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Marceline Desbordes-Valmore est une poétesse du XIX siècle, elle fait partie du mouvement

du romantisme. Ce mouvement est un mouvement artistique et littéraire apparu au XVIIIe siècle. Il


met en valeur le sentiment de la raison et explore des thèmes comme le rêve, le fantastique, le
mystère ou bien la mort. Desbordes-Valmore écrit en 1834 le recueil de poésie Les Pleurs où elle
parle de ses déceptions amoureuses. Le poème Une fleur est le XXXIV poème de ce recueil. Ce
poème composé de manière classique donc de quatre quatrains, de vers en alexandrin et s’inscrit
dans le registre élégiaque qui est un thème phare du romantisme. Le poème nous présente la
déception amoureuse de la poétesse par à un homme dont elle est amoureuse. Nous nous
demanderons en quoi la symbolique de la fleur nous transmet la déception de la poétesse. Nous
analyserons d’abord la déception de l’autrice qui émane de ce poème. Puis, nous nous intéresserons
au message que nous transmet la symbolique de la fleur.

Tout d’abord, nous allons mettre en évidence la déception de la poétesse.

Marceline Desbordes-Valmore nous exprime sa tristesse à travers le vers 9 « Je te trouvais


cruel », le vers 10 « des pleurs silencieux » et le vers 16 « et moi je ne veux plus te voir ! ».
L’emploi du pronom personnel singulier « je » et le pronom personnel « moi » renforcent ces
sentiments en impliquant directement les paroles de la poétesse. L’emploi des mots sous cette forme
« moi, je » est utilisé à l’oral pour appuyer notre point de vue ou pour insister sur un point qui nous
touche ou nous questionne. Nous ressentons donc sa douleur à travers sa voix et nous comprenons
directement que ce poème exprime sa déception. L’utilisation du pronom personnel « te » donne
l’impression que nous assistons à un dialogue entre elle et son ancien amant. L’allitération en [r] au
vers 9 « cruel », « trouvais » et « rire » est grinçante et nous montre la colère de la poétesse. Nous
ressentons un sentiment de rancœur du côté de la jeune femme. Le champ lexical du feu
« cendre »V.4, « flambeau »V.5, « incendie »V.6, « brûlant »V.7, « l’ardente »V.8 représente l’amour
passionnel que porte la femme pour cette homme mais il apporte un côté dangereux. Nous pouvons
nous dire que cette amour peut se retourner contre elle et c’est malheureusement le cas comme nous
le démontre ce poème. Le feu est un élément qui se consume et qui finit pas disparaître donc nous
pouvons en déduire que son amour se consume au fil du temps, du poème. Le vers 13 « Ne m’offre
plus de fleur. » est une marque de sa colère et de sa déception, la négation présente dès le début du
vers suivit de l’impératif témoigne un ordre donné à l’homme par la jeune femme avec une fermeté
que transmet le point à la fin de la phrase déclarative. Les trois points de suspensions au vers 16
« Tu riais d’elle... » témoigne sa déception face à la situation et le manque de compassion de la part
de son ancien amant.
Les trois premières strophes de ce poème sont écrite au passé « Elle était [...] »V.1, « tu me
regardais [...] »V.5 et « je te trouvais cruel »V.9. L’utilisation ce temps permet à l’autrice de raconter
des faits, exprimer des sentiments et le fait que cet emploi s’arrête à la dernière strophe montre un
avancement dans sa démarche. Cela lui permet d’exprimer ses sentiments et ses émotions dans la
plus grande partie du poème de nous montrer sa tristesse. Elle l’exprime en s’appuyant sur sa
nostalgie et semble subir son destin comme dans une pièce de théâtre tragique dans laquelle il n’y a
aucun échappatoire « tout un sort »V.12. Elle semble complètement prisonnière de son amour et ne
sait comment se libérer « J’épouse son offense »V.14, le terme « épouser » est un terme fort qui lie
deux personnes pour la vie. Or, ce n’est pas le cas dans ce poème, elle épouse les attaques de
l’homme qu’elle aime et sa froideur face à la chaleur de son amour. Le dernier vers de ce poème
nous donne l’impression qu’elle semble vouloir passer à autre chose malgré tous les malheurs
qu’elle a subit.

Ensuite, nous allons nous intéresser au message que représente la symbolique de la fleur.

Marceline Desbordes-Valmore nous indique dès le premier vers que son ancien amant lui a offert
une fleur « Elle était belle encor ! Tu me l’avais donnée »V.1. L’offre d’une fleur à sa bien aimée est
un geste galant qui témoigne l’amour qu’un homme lui porte. Elle est signe de bonheur, d’amour et
surtout traduit la passion entre deux individus. L’adjectif qualificatif « belle »V.1 décrit la fleur qui
lui a été offerte et elle est décrite de manière méliorative donc nous pouvons penser sans avoir lu le
reste du poème que la fleur à une symbolique positive pour la femme et tout semble beau entre les
deux amants. Les paroles directes « Tiens-la, cette nuit, sur ton cœur ! » V.2 témoigne l’affection
que portait l’homme pour elle. Ce vers est un alexandrin coupé en deux hémistiche de 6 syllabes
exclamative donc cela montre que l’homme est content de lui faire ce cadeau et de lui montrer son
attention. La personnification de la fleur dans cet alexandrin « Car j’aimais cette fleur qui m’avais
dit « il t’aime ! »V.11 renforce le message envoyé par l’homme. Nous pouvons penser que c’est
l’homme qui parle à travers cette fleur. Elle est source d’amour et la poétesse la place comme un
objet qui relie l’amour qu’il y a entre les deux anciens amants. Elle peut entendre la fleur dire « Il
t’aime ! »V.11, nous pouvons nous dire que la poétesse est complètement amoureuse au point
d’entendre la fleur lui dire que l’homme l’aime. Ce genre de comportement renvoie la puissance de
son amour comme nous l’avons démontré à travers le champ lexical du feu présent dans tout le
poème qui témoigne la passion mais également le danger. Le vers 4 « Dispersa dans les airs sa
cendre infortunée » renvoie également vers le feu. Cela donne l’impression que leur amour part en
fumée en même temps que cette fleur. A la fin du poème, elle dit « Ne m’offre plus de fleur », leur
amour a été consumé et elle ne veut plus recevoir de fleur donc d’amour de la part de cet homme
pour ne plus souffrir. Nous pouvons nous demander si la représentation mentale de la fleur pour la
poétesse à changé, si elle la voit plus comme une rose entourée d’épines qu’il ne faut plus
approcher.
Le titre Une fleur, qui est un nom commun et singulier ne renvoie aucun message à cause de
l’absence d’adjectif qualificatif pour la décrire. La fleur est un élément doté d’une beauté mais elle
finit par faner au fil du temps comme l’amour présent entre les deux amants « Dispersa dans les airs
sa cendre infortunée »V.4, « Une femme, une fleur, s’effeuillent sans défense »V.15. La fleur qui
représente l’amour, se retrouve en danger face à la mort et la disparition dès le début du poème « Et
tu la suspendais sur le brûlant tombeau ». La fleur est également utilisée pour rendre hommage à un
être proche qui a quitté le monde donc la fleur possède un côté assimilé à la mort. Cette mort ne
renvoie pas vers la mort d’un proche mais la mort de l’amour qu’avait la poétesse. Le vers « Une
femme, une fleur, s’effeuillent sans défense »V.15 montre bien la fragilité de ces deux éléments, le
nom commun femme et le nom commun fleur mis côte à côte donne l’impression que cela
représente la même chose, qu’elles sont liées donc que la femme « s’effeuillent » comme la fleur.
La poétesse n’utilise plus le pronom personnel « je » mais généralise en utilisant un déterminant
indéfini féminin. L’allitération en [f] nous transmet la fragilité de ces deux éléments avec la
ponctuation saccader qui donne un effet de cassure, une brisure.
Nous avons l’impression que la femme se voyait à travers la fleur et nous exprime sa douleur face à
la disparition de cette dernière « Car j’aimais cette fleur qui m’avait dit : « Il t’aime ! » »V.11.

En conclusion, Marceline Desbordes-Valmore nous transmet son expérience vécue qui a été une
déception pour elle. Elle l’exprime avec la symbolique de la fleur qui traduit bien la tristesse de la
poétesse. Elle s’inspire de ce chagrin d’amour qu’elle a vécu. La symbolique de la fleur lui permet
de faire passer ses messages et d’apporter un côté moderne au poème.

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