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Sommaire
Introduction
I- La répartition d’actif :
A- Répartition stratégique des actifs
B- Répartition tactique des actifs
C- Sélection des valeurs
II- Méthodes de gestion d’actif :
A- La gestion indicielle
B- La gestion alternative
III- L’application des stratégies de gestion de portefeuille d’action
A- La méthode de gestion indicielle
B- Les méthodes de gestion alternative
Conclusion
Bibliographie
Introduction
L'on entend par répartition de l'actif la façon dont les avoirs d'un portefeuille
sont répartis entre les actions, les obligations et les liquidités. Les proportions
attribuées à chaque catégorie, qui doivent tenir compte de la tolérance du risque de
chaque investisseur, peuvent contribuer à la qualité du rendement du portefeuille et
permettre une gestion efficace du risque.
Deux visions s’opposent pour la construction des portefeuilles : l’approche
Bottom-up et l’approche Top-down. L’approche Bottom-up est la plus ancienne et la
plus traditionnelle. Elle se concentre sur la sélection individuelle des actifs,
l’évaluation de la performance de ces portefeuilles consiste, ensuite, à mesurer la
capacité du gérant à sélectionner les titres qui réalisent une performance supérieur à
la moyenne de la performance des titres issus d’une même classe, ou d’un même
secteur. L’approche Top-down donne, quant à elle, plus d’importance aux choix des
différents marchés qu’à la sélection individuelle des titres. Cette approche est
justifiée par des études qui ont montré que la répartition entre les différentes classes
d’actifs déterminait la plus grande part de la performance du portefeuille. Plus
précisément, le processus d’investissement Top-down est décomposé en trois
phases, souvent confiées à des personnes différentes. La performance du
portefeuille peut ensuite être analysée en attribuant à chaque étape du processus sa
contribution à la performance totale du portefeuille, afin de mettre en évidence les
décisions de gestion ayant le plus contribué au résultat global de performance.
L’analyse de ces résultats contribue ensuite à améliorer la gestion du portefeuille.
Ces trois phases sont :
Cette phase de la gestion fait appel à des gérants spécialisés par type d’actifs
qui assurent une sélection optimale des valeurs à l’intérieur de chaque poche d’actifs
du portefeuille. Toutes les méthodes quantitatives permettant d’effectuer ces choix
peuvent être utilisées ; c’est en général l’étape de la gestion à laquelle les gérants
consacrent le plus de temps. C’est ici que les différentes méthodes d’évaluation des
actifs et d’optimisation de portefeuille trouvent leur application.
A- La gestion indicielle1
Nous verrons dans le prochain chapitre que ce rendement peut être amélioré
par le recours aux produits dérivés et à leur fort effet de levier.
Par ailleurs, la gestion active est rendue nécessaire par l’existence de deux
paradoxes concernant la gestion indicielle passive.
Tout d’abord, les nombreux frais de transactions engendrés lors de la
constitution et de la gestion d’un fonds indiciel le rendent de fait moins performant
que l’indice. Pour faire aussi bien que le marché, un gérant indiciel passif est obligé
d’avoir recours à une part de gestion active.
Ensuite, le second paradoxe est que si tous les investisseurs se mettent à
gérer passivement (étant donné que dans un marché efficient, la stratégie active est
vaine et coûteuse), les marchés ne peuvent plus être efficients et la gestion active
redevient de nouveau profitable. C’est un paradoxe qui nous pousse à conclure qu’il
existera toujours des gestionnaires actifs car leur présence en nombre suffisant est
une condition nécessaire à l’efficience des marchés.
B- La gestion alternative
Alors que la gestion indicielle repose pleinement sur la théorie de l’efficience
des marchés, la gestion alternative repose sur une seconde théorie qui part du
constat que les marchés ne sont pas rationnels et que la confrontation de l’offre et de
la demande peut donner naissance, ponctuellement et provisoirement à des
incohérences. La gestion alternative vise à exploiter cette inefficience des
marchés.
1. Définition.
Il n’existe pas de définition officielle de la gestion alternative. Ceci s’explique
principalement par la diversité des techniques de gestion alternatives qui évoluent
constamment et qui peuvent chacune donner lieu à une variété de définitions. En
France, l’élaboration d’une définition du concept est en cours dans le cadre d’un
groupe de travail traitant de la gestion alternative et qui réunit des responsables de
l’Association Française de la Gestion Financière (AFG-Asffi) et de la Commission
des Opérations de Bourse.
On peut tout de même proposer une définition à partir des caractéristiques
communes des méthodes de gestion alternatives.
Les investissements alternatifs couvrent un large panel de disciplines de
gestion d'actifs qui aspirent à fournir des performances absolues. L'objectif ultime
des stratégies d'investissement alternatives est d'améliorer le couple
rendement/risque du portefeuille d'investissement. Par conséquent, la gestion
alternative peut-être considérée comme une classe d'actifs à part entière, non
corrélée aux marchés traditionnels. Une définition de la gestion alternative peut être
énoncée comme suit : « La gestion alternative vise à générer une performance
positive quelle que soit la tendance des marchés : une performance dite absolue. »2
5
Ackermann C., McEnally R., Ravenscraft D. (1999), ”The Performance of Hedge Funds; Risk Return
and Incentives”, Journal of Finance, Vol LIV, n°3.
6
D’après Henessee Hedge Fund Advisory alors que Tass estime la somme des capitaux investis à
$200 Milliards. En réalité, il est difficile d’avancer un quelconque chiffre en raison de la non obligation
de « disclosure », c’est à dire de publication des résultats, par les Hedge Funds.
le marché fonctionne grâce à la confrontation d’offres et de demandes, et
donc d’anticipations inverses montre les possibilités d’irrationalité du marché ;
d- le marché ne réagit pas de manière systématique.
En plus des ces quatre types d’anomalies, il faut souligner que les marchés en
recèlent de nombreuses autres telles les différences de cours entre les marchés, les
effets de devises, les écarts constatés entre la valeur d’une action et celle d’une
obligation convertible de cette même société, etc. Ce sont autant de niches sur
lesquelles se positionnent très clairement les gérants alternatifs, avec pour priorité de
pouvoir bâtir des modèles de gestion capables de maîtriser le niveau de risque du
portefeuille.
7
Le tracking error est le risque du fonds relativement à l’indice. Pour un fonds indiciel, le tracking error
ne doit pas dépasser les 1 à 2%.
il peut acheter des SICAV ou mutual funds indiciels. Les sociétés de gestion
offrent ces montages juridiques qui sont des titres destinés à reproduire les
performances de l’indice. Toutefois, il est reproché à ces sociétés de gestion de
ne pas permettre une gestion dynamique du portefeuille. De plus, l’acheteur doit
généralement payer des frais de souscription, frais justifiés en partie par le
réseau commercial qui propose ces SICAV aux investisseurs. Il existe enfin un
décalage entre le dépôt des fonds et la date effective d’achat en bourse des titres
sous-jacents par la SICAV ;
plus récemment, des montages juridiques particuliers ont permis le
développement des ETF (Exchanges Traded Funds) ou trackers, qui connaissent
un succès considérable sur tous les marchés. Ces ETF ou trackers sont côtés en
bourse comme n’importe quel titre. Ils peuvent être achetés ou vendus à tout
moment. Ils ont pour émetteurs des sociétés de gestion qui s’engagent à ce que
la valeur de la part évolue comme l’indice général que leur gestion réplique.
Ces sociétés de gestion maintiennent donc un marché pour les ETF, en entrant à
tout moment dans le carnet d’ordre de la bourse des ordres de vente et d’achat
avec un spread très faible. Les ETF sont directement accessibles aux particuliers,
dans la mesure où ils sont côtés en bourse comme les actions des sociétés avec
une valeur nominale unitaire faible. Les particuliers qui achètent ou vendent des
trackers encourent tout de même des commissions du même ordre de grandeur
que les actions classiques. Les trackers, apparus aux Etats-Unis en 1993, se sont
développés en France à partir de janvier 2001 et bénéficient d’un soutien actif
d’Euronext qui leur a réservé un compartiment de marché, Nexttrack.
On notera enfin qu’il reste possible d’appliquer cette stratégie en faisant jouer
l’effet de levier des marchés à terme. Au lieu d’acheter quelques valeurs en plus de
l’achat de contrats à terme sur indice, il suffit d’affecter une partie de la couverture à
l’achat de ces valeurs.
Les stratégies qui sont généralement élaborées peuvent être regroupées en quatre
catégories :
long/short equity : l'exposition nette au risque de marché est réduite par des
allocations égales en tant que vendeur et acheteur.
convertible arbitrage : le gérant entend profiter des anomalies de marché entre
des obligations convertibles et les actions sous-jacentes.
fixed income arbitrage : dans ce cadre précis, le gérant ne s’intéresse qu’aux
marchés de taux. Pour optimiser le rendement de son portefeuille composé
d’obligations, le gérant se positionne court sur le dérivé ayant pour sous-jacent
l’obligation qu’il détient et espère tirer profit des anomalies de rendement entre le
dérivé et le sous-jacent.
Equity statistical arbitrage : c’est une approche largement systématisée
utilisant principalement des modèles de type retour à la moyenne. Le gestionnaire
profite d’écarts statistiques injustifiés. La volatilité du marché offre un terrain
favorable à cette approche.
L’arbitrage statistique est une stratégie totalement automatisée. Sa mise en
œuvre consiste à identifier des paires d’actions très corrélées entre elles mais
susceptibles de s’écarter par périodes de la moyenne de leur spread (différence des
cours des deux actions). Les sociétés peuvent également être comparées à la
moyenne du secteur et l’on tentera alors de capter la convergence du cours de
l’action vers cette moyenne (« mean reversion »).
La principale caractéristique de ces fonds est qu’ils sont non directionnels (on
peut réaliser des résultats positifs quel que soit le sens de l’évolution des cours). Ils
présentent également l’avantage de permettre de déterminer le niveau de risque que
l’on est prêt à prendre et sont presque totalement décorrélés du marché.
Certains inconvénients affectent néanmoins ces fonds qui éprouvent de
grandes difficultés dans des marchés instables guidés par la publication quotidienne
de nouvelles informations. Dans ce type de conjoncture, les modèles ont beaucoup
de mal à s’adapter aux violentes prises de position des opérateurs. Par ailleurs, des
faibles niveaux de volatilité des indices peuvent réduire considérablement le nombre
d’opportunités pour un portefeuille diversifié.
Conclusion
Réduire le risque de son investissement sans pour autant diminuer son taux de
rendement espéré constitue la référence de tous les gérants de portefeuille. Il a fallu
attendre les recherches de Harry M. Markowitz durant les années cinquante pour
comprendre que ces deux objectifs ne sont pas mutuellement exclusifs.
En effet, le rang d'un fonds dans un classement établi sur la seule base de la
rentabilité réalisée ne permet pas d'inférer la qualité de sa gestion. Il faut tenir
compte du niveau de risque pris et du mouvement du marché.
Les investisseurs et les analystes financiers se sont intéressés depuis longtemps à
l’évaluation de la performance. Différentes mesures de performance peuvent être
utilisées par le gestionnaire pour l’évaluation de la performance de leur portefeuille
d’actions.
Cependant, il faut rester très vigilant quant à l’utilisation d’une seule mesure. Un
consensus parmi plusieurs résultats s’avère être une mesure prudente pour établir
finalement le meilleur portefeuille d’actions.
« Les études empiriques sur la mesure de performance suggèrent que les
investisseurs feraient mieux d’adopter un style de gestion naïve plutôt qu’une gestion
dynamique et active consistant à sélectionner certaines valeurs plutôt que d’autres,
et à changer la composition du portefeuille en termes d’actifs ou de marché. Ces
observations ne revêtent pas seulement un intérêt purement académique. Elles ont
eu un impact considérable avec l’apparition puis le développement extraordinaire de
la gestion indicielle. »8
Bibliographie
VITRAC Didier, « Bourse : gérer avec l’indice », Editions Payrat & Courters,
Paris, 1988 ;
BENGEL Eric, « La gestion alternative : performances absolue », Editions de
Verneuil, Paris, 2001 ;
8
Bertrand Jacquillat & Bruno Solnik, opcit., p. : 206
Noël AMENC & Véronique LE SOURD, « Théorie du portefeuille et analyse de
sa performance », Edition Economica, 2002 ;
Bertrand Jacquillat & Bruno Solnik, « Marchés financiers, Gestion de
portefeuille et des risques », 3e édition, DUNOD, 1997 ;
http://www.univ-orleans.fr/leo/activitescientifique/s17_05_05laaradh.pdf :
Kamel LAARADH, « Performance des investisseurs institutionnels
britanniques : Fonds de pension Vs Unit trusts », Université d’Orléans,
Laboratoire d’Economie d’Orléans, Mai 2005 ;
http://www.hec.unige.ch/recherches_publications/cahiers/2000/2000.pdf
Serge ZANCANELLA, « LES FONDS DE PLACEMENT : Définitions et
mesures de la performance des fonds de placement sur le marché suisse »,
cahier de recherche, HEC 2000.
Jean-Louis Juchault, in revue Investir, supplément au n°1467 du 16 mars
2002- Cahier n° 2. p. I ;
Longin F., Solnik B. (1995), “Is the Correlation in International Equity Returns
constant?”, Journal of International Money and Finance;
Ackermann C., McEnally R., Ravenscraft D. (1999), “The Performance of
Hedge Funds; Risk Return and Incentives”, Journal of Finance, Vol LIV, n°3;