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Marches Publics Observations Et Tendances
Marches Publics Observations Et Tendances
Introduction…………………………………………………………………………………………………2
PARTIE 2 : Observations des rapports d’activité des cours régionales des comptes (CRC) et
commentaires.
1- Conception des marchés :…………………………………………………………………… ……………………….21
2- Phase de conclusion du marché…………………………………………………………………………………….27
3- Phase d’exécution du marché....................................................................................….....34
4- Phase de contrôle de la matérialité………………………………………………………………………………..42
Conclusion……………………………………………………………………………………………………………45
1
Introduction :
La dépense publique est la traduction effective des recettes collectées auprès du contribuable, en
effet, par le biais de cette dépense l’état vise à atteindre plusieurs objectifs, parmi lesquels : Financer
le fonctionnement de ses services régaliens, construire des infrastructures, veiller au bien être social
et animer l’économie nationale.
L’un des modes les plus importants de la gestion et d’exécution de la dépense publique, il est
également un canal de diffusion des politiques de l’état citées.
Les marchés publics sont définis dans le décret du 30 décembre 1998 régissant la passation des
marchés de l’état (Et reprise dans le décret du 5 Février 2007) comme étant : « Tout contrat à titre
onéreux conclu entre, d’une part une personne physique ou morale appelée entrepreneur,
fournisseur ou prestataire de services ayant pour objet l’exécution des travaux, la livraison de
fournitures et la prestation de services. »
L’administration publique constitue le principal client pour plusieurs secteurs d’activité économique
au Maroc, les entreprises du tissu économique l’approvisionnent en travaux, fournitures et services
qui sont nécessaires au bon fonctionnement de l’administration publique et à la réalisation de ses
missions.
La commande publique au Maroc représente en 2011 prés de 160 Milliards de dirhams dont 81%
passée sous forme d’appel d’offres ouverts, les marchés publics représentent 70% du chiffre
d’affaires des entreprises du BTP1. Et la dépense sous forme de marchés publics marque une nette
augmentation de 33% par rapport à 2010 et une augmentation de 62% entre 2009 et 2010.2
La dépense en marchés publics a atteint plus de 18% du produit intérieur brut du Maroc pour l’an
20113, ce qui témoigne de sa part importante dans l’utilisation des ressources nationales, ce chiffre
induit donc une démarche de rationalisation de cette dépense.
Si nous ajoutons à ces chiffres une conjoncture économique internationale défavorable, qui impose
un management des marchés publics voit son rôle de plus en plus sollicité dans notre pays et ce dans
toutes ses composantes, notamment celle relative au contrôle exercé sur ces marchés.
Le décret n°2-06-388 du 5 février 2007, fixant les conditions et les formes de passation des marchés
de l’état ainsi que certaines règles relatives à leur gestion et à leur contrôle à apporté plusieurs
nouveautés qui n’étaient pas présentes dans les textes précédents et ce dans plusieurs volets, parmi
lesquelles :
-Transparence dans la passation des marchés publics et la lutte contre la fraude et la corruption :
Notamment à travers l’introduction de dispositions spécifiques comme la déclaration sur l’honneur,
1
Chiffres de la Trésorerie générale du Royaume reprises par l’Economiste, Édition N° 3516 du 26/04/2011.
2
Selon la même source, ce chiffre a été de 120 Milliards de dirhams en 2010, 76 Milliards de dirhams en 2009
et 89 Milliards en 2008, Marquant ainsi un réel redémarrage.
3
Le PIB de 2011 Etant 103,5 milliards de dollars (Soit 873 Milliards de dirhams au cours de change actuel).
2
détermination des seuils des offres anormalement basses, la limitation des maximums des
prestations à passer sous forme de marchés-cadres et la limitation de leur durée de reconduction.
-Amélioration de la gestion et du contrôle par l’obligation du maitre d’ouvrage à estimer un cout des
prestations à réaliser avant tout appel d’offres et le présenter à la commission d’ouverture des plis
(Cette estimation obéit à des critères fixés par le décret), par une diminution du délai de notification
aux attributaires (60 jours), Signature du CPS à priori par l’ordonnateur (avant lancement de la
procédure de passation) et l’instauration des rapports annuels d’achèvement de l’exécution des
marchés.
Cependant, Il n’est plus nécessaire que le marché soit simplement régulier au regard de la loi, mais il
doit provenir d’un besoin exprimé réel, respecter les conditions d’économie, d’efficacité et
d’efficience (Communément appelés les « 3 E »), dans un souci de rationaliser la gestion de l’argent
public, et cela pour les raisons de conjoncture et de l’importance de ces marchés dans la dépense
publique citées précédemment.
Dans un volet managérial plus généralisé (Englobant entre autres le contrôle), Une nouvelle
tendance préconise l’approche managériale pour compléter l’approche juridique et budgétaire du
système de gestion des marchés publics actuel, cette approche permettra de perfectionner et
rationaliser à l’organisation des moyens humains et matériels en vue d’améliorer des services
chargés de l’achat public.5
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Le contrôle juridictionnel à postériori sur les marchés publics est exercé par la cour des comptes sur
l’état et les établissements publics ainsi que par les C.R.C sur les collectivités locales et leurs
groupements, Le contrôle exercé par la cour des comptes est organisé par la loi n°62-99 formant
code des juridictions financières du 13 juin 2002.
La cour des comptes a des attributions très larges. Elle exerce un contrôle de la régularité des
opérations de recette et de dépenses des organismes soumis à son contrôle en vertu de la loi et
apprécie leur gestion et sanctionne les manquements. Elle exerce une fonction juridictionnelle en
matière de discipline budgétaire et financière (art 54, 55 et 56)6.
Les infractions qui peuvent faire l’objet de poursuite sont diverses, l’ordonnateur peut être poursuivi
4
Ministère des finances, « Note de présentation du décret 2-06-388 » sur Le nouveau Code des marchés
publics, p.30, n°148 REMALD, Rabat, 2007.
5
Abdelmjid BOUTAQBOUT, « Le management des marchés publics au Maroc »,page 21, n°86, REMALD, Rabat,
2010.
6
Loi 62-99 portant promulgation du Code des Juridictions financières
3
s’il enfreint la réglementation des marchés. Dans le même ordre d’idées , le contrôleur est passible
de sanctions s’il n’exerce pas les contrôles qu’il est tenu de faire notamment sur la conformité du
projet de marché à la réglementation relative à la passation des marchés publics.
Un canevas a été dressé sur les observations formulées dans les rapports annuels par la Cour et les
cours régionales et portant sur la gestion des marchés publics, et cela sur la base d’une identification
des différentes phases du marché sur lesquelles portent ces observations. Le schéma suivant sera
adopté pour la classification des observations :
Structure
Remarque :
Les observations sont citées telles qu’elles ont été formulées dans les rapports publics annuels de la
cour, et cités dans chacune des catégories suivant l’ordre : Entité, Année de parution de l’observation
au rapport. Suivant le canevas adressé et avec les mentions de classification du caractère technique
du marché (Travaux, services, fournitures diverses)
4
Partie I: Observations des rapports d’activité de la cour des comptes
(CC)
Les observations relevés dans ce canevas, concernant les défauts de conception par la
maitrise d’ouvrage ont totalisé :
- 10 marchés de travaux.
- 4 marchés de fournitures
- Et 3 marchés de prestations (d’études essentiellement)
-La définition des besoins au préalable est l’une des conditions édictées par le décret des
marchés publics, car la bonne exécution de la commande et les conditions d’efficacité et
d’efficience de cette dernière en dépendent, elle évite d’avoir à régulariser les marchés en
cours d’exécution et de dépenser des fonds sans satisfaire de besoin réel.
Exemples :
3- L’absence de diagnostic conforme aux règles de l’art des besoins des unités en
matière de travaux et d’équipements, corroborés par des cahiers de charges
précis et dûment validés; Le non recours à l’assistance de professionnels de
l’hôtellerie et de l’architecture hôtelière (CIH 2009, Gestion des unités hôtelières
de la banque)
5
4- Il a été également relevé la passation de marchés avec une certaine imprécision
dans la détermination des prestations notamment la non-spécification pour
certains marchés de travaux d’entretien, des ouvrages dans lesquels seront
réalisés ces travaux. (SODEP 2009)
5- La conclusion d’un marché d’acquisition d’un simulateur de conduite d’engins
coûteux pour la formation des conducteurs sans étude préalable de faisabilité, ni
stratégie bien définie en matière de formation portuaire (ANP, 2010, Marché de
fournitures)
-Citer des marques commerciales enfreint le principe de la concurrence, à moins que cela
ne soit l’unique moyen de décrire l’objet objet de la commande et que le nom de la
marque ne soit suivi de la mention « Ou équivalent ».
Exemple : Le règlement de consultation précisant les critères d’évaluation des dossiers des
soumissionnaires est utilisé pour orienter la décision de la commission ; L’information des
concurrents sur les résultats d’examen des offres n’est pas respectée. Ces résultats ne sont
pas affichés à temps (CNOPS, 2007).
Maitrise d’œuvre
Dans certains marchés, il n’a pas été fait appel à une expertise ou à une étude visant
l’aménagement de lieux (Exemple n°1) dans d’autre cas cette étude s’est révélée imprécise
ou insuffisante.
1- La zone Immeuble de Hay Ryad n'a pas fait l'objet dans sa totalité d'un concours
national pour ordonnancement architectural conformément aux
6
recommandations du conseil d'administration du 15 Février 1985.Or la non
application de cette recommandation par la SAR a donné lieu à des attributions
fonctionnelles des lots collectifs qui n'obéissent pas à des cahiers de charges
établis à cet effet. L'avenue Ennakhil qui constitue l'avenue fard du quartier, est
restée tributaire des réalisations des entreprises privées. (Société
d’aménagement Riad, 2006)
2- CNSS, Activités de support, 2010 :
Dans le cadre d’un marché d’étude sur l’assainissement des comptes affiliés pour la
période 1969-96 (marché 23/2003, montant : 4.080.000,00 DH) et pour la période 1997-
2002 (marché 32/2004 d’un montant de 2.866.560,00DH et avenant n°01/05 pour un
montant de 288.215,44DH) : L’examen de ces opérations de fiabilisation a permis de
relever ce qui suit :
Les inspecteurs avaient signalé qu'il est arrivé parfois que la Direction du patrimoine
culturel traite directement avec les architectes sans les consulter préalablement. Par
conséquent, ils participent rarement à l'établissement des cahiers des prescriptions
spéciales et à la commission d'ouverture des plis, alors qu'ils sont normalement les
services les plus habilités techniquement à identifier et qualifier les spécifications des
travaux à réaliser. Cette situation est à l'origine de problèmes constatés dans l'exécution
de certains marchés.
Quelques clauses du contrat ne présentent pas les précisions requises en vue de cerner la
prestation exacte de l’architecte (contrat n° 155/2005 passé en vertu de la circulaire n°482
SGP du 14 Mars 1947 et de la circulaire n° 56/CAB du 16.04.1992 relatives à la passation
des contrats d’architecte): En effet :
• Article n°4: Non adaptation des clauses du contrat aux spécificités de la mission.
On demande à l’architecte de produire des documents relatifs à une nouvelle
construction alors qu’il s’agit d’aménagement d’un bâtiment déjà existant. (Berges
mitoyennes, construction envisagée, modifications de la topographie du sol,
possibilités d’extension…);
• Les clauses du contrat ne définissent pas clairement les délais d’exécution relatifs
aux différentes phases de l’étude ce qui explique en partie l’absence totale de
maîtrise des délais d’exécutions de l’opération dans sa globalité.
7
10- Phase de conclusion du marché
Modes de passation des marchés
Sur ce volet portent des remarques d’ordre général liées à la passation des marchés, ne
concernant pas spécialement un type de marchés.
Absence de procédures écrites pour l’évaluation des offres techniques (Exemple n° 3),
atteinte au principe de la concurrence notamment par un retard de remise des pièces
(Attestation CNSS, Impôts…) à la commission d’ouverture des plis. (Exemple n°4)
Exemples :
8
présentée par le titulaire du marché a été fournie le 22/12/2003, soit 13
jours après la date d’ouverture des plis (09/12/2003), ce qui est de nature à
fausser les règles de la concurrence. (ADER FES, 2008)
Les observations portant sur la passation des marchés par appels d’offres ouverts, relèvent
généralement, des clauses non éclaircies, l’absence de règlements internes relatifs aux
marchés publics, le recours aux marchés négociés sans précision expresse des motifs et
des critères d’évaluation des offres techniques non formalisés.
Le recours aux marchés négociés est possible au regard de certains chefs d’exception à
préciser dans l’attestation administrative, car cela constitue une altération du principe de
concurrence et d’égalité d’accès à la commande publique. Certains maitres d’ouvrages ne
précisent pas ces motifs.
Exemples :
1- Recours aux marchés négociés sans que les conditions ne soient réunies : En
méconnaissance des dispositions du règlement relatif aux conditions et formes de
passation des marchés de l’Office, ce dernier a recouru dans certains cas aux
marchés par entente directe en dehors des cas prévus pour la conclusion de ce
genre de marchés. (Marché divers de l’ONMT, rapport annuel de 2006)
9
de la confier à un prestataire déterminé “. il est évident que les prestations en
question ne rentrent pas dans ce cadre.
Le décret du 5 Février 2007 édicte que appel d’offre est dit "restreint" lorsque seuls
Peuvent remettre des offres, les candidats que le maître d'ouvrage a décidé de consulter.
Cette procédure présente le désavantage de ne pas être exhaustive quant à la
concurrence, lorsque le maitre d’ouvrage effectue sa sélection de candidats à consulter.
D’où une altération du principe d’égalité d’accès à la commande publique.
Exemple :
L’examen de la gestion des marchés a montré que le FEC ne respecte pas toujours le
principe de l’appel à la concurrence. Cela s’illustre notamment par un recours excessif au
mode de l’appel d’offres restreint sans que les conditions y afférentes ne soient réunies, ce
qui se répercute directement sur le nombre de personnes pouvant accéder aux
commandes publiques lancées par le FEC. (FEC, 2010, Marché de travaux)
10
du marché l’obligent ou lorsqu’il y’a fluctuation du prix des matières utilisées entre la date
d’estimation et celle de l’exécution.
Cependant, la révision des prix peut être utilisée en faveur du maitre d’ouvrage pour
effectuer des prestations additives moyennant des prix élevés, il peut aussi édicter ses
conditions à l’acheteur public qui se trouve en position difficile pour résilier le contrat en
cours d’exécution (Etant donné les retards de délais et les procédures supplémentaires
engagées pour cela).
Certains exemples concernant ce volet illustrent des dépassements des montants prévus
au bordereau des prix :
Il convient de noter que seul le lot n°1 relatif aux gros œuvres, étanchéité et revêtement a
été partiellement réalisé par l’entrepreneur avec un dépassement de 469 093,00 DH, soit
27% par rapport au montant global prévu au niveau du bordereau des prix-détail estimatif.
(Université de Marrakech, ENSA, 2008)
Cependant dans plusieurs marchés de travaux, le maitre d’ouvrage n’applique pas les
pénalités de retard sur les titulaires ayant pris du retard par rapport aux délais impartis.
Exemple : Non prélèvement des pénalités dues au retard d’exécution des travaux : L’Office
ne procède pas de manière systématique au précompte des pénalités de retard. C’est le
cas de certains marchés.(ONMT 2006, Marché de travaux)
Le maitre d’ouvrage, pour des raisons de rapports avec le titulaire, peut lui éviter ces
pénalités et provoquer des ordres d’arrêt et de service de sorte que le retard ne soit pas
endossé à la responsabilité du titulaire, c’est ce qu’illustre le cas d’exemple suivant :
« Le retard dans l'exécution du marché est de onze (11) mois pour le projet El Menzah, (16)
mois pour le projet Dalia et les Iris et (18) mois et demi pour l'ensemble immobilier
Errachidia. Or, au lieu d'appliquer les pénalités de retard à l'encontre de l'entreprise,
11
l'ordonnateur a confectionné plusieurs ordres d'arrêt et de reprise de travaux dont la
sincérité serait très relative. (ALEM, 2006) »
Le manque de sincérité des ordres d’arrêt et de reprise des travaux : (marché n°18/2004 :
612.012,17 DH, marché n°36/2004 : 432.819,24 DH, marché n°20/2004 : 331.432,20 DH) ce
qui augmente le délai d’exécution et exonère l’attributaire du marché du paiement des
pénalités de retard (CCM, 2007)
La non application des pénalités de retard cause bien souvent un manque à gagner au
maitre d’ouvrage en terme couts apparents, cachés et délais :
2- Non prélèvement des pénalités dues au retard d’exécution des travaux : L’Office ne
procède pas de manière systématique au précompte des pénalités de retard. C’est le
cas de certains marchés. (ONMT, 2006)
1- Projet Merja : « Par ailleurs, des variations considérables ont été constatées au
niveau de certains articles, par rapport aux quantités arrêtées sur le bordereau des
prix et sur le détail estimatif, bien que le marché 1/2003 ait été conclu pour
procéder à l’achèvement des travaux déjà entamés dans le cadre du marché résilié
n°44/99-2000. » (ORMVAL, 2007)
2- L’Agence ne veille pas au respect des quantités prévues des marchés et des écarts
parfois très importants ont été constatés au niveau de certains marchés conclus par
l’Agence, entre les travaux prévus et ceux réalisés (cas des marchés 9/2006,
13/2006, …). (Agence du bassin de Bouregreg et Chaouia, 2008)
12
3- Des modifications de la nature des travaux où des augmentations dans la masse
des travaux sont exécutées sans ordre de service, il s’agit des marchés suivants :
• Le marché n° 7/PUA/2004 relatif aux travaux de construction du siège de la
bibliothèque de l’Université Mohammed V-AGDAL.
• Le marché n° 3/PUA/2006 relatif aux travaux de revêtement des façades et des
abords du siège de la présidence.
• n° 18/PUA/2006 relatif aux travaux d’extension à la faculté des lettres et des sciences
humaines. (Université Mohamed V, Rabat)
Avenants
Le décret n° 2-06-388 du 16 moharrem 1428 (5 février 2007) fixant les
conditions et les formes de passation des marchés de l'Etat ainsi que certaines règles
relatives à leur gestion et à leur contrôle, édicte que : « Les prestations supplémentaires à
confier à un entrepreneur, fournisseur ou prestataire de services déjà attributaire d'un
marché, s'il y a intérêt au point de vue du délai d'exécution ou de la bonne marche de
cette exécution à ne pas introduire un nouvel entrepreneur, fournisseur ou prestataire de
services, lorsque les prestations en question, imprévues au moment de la passation du
marché principal, sont considérées comme l'accessoire dudit marché et ne dépassent pas
dix pour cent (10 %) de son montant. En ce qui concerne les travaux, il faut en plus que
leur exécution implique un matériel déjà installé ou utilisé sur place par l'entrepreneur.
Ces marchés sont établis sous forme d'avenants aux marchés initiaux y afférents ; …»
Cependant, les observations relevées par la cour sur certains marchés attestent que bien
souvent, certains travaux additionnels sont effectués, alors qu’il y’a lieu de conclure un
avenant, dans d’autres cas les travaux dépassent le seuil règlementaire de l’avenant
conclu.
Exemple :
- Dépassement du seuil réglementaire de l’avenant
« Un avenant d’un montant de 489.641,60 DH a été conclu avec la société «Ets. P. B» dans
le cadre du marché n°T.T 4/95 (ayant pour objet «Travaux de réalisation du réseau
téléphonique» d’un montant de 1.755.857,60 DH représentant ainsi 28% du montant total
du marché, ce qui est en contradiction avec la réglementation en matière de marchés
publics qui fixe le montant de l’avenant à 10% du montant du marché. » (AUC, 2010,
Marché de travaux)
Certains marchés arrivés à des délais de retards anormaux doivent être clôturés selon les
observations de la cour (Exemple n°7)
Dans d’autres observations relevées par la cour, les titulaires bénéficient d’ordres d’arrêt
et de service non justifiés de la part du maitre d’ouvrage, ce qui leur sert de motif pour
justifier leur retard. (Exemple n°5)
Exemples :
1- Marché n°1/CRI/2005 (lot n° 1) dont l’objet est la réalisation des travaux de gros
œuvres, contracté avec la société A de construction, d’un montant : 1.126.120,50
DH TTC. D’après l’article 26 du CPS, le délai requis pour la réalisation des travaux de
gros œuvres est 06 mois, soit du 21 février 2006, date de l’ordre de service, au 21
août 2006. Or, il a été constaté que les travaux n’ont été achevés qu’en date du
08/12/2006 (date de la réception provisoire des travaux), soit avec 3 mois et 17
jours de retard. » (CRI de l’Oriental, 2009)
2- Retard dans l'achèvement du programme « Le marché ayant pour objet la
réalisation de ce projet accuse un retard considérable par rapport au délai prévu
par le cahier des prescriptions spéciales. En revanche, aucune décision n'a été prise
par l'Agence pour faire achever les travaux ce qui perturbe énormément
14
l'opération de recasement des habitants des douars Bougaraa et Havy. (ALEM,
2006)
3- L’exécution des marchés de travaux d’aménagement accuse des retards importants
qui varient d’un à sept ans. L’extension du service des urgences de l’hôpital
d’enfants et l’aménagement des locaux des laboratoires de l’hôpital Ibnou Rochd
sont des cas typiques à cet égard.(CHU Ibn Rochd, 2007)
4- Marché n°55/ PE FLM /02 relatif aux travaux de l’extension de la faculté de lettres
de Marrakech. Le cahier des prescriptions spéciales relatif à ce marché prévoit un
délai d’exécution des travaux de 4 mois. Ces travaux ont enregistré un retard de
réalisation de plus de 4 ans. (UCAM, 2008)
Retard dans la réalisation des projets : Les marchés passés par l’ONEP durant la
période 2003-2008 souffrent de retards dans leur exécution. En effet, sur près de
5763 marchés, seuls 3619 ont été définitivement réceptionnés ; Ce qui signifie que
48% des marchés sont, soit en litige, soit annulés, soit non encore réceptionnés. Le
non respect des délais d’exécution des marchés est également à l’origine du retard
dans la réalisation de certains projets. En effet, il a été constaté que si les délais
contractuels varient, à titre d’exemple, entre 3 et 10 mois, l’exécution des
prestations pouvait atteindre jusqu’à 26 mois.
15
Depuis le rapport de 2006 à celui de 2010, les observations portant sur les retards
de réception des marchés sont les plus nombreuses parmi les classifications
effectuées, elles concernent 29 entités et de nombreux marchés au sein de chacune
d’entre elles. Ce qui en fait l’observation la plus récurrente dans les volets « gestion
des marchés » des rapports de la Cour.
Garanties
Les garanties forment un critère d’admissibilité des concurrents par l’acheteur public, il vise à
s’assurer du sérieux des offres et à garantir la capacité financière du concurrent pour exécuter le
marché.
On peut distinguer les cautions provisoires et définitives ainsi que la retenue de garantie. La
caution définitive est constituée par le titulaire du marché, son montant est édicté par le cahier des
prescriptions spéciales CPS, à constituer dans les 30 jours après notification d’approbation du
marché. Alors que le cautionnement provisoire est effectué par tous les soumissionnaires, le
maitre d’ouvrage la restitue aux soumissionnaires non retenus.
La retenue de garantie peut être prévue pas le CPS, elle est restituée lors des acomptes délivrés à
l’entrepreneur.
Dans certains cas, ces cautions ne sont pas constituées, par exemple :
- Non retenu des garanties provisoires : certains attributaires de marchés ont produit le
cautionnement définitif hors délai, l’Office n’a pas retenu le cautionnement provisoire.
(ONMT, 2006)
Dans d’autres cas, la Cour a relevé l’absence de cautionnement dans des marchés de fournitures :
- Non satisfaction des clauses relatives aux garanties et aux pénalités : A ce niveau, il a été
constaté la non constitution des garanties prévues dans le cahier de charges à savoir la
caution provisoire, la caution définitive et la retenue de garantie. (RAM, 2010,
Approvisionnement en Carburant)
Ce non retenu peut être interprété comme un traitement préférentiel, non règlementaire et risqué
(par rapport aux intérêts de l’acheteur public) à l’égard du titulaire.
16
- la constitution d’une retenue de garantie auprès d’une banque commerciale d’un montant
inférieur au taux de 7% du montant global du marché (marché n° 11/2003/DDA/SMC) –
(ORMVAG, 2006)
Cette retenue n’a pas atteint le seuil de 7% pour qu’elle cesse d’être obligatoire (sauf
stipulation contraire du CPS)
- Un retard de délivrance de la main levée par le maitre d’ouvrage peut concerner une
caution définitive, ce qui porte préjudice au titulaire ayant exécuté les travaux demandés
selon les spécifications demandées.
Exemple : «- Il a été constaté que les mainlevées sur les cautions définitives d’un nombre
important de marchés de la direction de la côte atlantique ayant fait l’objet de réception
définitive et de paiement de leurs décomptes définitifs, durant la période 2008-2009, n’ont
toujours pas été délivrées aux entreprises et sociétés concernées. (ONEP,2010)
4- Phase de contrôle de la matérialité
Cette phase s’effectue après la réception du marché, elle vise notamment à s’assurer que
les travaux ou prestations commandées sont matérialisées en réalité, selon les
prescriptions édictées à dans les conditions de cout-délai impartis.
Ce volet a fait l’objet d’observations sur 17 entités par les rapports de la Cour des comptes
(Tomes 1) allant de 2006 à 2010.
-Marché n°14 PUiuh2c/2009 relatif aux travaux de réfection du système d’étanchéité des
Toitures des établissements relevant de l’UH2 –lot 4 : la faculté des Sciences Juridiques
Economiques et Sociales : Le décompte provisoire n°1 d’un montant de 793.581,90 DH ne
17
reflète pas la réalité des travaux exécutés. En effet, plusieurs articles figurant dans le
décompte n’ont pas été exécutés ou bien remplacés par d’autres articles n’ayant pas les
mêmes caractéristiques que ceux stipulés dans le CPS. (CHU Avicenne, 2010, Marché de
travaux)
Paiement des travaux non réalisés : La vérification de certains marchés a révélé que la
SONADAC a payé à tort des travaux non exécutés. (Il s’agit des : Opération Bir Anzarane/
Tranche II(38 653 253,38 DH), Prog. Nassim - Opération Islane téléphone (19 159 335 DH)
et Nassim 2ème tranche (46 731 024,10 DH))
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-Bons de commandes (exception)
En matière de bons de commandes, les observations émises par la cour concernent le plus
souvent le dépassement des seuils règlementaires pour passer le bon de commande, par
exemple :
1- La Caisse a procédé en Mars 2004 à l'acquisition par bon de commande d'un véhicule
automobile pour un montant de 400.000,00 DH, alors que les dispositions en vigueur
requièrent que ce type de dépenses ne peut être engagé par bon de commande mais par
marché. (Caisse de compensation, 2006)
Les observations ont porté également sur recours abusif aux bons de commandes, le
recours dans certains cas est exclusif aux bons de commandes comme l’illustre l’exemple
suivant :
2- Engagement exclusif des dépenses par bons de commande depuis 2006 : Il y a lieu de
signaler que seules les années 2004 et 2005 ont connu l’engagement d’un certain nombre
de marchés, alors que durant la période allant de 2006 à 2009, l’Institut n’a engagé aucun
marché puisque toutes les dépenses ont été effectuées par le biais des bons de
commande. Ce qui porte atteinte au principe da la concurrence et réduit l’accès à la
commande publique. (ISIC Rabat, 2010)
Le contrôle interne qui définit faiblement les taches et responsabilités, a aussi fait l’objet
d’observations puisque lors d’une réception de prestations commandées par bon de
commande, c’est le service qui a réellement réceptionné les commandes livrées qui doit
certifier le service fait. Ce n’est pas le cas de l’exemple suivant
19
chambre qui ont réceptionné réellement les commandes livrées. Cette pratique atteste
d’une faiblesse majeure du contrôle interne. (Chambre d’artisanat de Marrakech, 2010)
Or, plusieurs marchés dépassant le montant de cinq millions de dirhams n’ont pas fait
l’objet d’audits internes intégrés comme le souligne de décret, par exemple la cour à
relevé dans le rapport annuel de 2010 :
L’article 92 du dit décret édicte que l’audit interne est obligatoire pour les marchés
dépassant certaines proportions, or, dans l’exemple suivant il n’y a absence de cet audit
sur les marchés :
20
De surcroît, la CNSS ne procède pas à l’audit des marchés dont le montant dépasse le
seuil fixé par la réglementation dont les montants excèdent cinq millions (5.000.000
DH) de dirhams et doivent faire l’objet d’un rapport adressé au ministre concerné, les
marchés suivants illustrent ce cas, les montants (soulignés) dépassent le seuil fixé :
4- Les mêmes observations ont été émises concernant le fait que les marchés suivants
n’ont pas fait l’objet de ce contrôle édicté par le décret :
• marché n° 7/PUA/2004 relatif aux travaux de construction du siège de la bibliothèque
de l’Université Mohammed V-AGDAL (montant 7.847.007,60 DH).
• marché n° 6/PUA/2004 relatif aux travaux de construction du siège de la présidence
de l’Université Mohammed V-Agdal (montant 8.146.023,90 DH).
( UM5A, 2010, Marchés de travaux)
21
PARTIE II : Observations des rapports sur les activités des C.R.C
1- Conception des marchés :
Maitrise d’ouvrage
L’observation suivante du CRC a porté sur le fait que les mêmes travaux ont été effectuées
par deux collectivités territoriales différentes sans convention entre les deux
protagonistes, alors que ce marché revêt un caractère commun :
La non définition et la non précision des besoins à satisfaire est l’une des observations les
plus récurrentes dans les rapports annuels, de ce fait, la fin en soi du marché est remise en
cause, car bien souvent, la cour relève que les marchés n’ont pas servi un objectif précis ni
pour l’organisation ni pour sa clientèle publique, comme l’illustrent les exemples suivants :
22
(Changement de l’objet réel du marché dans l’exemple n°2 et spécification de la marque
commerciale)
1- C.U Mrirt,2008 :
Absence de précision dans l’établissement des besoins. Il a été constaté au niveau de
certains bons de commande et marchés publics, un manque de précision des
caractéristiques des travaux ou du lieu d’exécution, ce qui empêche toute
confrontation entre les travaux demandés et ceux réalisés. Ces anomalies affectent
négativement la qualité des travaux et augmentent leur coût; on peut citer à titre
d’exemple :
--Le bon de commande n° 43-05 (non précision des caractéristiques techniques du
matériel médical);
--Le bon de commande n° 04-06 (non précision des caractéristiques du trottoir et du
ciment utilisés);
--Le marché public n° 07/2004 (non précision des caractéristiques techniques des
travaux);
--Le marché public n° 08/2004 (non précision des caractéristiques techniques des
travaux de construction des routes objet du marché ainsi que leur localisation);
--Le marché public n° 10/2004 (non précision des caractéristiques techniques des
travaux de dallage des ruelles objet du marché ainsi que leur localisation);
--Le marché public n° 01/2005 (non précision du point kilométrique objet des travaux);
--L’engagement des marchés publics sans études techniques : il s’agit des marchés
n°6/2004, 7/2004, 8/2004, 10/2004 et 1/2005.
23
Les opérations de construction du souk ont été lancées en novembre 1995 et les
travaux ont duré plus de 10 ans. L’évaluation du projet a fait ressortir un certain
nombre d’observations :
• La commune n’a réalisé aucune étude de faisabilité économique, financière ou autre
concernant le projet du souk ;
• Le retard important au niveau de la réalisation du marché dû notamment à la
modification du plan du souk, à l’extension du projet et à la modification à la fois de
l’emplacement et du nombre de magasins au sein du souk
Marché Objet du marché Montant du marché
La maitrise d’ouvrage déléguée doit faire l’objet d’un convention selon les dispositions
règlementaires entre le maitre d’ouvrage et l’autorité déléguée à cet effet : (dispositions
de l’article 82 du décret n°2.98.482 du 30 décembre 1998 fixant les conditions et les
formes de passation des marchés de l’Etat ainsi que certaines dispositions relatives à leur
contrôle et à leur gestion)
Exemple :
1- CU Taourirt, 2010, Marchés de travaux :
Le non-respect des dispositions réglementaires relatives à la maîtrise d’ouvrage
Déléguée
La délégation provinciale du ministère de l’éducation nationale à Taourirt s’est chargée de
la maîtrise d’ouvrage déléguée concernant le marché n°07/2004 relatif à réhabilitation des
établissements scolaire dans le territoire de la commune rurale Aïn Lahjer. L’agence du
bassin hydraulique de Moulouya s’est confiée de la même mission s’agissant des projets
de creusement des puits qui ont fait l’objet des marchés n°11/2004 et n°04/2006.
Toutefois, l’exécution de ces marchés en nom et pour le compte de la commune qui en est
le maître d’ouvrage, a eu lieu en l’absence de convention entre elle et lesdites
administrations, en infraction aux dispositions de l’article 82 du décret n°2.98.482 du 30
décembre 1998 fixant les conditions et les formes de passation des marchés de l’Etat ainsi
que certaines dispositions relatives à leur contrôle et à leur gestion.
Maitrise d’œuvre
24
Exemples :
25
destruction de bâtiments à la rue « Gaza », ce qui dénote l’insuffisance de
l’étude préliminaire de ce projet.
26
d’études ADI – Rabat, chargé par la Régie en vertu du marché n°308/99 de l’assistance
technique pour étude et suivi des travaux relatifs au renforcement du réseau de
distribution d’eau potable de la ville d’Oujda.
Ces augmentations ont eu un impact notoire sur les coûts des marchés précités, car si la
consistance de certains articles avait été estimée avec précision, les deux marchés auraient
été attribués à d’autres soumissionnaires qui ont offert des prix individuels très
compétitifs pour les articles qui ont connu une augmentation des masses de travaux. Selon
les estimations faites par la Cour régionale, la Régie aurait pu faire l’économie de près de
10,4 MDH, si les études d’avant projet détaillé et les dossiers d’appel d’offres avaient été
élaborés avec précision.
Toute entreprise retenue pour un marché doit avec adressé au maitre d’ouvrage (avant la
date d’ouverture des plus pour l’AO Ouvert) des attestations techniques, d’imposition et
sociales (CNSS).
Exemple :
28
28/CUS/05 262. 257,00 Entretien et réparation des cimetières
29
Les observations portent également sur des cas d’évictions injustifiés de certains
soumissionnaires, même si dans certains cas, ils adhèrent au critères de choix de
l’attributaire consignés dans le règlement de consultation :
Exemple :
- CU Drarga, 2010 :
L’élimination de soumissionnaires pour des raisons non suffisamment clarifiées au niveau
du règlement de consultation, comme le cas du marché 05/2008 relatif aux travaux
routiers liant EX CT 7011 et les douars Lhouari, Benjekra et Tighanimine, 1ère tranche, qui
a vu l’éviction d’une société en raison de l’insuffisance des références techniques, car elle
n’a pas produit ce qui laisserait déduire qu’il avait construit des routes dans les zones
montagneuses, quoique le règlement de consultation ne le prévoyait pas.
Il a été relevé également des cas d’éviction pour motifs de non constitution du
cautionnement provisoire, alors que ce dernier est remplacé, dans le cas de groupement
de sociétés par un cautionnement solidaire, en vertu des dispositions de l’article 83 du
décret de n°2-06-388 du 5 février 2007.
Exemple :
- Province de Kénitra, 2010, Marché de travaux :
Adoption de critères non prévus dans le règlement de consultation pour l’élimination
de certains concurrents : Elimination du groupement constitué de deux sociétés
concurrentes du marché n°16/PK/ BP/2006 relatif aux travaux d’éclairage public à
l’avenue Mohammed V à Kénitra pour motif que le cautionnement provisoire n’a pas
été présenté au nom du groupement, ce qui va à l’encontre des dispositions de
l’article 83 du décret n°2-06-388 du 16 moharrem 1428 (5 février 2007).
Exemple :
30
12- REDAL RABAT ( Gestion déléguée CU DE RABAT), 2009 :
L’intégration des montants des marchés n’ayant pas respecté la procédure de passation
surtout l’article 52 de la convention qui soumet les projets de marchés et de bons de
commande attribués aux sociétés apparentées à l’avis du comité de suivi et à l’article 39
relatif à la passation des marchés.
En effet, la REDAL outrepasse fréquemment les procédures de passation et d’approbation
des marchés telles qu’elles sont définies par l’article 52 de la convention, et l’annexe 13
(domaine financé par le délégataire) ainsi que le règlement des marchés et les décisions du
comité de suivi du 07/02/2005.
Cette pratique permet souvent de privilégier les filiales du groupe VEOM. De nombreux
exemples illustrent ce propos :
- Le non respect du délai imparti pour la remise des offres (marchés n°34/2005/ER,
n°66/2006/ER, n°66/2006/ER, n°86/05/ER, n°26/2004/ER et n°27/2004/ER confiés aux
sociétés filiales Amanor et Hydrolia) ;
- La non observation du caractère confidentiel de la communication des propositions de
rabais (marchésn° 66/2006/ER et n° 09/08/OR attribués respectivement à Amanor et
CTHM) ;
- La non retenue des offres avantageuses (Marché n°26/2004/ER relatif à la prestation de
reprise de 8000 branchements basse tension, attribué à une société apparentée pour un
montant de 2,7 MDH TTC, alors que l’offre financière d’une autre société soumissionnaires
s’est établie à 1,1 MDH TTC et marché n°13/2007/OR dont le titulaire est l’entreprise
CTHM pour un montant de 2, 9 MDH TTC après remise d’un rabais sur son offre de départ
de 3 MDH TTC alors que les offres de deux entreprises concurrentes étaient
respectivement de 3 MDH TTCet 2 MDH TTC) ;
Le règlement de consultation est souvent utilisé par certains maitres d’ouvrage pour
influencer l’orientation des choix des commissions vers tel ou tel prestataire :
31
lots. Dans ce cadre, la société «E» a été déclarée attributaire du 3ème lot sans qu’elle
soit la mieux disante.
Le même constat a été relevé au niveau du marché cadre n°47/2006 relatif aux travaux
d’entretien courant des parcs et jardins (2.954.526,03 DH) qui a fait l’objet de deux
lots, et la société « M.V « a été adjudicataire du 2ème lot sans qu’elle soit la mieux
disante. Si ce critère de sélection prend en considération le plan de charge des
attributaires, il n’en demeure pas moins vrai que cette logique n’est pas généralisée
pour les autres marchés dans la mesure ou des soumissionnaires se sont vu attribuer
plusieurs marchés sans être dotés des moyens humains nécessaires.
Souvent le non respect des chefs justifiant le recours aux marchés restreints est le motif
des observations formulées dans ce volet :
Marchés négociés
32
être exécutées par l’ONE, du fait qu’elles étaient déjà prévues par la convention sus
citée
Le paiement des dépenses par bon de commande au lieu du marché public suite au non
respect des limitations légales afférentes (200.000 dhs) et le paiement en l’absences de la
réception des acquisitions et services sont les remarques les plus récurrentes dans le volet
« bon de commandes » :
33
Il apparaît qu’il s’agit bien d’un fractionnement de la même dépense pour éviter la
conclusion d’un marché à ce sujet, sachant que les crédits ouverts durant l’année
budgétaire 2007 étaient disponibles et atteignaient 507.863.75 DH.
4- C.U FQIH BEN SALAH, 2008 :
Exagération dans les prix d’achat : cas de l’achat des livres
La Commune a procédé en 2004 à l’achat, par bon de commande n° 366, du 02 décembre
2004, de livres destinés à la bibliothèque communale. Cependant, les prix portés sur la
facture n°125/04, en date du 15 décembre 2004, paraissent exagérés, pour certains livres;
en témoigne, à titre indicatif, l’échantillon suivant : Le petit robert facturé à1100
dirhams,Lissan al arab 1700 alors que leur prix de marché est respectivement de 700 et
800 dirhams.
Exemple :
34
Le rapport a émis des observations sur la non application des pénalités de retard pour 7
entités au cours de l’année 2010.
Les dysfonctionnements récurrents sont la non application des pénalités de retard, la non
prise en compte du préjudice causé aux intérêts du maitre d’ouvrage (et la collectivité
publique) et l’émission d’ordres d’arrêt et de service de complaisance à certains titulaires
(A partir du 2e exemple).
Rappelons tout de même, que les pénalités de retard sont régies essentiellement pour ces
marchés, par l’article 60 du décret 2-99-1087 approuvant le CCAG- Travaux.
Exemples :
35
dépassant 19 mois et 10 jours. Ceci n’est pas conforme aux dispositions de l’article n° 5
du cahier de charge qui fixe la durée d’exécution à 6 mois.
De même, l’entreprise titulaire du marché 03/2010 n’a pas achevé l’exécution des
travaux malgré le dépassement du délai d’exécution, prescrit par le cahier de charges,
fixé à 3 mois. En effet, les travaux ont commencé le 30 juillet 2010, suspendu le
03/08/2010 par ordre d’arrêt et repris le 13/09/2010 par ordre de service de la
commune. Cela correspond à une durée de retard de 46 jours enregistrée à la date du
23/02/2011. La commune n’a pris aucune mesure à l’encontre du titulaire de ce
marché. »
36
6- CU Ain Aouda, 2007 , Marché de travaux : Selon une attestation du président de la
commune, les travaux de ce marché ont été arrêtés du 27 Mars 2001 au 15 Juillet
2005, à cause du manque de crédits de paiement. Cependant, l’examen des PV des
réunions de chantier, a permis de constater que les PV, en date du 5 et 19 Avril
2001, attestent de la continuation des travaux durant cette période, ce qui
nécessite, abstraction faite de la durée réelle de l’arrêt des travaux, l’application
des pénalités de retard pour un montant minimum de 150 105,47 DH
37
- La même observation concerne la réalisation des travaux d’éclairage public à la
commune rurale Moulay Bousselham à un coût global de 1.499.656,32 dirhams,
sachant que l’entreprise titulaire du marché a eu recours, durant la réalisation des
travaux, à l’augmentation des quantités des travaux pour lesquels elle a proposé des
prix élevés, et à la diminution des quantités des travaux pour lesquels elle a proposé
des prix bas. (Province de Kenitra, 2010, marché de travaux)
Avenants
Il s’agit d’un contrat qui lie le maitre d’ouvrage et le titulaire portant sur une partie
complémentaire des travaux liées au marché initial, et non comprises dans le 1er
contrat, à effectuer. Tous travaux complémentaires correspondant à moins de 10% du
montant du marché initial doivent faire l’objet d’un avenant dans les délais prévus par
la loi (CCAG-T plus précisément) :
2- CR Ain Lahjar, 2010, Marchés de travaux : Exécution des travaux non prévus aux
marchés :Contrairement aux dispositions de l’article 69 du décret 2.98.482 du 30
décembre 1998 fixant les conditions et les formes de passation des marchés de
l’Etat ainsi que certaines dispositions relatives à leur contrôle et à leur gestion, la
commune Aïn Lahjer a exécuté des travaux supplémentaires non prévus aux
38
marchés initiaux sans avoir établi d’avenants ni passé d’autres marchés le cas
échéant. Il s’agit des marchés : n°01/2007 et n°07/2004
39
--Le recours à un avenant pour régulariser une dépense antérieure : au cours de l’exercice
2005, la Commune a passé le marché n° 2/2005 d’un montant de 764.131,74 DH, pour
l’achèvement de la construction du siège communal. En 2007, elle a conclu le contrat
additif n° 1/2007 relatif au marché sus-indiqué d’un montant de 76.402,80 DH. Il a été
constaté d’une part, que la Commune a eu recours à cet avenant pour régulariser une
dépense antérieure, du fait que la feuille d’attachement porte une date antérieure
(10/10/2006) à celle de l’approbation de cet avenant (19/10/2007). D’autre part, l’examen
des documents relatifs à l’avenant révèle que les travaux y afférents ont été exécutés
avant l’approbation par l’autorité de tutelle et ce, contrairement aux dispositions de
l’article 10 du cahier des clauses administratives générales qui disposent que les avenants
ne sont valables et définitifs qu’après leur approbation par l’autorité compétente.
La notion de retard de travaux est liée à celle de l’application des pénalités de retard
afférentes à ce non respect des délais, souvent même, les travaux ne sont même pas
entamés (Exemple n°1) :
40
mai 2007. L’exécution des travaux de construction d’une salle polyvalente objet du
marché n° 07/2004 a connu un retard important, ce qui n’a pas permis à la
commune d’exploiter ce nouvel espace. Ces travaux, qui ont débuté le 20 décembre
2004, devaient être réceptionnés en date du 20 mai 2005, étant donné que le délai
d’exécution contractuel était de 6 mois. Or lesdits travaux ont été suspendus et les
réalisations n’ont atteint que 556.017,88 DH sur un total de 630.221,64DH.
CU Sidi Yahya Lgharb, 2007 : Marché de travaux L’exécution du marché relatif à ce projet
(n°2/2002) qui devait s’étaler comme prévu initialement sur huit mois, n’a commencé que
le 15/03/2002 et elle s’est arrêtée, ensuite, en octobre 2003 du fait des inondations que la
ville a connues.
- C.R SIDI ABDERREZAK, 2008 :
Non achèvement de certains projets de construction des pistes communales
Faute de recours à la procédure d’expropriation, certains projets de construction des
pistes communales connaissent des difficultés de réalisation à cause de l’opposition des
propriétaires. Il s’agit, notamment, des projets ci-après : Marché n°06/2007, Marché
n°03/2005
- C.U DE LJROF, 2008 :
Un grand retard a été enregistré dans l’exécution du marché n° 03/2002; les travaux ont
commencé le 16/12/2002, le délai d’exécution était fixé à 12 mois. Alors que jusqu’à fin
juin 2007 la réception provisoire n’avait pas encore eu lieu, sachant qu’au mois de juin
2006 la réalisation des travaux avait atteint 95%.
- C.U FNIDEQ, 2008, Marché de travaux :
Non réception définitive des travaux d’équipement des lotissements
La commune urbaine de Fnidek comporte 11 lotissements. Cependant la commune n’a pas
procédé jusqu’à présent et en dépit de l’expiration du délai de cautionnement (une année
après la date d’établissement du procès verbal de réception provisoire) à la réception
définitive des équipements publics, de la voirie, du réseau d’assainissement que ces
lotissements contiennent afin de les reclasser dans le domaine public conformément aux
dispositions des articles 28 et 29 de la loi n°25-90 relative aux lotissements, groupes
d’habitations et morcellements. Il s’agit des lotissements Moulay Rachid, Al Amira, Bab
Sebta 2ème tranche et Rayhana.
Garanties
41
- Rapport de 2005, Section collectivités locales, observations générales : Paiement
des décomptes en l'absence de cautionnement définitif et de retenue de garantie.
Retards fréquents dans l'exécution et la régularisation par des ordres d'arrêt et de
reprise des travaux.
42
Défauts :
Il a été procédé à la réception provisoire des travaux du marché N° 13/PK/BP/2007
relatif à l’aménagement de la grande place de la commune rurale de Moulay
Bousselham, du marché n° 12/ PK/BP/2006 relatif au projet de construction du
centre médico-légal, et du marché n° 15/PK/ BP/2005 relatif à la construction du
complexe artisanal de Sidi Taïbi et ce, malgré que les travaux étaient inachevés et
comportaient plusieurs défauts et malgré la non-conformité aux spécifications
techniques demandées.
Dans l’exemple suivant, les avis des techniciens chargé du suivi et du contrôle du
marché ne sont pas datés ce qui ne permet pas d’assurer la conformité et de
connaitre la durée réelle des travaux :
43
imposer la rigueur requise pour le respect des obligations contractuelles et prendre
les mesures coercitives à l’encontre de l’architecte et de l’entrepreneur.
- CU Fès, 2007 : Marché 05/2004 concernant le gardiennage des services extérieurs
de la commune urbaine de Fès : La commune a conclu le marché 05/2004 d’un
montant de 1.386.000 DH avec une société pour le gardiennage des services
extérieurs de la commune urbaine de Fès. L’article 1er du cahier des charges
indique, les lieux et les services objet du gardiennage (halle aux poissons, abattoirs
de Ain Kadouss, fourrière, marché de gros à Bensouda, pépinière de Oued Fès et
arrondissement Saiss), ce qui n’a pas été respecté dans la réalité. En effet, des lieux
ont été remplacés par d’autres qui ne figuraient pas au cahier des charges, tels que
l’ancienne médina et un foyer pour femmes.
- C.R SIDI ABDERRAZZAK, 2008 :
Discordances entre les décomptes établis et les quantités des travaux exécutés
L’examen des dossiers techniques de certains marchés relatifs aux travaux de construction
des pistes communales ainsi que le contrôle sur place de l’effectivité des travaux payés,
ont permis de relever des discordances entre les décomptes établis et les quantités des
travaux exécutés. C’est le cas notamment des prestations suivantes : (TTC en DH)
44
CONCLUSION :
La cour des comptes a relevé durant ces derniers rapports qu’en général, que les insuffisances
concernent toutes les phases du marché mais avec un nombre différent d’observations, mais les plus
nombreuses portent sur la conception et la conclusion du marché, les risques les plus souvent
identifiés à ce niveau sont:
On retrouve également une insuffisance majeure au niveau du traitement des marchés par bons de
commandes, qui ne respectent pas les seuils de montants édictés par la loi.
L’audit interne n’est pas effectué dans certains marchés, alors que ces marchés dépassent le
montant légal de 5.000.000 de dirhams, et doivent de ce fait selon le décret régissant les marchés
publics, faire l’objet d’un audit.
45
Il ressort des observations suivantes que les juridictions financières détectent des
dysfonctionnements à différents niveaux des marchés, et que leur contrôle ne peut qu’être
bénéfique pour la moralisation de la gestion de ce type de dépense publique.
Les gestionnaires des marchés publics doivent parfaire leur connaissance et leur respect des lois,
diversifier les collaborateurs dans divers domaines : informaticiens, experts en BTP, techniciens,
administratifs, architectes et juristes. Cette polyvalence sera bénéfique à une bonne exécution du
marché, qui sera cerné de différents cotés par des personnes compétentes en la matière.
46