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Introduction

De tous les continents, l’Afrique noire reste le seul qui n’ait pas connu un début de réelle
industrialisation soixante ans après son indépendance.

Pour expliquer l’absence de démarrage industriel en Afrique noire, trois types d’explication sont à
retenir : l’insuffisance des facteurs de production, la domination externe et le choix des stratégies
économiques et sociales inadaptées

- L’insuffisance des facteurs de production

La production industrielle s’effectue à l’aide de certains facteurs : le capital, le travail, le savoir-faire


technologique. Parmi les facteurs de production incriminés, l’on peut citer le manque de capital, le
manque de main-d’œuvre qualifié, le manque d’infrastructures, le manque d’entrepreneurs
compétents, le manque d’expérience technologique.

- La domination externe ou la dépendance externe

L’on sait que pendant la période coloniale, les autorités interdirent tout début d’industrialisation,
réservant le marché africain aux entreprises des métropoles. Ces filiales se bornaient en effet à des
opérations de montage ou de première transformation n’entrainant qu’une faible valeur ajoutée
pour le pays. Leurs profits rapportés au capital engagé étaient élevés car le risque de telles
opérations était limité et que ces filiales jouissaient d’une véritable situation de monopole.

- Le choix des stratégies économiques ou politiques économiques

Nous avons vu qu’a partir de leur indépendance, les Etats africains ont pratiqué une forte protection
douanière fondée sur des taxes élevées à l’importation. S’y est ajoutée souvent une surévaluation du
taux de change. Ceci a créé des situations monopolistiques qui entraînent des prix élevés, une faible
productivité et l’absence d’incitation à incorporer le progrès technique

Contraintes d’industrialisation

Pour être réaliste, l’examen des stratégies d’industrialisation doit tenir compte aujourd’hui de deux
contraintes externes et d’une contrainte interne.

- Contraintes externes :
o L’Afrique noire ne dispose plus des ressources nécessaires au financement d’un large
démarrage industriel. La quasi-totalité des pays africains connaît aujourd’hui une
situation financière critique excluant un endettement supplémentaire.
o L’Afrique noire ne peut espérer trouver à l’extérieur les débouchés internes qui lui
manquent.
- Contrainte interne : l’augmentation de la production industrielle dois susciter une demande
interne équivalente, de façon à faire travailler les unités de production à pleine capacité
Types de facteurs d’industrialisation

Malgré ces contraintes, l’industrialisation de l’Afrique noire est encore réaliste à condition de rompre
radicalement avec les stratégies jusqu’à présent mises en œuvre.

- Les facteurs de production

La possibilité d’un nouveau type d’industrialisation repose sur la constatation que la production de
nombreux biens permettant la satisfaction des besoins essentiels des populations africaines peut être
mise en œuvre par ces populations elles-mêmes grâce à des techniques ne nécessitant que peu
d’inputs importés. Le problème est bien évidemment de pouvoir définir, pour chacun, des secteurs
de biens de consommation courante, des techniques de production utilisant à la fois beaucoup de
main d’œuvre et peu d’inputs importés et pouvant être mises en œuvre de façon délocalisée. Il est
en effet possible de construire des unités de riz, des minoteries, des huileries, des usines de
fabrication d’aliments de bétail à partir d’inputs locaux ou de matériaux de récupération. En fondant
sa stratégie industrielle sur des petites unités de production très décentralisées utilisant des
technologies adaptées.

- Le choix des stratégies économiques ou politiques économiques

Il n’est malheureusement que trop évident que les administrations africaines sont actuellement très
mal préparées. Tout d’abord les administrations urbaines et centralisées connaissent mal les besoins
réels des populations dont la majorité vit en zone rurale. Trop souvent elles cherchent à régler les
problèmes globalement sans tenir compte des spécificités locales. Elles ne sont pas prêtes à déléguer
une partie de leur autorité aux responsables locaux. D’autre part, comme tout groupe social
organisé, la bureaucratie cherche à détourner son pouvoir pour l’utiliser au mieux de ses intérêts qui
ne sont généralement pas liés à l’industrialisation.

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