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Liste des exposés
• Compte bancaire: ouverture et clôture;
• Cartes bancaires
• Chèque;
• Autres moyens de paiements;
• Services associés aux banques;
• Opérateur de change;
• Crédits bancaires;
• Affacturage;
• Crédit-bail;
• Shadow banking
• Cryptomonnaie;
• Banques participatives;
• Fiscalité bancaire.
Introduction
• Activités bancaires:
– Réception de fonds du public;
– Opérations de crédit:
• Crédits bancaires; crédit-bail; affacturage;
– Mis à disposition et gestion des moyens de
paiements;
I. Le compte bancaire
A. Typologie selon le titulaire du compte
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1) Les produits islamiques
• La finance est basée sur les contrats;
• Le droit musulman instaure un certain nombre de contrats, dits contrats
nommés, qui sont répartis en trois catégories: les contrats d’échange, les
contrats accessoires et les libéralités:
– Les contrats d’échange comprennent la vente simple au comptant (baï),
la vente génératrice de dette (bai muajjal, mourabaha), Salam, Istisna),
la location (ijara);
– Les contrats accessoires sont ceux qui voient une partie mettre à
disposition d’une autre partie du travail, du capital ou un engagement:
le contrat d’agence (wakal), le contrat de société (charika) qui peut
prendre la forme de commandite (moudaraba), et de joint-venture
(moucharaka), le mandat de transfert (hawala) et le gage (rahn);
– Les libéralités voient un transfert de droits sans contrepartie. Ce sont le
prêt (qard), le dépôt (wadiah), le don (heba) et la garantie (kafala).
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1) Les produits islamiques
• Les financements proposés par les banques
islamiques sont dits soit :
– Avec participations et basés sur un Partage des
Pertes et Profits. D’où la création de société en
participation : moudaraba et moucharaca ;
– Sans participation et basés sur le transfert d’actifs
sous-jacents. D’où la création de mourabaha,
ijara, istina, Salam, card hassan, etc.
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2) Opérations avec participation
• Les banques islamiques ont développé
plusieurs techniques sur une base de
participation entre prêteur et emprunteur.
• Au départ, on trouve la moudaraba qui
associe un capital financier et des
compétences entrepreneuriales et la
moucharaca où chaque associé contribue au
capital et à la gestion.
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2.a. La Moudaraba
• La moudaraba est un partenariat passif car elle est
conclue entre deux associés (au moins), un investisseur,
rab-el-mal et un entrepreneur, (moudarib) qui va œuvrer
pour rendre ces capitaux les plus profitables possibles.
• La banque islamique peut intervenir ici, soit en tant
qu'entrepreneur en plaçant simplement des capitaux
déposés chez elle par ses clients soit comme investisseur
en participant avec une autre banque à un projet
économique.
• La moudaraba est assimilable en finance classique à une
société en commandite dans laquelle les associés
bailleurs de fonds ne prennent pas part à la gestion. 68
Schéma d’un contrat Moudaraba
Scénario 1 2
3
Partage des Pertes et Profits entre la
Banque et l’entrepreneur
Scénario 2
3 2
1
2
Schéma d’un contrat Mudaraba
1
2
2 1
Schéma d’un contrat Moudaraba
2
2
5 5
3
4
2.a. La Moudaraba
• Les contrats moudaraba se présentent sous deux formes, limitée
ou illimitée. Dans une moudaraba:
– limitée (moudaraba al moucayada), le contrat porte sur un
projet précis et circonscrit et le financeur, rab-el-mal
n'investira que son argent ;
– illimitée (moudaraba al moutlaca), le moudarib n'est pas tenu
d'informer l'investisseur de la teneur du projet. Toutefois, le
gestionnaire doit respecter les principes de prudence et agir en
bonne foi. Il doit en effet gérer les ressources financières de
l’investisseur, rab-el-mal pour dégager un bénéfice optimal. Le
moudarib peut être tenu responsable des pertes en cas de
négligence, surtout intentionnelle.
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2.a. La Moudaraba
• Le résultat net dégagé
– Il doit être réparti équitablement entre l’investisseur
(rab-al-mal) et le gestionnaire (moudarib) de manière et
explicite au moment de l’accord.
– En cas d’échec, l’investisseur, rab-el-mal risque dans une
moudaraba son capital investi. Le gestionnaire, moudarib
a fait un travail supposé inutile, c’est-à-dire qu’il a perdu
du temps, qu’il a mal pu utiliser ses compétences et qu’il
a fourni un travail financement non rétribué.
– Donc la perte nette en capital, est supportée totalement
par la banque qui investit.
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2.a. La Moudaraba
• Exemple pratique
• Un promoteur veut construire un immeuble de bureaux pour le
vendre ensuite en totalité. Le projet a un coût de revient de
1.000.000 dhs et l’entrepreneur s’adresse à une banque islamique
pour le financement du projet.
• Début N, le contrat moudaraba est signé selon les termes
suivants :
– projet d’un an avec le moudarib responsable ;
– les gains seront répartis selon la quotité suivante :
• 20% pour le rab-el-mal et ;
• le reste pour le moudarib.
• Supposons que l’emprunt s’élève à 100% du projet. En décembre,
le projet est achevé.
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2.a. La Moudaraba
• Si le moudarib vend le tout pour 1.280.000 dhs
1280Mdhs, au rab-el-mal, il donne :
– + 1000Mdhs de l’emprunt,
– + 20% du profit qui lui revient = 20% * (1280Mdhs –
1000Mdhs) soit 56Mdhs.
– = 1056 Mdhs.
• Le moudarib gagne 80% * (1280Mdhs -1000Mdhs),
soit 225 Mdhs ;
• Si le projet est vendu à perte, alors elle est
supportée en totalité par rab-el-mal.
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2.b. La Mousaraha
• La mousaraha est un contrat moudaraba pour le secteur primaire,
dans lequel la banque islamique peut fournir la terre ou les fonds
nécessaires à son acquisition et se rémunère par une partie de la
récolte.
• La mousaraha est un métayage, c’est-à-dire une association où le
propriétaire apporte le capital et le métayer son travail. Le partage
de la récolte, se fait alors selon les clauses du contrat. Le bailleur
partage donc avec son métayer les aléas de récolte.
• Attention, il ne s’agit pas de fermage (proscrit) dans lequel le loyer y
est fixé et prédéterminé et ne dépend pas de la récolte.
• La deuxième opération financière en participation est la
moucharaca où chaque associé contribue au capital et à la gestion.
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2.c. La Moucharaca
• 1. Origine
– Moucharaca vient de chirca, terme généralement
utilisé, dans la jurisprudence islamique (fiqh), qui
voudrait dire partage, participation. Comme tous
les modes de partage se nomment chirca dans la
terminologie du fiqh, le terme moucharaca
n’existe pas expressément dans les livres du fiqh ;
le terme moucharaca est récent.
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2.c. La Moucharaca
• 2. Principes
– La moucharaca est une alternative islamique au
prêt à intérêt de la finance classique. C’est un
mode de financement fondé sur la répartition
équitable des risques entre les associés, pour des
opérations non proscrites par la charia.
– La moucharaca est un contrat actif, contrairement
à la moudaraba est un contrat passif où la banque
islamique n’intervient pas dans la gestion de
projet.
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2.c. La Moucharaca
• 3. Répartition des bénéfices
– Le partage des profits et des pertes PPP se réalise en
fonction des contributions de chacun des partenaires.
L’intérêt n’est jamais prédéterminé mais fonction du
risque global de l’opération. La part du bénéfice à
répartir doit, en revanche, être prédéterminée à la
signature du contrat sous peine de voir la moucharaca
invalidée.
– Le partage des profits doit être fait en fonction de la
contribution au bénéfice produit et non pas au capital
apporté.
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2.c. La Moucharaca
• Si A et B s’associent et conviennent que A obtiendra 10.000
par mois et le reste ira à B , la moucharaca est illicite.
• De même, si A convient qu’il aura 10% du résultat, la
moucharaca est illicite.
• La base correcte serait une répartition adaptée du résultat
en fonction de la contribution réelle de chacun.
• Les associés ont finalement la liberté de déterminer
librement la part de chacun dans les bénéfices sans être
tenus au montant que chacun a investi dans l’association.
En cas de perte, celle-ci sera répartie au prorata des
sommes investies pas chaque associé.
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2.c. La Moucharaca
• Chaque associé a le droit de participer à la gestion de la
moucharaca mais la gestion d’un commun accord peut être
confiée à un associé. Dans ce cas, le commanditaire n’a le droit
au bénéfice qu’à la hauteur de son investissement financier.
• Chaque associé peut mettre fin à la moucharaca à sa
convenance. Dans ce cas, les apports sont évalués et répartis.
En cas de survaleur, elle ne peut être la propriété d’un seul
associé. Ce pouvoir de chaque associé de retrait de la
moucharaca peut être contraint d’un commun accord, et on
peut interdire de mettre un terme à la moucharaca avant la fin
d’une période déterminée.
• La moucharaca peut être de type simple ou dégressif.
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2.c.1. La Moucharaca simple
• La Moucharaca simple (tabita) est une association où chaque
associé (moucharic) fait un apport en numéraire, en nature
ou en gestion, évalué à la juste valeur au jour du contrat.
• La gestion est en principe confiée à tous les associés qui le
désirent, à la différence de la moudaraba où l’apporteur de
capitaux peut financer seul le projet et ne pas prendre part à
la gestion.
• Dans la moucharaca, le financeur et l’entrepreneur concluent
un accord pour développer un projet commun dont ils se
partageront ensuite le résultat (bénéfice ou perte).
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2.c.2. La Moucharaca dégressive
• Dans la Moucharaca dégressive dite moutanakissa, la
participation de l’apporteur de fonds, rab-al-mal est rachetée
petit à petit par les autres associés.
• Par exemple, dans le cas d’une moutanakissa entre une
banque islamique et son client, les deux parties reçoivent bien
un pourcentage des profits mais le client redonne tout ou
partie de ses gains à la banque pour rembourser la somme
qu’elle avait initialement investie. De ce fait, dans une
association moutanakissa, après avoir catalysé le projet, la
banque est désengagée une fois qu’elle a récupéré ses fonds
et la part des profits qui lui revient. Ainsi, le client deviendra à
la fin du contrat seul propriétaire du projet.
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Schéma d’un contrat Mucharaka décroissante
Schéma d’un contrat Mucharaka décroissante
1
1
3 3
2
Différences entre la Moudaraba et la Moucharak
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Différences entre la Moudaraba et la Moucharak
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2) Opérations sans participation
• Parallèlement aux financements participatifs,
il existe au sein des banques islamiques des
produits spécifiques pour financer les
opérations à caractère commercial. Ils
permettent le transfert de propreté des actifs
et la couverture du fond de roulement.
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2) Opérations sans participation
• Ces contrats de ventes islamiques se divisent en deux
grandes catégories :
– Les ventes avec négociation du prix, mousawama, sans
référence explicite au coût de revient de l’élément vendu;
– Les ventes, bai-al-amana qui exigent que le vendeur déclare le
coût de revient de ce qu’il vend. Dans ce cas, trois possibilités
sont offertes :
• La tawlya ou la vente se fait à prix coûtant, donc sans profit ni perte ;
• La wadia ou la vente se fait au prix de vente mais minoré d’un rabais,
d’une ristourne ou d’une remise sans frais ou produit financier qui
dépendraient du règlement (si licite),
• La mourabaha ou la vente se fait avec une marge bénéficiaire
declarée, c’est la plus usitée.
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2.1. La Mourabaha
• 1. Principes
– Dérivée du mot ribh qui voudrait dire bénéfice, la
mourabaha signifierait « profitabilité
commerciale »;
– Un contrat mourabaha est un contrat avec lequel un
vendeur s’accorde avec un acheteur pour lui fournir
un bien spécifique au coût de revient affiché et avec
une marge bénéficiaire. Le vendeur doit donc
informer l’acheteur du coût de revient et rajouter un
bénéfice fixe ou en pourcentage du coût de revient.
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2.1. La Mourabaha
• Aucun coût ne peut se rajouter comme droits de
douanes, taxes, frais de port, etc. puisque le cout de
revient est un coût total. Si le coût de revient n’est pas
stipulé clairement, ce n’est pas un contrat mourabaha
mais moussawama :
– si on revend plus cher un bien qu’on a acheté et dont on
détient la facture d’achat, c’est un contrat mourabaha ;
– si on revend un bien qu’on a acheté dans un package avec
forfait, il est impossible de dissocier le prix du téléphone de
son forfait et de la promotion qui avait été faite ; c’est alors
un contrat moussawama. C’est le cas de la téléphonie mobile
et de toutes les offres packagées.
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2.1. La Mourabaha
• Pour éviter de tomber dans les interdits de la
charia, la mourabaha est soumise à des
conditions précises :
– le vendeur doit être propriétaire et en possession
de l’objet au moment de la revente,
– le prix ne peut pas être modifié, ni en cas de retard
ni d’anticipation de règlement,
– la marge bénéficiaire doit être déterminée avec
précision ;
– Le règlement peut être au comptant ou différé.
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2.1. La Mourabaha
• Le contrat mourabaha porte donc sur une vente, c'est-à-
dire un échange par consentement mutuel d’une chose
de valeur par une autre chose de valeur. Le contrat de
vente mourabaha doit suivre certaines règles pour être
licite :
– le sujet de la vente doit exister au moment du contrat ;
– on ne peut établir un contrat de vente pour un bien et état
futur d’achèvement, un encours, etc. mais on peut faire une
promesse de vente ;
– l’objet de la vente doit être la propriété du vendeur ;
– une personne vend une machine qui est encore chez un tiers, la
vente est proscrite.
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Exemple de mourabaha
• Une entreprise souhaite renouveler tout son mobilier de
bureau. Le budget estimé est de 1.280 Mdhs. Début janvier,
une promesse d’achat est signée au prix de 1.356M dhs
réglables en 3 versements égaux de 452Mdhs. Un dépôt de
garantie s’élève à 20Mdhs. Le 5 du mois, la banque
islamique achète, comme intermédiaire financier, les
meubles livrables dans l’entreprise. Le 10 du mois, les
meubles sont livrés avec la facture et la banque revend
immédiatement les meubles à l’entreprise pour 1.356Mdhs.
Le 20 du mois, le vendeur est réglé.
• Fin janvier, avril et juillet, l’entreprise paie 3*452 Mdhs
prévus et récupère sa garantie.
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Différences entre mourabaha et contrat de dette classique:
La banque est devenue propriétaire effectif de l'actif sous-jacent,
l'opération est réellement adossée à un actif réel.
Il ne s'agit pas d'un prêt, mais d'une opération de vente à crédit
(achat au comptant et vente à terme).
La banque supporte les risques liés à la détention de l'actif et ceci
constitue la principale justification de sa marge.
Il n'y a pas de référence explicite à un taux d'intérêt; le créancier se
rémunère par le biais d'une majoration du prix d'achat du bien.
Le montant de la marge bénéficiaire, fixé au préalable, ne varie pas
dans le temps.
2.2. Mouajal
• Le Mouajjal est une vente dont le paiement se fait de manière
différée, alors que la livraison est immédiate.
• La date de paiement ainsi que le prix sont connus et acceptés à
l’initiation du contrat par les deux parties (l’opposé du contrat Salam).
• La banque achète les biens d’équipement ou les marchandises
demandées par le client et les lui revend ensuite à un prix convenu,
majoré de sa marge bénéficiaire. Ce contrat s’apparente au contrat
Mourabaha mais avec paiement différé.
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Schéma d’un contrat Muajal
Livraison de l’actif
101
2.3.Ijara
• Loyer:
– Le loyer doit être déterminé au moment du contrat pour
toute la période du bail. Différents loyers peuvent aller
avec différentes périodes, mais l'absence de précisions sur
le loyer rend le contrat caduc.
– Par exemple, si un propriétaire P donne en location à un
locataire L des locaux avec un loyer mensuel de 5000 dhs,
et qu’il soit convenu que le loyer augmente de x% par an,
toutes les précisions étant faites, le contrat de bail reste
valable.
– En revanche, s’il est convenu que le loyer augmente au gré
d’une décision du bailleur, le contrat n’est pas valable.
2.3.Ijara
• Loyer:
– La période de location commence le jour de la
livraison au locataire, que celui-ci entre ou pas en
possession du bien.
– En cas de dommages causés par une mauvaise
utilisation ou la négligence du locataire et qui
remettraient en cause l’utilisation normale du
bien, le locataire doit rembourser le loueur. Dans
tout autre cas, les dommages causés sont à la
charge du loueur.
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2.3.Ijara
• Assurance
– La propriété du bail peut être assurée par un produit
financier islamique de type tacafoul. Dans ce cas-là,
l’assurance n’est pas à la charge du loueur
contrairement à ce qui est généralement conclu dans les
contrats de crédit-bail financier de la finance classique.
• Transfert de bail
– Un propriétaire peut vendre à une autre personne un
bien qui fait déjà l’objet d’un contrat de location. La
relation entre le nouveau loueur et le locataire ne
change pas.
2.3.Ijara
• Sous location
– En finance classique, un établissement financier peut acquérir
des biens et les sous-louer à des loueurs professionnels. Ainsi,
les sous-loueurs et l’institution financière se partagent les
loyers.
– En finance islamique, ce type de contrat est à proscrire puisque
les loueurs ne possèdent pas les biens mais uniquement le droit
de bénéficier de l’usufruit. L’établissement financier finalement
n’accorde qu’une partie de son droit aux autres entités. Or, ce
droit peut pas être commercialisé car cela revient à vendre une
dette à percevoir avec, éventuellement, un escompte ce qui
équivaut à une forme de riba.
2.3.Ijara
• Selon l’article 58 de la loi n°103-12 relative aux
établissements de crédit et organismes assimilés,
« l’Ijara est tout contrat selon lequel une banque
participative met, à titre locatif, un bien meuble ou
immeuble déterminé et propriété de cette banque, à la
disposition d’un client pour un usage autorisé par la loi.
• L’Ijara peut prendre deux formes :
– Ijara tachghilia, lorsqu’il s’agit d’une location simple;
– Ijara montahia bi-tamlik, lorsqu’au terme de la location, la
propriété du bien, meuble ou immeuble, loué est transférée
au client selon les modalités convenues entre les parties.
2.3.1. Ijara tachghilia
• L’Ijara est une solution pour les entités qui ne peuvent pas
faire l’acquisition de leurs investissements ou qui ne sont
pas intéressées à devenir propriétaire.
• Comme pour la location d’un appartement, le locataire
restitue le bien en fin de contrat car il ne peut pas être
propriétaire.
• L’Ijara finance aussi bien des actifs immobiliers que
mobiliers.
Exemple d’un contrat Ijara (Banque Zitouna en Tunisie)
2.3.2. Ijara montahia bi-tamlik
• Également appelée leasing, crédit-bail, location financement,
LOA (location avec option d’achat), en finance islamique, ce
contrat est appelé Ijara montahia bi-tamlik ou encore Ijara wa
ictina.
• Sources de financement autres que les fonds propres, les
emprunts, les quasi fonds propres, est apparue cette source,
devenue importante, de financement : c’est la location
financement (crédit-bail).
• C’est un contrat par lequel le propriétaire détenteur d'un bien
transfert l’usufruit à une autre personne pour une durée et un
loyer convenus. Le locataire a le droit de devenir propriétaire
du bien objet du contrat, à la fin de la durée du contrat.
2.3.2. Ijara montahia bi-tamlik
• Tout bien qui ne peut pas être consommé ou déprécié par son utilisation,
ne peut pas faire l'objet d'un contrat de crédit-bail ;
• Toutes les dettes relatives à la propriété du bien seront supportées par le
bailleur. (Si une entité X donne un de ses locaux en bail à une entité Y, les
impôts et taxes relatifs à ses locaux seront supportés par X, mais les
coûts tels que l'eau, l'électricité, les taxes locatives, etc. seront
supportées par le loueur Y).
• La période sur laquelle porte le crédit-bail doit être extrêmement précise
lors de la signature du contrat;
• Le bien loué en crédit-bail doit être utilisé selon l'accord défini dans le
contrat. Toute utilisation anormale ne peut être faite sans consentement
du loueur;
• Tous les risques liés aux biens loués seront à la charge du locataire
pendant la période du bail.
2.3.2. Ijara montahia bi-tamlik
111
2.3.3. Ijara avec moucharaca
• Une troisième possibilité s’offre en plus de l’ijara et
de l’ijara wa ictina ; c’est l’ijara avec moucharaca.
• Dans ce cas, si le locataire veut acquérir le bien en fin
de contrat (immeuble, avions, infrastructure, etc.), il
versera les loyers prévus, augmenté d’une fraction
du prix d’acquisition du bien. Ces rajouts seront
investis par la banque islamique dans un compte d’un
investissement et les profits tirés iront au locataire. Le
but étant le transfert complet de la propriété.
Divergence entre mourabaha et Ijara
1. Pour la mourabaha, il y a le transfert du titre de propriété à l’acheteur.
• Pour l’Ijara, l’objet en question reste la propriété du loueur, seul
l’usufruit manfa, c'est-à-dire le droit de l’utiliser, est transféré au
locataire.
2. Dans un contrat mourabaha:
– la vente est effective après que le client ait reçu la livraison du bien par
l’institution financière;
– Et la promesse d’achat n’est pas suffisante pour que la vente soit effective.
• Dans le cas de l’ijara, les cocontractants n’ont pas besoin de faire
entrer en vigueur le contrat de location après que la livraison ait été
faite, si l’institution financière est désignée par le client comme son
représentant. Le contrat de crédit-bail commencera
automatiquement dès que le client pour utiliser le bien.
2.4. Salam
• Selon l’article 58 de la loi n°103-12 relative aux
établissements de crédit et organismes assimilés, « le
Salam est un contrat en vertu duquel l’une des deux
parties, banque participative ou client, verse
d’avance le prix intégral d’une marchandise dont les
caractéristiques sont définies au contrat, à l’autre
partie qui s’engage à livrer une quantité déterminée
de ladite marchandise dans un délai convenu ».
2.4. Salam
• Le Salam a été créé pour que les agriculteurs
puissent financer leurs besoins de production
ou simplement trouver des moyens de
subsistance pour leur famille avant leur
récolte, sachant qu’ils ne pouvaient pas
contracter d’emprunt avec intérêt (interdit du
riba).
115
2.4. Salam
• L’acheteur doit verser la totalité de la somme
demandée par le vendeur.
• Les produits doivent être précisés en quantité et
qualité même en incertitude relative sur la
récolte.
• La date et le lieu de livraison doivent être
expressément spécifiés.
• Le contrat Salam ne peut pas s’appliquer sur des
biens qui peuvent être livrés dans l’immédiat.
2.4. Salam
• Salam et produits dérivés
• Un Salam permet de faire l’acquisition d’un actif à un
prix déterminé, et de la vendre plus tard à un prix
plus élevé. Dans le schéma financier classique, le
Salam serait donc comparable à un contrat forwad
ou plutôt un future, qui donne le droit d’acheter un
bien spécifique à un prix et une date future
convenus.
• Mais dans un forward, le sous-jacent est payé à la
maturité (à la fin), alors que dans de Salam le
paiement est à la signature et au comptant.
2.4. Salam
• Salam et produits dérivés
• L’acheteur, c’est-à-dire l’institution financière, pour s’assurer
que le vendeur livrera bien les produits à la date convenue,
peut demander des garanties sous forme par exemple,
d’hypothèques.
• Le problème qui existe partout avec les banques et les
institutions financières c’est qu’elles ne sont finalement pas
vendeurs de produits, ce n’est pas leur cœur de métier.
Seulement, il est interdit par la charia de faire uniquement le
commerce de l’argent. Ainsi, ces établissements financiers
voulant tirer profit d’un Salam, vont négocier ces produits
avant qu’ils ne leur aient été livrés.
118
2.4. Salam
• Salams réciproques
• En cas d’arrangements pour que la simultanéité soit de
fait, certaines règles de validité doivent être suivies pour
cette sorte de Salams réciproques. L’institution financière
se trouve avec un double contrat Salam, pour l’acquisition
des biens et pour la revente simultanée de ces biens à un
acquéreur. Il est demandé par la charia que les deux
contrats soient absolument indépendants. En effet, ils ne
peuvent pas être conclu de telle manière à ce que les
droits et engagements d’un contrat Salam dépendent des
droits et engagements de l’autre contrat Salam.
2.4. Salam
2.5. Istisna
• Selon l’article 58 de la loi n°103-12 relative aux
établissements de crédit et organismes assimilés,
« l’Istina est tout contrat d’acquisition de choses
nécessitant une fabrication ou une transformation en
vertu duquel l’une des deux parties, banques
participative ou client s’engage à livrer la chose,
fabriquée ou transformée, à partir des matières dont
il est propriétaire, en contrepartie d’un prix fixe dont
le paiement s’effectue par l’autre partie (moustasniî)
selon les modalités convenues ».
2.5. Istisna
• Dans le contrat Istisna, il s’agit de commander à un
producteur un produit spécifique.
• Dans cette fabrication à la demande, il est nécessaire
que le prix soit fixé par consentement mutuel au départ
et que toutes les spécifications du produit soient
entièrement précisées. Celui qui passe commande peut
se décommander mais uniquement avant le début de
la mise en production (avant les études de faisabilité
n’aient été commencées, car on sait que la majorité des
couts sont engagés lors de cette phase).
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2.5. Istisna
• L’Istisna est une variante d’un contrat Salam :
– Dans le Salam, l’objet porte sur la livraison de
marchandises (éléments commercialisable sans
transformation) ;
– Dans l’Istisna, les matières ont subi un processus
de transformation, aux coûts des matières
premières, consommables, de la main-d’œuvre et
des autres frais, etc. jusqu’au produit fini
commandé.
2.5. Istisna
• L’Istisna sert à financer le fonds de roulement.
• Le prix peut être soit payé en totalité à
l’avance, au moment de la livraison, être
reporté (en accord avec les deux parties)
comme il peut s’effectuer en fonction de
l’avancement du projet.
124
2.5. Istisna
• Il n’est bien sûr pas nécessaire que le financeur construise lui-
même les immobilisations. Dans l’Istisna, une partie
moustani, demande à une autre sanii, de produire quelque
chose. Si une banque participative intervient on se retrouve
dans un contrat tripartite habituel en finance islamique, on
est alors en présence d’un double contrat : la banque qui
acquiert le bien pour l’acheteur et le promoteur se fait
financer par la banque. Dans ce cas la banque dissocie le
sous-jacent physique de son financement, et l’écart de prix
correspond à la marge de la banque.
2.5. Istisna
• La légitimité de cette marge vient du fait que la
banque se positionne comme entrepreneur,
moudarib et pas simplement comme financeur,
rab-el-mal par la dissociation des deux contrats,
économique et financier. Mais la banque
participative augmente ses risques spécifiques car
elle supporte les risques de solvabilité, mais
également ceux des malfaçons, des retards de
livraison, etc. que connaît tout entrepreneur,
moudarib.
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2.5. Istisna
• Différence entre Istisna, Ijara et Salam
– Différences entre Istisna et Ijara
• Pour qu’il y ait un véritable contrat d’Istisna, il
faut que l’entrepreneur achète les matières
premières puis rajoute tous les frais nécessaires à
produire le bien. Si jamais c’est le maître ouvrage
(demandeur) qui fournit la matière première,
alors il ne s’agit pas d’un contrat d’Istisna mais
d’ijara. En effet, dans ce contrat ijara, il s’agit de
payer les services d’une personne.
2.5. Istisna
• Différences entre contrats Istisna et Salam
– Le contrat :
• Istisna porte toujours sur un bien spécifiquement produit ;
• Salam peut s’appliquer à n’importe quel produit, qu’il ait subi un processus de
transformation ou qu’il ne s’agisse que de marchandise.
– Le règlement :
• Salam : Il est indispensable que le prix ait été payé intégralement dès le départ ;
• Istisna : ce n’est pas le cas.
– La rétraction :
• Salam : une fois qu’il a été signé, il n’est plus possible de se rétracter ;
• Istisna : tant que les études de faisabilité n’ont pas encore été commencées, il est
toujours possible d’annuler le contrat.
– La livraison :
• Salam : la période de livraison est une partie essentielle du contrat de vente ;
• Istisna : il n’est pas indispensable de fixer la période de livraison dans le contrat.
2.6. Le Card hassan
• Le card hassan est un prêt sans intérêt direct ou indirect,
un crédit au taux zéro.
• C’est un prêt de bienveillance, dont on rembourse le
capital à l’échéance mais sans intérêt ni profit ni perte. Il
est donné en quantité limitée, pour des périodes courtes
et relève des financements de type social : micro-affaires,
difficultés personnelles ponctuelles, etc.
• En ne remboursant que le capital, il est équivaut à une
subvention. Mais le bénéficiaire pourrait rembourser le
principal, majoré des quelques frais de gestion générés
par l’opération.
2.7. Baï-al-inah بيع العينة
• Baï-al-inah ou rachat, consiste en l’acquisition puis la revente d’un
bien entre deux parties. Dans le Baï-al-inah, une partie P1 vend au
comptant un bien à une autre P2. Puis P1 le lui rachète pour un
prix majoré mais à tempérament (règlement différé, échelonné,
etc.).
• La charia n’interdit pas la revente d’un bien à son fournisseur, mais
à condition que les deux ventes ne soient pas inscrites dans le
même contrat. Si c’était le même contrat, ce serait à proscrire
puisqu’un des deux porterait sur un bien et l’autre sur un flux
monétaire.
• Toutefois, cette pratique est souvent dénoncé comme un
subterfuge (hilal) utiliser pour contourner l’interdit de l’intérêt
(riba).
2.7. Baï-al-inah بيع العينة
• A demande un prêt de 10 DH à B. B, au lieu de
demander des intérêts sur ce prêt, recourt à
un artifice. B vend à crédit un article à A pour
12 DH et puis il le lui rachète au comptant
pour 10 DH. Ainsi, «A» repart avec 10 DH en
main, mais tout en étant redevable à B pour
12 DH.
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2.8. Baï al daïn
• Les effets de commerce, comme les traites ou billets à ordre,
ont été créés dans l’antiquité et ont permis le développement
du commerce en évitant de transporter des sommes attirant les
brigands.
• Ces effets de commerce sont payés ou conservés et peuvent
être escomptés mais à la valeur nominale, donc sans payer
d’intérêt riba.
• Pour contourner cet interdit, il est demandé à un établissement
financier islamique (factor) de procéder à un affacturage qui
consiste à recouvrer un ensemble d’effets de commerce. Pour
ce travail, le banquier demande alors une rémunération et voilà
qu’apparaît encore un risque de contournement du riba.
Schéma de l’affacturage
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2.9. Tawarouc ou Tawarrouq
• Le tawarouc est une opération
triangulaire. C’est un crédit de trésorerie
qui finance à court terme les besoin de
trésorerie. Il correspond à un contrat
mourabaha inversé.
• Il existe trois tawarouc : classique,
organisé et inverse.
2.9.1. Tawarouc classique
• Le tawarouc est constitué de deux contrats séparés.
• Exemple : un acquéreur final F demande à un
intermédiaire d’acquérir le bien V contre un paiement
différé ou à tempérament puis le revend à F au comptant
mais pour un prix différent.
• Si le vendeur V et l’acquéreur final F sont la même
personne, on retrouve le baï al inah contesté.
• Dans une banque classique l’opération est simplifiée
puisqu’en payant l’intérêt on associe le flux financier et le
flux économique ; ce qui est interdit en finance
islamique.
2.9.2. Tawarouc organisé
• Dans ce cas un acheteur moustawaric, en
manque de liquidité achète, des matières sur
un marché avec un paiement différé à
tempérament. Ensuite, il les revend à un
établissement financier islamique moins cher,
mais au comptant. L’établissement financier
islamique va revendre ces matières au prix du
marché équivalent à ce qu’a payé le premier
acquéreur.
2.9.3. Tawarouc inversé
• Dans le tawarouc inversé, les positions de l’établissement
financier islamique et de l’acquéreur final sont inversées. En
effet :
– L’acquéreur achète des matières à l’établissement financier
islamique, qui les a préalablement achetées sur le marché ;
– L’établissement financier les vend pour leur prix d’achat, mais majoré
d’une marge bénéficiaire, car le paiement sera différé et/ou
échelonné ;
– L’acheteur les revend sur le marché avec en général à perte mais il
dispose alors d’une augmentation de trésorerie.
• Au fond, c’est ce que lui aurait fait payer une banque classique
si celle-ci lui avait facturé un intérêt, d’où ce subterfuge décrié
par certains comités charia.
2.9.3. Tawarouc inversé
• Ainsi, d’une part l’établissement financier islamique se charge
d’acheter puis de vendre pour le compte du client les matières sur le
marché, et d’autres part ce système tawarouc permet aux
établissements financiers islamiques entre eux de se procurer des
liquidités en faisant payer une marge équivalente au taux d’intérêt,
pourtant proscrit. C’est un moyen de refinancement interbancaire de
gérer la trésorerie ou le besoin en fonds de roulement.
• Pour ne pas que le tawarouc soit entaché de riba, on demande à ce
que les opérations d’achat par le client et par la banque ne soient pas :
– Concomitantes et dans ce cas le risque sur les cours justifie la différence de
prix. Sinon, revenu sans risque interdit, même si un sous-jacent physique
existe ;
– De connivence pour monter une opération fictive, servant à financer un
besoin de liquidités.
Types Financements participatifs Financements non participatifs
Produits Moudaraba Moucharaca Mourabaha Salam Ijara Istisna
Caractéristiques Partenariat Partenariat Vente : coût + Livraison différée Location Financement
passif actif marge et paiement et crédit- de bien à
comptant bail produire