ces
constatations
impriment
notre
connaissance
du
social
certains
caractres
fondamentaux
qui
la
font
totalement
diffrer
de
notre
connaissance
de
la
nature.
Les
concordances
que
nous
pouvons
enregistrer
dans
le
domaine
social
restent
quant
au
nombre,
la
signification
et
la
prcision,
bien
loin
derrire
celles
que
nous
constatons
dans
la
nature
en
partant
de
la
base
solide
des
rapports
dans
l'espace
et
des
proprits
du
mouvement.
Le
mouvement
des
astres
non
seulement
dans
notre
systme
plantaire,
mais
mme
celui
d'toiles
dont
la
lumire
ne
parvient
nos
yeux
qu'aprs
des
annes
et
des
annes
se
rvle
soumis
la
loi,
pourtant
bien
simple,
de
la
gravitation,
et
nous
pouvons
le
calculer
longtemps
l'avance.
Les
sciences
sociales
ne
pourraient
apporter
l'intelligence
de
pareilles
satisfactions.
Les
difficults
que
pose
la
connaissance
d'une
simple
entit
psychique
se
trouvent
multiplies
par
la
varit
infinie,
les
caractres
singuliers
de
ces
entits,
telles
qu'elles
agissent
en
commun
dans
la
socit,
de
mme
que
par
la
complexit
des
conditions
naturelles
auxquelles
leur
action
est
lie,
par
l'addition
des
ractions
qui
s'amassent
au
cours
de
nombreuses
gnrations
addition
qui
nous
empche
de
dduire
directement
de
la
nature
humaine,
telle
que
nous
la
connaissons
aujourd'hui,
les
traits
qui
taient
propres
des
temps
antrieurs,
ou
de
dduire
logiquement
l'tat
actuel
de
la
socit
de
certains
caractres
gnraux
de
la
nature
humaine.
Pourtant
ces
difficults
se
trouvent
plus
que
compenses
par
une
constatation
de
fait
:
moi
qui,
pour
ainsi
dire,
vis
du
dedans
ma
propre
vie,
moi
qui
me
connais,
moi
qui
suis
un
lment
de
l'organisme
social,
je
sais
que
les
autres
lments
de
cet
organisme
sont
du
mme
type
que
moi
et
que,
par
consquent,
je
puis
me
reprsenter
leur
vie
interne.
Je
suis
mme
de
comprendre
la
vie
de
la
socit.
Wilhelm
Dilthey,
Introduction
l'tude
des
sciences
humaines
(1883).