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Columbia University
in the City of New York
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VILLE DE LILLE
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GUIDE
DE LA
VILLE DE LILLE
PAR
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HENRI BRUNEEL
LILLE
LIBRAIRIE ANCIENNE ET MODERNE DE VANACKERE
GRAND'PLACE, 7
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n24
PRÉFACE
(1) Il est bien entendu qu'il ne s'agit ici que des Guides pro
2x,)
211521
66NO81C7
vj PRÁFACE
MISTOIRE .
FORTIFICATIONS
CURIOSITÉS ARTISTIQUES
L 'HOTEL - DE - VILLE.
Première Salle .
Deuxième Salle .
Cette deuxième salle est celle des Flamands.
Salut d'abord au roi de cette école , à Rubens que
représentent dignement ici une Descente de Croix ,
une Mort de Sainte -Marie-Madeleine et un Saint
François adorant l'enfant Jésus que lui présente la
Sainte - Vierge ! Salut aussi à Van Dyck , le noble et
gracieux élève de Rubens, devenu son égal en talent
et en immortalité , et qui offre ici à notre admi
ration le Christ en Croix , le Miracle de St-Antoine
de Padoue, la Vierge au croissant et le portrait de
Marie de Médicis! On a dit et écrit sur ces deux
peintres illustres tout ce qu'il est possible d 'en dire
et d 'en écrire; nousnousborneronsdonc à constater
que les Rubens et les Van -Dyck quepossède leMusée
de Lille suffiraient à eux seuls pour faire la réputation
d 'un musée de premier ordre. Ecrivant pour ceux
qui iront y voir par eux -mêmes, nous n 'avons pas
besoin d'ajouter un mot de plus à cette indication
sommaire.
Maintenant , voici un autre chef- d 'ouvre : Les
Martyrs enterrés vivants, la plus belle æuvre connue
de Crayer. Ce tableau , indépendammentde l'effet
raisonné qu 'il produit sur les connaisseurs , obtient
encore sur le public un succès tout populaire . En
effet, les personnages et les choses contenus dans
MUSÉE DE PEINTURE
we cadre sont tellement vrais , tellement nature ,
qu'on pense pouvoir toucher de la main ces auges
de plomb qui vont servir de linceuil aux intrépides
confesseurs de la foi chrétienne, et qu'on croit voir
réellement s'avancer , les regards fixés au ciel , la
victime principale dont les chairs frémissent et
pantèlent sous la fièvre d'une extase surhumaine....
Après Rubens, Van -Dyck, Crayer , vient Philippe
de-Champagne, avec trois cuvres très-remarquables
de composition et de goût : La Visitation , le Bon
Pasteur etune Adoration . Il règne dansl'ordonnanee
et l'exécution de ces tableaux un calme, une sérénité
qui reposent l'eil et charment une âme chrétienne.
L'art revêt ici un caractère de pudique réserve
évidemment produit par une inspiration toute
religieuse.
Mais changeons d'élément, et quittons la terre
ferme de la peinture d'histoire , pour nous embar
quer du regard et du coeur sur cette belle mer qui
clapotte et se cambre sous le souflle d 'une brise
légèrement carabinée. Comme ces bricks et ces
goëlettes se couchent mollement sur le dos de la
vague impatiente ! Comme cesnuages grisonnants
courent bien les uns après les autres dans ce ciel
ameuté ! et que le pavillon hollandais fait crânement
claquer sa flamme tricolore à la pointe du måt !
Quel art enfin , quelle finesse de touche, quel
vigoureux coloris, quelle vérité en un mot dans--
00 MUSÉE DE PRINTURE
cette marine de Van de Velde! Certes , vous irez loir
à travers tous les musées du continentsans rencon
trer une marine qui vaille celle - ci.
Nous voici maintenant devant le cadre le plus
populaire de notre Musée ! Entendons – nous :
- cela ne veut pas dire que ce tout petit tableau
soit ,artistiquement parlant, lemeilleur de notre col
lection ,(certes , il est loin de là );mais enfin ,les jours
d'ouverture publique, le dimanche surtout,lorsque
les grandes salles se peuplent d 'honnêtes ouvriers
venus là avec leurs femmes et leurs enfants , la
foule ne manque jamais de se grouper autour de la
Bonne Femme à la lampe , admirant à haute voix
cette vénérable figure armée de ses lunettes , atten
tivement penchée sur un vieux livre, pendant que le
reflet rougeâtre d'une lampe enlumine capricieuse
ment son nez et ses pommettes saillantes. .. .. Ces
jours là , le petit tableau de Versteegh est vraiment
inabordable .
Certes , si nous voulions parler de tout ce qui
mérite une mention honorable , nous resterions
longtemps encore dans cette salle des Flamands ;
mais deux autres salles nous attendent , et nous
sommes bien forcés de passer rapidement devant
la Présentation de l'enfant Jésus au peuple et le
Carme pansant la jambe d'un frère de son ordre ,
de Jacques Van Oost ; devant la Chasse au lion ,
de Sneyders , les deux tableaux de David Teniers
MUSÉE DE PEINTUÁK 67
(le père) ceux de Tilburg , Molenaer, David Ryckaert
et les paysages de Jean Sibrechts et de Molyn, toutes
toiles que nous n 'avons pas le temps de décrire , mais
que vous examinerez avec l'attention qu 'elles méri
tent .
Au demeurant, en fait de paysages , nous vous
avons gardé pour la bonne bouche cette imposante
Vue des Alpes de Mompre ; composition tellement
pleine de grandeur et demajesté qu'elle élève excep
tionnellement le genre du paysage à la hauteur de
la peinture dite d'histoire . Devant les Alpes de
Mompre vous vous réjouirez avec nous de cette heu .
reuse et glorieuse rencontre d 'une grande nature et
d'un grand peintre.
Troisième Salle .
La troisième salle a failli s'appeler la salle d'Ar
nould de Vuez ; et en effet, elle est presque exclusi
vement meublée des tableaux de ce maître.
Arnould de Vuez , comme vous ne l'ignorez pas ,
est pour ainsi dire un peintre lillois ; il a étudié en
France, en Italie ; il a voyagé un peu partout; mais
c 'est à Lille qu'il a passé les quelques années séden
taires que compte sa vie ; c'est pour Lille enfin
qu'il a produit ses meilleures compositions. Notre
Musée possède d'Arnould de Vuez dix grands
tableaux d 'église , un portrait de femme et les es
quisses des cinq grandes toiles dont on peintre a
MUSLE DE PEINTURE
orné notre salle du Conclave. Arnould de Vuez af
fectionne particulièrement pour la composition de
ses æuvres les grandes perspectives d 'architecture
dont il a puisé le goût dans l'école vénitienne. Son
dessin est généralement correct et son coloris ne
manque pas de solidité et de vigueur.
Au -dessus de l'entrée de cette troisième salle ,
vous remarquerez un tableau qui, lorsque le temps
est beau et que le soleil luit , s'illumine d'une
auréole resplendissante . En effet, dans cette auvre
deRestout (les pèlerins d 'Emmaüs), le peintre a mis
une lumière tellement chaude et vivifiante qu'en la
voyant tomber d'aplomb sur la tête des apôtres et
produire des réfractions éblouissantes, ici sur un
crâne nu , là sur une ondoyante chevelure , il sem
ble vraiment , que, nouveau Prométhée , l'artiste a
dérobé le feu céleste pour en charger sa magique
palette .
Delafosse , lui aussi, est un vigoureux coloriste
et son Jésus donnant les clefs du Ciel à St -Pierre
affronte sans encombre le dangereux voisinage de
l'œuvre de Restout.
S . Bourdon , Valentin et Lebrun sont les autres
voisins d'Arnould de Vuez.
Mais toutes ces grandes toiles de la peinture reli
gieuse ne doivent certes pas nous faire dédaigner
cette charmante allégorie de Mignard qui repré
sente la Fortune versant des sceptres et des cou
MUSÉE DE PEINTURR 69
Collection de M . Malfait.
La galerie de M .Malfait n ' est pas très-nombreuse ;
néanmoins elle contient quelques auvres vraiment
remarquables, parmilesquelles nous citerons :
Une esquisse de Rubens représentant le Jugement
dernier.
Un grand etimposant tableau , la Femme adultère,
et une autre toile du plus beau mérite , l'enfant
1114 COLLECTIONS PARTICULIÈRES
Jésus et St- Jean - Baptiste , attribués tous deux
à Rubens ; ce qui nous dispense d 'en faire ici
l'éloge.
Un magnifique paysage d'Albert Cuyp.
Un autre paysage de Ruysdaël où se retrouvent
les hautes qualités de ce maître célèbre .
Un tableau de Jean Steen représentant les Ven - .
deurs chassés du Temple.
La Reine de Saba , grand tableau peint par
Simon de Vos.
Nous avons remarqué encore une Tête de jeune
homme dont l'auteur est resté inconnu et qui pour
tantoffre une expression de physionomie des plus
saisissantes.
Indépendamment des auvres anciennes , M . Mal
fait possède quelques peintures modernes dignes
de l'attention des connaisseurs ;nous citerons parmi
ces dernières trois paysages d 'Ommeganck où l'on
trouve des animaux peints avec le talenttout parti
culier qu'on connaît à leur auteur .
Collection de M . Lenglart.
M . Lenglart père possédait une magnifique
collection de tableaux dont il avait commencé l'or
ganisation en 1760 ; à sa mort , cette collection fut
partagée entre ses cinq enfants ; aujourd'hui, ces
cing parts du somptueux héritage artistique se sont
. .. COLLECTIONS PARTICULIÈRES 103
concentrées entre trois possesseurs. Maisdeces
trois collections, nous n 'avons pu en visiter qu'une
seule (heureusement la plus importante). On nous
assure que les tableaux des deux autres ne sont plus
en France depuis la révolution de 1848 . Nous
venons donc ici vous entrelenir de la galerie que
nous avons vue chez M .Lenglart , vieux Marché-aux
Chevaux , No 10 .
Cette galerie est une des plus riches qu'on puisse
espérer rencontrer chez un amateur ; certaines villes
de province se contenteraient fort bien d'un pareil
Musée.
En effet, et pour ne citer que ce que nous avons
le plus remarqué chez M . Lenglart , voici une
Vénus du Titien , qui est une æuvre capitale où la
vigueur et la grâce se donnent la main . Toutes les
parties du corps de la Déesse sont d'une exécution
large et savante ; la tête offre une expression de
physionomie toute rayonnante d'une beauté à la fois
majestueuse et coquette . Cette toile est tout bon
nement un chef-d'auvre digne de son illustre
auteur.
Viennent ensuite :
Un magnifique paysage de Wildens dont Rubens
lui-même a peint les personnages ; la scène qui s'y
trouve représentée est connue sous le nom de le
Croc en jambe. Il est impossible de rencontrer ail
leurs une composition plus vive , plusmouvementée ;
106 COLLECTIONS PARTICULIÈRES
il y a là surtout une figure de lorette du commen
cement du xviie siècle qui dépasse decentcoudées,
en finesse , en malice , en grâce et en esprit, tous les
types inventés de nos jours pour personnifier les
plus élégantes et les plus dangereuses pécheresses
de la Baby lone moderne....
Un superbe Albert Cuyp représentant deux
Buveurs attablés avec une femme. Ce tableau , peint
dans la pâte , est d 'une vigueur de ton extrêmement
remarquable
Un St- André,attribué parles uns au Dominiquin ,
par les autres à Ribera , dontla puissance decoloris
estvéritablement écrasante:
Un charmant intérieur hollandais de Brakenburg ,
dont toutes les figures offrent une expression naïve
et vraie.
Une Attaque de cavalerie de Vandermeulen .
Un délicieux intérieur de Terburg représentant
ufemme toutonde; sa prelique ;el
menine estest tout
une jeune femme qui reçoit une lettre. Cette jeune
ce qu'on peut imaginer
de plus
gracieux au monde; sa physionomie distinguée
possède une expression angélique ; elle est vêtue
d ' une robe de satin blanc dont les chatoyements
nacrés défient tous les artifices de palette des
Dubuffe et autres grands satineurs modernes.
Trois ou quatre Téniers , dont deux présentent
cette particularité que , cette fois , les buveurs
flamands ont quitté le cabaret traditionnel pour so :
COLLECTIONS PARTICULIÈRES 107
promener dans un paysage conçu et exécuté à
la manière de Mompre .
Un Adrien Van de Velde , paysage avec un
horizon sans bornes et des animaux à désespérer
Verboeckoven et Brascassat.
Deux intérieurs de Jean Steen dont l'un surtout,
représentant une visite à l'Accouchée, nous a frappé
par sa grâce ingénue.
Une esquisse de Lesueur, le Raphaël français .
Une esquisse de Rubens : Ericton et les Filles
de Cécrops .
Un tableau de Crayer, Alexandre et Diogène. ,
Un tout petit Gérard Dow représentant un vieil
lard lisant un livre d'anatomie .
Un Carle Dujardin , paysage au coucher du soleil.
Des paysages de Berchem , Breughel, Pynaker ,
Vanderburgh , etc .
Desmarinesde Backhuysen, de Beerstraeten , de
Weeninx , etc.
Six admirables Portraits flamands , provenant
d 'une ancienne et noble famille de notre province .
Ces portraits ont été peints , à coup sûr, par un des
meilleurs élèves de Van Dyck ; car on y retrouve la
grande manière de ce maître ; ainsi que dans un
beau portrait de Marie de Médicis , qui cependant
est d 'une touche beaucoup moins ferme que la
Marie de Médicis, quvre authentique de Van Dyck
que l'on voit au Musée de Lille.
108 COLLECTIONS PARTICULIÈRES
Nous trouvons encore là une æuvre d'un mérite
très - singulier et sur laquelle nous appelons toute
votre attention . En effet, voyez , juste en face de la
porte par laquelle vous êtes entré , cette vaste et
imposante perspective d'architecture qui borde yn
parterre symétriquement découpé; à une certaine
distance , cecivous semble une majestueuse compo
sition largement exécutée , et où toutes les règles de
la perspective aérienne rigoureusement observées
produisent une profondeur immense avec des plans
graduésadroitement; le tout enveloppé d 'une lumière
éblouissante . Maintenant , approchez -vous , mettez
le nez tout contre la toile, et vousdécouvrirez queles
plus imperceptibles détails sont rendusavec un soin ,
un fini prodigieux; bref, c'est une peinture exécutée
à la loupe et qui produit cependantle plus vigoureux
effet d'ensemble. .... Comprenne qui voudra le
comment etle pourquoi de ce miraculeux tour de
force ; quant à nous, nous y renonçons. L'auteur de
cette peinture, qui n'oubliait rien , a écrit son nom
commeune enseigne microscopique sur la façade de
son féerique palais ; lisez si vous le pouvez ; il y a
là : Wilhem Schypert Von Erremberg ; Antwerpen
(Anvers) 1671. Ce Sch ypertVon Erremberg est
un Flamand, peut-être même un Allemand (von) qui
s'est fait , dit -on , Vénitien , sans doute par amour
pour les somptueuses perspectives d'architecture.
Nous n 'en finirions jamais s'il fallait nous arrêter
COLLECTIONS PARTICULIESES 10 :1
devant chaque toile remarquable de la collection de
M . Lenglart; il nous faudrait encore admirer et ce
saisissant portrait de Jésuite attribué à Vélazquez ,
et cette Sainte-Famille de Jordaens, et cette impo-.
sante figure intitulée le Goût et attribuée au Cara
vage , et cette vierge peinte dans le genre d 'Albert
Durer ; comme encore , pour être juste , et rester
Lillois , il nous faudrait vous montrer ici , les unes
après les autres, les auvres les plus remarquables
de notre concitoyen , L . Watteau ; d'autant mieux
qu'à notre avis ce peintre gagnerait beaucoup à être
jugé sur ce que possède de lui M . Lenglart. .
Enfin , nous ne connaissons d 'autremoyen pour
nous tirer de cette longue revue que de répéter une
fois de plus ce que nous vous disons à la dernière
ligne de chacune des notices de ce Guide : « » Pour
tout savoir , allez-y voir.... »
ÉGLISES.
Saint-Maurice.
Saint-Maurice est aujourd'hui la plus ancienne
église de Lille ; pendant longtemps cette église ne fut
qu'une simple chapelle dont quelques chroniqueurs
prétendentfaire remonter la fondation à l'an 1000 ( 1).
Quoiqu'il en soit, les constructionsprimitives ont été
plus d'une fois détruites et réédifiées ; et pour ce
qui est des constructions actuellement existantes ,
on peut en attribuer la partie la plus ancienne au
commencement du xive siècle ; la dernière nef de
gauche a été ajoutée sous Philippe-le-Bon ; on trouve
en effet dans son ornementation le briquet de la
Toison -d 'Or. Ce briquet est comme la signature
authentique du puissant duc de Bourgogne apposée
sur tous les monuments de notre pays contem
porains de ce prince .
L'extérieur de l'église de Saint-Maurice n'offre
rien de remarquable ; le grand portail reconstruit ,
il y a une vingtaine d'années , est d'un goût assez
douteux ; l'ancien portail était surmonté d'une tour
qu'il a fallu démolir en 1825 , parce qu'elle mena
çait ruine.L'intérieur de cette église est composé de
( 1) On a découvertsur la façade principale actuelle la date de 1022.
L 'inscription est en chiffres arabes ; or ces chiffres n 'étaient pas en
usage en 1022, donc il faut en conclure que cette date a été mise
comme indication historique sur des constructions exécutées beau
coup plus tarr .
EGLISES 313
cinq nefs d'égale hauteur ; cette parité dans l'élé
vation des voûtes est une particularité à signaler dans
toutes les églises gothiques de notre pays. Les deux
dernières nefs de chaque côté sont entrecoupées par
des chapelles. L ' étendue du vaisseau et l' élévation
des voûtes donnent à cette église un aspect imposant.
Il y a au centre de l'édifice une voûte en pendentif
d 'un caractère très-remarquable .
Parmiles tableaux de St-Maurice , nous ne pou
vons guère citer que le St-Nicolas de Vanderburgh
(le père), le Martyrede St-Maurice , par Langhen
Jan , le Triomphe de la Vierge par Vanmine, le
Triomphe de David , bon tableau d 'un maître in
connu , et enfin la Procession du Corpus Domini,
de C . Boulanger . Ce dernier tableau appartient.
au Musée de Lille .
Aux côtés du chour s'élèvent les statues de St
Pierre et de St-Paul, qui sont deux cuvres distin
guées du statuaire Bra .
St-Maurice est la paroisse officielle de la ville :
les Te Deum , services funèbres et autres céré
monies religieuses ordonnées par l'Etat ou la Ville,
ont tous lieu dans cette église.
Saint-Sauveur.
Voici l'église des pauvres , la paroisse de notre
population indigente. Autrefois , elle était surmon
ÉGLISES
La Madeleine:
L 'église de la Madeleine est d'une constructions
toute particulière; elle est surmontée d'un dôme
qui nemanque pas d'élégance et forme à l'intérieur
une coupole dont quelques chapelles latérales bor - -
dent le pourtour. Cette distribution rend certaines
parties du vaisseau un peu sombres ; le jour n'y
pénètre que difficilement, ce quidonne à l'intérieur
un aspect triste et froid . A gauche , à l'autel de
N .-D . de Bon -Secours , on remarque un tableau de
Rubens , représentant une Adoration des Bergers,
et vis -à - vis , à l'autel du Saint-Sacrement, un
tableau de Van Dyck représentant le Christ sur la
croix , ces tableaux ont été abîmés par des res
taurateurs maladroits.
Le tableau du maître-autel, ainsi que les quatre
ÉGLISES 117
principaux Docteurs de l'église latine qui décorent
l'intérieur de la coupole sont de Van Oost, élève
de Rubens.
A l'entrée du chœur se trouvent deux tableaux
d 'Arnould de Vuez : la Samaritaine et la Cana
néenne. Il y a encore dans le choeur quatre tableaux
peints par M . Lens, de Bruxelles , et qui sont d'une
exécution soignée jusqu'à la minutie.
La chaire de vérité de cette église , bien qu'elle
soit exécutée dans des proportions fort restreintes,
est un morceau de sculpture en bois assez remar
quable.
Sainte- Catherine.
Cette église est d'une architecture assez mé
diocre ;mais en revanche elle possède le Martyre
de Sainte- Catherine, chef-d'æuvre des plus estimés
de Rubens. Ce tableau décore le maître -autel ; et
il n'est pas un étranger tant soit peu éclairé qui ,
en passant à Lille , n 'aille visiter cette toile qui est
une véritablemerveille de l'art. L 'église de Sainte
Catherine doit ce tableau à la munificence de deux
de ses paroissiens d 'autrefois , Jean de Seur et sa
femme Marie Patin . Il y eut un temps où , en de
certaines circonstances, les bourgeois de Lille pre
naient des allures de princes, sans en être plus fiers
pour cela ......
Indépendamment de cette toile capitale , l'église
118 EGLISES
11 .
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PALAIS -DE- JUSTICE .
2014
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siècle
duXVII°
.Façades
Nationale
NAISONS PARTICULIÈRES REMARQUABLES.
Puis viennent :
Le Donatespirituel que fist honnourable et discret
maistre Jehan Jerson , en son vivent docteur en
sainte théologie et chancellier de Paris , translaté
de latin en français etimprimé à Bruges vers 1475 .
C 'est le seul exemplaire connu de cette édition ,
Les Métamorphoses d'Ovide , moralisées par
Thomas Waleys, translatées et compilées, par Colart
Mansion, au mois de mai, in -f.", avec figures colo
riées ; Bruges , ColartMansion, 1484 .
Les (Euvres d'Horace, in -f.”, édition de Gurnin
ger , Strasbourg , 1498 . -
Diverses bibles latines dont la plus ancienne date
de 1479.
Encore une fois , il est bien entendu que ce que
nous citons ici , ne saurait donner une idée même
approximative des innombrables curiosités qu'offre
notre bibliothèqueen fait d 'éditionsanciennes et rares.
On y remarque encore un Missel romain , imprimé
sur parchemin , à Anvers , en 1571 , par le célèbre
Plantin . L 'exécution typographique de ce livre est
d'une perfection admirable ; il est en outre , ornéde
vignettes, de lettres majuscules très- compliquées et
de plusieurs gravures coloriées .
Maintenantsi nous nous rapprochons de quelques
siècles, nous trouverons la bibliothèquede Lille éga
lementriche en livres plusmodernes; etcette richesse
s'explique tout d 'abord par un fait assez curieux :
BIBLIOTHÈQUB CONMUNALE 181
En 1670 , Louis XIV eut besoin , pour agrandir
la citadelle de Lille , d'un terrain appartenant au
chapitre de Saint- Pierre ; celui- ci en fit aussitôt la
cession gratuite et gracieuse. Le roi, pour ne pas
demeurer en reste de courtoisie avec le chapitre ,
décida qu’un exemplaire de tous les livres publiés
par l'imprimerie royale du Louvre serait déposé
dans la bibliothèque des chanoines de Saint-Pierre.
Il en résulta que cette bibliothèque reçut les grandes
collections publiées par le gouvernement et entre
autres, le magnifique recueil d'estampes connu sous
le nom de Cabinet du Roi, 23 volumes in - f.° et un
24 .e vol. petit in -f.º.
Nous rappellerons ici, comme un digne pendant
de ce don royal , le legs de onze volumes du Musée
Napoléon , fait à la bibliothèque de Lille, en 1834 ,
par le chevalier Wicar.
Du reste , il n'est peut-être pas en France une
bibliothèque de provinceaussi bien partagée que celle
de Lille en gravures, estampes et lithographies.
En fait d'auvres historiques , on rencontre ici :
- Les historiens des Gaules et de France, par Dom
Bouquetet ses successeurs ; les Mémoires de l'Aca
démie des inscriptions et belles-lettres et les Ordon
nances dites du Louvre ; — les Recueils demémoires
et chroniques pour servir à l'histoire de France ,
formés par MM .Guizot, Petitot, Buchon , etc . ; - les
Monumenta Germaniæ historica de Pertz . Nous
16
RIBLIOTHÈQUE COMMUNALE
pouvons encore signaler au même titre, la collection
dite des Records d 'Angleterre, comprenant environ
80 volumes in -f.° et un in -4.º, don splendide offert
à la bibliothèque de Lille en reconnaissance des
documents que la commission des Records y fit
recueillir . Il n'existe en France que trois exem
plaires de cette collection : Paris en possède un et
Lille les deux autres ; la Bibliothèque et les Archives
générales ont chacun le leur.
Quant aux manuscrits , notre collection est peu
nombreuse, mais en revanche elle est très- remar
quable par les beaux monuments calligraphiques
et archéologiques qu 'elle renferme. Parmi ces ma
nuscrits , on en trouve qui traitent des sujets singu
liers, commecelui de la Danse aux aveugles, suivie
du Ditde Remords et du Pas de la Mort, ouvrage
de Pierre Michault dit Taillevent, impriméplusieurs
foisau xve siècle, et plus tard à Lille par André
Joseph Panckoucke.
Puis viennent : - Divers voyages en terre sainte ;
- La traduction d'un ouvrage espagnolsur la Chine,
écrit, en 1588 , par le R . -P . Jean Gonzalès de Men
dosa; Une histoire de la vie et des expéditions de
Jules-César, dite improprement Commentaires de
César, avec 24 miniatures fort curieuses dont la
première représente la naissance de César au mo
ment où l'opération césarienne vient d 'être pratiquée
sur sa mère ; – Un mémoire très-curieux sur les
BIBLIOTHÈQUECOMMUNALE 183
prétentions du roi d'Angleterre à la couronne de
France (milieu du xve siècle); — Transcripta char
tarum de rebus gestis in Flandria , inter annos 1176
et 1310 , (c'est un recueil de 220 chartes concer
nant spécialement le Hainaut ) ; enfin une foule
d'autres manuscrits aussi curieux par lesmatières
qu'ils traitent que par leur exécution calligraphique.
Mais nous nous apercevons un peu tard qu'après
avoir cherché à prouver que nous ne devions rien
citer, nous nous sommes laissé aller à des citations
assez nombreuses pour lasser l'attention la plus
bienveillante . Qu'on nous pardonne cet oublide la
parole donnée ; nous nous trouvions placé en face
de quelques-uns des titres que possède notre ville
de Lille à l'attention des étrangers ; la tentation était
trop forte , nous y avons cédé....
BIBLIOTHEQUES PARTICULIÈRES .
Bibliothèque de M . Desmazières.
Cette collection est pour la science des végétaux
ce quela précédente est pour la zoologie; elle offre ,
dans sa spécialité , des ouvrages d'une grande
rareté et que ne possèdent pas même les dépôts
publics les plus riches du pays.
Bibliothèque de M . Van der Cruyssen de Waziers .
Cette magnifique collection est un précieux héri
tage transmis de père en fils au possesseur actuel
par des ancêtres capables d 'en apprécier la haute
valeur ; aussi M . Van der Cruyssen a-t-il toujours
repoussé les offres importantes qu'on lui faisait pour
le décider à se dessaisir de ce qu 'il regarde comme
BIBLIOTHÈQUES PARTICULIÈRES 189
un dépôt sacré. Le pays doit être grandement recon
naissant de cette noble persistance à lui conserver
ses richesses bibliographiques .
Ici encore, comme pour la bibliothèque de M . de
Godefroy, nous aurions à signaler une foule de ma
nuscrits précieux ; peut-êtremêmetrouve-t-on , chez
M . Van der Cruyssen , des manuscrits plus riches
d 'exécution que tous ceux que nous avons signalés
précédemment.
Nousciteronsau hasard : le Livre de la chasse ,de
Gaston Phébus; la Sciencedes politiquesd'Aristote;
- le Traité des quatre dernières choses. Sans aller
plus loin, voilà trois livres qui, par leurs ornements ,
leurs miniatures, leurs lettres d'or et d'azur, égalent,
dépassentmême parfois, ce qu'on peut voir de plus
somptueux en ce genre , dans les grands dépôts
publics de Pariset de la France .
La collection des imprimés contient aussi des
merveilles bien intéressantes ; comme par exemple ,
l'Art au Morier , traduction française , inconnue
jusqu'à ce jour , du fameux Ars moriendi , est un
volume que ne possède aucune autre bibliothèque
de l'Europe; sans compter que ses vingt-quatre
planches et son texte constituent par eux-mêmes un
magnifique monument de l'art typographique. Ce
livre a pour voisins une foule d'autres livres
dignes en tous points de figurer en si bonne com
pagnie.
190
BIBLIOTHÈQUES PARTICULIŠKES
· Bibliothèque de M . LeGlay.
C'est bien le moins que le savant docteur ès
livres , l'historiographe de toutes nos bibliothèques,
le bon et judicieux écrivain qui a nom Le Glay ,
possède pour sa part une collection particulière de
ces beaux livres qu 'il aime tant..... En effet , au
centre de cette formidable armée d 'écrits séculaires
campés dans notre hôtel des Archives , le général
s 'est dressé une tente spéciale où vit avec lui un
état-major qui lui appartient en propre, et dans
l'intimité duquel il se délasse de ses expéditions
bibliographiques extérieures . Vous pensez bien
quels officiers d 'élite doivent être ceux qu'un pareil
chef a choisis pour lui tenir constante et fidèle com
pagnie .... Quoiqu'il en soit, en visitant la bibliothè
que particulière de M . LeGlay , ne cherchez pas
d'autre catalogue que M . LeGlay lui-même, et si
celui-là se trompe une seule fois , hésite un quart
de seconde parmi les trois ou quatre mille volumes
qui l'entourent,je me condamne à avouer à la der
nière page de ce Guide, qu'il n 'y a dans tout Lille
ni un beau livre, ni un bon tableau.
Bibliothèque de M . Hebbelynck .
La collection de M .Hebbelynck est surtoutremar
quable par ses exemplaires de choix ;- elle contient
BIBLIOTHÈQUES PARTICULIÈRES 191
un certain nombre de volumes richement reliés par
les célébrités du genre , et provenant des bibliothè
ques des deux de Thou , de Sully , de Louis XIII ,
de François I.er, de M .me de Pompadour, Soubise ,
Colbert, etc., etc .
Parmi les raretés bibliographiques de cette collec
tion,on trouve : un grand nombre delivres ascétiques
ornés de gravures du xvie siècle ; la plupart des
classiques grecs et latins, d 'éditions recherchées ;
une collection de vieux poètes français ( éditions
anciennes) ; beaucoup de pièces rares et satyriques
'du temps des cardinaux Richelieu et Mazarin ; et
d 'autres curiosités littéraires qu 'on chercherait vai
nementailleurs.
INDUSTRIES LILLOISES .
HOPITAUX ET HOSPICES.
Hópital Militaire.
Cet hôpital se trouve actuellement établi dans
l'ancien collége des Jésuites, à côté de l'église de
St- Etienne. La construction des vastes et nombreux
bâtiments qui le composent n 'était pas tout-à -fait
terminée, et les Jésuites voulaient en faire un des
20 *
231 . HOPITAUX ET HOSPICES
plus magnifiques couvents de leur ordre , lorsqu'ils
furentdissous et expulsés en 1765 . Tel qu'il est
aujourd'hui, cet édifice offre les conditions les plus
favorables pour sa nouvelle destination ; en effet ,
par son exposition salubre , sa belle distribution , la
grandeur de ses salles et son jardin qui sert de lieu
de promenade aux convalescents, l'Hôpital-Militaire
de Lille est un des établissements de ce genre les
plus remarquables qu'il y ait en France .
L 'Hôpital -Militaire de Lille a été érigé en Hôpital
d'instruction par ordonnance du 30 Décembre 1814.
Hôpitalde Saint-Sauveur.
Fondé, en 1216 , par la bonne Comtesse Jeanne,
l'Hôpital Saint-Sauveur a , beaucoup plus tard , en
1698 , reçu un accroissement considérable par le
don que lui fit Louis XIV des biens des maladreries
de la Bonne-Maison , du Pont -à- Marcq , de Can
teleu et de l'Hôpital d'Anstaing. Aujourd 'hui cet
établissement compte trois cents lits en fer conve
nablement espacés dans de vastes salles bien aérées .
Lesmalades y sont séparés des blessés , et les seurs
de Saint- Augustin y prodiguent aux pauvres souf
frants des soins vraiment maternels.
Indépendamment des malades indigents , cet Hô
pital reçoit encore des personnes plus aisées, moyen
nant une rétribution de 1 fr. 25 c. par jour.
HOPITAUX ET HOSPICES
On conserve avec soin dans cet établissement le
portrait en pied du Comte de Flandre, Baudouin IX ,
et ceux des Comtesses Jeanne et Marguerite , ses
filles .
Hôpital Comtesse.
Voici encore une pieuse fondation de cette ad
mirable Comtesse Jeanne. L 'hôpital Comtesse, cons
truit en 1230, futdétruit par un incendie en 1467.
Ses constructions actuelles datent de cette dernière
époque. La petite flèche qui surmontait naguèreson
clucher rappellait l'idée d 'un minaret. On a démoli,
depuis peu de temps , ce gracieux souvenir des
croisades .La voûte de la chapelle est d'une exécution
hardie et l'on y trouve des ornements d'un style
qui semble remonter au -delà de l'époque où l'hôpital
fut reconstruit. Le pourtour de cette chapelle est
orné de plusieurs tableaux d'Arnould de Vuez , dont
les principaux, tels que ceux représentant Jésus
Christ instruisant le peuple sur la montagne et les
Israélites recueillant la manne dans le désert, sont
des æuvres d'un grand mérite.
L'incendie de 1467 consuma une belle bibliothè
que très- riche en manuscrits précieux .
Au siége de 1708 , une bombe tombant sur
l'hôpital, faillit l'incendier une seconde fois.
Au bombardement de 1792 , les boulets autri
236 HOPITAUX ET HOSPICES
Hospice -Général.
Sur le quai de la Basse -Deûle , au pied même
des remparts , s'élève un édifice imposant par sa
masse et le style monumental de son architecture :
c'est l'Hospice -Général , asile ouvert à la vieillesse
et à l'enfance abandonnée. Quinze cent vingt pen
sionnaires commencent ou finissent de vivre sous
ce toit noblement hospitalier. La première pierre
de cet hospice fut posée le 26 Août 1739 , par
M . Bidé de la Grandville, intendantde la province ;
mais le plan adopté était trop vaste pour les res
sources dont on pouvait alors disposer ; de sorte
quel'édifice resta longtemps incomplet.Quoiqu'il en
soit, on employasibien les bâtiments construits à cette
époque ,qu'on y recueillit parfois jusqu 'à2 mille vieil
lards et orphelins ; il s'en suivit que les revenus de
l'hospice nepouvant plus suffire , on fut forcé d'avoir
recours à des emprunts répétés . En 1772, ces revenus
HOPITAUX ET HOSPICES 239
étaientbien au -dessous des besoinsde l'établissement;
ils provenaientde biens-fonds, d'offices de police , de
rentes , d'un octroi sur les boissons et des secours
annuels qu’accordait la ville. Le produitde quelques
travaux exécutés par les pensionnaires venait encore
s'ajouter à ces ressources . Tout cela n 'empêcha pas
qu'il fallut diminuer le nombre des pauvres entre
tenus à l'Hospice - Général. Aujourd'hui , on est
parvenu à y assurer l'entretien de quinze cent vingt
personnes ; on a continué la construction des bâti
ments ; on a amélioré la nourriture et toute l'admi
nistration intérieure ; enfin on a mis l'Hospice
Général en état de produire tout le bien que notre
population doitattendre d'un des plusvastes établis
sements de charité que puisse posséder une ville de
province .
La chapelle de l'Hospice-Général possède un beau
tableau de Van Dyck (une Adoration ) queles étrangers
ne doivent pas oublier d'aller voir .
Indépendamment des hôpitaux et des hospices
que nous venons de passer en revue, Lille compte
encore dans son sein quelques institutions particu
lières de ce genre , comme le Bon - Pasteur et autres
maisons ou couvents qui ne relèvent pas de l'admi
nistration publique. Nous avons, en outre , dans
la rue de Tournai , près de la gare du chemin de
fer du Nord , un établissement pour les femmes en
démence .
210 HOPITAUX ET HOSPICES
Enfin la ville de Lille, en fait d'hôpitaux , d'hos
pices , de maisons de refuge et de secours, possède
tout ce qu'il faut pour que les visiteurs étrangers
reconnaissent en elle une cité éminemment charitable
et pleine d 'une tendre sollicitude pour ses enfants
malheureux.
CONGRÉGATIONS ET ÉCOLES RELIGIEUSES .
M . BRUN- LAVAINNE .
Parmi nos écrivainsmodernes, M . Brun -Lavainne
doit être citécommele premier qui se soit spéciale
ment occupé de notre histoire locale . La ville de
Lille a été le sujet de ses travaux les plus assidus ,
les plus patients , les plus dévoués.
Nous lui devons :
Une édition des Franchises, lois et coutumes de
Lille , d'après un ancien manuscrit à l'usage du
siége échevinal de Lille , connu sous le nom de
livre de Roisin . Cette édition est accompagnée d'un
glossaire et de notes très-curieuses ;
Un Atlas topographique et historique de la ville
de Lille, ouvrage consciencieusement élaboré et
luxueusementexécuté, in -folio comprenant13 feuilles
de texte , 11 plans et 30 planches représentant
des sites , des monuments , des costumes, des ar
moiries, des sceaux , etc. etc .
Le palais de Rihour , monographie savante d'un
monument historique dont il nenousrestera bientôt
plus de vestiges.
Les sept siégesde Lille,æuvre toutede patriotisme
et de savoir, rédigée en collaboration avec M . Elie
Brun .
M . Brun -Lavainne a encore produit une foule
d 'autres publications qui toutes se rapportent à la
22 *
2:38 BIBLIOGRAPHITE LILLOISE
M . LE DOCTEUR LE GLAY .
M . J. - B . DESMAZIÈRES.
M . THEMISTOCLE LESTIBOUDOIS .
Economie pratique des Nations, ou syslème
économique applicable aux différentes contrées ,
et spécialement à la France. --- Cet ouvrage est
un plaidoyer fort habile pour le système protec
teur , contre les doctrines du libre échange.
M . C . D . DEGLAND .
Entre autres publications remarquables , M . le
docteur Degland a mis au jour deux beaux volumes
intitulés : Ornithologie européenne, qui constituent
une cuvre classique par excellence pour cette
branche de l'histoire naturelle .
Notons ici que M . Degland possède une fort belle
collection de tous les oiseaux existant en Europe.
M . MACQUART.
Conférences sur lesapplications de l'Entomologie
à l'Agriculture. – Diptères du nord de la France.
-- Diptères exotiques nouveaux ou peu connus, etc.
Les écrits de M . Macquart font autorité parmi les
entomologistes ; il vient de publier un travail remar
quable sousce titre : Facultés intéricuresdesanimaux
invertébrés.
M . ÉDOUARD GACHET.
M . Gachet estmort en 1845 . La ville de Lille a
perdu en lui l'un des hommes les plus éclairés et
23 .
266 BIBLIOGRAPHIE LILLOISE
M . PIERRE LEGRAND .
Pages :
ARMES DE LA VILLE DE LILLE .. .
LILLE . . . .. . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
HISTOIRE . ..
HISTOIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
TOPOGRAPHIE
M IL .. .. .. .. .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . .
MEURS ET USAGES . . . . .
272 TABLE
Pages .
CURIOSITĖS MILITAIRES ... ... .....
FORTIFICATIONS (ville et citadelle).. . . .
PORTES . . . . . . . .
ARSENAUX . . . . . . .
MAGASINS .. . . . . . .
CASERNES ... . . . . . .
CURIOSITÉS ARTISTIQUES..
HOTEL -DE- VILLE .
MUSÉE DE PEINTURE . . . . .
MUSÉE WICAR . . . . . . . . . . . . .
MUSÉE MOILLET . . . . . . . . .
COLLECTIONS PARTICULIÈRES,..
- MM . Gentil- Descamps (rue de l'Hò
pital-Militaire,101), . . .. . id.
Tencé(ruedes Chats- Bossus, 3) 99
Malfait (rue des Fossés , 29.). 103
Lenglart,(rue du Vieux-Mar
ché-aux-Chevaux , 10.).. . 104
ÉGLISES . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
BOURSE . . . . .. . . . . .
COLONNE COMMÉMORATIVE . . . .
THÉATRE . . . . . . .
GARE DU CHEMIN DE FER . . . 135
PALAIS DE JUSTICE . . . . 139
PONT NEUF . ..
PUNI NMUT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
TABLE 973
l'ages.
PONT NAPOLÉON .... .. .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . . 142
STATUE DU GÉNÉRAL NÉGRIER . . . . . . . 143
MAISONS PARTICULIÈRES REMARQUABLES . . 145
HOTEL DES CANONNIERS . . . . . . . . . . . . . 147
ACADÉMIE DE MUSIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . 151
ÉCOLES ACADÉMIQUES.. . . .. .. . .. .. . ..... 153
SOCIÉTÉS ARTISTIQUES ET SCIENTIFIQUES.. . . 157
Société nationale des Sciences , de
l’Agriculture et des Arts . . . .. id .
Société d'Horticulture. .. . . . . . .. 159
Commission historique du départe
ment da Nord . .. . . ... . . . . . . .
Association lilloise . . . . . . .. . . . . 160
Association musicale de Lille : . . ..
Pages.
MM . Le Glay, (hôtel des Archives,
ruedu Pont-Neuf). .. . .. 190
Hebbelynck , (rue de Fives). 190
Ducas, De Contencin, Gentil
Descamps... . . . . . . . . . . 191
Van der Helle, Lestiboudois. 192
MUSÉE D 'HISTOIRE NATURELLE . . . .. . . . . . . 193
LYCÉE NATIONAL . . . . . . 195
ÉCOLES PRIMAIRES .. . . . . . . . . 197
JARDIN BOTANIQUE . . . 199
CURIOSITÉS INDUSTRIELLES . . .. .. . 203
INDUSTRIES LILLOISES . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Fabrique de fils de lin retors . . . 204
Filature de coton . 205
Filature de lin . . 206
Filature de laine. . .
Tissage de toiles . . . ..
Tissusnouveautés . . . . . 208
Tapis . . . . . . . . . . . . . . 209
Teintures et apprêts . 210
Cardes . . . . . . . . . . . id .
Fers et machines . . . . . . .
Produits chimiques .
Fabrique de céruse. . . . . . . .
Raffineries de sucre . .. . .
Distilleries. .. .
TABLE 275
l'ages.
Brasseries .. . . . . . . . . . . . . . . . . 215
Fabrication des huiles .. .. id .
CHAMBRE DE COMMERCE . 217
BANQUE DE LILLE . . . . . . . . . .
COMPTOIR D 'ESCOMPTE . . . . id.
MANUFACTURE DES TABACS . . 223
GRANDE HALLE . . . . . . .
ABATTOIR ... . . . . . . . . . . . . . . .
St-Sauveur . .
- Comtesse.. . . .
.
Pages Lignes
17 -- 12 --- 35 mille ames , lisez : 25 mille .
52 — 21 - Plaindrait qu'on , lisez :de cequ'on .
154 – 17 1766 , lisez : 1760 .
182 – 8 - La bibliothèque et les archives gé
nérales , lisez : la bibliothèque et
le dépôt des archives générales.
214 - - 28 --- Ces établissements , lisez : quelques
uns de ces établissements .
217 - 12 ---- (Ponctuation dénaturant le sens) après
ces mots : cinq membres , il faut
deux points (:).
AL HN21400
OFFC. JAN 2 7 1988
Printed
I in USA
201-6503