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Analyse de l’annexe fiscale 2001

Loi n° 2001-338 du 14 juin 2001 portant loi de finances de l’année 2001

Première partie
Taxes sur le chiffre d’affaires

AMENAGEMENT DU DISPOSITIF DE L’ARTICLE 357 DU CODE GENERAL DES IMPOTS


RELATIF AUX AFFAIRES A L’EXPORTATION EN MATIERE DE TAXE SUR LA VALEUR
AJOUTEE (Art.7)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 22 de la Directive n° 02/98/CM/UEMOA du 22 décembre 1998 portant


harmonisation des législations des Etats membres en matière de taxe sur la
valeur ajoutée exonère de cette taxe, les livraisons de biens destinés à
l’avitaillement des navires et aéronefs.

Or, les dispositions du Code général des Impôts restreignaient jusqu’en 2000
l’exonération au seul avitaillement en hydrocarbures.

La loi n° 2001-338 du 14 juin 2001 portant loi de finances pour la gestion 2001
apporte en son article 7, l’aménagement nécessaire afin de rendre conforme
la législation fiscale ivoirienne à la Directive de l’UEMOA.

II – Portée de la mesure

Antérieurement à l’annexe fiscale à la loi de finances pour la gestion 2001,


seule l’opération d’avitaillement en hydrocarbures des navires et des aéronefs
était expressément exemptée de la taxe sur la valeur ajoutée.

Aux termes des dispositions de l’article 7 de l’annexe fiscale précitée, la mesure


d’exonération est désormais étendue à l’ensemble des biens destinés à
l’approvisionnement des bateaux et des aéronefs. Il s’agit des vivres et non
vivres embarqués pour les besoins du navire, de l’équipage et des passagers.

Ne sont pas visées par le dispositif, les marchandises destinées à la vente qui
demeurent soumises à la procédure des exportations.

Les bateaux visés sont :

– les bâtiments de mer ivoiriens et étrangers de la marine marchande ;

– les bateaux affectés à la pêche professionnelle maritime ;


– les bateaux de sauvetage et d’assistance.

Les aéronefs concernés sont ceux utilisés par les compagnies de navigation
aérienne dont les services à destination ou en provenance de l’étranger
représentent au moins 80 % de leur chiffre d’affaires annuel.
Deuxième partie
Impôts sur le revenu

AMENAGEMENT DE L’IMPOSITION DES REMUNERATIONS DES ASSOCIES-GERANTS


MAJORITAIRES DES SOCIETES A RESPONSABILITE LIMITEE (Art.17)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 12 ancien du Code général des Impôts disposait que les rémunérations
allouées aux associés-gérants majoritaires des sociétés à responsabilité limitée
(SARL) et portées en charges étaient admises en déduction pour le calcul de
l’impôt sur les bénéfices, à condition que ces sommes correspondent à un
travail effectif et soient soumises au nom, des bénéficiaires à l’impôt sur les
bénéfices industriels et commerciaux.

Quant à l’article 12 bis (devenu article 24 depuis la refonte du Code général


des Impôts), il conditionne la déduction des rémunérations allouées à
l’actionnaire ou l’associé unique personne physique des sociétés
unipersonnelles, à la double condition que celles-ci correspondent à un travail
effectif et qu’elles soient soumises au nom de celui-ci aux impôts sur les
traitements et salaires.

Ces deux dispositions étaient contradictoires et introduisaient des traitements


différenciés pour la même nature de rémunérations.

Le dispositif de l’article 17 de l’annexe fiscale à la loi n° 2001-338 du 14 juin 2001


portant loi de finances pour la gestion 2001 corrige cette disparité de
traitement en abrogeant l’article 12 ancien précité, et en soumettant la
déduction des rémunérations allouées à l’actionnaire unique, à l’associé
unique ou au gérant majoritaire des sociétés, personne physique et portées en
frais et charges, à la double condition que celles-ci correspondent à un travail
effectif et soient soumises au nom de ce dernier aux impôts sur les traitements
et salaires.

L’aménagement ainsi introduit appelle les commentaires suivants.

II – Analyse de la mesure

A – Précision de la nature juridique des rémunérations accordées au gérant


majoritaire des SARL

L’article 17 précité d’une part, précise la nature des rémunérations accordées


par les sociétés à responsabilité limitée à l’associé gérant majoritaire personne
physique et portées en frais et charges de la société et d’autre part, uniformise
leur régime avec celui des rémunérations allouées à l’actionnaire ou à
l’associé unique des sociétés unipersonnelles.
Ces sommes sont désormais assimilées à des salaires.

A ce titre, elles doivent être soumises au traitement fiscal des salaires et sont
déductibles de la base de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux
sous certaines conditions.

B – Champ d’application de la mesure

1. Personnes bénéficiaires des rémunérations

Les rémunérations visées sont celles qui sont accordées à l’actionnaire unique,
à l’associé unique ou au gérant majoritaire personne physique, à l’exclusion
de celles versées à tout autre associé ou actionnaire.

La qualité d’actionnaire unique est une caractéristique des sociétés anonymes


(SA) unipersonnelles, tandis que celle d’associé unique se rencontre
exclusivement dans les sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée
(SUARL).

Quant au gérant majoritaire ou encore associé-gérant majoritaire, il se


rattache aux SARL comportant plusieurs associés.

Pour l’application de cette mesure, les gérants qui n’ont pas personnellement
la propriété des parts sociales sont considérés comme associés, si leurs
conjoints ou leurs enfants non émancipés ont la qualité d’associé. Dans ce cas
comme dans celui où le gérant est lui-même associé, les parts appartenant en
toute propriété ou en usufruit au conjoint et aux enfants non émancipés sont
considérées comme possédées par ce dernier.

Enfin, il convient de préciser que le régime de l’article 17 ne s’applique que si


les personnes bénéficiaires des rémunérations visées sont des personnes
physiques.

A contrario, s’il s’agit de personnes morales, ces rémunérations ne peuvent être


considérées comme des salaires et sont de ce fait exclues du bénéfice de la
mesure. Elles sont plutôt assimilables à des revenus de prestations de services
ou à des distributions déguisées de dividendes, et sont fiscalement traitées
comme telles au regard de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux
et de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières.

2. Entreprises concernées

Les rémunérations visées par le dispositif sont celles versées dans le cadre de
sociétés de capitaux.
Il s’agit d’une part, des sociétés à responsabilité limitée (SARL) avec associé
unique ou pluralité d’associés, et d’autre part, des sociétés anonymes (SA)
unipersonnelles ou non.

3. Nature des rémunérations allouées

Seules sont visées, les rémunérations versées en contrepartie d’un travail


salarié, à l’exclusion de toutes autres rémunérations, notamment celles
correspondant à des prestations ponctuelles réalisées par les personnes visées,
les indemnités de fonction, les dividendes, les tantièmes.

C – Conditions de déductibilité des rémunérations

Pour être admises en déduction du résultat imposable à l’impôt sur les


bénéfices industriels et commerciaux, les rémunérations susvisées doivent
satisfaire aux conditions suivantes :

– correspondre à un travail effectif : l’effectivité de la prestation de travail


relève d’un constat. Toutefois, le contribuable a la possibilité de prouver
l’effectivité du travail par tout moyen de preuve admis par l’Administration
fiscale. La production d’un contrat de travail, d’un bulletin de salaire ou d’un
relevé bancaire ou d’une attestation de prélèvement de la CNPS sont des
indices tenant lieu de commencement de preuve de l’effectivité de la
prestation de travail ;

– avoir été prises en compte par la société pour le calcul des impôts sur les
traitements et salaires et figurer au nom du bénéficiaire sur l’état récapitulatif
des salaires (état 301) ;

– être inscrites dans un compte de charges de la société et respecter les


conditions de déductibilité en matière d’impôt sur les bénéfices industriels et
commerciaux. En pratique, elles sont à faire figurer dans un compte de
charges du personnel.

Il convient de préciser que les sommes portées en compte courant n’entrent


pas dans le champ d’application de la présente mesure.

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