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CREVETTES
Cap sur l’élaboré !
Les crevettes élaborées cartonnent, au moins en frais.
Pratiques, consensuelles, elles séduisent les jeunes, permettent de recruter
et sont une source de valorisation pour le rayon marée LS.
L’heure est à la réassurance, aux labels et à l’étiquetage « propre ».
En surgelé, le bilan est plus mitigé.
+ % en valeur
La croissance des
crevettes élaborées
(avec gencod)
teur marketing et innovation chez Nueva
Pescanova France. « Au rayon surgelés, il
s’agit plutôt de préparations de crevettes
en pâte (filo, etc.) inspirées de recettes
exotiques, ou bien des crevettes cuisinées
à utiliser en plat principal. Il y a assez peu
de mariné », souligne Michel Timsit, du
entre le cumul
pace et queue) et 3 500 tonnes Mais que désigne-t-on exactement par le cabinet Gem. « Une crevette décortiquée,
à fin avril 2018
sous forme élaborée : terme crevettes élaborées ? Les définitions déveinée, glacée IQF est élaborée dans
et le cumul à
décortiquées, cocktail, diffèrent en frais et en surgelé. « Dans cette fin avril 2019, en l’absolue, même si le degré d’élaboration
marinées, en bro- catégorie, nous mettons tous nos produits hypers et supermarchés. est moindre que pour une crevette
chettes, etc. « Les à base de crevettes décortiquées : nature, marinée », expliquent Alexia Barthelemy et
(Source Iri)
crevettes élaborées marinées, plateaux tapas, brochettes », Stéphane Argoud, qui codirigent la société
représentent près précise Vincent Jaumouillé chez Miti. « Le Gelazur. Une autre approche consiste à
de 11 % du mar- consommateur distingue les crevettes prendre l’angle de la fabrication. « L’élaboré
ché total (banc nature, c’est-à-dire simplement décor- correspond à une mutation industrielle,
inclus) en volume, ce tiquées, des crevettes préparées », constate explique Jean-Philippe Moreau. Il faut pas-
DR qui peut sembler peu, pour sa part Jean-Philippe Moreau, direc- ser du métier de cuiseur à celui d’indus-
L e boom des crevettes élaborées en frais ne se vérifie pas au rayon surgelé, où l’offre est dif-
férente et l’intérêt des enseignes moindre. « Le rayon surgelé est sinistré et souvent mal
tenu, sauf dans les magasins qui sont passés aux vitrines verticales », affirme Michel Timsit.
« Les distributeurs font ce qu’ils peuvent mais n’ont plus de personnel qualifié pour gérer le
rayon surgelé », constatent Alexia Barthelemy et Stéphane Argoud. Le périmètre des produits
bruts (où sont implantées les crevettes, y compris élaborées) diminue et les unités de besoin se
concurrencent… entre rayons ! « Il arrive qu’un distributeur refuse de référencer un produit en
surgelé au motif qu’il propose déjà une offre comparable en frais », observent les dirigeants
F.R.R
de Gelazur. Lesquels prédisent à terme « la disparition des crevettes avec tête en surgelé ».
F.R.R
DR
Les crevettes élaborées plaisent pour leur praticité, en frais (à gauche des produits Delpierre, Miti et Pescanova) mais aussi en surgelé (à droite un produit easy peeled Gelazur).
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Dossier ❘ CREVETTES
DR
les industriels jouent sur les concepts pro-
duits, les recettes, les labels ou encore les
emballages. Chez Miti, la dernière inno-
vation concerne des brochettes marinées
sous skin. Gelazur propose depuis 2018
une queue de crevette crue carapace cou- Gel-Pêche à fond sur l’exotique en surgelé
pée (easy peeled) chez une célèbre enseigne
de freezer center. La carapace est laissée Gel-Pêche lance pas moins de huit nouveautés pour le rayon
mais découpée : un atout pour la cuisson surgelé des GMS, dont sept à base de crevettes :
(elle protège la chair, par exemple au bar- nems de crevettes préfrits, bouchées shiumai (à réchauffer
becue), pour le consommateur (plus facile à la vapeur, farce fondante), croustillants de crevettes,
à décortiquer) et pour le prix au kilo. La raviolis hakao, raviolis gyozas (six crevettes et six légumes),
référence est bio, origine Honduras. Et elle assortiment de 21 bouchées de crevettes (triangles,
plaît ! « Lorsqu’un produit combine qua- aumônières, bouchées façon minicrêpes).
lité gustative et réassurance, le consomma- Encore plus original, le steak de crevettes pané (60 %
DR
teur s’en rend compte », soulignent Alexia de crevette) est adapté à la réalisation de burger.
Barthelemy et Stéphane Argoud, codiri-
geants de Gelazur. n
détendue, voire festive. Elle possède égale- aussi se pencher vers des produits d’excep-
ment des atouts nutritionnels. tion, tels que la crevette de Madagascar
ou de Nouvelle-Calédonie, mais ce ne sera
Que recherchent en priorité les
consommateurs ?
consommateurs lambda recherchent avant
tout le prix. Ils ne pensent pas à cuisiner
18,5 %
que sur des créneaux spécifiques et festifs.
L’élaboration serait un moyen de valoriser
Il faut distinguer plusieurs types de une crevette et recherchent plutôt des cre- La part (en nombre les crevettes avec des défauts d’aspect, en
consommateurs de crevettes. Les ama- vettes élaborées. Sur ce segment, le bio
de références) décortiqué. L’important est de respecter le
des produits élaborés
teurs gastronomes sont sensibles à la taille ou l’ASC sont des plus mais ces critères potentiel de chaque espèce et ne pas trom-
(marinade, persillade,
de la crevette, à la présence de labels, à sont secondaires par rapport au goût, à la etc.) au rayon per le consommateur. Mais l’espèce et l’ori-
la possibilité de la cuisiner eux-mêmes. Les recette ou à l’aspect. poissonnerie libre- gine ont moins de poids en élaboré.
Le prix ou la DLC sont-ils des freins ? service en 2017, Quels développements vous semblent
soit deux fois plus
intéressants ?
Le prix ramené à la portion reste effecti- qu’en 2015 (9 %).
Formats des crevettes vement très élevé. Un produit apéritif ou Après une première expérience il y a dix
au rayon poissonnerie LS une entrée affiché à 5 ou 6 euros pour ans qui n’avait pas accroché, on voit de
(en nombre de références) 120 grammes avec sauce… ne convient nouveau se développer depuis deux à trois
qu’à deux personnes. Pour cinq ou six per- ans des crevettes marinées crues au rayon
Entières (Hoso) 38 % sonnes, il faut donc acheter trois packs ! marée traditionnelle, pour une cuisson en
Queues décortiquées 48 % La DLC pourrait être problématique dans brochette ou en plat principal. En traiteur,
la mesure où il y a moins de rotations sur des crevettes décortiquées positionnées
Couronne 7%
les produits élaborés que sur la crevette pour les enfants pourraient être une piste
Queues non décortiquées 3% entière cuite. Toutefois, les DLC sont plus intéressante, car c’est un produit facile à
Brochette 4% longues qu’en crevettes cuites en vrac. On manger, comme un surimi naturel. Hors
atteint jusqu’à deux ou trois semaines en GMS, certains poissonniers proposent des
Source : FranceAgriMer sous-vide. beignets de crevette faits maison. n
Le merchandising,
une problématique clé
Faut-il implanter les crevettes élaborées
au rayon marée libre-service ou traiteur
de la mer ? La question est stratégique
pour les industriels et les distributeurs,
tant au niveau des ventes que de l’image.
F.R.R.
vient avant tout chercher une solution le rayon marée LS.
cœur de repas. » La question est alors de
5
savoir où implanter les crevettes élaborées. de la stratégie des enseignes. Ces dernières Le choix de l’implantation doit tenir
« Il serait plus logique de les séparer des se sont en effet rendu compte que c’était la € compte de la politique de l’enseigne, de
crevettes cuites classiques en barquette, zone qui faisait la différence aux yeux des Le prix de vente la taille du magasin (hypermarché avec
estime Michel Timsit, directeur du cabinet consommateurs. Par ce moyen, ils espèrent consommateur banc marée ou supermarché qui n’en pos-
Gem. Or, on les retrouve généralement aussi contrer de nouveaux concepts com- psychologique à ne pas sède pas) et du type d’équipement (bacs
dans le prolongement du rayon poisson- merciaux, avec un positionnement de spé- dépasser sur certains ou vitrines). Améliorer la lisibilité du rayon
nerie, en frais emballé. Une implantation cialiste comme les magasins Grand Frais. produits phares, tels marée libre-service semble également prio-
au rayon traiteur de la mer, avec les pois- Dans cette logique, la poissonnerie est un que les couronnes de ritaire. « Le rayon a besoin de se profession-
sons fumés et les terrines, me semble pré- rayon clé pour les GMS, dans son versant crevettes pour l’apéritif. naliser au niveau de l’implantation. Soit on
férable. C’est en effet là que le consom- traditionnel mais aussi libre-service. « La Un impératif qui constate des ruptures, soit au contraire il
explique la domination
mateur s’attend à trouver les produits marée LS reste un rayon en construction et est surchargé. En outre, le consommateur
de la P. vannamei,
apéritifs et les entrées. » c’est un chantier au cœur des préoccupa- a du mal à s’y retrouver car le rayon change
crevette la plus
Du côté des industriels, la réponse est tions des distributeurs, qui sont réellement économique. beaucoup en fonction des promotions »,
généralement tout autre. « Nos produits à l’écoute sur ce sujet », constate Sophie souligne Jean-Philippe Moreau. « L’enjeu est
doivent impérativement être position- Bourrut Lacouture. de réussir à mettre les crevettes en valeur au
nés au rayon marée LS », insiste Vincent Si elle bénéficie d’une réelle dynamique rayon marée LS, à la fois en fond de rayon
Jaumouillé chez Miti. Un point de vue du côté des enseignes, la marée LS peut et pendant le pic de consommation de la fin
partagé par les autres intervenants. « Le aussi se targuer d’une image très posi- d’année, même si celui-ci est moins marqué
rayon marée LS est en croissance et très tive chez le consommateur. « Le rayon que pour le saumon, insiste Sophie Bourrut
porteur, alors que le traiteur de la mer marée libre-service a un fort potentiel de Lacouture. Elles sont en effet un vrai relais
souffre en surimi et en saumon fumé », croissance car il répond aux attentes des de croissance et représentent un gain de
observe Sophie Bourrut Lacouture. « Le consommateurs. Ils y recherchent la fraî- chiffre d’affaires majeur. »
saumon fumé, les tartinables et le surimi cheur et l’authenticité », assure Sophie L’idéal serait sans doute, comme pratiqué
constituent les 20/80 du rayon traiteur de Bourrut Lacouture. Un point de vue par- dans certains magasins, de doubler l’offre :
la mer (1). Il reste peu de place pour les tagé par Pescanova. « Se rapprocher du implanter les crevettes élaborées à la fois
crevettes élaborées, ajoute Jean-Philippe banc marée et de la glace va dans une au traiteur et à la marée LS. Cela implique
Moreau, directeur marketing et innovation logique de fraîcheur », explique Jean- de concevoir des produits adaptés aux
chez Nueva Pescanova France. La marée Philippe Moreau. L’industriel préconise une contraintes des deux rayons. Et sans perdre
LS est encore un petit rayon, mais qui se implantation en marée LS pour les pro- de vue un constat simple : le consommateur
développe. » duits les plus clean label, mais admet une confond souvent les deux rayons ! n
L’enjeu est aussi l’image, tant pour les implantation des produits avec conserva-
distributeurs que les industriels. Les rayons teurs – comme les éventails de crevettes – (1) 20 % des références représentent
métiers reviennent actuellement au cœur au traiteur de la mer. 80 % des ventes
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