plus coûteux.

2. Les contrôles de substance ou procédés de corroboration


L'auditeur planifie et met en œuvre des contrôles de substance pour tenir compte de son
appréciation du risque d'anomalies significatives.
Plus il évalue que le risque est élevé, plus il est probable que les procédés de corroboration
seront mis en œuvre vers la fin de la période, et l'étendue de ces procédés augmente, et la
nature des procédés de corroboration revêt de l'importance.

2.1. Calendrier d'application des procédés de corroboration


D'après le §4 de l'ISA 330 : « Dans les Normes ISA, on entend par :
(a) procédure de corroboration: une procédure d'audit conçue pour détecter des anomalies
significatives au niveau des assertions. Les procédures de corroboration comprennent:
i. des tests de détail (relatifs à une catégorie d'opérations, à un soldede comptes
ou à uneinformation fournie) ;
ii. des procédures analytiques de corroboration ».

49 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


D'après le §22 de l'ISA 330 : « Si des procédures de corroboration sont réalisées à une date
intermédiaire, l’auditeur doit, pour couvrir le restant de la période, mettre en œuvre :
a) soit des procédures de corroboration en association avec des tests des contrôles,
b) soit uniquement des procédures de corroboration complémentaires, s’il juge que cela
suffit,
afin d’avoir une base raisonnable permettant d’extrapoler que les conclusions de l’audit à la
date intermédiaire sont toujours valables à la fin de la période. (Réf. : par. A54 à A57) »

Il est donc possible d'appliquer des procédés de corroboration à une date intercalaire
(avant la clôture). Toutefois, l'auditeur doit mettre en œuvre, pour la période restante, des
procédés de substance supplémentaires ou une combinaison de procédés de substance et des
tests de contrôle procurant un fondement raisonnable à l'extension des conclusions d'audit à la
période comprise entre la date intermédiaire et la date de clôture.

Parallèlement, lorsque des procédés de corroboration sont appliqués à une date intermédiaire,
cela augmente le risque que des anomalies pouvant exister à la fin de la période ne soient pas
détectées par l'auditeur. Ce risque croît avec la durée de la période restante. Lorsqu'il se
demande s'il y a lieu de mettre en œuvre des procédés de corroboration à une date
intermédiaire, l'auditeur tient compte de :

 l'environnement de contrôle, 5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20

 les autres contrôles pertinents,


 l'objectif du procédé de corroboration,
 l'appréciation du risque d'anomalies significatives,
 la nature de la catégorie d'opérations ou du solde de compte et des assertions
connexes,
 sa capacité de réduire le risque grâce à la mise en œuvre de procédés de corroboration
adéquats ou de procédés de corroboration combinés à des tests de contrôle pour
couvrir la période restante.

2.2. Nature des contrôles de substance


D'après le §18 de l'ISA 330: « Indépendamment de son évaluation des risques d’anomalies
significatives, l’auditeur doit concevoir et mettre en œuvre des procédures de corroboration

50 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


pour chaque catégorie d’opérations, solde de compte et information fournie, dès lors qu’ils
sont significatifs ». (Réf. : par. A42 à A47)
Quelle que soit l'appréciation du risque d'anomalies significatives, l'auditeur doit planifier et
mettre en œuvre des procédés de corroboration.

L'auditeur planifie et met en œuvre des contrôles de substance pour répondre à une évaluation
spécifique du risque d'anomalies significatives qui prend en compte, le cas échéant, le résultat
des tests de procédures réalisés. L'évaluation du risque par l'auditeur repose en toute
hypothèse sur son jugement professionnel et elle peut donc ne pas être suffisamment précise
pour identifier tous les risques d'anomalies significatives. De plus, il existe des limites
inhérentes au contrôle interne, telles que le risque que la direction outrepasse les contrôles, la
possibilité d'une erreur humaine et l'impact des modifications dans les systèmes. Pour cette
raison, des contrôles de substance des flux d'opérations, des soldes de comptes et des
informations fournies dans les états financiers, dès lors qu'ils sont significatifs, sont toujours
nécessaires pour recueillir des éléments probants suffisants et appropriés.
Les contrôles de substance permettent à l'auditeur de détecter des erreurs monétaires ou des
anomalies dans les transactions, informations et les soldes plutôt que les exceptions ou les
écarts d'application des contrôles.
Les tests de substance fournissent à l'auditeur une évidence sur le respect et la sincérité
relative aux assertions significatives sous tendant l'établissement des E.F.
La norme distingue entre:
a. Contrôles de substance portant sur le processus d’arrêté des
comptes
D'après le §20 de l'ISA 330: «Les procédures de corroboration mises en œuvre par
l’auditeur doivent comprendre les procédures suivantes liées au processus de finalisation des
états financiers :
a) vérification de la concordance ou rapprochement des états financiers avec les documents
comptables sous-jacents;
b) examen des écritures de journal significatives et des autres ajustements effectués lors de la
préparation des états financiers ». (Réf. : par. A52)

b. Contrôles de substance répondant aux risques importants


D'après le §21 de l'ISA 330: «Si, lors de son évaluation, l’auditeur a déterminé que le risque
d’anomalies significatives au niveau d’une assertion est important, il doit mettre en œuvre des

51 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


procédures de corroboration répondant spécifiquement à ce risque. Lorsque l’approche
adoptée pour répondre à un risque important se limite à des procédures de corroboration,
celles-ci doivent comporter des tests de détail ». (Réf. : par. A53)
On peut procéder à un seul type de tests ou par une combinaison en fonction de R.N.D. prévu
et donc du risque d'anomalies significatives.

Selon le §A9 de l’ISA 330: « L’évaluation des risques faite par l’auditeur peut influer tant
sur les types de procédures d’audit à mettre en œuvre que sur leur association. Par exemple,
lorsqu’il évalue le risque à un niveau élevé, l’auditeur peut se faire confirmer l’exhaustivité
des clauses d’un contrat par l’autre partie au contrat, en plus d’inspecter lui-même le
document. Par ailleurs, certaines procédures d’audit peuvent convenir davantage à certaines
assertions qu’à d’autres. Ainsi, dans le cas des produits, des tests des contrôles peuvent
représenter la réponse la plus adaptée à l’évaluation d’un risque d’anomalies concernant
l’assertion sur l’exhaustivité, tandis que des procédures de corroboration peuvent être la
meilleure réponse à l’évaluation d’un risque d’anomalies concernant l’assertion sur la
réalité.

§A10.Les raisons qui ont conduit l’auditeur à évaluer un risque comme il l’a fait sont
pertinentes pour la détermination de la nature des procédures d’audit. Par exemple, si un
niveau de risque est considéré comme faible en raison des caractéristiques particulières
d’une catégorie donnée d’opérations, indépendamment des contrôles les concernant,
l’auditeur peut décider que la mise en oeuvre de procédures analytiques de corroboration est
suffisante pour l’obtention d’éléments probants suffisants et appropriés. En revanche, si le
niveau de risque est considéré comme faible en raison de certains contrôles internes, et que
l’auditeur a l’intention de concevoir des procédures de corroboration sur la base de cette
évaluation, il exécute alors des tests de ces contrôles, comme l’exige l’alinéa 8 a). Ce peut
être le cas, par exemple, pour une catégorie d’opérations dotées de caractéristiques
raisonnablement homogènes, dénuées de complexité et qui sont systématiquement traitées et
contrôlées par le système informatique de l’entité ».

Rappelons que selon le §4 de l'ISA 330:« Dans les Normes ISA, on entend par :
(a) procédure de corroboration: une procédure d'audit conçue pour détecter des anomalies
significatives au niveau des assertions. Les procédures de corroboration comprennent:

52 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


i. des tests de détail (relatifs à une catégorie d'opérations, à un solde de
comptes ou à une information fournie) ;
ii. des procédures analytiques de corroboration ».
 Les procédés de corroboration comprennent selon chaque famille d'assertion:
1-des tests détaillés des flux d'opérations, des soldes de comptes et des informations fournies
dans les états financiers, et
2- des procédures analytiques de substance.
i. Les tests détaillés des catégories d'opérations et des soldes
Les tests de détail s'entendent des contrôles portant sur le détail des opérations, soldes, et
informations. Ce sont donc des contrôles visant à justifier la validité du contenu des états
financiers sur la base de pièces comptables ou de tout autre élément probant. L'auditeur
conçoit des tests de détail qui tiennent compte de l'appréciation des risques dans le but de
réunir des éléments probants suffisants et adéquats pour obtenir le niveau d'assurance prévu
au niveau des assertions.
Lorsqu'il conçoit des procédés de corroboration visant les assertions relatives à l'existence ou
à la réalité, l'auditeur choisit certains des éléments pris en compte dans la détermination d'un
montant figurant dans les états financiers pour y trouver des éléments probants pertinents.
En revanche, lorsqu'il conçoit des procédés d'audit visant l'assertion relative à l'exhaustivité,
l'auditeur choisit des éléments probants parmi ceux qui indiquent qu'un élément devrait être
pris en compte dans la détermination du montant en cause figurant dans les états financiers et
fait enquête pour savoir si cet élément est bien pris en compte. Par exemple, l'auditeur
pourrait examiner les décaissements subséquents pour déterminer si certains achats ont été
omis.

L'auditeur s’assure en effectuant ces tests si les transactions enregistrées existent et que
l'ensemble des transactions effectuées sont enregistrées et concernent la période, si elles sont
correctement classées, totalisées et reportées sur les fiches et balances. Les coûts de ces tests
sont plus importants que ceux de l'examen analytique. Par exemple, l'auditeur circularise:
- les banques pour confirmer le solde en comptabilité,
- les clients pour confirmer les comptes à recevoir.

L'auditeur s'assure de l'existence des immobilisations et stocks par inspection physique.


L'exemple suivant montre la manière progressivede concevoir les tests sur les soldes des
Banques. L'étendu du test est fonction du niveau du R.N.D. :

53 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Situations R.A. constant R.I. * R.L.C. R.N.D.
1 Faible T. Faible Elevé
2 Faible Moyen Moyen
3 Faible Elevé Faible
4 Faible T. Elevé Très faible

Tests à effectuer sur les soldes Banques dans chaque situation de risque
1-Vérifier 1'état de rapprochement (E.R.) et refaire les totaux arithmétiques.
2-Revoir l'établissement de l'E.R. et vérifier exhaustivement les montants en suspens.
3-Refaire l'établissement de l'E.R. par l'Auditeur et vérifier exhaustivement les suspens.
4-Obtenir les relevés bancaires directement de la banque et refaire l'E.R. en vérifiant
exhaustivement les montants en suspens.

D'après l'ISA 500 révisé, les moyens utilisés comprennent notamment:


1- Inspection des comptes ou des documents,
2- Inspection des actifs corporels,
3- Observation,
4- Prise de renseignements,
5- Confirmation,
6- Reprise des calculs,
7- Reprise des contrôles,
8- Procédés analytiques.

- Inspection des comptes ou des documents


L'inspection consiste à examiner des enregistrements dans les livres comptables ou des
documents, soit internes, soit externes, sous forme papier, sous forme électronique ou autres
supports. L'inspection des enregistrements et documents fournit des éléments probants dont
lafiabilité varie en fonction de leur nature et de leur source et, dans le cas d'enregistrements ou
de documents internes, en fonction de l'efficacité du système de contrôle interne.
- Inspection des actifs corporels
L'inspection des actifs corporels consiste en un contrôle physique de ces actifs. Elle fournit
des éléments probants fiables quant à leur existence, mais pas nécessairement quant aux
droits et obligations détenus par l'entité ou quant à leur propriété ou leur valorisation.
- Observation physique
L'observation consiste à examiner un processus ou la façon dont une procédure est exécutée
par d'autres personnes. Elle fournit des éléments probants concernant l'exécution d'un

54 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


processus ou d'une procédure, mais elle se limite au moment où elle a lieu. Elle est aussi
limitée parce que le fait qu'une personne se sent observée peut influencer la façon dont elle
exécute la procédure ou le processus. Cette procédure est envisageable surtout pour tester les
contrôles.
- Demandes d'informations
La demande d'informations consiste à se procurer des informations, aussi bien financières que
non financières, auprès de personnes bien informées, ayant des responsabilités financières ou
non, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'entité.
La demande d'informations est un procédé largement utilisé tout au long de l'audit qui sert
souvent de complément à l'application d'autres procédés.
Les demandes d'informations englobent les demandes écrites formelles et les demandes orales
informelles.
Les réponses aux demandes d'informations peuvent fournir à l'auditeur des informations qu'il
ne connaissait pas au préalable, ou des éléments probants corroborants. A l'inverse, les
réponses peuvent fournir des informations qui diffèrent significativement des autres
informations que l'auditeur peut avoir recueillies; par exemple, des informations sur la
possibilité pour la direction de contourner les contrôles.
Sur certains aspects, l'auditeur obtient des déclarations écrites de la part de la direction pour
confirmer les réponses données aux demandes d'informations orales. Par exemple, l'auditeur
obtient généralement des déclarations écrites de la direction sur des aspects significatifs
lorsqu’aucun autre élément probant suffisant et approprié ne peut raisonnablement être
recueilli, ou lorsque les autres éléments probants recueillis sont de qualité moindre. (Voir la
Norme ISA 580 « Déclarations écrites » pour plus d’informations).
Dans certains cas, les réponses aux demandes d'informations peuvent également fournir à
l'auditeur un motif pour modifier ses procédures d'audit ou exécuter des procédures d'audit
supplémentaires. 5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20

- Demandes de confirmation (ISA 505)


La confirmation, qui constitue un type particulier de prise de renseignements, consiste à
obtenir directement d'un tiers une déclaration concernant des informations ou l'existence d'une
situation. C'est donc une réponse à une demande d'informations visant à corroborer des
informations contenues dans les documents comptables. Exemple : Circularisation des tiers.
Les demandes de confirmation sont fréquemment utilisées pour vérifier les soldes de comptes
et leurs composants, mais ne sont pas limitées à ces éléments. Par exemple, l'auditeur peut
demander une confirmation des termes d'accords conclus ou d'opérations qu'une entité a

55 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


réalisés avec des tiers afin de savoir si des modifications ont été apportées à l'accord initial et,
s'il en est ainsi, quelsen sont les points importants. Les demandes de confirmation sont aussi
utilisées pour recueillir des éléments probants quant à l'absence de certaines conditions, par
exemple, l'absence d'accordsparallèles qui peuvent avoir un effet sur la comptabilisation des
produits.
Les confirmations externes des tiers permettent de s'assurer des assertions : existence, droits et
obligations, exhaustivité et rattachement, mais pas des assertions d'évaluation, ou de
présentation.
Pour se prononcer sur un compte, il faut vérifier l'ensemble des assertions. En conséquence, le
procédé de confirmation externe n'est pas suffisant pour se prononcer sur les comptes. Ce
procédé peut être combiné avec d'autres.
 L'application des confirmations externes est-elle nécessaire ?
D'après le §19 1'ISA 330: «L’auditeur doit se demander s’il convient de mettre en œuvre des
procédures de confirmation externe en tant que procédures de corroboration ».
D'après le §7 l'ISA 505: « Lorsqu’il a recours à des procédures de confirmation externe,
l’auditeur doit conserver le contrôle des demandes de confirmation, ce qui implique
notamment ... ».
En conséquence, le recours à cette procédure constitue un choix pour l'auditeur qui détermine
si l'utilisation des confirmations externes est nécessaire. Cette évaluation est fonction de :
- caractère significatif de l'élément,
- résultat de son évaluation de R.I.et R.L.C.,
- la façon dont les éléments probants obtenus par d'autres procédures réduiront le risque
relatif à l'assertion.
En conclusion, l'application des confirmations externes est nécessaire si le compte à
circulariser est significatif, le R.I. et R.L.C. est élevé et il n'y a vraisemblablement pas de
procédures alternatives.
 Confirmations positives ou négatives ?
L'ISA 505 donne une description des types de confirmation avec des conditions d'utilisation.
Une demande de confirmation négative (confirmation tacite) est une demande priant le tiers
confirmant de ne répondre directement à l'auditeur que s'il est en désaccord avec l'information
mentionnée dans la demande. Une demande de confirmation positive (confirmation expresse)
est une demande priant le tiers confirmant de répondre directement à l'auditeur, soit en
précisant son accord ou son désaccord avec l'information mentionnée dans la demande, soit en
fournissant l'information demandée.

56 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


L'utilisation des demandes de confirmation négatives n'est pas appropriée notamment s'il est
confirmé que R.I.*R.L.C. est élevé en raison des faiblesses dans son environnement de
contrôle et des risques du secteur. Les confirmations négatives fournissent des éléments
probants moins convaincants que ne le font les confirmations positives.(ISA 505.§15).
 Le recours aux nouvelles technologies pour la confirmation
Le §A12 de 1'ISA 505dispose que: « Les réponses transmises électroniquement, par exemple
par télécopie ou par courrier électronique, comportent des risques quant à leur fiabilité, car
il peut être difficile d’établir l’origine du document et l’autorité du répondant, ou de détecter
les altérations. L’utilisation par l’auditeur et le répondant d’un processus créant un
environnement sécurisé pour les réponses transmises électroniquement peut atténuer ces
risques. Si l’auditeur est convaincu que ce processus est sécurisé et contrôlé de manière
adéquate, la fiabilité des réponses est accrue. Le processus de confirmation électronique peut
englober diverses techniques de validation de l’identité de l’expéditeur de l’information par
voie électronique, par exemple le chiffrement, les signatures numériques et les procédures de
vérification de l’authenticité des sites Web ».
En conséquence, le recours aux nouvelles technologies pour la confirmation est possible.
Toutefois, l'auditeur considère l'authenticité des réponses et procède aux investigations qu'il
juge utile en cas de doute.
Il doit rester attentif à la validité des sources de réponses reçues par des voies autres que
postales.
- Contrôle arithmétique
Il s'agit d'une vérification de l'exactitude arithmétique des documents justificatifs ou
d'enregistrements comptables. Elle peut être effectuée à l'aide des technologies de
l'information, par exemple, en obtenant un fichier électronique de l'entité et en se servant de
TCAO (techniques de contrôle assistées par ordinateur) pour contrôler l'exactitude de la
synthèse du fichier.
- Ré-execution (reprise des contrôles)
La reprise des contrôles est l'exécution indépendante par l'auditeur, de façon manuelle ou à
l'aide de TCAO, de procédures ou de contrôles initialement mis en œuvre dans le cadre du
contrôle interne de l’entité, par exemple, la reprise du classement chronologique des débiteurs
(classement par âge des créances clients).
ii. Les procédures analytiques de substance
D'après le §A21 de l'ISA 500: « Les procédures analytiques consistent à évaluer des
informations financières en étudiant des corrélations plausibles entre des données aussi bien

57 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


financières que non financières. Elles englobent également les investigations nécessaires
portant sur les variations ou les corrélations relevées qui sont incohérentes avec d’autres
informations pertinentes ou qui s’écartent de façon importante des valeurs attendues. Voir la
norme ISA 520 pour de plus amples indications ».
Les procédures analytiques consistent à évaluer l'information financière par l'étude des
relations plausibles entre des données, tant financières que non financières. Les procédés
analytiques comprennent aussi l'enquête au sujet des fluctuations qui ont été relevées et des
relations qui ne cadrent pas avec les autres informations pertinentes ou qui s'écartent
significativement des montants prévus.
L'examen analytique consiste, d'après la CNCC de France (Norme 2103, Septembre 1987), à :
 effectuer des rapprochements entre des données actuelles, telles qu'elles apparaissent
au niveau des états financiers, avec des données antérieures, postérieures et
prévisionnelles émanant de l'entreprise même ou des firmes similaires (des relations
sont à établir entre les diverses données examinées) ;
 analyser les fluctuations et les tendances;
 étudier et analyser les éléments inhabituels (de par leur nature ou leur montant)
résultant de ces comparaisons.
Cette institution française, dans sa note d'information n°6 de Février 1986, classe les
procédures analytiques en quatre catégories :
 La revue de vraisemblance : cette technique consiste, pour un solde ou une opération,
de procéder à un examen critique qui peut à priori indiquer l'existence d'anomalie
(compte caisse créditeur, écritures comptables sans libellés, ...) ;
 La comparaison des données absolues : cette technique consiste à faire des tests de
cohérence des données de l'exercice en les comparant avec celles des périodes
antérieures, des budgets et des entreprises comparables;
 La comparaison de données relatives : il s'agit de déterminer et de commenter des
ratios significatifs;
 L’analyse des tendances : il s’agit d'analyser les résultats issus de la comparaison des
données absolues ou relatives pour se forger une idée sur l'évolution des chiffres clés
et tirer des conclusions sur les conséquences des tendances.
Les procédures analytiques peuvent être utilisées tout au long de la mission d'audit:
1-Lors de la planification, la revue analytique globale peut efficacement servir à faciliter la
prise de connaissance et à définir les zones de risque ;

58 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


2-Lors du contrôle des comptes, les procédures analytiques détaillées peuvent aider à la
collecte des éléments probants;
3-A la fin de la mission, l'examen analytique global peut être utilisé pour s'assurer de la
cohérence des travaux d'audit avec les états financiers.
Par ailleurs, les procédures analytiques sont appliquées aux comptes de situation comme aux
comptes de gestion. Elles sont, toutefois, plus efficaces pour ces derniers. En effet, les soldes
des comptes de résultat sont prévisibles et leur tendance a plus de sens que celle des
comptes de situation qui sont plutôt affectés par des modifications de politiques financière
ou commerciale,...

Enfin, il y a lieu de s'interroger sur la force probante des procédures analytiques. En effet, les
tests sur les contrôles ne renseignent que sur la réunion ou non des conditions nécessaires
pour que les comptes reflètent fidèlement la réalité de l'entreprise. À l'inverse, les procédures
analytiques donnent, au même titre que les tests de détail, une assurance sur les montants
comptabilisés. Néanmoins, à la différence des tests de détail qui sont à même de donner une
assurance sur chaque opération contrôlée et de permettre ainsi de quantifier avec précision les
anomalies relevées, les procédures analytiques ne permettent généralement que la détection
d'anomalies. Elles ne permettent tout de même pas d'apporter par elles-mêmes de preuves de
ces anomalies. Ainsi, la force probante de l'examen analytique n'est que corroborative. Elle ne
peut être persuasive que si des tests de détail viennent confirmer les écarts attendus dégagés
par cet examen.
D'après le §5 de l'ISA 520 : « Lorsque l’auditeur conçoit et met en œuvre des procédures
analytiques de corroboration, seules ou en association avec des tests de détail, en tant que
procédures de corroboration conformément à la norme ISA 3303, il doit : (Réf. : par. A4 et
A5)
a) établir la pertinence de procédures analytiques de corroboration particulières pour des
assertions données, compte tenu de l’évaluation des risques d’anomalies significatives ainsi
que, le cas échéant, des tests de détail se rapportant à ces assertions; (Réf. : par. A6 à A11)
b) évaluer la fiabilité des données sur lesquelles sont fondées ses attentes quant à des
montants comptabilisés ou des ratios, en tenant compte de la source, de la comparabilité, de
la nature et de la pertinence des informations disponibles ainsi que des contrôles ayant
encadré leur préparation; (Réf. : par. A12 à A14)
c) définir ses attentes quant à des montants comptabilisés ou des ratios et évaluer si les
valeurs attendues sont suffisamment précises pour permettre de déceler une anomalie

59 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


qui,seule ou cumulée avec d’autres anomalies, pourrait constituer une anomalie significative
dans les états financiers; (Réf. : par. A15)
d) déterminer le montant de tout écart entre les montants comptabilisés et les valeurs
attendues qui est acceptable sans entreprendre les investigations complémentaires exigées au
paragraphe 7 ». (Réf. : par. A16)

Généralement, l'E.A. n'est pas à lui seul une procédure de validation, il est appelé
examen analytique à assurance limitée. En effet, la littérature de la profession a, surla base
de recherches menées aux USA, déterminée les % suivants sur la capacité de l'E.A. à détecter
des anomalies.
Après l’E.A. Avant l’E.A. Différentiel
% des erreurs totales 19,0% 45,6% 26,6%
% des erreurs répandues 24,0% 54,9% 30,9%
% des erreurs très répandues 27,0% 69,0% 42,0%

Ainsi, on peut affirmer que l'E.A. élimine/couvre le R.N.D. à concurrence du % différentiel.

La mise en œuvre des procédures analytiques de validation comprend ces étapes:


1. Identifier les calculs et les comparaisons à effectuer
Il s'agit d'effectuer:
- Une comparaison des données dans l'absolu: comparer le solde d'un compte avec un
montant attendu ou prévisible.
- Une analyse verticale: calculer des pourcentages par rapport au total de certaines
composantes des états financiers.
- Une analyse par les ratios: calculer les principaux ratios, par exemple les ratios de
solvabilité, de rentabilité, d'efficacité, ...
- Une analyse des tendances: comparer dans le temps des indicateurs, par exemple, le
chiffre d'affaires, le résultat d'exploitation, ...
Généralement, dans cette étape, l'auditeur réalise ces techniques de manière moins
globale. Il faudrait, également, tenir compte de la saisonnalité de l'activité.

2. Développer les estimations prévisibles


Ces estimations sont basées sur l'hypothèse selon laquelle les relations entre les différentes
données continuent à être les mêmes en l'absence de preuve du contraire. Elles découlent des
sources suivantes:

60 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


- Une source temporelle future qui est le budget approuvé;
- Une source temporelle passée: ce sont les performances historiques de l'entreprise
(comparaison avec les chiffres de l'année dernière);
- Relation entre les éléments des états financiers (exemple : revenu et coût des
marchandises vendues, immobilisations et charges d'amortissement) ;
- Comparaison avec les données du secteur: les performances de l'entreprise devraient
normalement évoluer conformément au secteur d'activité;
- Relation avec les éléments extracomptables (exemple : relation entre l'évolution de
l'effectif du personnel et les charges du personnel).

3. Analyser les données et identifier les différences significatives


Il s'agit de comparer les chiffres présentés par l'entreprise avec les données passées, les
estimations prévisibles, les données sectorielles ou le budget permettant ainsi de dégager des
écarts. Ces écarts sont présentés en valeur et en pourcentage à l'effet de se prononcer sur leur
caractère significatif.
D'après le §A16 de 1'ISA 520: « La détermination par l’auditeur du montant de l’écart par
rapport aux valeurs attendues qui est acceptable, sans qu’il soit nécessaire de procéder à des
investigations complémentaires, dépend du seuil de signification et du niveau d’assurance
recherché, compte tenu de la possibilité qu’une anomalie, seule ou cumulée avec d’autres
anomalies, puisse constituer une anomalie significative dans les états financiers. La norme
ISA 330 exige de l’auditeur qu’il obtienne des éléments probants d’autant plus convaincants
que, selon son évaluation, le risque est considéré comme élevé8. Par conséquent, plus le
risque est évalué à un niveau élevé, plus le montant de l’écart acceptable sans que des
investigations soient nécessaires est réduit de façon à obtenir le niveau souhaité d’éléments
probants convaincants ».

4. Faire les investigations concernant les différences inattendues


Ces investigations donnent lieu généralement soit à une remise en cause de l'estimation soit à
une explication de la part de la direction. Ces différences sont, généralement, appréciées
comme des facteurs augmentant les risques d'erreurs dans les comptes.
En effet, d'après le §7 de l'ISA 520 : « Si les procédures analytiques mises en œuvre
conformément à la présente norme ISA révèlent l’existence de variations ou de corrélations
qui sont incohérentes avec d’autres informations pertinentes ou qui s’écartent de façon
importante des valeurs attendues, l’auditeur doit procéder à des investigations sur ces écarts:

61 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


a) en faisant des demandes d’informations auprès de la direction et en obtenant des éléments
probants appropriés corroborant les réponses qu’elle a fournies;
b) en mettant en œuvre d’autres procédures d’audit adaptées aux circonstances ». (Réf. : par.
A20 et A21)
En conséquence, lors de la mise en œuvre des tests d'audit, l'auditeur prévoit des tests
plus étendus sur les comptes présentant des différences inattendues et inexpliquées, alors
que pour les comptes ne présentant pas de différence, l'auditeur prévoit des tests allégés.
Il existe deux types d'E.A. :
- Examen analytique persuasif;
- Examen analytique corroboratif.
Examen analytique persuasif: il consiste à :
- estimer ce que devrait être le solde du compte (extracomptable),
- comparer l'estimation avec le solde comptable réel,
- apprécier le caractère significatif de l'écart éventuel,
- conclure sur la fiabilité du compte.
Le solde estimé doit se situer dans l'intervalle: Solde comptable ± Erreur Tolérable.
Exemple:
1-D'après les normes sectorielles, le coût moyen par salarié = 5000 D, l'entreprise auditée
emploie 100 salariés =>Les frais du Personnel estimés= 500.000 D.
Si le solde comptabilisé est de 550.000 D et que l’erreur tolérable (E.T.) est supérieure à
50.000 D =>le compte est considéré comme fiable.
Si l'erreur tolérable est de 20.000D =>le compte n'est pas fiable: il est surévalué de 30.000 D.
2-§A8 de l’ISA 520: « Des procédures analytiques consistant, par exemple, à prévoir le
montant total des revenus locatifs d’un immeuble d’appartements, en prenant en
considération le taux des loyers, le nombre d’appartements et le taux d’inoccupation, peuvent
fournir des éléments probants convaincants et éliminer la nécessité d’autres vérifications au
moyen de tests de détail, à condition que tous ces éléments aient été correctement vérifiés.
3-A l'inverse, le calcul et la comparaison de ratios de la marge brute pour confirmer un
montant de produits peuvent se révéler moins convaincants, même s’ils peuvent être utiles à
des fins de corroboration lorsqu’ils sont combinés à d’autres procédures d’audit. »
Examen analytique corroboratif (E.A.C.)
Ce test est utilisé en association avec les autres tests. Il a pour objectif de confirmer les
conclusions issues des autres tests. Il permet ainsi de juger si les autres tests ont été suffisants
ou non: l'E.A.C. corrobore les autres contrôles.

62 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20

Il est à noter l'importance du chemin de révision concernant spécialement les tests de détail
(mais aussi les tests sur les contrôles). Sans ce fil conducteur, l'auditeur risquerait de contrôler
des opérations isolées, sans faire de lien entre celles-ci et les états financiers (Simons, 1987).
L'auditeur doit, en effet, tantôt partir de la comptabilité pour descendre aux justificatifs,
(généralement dans les tests pour surévaluation), tantôt partir d'une pièce justificative ou d'une
information (interne ou externe) pour voir sa traduction comptable (généralement dans les
tests pour sous-évaluation).
Aussi, il vaut mieux que la validité d'une opération soit vérifiée en même temps sur les plans
comptable, juridique et fiscal qui sont généralement interdépendants. Précisons, enfin, que les
tests de détail comportent un grand nombre de travaux matériels alors que les tests sur les
contrôles et les procédures analytiques nécessitent beaucoup plus d'expérience et de
qualification. Les travaux matériels peuvent, alors, être confiés dès le niveau d'assistant
débutant sous la supervision du responsable de la mission (Senior). Les niveaux hiérarchiques
plus élevés prennent en charge les tests de détail particulièrement délicats ayant trait aux
opérations exceptionnelles (consolidation, fusion, ...), problèmes juridiques et fiscaux,
estimations comptables, ...

R.N.D.

Très faible Faible ModéréElevé

TESTS DE SUBSTANCE

Très effectif Nature Moins effectif

Après la date de clôture Timing Intérimaire

Echantillon large Etendu Echantillon limité

63 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


SECTION 6 : EVALUATION DU CARACTERE SUFFISANT ET APPROPRIE DES
ELEMENTS PROBANTS REUNIS

L'auditeur doit évaluer si les appréciations des risques d'anomalies significatives au niveau
des assertions demeurent valables. Lorsque l'auditeur met en œuvre des procédés d'audit
prévus, les éléments probants recueillis peuvent l'amener à modifier la nature, le calendrier
d'application ou l'étendue d'autres procédés qu'il avait prévus.
Il se peut que soient portés à l'attention de l'auditeur certains renseignements qui diffèrent
sensiblement de ceux sur lesquels sont fondées ses appréciations des risques. L'auditeur ne
peut supposer qu'un cas de fraude ou d'anomalie est un cas isolé. En conséquence, avant la fin
de l'audit, il évalue si le risque de mission d'audit a été ramené à un niveau suffisamment
faible et s'il lui faut revoir la nature, le calendrier d'application et l'étendue des procédés
d'audit.
Par exemple, l'auditeur réexamine:
- la nature, le calendrier d'application et l'étendue des procédés de corroboration;
- les éléments probants concernant l'efficacité du fonctionnement des contrôles
pertinents, y compris le processus d'appréciation des risques suivi par l'entité.

L'auditeur tient compte de tous les éléments probants pertinents, sans égard au fait qu'ils
semblent corroborer ou contredire les assertions contenues dans les états financiers. Le
caractère suffisant et adéquat des éléments probants qui servent à appuyer les conclusions
dégagées par l'auditeur tout au long de l'audit est affaire de jugement professionnel. Les
facteurs suivants influent sur ce qui, selon le jugement de l'auditeur, constitue des éléments
probants suffisants et adéquats:
 l'importance d'une anomalie potentielle dans une assertion et la probabilité qu'elle ait
une incidence significative, prise individuellement ou combinée avec d'autres
anomalies potentielles, sur les états financiers;
 l'efficacité des mesures et des contrôles mis en œuvre par la direction pour tenir
compte des risques ;
 l'expérience acquise à l'occasion des vérifications précédentes, relativement à des
anomalies potentielles similaires;
 les résultats des procédés d'audit mis en œuvre, y compris le fait qu'ils ont ou non mis
en lumière des cas précis de fraude ou d'erreur;
 la provenance et la fiabilité des renseignements disponibles;

64 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


 le caractère convaincant des éléments probants réunis;
 la compréhension de l'entité et de son environnement, y compris de son contrôle
interne.

Si l'auditeur n'a pas réuni d'éléments probants suffisants et adéquats au sujet d'une assertion
significative contenue dans les états financiers, il doit tenter de réunir des éléments probants
supplémentaires. Si l'auditeur n'est pas en mesure de réunir des éléments probants suffisants et
adéquats, il doit exprimer une opinion avec réserve ou se récuser. L'auditeur doit consigner en
dossier les mesures générales prises pour tenir compte des risques d'anomalies significatives
au niveau des états financiers, ainsi que la nature, le calendrier d'application et l'étendue des
autres procédés d'audit, les liens entre ces procédés et les risques évalués au niveau des
assertions, et les résultats découlant de l'application de ces procédés. La façon de consigner
ces éléments en dossier relève du jugement professionnel de l'auditeur.

65 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


SECTION 7 : L'ECHANTILLONNAGE STATISTIQUE

Références : - SAS 39 : « Audit sampling »


- ISA 530 : « Sondages en audit »
En 1956, l'A.I.C.P.A. a désigné un comité pour étudier l'application des méthodes statistiques
à l'échantillonnage en audit. Depuis, plusieurs recherches ont été engagées pour l'élaboration
d'un modèle statistique adapté à la profession d'auditeur.
Un sondage en audit est l'application d'une procédure d'audit à une proportion inférieure à
100% de la population. La population étant des éléments d'un solde de compte ou d'une
catégorie de transactions.

L'emploi des sondages est expressément prévu par les instances professionnelles. Dans
l'ouvrage intitulé: « L'exercice du commissariat aux comptes dans le cadre de la nouvelle
législation des sociétés commerciales » de l'Ordre des Experts Comptables Français, il y est
précisé ce qui suit: « L'utilisation des méthodes de contrôle par sondages dans l'exercice
d'une mission censoriale est une nécessité absolue. L'obligation d'attestation de sincérité et
l'impossibilité matérielle d'entreprendre une révision intégrale de la comptabilité imposent
qu'il y soit largement fait recours ».

1. Méthodes statistiques de sondage


Il existe cinq méthodes élémentaires de sondages statistiques:

Raisonné
(Non statistique) pour estimation des proportions 1
Sondage Proportion pour acceptation 2
Aléatoire (Attribut) de dépistage 3
(Statistique)
Valeur pour estimation des variables 4
(Variable) sondages des unités monétaires (S.U.M.) 5

 Sondage pour estimation des proportions ou des attributs


Ces sondages permettent d'estimer la proportion réelle des individus d'une population
possédant un certain caractère.
 Sondage pour acceptation
Ces sondages permettent de vérifier que, dans une population, la proportion des individus
possédant un caractère ne dépasse pas un seuil au delà duquel on refuse le lot (Hypothèses
H0-H1).

66 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


 Sondage de dépistage
Ces sondages constituent une forme simplifiée du sondage pour acceptation et permettent de
s'assurer que la proportion des individus possédant un caractère donnée ne dépasse pas un
certain seuil.
 Sondage pour estimation des variables
Ces sondages cherchent à estimer les variables à partir des grandeurs statistiques des variables
attachées à la population (moyenne, valeur totale ...).
 Sondage des unités monétaires S.U.M.
Ces sondages constituent une méthode statistique spécifique à l'Audit conçus par un Auditeur
et un staticien, tous deux Américains. Le mérite de la découverte de cette méthode revient à
K.STINGER (auditeur dans un cabinet) qui a fait appel au professeur F.STEPHAN (Staticien)
pour mener des recherches sur les sondages en audit, et ce en 1961.

Ces différentes méthodes sont dérivées des deux grandes familles suivantes:
1.1.Les sondages aléatoires d'attributs ou de proportion ;
1.2. Les sondages aléatoires de variables ou de valeur.

1.1. Les sondages aléatoires d'attributs ou de proportion


Dans les sondages d'attributs, l'attribut n'est mesurable que selon deux possibilités
mutuellement exclusives: existence ou non d'une propriété dans la population.
Les réponses sont du type « oui »/ « non », « conforme »/ « non conforme », ...
Le sondage d'attribut est basé sur la loi binomiale: B (n, p) Sondage avec remise.
Le sondage d'attributs s'applique plus facilement aux tests de contrôle pour vérifier le
fonctionnement d'une procédure de contrôle, mais il peut également être utilisé dans le cadre
des sondages de corroboration.

1.2.Les sondages aléatoires de variables ou de valeur


Les variables ou valeurs étudiées par l'auditeur sont constituées par les soldes et montants des
comptes annuels (solde des comptes clients, valeur des stocks, montant des factures de ventes
...). Les sondages de variables ou de valeur sont principalement utilisés dans le cadre des tests
substantifs.

67 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20

2. L'échantillonnage statistique et les risques pour l'auditeur


 Risque lié au sondage
Lorsque l'auditeur décide de recourir aux sondages, il décide en fait de s'exposer à un risque
lié au sondage. Ce risque est mesuré par la probabilité que l'échantillon sélectionné ne soit pas
représentatif de la population.
La réalisation de ce risque conduit à la situation selon laquelle les conclusions basées sur le
sondage seraient différentes des conclusions qui résulteraient de l'examen de toute la
population. Ce risque concerne aussi bien les tests de procédures ou les contrôles substantifs.

 Risque hors sondage


Ce risque n'est pas dû à l'examen d'une proportion inférieure à 100 % de la population mais
aux sources suivantes:
 erreur humaine : incapacité de reconnaître une erreur dans un document,
 application de procédure d'audit inappropriée à l'objectifrecherché,
 mauvaise interprétation des résultats du sondage.
 se baser sur des informations erronées reçues de parties tierces.
Le risque hors sondage ne peut pas être mesuré mathématiquement. Ce risque est négligeable
du fait que les procédures d'audit sont généralement bien appliquées et conduites avec qualité.
R.N.D. = R.S.* R.H.S.

 Risque lié aux autres procédés


C'est le risque que les autres procédures (procédure analytique et autres vérifications) n'ont
pas permis de détecter une erreur. Cette situation est généralement due aux limites inhérentes
à chaque procédure d'audit. R.N.D. = R.S. * R.A.P.

Graphique 1 : Risque lié au sondage dans les tests de contrôle


Qualité réelle Résultat des
S.C. Efficace Non efficace
du sondage
Erreur de seconde espèce :
Efficace Bonne décision risque (β) : Risque de sur
confiance
Erreur de la 1ère espèce :
Non efficace risque (α) : Risque de sous Bonne décision
confiance

68 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Graphique 2 : Risque liés au sondage dans les tests substantifs
Etat réel
Résultat ducompte
Fiable Non fiable
du sondage
sur le compte
Risque d’une acceptation
Fiable Bonne décision
incorrecte (β) (Audit inopérant)
Risque d’un rejet incorrect
Non fiable Bonne décision
(α) (Audit inefficient)

Les conséquences des deux risques ne sont pas les mêmes :


- la conséquence du risque (β) est de rendre un avis erroné sur les comptes dont l'Audit
serait inopérant.
- la conséquence du risque (α) est de devoir effectuer un travail additionnel etcoûteux ;
donc l'audit serait inefficace.
En effet, pour les sondages dans les tests de contrôle, l'auditeur effectue des tests substantifs
étendus d'une manière inutile alors que des tests restreints auraient été suffisants. En dépit de
cette inefficacité, l'auditeur arrive finalement à la bonneconclusion et l'audit serait opérant.
Donc, le risque (α) est moins grave que (β).
Dans les tests substantifs, le risque lié aux sondages prend les deux formes:
1-Le risque d'une acceptation incorrecte
C'est le risque de conclure, sur la base d'un sondage, que les comptes ne renferment pas des
anomalies significatives alors que réellement ils renferment des erreurs significatives.
2-Le risque d'un rejet incorrect
C'est le risque de conclure, sur la base d'un sondage, que les comptes renferment des
anomalies significatives alors que réellement ils ne sont pas affectés par ces anomalies.

3. Les sondages dans les tests de contrôle


Les sondages dans les tests de contrôle sont des sondages d'attributs réalisés pour s'assurer
qu’effectivement le niveau du R.C. est faible. Les étapes de réalisation des sondages
statistiques lors des tests de contrôle sont:
1-Déterminer les objectifs du test d'Audit ;
2-Définir la population et l'unité d'échantillonnage ;
3-Spécifier les attributs de contrôle nécessaires ;
4-Déterminer la taille de l'échantillon ;
5-Déterminer la méthode de sélection ;
6-Réaliser le sondage ;
7-Evaluer les résultats.

69 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


3.1.Déterminer les objectifs du test d'Audit
L'objectif général des tests de contrôle est de s'assurer que le contrôle est effectif dans un
module donné et relatif à une ou plusieurs assertions données.
Ces sondages peuvent être effectués pour s'assurerde :
- Autorisation des transactions ;
- Documentation des enregistrements ;
- Contrôles indépendants.
Un seul test dans un module donné peut permettre de s'assurer que le contrôle est effectif pour
une ou plusieurs assertions.

3.2.Définir la population et l'unité d'échantillonnage


La définition de la population objet du sondage est importante pour atteindre l'objectif d'audit
recherché.
Par exemple, si l'objectif du test est de s’assurer de l'exhaustivité des achats, des éléments
probants suffisants et adéquats doivent être obtenus permettant de s'assurer que tous les Bons
de Commande (B.C.) approuvés sont comptabilisés. Dans ce cas, la population serait
l'ensemble des B.C. approuvés et non l'ensemble des B.C. comptabilisés.
La définition de la population se rapporte également aux aspects relatifs à l'homogénéité de la
population en relation avec les objectifs de contrôle à tester:

Par exemple, les chèques émis doivent être stratifiés en plusieurs strates si les procédures sont
différentes pour chaque groupe homogène.
(Chèques> 10.000 double signature)
(Chèques < 10.000  une seule signaturepopulation non homogène)
Si le client dispose de plusieurs établissements avec des procédures différentes  population
à stratifier par groupes homogènes relatifs à chaque région.
Des changements dans les procédures de contrôle en cours d'année font que l'ensemble des
documents de l'exercice ne constituent plus une population homogène  population à
stratifier par période homogène (avant le __(avant changement)/ après le__).
Dans les sondages d'attributs, il y a peu d'intérêt à connaître la taille globale de la population
afin de fixer la taille de l'échantillon.
L'unité d'échantillonnage est un élément individuel de la population. Il peut être un document
(facture, B.L., B.C....), une ligne dans un document, une inscription dans un registre, journal
ou listing informatique. La fixation de cette unité est importante.

70 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Par exemple, en testant la conformité des prix de vente avec le catalogue des prix, si l'unité de
sondage est la facture de vente et que la taille fixée est de 200 factures, ce nombre suppose
que chaque facture comprend un seul article vendu. Si en moyenne chaque facture comporte 5
lignes, l'auditeur aura testé 200 x 5 = 1000 prix de vente.

3.3.Spécifier les attributs de contrôle nécessaires


L'auditeur doit identifier les attributs de contrôle nécessaires qui permettent de réduire le R.C.
pour chaque assertion.
Par exemple, dans le module des ventes, si le contrôle nécessite l'approbation du service
crédit préalablement à la livraison, le contrôle nécessaire serait « Approbation du crédit par le
personnel autorisé du service crédit».
Le tableau suivant relate les attributs de contrôle nécessaires à spécifier dans le plan de
sondage relatif aux assertions d'existence et d'évaluation du module des ventes.
L'entreprise « X » prépare un ordre de vente à la réception de la commande client.

Description de l’attribut
attribut
Existence d'un original de la facture de vente avec une copie du B.L., de l'ordre de
1
vente et de la commande client.
Autorisation de la vente par un responsable commercial matérialisée par le visa de
2
l'ordre de vente.
Le responsable commercial vérifie la conformité de l'ordre de vente avec la
3 commande client en ce qui concerne la quantité, la désignation de l'article et le
prix de vente.
4 Autorisation du crédit par le personnel autorisé du service crédit.
5 Vérification de la livraison avec l'ordre de vente.
Le service facturation vérifie la conformité de la facture avec le B.L. et l’Ordre de
6
vente.
7 Le service facturation vérifie la conformité des prix avec catalogue autorisé.
8 Le service facturation vérifie la conformité des calculs arithmétiques.
9 Comptabilisation au journal« Ventes ».

Chaque attribut de contrôle nécessaire fera l’objet d’une évaluation de R.C. jugé faible. Les
attributs n’ont pas toujours le même degré d’importance.

3.4.Déterminer la taille de l'échantillon


Pour déterminer la taille de l'échantillon de chaque attribut de contrôle à tester, l'auditeur
devrait fixer une valeur pour les facteurs suivants:

71 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


a-Le risque de juger le R.C. comme faible ou niveau de confiance désiré.
b-Le taux d'écart tolérable (erreur tolérable = ISA 530)
c-Le taux d'écart attendu dans la population (erreur escomptée = ISA 530)
a. Le risque de juger le RC comme faible (risque B) ou niveau de
confiance désiré
Ce risque mesure la probabilité que les conclusions statistiques de l'auditeur soient
incorrectes. Le niveau du risque que le R.C. est plus faible que prévu est inversement
proportionnel à la taille de l'échantillon.
Si le niveau du risque passe de 5% à 10%, en supposant constant le taux maximum d'écart
tolérable de 5% et un taux d'écart attendu de 1%, la taille de l'échantillon passe de 93 à 77
unités.
Risque % Taille échantillon
10% 77
5% 93

b. Le taux d'écart acceptable


Ce taux est le pourcentage d'écart que l'auditeur est prêt à accepter tout en ayant confiance
dans les systèmes de contrôle du client.
D'après l'A.I.C.P.A., les taux d'écart tolérable dans les tests de contrôle sont fonction de
l'appréciation du R.C. : plus l'auditeur s'appuie sur le C.I. de l'entreprise, plus ce taux est bas ;
comme le montre les donnés de la table suivante:
R.C. planifié Fourchette d’écart tolérable
Elevé 11% à 20%
Moyen 6% à 12%
Faible 2% à 7%

Le taux maximum d'écart acceptable est égal au taux d'écart attendu dans la population plus
ou moins la précision exigée du sondage.
Si le taux d'écart attendu de la population est de 1%,
Si le taux de précision est de +- 5%, alors le taux maximum d'écart tolérable est 6%.
Plus ce taux est élevé, plus la taille de l'échantillon sera petite puisque l'auditeur accepte une
précision de moindre importance.
c. Le taux d'écart attendu dans la population
Ce taux est déterminé en fonction du jugement et de l'expérience de l'auditeur.
Ainsi, il peut être déterminé à partir de :

72 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


- le taux d'erreur dégagé lors de l'audit de l'exercice précédent en tenant compte des
changements dans les systèmes de contrôle.
- une estimation basée sur la qualité des systèmes de contrôle de l'exercice.
L'A.I.C.P.A. recommande de sélectionner un échantillon de 25 articles pour déterminer ce
taux si l'auditeur n'est pas en mesure de l'estimer correctement.
Le taux a un effet direct sur la taille de l'échantillon.
Supposons constants:- le niveau du R.C. fixé à 5% ;
- le taux maximum d'erreur tolérable fixé à 5%.
Si la population contienne beaucoup d'écarts (taux d'erreur élevé)  il examinera un
échantillon plus grand.
Plus le taux d'écart attendu de la population augmente et s'approche de l'erreur tolérable, plus
la précision de l'information est donnée et donc une taille d'échantillon plus importante est
exigée.
Si le taux d'écart attendu égalise ou dépasse l'erreur tolérable, l'auditeur ne peut réaliser le test
sur les contrôles.
L'erreur escomptée doit toujours être inférieure à l'erreur tolérable.
La détermination de la taille de l'échantillon est pratiquement indépendante de la taille de la
population.
Pour un niveau de confiance de 95 %, une erreur tolérable de 5%, un taux d'écart attendu de
1%, la taille de l'échantillon dépend de la taille de la population ainsi:
Taille de la population Taille de l’échantillon
100 64
500 87
1 000 90
2 000 92
5 000 93
10 000 93

Donc, au delà d'une taille de population de 5000 (tend vers 00), la taille de l'échantillon
n'augmente plus et devient totalement indépendante de la taille de la population.
En conséquence, dans la suite nous allons supposer que la taille de la population est
supérieure ou égale à 5 000 pour ne pas avoir à tenir compte de cette variable (la taille de
l'échantillon se détache ainsi de la taille de la population).
La détermination de la taille de l'échantillon va tenir compte uniquement des 3 variables
(niveau de R.C., taux d'écart tolérable, taux d'écart attendu). Elle sera dégagé par l'utilisation
d'une table, il est alors nécessaire de :

73 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


 Sélectionner la table qui correspond au niveau de confiance désirée.
 Sélectionner la colonne correspondante au taux d'écart maximum tolérable.
 Lire la taille de l'échantillon qui correspond à l'intersection ligne / colonne.
Les exemples suivants sont présentés:
Taille de
β Taux d’écart toléré Taux attendu
l’échantillon
5% 4 1 156
5% 6 2 127
10% 5 1 77
10% 6 2 88

Ces tables fondées sur une distribution binomiale basée sur un tirage avec remise.

3.5.Déterminer la méthode de sélection


La sélection de l'échantillon doit être effectuée de manière à ce que l'échantillon soit
représentatif de la population. Ceci implique que chaque élément de la population doit avoir la
même probabilité d'être sélectionné, donc le tirage doit être au hasard en utilisant les deux
techniques:
a-Usage des tables de nombres au hasard ;
b-Tirage systématique suivant un pas.
a. Usage des tables de nombres au hasard
Il existe des tables de nombres au hasard ou des logiciels informatiques de génération de
nombres au hasard. Ces tables fournissent une succession de chiffres tirés au hasard. Un seul
chiffre peut se répéter. Dans ce cas, l'auditeur écarte les doublons de l'échantillon, ce qui est
fondamentalement contraire à la loi binomiale qui suppose un tirage avec remise.
En pratique, bien qu'il s'agit en fait d'un tirage sans remise, les résultats ne sont pas
fondamentalement très différents.
b. Tirage systématique suivant un pas
Ce tirage consiste à sélectionner tous les N ème éléments de la population à partir d'un point
de départ sélectionné au hasard.
En pratique, un intervalle de tirage (I) est déterminé en divisant la taille de la population par la
taille de la l'échantillon.
Exemple: T échantillon (T.E.) = 60
T population (T.P.) = 3 000
I = T P = 3000 = 50
TE 60

74 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Sélectionner une facture chaque 50 factures en commençant par un nombre au hasard.
L’avantage de cette méthode est sa rapidité et l'absence de doublons. L'utilisateur de cette
méthode doit être averti sur la possibilité d'avoir un caractère cyclique dans la population qui
coïncide avec l'intervalle de sondage (phénomène de fin du mois, d'avoir le même client…).
Dans ce cas, l'échantillon n'est plus représentatif de la population et il faut choisir une autre
méthode.

3.6.Réaliser le sondage
Le sondage est réalisé à l'effet de déterminer la nature et la fréquence des exceptions à la
procédure de contrôle. Les exceptions comprennent:
- absence de documents ;
- absence de visa apposé sur le document ;
- application de prix non autorisé ;
- erreur arithmétique ;
- non conformité entre documents...
Généralement, l'auditeur sélectionne un nombre légèrement supérieur à la taille théorique de
l'échantillon. Le nombre en plus est utilisé en remplacement d'éléments pour lesquels le test
serait éventuellement inapplicable.
Par exemple, si l'attribut examiné est « Existence d'un Bon de Réception pour les factures
d'achat », les factures STEG ou SONEDE peuvent ne pas avoir des B.R.
Dans ce cas, l'auditeur remplace ces factures par les éléments sélectionnés en plus.

3.7.Evaluation des résultats du sondage


Un taux d'écart pour chaque contrôle testé est déterminé en divisant le nombre d'exceptions
dégagé par la taille de l'échantillon. Ce taux permet, à partir de la table par intersection des
taux d'écart et de la taille de l'échantillon utilisé, de déterminer un taux maximum acceptable
d'erreurs qui peuvent exister dans toute la population compte tenu du niveau du « β »choisi.
On peut affirmer avec une probabilité de 95% (RRC = 5%) que la population ne renferme pas
plus de __% d'erreurs % (intersection ligne (échantillon)/colonne (% d'erreur échantillon).

Le pourcentage ainsi déterminé est comparé au taux d'écart acceptable fixé avant de réaliser le
sondage. S'il le dépasse, l'auditeur ne peut accorder sa confiance à cette procédure de contrôle.
S'il ne le dépasse pas, la procédure de contrôle est fiable compte tenu du niveau de confiance
donné.

75 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20

Exemple :
Taux d’écart Taux d’écart Taille de
Situations R/RC
acceptable attendu l’échantillon
1 5% 4 1 156
2 5% 6 2 127
3 10% 5 1 77
4 10% 6 2 88

Dans la situation « 1 », l'auditeur trouve un taux d'écart effectif de 2% à partir d'un échantillon
de 156 articles.
Par lecture de l'intersection ligne/colonne, l'auditeur détermine le taux maximum d'erreurs
dans toute la population soit = 4,2%.
L'auditeur compare 4,2% au taux d'écart acceptable (4%)  l'auditeur ne peut accorder sa
confiance à cette procédure de contrôle. Si l'auditeur trouve des exceptions de 1%, il conclu
que dans 95% des cas, la population étudiée ne renferme pas plus de 3,2% d'exceptions.

4. Les sondages dans les tests substantifs : S.U.M.


4.1.Hypothèse de base :
1.1-L'individu étudié est le dinar : « Le dinar étudié est-il entaché d’erreur ?»
1.2-La proportion d'erreurs est faible alors le caractère est distribué suivant une loi de
poisson.
m
P(x = K) = e ∗ = 5%
K!
5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20

M = n.p P =

n : nombre d'épreuves
p : probabilité d'apparition de l'événementou proportion d'erreurs
m : moyenne et variance d'unedistribution qui suit la loi de poisson

Si S.T. est le seuil fixé, nous nous attendons à :

V∗ <= . .avec V : taille de la population et m : F.F.

Aux bornes :

V∗ = S. T. V*m = S.T.*n N =
. .

76 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


1.3-Le facteur de fiabilité F.F. peut être le paramètre « m » de la loi de poisson pour lequel P
(x = 0) (contrôle fondamental : erreur nul). Pour m = 3, nous avons :

P(x = 0) = e ∗ = 5%
0!

Pour un niveau de confiance = 95%, le FF = m = 3

S.U.M.
Estimation de valeur:
V = Taille de la population (solde client, valeur des stocks ...)
S.S.= le montant en dinars de l'erreur acceptable dans le compte soumis au sondage
S.T. = seuil de travail = S.S retenu pour le sondage
S.T < S.S S.S – S.T. = A >= 0 <marge de sécurité >
F.F. = Facteur de fiabilité : estimation de la confiance dans le C.I.
I. = Intervalle d'échantillonnage
E. = Taille de l'échantillon

I. = S.T.E. = V E. = V * F.F.
F.F. I S.T.

4.2.Méthodologie des sondages des unités monétaires (S.U.M.)


La méthode de S.U.M. est considérée comme étant la plus adaptée aux besoins de l'audit. Elle
est utilisée principalement dans les tests de validation. La spécificité de cette méthode
consiste à ne pas analyser la population par rapport à un nombre de transactions (exemple les
factures), mais par rapport aux unités monétaires qui la composent (le dinar). Chaque dinar est
considéré comme un élément de la population qui a autant de probabilités d'être sélectionné
que les autres.

Les conditions d'utilisation du S.U.M. sont celles de l'application statistique de la loi de


poisson ou la loi des évènements rares:
1. Population suffisamment large ;
2. Individus homogènes ;
3. Faible fréquence des erreurs ;
4. Classement des individus ;
5. Respect des lois de probabilité lors du prélèvement.

77 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


a. Définition de la population et du seuil de signification à retenir
i. La taille de la population
La taille de la population (N) est définie par la valeur cumulée des éléments qui la composent
(exemple le solde du compte collectif client). Cette population ne comprend que les soldes
positifs. Elle ne comprend pas les valeurs négatives et les soldes nuls qui doivent faire l'objet
de contrôles distincts. De même, il faut rendre la population homogène en éliminant les
éléments clefs (exemple: un client avec un solde très important ou des soldes avec des parties
liées).
ii. Le seuil de signification
Le seuil de signification est le montant en dinars de l'erreur acceptable dans le compte soumis
au sondage. Ce seuil est défini par rapport:
- au seuil de signification global,
- à la valeur relative du compte soumis au sondage par rapport à l'ensemble des comptes
annuels et aux caractéristiques de ce compte (erreur tolérable).
Du seuil de signification retenu, il possible de déterminer le seuil de travail (S.T.). Le seuil de
travail sera légèrement inférieur au seuil de signification alloué au compte. L'auditeur travaille
avec un écart entre 20% et 30% par rapport à l'erreur tolérable. Il prend une marge de sécurité
pour éviter le rejet de la population si une erreur même non significative existe car
l'extrapolation des résultats du sondage aboutit obligatoirement à un dépassement de l'erreur
maximale acceptable.
b. Définition de la population et du seuil de signification à retenir
La taille de l'échantillon est fonction de :
- facteur de fiabilité
- la taille de la population
- seuil de travail

Le facteur de fiabilité (F.F.) est la matérialisation chiffrée de la confiance que l'auditeur a


dans le contrôle interne de l'entreprise. A chaque facteur de fiabilité va correspondre un
niveau de confiance rattaché à la qualité des systèmes de contrôle.
La table 1 fournit les trois facteurs principaux « l,5 »,« 2 » et « 3 » qui correspondent à une
confiance «grande », «moyenne» ou «très faible» équivalent à un niveau de confiance
respectivement de 95%, 85% et 75%.
Après avoir fixé le facteur de fiabilité, l'auditeur détermine la taille de l'échantillon (n) et
l'intervalle d'échantillonnage (I).

78 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


On suppose que le caractère est distribué suivant une loi de poisson, ce qui signifie qu'on
suppose que la fréquence d'erreurs est faible dans la population soumise au contrôle.
L'espérance mathématique et la variance de la variable qui suit la loi de poisson sont égales au
paramètre λ (m = λ).
(
' ∗ )*
"#$ = %& =
%!

Avec λ= np
n = taille de l'échantillon
p = proportion d'apparition des erreurs dans la population

*
On a : p = +

La proportion d'erreur dans la population multipliée par la taille de la population ne doit pas
dépasser le seuil de travail:
*
N + =< ST
Travaillons aux limites :
*
N + = ST
Donc :
,∗*
n = -.
Et :
, -.
I= =
+ *
Conclusion :
-/012 3/ 4567612 -.
I= =
8694/05 3/ :16;1214é 88

.6122/ 3/ 26 =>=02641>+ ,
n = ?+4/57622/ 3@é9A6+4122>++6B/ = ?

c. Sélection de l'échantillon
Pour sélectionner l'échantillon, l'auditeur doit présenter la population d'une manière
individuelle et cumulée. Le point de départ est fixé en prenant au hasard un chiffre entre 1 et
I.Les autres éléments sont sélectionnés en appliquant l'intervalle d'échantillonnage.
Exemple:
Soit un poste clients d'une valeur de 600.000 DT. Le seuil de signification (erreur tolérable)
de ce poste a été fixé à 20.000 DT et le seuil de travail retenu est de 15.000 DT.
Le système de contrôle interne du client étant moyen, on utilise le facteur de fiabilité F.F.= 2.
DE FFF
L'intervalle d'échantillonnage I = = =7 500
CC G

79 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


IFF FFF
La taille de l'échantillonn= = =80
H J EFF

Le tirage au hasard donne un point de départ de 5000.


Extrait du tableau de sélection de l'échantillon :
Valeur unitaire des Valeur cumulée des
Seuil de sélection Echantillon retenu
soldes soldes
3 555 3 555 5 000 -
2 458 6 013 5 000 2 458
8 725 14 738 12 500 8 725
1 022 15 760 20 000 -
7 682 23 442 20 000 7 682
11 700 35 142 27 500 11 700
- - 35 000 -
4200 39 342 42 500 -
Total 600 000

Il est à remarquer que:


- chaque dinar sélectionné draine avec lui les autres dinars constitutifs du solde ;
- l'échantillon final (en nombre de soldes sélectionnés) sera inférieur à la taille théorique
de l'échantillon dans la mesure où les soldes importants sont sélectionnés plusieurs
fois ;
- plus les valeurs sont importantes plus elles ont de chances d'être sélectionnées. Ce qui
peut être un inconvénient de la méthode car les éléments n'ont pas la même chance
d'être sélectionnés (la sélection n'est pas équiprobable). Pour l'auditeur, c'est un
avantage car il accorde plus d'importance aux soldes importants.
d. Extrapolation des résultats
Après la sélection de l'échantillon et la réalisation des contrôles, l'auditeur procède à
l'extrapolation des résultats à l'ensemble de la population.
1. Si l'échantillon ne fait apparaître aucune anomalie (en dinars), l'auditeur peut
conclure, dans l'exemple ci-dessus et avec un degré de confiance de 85%, que le poste
client ne renferme pas d'erreurs supérieures au seuil de travail, soit à 15.000 dinars.
2. Si des erreurs sont décelées, l'extrapolation se fait de la façon suivante:
- Les erreurs constatées sont séparées entre erreurs de sous-évaluation et de
surévaluation, pour permettre une saisie distincte des deux natures d'erreurs.
- Chaque erreur, sauf celles qui sont supérieures ou qui portent sur des éléments dont la
valeur est supérieure à l'intervalle d'échantillonnage, est ramenée à sa valeur estimée
par application de la formule :

80 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


?
c=b*
6

avec c = valeur estimée


b = montant de l'erreur
a = valeur de l'élément
I = intervalle d'échantillonnage

On considère donc que chaque intervalle d'échantillonnage est surévalué ou sous-évalué dans
la même proportion que l'élément qui le représente.
- Les valeurs estimées sont classées par ordre décroissant et chacune est multipliée par
un facteur d'ajustement de précision (f) qui est donné par la table 1 en fonction du
facteur de fiabilité choisi.
- Les valeurs estimées et ajustées sont additionnées au seuil de travail pour déterminer
l'erreur sur la population.

Exemple : L'exemple ci dessous illustre le processus d'extrapolation: 1= 7500; N = 600000;


ST = 15 000
Valeur Facteur Valeur
Valeur de Montant de Rang de
estimée (c) = d’ajustement estimée
l’élément (a) l’erreur (b) l’erreur
b*I/a (f) ajustée C*f
I.Surévaluation
12 025 7 512 (1) - - 7 512,000
3 200 40 93,750 2 1,35 126,562
7 304 105 107,818 1 1,48 159,570
Erreurs majorantes 7 797,132
II.Sous-évaluation
12 855 (1 530) (1) - - (1 530,000)
5 027 (502) (748,950) 2 1,35 (1 011,090)
6 920 (824) 893,063) 1 1,48 (1 321,734)
Erreurs minorantes (3 862,824)
Erreur nette 3 934,308
(1) Sans extrapolation car l'élément est supérieur à 1.
Conclusion :
Le poste client n'est pas surévalué de plus de : 15000 + 4 114,308 = 19 114,308 < 20.000.
L'erreur nette ajoutée au seuil de travail reste donc inférieure au seuil de signification alloué.
Il convient d'accepter la population: le compte est fiable. L'auditeur peut conclure, avec un
degré de confiance de 85%, que le poste client n'est pas surévalué de plus de 19.114,308
dinars. L'erreur déterminée est l'erreur maximale possible, mais n'est pas nécessairement la
plus probable.

81 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Si l'erreur est proche de ou supérieure du seuil de signification (20000 dans notre exemple),
l'auditeur doit vérifier si le facteur de fiabilité du contrôle interne retenu est justifié ou si son
seuil de signification est réaliste. Si l'un de ces deux paramètres est modifié, il doit augmenter
l'étendue de son sondage ou accepter un degré de confiance moindre dans ses résultats.
Si la direction corrige les erreurs minorantes uniquement, la conclusion serait que
15.000 + 7.797,132 = 22 797,132 > 20.000,000 le compte n'est pas fiable alors que la
direction a fait un effort de correction? Il ya-t-il paradoxe?

Cette méthode appelle les remarques suivantes:


1.Les erreurs détectées dans des éléments dont la valeur est égale ou supérieure à l'intervalle
d'échantillonnage ne sont ni estimées ni ajustées et extrapolées.
2.L'extrapolation des erreurs portant sur des éléments dont la valeur est supérieure à
l'intervalle d'échantillonnage donnerait des résultats absurdes. Si dans l'exemple précédent
l'erreur de sous-évaluation portant sur l'élément de 10855 était estimée, on obtiendrait: 1 530
J EFF
* = 892.649 donc un montant qui même multiplié par le facteur d'ajustement qui lui
DG KEE
correspond (892,64 *1,35 = 1 205,076) est inférieur à l'erreur initiale.
3.L'extrapolation des erreurs de sous-évaluation doit être effectuée avec prudence.

4.3.Avantages et limites du S.U.M


a. Avantages du S.U.M.
- La méthode est conforme à la démarche de l’audit externe (tests substantifs).
- Elle est parfaitement en phase avec la notion d'importance relative. En effet, tous les
éléments dont la valeur est supérieure à un certain seuil sont sélectionnés et les autres
ont une chance de figurer dans l'échantillon proportionnelle à leur taille.
- Elle peut être utilisée pour les tests de procédures et pour les contrôles substantifs.
- Le S.U.M. permet d'obtenir des échantillons de taille plus limitée par rapport à d'autres
méthodes.
b. Limites du S.U.M.
- Le S.U.M. nécessite une faible fréquence des erreurs.
- Le S.U.M.exige de connaître la valeur cumulée après chaque élément d'où la nécessité
de recourir aux techniques d'audit assistées par ordinateur.
- Les soldes négatifs et nuls sont à auditer de manière séparée.
- La méthode est prudente et conduit très souvent à rejeter des populations acceptables.

82 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


LES RAPPORTS DE L'AUDITEUR INDEPENDANT
CHAPITRE 4 : L’ACHEVEMENT DE LA MISSION D’AUDIT ET LE RAPPORT
Section1 : L'achèvement de la mission
Section 2 : Le rapport d'audit standard
Section 3 : Le rapport d'audit modifié
Section 4 : Cas particuliers : Données comparatives—Soldesd'ouverture—Evénements
postérieurs

CHAPITRE 5 : LES RAPPORTS SUR DES MISSIONS RELEVANT DES DOMAINES


SPECIALISES
Section 1 : Le rapport sur des missions d'audit spéciales
Section 2 : Le rapport sur des informations financières prévisionnelles

CHAPITRE 6 : LE RAPPORT SUR LA MISSION D’EXAMEN LIMITE D’ETATS


FINANCIERS
CHAPITRE 7 : LE RAPPORT DE L'AUDITEUR SUR DES MISSIONS RELEVANT
DE SERVICES CONNEXES

NORMES DE REFERENCE
5(9,6,21&2037$%/(:25'35(66&20
SAS 58 : Rapports sur les E.F. audités
ISA 510 : Audit initial- Soldes d'ouverture
ISA 540 : Audit des estimations comptables, y compris les estimations comptables en juste
valeur, et des informations y afférentes à fournir
ISA 550 : Parties liées
ISA 560 : Evènements postérieurs à la date de clôture
ISA 570: Continuité de l'exploitation
ISA 580 : Déclarations écrites
ISA 600 : Audits d’états financiers de groupe (y compris l’utilisation des travaux des
auditeurs des composantes) — Considérations particulières
ISA 610 : Utilisation des travaux des auditeurs internes
ISA 620 : Utilisation par l’auditeur des travaux d’un expert de son choix
ISA 700 : Opinion et rapport sur des états financiers
ISA 701 :Communication des questions clés de l’audit dans le rapport de l’auditeur
indépendant
ISA 705 : Expression d’une opinion modifiée dans le rapport de l’auditeur indépendant
ISA 706 : Paragraphes d’observations et paragraphes sur d’autres points dans le rapport de
l’auditeur indépendant
ISA 710 : Informations comparatives — Chiffres correspondants et états financiers
comparatifs

83 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


ISA 720 : Responsabilités de l’auditeur concernant les autres informations présentées dans
des documents contenant des états financiers audités
DOMAINES SPECIALISES
ISA 800 :Audits d’états financiers préparés conformément à des référentiels à usage
particulier - Considérations particulières
ISA 805 : Audit d’états financiers isolés et d’éléments, de comptes ou de postes spécifiques
d’un état financier - Considérations particulières
ISA 810 : Missions visant la délivrance d’un rapport sur des états financiers résumés

NORMES INTERNATIONALES D'EXAMEN LIMITE


ISRE 2400 : Missions d’examen d’états financiers historiques
ISRE 2410 : Examen limité d'informations financières intermédiaires effectué par l'auditeur
indépendant de l'entité

NORMES INTERNATIONALES DE MISSIONS D'ASSURANCES


ISAE 3000 : Missions d'assurances autres l'audit ou la revue des informations financières
historiques (Assurance Engagements Other than Audits or Reviews of Historical Financial
Information)
ISAE 3400 : Examen d'informations financières prévisionnelles
ISAE 3402 :Rapports d’assurance sur les contrôles d’une société de services(Assurance
Reports on Controls at a Service Organization)
ISAE 3410 : Missions d’assurance relatives aux bilans des gaz à effet de serre(Assurance
Engagements on Greenhouse Gas (GHG))
ISAE 3420 : Missions d’assurance sur les informations financières pro-forma incluses dans le
prospectus(Assurance Engagements to Report on the Compilation of Pro-Forma Financial
Information)

NORMES INTERNATIONALES DE SERVICES CONNEXES


ISRS 4400 : Mission de procédures convenues relatives aux informations financières
ISRS 4410 : Mission de compilation

NORMES DE L'OECT :
N° 15 : Le rapport du réviseur indépendant
N° 04: Diligences du C.C. en matière de rapport sur les comptes sociaux

Le besoin des utilisateurs (investisseurs, bailleurs de fonds, gestionnaires ...) en information


décisionnelle justifie la présentation d'un rapport accompagnant l'information financière.
Les utilisateurs exigent que l'information soit fiable, pertinente, compréhensible et
comparable, afin qu'ils puissent prendre leurs décisions. C'est un fait bien connu que le
premier élément qu'examinent les décideurs est le rapport de l'auditeur joint à l'information
financière. La raison en est simple : ce rapport leur indique le niveau de fiabilité des données
fournies et, donc, l'usage qu'ils peuvent en faire. La certification de l'auditeur accroît ainsi la

84 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


crédibilité de l'information financière. Lorsqu'un auditeur s'associe à des informations
financières ou non financières, cela ne signifie pas automatiquement qu'il les a vérifiées et a
exprimé une opinion d'audit. Selon la mission qui lui est confiée, il peut avoir simplement
procédé à un examen limité ou à une compilation ou à toute autre mission connexe.

Sa responsabilité professionnelle se situe alors à un autre niveau, et le degré d'assurance


fournie est moindre. Toutefois, il ne peut s'associer à des informations qu'il savait trompeuses.
Dans sa déclaration, l'auditeur rappelle clairement la nature et l'ampleur de son intervention,
ainsi que le niveau d'assurance exprimé, de façon à permettre à l'utilisateur du rapport de
définir le degré de crédibilité de l'information financière. L'ISA 700 révisée, prévoit dans son
paragraphe 20 que le rapport de l'auditeur doit être sous une forme écrite. Le paragraphe
A13 de la même norme considère qu'un rapport écrit comprend aussi bien un rapport
en format imprimée qu'un rapport émis sur un support électronique. Les rapports
produits par les auditeurs varient en fonction de la nature de la mission et du niveau
d'intervention exigé. De ce fait, les rapports peuvent être classés en quatre catégories:
 les missions d'audit d'informations financières historiques (assurance élevée)
normalisées par les ISA,
 les missions d'examen limité d'informations financières historiques (assurance
modérée) normalisées par les ISRE,
 les autres missions d'assurance élevée ou modérée normalisées par les ISAE,
 les services connexes (examen sur la base de procédures convenues et missions de
compilation) normalisées par les ISRS.

85 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


CHAPITRE 4 : L’ACHEVEMENT DE LA MISSION D’AUDIT ET LE RAPPORT
Après la réalisation des tests et avant de préparer son rapport, l'auditeur doit achever la
mission.
SECTION 1 -L'ACHEVEMENT DE LA MISSION
Cet achèvement comprend les étapes suivantes:
1-Revue des évènements postérieurs à la date de clôture ;
2-Examen des P.V des réunions du Conseil d'administration ;
3-Procédures analytiques comme moyen pour fonder une conclusion générale ;
4-Jugement final du Seuil de Signification et du Risque d'Audit ;
5-Revue finale des papiers de travail ;
6-Obtenir une lettre d'affirmation du client (Voir Modèle ISA 580) ;
7 -La formulation de l'opinion ;
8-La communication avec les organes de gouvernance au sujet du rapport.

1. Revue des évènements postérieurs à la date de clôture


Cette revue est normalisée par l'ISA 560 et par l'application des traitements comptables
préconisés par le référentiel comptable applicable.
En audit, les événements postérieurs à la date de clôture n'ont pas la même signification qu'en
matière comptable. Ces événements ont une portée temporelle plus large qui dépasse la date
de publication/approbation des E.F. et s'étend jusqu'à la date de remise du rapport et même
après la date d'approbation des E.F.
La norme ISA 560 fournit des directives sur la responsabilité de l'auditeur en ce qui concerne
les événements postérieurs à la date de clôture. Les événements postérieurs à la date de
clôture surviennent après la date de clôture des états financiers (date de fin de période). Les
autres dates clés relatives à la préparation, à l’audit et à la publication des états financiers sont
décrites dans le schéma ci-dessous.

Date des Date du rapport de


E.F. l'auditeur sur les E.F.

Date de Délais Date de


l'approbation des publication
E.F. par la direction des E.F.
Obtenir des éléments de preuve concernant les E.P.D.C.

Répondre aux nouveaux faits dont on s’est aperçu

86 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


La norme pose les problématiques relatives aux aspects suivants :
1-Evénements survenus entre la date des états financiers et la date du rapport de l’auditeur ;
2-Faits portés à la connaissance de l’auditeur après la date de son rapport d’audit mais avant
la date de publication des états financiers ;
3-Faits portés à la connaissance de l’auditeur après la publication des états financiers.
Date des états financiers Date de clôture de la dernière période couverte par les E.F.
Date d'établissement des états Date à laquelle tous les états constituant les E.F., y compris les
financiers notes y relatives, ont été établis et les personnes ayant autorité
pour les arrêter en ont pris la responsabilité.
Date du rapport de l’auditeur Date indiquée sur le rapport d’audit portant sur les E.F.
conformément à la norme ISA 700.
Date de publication des états Date à laquelle le rapport de l’auditeur et les E.F. audités sont mis
financiers à la disposition des tiers.

1.1.Evénements survenus entre la date des états financiers et la date du rapport de


l'auditeur
1. Identifier tous les événements postérieurs à la date de clôture ;
2. Déterminer si chacun de ces événements est correctement reflété dans les états
financiers conformément au référentiel comptable applicable ;
3. Obtenir une déclaration écrite de la direction.

Le §6 de l’ISA 560 dispose que : « L’auditeur doit mettre en œuvre des procédures d’audit
conçues pour obtenir des éléments probants suffisants et appropriés attestant qu’ont été
identifiés tous les événements survenus entre la date de clôture et la date de son rapport et
devant donner lieu à un ajustement des états financiers, ou à la communication
d’informations dans ceux-ci. On ne s’attend toutefois pas à ce que l’auditeur mette en œuvre
des procédures d’audit additionnelles pour les éléments qui ont déjà été soumis à des
procédures ayant abouti à des conclusions satisfaisantes ». (Réf. : par. A6)
§7.L’auditeur doit mettre en œuvre les procédures requises au paragraphe 6 de façon à ce
qu’elles couvrent la durée depuis la date de clôture jusqu’à la date du rapport de l’auditeur ou
une date aussi rapprochée que possible de celle-ci. Il doit tenir compte de son évaluation des
risques pour déterminer la nature et l’étendue de ces procédures, qui doivent consister
notamment à : (Réf. : par. A7 et A8)
a) acquérir une compréhension des procédures mises en place par la direction pour identifier
les événements postérieurs;

87 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


b) faire, auprès de la direction et, le cas échéant, auprès des responsables de la gouvernance,
des demandes d’informations concernant la survenance d’événements postérieurs susceptibles
d’avoir des incidences sur les états financiers; (Réf. : par. A9)
c) lire les procès-verbaux des assemblées des propriétaires de l’entité et des réunions de la
direction et des responsables de la gouvernance tenues après la date de clôture, le cas échéant,
et s’enquérir des questions abordées lors des assemblées ou réunions pour lesquelles les
procès-verbaux ne sont pas encore disponibles; (Réf. : par. A10)
d) prendre connaissance, le cas échéant, des derniers états financiers intermédiaires de l’entité
établis postérieurement à la date de clôture.
§8.Si les procédures mises en œuvre selon les exigences des paragraphes 6 et 7 permettent à
l’auditeur d’identifier des événements devant donner lieu à un ajustement des états financiers,
ou à la communication d’informations dans ceux-ci, il doit déterminer si chacun de ces
événements a fait l’objet d’un traitement approprié dans les états financiers
conformément au référentiel d’information financière applicable.
Déclarations écrites
§9.L’auditeur doit demander à la direction et, le cas échéant, aux responsables de la
gouvernance de lui fournir une déclaration écrite, conforme à la norme ISA 580, confirmant
que tous les événements survenus après la date de clôture, pour lesquels le référentiel
d’information financière applicable exige qu’un ajustement soit apporté ou que des
informations soient communiquées, ont fait l’objet du traitement requis.

1.2.Faits portés à la connaissance de l'auditeur après la date de son rapport


d'audit mais avant la date de publication des états financiers
§10.L'auditeur n'est pas tenu de mettre en œuvre des procédures d'audit se rapportant
aux états financiers après la date de son rapport.
Au cours de cette période, la direction est tenue d’informer l’auditeur de tout fait susceptible
d’avoir une incidence sur les états financiers, dont elle pourrait prendre connaissance entre la
date du rapport de l’auditeur et la date de publication des états financiers.(ISA 210.A23)
§10.Toutefois, s’il prend connaissance, après la date de son rapport mais avant la date de
publication des états financiers, d’un fait qui, dans le cas où il aurait été connu de lui à la date
de son rapport, aurait pu le conduire à modifier celui-ci, il doit : (Réf. : par. A11)
a) s’en entretenir avec la direction et, le cas échéant, avec les responsables de la gouvernance;
b) déterminer si les états financiers doivent être modifiés;
c) dans l’affirmative, s’enquérir auprès de la direction de la façon dont elle entend résoudre la
question dans les états financiers.

88 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


§11. Si la direction modifie les états financiers, l’auditeur doit :
a) mettre en œuvre les procédures d’audit nécessaires dans les circonstances pour ce qui
concerne la modification;
b) sauf dans les circonstances décrites au paragraphe 12 :
i. étendre la mise en œuvre des procédures d’audit mentionnées aux paragraphes 6
et 7 jusqu’à la date de son nouveau rapport ;
ii. délivrer un nouveau rapport sur les états financiers modifiés. La date du nouveau
rapport de l’auditeur ne doit pas être antérieure à la date d’approbation des états
financiers modifiés.
§13.Si la direction refuse de modifier les états financiers alors que l’auditeur considère
qu’une modification s’impose, l’auditeur doit : (Réf. : par. A13 et A14)
a) si son rapport n’a pas encore été délivré à l’entité, modifier son opinion conformément à
la norme ISA 705 avant de le délivrer;
b) si son rapport a déjà été délivré à l’entité, demander à la direction et, à moins qu’ils ne
participent tous à la gestion de l’entité, aux responsables de la gouvernance de ne pas
procéder à la diffusion des états financiers aux tiers avant d’y apporter les modifications
nécessaires. Si les états financiers sont malgré tout publiés sans que les modifications
nécessaires n’aient été apportées, l’auditeur doit prendre les mesures appropriées pour tenter
de prévenir que des tiers s’appuient sur son rapport. (Réf. : par. A15 et A16)

1.3.Faits portés à la connaissance de l'auditeur après la publication des états


financiers
§14.L’auditeur n’est pas tenu de mettre en œuvre des procédures d’audit se rapportant
aux états financiers après leur publication. Toutefois, s’il prend connaissance, après la date
de publication des états financiers, d’un fait qui, dans le cas où il aurait été connu de lui à la
date de son rapport, aurait pu le conduire à modifier celui-ci, il doit :
a) s’en entretenir avec la direction et, le cas échéant, avec les responsables de la gouvernance;
b) déterminer si les états financiers doivent être modifiés;
c) dans l’affirmative, s’enquérir auprès de la direction de la façon dont elle entend résoudre la
question dans les états financiers.
§15.Si la direction modifie les états financiers, l’auditeur doit : (Réf. : par. A17)
a) mettre en œuvre les procédures d’audit nécessaires dans les circonstances pour ce qui
concerne la modification;

89 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


b) examiner les dispositions prises par la direction pour s’assurer que toutes les personnes
ayant reçu les états financiers publiés antérieurement et le rapport de l’auditeur sur ces états
sont informées de la situation;
c) sauf dans les circonstances décrites au paragraphe 12 :
i. étendre la mise en œuvre des procédures d’audit mentionnées aux paragraphes
6 et 7 jusqu’à la date de son nouveau rapport et apposer sur son nouveau
rapport une date qui n’est pas antérieure à celle de l’approbation des états
financiers modifiés ; et
ii. délivrer son nouveau rapport sur les états financiers modifiés;
d) dans les circonstances décrites au paragraphe 12, modifier son rapport ou délivrer un
nouveau rapport selon les exigences de ce paragraphe.
§16. L’auditeur doit inclure dans son nouveau rapport ou dans son rapport modifié un
paragraphe d’observations ou un paragraphe sur d’autres points dans lequel il fait
référence à une note des états financiers qui décrit de manière plus détaillée la raison de la
modification des états financiers publiés antérieurement, ainsi qu’au rapport précédent qu’il a
délivré.
§17. Si la direction ne prend pas les dispositions nécessaires pour s’assurer que toutes les
personnes ayant reçu les états financiers publiés antérieurement sont informées de la situation
et qu’elle ne modifie pas les états financiers alors que l’auditeur croit qu’une modification
s’impose, celui-ci doit aviser la direction et, à moins qu’ils ne participent tous à la gestion de
l’entité6, les responsables de la gouvernance qu’il tentera de prévenir que des tiers s’appuient
sur son rapport à l’avenir. Si, après avoir été ainsi informés, la direction ou les responsables
de la gouvernance ne prennent pas ces dispositions nécessaires, l’auditeur doit prendre les
mesures appropriées pour tenter de prévenir que des tiers s’appuient sur son rapport. (Réf. :
par. A18)

Double datation du rapport d'audit (Paragraphe 12)


Les événements postérieurs à la date de clôture, qui n'auraient été connus qu'après la date du
rapport d'audit, donnent lieu souvent à des travaux d'audit complémentaires qui vont, de ce
fait, être requis et affecter les soldes de comptes, les estimations comptables, les provisions et
les autres informations à fournir dans les états financiers. Dans de telles situations, un
nouveau rapport d'audit sera émis et il ne devrait pas comporter une date antérieure à celle de
l'approbation des états financiers modifiés.

90 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Toutefois, pour certains événements postérieurs à la date de clôture :
- le travail d'audit complémentaire requis peut être limité uniquement à une
modification des états financiers, décrite dans la note concernée. Dans de telles
situations (en supposant que les textes législatifs et réglementaires locaux le
permettent), la date initiale du rapport d'audit serait maintenue mais une nouvelle date
serait ajoutée (double datation) afin d'informer les lecteurs que les procédures de
l'auditeur, effectuées après la première date du rapport, ont été limitées aux
modifications subséquentes.
- soit délivrer un nouveau rapport ou un rapport modifié précisant, dans un
paragraphe d’observations ou dans un paragraphe sur d’autres points, que les
procédures mises en œuvre par l’auditeur relativement aux événements postérieurs ne
visaient que la modification des états financiers décrite dans la note pertinente des
états financiers.
Exemple d'une situation de double datation :
 Le rapport d'audit initial était daté du 15 Septembre 20xx ;
 Le 22 Octobre 20xx, l'entité a annoncé la vente d'une partie importante de son activité.
Une nouvelle note « Y » décrivant l'événement a été préparée par la direction pour être
incluse dans les états financiers;
 Les travaux d'audit effectués sur le contenu de la note « Y » ont été achevés le 3
novembre 20xx.
La phrase suivante donne un exemple de cette double datation:
Le 15 Septembre 20xx (Date du rapport d’audit), à l’exception de la note « Y » qui est au 03
Novembre 20xx (date de l'achèvement des procédures d'audit limitées à la modification
apportée et décrite dans la Note « Y »).

2. Examen des P.V. des réunions du Conseil d'administration


Cet examen comprend notamment le PV de la réunion qui a arrêté les comptes ou approuvé
les conventions prévues par les articles 115 ou 200 et 475 du code des sociétés commerciales.

3. Procédures analytiques comme moyen pour fonder une conclusion générale


(Examen analytique de cohérence d’ensemble des E.F.)
D'après le §6 de l'ISA 520 : « L’auditeur doit concevoir et mettre en œuvre, vers la fin de son
audit, des procédures analytiques qui l’aideront à parvenir à une conclusion générale sur la
cohérence des états financiers avec sa compréhension de l’entité ». (Réf. : par. A17 à A19)

91 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Cette approche aide l'auditeur àaboutir à des conclusions raisonnables sur lesquelles fonder
son opinion d'audit.
Il se peut que les résultats de ces procédures analytiques permettent d’identifier l’existence
d’un risque d’anomalies significatives non détecté jusqu’alors. En pareil cas, la norme ISA
315 exige de l’auditeur qu’il révise son évaluation des risques d’anomalies significatives et
modifie en conséquence les procédures d’audit complémentaires prévues. (ISA 520.A18)
Les procédures analytiques mises en œuvre conformément au paragraphe 6 peuvent être
semblables à celles qui seraient utilisées comme procédures d’évaluation des risques. (ISA
520.A19)
4. Jugement final du seuil de signification et du risque d’audit
Il s'agit de tenir compte notamment de la variation du seuil déterminée définitivement après
l'arrêté des états financiers.
Cependant, une variation importante du seuil n'est pas habituelle. Il faut revoir, dans ce cas,
les bases de calcul du seuil qui peuvent ne pas être adéquates. C'est le cas des grandeurs
soumises à une grande volatilité et qui ne sont pas stables dans le temps.
Toutefois, si l'auditeur arrive à démontrer que la variation est expliquée par un déclin ou un
essor des activités du secteur et de l'entreprise et que cette dernière va se stabiliser dans ce
dernier niveau, il peut considérer la variation à la baisse du seuil comme étant normale.
L'impact de la variation du seuil est une variation inversement proportionnelle du risque
d'audit.

5. Revue finale des papiers de travail


(Voir la partie y afférente et les normes sur le Contrôle Qualité ISA 220, 230 et ISQC 1)

6. Obtenir une lettre d’affirmation du client


L’auditeur doit obtenir de la direction les déclarations jugées nécessaires.
§7. de l’ISA 580 :Déclaration écrite : une affirmation écrite fournie à l’auditeur par la
direction pour confirmer certains points ou étayer d’autres éléments probants. Dans ce
contexte, les déclarations écrites ne comprennent ni les états financiers, ni les assertions qu’ils
contiennent, ni les livres et autres documents comptables.
Ces déclarations, écrites sur les aspects significatifs, sont obtenues lorsqu'il ne peut
raisonnablement exister d'autres éléments probants suffisants et adéquats. C'est le cas
des évaluations fondées principalement sur l'intention (placements à long terme ou à
court terme, continuité de l'exploitation, ...), l'exhaustivité de la communication des
documents et accords contractuels, ...

92 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


L'auditeur corrobore ces déclarations par des éléments probants pour s'assurer de leur
cohérence et de leur caractère plausible et déterminera si les personnes qui font ces
déclarations connaissent bien les questions sur lesquelles elles se prononcent.
Ces déclarations ne remplacent pas les autres éléments probants auxquels l'auditeur
pourrait normalement collecter.
S’il y a des erreurs significatives non découvertes par l'auditeur, est ce que cette lettre dégage
sa responsabilité?
Les confirmations de la direction contenues dans la lettre d'affirmation atténuent la
responsabilité de l'auditeur lorsqu'il ne peut raisonnablement exister d'autres éléments
probants suffisants et adéquats (assertions relatives à l'intention, informations
confidentielles non divulguées, ...). C'est le cas lorsque des erreurs relèvent de questions
affirmées par la direction et ne pouvaient être détectées par les tests d'audit classiques.
Par contre, cette lettre ne serait probablement d'aucun secours et n'atténue pas la
responsabilité de l'auditeur si des erreurs pouvaient être détectées par l'application des
procédés d'audit. Par conséquent, l'auditeur ne peut utiliser cette lettre pour remplacer les tests
et diligences d'audit classiques. L'auditeur a une obligation de diligence: obtenir cette
lettre. Cette lettre doit porter la même date que le rapport d'audit.
En Tunisie, et jusqu'au 18 octobre 2005, cette lettre était obligatoire en tant que:
- diligence que met à la charge de l'auditeur, mais pas de la direction, une norme
internationale d'audit (ISA 580),
- dispositionréglementaire prévues par le dernier paragraphe de l'article 26 du
Code des Devoirs Professionnels qui stipule que : « l'auditeur fait signer à son
client une lettre de représentation »(traduction littéraire du terme anglais :
« management representation »).
La loi n°2005-96 du 18 octobre 2005, relative au renforcement de la sécurité des
relations financières a ajouté au code des sociétés commerciales un article 13 quinter qui
oblige, les organes de direction et les chargés des affaires financières et comptables mais
uniquement des sociétés soumises à l'obligation de désigner un ou plusieurs
commissaires aux comptes inscrits au tableau de l'ordre des experts comptables de
Tunisie, à signer une déclaration annuelle pour attester qu'ils ont fourni les diligences
nécessaires pour garantir l'exhaustivité et la conformité des états financiers à la
législation comptable.
Le contenu de cette déclaration a été fixé par l'arrêté du ministre des finances du
07/06/2006.

93 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Les diligences requises de l'auditeur
6.1.Dirigeants auxquels des déclarations écrites sont demandées
§9.L’auditeur doit demander des déclarations écrites aux membres de la direction qui sont
investis de responsabilités appropriées par rapport aux états financiers et qui sont bien au fait
des questions devant faire l’objet des déclarations. (Réf. : par. A2 à A6)

6.2.Déclarations écrites relatives aux responsabilités de la direction


Etablissement des états financiers
§10.L’auditeur doit demander à la direction de lui fournir une déclaration écrite affirmant
qu’elle s’est acquittée de ses responsabilités, définies dans les termes et conditions de la
mission d’audit2, quant à la préparation des états financiers conformément au référentiel
d’information financière applicable, ce qui implique, s’il y a lieu, leur présentation fidèle.
(Réf. : par. A7 à A9, A14 et A22)

Informations fournies à l'auditeur et exhaustivité des transactions


§11.L’auditeur doit demander à la direction de lui remettre une déclaration écrite affirmant :
a) qu’elle lui a fourni toutes les informations pertinentes et tous les accès convenus dans les
termes et conditions de la mission d’audit;
b) que toutes les opérations ont été comptabilisées et sont reflétées dans les états financiers.
(Réf. : par. A7 à A9, A14 et A22)

Description des responsabilités de la direction dans les déclarations écrites


§12.La description des responsabilités de la direction figurant dans les déclarations écrites
exigées aux paragraphes 10 et 11 doit être conforme à celle donnée dans les termes et
conditions de la mission d’audit.

6.3.Autres déclarations écrites


§13.D’autres normes ISA exigent de l’auditeur qu’il demande des déclarations écrites. Si
l’auditeur estime nécessaire d’obtenir, en sus de ces déclarations obligatoires, une ou
plusieurs déclarations écrites afin d’étayer d’autres éléments probants pertinents par rapport
aux états financiers ou à une ou plusieurs assertions spécifiques qu’ils contiennent, il doit
procéder à ces autres demandes de déclarations écrites. (Réf. : par. A10 à A13, A14 et A22)
§A10.L’auditeur peut considérer comme nécessaire de demander, en plus des déclarations
écrites exigées par le paragraphe 10, d’autres déclarations écrites concernant les états

94 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


financiers. Celles-ci peuvent compléter les déclarations écrites exigées par le paragraphe 10,
mais en sont distinctes. Il peut s’agir de déclarations indiquant :
- si le choix et l’application des méthodes comptables sont appropriés;
- si les éléments énumérés ci-après, lorsqu’ils sont pertinents par rapport au référentiel
d’information financière applicable, ont été comptabilisés, évalués, présentés ou
communiqués conformément à ce référentiel :
 les plans ou intentions qui pourraient avoir une incidence sur la valeur
comptable ou le classement des actifs et des passifs,
 les passifs, tant certains qu’éventuels,
 les titres de propriété ou le contrôle sur les actifs, les privilèges ou charges
grevant les actifs et les actifs affectés en garantie,
 les aspects des textes légaux et réglementaires et des engagements contractuels
pouvant avoir une incidence sur les états financiers, y compris les cas de non-
conformité.

6.4.Date et période(s) couvertes par les déclarations écrites


§14.La date des déclarations écrites doit être aussi rapprochée que possible de la date du
rapport de l’auditeur sur les états financiers, mais ne doit pas être postérieure à celle-ci. Les
déclarations écrites doivent viser tous les états financiers et toutes les périodes dont il est
question dans le rapport de l’auditeur. (Réf. : par. A15 à A18)

6.5.Forme des déclarations écrites


§15.Les déclarations écrites doivent prendre la forme d’une lettre d’affirmation adressée à
l’auditeur. Lorsque la direction est tenue par des textes légaux ou réglementaires de rendre
publiques des communications écrites concernant ses responsabilités, et que l’auditeur
détermine que ces communications contiennent tout ou partie des déclarations exigées aux
paragraphes 10 ou 11, les points pertinents couverts par ces communications n’ont pas à être
repris dans la lettre d’affirmation. (Réf. : par. A19 à A21)

6.6.Doute quant à la fiabilité des déclarations écrites et déclarations écrites


demandées non obtenues
a. Doute quant à la fiabilité des déclarations écrites
§16.Lorsque l’auditeur a des doutes sur la compétence, l’intégrité, les valeurs éthiques ou la
diligence de la direction, ou sur l’importance qu’elle attache à ces valeurs ou à leur respect, il

95 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


doit déterminer l’incidence potentielle de ces doutes sur la fiabilité des déclarations (verbales
ou écrites) et des éléments probants en général. (Réf. : par. A24 et A25)
§17.En particulier, lorsque des déclarations écrites sont incompatibles avec d’autres éléments
probants, l’auditeur doit mettre en œuvre des procédures d’audit pour tenter de résoudre le
problème. Lorsque la résolution du problème s’avère impossible, l’auditeur doit reconsidérer
l’évaluation de la compétence, de l’intégrité, des valeurs éthiques ou de la diligence de la
direction, ou de l’importance qu’elle attache à ces valeurs ou à leur respect, et il doit
déterminer l’incidence que cela peut avoir sur la fiabilité des déclarations (verbales ou écrites)
et sur les éléments probants en général. (Réf. : par. A23)
§18.Lorsque l’auditeur conclut que les déclarations écrites ne sont pas fiables, il doit prendre
les mesures appropriées, notamment en tirer les conséquences sur l’expression de son opinion
dans son rapport en conformité avec la norme ISA 705, compte tenu de l’exigence du
paragraphe 20 de la présente norme ISA.
b. Déclarations écrites demandées non obtenues
§19.Lorsque la direction ne fournit pas une ou plusieurs des déclarations écrites demandées,
l’auditeur doit :
a) s’en entretenir avec la direction;
b) revoir son évaluation de l’intégrité de la direction et apprécier l’incidence que cela peut
avoir sur la fiabilité des déclarations (verbales ou écrites) et des éléments probants en général;
c) prendre les mesures appropriées, y compris en tirer les conséquences sur l’expression de
son opinion dans son rapport en conformité avec la norme ISA 705, compte tenu des
exigences du paragraphe 20 de la présente norme ISA.
c. Déclarations écrites portant sur les responsabilités de la direction
§20.L’auditeur doit formuler une impossibilité d’exprimer une opinion sur les états financiers,
en conformité avec la norme ISA 705 :
a) s’il conclut que le doute concernant l’intégrité de la direction est suffisamment important
pour estimer que les déclarations écrites exigées par les paragraphes 10 et 11 ne sont pas
fiables;
b) si la direction ne fournit pas les déclarations écrites exigées par les paragraphes 10 et 11.
(Réf. : par. A26 et A27)

96 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


Liste des Normes ISA contenant des diligences requises en matière de déclarations
écrites
Cette annexe identifie les paragraphes des autres Normes ISA, qui requièrent des déclarations
écrites sur des sujets spécifiques. Cette liste ne dispense pas l'auditeur de prendre en
considération les diligences requises ainsi que leurs modalités d'application et autres
informations explicatives contenues dans les Normes ISA.

Norme ISA 240, Responsabilités de l’auditeur concernant les fraudes lors d’un audit d’états
financiers, paragraphe 39
L’auditeur doit obtenir des déclarations écrites de la direction et, le cas échéant, des personnes
responsables de la gouvernance confirmant :
a) qu’elles reconnaissent être responsables de la conception, de la mise en place et du
maintien du contrôle interne destiné à prévenir et à détecter les fraudes;
b) qu’elles lui ont communiqué les résultats de l’évaluation faite par la direction du risque que
les états financiers puissent contenir des anomalies significatives résultant de fraudes;
c) qu’elles lui ont signalé tous les cas de fraudes avérées ou suspectées, dont elles ont eu
connaissance, concernant l’entité et impliquant :
i. la direction,
ii. des employés ayant un rôle important dans le contrôle interne,
iii. d’autres personnes dès lors que la fraude pourrait avoir un effet significatif sur
les états financiers;
d) qu’elles lui ont signalé toutes les allégations ou tous les soupçons de fraudes ayant une
incidence sur les états financiers de l’entité, portés à leur connaissance par des employés,
d’anciens employés, des analystes, des autorités de réglementation ou d’autres personnes.
(Réf. : par. A58 et A59)

Norme ISA 250, Prise en compte des textes légaux et réglementaires dans un audit d’états
financiers, paragraphe 16
L’auditeur doit demander à la direction et, le cas échéant, aux responsables de la gouvernance,
de lui fournir des déclarations écrites attestant que tous les cas avérés ou suspectés de non-
conformité aux textes légaux et réglementaires dont les incidences devraient être prises en
compte lors de la préparation des états financiers lui ont été communiqués. (Réf. : par. A12)

Norme ISA 450, Évaluation des anomalies détectées au cours de l’audit, paragraphe 14
L’auditeur doit obtenir de la direction et, s’il y a lieu, des responsables de la gouvernance une
déclaration écrite indiquant s’ils sont d’avis que l’incidence des anomalies non corrigées,
considérées individuellement ou collectivement, est non significative par rapport aux états
financiers pris dans leur ensemble. Un sommaire des anomalies non corrigées doit figurer
dans la déclaration écrite ou y être joint. (Réf. : par. A24)

Norme ISA 501, Éléments probants — Considérations particulières concernant certains


points, paragraphe 12
L’auditeur doit demander à la direction et, le cas échéant, aux responsables de la gouvernance
de lui fournir des déclarations écrites attestant que tous les procès et litiges actuels ou
éventuels venus à leur connaissance et dont les incidences devraient être prises en compte lors

97 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


de la préparation des états financiers lui ont été communiqués et que le traitement comptable
et les informations dont ils ont fait l’objet sont conformes au référentiel d’information
financière applicable.

Norme ISA 540, Audit des estimations comptables, y compris les estimations comptables en
juste valeur, et des informations y afférentes à fournir, paragraphe 22
L’auditeur doit obtenir de la direction et, le cas échéant, des responsables de la gouvernance
des déclarations écrites indiquant s’ils considèrent comme raisonnables les hypothèses
importantes retenues aux fins de l’établissement des estimations comptables. (Réf. : par.
A126 et A127)

Norme ISA 550, Parties liées – paragraphe 26


Lorsque le référentiel d’information financière applicable contient des exigences concernant
les parties liées, l’auditeur doit obtenir des déclarations écrites de la direction et, le cas
échéant, des personnes responsables de la gouvernance confirmant : (Réf : par. A48 et A49)
a) qu’elles ont communiqué à l’auditeur l’identité des parties liées à l’entité et toutes les
relations et opérations avec les parties liées dont elles ont connaissance;
b) qu’elles ont correctement comptabilisé et communiqué ces relations et opérations
conformément aux exigences du référentiel.

Norme ISA 560, Evénements postérieurs à la date de clôture – paragraphe 9


L’auditeur doit demander à la direction et, le cas échéant, aux responsables de la gouvernance
de lui fournir une déclaration écrite, conforme à la norme ISA 580, confirmant que tous les
événements survenus après la date de clôture, pour lesquels le référentiel d’information
financière applicable exige qu’un ajustement soit apporté ou que des informations soient
communiquées, ont fait l’objet du traitement requis.

Norme ISA 570, Continuité de l'exploitation – alinéa 16(e)


Dans le cas où des événements ou des situations susceptibles de jeter un doute important sur
la capacité de l’entité à poursuivre son exploitation ont été relevés, l’auditeur doit obtenir des
éléments probants suffisants et appropriés pour lui permettre de déterminer s’il existe ou non
une incertitude significative liée à des événements ou situations susceptibles de jeter un doute
important sur la capacité de l’entité à poursuivre son exploitation (ci-après désignée par
l’expression «incertitude significative») en mettant en œuvre des procédures d’audit
supplémentaires, et en prenant en considération les facteurs qui réduisent cette incertitude.
Ces procédures doivent notamment consister : (Réf. : par. A16)
e) à demander des déclarations écrites de la direction et, le cas échéant, des responsables de la
gouvernance au sujet de leurs plans d’action pour l’avenir et de la faisabilité de ces plans.
(Réf. : par. A20)

Norme ISA 710, Informations comparatives — Chiffres correspondants et états financiers


comparatifs, paragraphe 9
Comme l’exige la norme ISA 580, l’auditeur doit demander des déclarations écrites pour
toutes les périodes dont il est question dans son opinion. Il doit également obtenir une
déclaration écrite particulière concernant tout retraitement effectué afin de corriger une

98 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


anomalie significative dans les états financiers de la période précédente, qui a une incidence
sur les informations comparatives. (Réf. : par. A1)

Norme ISA 720, Responsabilités de l’auditeur concernant les autres informations–


paragraphe 13(c)
L’auditeur doit : (Réf. : par. A11 à A22) ….
c)dans le cas où une partie ou la totalité du ou des documents déterminés en a) ne sera
disponible qu’après la date du rapport d’audit, demander à la direction de produire une
déclaration écrite attestant que la version définitive du ou des documents lui sera fournie
lorsqu’elle sera disponible, et avant sa publication par l’entité, afin qu’il puisse parachever la
mise en œuvre des procédures exigées par la présente norme ISA. (Réf. : par. A22)

Exemple de lettre d'affirmation

L’exemple de lettre qui suit comprend les déclarations écrites qui sont exigées par la présente
norme ISA et d’autres normes ISA en vigueur pour les audits d’états financiers des périodes
closes à compter du 14 décembre 2010. Il est présumé, dans cet exemple, que les Normes
internationales d’information financière constituent le référentiel d’information financière
applicable, que l’exigence de la norme ISA 570 concernant l’obtention d’une déclaration
écrite ne s’applique pas et que les déclarations écrites demandées sont fournies sans
exception. Lorsqu’il existe des exceptions, les déclarations doivent être modifiées en
conséquence.
(Papier à en-tête de l’entité)
(A l’auditeur) (Date)

La présente lettre d’affirmation vous est fournie dans le cadre de votre audit des états
financiers de la société ABC pour l’exercice clos le 31 décembre 20XX aux fins de
l’expression d’une opinion indiquant si les états financiers donnent, dans tous leurs aspects
significatifs, une image fidèle, conformément aux Normes internationales d’information
financière.
Nous confirmons (, au mieux de notre connaissance et en toute bonne foi, ayant fait toutes les
demandes d’informations que nous avons jugées nécessaires pour être adéquatement
informés,) que :
États financiers
 Nous nous sommes acquittés de nos responsabilités, définies dans les termes et
conditions de la mission d’audit portant la date du [insérer la date], quant à la
préparation des états financiers conformément aux Normes internationales

99 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI


d’information financière; en particulier, les états financiers donnent une image fidèle
conformément à ces normes.
 Les hypothèses importantes que nous avons utilisées pour établir les estimations
comptables, y compris les estimations en juste valeur, sont raisonnables. (Norme ISA
540).
 Les relations et opérations avec des parties liées ont été correctement comptabilisées et
ont été communiquées conformément aux exigences des Normes internationales
d’information financière. (Norme ISA 550)
 Tous les événements postérieurs à la date des états financiers pour lesquels les Normes
internationales d’information financière exigent un ajustement ou la fourniture
d’informations ont été ajustés ou ont fait l’objet d’informations. (Norme ISA 560)
 L’incidence des anomalies non corrigées, considérées individuellement ou
collectivement, est non significative par rapport aux états financiers pris dans leur
ensemble. Une liste des anomalies non corrigées est jointe à la lettre d’affirmation.
(Norme ISA 450)
 [Toute autre question que l’auditeur peut juger appropriée (voir le paragraphe A10 de
la présente norme ISA).]

Informations fournies
 Nous vous avons fourni :
o un accès à toutes les informations dont nous avons connaissance et qui sont
pertinentes pour la préparation des états financiers, notamment les documents
comptables, les pièces justificatives et d’autres éléments d’information;
o les informations additionnelles que vous nous avez demandées aux fins de
l’audit;
o un accès sans restriction aux personnes, au sein de l’entité, auprès de qui il fallait,
selon vous, obtenir des éléments probants.
 Toutes les opérations ont été comptabilisées dans les documents comptables et sont
reflétées dans les états financiers.
 Nous vous avons communiqué les résultats de notre évaluation du risque que les états
financiers puissent contenir des anomalies significatives résultant de fraudes. (Norme
ISA 240)

100 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
 Nous vous avons communiqué toutes les informations sur les fraudes avérées ou
suspectées dont nous avons connaissance, qui concernent l’entité et impliquent :
o la direction;
o des employés ayant un rôle important dans le contrôle interne;
o d’autres personnes dès lors que la fraude pourrait avoir un effet significatif sur les
états financiers. (Norme ISA 240)
 Nous vous avons communiqué toutes les informations relatives aux allégations ou aux
soupçons de fraudes ayant une incidence sur les états financiers de l’entité, portés à
notre connaissance par des employés, d’anciens employés, des analystes, des autorités
de réglementation ou d’autres personnes. (Norme ISA 240)
 Nous vous avons communiqué tous les cas effectifs ou potentiels de non-conformité
par rapport aux textes légaux et réglementaires dont les conséquences devraient être
prises en compte lors de l’établissement des états financiers. (Norme ISA 250)
 Nous vous avons communiqué l’identité des parties liées à l’entité et toutes les
relations et opérations avec des parties liées dont nous sommes au courant. (Norme
ISA 550)
 [Toute autre question que l’auditeur peut juger nécessaire (voir le paragraphe A11 de
la présente norme ISA).]
Dirigeant… Dirigeant…

7. La formulation de l’opinion
La formulation de l'opinion comprend les étapes suivantes:
 Evaluation du caractère suffisant et adéquat des éléments probants collectés par
l'auditeur. L'auditeur doit évaluer les conclusions tirées des éléments probants
recueillis pour fonder son opinion sur les états financiers. Pour fonder son opinion sur
les états financiers, l'auditeur évalue si, sur la base des éléments probants recueillis, il
existe une assurance raisonnable que les états financiers, pris dans leur ensemble, ne
comportent pas d'anomalies significatives. Ceci implique d'apprécier si des éléments
probants suffisants et appropriés ont été recueillis pour réduire le risque d'anomalies
significatives au niveau des états financiers à un niveau faible acceptable ;
 Evaluation de l'impact sur l'opinion des éventuelles anomalies quantitatives identifiées
et non corrigées, ainsi que des aspects qualitatifs y afférents ;
 Evaluation du degré de conformité des états financiers après ajustements d'audit au
référentiel comptable applicable.

101 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
8. La communication avec les organes de gouvernance au sujet du rapport
L'ISA 260 traite de l'obligation qu'a l'auditeur de communiquer avec les personnes
constituant le gouvernement d'entreprise dans le cadre d'un audit d'états financiers.
Cette communication présente un double objectif:
- clarifier les faits relevés (informer la société des réserves sur ses comptes) et leurs
conséquences,
- donner à la direction la possibilité de fournir des informations complémentaires
(permettre à la direction d'apporter des éléments probants suffisants et adéquats au
dernier moment permettant de lever ces réserves).

Diligences requises
8.1.Personnes constituant le gouvernement d'entreprise
§11.L’auditeur doit déterminer quelles sont, dans la structure de gouvernance de l’entité, les
personnes avec lesquelles il convient de communiquer. (Réf. : par. A1 à A4)

Communication avec un sous-groupe desresponsables de la gouvernance


§12.Si l’auditeur communique avec un sous-groupe des responsables de la gouvernance, par
exemple un comité d’audit, ou même une seule personne, il doit déterminer s’il lui faut
également communiquer avec l’organe de gouvernance. (Réf. : par. A5 à A7)

Cas où tous les responsables de la gouvernance participent à la gestion de l'entité


§13.Dans certains cas, tous les responsables de la gouvernance participent à la gestion de
l’entité, par exemple lorsqu’une petite entité est dirigée par un propriétaire unique et que
personne d’autre n’est investi de fonctions de gouvernance. En pareils cas, lorsque certaines
questions à communiquer selon la présente norme ISA sont portées à la connaissance d’une
ou de plusieurs personnes ayant des responsabilités de direction et que cette ou ces personnes
assument également des responsabilités de gouvernance, il n’est pas nécessaire de
communiquer de nouveau les mêmes questions à ces personnes en leur qualité de
responsables de la gouvernance. Les questions qu’il n’est pas nécessaire de communiquer de
nouveau sont mentionnées à l’alinéa 16 c). L’auditeur doit néanmoins s’assurer que la
communication faite à une ou plusieurs personnes ayant des responsabilités de direction est
suffisante pour que soient adéquatement informées toutes les personnes avec lesquelles il
communiquerait, en leur qualité de responsables de la gouvernance, en d’autres circonstances.
(Réf. : par. A8)

102 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
8.2.Questions à communiquer
Responsabilités de l'auditeur par rapport à l'audit des états financiers
§14.L’auditeur doit communiquer aux responsables de la gouvernance les responsabilités qui
lui incombent par rapport à l’audit des états financiers, et notamment indiquer :
a. qu’il a la responsabilité de formuler et d’exprimer une opinion sur les états financiers
qui ont été préparés par la direction sous la surveillance des responsables de la
gouvernance;
b. que l’audit des états financiers ne dégage pas la direction ou les responsables de la
gouvernance de leurs responsabilités. (Réf. : par. A9 et A10)

Étendue et calendrier prévus des travaux d'audit


§15.L’auditeur doit communiquer aux responsables de la gouvernance les grandes lignes de
l’étendue et du calendrier prévus des travaux d’audit, en précisant les risques importants qu’il
a identifiés. (Réf. : par. A11 à A16)

Constatations importantes découlant de l'audit


§16.L’auditeur doit communiquer aux responsables de la gouvernance : (Réf. : par. A17 et
A18)
a. son point de vue sur des aspects qualitatifs importants des pratiques comptables de
l’entité, en ce qui concerne entre autres les méthodes comptables, les estimations
comptables et les informations fournies dans les états financiers. Le cas échéant,
l’auditeur doit expliquer aux responsables de la gouvernance pourquoi il juge qu’une
pratique comptable importante, qui est par ailleurs acceptable selon le référentiel
d’information financière applicable, n’est pas la plus appropriée par rapport aux
circonstances particulières de l’entité; (Réf. : par. A19 et A20)
b. les difficultés importantes rencontrées au cours de l’audit, s’il y en a; (Réf. : par. A21)
c. à moins que tous les responsables de la gouvernance ne participent à la gestion de
l’entité :
i. le cas échéant, les questions importantes apparues au cours de l’audit et ayant
fait l’objet d’échanges ou d’une correspondance avec la direction, (Réf. : par.
A22)
ii. les déclarations écrites demandées par l’auditeur;
d. le cas échéant, les circonstances ayant une incidence sur la forme et le contenu du
rapport de l’auditeur; (Réf. : par. A23 à A25)

103 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
e. toute autre question importante apparue au cours de l’audit qui, selon son jugement
professionnel, est pertinente pour la surveillance du processus d’information
financière. (Réf. : par. A26 à A28)

Indépendance de l'auditeur
§17.Dans le cas des entités cotées, l’auditeur doit communiquer aux responsables de la
gouvernance :
a. une déclaration précisant que l’équipe de mission et d’autres personnes du cabinet s’il
y a lieu, le cabinet et, le cas échéant, les autres cabinets membres du réseau se sont
conformés aux règles de déontologie pertinentes concernant l’indépendance;
i. toutes les relations et les autres liens entre le cabinet, les autres cabinets
membres du réseau et l’entité qui, selon son jugement professionnel, peuvent
raisonnablement être considérés comme susceptibles d’avoir des incidences sur
l’indépendance. Doit notamment être communiqué le total des honoraires que
le cabinet et les autres cabinets membres du réseau ont facturés au cours de la
période couverte par les états financiers pour les services d’audit et les services
autres que d’audit fournis à l’entité et aux composantes sous son contrôle. Ces
honoraires doivent être ventilés par catégories appropriées de manière à aider
les responsables de la gouvernance à évaluer les incidences des services
fournis sur l’indépendance de l’auditeur;
ii. les sauvegardes pertinentes mises en place afin d’éliminer ou de ramener à un
niveau acceptable les menaces à l’indépendance qui ont été identifiées. (Réf. :
par. A29 à A32)

8.3.Processus de communication
Mise en place du processus de communication
§18.L’auditeur doit informer les responsables de la gouvernance de la forme, du calendrier et
du contenu général prévu des communications. (Réf. : par. A37 à A45)

Forme des communications


§19.L’auditeur doit communiquer par écrit aux responsables de la gouvernance les
constatations importantes découlant de l’audit si, selon son jugement professionnel, une
communication de vive voix n’était pas adéquate. Il n’est pas nécessaire que les
communications écrites contiennent toutes les questions apparues au cours de l’audit. (Réf. :
par. A46 à A48)

104 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
§20.L’auditeur doit communiquer par écrit aux responsables de la gouvernance les
informations relatives à l’indépendance lorsque cette communication est exigée par le
paragraphe 17.

Calendrier des communications


§21.L’auditeur doit communiquer en temps opportun avec les responsables de la
gouvernance. (Réf. : par. A49 et A50)

Caractère adéquat du processus de communication


§22.L’auditeur doit évaluer si la communication bilatérale entre l’auditeur et les responsables
de la gouvernance a été adéquate aux fins de l’audit. Dans la négative, l’auditeur doit évaluer
l’incidence, le cas échéant, que cela pourrait avoir sur son évaluation des risques d’anomalies
significatives et sur sa capacité d’obtenir des éléments probants suffisants et appropriés, et
prendre les mesures appropriées. (Réf. : par. A51 à A53)

8.4.Documentation
§23.Lorsque des questions dont la présente norme ISA exige la communication sont
transmises de vive voix, l’auditeur doit les consigner dans la documentation de l’audit, en
indiquant quand et à qui elles ont été communiquées. Dans le cas des questions
communiquées par écrit, l’auditeur doit conserver une copie de la communication dans la
documentation de l’audit. (Réf. : par. A54)

105 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
SECTION 2 - LE RAPPORT D'AUDIT STANDARD

Le rapport standard est un rapport non modifié qui ne comprend ni réserves, ni paragraphes
d'observation. L'auditeur doit exprimer « Une opinion non modifiée » lorsqu'il aboutit à la
conclusion que les états financiers sont établis, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément à un référentiel comptable applicable. Le standard en audit est donc un rapport
de certification pure et simple. Ce rapport est normalisé par l'ISA 700 révisée et doit
comprendre :
1. Intitulé ;
2. Destinataire ;
3. Paragraphe d’opinion ;
4. Paragraphe sur le fondement de l'opinion ;
5. Paragraphe sur la continuité d'exploitation (selon ISA 570) ;
6. Paragraphe sur les questions clés de l'audit (selon ISA 701) ;
7. Paragraphe sur les autres informations (selon ISA 720) ;
8. Paragraphe sur la responsabilité pour les états financiers ;
9. Paragraphe sur la responsabilité de l’auditeur pour l'audit des états financiers ;
10. Paragraphe sur les autres obligations en matière de rapport (notamment les autres
obligations légales et réglementaires qui concordent avec les obligations du référentiel
comptable) ;
11. Nom de l’associé responsable de la mission, la signature, l’adressede l’auditeuret la date.

1. Intitulé
Le rapport de l'auditeur doit comporter un titre qui indique clairement qu'il s'agit du rapport
d'un auditeur indépendant.
Un titre indiquant que le rapport est celui d'un auditeur indépendant, par exemple « Rapport
de l'auditeur indépendant »distingue le rapport d’un auditeur indépendant des rapports
délivrés par d'autres personnes. (Réf. : par. A15)

2. Destinataire
Le rapport de l'auditeur doit mentionner le destinataire du rapport selon les exigences de la
mission.

106 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
§A16.Les textes légaux ou réglementaires, ou les termes et conditions de la mission, peuvent
spécifier le destinataire du rapport de l’auditeur dans le pays concerné. Il s’agit normalement
du groupe à l’intention duquel le rapport est délivré, souvent :
- les actionnaires ; ou
- les responsables de la gouvernance de l’entité dont les états financiers sont audités.
Dans le cas particulier d'un rapport d'expertise judiciaire, le rapport sera destiné au juge qui a
ordonné l'expertise. Donc en règle générale, le rapport doit être adressé àla personne ou
l'organe qui a confié la mission.
L’auditeur devrait déterminer préalablement à l’acceptation de la mission les utilisateurs de
son rapport conformément au cadre conceptuel des missions d’assurance et à l’ISA 200.

3. Paragraphe d'opinion
§23.L’opinion de l’auditeur doit figurer dans la première section du rapport de l’auditeur,
laquelle doit être intitulée «Opinion».
§24. La section «Opinion» du rapport de l’auditeur doit également :
a) identifier l’entité dont les états financiers ont été soumis à l’audit;
b) indiquer que ces états financiers ont été audités;
c) mentionner l’intitulé de chacun des états compris dans le jeu d’états financiers;
d) mentionner les notes, notamment le résumé des principales méthodes comptables suivies;
e) préciser la date ou la période couverte par chaque état compris dans le jeu d’états
financiers. (Réf. : par. A17 et A18)

Le rapport d’audit doit clairement exprimer l’opinion de l’auditeur comme suit :


 À notre avis, les états financiers ci-joints donnent, dans tous leurs aspects
significatifs, une image fidèle de […] conformément [au référentiel d’information
financière applicable]. (lorsqu’il donne un avis selon un référentiel d'image fidèle).
 « A notre avis les états financiers ci-joints présentent sincèrement, dans tous leurs
aspects significatifs, […]conformément [au référentiel d’information financière
applicable] » (lorsqu’il donne un avis selon un référentiel de conformité).
§27.Si le référentiel d’information financière applicable auquel il est fait référence dans
l’opinion de l’auditeur est autre que les IFRS ou les IPSAS, l’opinion de l’auditeur doit
faire mention du pays (ou autre collectivité territoriale) d’où émane le référentiel utilisé.

107 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Une opinion non qualifiée ou sans réserve est exprimée dans la mesure où les états financiers
ne renferment pas des inexactitudes ou que des inexactitudes existent mais n’affectent pas les
décisions des utilisateurs n’étant pas significatives.

4. Paragraphe sur le fondement de l'opinion


§28.Le rapport de l’auditeur doit comporter une section placée immédiatement après la
section «Opinion» et intitulée «Fondement de l’opinion» qui : (Réf. : par. A27)
a) indique que l’audit a été effectué selon les Normes internationales d’audit; (Réf. : par. A28)
b) renvoie à la section du rapport de l’auditeur qui décrit les responsabilités de l’auditeur qui
lui incombent en vertu des normes ISA;
c) comprend une déclaration selon laquelle l’auditeur est indépendant de l’entité,
conformément aux règles de déontologie pertinentes eu égard à l’audit, et qu’il s’est
acquitté des autres responsabilités d’ordre déontologique énoncées dans ces règles. En outre,
la déclaration doit indiquer le pays d’où émanent les règles de déontologie pertinentes ou
préciser qu’il s’agit de celles du Code de déontologie des professionnels comptables du
Conseil des normes internationales de déontologie comptable (le Code de l’IESBA); (Réf. :
par. A29 à A34)
d) indique s’il estime que les éléments probants obtenus sont suffisants et appropriés pour lui
permettre de fonder son opinion d’audit.

5. Paragraphe sur la continuité d'exploitation (selon ISA 570) (Réf. : par. 29)
Lorsque malgré l’existence d’une incertitude significative, l'entreprise a appliqué d'une
manière appropriée le principe comptable de continuité d’exploitation en fournissant les
informations adéquates dans les états financiers à propos de l’incertitude significative,
l'auditeur doit inclure un paragraphe spécifique sur la continuité d'exploitation.

Dans ce cas, l’auditeur doit exprimer une opinion non modifiée et son rapport doit inclure une
section distincte intitulée «Incertitude significative liée à la continuité de l’exploitation» qui :
a) attire l’attention sur la note des états financiers qui fournit les informations dont il est
question au paragraphe;
b) précise que les événements ou situations en cause indiquent l’existence d'une incertitude
significative susceptible de jeter un doute important sur la capacité de l’entité à poursuivre
son exploitation et que l’auditeur exprime une opinion non modifiée sur ce point. (Réf. : par.
22 de l’ISA 570)

108 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
6. Paragraphe sur les questions clés de l'audit (ISA 701)
L’objectif de la communication des questions clés de l’audit est de rehausser la valeur
communicationnelle du rapport de l’auditeur en offrant une transparence accrue quant à
l’audit réalisé.
§30.Dans le cas de l’audit du jeu complet d’états financiers à usage général d’une entité cotée,
l’auditeur doit communiquer dans son rapport les questions clés de l’audit, conformément à la
norme ISA 701.
§31.Lorsque l’auditeur est tenu en vertu de textes légaux ou réglementaires de communiquer
les questions clés de l’audit dans son rapport, ou qu’il décide de le faire pour une autre raison,
il doit le faire conformément à la norme ISA 701. (Réf. : par. A31 à A38)(Outre les sociétés
cotées)
§A35. Il se peut que des textes légaux ou réglementaires exigent la communication des
questions clés de l’audit dans le cas des audits d’entités autres que des entités cotées,
notamment des entités qui sont considérées, dans ces textes légaux ou réglementaires, comme
des entités d’intérêt public.
§A36. L’auditeur peut également choisir de communiquer les questions clés de l’audit pour
d’autres entités, notamment celles qui peuvent être importantes du point de vue de l’intérêt
public, par exemple parce que leurs parties prenantes sont nombreuses et variées ou en raison
de la nature de leurs activités ou de leur taille. Il peut s’agir, par exemple, d’institutions
financières (comme des banques, des compagnies d’assurance et des caisses de retraite) ou
d’autres entités comme des organismes de bienfaisance.

7. Paragraphe sur les autres informations (ISA 720)


Le cas échéant, l’auditeur doit communiquer dans son rapport d’audit conformément à la
norme ISA 720 (Révisée).
ISA 720.§22. Lorsque l’auditeur est tenu, notamment par un texte réglementaire ou légal,
d’inclure dans son rapport une section intitulée «Autres informations ». Cette section doit
comprendre :
a) un énoncé précisant que la responsabilité des autres informations incombe à la direction;
b) la désignation :
i. des autres informations, le cas échéant, obtenues par l’auditeur avant la date de son
rapport ;
ii. dans le cas de l’audit des états financiers d’une entité cotée, des autres informations,
le cas échéant, que l’auditeur s’attend à obtenir après la date de son rapport;

109 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
c) un énoncé précisant que l’opinion de l’auditeur ne porte pas sur les autres informations et
qu’en conséquence, l’auditeur n’exprime pas (ou n’exprimera pas) une opinion d’audit ni
quelque autre forme d’assurance que ce soit sur ces informations;
d) une description des responsabilités qui incombent à l’auditeur, selon la présente norme
ISA, de lire et d’apprécier les autres informations et de faire rapport sur celles-ci;
e) lorsque les autres informations ont été obtenues avant la date du rapport de l’auditeur :
i. soit un énoncé précisant que l’auditeur n’a rien à signaler ;
ii. soit, si l’auditeur a conclu à la présence d’une anomalie significative non
corrigée dans les autres informations, un énoncé décrivant cette anomalie.

ISA 720.§24.Si un texte légal ou réglementaire en vigueur dans le pays oblige l’auditeur à
employer une présentation ou un libellé particuliers pour faire mention des autres
informations dans son rapport, ce rapport ne doit faire référence aux Normes internationales
d’audit que s’il comprend, au minimum, chacun des éléments suivants :
a) la désignation des autres informations obtenues par l’auditeur avant la date de son rapport;
b) une description des responsabilités de l’auditeur concernant les autres informations;
c) un énoncé traitant expressément du résultat des travaux réalisés par l’auditeur à leur égard.

8. Paragraphe sur la responsabilité pour les états financiers


§33.Cette section du rapport de l’auditeur doit décrire les responsabilités qui incombent à la
direction en ce qui concerne : (Réf. : par. A40 à A43)
a) la préparation des états financiers conformément au référentiel d’information financière
applicable, ainsi que le contrôle interne qu’elle considère comme nécessaire pour permettre la
préparation d’états financiers exempts d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de
fraudes ou d’erreurs;
b) l’évaluation de la capacité de l’entité à poursuivre son exploitation13, la détermination du
caractère approprié de l’application par la direction du principe comptable de continuité
d’exploitation et la communication d’informations sur les questions concernant la continuité
de l’exploitation, le cas échéant. L’explication des responsabilités de la direction à l’égard de
cette évaluation doit comprendre une description des cas où l’application du principe de
continuité d’exploitation est appropriée. (Réf. : par. A43)
§34. Cette section du rapport de l’auditeur doit aussi indiquer les personnes qui sont
responsables de la surveillance du processus d’information financière lorsqu’elles diffèrent de
celles qui doivent s’acquitter des responsabilités mentionnées au paragraphe 33. Dans ce cas,

110 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
l’intitulé de la section doit également faire mention des «responsables de la gouvernance»,
lesquels peuvent être désignés d’une autre façon qui est appropriée dans le contexte juridique
du pays. (Réf. : par. A4)
A titre d'exemple, ce paragraphe peut être rédigé ainsi : « La direction est responsable de
l'établissement et de la présentation fidèle des états financiers conformément aux IFRS, ainsi
que du contrôle interne qu'elle estime nécessaire à l'établissement d'états financiers ne
comportant pas d'anomalies significatives, que celles-ci proviennent de fraudes ou résultent
d'erreurs ».

En Tunisie pour la mission légale, le conseil d'administration établit, sous sa


responsabilité, les E.F de la société conformément à la loi relative au système comptable
des entreprises (Article 201 du C.S.C.).

9. Paragraphe sur la responsabilité de l'auditeur pour l’audit des états financiers


§37. Cette section du rapport de l’auditeur doit : (Réf. : par. A45)
a) indiquer que les objectifs de l’auditeur sont :
i. d’obtenir l’assurance raisonnable que les états financiers pris dans leur ensemble sont
exempts d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs; et
ii. de délivrer un rapport de l’auditeur contenant son opinion. (Réf. : par. A46)
b) préciser que l’assurance raisonnable correspond à un niveau élevé d’assurance, qui ne
garantit toutefois pas qu’un audit réalisé conformément aux normes ISA permettra toujours de
détecter toute anomalie significative qui pourrait exister;
c) indiquer que les anomalies peuvent résulter de fraudes ou d’erreurs et :
i. soit expliquer qu’elles sont considérées comme significatives lorsqu’il est raisonnable
de s’attendre à ce que, individuellement ou collectivement, elles puissent influer sur
les décisions économiques que les utilisateurs des états financiers prennent en se
fondant sur ceux-ci ;
ii. soit fournir une définition ou une description de la notion de caractère significatif (ou
d’importance relative) conformément au référentiel d’information financière
applicable. (Réf. : par. A47)
§38. Dans la section «Responsabilités de l’auditeur pour l’audit des états financiers» de son
rapport, l’auditeur doit en outre : (Réf. : par. A45)
a) indiquer que, dans le cadre d’un audit réalisé conformément aux normes ISA, il exerce son
jugement professionnel et fait preuve d’esprit critique tout au long de l’audit;

111 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
b) donner une description de l’audit en indiquant que les responsabilités de l’auditeur sont les
suivantes :
i. identifier et évaluer les risques d’anomalies significatives dans les états financiers,
que celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs, concevoir et mettre en œuvre des
procédures d’audit en réponse à ces risques, et obtenir des éléments probants
suffisants et appropriés pour fonder son opinion. Le risque de non-détection d’une
anomalie significative résultant d’une fraude est plus élevé que celui d’une anomalie
significative résultant d’une erreur, car la fraude peut impliquer la collusion, la
falsification, les omissions volontaires, les fausses déclarations ou le contournement
du contrôle interne ;
ii. acquérir une compréhension des aspects du contrôle interne pertinents pour l’audit
afin de concevoir des procédures d’audit appropriées dans les circonstances, mais non
dans le but d’exprimer une opinion sur l’efficacité du contrôle interne de l’entité.
Dans les cas où l’auditeur a la responsabilité supplémentaire d’exprimer une opinion
sur l’efficacité du contrôle interne de l’entité en conjonction avec l’audit des états
financiers, l’auditeur ne doit pas indiquer que « La prise en considération du contrôle
interne par l’auditeur n’a pas pour but d’exprimer une opinion sur l’efficacité du
contrôle interne de l’entité » ;
iii. apprécier le caractère approprié des méthodes comptables retenues et le caractère
raisonnable des estimations comptables faites par la direction, de même que des
informations y afférentes fournies par cette dernière ;
iv. tirer une conclusion quant au caractère approprié de l’application par la direction du
principe comptable de continuité d’exploitation et, selon les éléments probants
obtenus, quant à l’existence ou non d’une incertitude significative liée à des
événements ou situations susceptibles de jeter un doute important sur la capacité de
l’entité à poursuivre son exploitation. Si l’auditeur conclut à l’existence d’une
incertitude significative, il est tenu d’attirer l’attention des lecteurs de son rapport sur
les informations fournies dans les états financiers au sujet de cette incertitude ou, si
ces informations ne sont pas adéquates, d’exprimer une opinion modifiée. Les
conclusions de l’auditeur s’appuient sur les éléments probants obtenus jusqu’à la date
de son rapport. Des événements ou situations futurs pourraient par ailleurs amener
l’entité à cesser son exploitation ;
v. apprécier, dans le cas où les états financiers sont préparés conformément à un
référentiel reposant sur le principe d’image fidèle, la présentation d’ensemble, la

112 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
forme et le contenu des états financiers, y compris les informations fournies dans les
notes, et évaluer si les états financiers représentent les opérations et événements sous-
jacents d’une manière propre à donner une image fidèle ;
c) lorsque la norme ISA 600 s’applique, donner une description plus approfondie des
responsabilités de l’auditeur dans un audit des états financiers de groupe, en prenant soin
d’indiquer que :
i. les responsabilités de l’auditeur consistent à obtenir des éléments probants suffisants et
appropriés concernant les informations financières des entités et activités du groupe
pour exprimer une opinion sur les états financiers du groupe ;
ii. l’auditeur est responsable de la direction, de la supervision et de la réalisation de l’audit
de groupe ;
iii. l’auditeur assume l’entière responsabilité de l’opinion d’audit.

§39. Dans la section «Responsabilités de l’auditeur pour l’audit des états financiers» de son
rapport, l’auditeur doit en outre : (Réf. : par. A45)
a) indiquer qu’il communique aux responsables de la gouvernance notamment l’étendue et le
calendrier prévus des travaux d’audit et ses constations importantes, y compris toute
déficience importante du contrôle interne qu’il aurait relevée au cours de son audit;
b) lorsqu’il s’agit de l’audit d’états financiers d’une entité cotée, indiquer qu’il fournit aux
responsables de la gouvernance une déclaration précisant qu’il s’est conformé aux règles de
déontologie pertinentes concernant l’indépendance, et leur communique toutes les relations et
les autres facteurs qui peuvent raisonnablement être considérés comme susceptibles d’avoir
une incidence sur son indépendance ainsi que les sauvegardes connexes, s’il y a lieu;
c) lorsqu’il s’agit de l’audit d’états financiers d’une entité cotée ou de toute autre entité pour
laquelle les questions clés de l’audit sont communiquées conformément à la norme ISA 701,
indiquer que, parmi les questions communiquées aux responsables de la gouvernance, il
détermine quelles ont été les plus importantes dans l’audit des états financiers de la période
considérée : ce sont les questions clés de l’audit. Il décrit ces questions dans son rapport, sauf
si des textes légaux ou réglementaires en empêchent la publication ou si, dans des
circonstances extrêmement rares, il détermine qu’il ne devrait pas communiquer une question
dans son rapport parce que l’on peut raisonnablement s’attendre à ce que les conséquences
néfastes de la communication de cette question dépassent les avantages pour l’intérêt public.
(Réf. : par. A48).

113 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
§40. La description des responsabilités de l’auditeur pour l’audit des états financiers exigée
par les paragraphes 38 et 39 doit : (Réf. : par. A49)
a) se trouver dans le corps du rapport de l’auditeur;
b) être fournie en annexe du rapport de l’auditeur, auquel cas l’emplacement de cette annexe
doit être mentionné dans le rapport de l’auditeur; ou (Réf. : par. A49 et A50)
c) être fournie dans le rapport de l’auditeur par renvoi au site Web d’une autorité compétente,
lorsque les textes légaux ou réglementaires ou les normes nationales d’audit le permettent
expressément. (Réf. : par. A49, A51 et A52)

Dans le cadre de la mission légale, le commissaire aux comptes doit déclarer


expressément dans son rapport qu'il a effectué un contrôle conformément aux normes
d'audit d'usage (Article 269 nouveau du C.S.C.).

10. Paragraphe sur les autres obligations en matière de rapport (notamment les
autres obligations légales et réglementaires qui concordent avec les obligations du
référentiel comptable)
§42. Si, dans son rapport sur les états financiers, l’auditeur satisfait à d’autres obligations en
matière de rapport qui s’ajoutent à la responsabilité qui lui incombe selon les normes ISA, ces
autres obligations doivent être traitées dans une section distincte du rapport de l’auditeur qui
doit être précédée du sous-titre «Rapport relatif à d’autres obligations légales et
réglementaires», ou d’un autre sous-titre approprié à son contenu, à moins que ces autres
obligations en matière de rapport couvrent les mêmes points que les obligations en matière de
rapport énoncées dans les normes ISA, auquel cas elles peuvent être présentées dans la même
section que les éléments à inclure dans le rapport selon les normes ISA. (Réf. : par. A53 à
A55)
§43. Si d’autres obligations en matière de rapport sont présentées dans la même section que
les éléments connexes à inclure dans le rapport selon les normes ISA, l’auditeur doit
clairement différencier ces autres obligations de celles qui lui incombent en vertu des normes
ISA. (Réf. : par. A55)
§44. Si le rapport de l’auditeur comporte une section distincte dans laquelle sont traitées les
autres obligations en matière de rapport, les éléments exigés par les paragraphes 20 à 39 de la
présente norme ISA doivent figurer dans une section intitulée «Rapport sur l’audit des états
financiers». La section «Rapport relatif à d’autres obligations légales et réglementaires» doit
suivre la section «Rapport sur l’audit des états financiers». (Réf. : par. A55)

114 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
En Tunisie, les autres obligations spécifiques consistent, pour le commissaire aux
comptes, à rendre compte notamment sur :
- le respect des articles 12 à 16 du C.S.C,
- l'exactitude des informations données sur les comptes dans le rapport du conseil
d'administration,
- l'obligation de procéder à une évaluation générale du contrôle interne,
- les résultats de la vérification périodique de l'efficacité du système de contrôle
interne (Article 266 nouveau du C.S.C),
- la comptabilité des titres, ...

11. Nom de l’associé responsable de la mission, la signature, l’adresse de l’auditeur


et la date
11.1. Nom de l’associé responsable de la mission
§45.Dans le cas de l’audit d’un jeu complet d’états financiers à usage général d’une entité
cotée, le rapport de l’auditeur doit inclure le nom de l’associé responsable de la mission, sauf
dans les rares circonstances où il est raisonnable de s’attendre à ce que la communication de
cette information entraîne un risque important pour la sécurité d’une personne. Dans les rares
circonstances où il n’a pas l’intention d’inclure dans son rapport le nom de l’associé
responsable de la mission, l’auditeur doit s’entretenir de son intention avec les responsables
de la gouvernance de manière à étayer son appréciation de la probabilité qu’il y ait un risque
important pour la sécurité d’une personne, et de la gravité de ce risque. (Réf. : par. A56 à
A58)

11.2. Signature de l'auditeur


§46.Le rapport de l’auditeur doit être signé.(Réf. : par. A59 et A60)
§A59.La signature de l’auditeur est donnée soit au nom du cabinet d’audit, soit en son nom
personnel, ou les deux, selon ce qui est requis dans le pays concerné. En plus d’apposer sa
signature, danscertains pays, l’auditeur peut être tenu d’indiquer dans son rapport son titre
professionnel ou le fait que lui-même ou le cabinet auquel il appartient, selon le cas, est
autorisé à exercer par les autorités compétentes chargées de la délivrance des permis
d’exercice dans le pays en question.
§A60. Dans certains cas, les textes légaux ou réglementaires peuvent permettre l’utilisation
des signatures électroniques dans le rapport de l’auditeur.

115 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
11.3. Adresse de l'auditeur
§47. Le rapport de l’auditeur doit indiquer le lieu, dans le pays concerné, où l’auditeur exerce
son activité.
11.4. Date du rapport de l'auditeur
§48. Le rapport de l’auditeur doit porter une date qui n’est pas antérieure à la date à laquelle
l’auditeur a obtenu les éléments probants suffisants et appropriés sur lesquels fonder son
opinion sur les états financiers, y compris des éléments qui attestent : (Réf. : par. A61 à A64)
a) que tous les états compris dans le jeu d’états financiers, y compris les notes annexes, ont été
préparés;
b) que les personnes habilitées à le faire ont déclaré qu’elles assumaient la responsabilité de
ces états financiers.
§A61. La date du rapport de l’auditeur informe les utilisateurs que l’auditeur a tenu compte
des incidences des événements et des opérations survenus jusqu’à cette date et connus de lui.
La responsabilité de l’auditeur à l’égard des événements et des opérations après la date de son
rapport est traitée dans la norme ISA 560.
En Tunisie, dans le cadre de la mission légale, le conseil d'administration établit les E.F.
qui sont remis au commissaire aux comptes pour vérification. Ce dernier dispose d'un
délai d'un mois pour exprimer son opinion et présenter son rapport (Article 269 du
C.S.C.).
Le rapport devrait désigner le pays ou la juridiction où l'auditeur pratique.

116 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Exemple de rapport de l’auditeur sur les états financiers d’une entité cotée
préparés conformément à un référentiel reposant sur le principe d’image fidèle

RAPPORT DE L’AUDITEUR INDÉPENDANT


Aux actionnaires de la société ABC [ou autre destinataire approprié]
Rapport sur l’audit des états financiers

Opinion
Nous avons effectué l’audit des états financiers de la société ABC (la «société»), qui
comprennent l’état de la situation financière au 31 décembre 20X1, et l’état du résultat global,
l’état des variations des capitaux propres et le tableau des flux de trésorerie pour l’exercice
clos à cette date, ainsi que les notes annexes, y compris le résumé des principales méthodes
comptables.
À notre avis, les états financiers ci-joints donnent, dans tous leurs aspects significatifs, une
image fidèle de la situation financière de la société au 31 décembre 20X1, ainsi que de sa
performance financière et de ses flux de trésorerie pour l’exercice clos à cette date,
conformément aux Normes internationales d’information financière (IFRS).

Fondement de l’opinion
Nous avons effectué notre audit selon les Normes internationales d’audit (ISA). Les
responsabilités qui nous incombent en vertu de ces normes sont plus amplement décrites dans
la section «Responsabilités de l’auditeur pour l’audit des états financiers» du présent rapport.
Nous sommes indépendants de la société conformément au Code de déontologie des
professionnels comptables du Conseil des normes internationales de déontologie comptable
(le Code de l’IESBA) ainsi qu’aux règles de déontologie qui s’appliquent à l’audit des états
financiers au(x)/en/à [pays ou collectivité territoriale], et nous nous sommes acquittés des
autres responsabilités déontologiques qui nous incombent selon ces règles et le code de
l’IESBA. Nous estimons que les éléments probants que nous avons obtenus sont suffisants et
appropriés pour fonder notre opinion d’audit.

Questions clés de l’audit


Les questions clés de l’audit sont les questions qui, selon notre jugement professionnel, ont
été les plus importantes dans l’audit des états financiers de la période considérée. Ces
questions ont été traitées dans le contexte de notre audit des états financiers pris dans leur

117 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
ensemble et aux fins de la formation de notre opinion sur ceux-ci, et nous n’exprimons pas
une opinion distincte sur ces questions.
[Description de chaque question clé de l’audit conformément à la norme ISA 701.]

Responsabilités de la direction et des responsables de la gouvernance pour les états


financiers
La direction est responsable de la préparation et de la présentation fidèle des états financiers
conformément aux IFRS, ainsi que du contrôle interne qu’elle considère comme nécessaire
pour permettre la préparation d’états financiers exempts d’anomalies significatives, que
celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs.
Lors de la préparation des états financiers, c’est à la direction qu’il incombe d’évaluer la
capacité de la société à poursuivre son exploitation, de communiquer, le cas échéant, les
questions relatives à la continuité de l’exploitation et d’appliquer le principe comptable de
continuité d’exploitation, sauf si la direction a l’intention de liquider la société ou de cesser
son activité ou si aucune autre solution réaliste ne s’offre à elle.
Il incombe aux responsables de la gouvernance de surveiller le processus d’information
financière de la société.
Responsabilités de l’auditeur pour l’audit des états financiers
Nos objectifs sont d’obtenir l’assurance raisonnable que les états financiers pris dans leur
ensemble sont exempts d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou
d’erreurs, et de délivrer un rapport de l’auditeur contenant notre opinion. L’assurance
raisonnable correspond à un niveau élevé d’assurance, qui ne garantit toutefois pas qu’un
audit réalisé conformément aux normes ISA permettra toujours de détecter toute anomalie
significative qui pourrait exister. Les anomalies peuvent résulter de fraudes ou d’erreurs et
elles sont considérées comme significatives lorsqu’il est raisonnable de s’attendre à ce que,
individuellement ou collectivement, elles puissent influer sur les décisions économiques que
les utilisateurs des états financiers prennent en se fondant sur ceux-ci.

Dans le cadre d’un audit réalisé conformément aux normes ISA, nous exerçons notre jugement
professionnel et faisons preuve d’esprit critique tout au long de cet audit. En outre :
 nous identifions et évaluons les risques que les états financiers comportent des anomalies
significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs, concevons et mettons en œuvre
des procédures d’audit en réponse à ces risques, et réunissons des éléments probants suffisants
et appropriés pour fonder notre opinion. Le risque de non-détection d’une anomalie
significative résultant d’une fraude est plus élevé que celui d’une anomalie significative

118 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
résultant d’une erreur, car la fraude peut impliquer la collusion, la falsification, les omissions
volontaires, les fausses déclarations ou le contournement du contrôle interne;
 nous acquérons une compréhension des éléments du contrôle interne pertinents pour l’audit
afin de concevoir des procédures d’audit appropriées aux circonstances, et non dans le but
d’exprimer une opinion sur l’efficacité du contrôle interne de la société;
 nous apprécions le caractère approprié des méthodes comptables retenues et le caractère
raisonnable des estimations comptables faites par la direction, de même que des informations
y afférentes fournies par cette dernière;
 nous tirons une conclusion quant au caractère approprié de l’utilisation par la direction du
principe comptable de continuité d’exploitation et, selon les éléments probants obtenus, quant
à l’existence ou non d’une incertitude significative liée à des événements ou situations
susceptibles de jeter un doute important sur la capacité de la société à poursuivre son
exploitation. Si nous concluons à l’existence d’une incertitude significative, nous sommes
tenus d’attirer l’attention des lecteurs de notre rapport sur les informations fournies dans les
états financiers au sujet de cette incertitude ou, si ces informations ne sont pas adéquates,
d’exprimer une opinion modifiée. Nos conclusions s’appuient sur les éléments probants
obtenus jusqu’à la date de notre rapport. Des événements ou situations futurs pourraient par
ailleurs amener la société à cesser son exploitation;
 nous évaluons la présentation d’ensemble, la forme et le contenu des états financiers, y
compris les informations fournies dans les notes, et apprécions si les états financiers
représentent les opérations et événements sous-jacents d’une manière propre à donner une
image fidèle.
Nous communiquons aux responsables de la gouvernance notamment l’étendue et le calendrier prévus
des travaux d’audit et nos constatations importantes, y compris toute déficience importante du contrôle
interne que nous aurions relevée au cours de notre audit.
Nous fournissons également aux responsables de la gouvernance une déclaration précisant que nous
nous sommes conformés aux règles de déontologie pertinentes concernant l’indépendance, et leur
communiquons toutes les relations et les autres facteurs qui peuvent raisonnablement être considérés
comme susceptibles d’avoir des incidences sur notre indépendance ainsi que les sauvegardes connexes
s’il y a lieu.
Parmi les questions communiquées aux responsables de la gouvernance, nous déterminons quelles ont
été les plus importantes dans l’audit des états financiers de la période considérée : ce sont les questions
clés de l’audit. Nous décrivons ces questions dans notre rapport, sauf si des textes légaux ou
réglementaires en empêchent la publication ou si, dans des circonstances extrêmement rares, nous
déterminons que nous ne devrions pas communiquer une question dans notre rapport parce que l’on
peut raisonnablement s’attendre à ce que les conséquences néfastes de la communication de cette
question dépassent les avantages pour l’intérêt public.

119 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Rapport relatif à d’autres obligations légales et réglementaires
[La forme et le contenu de cette section du rapport de l’auditeur varieront selon la nature des
autres obligations de l’auditeur en matière de rapport, prescrites par les textes légaux ou
réglementaires propres au pays ou par les normes nationales d’audit. Les questions couvertes
par ces textes légaux ou réglementaires ou ces normes (c’est-à-dire les «autres obligations en
matière de rapport») sont traitées dans cette section, sauf si les autres obligations en matière
de rapport couvrent les mêmes points que ceux dont les normes ISA exigent la présentation
dans la section «Rapport sur l’audit des états financiers». En pareils cas, les autres
obligations en matière de rapport peuvent être présentées dans la même section que les
éléments à inclure dans le rapport selon les normes ISA (c’est-à-dire que l’auditeur peut les
inclure dans la section «Rapport sur l’audit des états financiers», sous un sous-titre
approprié), à condition que le libellé du rapport de l’auditeur permette de différencier
clairement les autres obligations en matière de rapport et les éléments du rapport requis par
les normes ISA, le cas échéant.]
L’associé responsable de la mission d’audit au terme de laquelle le présent rapport de
l’auditeur indépendant est délivré est [nom].
[Signature au nom du cabinet d’audit, signature de l’auditeur, ou les deux, selon ce qui est
requis dans le pays concerné]
[Adresse de l’auditeur]
[Date]

120 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
SECTION 3 - LES QUESTIONS CLES DE L’AUDIT (ISA 701)
La communication des questions clés de l’audit fournit de l’information supplémentaire
permettant aux utilisateurs visés par les états financiers de comprendre les questions qui, selon
le jugement professionnel de l’auditeur, ont été les plus importantes dans l’audit des états
financiers de la période considérée. La communication des questions clés de l’audit peut :
 aider les utilisateurs visés à comprendre l’entité et les aspects des états financiers
audités à l’égard desquels la direction doit porter des jugements importants ;
 fournir aux utilisateurs visés un point de départ pour engager plus avant le dialogue
avec la direction et les responsables de la gouvernance au sujet de certaines questions
liées à l’entité, aux états financiers audités ou à l’audit réalisé.

1. Distinction entre questions clés et les autres opinions de l'auditeur


La communication des questions clés de l’audit dans le rapport de l’auditeur :
a) ne remplace pas les informations que la direction est tenue de fournir dans les états
financiers selon le référentiel d’information financière applicable ou qui sont nécessaires pour
que les états financiers donnent une image fidèle;
b) ne remplace pas l’expression, par l’auditeur, d’une opinion modifiée lorsque les
circonstances d’une mission d’audit donnée l’exigent, conformément à la norme ISA 705
(révisée) ;
c) ne remplace pas l’obligation de faire rapport conformément à la norme ISA 570 (révisée)
lorsqu’une incertitude significative existe relativement à des événements ou situations
susceptibles de jeter un doute important sur la capacité de l’entité à poursuivre son
exploitation;
d) ne constitue pas une opinion distincte sur des questions prises individuellement.

2. Interdiction à l'auditeur de communiquer des questions clés


La norme ISA 705 (révisée) interdit à l’auditeur de communiquer les questions clés de l’audit
lorsqu’il formule une impossibilité d’exprimer une opinion sur les états financiers, à moins
que des textes légaux ou réglementaires ne l’exigent.

3. Nature des questions clés à communiquer


L’auditeur doit déterminer, parmi les questions communiquées aux responsables de la
gouvernance, celles ayant nécessité une attention importante de sa part au cours de l’audit. Ce
qui suppose que les questions clés ont déjà fait l'objet de communication au gouvernement de
l'entreprise conformément aux normes ISA 260 et ISA 265.

121 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Pour déterminer quelles sont les questions clés qui doivent faire l'objet de communication,
l’auditeur doit prendre en considération les critères suivants :
a) les aspects qu’il considère comme présentant des risques d’anomalies significatives plus
élevés ou à l’égard desquels il a identifié des risques importants conformément à la norme
ISA 315;
b) les jugements importants portés par l’auditeur en ce qui concerne les aspects des états
financiers à l’égard desquels la direction a dû porter des jugements importants, tels que les
estimations comptables identifiées comme présentant un degré élevé d’incertitude de mesure;
c) les incidences sur l’audit d’événements ou d’opérations importants qui ont eu lieu au cours
de la période considérée.

Exemples1 :
Au vu des critères énoncés dans le paragraphe précédent, on peut citer les exemples suivants
parmi les éléments à insérer sous la section «Questions clés de l'audit » si selon le jugement
professionnel de l'auditeur, ont été les plus importantes dans l'audit des états financiers de la
période considérée et s'ils répondent aux conditions énoncées par le paragraphe 9de la norme
ISA 701 :
 Nouveau fait qui asuscité un jugement de la part de la direction conduisant à
l'application de diligences d'audit particulières; comme par exemple:
- Un fait économique: conjoncture défavorable qui a touché une catégorie de
clientèle engendrant l'application d'une provision collective minimale ;
- Un fait réglementaire : l'instauration d'une nouvelle provision pour les
banques;
- Un fait comptable : approbation d'une nouvelle norme présentant plusieurs
options de traitement liées à la première application ;
- Un fait sectoriel: jugement portant sur la continuité d'exploitation pour une
société exerçant dans un secteur touché par une crise grave ;
- Autres faits: changement de méthode comptable pour un poste important des
états financiers...
 Les opérations importantes qui sont inhabituelles de par leur nature ou leur montant :
- Opération d'un montant significatif par rapport à la rubrique dans laquelle elle
est représentée mais qui ne fait pas partie des activités habituelles de la société;

1
OECT - Note d’orientation sur les nouvelles normes d’opinion - Février 2017

122 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
- Opération d'un montant inhabituel pour la catégorie d'opérations selon
l'historique de la société ou bien pour les sociétés semblables...
 Les opérations importantes avec des parties liées:
Il y a lieu de savoir si les opérations avec les parties liées faisant l'objet d'un rapport
spécial, tel que dans le cadre d'un audit légal, doivent être mentionnées au même titre
que les autres opérations importantes avec les parties liées. Dans ce cadre, il convient
de préciser que les opérations avec les parties liées ne sont pas toutes concernées par le
rapport spécial. De même, les opérations mentionnées dans le rapport spécial ne sont
pas de la même importance. Afin d’éviter toute confusion, l’auditeur doit insérer les
questions clé de l'audit dans le rapport général indépendamment de ce a été inséré dans
le rapport spécial; quitte à mentionner les mêmes opérations dans les deux rapports.
 Les opérations avec traitement comptable complexe :
- Transactions ponctuelles sur des instruments financiers dérivés ;
- Détermination du périmètre de consolidation ;
- Les opérations en monnaies étrangères significatives et inhabituelles ;
- Les avantages au personnel post-emploi…
 Estimations comptables critiques de par leur nature et leur montant et nécessitant une
attention importante de la part de l'auditeur:
- Provisions importantes ;
- Provisions inhabituelles ;
- Estimations dont le degré d'incertitude est jugé élevé au vu des informations
disponibles ;
- Estimation inhabituelle de la durée de vie économique d'une immobilisation ;
- Détermination de la juste valeur d'un actif ou d'un passif dont le montant est
important...
 Application d'une méthode comptable ayant une incidence significative sur les états
financiers et qui est adéquate pour la société mais diffère des méthodes appliquées
dans son secteur ;
 Les questions importantes ayant fait l'objet de désaccords avec la direction et qui n’ont
pas été résolues mais qui ne donnent pas lieu à une modification du rapport d'audit.

La description d’une QCA doit faire référence à:


 Une note explicative contenue dans les notes aux états financiers (si le cas se
présente);

123 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
 Une explication des raisons qui ont conduit l’auditeur de considérer les questions
comme les plus importantes ;
 Comment la question a été adressée par les travaux de l’auditeur.

4. Questions clés ne faisant pas l'objet de communication dans le rapport de


l'auditeur
L'auditeur n'est pas tenu de communiquer sur les questions clés de l'audit dans les cas
suivants:
a) des textes légaux ou réglementaires en empêchent la publication;
b) l’auditeur détermine, dans des circonstances extrêmement rares, qu’il ne devrait pas
communiquer une question dans son rapport parce que l’on peut raisonnablement s’attendre à
ce que les conséquences néfastes de la communication de cettequestion dépassent les
avantages pour l’intérêt public. Toutefois, la présente disposition ne s’applique pas si l’entité
a déjà communiqué au public des informations sur le point ;
c) la question clé qui donne lieu à la modification du rapport de l’auditeur conformément à la
norme ISA 705 (révisée) ou qui relève d’une incertitude significative liée à des événements
ou des situations susceptibles de jeter un doute important sur la capacité de l’entité à
poursuivre son exploitation selon la norme ISA 570 (révisée).
Egalement, lorsque l'auditeur n'a pas identifié de questions clés pour les quelles une
communication doit être effectuée dans son rapport ou que les questions clés sont abordées
dans son opinion modifiée, il mentionne cela dans ce paragraphe. En d’autres termes, ce
paragraphe doit toujours exister même s'il ne contient aucunequestion clés.

5. Nécessité de communiquer avec la gouvernance des questions clés préalablement


à leur communication dans le rapport
Dans tous les cas et préalablement à la rédaction de son rapport, l’auditeur doit communiquer
aux responsables de la gouvernance :
a) les questions qu’il considère comme des questions clés de l’audit;
b) s’il y a lieu, en fonction des faits et circonstances de l’entité et de l’audit, le fait qu’il a
déterminé qu’il n’y a pas de questions clés de l’audit à communiquer dans son rapport.

124 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
SECTION 4 - LE RAPPORT D'AUDIT MODIFIE

Le rapport modifié est un rapport autre que standard qui comprend soit :
a) un paragraphe d'observation etparagraphes sur d’autres points sans incidence sur l'opinion
(ISA 706) ;
b) une opinion autre que sans réserve ISA 705 (opinion avec réserve, une impossibilité
d'exprimer une opinion ou une opinion défavorable).

1. Un paragraphe d'observationset paragraphes sur d’autres points sans incidence


sur l'opinion
1.1.Paragraphe d’observation
Dans certains cas, le rapport d'audit peut être modifié en ajoutant soit un descriptif d'autres
questions, soit un paragraphe d'observation pour mettre en lumière un élément affectant les
états financiers et qui fait l'objet d'une note annexe explicative plus détaillée.
Paragraphe d’observations : un paragraphe, inclus dans le rapport de l’auditeur, dans lequel
il est fait mention d’un point qui fait l’objet d’une présentation ou d’informations appropriées
dans les états financiers et qui, selon le jugement de l’auditeur, revêt une importance telle
qu’il est fondamental pour la compréhension des états financiers par les utilisateurs;
Paragraphe sur d’autres points : un paragraphe, inclus dans le rapport de l’auditeur, dans
lequel il est fait mention d’un ou de plusieurs points autres que ceux présentés ou faisant
l’objet d’informations dans les états financiers qui, selon le jugement de l’auditeur, sont
pertinents pour la compréhension, par les utilisateurs, de l’audit, des responsabilités de
l’auditeur ou du rapport de celui-ci.
L'auditeur doit modifier son rapport en ajoutant un paragraphe d'observation dans les deux cas
suivants :
a) soit d’attirer l’attention des utilisateurs sur un ou plusieurs points qui sont présentés ou font
l’objet d’informations dans les états financiers et qui revêtent une importance telle qu’ils sont
fondamentaux pour la compréhension des états financiers par les utilisateurs;
b) soit d’attirer l’attention des utilisateurs sur un ou des points autres que ceux présentés ou
faisant l’objet d’informations dans les états financiers, qui sont pertinents pour leur
compréhension de l’audit, des responsabilités de l’auditeur ou du rapport de celui-ci.

Le §A5 de l'ISA 706 donne des exemples de situations où l'auditeur peut considérer
nécessaire d'inclure un paragraphe d'observation :

125 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
- incertitude quant au dénouement ultérieur d’un litige ou d’une mesure réglementaire
hors de l’ordinaire;
- événement postérieur important survenu entre la date de clôture et la date de son
rapport;
- application anticipée (lorsqu’elle est permise) d’une nouvelle norme comptable qui a
une incidence significative sur les états financiers;
- catastrophe majeure qui a eu, ou continue d’avoir, une incidence importante sur la
situation financière de l’entité.

§A6. Une trop grande utilisation des paragraphes d’observations peut toutefois diminuer
l’efficacité des observations communiquées par l’auditeur.
Une incertitude est une question dont l'issue dépend d'actions ou d'événements futurs qui
échappent au contrôle direct de l'entité mais qui est susceptible d'avoir une incidence sur les
états financiers.
Il n'est plus donc possible d'émettre des réserves ou de conclure à une impossibilité
d'exprimer une opinion, motivées par des incertitudes sauf dans des cas exceptionnels
d'existence d'une multitude d'incertitudes significatives.
Cette incertitude est sans incidence sur l'opinion dans la mesure où elle est correctement
présentée dans les comptes.
Ainsi dès que l'auditeur est d'accord avec l'information divulguée sur l'incertitude et qu'en
conséquence les comptes donnent une image fidèle, il apparaît logique que le paragraphe
d'observation n'a aucune incidence sur l'opinion.

Lorsque l'auditeur considère nécessaire d'attirer l'attention des utilisateurs sur un point
présenté ou mentionné dans les états financiers qui, selon son propre jugement, est d'une
importance telle qu'il est fondamental pour la compréhension des états financiers par les
utilisateurs de ces états, il doit inclure dans son rapport d'audit un paragraphe d'observation à
la condition qu'il ait recueilli des éléments probants suffisants et appropriés sur le fait que ce
point n’est pas présenté de manière significativement erronée dans les états financiers.

Toutefois, lorsque la norme ISA 701 s’applique, l’auditeur doit justifier qu'il n’a pas
déterminé que ce point constituait une question clé de l’audit à communiquer dans son
rapport, au quel cas cette question est plutôt exposée dans le paragraphe relatifs aux
questions clés de l'audit.

126 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Lorsque l'auditeur inclut dans son rapport d'audit un paragraphe d'observation, il doit :
(a) l'inclure immédiatement après le paragraphe relatif au fondement de d'opinion (sous ses
différentes formes) ou après le paragraphe relatif aux questions clés de l'audit ;
(b) indiquer un sous-titre « Paragraphe d'observations »;
(c) mentionner dans le paragraphe une référence claire au point sur lequel il attire l'attention et
l'endroit dans les états financiers où cette information qui donne une description détaillée de la
question est fournie; et
(d) indiquer que son opinion d'audit n'est pas modifiée au regard du point mis en exergue.

Concernant l'emplacement de ce paragraphe et selon le jugement de l’auditeur quant à


l’importance relative de l’information qu’il contient, un paragraphe d’observations peut être
présenté soit directement avant soit directement après la section sur les questions clés de
l’audit, lorsqu’une telle section est incluse dans le rapport de l’auditeur.
L’auditeur peut aussi ajouter des précisions contextuelles au titre «Observations» et intituler
le paragraphe d’observations «Observations – Événement postérieur», par exemple, afin de
distinguer ces observations des questions traitées individuellement dans la section «Questions
clés de l’audit».

Liste des Normes ISA contenant des diligences requises pour des paragraphes
d'observation
Certaines normes ISA exigent de l’auditeur qu’il ajoute, dans certaines situations, un
paragraphe d’observations dans son rapport. Il s'agit des normes ISA suivantes :
- Norme ISA 210, Accord sur les termes et conditions d’une mission d’audit, alinéa 19
b) c'est-à-dire que le référentiel d'information financière prescrit par des textes légaux
ou réglementaires serait inacceptable s’il n'était pas ainsi prescrit;
- Norme ISA 560, Événements postérieurs à la date de clôture, alinéa 12 b) et
paragraphe 16, c'est-à-dire que l’auditeur prend connaissance de certains faits après la
date de son rapport et délivre un nouveau rapport ou un rapport modifié ;
- Norme ISA 800, Audits d’états financiers préparés conformément à des référentiels à
usage particulier — Considérations particulières, paragraphe 14, c'est-à-dire que
l’auditeur veut avertir les lecteurs que les états financiers ont été préparés
conformément à un référentiel à usage particulier.

127 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
1.2.Paragraphes sur autres points
Lorsque l'auditeur considère nécessaire de communiquer un point autre que ceux présentés ou
mentionnés dans les états financiers qui, selon son propre jugement, est pertinent pour la
compréhension par les utilisateurs de l'audit de la responsabilité de l'auditeur ou de son
rapport d'audit et que ceci n'est pas interdit par la loi ou la réglementation, il doit le faire dans
un paragraphe de son rapport d'audit, sous l'intitulé « Paragraphe sur d'autres points », ou
autre sous-titre approprié.
Toutefois, lorsque la norme ISA 701 s’applique, l’auditeur doit justifier qu'il n’a pas
déterminé que ce point constituait une question clé de l’audit à communiquer dans son
rapport, auquel cas cette question est plutôt exposée dans le paragraphe relatifs aux questions
clés de l'audit.
L'auditeur peut juger utile d'ajouter un paragraphe traitant des questions relatives à la
planification et à la délimitation de l’étendue des travaux d’audit ou encore lorsque cela est
exigé par des textes légaux ou réglementaires.
Egalement, lorsque l’auditeur ne peut démissionner, même si l’incidence éventuelle d’une
impossibilité d’obtenir des éléments probants suffisants et appropriés en raison d’une
limitation de l’étendue des travaux d’audit imposée par la direction est généralisée, l’auditeur
peut considérer qu’il est nécessaire d’ajouter un paragraphe sur un autre point dans son
rapport afin d’expliquer pourquoi il ne peut démissionner.

Rapport sur plus d’un jeu d’états financiers


Il arrive qu’une entité prépare un jeu d’états financiers conformément à un référentiel à usage
général (par exemple, selon le système comptable des entreprises en Tunisie) et un autre jeu
d’états financiers conformément à un autre référentiel à usage général (par exemple, les
Normes internationales d’information financière), et confie à l’auditeur la mission de délivrer
un rapport sur les deux jeux d’états financiers.
Si l'auditeur a déterminé que les référentiels sont acceptables, dans leurs contextes respectifs,
l’auditeur peut inclure un paragraphe sur d’autres points dans son rapport pour indiquer que
l’entité a préparé un autre jeu d’états financiers conformément à un autre référentiel à usage
général et qu’il a délivré un rapport sur ces états financiers.

Restriction à la diffusion ou à l’utilisation du rapport de l’auditeur


Lorsque le rapport de l’auditeur est destiné à des utilisateurs particuliers (généralement ceux
qui lui ont demandé la mission d'audit), l’auditeur peut considérer comme nécessaire dans les

128 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
circonstances d’ajouter un paragraphe sur d’autres points pour indiquer que son rapport est
destiné exclusivement aux utilisateurs visés et ne devrait pas être diffusé à d’autres parties ou
utilisé par d’autres parties.

Forme du paragraphe descriptif d'autres points


Ce paragraphe est soit immédiatement inséré après le paragraphe du fondement de l'opinion
(selon ses différentes formes) ou le paragraphe d'observations, lorsqu'il concerne les états
financiers, ou à un autre endroit approprié dans son rapport si le contenu de ce paragraphe
d'autres points concerne la partie du rapport relative aux autres obligations de communication.
Lorsqu’il est pertinent pour toutes les responsabilités de l’auditeur ou pour la compréhension
du rapport de celui-ci par les utilisateurs, le paragraphe sur d’autres points peut faire l’objet
d’une section distincte et figurer après la section «Rapport sur l’audit des états financiers» et
la section «Rapport relatif à d’autres obligations légales et réglementaires».

Liste des Normes ISA contenant des diligences requises pour des paragraphes
d'observation
Certaines normes ISA exigent de l’auditeur qu’il ajoute, dans certaines situations, un
paragraphe sur d’autres points dans son rapport. Il s'agit des normes ISA suivantes :
- Norme ISA 560, Événements postérieurs à la date de clôture, alinéa 12 b) et
paragraphe 16 ;
- Norme ISA 710, Informations comparatives — Chiffres correspondants et états
financiers comparatifs, paragraphes 13, 14, 16, 17 et 19 ;
- Norme ISA 720, Responsabilité de l'auditeur portant sur les autres informations
présentées dans des documents contenant des états financiers audités.

129 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Exemple de rapport de l’auditeur comportant une section sur les questions clés de
l’audit, un paragraphe d’observations et un paragraphe sur d’autres points
RAPPORT DE L’AUDITEUR INDÉPENDANT
Aux actionnaires de la société ABC [ou autre destinataire approprié]
Rapport sur l’audit des états financiers
Opinion
Nous avons effectué l’audit des états financiers de la société ABC (la «société»), qui
comprennent l’état de la situation financière au 31 décembre 20X1, et l’état du résultat global,
l’état des variations des capitaux propres et le tableau des flux de trésorerie pour l’exercice
clos à cette date, ainsi que les notes annexes, y compris le résumé des principales méthodes
comptables.
À notre avis, les états financiers ci-joints donnent, dans tous leurs aspects significatifs, une
image fidèle de la situation financière de la société au 31 décembre 20X1, ainsi que de sa
performance financière et de ses flux de trésorerie pour l’exercice clos à cette date,
conformément aux Normes internationales d’information financière (IFRS).
Fondement de l’opinion
Nous avons effectué notre audit selon les Normes internationales d’audit (ISA). Les
responsabilités qui nous incombent en vertu de ces normes sont plus amplement décrites dans
la section «Responsabilités de l’auditeur pour l’audit des états financiers» du présent rapport.
Nous sommes indépendants de la société conformément aux règles de déontologie qui
s’appliquent à l’audit des états financiers aux/en/à [pays ou collectivité territoriale] et nous
nous sommes acquittés des autres responsabilités déontologiques qui nous incombent selon
ces règles. Nous estimons que les éléments probants que nous avons obtenus sont suffisants et
appropriés pour fonder notre opinion d’audit.
Observations
Nous attirons l’attention sur la note X des états financiers, qui décrit les conséquences de
l’incendie survenu dans les installations de production de la société. Notre opinion n’est pas
modifiée à l'égard de ce point.
Questions clés de l’audit
Les questions clés de l’audit sont les questions qui, selon notre jugement professionnel, ont
été les plus importantes dans l’audit des états financiers de la période considérée. Ces
questions ont été traitées dans le contexte de notre audit des états financiers pris dans leur
ensemble et aux fins de la formation de notre opinion sur ceux-ci, et nous n’exprimons pas
une opinion distincte sur ces questions.

130 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
[Description de chaque question clé de l’audit conformément à la norme ISA 701.]
Autre point
Les états financiers de la société ABC pour l'exercice clos le 31 décembre 20X0 ont été
audités par un autre auditeur qui a exprimé sur ces états une opinion non modifiée le 31 mars
20X1.
Responsabilités de la direction et des responsables de la gouvernance pour les états
financiers
[Faire rapport conformément à la norme ISA 700 (révisée) – voir l’exemple 1 de la norme
ISA 700 (révisée).]
Responsabilités de l’auditeur pour l’audit des états financiers
[Faire rapport conformément à la norme ISA 700 (révisée) – voir l’exemple 1 de la norme
ISA 700 (révisée).]
Rapport relatif à d’autres obligations légales et réglementaires
[Faire rapport conformément à la norme ISA 700 (révisée) – voir l’exemple 1 de la norme
ISA 700 (révisée).]
L’associé responsable de la mission d’audit au terme de laquelle le présent rapport de
l’auditeur indépendant est délivré est [nom].
[Signature au nom du cabinet d’audit, signature de l’auditeur, ou les deux, selon ce qui est
requis dans le pays concerné]
[Adresse de l’auditeur]
[Date]

131 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
2. Une opinion autre que sans réserve
(Opinion avec réserve, impossibilité d'exprimer une opinion, ou opinion défavorable).

1.1.Une opinion avec réserve


D'après le §7 de l'ISA 705 : « L’auditeur doit exprimer une opinion avec réserve dans l’un
ou l’autre des cas suivants :
a) lorsqu’il conclut, après avoir obtenu des éléments probants suffisants et appropriés, que
les anomalies sont significatives, prises individuellement ou collectivement, mais qu’elles
n’ont pas d’incidence généralisée sur les états financiers;
b) lorsqu’il n’est pas en mesure d’obtenir des éléments probants suffisants et appropriés sur
lesquels fonder son opinion, mais qu’il conclut que les incidences éventuelles des anomalies
non détectées sur les états financiers, si anomalies il y a, pourraient être significatives mais
non généralisées ».
a. Définitions
La norme ISA 450 définit une « Anomalie »comme un écart entre le montant, le classement
ou la présentation d’un élément ou les informations fournies à son sujet dans les états
financiers et le montant, le classement, la présentation ou les informations exigés pour cet
élément selon le référentiel d’information financière applicable. Des anomalies peuvent
résulter d’erreurs ou de fraudes.
Exemples d’anomalies (Réf. : A1 de l’ISA 450) :
a) une inexactitude dans la collecte ou le traitement des données ayant servi à préparer les
états financiers;
b) l’omission d’un montant ou d’une information à fournir;
c) une estimation comptable incorrecte en raison de l’oubli ou d’une interprétation
manifestement erronée de certains faits;
d) les jugements de la direction concernant des estimations comptables que l’auditeur
considère comme déraisonnables ou le choix ou l’application de méthodes comptables que
l’auditeur considère comme inappropriées.

La norme ISA 705 définit le terme «Généralisées» comme la caractéristique servant à décrire
dans certains contextes les incidences des anomalies sur les états financiers ou, le cas échéant,
les incidences éventuelles sur les états financiers d’anomalies qui ne sont pas détectées en
raison de l’impossibilité d’obtenir des éléments probants suffisants et appropriés. Sont

132 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
considérées comme généralisées les incidences sur les états financiers qui, selon le jugement
de l’auditeur, tombent dans l’une ou l’autre des catégories suivantes :
i) elles ne sont pas circonscrites à des éléments, à des comptes ou à des postes spécifiques des
états financiers ;
ii) tout en étant ainsi circonscrites, elles affectent ou pourraient affecter une partie
substantielle des états financiers ;
iii) compte tenu des informations fournies, elles affectent de manière fondamentale la
compréhension des états financiers par les utilisateurs.
b. Motifs de l’opinion avec réserve
Cette opinion doit être exprimée lorsque l'auditeur estime ne pas pouvoir donner une opinion
sans réserve, et que cette réserve, portant sur un désaccord avec la direction ou une limitation
de l’étendue des travaux d’audit, est significative mais pas « généralisée », qu'elle
entraînerait une opinion défavorable.
Une opinion avec réserve est exprimée lorsque les états financiers pris dans leur ensemble
sont fiables, mais certains postes renferment des inexactitudes significatives qui affectent les
décisions spécifiques des utilisateurs se basant sur les informations contenues dans ces postes.
A titre d’exemple, les immobilisations peuvent renfermer des erreurs qui remontent à des
exercices antérieurs, qui affectent la décision d’un utilisateur particulier « le bailleur de fonds
» qui se base sur le montant porté au bilan pour garantir le prêt par lui consentis. Ces erreurs
n’affectent pas les autres composantes des états financiers (revenus, charges, situation nette,
résultats…) qui sont considérés comme fiables.
c. Forme de l’opinion avec réserve
Lorsque l’auditeur exprime une opinion avec réserve en raison d’une anomalie significative
dans les états financiers, il doit indiquer que, à son avis, à l’exception des incidences du ou
des problèmes décrits dans la section «Fondement de l’opinion avec réserve» :
a) lorsqu’il fait rapport conformément à un référentiel reposant sur le principe d’image fidèle,
les états financiers ci-joints donnent, dans tous leurs aspects significatifs, une image
fidèle de […], conformément aux [référentiel d’information financière applicable];
b) lorsqu’il fait rapport conformément à un référentiel reposant sur l’obligation de conformité,
les états financiers ci-joints ont été préparés, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément aux [référentiel d’information financière applicable].
Lorsque l’opinion modifiée découle d’une impossibilité d’obtenir des éléments probants
suffisants et appropriés, l’auditeur doit utiliser le libellé «à l’exception des incidences
éventuelles du problème [ou des problèmes]…» pour exprimer l’opinion modifiée.

133 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
1.2.Une impossibilité d'exprimer une opinion
a. Motifs de l’opinion d’impossibilité d’exprimer une opinion
D'après le §9 de l'ISA 705 : « L'auditeur doit formuler une impossibilité d'exprimer une
opinion lorsqu'il n'est pas en mesure de recueillir des éléments probantssuffisants et
appropriés sur lesquels fonder son opinion, et qu'il conclut que les incidences possibles sur
les états financiers d'anomalies non détectées sur les états financiers, si anomalies il y a,
pourraient être à la fois significatives et généralisées ».

§10.L’auditeur doit indiquer qu’il lui est impossible d’exprimer une opinion lorsque, dans des
circonstances extrêmement rares caractérisées par des incertitudes multiples, et bien qu’il ait
obtenu des éléments probants suffisants et appropriés au sujet de chacune des incertitudes, il
conclut qu’il ne lui est pas possible de se former une opinion sur les états financiers en raison
de l’interaction possible des incertitudes et de leur éventuelle incidence cumulative sur les
états financiers.

Cette opinion doit être formulée par l'auditeur lorsque la conséquence possible d'une
restriction (limitation) de l'étendue des travaux d'audit est si
importanteetgénéralisée(concerne un nombre important de rubriques) que l'auditeur n'est pas
parvenu à obtenir des éléments probants suffisants et adéquats pour pouvoir se prononcer sur
les états financiers.
Une limitation de l'étendue des travaux d'audit pourrait avoir trois origines:
a) de circonstances indépendantes de la volonté de l’entité ;
b) de circonstances liées à la nature ou au calendrier des travaux de l’auditeur ;
c) de limitations imposées par la direction.

Si cette impossibilité est circonscrite, elle donne lieu à une opinion avec réserve et si elle est
généralisée, elle donne lieu à une impossibilité d'exprimer une opinion d'audit.
L’impossibilité de mettre en œuvre une procédure particulière ne constitue pas une limitation
de l’étendue des travaux d’audit si l’auditeur est en mesure d’obtenir des éléments
probants suffisants et appropriés en mettant en œuvre des procédures de remplacement.

a) Circonstances indépendantes de la volonté de l’entité


C'est le cas notamment, lorsque :
 les documents comptables de l’entité ont été détruits ;

134 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
 les documents comptables d’une composante importante ont été saisis indéfiniment
par les pouvoirs publics.
b) Circonstances liées à la nature ou au calendrier des travaux de l’auditeur
C'est le cas notamment, lorsque :
 l’entité est tenue d’utiliser la méthode de la mise en équivalence pour comptabiliser
une entité associée, mais l’auditeur n’est pas en mesure d’obtenir les éléments
probants suffisants et appropriés sur l’information financière de cette entité qui lui
permettraient d’évaluer si la méthode de la mise en équivalence a été appliquée de
façon appropriée ;
 la désignation de l’auditeur a été effectuée après la date de clôture, rendant ainsi
l'assistance à l'inventaire physique impossible.
 l’auditeur détermine que la mise en œuvre de procédures de corroboration seules ne
suffit pas, mais les contrôles de l’entité ne sont pas efficaces.

c) Limitations imposées par la direction


C'est le cas notamment, lorsque :
 la direction empêche l’auditeur d’observer le dénombrement des stocks ;
 la direction empêche l’auditeur de procéder à des demandes de confirmation externe
de soldes de comptes particuliers sans raisons objectives.
Les limitations imposées par la direction peuvent avoir d’autres incidences sur l’audit, par
exemple, sur l’évaluation par l’auditeur des risques de fraude et sur son examen de
l’opportunité de poursuivre la mission.

Dans le cas également où la direction refuse de signer une lettre d'affirmation, ce refus
constitue une limitation de l'étendue des travaux d'audit, l'auditeur doit évaluer l'impact de ce
refus sur les états financiers, ce qui le conduit normalement à formuler une opinion avec
réserve ou une impossibilité d'exprimer une opinion.
D’après le §11 de l’ISA 501 :« L’auditeur doit exprimer une opinion modifiée dans son
rapport, conformément à la norme ISA 705, lorsque les conditions suivantes sont réunies :
a) la direction refuse d’autoriser l’auditeur à communiquer avec le conseiller juridique
externe de l’entité ou à le rencontrer, ou encore le conseiller juridique externe de l’entité
refuse de répondre de manière satisfaisante à la lettre de demande d’informations ou il lui est
interdit d’y répondre;
b) …

Cependant, lorsque cette limitation prévue par les termes de la mission est telle que l'auditeur
considère qu'elle est de nature à entraîner une impossibilité d'exprimer une opinion, cette
mission limitée ne sera pas acceptée en tant que mission d'audit, sauf si l'auditeur y est

135 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
légalement tenu. De même, un auditeur légal remplissant une mission légale n'accepte pas une
telle mission d'audit lorsque la limitation est contraire àses obligations légales.
b. Forme de l’opinion d’impossibilité d’exprimer une opinion
§19. Lorsque l’auditeur formule une impossibilité d’exprimer une opinion parce qu’il n’est
pas en mesure d’obtenir des éléments probants suffisants et appropriés, il doit :
a) indiquer qu’il n’exprime pas d’opinion sur les états financiers ci-joints;
b) indiquer que, en raison de l’importance du ou des problèmes décrits dans la section
«Fondement de l’impossibilité d’exprimer une opinion», il n’a pas été en mesure d’obtenir des
éléments probants suffisants et appropriés pour fonder une opinion d’audit sur les états
financiers;
c) modifier la déclaration exigée selon l’alinéa 24 b) de la norme ISA 700 (révisée), qui
indique que les états financiers ont été audités, pour préciser qu’il a reçu pour mission
d’effectuer l’audit des états financiers.
c. Responsabilité de l’auditeur pour les états financiers
En cas d’impossibilité d’exprimer une opinion,le paragraphe portant sur la « Responsabilité
de l’auditeur pour les états financiers » ne doit inclure que les éléments suivants:
 une déclaration indiquant que les responsabilités de l’auditeur consistent à réaliser un
audit des états financiers de l’entité conformément aux Normes internationales d’audit
et à délivrer un rapport d’audit ;
 il doit indiquer que « En raison cependant de la (des) question(s) rappelée(s) dans le
paragraphe de fondement de l'opinion d'impossibilité d'exprimer une opinion, nous
n'avons pas été en mesure de recueillir des éléments probants suffisants et appropriés
pour fonder notre opinion d'audit » ;
 la déclaration au sujet de l’indépendance de l’auditeur et des autres responsabilités
d’ordre déontologique exigée selon l’alinéa 28 c) de la norme ISA 700 (révisée).
d. Responsabilité de l’auditeur pour les états financiers
§29.À moins que des textes légaux ou réglementaires ne l’exigent, lorsque l’auditeur formule
une impossibilité d’exprimer une opinion sur les états financiers, son rapport ne doit pas
comprendre de section sur les questions clés de l’audit conformément à la norme ISA 701ni
de section sur les autres informations conformément à la norme ISA 720 (révisée). (Réf. : par.
A26)
e. Conséquences de l'opinion d'impossibilité d’exprimer une opinion
L'auditeur doit dans ce cas (Réf. : par. 13) :

136 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
a) soit démissionner, dans la mesure où cela est faisable en pratique et possible selon les
textes légaux ou réglementaires applicables ;
b) soit, s’il n’est pas faisable en pratique ni possible de démissionner avant la délivrance de
son rapport, formuler dans celui-ci une impossibilité d’exprimer une opinion sur les états
financiers.
Si l’auditeur démissionne, il doit, avant de démissionner, informer les responsables de la
gouvernance de tout problème lié aux anomalies détectées au cours de l’audit qui l’aurait
amené à exprimer une opinion modifiée.
Lorsque l’auditeur conclut à la nécessité de démissionner en raison d’une limitation de
l’étendue des travaux d’audit, il se peut qu’il soit tenu, en vertu d’une exigence
professionnelle, légale ou réglementaire, de communiquer les problèmes à l’origine de sa
démission à des autorités de réglementation ( procureur de la république et/ou BCT pour une
banque par exemple) ou aux propriétaires de l’entité.

En Tunisie, les sources réglementaires ne reconnaissent pas aux Commissaires aux


Comptes (Article 269 du C.S.C) et aux Réviseurs Comptables, la possibilité d'exprimer
cette quatrième opinion d'impossibilité.
Toutefois, l'article 268 du C.S.C. semble reconnaître des situations dans lesquelles le
commissaire se trouve dans l'impossibilité d'exécuter sa mission. Ce même article met à
la charge du commissaire, dans le mois, d'avertir la société ..., et de restituer les
documents accompagnés d'un rapport motivé.
A notre avis, ce rapport ne peut être assimilé à un rapport d'audit exprimant une
impossibilité. En effet, la situation d'impossibilité, visée par le législateur tunisien, ne
porte pas sur l'expression d'une opinion mais porte sur une impossibilité d'exécution
matérielle de la mission.
Parallèlement, et à notre avis, rien n'empêche en Tunisie les auditeurs d'envisager
d'exprimer une impossibilité dans une mission d'audit contractuel et dans des missions
d'expertise judiciaire (cas de limitations, restrictions ...).

137 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
1.3.Une opinion défavorable
a. Motifs de l’opinion d’impossibilité d’exprimer une opinion
D'après le §8 de l'ISA 705 : « L’auditeur doit exprimer une opinion défavorable lorsqu’il
conclut, après avoir obtenu des éléments probants suffisants et appropriés, que les anomalies,
prises individuellement ou collectivement, ont des incidences à la fois
significativesetgénéralisées sur les états financiers ».
L’auditeur doit exprimer une opinion défavorable lorsqu’il conclut, après avoir obtenu des
éléments probants suffisants et appropriés, que les anomalies, prises individuellement ou
collectivement, ont des incidences à la fois significatives et généralisées sur les états
financiers. Par conséquent, une réserve ne suffirait pas à qualifier la nature incomplète ou
trompeuse des états financiers.
Cette opinion est exprimée si la majorité ou toutes les décisions des utilisateurs se basant sur
les états financiers seraient affectées.

b. Forme de l’opinion défavorable


Lorsque l’auditeur exprime une opinion défavorable, il doit indiquer que, à son avis, en raison
de l’importance du ou des problèmes décrits dans la section «Fondement de l’opinion
défavorable» :
a) lorsqu’il fait rapport conformément à un référentiel reposant sur le principe d’image fidèle,
les états financiers ci-joints ne donnent pas une image fidèle de […], conformément aux
[référentiel d’information financière applicable];
b) lorsqu’il fait rapport conformément à un référentiel reposant sur l’obligation de conformité,
les états financiers ci-joints n’ont pas été préparés, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément aux [référentiel d’information financière applicable].

138 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Description des anomalies relevées
L'auditeur doit chaque fois qu'il exprime une opinion autre que sans réserve, décrire
clairement dans le rapport les raisons substantielles qui la motivent et quantifier, chaque fois
que c'est possible, les incidences sur les états financiers.
Cette information figurera dans un paragraphe à insérer immédiatement après le paragraphe
d'opinion et l’auditeur pourra inclure un renvoi à la note annexe des états financiers, si elle
existe, décrivant le problème plus en détail.
- En cas d’anomalie concernant des postes des états financiers :
Si les états financiers comportent une anomalie significative ayant trait à des montants
particuliers contenus dans ceux-ci (y compris dans les informations chiffrées fournies),
l'auditeur doit inclure dans le paragraphe de justification de « l'opinion modifiée » une
description et la quantification des incidences financières de l'anomalie, à moins que ceci ne
soit pas faisable. Lorsqu'il n'est pas faisable de quantifier les incidences financières, l'auditeur
doit alors l'indiquer dans ledit paragraphe.

- En cas d’anomalies ayant le caractère d’informations explicatives:


Si les états financiers comportent une anomalie significative ayant trait aux informations
explicatives fournies comportant des informations erronées, il doit donner, dans le paragraphe
de fondement de « l'opinion modifiée » une explication des raisons pour lesquelles ces
informations sont erronées.

- En cas d’anomalies ayant le caractère d’informations omises :


L’auditeur doit, à moins que la loi ou la réglementation ne l'interdise, donner les informations
à fournir omises, pour autant où cela est raisonnablement faisable et qu'il ait pu recueillir des
éléments probants suffisants et appropriés sur ces informations omises. Il doit également
donner les raisons qui lui ont permis de conclure que les informations omises sont
significatives. Mais il doit, au préalable, s’entretenir de cette omission avec les responsables
de la gouvernance.

- En cas d’impossibilité d’exprimer une opinion :


L’auditeur doit indiquer les raisons à l'origine de cette impossibilité dans le paragraphe de
fondement de l'opinion modifiée.

139 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Le rapport modifié à émettre dépend du caractère significatif et du nombred'anomalies dans
les états financiers.
Le tableau qui suit,figurant au niveau du §A1 de l’ISA 705, montre comment le jugement de
l’auditeur quant à la nature du problème donnant lieu à une opinion modifiée et quant au
caractère généralisé ou non des incidences ou incidences éventuelles de ce problème sur les
états financiers détermine le type d’opinion qui sera exprimée.

Jugement de l’auditeur quant au caractère généralisé des


Nature du problème donnant lieu incidences ou incidences éventuelles sur les états financiers
à une opinion modifiée
Incidences significatives mais Incidences significatives et
non généralisées généralisées
Présence d’une ou de plusieurs
anomalies significatives dans les Opinion avec réserve Opinion défavorable
états financiers
Impossibilité d’obtenir des
Impossibilité d’exprimer une
éléments probants suffisants et Opinion avec réserve
opinion
appropriés
Adaptation du paragraphe intitulé « Responsabilité de l’auditeur pour les états
financiers »
Lorsque l'auditeur exprime une opinion avec réserve ou une opinion défavorable, il doit
modifier la description de sa responsabilité afin de préciser qu'il considère que les éléments
probants qu'il a recueilli sont suffisants et appropriés pour fonder une opinion avec réserve ou
défavorable.
Nécessité de communiquer avec les responsables de la gouvernance
Selon le §14 de l'ISA 260, l'auditeur doit communiquer aux organes de la gouvernance, le cas
échéant, les circonstances ayant une incidence sur la forme et le contenu du rapport de
l’auditeur, c'est-à-dire lorsqu'il envisage d'émettre une opinion modifiée.
Le fait d’informer les responsables de la gouvernance des circonstances à l’origine d’une
modification prévue de l’opinion de l’auditeur et du libellé de l’opinion modifiée permet :
a) à l’auditeur d’aviser les responsables de la gouvernance de la ou des modifications prévues
et des raisons (ou des circonstances) qui en sont à l’origine;
b) à l’auditeur de chercher à obtenir des responsables de la gouvernance qu’ils reconnaissent
les faits constituant le ou les problèmes à l’origine de la ou des modifications prévues, ou
qu’ils confirment leurs points de désaccord avec la direction;

140 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
c) aux responsables de la gouvernance d’avoir l’occasion, le cas échéant, de fournir des
informations ou des explications supplémentaires à l’auditeur au sujet du ou des problèmes à
l’origine de la ou des modifications prévues.
Exemple de Rapport de l’auditeur comportant une opinion avec réserve en raison d’une
anomalie significative dans les états financiers

RAPPORT DE L’AUDITEUR INDÉPENDANT


Aux actionnaires de la société ABC [ou autre destinataire approprié]
Rapport sur l’audit des états financiers

Opinion avec réserve


……..
À notre avis, à l’exception des incidences du problème décrit dans la section «Fondement de
l’opinion avec réserve» de notre rapport, les états financiers ci-joints donnent, dans tous leurs
aspects significatifs, une image fidèle de la situation financière de la société au 31 décembre
20X1, ainsi que de sa performance financière et de ses flux de trésorerie pour l’exercice clos à
cette date, conformément aux Normes internationales d’information financière (IFRS).

Fondement de l’opinion avec réserve


Les stocks de la société ont été comptabilisés pour xxx à l’état de la situation financière. La
direction n’a pas évalué les stocks au plus faible du coût et de la valeur nette de réalisation,
mais les a évalués uniquement au coût, ce qui constitue une dérogation aux IFRS. Les
documents comptables de la société indiquent que, si la direction avait évalué les stocks au
plus faible du coût et de la valeur nette de réalisation, il aurait fallu comptabiliser un montant
de xxx pour ramener les stocks à leur valeur nette de réalisation. En conséquence, le coût des
ventes aurait été augmenté de xxx, et les impôts sur le résultat, le résultat net et les capitaux
propres auraient été diminués de xxx, xxx et xxx, respectivement.
Nous avons effectué notre audit selon les Normes internationales d’audit (ISA). Les
responsabilités qui nous incombent en vertu ces normes sont plus amplement décrites dans la
section «Responsabilités de l’auditeur pour l’audit des états financiers» du présent rapport.
Nous sommes indépendants de la société conformément aux règles de déontologie qui
s’appliquent à l’audit des états financiers aux/en/à [pays ou collectivité territoriale] et nous
nous sommes acquittés des autres responsabilités déontologiques qui nous incombent selon

141 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
ces règles. Nous estimons que les éléments probants que nous avons obtenus sont suffisants et
appropriés pour fonder notre opinion avec réserve.

Autres informations [ou autre titre approprié, comme «Informations autres que les états
financiers et le rapport de l’auditeur sur ces états»]
[Faire rapport conformément aux exigences en matière de rapport de la norme ISA 720
(révisée) – voir l’exemple 6 de l’Annexe 2 de la norme ISA 720 (révisée). Le dernier
paragraphe de la section «Autres informations» de l’exemple 6 sera adapté afin de décrire le
problème particulier à l’origine de l’expression d’une opinion avec réserve qui a également
une incidence sur les autres informations.]

Questions clés de l’audit


Les questions clés de l’audit sont les questions qui, selon notre jugement professionnel, ont
été les plus importantes dans l’audit des états financiers de la période considérée. Ces
questions ont été traitées dans le contexte de notre audit des états financiers pris dans leur
ensemble et aux fins de la formation de notre opinion sur ceux-ci, et nous n’exprimons pas
une opinion distincte sur ces questions. Outre le problème décrit dans la section «Fondement
de l’opinion avec réserve», nous avons déterminé que les questions décrites ci-après
constituaient les questions clés de l’audit à communiquer dans notre rapport.
[Description de chaque question clé de l’audit conformément à la norme ISA 701.]

Responsabilités de la direction et des responsables de la gouvernance pour les états


financiers
[Faire rapport conformément à la norme ISA 700 (révisée) – voir l’exemple 1 de la norme
ISA 700 (révisée).]

Responsabilités de l’auditeur pour l’audit des états financiers


[Faire rapport conformément à la norme ISA 700 (révisée) – voir l’exemple 1 de la norme
ISA 700 (révisée).]

Rapport relatif à d’autres obligations légales et réglementaires


[Faire rapport conformément à la norme ISA 700 (révisée) – voir l’exemple 1 de la norme
ISA 700 (révisée).]
L’associé responsable de la mission d’audit au terme de laquelle le présent rapport de
l’auditeur indépendant est délivré est [nom].

142 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
[Signature au nom du cabinet d’audit, signature de l’auditeur, ou les deux, selon ce qui est
requis dans le pays concerné]
[Adresse de l’auditeur]
[Date]
SECTION 5 - CAS PARTICULIERS : DONNEES COMPARATIVES-SOLDES
D'OUVERTURE-EVENEMENTS POSTERIEURS
1. ISA 710: Les données comparatives
La norme pose la problématique des informations données en annexes ou présentées sous
forme de plusieurs colonnes, chacune étant relative à une période comptable. La certification
de l'auditeur des comptes du dernier exercice emporte t'elle certification individuelle de
chaque colonne comparative ainsi que des informations données en annexe? Pour cela la
norme distingue entre:
-Chiffres correspondants : les montants et autres informations données en notes annexes pour
la période précédente font partie intégrante des états financiers de la période en cours non pas
en tant qu'E.F. complets et autonomes, mais sont à lire en correspondance avec les chiffres de
la période en cours.
-Etats financiers comparatifs: les montants et autres informations données en notes annexes
pour la période précédente sont présentés avec les E.F. de la période en cours à des fins de
comparaison, mais ne font pas partie intégrante de ces derniers.

La norme apporte la solution de base suivante :


 Lorsque les données comparatives sont présentées en tant qu'états financiers
comparatifs, l'auditeur doit identifier spécifiquement les données comparatives dans
son rapport car son opinion porte sur les états financiers de chaque période présentée.
Comme le rapport de l'auditeur sur les états financiers comparatifs porte sur les états
financiers de chaque période, l'auditeur peut exprimer une opinion avec réserve, une
opinion défavorable ou formuler une impossibilité d'exprimer une opinion, ou inclure
dans son rapport un paragraphe d'observation concernant les états financiers d'une ou
plusieurs période, tout en rédigeant un rapport différent sur les états financiers des
autres périodes. En conséquence, l'auditeur peut émettre une opinion différente pour
chaque période.
 Dans le cas de chiffres correspondants, et du fait que les chiffres des périodes
précédentes ne sont pas présentés en tant qu'E.F. complets et autonomes, l'auditeur ne

143 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
peut émettre qu'une seule et unique opinion. L'auditeur doit alors vérifier les chiffres
correspondants car ils font partie intégrante des E.F. de la période.

La problématique est encore plus complexe notamment dans le cas où les données
comparatives ont été auditées par un autre auditeur ou n'ont pas été auditées ?
En Tunisie, le système comptable des entreprises prévoit :
1-deux colonnes (N) et (N-l) pour les états financiers annuels,
2-trois et cinq colonnes dans certains cas pour les états financiers intermédiaires au sens
de la norme NCT 19.
S'agit-il de chiffres correspondants ou d’états financiers comparatifs ? ou d'un système
hybride? Le S.C.E. ne le prévoit pas explicitement ! A notre avis, il s'agirait d'états financiers
comparatifs qui satisfont à toutes les exigences du référentiel comptable identifié.

2. ISA 510 : Missions d’audit initiales - Soldes d'ouverture


La norme pose la problématique suivante:
Dans un premier audit ou une mission initiale, l'auditeur doit t'il auditer ou accepter et
confirmer les données de l'exercice précédent (N-1) intégrées directement dans les soldes
initiaux des comptes ?
La norme apporte la solution suivante:
L'auditeur doit réunir des éléments probants suffisants permettant de s'assurer que:
(a) les soldes d'ouverture ne contiennent pas d'anomalies ayant une incidence significative sur
les états financiers de l'exercice en cours;
(b) les soldes de clôture de l'exercice précédent ont été correctement repris ou ajustés
rétroactivement;
(c) les mêmes méthodes d'évaluation et les mêmes politiques d'arrêté des comptes sont
appliqués de manière constante et que les modifications sont correctement enregistrées et
décrites dans les notes.
La problématique est plus complexe si le rapport d'audit de la période précédente contenait
une opinion avec réserve, une impossibilité d'exprimer une opinion ou une opinion
défavorable et que le fait motivant la modification est non résolue et entraîne une
modification du rapport de l'auditeur?

3. ISA 600 : Aspects particuliers - Audits d'états financiers d’un groupe


La norme pose la problématique rencontrée par l'auditeur du groupe si les composantes ont
été auditées par d'autres auditeurs?

144 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
En effet et en application de la norme ISA 220, il est requis de l'associé responsable de l'audit
du groupe de s'assurer que les collaborateurs qui réalisent la mission d'audit du groupe, y
compris des auditeurs des composants, ont collectivement les compétences et les aptitudes
appropriées. L'associé responsable de l'audit du groupe est également responsable de la
direction, de la supervision et de la réalisation de la mission d'audit du groupe.
D’après le § 8 de l’ISA 600 : « Les objectifs de l’auditeur sont :
a) de déterminer s’il peut agir en qualité d’auditeur des états financiers du groupe;
b) s’il agit en qualité d’auditeur des états financiers du groupe :
i. de communiquer clairement avec les auditeurs des composantes au sujet de l’étendue et
du calendrier de leurs travaux sur les informations financières relatives aux
composantes et au sujet de leurs constatations,
ii. d’obtenir des éléments probants suffisants et appropriés concernant les informations
financières des composantes et le processus de consolidation pour exprimer une
opinion indiquant si les états financiers du groupe ont été préparés, dans tous leurs
aspects significatifs, conformément au référentiel d’information financière
applicable ».

145 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
CHAPITRE 5 - LES RAPPORTS SUR DES MISSIONS RELEVANT DES DOMAINES
SPECIALISES
Les missions d'audit spéciales portent essentiellement sur :
(a) des états financiers préparés conformément à un référentiel à usage particulier ;
(b) des états financiers isolés et d’éléments, de comptes ou de postes spécifiques d’un état
financier ;
(c) des états financiers résumés.

En Tunisie, il est possible d'inclure une autre mission spéciale :


(d) rapport spécial sur les bases de calcul retenues par le conseil d'administration lors
d'une augmentation du capital en numéraire (Audit légal, article 300 du code des
sociétés commerciales) et suppression de D.P.S.
Avant d'accepter une mission d'audit spéciale, l'auditeur doit s'assurer de l'existence d'un
accord avec le client sur la nature précise de la mission ainsi que sur la forme et le contenu du
rapport à émettre.

SECTION 1 : LE RAPPORT SUR DES MISSIONS D'AUDIT SPECIALES


1. Le rapport sur des états financierspréparés conformément à un référentiel à
usage particulier
« Référentiel à usage particulier» :c’est un référentiel d’information financière conçu pour
répondre aux besoins d’information financière d’utilisateurs particuliers. Le référentiel
d’information financière peut être un référentiel reposant sur le principe d’image fidèle ou un
référentiel reposant sur l’obligation de conformité. (Réf. : par. A1 à A4)
Les états financiers préparés selon de tels cadres de reporting financiers peuvent également
être les seuls états financiers préparés par une entité et, dans de telles circonstances, sont
souvent employés par des utilisateurs en plus de ceux pour qui le cadre de reporting financier
est conçu.
En outre, bien que des utilisateurs spécifiques puissent ne pas être identifiés, des états
financiers qui sont préparés selon un cadre qui n'est pas conçu pour réaliser la juste
présentation sont également considérés être préparés selon un autre référentiel à usage
particulier.

146 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Différents référentiels comptables à usage particulier:
Parmi les autres référentiels comptables, nous pouvons citer :
- référentiel reposant sur des règles fiscales pour un jeu d’états financiers joints à la
déclaration fiscale d’une entité;
- comptabilité des encaissements et décaissements pour des informations concernant les
flux de trésorerie que l’entité peut être tenue de préparer à la demande de créanciers;
- dispositions en matière d’information financière qu’une autorité de réglementation
établit en fonction de ses propres exigences ;
- dispositions en matière d’information financière stipulées dans un contrat, tel qu’un
acte de fiducie relatif à une émission d’obligations, un contrat de prêt ou une
subvention pour un projet.

Inclusion d’un renvoi au rapport de l’auditeur sur le jeu complet d’états financiers à usage
général
L’auditeur peut considérer comme approprié d’inclure, dans un paragraphe sur d’autres points
de son rapport sur les états financiers à usage particulier, un renvoi au rapport de l’auditeur
sur le jeu complet d’états financiers à usage général ou à des points qui y sont présentés.
Par exemple, il peut juger approprié d’inclure, dans son rapport sur les états financiers à usage
particulier, un renvoi à la section «Incertitude significative liée à la continuité de
l’exploitation» du rapport de l’auditeur sur le jeu complet d’états financiers à usage général.

Attirer l'attention des lecteurs sur le fait que les états financiers sont établis conformément
à un référentiel à usage particulier
Le rapport de l'auditeur sur des états conformément à un référentiel à usage particulier doit
inclure un paragraphe d'observation pour attirer l'attention des utilisateurs du rapport d'audit
que les états financiers sont établis conformément à un référentiel à usage particulier et, qu'en
conséquence, ces états financiers peuvent ne pas convenir à d'autres fins.
L'auditeur doit inclure ce paragraphe sous un titre approprié.

Restriction de l’utilisation de l’opinion


En plus, l'auditeur peut considérer approprié d'indiquer dans son rapport d'audit que celui-ci
est à caractère exclusif d'utilisateurs particuliers. En fonction de la loi ou de la réglementation
d'une juridiction particulière, ceci peut être fait en restreignant la distribution ou l'utilisation

147 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
du rapport de l'auditeur. Dans ces situations, le paragraphe sur d'autres questions peut être
développé pour y inclure ces autres questions et son titre modifié en conséquence.
Exemple 1 : Rapport de l’auditeur sur un jeu complet d’états financiers d’une entité
autre qu’une entité cotée préparés conformément aux dispositions en matière
d’information financière stipulées dans un contrat (aux fins de cet exemple, il s’agit d’un
référentiel reposant sur l’obligation de conformité).
RAPPORT DE L’AUDITEUR INDÉPENDANT
[Destinataire approprié]
Opinion
Nous avons effectué l’audit des états financiers de la société ABC(la «société»), qui
comprennent le bilanau 31 décembre 20X1, et le compte de résultat, l’état des variations des
capitaux propres et le tableau des flux de trésorerie pour l’exercice clos à cette date, ainsi que
les notes annexes, y compris un résumé des principales méthodes comptables.
À notre avis, les états financiers ci-jointsde la société pour l’exercice clos le 31 décembre
20X1ont été préparés dans tous leurs aspects significatifs, conformément auxdispositions en
matière d’information financière stipulées à l’article Z du contrat conclu le 1erjanvier 20X1
entre la société et la société DEF (le «contrat»).[La section «Opinion» figure en premier,
comme l’exige la norme ISA 700 (révisée).]

Fondement de l’opinion
Nous avons effectué notre audit selon les Normes internationales d’audit (ISA). Les
responsabilités qui nous incombent en vertu de ces normes sont plus amplement décrites dans
la section «Responsabilités de l’auditeur pourl’audit des états financiers» du présent rapport.
Nous sommes indépendants de la société conformément aux règles de déontologie qui
s’appliquentà l’audit des états financiers au(x)/en/à [pays ou collectivité territoriale] et nous
nous sommes acquittés des autres responsabilités déontologiques qui nous incombent selon
ces règles. Nous estimons que les éléments probants que nous avons obtenus sont suffisants et
appropriés pour fonder notre opinion d’audit. [Les première et dernière phrases de cette
section se trouvaient auparavant dans la section «Responsabilité de l’auditeur». De plus, la
section «Fondement de l’opinion» figure immédiatement après la section «Opinion», comme
l’exige la norme ISA 700 (révisée).]

Observations ─ Référentiel comptable et restriction à la diffusion et à l’utilisation

148 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Nous attirons l’attention sur la note X des états financiers, qui décrit le référentiel comptable
appliqué. Les états financiers ont été préparés pour permettre à la société ABC de se
conformer aux dispositions en matière d’information financière stipulées dans le contrat
susmentionné. En conséquence, il est possible que les états financiers ne puissent se prêter à
un usage autre. Notre rapport est destiné uniquement à la société et à la société DEF et ne
devrait pas être diffusé à d’autres parties ou utilisé par d’autres parties que la société et la
société DEF. Notre opinion n’est pas modifiée à l’égard de ce point.

Responsabilités de la direction et des responsables de la gouvernance pour les états


financiers
La direction est responsable de la préparation des états financiers conformément aux
dispositions en matière d’information financière stipulées à l’article Z du contrat, ainsi que du
contrôle interne qu’elle considère comme nécessaire pour permettre la préparation d’états
financiers exempts d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs.
Lors de la préparation des états financiers, c’est à la direction qu’il incombe d’évaluer la
capacité de la société à poursuivre son exploitation, de communiquer, le cas échéant, les
questions relatives à la continuité de l’exploitation et d’appliquer le principe comptable de
continuité d’exploitation, sauf si la direction a l’intention de liquider la société ou de cesser
son activité ou si aucune autre solution réaliste ne s’offre à elle.
Il incombe aux responsables de la gouvernance de surveiller le processus d’information
financière de la société.

Responsabilités de l’auditeur pour l’audit des états financiers


Nos objectifs sont d’obtenir l’assurance raisonnable que les états financiers pris dans leur
ensemble sont exempts d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou
d’erreurs, et de délivrer un rapport de l’auditeur contenant notre opinion. L’assurance
raisonnable correspond à un niveau élevé d’assurance, qui ne garantit toutefois pas qu’un
audit réalisé conformément aux normes ISA permettra toujours de détecter toute anomalie
significative qui pourrait exister. Les anomalies peuvent résulter de fraudes ou d’erreurs et
elles sont considérées comme significatives lorsqu’il est raisonnable de s’attendre à ce que,
individuellement ou collectivement, elles puissent influer sur les décisions économiques que
les utilisateurs des états financiers prennent en se fondant sur ceux-ci.

149 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
2. Rapports sur des états financiers isolés et d’éléments, de comptes ou de postes
spécifiques d’un état financier
«Elément d’un état financier» ou «élément» : c’est un «élément, un compte ou un poste
d’un état financier»;
Exemple : Certifier le montant d'un compte courant associé qui servira à augmenter le capital,
les créances clients, les stocks, le calcul d'une participation aux bénéfices versée à un employé
ou une provision pour impôt sur les bénéfices.
«Etat financier isolé» ou «élément spécifique d’un état financier» : l’état financier isolé ou
l’élément spécifique d’un état financier ainsi que les informations et lesnotes annexes. (Réf. :
par. A2)
Pour définir l'étendue de sa mission, l'auditeur doit prendre en compte les rubriques des états
financiers interdépendantes, susceptibles d'avoir une incidence significative sur les
informations sur lesquelles portera son opinion. En effet, de nombreuses rubriques des états
financiers sont liées entre elles, par exemple les ventes et les créances clients, les stocks et les
dettes fournisseurs. En conséquence, lorsque l'auditeur examine une rubrique prise isolément,
l'auditeur pourra également avoir à prendre en considération d'autres rubriques.
Détermination du seuil de signification
L'auditeur doit fixer un seuil de signification eu égard à la rubrique des états financiers sur
laquelle portera son opinion. Par exemple, un solde de compte particulier entraînera un seuil
de signification moins élevé que celui portant sur les états financiers pris dans leur ensemble.
En conséquence, l'examen de l'auditeur sera plus approfondi que dans la situation où cet
élément serait vérifié dans le cadre de l'audit de l'ensemble des états financiers.
Rapport sur un jeu complet d’états financiers de l’entité et sur un état financier isolé ou un
élément spécifique de ces états financiers
§12. Si l’auditeur entreprend une mission visant à délivrer un rapport sur un état financier
isolé ou sur un élément spécifique d’un état financier concurremment à une mission portant
sur l’audit du jeu complet d’états financiers de l’entité, il doit exprimer une opinion distincte
pour chacune de ces missions.
§15.Si l’auditeur conclut à la nécessité d’exprimer une opinion défavorable ou de formuler
une impossibilité d’exprimer une opinion sur le jeu complet des états financiers de l’entité

150 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
pris dans son ensemble, la norme ISA 705(révisée)ne lui permet pas d’inclure dans le même
rapport une opinion non modifiée sur un état financier isolé ou sur un élément spécifique de
ces états financiers. L’inclusion d’une telle opinion non modifiée dans le même rapport
entrerait en effet en contradiction avec l’opinion défavorable de l’auditeur ou l’impossibilité
d’exprimer une opinion sur le jeu complet d’états financiers de l’entité pris dans son
ensemble. (Réf. : par. A28)
§16. Si l’auditeur conclut à la nécessité d’exprimer une opinion défavorable ou de formuler
une impossibilité d’exprimer une opinion sur le jeu complet d’états financiers de l’entité pris
dans son ensemble, mais que, dans le contexte d’un audit distinct portant sur un élément
spécifique de ces états financiers, il considère néanmoins qu’il est approprié d’exprimer une
opinion non modifiée sur cet élément, il n’exprimera une telle opinion que si :
a) les texteslégaux ou réglementaires ne lui interdisent pas de le faire;
b) cette opinion est exprimée dans un rapport de l’auditeur qui n’est pas publié conjointement
avec le rapport dans lequel l’auditeur a exprimé une opinion défavorable ou formulé une
impossibilité d’exprimer une opinion;
c) l’élément ne constitue pas une partie importante du jeu complet d’états financiers de
l’entité.

L’auditeur ne doit pas exprimer une opinion non modifiée sur un état financier isolé faisant
partie d’un jeu complet d’états financiers s’il a exprimé une opinion défavorable ou formulé
une impossibilité d’exprimer une opinion sur le jeu complet d’états financiers pris dans son
ensemble. Cette interdiction est valable même dans le cas où le rapport de l’auditeur sur un
état financier isolé ne serait pas publié conjointement avec le rapport dans lequel l’auditeur a
exprimé une opinion défavorable ou formulé une impossibilité d’exprimer une opinion, car un
état financier isolé est considéré comme constituant une partie importante du jeu complet
d’états financiers.
Exemples d’éléments, de comptes ou de postes spécifiques d’un état financier
- Les créances, la provision pour créances douteuses, les stocks, le passif au titre des
prestations constituées d’un régime de retraite privé, la valeur comptabilisée des actifs
incorporels identifiés ou le passif au titre des sinistres «survenus mais non déclarés»
dans un portefeuille de contrats d’assurance, y compris les notes annexes.
- Un tableau des actifs gérés à l’externe et desproduits d’un régime de retraite privé, y
compris les notes annexes.
- Un tableau des actifs corporels nets, y compris les notes annexes.

151 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
- Un tableau des décaissements relatifs à une immobilisation louée, y compris les notes
explicatives.
- Un tableau de la participation au résultat ou des primes des employés, y compris les
notes explicatives.
3. Rapports sur des états financiers condensés
« Etats financiers résumés» :sont des informations financières historiques qui sont tirées
d’états financiers, qui sont moins détaillées que ces derniers, mais qui fournissent néanmoins
une représentation structurée, en cohérence avec celle fournie par les états financiers, des
ressources économiques et des obligations de l’entité à un moment précis ou de leur évolution
au cours d’une période. Les termes utilisés pour désigner ces informations financières
historiques peuvent varier d’un pays à l’autre.
Les états financiers résumés ne contiennent pas toutes les informations requises par le
référentiel comptable utilisé pour la présentation des états financiers annuels audités. En effet,
les notes aux E.F. et d'autres informations plus détaillées et pertinentes font notamment
défaut.
En conséquence, les expressions « image fidèle » ou « présentent sincèrement, dans tous leurs
aspects significatifs » ne sont pas utilisés par l'auditeur pour exprimer une opinion sur ces
états.

ISA 810.§5.L’auditeur ne doit accepter une mission visant la délivrance d’un rapport sur des
états financiers résumés, conformément à la présente norme ISA, que s’il a été chargé de
réaliser, conformément aux normes ISA, un audit des états financiers dont sont tirés les
états financiers résumés.(Réf : par. A1)

Nature des procédures


ISA 810.§8.Pour fonder son opinion sur les états financiers résumés, l’auditeur doit mettre en
œuvre les procédures suivantes, ainsi que toute autre procédure qu’il peut considérer comme
nécessaire :
a) Évaluer si les états financiers résumés indiquent de façon adéquate qu’ils constituent un
résumé et de quels états financiers audités ils sont tirés.
b) Lorsque les états financiers résumés ne sont pas accompagnés des états financiers audités,
évaluer s’ils décrivent clairement :
i) auprès de qui ou à quel endroit on peut se procurer les états financiers audités;

152 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
ii) le texte légal ou réglementaire qui précise qu’il n’est pas obligatoire de mettre les états
financiers audités à la disposition des utilisateurs auxquels sont destinés les états financiers
résumés et qui établit les critères pour la préparation des états financiers résumés.
c) Évaluer si les états financiers résumés fournissent des informations adéquates sur les
critères appliqués.
d) Comparer les états financiers résumés avec les informations correspondantes contenues
dans les états financiers audités pour déterminer s’ils concordent avec ces informations ou
peuvent être recalculés à partir de ces informations.
e) Évaluer si les états financiers résumés ont été préparés conformément aux critères
appliqués.
f) Évaluer, au regard de l’usage prévu des états financiers résumés, si ces derniers contiennent
les informations nécessaires et font l’objet d’un niveau de regroupement approprié, de sorte
qu’ils ne soient pas trompeurs dans les circonstances.
g) Évaluer si les utilisateurs auxquels sont destinés les états financiers résumés auront accès
aux états financiers audités sans trop de difficulté, sauf si un texte légal ou réglementaire
prévoit qu’il n’est pas obligatoire de les mettre à leur disposition et établit des critères pour la
préparation des états financiers résumés. (Réf. : par. A8)

Si les états financiers résumés ne sont pas cohérents, dans tous leurs aspects significatifs, avec
les états financiers audités ou s'ils ne donnent pas une agrégation sincère de ceux-ci,
conformément aux critères appliqués, et que la direction refuse de procéder aux modifications
nécessaires, l'auditeur doit exprimer une opinion défavorable sur les états financiers résumés.
Lorsque son opinion sur les états financiers non résumés est un refus ou une impossibilité
d’exprimer une opinion, l’auditeur doit indiquer qu'en conséquence de l'opinion défavorable
ou de l'impossibilité d'exprimer une opinion, il n'est pas approprié d'exprimer une opinion sur
les états financiers résumés.

Le rapport de l'auditeur sur les états financiers résumés peut être à une date postérieure
à celle de son rapport sur les états financiers audités.

Dans un tel cas, le rapport de l'auditeur sur les états financiers résumés doit indiquer que ces
états et les états financiers audités ne reflètent pas les incidences d'événements survenus
postérieurement à la date de son rapport sur les états financiers audités et qui pourraient

153 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
nécessiter des ajustements dans les états financiers audités ou des informations à mentionner
dans ceux-ci.

Enonciations obligatoires dans le rapport


Le rapport de l'auditeur sur les états financiers résumés doit inclure les éléments suivants :
(a) un intitulé qui indique clairement qu'il s'agit du rapport d'un auditeur indépendant ;
(b) un destinataire ;
(c) un paragraphe d'introduction qui :
- identifie les états financiers résumés sur lequel l'auditeur émet son rapport, y compris
l'intitulé de chacun des états compris dans les états financiers résumés;
- identifie les états financiers audités;
- fait référence au rapport de l'auditeur sur les états financiers audités, à la date de ce
rapport et au fait qu'une opinion non modifiée a été formulée sur les états financiers
audités; ou encore rappeler son opinion avec réserve, le paragraphe d'observation ou le
paragraphe descriptif d'autres questions et sa justification ou encore le refus de
certification ou l’impossibilité d’exprimer une opinion avec sa justification ;
- si la date du rapport de l'auditeur sur les états financiers résumés est postérieure à celle
du rapport sur les états financiers audités, indique que les états financiers résumés et
les états financiers audités ne reflètent pas les incidences d'événements survenus
postérieurement à la date du rapport sur les états financiers audités; et
- inclut une mention indiquant que les états financiers résumés ne comportent pas toutes
les informations à fournir aux termes du référentiel comptable suivi pour
l'établissement des états financiers audités, et que la lecture seule des états financiers
résumés ne peut se substituer à la prise de connaissance des états financiers audités ;
(d) une description des responsabilités de la direction pour les états financiers résumés,
rappelant que la direction est responsable de l'établissement des états financiers résumés
conformément aux critères appliqués ;
(e) une mention selon laquelle l'auditeur est responsable d'exprimer une opinion sur les états
financiers résumés sur la base des procédures requises par la présente Norme ISA ;
(f) un paragraphe exprimant clairement une opinion ;
(g) la signature de l'auditeur ;

154 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
(h) la date du rapport de l'auditeur ;
(i) l'adresse de l'auditeur.

Exemple de Rapport de l’auditeur sur des états financiers résumés préparés


conformément à des critères établis. La date du rapport de l’auditeur sur les états
financiers résumés est postérieure à la date du rapport de l’auditeur sur les états
financiers dont sont tirés les états financiers résumés.
RAPPORT DE L’AUDITEUR INDÉPENDANT SUR LES ÉTATS FINANCIERS
RÉSUMÉS
[Destinataire approprié]
Les états financiers résumés ci-joints, qui comprennent le bilan résumé au 31 décembre 20X1,
le compte de résultat résumé, l’état résumé des variations des capitaux propres et le tableau
résumé des flux de trésorerie pour l’exercice clos à cette date, ainsi que les notes annexes,
sont tirés des états financiers audités de la société ABC pour l’exercice clos le 31 décembre
20X1. Nous avons exprimé une opinion non modifiée sur ces états financiers dans notre
rapport daté du 15 février 20X2. Ni ces états financiers ni les états financiers résumés ne
reflètent les incidences d’événements survenus après la date de notre rapport sur ces états
financiers.
Les états financiers résumés ne contiennent pas toutes les informations requises par [décrire le
référentiel d’information financière utilisé pour la préparation des états financiers audités de
la société ABC]. La lecture des états financiers résumés ne saurait par conséquent se
substituer à la lecture des états financiers audités de la société ABC.
Responsabilité de la direction pour les états financiers résumés
La direction est responsable de la préparation d’un résumé des états financiers audités
conformément aux [décrire les critères établis].
Responsabilité de l’auditeur
Notre responsabilité consiste à exprimer une opinion sur les états financiers résumés, sur la
base des procédures que nous avons mises en œuvre conformément à la Norme internationale
d’audit (ISA) 810, «Missions visant la délivrance d’un rapport sur des états financiers
résumés».
Opinion

155 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
À notre avis, les états financiers résumés tirés des états financiers audités de la société ABC
pour l’exercice clos le 31 décembre 20X1 constituent un résumé fidèle de ces états financiers,
conformément aux [décrire les critères établis].
[Signature de l’auditeur]
[Date du rapport de l’auditeur]
[Adresse de l’auditeur]
SECTION2 : LE RAPPORT SUR DES INFORMATIONS FINANCIERES
PREVISIONNELLES
D'après l'ISAE 3400 [ex ISA 810], dont le texte n'a point été modifié mais la numérotation a
été reformatée, les informations financières prévisionnelles comprennent aussi bien des
prévisions (basées sur des hypothèses les plus plausibles) que des projections (basées sur des
hypothèses théoriques).
Le terme « prévisions » désigne des informations financières futures élaborées sur la base
d'hypothèses relatives à des événements futurs escomptés par la direction et en fonction des
actions que celle-ci envisage de prendre à la date de préparation de ces informations
(hypothèses ou estimations les plus plausibles).

Le terme « projection » désigne des informations basées sur :


(a) des hypothèses théoriques relatives à des événements futurs et à des actions de la direction
(b) la combinaison d'estimations les plus plausibles et d'hypothèses théoriques.
En Tunisie, l'établissement d'information financière prévisionnelle est très courante
(procédure budgétaire notamment pour le secteur public, prospectus d'émission ou
d'introduction en bourse, étude prévisionnelle de rentabilité d'un investissement pour
obtenir un agrément ou un crédit, plan de sauvetage d'entreprises en difficultés, ...).
Toutefois, le vide normatif et réglementaire en la matière est édifiant.

Les informations financières prévisionnelles peuvent comprendre des états financiers ou un ou


plusieurs éléments de ces derniers et peuvent être préparés :
(a) en tant qu'instrument de gestion interne, par exemple pour faciliter l'évaluation d'un
investissement envisagé ; ou
(b) pour être diffusées aux tiers, par exemple :
 Prospectus d'information sur les prévisions futures à l'intention des investisseurs
potentiels ;

156 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
 Rapport annuel fournissant des informations aux actionnaires, aux autorités de tutelle
et autres parties intéressées ;
 Document d'information à l'intention des bailleurs de fonds contenant, par exemple,
des prévisions de trésorerie.
La direction est responsable de la préparation et de la présentation des informations
financières prévisionnelles ainsi que de l'identification de la description des hypothèses sur
lesquelles elles reposent. L'auditeur peut être appelé à examiner et à présenter un rapport sur
les informations financières prévisionnelles afin de renforcer leur crédibilité, qu'elles soient
destinées à des tiers ou à un usage interne. L'auditeur n'est donc pas en mesure d'émettre une
opinion quant à la réalisation des résultats ressortant des informations financières
prévisionnelles.
Dans une mission d'examen d'informations financières prévisionnelles, l'auditeur doit réunir
des éléments probants suffisants et adéquats lui permettant d'apprécier si :
(a) les hypothèses les plus plausibles retenues par la direction ne sont pas déraisonnables ;
(b) les informations financières prévisionnelles sont préparées de manière satisfaisante ;
(c) les informations financières prévisionnelles sont correctement présentées ;
(d) les informations financières prévisionnelles sont préparées de manière cohérente avec les
états historiques.
L'auditeur ne doit pas accepter une mission, ou ne pas la poursuivre, lorsqu'il est évident que
les hypothèses sont clairement irréalistes ou que l'auditeur estime que les informations
prévisionnelles ne seront pas adaptées à l'usage qui en sera fait.

Lorsque l'auditeur définit la nature, le calendrier et l'étendue des procédures d'examen, il doit
prendre en compte :
(a) la probabilité d'anomalies significatives ;
(b) les connaissances acquises lors des missions précédentes ;
(c) la compétence de la direction concernant la préparation des informations financières
prévisionnelles ;
(d) l'impact du jugement de la direction sur les informations financières prévisionnelles ; et
(e) l'adéquation et la fiabilité des données sous-tendant leur préparation.

L'auditeur doit obtenir une lettre d'affirmation de la direction concernant l'utilisation


prévue des informations financières prévisionnelles, l'exhaustivité des hypothèses

157 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
significatives retenues par la direction et l'acceptation par cette dernière de sa responsabilité
concernant les informations financières prévisionnelles présentées.
Le rapport de l'auditeur sur l'examen d'informations financières prévisionnelles doit
comprendre les informations suivantes :
(a) un intitulé ;
(b) le destinataire ;
(c) l'identification des informations financières prévisionnelles présentées ;
(d) la référence aux Normes Internationales d'Audit ou aux normes ou pratiques nationales
applicables à l'examen d'informations financières prévisionnelles ;
(e) le rappel que la direction est responsable des informations financières prévisionnelles et
des hypothèses sur lesquelles elles reposent ;
(f) la référence, le cas échéant, à la diffusion restreinte des informations financières
prévisionnelles ;
(g) l'expression d'une assurance négative que les hypothèses constituent une base
raisonnable pour les informations financières prévisionnelles présentées ;
(h) une opinion indiquant si les informations prévisionnelles ont été correctement préparées
sur la base des hypothèses décrites et si elles sont présentées conformément à un référentiel
comptable reconnu ;
(i) un avertissement sur les risques de non réalisation des résultats ressortant des informations
financières prévisionnelles ;
(g) la date du rapport coïncidant avec la date de fin des travaux ;
(k) l'adresse de l'auditeur ; et (l) la signature.

1-Exemple de rapport non modifié sur une prévision :


« Nous avons examiné les prévisions, selon les Normes Internationales d'Audit applicables à
l'examen d'informations financières prévisionnelles. Ces prévisions et les hypothèses
présentées dans la Note X sur la base desquelles elles ont été établies, relèvent de la
responsabilité de la direction.
Sur la base de notre examen des éléments corroborant ces hypothèses, rien ne nous est
apparu qui nous conduit à penser que celles-ci ne constituent pas une base raisonnable pour
les prévisions. A notre avis, les prévisions sont correctement préparées sur la base des
hypothèses décrites et sont présentées conformément à ...

158 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
S'agissant de prévisions présentant par nature un caractère incertain, les réalisations sont
susceptibles d'être différentes des prévisions, parfois de manière significative, dès lors que les
événements ne se produisent pas toujours comme prévu. »

2-Exemple de rapport non modifié sur une projection :


« Nous avons examiné la projection selon les Normes Internationales d'Audit applicables à
l'examen d'informations financières prévisionnelles. Cette projection et les hypothèses
présentées dans la Note X sur la base desquelles elle a été établie, relèvent de la
responsabilité de la direction.
Cette projection a été préparée pour (indiquer l'objet). Du fait que l'entité est en phase de
démarrage, la projection a été préparée sur la base d'un ensemble d'éléments comprenant des
hypothèses sur des événements futurs et des actions de la direction qui ne se produiront peut-
être pas. En conséquence, les lecteurs sont avertis que cette projection ne peut pas être
utilisée à d'autres fins que celles indiquées ci avant.
Sur la base de notre examen des éléments corroborant les hypothèses retenues, rien ne nous
est apparu qui nous conduit à penser que celles-ci ne constituent pas une base raisonnable
pour la projection, étant toutefois rappelé qu'elle repose sur (indiquer ou se référer au
caractère aléatoire des hypothèses théoriques).
A notre avis, cette projection est correctement préparée sur la base des hypothèses décrites et
est présentée conformément à ... »

Lorsque l'auditeur estime que la présentation des informations financières prévisionnelles et


les notes annexes qui les accompagnent ne sont pas appropriées, l'auditeur doit exprimer une
opinion avec réserve ou une opinion défavorable dans son rapport sur ces informations ou ne
pas poursuivre sa mission.

Lorsque l'auditeur estime qu'une ou plusieurs hypothèses significatives ne constituent pas une
base raisonnable pour les informations financières prévisionnelles préparées sur la base
d'estimations les plus plausibles ou qu'une ou plusieurs hypothèses théoriques significatives

159 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
retenues ne sont pas réalistes, l'auditeur doit exprimer une opinion défavorable dans son
rapport sur les informations prévisionnelles ou ne pas poursuivre sa mission.
Lorsque l'examen est entravé par des conditions qui empêchent l'application d'une ou de
plusieurs procédures jugées nécessaires en la circonstance, l'auditeur doit, soit ne pas
poursuivre sa mission, soit formuler une impossibilité d'exprimer une opinion et décrire la
limitation de l'étendue des travaux dans son rapport sur les informations financières
prévisionnelles présentées.

CHAPITRE 6 : LE RAPPORT SUR LA MISSION D’EXAMEN LIMITE D’ETATS


FINANCIERS

1. Définition
D'après l'ISRE 2400 (ex ISA 910), qui n'a point été modifié mais la numérotation reformatée,
l'objectif d'une mission d'examen limité est de permettre à l'auditeur de conclure, sur la base
de procédures ne mettant pas en œuvre toutes les diligences requises pour un audit, qu'aucun
fait d'importance significative n'a été relevé lui laissant à penser que les états financiers n'ont
pas été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au référentiel comptable
identifié (Assurance négative).
En plus du respect du cadre conceptuel des missions d’assurance en général, l’auditeur devrait
se conformer au code d'éthique de l'IFAC.
L’auditeur devrait mettre également en application les procédures de contrôle de la qualité qui
sont applicables aux engagements individuels selon la norme ISQC1.

2. Principes généraux d'une mission d'examen limité


Les règles d'éthique régissant la responsabilité professionnelle de l'auditeur sont celles d'une
mission d'audit, soit:
(a) indépendance;
(b) intégrité;
(c) objectivité;
(d) compétence et diligence professionnelles;
(e) confidentialité;
(f) professionnalisme; et
(g) respect des normes techniques et professionnelles :

160 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
 L'auditeur doit planifier et exécuter l'examen limité en faisant preuve d'esprit critique
et en étant conscient que certaines circonstances peuvent exister qui conduisent à des
anomalies significatives.
 Afin d'exprimer une assurance négative dans son rapport d'examen limité, l'auditeur
doit réunir des éléments probants suffisants et adéquats, essentiellement sur la base de
demandes d'informations ou d'explications et de procédures analytiques, en vue de
fonder ses conclusions.
 Une mission d'examen limité fournit un niveau d'assurance modéré que les
informations examinées ne comportent pas d'anomalies significatives, et se traduit par
une assurance négative.
 L'auditeur et le client doivent s'entendre sur les termes et les conditions de la mission.
Les termes et conditions convenus seront consignés dans une lettre de mission ou dans
tout autre document en tenant lieu.

3. Détermination du seuil de signification


En matière de seuil de signification, l'auditeur doit appliquer les mêmes principes que si une
opinion d'audit devait être formulée sur les états financiers.
Bien que les risques de non détection d'anomalies soient plus élevés lors d'un examen limité
que d'un audit, le seuil de signification se détermine par rapport aux informations qui font
l'objet du rapport de l'auditeur et aux besoins des utilisateurs de ces informations, et non pas
en fonction du niveau d'assurance fourni.

4. Les procédures d'examen limité d'états financiers (Réf. : Annexe 2 ISRE 2400)
Ces procédures comportent en général les étapes suivantes:
- Prise de connaissance des activités de l'entité et du secteur dans lequel elle opère ;
- Revue des principes et pratiques comptables suivis par l'entité ;
- Analyse des procédures appliquées par l'entité pour la comptabilisation, la classification et
préparation des documents de synthèse, ...
- Discussions de toutes les assertions significatives sous-tendant l'établissement des états
financiers ;
- Mise en œuvre de procédures analytiques destinées à identifier les variations et les éléments
individuels qui semblent inhabituels, notamment:
 Comparaison des E.F. avec ceux des exercices précédents,
 Comparaison des E.F. avec les résultats budgétés,

161 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
 Etude des écarts.
- Demandes d'informations concernant des décisions prises lors des assemblées d'actionnaires,
des réunions du conseil d'administration...
- Lecture des états financiers pour déterminer, sur la base des informations dont l'auditeur a
connaissance, si ceux-ci semblent avoir été établis conformément au référentiel comptable
identifié ;
- Si nécessaire, obtention du rapport d'auditeurs qui ont procédé à l'audit ou à l'examen limité
des états financiers de sous-groupes de l'entité ;
- Demandes d'informations auprès de personnes assumant des responsabilités comptables et
financières, portant par exemple sur :
 l'enregistrement exhaustif des opérations,
 la préparation des états financiers conformément au référentiel identifié,
 les changements intervenus dans l'activité de l'entité et ses pratiques comptables,
 les éléments ayant suscité des questions lors de l'application des procédures,
 l'obtention d'une lettre d'affirmation de la direction, si nécessaire.

5. Le rapport d'examen limité d'états financiers


Le rapport d'examen limité d'états financiers doit inclure les éléments essentielssuivants,
généralement présentés ainsi :
(a) un intitulé ;
(b) le destinataire ;
(c) un paragraphe de présentation ou d'introduction comportant :
i. l'identification des états financiers objet de l'examen limité ; et
ii. un rappel des responsabilités respectives de la direction de l'entité et de l'auditeur ;
(d) un paragraphe sur l'étendue de l'examen limité comportant :
i. une référence à la présente Norme Internationale d'Audit relative aux
missionsd'examen limité, ou aux normes ou pratiques nationales applicables ;
ii. une mention indiquant que l'examen se limite essentiellement à des entretiens et à
desprocédures analytiques ; et
iii. une mention précisant qu'aucun audit n'a été réalisé, que les procédures mises en
œuvrefournissent un niveau d'assurance moins élevé qu'un audit et qu'aucune
opinion d'auditn'est exprimée ;
(e) l'expression d'une assurance négative ;
(f) la date du rapport ;

162 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
(g) l'adresse de l'auditeur ; et
(h) la signature de l'auditeur.

Le rapport d'examen limité doit exprimer l'une des opinions suivantes :


(a) exprimer une assurance négative en indiquant que l’auditeur n'a pas relevé de faits lors de
l'examen limité laissant à penser que les états financiers ne donnent pas une « image fidèle »
(ou « ne présentent pas sincèrement, dans tous leurs aspects significatifs »), conformément au
référentiel comptable identifié; ou
(b) si l'auditeur a relevé des faits qui affectent « l'image fidèle » (ou la « présentation sincère,
dans tous leurs aspects significatifs »), conformément au référentiel comptable identifié,
décrire ces faits ainsi que, dans la mesure du possible, quantifier leur incidence possible sur
les états financiers, et:
i. soit assortir l'assurance négative d'une réserve;
ii. soit, lorsque l'incidence de ces faits est si significative sur les états financiers ou
concerne de nombreuses rubriques que l'auditeur conclut qu'une réserve ne suffirait
pas à qualifier la nature incomplète ou trompeuse des états financiers, donner une
conclusion défavorable indiquant que les états financiers ne donnent pas une « image
fidèle » (ou « ne présentent pas sincèrement, dans tous leurs aspects significatifs »),
conformément au référentiel comptable identifié; ou
(c) s'il existe une limitation importante à l'étendue de l'examen limité, décrire cette limitation
et:
i. soit assortir l'assurance négative d'une réserve concernant les ajustements éventuels
qui auraient pu s'avérer si cette limitation n'avait pas existé;
ii. soit, si l'incidence potentielle de la limitation est si significative et concerne de
nombreuses rubriques que l'auditeur conclut qu'aucune assurance négative ne peut être
fournie.

Exemple de lettre de mission d'examen limité d'états financiers


A l'attention du conseil d'administration (ou du représentant de la direction générale
concerné) :
Cette lettre a pour objet de vous confirmer les termes et les objectifs la mission que vous nous
avez confiée, ainsi que la nature et les limites de celle-ci.

163 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Notre mission consistera en un examen limité du bilan de la société ABC au 31 décembre
20XX, ainsi que de l’état de résultat et de l'état des flux de trésorerie pour l'exercice clos à
cette date, selon la Norme Internationale d'Audit (ou les normes ou pratiques nationales
applicables) relative aux missions d'examen limité. Nous ne procéderons pas à l'audit de ces
états financiers et par conséquent, nous n'exprimerons pas d'opinion sur ces derniers. Nous
pensons que notre rapport prendra la forme suivante.
La direction de la société reste responsable de la préparation des états financiers et des
informations données. Cette responsabilité implique la tenue de livres comptables et la mise
en œuvre de contrôles internes appropriés, ainsi que le choix et l'application de politiques
d'arrêté des comptes. Dans le cas de notre examen limité, nous vous demanderons une lettre
d'affirmation concernant les assertions retenues et sous-tendant l'établissement des
étatsfinanciers et la confirmation d'autres questions importantes.
Cette lettre de mission reste en vigueur pour les exercices futurs, saufs'il devait être mis fin à
notre mission ou en cas de modification ou d'annulation de notre mission ....
Notre mission n'aura pas pour but la recherche systématique de fraudes, d'erreurs oud'actes
illégaux. Toutefois, nous vous informerons de tout fait important dont nous pourrions avoir
connaissance.
Nous vous serions gré de signer et de nous retourner un exemplaire de cette lettre pour
marquer votre accord avec les termes et conditions de notre mission d'examen limité des états
financiers.
Acceptation
Société ABC par
(Signature)
Nom et fonction
Date

Exemple de rapport d’examen limité sans réserve


DESTINATAIRE

« Nous avons procédé à l'examen limité du bilan ci-joint de la société ABC au 31 décembre
20XX, ainsi que de l’état de résultats et de l'état des flux de trésorerie pour l'exercice clos à
cette date. Ces états financiers relèvent de la responsabilité de la direction de la société.
Notre responsabilité consiste à émettreun rapport sur ces états financiers sur la base
d'examen limité.

164 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Nous avons effectué notre examen limité selon les Normes Internationales d'Audit (ou les
normes et pratiques nationales). Ces normes requièrent que l'examen limité soit planifié et
réalisé en vue d'obtenir une assurance modérée que les états financiers ne comportent pas
d'anomalies significatives.
Un examen limité comporte essentiellement des entretiens avec le personnel de la société et
des procédures analytiques appliquées aux données financières; il fournit donc un niveau
d'assurance moins élevé qu'un audit. Nous n'avons pas effectué un audit, en conséquence,
nous n'exprimons donc pas d'opinion d'audit.
Sur la base de notre examen limité, nous n'avons pas relevé de faits qui nous laissent à penser
que les états financiers ci-joints ne donnent pas une « image fidèle » (ou « ne présentent pas
sincèrement, dans tous leurs aspects significatifs ») ..., conformément au système comptable
des entreprises (référentiel comptable). »
Date,
Adresse,
Signature de l'auditeur

Exemple de rapport d’examen limité autres que sans réserve


DESTINATAIRE

« Nous avons procédé à l'examen limité du bilan ci-joint de la société ABC au 31 décembre
20XX, ainsi que le compte de résultats et l'état des flux de trésorerie pour l'exercice clos à
cette date. Ces états financiers relèvent de la responsabilité de la direction de la société.
Notre responsabilité consiste à émettre un rapport sur ces états financiers sur la base d'un
examen limité.
Nous avons effectué notre examen limité selon les Normes Internationales d'Audit (ou les
normes et pratiques nationales). Ces normes requièrent que l'examen limité soit planifié et
réalisé en vue d'obtenir une assurance modérée que les états financiers ne comportent pas
d'anomalies significatives.
Un examen limité comporte essentiellement des entretiens avec le personnel de la société et
des procédures analytiques appliquées aux données financières; il fournit donc un niveau
d'assurance moins élevé qu'un audit. Nous n'avons pas effectué un audit, en conséquence,
nous n’exprimons donc pas d'opinion d'audit.
La direction nous a informé que les stocks ont été évalués à leur coût d'achat, qui excède leur
valeur nette de réalisation. L'impact de cette pratique est une majoration de XXX dinars du
résultat de l'exercice et de YYY dinars des capitaux propres.

165 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Sur la base de notre examen limité, sous réserve de l'effet de la surévaluation des stocks
décrite au paragraphe précédent, nous n'avons pas relevé de faits qui nous laissent à penser
que les étatsfinanciers ci-joints ne donnent pas une image fidèle (ou « ne présentent pas
sincèrement, dans tous leurs aspects significatifs ») ..., conformément au système comptable
des entreprises (référentiel comptable). »
Date,
Adresse,
Signature de l'auditeur

CHAPITRE 7 : LE RAPPORT DE L'AUDITEUR SUR DES MISSIONS RELEVANT


DE SERVICES CONNEXES

SECTION 1 : MISSION D'EXAMEN D'INFORMATIONS FINANCIERES SUR LA


BASE DE PROCEDURES CONVENUES
1. Définition
D'après l'ISRS 4400 (ex ISA 920 reformatée), l'objectif d'une mission d'examen sur la base de
procédures convenues est, pour l'auditeur, de mettre en œuvre des procédures faisant appel
aux techniques d'audit, définies d'un commun accord entre l'auditeur, l'entité, et
éventuellement, les tiers concernés et de communiquer les constatations résultant de ses
travaux.
Une mission d'examen sur la base de procédures convenues peut conduire l'auditeur à mettre
en œuvre certaines procédures concernant des rubriques particulières de données financières
(par exemple: les comptes fournisseurs, les comptes clients, les achats réalisés auprès de
parties liées ou le chiffre d'affaires et les bénéfices d'une branche d'activité de l'entité), un
document de synthèse (par exemple un bilan) ou même des états financiers complets.

Dés lors que le rapport de l'auditeur ne concerne que les constatations issues des procédures
convenues, aucune assurance n'est expriméecar l'auditeur n'a pas été libre dans le choix
et la mise en œuvre des procédures de vérification. Ce rapport s'adresse exclusivement aux
parties concernées, car d'autres parties, ignorant les raisons qui ont motivé leur mise en œuvre
risqueraient de mal interpréter les résultats.

2. Principes généraux de la mission

166 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
-Les règles d'éthique régissant la responsabilité professionnelle de l'auditeur sont celles d'une
mission d'audit à l'exception de l'indépendance, qui n'est pas exigée pour cette mission.
Lorsque l'auditeur n'est pas indépendant, il convient d'en faire état dans le rapport. Ces règles
sont donc:
(a) .... ; (b) intégrité; (c) objectivité; (d) compétence et diligence professionnelles; (e)
confidentialité; (f) professionnalisme; (g) respect des normes techniques & professionnelles.
-Nécessité d'une lettre de mission et une compréhension de la mission des parties.
-Nécessité de planifier les travaux.
-L’auditeur devrait mettre également en application les procédures de contrôle de la qualité
qui sont applicables aux engagements individuels selon la norme ISQC1.
3. Les procédures d'examen sur la base de P.C.
Ces procédures comportent en général les étapes suivantes:
- Demandes d'informations et d'explications et des analyses;
- Une vérification et une comparaison des résultats des calculs ainsi que d'autres
contrôles d'exactitude ;
- Des observations;
- Des inspections;
- Des demandes de confirmation.

4. Le rapport d'examen sur la base de P.C.


Le rapport doit comporter:
(a) un intitulé;
(b) un destinataire (en général le client qui a engagé l'auditeur pour effectuer la mission);
(c) l'identification des informations financières ou non financières spécifiques qui ont été
soumises aux procédures convenues;
(d) une mention précisant que les procédures appliquées étaient celles convenues avec le
destinataire du rapport;
(e) une mention confirmant que la mission s'est déroulée selon la Norme Internationale
d'Audit applicable aux missions d'examen sur la base de procédures convenues ou les normes
ou pratiques nationales applicables;
(f) le cas échéant, l'indication que l'auditeur, n'est pas indépendant de l'entité;
(g) l'objectif de la mission;
(h) la liste des procédures spécifiques mises en œuvre ;

167 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
(i) la description des constatations de l'auditeur, incluant le détail des clients et des exceptions
relevées;
(j) une mention précisant que les procédures mis en œuvre ne constituent ni un audit ni un
examen limité et qu’en conséquence, aucune assurance n'est donnée;
(k) une mention indiquant que si l'auditeur avait mis en œuvre des procédures
complémentaires, effectué un audit ouun examen limité, d'autres points auraient pu être
relevés;
(l) une mention précisant que la diffusion du rapport est limitée aux seules parties qui ont
convenu des procédures à mettre en œuvre;
(m) une mention (le cas échéant) précisant que le rapport ne concerne que les éléments,
comptes, rubriques ou informations financières on non financières identifiées et qu’il ne se
rapporte pas aux états financiers de l'entité pris dans leur ensemble;
(n) la date du rapport;
(o) l'adresse de l'auditeur; et
(p) la signature de l'auditeur.

Exemple de lettre de mission d'examen sur la base de procédures convenues


« Cette lettre a pour objet de vous confirmer les termes et les objectifs de notre mission tels
que nous les comprenons ainsi que la nature et les limites de celle-ci. Notre mission sera
effectuée selon la Norme Internationale d'Audit (ou les normes ou pratiques nationales
applicables) relative aux missions d'examen sur la base de procédures convenues et ceci sera
rappelé dans notre rapport.
Nous avons convenu de mettre en œuvre les procédures suivantes et de vous faire-part dans
notre rapport des constatations issues de nos travaux :
(Décrire la nature, le calendrier et l'étendue des procédures à mettre en œuvre et préciser le
cas échéant, les livres comptables ou documents à consulter, les personnes à contacter et les
parties à qui des confirmations seront demandées).
Les procédures que nous mettrons en œuvres visent uniquement à vous aider à (indiquer
l'objectif). Notre rapport ne pourra donc être utilisé à d'autres fins et est réservé à votre seul
usage personnel.
Les procédures que nous mettrons en œuvre ne constitueront ni un audit ni un examen limité
effectué selon les Normes Internationales d'Audit (ou les normes ou pratiques nationales
applicables) et, par conséquent aucune assurance ne sera donnée dans notre rapport.

168 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Nous comptons sur l’entière coopération de votre personnel afin qu'il mette à notre
disposition tous les documents, livres comptables et autres informations nécessaires qui nous
permettront de mener à bien notre mission.
Nos honoraires, facturés au fur et à mesure de l'avancement des travaux, sont calculés sur la
base du temps passé par chaque collaborateur, plus les frais et les débours divers. Les taux
horaires varient en fonction des responsabilités, de l'expérience et des compétences requises.
Veuillez signer et nous retourner l'exemplaire ci-joint de cette lettre afin d'indiquer votre
accord avec les conditions de la mission et les procédures spécifiques que nous avons
convenu de mettre en œuvre ».
Exemple de rapport relatant les constatations résultant de l'examen des comptes
fournisseurs
DESTINATAIRE
« Nous avons mis en œuvre les procédures convenues et indiquées ci-dessous relatives à
l'examen des comptes fournisseurs de la société ABC au (date) présentés dans les documents
ci-joints (non reproduits dans cet exemple). Notre examen a été effectué selon la Norme
Internationale d'Audit (ou les normes ou pratiques nationales applicables) relative aux
missions d'examen sur la base de procédures convenues.
Les procédures suivantes ont été mises en œuvres dans le seul but vous aider à déterminer la
validité des comptes fournisseurs:
1-Nous avons obtenu et vérifié l’addition de la balance générale des comptes
fournisseursétablis par la société ABC en date du (date) et avons comparé le total au solde de
la balancegénérale des comptes.
2-Nous avons comparé la liste ci-jointe (non reproduite dans cet exemple) des principaux
fournisseurs et des montants dus au (date) aux noms et aux montants figurant dans la balance
auxiliaire.
3-Nous avons obtenu des relevés de comptes de fournisseurs ou leur avons demandé de
confirmer les soldes dus au (date).
4-Nous avons comparé ces relevés de compte ou ses confirmations aux montants de la
balance auxiliaire mentionnée au point 2. Lorsque les montants ne concordaient pas, nous
avons obtenu de la société ABC un état de rapprochement. Pour chaque rapprochement, nous
avons identifié et dressé la liste des factures et des avoirs non reçus ainsi que les chèques non
présentés d'un montant unitaire supérieur à XXX dinars.

Les travaux effectués nous conduisent aux constatations suivantes :

169 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
a) Les vérifications relatées aux points 1 et 2 n'ont pas révélé d'erreurs.
b) Les vérifications visées au point 2 n'ont pas révélé d'anomalies.
c) Nous avons obtenu des relevés de comptes de tous les fournisseurs concernés.
d) Concernant les procédures relatées au point 4, nous avons vérifié la concordance des
soldes et, pour ceux qui présentaient des différences, nous avons constaté que la société ABC
avaitpréparé des rapprochements et que les notes de crédit, les factures non reçues et
leschèques non présentés d’un montant supérieur à € xxx étaient bien identifiés
commeéléments de réconciliation,à l’exception des éléments suivants :
(Détailler les exceptions)

Compte tenu du fait que les procédures mentionnées ci-dessus ne constituent ni un audit, ni
un examen limité, nous ne donnons aucune assurance sur les comptes fournisseurs arrêtés
au...
De même, nous ne pouvons nous donner l'assurance que les problèmes qui auraient pu être
décelés par la mise en œuvre de procédures complémentaires ou par un audit ou un examen
limité ont tous été identifiés.
Notre rapport n'a que pour seul objectif que celui indiqué dans le premier paragraphe et est
réservé à votre usage personnel. Il ne peut être utilisé à d'autres fins, ni diffusé à d'autres
parties.
Ce rapport ne concerne que « les comptes fournisseurs » et ne s'étend pas à l'un quelconque
des éléments des états financiers de la société ABC pris dans leur ensemble.
Date
Auditeur
Adresse

170 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
SECTION 2 : MISSION DE COMPILATION D'INFORMATIONS FINANCIERES

D'après l'ISRS 4410 (ex ISA 930 (qui n'a pas été modifiée mais la numérotation a été
reformatée)) : La mission de compilation consiste essentiellement à utiliser des compétences
comptables et non celles d'audit à l'effet de recueillir, classer et faire la synthèse
d'informations financières. Cette mission consiste en général à préparer les E.F.
Cette mission est accomplie à partir des données fournies par la direction d'une organisation,
sans toutefois évaluer les assertions retenues et sous-tendant l'établissement de ces
informations.
L'objectif d'une mission de compilation est, pour le comptable, d'utiliser ses compétences
comptables, et non celles d'audit, en vue de recueillir, classer et faire la synthèse
d'informations financières. Il n'exprime pas d'avis quant à la fiabilité des états financiers ou
des autres informations financières. Il ne procède à aucun examen ni aucune recherche
d'information probante. Il ne formule donc pas de conclusion relativement aux informations
compilées. Ce type de mission porte sur des états financiers périodiques ou sur une
information préparée à des fins particulières.

Le service de compilation n'étant pas destiné au public, l'indépendance du comptable n'est pas
requise.

171 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
SECTION 3 : LES RAPPORTS DERIVES ET LES RAPPORTS SUR LE CONTROLE
INTERNE

1. Rapport sur le contrôle interne


Ces rapports ou lettre de contrôle interne peuvent êtres utiles aux fins de l'appréciation des
contrôles internes et du respect des normes comptables ou législatives.
Cependant, leur utilité est limitée du fait que l'auditeur ne conclut pas que toutes les
opérations ou situations pertinentes ont été relevées dans le cadre de sa mission de
certification.

D'ailleurs, l'évaluation du système de contrôle interne et notamment les procédures de


contrôle, n'est pas un objectif de la mission d'audit. Elle est effectuée dans un souci
d'efficacité dans la conduite de la mission.
Dans son rapport ou sa lettre, l'auditeur ne fait que signaler certains éléments qu'il a relevés
dans le cadre de sa mission. Il ne fournit aucune assurance quant au fait qu'il s'agirait des seuls
éléments qui pourraient présenter un intérêt pour la direction, le comité d'audit ou les autorités
de réglementation.

En Tunisie, le C.S.C. ne reconnaît pas explicitement la lettre au conseil ou lettre de contrôle


interne et n'oblige nullement le commissaire aux comptes à la présenter.
Toutefois, le commissaire aux comptes est tenu de vérifier périodiquement le système de
contrôle interne (article 266 nouveau du C.S.C.).
D'autres sources législatives et réglementaires en font référence (Décret n°87-529, arrêté
portant promulgation du barème, normes de l'OECT, ...).

172 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Dans ce cadre, l'article 3 (nouveau modifié par la loi sur la sécurité des relations financières)
de la loi n°94-117 applicable pour les sociétés qui font appel public à l'épargne (A.P.E.),
précise que : « Les rapports des commissaires aux comptes doivent contenir une évaluation
générale du contrôle interne ».

2. B-sceau de certification Webtrust & commerce électroniques


Dans le cas des normes de certification et dans le but d'accroître la confiance des
consommateurs à l'égard du commerce électronique, certains organismes comptables
étrangers ont approuvé les principes et critères WebTrust et le sceau de certification
WebTrust.

Le commerce électronique couvre un ensemble d'opérations commerciales réalisées de


manière électronique, sans document papier, à l'aide d'ordinateurs et de réseaux de
télécommunication. La mission WebTrust est fondée sur une information déclarative de
l'entité affirmant qu'elle respecte les principes WebTrust (transparence des pratiques en
matière de commerce et de confidentialité de l'information, intégrité des transactions et
protection de l'information).
Le sceau de certification WebTrust est une représentation graphique d'un rapport sans réserve
délivré par un auditeur. Ce sceau peut être affiché sur le site Web avec des liens donnant
accès au rapport de l'auditeur et à d'autres renseignements pertinents permettant de sécuriser
les utilisateurs du site web.

Cette mission est classée dans le cadre conceptuel parmi les missions d'audit des informations
non financière. Elle vise à obtenir une assurance raisonnable sur la conformité des procédures
de l'entité aux principes et critères WebTrust afin de pouvoir conforter la crédibilité de
l'affirmation faite à cet égard par l'entité.
L'assurance obtenue par l'expert-comptable est exprimée sous une forme adaptée aux objectifs
de la mission (procédures garantissant la transparence des pratiques, l'intégrité des
transactions et la protection de l'information).

173 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Au Canada, le vérificateur qui a conclu un contrat de licence avec l'ICCA est en mesure
d'offrir ce service de certification visant à évaluer et à contrôler dans quelle mesure un site
Web donné respecte ces principes et ces critères. Ceux-ci concernent la transparence des
pratiques commerciales, à l'intégrité des opérations et à la protection de l'information.
En France, l'opération WebTrust a été lancée depuis l'année 2000. C'est ainsi que l'Ordre des
Experts-Comptables et la Compagnie des Commissaires aux Comptes ont signé, en date du
14/01/2000, avec les institutions d'auditeurs nord américains (AICPA & CICA) un accord
portant sur la mise en œuvre de ce concept en France. A l'instar de la France, l'implication de
la profession dans la mise en place de ce concept en Tunisie est attendue.
TROISIEME PARTIE: ETUDES SPECIFIQUES
CHAPITRE 1 : AUDIT DES SYSTEMES DE TRAITEMENT ELECTRONIQUE DES
DONNEES (S.T.E.D.)
Les STED constituent l'une des plus importantes évolutions technologiques de la deuxième
moitié du 20ème siècle. Cette évolution technologique fait que même les plus petites
entreprises clientes des cabinets d'audit utilisent des STED.
En conséquence, l'environnement d'intervention de l'auditeur se trouve profondément et
inévitablement modifié, ce qui impacte le niveau des risques et focalise l'attention sur une
nouvelle catégorie de risques : les manipulations et fraudes informatiques.
Parallèlement, la formation des comptables doit s'adapter avec ce changement.De nouvelles
compétences sont demandées notamment:
 capacité à fonctionner en équipe et en réseau (les informations sont en interaction et
en temps réel) ;
 maîtrise de l'outil informatique et capacité d'adaptation;
 polyvalence technique entre les différents métiers de la comptabilité;
 réactivité pour comprendre l'ensemble des systèmes et des interactions.
Les ERP sont des progiciels de gestion capables de couvrir l'ensemble des activités de
l'entreprise à travers un système informatique unique et cohérent tel que: ADONIX, BAAN,
ORACLE, SAGE, SAP, ...
Il est possible de citer en exemple d'impact des systèmes électroniques intégrés de traitement
des données sur la structure du contrôle interne dans le module "achats-fournisseurs", le cas
d'une entreprise moyenne qui dispose d'un système de suivi automatique des stocks. Dans ce
système intégré, une formule de calcul du stock minimum permet le déclenchement
automatique d'une nouvelle commande lorsque le stock atteint un seuil minimum.
L'ordinateur connaît (par connexion internet) la liste des fournisseurs susceptibles de satisfaire
la commande ainsi que leurs adresses électroniques. La consultation et la collecte des

174 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
réponses peut se faire via messagerie électronique. Il en est de même de la sélection de la
meilleure offre du fait que les critères de choix sont fixés. Un bon de commande par
messagerie électronique peut être envoyé au moins disantet toutes les fonctions classiques du
module sont traitées dans « un monde virtuel » sans intervention humaine ou presque et avec
des cumuls de tâches souvent inévitables. Quelques jours après, et dans notre monde
physique, un camion arrive au magasin de l'entreprise pour livrer les marchandises
commandées !
Comment l'auditeur peut collecter une assurance d'audit et vérifier les assertions d'audit pour
ce module ?
SECTION 1 : LES COMPOSANTS DES STED

Les composantes suivantes forment les STED :


- Le Hard ware (matériel),
- Le Soft ware (logiciel), et
- L'organisation des données et méthodes de traitement.

1. Le hard ware
La configuration de base comprend en général deux composantes : une unité centrale de
traitement et des unités périphériques d'entré/sortie.

2. Le software
Il est constitué par l'ensemble des programmes et logiciels permettant de faire fonctionner le
matériel. L'auditeur s'intéresse particulièrement au software et notamment aux programmes
système et aux programmes d'application.
Les programmes systèmes comprennent généralement:
- les systèmes opérateurs ou d'exploitation,
- les programmes utilitaires,
- les compileurs (assembleurs) qui traduisent en langage machine,
- les systèmes de gestion des bases de données.
Les programmes d'application comprennent des programmes de traitement de l'information
(logiciel de gestion commerciale, comptabilité, ...).
Dans les systèmes modernes, les programmes d'application sont intégrés à la comptabilité et
les journaux comptables sont générés automatiquement comme des sous-produits de ces
programmes.

175 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
3. Organisation des données et méthodes de traitement
3.1. Méthode d'organisation des données
Ce terme se réfère au chemin d'organisation des données dans les fichiers informatiques.
Deux méthodes d'organisation:
a. Les méthodes traditionnelles
Ces méthodes prédominent en comptabilité et utilisent deux types de fichiers : un fichier
maître, qui contient le plan des comptes on en général les informations permanentes, et un
deuxième fichier qui contient les transactions classés par date, journée, mois.
Ces fichiers sont organisés pour permettre un accès direct ou un accès séquentiel. Dans les
fichiers permettant un accès séquentiel, les données sont classées en séquence suivant un
ordre particulier. Pour retrouver un enregistrement, on doit suivre cet ordre (classement
journalier des recettes). Dans les fichiers permettant un accès direct, les enregistrements ne
sont pas classés suivant un ordre mais suivant une adresse. L'inconvénient de ces méthodes
est qu'elles empêchent l'intégration des fichiers et crée souvent une redondance de
l'information.
b. Les méthodes modernes : base de données
Ces méthodes assurent la création et la maintenance d'un seul fichier commun utilisé pour
toutes les applications. Chaque donnée est stockée une seule fois sans redondance d'où une
économie d'espace mémoire, une rapidité de traitement, ...
L'inconvénient est que les données sont saisis une seule fois et il n'ya pas possibilité de
recoupement.

3.2. Les méthodes de traitement des données


Ces méthodes se réfèrent au chemin suivant lequel les données sont entrées et traitées par
l'ordinateur. Il y a plusieurs possibilités de traitement, soit en temps réel soit en différé.
a- 1ère méthode = entrée en batch et traitement en batch
b- 2èmeméthode = entrée en temps réel et traitement en batch
c-3ème méthode = entrée et traitement en temps réel.
a. Entrée en batch et traitement en batch
Les données sont accumulées et entrées d'une manière différée selon une cadence à définir
(mensuelle, hebdomadaire ...). La piste d'audit classique existe en général pour ces systèmes.
b. Entrée en temps réel et traitement en batch

176 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Les données sont entrées directement dans l'ordinateur via un terminal comme elles sont
traitées par lots en batch suivant une cadence souvent journalière. C'est à ce moment que les
fichiers maîtres (BD) sont mis à jour.
c. Entrée et traitement en temps réel
Les données sont entrées et traitées en temps réel. Le fichier maître (BD) est mis à jour
instantanément après chaque transaction (système de réservation des billets d'avion, guichets
de banques,...). La piste d'audit classique n'est pas sauvegardée.

SECTION 2 : L'IMPACT DES STED SUR LA STRUCTURE DU CONTROLE


INTERNE
La norme ISA 315 prévoit dans les paragraphes A61, A62, A63 et A64 :

§A61. L'utilisation des éléments manuels ou automatisés de contrôle interne a également une
incidence sur la manière dont les opérations sont initiées, enregistrées, traitées et présentées :
 Les contrôles existants dans un système manuel peuvent inclure des procédures telles
que des autorisations et des revues d’opérations, ainsi que des rapprochements et le
suivi des éléments en rapprochement. Inversement, une entité peut avoir recours à des
procédures informatisées pour initier, enregistrer, traiter et présenter les opérations ;
dans ce cas les enregistrements sous forme électronique remplacent les documents
papier ;
 Les contrôles dans des systèmes informatiques consistent en une combinaison de
contrôles informatisés (par exemple des contrôles intégrés dans les programmes
informatiques) et de contrôles manuels. De plus, les contrôles manuels peuvent être
indépendants des systèmes informatiques et utiliser l'information produite par le
système informatique ou se limiter à assurer le suivi du fonctionnement efficace du
système et des contrôles automatisés, ainsi qu'à traiter les cas particuliers. Lorsque le
système informatique est utilisé pour initier, enregistrer, traiter ou présenter des
opérations ou d'autres données financières devant être incluses dans les états
financiers, les systèmes et les programmes peuvent inclure des contrôles portant sur
les assertions correspondantes pour les postes significatifs ou peuvent être essentiels
pour un fonctionnement efficace des contrôles manuels qui dépendent du système
informatique.

177 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Dans une entité, le poids relatif d'éléments manuels et automatisés de contrôle interne dépend
de la nature et de la complexité du système informatique utilisé.

§A62.Généralement, un système informatique procure des avantages en termes d'efficacité du


contrôle interne d'une entité en lui permettant :
 D'appliquer de manière permanente des règles prédéfinies touchant à son activité et de
réaliser des calculs complexes en traitant un volume important d’opérations ou de
données ;
 D'améliorer les délais, la disponibilité et l'exactitude de l'information ;
 De faciliter des analyses supplémentaires de l'information ;
 D'améliorer la capacité à suivre la performance de ses activités ainsi que de ses
politiques et procédures ;
 De réduire le risque que les contrôles soient contournés ; et
 D'augmenter la possibilité d'assurer de manière effective la séparation des tâches en
mettant en œuvre des contrôles de sécurité dans les applications, les bases de données
et les systèmes d'exploitation.

§A63.Un système informatique crée aussi des risques spécifiques au regard du contrôle
interne d'une entité, par exemple :
 L’utilisation de systèmes d’exploitation ou de programmes traitant de manière
incorrecte des données, ou traitant des données incorrectes, voire les deux à la fois ;
 L'accès non autorisé aux données pouvant entraîner la destruction des données ou leur
modification inappropriée, y compris l'enregistrement d’opérations non autorisées,
voire inexistantes, ou encore l'enregistrement incorrect des opérations. Des risques
particuliers peuvent survenir lorsque des utilisateurs multiples accèdent à une base de
données commune ;
 La possibilité pour le personnel du service informatique d'obtenir des accès privilégiés
au-delà de ceux nécessaires à l'exercice de leur fonction, annihilant ainsi la séparation
des tâches ;
 Des changements non autorisés de données dans des fichiers maîtres ;
 Des changements non autorisés apportés aux systèmes ou aux programmes ;

178 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
 Le fait de ne pas procéder aux changements nécessaires dans les systèmes ou les
programmes ;
 Des interventions manuelles inappropriées ;
 La perte potentielle de données ou l'incapacité à accéder à certaines données tel
qu'exigé.

§A64.Les aspects manuels du contrôle interne peuvent s'avérer plus appropriés lorsque le
jugement et le discernement sont exigés, par exemple dans les situations suivantes :
 Opérations importantes, inhabituelles ou non récurrentes ;
 Circonstances où il est difficile de déterminer, d'anticiper ou de prévoir des erreurs ;
 En cas de situations changeantes qui requièrent un contrôle spécifique en dehors du
champ d'application d'un contrôle informatisé existant ;
 Pour assurer le suivi de l'efficacité des contrôles internes informatisés.

1. Les principales différences entre traitements manuels et ceux par les STED
Ces différences peuvent être résumées dans les notes suivantes:
1-1-Les STED laissent une piste de transactions à des fins d'audit uniquement pour un temps
très court (il faudrait presque être présent pour pouvoir affirmer que la transaction s'est
déroulée normalement). C'est l'exemple de retirement de l’argent d’un distributeur
automatique puisque ce dernier doit reconnaître la carte et le code confidentiel mais ne va
laisser aucune pièce justificative établis et signés par le client. En conséquence, la délivrance
d'une carte doit être entourée de la plus grande sécurité (code, possibilité limitée de se tromper
sur le code, montant retiré plafonné, aviser la banque lors de la perte de la carte, ...).
1-2-Il y a moins d'évidence écrite sur les points de contrôle dans les STED que dans les
systèmes classiques.
1-3-Dans un système manuel, l'information est visible, elle existe sur des supports physiques
alors que dans les STED, l'évidence est virtuelle.
1-4-Les STED impliquent de moins en moins de moyens humains, ce qui risque de créer une
obscurité sur des erreurs qui étaient visibles dans un système manuel.
1-5-Dans les STED, les informations sont plus vulnérables et peuvent être affectés par des
incidents physiques (coupure de courant, incendie ...) ou logiques (mauvais fonctionnement,
virus ...).

179 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
1-6-Dans les STED, plusieurs fonctions sont cumulées par les mêmes personnes alors que les
systèmes manuels respectent plus la séparation des tâches.
l-7-Dans les STED, il y a plus de rigueur dans les traitements du fait de la réalisation
automatique des mêmes contrôles.

2. Les contrôles dans les STED


On définit deux natures de contrôles: généraux et d'application.
2.1. Les contrôles généraux
Il existe cinq types de contrôles généraux:
a. Les contrôles sur l'organisation et la gestion
Ces contrôles se rapportent à l'organisation des services chargés de la conception, du
traitement et de la maintenance des traitements. Les règles suivantes doivent être observées :
- tests des programmes par les opérateurs et non les programmeurs,
- les programmeurs ne doivent pas avoir accès aux fichiers de donnés,
- le personnel du service informatique ne doit pas être autorisé à décider des
transactions ni à conserver les actifs et les espèces.
b. Les contrôles sur le développement et la gestion des applications
Les nouveaux projets doivent inclure dans les équipes de travail des représentants des services
utilisateurs et bien entendu des comptables et des auditeurs internes.
Toute modification dans les programmes doit être approuvée par la direction et les services
d'utilisateurs d'une manière formalisée par écrit.
Tous les systèmes de fonctionnement doivent être correctement documentés (guide
d'utilisation, logique de traitement, simulation des données ...).
c. Les systèmes de contrôle du Software
Ces vérifications portent sur le contrôle de répétition, comparaison entre programme source et
copie à effectuer périodiquement, ce qui permet d’assurer une lecture parallèle (effectuer une
double lecture et un double traitement et comparaison des résultats).
d. Les contrôles d'accès
A partir de ces contrôles, il est possible de s'assurer et de se prémunir contre les accès non
autorisés au système. Ces contrôles d'accès incluent un double niveau de contrôle: un premier
physique et un deuxième logique.
Pour le premier niveau, il s'agit d'isoler l'accès au système physiquement dans un local séparé
avec des accès limités. Pour le deuxième niveau, il s'agit d'inclure des niveaux de contrôle
logique (mots de passe, systèmes de reconnaissance optique ou vocale, ...).

180 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
e. Les données et les contrôles procéduraux
Ces contrôles font partie des méthodes mises en place par la direction pour assurer la capacité
de maintenir la continuité et la sauvegarde des informations dans le système.
Les principaux moyens utilisés sont:
- système de conservation des plus importants fichiers,
- protection physique contre les risques de l'environnement,
- système d'enregistrement-reconstitution des données (plan de secours informatique),
- la double sauvegarde déposée dans un lieu différent.

2.2. Les contrôles d'application


Il existe trois types de contrôles d'application:

a. Les contrôles sur les données entrées


Ces contrôles permettent d'obtenir une assurance raisonnable de :
- existence d'un système d'autorisation-validation des opérations entrées dans le
système,
- la saisie correcte de l'ensemble des données (se sont des contrôles dans le système
exemple: les écritures comptables débit = crédit),
- enregistrement et conservation directe des données dans les fichiers adéquats,
- les transactions ne sont pas perdues, dupliquées ou indument modifiées,
- les transactions incorrectes sont rejetées pour subir un nouveau traitement.
b. Les contrôles sur les traitements et les fichiers de données
Ces contrôles doivent permettre de fournir l'assurance raisonnable que:
- les données ne subissent pas, au cours du traitement, des pertes des dédoublements ou
des altérations,
- le traitement correcte par le système de toutes les transactions y compris celles générés
automatiquement. (lorsqu'il y a émission d'une facture de vente, il devra y avoir une
reconnaissance du code client, code produit, taux de la TVA...),
- les anomalies et erreurs de traitement sont détectées et corrigées en tempsvoulu.
c. Les contrôles sur les sorties et les résultats
Ces contrôles doivent permettre de fournir l'assurance raisonnable que:
- les résultats des traitements sont vérifiés avant leur diffusion,
- seules les personnes autorisées reçoivent les résultats,
- cette diffusion doit s'effectuer en temps voulu.

181 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
ISA 315.§A90.Le système d'information d'une entité inclut en général l'utilisation d'écritures
de journal standard utilisées de façon récurrente pour enregistrer les opérations. Des exemples
de ces écritures concernent les écritures de centralisation au grand livre des ventes, des achats
et des dépenses, ainsi que celles relatives aux estimations comptables qui sont périodiquement
faites par la direction, telles que les modifications dans l'estimation des créances
irrécouvrables.

ISA 315.§A91.Le processus d'élaboration de l'information financière d'une entité inclut


également l'utilisation d'écritures de journal non standard pour enregistrer des opérations ou
des ajustements non récurrents ou inhabituels. Des exemples de telles écritures comprennent
les retraitements de consolidation, celles relatives à un regroupement d'entreprises, à une
cession, ou à des estimations non récurrentes telles qu'une dépréciation d'actif. Dans des
systèmes comptables où le grand livre est tenu manuellement, les écritures non standard
peuvent être identifiées par la revue de ce grand livre, des journaux auxiliaires ou de la
documentation y afférente. Cependant, quand des traitements informatisés sont utilisés pour
tenir le grand livre et préparer les états financiers, de telles écritures sont susceptibles d'exister
uniquement sous forme électronique et peuvent donc être plus facilement identifiées par
l'utilisation des techniques d'audit assistées par ordinateur.

Processus opérationnel
ISA 315.§A92.Le processus opérationnel d'une entité désigne les mesures destinées à :
 Développer, acheter, produire, vendre et distribuer les produits ou les services de
l'entité ;

 Assurer la conformité des opérations avec les textes législatifs et réglementaires ;

 Enregistrer l'information, y compris celle relative à la tenue de la comptabilité et à


l'élaboration de l'information financière.

Le processus opérationnel donne lieu à des opérations qui sont enregistrées, traitées et
présentées par le système d'information. Prendre connaissance du processus opérationnel de
l'entité, qui comprend la façon dont les opérations sont initiées, aide l'auditeur dans sa prise de
connaissance du système d'information de l'entité relatif à l'élaboration de l'information
financière en le situant dans le contexte de l'entité.

182 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Aspects particuliers concernant les petites entités
A93. Le système d'information et le processus opérationnel touchant à l'élaboration de
l'information financière dans les petites entités, y compris les aspects pertinents de ce système
relatifs aux informations fournies dans les états financiers provenant ou non du grand livre
général et des journaux auxiliaires, est probablement moins sophistiqués que dans les plus
grandes, mais son rôle est tout aussi important. Les petites entités dans lesquelles la direction
a une participation active à la gestion peuvent ne pas avoir besoin d’une description détaillée
des procédures comptables, de systèmes comptables sophistiqués ou de politiques écrites. La
connaissance du système d’information pertinent pour l’élaboration de l’information
financière de l'entité peut en conséquence être plus facile dans un audit de petites entités et
être fondée davantage sur des demandes d'informations que sur la revue de la documentation.
Le besoin d'acquérir cette connaissance reste cependant important.
SECTION 3 : LA METHODOLOGIE D'AUDIT DANS LES STED

1. Obtenir une compréhension du système de contrôle interne


Lorsque les STED sont utilisés dans les applications comptables, l'auditeur doit obtenir une
compréhension des systèmes de contrôle. Cette compréhension doit inclure l'ensemble des
éléments du système de contrôle (environnement de contrôle, système comptable, procédures
de contrôle, ...). Cette procédure doit s'intéresser aux contrôles généraux et aux applications
précédemment définis. La nature et l'étendue des procédures à réaliser pour obtenir cette
compréhension varient selon:
- la taille et la complexité des STED utilisées par l'entreprise,
- la stratégie préliminaire adoptée par assertion affectée par les STED.

L'auditeur reçoit la documentation du système (diagramme d'application, manuels


d'utilisation, architecture ...). Dans les systèmes complexes, l'auditeur aura besoin d'un
spécialiste en traitement électronique des données. L'auditeur utilise des questionnaires de C.I.
adoptés aux STED. Ces questionnaires conviennent aussi bien pour les contrôles généraux
que pour les contrôles d'application.

Exemple de question pour les contrôles généraux : l'auditeur s'assure de la compréhension


des aspects suivants : (Si oui  point fort)
- Séparation des tâches : les tâches suivantes sont à séparer dans les STED :
programmation//entrée et saisie des données//documentation//contrôle des données.

183 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
- Est-ce-que les tâches suivantes sont effectuées par des services autres que les services
de traitement électronique ? //autoriser les transactions//détention d'actifs.
- Est-ce-que les changements système & programme sont dûment autorisés et
documentés ?
- Est-ce-que l’accès aux fichiers et programmes est limité par des protections logiques ?
- Est-ce-qu'il ya une fonction de contrôle des données entrées, traitements et éléments de
sortie ?
- Est-ce-qu'il y a un plan d'urgence permettant la continuité des opérations en cas
d'incident?
- Est-ce-qu'il y a une conservation des copies de sauvegarde des fichiers dans un autre
local?

2. La fixation du risque lié au contrôle


Le processus de fixation du R.C. dans les STED est identique au processus général et
comprend trois étapes:
1-Identifier les erreurs potentielles dans chaque assertion ;
2-Identifier les procédures de contrôle mis en place pour prévenir et détecter les erreurs ;
3-Réaliser des tests de contrôle.

3. La réalisation des tests de procédures


Les tests de contrôle sont réalisés avec ou sans utilisation de l'ordinateur.

3.1. Les tests sans utilisation de l'ordinateur


Ces tests sont également appelés contrôles autour de l'ordinateur et consistent à considérer
l'ordinateur comme une boite noire et voir uniquement les entrées et les sorties sans connaître
ce qui se passe à l'intérieur. Il y a au moins deux avantages:
- l'auditeur utilise des procédures avec lesquelles il est familiarisé,
- le recours à des connaissances et à des programmes informatiques complexes n'est pas
exigé.
Les inconvénients sont:
- on peut appliquer cette approche uniquement pour vérifier le fonctionnement des
contrôles généraux, mais dès qu'il s'agit de contrôles d'application, cette approche
devient inadaptée;
- Sous-utilisation des capacités de l'ordinateur.

184 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
3.2. Les tests avec l'ordinateur
Ces tests utilisent l'ordinateur pour réaliser l'audit (les tests à travers l'ordinateur). On
distingue trois techniques d'audit pour effectuer ces tests:
a. Simulation parallèle
Ces tests consistent à simuler le retraitement des données en utilisant un programme de
contrôle mis à la disposition de l'auditeur (pour voir si ces données conduisent aux mêmes
résultats). L'auditeur doit veiller à ne pas interférer en contaminant lesdonnées de l'entreprise,
pour cela cette simulation doit être réalisé en utilisant un matériel indépendant de celui de
l'entreprise.
b. Tests sur les données
Ces tests consistent à vérifier le programme pour s'assurer de la présence et du
fonctionnement des contrôles. L'auditeur accède aux données de l'entreprise et s'assure que
des contrôles nécessaires prévus dans le programme fonctionnent effectivement. C'est une
technique simple, rapide et peu coûteuse. Cependant, elle présente deux inconvénients:
- les tests réalisés sont ponctuels et ne couvrent pas l'exercice,
- le champ du test est limité à l'imagination de l'auditeur.
c. Les tests intégrés ou jeux d'essais
Ces techniques consistent à introduire des données fictives dans les STED du client et
comparer les résultats obtenus avec les résultats attendus par l'auditeur. L'utilisateur de ces
jeux doit être avertit sur les risques d'introduire définitivement les jeux d'essais dans les
données du client.

3.3. Les Techniques de Contrôle Assistés par Ordinateur: T.C.A.O.


Il existe des logiciels standards d'audit et de révision standards qui peuvent être utilisés aussi
bien pour les tests de procédures que pour les contrôles de substance.
Pour les tests de procédures : ces logiciels seraient performants pour tester l'application d'une
procédure et ce à partir des données du client.
Est ce que les prix de ventes sont conformes au catalogue général des prix?
Pour réaliser ce test, il est possible de mettre la liste des prix dans un fichier et on peut lire
toutes factures et les comparer avec la référence en obtenant à la fin du traitement une liste
exhaustive des exceptions, ce qui permet à l'auditeur de tester l'efficacité du contrôle avec
certitude et sans recours à l'échantillonnage.

Pour les contrôles de substance : Ces logiciels pourraient servir principalement à :

185 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
- trier les données du client et sélectionner à partir de critères prédéfinis des données
pour des objectifs d'audit ;
Exemple : assertion Valorisation des créances clients: trier les créances par ancienneté
et comparer cette liste avec les délais convenus ou la balance par âge des créances
établie par le client, ce qui permet d'obtenir la liste des impayés et de se prononcer sur
les provisions ;
- Refaire des calculs et réaliser des contrôles arithmétiques ;
- Réaliser des calculs et des modèles d'examen analytique.

CHAPITRE 2 : LE COMMERCE ELECTRONIQUE ET L’AUDIT

Le commerce électronique désigne une nouvelle manière de faire des affaires, basée sur
l'utilisation de moyens électroniques pour échanger de l'information, mener à bien des
activités et effectuer des transactions 2 . Une méthode tellement avantageuse qu'elle est
devenue incontournable et qu'un retour en arrière semble impossible.

Cette nouvelle approche commerciale entraîne des réductions de coûts, des gains en précision
ou en temps, ainsi que d'autres avantages concurrentiels. En effet, grâce au commerce
électronique, les entreprises peuvent jouir d'une visibilité mondiale et d'un accès direct et peu
coûteux aux marchés internationaux. Elles peuvent personnaliser des produits ou des services
pour chacun de leurs clients et bénéficier ainsi des avantages concurrentiels. Elles
économisent du temps grâce aux informations électroniques disponibles à toute heure. Le
consommateur bénéficie d'un plus grand choix de produits et de serviceset de prix moins
élevés. Le fait qu'entreprises et consommateurs y trouvent chacun leur compte renforce
encore l'intérêt et contribue ainsi à l'essor de ce moyen d'échange révolutionnaire.

Le commerce électronique recouvre une vaste gamme d'applications financières et non


financières comme, par exemple, la diffusion et l'échange d'informations numériques, les
transferts électroniques de fonds, les activités boursières électroniques, les enchères
commerciales, la conception en collaboration etl'ingénierie, les soumissions électroniques, la

2 Définition proposée par plusieurs organismes et acceptée par une vaste majorité d’entreprises (OECD/ICPP, 1999).

186 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
vente directe aux consommateurs ou les services après-vente. Toutes ces activités peuvent
désormais emprunter la voie des fibres optiques.

Le commerce électronique repose sur des infrastructures physiques nationales et mondiales3


qui ont fait et font encore l'objet d'efforts intensifs et d'investissements considérables de la
part de nombreux pays. Il s'appuie aussi sur une infrastructure dite de l'information, qui
comprend l'information elle-même, mais aussi les applications ou les logiciels qui permettent
de traiter ou transmettre les données et d'assurer les transactions électroniques, ainsi que les
normes et protocoles qui assurent l'inter-exploitabilité et l'interconnexion des réseaux.
Entre l'entreprise qui ignore tout du monde électronique et celle dont les activités sont
totalement virtuelles, il existe une multitude de façons d'exploiter cette nouvelle manière de
faire des affaires, mais aussi, des enjeux et des défis.
En effet, dans un contexte électronique, la comptabilité est passée d'un traitement manuscrit à
l'usage de l'outil informatique avec des systèmes classiques à des systèmes d'informations
intégrés. L'évolution s'est encore poursuivie avec le passage de l'écrit papier à l'écrit
électronique, et l'on parle à présent de la dématérialisation des factures, de la signature
électronique, des télé-déclarations, télétransmissions diverses et d’espaces de travail
collaboratif.

Les caractéristiques de l'économie actuelle ont amené la profession d'expert comptable à


modifier profondément ses pratiques. D'une part, les méthodes d'organisation de travail ont dû
intégrer les nouvelles technologies et par conséquentun remodelage des anciennes missions, et
d'autre part, il a fallu s'adapter aux exigences des besoins de l'économie qui sont apparus,
créant ainsi de nouvelles missions. De nouvelles compétences s'imposent car toutes ces
évolutions nécessitent des ressources adaptées face à une concurrence que le phénomène de
mondialisation rend encore plus acérée.

Les Langages XML et XBRL


La production numérique de l'information financière devient une nécessité via la nouvelle
spécification «eXtensible Business Reporting Language» (XBRL) pour les états financiers, les
données à valeur ajoutée sur la performance financière et commerciale et la présentation de
l'information en temps réel. Selon Wikipedia, XBRL est «un standard émergent basé sur
XML pour définir de l'information financière performante. Le standard est dirigé par un

3NII-National Information Infrastructures et GII -Global Information Infrastructure

187 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
consortium international sans but lucratif (XBRL International Incorporated) de plus de 300
organisations, reprenant des régulateurs, des agences gouvernementales et des vendeurs de
logiciels. XBRL International est soutenu par ses juridictions indépendantes organisées sur
une base nationale, qui travaille pour promouvoir l'adoption de XBRL et le développement de
taxonomies qui définit les besoins d'échange d'informations de leurs domaines propres.

XBRL a été rapidement adopté pour remplacer à la fois les données financières électroniques
légales ou sur papier par un grand nombre de régulateurs. Il est maintenant utilisé pour la
délivrance d'informations financières performantes, entre autre dans le programme de la SEC
aux Etats-Unis.
La nécessité d'intégrer des systèmes et des données est un enjeu qui implique l'utilisation
d'applications d'intégration (les systèmes ERP) et de technologies d'intégration (les langages
XML et XBRL). XBRL est un exemple probant de la méthode d'étiquetage adoptée par la
SEC et d'autres autorités de réglementation. Il donne la possibilité d'étiqueter, d'extraire et de
présenter des données individuelles ou groupées.

XBRL va révolutionner la pratique de la comptabilité dans ses moindres aspects. On tape les
données une seule fois et celles-ci s'inscrivent automatiquement où il convient. Les petits
praticiens n'auront aucune difficulté à importer des données du logiciel comptable de leurs
clients quelle que soit l'application utilisée au départ. XBRL pourra servir par la suite à
ajouter des services comme la vérification en temps réel. Par ailleurs, on consacrera moins de
temps à la cueillette, au tri et à l'agencement de l'information et davantage à son analyse.

188 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
CHAPITRE 3 : LE CONTROLE DE QUALITE DES TRAVAUX D’AUDIT
Plan du chapitre
Section 1 : Le concept de qualité
Section 2 : Nécessité de la qualité dans les cabinets d'audit (spontané ou contraignant)
Section 3 : Le contrôle de qualité dans les cabinets d'audit
1. Les mesures générales (contrôle horizontal)
2. Les mesures lors d'une mission isolée (contrôle vertical)
Section 4 : Les mesures de contrôle qualité dans les cabinets d'audit
1. Les mesures générales
2. Les mesures lors d'une mission d'audit prise d'une manière isolée
Section 5 : Guide et questionnaires pratiques de contrôle qualité

Normes de référence : ISA 220 & ISA 230

SECTION 1 : LE CONCEPT DE QUALITE

Fréquemment utilisé mais rarement définit, le terme « qualité » revêt une signification
différente d'une personne à une autre.
Le dictionnaire Larousse donne la définition suivante de la qualité : « aspect suscitant un
jugement favorable ou défavorable sur quelque chose et qui se fonde sur l'ensemble des
caractères et propriétés qui font qu'il correspond bien ou mal à sa nature et à ce qu'on
attend ».

189 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
L'AFNOR (Association Française de Normalisation) donne la définition suivante de la
qualité: « l'aptitude à satisfaire les besoins des utilisateurs ».
Certains auteurs et hommes d'affaires ont donné des définitions à ce concept de qualité. C'est
le cas de Webster qui considère que: « la qualité serait un rang, un degré d'excellence, de
valeur ».Mr H. FORD estime que : « la qualité est lepremier des devoirs ».

La norme ISO 9004 donne la définition suivante du système qualité: « l'ensemble de la


structure organisationnelle, des responsabilités, des procédures et procédés, des ressources
pour mettre en œuvre la gestion de la qualité ».

SECTION 2 : NECESSITE DE LA QUALITE DANS LES CABINETS D'AUDIT

Le contexte de l'exercice de la profession impose que les cabinets d'audit disposent de cette
aptitude à satisfaire les besoins des utilisateurs qu'est la qualité.
En effet, la profession d'auditeur assume de multiples responsabilités envers le public en
général.
La diversité des utilisateurs, la divergence de leurs intérêts et la complexité de leurs décisions
fait que la qualité des services offerts par ces professionnels devrait être véritablement le
premier des devoirs ou le minimum des devoirs. La nature, le calendrier et l'étendue des
politiques et procédures de contrôle qualité d'un cabinet d'audit dépendent de nombreux
facteurs tels que l'importance et la nature de ses activités, sa dispersion géographique, son
organisation ainsi que des considérations de coûts. Les politiques et les procédures mises en
œuvre par chaque cabinet d'audit reflètent donc ces différences, tout comme l'étendue de leur
documentation.

190 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
SECTION 3 : LE CONTROLE DE QUALITE DANS LES CABINETS D'AUDIT

La profession comptable utilise le terme « contrôle de la qualité » pour désigner : « toutes les
mesures prises par les cabinets ou la corporation pour évaluer la conformité aux normes
professionnelles. Ces mesures permettent de garantir un niveau optimum de la qualité de
l'audit et du rapport et, si nécessaire, à l'améliorer ».

L’objet de la norme internationale d’audit (ISA 220) est d’établir des procédures et des
principes fondamentaux et de préciser leurs modalités d’application concernant le contrôle
qualité et notamment :
(a) les politiques et procédures d’un cabinet relatifs aux travaux d’audit en général, et
(b) les procédures relatives aux travaux confiés aux collaborateurs dans la mission d'audit.
Des politiques et des procédures de contrôle qualité doivent être définies et mises en œuvre
tant au niveau du cabinet d'audit que d'une mission d'audit prise isolément.
L'ensemble des politiques et des procédures de contrôle qualité du cabinet doit être
communiquées au personnel de manière à fournir une assurance raisonnable que ces dernières
sont comprises et appliquées.
Ces mesures sont prises soit:
 d'une manière spontanée par les cabinets, soit
 d'une manière contraignante par des régulateurs.

1. Mesures de contrôle qualité prises d'une manière volontaire par les cabinets

191 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Ces mesures consistent à mettre en place, au sein du cabinet, d'une manière volontaire et
spontanée un système de contrôle de la qualité qui fonctionne efficacement.
Le cabinet qui dispose d'un tel système peut bénéficier d'un bon nombre d'avantages
économiques. Par exemple, il sera davantage assuré que les contrôles en place font baisser le
risque d'erreurs. De même, un système de contrôle de la qualité formalisé favorise la
formation du personnel et l'innovation et améliore le fonctionnement général du cabinet. Le
maintien d'une bonne réputation professionnelle permettrait au cabinet de conserver ses
clients, mais également d'en attirer de nouveaux. En effet, dans un marché transparent, la
réputation d'un cabinet repose uniquement sur la qualité de ses services. Dans cette logique, le
cabinet gagnerait à instaurer un système de contrôle qualité en tant qu'élément fondamental de
ses procédures et de son organisation interne.

2. Mesures de contrôle qualité obligatoires prises par les régulateurs


Ces mesures consistent à mettre en place, par la corporation professionnelle (Examen de
l'Activité Professionnelle) ou des régulateurs externes à la profession (C.M.F, Banque
Centrale, ...) d'une manière obligatoire et souvent contraignante des contrôles périodiques
pour s'assurer du bon fonctionnement des cabinets. En Tunisie, ce contrôle est consacré par
des textes et consiste à assurer, par la commission de contrôle, au moins une fois tous les trois
ans un contrôle qualité.
La tenue d'un registre de diligences professionnelles et d'une comptabilité spéciale constituent
des obligations mises à la charge des professionnels assurant une mission légale de
certification. Néanmoins, la forme et le contenu des informations devant y figurer n'ont pas
fait l'objet d'une normalisation permettant leur précision et leur contrôle. Pour répondre aux
prescriptions légales et dans un souci d'harmonisation, la commission de contrôle a
confectionné un modèle de registre, après consultation de tous les membres de l'Ordre. Elle
prévoit la tenue d'un registre standard côté et paraphé selon le (modèle A) et des fiches
analytiques de diligences (modèle B) se référant au registre et dont la substance doit y être
versée.
Le registre des diligences devra comporter dans une première partie une légende de toutes les
abréviations utilisées (références, codes, sigles, etc ...) tout en faisant le lien avec le manuel
d'audit et/ou le document d'organisation du cabinet.

192 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
La deuxième partie doit comporter la définition des abréviations identifiant les personnes
effectuant les contrôles et/ou la supervision et la planification ainsi que leur grade et qualité
tout en se référant aux fiches d'identification du personnel.
Dans la troisième partie, seront consignées les diligences elles-mêmes telles qu’elles
ressortent des fiches analytiques.
Une référence croisée entre les dossiers de travail et les éléments du registre, particulièrement
les fiches analytiques, doit être opérée pour permettre l’accès direct aux données. Chaque
cabinet est tenu de mettre en place une procédure adéquate de classement et d’archivage à
même de permettre le contrôle ultérieur de la conformité aux exigences d’indépendance et de
diligences.

Cabinet contrôlé Contrôle qualité REGISTRE DES Réf. Class.


Fait par : DILIGENCES
Le : Page : …..
Client : Date d’acceptation :
Exercice clos le (1) : Date de notification à l’Ordre :
Nature de Identification des intervenants Total Budget Référence
l’intervention réalisé fiches
Analytiques
(4) (4) (4) (4) (4) (4) (4) (4)
INTITULE Abr
(2) (3)
(5) (5) (5) (5) (5) (5) (5) (5) (7)

Total réalisé (6) (6) (6) (6) (6) (6) (6) (6)
Budget
Ecart
Honoraires mission (Montant et référence de facturation)
Base de calcul et montant correspondant
Missions prévues par les articles 2 et 3 de l’arrêté fixant le barème (8)
-Date d’acceptation – honoraires – date de notification à la commission de contrôle.
-Justification des missions
Remboursement de frais (montant et réf. – base de facturation)
Nature et date des rapports émis
-Lettre(s) au Conseil………….Rapport sur les états financiers………………………
Rapport spécial……………….Autres rapports (à spécifier)…………………………
(1) En cas d’intervention simultanée sur plusieurs exercices indiquer les dates de clôture.
(2) Indiquer dans l’intitulé la nature de l’intervention en se référant à la phase, par exemple Intérim.

193 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
(3) Indiquer les mêmes abréviations que ceux figurant sur les fiches analytiques par exemple : A :
diligences à l’acceptation. F : Final. DS : Diligences Spécifiques.
(4) Utiliser les abréviations identifiant les intervenants ainsi que leur niveau et qualité conformément à
la légende et la fiche identifiant le personnel du cabinet.
(5) Nombre d’heures d’intervention de chaque intervenant par nature d’intervention
(6) Total par intervenant.
(7) Total par nature d’intervention.
(8) Indiquer les références légales ou le cadre de la mission et date d’approbation de l’organe
délibérant.

(Annexe 1)
MODELE DE
REGISTRE DES DILIGENCES Réf. Class. :
(Annexe 2)

RENSEIGNEMENTS : CONCERNANT CHAQUE ENTREPRISE CONTROLEE


Identification de l’auditeur au …../…../…..
Durée du mandat………………………………………………………………………………
(exercices concernés)…………………………………..……………………………………..
Date d’acceptation de la mission………………………………………………………………
Date de notification à l’Ordre………………………….………………………………………
Co-commissaire éventuel……………………………………………………………………..
Dénomination de l’entreprise contrôlée……………………………………………………

Forme juridique………………………………………..……………………………………..
Siège social…………………………………………………………………………………..
Registre de Commerce………………………………...……………………………………..
Identifiant fiscal……………………………………….……………………………………..
Groupe d’appartenance (éventuel)…………………………………………………………..
Société cotée : Oui………………. Non……………………………………………………..
Institution financière : Oui…………… Non………….……………………………………..
Nature de l’activité : ………………………………….……………………………………..
Entreprise publique : Oui…………… Non…………...……………………………………..
Répartition géographique des activités : ……………..……………………………………..
Date de clôture de l’exercice : ………………………………………………………………..
Eléments caractéristiques du dernier exercice clos le : ……………………………………….

N N-1 N-2
Total produits HT
Total produits + TVA
Total brut du bilan
Total des capitaux propres
Capital Social
Résultat net de l’exercice
Effectif
Nombre d’actionnaires
Dates d’interventions et rapports produits (dernier exercice clos)
- Contrôles intérimaires : ………………….Contrôles finaux : ……………………….

194 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
- Autres contrôles (préciser particulièrement les contrôles relatifs à des missions
spécifiques et leurs dates de réalisation) : ……………………………………………
- Evénements survenus au cours de la mission (dénonciation, entrave,
etc…) :………………………………………………………………………………..
- Date d’émission de la lettre au Conseil : …….Date d’émission des rapports : ………
- Autres rapports (indiquer la nature et les dates) : …………………………………….
- Signature : ………………..Directeur de mission : …………………..Superviseur Chef
d’Equipe :……………..
- Assistant(s) : ………………………………………………………………………….
- Nombre total d’heures réalisées pour la mission : ……………………………………
 Mission normale : …………………Missions spécifiques :………………….
- Nombre total budgétisées pour effectuer la mission : ………………………………..
 Mission normale : …………………Missions spécifiques :………………….
Honoraires et remboursement des frais :
- Normal : ………Honoraires diligences prévues aux articles 2 et 3 de l’arrêté du
barème : ………………………………………………………………………………
- Remboursements des frais : ……………………..Autres (à préciser) : ………………

SECTION 4 : LES MESURES DE CONTROLE QUALITE DANS LES CABINETS


D'AUDIT
1. Les mesures générales
Ces mesures générales doivent toucher à tous les aspects de l'organisation générale des
cabinets. Les objectifs des politiques générales de contrôle qualité à adopter par un cabinet
d'audit comportent les éléments suivants:
(a) Exigences professionnelles
(b) Aptitudes et compétences
(c) Affectation
(d) Délégation
(e) Consultation
(t) Acceptation et conservation des clients
(g) Contrôle
(a) Exigences professionnelles
Le personnel du cabinet sera tenu de se conformer aux principes d'indépendance, d'intégrité,
d'objectivité, de confidentialité et de professionnalisme.
(b) Aptitudes et compétences

195 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Le niveau de formation du personnel du cabinet répondra aux Normes Techniques et de
Compétences Professionnelles afin qu’il soit en mesure de s’acquitter correctement de ses
responsabilités.
(c) Affectation
Les travaux d'audit seront confiés au personnel disposant de la formation technique et de
l'expérience requises par les circonstances.
(d) Délégation
La direction, la supervision et la revue des travaux réalisés à tous les échelons permettront
d'obtenir une assurance raisonnable que les travaux effectués répondent aux normes de qualité
définies.
(e) Consultation
Chaque fois que cela s'avérera nécessaire, les personnes compétentes à l'intérieur ou à
l'extérieur du cabinet seront consultées.
(f) Acceptation et conservation des clients
Il conviendra d'évaluer périodiquement la liste des clients potentiels et celle des clients
existants. Avant de décider d'accepter ou de conserver un client, il sera nécessaire d'évaluer
l'indépendance du cabinet, sa capacité à satisfaire les demandes du client ainsi que l'intégrité
de la direction de ce dernier.
(g) Contrôle
Il conviendra de contrôler en permanence l'adéquation et l'efficacité des politiques et des
procédures de contrôle qualité.

2. Les mesures lors d'une mission d'audit prise d'une manière isolée
L'auditeur doit appliquer les procédures de contrôle qui, dans le cadre des politiques et des
procédures du cabinet, sont adaptées à une mission d'audit prise isolément. L'auditeur et les
collaborateurs investis de pouvoirs de supervision évaluent la compétence professionnelle des
collaborateurs auxquels ils confient certains travaux, lorsqu'ils déterminent l'étendue des
pouvoirs de direction, de supervision et de revue des travaux qu'ils délèguent.
Toute délégation de travaux aux collaborateurs est effectuée de manière à fournir une
assurance raisonnable que les travaux en question seront exécutés correctement par les
personnes disposant des compétences professionnelles requises à cet effet.
Les objectifs des politiques de contrôle qualité à adopter par un cabinet comportent les
éléments suivants:
 Direction;

196 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
 Supervision;
 Revue des travaux.
Direction
Il convient de diriger de manière adéquate les collaborateurs auxquels sont déléguées des
tâches. Il faut notamment informer ces collaborateurs de leurs responsabilités et des objectifs
des procédures qu'ils mettent en œuvre. Il convient également de les entretenir de certains
sujets, tels que la nature des activités de l'entité de des éventuels problèmes comptables ou
d'audit susceptibles d'influencer la nature, le calendrier et l'étendue des procédures d'audit
auxquelles ils participent. Le programme d'audit est un outil important de communication des
orientations de l'audit. Le budget d'heures et le plan d'audit sont également très utiles à cet
égard.
Supervision
La supervision est étroitement liée aux activités de direction et de revue des travaux et
englobe fréquemment ces deux composantes.
Le personnel investi de responsabilités de supervision exerce les fonctions suivantes lors de
l'audit:
(a) il suit le déroulement de l'audit et détermine si:
i. les collaborateurs disposent des aptitudes et des compétences nécessaires pour mener à
bien les tâches qui leur sont confiées;
ii. les collaborateurs comprennent les orientations de l'audit; et
iii. les travaux sont réalisés conformément au programme de travail et plan d'audit;
(b) il se tient informé et étudie les problèmes comptables importants et les problèmes d'audit
qui se posent durant la mission, en évaluant leur répercussion et en modifiant, le cas échéant,
le programme de travail et le plan d'audit; et
(c) il tranche les divergences d'appréciation du personnel et détermine le niveau de
consultation nécessaire.
Revue des travaux
Les travaux réalisés par chaque collaborateur sont revus par un professionnel d'un niveau de
compétences au moins équivalent pour déterminer si :
(a) ils ont été réalisés conformément au programme de travail;
(b) les travaux réalisés et les conclusions en résultant ont été correctement documentés ;
(c) tous les problèmes d’audit significatifs ont été résolus ou sont relatés dans les conclusions
de l’audit ;
(d) les objectifs des procédures d'audit ont été atteints; et

197 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
(e) les conclusions formulées recoupent le résultat des travaux et étayent l'opinion.

Les éléments suivants sont de même examinés périodiquement:


(a) le programme de travail et le plan d'audit;
(b) les évaluations combinées des risques inhérents et des risques liés au contrôle, notamment
les résultats des sondages de procédures et les modifications éventuelles apportées en
conséquence au programme de travail et au plan d'audit;
(c) la documentation des éléments probants obtenus par des contrôles substantifs et des
conclusions qui en découlent, incluant les résultants des consultations; et
(d) les états financiers, les propositions d'ajustements résultat de l'audit et le rapport d'audit
envisagé.
Le processus de revue des travaux d'audit peut également nécessiter, notamment en cas
d'audits complexes et de grande envergure, l'intervention de personnels non concernés par
l'audit, chargés de mettre en œuvre certaines procédures complémentaires avant la signature
du rapport d'audit.

SECTION 5 : GUIDE ET QUESTIONNAIRES PRATIQUES DE CONTROLE


QUALITE
L’ISA 220 donne les exemples suivants de procédures de contrôle qualité pour un cabinet
d'audit. Dans cette norme, les termes ci-dessous recouvrent les significations suivantes:
(a) « l'auditeur » désigne la personne à qui incombe la responsabilité finale de l'audit;
(b) « le cabinet d'audit » désigne, selon le cas, les associés d'un cabinet fournissant des
services d'audit ou un auditeur indépendant rendant les même services;
(c) « le personnel » désigne l’ensemble des associés et des professionnels prenant part aux
missions d'audit réalisées par le cabinet; et
(d) « les collaborateurs » désignent le personnel professionnel participant à un audit en dehors
de l'auditeur.
Les procédures présentées constituent un inventaire de l'ensemble des moyens à mettre en
œuvre par le cabinet à l'effet d'atteindre l'objectif annoncé dans le paragraphe « politique ».

1. Exigences professionnelles
1.1. Politique
Le personnel du cabinet sera tenu de se conformer aux principes d’indépendance,
d’intégrité, d’objectivité, de confidentialité et de professionnalisme.

198 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
1.2. Procédures à mettre en œuvre pour atteindre cet objectif
1. Désigner une personne ou un groupe chargé de donner des conseils et de résoudre les
questions en matière d'intégrité, d'objectivité, d'indépendance et de confidentialité.

(a) Déterminer les circonstances dans lesquelles la rédaction d'un manuel relatif aux solutions
proposées est souhaitable.
(b) Consulter, le cas échéant, des sources faisant autorité.
2. Informer le personnel du cabinet, à tous les échelons, des politiques et des procédures
en matière d'intégrité, d'objectivité, d'indépendance, de confidentialité et de
professionnalisme.
(a) Informer le personnel des politiques et des procédures du cabinet et lui signifier qu'il est
sensé les connaître parfaitement.
(b) Mettre l'accent sur l'indépendance d'esprit lors des programmes de formation et lors de la
supervision et de la revue des missions.
(c) Informer le personnel en temps voulu des entités clientes ou non auxquelles les règles
d'indépendance s'appliquent.
i. Aux fins d'indépendance, rédiger et tenir à jour une liste des clients du cabinet ou
d'autres entités (filiales, société mère, associés du client, etc.) à qui s'appliquent
les règles d’indépendance.
ii. Tenir cette liste à la disposition du personnel (y compris des collaborateurs qui
viennent d'être recrutés par le cabinet ou l'un de ses bureaux secondaires) qui en a
besoin pour déterminer son indépendance.
iii. Etablir des procédures pour notifier au personnel les modifications apportées à la
liste.
3. Contrôler l'application des politiques et des procédures en matière d'indépendance,
d'intégrité, d'objectivité, de confidentialité et de professionnalisme.
(a) Faire signer régulièrement par le personnel (en général sur une base annuelle) des
déclarations écrites attestant que:
i. Le personnel connaît les politiques et les procédures du cabinet.
ii. Aucun investissement prohibé n'est détenu actuellement ou n'a été détenu durant
l'exercice en question.
iii. Aucune relation prohibée n'existe et aucune opération prohibée par la politique
du cabinet n'a eu lieu.

199 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
(b) Désigner une personne ou un groupe doté des pouvoirs nécessaires pour résoudre les cas
particuliers ;
(c) Désigner une personne ou groupe doté des pouvoirs nécessaires pour obtenir des
déclarations sur l'indépendance et examiner l'exhaustivité des fichiers attestant du respect de
règle d'indépendance.
(d) Examiner régulièrement les relations entretenues par le cabinet avec ses clients afin de
s'assurer que la règle d'indépendance du cabinet ne peut être mise en cause dans aucun
domaine.

2. Aptitudes et compétences
2.1. Politique
Le niveau de formation du personnel du cabinet répondra aux normes techniques et de
compétences professionnelles nécessaires pour pouvoir s'acquitter correctement de ses
responsabilités.

2.2. Procédures à mettre en œuvre pour atteindre cet objectif


Recrutement
1. Gérer un programme conçu pour recruter un personnel qualifié en planifiant les
besoins en personnel, en définissant des objectifs de recrutement ainsi que les
qualifications des personnes chargées du recrutement.
(a) Elaborer un plan pour les besoins en personnel à tous les échelons du cabinet et fixer des
objectifs de recrutement quantifiés en fonction de la clientèle actuelle, de la croissance
escomptée et des départs en retraite.
(b) Mettre au point un plan permettant d'atteindre les objectifs de recrutement comportant:
i. l'identification de sources de candidats potentiels;
ii. des méthodes pour contacter des candidats potentiels;
iii. des méthodes d'identification spécifique des candidats potentiels;
iv. des méthodes pour attirer des candidats potentiels et les informer sur le cabinet;
v. des méthodes d'évaluation et de sélection des candidats potentiels afin d'étendre les offres
d'embauche.
(c) Informer les responsables du recrutement des besoins en personnel du cabinet et des
objectifs de recrutement.
(d) Désigner des responsables du recrutement des besoins en personnel du cabinet et des
objectifs de recrutement.

200 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
(e) Contrôler l'efficacité du programme de recrutement.
i. Evaluer régulièrement le programme de recrutement afin de déterminer si les politiques
et les procédures de recrutement de personnel qualifié sont appliquées.
ii. Examiner régulièrement les résultats d'embauche pour déterminer si les objectifs et les
besoins en personnel sont satisfaits.

2. Fixer des qualifications et des directives pour l'évaluation des candidats potentiels à
chaque échelon.
(a) Spécifier les qualités recherchées chez les candidats, telles que l'intelligence, l'intégrité,
l'honnêteté, la motivation et les aptitudes pour exercer la profession.
(b) Déterminer l'expérience et le niveau de connaissance que le cabinet attend des candidats,
récemment diplômés ou déjà expérimentés, par exemple:
i. Formation universitaire.
ii. Réalisations.
iii. Expérience professionnelle.
iv. Intérêts personnels.
(c) Définir les principes à respecter pour les types de recrutements suivants:
i. Embauche de membres de la famille du personnel ou de clients.
ii. Embauche d'anciens employés.
iii. Embauche d'employés du client.
(d) Se procurer des informations et des justifications sur les qualifications des candidats, grâce
aux moyens suivants:
i. Curriculum vitae.
ii. Lettre de candidature.
iii. Entretiens
iv. Diplômes obtenus.
v. Références personnelles.
vi. Référence d'anciens employeurs.
(e) Evaluer la qualification du nouveau personnel, y compris pour 1es personnes qui ne
suivent pas la filière de recrutement classique (par exemple les personnes qui rejoignent le
cabinet à un niveau de supervision ou par le biais de fusions ou d'acquisitions, afin de
déterminer s'ils satisfont aux critères et exigences du cabinet.

201 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
3. Informer les candidats et le nouveau personnel des politiques et procédures du cabinet
qui les concernent.
(a) Utiliser une brochure ou d'autres supports pour informer les candidats et le nouveau
personnel.
(b) Préparer, mettre à jour et distribuer au nouveau personnel un manuel décrivant les
politiques et les procédures.
(c) Organiser un programme d'orientation pour le nouveau personnel.

Formation professionnelle
4. Fixer des directives et des critères pour la formation professionnelle.
(a) Nommer un groupe ou une personne responsable de la formation professionnelle et lui
confier les pouvoirs requis.
(b) Faire revoir par des personnes qualifiées les programmes élaborés par le cabinet. Les
programmes devraient présenter les objectifs, le niveau de formation et/ou l'expérience
requise.
(c) Elaborer un programme d'orientation concernant le cabinet et la profession pour le
nouveau personnel.
i. Préparer des notes d'information et des programmes informant le nouveau personnel de
ses responsabilités et des opportunités qui s'offrent à lui.
ii. Nommer un responsable chargé d’organiser des conférences d'orientation afin
d'expliquer les responsabilités professionnelles et les politiques du cabinet.
(d) Fixer les exigences de formation professionnelle continue du personnel à chaque échelon
du cabinet.
i. Prendre en compte les exigences législatives et celles des organismes professionnels
ou les directives volontaires lors de la définition des politiques du cabinet.
ii. Encourager la participation à des programmes de formation continue externes, y
compris la formation individuelle.
iii. Encourager l'adhésion à des organisations professionnelles. Etudier la possibilité de
prise en charge totale ou partielle des cotisations et des frais par le cabinet.
iv. Encourager le personnel à participer à des comités professionnel, à rédiger des articles
et à prendre part à d'autres activités professionnelles.
(e) Contrôler périodiquement les programmes de formation continue et tenir à jour un état des
réalisations tant au niveau du cabinet qu'à un niveau individuel.

202 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
i. Consulter régulièrement l'état de participation du personnel au programme de
formation pour vérifier que les exigences du cabinet sont respectées.
ii. Etudier régulièrement les rapports d'évaluation et les autres documents suivis pour
les programmes de formation continue afin de déterminer s'ils sont suivis de manière
effective et si les objectifs du cabinet sont satisfaits. Envisager de créer de nouveaux
programmes ou de modifier, voire de supprimer, les programmes inefficaces.

5. Tenir le personnel informé de l'évolution des normes techniques procédures


techniques du cabinet et encourager le personnel à participer à des activités de
formation individuelle.
(a) Mettre à la disposition du personnel des revues professionnelles traitant de l'évolution des
normes techniques professionnelles.
i. Distribuer au personnel des documents d'intérêt général, tels que les normes et
recommandations nationales et internationales sur les principes comptables et d'audit.
ii. Distribuer les recommandations relatives aux réglementations et aux exigences légales
concernant des domaines spécifiques, telles que la loi sur les sociétés ou les textes
fiscaux, aux personnes responsables de ces questions.
iii. Distribuer au personnel des manuels présentant les politiques et procédures du cabinet
sur les questions techniques. Ces manuels sont tenus à jour en fonction de l'évolution et
des nouveautés dans ce domaine.
(b) En cas de programme de formation organisé par le cabinet, élaborer ou se procurer le
matériel pédagogique, sélectionner et former les enseignants.
i. Présenter les objectifs du programme et les conditions requises en matière de formation
et/ou d'expérience pour y participer.
ii. S'assurer que les enseignants sont qualifiés, tant pour les sujets traités que pour les
méthodes pédagogiques.
iii. Faire évaluer le contenu du programme et la qualité des enseignants par les participants.
iv. Faire évaluer le contenu du programme et la qualité des participants par enseignants.
v. Mettre à jour les programmes le cas échéant à la lumière des nouveautés, de l'évolution
de la situation et des rapports d'évaluation.
vi. Maintenir une bibliothèque rassemblant la documentation professionnelle, les textes
législatifs et des documents du cabinet relatifs aux questions techniques
professionnelles.

203 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
6. Organiser, si nécessaire, des programmes pour satisfaire les besoins du cabinet en
personnel qualifié dans certains secteurs d'activités et industries spécialisés.
(a) Etablir des programmes pour développer et actualiser les qualifications dans des secteurs
et industries spécialisés, tels que les secteurs réglementés, d'audit informatique et les
méthodes et les méthodes d'échantillonnage statistiques.
(b) Encourager l'adhésion et la participation aux organismes s'occupant des secteurs et des
industries spécialisés.
(c) Fournir de la documentation technique concernant des secteurs et industries spécialisés.

7.Déterminer les qualifications nécessaires pour assumer les différents niveaux de


responsabilité au sein du cabinet :
(a) Définir des règles décrivant les responsabilités à chaque niveau et les performances et
qualifications requises pour accéder à l'échelon supérieur, mentionnant:
i. Les titres et les responsabilités afférentes.
ii. Facultés d'analyse et de jugement.
iii. Facultés de direction et de formation.
iv. Relations avec les clients.
v. Attitude personnelle et comportement professionnel (caractère, intelligence, jugement
et motivation).
vi. Qualifications en tant que comptable professionnel pour accéder à un poste de
supervision.
(b) Utiliser un manuel du personnel ou d'autres supports pour faire connaître au personnelles
politiques et les procédures en matière de promotion.

8. Evaluer les performances du personnel et le conseiller sur son évolution.


(a) Collecter et évaluer les informations sur les performances du personnel.
i. Identifier les responsabilités en matière d'évaluation et d'exigences à chaque échelon
en indiquant le responsable de la préparation des évaluations et la date de celles-ci.
ii. Informer le personnel des objectifs de l'évaluation personnelle.
iii. Utiliser des formulaires éventuellement standardisés pour l’évaluation des
performances du personnel.
iv. Discuter les évaluations avec la personne évaluée.
v. Demander au supérieur hiérarchique de la personne évaluée de contrôler
l’évaluation.

204 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
vi. S'assurer que les employés travaillent pour plusieurs personnes et ont été évalués par
chacune d'elles.
vii. S'assurer que les évaluations sont effectuées en temps voulu.
viii. Tenir des fichiers du personnel sur son évolution et ses possibilités de carrière.
(b) Conseiller régulièrement le personnel de son évolution et ses possibilités de carrière.
i. Passer en revue régulièrement avec le personnel l'évaluation de ses performances,
ainsi que son parcours au sein du cabinet. Tenir compte des éléments suivants:
 Performances.
 Objectifs futurs du cabinet et de l'employé.
 Préférences d'affectation.
 Opportunités de promotion.
ii. Evaluer les associés régulièrement au moyen d'une évaluation et d'une consultation
d'un associé plus ancien ou d'un associé équivalent pour déterminer s'ils ont toujours
les qualifications nécessaires pour exercer leurs responsabilités.
iii. Examiner régulièrement les systèmes d'évaluation et de consultations personnelles et
s'assurer que:
Les procédures d'évaluation et de documentation sont appliquées en
temps voulu.
 Les exigences fixées pour l'avancement sont respectées.
 Les décisions en matière de personnel sont conformes aux
évaluations.
 Les excellentes performances sont récompensées comme il se
doit.

9. Désigner des responsables des décisions de promotion.


(a) Nommer des responsables pour les décisions d'avancement ou de licenciement, les
entretiens d'évaluation avec les personnes susceptibles d'être promues, la documentation des
résultats de ces entretiens et la gestion des documents correspondants.
(b) Evaluer les données collectées en tenant compte lors des décisions de promotion de la
qualité du travail effectué.
(c) Evaluer régulièrement l'expérience du cabinet en matière de promotion afin de déterminer
si les personnes qui remplissent les critères sus-mentionnés accèdent à des responsabilités
plus importantes.

205 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
3. Affectation
3.1. Politique
Les travaux d'audit seront confiés au personnel disposant de la formation technique et
de l'expérience requises par les circonstances.

3.2. Procédures
1. Présenter l'approche du cabinet en matière d'affectation du personnel, notamment de
planification des besoins du cabinet dans leur ensemble, y compris ses bureaux
secondaires, ainsi que les mesures mises en œuvre pour atteindre un équilibre en matière
d'effectifs aux différents niveaux de qualification, d'évolution professionnelle et d'emploi
du personnel.
(a) Planifier les besoins en personnel du cabinet dans son ensemble et des différents bureaux
secondaires.
(b) Déterminer en temps voulu les besoins en personnel pour des audits particuliers.
(c) Déterminer le temps nécessaire à la réalisation des missions d'audit afin de calculer les
besoins en personnel et planifier le calendrier de chaque mission.
(d) Tenir compte des éléments suivants pour parvenir au juste équilibre en termes d'effectifs
affectés à une mission d'audit, de qualifications requises, d'évolution professionnelle et
d'emploi du personnel:
i. Envergure et complexité de la mission.
ii. Disponibilités en personnel.
iii. Compétences spéciales nécessaires.
iv. Calendrier des travaux à effectuer.
v. Continuité et rotation périodique du personne1.
vi. Opportunités de formation sur le terrain.

2. Nommer une ou plusieurs personnes responsables de l'affectation du personnel aux


missions d'audit.
(a) Tenir compte des éléments suivants lors de l'affectation du personnel:
i. Besoins en personnel et délais fixés pour une mission d'audit spécifique.
ii. Evaluation de la qualification du personnel (expérience, fonction, connaissances et
aptitudes particulières)
iii. Supervision et participation prévues du personnel de supervision.

206 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
iv. Disponibilités des personnes affectées à la mission.
v. Situations dans lesquelles des problèmes d'indépendance ou de conflits d'intérêts
peuvent se poser, par exemple lorsque le personnel assigné à l'audit d'un client est
composé d'anciens salariés de ce client ou que ce dernier est employeur d'un certain
type.
(b) Lors de l'affectation du personnel, tenir compte à la fois de la continuité et de la rotation
du personnel afin d'effectuer d'audit de manière efficace et de permettre à d'autres membres
du personnel d'apporter une perspective nouvelle grâce à des connaissances et des expériences
différentes.

3. Soumettre le calendrier et le personnel assigné à la mission, à l'approbation de


l'auditeur.
(a) Soumettre, le cas échéant, à l'examen et à l'approbation de l'auditeur les noms et les
qualifications du personnel affecté à la mission.
(b) Tenir compte de l'expérience et de la formation du personnel assigné à la mission compte
tenu de la complexité ou d'autres exigences de l'audit et de l'étendue de la supervision
nécessaire.

4. Délégation
4.1. Politique
La direction, la supervision et la revue des travaux réalisés à tous les échelons
permettront d'obtenir une assurance raisonnable que les travaux effectués répondent
aux normes de qualité définies.

4.2. Procédures à mettre en œuvre pour atteindre cet objectif


1. Elaborer des procédures pour la planification des missions d'audit.
(a) Nommer un responsable de la planification d'une mission. Faire participer le personnel
assigné à la mission au processus de planification.
(b) Résumer des informations générales historiques ou étudier les informations issues des
audits précédents et les mettre à jour en fonction des évolutions.
(c) Décrire les questions à inclure dans le plan d'audit ainsi que dans le programme de travail,
notamment:
i. Elaborer des propositions de programmes de travail pour certains aspects relatifs à
l'audit.
ii. Déterminer les besoins en personne et en connaissances spécialisées.

207 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
iii. Estimer le temps nécessaire à la réalisation de l'audit.
iv. Evaluer les conditions économiques actuelles affectant le client ou son secteur
d'activité et leurs effets potentiels sur la réalisation de l'audit.

2. Mettre à disposition des moyens pour maintenir les normes de qualité des travaux
réalisés par le cabinet.
(a) Assurer une supervision adéquate à tous les échelons du cabinet, qu'il s'agisse de la
formation, des aptitudes et de l'expérience du personnel affecté à l'audit.
(b) Développer des directives quant à la forme et au contenu des dossiers de travail.
(c) Dans la mesure du possible, utiliser des formulaires, des questionnaires de contrôle et des
questionnaires standardisés afin de faciliter la réalisation des audits.
(d) Elaborer des procédures pour résoudre les divergences de vue parmi le personnel chargé
d'un audit.

3. Fournir une formation sur le terrain lors de la réalisation des missions d'audit.
(a) Souligner l'importance de la formation sur le terrain comme composant essentiel de
l'évolution de chaque individu.
i. Expliquer aux collaborateurs le lien entre le travail qu'ils effectuent et l’audit dans son
ensemble.
ii. Dans la mesure du possible, impliquer les collaborateurs dans le plus grand nombre
d'aspects de l'audit.
(b) Mettre l'accent sur l'importance des capacités de gestion du personnel intégrer cet aspect
dans les programmes de formation du cabinet.
(c) Encourager les membres du personnel à former et à faire progresser leurs subordonnés.
(d) Contrôler les affectations de manière à ce que le personnel:
i. Satisfasse, le cas échéant, aux exigences d'expérience fixées par l'organisme
professionnel, législatif ou réglementaire.
ii. Acquière de l'expérience dans les différents aspects de l'audit et dans 1es différents
secteurs d'activité.
iii. Travaille avec différents chargés de mission.

5. Consultation
5.1. Politique

208 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
Chaque fois que cela s'avérera nécessaire, les personnes compétentes à l'intérieur ou à
l'extérieur du cabinet seront consultées.

5.2. Procédures à mettre en œuvre pour atteindre cet objectif


1. Identifier les domaines et les situations particulières pour lesquels une consultation
s'avère nécessaire et encourager le personnel à consulter ou à recourir à des sources
faisant autorité en matière de questions complexes ou inhabituelles.
(a) Informer le personnel du cabinet des politiques et des procédures de consultations.
(b) Spécifier les domaines ou les situations particulières séquestrant une consultation en
raison de la nature ou de la complexité de la question, notamment:
i. Application de directives techniques pulsées récemment.
ii. Secteurs imposant des exigences spécifiques en matière de principes comptables,
d'audit ou de rapports d'audit.
iii. Problèmes techniques d'actualité.
iv. Préparation de notes d'information ou de prospectus requis par des instances
législatives ou réglementaires, notamment celles des juridictions étrangères.
(c) Assurer ou permettre l'accès aux bibliothèques de référence ou à d'autres sources faisant
autorité :
i. Désigner les responsables de la gestion de la bibliothèque de référence dans chaque
bureau.
ii. Gérer des manuels techniques et publier des directives techniques, notamment pour
les industries particulières et autres spécialités.
iii. Mettre en place des accords de consultations avec d'autres cabinets ou
professionnels individuels si nécessaire pour compléter les ressources du cabinet.
iv. Référer les problèmes à un service ou à un groupe de l'organisme professionnel mis
en place pour répondre aux questions techniques.

2. Nommer des spécialistes faisant autorité et définir leurs pouvoirs lors des
consultations
(a) Nommer des spécialistes chargés des relations avec les instances législatives ou
réglementaires.
(b) Nommer des spécialistes de secteurs spécifiques.
(c) Préciser au personnel le degré d'autorité de l'avis des spécialistes et des à suivre pour
résoudre les divergences avec ceux-ci.

209 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
3. Indiquer l'étendue de la documentation à conserver lors de la consultation
(a) Conseiller le personnel sur l'étendue de la documentation à préparer et nommer un
responsable à cet effet.
(b) Indiquer le lieu où la documentation peut être consultée.
(c) Tenir à jour des fichiers présentant le résultat des consultations a des fins de référence et
de recherche.

6. Acceptationet maintien des clients


6.1. Politique
Il conviendra d'évaluer périodiquement la liste des clients potentiels et celle des clients
existants. Avant de décider d'accepter ou de conserver un client, il sera nécessaire
d'évaluer l'indépendance du cabinet, sa capacité à satisfaire les demandes du client ainsi
que l'intégrité de la direction de ce dernier.

6.2. Procédures à mettre en œuvre pour atteindre cet objectif


1. Etablir des procédures pour l'évaluation des clients potentiels et leur acceptation en
tant que client du cabinet.
(a) Les procédures d'évaluation peuvent comprendre les éléments suivants:
i. Se procurer et étudier les états financiers disponibles du client potentiel, tels que les
rapports annuels, les rapports périodiques et les déclarations d'impôts.
ii. Interroger des tiers afin d'obtenir des informations concernant le client potentiel, sa
direction et son équipe de responsables, susceptibles d'influencer l'évaluation de client
potentiel. Ces demandes de renseignements peuvent être adressées aux banquiers du
client potentiel, aux conseillers juridiques, à des banques d'affaires et à d'autres
partenaires du monde financier ou économique, susceptibles de fournir ces
informations.
iii. S'adresser à l'ancien auditeur pour obtenir des informations.
Les demandes de renseignements portent sur des faits susceptibles de mettre en question
l'intégrité de l'équipe de direction, sur des désaccords avec cette dernière en matière de
politiques d'arrêté des comptes, sur des procédures d'audit ou autres sujets importants ainsi
que sur les raisons qui, selon l'ancien auditeur, ont motivé le changement d'auditeur.
iv. Etudier les circonstances dans lesquelles le cabinet considérerait que la mission
nécessite une attention particulière ou présente des risques inhabituels.

210 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
v. Evaluer l'indépendance du cabinet et sa capacité à satisfaire le client potentiel. Dans le
cadre de l'évaluation des capacités du cabinet, tenir compte des besoins en
compétences techniques, des connaissances du secteur d'activité et du personnel.
vi. Détem1iner si l'acceptation du client n'enfreint pas le code d'éthique professionnelle.
(b) Nommer une personne ou un groupe, à un niveau de direction adéquat, chargé d'évaluer
les informations obtenues sur le client potentiel et de prendre la décision d'acceptation de ce
client.
i. Etudier les types de missions que le cabinet refuserait en temps normal ou qu'il
n'accepterait qu'à certaines conditions.
ii. Documenter par écrit les conclusions.
(c) Informer le personnel concerné des politiques et des procédures du cabinet en matière
d'acceptation des clients.
(d) Nommer des responsables pour la gestion et le contrôle de l'application des politiques et
des procédures d'acceptation des clients.

2. Evaluer, pour chaque client, les conséquences d'événements particuliers qui se


produisent afin de déterminer s'il convient de poursuivre les relations engagées avec
celui-ci.
(a) Les événements à considérer comprennent:
i. La fin d'une période donnée.
ii. Un changement radical concernant un ou plusieurs des éléments suivants:
- La direction.
- Les administrateurs.
- La propriété.
- Les conseillers juridiques.
- La situation financière.
- Le statut des contentieux.
- L'étendue de la mission.
- La nature des activités du client.
iii. L'existence de conditions qui auraient incité le cabinet à refuser un client si ces
dernières avaient existé au moment de son acceptation.
(b) Nommer une personne ou un groupe, à un niveau de direction adéquat, chargé d'évaluer
les informations obtenues et de prendre des décisions de conservation des clients.

211 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
i. Etudier le type de mission que le cabinet cesserait de remplir ou qu'il ne poursuivrait
qu'à certaines conditions.
ii. Informer le personnel concerné des politiques et des procédures du cabinet en matière
de conservation des clients.
(c) Nommer des responsables pour la gestion et le contrôle de l'application des politique et
des procédures du cabinet en matière de conservation des clients.

7. Contrôle
7.1. Politique
Il conviendra de contrôler en permanence l'adéquation et l'efficacité des politiques et
des procédures de contrôle qualité.

7.2. Procédures
1. Définir l'étendue et le contenu du programme de contrôle qualité du cabinet.
(a) Déterminer les procédures de contrôle nécessaires pour obtenir une assurance raisonnable
que les autres politiques et procédures de contrôle qualité du cabinet fonctionnent
effectivement.
i. Fixer des objectifs, préparer des instructions et revoir les programmes à appliquer lors
de la revue du contrôle qualité.
ii. Etablir des règles quant à l'étendue des travaux ainsi que des critères pour la sélection
des missions à examiniez.
iii. Déterminer la fréquence et le calendrier des revues de contrôle qualité.
iv. Elaborer des procédures pour résoudre les désaccords qui peuvent surgir entre les
contrôleurs d'une part, et responsables de la mission ou la direction d'autre part.
(b) Définir des niveaux de compétence, etc., pour le personnel participant aux revues de
contrôle qualité ainsi que les méthodes utilisées pour le sélectionner.
i. Déterminer les critères de sélection du personnel chargé du contrôle qualité ainsi que
les niveaux de responsabilité au sein du cabinet et les exigences en matière de
connaissances particulières.
ii. Nommer un responsable pour la sélection du personnel chargé du contrôle qualité.
(c) Mettre en œuvre des revues de contrôle qualité.
i. Examiner et contrôler le respect des politiques et procédures de contrôle qualité du
cabinet.

212 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI
ii. Examiner les missions sélectionnées pour s'assure qu'elles répondent aux normes
professionnelles et aux politiques et procédures de contrôle qualité du cabinet.

2. Porter les résultats à la connaissance des niveaux de direction adéquats afin qu'ils
puissent examiner les actions engagées ou prévues et évaluer le système de contrôle
qualité du cabinet dans son ensemble.
(a) S'entretenir des résultats avec les responsables de la direction concernés.
(b) S'entretenir des résultats sur des missions sélectionnées avec le personnel responsable de
la supervision de ces missions.
(c) Porter les conclusions d'ensemble et celles sur des missions sélectionnées à la
connaissance de la direction du cabinet, formuler des recommandations à l'attention de celle-
ci ainsi que les actions correctives engagées ou prévues.
(d) Déterminer si des mesures correctives ont été prises.
(e) Déterminer s'il convient de modifier les politiques et les procédures de contrôle qualité au
regard du résultat des revues de contrôle qualité et d'autres questions le concernant.

213 CES Révision comptable – Cours d’Audit financier Auteur : Imed ENNOURI

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