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Module d’Imagerie en odontologie pour 3ème année Pr Fennich 2022

2021

SPECIFICITES DE LA RADIOLOGIE EN ODONTOLOGIE CONSERVATRICE (OC)

1-INCIDENCES RADIOGRAPHIQUES EMPLOYEES EN OC


2-TECHNIQUES RADIOGRAPHIQUES UTILISEES EN OC
3- IMAGERIE SECTIONNELLE ET OC
4-APPORT DE LA RADIOGRAPHIE EN ODONTOLOGIE RESTAURATRICE
5-APPORT DE LA RADIOGRAPHIE EN ENDODONTIE
6-APPORT DE LA RADIOGRAPHIE EN TRAUMATOLOGIE

1- INCIDENCES RADIOGRAPHIQUES EN OC
1-1 Clichés endobuccaux
=> Radiographie rétro-alvéolaire
►Incidences
Les incidences orthogonales ou orthocentrées permettent un bon examen de la dent dans le plan
mésio-distal mais pas dans le vestibulo-lingual (superpositions).
Les incidences excentrées (mésio ou disto-excentrée), donnent le plus d'informations dans le sens
vestibulo-lingual, pour détecter notamment la présence d’une 2ème racine ou d’un 2ème canal.
- Pour dissocier les racines ou canaux vestibulaires et palatins, on applique la règle de Clarke : en
incidence mésio- excentrée, la racine ou le canal le plus distal est vestibulaire et le plus mésial
est palatin. En incidence disto-excentrée c’est le contraire (figure 1 et 2).
Image radiographique
P
Canal palatin
M D
Canal vestibulaire

Rayons X V

Tube radiogène

Figure 1 : projection des canaux Figure 2 : projection des canaux


en incidence orthogonale en incidence mésio-excentrée
- Règle de Walton les incidences mésio-excentrées sont indiquées pour toutes les dents sauf des
molaires maxillaires, qui nécessitent l’incidence disto-excentrée pour dissocier l'image des racines
de celle de l'os malaire.

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►Avantages de la radiographie rétro-alvéolaire : Image des structures dentaires coronaires et


radiculaires et des structures parodontales
►Inconvénient : Nombre réduit de dents examinées
=> Radiographie rétro-coronaire ou bite-wing
►Avantages : elle déforme moins l'image de la région coronaire que les radiographies rétro-
alvéolaires. De plus, elle réduit la dose d’irradiation, car, un cliché permet de contrôler 8 dents.
►Inconvénient : ce cliché, ignore les racines et le parodonte périapical
=> Radiographie occlusale
Le cliché occlusal fournit une vue plus étendue de l'os, maxillaires ou mandibulaire ce qui permet
la localisation dans le plan horizontal de lésions (notamment périapicales étendues) et présente un
intérêt chez les patients ayant subi un traumatisme des dents et des structures osseuses.
1-2 Clichés exobuccaux : radiographie panoramique
►Avantages : Ce cliché visualise les structures dento-maxillaires et leur environnement.
►Inconvénient : cliché de peu d'utilité en odontologie conservatrice ou en endodontie en raison du
manque de définition, des déformations et des superpositions.
►Indications : en traumatologie maxillo-faciale ou en cas des lésions périapicales étendues et pour
l'évaluation des rapports des dents avec les structures anatomiques
2- TECHNIQUES RADIOGRAPHIQUES EN OC
2-1 Radiologie analogique est moins employée actuellement.
2- 2 Radiologie numérique
2-2-1 Procédés de numérisation
La numérisation directe repose sur un capteur électronique sur lequel se forme l'image latente qui
est transmise par un câble vers l'ordinateur, avec affichage direct de l’image sur l'écran.
La numérisation indirecte utilise une plaque de stockage à base de phosphores. La plaque
impressionnée, est introduite dans un scanner qui transfère l'image latente à l’ordinateur.
2-2-2 Avantages et inconvénients des procédés numériques versus analogiques
Avantages
- instantanéité de l'image : on évite la perte de temps due au traitement du film.
- suppression des contraintes de développement.
- diminution des doses de rayons X comparée à une radiographie analogique.
- possibilité de traitements informatiques (agrandissement ...).
- mesure informatique des distances, surfaces et angles. Ceci est utile en endodontie surtout au
stade de la radiographie lime en place

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- facilité de communication avec le patient car l'image apparaît sur un écran,


Les images peuvent être stockées sur le disque dur de l'ordinateur, imprimées ou transmises ce qui
permet la télé consultation à distance.
Inconvénients
- Coût élevé des équipements informatiques nécessaires à l'imagerie numérique.
- La dimension des capteurs et leur épaisseur peuvent constituer une gêne pour le patient.
Cependant un peu de pratique réduit cet inconvénient.
3- IMAGERIE SECTIONNELLE ET OC
Il s’agit du scanner, de la tomographie classique et du cone beam. Ces techniques sont indiquées en
cas de : lésions périapicales étendues, fractures des maxillaires et enfin, pour préciser les rapports
des dents ou de corps étrangers avec les structures anatomiques (sinus, canal mandibulaire). Pour
ces indications, le cône beam est la technique de choix en raison de sa simplicité, irradiation faible,
netteté de l’image avec réduction des artéfacts liés aux éléments métalliques et scannerisation
rapide.
4-APPORT DE LA RADIOGRAPHIE EN ODONTOLOGIE RESTAURATRICE
En dentisterie restauratrice, on retiendra le cliché rétro coronaire.
4-1 Apport de la radiographie en préopératoire
 Apport dans le diagnostic
Une lésion carieuse se traduit, dans un 1er temps, par une radioclarté qui se limite à l'émail.
Puis, dans un 2ème temps la radioclarté atteint la dentine, son extension est alors appréciée par
rapport à la pulpe. On précisera si elle intéresse le tiers externe, médian ou interne de la dentine.
Toutefois, la radio-clarté traduit la déminéralisation et la cavitation. La radiographie ne permet
donc pas de distinguer si une lésion est cavitaire ou non.
Pour les lésions carieuses initiales :
=> au niveau occlusal : ces surfaces étant accessibles, l’examen visuel est supérieur à la
radiographie pour détecter ces lésions
=> au niveau proximal : les clichés rétro-coronaires présentent un intérêt dans la détection des
lésions carieuses proximales débutantes sur les dents postérieures par rapport à l’examen visuel.
Mais ce n’est pas le cas pour les dents antérieures, accessibles à l'examen visuel.
 Evaluation radiographique d’anciens traitements
Le cliché radiographique rétro coronaire permet de :
- contrôler l'adaptation cervicale des restaurations coronaires
- de détecter les récidives carieuses sous les restaurations.

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4-2 Apport de la radiographie en postopératoire


Il réside dans le suivi, pour les patients à risque carieux élevé : l’examen rétro-coronaire sera
réalisé tous les 12 à 18 mois, alors qu’en cas de risque carieux faible, il sera réalisé tous les 24 à 36
mois.
5-APPORT DE LA RADIOGRAPHIE EN ENDODONTIE
Le cliché le plus employé en endodontie est le cliché rétroalvéolaire.
5-1 Apport de la radiographie en préopératoire
5-1-1 Apport dans le diagnostic
 Examen de la dent
Rapports carie / pulpe extension de la carie par rapport à la pulpe.
Morphologie de la chambre pulpaire : on peut observer :
- une diminution du volume pulpaire par apposition de dentine secondaire ou réactionnelle ou par
présence de calcifications intra pulpaires.
- une augmentation du volume pulpaire en cas de résorption interne.
Anatomie des canaux
Un cliché préopératoire mésio-excentré, va nous donner une idée sur l'anatomie canalaire.
Laurichesse, Chapelle, et Griveau classent les images radiographiques canalaires en 5 types :
- image type I : canal unique avec radiotransparence continue allant de la chambre pulpaire à
l’apex radiographique ,
- image type II = diverticule : il s’agit d’une une cloison séparant le canal en deux canaux (au 1/3
moyen de la racine), qui fusionnent en apical. Sur le cliché, on observe une radiotransparence qui
disparait dans la région médiane du canal et réapparaît en apical.

Image type II : diverticule Image type III : dédoublement

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Image type III : rétrecissement Image type IV : foramen excentré


Image type V: furcation apicale

- image type III = rétrecissement ou dédoublement :


Le rétrécissement canalaire est une diminution du calibre du canal, à partir du tiers moyen ou
apical, jusqu'à l'extrémité apicale.
Le dédoublement est une division du canal principal en deux. La radiotransparence disparait dans
la région cervicale de la racine pour ne plus réapparaître.
- image type IV =foramen excentré : l'image du canal disparaît laissant place à une dilatation en
forme de " bouton canalaire ".
- image type V= furcation apicale : est une division du canal principal, au niveau de l'extrémité
apicale. Elle se caractérise par la disparition de l'image canalaire radiographique sans dilatation.
Obstacles endodontiques
=> Lors d’un traitement endodontique : calcifications intra canalaires
=> Lors d’un retraitement endodontique : tenon radiculaire métallique, instruments fracturés ou
matériau d’obturation canalaire.
Perforations
La perforation peut siéger au niveau du plancher ou au niveau radiculaire. Elle n’est pas toujours
visible à la radiographie, mais peut être suspectée en cas de tenon radiculaire non situé dans l’axe
du canal. Si la perforation est ancienne une résorption osseuse en regard peut être objectivée.
Résorptions : la radiographie rétroalvéolaire permet d’établir le diagnostic différentiel entre
une résorption interne et externe. En cas de résorption externe l'image du contour canalaire
est intacte et en variant les incidences radiographiques, la lésion semble se déplacer par
rapport à l'axe du canal.
 Examen du parodonte
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- Examiner le parodonte marginal : à la recherche de résorptions ou de lésions interradiculaires.


- Examiner le parodonte périapical : en commençant par le cément puis l’espace desmodontal et
en terminant par l’os alvéolaire.
 Au niveau du cément
Les éléments pathologiques recherchés : phénomènes d’apposition : l'hypercémentose
Phénomènes de résorption : en rapport avec la parodontite apicale.
 L’espace desmodontal
Sur un cliché radiographique cet espace est régulier.
- en cas d'ankylose ostéo-dentaire : il peut devenir très réduit ou disparaître
- en cas de parodontite apicale : son volume peut augmenter, il s’agit d'élargissement desmodontal.
 Au niveau de l'os alvéolaire
On s'intéresse surtout à la zone périapicale. On examine la lamina dura et la trabéculation osseuse.
- La disparition de la lamina dura est le signe d'une inflammation du parodonte périapical. L'os
alvéolaire peut présenter une lyse : lésion apicale.
- A l'inverse, on peut observer une zone hyper minéralisée d'ostéosclérose ou énostose qui est le
signe d'une inflammation pulpaire chronique et ancienne.
 Fistule
En présence d’une fistule, son origine et son trajet sont mis en évidence grâce à l'introduction d'un
cône de gutta percha dans l'orifice fistulaire puis on prend un cliché rétro-alvéolaire. La dent
causale est ainsi detectée même quand l'orifice fistulaire est situé à distance.
4-1-2 Evaluation radiographique d’anciens traitements
Cette évaluation concerne la densité de l’obturation canalaire et son extension, si elle : arrive à la
bonne limite apicale, présente un manque ou un dépassement.
5-2 Apport de la radiographie en peropératoire
La longueur de travail est mesurée grâce à une radiographie lime en place.
Elle est calculée par la méthode de Beveridge via la formule : LT = ( Lc ± d) – 1
LT : longueur de travail
Lc : longueur de cathétérisme, qui est la longueur de la dent sur la radiographie
d : distance lime /apex radiographique
-1 : pour se retrouver à - 1mm en deça de l’apex radiographique
5-3 Apport de la radiographie en postopératoire
En postopératoire immédiat, elle permet de juger de la qualité de l’obturation canalaire. A court, à
moyen et long terme, elle permet d’évaluer le succès du traitement endodontique et le suivi en cas

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de parodontite apicale chronique : avec une évolution vers la guérison, la stabilisation ou


l’aggravation des lésions.
6-APPORT DE LA RADIOGRAPHIE EN TRAUMATOLOGIE
Pour les fractures dentaires, qu’elles soient : coronaires, coronoradiculaires ou radiculaires,
l’examen radiographique de 1ère intention reste le cliché rétro-alvéolaire.
- Dans les fractures coronaires : on apprécie l’extension par rapport à la pulpe.
- Les fractures radiculaires : sans déplacement sont difficiles à mettre en évidence, lorsqu’elles sont
anciennes elles se caractérisent par une image elliptique.
- En cas de fracture verticale : le desmodonte est épaissi sur toute sa longueur.
Devant un traumatisme dentaire, si on suspecte des lésions squelettiques osseuses associées, un
examen radiographique élargi s’impose. On réalisera, en plus des clichés rétro-alvéolaires, une
radiographie panoramique, et éventuellement des incidences occlusales. Si nécessaire, on pourra
avoir recours à l’imagerie sectionnelle (cône beam).

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