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SOMMAIRE :

Introduction…………………………………………………………………………………………………2

PARTIE 1 : Observations des rapports d’activité de la cour des comptes et commentaires.


1- Conception des marchés :…………………………………………………………………… ……………………..5
2- Phase de conclusion du marché……………………………………………………………………………………8
3- Phase d’exécution du marché....................................................................................…...10
4- Phase de contrôle de la matérialité………………………………………………………………………………17
5- Bon de commande (exception)………………………………………………………………………………………19
6- Audit interne des marchés…………………………………………………………………………………………….20

PARTIE 2 : Observations des rapports d’activité des cours régionales des comptes (CRC) et
commentaires.
1- Conception des marchés :…………………………………………………………………… ……………………….21
2- Phase de conclusion du marché…………………………………………………………………………………….27
3- Phase d’exécution du marché....................................................................................….....34
4- Phase de contrôle de la matérialité………………………………………………………………………………..42
Conclusion……………………………………………………………………………………………………………45

1
Introduction :

La dépense publique est la traduction effective des recettes collectées auprès du contribuable, en
effet, par le biais de cette dépense l’état vise à atteindre plusieurs objectifs, parmi lesquels : Financer
le fonctionnement de ses services régaliens, construire des infrastructures, veiller au bien être social
et animer l’économie nationale.

L’un des modes les plus importants de la gestion et d’exécution de la dépense publique, il est
également un canal de diffusion des politiques de l’état citées.

Les marchés publics sont définis dans le décret du 30 décembre 1998 régissant la passation des
marchés de l’état (Et reprise dans le décret du 5 Février 2007) comme étant : « Tout contrat à titre
onéreux conclu entre, d’une part une personne physique ou morale appelée entrepreneur,
fournisseur ou prestataire de services ayant pour objet l’exécution des travaux, la livraison de
fournitures et la prestation de services. »

L’administration publique constitue le principal client pour plusieurs secteurs d’activité économique
au Maroc, les entreprises du tissu économique l’approvisionnent en travaux, fournitures et services
qui sont nécessaires au bon fonctionnement de l’administration publique et à la réalisation de ses
missions.

La commande publique au Maroc représente en 2011 prés de 160 Milliards de dirhams dont 81%
passée sous forme d’appel d’offres ouverts, les marchés publics représentent 70% du chiffre
d’affaires des entreprises du BTP1. Et la dépense sous forme de marchés publics marque une nette
augmentation de 33% par rapport à 2010 et une augmentation de 62% entre 2009 et 2010.2

La dépense en marchés publics a atteint plus de 18% du produit intérieur brut du Maroc pour l’an
20113, ce qui témoigne de sa part importante dans l’utilisation des ressources nationales, ce chiffre
induit donc une démarche de rationalisation de cette dépense.

Si nous ajoutons à ces chiffres une conjoncture économique internationale défavorable, qui impose
un management des marchés publics voit son rôle de plus en plus sollicité dans notre pays et ce dans
toutes ses composantes, notamment celle relative au contrôle exercé sur ces marchés.

Le décret n°2-06-388 du 5 février 2007, fixant les conditions et les formes de passation des marchés
de l’état ainsi que certaines règles relatives à leur gestion et à leur contrôle à apporté plusieurs
nouveautés qui n’étaient pas présentes dans les textes précédents et ce dans plusieurs volets, parmi
lesquelles :

-Transparence dans la passation des marchés publics et la lutte contre la fraude et la corruption :
Notamment à travers l’introduction de dispositions spécifiques comme la déclaration sur l’honneur,

1
Chiffres de la Trésorerie générale du Royaume reprises par l’Economiste, Édition N° 3516 du 26/04/2011.
2
Selon la même source, ce chiffre a été de 120 Milliards de dirhams en 2010, 76 Milliards de dirhams en 2009
et 89 Milliards en 2008, Marquant ainsi un réel redémarrage.
3
Le PIB de 2011 Etant 103,5 milliards de dollars (Soit 873 Milliards de dirhams au cours de change actuel).

2
détermination des seuils des offres anormalement basses, la limitation des maximums des
prestations à passer sous forme de marchés-cadres et la limitation de leur durée de reconduction.

-Simplification des procédures de passation par la dématérialisation des procédures (Désormais


consultables en ligne), la normalisation et la standardisation des documents demandés aux
soumissionnaires, institution des marchés reconductibles et le règlement à l’amiable des
contestations par la commission des marchés (Rattachée au secrétariat général du gouvernement)…

-Egalité de traitement des soumissionnaires et encouragement du recours à la concurrence

-Amélioration de la gestion et du contrôle par l’obligation du maitre d’ouvrage à estimer un cout des
prestations à réaliser avant tout appel d’offres et le présenter à la commission d’ouverture des plis
(Cette estimation obéit à des critères fixés par le décret), par une diminution du délai de notification
aux attributaires (60 jours), Signature du CPS à priori par l’ordonnateur (avant lancement de la
procédure de passation) et l’instauration des rapports annuels d’achèvement de l’exécution des
marchés.

- Appui à la notion d’audit interne dans les marchés publics.4

Cependant, Il n’est plus nécessaire que le marché soit simplement régulier au regard de la loi, mais il
doit provenir d’un besoin exprimé réel, respecter les conditions d’économie, d’efficacité et
d’efficience (Communément appelés les « 3 E »), dans un souci de rationaliser la gestion de l’argent
public, et cela pour les raisons de conjoncture et de l’importance de ces marchés dans la dépense
publique citées précédemment.

Dans un volet managérial plus généralisé (Englobant entre autres le contrôle), Une nouvelle
tendance préconise l’approche managériale pour compléter l’approche juridique et budgétaire du
système de gestion des marchés publics actuel, cette approche permettra de perfectionner et
rationaliser à l’organisation des moyens humains et matériels en vue d’améliorer des services
chargés de l’achat public.5

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Le contrôle juridictionnel à postériori sur les marchés publics est exercé par la cour des comptes sur
l’état et les établissements publics ainsi que par les C.R.C sur les collectivités locales et leurs
groupements, Le contrôle exercé par la cour des comptes est organisé par la loi n°62-99 formant
code des juridictions financières du 13 juin 2002.

La cour des comptes a des attributions très larges. Elle exerce un contrôle de la régularité des
opérations de recette et de dépenses des organismes soumis à son contrôle en vertu de la loi et
apprécie leur gestion et sanctionne les manquements. Elle exerce une fonction juridictionnelle en
matière de discipline budgétaire et financière (art 54, 55 et 56)6.
Les infractions qui peuvent faire l’objet de poursuite sont diverses, l’ordonnateur peut être poursuivi

4
Ministère des finances, « Note de présentation du décret 2-06-388 » sur Le nouveau Code des marchés
publics, p.30, n°148 REMALD, Rabat, 2007.
5
Abdelmjid BOUTAQBOUT, « Le management des marchés publics au Maroc »,page 21, n°86, REMALD, Rabat,
2010.
6
Loi 62-99 portant promulgation du Code des Juridictions financières

3
s’il enfreint la réglementation des marchés. Dans le même ordre d’idées , le contrôleur est passible
de sanctions s’il n’exerce pas les contrôles qu’il est tenu de faire notamment sur la conformité du
projet de marché à la réglementation relative à la passation des marchés publics.

Un canevas a été dressé sur les observations formulées dans les rapports annuels par la Cour et les
cours régionales et portant sur la gestion des marchés publics, et cela sur la base d’une identification
des différentes phases du marché sur lesquelles portent ces observations. Le schéma suivant sera
adopté pour la classification des observations :

Structure

5- Conception des marchés :


 Maitrise d’ouvrage
 Maitre d’ouvrage délégué
 Maitrise d’œuvre
6- Phase de conclusion du marché
 Modes de passation des marchés
Appels d’offre ouverts
Appels d’offre restreints
Marchés négociés
Bon de commande (exception)
7- Phase d’exécution du marché
 Modes de fixation et de révision des prix
 Application des pénalités de retard
 Variations dans les masses des travaux en cours d’exécution
 Avenants
 Réception des travaux
 Garanties
8- Phase de contrôle de la matérialité

Remarque :

Les observations sont citées telles qu’elles ont été formulées dans les rapports publics annuels de la
cour, et cités dans chacune des catégories suivant l’ordre : Entité, Année de parution de l’observation
au rapport. Suivant le canevas adressé et avec les mentions de classification du caractère technique
du marché (Travaux, services, fournitures diverses)

Des commentaires implémentent et récapitulent le contenu de ces observations, elles visent à


mettre en relation ces dernières en démontrant leur convergence vers des causes.

4
Partie I: Observations des rapports d’activité de la cour des comptes
(CC)

9- Conception des marchés :


 Maitrise d’ouvrage
- Les observations présentes dans les rapports de la cour portant sur le volet de la
conception des marchés, indiquent que l’absence de diagnostic, la défaillance de
planification, la non identification des besoins réels, la non précision de certains
aspects techniques dans les cahiers de charges et l’imprécision des spécifications
sont unes des causes les plus fortement corrélées aux défauts dans la conception
des marchés.

Les observations relevés dans ce canevas, concernant les défauts de conception par la
maitrise d’ouvrage ont totalisé :

- 10 marchés de travaux.
- 4 marchés de fournitures
- Et 3 marchés de prestations (d’études essentiellement)

-La définition des besoins au préalable est l’une des conditions édictées par le décret des
marchés publics, car la bonne exécution de la commande et les conditions d’efficacité et
d’efficience de cette dernière en dépendent, elle évite d’avoir à régulariser les marchés en
cours d’exécution et de dépenser des fonds sans satisfaire de besoin réel.

Exemples :

1- L’Agence ne maîtrise pas la définition de ses besoins et partant la


programmation de ses commandes. Ainsi, par exemple, pour les travaux
d’aménagement du laboratoire, elle a lancé un marché qu’elle a dû compléter
par deux bons de commandes. C’est aussi le cas pour les travaux d’entretien et
d’aménagement du siège de l’Agence. (ABHBC, 2008)
2- Défaillance en planification ayant engendré l’arrêt du projet malgré que le délai
de réalisation prévu soit de quatre mois: marché n°184/06 (5,77 MDH), relatif à la
réalisation d’un balisage lumineux CAT II à l’aéroport Tanger. (ONDA 2008)

3- L’absence de diagnostic conforme aux règles de l’art des besoins des unités en
matière de travaux et d’équipements, corroborés par des cahiers de charges
précis et dûment validés; Le non recours à l’assistance de professionnels de
l’hôtellerie et de l’architecture hôtelière (CIH 2009, Gestion des unités hôtelières
de la banque)

5
4- Il a été également relevé la passation de marchés avec une certaine imprécision
dans la détermination des prestations notamment la non-spécification pour
certains marchés de travaux d’entretien, des ouvrages dans lesquels seront
réalisés ces travaux. (SODEP 2009)
5- La conclusion d’un marché d’acquisition d’un simulateur de conduite d’engins
coûteux pour la formation des conducteurs sans étude préalable de faisabilité, ni
stratégie bien définie en matière de formation portuaire (ANP, 2010, Marché de
fournitures)

-Citer des marques commerciales enfreint le principe de la concurrence, à moins que cela
ne soit l’unique moyen de décrire l’objet objet de la commande et que le nom de la
marque ne soit suivi de la mention « Ou équivalent ».

Exemple : La spécification des marques commerciales dans le cahier des prescriptions


spéciales (marchés n°04/2003, n°18/2004, n°36/2004, n°20/2003) ce qui enfreint le
principe de la concurrence ; La modification d’un article prévu par le cahier des
prescriptions spéciales lors de l’exécution des marchés (n°26/2005)- (CCM 2007)

-Le règlement de consultation représente le manuel de procédures suivi par la commission


d’appel d’offres, cependant, son utilisation peut être déviée pour influencer la décision de
la commission en faveur d’un concurrent.
Les retards d’affichage des résultats sont aussi souvent en défaveur de certains
concurrents :

Exemple : Le règlement de consultation précisant les critères d’évaluation des dossiers des
soumissionnaires est utilisé pour orienter la décision de la commission ; L’information des
concurrents sur les résultats d’examen des offres n’est pas respectée. Ces résultats ne sont
pas affichés à temps (CNOPS, 2007).

-Non publication (ou publication en retard) du programme prévisionnel des marchés, ce


qui dénote d’un manque de planification et d’organisation des marchés futurs :

Ex : Non publication des programmes prévisionnels des marchés. (ONHYM, 2007)

 Maitrise d’œuvre

Dans certains marchés, il n’a pas été fait appel à une expertise ou à une étude visant
l’aménagement de lieux (Exemple n°1) dans d’autre cas cette étude s’est révélée imprécise
ou insuffisante.

1- La zone Immeuble de Hay Ryad n'a pas fait l'objet dans sa totalité d'un concours
national pour ordonnancement architectural conformément aux

6
recommandations du conseil d'administration du 15 Février 1985.Or la non
application de cette recommandation par la SAR a donné lieu à des attributions
fonctionnelles des lots collectifs qui n'obéissent pas à des cahiers de charges
établis à cet effet. L'avenue Ennakhil qui constitue l'avenue fard du quartier, est
restée tributaire des réalisations des entreprises privées. (Société
d’aménagement Riad, 2006)
2- CNSS, Activités de support, 2010 :

Dans le cadre d’un marché d’étude sur l’assainissement des comptes affiliés pour la
période 1969-96 (marché 23/2003, montant : 4.080.000,00 DH) et pour la période 1997-
2002 (marché 32/2004 d’un montant de 2.866.560,00DH et avenant n°01/05 pour un
montant de 288.215,44DH) : L’examen de ces opérations de fiabilisation a permis de
relever ce qui suit :

« L’absence d’une estimation du nombre de dossiers à fiabiliser dans le cadre du


marché 32/04 et le manque de précision dans la façon de mener cette fiabilisation.
Ces insuffisances ont été en partie la cause de l’avenant 01/05 susmentionné. En
effet, contrairement au marché 23/2003 qui a fixé le nombre de comptes à
fiabiliser (7000 dossiers dont les créances ont été notifiées au titre de la période
1969-96), le marché 32/2004 ne fait référence à aucune estimation de la charge du
travail dont il est question. »

3- Ministère de la culture, 2006 :

Les inspecteurs avaient signalé qu'il est arrivé parfois que la Direction du patrimoine
culturel traite directement avec les architectes sans les consulter préalablement. Par
conséquent, ils participent rarement à l'établissement des cahiers des prescriptions
spéciales et à la commission d'ouverture des plis, alors qu'ils sont normalement les
services les plus habilités techniquement à identifier et qualifier les spécifications des
travaux à réaliser. Cette situation est à l'origine de problèmes constatés dans l'exécution
de certains marchés.

4- CHU Avicenne, 2010 , Marchés de travaux :

Quelques clauses du contrat ne présentent pas les précisions requises en vue de cerner la
prestation exacte de l’architecte (contrat n° 155/2005 passé en vertu de la circulaire n°482
SGP du 14 Mars 1947 et de la circulaire n° 56/CAB du 16.04.1992 relatives à la passation
des contrats d’architecte): En effet :
• Article n°4: Non adaptation des clauses du contrat aux spécificités de la mission.
On demande à l’architecte de produire des documents relatifs à une nouvelle
construction alors qu’il s’agit d’aménagement d’un bâtiment déjà existant. (Berges
mitoyennes, construction envisagée, modifications de la topographie du sol,
possibilités d’extension…);
• Les clauses du contrat ne définissent pas clairement les délais d’exécution relatifs
aux différentes phases de l’étude ce qui explique en partie l’absence totale de
maîtrise des délais d’exécutions de l’opération dans sa globalité.

7
10- Phase de conclusion du marché
 Modes de passation des marchés
Sur ce volet portent des remarques d’ordre général liées à la passation des marchés, ne
concernant pas spécialement un type de marchés.

Il est signalé dans ce volet que la l’insuffisance de la mise en concurrence, le groupement


des marchés et l’attribution à un concurrent ne disposant pas les qualifications requises
sont les pratiques relevées par les observations, qui ont concerné une majorité de marchés
de travaux.

Absence de procédures écrites pour l’évaluation des offres techniques (Exemple n° 3),
atteinte au principe de la concurrence notamment par un retard de remise des pièces
(Attestation CNSS, Impôts…) à la commission d’ouverture des plis. (Exemple n°4)

Exemples :

1- Octroi des marchés à des personnes n’appartenant pas à la profession objet


de la maitrise d’œuvre. (ONOUSC, 2007)
2- Non respect des procédures de publicité et de correspondance avec les
soumissionnaires lors des appels d’offres ouverts : « Dépassement du délai
entre ouverture des plis et attribution des marchés : Contrairement aux
dispositions de l’article 34 du décret n°2.98.482 précité, le CRI devrait
proposer aux soumissionnaires, par lettre recommandée avec accusé de
réception, la prolongation de ce délai (90jours) » et qu’à l’issue de cette
lettre, seuls les soumissionnaires qui ont donné leur accord, resteraient
engagés pendant le nouveau délai. A titre d’exemple, un ensemble de
marchés du CRI (2005 à 2008) a connu des dépassements de l’ordre de 07
mois. » (CRI Rabat, 2008)
3- : En l’absence d’une procédure écrite dûment approuvée, la commission
d’évaluation des offres techniques s’est basée sur un ensemble
d’indicateurs tels que : l’encadrement chantier, la méthodologie, les
références, la maîtrise de la spécificité du projet et les moyens matériels,
sans disposer de référentiel de notation proprement dit. Il en résulte de
nombreux problèmes au niveau de l’exécution comme c’est le cas des
marchés 02/2003 et 02/2002.(SONABA, 2008)
4- La passation du marché n° 33/2003 relatif au lot n°2 ‘’fourniture de main
d’oeuvre’’ pour un montant de 1.341.561,12 DH, n’a pas respecté les
dispositions du décret n°2-98-482 du 30 décembre 1998 fixant les conditions
et les formes de passation des marchés. En effet, l’attestation de la CNSS

8
présentée par le titulaire du marché a été fournie le 22/12/2003, soit 13
jours après la date d’ouverture des plis (09/12/2003), ce qui est de nature à
fausser les règles de la concurrence. (ADER FES, 2008)

Appels d’offre ouverts et marchés négociés :

Les observations portant sur la passation des marchés par appels d’offres ouverts, relèvent
généralement, des clauses non éclaircies, l’absence de règlements internes relatifs aux
marchés publics, le recours aux marchés négociés sans précision expresse des motifs et
des critères d’évaluation des offres techniques non formalisés.
Le recours aux marchés négociés est possible au regard de certains chefs d’exception à
préciser dans l’attestation administrative, car cela constitue une altération du principe de
concurrence et d’égalité d’accès à la commande publique. Certains maitres d’ouvrages ne
précisent pas ces motifs.

Exemples :
1- Recours aux marchés négociés sans que les conditions ne soient réunies : En
méconnaissance des dispositions du règlement relatif aux conditions et formes de
passation des marchés de l’Office, ce dernier a recouru dans certains cas aux
marchés par entente directe en dehors des cas prévus pour la conclusion de ce
genre de marchés. (Marché divers de l’ONMT, rapport annuel de 2006)

2- Malgré le caractère prévisible de l’acquisition des compteurs, il a été constaté que


l’ONEP a passé plusieurs marchés négociés en l’absence de chef d’exception les
justifiant ; (ONEP, 2010, Marché de fournitures, compteurs)

3- Recours abusif aux marchés négociés (CNSS, Unités médicales, 2010)


Il est à signaler que les chefs d’exception avancés par la CNSS pour justifier le
recours aux marchés négociés n’ont aucun fondement réglementaire. Il s’agit
souvent du fait que “ l’appel d’offres en cours n’est pas encore finalisé “ ou du fait
que “ le seuil d’achat par bon de commande est atteint “ ou encore en raison de “ la
nature complexe et urgente de la fourniture demandée” (exemples : marchés
6/2009,14/2009, 16/2009, 03/20010, 5/2010…). Le premier motif et le second sont
non fondés. Quant à l’urgence, il est vrai qu’elle est prévue par l’article 72 du
décret n°2-06-388 du 15 février 2007 fixant les conditions et les formes de
passation des marchés de l’Etat. Mais, les conditions requises pour l’invoquer ne
sont pas réunies dans les cas d’espèce. en effet, les prestations concernées
(souvent les produits pharmaceutiques, la restauration, les fluides médicaux, le
nettoyage..) sont certes vitales pour une structure médicale. Toutefois,
l’importance de la fourniture ne suffit pas pour recourir à la procédure négociée.
S’agissant de la complexité, l’article 72 évoque “la complexité technique de la
prestation nécessitant une expertise particulière et obligeant le maitre d’ouvrage

9
de la confier à un prestataire déterminé “. il est évident que les prestations en
question ne rentrent pas dans ce cadre.

4- CRI Marrakech, 2009 : Recours injustifié à la procédure de marché négocié : Pour la


passation du marché n°1/2004 dont l’objet porte sur l’étude des potentialités
économiques de développement de la région Marrakech Tensift El Haouz pour un
montant de 1.087.798,80 DH, le CRI a eu recours à la procédure de marché négocié
au lieu de la procédure d’appel d’offres ouvert. Selon le certificat administratif
présenté par le CRI, cette procédure a été retenue en application des dispositions
du paragraphe n°8 de l’article 69 du décret n°2.98.482 du 30 décembre 1998 fixant
les conditions et les formes de passation des marchés de l’Etat.
5- Un premier exemple illustrant ce non respect est le recours à l’appel d’offres
restreint pour des prestations dépassant 1.000.000DH contrairement aux
dispositions du paragraphe 2 de l’article 20 du décret N° 2-98-482 du 30/12/1998
relatif aux marchés publics (cas des marchés 37/KH/04 et 40 et 41/KH/03) – (AREF,
2008)

Appels d’offre restreints

Le décret du 5 Février 2007 édicte que appel d’offre est dit "restreint" lorsque seuls
Peuvent remettre des offres, les candidats que le maître d'ouvrage a décidé de consulter.
Cette procédure présente le désavantage de ne pas être exhaustive quant à la
concurrence, lorsque le maitre d’ouvrage effectue sa sélection de candidats à consulter.
D’où une altération du principe d’égalité d’accès à la commande publique.

Exemple :

L’examen de la gestion des marchés a montré que le FEC ne respecte pas toujours le
principe de l’appel à la concurrence. Cela s’illustre notamment par un recours excessif au
mode de l’appel d’offres restreint sans que les conditions y afférentes ne soient réunies, ce
qui se répercute directement sur le nombre de personnes pouvant accéder aux
commandes publiques lancées par le FEC. (FEC, 2010, Marché de travaux)

5- Phase d’exécution du marché


 Modes de fixation et de révision des prix
Les prix estimés des travaux, fournitures ou prestations d’un marchés peuvent être
révisées dans un certain nombre de cas, entre autres, lorsque les conditions d’exécution

10
du marché l’obligent ou lorsqu’il y’a fluctuation du prix des matières utilisées entre la date
d’estimation et celle de l’exécution.

Cependant, la révision des prix peut être utilisée en faveur du maitre d’ouvrage pour
effectuer des prestations additives moyennant des prix élevés, il peut aussi édicter ses
conditions à l’acheteur public qui se trouve en position difficile pour résilier le contrat en
cours d’exécution (Etant donné les retards de délais et les procédures supplémentaires
engagées pour cela).

Certains exemples concernant ce volet illustrent des dépassements des montants prévus
au bordereau des prix :

Il convient de noter que seul le lot n°1 relatif aux gros œuvres, étanchéité et revêtement a
été partiellement réalisé par l’entrepreneur avec un dépassement de 469 093,00 DH, soit
27% par rapport au montant global prévu au niveau du bordereau des prix-détail estimatif.
(Université de Marrakech, ENSA, 2008)

 Application des pénalités de retard


Le cahier des clauses administratives générales relatives aux marchés de travaux (CCAG-T),
approuvé par le décret n° 2-99-1087 du 29 Moharrem 1421 – 4 mai 2000 édicte que : « En
cas de retard dans l’exécution des travaux, qu’il s’agisse de l’ensemble du marché ou d’une
tranche pour laquelle un délai d’exécution partiel ou une date limite a été fixée, il est
appliqué une pénalité journalière à l’encontre de l’entrepreneur. Cette pénalité, fixée par
le cahier des prescriptions spéciales, est égale à une fraction de millième du montant de
l’ensemble du marché ou de la tranche considérée. Ce montant est celui du marché initial
éventuellement modifié ou complété par les avenants intervenus. »

Cependant dans plusieurs marchés de travaux, le maitre d’ouvrage n’applique pas les
pénalités de retard sur les titulaires ayant pris du retard par rapport aux délais impartis.

Exemple : Non prélèvement des pénalités dues au retard d’exécution des travaux : L’Office
ne procède pas de manière systématique au précompte des pénalités de retard. C’est le
cas de certains marchés.(ONMT 2006, Marché de travaux)

Le maitre d’ouvrage, pour des raisons de rapports avec le titulaire, peut lui éviter ces
pénalités et provoquer des ordres d’arrêt et de service de sorte que le retard ne soit pas
endossé à la responsabilité du titulaire, c’est ce qu’illustre le cas d’exemple suivant :

« Le retard dans l'exécution du marché est de onze (11) mois pour le projet El Menzah, (16)
mois pour le projet Dalia et les Iris et (18) mois et demi pour l'ensemble immobilier
Errachidia. Or, au lieu d'appliquer les pénalités de retard à l'encontre de l'entreprise,

11
l'ordonnateur a confectionné plusieurs ordres d'arrêt et de reprise de travaux dont la
sincérité serait très relative. (ALEM, 2006) »

Le manque de sincérité des ordres d’arrêt et de reprise des travaux : (marché n°18/2004 :
612.012,17 DH, marché n°36/2004 : 432.819,24 DH, marché n°20/2004 : 331.432,20 DH) ce
qui augmente le délai d’exécution et exonère l’attributaire du marché du paiement des
pénalités de retard (CCM, 2007)

La non application des pénalités de retard cause bien souvent un manque à gagner au
maitre d’ouvrage en terme couts apparents, cachés et délais :

1- AUC, 2010, Marchés de travaux


L’exécution du marché n° TC 6/95 précité a accusé un retard de 35 mois et 22 jours.
Toutefois, l’Agence n’a pas procédé à l’application des pénalités de retard, ce qui a
engendré un manque à gagner de 269.979,88 DH.

2- Non prélèvement des pénalités dues au retard d’exécution des travaux : L’Office ne
procède pas de manière systématique au précompte des pénalités de retard. C’est le
cas de certains marchés. (ONMT, 2006)

3- Résiliation de marchés suite au retard de notification et relance engendrant une


augmentation du montant des travaux (Il s’agit des marchés n° 32/2003,
n°18/2006/ORH/BG et n°18/2006/ORH/BG) – (ORMVAH, 2008)

Cette rubrique du canevas d’exploitation concerne les marchés de travaux.

 Variations dans les masses des travaux en cours d’exécution


L’exemple suivant , illustre que certains travaux sont effectués en plus des quantités
arrêtées dans le bordereau des prix, ce qui constitue des travaux hors bordereau qui n’ont
pas été prévues dans le cadre de cette dépense, ils peuvent obéir à des impératifs
matérialisés légalement par des justifications du titulaire.

1- Projet Merja : « Par ailleurs, des variations considérables ont été constatées au
niveau de certains articles, par rapport aux quantités arrêtées sur le bordereau des
prix et sur le détail estimatif, bien que le marché 1/2003 ait été conclu pour
procéder à l’achèvement des travaux déjà entamés dans le cadre du marché résilié
n°44/99-2000. » (ORMVAL, 2007)

2- L’Agence ne veille pas au respect des quantités prévues des marchés et des écarts
parfois très importants ont été constatés au niveau de certains marchés conclus par
l’Agence, entre les travaux prévus et ceux réalisés (cas des marchés 9/2006,
13/2006, …). (Agence du bassin de Bouregreg et Chaouia, 2008)

12
3- Des modifications de la nature des travaux où des augmentations dans la masse
des travaux sont exécutées sans ordre de service, il s’agit des marchés suivants :
• Le marché n° 7/PUA/2004 relatif aux travaux de construction du siège de la
bibliothèque de l’Université Mohammed V-AGDAL.
• Le marché n° 3/PUA/2006 relatif aux travaux de revêtement des façades et des
abords du siège de la présidence.
• n° 18/PUA/2006 relatif aux travaux d’extension à la faculté des lettres et des sciences
humaines. (Université Mohamed V, Rabat)

 Avenants
Le décret n° 2-06-388 du 16 moharrem 1428 (5 février 2007) fixant les
conditions et les formes de passation des marchés de l'Etat ainsi que certaines règles
relatives à leur gestion et à leur contrôle, édicte que : « Les prestations supplémentaires à
confier à un entrepreneur, fournisseur ou prestataire de services déjà attributaire d'un
marché, s'il y a intérêt au point de vue du délai d'exécution ou de la bonne marche de
cette exécution à ne pas introduire un nouvel entrepreneur, fournisseur ou prestataire de
services, lorsque les prestations en question, imprévues au moment de la passation du
marché principal, sont considérées comme l'accessoire dudit marché et ne dépassent pas
dix pour cent (10 %) de son montant. En ce qui concerne les travaux, il faut en plus que
leur exécution implique un matériel déjà installé ou utilisé sur place par l'entrepreneur.
Ces marchés sont établis sous forme d'avenants aux marchés initiaux y afférents ; …»

Ce qui fait de l’avenant un contrat portant sur une rectification ou un complément


indissociable du marché initial respectant les conditions et les limitations édictées par la
règlementation en matière de marchés publics (dont le décret cité est une composante)

Cependant, les observations relevées par la cour sur certains marchés attestent que bien
souvent, certains travaux additionnels sont effectués, alors qu’il y’a lieu de conclure un
avenant, dans d’autres cas les travaux dépassent le seuil règlementaire de l’avenant
conclu.

Exemple :
- Dépassement du seuil réglementaire de l’avenant
« Un avenant d’un montant de 489.641,60 DH a été conclu avec la société «Ets. P. B» dans
le cadre du marché n°T.T 4/95 (ayant pour objet «Travaux de réalisation du réseau
téléphonique» d’un montant de 1.755.857,60 DH représentant ainsi 28% du montant total
du marché, ce qui est en contradiction avec la réglementation en matière de marchés
publics qui fixe le montant de l’avenant à 10% du montant du marché. » (AUC, 2010,
Marché de travaux)

- Changement dans la nature des ouvrages sans recourir à l'établissement d'avenants.


« L'agence a procédé en accord avec le titulaire du marché au changement de la prestation
concernant la tuyauterie galvanisée par la tuyauterie C PVC. Le paiement de la nouvelle
prestation s'est fait sur la base des prix de la tuyauterie galvanisé tel que prévu au
bordereau des prix du marché en question. L'Agence n'a pas établi d'avenant pour
13
régulariser cette situation conformément à l'article 51 du Décret n°2.99.1087 approuvant
le cahier des clauses administratives générales applicables aux marchés de travaux
exécutés pour le compte de l'Etat sans évoquer la différence de coût entre les deux articles
qui avantage l'entreprise. » (ALEM, 2006)

Le cas suivant concerne un dépassement du seuil pour conclure un avenant (10% du


montant des travaux), alors que l’avenant a été dépassé le seuil édicté par la
règlementation, il a même dépassé le montant du marché initial :

- Concernant l’avenant de ce marché, il a été conclu trois jours avant la réception


provisoire des travaux. Il prévoit des travaux supplémentaires des câbles téléphoniques
pour magasins de commerce pour 822.618,00 DH, alors que l’ensemble de la téléphonie du
projet suivant le marché initial n°92/04 était de 736.902,00 DH. De plus, une mezzanine
dont la structure métallique a été fabriquée et livrée par l’entreprise n’a pas été posée
suite aux changements introduits dans les travaux, générant un préjudice financier de
560.000 DH. (ONDA, 2008, Terminal II Mohamed V)

 Réception des travaux


Ce volet se matérialise le plus souvent pas un retard d’exécution des travaux, c’est une
responsabilité que le titulaire est tenu d’assumer dans les limites spécifiées pas la loi (cas
de force majeure…) mais aussi celle du maitre d’ouvrage qui est sensé contrôler
l’exécution du marché du point de vue délais et consistance (Exemples n° 2 et 3).

Certains marchés arrivés à des délais de retards anormaux doivent être clôturés selon les
observations de la cour (Exemple n°7)

Dans d’autres observations relevées par la cour, les titulaires bénéficient d’ordres d’arrêt
et de service non justifiés de la part du maitre d’ouvrage, ce qui leur sert de motif pour
justifier leur retard. (Exemple n°5)

Exemples :

1- Marché n°1/CRI/2005 (lot n° 1) dont l’objet est la réalisation des travaux de gros
œuvres, contracté avec la société A de construction, d’un montant : 1.126.120,50
DH TTC. D’après l’article 26 du CPS, le délai requis pour la réalisation des travaux de
gros œuvres est 06 mois, soit du 21 février 2006, date de l’ordre de service, au 21
août 2006. Or, il a été constaté que les travaux n’ont été achevés qu’en date du
08/12/2006 (date de la réception provisoire des travaux), soit avec 3 mois et 17
jours de retard. » (CRI de l’Oriental, 2009)
2- Retard dans l'achèvement du programme « Le marché ayant pour objet la
réalisation de ce projet accuse un retard considérable par rapport au délai prévu
par le cahier des prescriptions spéciales. En revanche, aucune décision n'a été prise
par l'Agence pour faire achever les travaux ce qui perturbe énormément
14
l'opération de recasement des habitants des douars Bougaraa et Havy. (ALEM,
2006)
3- L’exécution des marchés de travaux d’aménagement accuse des retards importants
qui varient d’un à sept ans. L’extension du service des urgences de l’hôpital
d’enfants et l’aménagement des locaux des laboratoires de l’hôpital Ibnou Rochd
sont des cas typiques à cet égard.(CHU Ibn Rochd, 2007)
4- Marché n°55/ PE FLM /02 relatif aux travaux de l’extension de la faculté de lettres
de Marrakech. Le cahier des prescriptions spéciales relatif à ce marché prévoit un
délai d’exécution des travaux de 4 mois. Ces travaux ont enregistré un retard de
réalisation de plus de 4 ans. (UCAM, 2008)

5- Arrêts de services non justifiés : Le marché n° 13/05 relatif à l’élaboration du plan


d’aménagement de Harbil et sa périphérie sud, d’un montant de 298 000,00 DH et
d’une durée de 6 mois, a accusé un retard cumulé de 98 jours, les arrêts ont été de
922 jours sans être justifiés. Pour le marché n° 6/2004 relatif à l’établissement de
prises de vue aériennes et des plans stéréophotogramétriques pour les communes
Tassoultant et Sidi Abdellah Ghiat, d’un montant de 1 095 060,00 DH, dont le délai
d’exécution est de 6 mois, l’ordre de service a été donné le 04/01/2005 et la
réception définitive a été prononcée le 15/11/2005, l’entrepreneur a bénéficié d’un
arrêt des travaux du 08/06/2005 au 30/09/2005 sans aucune justification. (Agence
Urbaine de Marrakech, 2009)

6- Observation générale aux marchés de l’ONEP en 2010 :

Retard dans la réalisation des projets : Les marchés passés par l’ONEP durant la
période 2003-2008 souffrent de retards dans leur exécution. En effet, sur près de
5763 marchés, seuls 3619 ont été définitivement réceptionnés ; Ce qui signifie que
48% des marchés sont, soit en litige, soit annulés, soit non encore réceptionnés. Le
non respect des délais d’exécution des marchés est également à l’origine du retard
dans la réalisation de certains projets. En effet, il a été constaté que si les délais
contractuels varient, à titre d’exemple, entre 3 et 10 mois, l’exécution des
prestations pouvait atteindre jusqu’à 26 mois.

7- L’arrêt des travaux d’approfondissement des postes 35 et 36 au port de Casablanca


(marchés n° 03-09/2006 et 3-128/06 d’un montant global de 19.755.060,00 DH)
depuis avril 2007 bien que les objectifs de profondeur n’étaient pas atteints sur
plus de 50% de la superficie concernée par le marché. Aucune mesure n’a été prise
pour clôturer lesdits marchés. (ANP, 2010)

15
Depuis le rapport de 2006 à celui de 2010, les observations portant sur les retards
de réception des marchés sont les plus nombreuses parmi les classifications
effectuées, elles concernent 29 entités et de nombreux marchés au sein de chacune
d’entre elles. Ce qui en fait l’observation la plus récurrente dans les volets « gestion
des marchés » des rapports de la Cour.

 Garanties
Les garanties forment un critère d’admissibilité des concurrents par l’acheteur public, il vise à
s’assurer du sérieux des offres et à garantir la capacité financière du concurrent pour exécuter le
marché.

On peut distinguer les cautions provisoires et définitives ainsi que la retenue de garantie. La
caution définitive est constituée par le titulaire du marché, son montant est édicté par le cahier des
prescriptions spéciales CPS, à constituer dans les 30 jours après notification d’approbation du
marché. Alors que le cautionnement provisoire est effectué par tous les soumissionnaires, le
maitre d’ouvrage la restitue aux soumissionnaires non retenus.

La retenue de garantie peut être prévue pas le CPS, elle est restituée lors des acomptes délivrés à
l’entrepreneur.

Dans certains cas, ces cautions ne sont pas constituées, par exemple :

- Non retenu des garanties provisoires : certains attributaires de marchés ont produit le
cautionnement définitif hors délai, l’Office n’a pas retenu le cautionnement provisoire.
(ONMT, 2006)

Dans d’autres cas, la Cour a relevé l’absence de cautionnement dans des marchés de fournitures :

- Non satisfaction des clauses relatives aux garanties et aux pénalités : A ce niveau, il a été
constaté la non constitution des garanties prévues dans le cahier de charges à savoir la
caution provisoire, la caution définitive et la retenue de garantie. (RAM, 2010,
Approvisionnement en Carburant)

Ce non retenu peut être interprété comme un traitement préférentiel, non règlementaire et risqué
(par rapport aux intérêts de l’acheteur public) à l’égard du titulaire.

16
- la constitution d’une retenue de garantie auprès d’une banque commerciale d’un montant
inférieur au taux de 7% du montant global du marché (marché n° 11/2003/DDA/SMC) –
(ORMVAG, 2006)

Cette retenue n’a pas atteint le seuil de 7% pour qu’elle cesse d’être obligatoire (sauf
stipulation contraire du CPS)

- Un retard de délivrance de la main levée par le maitre d’ouvrage peut concerner une
caution définitive, ce qui porte préjudice au titulaire ayant exécuté les travaux demandés
selon les spécifications demandées.
Exemple : «- Il a été constaté que les mainlevées sur les cautions définitives d’un nombre
important de marchés de la direction de la côte atlantique ayant fait l’objet de réception
définitive et de paiement de leurs décomptes définitifs, durant la période 2008-2009, n’ont
toujours pas été délivrées aux entreprises et sociétés concernées. (ONEP,2010)
4- Phase de contrôle de la matérialité
Cette phase s’effectue après la réception du marché, elle vise notamment à s’assurer que
les travaux ou prestations commandées sont matérialisées en réalité, selon les
prescriptions édictées à dans les conditions de cout-délai impartis.

Ce volet a fait l’objet d’observations sur 17 entités par les rapports de la Cour des comptes
(Tomes 1) allant de 2006 à 2010.

Le contrôle de la matérialité permet de donner le feu vert à la prononciation de la


réception définitive.

1- Exemple : « Non élaboration des rapports d’achèvement des marchés qui


dépassent un million DH (marché n°02/2004 bis et marché n°30/2005).»
(ONHYM, 2007, marché de travaux)

L’exemple suivant illustre l’absence du contrôle de la matérialité après exécution des


travaux, de sorte que le titulaire n’a pas respecté les spécifications demandées ou souvent
n’a pas exécuté tous les articles présents au décompte, ce qui signifie le paiement par le
maitre d’ouvrage d’articles ne reflétant pas la réalité de ce qui a été exécuté:

1- Université Hassan II, 2010

- Marché n°19iuh2c/2006 relatif aux travaux de modification et d’extension du siège de la


présidence de l’UH2AC : présence de plusieurs articles non conformes a ceux prévus dans
le marché malgré le fait que les métrés attestent de leurs exécutions. Le montant de ces
travaux s’élève à 533.518,00DH. En plus, plusieurs discordances entre les travaux figurant
dans le décompte et ceux payés à l’entreprise.

-Marché n°14 PUiuh2c/2009 relatif aux travaux de réfection du système d’étanchéité des
Toitures des établissements relevant de l’UH2 –lot 4 : la faculté des Sciences Juridiques
Economiques et Sociales : Le décompte provisoire n°1 d’un montant de 793.581,90 DH ne

17
reflète pas la réalité des travaux exécutés. En effet, plusieurs articles figurant dans le
décompte n’ont pas été exécutés ou bien remplacés par d’autres articles n’ayant pas les
mêmes caractéristiques que ceux stipulés dans le CPS. (CHU Avicenne, 2010, Marché de
travaux)

2- Université Mohamed V, 2010 :


Aussi, les travaux de jardinage et les travaux d’aménagement des parkings n’ont pas
été réalisés comme le précise le PV du 18/05/2005 arrêtant la liste des travaux
exécutés au niveau de la cité universitaire. La salle d’accueil qui a été construite à des
dimensions inférieures à ceux qui ont été mentionnées dans le marché. Encore, faut-il
ajouter que plusieurs articles du marché ont été remplacés par d’autres.
En plus de ces discordances, le décompte définitif ne correspond pas aux travaux qui
ont été réellement exécutés. En effet, le recoupement entre ce décompte et le métré
définitif fait ressortir des travaux qui n’ont pas été exécutés mais payés et des
quantités de travaux en plus ou en moins de ce qui a été exécutés. La majorité des
discordances constatées n’ont pas été ordonnées par le maître d’ouvrage.
Le montant des travaux payés sans justification s’élève à 203.800,00 DHS.

3- SNTL, 2008 , Fourniture et installation d’un ERP :

Marché n° 4/2002/DMG relatif à la fourniture et mise en œuvre d’un progiciel pour la


gestion comptable et financière d’un montant de 3 049 310,67 DH. Les membres de la
commission chargée de la réception déclarent avoir procédé, en présence du
fournisseur, aux essais et vérifications nécessaires et par conséquent, ils ont prononcé
en date du 25 novembre 2004, sans réserve, la réception provisoire. Or, les prestations
listées ci-dessous, prévues par le marché n’ont pas été réalisées. Il s’agit en
l’occurrence de : l’interface HR Access avec ORACLE Application ; l’installation et le
paramétrage du module comptabilité analytique ; la mise en exploitation de la
comptabilité analytique.

4- SONADAC, 2009, Marchés de travaux :

Paiement des travaux non réalisés : La vérification de certains marchés a révélé que la
SONADAC a payé à tort des travaux non exécutés. (Il s’agit des : Opération Bir Anzarane/
Tranche II(38 653 253,38 DH), Prog. Nassim - Opération Islane téléphone (19 159 335 DH)
et Nassim 2ème tranche (46 731 024,10 DH))

18
-Bons de commandes (exception)
En matière de bons de commandes, les observations émises par la cour concernent le plus
souvent le dépassement des seuils règlementaires pour passer le bon de commande, par
exemple :

1- La Caisse a procédé en Mars 2004 à l'acquisition par bon de commande d'un véhicule
automobile pour un montant de 400.000,00 DH, alors que les dispositions en vigueur
requièrent que ce type de dépenses ne peut être engagé par bon de commande mais par
marché. (Caisse de compensation, 2006)

Les observations ont porté également sur recours abusif aux bons de commandes, le
recours dans certains cas est exclusif aux bons de commandes comme l’illustre l’exemple
suivant :

2- Engagement exclusif des dépenses par bons de commande depuis 2006 : Il y a lieu de
signaler que seules les années 2004 et 2005 ont connu l’engagement d’un certain nombre
de marchés, alors que durant la période allant de 2006 à 2009, l’Institut n’a engagé aucun
marché puisque toutes les dépenses ont été effectuées par le biais des bons de
commande. Ce qui porte atteinte au principe da la concurrence et réduit l’accès à la
commande publique. (ISIC Rabat, 2010)

Le contrôle interne qui définit faiblement les taches et responsabilités, a aussi fait l’objet
d’observations puisque lors d’une réception de prestations commandées par bon de
commande, c’est le service qui a réellement réceptionné les commandes livrées qui doit
certifier le service fait. Ce n’est pas le cas de l’exemple suivant

3-La réception des prestations : l’attestation de la réception des matières, fournitures et


prestations acquises par voie de bons de commande est effectuée par le président de la
chambre de Marrakech lui-même. Ainsi, toutes les factures d’achat portent la certification
du service fait du président, alors, que ce sont les responsables administratifs de la

19
chambre qui ont réceptionné réellement les commandes livrées. Cette pratique atteste
d’une faiblesse majeure du contrôle interne. (Chambre d’artisanat de Marrakech, 2010)

-Audit des marchés :


Le décret n° 2-06-388 du 16 moharrem 1428 (5 février 2007) fixant les conditions et les
formes de passation des marchés de l'Etat ainsi que certaines règles relatives à leur gestion
et à leur contrôle, édicte que : Les contrôles et audits sont obligatoires pour les marchés
dont les montants excèdent cinq millions (5.000.000) de dirhams et doivent faire l'objet
d'un rapport adressé au ministre concerné.

Or, plusieurs marchés dépassant le montant de cinq millions de dirhams n’ont pas fait
l’objet d’audits internes intégrés comme le souligne de décret, par exemple la cour à
relevé dans le rapport annuel de 2010 :

1- Absence d’audit des projets dont les montants dépassent 5 millions de DH


Il a été observé l’absence systématique des rapports d’audit pour les marchés réalisés par
l’ONEP dont les montants excèdent 5.000.000,00 DH. (ONEP, 2010)
2- - Les marchés de travaux dont le montant est supérieur à 5 millions DH ne font pas
l’objet de rapports de contrôle et d’audit interne tel que prévu par le règlement des
marchés de l’ANP.

L’article 92 du dit décret édicte que l’audit interne est obligatoire pour les marchés
dépassant certaines proportions, or, dans l’exemple suivant il n’y a absence de cet audit
sur les marchés :

3- Le non recours à l’audit des marchés : Le nombre de marchés passés annuellement


par la CNSS est très élevé. En effet, la Caisse a lancé 161 appels d’offres et 800 bons
de commandes en 2009. les dépenses d’investissement de la Caisse qui sont passées
par marchés ou bons de commande ont atteint au titre de la même année 71,78
MDH et celles de fonctionnement ont dépassé 92 MDH.. Malgré cette importance
significative la gestion de la commande publique au niveau de la Caisse n’a jamais
fait l’objet d’audit interne. (CNSS, Activités support, 2010)

20
De surcroît, la CNSS ne procède pas à l’audit des marchés dont le montant dépasse le
seuil fixé par la réglementation dont les montants excèdent cinq millions (5.000.000
DH) de dirhams et doivent faire l’objet d’un rapport adressé au ministre concerné, les
marchés suivants illustrent ce cas, les montants (soulignés) dépassent le seuil fixé :

• Marché n°31/2005 ayant pour objet l’assistance à la mise en place de l’organisation


de l’AMO pour un montant de l’ordre de 285.880,00 Euros ;
• Marché n°23/2006 concernant l’achat d’espaces pour la campagne A.M.O pour un
montant de 9.900.010,50 DH ;
• Marché n°65/2004 ayant pour objet l’achat de serveurs centraux de production pour
un montant de 8.321.353,20 DH ;
• Marché n°72/2005 relatif au gardiennage et surveillance des locaux de la CNSS pour
un montant de l’ordre de 7.890.192,00DH ;
• Marché n°45/2003ayant pour objet la conception, la réalisation et la mise en oeuvre
du système d’organisation des procédures des polycliniques pour un montant de l’ordre
de 7.529.819,44DH ;
• Marché n°30/2007 ayant pour objet l’habillage des façades de la Maison de l’assuré
pour un montant de l’ordre de 6.939.675,20 DH ;
• Marché n°46/2004 relatif à l’aménagement du 4èmeétage de la Maison de l’assuré
pour un montant de l’ordre de 5.815.484,58 DH. »

4- Les mêmes observations ont été émises concernant le fait que les marchés suivants
n’ont pas fait l’objet de ce contrôle édicté par le décret :
• marché n° 7/PUA/2004 relatif aux travaux de construction du siège de la bibliothèque
de l’Université Mohammed V-AGDAL (montant 7.847.007,60 DH).
• marché n° 6/PUA/2004 relatif aux travaux de construction du siège de la présidence
de l’Université Mohammed V-Agdal (montant 8.146.023,90 DH).
( UM5A, 2010, Marchés de travaux)

21
PARTIE II : Observations des rapports sur les activités des C.R.C
1- Conception des marchés :

 Maitrise d’ouvrage

L’observation suivante du CRC a porté sur le fait que les mêmes travaux ont été effectuées
par deux collectivités territoriales différentes sans convention entre les deux
protagonistes, alors que ce marché revêt un caractère commun :

- CU Harhoura, 2007,Marché de travaux :


Ces travaux ont été réalisés par voie des marchés 4/2006 et 5/2007 dont les
montants s’élèvent respectivement à 1 350 013,37 DH et 754 980,96 DH. Ces
mêmes travaux ont été opérés par la préfecture de Skhirate Témara par le
marché 11/2007. La préfecture a conclu ce marché avec l’entreprise titulaire
des deux marchés conclus par la Commune. Bien que ce projet revête un
caractère d’intérêt commun, sa réalisation n’a pas été encadrée par une
convention fixant l’objet, le coût du projet, le montant ou la nature des apports
de chaque partie, la durée et les modalités financières et comptables, tel que
prévu dans les dispositions de l’article 78 de la loi n° 78-00 portant charte
communale et l’article 66 de la loi n° 79-00 relative à l’organisation des
collectivités préfectorales et provinciales.
L’absence d’une convention de coopération ou de partenariat entre les deux
parties, a été à l’origine de la non maîtrise des quantités de travaux réellement
exécutés. Aussi, a-t-il été relevé le paiement d’un montant de 28 640,77 DH
correspondant aux travaux non réalisés au titre des marchés 04/2006 et
05/2007.

La non définition et la non précision des besoins à satisfaire est l’une des observations les
plus récurrentes dans les rapports annuels, de ce fait, la fin en soi du marché est remise en
cause, car bien souvent, la cour relève que les marchés n’ont pas servi un objectif précis ni
pour l’organisation ni pour sa clientèle publique, comme l’illustrent les exemples suivants :

22
(Changement de l’objet réel du marché dans l’exemple n°2 et spécification de la marque
commerciale)

1- C.U Mrirt,2008 :
Absence de précision dans l’établissement des besoins. Il a été constaté au niveau de
certains bons de commande et marchés publics, un manque de précision des
caractéristiques des travaux ou du lieu d’exécution, ce qui empêche toute
confrontation entre les travaux demandés et ceux réalisés. Ces anomalies affectent
négativement la qualité des travaux et augmentent leur coût; on peut citer à titre
d’exemple :
--Le bon de commande n° 43-05 (non précision des caractéristiques techniques du
matériel médical);
--Le bon de commande n° 04-06 (non précision des caractéristiques du trottoir et du
ciment utilisés);
--Le marché public n° 07/2004 (non précision des caractéristiques techniques des
travaux);
--Le marché public n° 08/2004 (non précision des caractéristiques techniques des
travaux de construction des routes objet du marché ainsi que leur localisation);
--Le marché public n° 10/2004 (non précision des caractéristiques techniques des
travaux de dallage des ruelles objet du marché ainsi que leur localisation);
--Le marché public n° 01/2005 (non précision du point kilométrique objet des travaux);
--L’engagement des marchés publics sans études techniques : il s’agit des marchés
n°6/2004, 7/2004, 8/2004, 10/2004 et 1/2005.

2- CU OUJDA, 2008, Marché de fournitures


L’acquisition de voitures pour le compte de la commune dans le cadre de marchés
publics relatifs aux travaux de voirie. En effet, l’article 5 des cahiers de prescriptions
spéciales afférents aux marché, stipule que l’entreprise titulaire du marché met à la
disposition de l’administration un véhicule dont la marque commerciale est prédéfinie,
y compris son approvisionnement en carburant, son entretien, sa réparation en cas de
panne, et ce pendant toute la période d’exécution des travaux ; et que le véhicule sera
remis à la commune dès l’achèvement des travaux. Le coût global des cinq véhicules
s’élèvent à 1 005 000,00 DH.
Aussi, la formulation de cet article et son incorporation dans des marchés publics
portant sur des travaux de voirie, s’avèrent une manoeuvre tendant à contourner la
réglementation restrictive en vigueur et dissimuler l’acquisition des voitures de service.
Par ailleurs, les entreprises titulaires des marchés en question ont bénéficié des
avantages indus en vertu dudit article, dans la mesure où elles ont conservé durant
toutes les périodes d’exécution des travaux, la propriété de ces voitures alors que la
commune a prépayé forfaitairement leurs frais d’acquisition ainsi que leur
approvisionnement en carburant, entretiens et réparations en cas de panne.

3- CU EL AIOUN SIDI MELLOUK, 2009 :


Le souk communal a été réalisé moyennant un investissement de 6.793.495,50 DH, en
plus de la valeur du terrain estimée à 177.640 DH (Marché n° 1995/02) ce qui porte le
coût global de l’investissement à 6.971.135,50 DH.

23
Les opérations de construction du souk ont été lancées en novembre 1995 et les
travaux ont duré plus de 10 ans. L’évaluation du projet a fait ressortir un certain
nombre d’observations :
• La commune n’a réalisé aucune étude de faisabilité économique, financière ou autre
concernant le projet du souk ;
• Le retard important au niveau de la réalisation du marché dû notamment à la
modification du plan du souk, à l’extension du projet et à la modification à la fois de
l’emplacement et du nombre de magasins au sein du souk
Marché Objet du marché Montant du marché

 Maitre d’ouvrage délégué

La maitrise d’ouvrage déléguée doit faire l’objet d’un convention selon les dispositions
règlementaires entre le maitre d’ouvrage et l’autorité déléguée à cet effet : (dispositions
de l’article 82 du décret n°2.98.482 du 30 décembre 1998 fixant les conditions et les
formes de passation des marchés de l’Etat ainsi que certaines dispositions relatives à leur
contrôle et à leur gestion)

Exemple :
1- CU Taourirt, 2010, Marchés de travaux :
Le non-respect des dispositions réglementaires relatives à la maîtrise d’ouvrage
Déléguée
La délégation provinciale du ministère de l’éducation nationale à Taourirt s’est chargée de
la maîtrise d’ouvrage déléguée concernant le marché n°07/2004 relatif à réhabilitation des
établissements scolaire dans le territoire de la commune rurale Aïn Lahjer. L’agence du
bassin hydraulique de Moulouya s’est confiée de la même mission s’agissant des projets
de creusement des puits qui ont fait l’objet des marchés n°11/2004 et n°04/2006.
Toutefois, l’exécution de ces marchés en nom et pour le compte de la commune qui en est
le maître d’ouvrage, a eu lieu en l’absence de convention entre elle et lesdites
administrations, en infraction aux dispositions de l’article 82 du décret n°2.98.482 du 30
décembre 1998 fixant les conditions et les formes de passation des marchés de l’Etat ainsi
que certaines dispositions relatives à leur contrôle et à leur gestion.

 Maitrise d’œuvre

Les défauts de maitrise d’œuvre peuvent concerner l’absence ou l’insuffisance


d’une étude menée par un bureau d’étude ou un architecte, celle-ci a un impact
direct sur la bonne exécution du marché, la durabilité de l’installation et sa
sécurité.

24
Exemples :

1- CU Rabat, 2010, Eclairage public, marché de travaux :


Adoption de structures de chaussées atypiques sur la base d’hypothèses
générales en l’absence d’études géotechniques et de données sur l’agressivité
du trafic :
Les structures de chaussée des marchés communaux sont arrêtées en l’absence
d’études géotechniques, de données sur l’agressivité du trafic ou de la
déflexion. Dans ces conditions, les épaisseurs des différentes couches
constituant le corps de chaussée, telles qu’elles sont désignées aux CPS des
marchés communaux de voirie n’obéissent à aucune logique prédéfinie et ne se
basent pas, sauf rares exceptions, sur des études préalables pour fixer la
structure optimale.

Le défaut d’études de faisabilité, induisent une inadéquation du marché à ses


objectifs et son environnement ce qui implique des travaux supplémentaires
hors bordereau (Nécessitant dans les cas fixés par la loi la conclusion
d’avenant) :

2- CU Taounate, 2010, Etudes portant sur un Marché de travaux :


Insuffisances au niveau de la préparation du projet : La commune ne dispose
ni des études de faisabilité économique, financière ou sociale du projet, de
l’étude géotechnique du terrain abritant le centre. Il y a lieu de noter
également que la masse de travaux a dépassé de 17,3% le montant du prêt
octroyé. La commune a en outre exécuté, suite aux changements qu’a
connu le projet, des travaux hors bordereau d’un montant de 505.945,63
DH, sans conclure un avenant.

3- CU Ouezzane, 2007 : Etudes portant sur un Marché de travaux : Concernant


le projet de construction du souk hebdomadaire, un contrat a été passé
avec un architecte pour la réalisation de l’étude, la préparation des dossiers
d’appel d’offres et le suivi des travaux. Cependant, ce contrat n’a été
approuvé qu’en date du 9 septembre 2004, soit sept mois après la
réalisation de l’étude et l’organisation du premier appel d’offres en date du
18 février 2004.
4- CU Zghenghen, 2007 : Des insuffisances dans l’étude préliminaire ont induit
le dépassement du délai contractuel pour l’exécution des travaux : l’article
52 du cahier des prescriptions spéciales du marché n° 1/99 relatif à la
construction et à l’aménagement de voirie pour un montant de 6.194.930,20
DH a fixé le délai d’exécution de ces travaux à 6 mois. Toutefois, la période
totale écoulée entre la notification de l’ordre de service de commencement
des travaux, le 8 Novembre 1999, et la date de la réception provisoire
prononcée le 17 Janvier 2001, dépasse 14 mois.
La commune a justifié l’émission d’ordres d’arrêt des travaux par la réalisation
de l’étude relative à l’assainissement du boulevard « Yaâcoub El Mansour », le
déplacement du réseau de l’eau potable, d’électricité et de téléphone et la

25
destruction de bâtiments à la rue « Gaza », ce qui dénote l’insuffisance de
l’étude préliminaire de ce projet.

5- CU Salé, 2008 : Faiblesse de l’étude préalable des marchés


Aux termes des dispositions de l’article 4 du décret n°2.98.482 du 30
décembre 1998, le maître d’ouvrage est tenu, avant tout appel à la
concurrence ou toute négociation, de déterminer aussi exactement que
possible les spécifications, notamment techniques, et la consistance des
prestations.
Le non respect de cette obligation a conduit, dans certains marchés
examinés, au bouleversement de leur économie ou à la non réalisation de
certaines prestations fixées initialement.
6- C.U FQIH BEN SALAH,2008 : Marché de travaux (construction de la piscine
municipale)
Absence d’études de faisabilité
Il a été constaté qu’aucune étude de faisabilité n’a été effectuée à ce sujet.
De ce fait, la Commune s’est engagée dans un projet qui a nécessité la
mobilisation de plus de 11 millions DH, sans étude de faisabilité ni aucune
autre forme de vision stratégique quant au mode d’exploitation à mettre en
œuvre, d’autant plus que la Commune entend faire de ce projet un
complexe avec des normes olympiques (bassin de dimensions 50m/25m) et
un équipement haut standing.
7- C.U IMINTANOUT, 2008 , Marché de travaux:
Après plus -- d’une année de l’exécution des travaux de la première tranche, le
marché n° 07/2007 en date du 27/12/2007 a été conclu pour un montant de
499.796,52 DH, pour équiper la piscine d’une station de pompage et
d’épuration des eaux. Or, la société attributaire du marché s’est trouvée dans
l’incapacité de commencer les travaux relatifs au pompage des eaux du fait que
les sources d’eau n’étaient pas prévues auparavant, ce qui a entraîné l’arrêt des
travaux durant plusieurs mois en attendant l’identification des sources d’eau.

8- MARCHE DU GROS, CU TANGER, 2009 :


Insuffisances dans la conception architecturale du marché
Parmi les insuffisances commises dans la conception architecturale du marché,
on cite le manque d’aération au niveau des carreaux qui ne disposent pas de
fenêtres. Cet état de fait peut avoir des répercussions négatives sur la qualité
des fruits et légumes, surtout en période estivale.

9- RADEEO (Autorité déléguante C.U Oujda) 2009 :

Les marchés 314/2000 et 315/2000, relatifs à la construction des réservoirs A et B


Les insuffisances des études des maîtrises d’oeuvre et d’ouvrage sont à l’origine des
augmentations remarquables dans les masses des travaux réalisés ; elles concernent
particulièrement la consistance de certains articles largement sous estimés par les études
d’Avant Projet Détaillé (APD) et des Dossiers d’Appel Offre (DAO) établis par le bureau

26
d’études ADI – Rabat, chargé par la Régie en vertu du marché n°308/99 de l’assistance
technique pour étude et suivi des travaux relatifs au renforcement du réseau de
distribution d’eau potable de la ville d’Oujda.
Ces augmentations ont eu un impact notoire sur les coûts des marchés précités, car si la
consistance de certains articles avait été estimée avec précision, les deux marchés auraient
été attribués à d’autres soumissionnaires qui ont offert des prix individuels très
compétitifs pour les articles qui ont connu une augmentation des masses de travaux. Selon
les estimations faites par la Cour régionale, la Régie aurait pu faire l’économie de près de
10,4 MDH, si les études d’avant projet détaillé et les dossiers d’appel d’offres avaient été
élaborés avec précision.

11- Phase de conclusion du marché


 Modes de passation des marchés

Toute entreprise retenue pour un marché doit avec adressé au maitre d’ouvrage (avant la
date d’ouverture des plus pour l’AO Ouvert) des attestations techniques, d’imposition et
sociales (CNSS).

L’exemple n°2 démontre un phénomène récurrent qu’est la limitation du nombre de


fournisseurs lors du recours au marché. Certains mêmes fournisseurs remportant la quasi-
totalité des commandes.

Exemple :

1- CU Tiflet, 2010, Marchés de travaux :


Passation d’un marché avec une entreprise nouvellement créée et ne disposant
ni d’attestation technique ni de ressources humaines
Malgré le retard important enregistré dans l’exécution du projet, la commune a
opté, dans le cadre du marché 03/2010, pour une entreprise ne disposant ni de
références techniques ni de ressources humaines puisque l’attestation délivrée
par la CNSS ne comprend aucune déclaration de personnel travaillant pour le
compte de celle-ci.

2- CU Sidi Kacem, 2006 :Marchés de travaux avec les mêmes fournisseurs


La commune réalise les transactions avec un nombre limité de fournisseurs. En
effet, la quasitotalité des commandes (8 marchés sur 9 en 2004) est attribuée à
deux fournisseurs qui ont réalisé avec la commune un chiffre d'affaire de 8.1
millions de dhs soit 90% des dépenses hors charges de personnel et service de
la dette.

3- CU KENITRA, 2008 – Marché de l’éclairage public :


27
Non recours à la concurrence pour le choix du délégataire;

-Exemple d’une passation hâtive de marchés par le biais d’une commande


passée avant approbation de l’ordonnateur :

4- CU Fès, 2007 : Marchés de services :


Commande de services avant la signature des marchés par l’ordonnateur
La commune commande des services avant la signature des marchés par
l’ordonnateur, et parfois avant même la publication de l’appel d’offres, ce qui
enfreint les dispositions de l’article 54 du décret 2.76.576 du 30 Septembre
1976 portant règlement de la comptabilité des collectivités locales et leurs
groupements, tel qu’il a été complété et modifié. Ces pratiques montrent que
des marchés publics sont attribués avant l’ouverture des plis, et que la
publication d’appel d’offres et la concurrence sont purement formels et ne
reflètent pas la réalité du processus suivi par la commune pour la conclusion
des marchés, ce qui pourrait se répercuter négativement sur les prix offerts par
l’adjudicataire. Il s’agit des marchés n° 14/2004 (lot 1 et 2 et 3), n° 21/2005, n°
46/2004, n° 24/2005 et n° 26/2005.

Approbation des marchés par une autorité juridiquement incompétente, ce qui


entache ces derniers de non validité, cas de l’exemple suivant :

5- CU Salé, 2007 : Marchés de travaux et de fournitures :

Contentieux entraînant des charges supplémentaires pour la Commune à cause


de l’approbation,de marchés par une autorité juridiquement incompétente: aux
termes de l’article 49 du décret,n°2-76-576 portant règlement de la
comptabilité des collectivités locales et de leurs groupements,,les marchés ne
sont valables et définitifs qu’après leur approbation par le Ministre de
l’Intérieur,ou son délégué. Cependant, certains marchés ont été approuvés par
le secrétaire général de la,préfecture de Salé sans en avoir la qualité. Il s’agit
des marchés suivants :

Marché n° : Montant : Libellé :


63/CUS/04 649. 657,50 Tavaux d’aménagement des trottoirs de la
voie côtière
56/CUS/04 999. 597,60 Travaux d’éclairage public de la voie côtière
03/CUS/05 337. 628,40 Achat de petit matériel
09/CUS/05 132. 184,80 Achat de fournitures de bureau
10/CUS/05 521. 100,00 Achat de mobilier de bureau
13/CUS/2005 438 .090,00 Achat de matériel de signalisation
15/CUS/05 135. 240,00 Achat des plaques des noms des rues
25/CUS/05 214. 800,00 Achat de matériaux de carrières
26/CUS/05 282. 000,00 Achat de ciment, trottoirs et carreaux

28
28/CUS/05 262. 257,00 Entretien et réparation des cimetières

Les travaux ou prestations objets du marché débutent avant la conclusion du même


marché, elles font l’objet des 2 exemples suivants :

6- CU HARHOURA, 2008 : Marché de travaux assainissement et voierie


La Commune a entamé l’exécution des travaux de voirie et d’assainissement
audit quartier suite à la conclusion du marché 7/2007 d’un montant de 13 188
973,50 DH. Il a été observé, que les travaux dudit marché ont débuté avant de
conclure le marché d’études et de suivi le concernant et ce, bien que l’article III-
7 du cahier des prescriptions spéciales prévoit que le suivi des travaux du
marché sera assuré par un bureau d’études, qui se chargera du pilotage du
projet, du contrôle, de l’établissement des attachements et de la réception des
travaux.
7- C.U CHEFCHAOUEN,2008 :
Marché n°06/2004 relatif à l’achat de combustibles et lubrifiants d’un montant
de 300.003,45 DH, approuvé le 04 août 2004 : au sujet de ce marché, il a été
constaté que la procédure de son attribution a été mise en oeuvre après la
sélection du fournisseur (station de services «F»), la livraison des prestations et
leur réception. En effet, selon les ordres d’approvisionnement signés par
l’ordonnateur délégué et le chef du service des marchés, et les états
d’utilisation des combustibles, la Commune a réceptionné, entre le 03 janvier et
le 13 mai 2004, environ 53.864,59 DH de combustibles, soit 18% du montant
total du marché, tandis que ce marché n’a été attribuéau fournisseur que le 17
mai de la même année 2004.
• Marchés n°19/2004 et 20/2004, relatifs respectivement à l’entretien courant
des logements à usage d’habitation d’un montant de 49.913,76 DH et à
l’entretien des égouts d’un montant de 78.979,20 DH, et dont les dates
d’approbation n’y sont pas indiquées. Ces deux marchés ont été attribués
postérieurement à la réalisation des travaux en question et ce, pour régulariser
des dettes antérieures, comme il a été déclaré par le chef du service des
marchés. Corollairement, tous les documents et pièces justificatifs joints à ces
deux marchés, en relation avec toutes les opérations,de leur exécution, à savoir
la mise préalable à la concurrence, la livraison et la réception ainsi,que la
liquidation des droits acquis aux entrepreneurs, sont inexacts. Leur
établissement butait,uniquement l’obtention des visas du contrôleur des
engagements des dépenses et de la validité,des créances.
8-

Appels d’offre ouverts

29
Les observations portent également sur des cas d’évictions injustifiés de certains
soumissionnaires, même si dans certains cas, ils adhèrent au critères de choix de
l’attributaire consignés dans le règlement de consultation :

Exemple :
- CU Drarga, 2010 :
L’élimination de soumissionnaires pour des raisons non suffisamment clarifiées au niveau
du règlement de consultation, comme le cas du marché 05/2008 relatif aux travaux
routiers liant EX CT 7011 et les douars Lhouari, Benjekra et Tighanimine, 1ère tranche, qui
a vu l’éviction d’une société en raison de l’insuffisance des références techniques, car elle
n’a pas produit ce qui laisserait déduire qu’il avait construit des routes dans les zones
montagneuses, quoique le règlement de consultation ne le prévoyait pas.

Il a été relevé également des cas d’éviction pour motifs de non constitution du
cautionnement provisoire, alors que ce dernier est remplacé, dans le cas de groupement
de sociétés par un cautionnement solidaire, en vertu des dispositions de l’article 83 du
décret de n°2-06-388 du 5 février 2007.

Exemple :
- Province de Kénitra, 2010, Marché de travaux :
Adoption de critères non prévus dans le règlement de consultation pour l’élimination
de certains concurrents : Elimination du groupement constitué de deux sociétés
concurrentes du marché n°16/PK/ BP/2006 relatif aux travaux d’éclairage public à
l’avenue Mohammed V à Kénitra pour motif que le cautionnement provisoire n’a pas
été présenté au nom du groupement, ce qui va à l’encontre des dispositions de
l’article 83 du décret n°2-06-388 du 16 moharrem 1428 (5 février 2007).

Non uniformisation des règles de consultation d’un marché à l’autre et le manque de


justifications de certaines soumissions qui ont été éliminées sans ouverture de leur
dossier.

Exemple :

1 - Elimination de six sociétés à la phase de consultation du dossier technique et


administratif (marché n°03/PK/BP/2010) pour motif que ces sociétés n’ont pas atteint
le plafond de 75 points, sans que la commission technique issue de la commission
d’appel d’offres n’ouvre leur dossier. Existence d’une grande divergence dans
l’évaluation et la notation des capacités des mêmes sociétés d’un marché à l’autre et
la non conservation des pièces justifiant les décisions d’élimination de certains
concurrents. (Province de Kénitra, 2010, Marchés de travaux)

30
12- REDAL RABAT ( Gestion déléguée CU DE RABAT), 2009 :

L’intégration des montants des marchés n’ayant pas respecté la procédure de passation
surtout l’article 52 de la convention qui soumet les projets de marchés et de bons de
commande attribués aux sociétés apparentées à l’avis du comité de suivi et à l’article 39
relatif à la passation des marchés.
En effet, la REDAL outrepasse fréquemment les procédures de passation et d’approbation
des marchés telles qu’elles sont définies par l’article 52 de la convention, et l’annexe 13
(domaine financé par le délégataire) ainsi que le règlement des marchés et les décisions du
comité de suivi du 07/02/2005.
Cette pratique permet souvent de privilégier les filiales du groupe VEOM. De nombreux
exemples illustrent ce propos :
- Le non respect du délai imparti pour la remise des offres (marchés n°34/2005/ER,
n°66/2006/ER, n°66/2006/ER, n°86/05/ER, n°26/2004/ER et n°27/2004/ER confiés aux
sociétés filiales Amanor et Hydrolia) ;
- La non observation du caractère confidentiel de la communication des propositions de
rabais (marchésn° 66/2006/ER et n° 09/08/OR attribués respectivement à Amanor et
CTHM) ;
- La non retenue des offres avantageuses (Marché n°26/2004/ER relatif à la prestation de
reprise de 8000 branchements basse tension, attribué à une société apparentée pour un
montant de 2,7 MDH TTC, alors que l’offre financière d’une autre société soumissionnaires
s’est établie à 1,1 MDH TTC et marché n°13/2007/OR dont le titulaire est l’entreprise
CTHM pour un montant de 2, 9 MDH TTC après remise d’un rabais sur son offre de départ
de 3 MDH TTC alors que les offres de deux entreprises concurrentes étaient
respectivement de 3 MDH TTCet 2 MDH TTC) ;

13- CU Berkane, 2007, Marché de fournitures diverses : Procès verbal d’ouverture


des plis ne précise pas les motifs d’écartement d’un soumissionnaire ayant
participé à l’appel d’offres relatif au marché n° 04/02/CUB/BM pour l’achat de
tenues aux agents. Ce fait est contraire aux dispositions de l’article 41 du décret
n° 2.98.482 fixant les conditions et les formes de passation des marchés de
l’Etat ainsi qu’à certaines dispositions relatives à leur contrôle et leur gestion.

Le règlement de consultation est souvent utilisé par certains maitres d’ouvrage pour
influencer l’orientation des choix des commissions vers tel ou tel prestataire :

14- CU CASABLANCA, 2009 :


L’orientation des travaux des commissions :
Il a été constaté que l’introduction de certaines clauses dans les règlements des
consultations a eu pour incidence la limitation et l’orientation des choix des
commissions. Ainsi, quand il s’agit d’un projet réparti en plusieurs lots, le règlement de
la consultation dispose qu’un soumissionnaire ne peut être retenu que pour un seul
lot. De ce fait et à l’issue du jugement des offres, les candidats déclarés attributaires
des premiers lots ne vont pas concourir pour les lots restants, ce qui conduit parfois au
choix d’un candidat qui n’est pas forcément le mieux disant.
Tel est le cas du marché cadre n°44/2005 relatif aux travaux d’entretien des
plantations d’alignement (532.984,20 DH) dont l’appel d’offres a été réparti en trois

31
lots. Dans ce cadre, la société «E» a été déclarée attributaire du 3ème lot sans qu’elle
soit la mieux disante.
Le même constat a été relevé au niveau du marché cadre n°47/2006 relatif aux travaux
d’entretien courant des parcs et jardins (2.954.526,03 DH) qui a fait l’objet de deux
lots, et la société « M.V « a été adjudicataire du 2ème lot sans qu’elle soit la mieux
disante. Si ce critère de sélection prend en considération le plan de charge des
attributaires, il n’en demeure pas moins vrai que cette logique n’est pas généralisée
pour les autres marchés dans la mesure ou des soumissionnaires se sont vu attribuer
plusieurs marchés sans être dotés des moyens humains nécessaires.

Appels d’offre restreints

Souvent le non respect des chefs justifiant le recours aux marchés restreints est le motif
des observations formulées dans ce volet :

1- CU Essaouira, 2007 : Marché de travaux : Il s’agit notamment du marché n° 17/02


relatif aux travaux d’éclairage public, d’un montant de 1.650.869,46 DH. Ce marché a
été passé par appel d’offres restreint en date du 25 Septembre 2002, bien que le
montant dépasse le seuil d’un million DH, ce qui est contraire aux dispositions du
paragraphe 2 de l’article 20 du décret 2-98-482 du 30 Décembre 1998 fixant les
conditions et les formes de passation des marchés de l’Etat ainsi que certaines
dispositions relatives à leur contrôle et à leur gestion.

2- CU Oujda, 2008, Marché de travaux :


Le recours non justifié à la procédure d’appel d’offres restreint. C’est le cas des fournitures
objet du marché n° 8/TMF/04 relatif à l’achat de matériels techniques et informatiques,
conclu avec la société T.O d’un montant de 172 975,20 DH ;

Marchés négociés

1- CU Essaouira 2007 : le marché négocié n°17/2004, d’un montant de 199.557,00 DH


; le marché n°09/2003 relatif à l’éclairage de la place Moulay Hassan d’un montant
de 697.480,00 DH et le marché n°17/2002 relatif au renforcement de l’éclairage à
l’intérieur de l’ancienne médina. Or, les prestations objet de ces marchés devaient

32
être exécutées par l’ONE, du fait qu’elles étaient déjà prévues par la convention sus
citée

2- C.U IMINTANOUT, 2008 : Marchés de travaux


Conclusion d’un marché négocié sans motif valable
L’examen des pièces justificatives afférentes à l’exécution du marché négocié n° 04/2005
conclu en date du 04 avril 2005 d’un montant de 949.996,20 DH, relatif aux travaux de
réaménagement du réseau de l’éclairage public à l’avenue de Marrakech, a révélé que
l’ordonnateur s’est basé sur les circonstances d’urgence prévues au paragraphe 5 de
l’article 69 du décret n° 2-98-482 en date du 30 décembre 1998 relatif aux conditions et
formes de conclusion des marchés de l’Etat ainsi que sur certaines dispositions relatives à
leur contrôle et leur gestion, en avançant que l’avenue de Marrakech est une artère
principale dans la ville et ne peut attendre le délai normal d’un appel d’offres. Cependant,
l’approbation du marché par l’autorité de tutelle en date du 30 mai 2005, soit deux mois
après la signature du marché par les deux parties, ainsi que la réception tardive de quatre
mois, de l’ordre de commencer les travaux par le titulaire du marché, en date du 04
octobre 2005, dénote l’absence des circonstances d’urgence avancées par l’ordonnateur
au moment de la conclusion de ce marché négocié.

Bon de commande (exception)

Le paiement des dépenses par bon de commande au lieu du marché public suite au non
respect des limitations légales afférentes (200.000 dhs) et le paiement en l’absences de la
réception des acquisitions et services sont les remarques les plus récurrentes dans le volet
« bon de commandes » :

1- CU Ouzzane, 2007 : Paiement d’une dépense sans réception des achats


correspondants La commune a établi le bon de commande n° 3459 en date du
22/07/2005 pour l’achat de 8 tonnes de bitume pour un montant de 34.560,00 DH.
Mais ce montant a été payé au fournisseur sans que la commune ne reçoive ce
produit, ce qui constitue une infraction à un principe fondamental de la
comptabilité publique en vertu duquel le paiement n’intervient qu’après service
fait.
2- CU Sidi Yahya du Gharb, 2007 : la commune a acquis des palmiers par bon de
commande pour un montant de 97.500 DH sans pour autant en prendre possession
prétextant les travaux que connaît l’emplacement prévu pour leur plantation. Le
paiement a donc eu lieu en l’absence de la réception des acquisitions.
3- C.R MOULAY BOUSELHAM,2008 :
Le recours aux bons de commande au lieu de marché public
Le coût des travaux relatifs à l’aménagement de la piste reliant la coopérative “Essalam” et
la route provinciale Larache-Moulay Bousselham, réalisés en exécution des bons de
commande n° 30, du 24 septembre 2007 et n° 01 du 21/01/2008, est estimé à la somme de
214.247,40 DH.

33
Il apparaît qu’il s’agit bien d’un fractionnement de la même dépense pour éviter la
conclusion d’un marché à ce sujet, sachant que les crédits ouverts durant l’année
budgétaire 2007 étaient disponibles et atteignaient 507.863.75 DH.
4- C.U FQIH BEN SALAH, 2008 :
Exagération dans les prix d’achat : cas de l’achat des livres
La Commune a procédé en 2004 à l’achat, par bon de commande n° 366, du 02 décembre
2004, de livres destinés à la bibliothèque communale. Cependant, les prix portés sur la
facture n°125/04, en date du 15 décembre 2004, paraissent exagérés, pour certains livres;
en témoigne, à titre indicatif, l’échantillon suivant : Le petit robert facturé à1100
dirhams,Lissan al arab 1700 alors que leur prix de marché est respectivement de 700 et
800 dirhams.

9- Phase d’exécution du marché


 Modes de fixation et de révision des prix
L’observation suivante a porté sur le fait que le maitre d’ouvrage n’a pas tenu en compte
les prix de référence. Dans un marché à prix révisables, il est nécessaire d’actualisé cette
base des prix pour faire bon usage de la dépense et éviter de payer des sommes indues
(n°1).
Parfois le référentiel de prix est inexistant (Exemple n°2)

Exemple :

1- Province Kenitra, 2010, Marchés de travaux :


- le paiement de sommes indues du fait de la non application de la révision des prix
prévue par les cahiers des charges : ainsi, bien que 12 marchés ont été conclus sur la
base de prix révisables , les services de la province ont continué à liquider les dépenses
y afférentes sur la base des prix de référence sans procéder à leur actualisation, et sans
tenir compte de la baisse des index de certains produits et appliquer la formule de
révision des prix stipulée dans les cahiers des charges ; ce qui a entraîné un paiement
indu de 3.971.512,95 Dh.
2- CU Rabat, 2010, Marchés de travaux (Eclairage public) :
Absence d’un référentiel des prix : La Cour régionale a établi l’inexistence d’un référentiel
des prix dans lequel seraient puisés les renseignements (prix unitaires des prestations
souhaitées) nécessaires au bon établissement de l’estimation confidentielle.
En effet, un tel dispositif, qui serait constamment actualisé et mis à jour, est le seul moyen
de comparaison dont pourrait disposer la commune pour apprécier convenablement les
offres des soumissionnaires et faire jouer pleinement le principe de la concurrence.

 Application des pénalités de retard

34
Le rapport a émis des observations sur la non application des pénalités de retard pour 7
entités au cours de l’année 2010.

Les dysfonctionnements récurrents sont la non application des pénalités de retard, la non
prise en compte du préjudice causé aux intérêts du maitre d’ouvrage (et la collectivité
publique) et l’émission d’ordres d’arrêt et de service de complaisance à certains titulaires
(A partir du 2e exemple).

Rappelons tout de même, que les pénalités de retard sont régies essentiellement pour ces
marchés, par l’article 60 du décret 2-99-1087 approuvant le CCAG- Travaux.

Exemples :

1 -P. de Kenitra, 2010, Marchés de travaux :

« La dis proportionnalité entre les mesures coercitives appliquées aux entreprises


défaillantes et le préjudice causé :
Suite au manquement de certaines entreprises à leurs engagements concernant
l’exécution de certains travaux relatifs aux marchés ci-après, des mesures coercitives ont
été prises à leur encontre en deçà du préjudice subi :
- le marché n° 12/PK/BP/2006 relatif à la construction du centre médicolégal de Kénitra
pour lequel les services de la province se sont limités à déduire les pénalités de retard
fixées à 10% du montant du marché, sans l’application du reste des mesures coercitives
prévues par l’article 70 du CCAG-T ;
- le marché n° 20/PK/BP/2003 d’un montant de 625.024,38 dirhams relatif à la
construction du centre d’éducation et de formation, dont la résiliation a été prononcée le
27 octobre 2005 accompagnéende la confiscation du cautionnement définitif d’une valeur
de 18.751,00 dirhams en plus de la retenue de garantie d’une valeur de 13.032,12 dirhams
avec application des pénalités de retard à l’encontre de l’entrepreneur plafonnées à 10%
du montant du marché, soit 62.502,44 dirhams. il a été constaté à ce titre l’inadéquation
entre les mesures coercitives appliquées à l’encontre de l’entreprise et le préjudice
supporté par le budget de la province, évalué à :
-143.351,34 dirhams du fait de la conclusion d’un nouveau marché avec une autre
entreprise pour l’achèvement des travaux d’une valeur de 547.876,60 dirhams ;
- et 5.500,00 dirhams suite à la conclusion d’un nouveau contrat avec le même architecte
chargé de l’exécution du contrat initial en dépit de la validité du premier contrat.
- le marché n° 13/ PK/BP/2006 relatif à l’aménagement de la réserve d’élevage du gibier à
Mehdya, pour lequel les services de la province de Kénitra n’ont entrepris aucune mesure
coercitive prévue à l’article 70 du CCAG-T, à l’encontre de l’entreprise, en dépit de l’arrêt
des travaux depuis le 4 janvier 2007 et du refus de l’entrepreneur de les achever. »

2-CU Tiflet, 2010, Marchés de travaux :


« Non application des pénalités de retard
La commune n’a pas appliqué les pénalités de retard à l’encontre de l’entreprise
titulaire du marché n°01/1997, bien que les PV de chantiers indiquent que les travaux
ont commencé le 03/10/1997 et achevé le 14/05/1999, soit une durée effective

35
dépassant 19 mois et 10 jours. Ceci n’est pas conforme aux dispositions de l’article n° 5
du cahier de charge qui fixe la durée d’exécution à 6 mois.
De même, l’entreprise titulaire du marché 03/2010 n’a pas achevé l’exécution des
travaux malgré le dépassement du délai d’exécution, prescrit par le cahier de charges,
fixé à 3 mois. En effet, les travaux ont commencé le 30 juillet 2010, suspendu le
03/08/2010 par ordre d’arrêt et repris le 13/09/2010 par ordre de service de la
commune. Cela correspond à une durée de retard de 46 jours enregistrée à la date du
23/02/2011. La commune n’a pris aucune mesure à l’encontre du titulaire de ce
marché. »

3-« Aménagement du siège de la commune : L’émission d’ordres d’arrêts de


complaisance afin de ne pas appliquer les pénalités de retard. En effet, la commune n’a
pas appliqué les pénalités de retard à l’encontre de l’entreprise titulaire du
marché qui a dépassé le délai d’exécution fixé par l’article 5 du cahier de charge ; et ce
malgré que celle-ci ait été prévenue par une correspondance de la commune du
14/01/2005 qui a arrêté le montant de la pénalité à 1.696.830,00 DH » (CU Tiflet, 2010)

4-CU Taounate, 2010, Marché de travaux :


« Des retards importants dans l’exécution du marché et des insuffisances dans le suivi
des travaux
Le projet de construction de la gare routière a enregistré un retard important qui a
dépassé trois ans.
Ce projet n’est pas encore réceptionné définitivement et ce, en raison du contentieux
qui oppose la commune et le titulaire du marché devant les tribunaux compétents.
Ainsi, la commune a émis dans le cadre de ce marché 15 ordres de services dont 7
relatifs à l’ajournement des travaux pour différents motifs. Plusieurs périodes
d’ajournement portées sur ces ordres sont fictives, puisque le cahier de chantier fait
ressortir que les travaux ont eu lieu durant ces périodes. De ce fait, les périodes
d’ajournement relatives à ces ordres ne sont pas justifiées et la commune devrait
appliquer des pénalités de retard évaluées à 312.117,40 DH »

5- CR Ain Lahjar, 2010, Marchés de travaux :


Les services de la commune n’appliquent pas les pénalités de retard
Suite à l’examen des cahiers de chantiers des travaux relatifs aux marchés (01/2007,
01/2005 et 05/2005), force est de constater que les motifs invoqués pour l’émission
des ordres de service d’arrêt et de reprise des travaux, ne sont ni vrais ni valables. en
effet, les services de la commune visent à prolonger par ce biais les délais d’exécution
dans la perspective de ne pas appliquer les pénalités de retard.

5- CR Oulmés, 2006, Marché de travaux :


Dépassement du délai d'exécution et non application des pénalités de retard
La construction d'une salle polyvalente (marché n°19/2002 d'un montant de
2.409.264,60Dh) enregistre 28 mois de retard au 12/01/2006, puisque le délai de
réalisation de 08 mois expire le 10/09/2003. La commune n'a pas appliqué les pénalités de
retard à l'entrepreneur estimées à 240.926,46 Dh, puisqu'elles sont plafonnées à 10% du
montant initial du marché.

36
6- CU Ain Aouda, 2007 , Marché de travaux : Selon une attestation du président de la
commune, les travaux de ce marché ont été arrêtés du 27 Mars 2001 au 15 Juillet
2005, à cause du manque de crédits de paiement. Cependant, l’examen des PV des
réunions de chantier, a permis de constater que les PV, en date du 5 et 19 Avril
2001, attestent de la continuation des travaux durant cette période, ce qui
nécessite, abstraction faite de la durée réelle de l’arrêt des travaux, l’application
des pénalités de retard pour un montant minimum de 150 105,47 DH

7- CU Kenitra, 2008, Marché de travaux :


La Commune n’a pas appliqué les pénalités contractuelles prévues par les cahiers des
prescriptions spéciales pour la non remise des plans de recollement à l’encontre des
titulaires des marchés n° 10/2003 , 06/2006 , 22/2006 et 27/2006

8- C.U SAIDIA, 2009 :


Des dates incorrectes sont portées sur certaines pièces pour éviter l’application des
pénalités de retard
La commune porte, sur certaines pièces, des dates fictives pour ne pas dépasser le
délai contractuel de l’exécution, et ainsi, ne pas appliquer les pénalités de retard. Il
s’agit des cas suivants :
• Marché n°2/2003 : la commune a émis, dans le cadre de ce marché, l’ordre de service
n°2 du 16 juin 2003 invitant l’entrepreneur à commencer « les travaux dans les plus
brefs délais ». Or, le cahier de chantier montre que les travaux ont commencé avant le
7 mai 2003. De ce fait, la durée des travaux fixée à 3 mois n’a pas été respectée, étant
donné que les travaux se sont poursuivis jusqu’au 23 septembre 2003 (date de la
constatation de l’achèvement des travaux telle que mentionnée sur la page 12 du
cahier du chantier). La durée de l’exécution a donc dépassé les 4 mois et 15 jours, ce
qui aurait du entraîné l’application des pénalités de retard dépassant 8 950 ,00 DH.
• Marché n°1/2002-2003 : le dossier de ce marché contient deux procès verbaux de
réception
provisoire datés respectivement du 01 octobre 2002 et du 03 mars 2003. La date du 01
octobre
2002 portée sur l’un des deux PV est une date incorrecte, vu que le titulaire du marché
a adressé le 06 janvier 2003 une lettre à la commune l’avisant que le montant initial du
marché est insuffisant pour achever les travaux. La réponse de la commune est datée
du 08 janvier 2003. Ainsi, les travaux se seraient poursuivis au moins jusqu’au 03 Mars
2003. La durée des travaux aurait au moins atteint 9 mois et 20 jours dépassant ainsi le
délai contractuel fixé à 6 mois, de plus de 3 mois 20 jours. En conséquence, les
pénalités de retard non appliquées dépassent les 17 725,63DH

 Variations dans les masses des travaux en cours d’exécution


Elles se traduisent le plus souvent en augmentation des masses de travaux (hors
bordereau), les cas de diminution des masses de travaux (telles que citées dans le
CCAG-T, Article 53) :

37
- La même observation concerne la réalisation des travaux d’éclairage public à la
commune rurale Moulay Bousselham à un coût global de 1.499.656,32 dirhams,
sachant que l’entreprise titulaire du marché a eu recours, durant la réalisation des
travaux, à l’augmentation des quantités des travaux pour lesquels elle a proposé des
prix élevés, et à la diminution des quantités des travaux pour lesquels elle a proposé
des prix bas. (Province de Kenitra, 2010, marché de travaux)

RADEEO (Pour la C.U D’Oujda), 2009 :


La quantité prévue initialement dans le marché pour ce prix est de 3 300 m2. Cette
quantité correspond uniquement aux coffrages d’une seule face des voiles périphériques
des deux réservoirs et des dalles de couverture. Les autres éléments nécessitant le
coffrage à savoir : les autres faces des voiles, poteaux, chambre de vanne et voiles du trop
plein n’ont pas été prises en considération dans l’estimation des quantités du Dossier de
Consultation des Entreprises (DCE).
• Marché n°315/2000
La quantité de démolition et de réfection de chaussée, définie par les prix 471 et 472, a
connu une importante augmentation du fait que les études APD, DAO et DCE n’avaient pas
pris en compte la réfection de la chaussée, notamment dans le lotissement Iris traversé
par les conduites d’adduction, ainsi que le changement de leur tracé initial qui s’est
retrouvé dans l’emprise de la chaussée suite aux obstacles rencontrés sur le terrain. Cette
augmentation a fait passer le montant global des quantités prévues pour ces deux seuls
articles de travaux de 1 466 400,00 DH/HT à 9 398 054,20 DH/HT, soit un surcoût de 7 931
654,20 DH/HT.

 Avenants
Il s’agit d’un contrat qui lie le maitre d’ouvrage et le titulaire portant sur une partie
complémentaire des travaux liées au marché initial, et non comprises dans le 1er
contrat, à effectuer. Tous travaux complémentaires correspondant à moins de 10% du
montant du marché initial doivent faire l’objet d’un avenant dans les délais prévus par
la loi (CCAG-T plus précisément) :

1- Insuffisances au niveau de la préparation du projet : La commune ne dispose ni des


études de faisabilité économique, financière ou sociale du projet, ni de l’étude
géotechnique du terrain abritant le centre. Il y a lieu de noter également que la
masse des travaux a dépassé de 17,3% le montant du prêt octroyé. La commune a
en outre exécuté, suite aux changements qu’a connus le projet, des travaux hors
bordereau d’un montant de 505.945,63 DH, sans conclure un avenant. (Province de
Taounate, 2010, Travaux)

2- CR Ain Lahjar, 2010, Marchés de travaux : Exécution des travaux non prévus aux
marchés :Contrairement aux dispositions de l’article 69 du décret 2.98.482 du 30
décembre 1998 fixant les conditions et les formes de passation des marchés de
l’Etat ainsi que certaines dispositions relatives à leur contrôle et à leur gestion, la
commune Aïn Lahjer a exécuté des travaux supplémentaires non prévus aux

38
marchés initiaux sans avoir établi d’avenants ni passé d’autres marchés le cas
échéant. Il s’agit des marchés : n°01/2007 et n°07/2004

3- La commune urbaine de Salé ne procède pas à la conclusion d’avenants ou à


l’émission des ordres de service en cas d’augmentation dans la masse des travaux.
Tel est le cas du marché n°77/CUS /06, relatif à la construction d’un marché au
quartier Said Hajji pour un montant de 1 851 726,44 DH, qui a connu plusieurs
modifications au niveau de sa réalisation, ce qui a entraîné la programmation d’une
enveloppe budgétaire supplémentaire de l’ordre de 800.000,00DH au titre de l’exercice
2008.

4- RADEEO (Pour la C.U D’Oujda), 2009 :


La quantité prévue initialement dans le marché pour ce prix est de 3 300 m2. Cette
quantité correspond uniquement aux coffrages d’une seule face des voiles périphériques
des deux réservoirs et des dalles de couverture. Les autres éléments nécessitant le
coffrage à savoir : les autres faces des voiles, poteaux, chambre de vanne et voiles du trop
plein n’ont pas été prises en considération dans l’estimation des quantités du Dossier de
Consultation des Entreprises (DCE).
• Marché n°315/2000
La quantité de démolition et de réfection de chaussée, définie par les prix 471 et 472, a
connu une
importante augmentation du fait que les études APD, DAO et DCE n’avaient pas pris en
compte la réfection de la chaussée, notamment dans le lotissement Iris traversé par les
conduites d’adduction, ainsi que le changement de leur tracé initial qui s’est retrouvé dans
l’emprise de la chaussée suite aux obstacles rencontrés sur le terrain. Cette augmentation
a fait passer le montant global des quantités prévues pour ces deux seuls articles de
travaux de 1 466 400,00 DH/HT à 9 398 054,20 DH/HT, soit un surcoût de 7 931 654,20
DH/HT.
5- CU Kénitra, 2006, Marché des travaux n°63/90 : Suite à ces retards, et pour relancer
l'exécution du projet, les deux parties ont convenu que l'entreprise cocontractante
reprenne les travaux de construction du centre; et la commune s'engage à régler le
décompte n°8 et une indemnité de 1.000.000,00 Dh pour ajournements successifs
des travaux. La reprise des travaux a nécessité des démolitions qui ont coûté
950.000,00 Dh, sans recourir à la conclusion d'un avenant. L'indemnité ainsi que les
travaux de démolition ont fait l'objet du décompte n°9 resté également impayé (en
plus du décompte n°8) ; ce qui porte le montant du reste à payer à 2.136.569,00 Dh
6- CU Ouezzane, 2007 : Marché de travaux : Changement dans la nature des travaux
prévus aux marchés sans conclure d’avenants, Des travaux non prévus au marché
n° 02/2002 relatif aux travaux d’extension du marché central ont été réalisés en se
basant sur un procès verbal de substitution de certains travaux et ce sans la
conclusion d’un avenant. En effet, une commission communale a décidé de changer
les travaux prévus au marché par d’autres non prévus initialement par le même
marché. A titre d’exemple, on a changé la décente d’eau fluviale (en fonte) par des
conduites en PVC et des réflecteurs fluorescents par des luminaires de 125w.
7- C.U DEMNATE, 2008 :

39
--Le recours à un avenant pour régulariser une dépense antérieure : au cours de l’exercice
2005, la Commune a passé le marché n° 2/2005 d’un montant de 764.131,74 DH, pour
l’achèvement de la construction du siège communal. En 2007, elle a conclu le contrat
additif n° 1/2007 relatif au marché sus-indiqué d’un montant de 76.402,80 DH. Il a été
constaté d’une part, que la Commune a eu recours à cet avenant pour régulariser une
dépense antérieure, du fait que la feuille d’attachement porte une date antérieure
(10/10/2006) à celle de l’approbation de cet avenant (19/10/2007). D’autre part, l’examen
des documents relatifs à l’avenant révèle que les travaux y afférents ont été exécutés
avant l’approbation par l’autorité de tutelle et ce, contrairement aux dispositions de
l’article 10 du cahier des clauses administratives générales qui disposent que les avenants
ne sont valables et définitifs qu’après leur approbation par l’autorité compétente.

 Réception des travaux


Les constats relevés par les CRC portent le plus souvent sur un retard dans la réception des
travaux (Soit en lot unique soit par décomptes) qui se trouve liée souvent à différents
facteurs selon les cas.

La notion de retard de travaux est liée à celle de l’application des pénalités de retard
afférentes à ce non respect des délais, souvent même, les travaux ne sont même pas
entamés (Exemple n°1) :

1- Province Sidi Kacem, 2010, Marchés de travaux Ouezzane :

Retard dans la réalisation du projet d’aménagement de la voie sud de contournement : La


province a passé le marché n°01/2009 pour la réalisation des travaux de voirie et
d’assainissement avec un montant de 13,587 MDH, et le marché n°73/2009, pour la
réalisation des travaux d’éclairage public, avec un montant de 2,683 MDH.Les travaux de
voirie, d’assainissement et d’éclairage public devaient, selon les termes contractuels, être
achevés au plus tard le 20 mars 2010. Cependant, une année après cette date, le taux
d’avancement des travaux ne dépasse guère les 45% pour le marché 01/2009, tandis que
les travaux relatifs au marché n°73/2009 ne sont pas encore entamés.

- CR. Oulmés, 2006,Marché de travaux , Boutiques à Tarmilat :


La construction de 16 boutiques à Tarmilat (marché n°12/2002 d'un montant de
869.403,90 DH) enregistre 19 mois de retard au 01/01/2006, en ce sens que le délai de
réalisation de 06 mois prévu initialement a expiré le 25/03/2003.
A signaler que la commune a émis un ordre d'arrêt non motivé d'une durée de deux mois,
à compter du 24/02/2004. Elle n'a pas appliqué les pénalités de retard à l'entrepreneur
estimées à 86.940,39 Dh, pénalités plafonnées à 10% du montant initial du marché.
- CU Ouezzane 2007 : Marché de travaux : le projet de construction du souk
hebdomadaire a connu un retard considérable dans sa réalisation. Le
commencement des travaux objet du marché n° 01/2004 a eu lieu le 02 octobre
2004 pour un délai d’exécution de 12 mois, or les travaux ont été arrêtés depuis
avril 2006 et la commune n’a procédé à la résiliation du marché qu’en date du 14

40
mai 2007. L’exécution des travaux de construction d’une salle polyvalente objet du
marché n° 07/2004 a connu un retard important, ce qui n’a pas permis à la
commune d’exploiter ce nouvel espace. Ces travaux, qui ont débuté le 20 décembre
2004, devaient être réceptionnés en date du 20 mai 2005, étant donné que le délai
d’exécution contractuel était de 6 mois. Or lesdits travaux ont été suspendus et les
réalisations n’ont atteint que 556.017,88 DH sur un total de 630.221,64DH.
CU Sidi Yahya Lgharb, 2007 : Marché de travaux L’exécution du marché relatif à ce projet
(n°2/2002) qui devait s’étaler comme prévu initialement sur huit mois, n’a commencé que
le 15/03/2002 et elle s’est arrêtée, ensuite, en octobre 2003 du fait des inondations que la
ville a connues.
- C.R SIDI ABDERREZAK, 2008 :
Non achèvement de certains projets de construction des pistes communales
Faute de recours à la procédure d’expropriation, certains projets de construction des
pistes communales connaissent des difficultés de réalisation à cause de l’opposition des
propriétaires. Il s’agit, notamment, des projets ci-après : Marché n°06/2007, Marché
n°03/2005
- C.U DE LJROF, 2008 :
Un grand retard a été enregistré dans l’exécution du marché n° 03/2002; les travaux ont
commencé le 16/12/2002, le délai d’exécution était fixé à 12 mois. Alors que jusqu’à fin
juin 2007 la réception provisoire n’avait pas encore eu lieu, sachant qu’au mois de juin
2006 la réalisation des travaux avait atteint 95%.
- C.U FNIDEQ, 2008, Marché de travaux :
Non réception définitive des travaux d’équipement des lotissements
La commune urbaine de Fnidek comporte 11 lotissements. Cependant la commune n’a pas
procédé jusqu’à présent et en dépit de l’expiration du délai de cautionnement (une année
après la date d’établissement du procès verbal de réception provisoire) à la réception
définitive des équipements publics, de la voirie, du réseau d’assainissement que ces
lotissements contiennent afin de les reclasser dans le domaine public conformément aux
dispositions des articles 28 et 29 de la loi n°25-90 relative aux lotissements, groupes
d’habitations et morcellements. Il s’agit des lotissements Moulay Rachid, Al Amira, Bab
Sebta 2ème tranche et Rayhana.

 Garanties

Il s’agit généralement d’observation portant sur la non constitution de l’une des 3


garanties prévues : Caution provisoire, définitive ou retenue de garantie. Ainsi que la non
confiscation de la C.Provisoire lorsque le concurrent est retenu et doit s’acquitter du
cautionnement définitif (correspondant à 3% du montant global du marché)

41
- Rapport de 2005, Section collectivités locales, observations générales : Paiement
des décomptes en l'absence de cautionnement définitif et de retenue de garantie.
Retards fréquents dans l'exécution et la régularisation par des ordres d'arrêt et de
reprise des travaux.

- CU de TAZA, 2008, Marché de travaux


La non confiscation du cautionnement provisoire malgré la constitution du cautionnement
définitif hors délai
La Commune n’a pas procédé à la confiscation du cautionnement provisoire (d’un montant
de 110.000,00 DH) concernant le marché n°8/99-00 malgré la constitution du
cautionnement définitif après l’expiration du délai de 30 jours prescrit par l’article 12 du
cahier des clauses administratives générales- travaux (CCAG/T). En effet, la notification de
l’approbation de ce marché a eu lieu le 22 avril 2000 et le cautionnement définitif n’a été
réalisé que le 8 juin 2000, soit un mois et demi après la date de la notification.

La non prévision de la réalisation du cautionnement définitif et de l’application de la


retenue de garantie concernant un marché de voirie Le marché négocié n°41/05 n’a prévu
ni la réalisation du cautionnement définitif ni l’application de la retenue de garantie, bien
qu’il s’agit de travaux de voirie. La Commune, devrait, dans un souci de bonne gestion et
de préservation de ses intérêts, exiger la réalisation de ces cautionnements qui constituent
un moyen de garantie des engagements contractuels de l’entrepreneur jusqu’à la
réception définitive des travaux.
- CU SAIDIA, 2009 :
Le non prélèvement de la retenue de garantie sur les acomptes versés aux
titulaires des marchés
La commune a payé des décomptes, à certains titulaires de marchés, sans
prélèvement de la retenue de garantie, qui ne doit, selon la réglementation
en vigueur, être remboursée qu’après réception définitive.
Il s’agit entre autres, du marché n°4/2002 relatif aux travaux de carrelage de
l’avenue Mohammed V, et n° 4/2006 concernant l’acquisition d’une
chargeuse pelleteuse, dont les montants de la retenue de
garantie s’élèvent respectivement à 10 443,00 DH et 48 972,00 DH.

8- Phase de contrôle de la matérialité


Il s’agit des défauts de contrôle de la matérialité d’un marché, c'est-à-dire de sa
consistance et sa conformité aux spécifications du marché initial au cahier de charges. Bien
souvent la réception définitive est prononcée alors que des défauts existent dans
l’exécution des marchés.

3- Province de Kenitra, 2010, Marchés de travaux :


La réception provisoire ou définitive des travaux en dépit de l’existence de

42
Défauts :
Il a été procédé à la réception provisoire des travaux du marché N° 13/PK/BP/2007
relatif à l’aménagement de la grande place de la commune rurale de Moulay
Bousselham, du marché n° 12/ PK/BP/2006 relatif au projet de construction du
centre médico-légal, et du marché n° 15/PK/ BP/2005 relatif à la construction du
complexe artisanal de Sidi Taïbi et ce, malgré que les travaux étaient inachevés et
comportaient plusieurs défauts et malgré la non-conformité aux spécifications
techniques demandées.

Dans l’exemple suivant, les avis des techniciens chargé du suivi et du contrôle du
marché ne sont pas datés ce qui ne permet pas d’assurer la conformité et de
connaitre la durée réelle des travaux :

- CU Taliouine, 2007 : Marchés de travaux passés par la commune, observations


générales Les attachements établis par le technicien chargé du suivi des travaux ne
sont pas datés. Par conséquent, il n’est pas possible de s’assurer ni de la durée réelle
d’exécution des travaux, ni même du respect des obligations prescrites dans le cadre
du CPS par le titulaire du marché, notamment celles relatives aux calendriers des
réalisations. Les décomptes sont signés par l’architecte de la préfecture qui ne fait
pas partie du personnel de la commune et qui n’a reçu aucune délégation à ce sujet ;
ce qui va à l’encontre des dispositions de l’article 3 du cahier des clauses
administratives générales applicables aux marchés de travaux exécutés pour le
compte de l’Etat, qui stipulent que le maître d’ouvrage désigne le maître d’oeuvre
dans le cahier des prescriptions spéciales et précise les missions qui lui sont
dévolues.

RADEE Meknès, 2006, Marchés de services (Main d’œuvre) :


Les trois marchés mentionnés ont un objectif commun, la fourniture de la main d’oeuvre à
la Régie. Cette main d’oeuvre rémunérée dans le cadre de ces trois marchés est en réalité
le propre personnel de la Régie depuis plusieurs années. Mais devant l’impossibilité de
recruter, la Régie conclue des marchés fictifs pour pouvoir servir les salaires dus à cette
catégorie de personnel.

- CR Guisser, 2006, Marché de travaux : La commune n’a pas réceptionné le marché


n°03/GUI/04 d’un montant de 149.910,00 dh et ce, malgré l’expiration du délai
d’une année prévu dans le CPS qui court à partir du 20/11/2003 ; ce qui constitue
une infraction aux dispositions de l’article 23-II dudit CPS.
Par ailleurs, il a été constaté que les travaux de réhabilitation des établissements
scolaires de la commune de « Guisser », objet du marché n°03/GUI/04 d’un
montant de 326.410,50 DH, n’ont pas été réalisés. Il s’agit de certaines classes de
l’école Guisser.
- CU de Sidi Slimane, 2007 : De même, le Cour régionale des comptes relève
l’incapacité de la commune à suivre, à superviser et à contrôler l’exécution de ces
projets du fait qu’elle n’a pas pu remédier à temps aux défaillances constatées,

43
imposer la rigueur requise pour le respect des obligations contractuelles et prendre
les mesures coercitives à l’encontre de l’architecte et de l’entrepreneur.
- CU Fès, 2007 : Marché 05/2004 concernant le gardiennage des services extérieurs
de la commune urbaine de Fès : La commune a conclu le marché 05/2004 d’un
montant de 1.386.000 DH avec une société pour le gardiennage des services
extérieurs de la commune urbaine de Fès. L’article 1er du cahier des charges
indique, les lieux et les services objet du gardiennage (halle aux poissons, abattoirs
de Ain Kadouss, fourrière, marché de gros à Bensouda, pépinière de Oued Fès et
arrondissement Saiss), ce qui n’a pas été respecté dans la réalité. En effet, des lieux
ont été remplacés par d’autres qui ne figuraient pas au cahier des charges, tels que
l’ancienne médina et un foyer pour femmes.
- C.R SIDI ABDERRAZZAK, 2008 :
Discordances entre les décomptes établis et les quantités des travaux exécutés
L’examen des dossiers techniques de certains marchés relatifs aux travaux de construction
des pistes communales ainsi que le contrôle sur place de l’effectivité des travaux payés,
ont permis de relever des discordances entre les décomptes établis et les quantités des
travaux exécutés. C’est le cas notamment des prestations suivantes : (TTC en DH)

- C.U DEMNATE, 2008 :


Non-conformité de certains travaux prévus dans le marché aux travaux exécutés
Durant l’année 2007, la Commune a passé le marché n° 07/2007 pour le dallage de la place
réservée à la vente des objets d’art et pour les travaux d’entretien du stade municipal et
de la bibliothèque municipale, pour un montant de 154.071 DH. L’examen des documents
afférents à ce marché ainsi que la visite des sites des trois projets, a permis de relever les
deux observations suivantes :
-Réalisation d’une partie des travaux dans des sites non prévus par le marché : à titre
d’exemple,
il a été réalisé 65,26 m2 de peinture au stade municipal, prévus initialement à la
bibliothèque municipale, ainsi que 14,5 m du garde corps métallique à la bibliothèque,
prévus initialement au stade municipal.
--Le décompte définitif, a été établi le 05/03/2008 antérieurement à la date de la dernière
feuille d’attachement établie le 20/03/2008, ce qui confirme le fait que le décompte
définitif est établi sans prendre en considération les données de la dernière feuille
d’attachement, contrairement aux dispositions du premier paragraphe de l’article 57 du
cahier des clauses administratives générales.

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CONCLUSION :

La cour des comptes a relevé durant ces derniers rapports qu’en général, que les insuffisances
concernent toutes les phases du marché mais avec un nombre différent d’observations, mais les plus
nombreuses portent sur la conception et la conclusion du marché, les risques les plus souvent
identifiés à ce niveau sont:

-Imprécision dans la rédaction des termes de référence.


-Imprécision dans la détermination des besoins (Conception)
-Manque de transparence dans le recours à la concurrence en matière de bons de commande.
(Conclusion du marché)
-Fractionnement latent des marchés.

Au niveau de l’exécution, les risques identifiés le plus souvent portent sur :


-L’insuffisance au niveau du suivi de l’exécution des marchés.
-Octroi des délais supplémentaires injustifiés aux attributaires (Par ordres d’arrêt et de service).
-Non maitrise des délais d’exécution et non application des pénalités de retard.
-Paiement d’approvisionnements non réels et augmentation des couts des marchés (révision des
prix).
-Suivi et responsabilisation des autres intervenants dans l’exécution du marché (Architectes, bureaux
d’études et de contrôle…)

On retrouve également une insuffisance majeure au niveau du traitement des marchés par bons de
commandes, qui ne respectent pas les seuils de montants édictés par la loi.

L’audit interne n’est pas effectué dans certains marchés, alors que ces marchés dépassent le
montant légal de 5.000.000 de dirhams, et doivent de ce fait selon le décret régissant les marchés
publics, faire l’objet d’un audit.

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Il ressort des observations suivantes que les juridictions financières détectent des
dysfonctionnements à différents niveaux des marchés, et que leur contrôle ne peut qu’être
bénéfique pour la moralisation de la gestion de ce type de dépense publique.

Les gestionnaires des marchés publics doivent parfaire leur connaissance et leur respect des lois,
diversifier les collaborateurs dans divers domaines : informaticiens, experts en BTP, techniciens,
administratifs, architectes et juristes. Cette polyvalence sera bénéfique à une bonne exécution du
marché, qui sera cerné de différents cotés par des personnes compétentes en la matière.

Il s’avère également important de doter les juridictions financières d’avantage de ressources


humaines et financières, pour que le contrôle sur pièce des marchés publics aboutisse d’avantage à
des missions sur le terrain.

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