BIP 35 1994 Transformation Des Entreprises Individuelles

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BIP n°35

Juin 1994

LA TRANSFORMATION DES ENTREPRISES


INDIVIDUELLES EN SOCIETES DE CAPITAUX

La loi de Finances pour l'année 1994 telle qu'elle a été publiée au Bulletin Officiel du 1er Mars
de cette année, fait état dans ses dispositions, de la prorogation du régime fiscal dérogatoire à
l'égard des personnes passibles de l'IGR qui désireraient transformer leur activité sous une forme
sociétaire.

A ce sujet, cet article se propose de faire le point sur les dispositions de la circulaire n° 696/93
portant application des dispositions de la loi de finances 1993 relatives à l'encouragement des
opérations de transformation des entreprises individuelles en sociétés de capitaux, telle qu'elle a
été publiée en date du 22 Mars 1993, et qui demeure en vigueur après la reconduction des
dispositions légales pour cette année.

Ainsi, les principales dispositions de cette circulaire pourraient être récapitulées autour de cinq
axes que nous analysons ci-après :

Ø présentation du régime dérogatoire ;


Ø les entreprises individuelles éligibles à ce régime ;
Ø les éléments constitutifs de l'apport ;
Ø l'évaluation des éléments de l'apport ;
Ø les modalités pratiques d'application des dispositions prévues.

De même, pour mieux illustrer les avantages de ce régime, nous avons jugé opportun de
présenter une étude de cas prévoyant l'apport du patrimoine professionnel d'une personne
physique à une société créée à cet effet.

Section I : PRESENTATION DU REGIME DEROGATOIRE :

Les charges fiscales occasionnées par la réalisation d'apport ont souvent eu un effet dissuasif
pour la transformation d'entreprises individuelles en sociétés.

Ainsi, la loi de finances pour l'année 1993 a aménagé à cet effet un cadre incitatif à cette
réorganisation en instituant un régime fiscal de "faveur" au profit des opérations d'apport du
patrimoine universel professionnel d'une entreprise individuelle à une "S.A." ou à une "S.A.R.L."
créée à cet effet, et ce, à travers :

Ø l'étalement de l'imposition des plus -values ; et,


Ø l'allégement considérable des droits d'enregistrement.

Pour sa part, la loi de Finances pour l'année 1994 n'a pas manqué d'introduire, outre les
avantages ci-dessus cités, un nouvel allégement qui réside dans l'instauration d'un droit fixe de
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200,00 DHS lors de l'inscription sur les livres fonciers des actes constatant l'apport sous le
régime de faveur.

De fait, ce régime demeure au même titre que celui introduit par la loi de Finances pour l'année
1993, et dont il constitue une prorogation, un régime dérogatoire et temporaire :
Ø dérogatoire dans la mesure où le régime de droit commun, prévu en matière d'impôts
directs, de droits d'enregistrement et de droits d'inscription sur les registres de la
conservation foncière, ne lui sont pas applicables ;
Ø temporaire en ce sens qu'il ne couvre que les opérations d'apport réalisées entre le
1er Janvier 1993 et le 31 Décembre 1994 ().

Rappelons que l'échéance du 31 Décembre 1993 et l'absence du régime entre la date du 1er
Janvier 1994 au 29 Février de la même année, ne préjudicie en rien l'application du régime de
faveur pour les transformations ayant eu lieu dans cet intervalle de temps, même si le décret
relatif à la perception de certaines recettes pour l'année 1994, ne prévoyait pas la prorogation du
régime dérogatoire dans ses dispositions.

Ainsi, les sociétés créées par transformation d'entreprises individuelles, sont habilitées à exiger le
remboursement des impôts payés et à prétendre au bénéfice des avantages prévus par le régime
dérogatoire.

Section II : ENTREPRISES INDIVIDUELLES ELIGIBLES :

Il s'agit des personnes physiques, des sociétés de fait et des indivisions, qui exercent une activité
commerciale, industrielle, artisanale, libérale, de promotion immobilière ou de prestation de
services et qui étaient soumises, au titre de l'exercice 1993, à l'impôt général sur le revenu selon
le régime du résultat net réel ou celui du résultat net simplifié ().

A cet effet, trois cas particuliers devront être distingués, en l'occurrence :


1. L'apport du patrimoine professionnel () d'une ou de plusieurs branches d'activités
exercées par une même entreprise individuelle, peut bénéficier des avantages institués
dès lors que :
Ø l'apport sus-visé couvre l'ensemble des éléments de l'actif et du passif de la
branche d'activité concernée ;
Ø l'activité concernée a régulièrement fait l'objet d'une exploitation distincte ayant
abouti à l'établissement, à la clôture de chaque exercice comptable, d'un bilan
distinct.
2. Le fait que le résultat net professionnel d'une personne physique qui exerce à titre
individuel une activité professionnelle, tout en étant associé principal d'une société
de fait ou membre d'une indivision, soit constitué par la somme des résultats de
chacune des deux ou trois entités, ne fait pas perdre à chacune de ces entités, le
droit de faire apport des éléments de l'actif et du passif de l'entreprise à une société
créée à cet effet.
3. Deux ou plusieurs entreprises individuelles répondant aux conditions d'éligibilité du
régime de faveur, telles que définies ci-dessus, peuvent faire apport de leurs
patrimoines professionnels respectifs, et de manière concomitante :
Ø soit à une SA ou une SARL en cours de constitution en 1994 ;

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Ø soit à une SA ou une SARL créée à cet effet antérieurement à l'opération
d'apport. Dans ce cas, l'avantage prévu en matière de droits d'enregistrement ne
s'applique qu'à l'augmentation du capital de ladite société.

Section III : ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L'APPORT :

1. Eléments de l'actif

En général, les biens professionnels () s'entendent des biens nécessaires à l'exercice par leur
propriétaire d'une activité commerciale, industrielle, artisanale, libérale, de promotion
immobilière ou de prestation de services.

N.B : Il peut être jugé opportun pour une entreprise individuelle de retirer de son actif
professionnel des terrains et/ou des constructions, conformément aux dispositions de l'article 14-
5 de la loi relative à l'IGR (), au cours de l'année 1994, et antérieurement à l'apport lorsque ces
derniers sont considérés comme facultatifs à l'exploitation.

2. Eléments du passif
Les principes retenus pour les éléments de l'actif doivent être observés au niveau des dettes
grevant le patrimoine professionnel de l'entreprise individuelle.

C'est ainsi que lorsque l'entreprise individuelle est imposée à l'IGR selon le régime du BNR ou
celui du BNS, seules les dettes liées aux éléments de l'actif apportés devront être prises en
charge par la société bénéficiaire de l'apport.

Par ailleurs, les provisions constituées en franchise d'impôt antérieurement à la date de l'apport
dans le cadre de l'entreprise individuelle, et qui gardent leur objet sont reprises au passif de la
société bénéficiaire de l'apport qui se substitue à l'entreprise apporteuse pour les régularisations
fiscales éventuelles liées à des faits ou événements susceptibles de se produire postérieurement à
la date de l'apport.

Quant aux provisions devenues sans objet du fait de l'apport, celles-ci doivent être rapportées
au résultat fiscal de l'entreprise individuelle afférent à l'année au cours de laque lle l'apport
a été réalisé.

Section IV : EVALUATION DES ELEMENTS DE L'ACTIF ET DU PASSIF

L'administration fiscale n'impose pas de méthode particulière d'évaluation.


Les valeurs attribuées aux différents éléments constituant le patrimoine professionnel de
l'entreprise apporteuse ne sont pas remises en cause ultérieurement par l'Administration, dès lors
que la valeur attribuée à chaque élément a été fixée suivant les principes généraux gouvernant
les mécanismes juridiques et financiers liés à ce type d'opération.

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Section V : MODALITES PRATIQUES D'APPLICATION DES DISPOSITIONS DU
REGIME DEROGATOIRE :

1. Avantages accordés par le régime dérogatoire et obligations des bénéficiaires

I. EN MATIERE DE DROITS D'ENREGISTREMENT :

Les actes constituant les apports réalisés entre le 1er Janvier 1993 et le 31 Décembre 1994 ne
sont passibles que d'un droit fixe d'enregistrement de 200 DH qui couvre la totalité de l'apport,
y compris les terrains et les constructions faisant partie intégrante des valeurs d'exploitation
de l'entreprise apporteuse ().
L'application de ce droit fixe entraîne la dispense des droits de mutation afférents à la prise en
charge par la société du passif de l'entreprise apporteuse.

II. EN MATIERE DE DROITS D'INSCRIPTION SUR LES REGISTRES DE LA


CONSERVATION FONCIERE :

Cette disposition ne s'applique qu'aux actes constatant l'apport à une société passible de l'IS du
patrimoine professionnel d'une ou plusieurs entreprises individuelles.
Ainsi, les demandes éventuelles requérant le conservateur aux fins d'inscription sur les livres
fonciers des apports, sont temporairement () passible d'un droit fixe de 200,00 DHS.

III. EN MATIERE D'IMPOT GENERAL SUR LE REVENU :

L'apport a pour effet d'entraîner la cession d'activité de l'entreprise individuelle apporteuse, dans
la mesure à il s'agit de l'apport universel du patrimoine affecté à une activité donnée.

1. Obligation déclarative :

Conformément aux dispositions de l'article 31 de la Loi instituant l'IGR, l'entreprise individuelle


doit produire, dans le délai de 45 jours suivant la date de l'apport des éléments de son actif et de
son passif à la société créée à cet effet, une déclaration de cessation consistant en un
inventaire des éléments apportés, appuyés d'une copie certifiée conforme de l'acte d'apport.

2. Détermination du résultat fiscal de l'entreprise individuelle :


La détermination du résultat professionnel de l'entreprise individuelle est effectuée
conformément aux dispositions en vigueur régissant le régime selon lequel l'entreprise
individuelle a été soumise à l'IGR.

2.1. Plus-value ou moins-value d'apport :


2.1.1. Détermination des plus ou moins-values :
La plus-value ou la moins-value d'apport est déterminée dans les conditions de droit commun
par référence à la valeur d'apport et au coût historique diminué, le cas échéant, des
amortissements pratiqués ().

2.1.2. Etalement de l'imposition :


L'entreprise individuelle n'est pas imposée sur la plus -value nette dégagée lors de l'apport.
Cette plus-value sera imposée entre les mains de la société bénéficiaire de l'apport, par fractions
égales sur une période de 10 ans .

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2.1.3. Maintien de l'avantage :


Par ailleurs, au cas où la société bénéficiaire de l'apport, est absorbée avant l'expiration du délai
de 10 ans sus-visé, la société absorbante ou née de la fusion, se substitue à la société absorbée
pour continuer l'étalement de l'imposition de la plus-value réalisée par l'entreprise individuelle et
non encore taxée à la date de la fusion, à la condition toutefois que cette fusion ait été opérée
dans le cadre des dispositions de l'article 20 de la loi relative à l'IS.

2.2. Sort des profits ayant bénéficié, avant l'opération d'apport, de l'exonération
pour réinvestissement :
Dans le cadre du régime dérogatoire, la société bénéficiaire de l'apport se substitue à l'entreprise
individuelle pour les engagements liés à cette exonération et pour les régularisations éventuelles
qu'entraînerait le non respect des conditions prévues par les dispositions de l'article 18 de la loi
sur l'IGR.
A cet effet, la société bénéficiaire de l'apport doit joindre à la déclaration visée ci-dessus, un état
détaillant par éléments cédés, les profits exonérés en précisant :
Ø les dates ;
Ø les prix de cession ; et,
Ø les abattements corrélatifs.

3. Provisions :
3.1. Provisions pour dépréciation :
Lors de l'apport, l'entreprise individuelle doit rapporter à son résultat fiscal de l'exercice 1994, les
provisions constituées en franchise d'impôt au titre des exercices antérieurs, et qui sont devenues
sans objet du fait de l'apport.

3.2. Provisions pour différence de change :


Dès lors que les créances ou les dettes libellées en monnaies étrangères et prises en charge par la
société bénéficiaire de l'apport sont évaluées d'après le cours du jour de l'apport, les provisions
doivent être réintégrées dans le résultat fiscal de l'exercice 1994.

3.3. Provisions pour investissement et provisions pour acquisition ou


construction de logements affectés aux salariés ou pour l'octroi auxdits salariés
des prêts destinés à cette fin :
La société bénéficiaire de l'apport se substitue à l'entreprise individuelle pour les engagements
liés à l'exonération de ces provisions et pour les régularisations éventuelles que pourrait entraîner
le non-respect des conditions de forme et de fond prévues par les dispositions en vigueur.

3.4. Autres provisions constituées en franchise d'impôt :


Ces provisions sont également reprises par la société bénéficiaire de l'apport qui devra rapporter
le montant total ou partiel desdites provisions au résultat de l'exercice au cours duquel elles sont
devenues totalement ou partiellement sans objet et ce, pour le montant excédant le risque réel
encouru.

A cet effet, il importe de préciser que la société qui ne procède pas aux régularisations prévues
ci-dessus encourt les majorations, amendes et pénalités prévues en matière d'impôt sur les
sociétés.

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4. Modalité de calcul de l'impôt général sur le revenu afférent au revenu professionnel
de l'entreprise individuelle pour la période allant du 1er Janvier 1994 à la date de
l'apport :
Comme il a été précisé ci-dessus, l'entreprise individuelle concernée doit souscrire la déclaration
de son revenu global (y compris le revenu professionnel afférent à l'entreprise apportée) au plus
tard le 31 Mars 1995.

Il s'ensuit donc que le revenu afférent à la période comprise entre le 1er Janvier 1994 et la date
de la réalisation de l'apport, n'est taxé qu'après l'expiration du délai normal de la déclaration
prévue à l'article 100 de la loi instituant l'IGR.

III. TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE


1. Transfert du droit de déduction :
La taxe sur la valeur ajoutée grevant les stocks et les encours compris dans les éléments de l'actif
apporté par l'entreprise individuelle, et non encore récupérée à la date de l'apport, ouvre droit à la
déduction entre les mains de la société bénéficiaire de l'apport dans les conditions prévues par la
loi relative à ladite taxe ().

De même, le droit de déduction afférent à la TVA supportée par l'entreprise individuelle et dont
le fait générateur n'est pas encore intervenu à la date de l'apport, est également transféré à la
société bénéficiaire de l'apport.

2. Transfert de la taxe due à l'Etat au titre des clients débiteurs :


Le paiement de la taxe due par l'entreprise individuelle au titre des clients débiteurs n'est pas
exigé lors de l'apport. En effet, la société bénéficiaire de l'apport devra acquitter cette taxe au fur
et à mesure des encaissements des créances sus-visées.

3. Avantage lié à l'exonération ou à la déduction de la taxe sur la valeur ajoutée


afférente aux biens inscrits dans un compte d'immobilisations et faisant partie de
l'actif apporté :
Les biens ayant bénéficié antérieurement à la date de l'apport de l'exonération ou de la déduction
de la TVA () ne donnent pas lieu à la régularisation prévue à l'article 18 précité même si
l'apport intervient avant l'expiration du délai réglementaire de 3 ans .

IV. AVANTAGES LIES AUX CODES DES INVESTISSEMENTS :


La société bénéficiaire de l'apport se substitue à l'entreprise individuelle pour les avantages
fiscaux accordés à celle-ci dans le cadre des mesures d'encouragement aux investissements ou à
l'exportation.

La société doit respecter les conditions de fond liées au bénéfice des exonérations totales ou
partielles accordées à l'entreprise individuelle antérieurement à la date d'apport, tel que ces
conditions sont prévues par les dispositions en vigueur.
Ces avantages fiscaux continuent à courir jusqu'au terme de la période pour laquelle ils ont été
accordés.

V. COTISATION MINIMALE :
Conformément aux dispositions de l'article 15 de la loi relative à l'IS, la cotisation minimale n'est
pas due par les sociétés pendant les trente six premiers mois suivant la date de leur exploitation.

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Dans le cas de l'apport placé sous le régime de faveur, l'appréciation de la période des trente six
mois sus-visés s'effectue par référence à la date du début de l'exploitation de l'entreprise
individuelle apporteuse.

VI. ACOMPTES PROVISIONNELS


En vertu du principe de la continuité précité, la société doit acquitter les acomptes prévus à
l'article 16 de la loi relative à l'I.S à compter de la date de l'apport.
Ces acomptes sont calculés par référence aux éléments de la déclaration fiscale de l'entreprise
individuelle (produit d'exploitation, résultat fiscal etc...), afférente à l'exercice 93 en tenant
compte toutefois :
1) de la période effective restant à courir entre la date de la réalisation de l'apport et celle
de la clôture du premier exercice comptable de la société bénéficiaire de l'apport
(application de la règle du prorata) ;
2) du taux de l'impôt ou de la cotisation minimale le cas échéant, prévus respectivement
en matière d'impôt sur les sociétés et de P.S.N.

VII. CONDITIONS DE FOND ET DE FORME ASSORTISSANT LE REGIME


DEROGATOIRE :
Les dispositions de l'article 7 de la Loi de Finances pour l'année 1993 telle qu'elles ont été
reconduites par la loi de Finances pour l'année 1994, sont applicables pour les apports réalisés
entre le 1er Janvier 1993 et le 31 Décembre 1994 sous réserve que la société bénéficiaire de
l'apport respecte les obligations de forme et de fond ci-après:

1. Obligation déclarative :
La société bénéficiaire de l'apport doit déposer auprès du service local d'assiette des Impôts
Directs et Taxes assimilées dont dépend l'entreprise individuelle apporteuse () une déclaration
écrite accompagnée :

1.1 d'un état récapitulatif des éléments apportés comportant tous les détails relatifs
aux profits réalisés ou aux pertes subies et dégageant le profit net d'apport ;
1.2. d'un état concernant :
1.2.a les provisions figurant au passif du bilan de l'entreprise individuelle
avec indication de celles qui n'ont pas fait l'objet de déduction fiscale;
1.2.b la réserve spéciale de réévaluation, le cas échéant.
2. Engagement :

La société bénéficiaire de l'apport doit en outre s'engager dans l'acte d'apport à :


2.1. reprendre à son passif pour leur montant intégral :
2.1.a les provisions régulièrement constituées par l'entreprise individuelle,
autres que celles constituées pour dépréciation, qui conservent encore leur
objet et dont l'imposition est différée lors de l'apport ;
2.1.b. le cas échéant, la réserve de réévaluation constituée en franchise
d'impôt ;
2.2. réintégrer dans ses bénéfices imposables le profit net réalisé à l'occasion de
l'apport ;
2.3. réintégrer le montant des provisions apportées en franchise d'impôt
lorsqu'elles sont devenues en totalité ou en partie sans objet.

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CAS D'APPLICATION :

Ayant pris connaissance de l'existence d'un régime dérogatoire en matière de transformation


d'entreprise individuelle en société, Mr Hassan qui exploite une usine de confection depuis 1984,
décide de faire apport de son patrimoine à une société anonyme créée à cet effet le 31 Juillet
1994.

Ainsi, il dresse une situation de la société à la suite d'un inventaire et qui aboutit au bilan au 31
Juillet tel qu'il se présente ci-après :

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BILAN DE L'ENTREPRISE INDIVIDUELLE AU 31 JUILLET 1994
ACTIF VALEUR AMRT. OU VALEUR PASSIF SOUS
BRUT PROV. NETTE TOTAL
Frais d'établissement 156.000 156.000 0 • Capital 4.009.400
Immobilisations 500.000 --- 500.000 • Réserve d'investissement 561.000
• Terrain 3.500.000 2.275.000 1.225.000 • Report à nouveau 325.500
• Constructions 8.350.000 7.142.500 1.207.500 • Résultat de l'exercice (260.560)
• Matériel et outillage 1.300.000 1.300.000 0
• Matériel de transport 560.000 415.000 145.000
• Mobilier et matériel de 200.000 200.000 0
bureau 180.000 --- 180.000
• Agcmts, aménag.et instal.
• Emballages récupérables
Sous-total 1 14.590.000 11.332.500 3.257.500 Sous-total 1 4.635.340
Autres valeurs immobilisées 120.000 60.000 60.000 • Prov.pour investissement 90.500
• Titre de participation 30.000 --- 30.000 • Prov.p/prêts au person. 150.600
• Dépôt et cautionnement 280.500 --- 280.500 (acquis. de logmt)
• Bons d'équipement
Sous-total 2 430.500 60.000 370.500 Sous-total 2 241.100
• Crédit à moyen terme 950.000
Sous-total 3 950.000
Valeurs d'exploitation 3.400.500 3.400.500 Valeurs exigibles 3.950.810
• Stocks • Dettes d'exploitation 3.859.400
• Créditeurs divers
Sous-total 3 3.400.500 3.400.500 Sous-total 4 7.810.210
Valeurs réalisables et 500.000 500.000 0
disponibles 2.800.500 560.000 2.240.500
• Avances fournisseurs 4.247.090 --- 4.247.090
• Clients 120.560 120.560
• Débiteurs divers
• Charges constatées d'avance
Sous-total 4 7.668.150 1.600.000 6.608.150
TOTAL ACTIF 13.636.650 TOTAL PASSIF 13.636.65

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A. Précisions sur certains éléments du bilan :


1) Provisions pour dépréciation des titres de participation
Mr Hassan avait pris en 1989 une participation dans le capital d'une S.A. qui se trouve en
liquidation judiciaire (cessation de paiement) depuis Décembre 1991. Au titre de l'exercice 1993,
Mr Hassan avait constitué une provision de 60.000 DH pour dépréciation totale de ces titres.
Selon les informations en sa possession le produit de la liquidation des biens de la S.A ne
couvrirait pas les dettes de la société. La perte subie sur ces titres est devenue donc quasi-
certaine à la date de l'apport.

2) Avances fournisseurs
Il s'agit d'une avance versée en 1989 à une entreprise (SA) qui fut déclarée en faillite en 1991.
Cette avance est considérée irrécupérable.

3) Provisions pour clients (créances litigieuses)


Il s'agit de provisions constituées sur des créances contestées par les clients. L'affaire a été
remise à l'avocat de l'entreprise en 1991.

4) Provisions pour investissements


Ces provisions, constituées conformément à la loi en vigueur, sont libérées d'impôt dès lors que
l'investissement a été réalisé.

5) Provisions pour prêts au personnel


Il s'agit des provisions constituées depuis 1988 et dont les dotations de 1988 à 1991 ont été
utilisées en 1992 conformément aux dispositions en vigueur.

6) Charges constatées d'avance


Régularisation sur des prestations de publicité.

B. Evaluation des éléments de l'actif immobilisé dont la valeur d'apport est


différente de la VNC :
ELEMENT VNC VALEUR DIFFERENCE
D'APPORT
ATTRIBUE
E
+ VALUE - VALUE
• Fonds de commerce 0 1.000.000 1.000.000 - 207.500
• Terrain 500.000 1.500.000 1.000.000 - 45.000
• Construction 1.225.000 4.000.000 2.775.000 - 110.000
• Matériel et outillage 1.207.500 1.000.000 200.000
• Matériel de transport 0 200.000 - -
• Mobilier et matériel de 145.000 100.000 60.000
bureau 0 60.000 - -
• Agencements, 180.000 70.000 + 20.000
aménagements et 60.000 80.000
installations
• Emballages récupérables
• Titres de participation
TOTAL 3.317.500 8.010.000 5.055.000 - 362.500

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C. Calcul de l'abattement :
L'entreprise bénéficie au titre de la plus-value nette, d'un abattement des 2/3 ; la période écoulée
entre la date de création de l'entreprise et celle de l'apport étant supérieure à 8 ans (de 1984 à
1994).
Plus-value brute : 5.055.000
Moins-value : - 362.500
Total : 4.692.500
Abattement : (4.692.500 x 2/3) = 3.128.333 DH

D. Rectification à apporter aux résultats comptable et fiscal :


a) Résultat fiscal de la période allant du 1er Janvier 1994 au 31 Juillet 1994 avant
apport :
Ø CA TTC : 29.750.000 DH
Ø Résultat fiscal : 250.800 DH
soit :
• Perte comptable : (260.560) DH
• Diverses réintégrations : 511.360 DH
Total : 250.800 DH
b) Résultat comptable après réalisation de l'apport
Ø Résultat comptable avant
réalisation de l'apport : (260.560) DH
Ø Pertes diverses () : (680.560) DH
Ø Profits divers (1) : 560.000
Ø Pus value d'apport : 5.055.000
Ø Moins value d'apport : (362.500) DH
Résultat net comptable : 4.311.380 DH
c) Résultat fiscal après réalisation de l'apport
Ø Résultat comptable : 4.311.380 DH
Ø Réintégration fiscale sur
résultat avant apport : 511.360 DH
Ø Abattement sur plus-value nette : (3.128.333) DH
Ø Résultat fiscal avant différé de
la plus-value nette taxable : 1.694.407 DH
Ø Reprise plus-value
taxable différée : (4.692.500-3.128.333) =
1.564.167 DH
Ø Résultat fiscal : 130.240 DH
E. Calcul de l'impôt afférent au résultat de l'année :
L'impôt doit être établi d'après le résultat fiscal ci-dessus calculé avant expiration du délai de la
déclaration du revenu global, en l'additionnant aux autres catégories de revenus prévus en
matière d'IGR, et ce, avant le 31 Mars 1995.

Ce résultat doit en effet être ajouté aux autres revenus catégoriels et éventuellement servir à
résorber des pertes relevant d'autres revenus professionnels au cas où Mr Hassan en disposerait.

F. Incidence de la plus -value sur le résultat de la société bénéficiaire de l'apport:


Comme il a été précisé ci-dessus, la société bénéficiaire de l'apport doit réintégrer, par fractions
égales sur une période de 10 ans, la plus-value imposable constatée par l'entreprise individuelle
et pour laquelle, l'imposition a été différée lors de l'apport sous le régime dérogatoire.

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Dans le cas concerné, et en supposant que le résultat total de la société afférent à la période du
01/08/94 (date de la réalisation de l'apport) au 31/12/94 accuse un déficit de 560.000 DH, la
régularisation du fait de la réintégration de la fraction de la plus-value s'effectue comme suit :

Ø Base de la CM
(total des produits d'exploitation TTC) :
40.150.000 DH
Ø Résultat net fiscal : - 560.000 DH
Ø Fraction de la plus-value
à réintégrer : 1.564.167 x 1/10 =
156.416 DH
Résultat net imposable : - 403.584 DH
Ø Impôt afférent au résultat : Néant
Ø CM : 40.150.000 x 0,50% = 200.750 DH
La société, bien que nouvellement créée ne saurait bénéficier de l'exonération de la C.M étant
donné que son exigibilité est appréciée par rapport à la durée d'activité de l'entreprise
individuelle et non de la société nouvellement créée.
Acomptes provisionnels 1993

Dans le cas cité ci-dessus, l'impôt de référence est constitué par la cotisation minimale calculée
sur la base des produits d'exploitation (toutes taxes comprises) déclarés par l'entreprise
individuelle en tenant compte de la période effective d'activité soit :

Ø Produits d'exploitation TTC


déclarés par l'entreprise individuelle
au titre de l'exercice 1993 : 59.890.000 DH
Ø Résultat fiscal : 120.000 DH
Les acomptes trimestriels à verser par la société au cours de l'année 1994 s'élèvent à :
a) Acompte exigible au 30/09/94 :
I.S
Ø Impôt afférent au résultat : (120.000 x 36%) 2/12 =
7.200 DH
Ø Cotisation minimale : (59.890.000 x 0,50%) 2/12 =
49.167 DH
Acompte I.S dû : 49.167 DH
P.S.N
La P.S.N est calculée sur la base de l'I.S théorique qui aurait été dû s'il était supérieur à la
cotisation minimale.
Ø I.S correspondant au résultat : 7.200 DH
Ø P.S.N exigible : (7.200 x 10%) = 720 DH
b) Acompte exigible au 31/12/94 :
Acompte IS :
Ø Impôt afférent au résultat : (120.000 x 36%) x 3/12 = 10.800 DH
Ø Cotisation minimale : (59.890.000 x 0,5%) x 3/12 = 74.862 DH
PSN :
Déterminée sur la base de l'IS théorique au taux de 36% soit :
Acompte PSN :
Acompte PSN : (10.800 x 10%) = 1.080 DH.

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BIP n°35
Juin 1994
En Mars 1995, la société procédera à la liquidation définitive de l'IS de l'exercice 1994, dans les
conditions prévues par l'article 16 de la loi relative à cet impôt.

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