Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La publicité n’est pas innocente : elle sait jouer sur les attentes du consommateur.
Ce sont ses désirs plus ou moins conscients, les différents facteurs capables de le séduire : sexe, standing,
exotisme… Elles sont souvent mises en évidence pour vendre un produit, plus que les qualités du produit lui-
même.
Exemple : LAVAZZA, campagne 2002 : mise sur l’originalité, l’expression de soi (« Express
yourself ») plutôt que sur le goût du café.
Exemple : CORAYA, campagne 2001 : mise sur le côté « nature », l’envie de bien-être du
consommateur qui est sensé se retrouver en bord de mer en consommant ces produits.
Ainsi, le consommateur ne va pas vraiment acheter tel produit pour ce qu’il vaut (parce qu’il est meilleur que
celui d’à côté, moins cher…) mais pour ce qu’il symbolise, pour l’image qu’il véhicule.
C’est ce qui est visible au premier degré, de manière évidente : il faut faire l’inventaire des éléments de
l’image
Les objets, les personnages (attitudes, expressions, vêtements…), le texte, etc…
Les éléments plastiques : lignes directrices, cadrage, disposition d’ensemble, lumière, couleurs,
etc...
En étudiant le rapport de ces éléments les uns avec les autres, on arrive à un « message évident ».
3. Le sens connoté :
C’est ce qui est implicite, caché derrière les différents éléments qui sautent aux yeux : ce qu’ils signifient
réellement.
II / Ses moyens :
La publicité doit être originale, marginale, mais pas trop : il ne s’agit pas de susciter le rejet du
consommateur en le déroutant. Elle obéit donc à certaines règles :
2. Ses domaines de référence : elle met en scène chaque produit avec des objets, des milieux que
tout consommateur connaît forcément, pour qu’il puisse se sentir concerné. Mais elle peut choisir :
l’effet de reconnaissance : présenter le produit dans un contexte traditionnel (produits
d’entretien…)
l’effet de surprise : le produit est présenté dans un contexte où on ne s’attendrait pas à le
trouver (ex : la Renault Espace au bord de la mer)
3. L’adaptation à sa cible : elle s’adresse généralement à une catégorie de consommateurs plutôt qu’à
une autre, ciblés selon leur âge (enfants, adolescents, adultes, personnes âgées) ou l’une ou l’autre de
leurs particularités (amoureux, femmes pressés qui travaillent, célibataires…)
4. La mémorisation : des campagnes sont organisées sur plusieurs semaines, plusieurs mois, et sur
différents supports (affichage, presse, télévision, radio…)
Pour chaque image, vous remplirez la fiche suivante (à recopier ou à photocopier vous-mêmes).
Bref descriptif :
Phrase d’accroche :
Cible visée :
On voit une femme, que l’on devine de type « exotique », ou plutôt une section de femme (bas
du visage, haut de la poitrine) qui nous donne à voir la bouche aux lèvres rouges, légèrement
entr’ouvertes, des fleurs dans les cheveux noirs. La femme est nue, ses mains croisées aux ongles
rouges laqués présentent une bouteille de parfum FIDJI, fermée par un lacet de cuir. Un serpent
entoure son cou, enroulé, tel un collier ; de sa tête, il désigne le flacon de parfum.
Les couleurs : un camaïeu ocre sur lequel se détache le jaune lumineux du parfum.
La lumière : elle vient de la gauche, chaude, évoquant un coucher de soleil. Fort clair-obscur :
une partie du visage de la femme se fond dans l’obscurité environnante.
Le contenu informatif de cette image : Le texte nous dit que le produit est un parfum, il nous
indique également le nom du créateur en précisant qu’il s’agit du célèbre grand couturier (prestige,
suggère que c’est un produit de luxe) Le nom du produit est répété. L’image elle-même montre la
bouteille de parfum, nous sommes donc informés de son apparence, de sa taille. Le type de femme
et le type de fleurs choisis donnent une idée de l’odeur de ce parfum : à l’évidence, il ne s’agit pas
d’un parfum frais et champêtre, mais plutôt d’un parfum riche, sensuel, «exotique ».
Cette image suggère d’abord L’EXOTISME, élément déjà simplement apporté par le nom du
produit, « Fidji », qui désigne des îles lointaines, évoque la nature sauvage des paradis perdus, la
vie libre et sans contraintes, les rêves d’enfance, la sensualité de l’amour, etc. – Pour
illustrer/symboliser cela, le graphiste met en scène une femme qui évoque une vahiné (nudité, type
de fleurs…)
Cette image suggère aussi LE MYSTERE : fort clair-obscur, on ne voit pas complètement la
femme (visage coupé et à demi noyé dans l’obscurité) ; mystérieuse apparition qui émerge de la
nuit.
L’attitude de cette femme (mains croisées, geste d’offrande) évoque celle d’une antique
prêtresse païenne présentant (pour un sacrifice ?) le parfum Fidji manière de valoriser
fortement le produit qui se trouve mis en scène comme une OFFRANDE PRECIEUSE que l’on ferait
à une mystérieuse divinité.
On pense aussi à Eve : le serpent se fait insinuant, ondulant, tentateur… notion de PÉCHÉ,
d’INTERDIT. Le graphiste utilise les sentiments que nous éprouvons pour ce qui est
défendu/tabou : à la fois peur et attirance, fascination. Se mêlent les notions de désir/sexualité
et de mort. La référence au péché originel est renforcée par le texte : « le parfum des paradis
REtrouvés »… donc perdus ! (cf. dans la Bible le jardin d’Eden = paradis perdu).
La notion de MORT ajoutée au désir est renforcée par la suggestion de décapitation (visage mutilé,
serpent qui coupe le cou, lacet qui partage le flacon…)
SYNTHESE :
Cette publicité joue donc à la fois sur le désir et la peur, l’attrait du fruit défendu, la sexualité et la
mort. Déjà au siècle passé, peintres et écrivains étaient fascinés par ce type de femme fatale, belle et
cruelle, telle Salomé…
Le but est de nous faire associer le parfum et sa mise en scène.
« Quelques gouttes de Fidji et, miraculeusement, vous verrez vos attraits de séductrice se renforcer,
vous acquerrez un pouvoir de fascination quasi magique… »
Telle est l’argumentation – implicite mais très claire ! – de cette publicité.
Une publicité à contre-courant :
KOOKAI « Karl Lagerfeld » (1995)
Nom de la marque / du produit : KOOKAI (vêtements pour jeunes femmes – années 90)
Bref descriptif :
Blanc du fond + noir de la silhouette : neutralité voulue, on n’est pas là pour rigoler.
contraste avec les vêtements Kookaï, toujours originaux.
Cible visée : Jeunes femmes qui connaissent déjà les vêtements Kookaï.
Pas de photo du produit : on part du principe que ces vêtements sont déjà connus.
On présente même un personnage qui, non seulement, n’a rien à voir avec Kookaï, mais est même
+/- concurrent !
Aucun argument de vente apparent, et même un semblant de dénigrement : « ce n’est pas bon ».
Les spots télévisés publicitaires répondent aux mêmes impératifs que les affiches :
intéresser le consommateur, le séduire par divers moyens… et éventuellement le pousser à acheter.
Ils disposent cependant de moyens supplémentaires : non seulement l’image, mais l’animation et le son
(musique, bruits divers, commentaires…). C’est tout cela qu’il faut prendre en compte pour les analyser.
I / PRESENTATION :
Si possible, enregistrez les spots sur une cassette qui accompagnera votre dossier.
II / ANALYSE :
PRESENTATION :
Marque et produit mis en scène : Caisse d’Epargne, épargne pour tous
Description sommaire : Film d’animation allégorique
2 ours (les clients) s’essaient à descendre une piste de ski : l’un semble s’amuser comme un fou, l’autre
hésite et progresse par à coups. L’écureuil symbole de la CA (le banquier) suit leur progression en
télésiège et commente leurs attitudes, expliquant que l’épargne de la CA est faite pour s’adapter aux
exigences de chacun.
ANALYSE :
Ce spot s’insère-t-il dans une campagne publicitaire ? Précisez laquelle et ses particularités. La CA
utilise depuis quelques mois une série de films d’animation mettant en scène l’écureuil + divers animaux,
dans des situations du quotidien (scène de rue, etc…) représentant métaphoriquement les situations
auxquelles tout client d’une banque est confronté un jour où l’autre.
Fait-il référence à un contexte bien précis qui justifie sa diffusion à tel moment de l’année plutôt qu’à un
autre ? Expliquez.
Janvier-Février : époque des sports d’hiver, période des JO d’hiver > le publiciste a choisi de présenter
un contexte qui touche les consommateurs.
Par quels moyens (visuels et auditifs) l’objet ou le produit est-il mis en valeur ?
Le produit (placement financier) étant qqch d’abstrait, il ne peur être représenté visuellement.
- La descente : symbolise le placement bancaire, opération au long cours… qui demande parfois de la
prudence. Les « bosses » figurent les fluctuations des taux d’intérêt.
- Les 2 ours : symbolisent les clients de la CA, ayant chacun leur personnalité :
Les plus téméraires, que le placement stimule, s’amusent et n’ont peur de rien
Les plus craintifs, qui demeurent prudents au départ, puis s’enhardissent… et finissent par être
conquis (soubresauts sur le télésiège à la fin).
- L’écureuil : il se tient à distance, ne perturbe pas ses « clients », mais garde un œil sur eux et les
accompagne. Voix chaleureuse qui se veut rassurante.
- La musique techno : elle rythme la gestuelle des ours sur la piste (rapidité) : « I like to schuss »
elle donne une image jeune et dynamique de la CA, souvent considérée comme la
« banque de grand-papa » (cette politique perdure depuis plusieurs années)
- Les couleurs vives dynamisent l’ensemble.
Quelles sont les qualités ou les vertus que la publicité donne au produit ?
Sa souplesse, sa facilité d’utilisation, son adaptabilité aux besoins des consommateurs.
Quelle est la cible visée ? Tous ceux qui songent à placer leur argent.
Quel est le slogan ? CA, l’épargne pour tous.
Y a-t-il une signature (logo ou sigle de la marque) ? A quel moment ? Logo final + phrase récapitulative de
leur politique : « Et si une banque vous aidait à vivre mieux ? »
Quelle est l’originalité de cette publicité ? Utiliser des animaux pour figurer des êtres humains (comme
dans les Fables de La Fontaine)
A votre avis pourquoi cette publicité plaît ou ne plaît pas ? Que changeriez-vous ?
Elle séduit certainement par son côté humoristique (comique de gestes), façon inhabituelle de
promouvoir un produit « sérieux », mais aussi (si on se donne la peine de cette analyse) par son côté
« rassurant », qui touche inconsciemment le consommateur. La musique est dynamique, entraînante sans
être envahissante, vite relayée par les « youpi » des skieurs.
Qu’avez vous retenu de cette publicité ? A votre avis, qu’est ce que le publicitaire aurait aimé que vous
reteniez ?
On retient surtout la musique et le comique de gestes… pour lui-même.
Le discours de l’écureuil et le sens de cette allégorie passent (malheureusement ?) au second plan.
Reformulez en une phrase l’argument de vente.
L’épargne de la Caisse d’Epargne est conçue pour s’adapter à votre personnalité.
C’est comme ça qu’on garde tout ce qui est bon dans la soupe
et c’est comme ça que Liebig fait Pur Soup’.
I. Au pays de l’enfance :
Donc, volonté de montrer que ce produit de conserve = une soupe traditionnelle et naturelle
+ volonté de casser l’image négative de la soupe auprès des enfants et de toucher un public large (si c’est
bon pour les enfants, c’est bon pour tout le monde).
LE LANGAGE DE LA PUBLICITE
1. Les slogans :
Ce sont des formules brèves et percutantes, associées à la marque, qui se retiennent facilement,
d’autant qu’elles sont généralement présentées avec des effets sonores (accent pour Ducros, voix
chantonnante pour le Crédit Lyonnais…) Elles sont parfois en langue étrangère si le produit s’y prête
(anglais pour des vêtements et produits destinés aux jeunes, italien pour du café ou des pâtes…)
Ils utilisent parfois des jeux sur les sons et le sens comme l’allitération, les paronymes, les rimes,
l’onomatopée, l’hyperbole, la métaphore ou la comparaison.
Exemples :
Ils font parfois appel à un savoir collectif en utilisant des expressions populaires, des dictons, des
comptines.
Exemples :
1. Introduction :
Enregistrez sur une cassette vidéo plusieurs séquences publicitaires, pour avoir en réserve un
maximum de spots enregistrés (que vous pourrez donc visionner plusieurs fois). Retenez-en 5
(minimum), aussi variés que possible là aussi.
Analysez-les grâce au modèle de fiche utilisé en classe, à photocopier.
Dans la mesure du possible, joignez votre cassette à votre dossier (avec votre nom dessus…) et
expliquez dans chaque analyse où se situent exactement sur la bande les spots que vous avez
retenus (servez-vous du compteur du magnétoscope remis à 00 au départ).
4. Le langage de la pub :
Recopiez une dizaine de slogans publicitaires (entendus à la radio, à la TV, vus dans la presse,
sur les affiches….) et faites toutes les remarques que vous pourrez faire à leur sujet. Servez-vous
du cours.