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COURS DE PRÉPARATION DE L’ENFANT

À LA VIE SCOLAIRE
SÉRIE 02

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUE :
À l’issue de cette leçon, le stagiaire doit être capable de développer les activités de la
motricité chez l’enfant.

PLAN DE LA LEÇON :

I- DÉVELOPPEMENT DES ACTIVITÉS DE LA MOTRICITÉ


INTRODUCTION
1- Lecture, Écriture et Éducation physique
2- Mathématiques et éducation physique
3- Les objectifs en éducation physique et sportive

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I- DÉVELOPPEMENT DES ACTIVITÉS DE LA MOTRICITÉ :
INTRODUCTION :
L’enfant du cycle préparatoire se situe à un carrefour, où occasionnellement il oscille d’une
étape à l’autre :
Fragilité affective contrôle émotionnel,
Subjectivité objectivité,
Besoin de mouvement gratuit besoin de mouvement orienté vers son projet,
Égocentrisme prise en compte des autres,
Geste globale contrôle segmentaire.
« Les activités motrices revêtent chez l’enfant une forme spontanée, toujours globale, que
l’on doit respecter et favoriser. L’action éducative s’appuie prioritairement sur cette
expression spontanée pour amener l’enfant vers des formes de plus en plus évoluées... »
(Instruction du 22 avril 1977 sur l’éducation physique et sportive à l’école élémentaire).
La pédagogie du tiers-temps, s’appuyant sur les données de la psychogénétique
contemporaine met l’accent sur le vécu et les intérêts spontanés des enfants, permettant
ainsi l’intégration des activités d’éveil, des disciplines instrumentales et de l’éducation
physique et sportive, en constituant un domaine privilégié favorisant l’observation des élèves
confrontés à la réalité, en situation d’activité motrice.

1- Lecture, Écriture et Éducation physique :


Pour l’apprentissage de la lecture, les textes mentionnent des préalables d’ordre « physio-
psychologique » concernant :
« Une perception organisée et orientée de l’espace, plus spécialement une perception
visuelle de sa représentation, qui est elle-même en liaison avec le schéma corporel, les
déplacements, les gestes, différents domaines sensoriels ; une acuité (grande sensibilité) de
discrimination (distinction) perceptive tant visuelle qu’auditive… ».De nombreuses
expériences et recherches actuelles confirment les deux rôles essentiels de la théorie du
mouvement de Wallon :
 Au cours des premières années de la vie de l’enfant, le mouvement participe à
l’édification de toutes les fonctions psychiques.
 Lors du développement de l’enfant, le mouvement accompagne et sous-tend toutes les
activités mentales : « le mouvement par sa nature tient en puissance les différentes
directions que pourra prendre l’activité psychique » (Wallon, 1956).
Toute précipitation de l’enseignant à l’apprentissage de l’écriture chez l’enfant ne conduit
qu’à de fausses acquisitions, à des troubles ou à des échecs scolaires.
La maitrise du sens des lettres ne peut aboutir si elle est prématurée.
Bruler les étapes en ignorant la valeur d’exercices qui aident l’enfant à mobiliser ses
automatismes fondamentaux est une grave erreur. L’aspect moteur de l’approche de la lettre
est essentiel et irremplaçable, afin que l’enfant découvre en lui et à son propre rythme ses
possibilités graphiques.
Tout éducateur doit offrir le plus grand nombre d’expériences motrices à l’enfant qui
favorisent son apprentissage à la lecture et à l’écriture.
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2- Mathématiques et éducation physique :
«Habituer les enfants au raisonnement n’est pas le fait des seuls activités mathématiques…
dans tous les cas il s’agit alors moins d’apporter, ni surtout d’imposer les solutions que de
guider et stimuler les recherches, les essais, de valoriser et exploiter les trouvailles… »
Pour la présentation de l’espace, on peut noter que « les exercices relatifs au schéma
corporel, les jeux concernant la situation relative d’objets, les jeux de déplacement et de
parcours, la détermination d’itinéraires, les jeux de construction dans l’espace »…qui
contribuent à la « formation de la pensée logique et préparent de façon intuitive et
empirique le prise de conscience de propriétés géométriques ».
« Les exercices corporels…visent essentiellement, tout au long de la scolarité primaire, à
assurer le développement harmonieux des composantes corporelles, affectives,
intellectuelles de la personnalité de l’enfant… ».

3- Les objectifs en éducation physique et sportive :


- Prise de conscience et maitrise du corps ;
- Appropriation du schéma corporel et coordination psychomotrice ;
- Ajustement des gestes, des mouvements et affinement des discriminations perceptives ;
- Perception et intégration de la notion d’espace immédiat (positions relatives ;
déplacements et itinéraires) et de la notion de temps personnel (enchainement des
mouvements, exercices de rythme) ;
- Contribution à l’élaboration de concepts relatifs à la notion de vie (en liaison avec une
connaissance améliorée de son propre corps) ou d’ordre psycho-technologique
(expériences des mouvements, de l’effort musculaire) ;
- Adaptation et intégration au groupe (socialisation par les jeux collectifs).

Courir lancer sauter


Danser (se) lever sautiller
(se) déplacer marcher souffler
(s’) équilibrer manipuler (se) soulever
Escalader mimer tourner
Les actions de
Frapper nager …………
L’enfant
Franchir porter
Glisser pousser
Grimper prendre
(s’) immerger ramper
jongler rouler
Le maitre Accepte observe
refuse
Aide organise
relance
Dirige oriente
suscite
Écoute permet
tolère
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Incite propose
…….
Espaces Petit Matériel
sources
Le milieu
Utilisables matériel lourd
sonores
Bassins Balles Arbres
Bandes
Bois Ballons Bancs
magnétiques
Classe Bâtons Chaises
Clochettes
Cour Bouteilles en Échelles
Disques
Jardin public plastique Espaliers
Mots
Mer Brassards Planches
Règles
Montagne cerceaux Plinthes
Tambourins
Mur cordelettes
Portiques Voix
Piscine cordes Poteaux
………
Plateau Élastiques Poutres
Prairie Foulards Tables
Préau Pots Tapis
Salle Rubans ……..
Stade Sacs de graines
………. Tissus
……………
Facteurs cognitifs, d’exécution,
Facteurs cognitifs, d’exécution, perceptifs, physiologiques,
perceptifs, physiologiques,
psychologiques, sociologiques.
psychologiques, sociologiques.
Adresse Détente
Prise de conscience
Affectivité Dynamisme
des responsabilités
Attention Endurance
Prise de conscience
Autonomie Énergie
des possibilités motrices
Communication Entraide
Projet commun pour :
Connaissance Équilibre
réalisation commune
Contrôle : corps Enthousiasme
Réflexion
Temps, espace Jeu normal
Tonicité
Coopération des articulations
Utilisation de l’éventail
Coordination Logiques
respiratoire
Créativité Notion de règle
vitesse
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Organisation
volonté
Perfectionnement
….
Du système nerveux
Matériel fabriqué, récupéré, ou que l’on peut posséder
Matériel commercialisé
personnellement
- anneaux - tubes
- cerceaux - pneus de bicyclettes, de voitures
……
- balles de caoutchouc - boules en matière plastique
- balles en mousse... - balles de tissu
- billes - ballons de caoutchouc
- balles de ping-pong …
- ballons (hand- basket...)

- bâtons - manches à balais


- crosses de hockey
- palets - chutes de bois, rondins, planches
- plots - briques
… - pots de yaourt
- polystyrène de différentes - emballages de carton
tailles - pots de fleurs en matière plastique
….
- cordelettes - cordes usagées
- cordes - ficelle
- élastiques de saut …
- massues (bâtons noueux) - bouteilles de plastique, plus ou moins lestées

- brassards - morceaux de tissus usagés
- foulards …
- rubans
- nattes individuelles - chutes de moquette
- tapis
- patins à roulettes - patins à roulettes
- planches à roulettes - planches à roulettes
- raquettes ping-pong - autres raquettes
- raquettes de mini-tennis …

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4- Les principes pédagogiques de séances d’éducation physique avec du petit
matériel :
« L’activité motrice intentionnelle globale de l’enfant est la pierre maitresse de la première
organisation du moi, celle dont dépend l’équilibre ultérieur de l’évolution de l’enfant » (J. Le
Boulch).

4.1- Des préalables :


a- L’observation permanente de l’enfant, et sa meilleure connaissance :
L’éducateur doit savoir observer sa démarche d’investigation (examen, étude...), ses
réactions aux perceptions, ses cheminements moteurs ; les relations inter-individuelles à
l’intérieur du groupe, il doit déterminer ses problèmes, ses intérêts….
L’éducateur doit connaitre le niveau de développement de l’enfant en général, qu’en effet,
certaines conduites ne peuvent apparaitre qu’au moment de la maturation :

- En 1929 Goghill découvre la loi céphalo-caudale. « Le développement du contrôle cortical


sur l’activité neuro-musculaire évolue suivant une direction céphalo-caudale ; il commence
par le segment céphalique et progresse vers les membres inférieurs » (Mira Stambak, Tonus et
psychomotricité dans la première enfance).
- La loi proximo-distale décrit les mouvements partant de l’axe du corps et se développant
vers les extrémités.
La posture est la position du corps, ou de segment corporels, par rapport à des repères
déterminés. Il s’agit donc de l’orientation des éléments corporels, par rapport à son
propre corps ou celui de son interlocuteur, ou encore par rapport à la pesanteur
(Corraze, 1987).
En psychomotricité, le tonus musculaire s’inscrit comme le socle de la communication
Corporelle. Par son rôle d’interface reliant l’intérieur à l’extérieur, le physique psychique, il
est considéré comme vecteur des émotions (De Ajuriaguerra, 1980 ; Wallon, 1980, Robert-
Ouvray, 1997 ; Boscaini, 2007 ; Potel, 2010 ; Saint-Cast, 2013).
Les informations musculaires, révélatrices de la tonicité, sont contrôlées et transmises au
système nerveux central par deux voies sensitives : la voie lemniscale dite volontaire, et
extra-lemniscale involontaire.
En intégrant ces voies, le tonus est nécessairement soumis à leur maturation. Cette
maturation, dite neurologique, est liée au processus de myélinisation, augmentant la vitesse
de conduction de l’influx nerveux. C’est elle qui permet au nouveau-né de passer de
mouvements réflexes et inorganisés à des mouvements coordonnés. Cette maturation
progresse d’après deux lois de développement nommées céphalo-caudale et proximo-distale,
responsables de l’organisation tonique du nourrisson autour d’une hypotonie axiale et d’une
hypertonie périphérique.
Le tonus, en faisant partie intégrante du circuit nerveux, relie et associe à de nombreuses
parties du corps, à l’origine de ses multiples fonctionnalités.

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Au dialogue tonique s’associe une musicalité communicative (Threvarthen, 2003) qui,
ensemble, donnent du sens. L’enfant « passe ainsi d’un corps sensorimoteur à un corps
psychomoteur » (Robert-Ouvray, 1997, p. 147), à partir duquel il commence à penser son corps
et à explorer son environnement. Il va vers tout ce qui l’intéresse et s’en va de tout ce qui le
rebute (Delion, 2007). Grâce à la maîtrise tonique de son axe corporel, il peut maintenant
rejoindre ses deux hémicorps, en jouant avec ses mains, ou ses pieds. Il attrape des objets, il
les lance. Il prend conscience d’un espace autour, un « espace de l’air ou de l’eau, un espace
du sol qui reçoit, un espace des bras qui accueillent, […] : autant de sensations qui nourrissent
la perception d’un espace dehors et confirment les limites entre dedans et dehors » (Dolto,
2010).
L’agir vient ici psychiser les expériences corporelles (Ciccone, 2010), révélant l’aspect
Symbolisée de l’acte. Il y a des manières d’agir qui produisent de la pensée, et qui
participent à la construction d’une aire transitionnelle (Winnicott, 1971). L’enfant se créé un
espace de penser. C’est l’arrivée du plan symbolique, acteur de la représentation mentale,
du sens et du langage.
- D’après l’étude de l’enfant que font Geselt et Ilg, dans « l’enfant de 5 à 10 ans », la sixième
année de l’enfant apporte des changements fondamentaux, physiques et psychologiques.
Le mécanisme de la vision évolue de façon importante, de même que tout le système neuro-
musculaire. Les yeux et les mains fonctionnent avec moins de rapidité et moins de
concordance qu’à cinq ans, et les gestes manquent de précision.
Les changements se manifestent aussi dans des traits psychologiques nouveaux. Six ans est un
stade de transition, semblable au stade paradoxal (chez Freud, qui correspond au stade du
personnalisme chez Wallon, et au stade des représentations préopératoires chez Piaget, déjà
vu dans l’éduction affective de l’enfant) que traverse l’enfant de deux ans et demi. L’enfant
de six ans est pratiquement constamment en activité, et semble être conscient de projeter
son corps dans l’espace.
Il existe en lui une énergie tonique diffuse qui se manifeste par des paratonies (Trouble du
tonus musculaire consistant surtout en une difficulté du relâchement musculaire volontaire
(souvent observé dans la débilité motrice), des syncinésies (Contraction involontaire de
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muscles associée à des mouvements volontaires, automatiques ou réflexes d’autres muscles),
et une grande impulsivité.
En atteignant les sept ans, l’enfant accède à des périodes de calme et de concentration. Il
commence à établir des liens conscients entre les expériences anciennes et les nouvelles.
La persévération (pathologie caractérisée par la répétition systématique d’un même mot,
d’un même geste) en fait partie de cet âge. L’enfant de sept ans s’oriente mieux dans le
temps et dans l’espace que l’enfant de six ans.
- Pour J. Le Boulch, l’enfant entre encore dans la période de « structuration perceptive », et
l’éducateur doit lui permettre d’atteindre son épanouissement sur le plan du vécu corporel
aboutissant à une aisance dans l’exercice de la motricité spontanée prolongée par
l’expression verbale et graphique.
- Les progrès moteurs de l’enfant dépendent d’un certain nombre de facteurs physiologiques,
tels que la force musculaire, le poids du corps ; et la mise en jeu globale de mécanisme
contrôlant l’équilibre et l’attitude. Ils dépendent aussi de la nature de la stimulation, de la
transmission de l’influx nerveux ; de l’état aussi bien physique que psychologique.
- La coordination motrice se développe avec l’acquisition de la force et de la rapidité car elle
demande la maturation des petits muscles, la maitrise des libertés de chaque segment, la
précision du geste, l’équilibre, la domination de conditions d’espace et de temps, l’aisance et
l’expérience.
« Beaucoup d’acquisitions surviennent dès que l’enfant est capable de plus de coordination –
Ainsi, un enfant commence à lancer une balle par – en dessous, le bras droit, les pieds bien
plantés et le corps tourné vers l’objectif. A deux ans il peut le faire avec une petite balle ; à
quatre ans, il a plus d’aisance et lance la balle avec un élan qui ramène la main à la hauteur
de l’épaule et en pivotant, il se tourne vers l’objectif à atteindre ». À cinq ans l’enfant peut
marcher ou courir en faisant rebondir une balle. Chaque nouvelle acquisition correspond à un
progrès de maturation.

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b- L’apport du petit matériel permet d’enrichir et de varier le milieu
éducatif :
L’enfant prend connaissance et s’y adapte par le mouvement à travers un grand nombre
d’activités ludiques. Il multiplie ainsi le nombre et la variété d’expériences concrètes et
complexes, pour une meilleure actualisation de ses potentialités, tout en modifiant ses
relations avec autrui.

c- L’accent mis sur le rôle de la motricité et par conséquent du jeu :


Une remarque de "G. Vigarello" comparant les études de Piaget et de Wallon : « à travers
deux conceptions différentes, une idée est commune " Le mouvement est porteur d’une
richesse qui le dépasse " »."Monique Vial" dans « ses réflexions sur la notion de psycho-
motricité » : « au sens strict, il n’ya pas de motricité "pure " ; pure de tout élément
corporel, objectif. Il n'ya pas de pensée sans corps, sans attitudes et sans mouvements et
tout mouvement, au niveau même de son exécution, implique un certain vécu mental.
Tout fait humain est indissolublement physiologique et psychologique. »

d- Le jeu :
Les séances d’éducation physique et sportive sont vitales pour l’enfant. Dès que l’enfant
atteint l’âge de six ans, un certain nombre d’adultes s’inquiètent du fait qu’il continue à
« ne penser qu’à jouer ». Mais l’activité majeure de tout enfant n’est-elle pas justement
de jouer ? Joseph Leif et Lucien Brunelle par réponse à cette question déclarent que : « les
activités de jeu sont toujours en rapport avec la recherche par un enfant de son identité
personnelle à travers les cadres que lui impose la civilisation à laquelle il appartient ».

4.2- Les différents temps pédagogiques :

a- Le milieu est organisé avec le concours du petit matériel afin de mettre


en place une situation précise :
Dans ce cadre, l’enfant peut agir seul, ou en groupe avec un élément ou plusieurs ou il va
être incité par ces données à expérimenter son milieu tout en observant et en
communicant librement avec eux. Dans un climat de sécurité affective, grâce à sa
disponibilité et à sa compétence, l’éducateur induit des situations éducatives stimulantes
dans le but d’un meilleur développement fonctionnel.

b- Liaison entre l’expérimentation et la confrontation des résultats


expérimentaux par des mouvements de l’un à l’autre :
Tout au long de cette étape ou les échanges entre les éléments du groupe sont nombreux,
se retrouve la notion d’interdisciplinarité qu’il s’agit pour l’enfant de faire l’effort et
d’écouter les autres pour prendre la parole à son tour et s’exprimer clairement pour
traduire le geste en langage, de passer du geste au concept et inversement du concept à
l’acte. Après quelques séances, le maitre n’a aucun besoin de provoquer les
manifestations de réactions corporelles, gestuelles ; de susciter les situations de
communication, car elles se font d’elles-mêmes par l’existence d’un climat
d’apprentissage qui valorise, exploite les trouvailles, motive la recherche des variables,
des dérivés, dans le but d’une construction collective pour l’enfant.

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5- L’œuvre collective à partir des expériences de chacun ou de chaque
groupe est la troisième étape pédagogique :
Cette étape fait apparaitre directement l’étape suivante.

5.1- «l’exploitation intellectuelle en vue d’une domination théorique des


actions motrices réalisées ou envisagées » :
Au cours de cette étape, la liaison entre l’éducation physique et l’éducation musicale, les
arts plastiques, les mathématiques et le maitrise de la langue est plus évidente. Ces
différentes matières s’enrichissent mutuellement. À partir de l’action motrice l’enfant
enrichit ses possibilités d’abstraire. Le groupe se multiplie les sujets de réflexion, définit
ses critères de nouveaux choix, de nouvelles données, de futures bases de réflexions et
d’activités, et se pose ainsi d’autres problèmes à résoudre dans de nouvelles situations
motrices. Là on constate les progrès des transcriptions graphiques de mouvements vécu
chez l’enfant (la précision du trait est exigée pour le décodage du graphisme).

5.2- Une nouvelle recherche commence à travers une autre


expérimentation motrice :
Au cours préparatoires les cinq étapes décrites composent la base pédagogique. La
sixième étape : selon Claude Bayer, spécialiste de jeux sportifs collectifs, la motricité
« représente le point de départ indispensable qui débouchera ultérieurement, en se
spécialisant, sur la technique sportive : plus elle sera éduquée, plus elle sera riche et
variée, plus l’enfant aura eu la possibilité de mettre l’épreuve et de susciter, dans les
conditions les plus diversifiées, cette motricité, plus les apprentissages des gestes
techniques seront facilités…..il convient donc d’offrir à l’enfant les possibilités les plus
nombreuses, les plus variée et les plus riches, pour lui permettre de vivre sa motricité et
de l’affiner ».

5.3- Habilité motrice :


L’habilité motrice chez l’enfant dépend de sa maturation motrice. Selon une Synthèse
basée sur le cours de biométrie de « Heyters Ch. ULB » :
• Le nombre de neurones est maximal à 2 ans.
• La myélinisation (production de la substance de myéline autour des neurones du système
nerveux) se propage de façon cervico-céphalo-caudale et proximo-distale.
• La myélinisation et la multiplication dendritique est très importante jusqu’à 10 ans.
• Les acquisitions motrices de base sont à développer pendant la période préscolaire.
• Le contrôle postural se termine vers 7 ans.
• Vers dix ans le contrôle du mouvement de l’enfant est quasiment similaire à celui de
l’adulte.

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La période idéale pour l’acquisition des habiletés motrices se situe environ entre les 6 à
14 ans. Durant cette période les connexions inter-neuroniques sont encore labiles, pas
fixées. D’où l’intérêt d’une éducation motrice entre 2 et 6ans (psychomotrice).Avec l’âge,
cette malléabilité diminue, on parle aussi de plasticité motrice. Dans les apprentissages
moteurs, la répétition des actions coordonnées, est nécessaires à leur fixation. A la
puberté la force musculaire augmente et cela permet de nouvelles possibilités motrices.
Chez les garçons surtout entre 13 et 16 ans et un peu moins chez les filles entre12 et 14
ans.

6- Exercices et jeux avec certains éléments du petit matériel :


6.1-Les balles :
Les séances peuvent se dérouler dans une cour de récréation, sur un plateau d’éducation
physique, en général sur une aire plane bien délimitée.

Exemple :
 Se placer en colonne ; en cercle.
 Se déplacer en suivant une trajectoire particulière…
La durée des séances dépend essentiellement du seuil de vigilance des enfants, et
indirectement du plaisir qu’ils y trouvent.
La balle est un objet très commun, et un matériel très intéressant qui favorise la
représentation mentale de l’image du corps. Le lancer met en évidence les rapports entre
l’œil et le membre supérieur, ce qui permet ainsi à l’enseignant d’observer un aspect de
dominance latérale de l’enfant. La balle permet de renforcer la latéralité chez l’enfant ainsi
que l’habilité manuelle, dont l’importance est évidente dans l’apprentissage de l’écriture.
Les exercices et jeux sont regroupés dans les rubriques suivantes :
 Découverte et prise de conscience des différentes parties du corps ;
 Faire rouler la balle ;
 Faire bondir la balle ;
 Attraper une balle.

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Lancer la balle :
 Sur une cible ;
 Devant une cible ;
 À droite de la cible ;
 À gauche de la cible ;
 Au-dessus de la cible.

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6.2- Les ballons :
Le ballon élément très riche et commun, toujours apprécié par les enfants. Il offre de
nombreuses possibilités, certains d’entre elles ont été évoqués lors de l’étude concernant la
balle.
Plus gros que la balle, le ballon est propice à l’observation de nuances dans le niveau
dynamique des praxies (Praxie : organisation d’un geste en fonction d’un but).
Exemples :
 Faire rebondir le ballon le plus fort possible, ensuite de moins en moins à l’immobiliser ;
 Lancer très fort un ballon contre le mur et le rattraper par la suite.
La grosseur du ballon suscite aussi des activités « au pied » et des jeux d’équipe.
 Lancer le ballon dans des cibles : cartons, boites, barils, corbeilles à papier, de
différentes formes, grandeur et hauteur posées au sol… ;
 Se passer différentes sortes de ballons (volley, foot, rugby…) : au-dessus de la tête, entre
les jambes…
 Lancer le ballon le plus haut possible, et le rattraper après un rebond ou deux… ;
 Jouer aux quilles (avec des bouteilles, des plots…) les faire tomber avec le ballon au
niveau du sol, à l’intérieur d’un cerceau.

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6.3- Les bâtons :

Placer les bâtons les uns à la suite des autres de façon à former une ligne et sauter d’un pied
sur l’autre ou à pieds joins, de part et d’autre de la ligne ;

Placer les bâtons à intervalles réguliers et se déplacer dans les intervalles :

Exemple :
- Un pied entre chaque bâton en changeant de pied entre chaque bâton ;
- Se déplacer les pieds joints.

Réaliser des figures (ouvertes, fermées, géométriques…) avec les bâtons ;

7- Les cerceaux :
De préférence utiliser un matériel solide de plusieurs couleurs aux dimensions variées :
 Se situer à droite, à gauche du cerceau ;
 Faire le tour du cerceau : à l’intérieur, à l’extérieur ;
 Sauter à l’intérieur du cerceau : les pieds joints, les jambes écartées, les pieds joints avec
les bras écartés, les jambes écartées avec les bras écartées… ;
 Les cerceaux étant disposés arbitrairement au sol, sauter dans les rouges et passer au-
dessus des bleus ;
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 Disposer les cerceaux en colonne se déplacer en marche avant et en marche arrière dans
les cerceaux, courir dans les cerceaux…;
 Faire rouler le cerceau à deux mains, ensuite à une main ;
 Faire rouler le cerceau en suivant un parcours jalonné d’obstacles ou parcours libre ou
parcours fléché.

 Jongler avec le cerceau : faire tourner le cerceau en utilisant toutes les possibilités
offertes par le corps (varier les sens de rotation).

7. Les foulards :
L’utilité des foulards est constante : pour différencier des équipes, pour baliser un terrain,
pour donner des repères, pour se rattraper sans se faire mal, pour se bander les yeux…

8. Les palets :
Exemples :
 Peindre le palet de façon à pouvoir le reconnaitre ;
 Mélanger les palets afin de constituer un ensemble ;
 Manipuler le matériel : l’aspect, la forme, l’épaisseur, les réactions avec : dans l’espace,
sur le sol, contre un mur… ;
 Passer sur un banc avec un palet sur la tête à ne pas perdre l’équilibre et le faire tomber….

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
1) «Le petit matériel d’éducation physique » Christian Rieu, Mireille Kerouaédan, les
presses de Berger-Levrault, Nancy, France, 1983.
2) «L’éducation physique et sportive au cycle préparatoire », Ministère de l’éducation,
Éditions « Revue E.P.S », Paris, 1992.
3) « Entre psychomotricité et langage », Mémoire de Master présenté par Novélie RABASSA,
Université et institut supérieur de rééducation psychomotrice, Paris-ouest, 2014.
4) « La coordination », Fédération française : sports pour tous, PDF crée le 02/03/2015,
17h :25.

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LEÇON 02 : HABILITÉ MOTRICE

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUE :
À la fin de cette leçon, le stagiaire doit être capable de développer les activités de la
motricité chez l’enfant.

PLAN DE LA LEÇON :

I- UTILISER DES ACCESSOIRES 1ÈRE CATÉGORIE : (SUITE)


II- UTILISER DES ACCESSOIRES 2ÈMECATÉGORIE

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I- UTILISER DES ACCESSOIRES 1ÈRE CATÉGORIE : (SUITE)
1- Matériel : Objets à trainer, charriots (destiné surtout à la PS).
1- Travail : Individuel.
2- Lieu : Classe, salle de jeux, couloirs.
3- Déroulement De La Séance : les enfants aiment trainer derrière eux ce matériel, ils
déambulent librement dans la classe, dans les couloirs, dans la salle des jeux…

- Rôle de la maitresse :
Relancer l’action en variant les sols (carrelage, moquette, cour, sable, pelouse, terre…), en
aménageant l’espace (obstacles à éviter, circuits à suivre), en variant le matériel à
transporter pour motiver le déplacement de l’enfant (sacs à main, poupées, peluche,
quille...), en mettant une musique entrainante, rythme de marche.

2- Matériel : Bâtons de différentes tailles et sections, petits seaux à sable.


- Lieu : Salle de jeux ou extérieur (cour).
- Travail : Individuel et en groupe.
- Déroulement de la séance : Bâtons et seaux sont rangés dans des corbeilles, les enfants
les découvrent, ils se servent et jouent librement (aux majorettes avec les bâtons).
- Rôle de la maitresse : Observer les actions, relancer l’objectif de la séance (la marche),
elle peut entrainer une musique avec des bâtons courts, ou aux petits soldats avec les
seaux sur la tête et marchent en tapant sur les seaux.
Comme elle peut demander aux enfants d’appliquer un exercice d’équilibre (porter le seau
au bout du bâton).

3- Matériel : Cerceaux de 65 cm et musique à rythme de marche.

- Travail : Individuel ou en groupe.


- Lieu : Salle Des Jeux.
- Déroulement de la séance : Pendant quelques minutes les enfants jouent avec les
cerceaux, la maitresse ajoute la musique et observe les actions des enfants, s’ils ne sont
pas assez riches elle intervienne.

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- Rôle de la maitresse : Proposer un jeu (quand il ya de la musique les enfants se
promènent dans la salle et une fois la musique s’arrête chacun va s’assoir dans un
cerceau, ou se mettre en deux pour chaque cerceau).

4- Matériel : Petits anneaux d’environ 18 cm.

Travail : Individuel et en groupe.


Déroulement de la séance : chaque enfant a un anneau, les enfants sont des voitures qui
circulent sur les routes et se croisent.

- Le rôle de la maitresse : Quand les enfants ont circulé certain temps, la maitresse peut
demander aux enfants d’accélérer les déplacements, les ralentir, marcher en avant, éviter
de se rencontrer, faire des accidents.

5- MATERIEL : Matelas de dortoir empilés en par trois ou quatre, caissettes.

- Travail : Individuel ou en groupe.

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- Lieu : Salle de repos (endroit recouvert de moquette).
- Déroulement de la séance : Les enfants jouent librement dans la salle, grimpent sur les
matelas, remettent les matelas à leurs place quand ils tombent.
- Rôle de la maitresse : Veiller à la sécurité de chaque enfant, faire déchausser les enfants
en début de la séance, aider les enfants maladroits à grimper sur les matelas (elle peut
utiliser des matelas moins hauts), proposer des caissettes pour aider à grimper.
Partager les enfants en deux groupes : Les mamans et leurs enfants, les mamans vont aider
leurs enfants à grimper sur les matelas pour se coucher (socialisation entre enfants).

II- UTILISER DES ACCESSOIRES 2EMECATÉGORIE :

1- Matériel : Tissus légers en voile ou en nylon, à l’extrémité desquelles est attaché


un élastique que les enfants pourront tenir.
- Travail : Individuel ou en groupe.
- Lieu : Salle de jeux, salle de repos, extérieur.
- Déroulement de la séance : Un foulard est distribué à chacun des enfants, ils évoluent
librement sur une musique de marche.
- Rôle de la maitresse : Proposer des actions aux enfants (ailes d’oiseaux, ailes de moulin,
marcher en agitant les bras…).

2- Matériel : Moquette, tapis, coussins, gros boudins de mousse…


- Travail : Individuel et en groupe.
- Lieu : salle de jeux, salle de repos, salle de classe.
- Déroulement de la séance : Matériel disposé dans la salle, les enfants sont invités à
jouer : se laissent tomber et roulent sur les coussins, la moquette… rouler sur le côté,
rouler sur le dos, sur le ventre, en avant, en arrière. Ils font rouler seul ou à plusieurs les
gros boudins de mousse.
- Rôle de la maitresse : Veiller à la sécurité des enfants, observer, encourager les enfants.

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3- MATERIEL : Barils de lessive cylindriques, les uns ouverts aux deux extrémités, les
autres ouverts à un seul bout. un par enfant de préférence.

- Travail : Individuel et en groupe.


- Lieu : Salle de jeux.
- Déroulement de la séance : Les enfants font rouler les barils, se mettent dedans et
roulent avec.

- Rôle de la maitresse : Encourager, observer les enfants, intervenir en cas


d’inactivité, de maladresse ou de conflit.

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4- Matériel : Cartons d’emballage ouverts, serpillières, ficelle.
- Travail : Individuel ou en groupe.
- Lieu : Salle de jeux, sol lisse.
- Déroulement de la séance : Les enfants jouent librement avec les cartons, les petits
morceaux de moquette, la ficelle.

- Rôle de la maitresse : Laisser agir les enfants, suggérer des actions (ramper comme
l’escargot avec le carton sur le dos en guise de coquille, s’assoir sur les serpillières et
ramer comme sur un bateau, pousser le carton vide en rampant, attacher une ficelle au
carton et trainer le carton en rampant…).

5- Matériel : Carrés de moquettes, cordes, traits au sol, petites voitures, anneaux.

- Travail : Individuel et en groupe.


- Lieu : Salle de jeux.
- Déroulement De La Séance : En arrivant à la salle de jeux, les enfants découvrent tout
un circuit réalisé à la craie sur le sol.

- Rôle de la maitresse : Laisser les enfants libres au début (certains marchent sur le
trait, d’autres l’évitent), donner aux enfants de petites voitures qui les font rouler sur
la ligne du trait, donner à chacun un volant (anneaux) afin de l’utiliser comme voiture
et circuler sur la ligne, donner une caisse de petits carrés de moquette pour les aligner
sur la ligne tracée, et ils circulent dessus, en avant, en marche arrière, donner des
cordes aux enfants à la place des carrés de moquette, ils forment des lignes de route
avec ces cordes et circulent dessus, c’est un exercice d’équilibre pour eux.
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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
1) Dominique Astori : « Activités motrices et sensorielles », Edit : Armondcollin, France.

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