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ENCG CASA

5ème Année GFC


Fiscalité Internationale
M.B EL MOUSSAOUI

FISCALITE INTERNATIONALE

INTRODUCTION
La fiscalité Internationale recouvre l'ensemble des règles et dispositions émanant de
plusieurs sources de droit qui déterminent où et comment, dans un contexte transfrontalier,
un revenu spécifique d’un contribuable peut être imposé.

L’objet du droit fiscal international est de déterminer les conditions d’imposition des
opérations internationales, c’est-à-dire des opérations faites par :

 un résident d’un Etat sur le territoire d’un autre Etat ou avec un résident d’un autre
Etat.

 Par un résident d’un Etat au titre des revenus en provenance d’un autre Etat.

1- Territorialité
Comme toutes les lois, le droit fiscal doit définir son territoire d'application. Expression de la
souveraineté, il s'applique normalement dans le territoire politique de chaque Etat. chaque
Etat essaie d'imposer le maximum des opérations et revenus à l'intérieur de son territoire.
D’où les deux principales notions qui touchent le champs d'application de cette matière.

a- Notion de Résidence : Imposition du Revenu Global Mondial

L'article 23 du Code Général des Impôts dispose que :

Sont assujetties à l’impôt sur le revenu :

1°- les personnes physiques qui ont au Maroc leur domicile fiscal, à raison de l’ensemble de
leurs revenus et profits, de source marocaine et étrangère ;

2°- les personnes physiques qui n’ont pas au Maroc leur domicile fiscal, à raison de
l’ensemble de leurs revenus et profits de source marocaine ;

3°- les personnes, ayant ou non leur domicile fiscal au Maroc, qui réalisent des bénéfices ou
perçoivent des revenus dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu des
conventions tendant à éviter la double imposition en matière d’impôts sur le revenu.

II.- Au sens du présent code, une personne physique a son domicile fiscal au Maroc
lorsqu’elle a au Maroc son foyer d’habitation permanent, le centre de ses intérêts
économiques ou lorsque la durée continue ou discontinue de ses séjours au Maroc dépasse
183 jours pour toute période de 365 jours.

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Sont considérés comme ayant leur domicile fiscal au Maroc les agents de l’Etat qui exercent
leurs fonctions ou sont chargés de mission à l’étranger lorsqu’ils sont exonérés de l’impôt
personnel sur le revenu dans le pays étranger où ils résident.

b- Notion de la Source ou situation : Imposition du Revenu ayant sa source dans l'Etat


concerné

L'article 5 du Code Général des Impôts dispose que :

I.- Les sociétés, qu’elles aient ou non un siège au Maroc, sont imposables à raison de
l’ensemble des produits, bénéfices et revenus :

- se rapportant aux biens qu’elles possèdent, à l’activité qu’elles exercent et aux opérations
lucratives qu’elles réalisent au Maroc, même à titre occasionnel ;

- dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu des conventions tendant à éviter
la double imposition en matière d’impôts sur le revenu.

II.- Les sociétés n’ayant pas leur siège au Maroc, appelées « sociétés non résidentes » dans le
présent code sont en outre, imposables à raison des produits bruts énumérés à l’article 15 ci-
dessous qu’elles perçoivent en contrepartie de travaux qu’elles exécutent ou de services
qu’elles rendent, soit pour le compte de leurs propres succursales ou leurs établissements au
Maroc, soit pour le compte de personnes physiques ou morales indépendantes, domiciliés
ou exerçant une activité au Maroc.

Toutefois, les dispositions de l’alinéa précédent ne sont pas applicables lorsque les travaux
sont exécutés ou les services sont rendus au Maroc par une succursale ou un établissement
au Maroc de la société non résidente, sans intervention du siège étranger. Les rémunérations
perçues à ce titre sont comprises dans le résultat fiscal de la succursale ou de l’établissement
qui est, dans ce cas, imposé comme une société de droit marocain.

2- Double Imposition
l'application de ces deux principes aboutit nécessairement à la double imposition de certains
revenus qui seront imposés dans l'Etat de la source et dans celui de la résidence du
bénéficiaire.

Ce risque de double imposition juridique internationale peut être défini d'une manière
générale comme étant l'application d'impôts comparable dans deux ou plusieurs Etats au
même contribuable, pour le même fait générateur et pour des périodes identiques.

Pour faire échec à ce risque de double imposition, Il faut mettre en place des instruments qui
peuvent être opposables à deux ou plusieurs Etats. Ces instruments sont constitués par les
conventions fiscales.

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3- Les conventions Fiscales
a- Les conventions fiscales ont pour objectifs :

 Elimination de la double imposition : voir ci-après les modalités.


 lutte contre la fraude fiscale.
 Incitation au développement des investissements et échanges internationaux.
 Institution d'une sécurité fiscale pour investisseurs étrangers.

b- D'après les différentes conventions fiscales, les revenus qui :

 Peuvent être imposés sans limitation dans l'Etat de la source sont notamment les
bénéfices d'entreprises, les revenus des biens immobiliers…..

 Sont soumis à une imposition limitée dans l'Etat de la source sont notamment les
dividendes, les intérêts, les prestations de services (Assistance technique, royalties….

 Ne peuvent pas être imposés dans l'Etat de la source - donc imposable exclusivement
dans l'Etat de la Résidence- sont notamment les gains mobiliers, les salaires, les
pensions de retraites…..

c- Elimination de double imposition

Deux méthodes sont retenus par les conventions fiscales :

a- Méthode de l'exemption

Les revenus qui sont imposables dans le pays de la source ou de situation du bien sont
exonérés dans l'Etat de la résidence. Dans certains cas, ces revenus peuvent être inclus dans
la base imposable du contribuable pour déterminer le taux d'imposition effectif. Dans ce cas,
l'impôt théorique correspondant audit revenu étranger est déduit de l'impôt à payer. Le cas
est généralement applicable pour les revenus soumis à une imposition sans limitation dans
l'Etat de la source.

Exemple

Un contribuable dispose d'un revenu global de 200 000 DH dont 130 000 DH de source
marocaine et 70 000 DH de revenus fonciers de source étrangère.

Le revenu foncier a été soumis à l'impôt dans l'Etat de la source. La convention fiscale
internationale accorde l'imposition du revenu foncier exclusivement à l'Etat où est situé le
bien immobilier.

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Impôt théorique sur le revenu global

(200 000 X 38 %) – 24 400 = 51 600 DH

Impôt dû sur le revenu de source marocaine

130.000 x 51 600/200 000 (*) = 33 540 DH

(*) Le rapport (51 600/200 000) correspond au taux effectif d'imposition.

b- Méthode de l'imputation

Le revenu imposable dans l'Etat de la source est également imposable dans l'Etat de la
Résidence mais l'Impôt payé dans l'Etat de la source est imputé sur l'Impôt à prélever au
niveau de l'Etat de résidence sur ce revenu. Le cas est généralement applicable pour les
revenus soumis à une imposition limitée dans le pays de la source.

Exemple

Un contribuable résidant au Maroc dispose d'un revenu global de 200 000 DH comprenant
un revenu de source marocaine de 125 000 DH et une rémunération de prestations
d’assistance technique de source étrangère de 75 000 DH ayant supporté une retenue dans
l'Etat de la source au taux de 10 %.

Impôt sur le revenu global déterminé sur la base du barème de l'I.R.

 (200 000 x 38 %) – 24 400 (*) = 51 600 DH

Impôt étranger retenu à la source

 75 000 x10 % = 7 500 DH

Montant maximum de l'impôt étranger admis en imputation est de :

51 600 x 75 000 /200 000 (**)= 19 350 DH

(**) il s’agit de la fraction de l'impôt marocain correspondant aux revenus de source


étrangère

L'impôt payé à l'étranger étant inférieur à l'impôt marocain correspondant aux revenus de
source étrangère, il sera imputable en totalité.

IR global dû

 51 600 DH - 7 500 DH = 44 100 DH

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