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Master 2 / Biodiversité et Sécurité Alimentaire

Département des Sciences Biologiques de l’Environnement


Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie
Université Abderrahmane Mira de Bejaia

BIOTECHNOLOGIES VÉGÉTALES
Créa3on de variabilité par varia3on
somaclonale

Origine, mécanismes, créa3on de la


variabilité, analyses, applica3ons et
limites

Enseignant : Benadjaoud ali Année universitaire 2023/2024


Introduc3on de nouveaux caractères

• L’améliora(on géné(que d’une espèce cul3vée repose sur l’explora3on


et l’u3lisa3on de la diversité naturelle au sein de l’espèce afin d’associer
des caractères intéressants. Toutefois, ceXe variabilité intraspécifique est
limitée

• Ainsi, pour l’améliora(on de caractères de résistance aux maladies, de


rus(cité, d’adapta(on aux condi3ons de milieu, le sélec3onneur a
souvent recours à des croisements avec les formes sauvages ou voisines
de l’espèce cul3vée. Ces croisements interspécifiques sont u3lisés chez
des espèces comme le colza, le tournesol, le blé, la beXerave, la tomate, le
melon, le haricot, la laitue…
Augmenter l’accès à la diversité

• Parfois ces croisements intra ou interspécifiques se heurtent à des


problèmes d’incompa(bilité ou ne permeXent pas toujours de travailler
des caractères intéressants. Le sélec3onneur dispose de techniques
perme;ant de contourner ces difficultés

• Ainsi, le sélec3onneur augmente la source des caractères transmissibles


aux plantes en cherchant des gènes chez les êtres vivants de plus en plus
éloignés géné(quement de l’espèce à améliorer, tout en introduisant ces
caractères de façon plus précise.
Varia3on somaclonale

Larkin & ScowcroD (1981) proposent le terme de varia(on somaclonale pour


désigner une variabilité d’ordre géné(que ou cytogéné(que touchant des
plants régénérés à par3r de n’importe quelle forme d’une culture cellulaire

Le passage par cal ou le nombre de cycles de CIV sont des facteurs qui peuvent
induire des variants, c’est à dire des plantes dont le génome est sensiblement
différent de celui de la plante de départ.

Il est possible de créer de la variabilité via aussi les cultures cellulaires. Il suffit
d’introduire des pressions de sélec(on tels le froid, des toxines, de la salinité
et au moment de la régénéra(on on peut obtenir des plantes nouvelles qui
peuvent être résistantes au sel, à la sécheresse, à des maladies, etc., et que
l’on n’aurait pas pu obtenir par une autre façon.
Sources de la varia3on somaclonale

Certaines varia(ons somaclonales sont le résultat de la variabilité pré


existante au sein des cellules de l’explant mis en culture :

Exemple 1 :
• Des cellules de méristèmes qui dupliquent leur ADN mais qui ne se divisent
pas normalement forment des cellules à nombre élevé d’ADN (4C, 8C, etc.).
Ces changements ne sont pas probléma(ques, puisque ces cellules sont
incapables de se diviser au sein du végétal. Seulement en CIV, ces cellules
ont la faculté de se diviser, de se différencier et d’exprimer ainsi, un
changement au sein de leur génome.

Exemple 2 :
• Les 3ssus sont formés d’une mosaïque de cellules au nombre de
chromosomes variables (aneuploïdie chez certaines cellules et diploïdie
chez d’autres). Une fois en CIV et le passage par l’étape cal, on peut
amplifier ce;e diversité et favoriser l’obten3on de variants.
Sources de la varia3on somaclonale

Certaines varia(ons somaclonales sont le résultat des condi(ons de culture


qui peuvent favoriser de nouveaux changements géné(ques :

1- Milieu de culture : certains régulateurs de la croissance (BAP, ANA, 2,4D)


provoquent des changements dans les cellules en culture.

2- Durée de la culture : les durées de culture très longues de cals ou de


suspensions cellulaires favorisent la varia3on somaclonale.

3- L’âge de la culture : l’âge d’un cal ou d’une suspension cellulaire, entretenus


par plusieurs repiquages successifs, présente un effet marqué sur la fréquence
de la varia3on somaclonale.

4- Facteurs physiques : les condi3ons physiques tel que la température de la


culture ou la nature du milieu (liquide, semi solide) influe également sur le
taux de la varia3on somaclonale.

5- Génotype : le génotype de la plante mère est déterminant de la variabilité


au sein des cultures.
Mécanismes conduisant aux varia3ons

1- Changements du niveau de ploïdie : l’anomalie chromosomique la plus


fréquemment observée dans les cellules en CIV et qui peut s’ancrer au sein
des plantes régénérées.

Une euploïdie caractérise une cellule qui Une aneuploïdie consiste en une modifica3on
possède 2 ou plusieurs lots complets de anormale du nombre de chromosomes d’une
chromosomes (2n, 3n, 4n). cellule (2n ±1 ou 2).

2- Changements de structure des chromosomes par perte (délé(on), gain


(addi(on), inversion ou une transloca(on de fragments chromosomiques.

3- Varia(ons épigéné(ques : possibilité de transme;re un caractère acquis


sur quelques généra3ons, de façon réversible et sans modifica(on des
séquences nucléo3diques de l’ADN.

L’épigéné(que est l’étude des influences environnementales modifiant l’ac3vité des gènes,
qui sont transmis au fil des divisions cellulaires ou des généra3ons sans faire appel à des
muta3ons de l’ADN.
Créa3on de la variabilité

Exemple d’une démarche à effectuer pour créer de la variabilité somaclonale :

Prolonger la durée de culture sur plusieurs cycles d’un cal ou d’une suspension cellulaire

Régénéra(on d’un nombre important de plants depuis ces cultures prolongées

Faire un screening des traits désirables sur les nouveaux plants et leur descendance

Tester les variants sélec(onnés pour les traits désirables dans les généra3ons suivantes

Mull(pier les variants stables pour développer les nouvelles lignées


Analyse des variants obtenus

1- Les variants les plus u(les sont ceux qui portent tous les caractères du
parent les plus intéressants en plus du caractère souhaité manquant à ce
parent.

2- La sélec(on des variants doit être obtenue très rapidement. Les exposi3ons
les plus longues favorisent l’appari3on d’anomalies.

3- L’évalua(on des variants se fait au niveau phénotypique et doit porter


également sur leurs descendants.

4- Procéder à une caractérisa(on biochimique par électrophorèse de


protéines (isoenzymes), plus une u3lisa3on de marqueurs moléculaires de
l’ADN (RAPD, RFLP), etc.
Applica3ons et limites
2n = 26 4n = 52

Pour de nombreuses espèces cul(vées (tabac,


tomate, céleri, canne à sucre, fenouil, laitue,
etc.) et hor(coles des varia(ons somaclonales
ont amené de nouveaux caractères
intéressants (résistance aux maladies,
précocité de floraison, couleur et forme des
fleurs, accroissement de vigueur, etc.)

Exemple chez une liliacée ornementale (Tricyr&s hirta)


Culture de cals embryogènes pendant une année ;
Régénéra3on de variants tétraploïdes aux caractéris3ques phénotypiques
intéressantes (hauteur des 3ges, feuilles et fleurs plus grandes).

Comme limites, les modifica(ons apparaissent aléatoirement sur les


chromosomes et la propor(on de mutants présentant un intérêt hor(cole
ou agronomique est faible

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