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Les Traumatismes Operatoires de La Voie Biliaire Principale. Conference de Residanat.
Les Traumatismes Operatoires de La Voie Biliaire Principale. Conference de Residanat.
Les Traumatismes Operatoires de La Voie Biliaire Principale. Conference de Residanat.
II- Intérêts :
A- C’est le plus souvent une lésion grave engageant le pronostic vital parfois immédiat mais
le plus souvent à distance.
III- Etiologies :
Les traumatismes de la VBP se voient essentiellement dans la chirurgie biliaire. Les
interventions pour pathologie biliaire vont de l’affection la plus simple à la plus compliquée.
D’autres pathologies peuvent entrer en lice, mais d’une manière beaucoup moins fréquente :
➢ Les gastro-duodénectomies pour ulcère : c’est pour éviter le traumatisme de la VBP,
que plusieurs auteurs préfèrent la gastrectomie d’exclusion laissant en place l’ulcère.
➢ Chirurgie de l’hypertension portale : ex : anastomose porto-cave
➢ Hépatectomie.
A- Fréquence :
4‰ pour Salembier et 2‰ pour Cosman et Rorter dans les années 80.
« Il y a une opposition flagrante entre l’abondance des travaux concernant les réparations
secondaires de ces plaies et le très petit nombre de réparations immédiates publiées »
(Monchet). C’est dire que les réparations immédiates ne sont pas toutes mentionnées par les
chirurgiens, ceci est dû à la répugnance des chirurgiens à divulguer des gestes considérés, à
priori, comme des maladresses, ensuite parce que ces lésions ainsi créées sont souvent
bénignes et sans beaucoup d’intérêt. Enfin, la majorité des publications concernent les
réparations secondaires. Depuis l’introduction de la coelio-chirurgie, il y a eu une
recrudescence des traumatismes de la VBP en rapport avec la période d’apprentissage de la
technique. En fait, le taux de traumatismes lors de la coelio-chirurgie a rejoint le taux de la
chirurgie conventionnelle après l’acquisition d’une meilleure maîtrise de la technique par les
chirurgiens.
B- Sexe et age :
C- Anatomie-pathologie :
Ces traumatismes de la VBP se caractérisent par :
L’évolution vers la sclérose rétractile et ascendante. Ce qui entraîne des phénomènes de gène
à l’écoulement biliaire normal, facteur de stase.
Bile, pédicule hépatique.
Lithiase associée.
D- Classifications :
Figure 2 :
Classification de
Bismuth
C’est une classification adaptée au traumatisme au stade de sténose de la VBP et donc ne peut
aider pour les lésions fraichement reconnues.
Figure 3 :
Classification
de Strasberg
Cette classification intègre la classification de Bismuth tout en ajoutant une partie de lésions
fraiches. Elle est de ce fait adaptée à la prise en charge aux lésions en urgence et au stade de
sténose.
Cette classification est très détaillée et intègre pratiquement le maximum de lésions, mais elle
est plus compliquée que les 2 précédentes
D- Etiopathogénie :
Au lieu de citer les différents types de techniques pendant lesquels, un traumatisme de la VBP
peut être occasionné par le chirurgien, nous allons plutôt parler des différents temps,
d’anomalies, de situations ainsi que de circonstances pouvant favoriser ce traumatisme.
e- La brûlure du cystique : elle est provoquée par la canule intra-cystique en contact avec le
bistouri électrique.
L’abord coelioscopique ajoute ce type de lésion mais avec une gravité plus importante
g- Lors de la cholédocotomie :
Une cholédocotomie transversale sur une VBP fine, peut se compléter et intéresser la paroi
postérieure. Les manœuvres laborieuses d’extraction d’un gros calcul, incitant à agrandir la
cholédocotomie et à reconstituer une VBP déchirée sur un drain de Kehr.
i- Le chirurgien :
Il peut s’agir de l’inexpérience d’un jeune chirurgien ou d’un chirurgien expérimenté qui veut
faire une cholécystectomie très vite.
IV- Clinique :
Le diagnostic d’un traumatisme de la VBP peut être posé en plusieurs circonstances, en allant
du diagnostic peropératoire immédiat jusqu’au diagnostic lointain de quelques jours,
semaines, mois ou années.
➢ Au cours de la cholangiographie :
Ce peut être, une image sous forme de flaque signant la fuite du produit de contraste
par la plaie opératoire.
Ce peut être une image de vésiculisation de la VB inférieure alors que les VB
supérieures ne sont pas visualisées. C’est le cas de la ligature de la VBP.
Ce peut être l’absence de visualisation du canal d’un segment ou d’un secteur sur le
cliché de voies biliaires intra-hépatiques. C’est le cas du traumatisme d’un canal
latéral ou paramédian s’abouchant bas au niveau de la VBP.
Figure 5 :
➢ Suites à distance :
Soit que les malades présentent un ictère, des épisodes d’angiocholite ou une fistule
externe intermittente.
V- L’évolution :
Plusieurs modes d’évolution sont possibles :
✓ Péritonite biliaire généralisée ou localisée.
✓ Fistule biliaire externe à large débit précoce n’ayant aucune tendance à se tarir,
s’accompagnant d’une altération variable de l’état général.
✓ Fistule biliaire externe à débit faible ou modéré, vue plus tardivement dans leur
évolution pouvant se tarir progressivement, s’assécher puis se rouvrir par intervalle,
des mois voire des années après.
✓ Poussées d’angiocholite, survenant du fait de la sténose, pouvant entraîner la
formation d’abcès hépatique, qui parfois se rompt dans la grande cavité péritonéale
ou les bronches (Hepp).
✓ Au maximum, se constitue une cirrhose cholestatique avec hépato-splénomégalie,
ascite rare, hémorragie digestive par rupture de varices oesophagiennes du fait
d’une hypertension portale (Warren, 15% des FBE sont d’origine traumatique).
Cette évolution est vue dans les cas passés inaperçu et qui ont évolué pendant des
mois ou des années.
2- La fistulographie :
Examen clé en cas de fistule biliaire externe. Elle permet d’affirmer le diagnostic et de
préciser le siège exact des lésions.
Elle nécessite des clichés de face, de profil. Parfois elle est pratiquée après dilatation du trajet
fistuleux.
Seront analysés :
- Le trajet fistuleux.
- L’opacification de l’arbre biliaire au complet.
- Le siège exact de la lésion par apport à la convergence.
- L’existence d’une lithiase ou sténose associée.
- La morphologie et perméabilité du cholédoque lorsqu’il est objectivé, présence d’obstacle
résiduel.
3- La cholangio-IRM :
C’est le nouveau venu parmi les examens utiles à l’exploration des voies biliaires. Il a
remplacé les opacifications biliaires grâce à l’obtention d’images nettes sans danger pour le
patient. Lorsqu’il n’existe pas de fistule et en présence d’un ictère obstructif, d’angiocholite
ou de douleurs avec des voies biliaires dilatées à l’échographie, c’est actuellement l’examen
de choix. La cholangio-IRM permet de mettre en évidence la sténose, la dilatation de la VBP
et celle des voies biliaires intra-hépatiques. La classification du traumatisme est parfaitement
apportée par cet examen.
FNS
Glycémie, urée, créatinine, ionogramme sanguin.
Fonctions hépatiques.
Equilibre acido-basique.
Hémoculture en cas d’angiocholite
• Les réinterventions.
Ils existent schématiquement 3 situations durant lesquelles le diagnostic de traumatisme de la
VBP peut se faire :
Diagnostic en peropératoire
Diagnostic en postopératoire immédiat
Diagnostic à distance de l’intervention
A- En peropératoire :
Il est simple lorsque le chirurgien voit une fuite biliaire dans le champ opératoire ou sur une
anomalie de la CPO
B- En postopératoire immédiat :
1- La lithiase résiduelle :
Elle peut donner le change avec un traumatisme de la VBP, qu’elle soit fermée ou ouverte. Si
un drainage biliaire est en place, le contrôle postopératoire permet de trancher. Sinon, une
fistulographie, en cas de fistule biliaire externe, permettra d’en faire le diagnostic. En absence
de drainage et de fistule biliaire externe, une cholangio-IRM fera le diagnostic du
traumatisme.
B- A distance de l’intervention
1- La lithiase résiduelle :
L’exploration de la VBP par une cholangio-IRM ou Une CPRE permettra le diagnostic
différentiel
IX- Traitement :
Il est essentiellement chirurgical et difficile. Il est à confier à un spécialiste compétent qui a
l’expérience de cette pathologie. Un traitement instrumental par mise en place d’une prothèse
en perendoscopique permet dans les cas de fistule biliaire externe avec inflammation et
déperdition biliaire menaçante, d’assécher le patient et de préparer ce dernier à la chirurgie
réparatrice définitive.
A- Buts du traitement :
A- Traitement médical :
Il est de mise devant une fistule à petit débit et devant une infection (angiocholite).
➢ Surveillance du drainage.
➢ Rééquilibration des troubles hydro-électrolytiques.
➢ Hyper alimentation entérale ou parentérale.
➢ Surveillance de l’état cutané avec changement fréquent des pansements, protection de
la peau par plaques de Karaya ou pommade protectrice (oxyde de zinc, nobecutane….)
et pour certains auteurs utilisation de choléstyramine.
Ce traitement va permettre la fermeture des fistules à faible débit, lorsque les lésions causales
sont peu importantes. Il peut être utile en période préopératoire dans les autres cas.
C- Traitement instrumental :
1- Le traitement endoscopique par mise en place d’une prothèse :
La mise en place d’une prothèse dans la VBP en perendoscopie est à l’heure actuelle une
possibilité qui permet une aide précieuse en permettant une thérapeutique définitive ou une
préparation à l’acte chirurgical. Elle consiste en une intubation des voies biliaires soit au cours
d’une fistule biliaire externe à gros débit avec ou sans sténose ou d’une sténose isolée sans
fistule. Il est impératif d’opacifier tout l’arbre biliaire avant de mettre en place la prothèse.
En cas de fistule, la prothèse court-circuite la lésion. S’il n’est pas possible de passer le fil
guide vers les voies biliaires proximales, l’endoscopiste doit s’aider par une opacification
transhépatique pour réaliser la technique du rendez-vous et mettre la prothèse en place. Un
contrôle endoscopique est réalisé 6 semaines plus tard. En cas d’absence de fuite biliaire, la
prothèse est retirée, s’il n’existe pas de signes de sténose canalaire secondaire liée à
l’inflammation et à la fibrose due à la fuite biliaire.
En cas de sténose de la VBP associée à la fistule, 2 prothèses de 10F sont mises à travers la
sténose et laissées en place durant un an, avec changement tous les 3 mois pour prévenir
l’angiocholite liée à l’obstruction de la prothèse. Ce traitement endoscopique a donné lieu à
un succès dans 71 et 79% des cas pour les auteurs l’ayant utilisé.
En cas de sténose sans fistule biliaire, l’intubation de cette sténose peut s’avérer impossible et
constituer un échec de la méthode. Il semble que lorsque l’intubation est possible, les résultats
du traitement endoscopique soient identiques à ceux de la chirurgie. La prothèse est laissée en
place pendant des mois et changée régulièrement. Dans une étude comparant la chirurgie à
l’endoscopie, avec un suivi de 50 +ou- 3,8mois pour la chirurgie et 42+ou-4,2mois pour
l’endoscopie, on a constaté un taux de récidive identique de 17%.
2- La dilatation instrumentale :
Elle consiste en une intubation de la sténose et sa dilatation par des ballonnets. Elles
s’adressent à des sténoses biliaires. Elles peuvent être suivies de mise en place de prothèses.
D- Traitement chirurgical :
1- Méthodes réparatrices :
Figure 6 :
Suture cholédoco-duodénale
d- L’anastomose hépatico-jéjunale :
Elle parait la plus avantageuse, car elle permet de réaliser une anastomose, très haut dans le
hile sans tension utilisant une muqueuse biliaire et des parois jéjunales saines. Elle sera
réalisée sur anse en Y, excluant 70-80cm du grêle pour éviter le reflux. Elle est réalisée aussi
bien très tôt dans la réparation immédiate qu’à distance au stade de sténose. Si la convergence
est respectée, l’hépatico-jéjunostomie est réalisée. Si elle est lésée, on doit recourir à
l’abaissement de la plaque hilaire, pour dégager les 02 canaux biliaires intra-hépatiques.
A ce moment :
Soit on peut les rapprocher et les adosser en éperon, ce qui permet l’anastomose après section
de leur cloison commune.
Soit on réalise une double hépatico-jéjunostomie.
Dans le cas où on ne dispose que d’un canal, on réalise une hémi-hépatico-anastomose droite
ou gauche dont la sanction est l’atrophie du lobe non drainé (Hepp).
Figure 7 :
f- L’opération de Longmire :
Elle consiste en une cholangio-jéjunostomie après abord du canal du segment III. Elle est
pratiquée en cas d’abord de la plaque hilaire s’avérant impossible ou très difficile, avec un
canal (segment III) bien dilaté et drainant la totalité du foie.
Dans les sutures bout à bout, on met en place un drain de Kehr en amont ou en aval de
l’anastomose, dont une des branches se situe en regard de cette dernière.
La durée de ce calibrage est sujette à controverse :
Les auteurs français le laissent en place 2 à 3 mois, parfois plus surtout si la VBP est fine.
D’autres auteurs, laissant en place le drainage pendant plusieurs mois ou années.
Figure 10 :
Intervention de Longmire
2- Conduite de l’intervention :
Pour la chirurgie secondaire, il est important de préparer le patient à la chirurgie. Une
exploration complète des voies biliaires doit être réalisée aussi.
Il est impératif avant l’intervention de préparer le malade à ce type de chirurgie par :
▪ Rééquilibration des tares, des désordres hydro-électrolytiques et nutritionnels
éventuels.
▪ Antibiothérapie à visée biliaire : fréquences des angiocholites.
3- Moment de l’intervention :
En dehors des réparations faites immédiatement sur des plaies reconnus tôt, la plupart des
auteurs considèrent qu’en dehors d’une indication imposée par un cholépéritoine ou une
hémorragie, il est préférable d’attendre 2 à 3 mois pour réparer la plaie de la VBP. Lorsque
l’on intervient en urgence et qu’il existe une infection et une inflammation, il vaut mieux
surseoir à la réparation de la VBP. Cette réparation doit être réalisée en dehors de tout
phénomène inflammatoire et infectieux
4- Les indications :
Ces indications dépendent de :
- L’heure du diagnostic du traumatisme en peropératoire, en
postopératoire immédiat et en postopératoire tardif.
- Type de lésions rencontrées immédiatement et à distance
(classification)
- Les lésions secondaires au traumatisme (sténose, fibrose,
angiocholite, état du foie).
- Expérience du chirurgien
- La plaie latérale :
- Suture sur drain de Kehr.
- En cas de sténose très localisée avec VBP saine sans fistule biliaire externe et un
pédicule hépatique peu inflammatoire :
De la même manière que pour le cas précédent, le traitement endoscopique a sa place dans ce
cas de figure. La mise en place d’une prothèse peut être tentée dans un premier temps. Si c’est
un échec, la chirurgie est indiquée.
Elle est indiquée en cas de section sans perte de substance, qui est en fait rare.
f- Cas particuliers :
- L’intervention de Longmire : elle reste une possibilité de réparation devant une destruction
hilaire avec foie droit atrophié et des voies biliaires gauches dilatées.
Chaque fois que l’état sous hépatique et pédiculaire est dominé par la fuite biliaire et son
corollaire que sont l’inflammation et l’infection. Dans ces cas, il est très important de traiter
cet état inflammatoire et infectieux et de réaliser la réparation du traumatisme de la VBP
ultérieurement.
X- Les résultats :
A- La mortalité :
Elle reste liée à l’état du malade (tares éventuelles) et les complications immédiates. Elle
oscille entre 0% à 11%.
B- La morbidité :
Son taux va de 4,4% à 30%. Les complications sont dominées par le sepsis.
XI-Prévention :
Vu que la majorité des traumatismes de la VBP surviennent au cours de la chirurgie de la
lithiase biliaire et essentiellement lors de la cholécystectomie, il est important de prendre des
précautions lors des différents temps de cette chirurgie pour éviter de blesser la VBP.
➢ Laisser une « pastille » vésiculaire, sans vouloir cliver le bassinet de la VBP, quand
des adhérences les soudent intimement.
➢ Pour la cholangiotomie :
VBP large ou VBP fine ou intermédiaire, le sens de l’incision doit être choisi selon le
calibre pour éviter une dilacération
Pour Salembier :
VBP = 08 mm : incision longitudinale
VBP = 10 mm : section en ligne bridée.
VBP≥12 mm : section transversale.
XIII- Conclusion :
Les traumatismes de la VBP représentent la complication la plus fréquemment vue au décours
de la chirurgie biliaire. Les traumatismes de la VBP doivent dans un premier temps, être
évités par le respect des principes de cette chirurgie.
Une fois survenue, la plaie de la VBP doit être reconnue immédiatement, et la
cholangiographie péropératoire trouve ici une place de choix.
La réparation doit être immédiate, car le pronostic est bon dans ce cas.
Si la plaie est méconnue, la réparation secondaire fait appel à :
3- Faire le diagnostic d’un traumatisme de la VBP c’est aussi faire le diagnostic des
lésions associées notamment artérielles.
6- Le suivi du patient doit être poursuivi à vie car la sténose peut survenir
longtemps après la réparation.
7- La réparation d’une nouvelle sténose fait le plus souvent appel à une nouvelle
anastomose que traitement non chirurgical chaque fois que le patient peut
supporter cette chirurgie réparatrice.
8- La thérapeutique non chirurgicale garde sa place chez le patient âgé et/ou taré
qui peuvent supporter ce type de chirurgie
.
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