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DR Y. GUERRACHE-KOUYANE
2023/2024
Introduction
L’établissement d’un diagnostic précis en odontostomatologie passe par un examen clinique
minutieux, souvent complété par des examens complémentaires radiologiques.
En imagerie dento-maxillaire, on différencie deux types de techniques :
Les techniques 2D : rétro alvéolaire, rétro coronaire……..panoramique ou
orthopantomographie (OPT).
Les techniques 3D plus sophistiquées comme le scanner et plus récemment le Cône beam
L’avènement du Cône beam vers la fin des années 90 représente une innovation majeure par
rapport au scanner.
Le Cône beam ou CBCT (Cône Beam Computed Tomography) appelé encore tomographie
volumique numérisée à faisceau conique, est une technique d’imagerie sectionnelle 3D en
plein essor.
Le tube et le système de détection tournant autour du sujet (180 à 360° selon les
constructeurs), plusieurs centaines d’analyses (prises de vues, clichés ou projections) sont
réalisés dans les différents plans de l’espace, permettant, après transmission des données à
un ordinateur, la reconstruction volumique d’un cylindre contenant l’objet (ici, les maxillaires).
- Les constantes d’acquisition sont définies : champ de vue, de 4x4cm à 30x30cm selon les
machines, de même que l’exposition : tension (de 50 à 110 kV), intensité (mA) et temps de
pose, en fonction de la corpulence du sujet et de la résolution souhaitée.
Obtenues à partir des reconstructions primaires axiales, elles permettent l’obtention d’images
en Ultra-Haute Résolution (UHR) à voxels de 70 à 80μm d’arête.
Ces images plus définies sont potentiellement plus bruitées et exigent des outils de « filtrage
» du bruit pour leur exploitation. Elles sont utiles surtout en pathologie endodontique
(diagnostic canalaire et des fêlures, d’un 4ème canal MV2 des molaires maxillaires, trajet
fistuleux d’un foyer d’ostéite …), et pour le diagnostic d’ankylose limitée ou «débutante».
Le kilo-voltage (KV) : ce paramètre influe sur le pouvoir de pénétration des photons X dans la
matière. Plus l’objet sera épais et/ou dense, plus on aura besoin d’augmenter les KV.
Les milli-ampères (mA) : ce paramètre influe sur le nombre de photons X générés
Le temps d’exposition : quelques millisecondes pour un cliché intra-oral, quelques secondes
à une grosse dizaine de secondes en panoramique dentaire ou cône beam. Il est à noter que
plus on réduit le temps d’exposition plus l’image devient floue.
La surface irradiée : (le champ du cône beam). Son unité est le gray (Gy) ou milli-gray (mGy).
La dose efficace : (son unité est le microsievert : μSV) qui est une dose pondérée par la
radiosensibilité des organes et le type de rayonnement. La dose efficace est une somme
pondérée des doses absorbées par chaque organe. Plus la dose est importante mieux serait la
résolution de l’image radiologique.
L’étalon de dosimétrie en radiologie dentaire est le PDS (produit-dose-surface) ou DAP (Dose
Area Product). Son unité est donnée en mGy.cm2.
Exemples :
Un panoramique dentaire délivre entre 100 et 120 mGy.cm2 pour un adulte moyen ; un cône
beam des deux mâchoires (80 × 80 mm) en mode « classique » délivre un DAP moyen de 300
à 1 200 mGy.cm2 pour le même adulte moyen selon les paramètres choisis.
Elles restent cependant 4 à 42 fois plus fortes que les clichés panoramiques.
La technique CBCT répond au principe ALARA (As Low As Reasonably Achievable) de la
législation nationale de radioprotection qui demande d’appliquer la plus faible dose
nécessaire.
Le CBCT permet de localiser le champ d’examen sur la zone à étudier (un secteur dentaire,
une arcade complète), évitant ainsi d’irradier inutilement les autres parties du crâne.
Technique Cliché intra-buccal Cliché panoramique Cône beam
Confort pour le patient: L’acquisition est plus simple, plus rapide et plus confortable pour le
patient qui n’est pas obligé d’être en position allongée mais plutôt debout comme pour le
cliché panoramique. Une seule rotation de l’appareil est effectuée autour du patient.
Dosimétrie et irradiation : A l’inverse du scanner, le Cône beam est considéré comme une
technique « low dose », permettant de balayer en un seul passage l’ensemble du volume à
explorer, en étant moins irradiant que la tomodensitométrie classique. Le CBCT délivre une
dose de radiation ionisante jusqu’à 6 fois plus faible qu’un même examen réalisé par scanner.
Variétés d’images, résolution spatiale et netteté : Le CBCT permet d’obtenir différentes vues
sur une même image, à savoir des coupes frontales, sagittales, coronales et obliques.
Sensibilité aux artéfacts : Le Cône beam est moins sujet aux artéfacts métalliques surtout au
niveau radiculaire que le scanner.
Bibliographie :
1. MARIELLE OLIJNYK. Apport du CBCT dans la prise en charge des résorptions radiculaires.
Rev Odont Stomat 2014 ; 43:149-161 MAY 2014.
2. Revue Clinic. CBCT 2.0. NOVEMBRE 2022. N°419.
3. Dr Norbert BELLAICHE, Paris. Cône beam pratique en odontostomatologie
GENERALITES : principe, technique, qualité d’image, artéfacts, types d’appareil,
indications.
4. Lionel CARDONA. Intérêts du cône beam lors du diagnostic et du traitement des lésions
inflammatoires périapicales d’origine endodontique. THESE N° 2017 LYO 1D 63.
5. Dr Norbert BELLAICHE. LE CONE BEAM EN ENDODONTIE. LS N°61 - mars 14.