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INTRODUCTION
La production des corps gras a pour but essentiel l’alimentation sans pour cela sous-estimer le
rôle important des huiles dans l’industrie (les huiles siccatives dans la fabrication des
peintures).
Les corps gras proviennent d’origine animale (le beurre, le saindoux…) ou végétale (l’huile
d’olive, d’arachide, de soja, de tournesol, de colza …). Dans l’alimentation, ils se présentent
soit sous forme apparente tels que le beurre, l’huile, ou sous forme dissimulée dans les
aliments tels que le lait, les fromages, les œufs,…
Avant d’arriver chez le consommateur, les matières grasses doivent être extraites et subissent
plusieurs traitements visant à les purifier, les débarrasser des impuretés, augmenter leur
stabilité afin d’améliorer leur qualité.
Du fait de leur importance pour la santé, ils sont soumis à un contrôle rigoureux afin de juger
de leur qualité, déterminer leur composition en acides gras et aussi détecter les altérations
possibles.
I. ASPECTS GENERAUX
I.1. Définitions
1) Basée sur les propriétés organoleptiques.
Les corps gras alimentaires sont des produits liquides (huiles) ou solides (beurre) :
- De couleur jaunâtre
- Au toucher onctueux
- Le plus souvent de saveur fade
- Bien conservés, ils doivent présenter une acidité pratiquement nulle (neutres).
2) Les corps gras alimentaires comprennent les huiles et graisses d’origine végétale ou
animale, les beurres et les margarines. Les premières sont composées uniquement de
triglycérides et quelques constituants mineurs, tandis que les beurres et les margarines sont
des émulsions d’une phase aqueuse dans une phase grasse.
3) Les corps gras alimentaires (CGA) sont constitués principalement de lipides qui sont des
esters d’acides gras et d’alcool.
Les lipides se présentent soit à l’état apparent (huile, beurre), soit à l’état dissimulé (viandes).
I.2. Classification
Les lipides ont fait l’objet de nombreuses classifications.
I.2.1. Selon l’origine
Les corps gras peuvent avoir deux origines bien distinctes :
➢ Origine animale : Laitière (lait, crème, beurre, fromages), viandes et poissons
consommés...
➢ Origine végétale : Parmi les graisses d’origine végétale on distingue les huiles et les
margarines.
I.2.2. Selon le point de fusion
On différentie généralement les huiles des graisses par leur point de fusion.
a. Lipides saponifiables
Quantitativement la plus importante fraction, représentée principalement par les triglycérides
qui sont des esters d’acides gras et d’alcool qui est le glycérol.
a-1- Acides Gras
Un acide gras est constitué d’atomes de carbone (C) formant la chaine carbonée, d’atomes
d’hydrogène (H) saturant les liaisons autour du carbone et d’oxygène (O) en bout de chaine
(groupe carboxyle COOH).
Les acides gras libres : molécules peu abondantes sous cette forme dans les matières grasses
fraîches.
a-2-Lipides simples
✓ Glycérides
Les lipides alimentaires sont représentés majoritairement par les triglycérides (95-98%).
Un triglycéride est constitué d’une molécule de glycérol estérifié par trois molécules d’acides
gras semblables ou différents.
Il faut noter aussi que parmi les altérations susceptibles de toucher les huiles et les
graisses est l'auto-oxydation des huiles et des graisses à l'air libre a pour résultat :
- Le rancissement : qui produit des peroxydes puis, par rupture de la chaîne, des
aldéhydes responsables de l'odeur, et des acides (tous toxiques).
- La siccativité : des huiles polyinsaturées comme l'huile de lin, par fixation du
dioxygène, se polymérisent en vernis et solides imperméables.
● Fixation des halogènes
A la température ordinaire, l'iode se fixe sur la ou les doubles liaisons donnant un dérivé
halogéné de l'acide gras insaturé (2 atomes d'iode par double liaison). Cette réaction est
utilisée pour établir la proportion d'acides gras insaturés d'une matière grasse.
Il s’agit en fait d’une évaluation de l’aptitude des acides gras à rancir : plus il y’a des
instaurations sur l’acide gras, plus il serait sensible à l’O2.
Les lipides apportent, par gramme, la plus grande quantité d’énergie. Ainsi que leur apport en
acides gras essentiels et en vitamines liposolubles.
➢ Rôle fonctionnel
➢ Rôles technologiques
- Agents de transfert de chaleur (friture).
- facilite le démoulage des aliments.
- Barrière à l’humidité, à l’air et à la perte d’arôme et aux attaques microbiennes.
Tableau : analyse des acides gras des huiles végétales et leurs incidences nutritionnelles.
Huile végétale % moyen d’acides gras Indices nutritionnelles
(% en AG totaux)
Coprah Environ 50 à 70% d’AGs Elles ne doivent pas être consommées
Palme Soit une moyenne de 60% en excès à cause de leur richesse en
Palmiste D’AG AGS qui les rend thrombogènes
Olive Environ 55 à 85% d’AGMI Ces huiles sont anti-thrombogènes et
Arachide ou d’oméga 9 (acide oléique) hypocholestérolémiants à savoir
Colza Soit en moyenne 70% qu’elles diminuent le LDL-cholestérol
d’AGMI et qu’elles augmentent le HDL-
Noisette
cholestérol
Tournesol
Noix Environ 50 à 80% d’oméga 6 Ces huiles ont des propriétés fortement
Pépins de raisin (acide linoléique) hypocholestérolémiantes.
Tournesol Soit en moyenne 65% Elles empêchent le dysfonctionnement
Soja d’oméga 6 plaquettaire et favorisent ainsi la fluidité
sanguine.
Germes de blé
Elles sont aussi
Germes de maïs
hypotriglycéridémiantes.
Carthame
Germes de blé Environ 7 à 13% d’oméga 3 Ces huiles réduisent le risque
Soja (acide α-linoléique) coronarien et donc participent au bon
Noix Soit en moyenne 10% fonctionnement cardiaque.
Colza d’oméga 3 Les omégas 3 sont particulièrement
hypotriglyceridémiants et indispensable
au bon fonctionnement du système
nerveux.
II.1. Prélèvement
Le protocole d’échantillonnage à appliquer va dépendre outre la nature du corps gras à
échantillonner (fluide ou concret), du type de contenant.
a. Cas des huiles
• Fut : on doit faire trois prélèvements : au 1/10e supérieur, puis au milieu puis au 1/10e
inférieur. Le mélange de ces trois fractions constitue l’échantillon moyen.
• Récipient, bouteille : Après agitation, le mélange de plusieurs bouteilles constitue
l’échantillon moyen.
b. Cas des graisses
• Fut : En utilisant une sonde, on prélève à des hauteurs variées ; on extrait ensuite la
graisse à l’aide d’une spatule. Le mélange constitue l’échantillon moyen (l’opération
est réalisée dans plusieurs futs).
• Paquets : le prélèvement se fait dans plusieurs paquets, le mélange des fractions
constitue l’échantillon moyen.
a. Définition
Acidité : est le pourcentage en gramme d’acides gras libres (pourcentage en gramme d’acide
oléique).
b. Méthode titrimétrique
● Principe
Les matières grasses s’altèrent par vieillissement en donnant naissance, par hydrolyse, à des
acides gras. Cette acidité peut être mesurée par alcalimétrie, en milieu éthéro-alcoolique, à
l’aide de potasse alcoolique titrée (KOH 0,1N).
n 5.611mg PE g
IA 1g
𝐧 × 𝟓, 𝟔𝟏𝟏
𝐈𝐀 (𝐦𝐠𝐊𝐎𝐇 /𝐀𝐆𝐋 𝟏𝐠 𝐝𝐞 𝐌𝐆) =
𝐏𝐄
L’acidité peut s’exprimer en gramme pour % d’acides gras libres (selon la nature du corps
gras en acide oléique (M=282), en acide palmitique (M=256) ou en acide laurique (M=200).
1 mole KOH M
1l KOH (N) M
1 ml KOH N/10 M/ 104 g
1 ml de potasse 0.1 N neutralise M/ 104 g
n PM/ 104 g PE IA=n PM/ 100P
Acidité 100g
′
𝐧 × 𝐏𝐌 × 𝟏𝟎−𝟐
𝐀𝐜𝐢𝐝𝐢𝐭é (𝐠 𝐝 𝐀𝐆𝐋 %) =
𝐏𝐄
● Interprétation
Une huile de bonne conservation doit présenter une acidité nulle ou faible, on ne saurait
tolérer que celle-ci dépasse 2g% en acide oléique, correspondant à un indice d’acide
d’environ 4mg d’hydroxyde de potassium par gramme.
● Intérêt
- L’indice de saponification permet d’apprécier la longueur de la chaine hydrocarbonée.
- Plus IS élevé : plus le nombre de carbone est élevé.
- La connaissance de l’indice donne une indication sur la nature du corps gras (identification).
● Définition
L'indice de saponification est la quantité de potasse (hydroxyde de potassium) en
milligrammes nécessaire pour saponifier un gramme de corps gras.
● Principe
La saponification est obtenue à chaud avec une quantité connue de potasse alcoolique en
excès. L'excès de réactif est ensuite titré par une solution acide, en présence de
phénophtaléine.
• Expression des résultats
Soit :
- PE la prise d’essai en grammes ;
- n0 le nombre de millilitres d’acide chlorhydrique 0.5N utilisés pour le titrage de la
potasse (blanc sans matières grasses)
- n celui nécessaire pour le dosage proprement dit.
Comme 1ml de solution d’HCl 0,5 N neutralise 28.05mg de potasse, l’indice de
saponification est donné par :
1L HCl 1N → 1L KOH 1N
1L HCl 1N → 56,11 g KOH
1L HCl 0,5 N → 0,5. 56,11= 28,05 g KOH
1ml HCl 0,5N → 28,05 mg KOH
(n0–n) ml HCl 0,5 N → (n0 – n).28,05 mg KOH
(𝒏𝟎 − 𝒏) × 𝟐𝟖, 𝟎𝟓
𝑰𝑺 ( 𝒎𝒈𝑲𝑶𝑯/𝒈 𝒅𝒆 𝑴𝑮) =
𝑷𝑬
● Interprétation
Pour un poids donné de triglycéride, la quantité de KOH nécessaire à la saponification
augmente avec la diminution de longueur de chaîne des acides gras.
L'indice de saponification des huiles comestibles du beurre de cacao et des graisses de bœuf,
de porc, de volailles, oscille entre 185 et 200. Il atteint 220 à 232 pour la graisse de beurre
(beurre fondu et filtré), 225 à 242 pour l'huile de palmiste, et 248 à 260 pour le beurre de
cacao.
II.2.3. Indice d’iode « Ii » (MÉTHODE DE WIJS)
● Définition
L'indice d'iode exprime le nombre de grammes d'iode fixé par 100 g de corps gras.
● Principe
La matière grasse en solution dans un solvant anhydre (tétrachlorure de carbone CCl4) est
mise en contact avec un excès de réactif (chlorure et bromure d’iode) et à l'abri de la lumière.
L'excès de réactif, transformé en iode par addition d'iodure de potassium, est titré par le
thiosulfate.
● Réactions mises en jeu
- Saturation des doubles liaisons :
- Libération d’iode :
KI + ICl → KCl + I2
- Titrage de l’iode libéré :
I2 + 2 (Na2S2O3) → 2I- + Na2S4O6 + 2Na+
● Expression des résultats
Soit :
- PE la prise d'essai exprimée en grammes,
- n0 et n représentent les nombres de ml de solution de thiosulfate 0,1 N versés dans le
blanc et le dosage proprement dit.
- PM de l’iode = 126,9.
On a :
1L Na2S2O3 1N → 126,9 g d’I
1L Na2S2O3 0,1N → 12,69 g d’I
1ml Na2S2O3 0,1N → 12,69 mg d’I=0,01269g
(n0-n) ml Na2S2O3 0,1N → (n0-n).12,69 mg d’I
(n0-n).12,69 mg d’I → PE g de MG
Ii → 100g
(𝐧𝟎 − 𝐧) × 𝟏, 𝟐𝟕
𝐈𝐢 (𝐠 𝐝′𝐢𝐨𝐝𝐞/𝟏𝟎𝟎𝐠𝐝𝐞 𝐌𝐆) =
𝐏𝐄
● Interprétation
L’indice d’iode permet de classer et de caractériser les huiles en fonction de l’insaturation de
leurs acides gras en :
- Huiles non siccatives : qui renferment très peu d’acides gras insaturés ou Ii < 100 (huile
d’olive, d’arachide, d’amande, de colza).
- Huiles semi siccatives : à teneur moyenne en insaturation 100 < Ii < 130 (huile de coton,
sésame, mais, soja).
- Huiles siccatives : Ii > 130 (noix, lin…).
● Intérêt
Les matières grasses s'oxydent à l'air et cette oxydation se traduit tout d'abord par la formation
de peroxydes à partir des acides gras non saturés. Ceux-ci se décomposent ultérieurement
avec formation d'aldéhydes, d'hydroxycétones (qui communiquent l'odeur de rance) et de
divers produits oxygénés. On peut mettre en évidence un début d'altération en dosant les
peroxydes.
● Principe
Les peroxydes libèrent, en milieu acide, l'iode de l'iodure de potassium. Cet iode est alors titré
par le thiosulfate en présence d’empois d’amidon.
● Réactions mises en jeu
- Les peroxydes réagissent en milieu acide avec le KI avec libération d’iode :
Peroxyde + KI → I2
- Titrage de l’iode libéré par le thiosulfate :
I2 + 2(Na2S2O3) → 2I- + Na2S4O6- + 2 Na+
● Expression des résultats
Soit :
PE la prise d'essai en grammes
n le nombre de millilitres de thiosulfate versés dans le dosage
n0 utilisés dans la réaction à blanc.
1L Na2S2O3 1N 8g d’O
1L Na2S2O3 0,01N 0,08g d’O
1ml Na2S2O3 0,01N 0,08mg d’O=80μg
(n-n0) ml Na2S2O3 0,01N ( (n-n0).80μg d’O
(n-n0).80 μg d’O PE g de MG
Indice de Lea 1 g de MG
(𝐧 − 𝐧𝟎 ) × 𝟖𝟎
𝐈𝐏 ( 𝐦𝐠 𝐝′𝐎/ 𝐠 𝐝𝐞 𝐌𝐆) =
𝐏𝐄