Mezhoud Amirouche Etudiant 5éme année médecine dentaire Enseignant encadreur : Dr Ait Mouffok Introduction
A l’heure où les progrès de la médecine deviennent de plus en plus palpables
dans nos sociétés, de nouvelles thérapeutiques sont apparues mais non sans conséquences indésirables. En l’espèce, les bisphosphonates et les thérapies ciblées sont des traitements administrés dans le cadre de pathologies osseuses comme l’ostéoporose postménopausique ou cortisonique, la maladie de Paget, le myélome multiple, le syndrome SAPHO (Synovite-Acné-Pustulose-Hyperostose-Ostéite), l’hypercalcémie maligne, l’ostéogenèse imparfaite, la nécrose aseptique de la hanche et de certains cancers osseux ou cancers associés à des métastases osseuses (sein, prostate.... Ces médicaments permettent de réduire la résorption osseuse en inhibant l’activité ostéoclastique. Cependant des complications peuvent apparaitre : l’ostéochimionécrose Ostéochimionecrose • Définition : L’ostéochimionécrose est un effet secondaire des traitements par bisphosphonates décrit pour la première fois par Marx (2003) (3). L’ostéochimionécrose est une exposition d’os maxillaire nécrosé (figure 1) qui ne cicatrise pas après 8 semaines d’évolution chez un patient traité par bisphosphonates ou par thérapies ciblées et n’ayant pas eu de radiothérapie de la sphère cervico-faciale. Elle peut survenir spontanément, mais surtout après des soins dentaires invasifs (extractions dentaires,...) et en majorité au niveau de l’os mandibulaire (53,54,55). Figure 1 : Ostéochimionécrose de la mandibule secteur 3 Epidémiologie
La prévalence des Ostéochimionécrose est difficile à évaluer.
En effet, l’incidence varie selon plusieurs facteurs : la molécule utilisée (tableau 1), la voie d’administration, la durée d’administration et la dose prescrite. Ainsi, le pourcentage varie entre 0,8 à 12% chez les patients cancéreux traités par BPs en IV selon les études avec une nette prédominance féminine (6 à 7 femmes pour 1 homme). Au niveau de la mandibule, en particulier dans la partie horizontale de la branche montante, on retrouve beaucoup plus d’ONMs (Ostéochimionécrose des Maxillaires) comparativement à la région symphysaire Epidémiologie Selon l’étude de Bamias et coll. (2005), la prévalence de l’ONM est de 6,7 % chez des patients traités par zolédronate seul ou après pamidronate ou par ibandronate par voie IV pour une pathologie maligne (61). Selon Woo et coll. (2006) la prévalence de l’ONM est de 6 à 10 % chez des patients traités pour des affections malignes , Dans le cas d’un myélome multiple pour des patients traités avec des BPs par voie IV, d’après Zervas et coll. (2006), il y aurait 11% d’ONM. Il faut multiplier par 9.5 le risque d’ONM avec l’utilisation du zolédronate seul par rapport au pamidronate seul, ou par 4.5 avec l’utilisation de pamidronate et de zolédronate . Khosla et coll. (2007) estiment le risque d’ostéonécrose maxillaire sous bisphoshonate oral entre 1 pour 10 000 et 1 pour 100 000 patients traités-année et entre 1 et 10 pour 100 patients traités par bisphosphonate IV. Les BPs par voie orale ont une biodisponibilité de 5% contre 50% en IV . Mavrokoki et coll. (2007) ont prouvé qu’il y a plus d’ONMs chez les patients traités pour une infection maligne que chez les patients traités pour une ostéoporose. (64) De plus, le délai d’apparition (en moyenne de 9 à 14 mois) varie notamment selon la durée d’exposition. Plus celle-ci augmente, plus l’incidence d’ONMs augmente Ostéochimionécrose Etiologies : Plus le remodelage osseux est important, plus les BPs sont incorporés dans l’os. C’est pour cela qu’il y a une concentration élevée de BPs dans les sites osseux en cours de cicatrisation, dans les sites tumoraux et dans les zones qui présentent un taux de remodelage physiologique élevé comme l’os alvéolaire des maxillaires. . Etiologies :
Certains facteurs causés par les BPs peuvent entrainer la
survenue des ONMs : -Perturbation du remodelage osseux par inhibition de l’activité ostéoclasique donnant lieu à une hypocellularité maxillaire. -Hypovascularisation des maxillaires due aux propriétés anti- angiogéniques de certains BPs. Par exemple, le zolédronate est un anti VEGF. Or, le VEGF est un facteur angiogénique favorisant la mitose des cellules endothéliales, augmentant la perméabilité vasculaire et ainsi la migration de protéines notamment vers la tumeur Etiologies : -Hyperminéralisation de l’os des maxillaires qui devient inerte, avec des capacités de remodelage réduites. Ainsi, lors des microtraumatismes causés par les fonctions et les parafonctions, la réparation osseuse est compromise. -Toxicité pour les tissus mous. Ainsi, lors de traumatismes muqueux (chirurgical, prothétique...), il peut se produire une exposition de l’os sous-jacent puis une surinfection. Etiologies :
• Une exposition aux thérapies ciblées peut perturber la fonction
cellulaire et promouvoir la dégradation de l'épithélium. • Brunello et coll. , Bozas et coll ont rapporté le développement rapide d’ONM chez des patients qui ont simultanément reçu des bisphosphonates et le sunitinib, et ils ont mis en évidence le fort potentiel du sunitinib à provoquer une mucite. • Cette observation montre que la destruction de la barrière épithéliale peut être une étape importante dans le développement de l’ONM. • L’invasion bactérienne par les actinomyces peut être un facteur décisif dans l'étiologie des ostéonécroses liées aux médicaments , • La colonisation bactérienne avec les actinomyces est pratiquement omniprésente dans les échantillons de tissus d’ONM Diagnostic • Pour diagnostiquer une ONM il faut pratiquer un examen clinique et radiologique, et les mettre en corrélation avec les antécédents du patient, ses traitements actuels ou passés A-Examen clinique -Lors d’une ONM, il est classique d’observer une muqueuse ulcérée avec une exposition de l’os alvéolaire nécrosé de couleur jaunâtre (figure 2), blanchâtre ou grisâtre. L’ONM est souvent asymptomatique dans les premiers temps. Cependant, il peut y avoir une surinfection des tissus mous environnants, avec œdème, drainage purulent, fistule, ce qui engendre des douleurs spontanées ou à la mastication et au brossage. Cela peut même engendrer des mobilités dentaires jusqu’à la perte des dents, des séquestres et fractures osseux, conséquence d’une ostéomyélite aigue, Figure 2 : ostéochimionécrose de la mandibule secteur 4 B- Examen Radiologique :
• Au début de l’ONM, sur les clichés conventionnels (rétro-alvéolaire,
orthopantomogramme), il y a une absence de signes radiologiques. • A un stade précoce, la TDM et la scintigraphie permettent une visualisation des lésions osseuses, avec des zones hypodenses, des images non spécifiques de séquestre osseux, des images ostéolytiques et l’absence de signe de remodelage de l’alvéole . • Le scanner est plus performant que la panoramique dentaire. En effet, l’extension des lésions osseuses y est plus visible ainsi que la présence de séquestres. C’est une vision tri-dimensionnelle qui peut notamment aider pour une chirurgie. Il permet d’observer une lymphadénopathie ou la présence d’un os néoformé secondaire à la réaction périostée. Il aide au diagnostic différentiel entre les métastases et l’ONM. C’est la méthode d’imagerie qui présente la meilleure détectabilité. Figure 3: Orthopanthomogramme et scanner de deux ostéochimionécrose de la mandibule, la première secteur 4 et la seconde secteur 3 Classification des ONMs : Ruggiero et coll. membres de l’American Association of Oral and Maxillofacial Surgeons (AAOMS) ont défini en 2006 différents stades de la pathologie en fonction de la clinique, afin d’établir des stratégies thérapeutiques. Trois stades sont proposés : -stade 1 (concerne 27 % des patients) : défini par la présence d’os exposé ou nécrotique chez des patients par ailleurs asymptomatiques et qui ne montrent pas de signe d’infection -stade 2 (concerne 9 % des patients) : défini par la présence d’os exposé ou nécrotique chez des patients souffrant de douleurs et ayant des signes cliniques d’infection -stade 3 (concerne 64 % des patients) : défini par la présence d’os exposé ou nécrotique chez des patients souffrant de douleur, d’infection et d’au moins un élément parmi la liste suivante : fracture pathologique, fistule extra-orale ou ostéolyse s’étendant au bord inférieur de la mandibule. Classification • Seconde classification de l’AAOMS en 2009 Par rapport à la version 2006, la nouvelle classification de 2009 • ajoute un stade 0, ceci afin de ne pas exclure des patients ayant reçu des BPs, sans exposition osseuse, aux symptômes non spécifiques, ou présentant des anomalies cliniques ou radiographiques, potentiellement liées à des modifications du métabolisme osseux induites par les BPs. classification • La classification de Madrid et coll. (2007), selon le degré d’invalidité engendrée par l’ONM permet de définir les différentes stratégies thérapeutiques : • -ONM non invalidante (tous les critères réunis): douleur absente ou contrôlée (EVA ≤ 3), infection absente ou contrôlée, mastication possible, vie sociale acceptable • -ONM invalidante (un seul critère suffit) : douleur modérée à sévère (EVA ≥ 3), infection diffuse, mastication impossible, vie sociale sévèrement perturbée. Diagnostic différentiel • Il est important de différencier une ONM des autres pathologies pouvant s’en rapprocher comme : • -Tumeurs osseuses primitives ou secondaires • -Ostéoradionécrose • -Gingivite ulcéro-nécrotique ou maladie parodontale quand la muqueuse est ulcérée • -Ostéomyélite • -Sinusite car les ONMs peuvent parfois avoir une extension au sinus • -Pathologies périapicales dentaires, une partie des signes cliniques étant comparables • -Alvéolite • -Traumatisme prothétique ou autre • -Métastase osseuse • En cas de doute sur le diagnostic, une biopsie et une analyse histologique peuvent être réalisées. Facteurs de risque • Les ONMs peuvent être spontanées ou secondaires à un traitement, un traumatisme dentaire (dans 70 à 75% des cas) comme une ulcération muqueuse, une extraction dentaire, une chirurgie parodontale… • Facteurs généraux :
• l’âge supérieur à 65 ans
• l’administration de façon prolongée de fortes doses de BPs par IV. • l’administration de thérapies ciblées anti-angiogéniques et d’autant plus, l’administration conjuguée avec des BPs. • l’insuffisance rénale (les BPs étant éliminés par les reins, une altération de leur fonction entrainerait donc une accumulation dans l’organisme de BPs) • l’intoxication alcoolo-tabagique • le diabète (car il provoque une baisse du remodelage osseux par ischémie micro vasculaire) • rare cas suite au traitement de l’ostéoporose , en majorité chez des patients traités pour une maladie métastatique osseuse où les doses sont 12 fois supérieures • la chimiothérapie et les corticoïdes pourraient agir comme cofacteurs Facteurs de risque • Facteurs loco-régionnaux : • la présence de foyers infectieux bucco- dentaires ou parodontaux • la mauvaise hygiène bucco-dentaire • un traumatisme muqueux du à des prothèses mal équilibrées ou en présence des exostoses • un traumatisme dentaire BIPHOSPHONATE • Définition Les BPs sont des molécules synthétiques analogues des pyrophosphates inorganiques naturels. Ces dérivés des pyrophosphates ont une importante affinité pour les cristaux d’hydroxyapatite. Ils sont constitués de deux groupes phosphonates liés à un atome de carbone (liaison P-C-P) et de deux chaînes latérales R1 et R2 à l’origine des propriétés pharmacologiques de chacun des produits . Il existe deux classes de BPs : -les non-amino-BPs (étidronate, clodronate) -les amino-BPs (risédronate, alendronate, pamidronate, ibandronate, zolédronate) qui ont une fonction amine terminale (NH2) et ont une activité ostéoclastique 10 000 à 20 000 fois supérieure aux BPs simples. (86) Le mode d’action des BPs varie selon la présence ou non de la fonction NH2 Mode d’Action • Le rôle principal des BPs est de diminuer la résorption osseuse par l’inhibition de l’activité des ostéoclastes. Les BPs vont se lier aux cristaux d’hydroxyapatite avec une forte affinité. • Ils vont agir sur les ostéoclastes. Ils vont être internalisés par les ostéoclastes au cours de la résorption de la matrice osseuse. • Les BPs simples vont être métabolisés en des composés non hydrolysables de l’adénosine triphosphate (ATP) dont l’accumulation est cytotoxique et entraîne une apoptose des ostéoclastes . • les aminoBPs (deuxième et troisième génération), dans les ostéoclastes, vont inhiber des enzymes clés de la voie du mévalonate et donc empêcher la production de farnésyl-pyrophosphate et de géranyl-pyrophosphate indispensables à l’activité des ostéoclastes Mode d’action • ils ont une action anti-angiogénique en diminuant la vascularisation et la prolifération des cellules endothéliales, en provoquant leur apoptose. • Les BPs inhibent les calcifications extra-osseuses en régulant le métabolisme du calcium endogène d’une part et par action sur le cholestérol • Enfin, le dernier rôle connu des BPs est son effet anti-inflammatoire Indication • Utilisés au préalable dans le traitement de la maladie de Paget, les BPs servent aussi pour traiter le myélome multiple, les métastases osseuses des cancers (sein, prostate…), l’ostéoporose post-ménopausique ou cortisonique, l’hypercalcémie maligne, la nécrose aseptique de la hanche, l’ostéogenèse imparfaite, et le syndrome SAPHO (pathologie du système ostéo-articulaire associée à des manifestations cutanées. Il s'agit de : la Synovite, l'Acné, la Pustulose palmo-plantaire souvent psoriasique, l'Hyperostose et l'Ostéite) (tableau 2 et 3). • Une des possibles utilisations à venir des BPs serait le traitement des parodontites. Une parodontite se caractérise par une perte d’os alvéolaire et à terme la perte des dents par mobilité dentaire et perte de leur support. Les BPs diminuent la résorption osseuse, les études montreront peut être une action des BPs sur les maladies parodontales en améliorant le tableau clinique Tableau 2 : Les molécules de BPs les plus utilisées Tableau 3 : Indications des BPs Therapeutique • La prise en charge des ONMs doit être pluridisciplinaire (les chirurgiens-dentistes, les ORL, les chirurgiens maxillo-faciaux, les radiologues, les oncologues, les rhumatologues, les médecins généralistes, les gériatres), en milieu hospitalier, et se divisent en deux phases : la prévention et le traitement A-Prévention • La prévention est primordiale pour tous les patients traités par BP et par thérapie ciblée. Avant l’instauration du traitement, il est important, dans un premier temps, d’informer le patient sur le risque d’ONM associé au traitement, les facteurs de risques de survenue d’ONM, les signes cliniques et l’importance d’un suivi régulier et de la prévention. Ensuite, comme pour tout patient, une anamnèse complète doit être réalisée avec notamment les modalités du traitement (molécule, voie d’administration, date du début du traitement ) • Un bilan bucco-dentaire avec un examen clinique et radiologique (orthopantomogramme et rétro-alvéolaire) doit être minutieusement effectué. • En effet, l’ONM peut être due à un geste de chirurgie dentaire invasif pendant le traitement. Il faut donc éliminer tous les foyers infectieux, extraire les dents de mauvais pronostic, revoir les prothèses mal adaptées pouvant provoquer des traumatismes des muqueuses… A- Prévention • Enfin, le dentiste soulignera l’importance de l’hygiène bucco-dentaire (brossage, bain de bouche) et assurera un suivi tous les 4 à 6 mois. • Une administration de vitamine D peut être prescrite en complément . • Si lors de la mise en état bucco-dentaire, un acte de chirurgie a été nécessaire comme une avulsion, il est préférable d’attendre la cicatrisation avant de débuter le traitement (selon le rapport bénéfice/risque par rapport à la gravité de la pathologie générale). • Durant le traitement, les soins conservateurs peuvent être réalisés, ainsi que les soins parodontaux non invasifs, les traitements endodontiques, les prothèses fixées et amovibles. A l’inverse, les extractions, les chirurgies parodontales, implantaires, osseuses et apicales et l’orthodontie sont à proscrire, A- Prévention • Si pendant le traitement par thérapie ciblée, un acte chirurgical est nécessaire, il faut ouvrir une fenêtre thérapeutique. • Elle commence de 2 à 8 semaines avant l’acte et se poursuit jusqu’à 4 semaines après l’acte, soit jusqu’à la fin du temps de la cicatrisation muqueuse. • A l’inverse, pour les BPs, la fenêtre thérapeutique n’est plus d’actualité car ils sont fixés durablement dans l’os. L’acte sera réalisé sous antibiothérapie et une couverture muqueuse soigneuse par colle de fibrine et suture sera réalisée à la fin des extractions qui auront été les moins traumatiques possibles . • Une anesthésie sans vasoconstricteur doit être privilégiée. Figure 3: Précautions d’emploi en cas d’extraction dentaire chez les patients traités par BPs pour un cancer Traitements curatifs • Le traitement des ONMs consiste, pour la plupart des cas, en une association d’un traitement médical et d’un traitement chirurgical A-Traitement Médical • D’après la littérature le traitement médical seul n’induit que peu d'amélioration des lésions d’ONM à la fois pour les patients cancéreux et non cancéreux. • En présence d’ONM, il faut que le patient ait une hygiène bucco-dentaire irréprochable. • Le bilan radiologique permet d’évaluer l’ampleur de la lésion. Un traitement antalgique et antiseptique local (bain de bouche à base de chlorhexidine 0.1%) est mis en place. • En cas d’ONM, en présence de symptômes (stade 2 et 3 de la classification Ruggiero et coll : • une antibiothérapie systémique à large spectre est mise en place avec des pénicillines, ou métronidazoles, ou quinolones, ou clindamycine ou en cas d’allergie aux pénicillines : doxycycline, ou érythromycine. • Cela permet de diminuer temporairement les douleurs. • Dans 20 % des cas, c’est une association de plusieurs antibiotiques qui est prescrite. A- traitement médical • Exemple : • Amoxicilline (1.5g) + métronidazole (750mg) par jour, pendant 14 jours ; • en cas d’allergie aux pénicillines : clindamycine (300 mg, 3 fois par jour, pendant 14 jours) ou azithromycine (250 mg par jour, pendant 10 jours). A- Traitement médical • Le but du traitement du stade non invalidant de la classification de Madrid et al (94), est d’éviter de passer à la forme invalidante. • Il comprend : • -traitement médical : antiseptique local (chlorhexidine), • antibiothérapie au long cours (amoxicilline 2g/j + métronidazole 1.5 g/j) (125) • -traitement chirurgical : élimination des séquestres. B- Traitement Chirurgical • Pour la forme invalidante de Madrid et coll. • le traitement n’est pas clairement défini. Il faut contrôler les infections diffuses, les fistules, réduire les fractures et permettre au patient de revenir à un stade non invalidant. • Un débridement chirurgical doit dans certains cas être opéré avec des résections (figure 4). • Des reconstructions, par greffe de péroné par exemple, ont été essayées mais cela a été abandonné en raison de la mauvaise vascularisation du site receveur qui entrainait la perte du greffon. B- Traitement Chirurgical • Les pourcentages de guérison sont variables, de 17,3 à 17,6% pour la thérapie médicale ou chirurgicale, à 46,3% pour le débridement par un lambeau libre ou par des procédures de résection chirurgicale . • Concernant les patients oncologiques, une intervention chirurgicale doit être réfléchie selon l'état général et l'espérance de vie. Si une anesthésie générale est contre indiquée cela va limiter la procédure chirurgicale et confirmer le choix d’une thérapie chirurgicale miniinvasive pour les premiers stades 1 et 2 des ONMs (Ruggiero et coll. • Pour le stade 3, notamment avec des fractures mandibulaires, la chirurgie consiste en une résection osseuse avec une extension jusqu’à des marges saines où les points de saignement et les surfaces osseuses ont une couleur normale. Il faut une résection large pour éviter la réapparition de de l'exposition de l'os s’il reste du tissu nécrotique. B-Traitement chirurgical • Dans certains cas, une chirurgie conservatrice, mini- invasive avec maintien de l'intégrité globale de la mâchoire, est préconisée. • La technique mini-invasive d'ablation du tissu osseux nécrosé entraîne des saignements au niveau de l'os sain qui aideraient dans la revascularisation à venir . • Cela peut être un simple curetage de débridement de la zone nécrosée, ou une séquestrectomie. • Dans d’autres cas, la chirurgie peut être plus importante avec une résection de grandes portions d'os. Figure 4 : Traitement d’une ostéochimionécrose des maxillaires Conclusion • Les bisphosphonates et les thérapies ciblées, nouveaux traitements anticancéreux, permettent d’agir sur différentes pathologies malignes et sur l’ostéoporose, mais leur action anti-angiogénique favorise l’apparition d’exposition osseuse dans la cavité buccale. • L’adoption d’une attitude préventive est donc primordiale pour éviter une nécrose osseuse des maxillaires soit spontanée, soit en réponse à un acte de chirurgie dentaire. • Cette prévention passe par l’information auprès des patients des risques d’ostéonécrose, des symptômes, de la nécessité de faire régulièrement des bilans bucco-dentaires, mais aussi de l’importance de l’hygiène bucco-dentaire. • La formation des professionnels de santé joue également un rôle important. Avec une population vieillissante, le nombre de pathologies se traitant par BPs et thérapies ciblées est en augmentation et donc les professionnels de santé doivent savoir dépister précocement et traiter ces nouveaux patients