Fiche Analyse linéaire L’ALBATROS

Intro : Baudelaire appartient aux Poètes Maudits du XIXe siècle. Ce sont des poètes qui se considèrent en
marge de la société, qui sont talentueux et vivent de manière provocante comme Rimbaud ou Verlaine. Dans
Les Fleurs du Mal, il exprime ses émotions et son mal-être. Dans ce poème, « L’albatros », Baudelaire
s’intéresse à sa condition de poète et à sa place dans la société. Ce poème, composé de quatre quatrains en
alexandrins et rimes croisées, appartient à la section « Spleen et Idéal ». Comment Baudelaire exprime-t-il ses
sentiments sur sa condition de poète ? Nous tenterons de répondre à cette question au sein de notre analyse.
Trois mouvements découpent ce poème, à savoir le récit d’une anecdote maritime, puis la description
pathétique de l’albatros, et enfin la chute avec la métaphore du poète.

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage

Souvent -> souligne la récurrence … -> réfère à la société, une communauté

Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,

… -> périphrase donne de l’importance à l’oiseau Enjambement qui intensifie l’action et la rend brutale

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

… ->Périphrase longue qui souligne l’envergure de l’oiseau

Le navire glissant sur les gouffres amers.

… -> immensité du milieu que l’albatros domine Alitération en s : son du vent dans les voiles du navire
mais aussi connue pour souligner la perfidie (ici celle des marins)
1

A peine les ont-ils déposés sur les planches,

Changement d’environnement brutal souligné par le terme « à peine » … : métonymie qui désigne en fait le
bateau mais aussi le monde réel en opposition au territoire de l’albatros qui désigne un monde imaginaire

Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,

… -> périphrase méliorative mais en opposition avec des adjectifs péjoratif …

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

… -> adjectif péjoratif qui s’oppose encore aux grandes ailes blanches qui sont magnifique mais handicapante

Comme des avirons traîner à côté d’eux.

… -> comparaison qui appuie sur la grandeur des ailes
 Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Parallélisme
… -> périphrase dans laquelle l’oiseau perd son statut de roi de l’azur, encore dans la
accompagnée d’adjectif qualificatif péjoratif. construction des
vers +
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
ponctuation
Mot de sens contraire mit à la suite traduisant
l’indignation du
2
L’un agace son bec avec un brûle-gueule, poète

… ->pronom désignant les marins

L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

… -> parallélisme pour désigner les marins + 2 verbes d’actions qui décrivent la
maltraitance que subit l’oiseau périphrase péjorative l’albatros est un incapable

Le Poète est semblable au prince des nuées

Analogie explicitée par une comparaison à l’aide du verbe d’état, l’Albatros est en
fait le poète, majuscule = tt les poètes au sein de la société

Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;

Cette proposition subordonnée relative désigne, au sens propre, l’albatros qui échappe au danger, et au
sens figuré, le poète qui traverse les difficultés et ignore ses dépréciateurs
3 Exilé sur le sol au milieu des huées,
… -> le poète se sens étranger à la société … et se sent critiqué

Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Les ailes de géants représentant le génie du poète mais handicapante dans un
monde qui ne le comprend pas.

Charles Baudelaire

Conclusion :
C’est une poésie qui se lit plusieurs fois, avec de nouveaux sens qui apparaissent au fil du décryptage des
symboles. La première lecture raconte une petite scène de vie en mer, et la seconde lecture est symbolique et
s’intéresse à la condition du poète. Baudelaire exprime ainsi sa souffrance en tant que poète à travers cette
métaphore animale. D’autres poèmes évoquent ses états d’âme douloureux, comme les quatre poèmes
intitulés « spleen ».