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SECURITE JURIDIQUE ET DROIT DES SOCIETES

Dans ce domaine, les avancées communautaires sont décevantes. Le


manque d’harmonisation de la législation communautaire nuit à la sécurité
juridique des entreprises car une libre circulation des services, des capitaux
et des marchandises qui n’est pas assurée par une libre circulation des
personnes morales ne peut être pleinement réalisée.
L’article 44 § 2 donne mission au Conseil et à la Commission pour
coordonner, « dans la mesure nécessaire et en vue de les rendre
équivalentes, les garanties qui sont exigées, dans les Etats membres, des
sociétés au sens de l’article 58 (article 48 nouveau), alinéa 2, pour protéger
les intérêts tant des associés que des tiers ». Il ne s’agit donc pas
d’uniformiser mais d’harmoniser les législations nationales en la matière
afin de rendre équivalentes les garanties pour les associés et les tiers et ce
afin d’éliminer les disparités les plus importantes concernant la structure et
le fonctionnement des sociétés des Etats membres pour réduire les obstacles
à la liberté d’établissement et de prestation de services des sociétés. La
construction d’un droit des sociétés au niveau européen n’est donc pas
envisagée en tant que tel mais comme le moyen permettant de garantir la
liberté d’établissement. Par ailleurs, il s’agit simplement de « coordonner »,
c’est pourquoi la méthode utilisée est la directive, qui permet une certaine
souplesse dans l’harmonisation en ne donnant aux Etats que des objectifs à
atteindre, lui laissant le soin de choisi les moyens pour parvenir au résultat.
Au total, neuf directives ont été adoptées par le Conseil 1. L’objectif étant de
promouvoir la formation d’un marché commun par l’interpénétration des
marchés nationaux, la mobilité des sociétés au sein du marché commun a

1
Première directive n° 68/151 du 9 mars 1968 relative à la publicité, à la validité des engagements sociaux
et à la nullité des sociétés ; deuxième directive n° 77/91 du 13 décembre 1976 relative à la constitution de la
société anonyme, au maintien et à la modification de son capital ; troisième directive n° 78/660 du 25 juillet
1978 concernant les comptes annuels de certaines formes de sociétés ; quatrième directive n° 78/855 du 9
octobre 1978 concernant les fusions (nationales) de sociétés anonymes ; sixième directive n° 82/891 du 17
décembre 1982 sur les scissions de sociétés anonymes ; septième directive n° 83/349 du 13 juin 1983
concernant les comptes des groupes de sociétés ; huitième directive n° 84/253 du 10 avril 1984 concernant
l’agrément des personnes chargées de contrôler les comptes des sociétés ; onzième directive n° 89/666 du
21 décembre 1989 concernant la publicité des succursales créées dans un Etat membre par une société
relevant du droit d’un autre Etat membre ; douzième directive n° 89/667 du 21 décembre 1989 prévoyant
l’introduction de la société unipersonnelle dans toute la Communauté .
été laissée de côté de telle sorte qu’aucune reconnaissance mutuelle pour
permettre la fusion transfrontalière ou le transfert transfrontalier du siège
social n’a été prévu. Devant l’inertie des Etats membres, la Commission a
fait des propositions afin de procéder au rapprochement des législations
nationales. Concernant la fusion, elle a notamment fait une proposition de
directive qui n’est pour le moment toujours pas adoptée en raisons
d’obstacles fiscaux. Cet objectif a pu être réalisé indirectement par
l’adoption de la quatrième directive concernant l’harmonisation des règles
sur les fusions nationales de sociétés anonymes. Cependant, pour les
fusions transnationales, elles ne peuvent être organisées que par des règles
de conflits de lois du droit international privé. Devant cette impasse, la
mobilité des sociétés a été réglée par l’adoption du règlement n° 2157/2001
du 8 octobre 2001 relatif à la société européenne, qui permet la fusion
transfrontalière et le transfert de siège social

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